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UVSQ - Licence L3 Economie Européenne

CHAPITRE I: INTRODUCTION
LAURENT MATHIEU
2021/2022 LAURENT.MATHIEU@UVSQ.FR

Examen
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Contrôle continu:
Présence en cours
2 évaluations de contrôle continu sous
forme de QCM en novembre/janvier Mini-QCM en début de cours points
bonus
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Plan du Chapitre I
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A. Problématique
B. Définitions de l’IR
C. Objectifs de l’IR
D. Lesdifférentesapprochesdel’IR
E. Avantages et coûts de l’IR
F. Obstacles à l’IR
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Le projet U.E.
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 Projet unique que ce soit à l’échelle mondiale ou historique
Unification par la paix et la démocratie des Etats en guerre depuis des
siècles
Choc moral de la 2de GM: fin de la civilisation européenne?
Idée de construction européenne comme « rempart aux guerres fratricides, rempart face à la
menace communiste et levier pour peser sur le nouveau monde » (S. Gacon, Histoire de l’Europe)
L’UE en mots: quelques maximes
Volonté de prendre des décisions sous forme de consensus nécessité de compromis écart
entre le souhaité et le possibleimpatience des peuples
ex.:hausse du niveau de vie des nvx entrants mais délocalisation ex. :monnaie unique mais
ajustement par les prix internes
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Le projet U.E.
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 U.E. entité institutionnelle sui generis
 Historiquement: existence des Etats fondée sur l’existence de la
souveraineté
Existence des OI fondées sur les compétences définies par les
EtatsOI non indépendantes par rapport aux Etats
U.E. fonctionne comme les Etats –système démocratique(?)- mais pas de souverain donc non
autonome relativement aux
Etats qui la composent
Question taboue: Etats veulent-ils d’une entité institutionnelle
indépendante?L’UE en mots: quelques maximes
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L’UE en mots: quelques maximes


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« L’Europe ne sera possible que si une communauté des peuples européens est rétablie, dans
laquelle chaque peuple fournit sa contribution irremplaçable, insubstituable à l’économie et à la
culture européennes, à la pensée, la poésie, la créativité occidentales »
Konrad Adenauer, 24/03/1946, discours de Cologne
« Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, il faut, d'abord, qu'il y ait une Europe. Cinq ans,
presque jour pour jour, après la capitulation sans conditions de l'Allemagne, la France accomplit le
premier acte décisif de la construction européenne et y associe l'Allemagne. [...] La contribution
qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des
relations pacifiques. [...] L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle
se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des
nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée :
l'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne. »
Robert Schuman, Déclaration du 9 mai 1950, MAE
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« La raison [de ce projet] est le besoin de trouver une façon d’arrêter la menace d’un retour du
militarisme allemand et corriger l’erreur faite à l’époque de Poincaré quand on pensait qu’occuper la
Ruhr était la solution »
Alcide De Gasperi, Discours devant le Sénat italien, 15 mars 1952
« Aussi longtemps que l'Europe restera morcelée, elle restera faible, et sera une source constante de
conflits. [...] Avec le plan Schuman et avec l'armée européenne, nous avons posé les fondations sur
lesquelles nous pourrons construire les États-Unis d'Europe, libres, vigoureux, pacifiques et
prospères. »
Jean Monnet, Discours devant le National Press Club, 30 avril 1952, Washington
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“L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne
par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une
autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au
nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire,
sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale”
Pierre Mendès-France, 1957, discours à l’Assemblée nationale
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“Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens”
Jean-Paul Juncker, 2015, interview au Figaro
“Faites surtout attention aux dégâts du référendum. Le référendum sur l’Europe divise, blesse,
brûle.”
Pierre Moscovici, 2016, interview à Liberation
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“[...] En Europe aujourd’hui, la souveraineté, la démocratie et la confiance sont en danger. Vous le
savez mieux que personne car ce que on a appelé la crise grecque l’a révélé au grand jour...ce qui
s’est passé il y a quelques mois au Royaume-Uni ce n’est pas une autre histoire, c’est soudain le
peuple de cette île qui s’est réveillé contre des choix bien souvent portés par ses propres
gouvernants et qui a dit « cette Europe là n’est pas faite pour moi, je ne m’y retrouve pas , je ne la
comprends plus...il faudra retrouver le sel de cette zone euro et inventer une gouvernance forte qui
nous fera souverain avec un budget de la zone euro avec un véritable exécutif de cette zone euro et
un parlement de la zone euro devant lequel il devra rendre compte. ”
Emmanuel Macro, Président de la République Française, discours à Athènes, le 07 septembre 2017
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L’UE en cartes et en chiffres


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L’U.E. en cartes et en chiffres


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 27 Etats dont:
6 membres fondateurs (CECA 1951) :Allemagne, Belgique,
Luxembourg, Pays-Bas, France, Italie
1973: Danemark, Irlande, RUBREXIT juin 2016
1981: Grèce
1986: Espagne, Portugal
1995: Autriche, Finlande, Suède
2004: Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte,
Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie 2007: Bulgarie, Roumanie
2013: Croatie
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L’U.E. en cartes et en chiffres


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 19 Etats membres de la zone euro
1999: 6 membres fondateurs +Autriche, Espagne, Finlande,
Irlande, Portugal 2001: Grèce
2007: Slovénie 2008: Chypre, Malte 2009: Slovaquie 2011: Estonie 2014: Lettonie
2015: Lituanie
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 450 millions d’habitants (2021): 3ème rang mondial derrière la Chine et l’Inde
 PIB de l’UE (2020, 27 membres,Mds€ courants): 13 500<PIB US: 18 000 PIB de euroland (2020,
Mds€ courants): 11 400
 PIB/hab UE (2020, € courants,ppa): 30 000
 PIB/hab euroland (2020, € courants,ppa): 38 000
PIB/hab US (2020, € courants,ppa) : 55 000
PIB/hab RPC (2020, € courants, ppa) : 15 100
 Forte hétérogénéité des PIB/hab au sein de l’UE(2020, € courants, SPA:
Bulgarie: 16 000 FR: 30 000 ALL: 34 000 LUX: 79 200
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Source: internet, site de l’académie de Grenoble
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A. Problématique
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A. Problématique
 Connaitre l’histoire de la construction européenne : de
l’avant seconde guerre mondiale jusqu’à l’UEM
 Instabilité économique de l’entre deux guerres et bouleversements politiques et sociaux devt
des stratégies nationales et du protectionnisme
 Initiatives américaines au lendemain de la WW2
 Constitution et fonctionnement de la CECA comme prémisse à
l’UE
 Construction européenne considérée comme une nécessité
pour imposer la paix par l’intégration économique  aujourd’hui crise de l’intégration donc crise de
l’UE
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A. Problématique
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 Comprendre le fonctionnement institutionnel de l’Union
 Rôle du Conseil / Conseil de l’UE / Commission / Parlement /
Eurogroupe / BCE / Cour de justice/ Cour des comptes
 Comprendre la « méthode communautaire » qui consiste en un mixte
de démarche intergouvernementale / communautaire / fédérale
 Intergouvernementale (police/justice/défense/extérieure): Etats
souverains qui coopèrentrègles de décision à l’unanimité
 Communautaire (politique de la concurrence/ budgétaire/ sociale: Etats se soumettent à des
règles communesrègles de décision à
la majorité
 Fédérale (monétaire/PAC/commercial): Etats abandonnent leur
souveraineté
 Prb posé par le partage des compétences: politique monétaire unique
mais pas de gouvernement économiqueconcurrence fiscale/sociale
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A. Problématique
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 Comprendre les enjeux et limites de l’intégration régionale
 Comment concilier hétérogénéité des économies européennes dans leurs structures et leurs
trajectoires et le choix d’objectifs communs ?  Faire le bilan de l’acte unique (1986): objectif de
marché intérieur
unique grâce à la mise en place des 4 libertés: libre circulation des
K* / marchandises /services / personnes
 Asymétrie dans l’intégration des marchés et dans les politiques
économiqueslibre circulation des K* mais pas de politiques fiscale/sociale commune concurrence
fiscale (Irl/Lux) / sociale (travailleurs détachés)
 pourquoi a-t-on fait le choix de règles de politiques économiques plutôt que la discrétion des
politiques économiques  choix idéologique en faveur de l’idéologie du pays dominant 
ordolibéralisme allemand?
 question du choix démocratique se pose si l’on dénie au peuple le
choix d’une politiqueconstitutionnalisation des règles Laurent Mathieu / UVSQ
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A. Problématique
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 Comprendre les objectifs de l’intégration monétaire et les règles budgétaires
 Pourquoi la monnaie unique et non d’autres formes de monnaie commune?
 Quelles sont les contraintes liées à l’adoption de l’€?
 Fonctionnement du SEBC
 Choix d’une BCE ayant un seul objectif est-il pertinent?
 L’absence de la supervision bancaire et ses conséquences lors de
la crise
 Efficacité des règles budgétaires: tout dépend des phases du
cycle économique
 Peut on avoir une construction économique comme la monnaie
unique sans construction politique?
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A. Problématique
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 Comprendre les origines et les conséquences de la crise financière mondiale sur l’U.E et sur la zone
euro, la crise du COVID et la crise écologique à venir
 Crise financière: pourquoi n’a-t-on rien vu venir?
 Pourquoi la gestion de la crise s’est-elle déroulée à contre-temps?
 Pourquoi la réponse à une crise venant du secteur bancaire privé a
consisté en un renforcement des règles budgétaires au travers le TSCG? constitutionnalisation de
règles de politique économique négation du choix démocratique
 Quid des mécanismes de solidarité entre pays de la zone euro?
 Leçons de Grèce
 Plan de relance européen est-il à la hauteur des enjeux?
 Green New Deal  Quelle transition écologique: forme, rythme, acceptabilité?
 Dette publique: stop ou encore // remboursement ou annulation?
 BCE: de nouveaux moyens d’action?
coût,
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A. Problématique
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 Quel projet politique pour l’Europe ?
 Construction d’un espace économique sans construction politique
achevéeconstruction des Etats donnent les nations Existence d’un
Etat européen?
 Sentimentd’appartenanceàunecommunautépolitiqueeuropéenne?
 Fédéralisme?Selonquelcalendrieretquellesmodalités?
 Repli sur les frontières nationales (sortie de Schengen)? Quid de l’acte
unique?
 Recentrer l’UE sur les objectifs premiers (pays du nord), remettre au
cœur du débat la souveraineté nationale (pays de l’est), promouvoir les politiques de transferts (pays
du sud) ...et le couple franco- allemand?
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Plan de cours
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I. Introduction
II. Une brève histoire de la construction européenne
III. La monnaie unique: enjeux et défis d’une zone monétaire intégrée
IV. L’U.E. face aux crises: crise financière de 2008, crise du COVID, crise écologique
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Bibliographie
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Bibliographie
 Baldwin R., Wyplosz C. [2012], The economics of european integration, Mac Graw Hill
 Benassy Quéré A. et al. [2009], Politique économique, De Boeck
 Defraigne J.C. [2013], Introduction à l’économie européenne , De Boeck
 Dévoluy M., Koenig G. [2015], Les politiques économiques européennes,
Points, Folio
 OFCE [2018], L’économie européenne, Repères la Découverte
 Lordon F. [2014], La malfaçon: monnaie européenne et souveraineté
démocratique, Les liens qui libèrent
 Pisani-Ferry J. [2011], Le réveil des démons, Fayard
 Sapir J. [2012], Faut-il sortir de l’euro?, Seuil
 Stiglitz J. [2016], L’euro – Comment la monnaie unique menace l’avenir
de l’Europe, Les liens qui libèrent
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Sitographie
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Sites internet/Blogs
 http://www.europa.eu.int
Site officiel de l’U.E.liens vers Eurostat
 http://www.ecb.int Site officiel de la BCE
 http://www.robert-schuman.eu
Site de la fondation Robert Schuman: analyses portant sur toutes les questions européennes
 http://www.bruegel.org
Site du think tank : analyses sur toutes les questions européennes
 http://www.strategie.gouv.fr
 http://bruxelles.blogs.liberation.fr/
 Site du journaliste de libération Jean Quatremer
 http://lescrises.org
Site de O. Berruyer qui héberge les analyses de Jacques Sapir
 http://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance- Site de l’économiste Frédéric Lordon
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B. Définitions de l’intégration régionale
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B. Définitionsdel’IR
Harlov (1997) :« l‘intégration régionale est un processus à travers lequel des Etats s‘engagent à
s’accorder à des degrés variés l’accès à leurs marchés respectifs ».
« la coopération régionale est un processus à travers lequel des Etats-nations s’engagent à résoudre
en commun leurs problèmes et améliorent les conditions susceptibles de leur permettre
individuellement de jouir des bénéfices économiques, politiques, sociaux et culturels intérieurs et
extérieurs de leurs interactions »
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B. Définitions de l’intégration régionale


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Siroen (2004): « l’intégration régionale est un moyen pour des pays géographiquement proches
entre lesquels les relations économiques tendent à s’affranchir des frontières politiques pour
favoriser la
formation des marchés intégrés »
Bourenane (1996): « l’intégration est un processus résultant d’une démarche volontaire de deux ou
de
plusieurs ensembles de partenaires appartenant à des Etats différents en vue d’une mise en commun
d’une partie de leurs ressources »
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B. Définitions de l’intégration régionale


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IR fait référence le plus souvent à des aspects économiques
Mais, selon le degré d’intégration, IR couvre plusieurs aspects des politiques publiques: sécurité,
environnement, développement, santé...
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C. Objectifs de l’intégration régionale


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C. Objectifsdel’intégrationrégionale
Trois types d’objectifs: politiques, économiques, sociaux
 Objectifs politiques qui ont pour but d’accroitre les capacités:
• de gouvernance et de stabilité politique, pour la mise en oeuvre des réformes et politiques
nationales, selon la force exécutoire des engagements régionaux
• de négociation internationale, surtout si les Etats membres négocient en tant que groupe
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C. Objectifs de l’intégration régionale


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Objectifs économiques qui ont pour but de rendre durable et
endogène la croissance, grâce à:
• la facilitation des échanges commerciaux, des transferts de technologie et des mouvements de
capitaux, ayant pour effet de renforcer les capacités de production et la compétitivité (par les
économies d‘échelle et la concurrence accrue), l‘optimisation de l‘allocation des ressources, la
diversification de l‘offre et l‘augmentation du bien-être des consommateurs
• l‘intégration des politiques financières, monétaires et de cohésion économique favorisant un
environnement économique stable
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C. Objectifs de l’intégration régionale


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Objectifs sociaux qui concernent des biens publics régionaux:
• sécurité
• santé
• environnement • migrations
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D. Les différentes approches de l’IR


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D. Les différentes approches de l’intégration régionale
Trois dimensions pour analyser l’IR: géographique, degré d’intégration, modalités de l’IR
Dimension géographique:
• Questions relatives à l’efficacité de l’IR selon la taille des
groupes et le chevauchement entre différents groupes
• Approche à géométrie variable: sous groupe d’Etats membres d’une organisation régionale
procède à une intégration plus poussée dans certains domaines: ex Eurogroupe
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D. Les différentes approches de l’IR


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Dimension relative au degré de l’IR (Balassa (1961), Theory of economic integration) : 6 degrés qui
représentent une étape ou le stade final d’IR selon le choix de Etats membres:
• Zone de libre échange (Free trade area): Etats membres éliminent entre eux les droits de douanes
et autres barrières non tarifaires, mais conservent des politiques commerciales indépendantes vis-à-
vis des pays tierspays conservent des règles d’origine afin d’éviter l’arbitrage de pays tiers en
fonction des différences d’accès aux marchés
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D. Les différentes approches de l’IR


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• Union douanière (customs union): ZLE + politique commerciale commune qui se traduit par un
Tarif Extérieur Commun (TEC) appliqué aux importations des pays tiers et parfois mécanisme de
redistribution des recettes douanières
• Marché commun (Common/single market): UD + libre circulation des facteurs de productions
(hommes et capital)
• Union économique ou marché unique (economic union): MC + harmonisation des normes et
réglementations afin d’assurer les 4 libertés de mvt: biens/services/individus/capitaux et forte
coordination des politiques économiques
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D. Les différentes approches de l’IR


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• Union économique et monétaire (Common economic union): UE + monnaie et politique monétaire
commune (BC unique) + critères de convergence sur les politiques macroéconomiques
• Union politique (political union): stade ultime de l’intégration Etats membres deviennent un Etat
fédéré  transferts de souveraineté dans tous les domaines
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D. Les différentes approches de l’IR


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Dimension relative aux modalités de l’IR (Hugon : 2003)
• Intégration planifiée par le marché (conception libérale)
• Intégration planifiée par les Etats (conception volontariste)
• Intégration par les règles (conception institutionnelle)
• Intégration liée à des dynamiques territoriales (conception territoriale)
• Intégration politique (conception fédéraliste)
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D. Les différentes approches de l’IR


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Libérale par le marché
Volontariste par les Etats
Institutionnell e par les règles
Territoriale par les firmes
Fédéraliste par transfert de souveraineté
CONCEPTION
 Cadre de CCP  Ajustement
par le marché
 Coordination
ex post des activités par les prix
 Libéralisation et ouverture
 Vision ex ante d’un plan de devt régional
 Protection vis-à-vis de l’extérieur
 Environnement institutionnel réducteur d’incertitude
 Ancrage des politiques
 Cadre de la concurrenc e imparfaite
 Coordinatio n non
marchande: réseaux intra-firmes
 Effets d’agglomér ation
 Union politique
 Transferts de souveraineté
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D. Les différentes approches de l’IR


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Libérale par le marché
Volontariste par le plan
Institutionne lle par les règles
Territoriale par les firmes
Fédéraliste par transfert de souveraineté
OBJECTIFS
 Bien être des cteurs
 Libre concurrence
 Libre circulation des produits et des facteurs
 Création de trafic
 Programmati on de la production et aménagemen t des territoires
 Objectifs redistributifs et spatiaux
 Coordination ou unification des politiques économiques
 Crédibilité des politiques
 Interdépenda nce des acteurs
 Réduction des coûts de transaction
 Maîtrise des variables à l’échelle régionale
 Confédératio n
 Réduction des risques de conflit
 Pouvoir de négociation
 Production de biens publics régionaux
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D. Les différentes approches de l’IR


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Libérale par le marché
Volontariste par le plan
Institutionne lle par les règles
Territoriale par les firmes
Fédéraliste par transfert de souveraineté
MOYENS
 Zone de libre  Institutions/a échange/Uni utorités
on régionales douanière/U Investisseme
nion
monétaire  Cadre
institutionne l souple

nts publics/infras tructures régionales Mécanismes compensateu rs
 Planification Laurent Mathieu / UVSQ
 Intégration par les règles de politique économique
 Transferts de crédibilité
 Appui des pôles
régionaux et des acteurs à vocation régionale
 Conventions et accords qui limitent les incertitudes
 Accords de stabilisation monétaire
 Union monétaire
 Unification des politiques sectorielles et macro
 Forces d’interventio n régionale
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D. Les différentes approches de l’IR


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Libérale par le marché
 Avantages comparatifs révelés
 Mobilité régionale

Unification des politiques économique s Champions régionaux Degré de protection tarifaire de
l’espace régional
 Degré de transferts de souveraineté
 Hégémonie d’un pays
des facteurs   Economie

Production de biens publics régionaux
d’échelle
 Création de
trafic

Volontariste par le plan
Institutionne lle par les règles
INDICATEURS
Territoriale par les firmes
Fédéraliste par transfert de souveraineté
 Unification du droit et
des règles
 Convergence
des politiques économiques
 Attractivité pour les
investisseurs de LT
 Importance des échanges transfrontali ers
 Coordinatio ns des
actions régionales
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E. Avantages et coûts de l’IR


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E. Avantagesetcoûtsdel’intégrationrégionale
 Avantages
• Accroissement du commerce en raison de la suppression
des barrières tarifaires à l’intérieur de la zone
• Accroissement potentiel des revenus des entreprises car augmentation de la taille des marchés 
économies d’échelleplus grande efficacité productive combinée avec concurrence accrue
• Accroissement des investissements et IDE car taille des marchés augmente  réduction des coûts
fixes d’installation des gros équipements
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E. Avantages et coûts de l’IR


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• Coordination et pouvoir de négociation internationale
• Mécanismes d’engagement: accord régional constitue un mécanisme d’engagement sur les
politiques nationales mises en oeuvreréduit la probabilité d’un changement de politique à
condition que l’avantage de LT soit supérieur au gain immédiat de la sortie de la zone
• Assurance contre les chocs externes : climatiques/ conflits armés/chocs sur les termes de
l’échange/guerre commerciale vis-à-vis de pays tiers
• Sécurité: réduire le risque de conflit interne et s’assurer contre les conflits externes
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E. Avantages et coûts de l’IR
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 Coûts
• Détournements de commerce: déplacements de la production à bas coûts de pays tiers par des
productions à coûts plus élevés d’Etats membres
• Pertes de recettes douanières pour les Etats membres en raison de la disparition des taxes
d’importation entre partenaires de l’accord
• Coûts indirects: par exemple liés à la libre circulation des personnes
• Perte de souveraineté dans les domaines de politique économique soumis aux accords
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F. Obstacles à l’IR
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F. Obstacles à l’intégration régionale
 Obstacles géographiques physiques: distance, relief, zone désertique
• Conséquence: accroissement des coûts de transport  limite aux échanges commerciaux
• Progrès technologiques permet de réduire les coûts  dévt
des transports et des télécommunications  19ème s chemins de fer, bateaux à vapeur  20ème s
aviation commerciale/transport par container/informatisation des communications
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F. Obstacles à l’IR
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Obstacles institutionnels: liés aux interventions de l’Etat
• Obstacles à la circulations des biens et services
o Barrières commerciales: restrictions quantitatives aux échanges / barrières tarifaires (droits de
douane) / barrières non tarifaires (utilisation des normes techniques à des fins de
protectionnisme commercial: ex des normes CE)
o Barrières monétaires: utilisation de différentes monnaies  coûts de transaction élevés frein aux
échangesex 4.23
FRF/USD en 1980 puis 8.98 FRF/USD en 1985
Utilisation de la politique monétaire à des fins protectionnistes ou pour augmenter la compétitivité
des exportateurs dévaluation compétitiveX favorisées/M renchéries
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F. Obstacles à l’IR
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• Obstacles à la circulations des capitaux : IDE et investissement de portefeuille
Soit contrôle des capitaux (E/S) ou contrôle des changes
Soit contrôle des secteurs stratégiques avec limitation/interdiction des investisseurs étrangers:
énergie/défense/télécom/transports
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F. Obstacles à l’IR
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• Obstacles à la circulations des personnes Soit limitation du nombre de titres de séjour
Soit barrières à la reconnaissance des diplômes (professions réglementées)
Soit emplois réservés aux nationauxsecteurs stratégiques/ souveraineté nationale
Soit orientation des titres de séjour vers les secteurs qui en ont besoin
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Problématique
2
 Connaitre l’histoire de la construction européenne : de l’avant seconde guerre mondiale jusqu’à
l’UEM
 Instabilité économique de l’entre deux guerres et bouleversements politiques et sociaux devt
des stratégies nationales et du protectionnisme
 Initiatives américaines au lendemain de la WW2
 Construction des organisations européennes après-guerre de façon sectorielle : OECE
/CECE/CED/CEE/CEEA/AELE et
méthode des petits pas
 Architecture institutionnelle de l’UE et la méthode
communautaire: intergouvernemental vs communautaire vs fédéral
Laurent Mathieu
2021/2022

Plan de chapitre
3
A. L’entre deux guerres
B. De l’après-guerre à la CECA
C. Du Traité de Rome à l’UEM
D.Cadre institutionnel de l’IR européenne
Laurent Mathieu
2021/2022

Maxime
4
“Personne ne peut espérer comprendre les phénomènes économiques d’aucune époque, y compris
l’époque actuelle, à moins de posséder une maîtrise convenable des faits historiques et une dose
convenable de sens historique ou de ce que l’on peut définir comme expérience historique ”
Joseph Schumpeter, « Histoire de l’analyse économique »
Laurent Mathieu
2021/2022

A. L’entre deux guerres


5
A. L’entre deux guerres: « divisions du monde, divisions de l’Europe » (Bairoch, 1997)
 Les retombées de la première guerre mondiale
 9 millions de soldats tués, 6 millions de civils dans toute l’Europe
(20% à 30% classe d’âge 20-30 ans)
 PNB pays en guerre (1918)=70% PNB pays en guerre (1914)
 Déplacement du centre de gravité économique de l’Europe vers
les E.U
Etats-Unis en % de l’Europe
Potentiel industriel
Production d’acier
Exportations totales
Capitaux à l’étranger
1913
66
82
24
9
1925
97
120
35
52
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A. L’entre deux guerres


6
 L’inflation de guerre et l’hyperinflation des vaincus
• Constat: entre 1913 et 1919, multiplication par 2 des prix en FR et R.U, par 3 en Italie, par 10 en All
(blocus des côtes), par 20 en Autriche
• Causes
Disparition de la circulation des pièces or/argent
augmentation de la circulation fiduciaire : *10 All/RU, *15 Fr
car inconvertibilité des monnaies nationales
Financement monétaire des politiques de reconstruction en
Europe centrale + Fr.Etats supplantent les BC dans la
création monétaire: émission de billets/BT
Offre de biens/produits agricoles/manufacturière restreinte
alors que demande est fortehausse des prix
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A. L’entre deux guerres


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 L’hyperinflation allemande de 1923
• Hyperinflation All. débute en 1922: juin à décembre prix
multipliés par 16
Source: Captain Economics
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A. L’entre deux guerres


8
*2 des prix entre décembre 1922 et juin 1923 *5 en juillet 23
*16 en août 23
*244 en octobre 23
Entre 1913 et 1923, prix *1000 Mds
Masse monétaire: 81 Mds marks (1920) à 116.000 Mds marks(1923)
perte totale de valeur du mark
agriculteurs/commerçants refusent d’échanger leurs biens
contre des marks
émeutes de la faim dans les villes // razzias dans les campagnes retour au troc
Taux de chômage : 4% en 1913 28% en 1923
Perte de confiance dans la valeur de la monnaie Chaos social: montée en puissance des
mouvements révolutionnaires/tentative de coup d’état du parti nazi
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A. L’entre deux guerres


9
« L’Allemagne hyperinflationniste, par ses excès même, nous permet de l’observer sans fard :
violences sociales, violences politiques, violence antisémites se conjuguent comme autant de
symptômes de la crise globale du groupe et du rapport à autrui. S’il en est ainsi, c’est parce que la
crise monétaire est crise de la souveraineté. Les deux processus ne peuvent être dissociés.(...) la
monnaie a pour enjeu rien moins que l’unité politique allemande, c’est-à-dire l’existence même de
l’Allemagne »
André Orléans, « Crise de la souveraineté et crise de la monnaie: l’hyperinflation allemande des
années 20 », dans Bruno Théret, La monnaie dévoilée par ses crises, ed. EHESS
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A. L’entre deux guerres


10
• Causes
 Dette intérieure pour financer la guerre : émission de BT
 Dette extérieure  Traité de Versailles (1919): paiement des dommages de guerre :
132 Mds mark or= 2*PNB All de 1913
 Recours à la planche à billet comme moyen d’acheter la paix sociale
 croissance des prix > croissance de la valeur nominale de M
  valeur réelle de la monnaie M/P perte de confiance dans
la monnaierefus de la monnaie
 Fin 1923, dette intérieure est remboursée car valeur nominale du Reichmark tend vers 0
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A. L’entre deux guerres


11
Juin 1922
Assasinat de Ratheneau
Source: Statistisches Reichsamt, Zahlen zur Geldentwertung in Deutschland 1914 bis 1923, Berlin,
Hobbing, 1925, p. 6, 17, 46-47
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A. L’entre deux guerres


12
 1922-1929: prospérité diversifiée (« années folles » sur le plan des bouleversements culturels)
 Croissance de l’activité : PNB/hab augmente en moyenne
de 2.8%/an à comparer à 1%/an en moyenne au 19ème s Pays exclus de la croissance (60% de la
population
européenne):
 Ru: stagnation de l’activité entre 1918 et 1926 du fait d’un niveau de taux de change trop
élevécsqce: chute des X°
 All. retrouve en 1929 le niveau d’activité de 1913 URSS: guerre civile, désorganisation du système
de
productionPNB/hab (1929)= PNB/hab (1913)
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A. L’entre deux guerres


13
 1929-1939: crise et désordre des relations internationales
 E.U.: Crise débute par le Krach du 29 octobre 1929 à Wall Street
250 200 150 100
50 58
0
1921 1922
238
175
153
Indice du cours des actions (base 100 en 1935-1939)
122
100
70
1923 1924 1925
36
1926 1927 1928
1929 1930
1931 1932
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A. L’entre deux guerres


14
 1929-1939: crise et désordre des relations internationales
 Causes de la crise: explications différentes selon les courants de pensée
 Kindelberger [1973], The world in depression, 1929-1939
 Optimisme généralisé / production et consommation de
masse:
• 1 auto pour 5 américains
• 1 auto pour 43 britanniques
• 1 auto pour 335 italiens
 Optimisme qui se propage au marché financier :cours actions *20 entre 1919 et 1929 
comportement mimétique des acteurshausse renforce la hausse + actifs servent de garantie à de
nouveaux emprunts bulle spéculative
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A. L’entre deux guerres


15
 Explication monétariste (Friedman): Fed a augmenté les tdi pour limiter le crédit alors qu’il aurait
fallu inonder de crédit les banques (masse monétaire de 45 mds $ en 1929 passe à 32 mds $ en 1933
Csqce:
Faillites bancaires: pertes des déposants: 2,7 mds$
Perte de confiance des ménages dans le système bancaire retrait
de liquiditésaccélération des faillites (Fig.3)
Perte de confiance des banques dans le système bancaire arrêt
des prêts interbancairesréserves auprès de la Fed (Fig.3) Pas d’ de la base monétaire par la
Fed
Contraction de la masse monétaire
-33% entre 1929 et 1933 restriction de l’activité économique
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A. L’entre deux guerres


16
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A. L’entre deux guerres


17
 Explication keynésienne / marxiste / régulationniste (Boyer): changement dans le mode
d’organisation des entreprises (taylorisme)augmentation des capacités de production alors que les
salaires n’augmentent pas inégalité de revenu progressent  insuffisance de la demande
finalecrise de surproduction
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A. L’entre deux guerres


18
 Conséquences du Krach: propagation à l’économie réelle par le mécanisme de « credit crunch
»demande globale

Baisse de 30% du cours des actions
Défauts sur dettesPaniques bancairesCourse à la liquidité  Faillites bancaires
• 659 banques en 1929  pertes de 200 M$ sur dépôts
• 1352 banques en 1930  pertes de 500 M$ sur dépôts

• 2294 banques en 1931  pertes de 2 Mds$ sur
• 29.000 banques en 1921  12000 banques en 1933
• contraction de Mbaisse des crédits
Chute des prix agricoles: prix du blé / par 2 entre 29 et 32
Chute de l’activité: pd° industrielle en 1932 = 60% pd° 1929 Explosion du chômage: <4% en
192725% en 1933 (15 millions) Chute du PNB/hab: pnb/hab 1933 = 70% pnb/hab 1929
dépôts
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A. L’entre deux guerres


19
Crise bancaire
Effets psychologiques/trésorerie/ richesse
Dégradation de la demande globale
Crise boursière
Faillites
Nouvelle baisse des prix
Entreprises baissent les prix et augmentent l’offre
Baisse des salaires de l’emploi et des investissements pour maintenir les marges
Nouvelle baisse de la demande globale
Source: Boyer
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A. L’entre deux guerres


20
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A. L’entre deux guerres


21
 Aggravation de la conjoncture par la politique de laissez- faire et de déflation généralisée du
Président Hoover école autrichienne: idée que les marchés s’ajustent par la baisse des prix et des
salaires
“Liquidate labor, liquidate stocks, liquidate farmers, liquidate real estate... it will purge the
rottenness out of the system. High costs of living and high living will come down. People will work
harder, live a more moral life. Values will be adjusted, and enterprising people will pick up from less
competent people."
A. Mellon, secrétaire d’Etat au Trésor, 1932
Laurent Mathieu
2021/2022

A. L’entre deux guerres


22
 Conséquences: diffusion à l’ensemble des pays européens
PNB/hab (1933) 1929=100
Taux de chômage Industrie (1933), %pop active
PNB/hab (1938) 1929=100
Taux de chômage Industrie (1938), %pop active
Dépenses militaires en % PNB
Allemagne
83
36.2
144
11.8
0.9(29)/28.2 (38)
Autriche
76.6
-
91.6
-
-
France
84.1
14.1
96
10.8
3.8(29)/7.2(38)
Italie
94.4
17.4
106.7
-
3.7 (29)/16.1(37)
Pologne
64.9
11.3
15.2
-
RU
93.4
19.9
110.3
13.8
2(29)/12.8(38)
E.U
69.2
37.6
88.5
27.5
0.9(29)/1.3(38)
Source: Bairoch P. [1993], Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La
déLcaouruenvteMrattehieu
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A. L’entre deux guerres


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2021/2022

A. L’entre deux guerres


24
 Explication: reflux des investissement intnx, effondrement du commerce mondial et politiques
d’austérité
 Recul des flux de K* internationaux  recul des revenus des K*
Effondrement du commerce mondialrecul de 72% en valeur et 60% en volume des échanges
mondiaux entre 1929 et 1932 2 causes
Chute de l’activité des pays occidentaux: 20% Mesures de protection tarifaire (dd) qui se
généralisent:
-E.U.: 37%(1925)/48% (1931), FR: 21%/30%, ITA: 22%/46%
-Importation de céréales deviennent des monopoles d’Etat +restrictions quantitatives à l’imp° de
certains produits
 E.U, RU, All, Japon coupes dans les dépenses publiques
Laurent Mathieu
2021/2022

A. L’entre deux guerres


25
Source: sites.google.com
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
26
B. De l’après-guerre à la CECA
 Une Europe affaiblie et fragmentée
 Sur le plan humain: 17 millions de militaires, 22 millions de civils tués // 30 millions de déplacés
 Sur le plan politique: partition en 2 blocs (conférence de Yalta – fév 45) représentant deux systèmes
économiques: socialisme planifié et capitalisme en économie de marché
 Sur le plan économique: destructions des appareils industriels et infrastructures + tarifs douaniers
élevés (40%) + quotas + systèmes étatiques de contrôle de prix (énergie) +absences de réserves en
devises/orlimitation des importations
 E.U. prennent le leadership mondial :
1938: PNB E.U. 31% des économies développées et 44% (All, Fr, RU, URSS, Japon)
1950: PNB E.U. 41% des économies développées et 35% (All, Fr, RU, URSS, Japon)
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
27
Le plan Marshall: prémisse à l’intégration européenne
 European Recovery Program (1947) ratifié par le Congrès US comme « Foreign Assistance Act »
(mars 1948): plan Marshall à destination de l’Europe occidentale: 13 Mds USD de dons à utiliser pour
les importations +9 Mds USD d’aides diverses entre 1948 et 1952
Montant de l’aide = 10% PIB US= 15% PIB pays bénéficiaires = 130 Mds USD de 2019
 Vision opposée au Traité de Versailles
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
28
 Caractère altruiste et stratégique du plan:
 Propagande idéologique vis-à-vis des pays satellites
de l’URSS et endiguement du parti communiste
« On ne choisit pas entre devenir communiste à 1500 calories et devenir un démocrate convaincu à
1000 calories. Je crois que notre niveau de rationnement en Allemagne anéantira non seulement nos
objectifs en Allemagne, mais pavera le chemin vers une Europe communiste »
Général Clay, gouverneur militaire de la zone US, 1948  Garder l’Europe dans la sphère d’influence
US
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
29
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
30
Pour les E.U.
Contexte de guerre froide: constitution de l’Union
Occidentale: mise en place d’une défense
Fr/Bel/Lux/GB/All/ItaUEO OTAN
 Reconstruction industrielle et des capacités militaires
GB/Turquie/Grèce afin d’affronter l’URSS en cas de guerre
 Empêcher le devt du protectionnisme et favoriser le libre
échange transatlantiquestabilité politique
 Favoriser l’accroissement de la taille des marchés sur le modèle
US
 Relance keynésienne via la dépense publique de l’économie US:
Aide aux pays européens = demande extérieure de machines outils US
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
31
Pour les européens
 Contexte de reconstruction économique  projets
sectoriels qui doivent à terme fusionner pour former une seule
communautéméthode des petits pas
 OECE (1949): gérer les aides du plan MarshallOCDE (1961)
 CECA (1951): Entente entre les producteurs de charbon et d’acier
afin d’éviter les conflits futurs
 CED (1952): Communauté européenne de défense
 CEE + CEEA (1957)
 AELE (1961): projet porté par RUlibre circulation des produits
manufacturés
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
32
“L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des
réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait [...] La mise en commun des productions
assurera immédiatement l’établissement des bases communes de développement économique,
première étape de la fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées
à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes”
Robert Schuman, Déclaration du 09 mai 1950, Paris
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
33
La CECA: Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier  Robert Schuman (MAE) /Jean
Monnet (Plan)
 Traité signé en 1951, appliqué 1952: All, Fr, Benelux, Italie
 Objectif:
Lier de façon institutionnelle Fr. et All. afin d’éviter les guerres Harmoniser le commerce du
charbon et de l’acier entre EM:
convergence des productions, prix, salaires
Volonté de rationnaliser la production au niveau supranational
afin de bénéficier d’économies d’échelle
Mettre fin aux cartels (Fr)baisse des prix énergétiques et de
l’acier
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
34
 Mise en oeuvre:
Sur le plan institutionnel: création d’une Haute autorité/ Conseil des Ministres/ Cour de Justice
ambition d’une planification par la Haute autorité
Sur le plan économique: suppression des droits de douane pour le charbon et l’acier pour les
échanges entre EM// TEC// contrôle des prix// Lois anti-trust et contrôle des fusions
Laurent Mathieu
2021/2022

B. De l’après-guerre à la CECA
35
Source: Site « www.touteleurope.eu »
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Du Traité de Rome à l’UEM


36
C. Du Traité de Rome à l’UEM
Le Traité de Rome (1957): création de la
Communauté Economique Européenne (CEE)
 25 mars 1957 : signature du Traité par les 6 EM de la CECA
 Jan 1973: Danemark, Irlande et RU adhèrent à la CEE
 Jan 1981: adhésion de la Grèce
 Jan 1986: adhésion de l’Espagne et du Portugal
 Jan 1995: adhésion de l’Autriche, Finlande et Suède
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Du Traité de Rome à l’UEM


37
 Objectifs
Réaliser un marché commun avec l’objectif d’Union
économique à un horizon de 15 ans
 Politiques mises en œuvre
 Union douanière: libre circulation des marchandises produites par les EM au sein de l’Union 
forte augmentation du commerce intra-européen: 31.3% (1953) 60.7% (1990)
En parallèle, mises en place de barrières techniques (normes) pour limiter le commerce extra-
européen
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Du Traité de Rome à l’UEM


38
 Politiques mises en œuvre
 Libre circulation et libre installation des facteurs de production
 Accords de Schengen (1990): libre circulation au sein de l’espace européen pour les citoyens non
membres de la zone une fois la frontière extérieure franchie
 Libre circulation des K* progressive
 Renforcement des politiques de la concurrence visant à
limiter les aides publiques (sauf aide sociale/calamités)
limiter les distorsions de concurrence
PAC (1962): système de fixation des prix et montants
compensatoires afin de garantir la stabilité des prix agricoles Prb liés à constitution de stocks,
déséquilibres dans les montants versés/reçus (RU), quotas de production, gel des terres
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Du Traité de Rome à l’UEM


39
 Le Traité de Maastricht (1992): création de l’Union Européenne (UE)
 Objectif: aboutir à une union politique7 étapes
Création de l’Institut Monétaire Européen: « renforcer les mécanismes de coordination des
politiques monétaires nationales » et établir des critères de convergence des
politiques budgétaires nationales
 Politique étrangère et de sécurité commune: « voix unique » Coopération renforcée en matière
judiciaire, policière et
douanière
 Nouvelles compétences en matière d’harmonisation des
politiques sociales
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Du Traité de Rome à l’UEM


40
Renforcement du pouvoir du Parlement en matière de signature des Traités et de la nomination
de la Commission
 Naissance d’une « Citoyenneté européenne »
Création d’un Comité des régions avec voix consultative dans les domaines de l’enseignement,
culture, santé
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


41
D. Cadreinstitutionneldel’IRenUnioneuropéenne
Principes d’IR visent « à créer une dynamique d’intégration cumulative »
Principe général de partage de la souveraineté différent selon les domaines (cf. infra)
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


42
Traité de Lisbonne (2007) fixe 3 principes:
Principe d’attribution: « Union agit dans les limites des compétences attribuées par les EM dans les
Traités. Toute compétence non attribuée explicitement à l’Union appartient aux EM »
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


43
Principe de subsidiarité: « Dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive,
Union agit s’il y a meilleure efficacité dans la centralisation (économies d’échelle, externalités
positives) qu’au niveau des EM »
Principe de proportionnalité: « Contenu et forme de l’action de l’Union n’excèdent pas ce qui est
nécessaire pour atteindre les objectifs de la Constitution » contrainte adaptée à l’objectif
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


44
3 niveaux de répartition des compétences entre échelon régional et échelon national (Lisbonne
(2007))
Compétences exclusives du niveau régional: « EM ne peuvent agir que s’ils ont été habilités à le
faire par l’Union ou pour mettre en œuvre des actes de l’Union »
 politique commerciale
 politique de concurrence
 politique de la pêche  conservation des ressources biologiques
 politique monétaire, politique de change si EM  UEM
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


45
Compétences partagées entre niveau régional et niveau national: «EM ne peuvent exercer leurs
compétences que dans la mesure où l’Union n’exerce pas ses compétences dans le domaine
»toutes les politiques sectorielles
 Agriculture/transports/énergie/environnement/sécurité/santé publique/sociale/territoriale
 Principe de subsidiarité s’applique  l’échelon régional intervient ssi intervention a plus
d’efficacité qu’au niveau national :
 ex: transport routier uniformisation des codes de la route/permis/vitesse?
 Principe de solidarité s’applique au niveau régional: transferts de
fonds
2021/2022
Laurent Mathieu

D. Cadre institutionnel de l’IR


46
 Compétences exclusives du niveau national mais volonté d’
harmonisation et coordination des décisions communes
 Politique étrangère
Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC, Maastricht 1993) coordination des politiques
étrangères des EM
Quels succès? Conflit Serbie-Bosnie-Croatie (1992) / Guerre en Irak (2003) / Intervention lybienne /
Accueil des réfugiés
 Politique de défense Politique de Sécurité et de Défense commune (PESD, Lisbonne 2009)
Quels sont les objectifs stratégiques ?
Défense contre qui? Force de projection? Contrôle des X°?
Quels sont les moyens humains, techniques, financiers? Autonomie de décision de U.E vs OTAN
et le grand frère US? Division des européens et atlantisme
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


47
a. Cadre juridique
 Traités
• Accords contraignants adoptés par les EM de façon
démocratique
• Définition des objectifs de l’UE, des règles de fonctionnement des
institutions et des procédures suivies par les institutions
• Lisbonne (2007), appliqué 2009
Objectif: rendre + démocratique et plus efficace le fonctionnement de l’UE
Avancées: renforcement du pouvoir du Parlement/ modification des procédures de vote du
Conseil/stabilité du Président du Conseil européen/Création du Haut représentant pour les Affaires
Etrangères
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


48
•••
•••
Nice (2001), appliqué 2003
Amsterdam (1997), appliqué 1999
Maastricht (1992), appliqué 1993: Traité sur l’UE
Objectif: préparer la création de l’UEM, bases d’une union politique (citoyenneté européenne)
Luxembourg/La Haye (1986), appliqué 1987
Objectif: préparer l’adhésion de l’Espagne et du Portugal Rome (1957), appliqué 1958
Objectif: créer la CEE et CE Energie Atomique
CECA (1951), 1952
Objectif: créer une interdépendance entre EM dans les 2 domaines
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


49
Instruments juridiques adoptés par les institutions pour exercer les compétences de l’UE
 Règlements
• Contraignants, de portée générale, obligatoires dans tous leurs éléments et directement
applicables par les EM /
• Non transposés dans les législations nationales
• Ex: nomenclature tarifaire et statistique du TEC
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


50
Code NC 9401
9401 10 00 9401 20 00 9401 40 00
Désignation des marchandises
Sièges (à l'exclusion de ceux du no 9402), même transformables en lits, et leurs parties
– Sièges des types utilisés pour véhicules aériens
– Sièges des types utilisés pour véhicules automobiles
– Sièges autres que le matériel de camping ou de jardin, transformables en lits
– Sièges en rotin, en osier, en bambou ou en matières similaires
– – en bambou ––enrotin
– – autres
– – rembourrés – – autres
Taux du droit conventionnel (%)
exemption 3,7 exemption
Unité supplémentaire
———
9401 52 00 9401 53 00 9401 59 00 9401 61 00 9401 69 00
5,6
5,6
5,6 exemption exemption
—————
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


51
 Directives
• Fixation des objectifs et des délais de mise en
œuvre
• EM sont libres dans les modalités d’application
• Transposables dans les législations nationales
• Ex: protection pénale de l’euro et lutte contre la contrefaçon
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


52
 Article premier: objet
 La présente directive établit des règles minimales relatives à la définition des infractions pénales
et des sanctions dans le domaine de la contrefaçon de l'euro et des autres monnaies. Elle introduit
également des dispositions communes visant à renforcer la lutte contre ces infractions, à améliorer
les enquêtes qui s'y rapportent et à assurer une meilleure coopération dans la lutte contre la
contrefaçon
 Article 14: transposition
 1. Les États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et
administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive au plus tard le 23 mai 2016. Ils
en informent immédiatement la Commission.
 Lorsque les États membres adoptent ces dispositions, celles-ci contiennent une référence à la
présente directive ou sont accompagnées d'une telle référence lors de leur publication officielle. Les
modalités de cette référence sont arrêtées par les États membres.
 2. Les États membres communiquent à la Commission le texte des dispositions essentielles de
droit interne qu'ils adoptent dans le domaine régi par la présente
Laduriernet cMtaitvhieu.
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


53
 Décisions
• Obligatoires dans tous leurs éléments pour les
destinataires qu’elles désignent (EM/entreprise)
• Ex: mesures restrictives visant certaines personnes compromettant l’intégrité territoriale et
l’indépendance de l’Ukraine
• Ex: pénalités à l’égard des entreprises de telecom pour entente sur les prix
 Recommandations/Avis
• Absence de caractère obligatoire
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D. Cadre institutionnel de l’IR


54
 DECISIONS COUNCIL DECISION 2014/119/CFSP of 5 March 2014  concerning restrictive
measures directed against certain persons,
entities and bodies in view of the situation in Ukraine
 Article 1
 1. All funds and economic resources belonging to, owned, held or controlled by persons having
been identified as responsible for the misappropriation of Ukrainian State funds and persons
responsible for human rights violations in Ukraine, and natural or legal persons, entities or bodies
associated with them, as listed in the Annex, shall be frozen.
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2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


55
b. Cadre organique: institutions et organes
7 institutions
 Conseil européen
 Parlement européen  Conseil de l’UE
 Commission
 BCE
 Cour de Justice
 Cour des Comptes
 2 organes
 Comité Economique et
Social Européen (CESE)
 Banque Européenne d’Investissement (BEI)
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D. Cadre institutionnel de l’IR


56
Laurent Mathieu
2021/2022

D. Cadre institutionnel de l’IR


57
 Conseil européen
• Fixe les grandes orientations du processus d’IR vision
politique
• Pas d’acte juridique mais force d’impulsion
• Composition: Chefs d’Etat et de gvt des EM + PCE+PCOM
• PCE élu à la majorité pour 2 ans1/2 renouvelable Choix en dehors des chefs d’Etat C. MICHEL
(Belgique)
• PCE représente l’UE pour la politique extérieure
• Réunion deux fois /semestre
• Décision par consensus /majorité qualifiée parfois
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D. Cadre institutionnel de l’IR


58
 Parlement européen
• Fonctions législative et budgétaire
• Élection du PCOM
• Composition: représentants des citoyens de l’UE: 750 députés + Président // 6 membres min par
pays et 96 max selon le poids démo du pays (All: 96, FR: 74, ITA: 73, RU: 73, ESP:54)
• Principe de proportionnalité dégressive  1 député pour 82.500 hab à Malte // 1 député pour
829.000 hab en All.
• Députés élus au suffrage universel direct pour 5 ans
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D. Cadre institutionnel de l’IR


59
 Conseil de l’UE
• Fonctions législatives et budgétaires conjointement
avec le Parlement
• Définition des politiques
• Composition: 1 représentant de chaque EM de niveau ministériel  engagement de l’EM
• Représentants permanents des EM qui préparent les travaux du Conseil
• Décision par majorité qualifiée : min 15 représentants des EM constituants 65% de la population//
Minorité de blocage avec 4 représentants
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60
 Commission

••

••
Fonctions exécutives de préparation des actes/ coordination des actions et gestion du budget de
l’Union pour les projets et programmes
Initiative des textes soumis au parlement: 160/an
Décision collégiale de la commission: débat+vote collectif interne
Composition: 1 commissaire par EM choisis par le Conseil européen en accord avec PCOM 27
commissaires +PCOM
Conseil européen propose au Parlement un PCOM  vote à la majorité
Commissaires sont auditionnés par le Parlement puis Commission soumise à un vote d’approbation
• Pouvoir de l’exécution des textes/négociation internationale (Omc)/ contrôle de l’application des
textes/sanction
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61
 Cour de justice
• Fonction d’interprétation uniforme du droit
communautaire et de son application
• Cour peut être saisie par un EM/institutions ou organes de l’Union/ personnes physiques ou
morales ressortissant d’un EM qui s’estime lésée par l’application des lois européennes
• Composition: 1 juge par EM
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D. Cadre institutionnel de l’IR


62
 Banque Centrale Européenne (BCE)
• BCE et BCN forment le SEBC
• SEBC conduit la politique monétaire de l’UEM
• BCE indépendante dans l’exercice de ses pouvoirs et gestion
de ses finances des institutions/organes de l’UE et des EM
• Composition: conseil des gouverneurs formé d’un directoire
+ gouverneurs des BCN membres de l’UEM
• Directoire: Président+vice-président +4 membres nommés
par le Conseil européen après consultation du Parlement et
du conseil des gouverneurs  mandat de 8 ans non renouvelable
• Président du conseil + 1 membre de la Commission peuvent participer aux réunions du conseil des
gouverneurs sans voix délibérative
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63
 Cour des Comptes
• En charge du contrôle des comptes (recettes et dépenses)
de toutes les institutions de l’UE
• Composition: 1 ressortissant par EM
• Membres nommés par le Conseil après consultation du Parlement mandat de 6 ans renouvelable
• PCC est désigné par les membres de la Cour des Comptes
• Membres de la Cour ne peuvent être déchus sauf si
décision de la Cour de Justice
• Rapport annuel publié au J.O.U.E + rapports spéciaux (ex: rapport sur la gestion de l’empreinte
carbone de la BCE)
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64
 Organes
 Comité Economique et Social Européen (CESE)
• Emet des avis et recommandations sur tous les sujets liés au fonctionnement du marché unique
• Composition: 353 membres nommés par les gvts des EM selon le poids démo du pays
• Membres issus de la société civile: employeurs, travailleurs, associations, fédérations...
• Mandat renouvelable de 5 ans
 Banque Européenne d’Investissement (BEI) Financement de projets européens et prêts aux PME
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65
c. Financement de l’UE
Recettes budgétaires: 150 Mds € (2019), soit +1% du RNB de l’UE contribution des EM +sources
propres
 Comparaison internationale 2019:
U.E. Etats-Unis France
• PIB = 13.500 Mds € • Budget = 150 Mds € • Budget  1% PIB
• PIB = 18.000 Mds €
• Budget = 3300 Mds € • Budget = 18 % PIB
• PIB =2400 Mds €
• Budget = 545 Mds € • Budget = 23 % PIB
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66
Recettes budgétaires: 9%
15%
75%
Recettes budgétaires par source en %
0,7% RNB de chaque EM
75% droits de douane perçus par les EM 0,3% assiette TVA harmonisée des EM Divers
 Mécanismes de correction
 RU/Autriche, ALL. Pays Bas, Suède
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67
Dépenses budgétaires:
 Cadre pluriannuel 2021-2027 voté par le parlement +
Conseil de l’UE
 1074 Mds € pour 7 ans (2021-2027) + 750 Mds € sur 3 ans plan de relance Next Generation UE
6%
6,50%
7%
Dépenses budgétaires par poste en %, 2019
36%
PAC
Cohésion
Recherche, innovation Administration Europe dans le monde Sécurité citoyenneté Erasmus
Divers
31%
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68
Contributions des EM:
Contributions Rétributions
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69
 10 EM contributeurs nets sur 27 EM...
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D. Cadre institutionnel de l’IR


70
Contributions des EM:
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D. Cadre institutionnel de l’IR


71
Contributions des EM:
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D. Cadre institutionnel de l’IR


72
 2 principaux instruments du plan Next Generation UE  Prêts aux EM : 360 Mds €
 Subventions aux EM : 312,5 Mds€
 Divers: 77,5 Mds €
 Ex. FR: « France relance », plan de 100 Mds € financé à hauteur de 40 Mds € par plan européen
 Financement de la partie « subventions » du plan européen pour un montant de 390 Mds € par
emprunt
 Remboursement de l’emprunt par création de nouvelles
ressources financières
 Taxes sur les plastiques non recyclés : 6 mds €/an
 Prix carbone pour les secteurs consommateurs: 6 mds €/an
 Extension de la taxe carbone aux frontières: 10 mds €/an
 Taxe GAFA : 1 md €/an
 Taxesurlestransactionsfinancières:10mds€/an
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2021/2022

Problématique
2
 Comprendre les enjeux et limites de l’appartenance à une
zone monétaire intégrée
 Connaître l’histoire de la construction de l’UEM
 Analyser le choix idéologique d’une monnaie unique au regard
de la théorie économique des ZMO
 Comprendre le choix de contraintes posées sur les politiques
budgétaires des EM en raison du choix de la monnaie unique
 Comprendre les évolutions dans les objectifs et les modes
d’intervention de la BCE au regard des crises de 2008 et 2020
 S’interroger sur l’incomplétude de la zone €: monnaie unique
sans budget unique
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2021/2022

Plan de chapitre
3
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée: du SME à l‘UEM
B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires en zone euro
C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de la politique monétaire en zone euro: du
conventionnel au non conventionnel
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2021/2022

Maxime
4
“L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire”
Milton Friedman, in Friedman and Schwartz [1971], A monetary history of United States: 1860:1960
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


5
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée
a. De Bretton-Woods aux changes flottants
 Conférence de Bretton-Woods (1944)
 Création des institutions internationales en charge de la stabilité
du système monétaire et financier mondial: BIRD et FMI
 Création d’un système de changes fixes entre les monnaies et le
USD et le USD et l’or : étalon or-dollar
 USD est la monnaie des transactions internationales
 Convertibilité du dollar en or à un taux de change fixe (35
USD/once)
 Taux de change fixes mais ajustables /$ avec marges de ±1%  Contrôle des K*, contrôle des
opérations de change
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


6
 La fin de Bretton-Woods (1973): le flottement généralisé des monnaies
 E.U.: Déficit commercial croissant  forte création des eurodollars:
placement des $ sur des comptes à terme rémunérés en dehors du
territoire US
 Concomitance des intérêts des multinationales US/place financière de
Londreslibéralisation des mouvements de K* qui accélère les attaques
spéculatives sur les monnaies
 Suspension de la convertibilité or du dollar le 15/08/1971: Nixon
 Déc 1971: accords du Smithonian Institute: dévaluation du $/or (38$ l’once d’or) + élargissement
des bandes de fluctuations des monnaies à ±2,25% Tunnel
 1973: BCN abandonnent la parité fixe des devises nationales/$
 1976: Accords de Jamaïque  Abandon du système de changes fixes pour
des changes flottants
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2021/2022
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée
7
b. Du SME à l’UEM
 Rapport Werner (1970): objectif d’aller vers la construction d’une UEM avec Monnaie commune en
trois étapes:
 Libéralisation des flux de K* et intégration des marchés bancaires et financiers
 Restriction des marges de fluctuation entre monnaies européennes parités fixes entres monnaies
européennes monnaie commune et système commun de BC  stabiliser les taux de change entre
monnaies européennes
 Convergence en matière budgétaire et fiscale
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


8
 Avril 1972: création du Serpent Monétaire Européen
 6 EM de la CEE + RU+Irlande+Danemark
 Fluctuations des monnaies des EM de la CEE dans des limites fixes et étroites de 2.25% dans le
tunnel de 4,5% autour de la parité centrale du $ $ ancre du système erreur
 Action concertée des BCN pour agir au maintien des changes fixes création d’un Fonds (FECOM)
de compensation des créances et dettes en devises ECU
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


9
Serpent dans le Tunnel résultant des accords du Smithonian (1971)
Intervention des BC
+2,25%
$
-2,25%
2,25%
t
Intervention des BC
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


10
 Difficultés quant au maintien des devises dans le tunnel:  $ est l’ancre du système, or
US n’interviennent pas pour limiter les variations du $ politique du benign neglect
défense de la parité dépend de l’intervention des BCN sauf la FED « Le dollar est notre monnaie
mais votre problème »
John, Connally, secrétaire d’Etat au Trésor, 1971
 Asymétrie du système  Mark allemand sert de valeur refuge lorsque dépréciation du
$intervention des BCN pour maintenir les devises dans le tunnel
 Evolution divergente de l’inflation entre All. et Fr. suite aux chocs pétroliers : lutte contre l’inflation
(All.tdi) vs lutte contre le chômage (Frtdi)attaques spéculatives sur FF FF sort du serpent en
1974
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2021/2022
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée
11
 Mars 1979-1998: création du Système Monétaire Européen
 Objectif: mettre en place une monnaie commune aux EM de la CEE pour contrer le USD comme
monnaie d’échanges internationale et son rôle déstabilisateur dans les fluctuations des cours des
devises DM et Yen
All.stabiliser le DM pour stabiliser le commerce extérieur Fr. le différentiel d’inflation
avec l’All. En brisant la boucle prix-
salaire
 Mise en œuvre de 3 principes:
European Currency Unit: panier des 11 devises des EM de la CEE Taux de change fixes ajustables
entre devisesrespect d’un cours
pivot / ECUmarges de ± 2.25% autour du pivot Coopération entre BCN pour défendre les parités
MCE
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


12
 European Currency Unit: panier des 11 devises des EM
de la CEE
 Pondération dépend du poids du PIB et du commerce
dans la zone CEE pour chaque EMrévision tous les 5
ans
 Cours de l’ECU dépend du cours de change de chacune des
devisesfluctuations limitées car encadrement des devises du panier/cours pivot
ECU(FR)=෍𝑏 ∗𝑒(𝐹𝑅/𝑗) 𝑗
𝑗
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


13
Tableau : poids des différentes monnaies dans l’ECU
Poids dans l’ECU en 1989
Poids dans l’ECU en 1998
DM
30,3
31,6
FF
19,3
20,1
Livre RU
12,1
13,4
Florin
9,4
9,9
F.Belge et F.Lux
8,1
8,4
Lire
10,2
7,7
Peseta
5,2
4,1
Cour. Danoise
2,5
2,6
Livre Irl.
1,1
1,1
Escudo
0,8
0,7
Drachme
0,9
0,4
100
100
Laurent Mathieu
Source: Barthe M.A [2014], Economie de l’Union européenne, Economica 2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


14
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


15
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


16
 Taux de change fixe
 Fixation d’un cours pivot entre devises et bande de fluctuation de ±2,25% autour du cours pivot
ECU
 Possibilités de réévaluer ou dévaluer la monnaie nationale / devises en fonction de la situation
éco
 Marges élargies à ±15% en 1993 suite aux attaques spéculatives contre £/Lire/Peseta
1982
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


17
 Interventions symétriques obligatoires (en théorie) des BCN pour défendre les parités
 Si FF se déprécie/DM alors BDF achète FF et Bundesbank
vend DM
 FECOM prête des fonds à CT aux BC pour leurs
interventions sur le marché des changes
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


18
 Quel bilan du SME?  Succès
Convergence des prix des EM après 1987 vers le taux d’inflation du pays le plus « vertueux »: All
Explication: crédibilité importée de la lutte contre l’inflation de la Bundesbank à tous les EM qui vise
à modifier les anticipations inflationnistes des agents des EM à fort taux d’inflation+ politique de
désindexation des salaires sur les prixrupture de la boucle prix- salaire
Stabilité des taux de change entre devises du SME / devises en dehors du SME malgré de nombreux
réajustements de parité
Laurent Mathieu
2021/2022

Tableau: Taux d’inflation dans la CEE


A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée
79-87 1989 1993
CEE-7 pays
6,4 19 3,3
2,5
Allemagne
3,2
2,8
3,6
France
8,7
3,6
2,1
Belgique
5,4
3,1
2,8
Pays-Bas
3,4
1,1
2,6
Irlande
11,2
4,1
1,4
Danemark
7,7
4,8
1,3
Luxembourg
5,2
3,4
3,6
CEE- 3 pays
11
7,1
3,5
RU
8,3
7,8
1,6
Italie
13
6,6
4,2
Espagne
11,8
6,8
4,6
CEE- 2 pays
20,2
13,1
10,4
Portugal
19,8
12,6
6,5
Grèce
20,7
13,7
14,4
SLoaurecnet M: aBthaieruthe M.A [2014], Economie de l’Union européenne, Economica
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


Tableau: Mesures des variations mensuelles des taux de change par les
20
écarts types
74-78
79-83
84-86
87-89
SME
1,6
0,9
0,6
0,4
Autres pays européens
2,2
2,3
1,8
1,4
Yen
2,2
2,7
2,1
1,9
Dollar
2,2
2,6
2,6
3
Source: Combe E. [2014], Précis d’économie, PUF Laurent Mathieu
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


21
 Quel bilan du SME?  Echecs
 Quid de la définition fonctionnelle de l’ECU en tant que monnaie?  Unité de compte
établissement du budget de l’UE
 Instrument d’échanges:
 entre BCN en échange de dépôts de réserves en or/$
 Pour transactions privées au sein de la zone: 10% des échanges  Réserve de valeur: émission
d’obligations en ECU (13% marché
mondial des obligations):  1991: 30 mds Ecu
 1993: 10 mds Ecu
 1996: 8 mds Ecu
 1998: 100 mds ECUclause de conversion en euro Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


22
 Echecs
Fonctionnement asymétrique du SME
 Pas de coordination des politiques monétaires et change  All. détermine sa politique monétaire
et les EM doivent s’aligner dessus car DM est ancre du système
 effet réputation sur la stabilité de la valeur interne +
 Monnaie réserve de valeur au niveau international (60%
$//15%DM)
 Monnaie du pays dominant devient toujours ancre du
système
 N monnaiesN-1 rapport de changes1 ddl sur la politique
monétaire All.
 Intervention des BCN des pays à monnaie faible avant la
limite (vente des réserves en devises+tdi) alors que Buba
intervient à la limite (achat de devises)
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


23
 Echecs
Performances économiques insuffisantes
 Pas de convergence sur les taux de chômage
 Croissance des EM du SME < croissance Japon/E.U.
 3,9% (1980)2% (1987) // 3,5% (1980)2,5% (1987) Crises du SME à partir de 1992-1993
expliquées par:
 Réunification allemande
 Directives à partir de 90 sur la libre circulation des K*  Triangle d’incompatibilité: Mundell
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24
 1989: réunification allemande et impact sur les pays européens: illustration de l’asymétrie
 Dépenses publiques liées à la réunification: 75 Mds €/an entre 1991 et 1996
 Déficits commerciaux de l’Allemagne remplacent les excédents
 Tensions inflationnistes dus à la demande en biens de consommation
et bien d’investissement en hausse/capacités de production fixées
 Buba augmente les taux d’intérêts pour éviter dépréciation du DM et
effets inflationnistes Taux BUBA
 EM de la CEE doivent suivre la politique allemande alors qu’ils n’ont
pas de politique de dépense publiquehausse des tdi retournement
d’activitéchute de la croissancechômage
 Conséquences: doute sur la crédibilité d’un maintien du SME et volonté
d’aller vers l’UEM attaque spéculative préventive sur les devises du SMEAttaques spéculatives
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25
 1989: réunification allemande et impact sur les pays européens: illustration de l’asymétrie
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26
Attaques spéculatives contre le FF
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27
 Libéralisation des marchés de K*chgt dans la structure de financement des Etats marchés
remplacent la BC
 Triangle des incompatibilités de Mundell: SME avant 1986
SME après 1986 Parfaite mobilité des K* Zone € / E.U
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


28
Tableau: Les incompatibilités de Mundell
Politique monétaire autonome
Taux de change fixe
Libre circulation des K*
All. (SME)
OUI
DM flottant/$ et autres pays du SME qui maintiennent la parité de leur monnaie/DM
OUI
Fr. avant 1986
OUI
OUI
NON
Fr. après 1986
NON: politique de la BDF alignée sur Buba
OUI
OUI
R.U après sept 1992
OUI
NON: sortie du SME en 92
OUI
Etats-Unis
OUI
NON
OUI
Source: Wyplosz [],
2021/2022
Laurent Mathieu

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


29
 1992/été 1993: Attaques spéculatives contre la £ et la Lire
En changes fixes, si différentiel d’inflation entre deux pays, alors nécessité de défendre la parité
entre monnaies avec réserves de change situation tenable tant que les réserves sont
élevéesopérateurs prennent des positions de vente de la devise dès que doute sur la position de la
BC
Sortie du SME du RU et de l’Italie Marges de fluctuations des monnaies: 15%
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2021/2022

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30
 1993: Traité de Maastricht
 Objectifs: partager la souveraineté monétaire avec
l’Allemagne et poursuivre le processus du marché unique  Trois phases:
1990-31/12/1993: programme de convergence mis en place + surveillance multilatérale
 1994-31/12/1998:
Mise en place de l’indépendance institutionnelle des BC Création de l’IME en charge de
l’évaluation des
politiques des EM qui laissera sa place à la BCE Dan. et R.U sortent du processus de monnaie unique
 01 jan. 1999: démarrage de l’UEM pour les pays admis
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


31
 Critères d’admission basés sur la convergence juridique et économique (rapports de l’IME +
Commission en mars 98)  Convergence juridique: statuts des BCN + EM se défont de
leurs attributs monétaires (émission/réserves de change...)
 Convergence économique: 5 critères de politique économique
définis comme préalable à la participation des Etats à l’UEM
Taux d’inflation moyen ne dépasse pas de plus de 1.5% la moyenne des trois plus faibles taux
d’inflation
Taux d’intérêt de LT ne dépasse pas de plus de 2% la moyenne Etats ayant les trois plus faibles
taux d’inflation
Dette publique <60% PIB
Déficit public<3%/PIB
Change: pas de dévaluation dans les 2 ans précédant l’entrée
dans le système et marges de fluctuations respectées
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


32
 Logique dans le choix des critères
Politique monétaire unique suppose une stabilité de la valeur interne de la monnaie (faible
inflation) et valeur externe de la monnaie (stabilité du change)
Politiques budgétaires multiples des EM supposent la soutenabilité dans le LT (faibles déficits et
endettement) éviter les crises qui conduiraient à des hausses de tdi ou défaut de paiement de la
dette
 1999: 6 membres fondateurs +Autriche, Espagne, Finlande, Irlande, Portugal
 A noter : choix de critères nominaux et non de critères
réels (croissance/chômage/pauvreté)
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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c. Bénéfices et coûts de la monnaie unique (rapport Emerson [1990],
Marché unique, monnaie unique)
Bénéfices de la monnaie unique
 Suppression du risque de change et de la volatilité intra-zone  Risque de
changeincertitudeincitation à ne pas
développer le commerce intra-zone
 Suppression des coûts de transaction liés à l’opération de change
 Estimation par la Commission de 0,3% du PIB de la zone  Réduction de la discrimination par les
prix:
 Meilleure comparabilité des prix entre EM pour les mêmes biens  Constatation: pas de
convergence des prix de la plupart des
biens de consommation courante (alimentaire, équipement )
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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 Intégration financière accrue: + liquidité sur les valeurs mobilières européennes donc financement
public/privé +facile
 Réduction de la volatilité des mouvements de K*
 Disparition de l’asymétrie pour l’All. 1 BCE qui prend en
compte l’ensemble des situations économiques des EM
 € devient une monnaie internationale concurrente du $ 
système multipolaireréduction des coûts de transaction/risque de change pour les entreprises
européennes
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€: deuxième devise mondiale...
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...mais, une internationalisation qui ne progresse pas
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39
...en raison des divergence d’opinion entre:
Pays bas et All. d’un côté€ doit être stable comme DM avec
absence de rôle international, mais rôle du marché des K* pour
rendre l’€ international etfragmentation du marché des titres
européens:
« Le SEBC n’entravera ni n’encouragera le développement du rôle international de l’€, mais laissera
ce soin au marché »
W. Duisenberg, 1er gouverneur BCE
Fr. et Italie où € est considéré comme instrument de puissance
économique
« l’€ jouera un rôle déterminant dans le renforcement du caractère
multilatéral de la coopération internationale »
T. Padoa-Schioppa, Directeur des études, BCE
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40
Coûts de la monnaie unique
 Risques d’attaques spéculatives pendant la phase de transition entre SME et parités fixes
irrévocablesrisque réalisé en 92-93 avec attaques sur £/lire/peseta/FF
 1 monnaie signifie l’impossibilité d’utiliser le taux de change
nominal comme variable d’ajustement - dévaluation,
réévaluation- en cas de choc asymétrique sur 1 EM  Si différentiel de compétitivité entre EM alors
 soit baisse des prix/salaires
 soit déplacement de la mdo vers EM le plus compétitif
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


41
Coûts de la monnaie unique
 « One size fits all » or « one size fits none »?
Perte de souveraineté dans la conduite de la politique monétaire  1 politique monétaire pour toute
la zone1 taux d’intérêt = unique instrument pour réguler des situations économiques différentes
selon les EM
 Espagne, Irlande Grèce début 2000bulle immobilière qui
n’ont pas été freinées par la hausse des taux de la BCEPrix
immobiliers
 Déséquilibre des comptes des transactions courantes All. /PB/Autriche qui ne sont pas
rééquilibrés par les variations du taux de changePolarisation de la balance courante
Perte de deux instruments de régulation de l’activité éco: taux d’intérêt et taux de change
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Coûts de la monnaie unique
 Difficulté à coordonner politiques budgétaires nationales et politique monétaire car indépendance
de la BCE réponse des politiques économiques n’est pas optimale
 «Nécessité d’adopter une discipline budgétaire commune »
 Maastricht (art. 140 du TFUE): critères de convergence fixés pour
entrer dans la zone €
 PSC (1997): Règles doivent continuer à s’appliquer une fois EM dans la zone € « A moyen terme,
budget doit être équilibré, sinon procédure de déficit excessif avec sanction financière»
 TSCG (2012, cf section B.): surveillance accrue de la Commission avec semestre européen + « règle
d’or budgétaire »critère de solde structurel déficit d’au plus 0,5% PIB
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


45
Remarque 1: critères peu pertinents pour juger de la solvabilité de la dette d’un EM capacité de
rembourserex
Japon dette=250% PIB
Remarque 2: opposition Pays « frugaux » vs Fr/Italie/Esp
“La désactivation de la clause dérogatoire générale et une éventuelle réforme du Pacte de stabilité et
de croissance ne devraient pas être liées”,
“Peut-on garder les règles de la fin des années 90, face aux défis des années 2030 ? Faut-il que [les
investissements liés au numérique et à la transition écologique] soient comptabilisés dans les règles
du Pacte de stabilité et de croissance ?
B. Lemaire, sept 2021
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


46
Quels sont les arguments théoriques en faveur de l’intégration monétaire?
Zone Monétaire Optimale
Définition
Une zone monétaire est optimale lorsque les bénéfices de l’adoption d’une monnaie unique
l’emportent sur les coûts
Problématique traditionnelle
Quels sont les critères qui permettent de délimiter géographiquement un espace avec monnaie
unique ou système de parités fixes: ZMO
Problématique récente
Quels sont les mécanismes qu’une UEM peut générer de façon endogène pour se rapprocher d’une
ZMO
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47
Sénégas [2010], « La théorie des ZMO au regard de l’€ » REP
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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Approche traditionnelle des ZMO
 Mundell [1961], « A theory of Optimum Currency Areas », AER  Critère de mobilité du facteur
travail
 Mac Kinnon [1963], « Optimum Currency Areas », AER  Critère de degré d’ouverture
 Kenen [1969], « The theory of Optimum Currency Areas », in
Monetary Problems of the International Economy, Mundell et
Swoboda
 Critère relatif au degré de diversification
 Cooper [1977] et Kindelberger [1983]
 Critère relatif au degré d’homogénéité des préférences
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 Mobilité du facteur travail: si un pays A subit un choc, alors pas de nécessité à modifier la parité si
perte de compétitivité est compensée par déplacement du facteur travail au sein de la zone


Hypothèse sous-jacente: rigidité du salaire Keynes Ex: Etats fédérés US
Conséquence opposée: si faible mobilité du travail, alors système
de changes flexibles est préférable
Conséquences de la mobilité du travail peuvent être négatives :
 Diminution de la base fiscale car baisse du nombre d’agents éco
 Renforcement de la spécialisation des pays sur quelques secteurs
Caractéristiques de l’U.E: faible mobilité du facteur travail
 Taux de migration de la mdo= 0,4%
 Canada = 1,5% // E.U= 2,6%
 Explications: langue/caractéristiques institutionnelles: reconnaissance
des diplômes/prestations sociales/conjoncture de la zone défavorable
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


51
 Mac Kinnon: Degré d’ouverture d’une économie
Plus une économie est ouverte plus il est intéressant d’être en monnaie unique car moindre
influence des variations du taux de change
 Critère utilisé: taux d’ouverture de l’économie: (X+M)/2*PIB
 Conséquence opposée: si les pays sont fermés, alors système de
changes flexibles est préférable  Caractéristiques de l’UE
 Nombreux petits pays très ouverts  Commerce intrazone favorisé
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


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 Kenen: Diversification des structures éco
Plus une éco est diversifiée plus il est intéressant d’être en monnaie unique car moindre sensibilité
aux crises d’un secteurhypothèse sous-jacente de mobilité du facteur L


Conséquence opposée: plus un pays est spécialisé dans un secteur industriel, plus le système de
changes flexible est adéquat car il permet d’ajuster selon l’état de la conjoncture
Caractéristiques de l’UE
Grands pays ont une structure productive diversifiée mais régions spécialisées Exception: RU:
spécialisation Banque-Finance
Petits pays spécialisés: Lux (banque-finance) / Irl (high tech+agri) / Finlande (agri+bois+electronique)

Conclusion pour les petits pays U.E. spécialisés:
 plus sensibles à une crise sectorielle car pas d’action possible via la politique

monétaire et contrainte sur la politique budgétaire
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A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


55
 Kindelberger: Homogénéité des préférences  Convergence des taux d’inflation:
 Convergence des prix et salaires donc coûts de production  Explication par l’homogénéité des
préférences car
monnaie unique est un bien collectif
 Justification au choix d’une politique monétaire unique
 Justification à la stabilité du taux de change entre les différentes devises  1 monnaie unique ou
parités fixes entre monnaies
 Caractéristiques de l’UE
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


56
Eléments de conclusion sur la zone euro comme ZMO
 Zone € n’apparaît pas comme ZMO ex-ante au regard des critères de la ZMO
 Mais, critères peuvent être compris comme endogènes
 Pays qui adoptent la même monnaie voient leurs cycles de
production être +corrélés et échanges commerciaux
 Proposition opposée par Krugman (91)
 Pays qui ont la même monnaie tendent à se spécialiser car
recherche des avantages comparatifs
 « Leçons de Massachussets »Spécialisation de régions US
(Silicon Valley, Belt rust, Detroit)
Choc d’offre sur pétrole: bénéfice pour Texas, coût pour Detroit US n’est pas une ZMO, mais......
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


57
Eléments de conclusion sur la zone euro comme ZMO
 US possèdent 2 moyens d’ajustement
 Mobilité mdo : Blanchard et Katz (1991)
 Baisse de demande de travail de 1 point entraîne migration de 0.65 et chômage de 0.3
 Canal inexistant en U.E.
 Transferts via la fiscalité
 Si Etat fédéré perd un $, alors baisse des prélèvements du fédéral de 34
cents
 Déficit d’une région de la zone sont financés par transferts de K* ou
publics transferts budgétaires fédéraux
 Réalité aux E.U: budget fédéral =20% PIB permet le transfert aux Etats
en difficulté
 Illusoire en U.E:
 budget fédéral =1% PIB U.E.
 clause de « no bail out » : art. 125 TFUE pas de solidarité financière
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entre EM
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


58
 Questions ouvertes sur la zone €
 Pays asymétriques dans leur réponse aux chocs conjoncturels ou
asymétrie liée aux structures économiques?
 Asymétrie renforcée ou diminuée par l’entrée dans la zone
€plus grande homogénéité ou hétérogénéité?
 Chocs symétriques peuvent-ils conduire à des réponses
asymétriques sur les grandeurs réelles?
 Politique monétaire unique renforce-t-elle les chocs asymétriques?
 Mécanismes d’ajustement sont-ils efficaces?  Mobilitédelamdo:non
 Transferts budgétaires: non
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2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


59
 Faut-il renforcer le rôle international de l’€? Constat:
 Mondialisation des flux de B&S et flux de K* incitation pour EM zone € à payer/financer en € car
stabilité des paiements
 Rôle du $ dominant dans les transactions commerciales + émission de dettes marchés de dettes
en $ profonds et liquides
 Prb: si perturbations des marchés financiers US, alors effets sur l’économie mondiale
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


60
 Nouveau dilemme de Triffin:
Demande croissante de titres USdéficit public USrisque sur la soutenabilité de la dette
Laurent Mathieu
2021/2022

A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée


61
 Des marchés en € fragmentés qui ne proposent pas d’actifs sûrs comme Fed Fund UEM est
incomplèteincitation au travers le pacte vert à développer des obligations vertes en €
Laurent Mathieu
2021/2022
III LA MONNAIE UNIQUE: ENJEUX ET DÉFIS D’UNE ZONE MONÉTAIRE INTÉGRÉE – SECTION B
LAURENT MATHIEU
2021/2022 LAURENT.MATHIEU@UVSQ.FR

Plan de chapitre
2
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée: du SME à l‘UEM
B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires en zone euro
C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de la politique monétaire en zone euro: du
conventionnel au non conventionnel
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
3
B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires en zone euro
 Comment justifier l’adoption de règles par les Etats
 Crédibilité, aléa moral et incohérence temporelle des politiques éco
 Comment justifier l’adoption de règles par les UEM
 Compromis d’origine (Maastricht 1993): souveraineté budgétaire encadrée par des règles peu
contraignantes et une interdiction de renflouement afin d’inciter à la prudence discipline assurée
par le marché
 Aperçu de quelques caractéristiques des règles + exemples de règles nationales et
communautaires
 Le besoin de réformer les règles: efficacité, respect ?
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
4
a. Comment justifier l’adoption de règles par les Etats
Réflexions nées dans les années 70-80 sur la question de l’évaluation des politiques publiques (Barro-
Gordon/Lucas/Kydland-Prescott)
« Tromper » ou « Sauver » les agents conduit à 2 prb:
 Défaut de crédibilité des institutions de gouvernement
 Aléa moral
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
5
 Défaut de crédibilité des institutions de gvt
 En présence d’anticipations rationnelles, gvt qui cherche à optimiser le bien être social ne conduit
pas la meilleure politique
 Ex: gvt peut chercher à tromper les salariés sur l’évolution des prix :
 courbe de Philips: dilemme inflation-chômage
 mais, création monétaire de la BC conduit à de l’inflation car salariés intègrent l’inflation anticipée
dans leurs revendications salariales  Barro, Lucas
 création monétaire par la BC possible si BC dépend de l’Etat
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
6
 Courbe de Phillips à court terme (source blogspot) Relation vérifiée entre 1960 et 1969
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
7
 Courbe de Phillips à court et long terme
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
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Conclusion
 Politiquemonétaireestcrédiblelorsqu’elleparvientà ancrer les anticipations d’inflation des agents
privés
 Commentatteindrecettecrédibilité?
 Sur le plan institutionnel: BC indépendante du pouvoir politique/mandats longs des
administrateurs  Etude d’Alésina et Summers (1993): inflation d’autant plus faible dans un pays
que BC indépendante
 Sur le plan de la politique monétaire : 1 objectif préféré à plusieurs/ BC plus conservatrice en
termes d’inflation que tout autre agent
 Politique budgétaire est crédible si respect des règles
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
9
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
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 Aléa moral
 Application de la théorie de l’assurance aux politiques
économiques : augmentation de la prise de risque d’un agent
lorsqu’il est assuré
 Ex: crise de 2008 et banques « too big to fail »
 Prises de risques excessives sur le marché des subprimes car BC intervient en prêteur en dernier
ressort
 Ex ante, BC annoncent qu’elles n’interviendront pas pour sauver les banques insolvables (King,
Banque d’Angleterre, Bernanke, FED)
 Ex post, obligation de prendre en garantie les titres pourris en échange de refinancement
 Ex: crise de l’euro et soutien de la BCE à la Grèce en rachetant des titres de la dette grecque
auprès des banques créancières
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
11
 Conséquence: Incohérence temporelle des décisions de politique économique
Kydland et Prescott (Rules vs Discretion) : le choix de politiques économiques ex-ante n’est plus
optimal ex-post
 Constat: absence de cohérence dans la séquence de politiques économiques au cours du temps
 Conclusion: éviter le recours à des politiques discrétionnaires et faire en sorte de respecter des
règles: métaphore d’Ulysse qui se fait enchainer à son mât pour ne pas succomber aux chants des
sirènes
 Fin 70, FED adopte une stratégie fondée sur la fixation d’objectifs quantitatifs sur les agrégats
 90’s, politiques de ciblage d’inflation par les BC
 90’s, règles budgétaires introduites avec le développement
des Unions économiques
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
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b. Comment justifier l’adoption de règles par les Unions monétaires
 Existence d’un bien public commun: la monnaie  Monnaie est à la fois bien privé et bien public:
 Bien privé émis par les banques offre et demande coût d’opportunité lié à sa détention 
bien exclusif et bien rival
 Bien public car elle rend un service collectif:
 Disponibilité, circulation et préservation de la valeur
indispensables au fonctionnement des échanges
 Service rendu par la monnaie est indivisible  nul ne peut être
exclu
 Monnaie produit des externalités positives valeur d’usage
d’autant plus grande qu’elle est utilisée par beaucoup
 Régulation ne peut pas se faire par le marchés mais par les BC
qui stabilisent les quantités et les prix
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
13
 Risque de défaut d’un Etat  perte de confiance dans la monnaie
 Crise bancaire
 Dépréciationdelavaleurexternedelamonnaie
 InteractionsstratégiquesentreEMdécisions
individuelles sont sous optimales risque souverain pour l’ensemble de la zone si perte de
confiance dans la monnaie commune
 Pressions à la monétisation de la dette ou au sauvetage de l’EM en défaut
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
14
Graphique: Taux d’intérêt des obligations souveraines
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
15
 Limites de la coordination
 Coordination non contraignante conduit à des comportements
de passager clandestin  EM ne met pas en œuvre un engagement adopté par tous  déficit public
pour soutenir demande intérieure en bénéficiant de faibles taux d’intérêt de la zone
 Coordination de mauvaises politiques économiques conduit à un résultat inférieur à de bonnes
politiques non coordonnées (ex de la zone euro AHA)
 En union monétaire, coordination des politiques budgétaires sans coordination avec la politique
monétaire conduit à des situations sous-optimales
 BCE invitée à l’Eurogroup
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
16
 Conséquences pour la zone euro  Art. 120 du TFUE
« Les États membres conduisent leurs politiques économiques en vue de contribuer à la réalisation
des objectifs de l'Union, tels que définis à l'article 3 du traité sur l'Union européenne, et dans le
contexte des grandes orientations visées à l'article 121, paragraphe 2. Les États membres et l'Union
agissent dans le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre,
favorisant une allocation efficace des ressources, conformément aux principes fixés à l'article 119. »
 Rendre la BC indépendante du pouvoir politique (Art. 130 TFUE)
 Art. 125 du Traité de Lisbonne (TFUE) qui pose la clause de « no bail out »: interdiction pour un
EM d’apporter un financement à un EM en
difficulté
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
17
 Conséquences pour la zone euro
 Interdire le financement des déficits publics par la BC
 EM doivent se financer auprès des marchés financiers internationaux  possible car Art. 63 du
TFUE
« Toutes les restrictions aux mouvements de K* entre EM et EM et pays tiers sont interdites »
 Volonté de mettre entre les mains des marchés de K* le test de la stabilité la zone:
« Nous voyons dans la complète libéralisation financière la possibilité d’un test de la stabilité du
mécanisme de change européen, un test par les marchés de la crédibilité des politiques économiques
»
H Tietenmayer, Gouverneur de la Bundesbank, 1990
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
18
 Conséquences pour la zone euro: différenciation des politiques selon les objectifs
 Politique monétaire unique pour la zone vise l’objectif unique de
stabilité des prix
 Politiques budgétaires des EM répondent à la stabilisation
interne des cycles conjoncturels
 Justification théorique: IS-LM-BP
 Politique monétaire efficace en régimes de changes flexible et mobilité des K*  réponse aux
chocs symétriques: zone € vs RDM
 Politique budgétaire efficace en régime de changes fixe et mobilité des K*  réponse aux chocs
asymétriques: EM au sein de zone €
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
19
 Conséquences pour la zone euro
 Inscription dans les constitutions des EM les règles de politique
économique
 Soustraire au choix souverain des EM la possibilité d’agir de façon
discrétionnaire pilotage de la politique économique par
l’application de règles vision du libéralisme
 Danger: règle=seuil franchissement de seuil  emballements
spéculatifs
 Inscription dans les textes constitutionnels résulte de la volonté
allemande de soustraire le choix politique aux alternances
 «Invariants symboliques » de LT qui résulte de la crise de 1923: hyperinflation politiques
austéritaires nazisme guerre
 EM partagent ce « trauma » en acceptant les règles
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
20
c. Aperçu de quelques caractéristiques relatives aux règles
 Définition: Kopits et Symanski (1998)
«Une règle budgétaire est une contrainte permanente sur la politique budgétaire au travers des
limites numériques simples sur le niveau de certaines variables telles les recettes, les dépenses, le
déficit ou la dette »
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
21
 Huit caractéristiques pour définir une règle idéale  Définition claire
 Pertinence par rapport à l’objectif
 Simplicité dans le calcul
 Transparence des comptes publics
 Flexibilité – capacité de répondre aux chocs exogènes  Sanctions en cas de non respect
 Cohérence avec les autres objectifs et règles
 Accompagnement par d’autres politiques économiques
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B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
22
 Typologie
 Règles portant sur les dépenses
 Fixation d’un objectif quantitatif, en absolu ou taux de croissance sur les dépenses totales /
primaires / courantes
 Objectif: diminuer/contenir l’intervention de l’Etat dans l’économie
 Règles portant sur les recettes
 Fixation d’un objectif de plafond ou de seuil minimum
sur les recettes
 Objectif: prévenir la charge excessive des prélèvements
ou accroître les revenus de l’Etat
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
23
 Règles portant sur le solde budgétaire
 Fixation d’un objectif d’équilibre du solde budgétaire global/courant/primaire/structurel sur une
année ou sur un cycle
 Objectif: stabiliser la ratio de la dette  Règles portant sur la dette
 Fixation d’un objectif de plafond de la dette en %PIB  Objectif: soutenabilité
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
24
35 30 25 20 15 10
50
1985 1990
1995 2000
2005 2010
Tendance croissante à la mise en œuvre des règles
Nombre d'Etats avec des règles budgétaires (source IMF)
Economies développées Economies émergentes Economies en développement
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
25
Prépondérance des règles portant sur le solde budgétaire et la dette quel que soit le type de pays
30 25 20 15 10
50
Catégorisation des règles selon les pays
Dépense
Revenu
Solde budgétaire
Dette
Pays développés Pays émergents PED
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
26
Impact des règles sur la « performance » fiscale
 Etudes sur les pays de l’U.E (avant crise de 2008)  Améliorations des soldes budgétaires et du
ratio
de la dette
 Mais, facteurs omis (institutions) peuvent être la
cause de l’amélioration
 Plupart des pays ont mis en place des règles pour
inverser une tendance négative
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
27
 Réflexions sur la bonne application des règles
 Qualité des données et harmonisation poussée dans le cas de
règles supranationales
 Capacité à analyser l’évolution du budget en infra-annuel de
façon à réorienter la politique économique si nécessaire
 Capacité à auditer en interne et en externe l’évolution du budget  Nécessité d’un comité
budgétaire indépendant?
 Intérêt: aide à la formulation des politiques budgétaires et audit des résultats
 Formes diverses: agences indépendantes ou institutions  Pays-Bas: Central Planning Bureau
analyse et force de
proposition lors des discussions budgétaires
Etats-Unis: Congressional Budget Office conseille le Congrès
France: Haut Conseil des Finances Publiques
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
28
 Risque de pro-cyclicité : diminuer l’appui discrétionnaire en bas de cycle et ne pas contraindre en
haut de cycle
 Règles muettes sur le type d’ajustement à effectuer coupes dans l’investissement alors que les
impacts de LT peuvent être importants
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
29
d. Exemples de règles nationales et communautaires
i. Le cas allemand
 60’s: adoption d’une règle d’or des finances publiques
 Endettement de l’Etat fédéral autorisé pour financer
l’investissement public
 Constat: dette/PIB augmente de façon continue
 2009: adoption d’une nouvelle règle avec période transitoire jusqu’en 2016/2020 pour les Länders
 Déficit structurel Etat fédéral < 0.35% PIB compatible avec le
TSCG (0.5% PIB)
 Solde structurel équilibré pour les Länders
 Tout écart au seuil est inscrit dans un compte d’ajustement avec
limite 1.5% PIB
 Si limite atteinte, alors mesures correctives
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
30
ii. Le cas anglais
 1998: adoption de deux règles dans le code de stabilité budgétaire + une règle sur l’investissement
public
 Règle d’or: solde structurel courant (hors investissement public net) doit être équilibré sur la
durée du cycle économique
 Règle d’investissement soutenable: dette/PIB maintenu à 40% sur la durée du cycle
 Investissement public engagé à condition que la somme actualisée des rendements futurs couvre
les dépenses engagées
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
31
 Avantages
 Equité intergénérationelle: générations qui bénéficient de la dépense publique contribuent à cette
dépense
 Solde budgétaire équilibré sur un cycle: permet de s’affranchir de l’état de la conjoncture
 Investissement financé sur sa durée d’utilisation
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
32
 Inconvénients
 Comment mesurer précisément le cycle d’activité? Risque
de manipulation des points hauts/bas du cycle par les
autorités publiques
 Mesure du solde structurel est soumise à l’incertitude
statistique des méthodes utilisées
 Définition de l’investissement public est celle de la CN:
FBCFQuid de l’investissement en K humain (éducation/ recherche)
Comment mesurer le rendement d’un investissement public non soumis à taxation?
 Quelle justification économique pour la norme de 40%?
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
33
iii. Le cas de la zone euro
 1997/2005: adoption du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) Traité d’Amsterdam (97)
 Programme de stabilité triennal réévalué et examiné
chaque année par la Commission
 Objectif de moyen terme: solde budgétaire compris entre -
1% et excédent selon l’état de l’économie
 Déficit budgétaire limité à 3% du PIBsanctions
financières si dépassement du seuil
 Dépassement autorisé si circonstances exceptionnelles:
baisse du PIB
 Dette/PIB<60%
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
34
 2011: Six pack: 5 règlements+ 1 directive visant à
responsabiliser et sanctionner chaque Etat au travers 3
procédures:
 Surveillance budgétaire: semestre européen qui doit déboucher
sur coordination budgétaire entre EM et renforcement du contrôle
budgétaire des EM par la Commissionpréventif
 EM soumettent leur programme national de réformes (PNR) à la
commission au printemps
 Objectif à moyen terme pour le solde budgétaire structurel: proche de
l’équilibre
 Hypothèsedecroissanceetfiscalitéretenues:sourced’instituts
de prévision indépendants validés par le HCFP
 Trajectoire des dépenses et de l’endettement: réduction de
0.5%/an du déficit structurel et 1/20 de la dette publique >60% PIB
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
35
 Procédure de déficit excessif: correctif et punitif
 Commission rend son avis en Octobre avec mesures correctrices non obligatoires et « pénalités »
de 0.2% PIB si avis non suivis
 Circonstances exceptionnelles : récession économique ou croissance inférieure durablement au
potentiel
 Procédure de surveillance des déficits macro: suivi d’un tableau de bord + sanctions
https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/macroeconomic-imbalances-procedure/data/scoreboard
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
36
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
37
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
38
Tableau: Indicateurs PDM France
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
39
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
40
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
41
 2012: adoption du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG): inscription
dans la Constitution des Etats: ordo-libéralisme engagement d’un EM sur des critères de bonne
gestion et sanction si manquements
Programme de stabilité soumis par chaque EM à la Commission en avril avec détail des prévisions
macro en termes de croissance et finances publiques
Objectif de Moyen Terme (OMT) pour chaque EM qui correspond à un niveau de solde structurel à
atteindre
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B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
42
4 règles budgétaires
 Déficit budgétaire limité à 3% du PIB (PSC)  Dette/PIB<60% (PSC)
Si seuil de 60% dépassé, alors Réduction de 1/20 par an de l’écart entre l’endettement effectif et le
seuil de 60% –Art 4. TSCG
 + 2 nouvelles règles copiées du six pack
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
43
 Si Etat en déficit excessif (>3% PIB), alors obligation d’améliorer son solde structurel de 0,5%
PIB/an - Art 3.
 Règle d’or: Solde structurel annuel conforme à l’objectif de moyen terme de chaque Etat avec
pour limite inférieure -0.5% du PIB (1% si dette <60% PIB) – Art 3. limiter la possibilité d’utiliser la
politique budgétaire de façon
discrétionnaire en bas de cycle
 Mécanisme de correction déclenché si écarts importants /objectif
de moyen terme
 Circonstances exceptionnelles permettent à l’Etat de s’écarter
temporairement de la trajectoire: règles 1 et 5 temporairement suspendues
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
44
 2 institutions pour surveiller et corriger les trajectoires d’endettement des EM: Commission et
Conseil
Commission: Mise en place d’un semestre européen Préventif
objectif de coordonner les politiques budgétaires des EM
 budgets nationaux sont soumis ex-ante à l’approbation de la Commission
européenne: programme de stabilité soumis en avril
 prévenir les déficits excessifs : OMT en adéquation avec règle de -0,5% de
déficit
 éviter les effets de débordements (externalités négatives) d’une politique
économique d’un EM sur les autres EM
Art 119 TFUE: «L’action des EM de l’Union comporte dans les conditions prévues par les traités,
l’instauration d’une politique économique fondée sur l’étroite coordination des politiques
économiques des EM » (Grandes Orientations de Politique Economique – GOPE)
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
45
Commission: Procédure de déficit excessif si
indicateur de 3% ou 60% dépassésCorrectif
 Sanctions financières proposées par la Commission ou par un
Etat devant la Cour de Justice
 dépôt d’une somme de 0.2% PIB tant que le déficit n’est pas
corrigé
Proposition de la Commission: soumise au Conseil qui seul décide à la majorité qualifiée inversée
Procédure déclenchée sauf si majorité qualifiée s’oppose
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
46
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
47
 Analyse critique
 Quid du respect des règles?
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
48
 Analyse critique
 PSC n’a pas permis d’anticiper et de répondre aux crises  Règles ne prennent pas en compte
l’état de l’activité
économique dans le cycle:
 Si haut de cycle et plein emploi, alors politique
budgétaire expansionniste est inflationniste nécessité
de réduire la dépense publique
 Si haut de cycle et chômage, alors politique budgétaire
expansionniste n’est pas inflationnistedépense
publique utile
 Si bas de cycle alors politique budgétaire efficace
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
49
 En résumé, règle joue en bas de cycle, donc ajustements budgétaires par compression des
dépenses en période de récession

Alors que c’est en haut de cycle qu’il faut contraindre une baisse des dépenses publiques
 Cure d’austérité (2010-2011) vient après la crise (2009)
 Art. 3 TSCG: « La situation budgétaire d’une partie contractante est en équilibre ou en excédent »
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
50
 Présupposé sur l’inefficacité des dépenses publiques au-delà de certains seuils
 Reinhart et Rogoff [2010], « Growth in a time of debt », AER Etats dont le taux dette/PIB<90%
ont une croissance supérieure à ceux dont le taux dette/PIB>90%
 Résultats contestés sur le plan de la méthodologie par Hendron et al. [2013], « Does high public
debt consistently shift growth? », PERI wp
 Multiplicateurs de dépenses budgétaires <1 d’après FMI puis  Résultats révisés en cas de crise
multiplicateurs>1:
 dY/dD=0,5  10 mds baisse de dépenses publiques entraînent 5 mds de baisse du PIB
 dY/dD=2  10 mds baisse de dépenses publiques entraînent 20 mds de baisse du PIB
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
51
"In line with these assumptions, earlier analysis by the IMF staff suggests that, on average, fiscal
multipliers were near 0.5 in advanced economies during the three decades leading up to 2009. [...]
Our results indicate that multipliers have actually been in the 0.9 to 1.7 range since the Great
Recession. This finding is consistent with research suggesting that in today's environment of
substantial economic slack, monetary policy constrained by the zero lower bound, and synchronized
fiscal adjustment across numerous economies, multipliers may be well above 1." (source : IMF WEO -
"Are We Underestimating Short-term Fiscal Multipliers?" - page 41). Source: Blanchard and Leigh
[2013], IMF
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
52
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
53
 Pas d’interrogation sur le cadre économique de la zone € où la concurrence fiscale entre Etats
conduit à diminuer les recettes fiscales sans bénéfice pour la population
 Pas d’interrogation sur les politiques de déflation salariale menées par l’Allemagne
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
54
Source Ragot et Lemoigne (2015)
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
55
Utilisation du ciblage du solde structurel comme règle de déficit soutenable
Avantages (Dos Reis et al., 2007)
- limitation des politiques discrétionnaires et des distorsions
politiques
- suivi d’un sentier optimal de taux d’imposition
- niveau soutenable d’endettement
- réduction d’une source potentiellement importante de
volatilité macroéconomique
Inconvénients (Poterba, 1994; Alt et Lowry, 1994; Roubini et Sachs, 1989)
- trop contraignant pour la stabilisation de l’économie
- favorise la procyclicité de la politique budgétaire
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
56
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
57
 Question: Comment mesurer le solde structurel? 𝑠𝑏 = 𝑠𝑠 + 𝑠𝑐𝑠𝑠 = 𝑠𝑏 − 𝑠𝑐
 Question: comment mesurer le solde conjoncturel sc?
𝑠 𝑐 = 𝜀 ( 𝑦 − 𝑦ത )
  est la semi élasticité du solde budgétaire à l’output gap
𝜀= 𝑑𝑠𝑏 𝑑(𝑦−𝑦)
 (𝑦 − 𝑦ത) est l’output gap i.e. l’écart entre production effective et production tendancielle de
l’économie (log)
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B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
58
 Question: comment mesurer l’output gapcomment mesurer la production tendancielle
𝑦തdécomposition d’une série en tendance et cycle
𝑋=𝑇+𝐶 𝑡𝑡𝑡
 On détermine la tendance en résolvant
 D’où les expressions de T et C
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
59
10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2,0% 0,0%
-2,0% -4,0% -6,0%
Hodrick- Prescott (HP)
Butterworth (BUTT)
Méthode des Composantes Inobservées (UCM)
Baxter-King -8,0% Christiano-Fitzgerald
-10,0% (CF) (BK)
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
60
Source: document de travail, Banque de France, 2002
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
61
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
62
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B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
63
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
64
Question: comment mesurer  la semi élasticité du solde budgétaire à l’output gap?
𝜀= 𝑑𝑠𝑏 𝑑(𝑦 − 𝑦)
 Par exemple, décomposition de l’élasticité entre élasticité du PIB/recettes et élasticité du
PIB/dépenses
𝜀=𝜀𝑅−𝜀𝐷= 𝜂𝑅−1 ∗𝑅− 𝜂𝐷−1 ∗𝐷 𝑌𝑌
 Estimation pour la France: 𝜀 =0,55
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2021/2022
B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires
en zone euro
65
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
66
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2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
67
 Problèmes des mesures:
 Difficulté à mesurer en temps réel le solde structurel
 Estimation par le CBO du solde conjoncturel US= 5.3% PIB
 Estimation par la commission du solde conjoncturel US= 0.5% PIB
 Difficultés à projeter le solde structurel
 Conséquences: choix politique de 2008 n’est plus celui de
2011
Tableau: Evaluation du solde structurel de la zone €
2008
2009
2010
2011
Estimations 2008
-5.0
-3.2
Estimations 2011
-2.8
-1.4
-4.6
-2.6
-2.5
-0.1
Laurent Mathieu
2021/2022

B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires


en zone euro
68
 Déficit nul signifie à LT Dette/PIB tend vers 0
 Contradiction entre constitutionnalisation de la règle et
« respect des prérogatives » des parlements nationaux
 Parlements nationaux sont exclus du débat budgétaire pour ce qui est des mesures correctrices en
cas de dépassement de seuil
 Sanctions conduisent à la remise en cause de la solidarité entre Etats art 7 et 8 du TSCG
Laurent Mathieu
2021/2022
Plan de chapitre
2
A. Les enjeux d’une zone monétaire intégrée: du SME à l‘UEM
B. Le choix d’un recours aux règles budgétaires en zone euro
C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de la politique monétaire en zone euro: du
conventionnel au non conventionnel
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
3
C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de la politique monétaire en zone euro
1. Définitions
 Objectifs: buts ultimes de la politique économique
 Objectifs économiques primairesex: carré magique de Kaldor
(1971)croissance, emploi, stabilité des prix, équilibre externe
 Objectifs économiques secondairesex: redistribution
 Question de hiérarchisation des objectifs: varie dans le temps et dans l’espace
 Question de relation entre objectifs: indépendance/complémentarité/concurrence
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
4
 Instruments: variables de commande 3 conditions Utilisables et contrôlables par les décideurs
publics
(tdi/fiscalité)
 Différents des objectifs
 Permettent d’atteindre des valeurs cibles fixées pour les
objectifs
 Instruments: soumis à des contraintes
 Technique: imparfaite flexibilité
Temporelle: délai dans l’analyse du problème/prise de
décision/mise en œuvre/impact sur l’objectif
 Politique: choix peut différer selon la sensibilité politique
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
5
 Canaux de transmissioncomment les actions sur des instruments se transmettent aux
acteurs/variables économiques
 Confrontation des courants théoriques
 Révélation des incitations et des mécanismes de
transmission
 Confrontation de la théorie aux faits empiriques  interprétation des faits
 Comparaison des effets selon les pays pour une même politique ex: impact d’une variation des tdi
de la BCE différente selon les EM
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
6
RO
Facilités permanentes
Open market
• Instruments
Croissance de la masse monétaire
Source: Combe [2014], Précis d’économie, PUF
Niveau des taux d’intérêt
Stabilité du change
• Objectifs intermédiaires
Plein emploi
Stabilité des prix
• Objectifs finaux
Equilibre de la balance commerciale
Croissance
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
7
Instruments
Laurent Mathieu
Objectifs
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
8
2. Le cadre institutionnel
Principe de fédéralisme
 SEBC composé de la BCE et 27 BCN y compris les BCN des Etats non membres de la zone
€participation au capital de la BCE pour les seuls BCN de la zone €
 Eurosystème composé de la BCE et BCN des EM zone €
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
9
 Principe d’indépendance
 Doctrine ordolibérale allemande: Stabilité dans la valeur de la monnaie doit être déconnectée du
politiqueindépendance de la BC des décisions discrétionnaires du pouvoir politique BC doit se
tenir aux règles définies par l’objectif de stabilité des prix
 1 politique monétaire unique isolée des contingences de chaque pays
 Questions
Légitimité de l ’action de la BCE? A qui rend-elle des comptes?
Après la crise de 2008, BCE chargée de la politique monétaire et stabilité financière: pertinence?
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
10
 Indépendance basée sur 4 axes:
Institutionnelle: BC indépendante de tout pouvoir politique (art.130 TFUE) Documents\
consolidated_versions_of_the_treaty_on_europea n_union_2012_fr.pdf
Personnelle: membres des organes des BCN/BCE sont indépendants vis-à-vis des organes
communautaires ou nationaux
Fonctionnelle: Objectif de stabilité des prix fixé par le Traité, mais moyens sont laissés à
l’appréciation de la BCE
Financière: BCE dispose de ses propres ressources + Interdiction de prêter aux organes ou aux
entités nationales
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
11
 Organisation du SEBC
Directoire: six membres nommés pour 8 ans par le Conseil européen, mandat non renouvelable, 1
président +vpmet en œuvre les décisions de politique monétaire
 Conseil des gouverneurs: directoire + gouverneurs des BCN zone € définit la stratégie monétaire
de la BCEvote à la majorité simple (cf. « Critique_BCE » sur la dissension quant à la stratégie entre
les membres du conseilCritique Banque Pays-Bas)
Conseil général: Président+ vp BCE +gouverneurs BCN  expertise + préparation de l’adhésion
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
12
Source: communiqué officiel, Banque des Pays-Bas, Sept. 2019
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
13
« Avec la décision d’acheter encore plus d’emprunts d’Etat, il sera encore plus difficile pour la BCE
de sortir de cette politique. Plus elle dure et plus les effets secondaires et les risques (...) pour la
stabilité financière augmentent »
Jens Weidmann, interview Bild, Sept 2019,Gouverneur de la Buba, démission en Oct 2021
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
14
 Le marché monétaire  Marché de la liquidité
 Marché sur lequel s’échangent la liquidité des agents ayant des excédents avec les agents ayant des
besoins de monnaie centrale
 2 compartiments
Marché monétaire au sens strict ou marché interbancaire sur lequel les IF échangent de la liquidité
et la BC intervient pour réguler le volume et les taux
Marché monétaire au sens large sur lequel s’échangent des TCN avec les Institutions non
financières
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
15
Marché monétaire
Marché interbancaire
Marché des titres de créances négociables
Entre banques Entre banques commerciales commerciales et BC
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
16
 Marché interbancaire a 3 fonctions
 Echange de liquidité de 24h à 1 an entre IF en excédents et déficits
IF qui distribuent plus de crédits qu’elles ne reçoivent de dépôts besoins de liquidités
IF qui reçoivent plus de dépôts qu’elles ne distribuent de crédits  excédents de liquidités
D’où prêts de liquidité entre IF contre paiement d’un intérêt taux interbancaire (EONIA 24h//
Euribor 1 semaine à 1 an// Libor pour les prêts de devises interbancaires)
 Ajustements des structures de trésorerie des IF  Régulation de la liquidité bancaire par la BC
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
17
Intervenants sur le marché interbancaire  Etablissements de crédits
 Trésor Public (emprunteur structurel)  CDC (prêteur structurel)
 BDF qui agit pour le compte de la BCE  Intermédiaires
Agents de marché interbancairecourtage sans garantie d’exécution
 Organisateurs principaux de marché opérations d’emprunt /prêt
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
18
 Système de règlementTARGET
Trans-european Automated Real-time Gross settlement
Express Transfer
 Autant de systèmes nationaux que d’EM de la zone € TBF
(Transfert Banque de France)TARGET2
 Interconnexion entre les systèmes pour paiement
transfrontières
 Mécanisme de règlement avec BCE
 Chaque opération traitée séparément, successivement et instantanément
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
19
 Taux d’intérêt du marché interbancaire
 Principe général: autant de taux que d’opérations de prêts selon la durée et
la contrepartie
 Calcul de deux taux « guides » à partir des taux individuels
 EONIA (Euro OverNight Index Average)€STR (€ Short Term Rate) depuis oct. 2019
moyenne pondérée des taux au jour le jour des opérations en blanc  EURIBOR (EURopean
Interbank Offered Rate)
taux d’intérêt des prêts entre IF pour différentes échéances jusqu’à 1 an
 LIBOR (London Interbank Offered Rate)
taux d’intérêt des prêts entre IF pour différentes échéances jusqu’à 1 an en différentes devises
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
20
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
21
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
22
Libor $/€ Libor £/€
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
23
3. Objectifs de la politique monétaire
 Objectif des BC: « créer de la liquidité permettant d’assurer la stabilité des prix et du système des
paiements »
 Banques commerciales échangent de la monnaie sur le marché monétaire marché interbancaire
 BC intervient pour stabiliser le prix de la liquidité et la
quantité afin d’assurer le fonctionnement des règlements
entre banques au travers 3 types d’opération:
 Opérations de refinancement (open-market et prises en pension)
 Facilités permanentes  Réserves obligatoires
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
24
 4 objectifs possibles :
Objectif de stabilité des prix
 Objectif de stabilité du taux de change Objectif de stabilité de la production Objectif de
stabilité financière
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
25
 Objectif de stabilité des prix: BC garante de la valeur de la monnaie qu’elle émet coûts de
l’inflation
 Cteurs et pdeurs prennent leur décisions en comparant le rapport qualité-prix des biens et
servicesSi inflation, alors décisions individuelles relativement aux prix relatifs sont faussées
 Cause de l’inflation: Ecole monétariste  relation directe entre quantité de monnaie en circulation
et inflation contrôler l’inflation nécessite le contrôle de la masse monétaire équation
quantitative (Fisher)
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
26
 Objectif de stabilité du taux de change: ancrage nominal externe
 Petit pays: ancrage externe joue le rôle de stabilité des prix car poids des M° dans l’indice des prix
 Jusque 1999 en U.E: ancrage externe sur la valeur du DM
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
27
 Objectif de stabilité de la production
Politique monétaire affecte la demande agrégée: taux
d’intérêt joue sur la demande interne et externe via le canal
du taux de change
 Politique monétaire contra-cyclique développée à partir de
la crise de 1929
 Règle de Taylor (1993):
𝑖𝑡 =𝑟ҧ+𝜋𝑡 +0.5(𝜋𝑡 −𝜋෤)+0.5(𝑦𝑡 −𝑦෤)
 Réaction des BC à l’écart de production ne signifie pas
stabilisation de la productionécart de production=excès de dde
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
28
 Objectif de stabilité financière: transmission de la politique monétaire dépend de la santé du
secteur financier
 3 questions:
 Aléa moral et prêteur en dernier ressort BCE
risque d’encourager les comportements à risque
 Compatibilité entre objectif de stabilité financière et stabilité des prix si fourniture des liquidités à
l’ensemble du système alors risque d’inflation élevée
Suivi du prix des actifs (actions, immobilier) information sur les risques de crise financière ou
réelle futurepas d’intervention possible dans une UEM
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
29
 Différentes approches des BC
 Fed: loi Humphrey-Hawkins (1978): « objectif de
maintenir la croissance à LT des agrégats de monnaie et de crédit en proportion du potentiel de
croissance à LT de l’économie afin d’accroître la production... »
 Objectifs placés sur le même plan
 BOJ (1997): « objectif de stabilité des prix qui
contribuera au sain devt de l’économie nationale... »
 Banque d’Angleterre (1998): «maintenir la stabilité
des prix et sans préjudice de cet objectif de soutenir la politique économique du gvt, y compris ses
objectifs de croissance et d’emploi »
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
30
4. Objectifs de la BCE
 01 janv 1999  politique monétaire unique de la zone euro décidée par BCE
 Art 105 du Traité de Maastricht (art. 127 TFUE)
« L’objectif principal du SEBC est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice de l’objectif de
stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques générales dans la Communauté en vue
de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté »
 Hiérarchie dans les objectifs
 Absence de quantification de la stabilité des prix par le
Traité
 Conseil des gouverneurs (2003): taux de croissance de l’IPCH doit être inférieur et proche de 2% à
moyen terme
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
31
 Stratégie monétaireanalyse basée sur deux piliers qui fonde la décision de politique monétaire
du conseil des gouverneurs  tableau de bord de la situation économique dans la zone €:
 1er pilier: analyse économique des variables qui impactent l’évolution des prix à MT:
 Marché du travail/B&S/marchés financiers/BP
 Projections macro
 2ème pilier: analyse monétaire de l’évolution de M3 et des contreparties (crédit) théorie qtve qui
relie l’inflation à la croissance de M
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
32
Source: ECB
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
33
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
34
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
35
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
36
 Crédibilité de l’action de la BCE suppose:
 Transparence quant à son action afin d’orienter les
anticipations des agentsForward Guidance
 Mais, pas de publication des comptes rendus du Conseil
des gouverneurs contrairement à Fed/RU
 Communication: audition de Président devant le Parlement + rapport annuel + bulletin mensuel de
la BCE
 Absence de dissension entre les membres du gouvernorat
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
37
 Questions:
Objectif d’inflation unique pour tous les EM de la zone euro? Si différences d’inflation entre EM,
alors action restrictive de la
BCE qui pénalise l’ensemble des EM: risque de baisse de la demande finale
Choix d’un objectif unique qui est la stabilité des prix? Différence avec la Fed // banque du RU
 Prise en compte du prix des actifs dans l’IPCH modifié? Quels types d’actifs:
immo/actions/obligations?
Prb de la volatilité du prix des actifs
Prb du sens d’évolution inverse du prix des actifs/prix des biens
et services
Timing: à quel moment y a-t-il évolution anormale 
détermination de la valeur d’équilibre d’un actif
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
38
5. Instruments de la BCE
 Instruments doivent agir sur les objectifs intermédiaires (croissance de M1/M3, vitesse de
circulation de la monnaie, taux d’intérêt CT et LT, taux de change)
 Trois finalités: pilotage des taux d’intérêt, gestion de la liquidité (Crise REPO) signal de l’orientation
de la politique monétaire
 Recours aux instruments réglementaires tels encadrement du crédit ou contrôle des K* interdit par
le Traité
 Absence de politique de change spécifique
 Trois types d’opération
 Réserves obligatoires
 Facilités permanentes
 Opérations de refinancement
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
39
Source: Sapir [2019]
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
40
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
41
 Réserves obligatoires
Art. 19.1 des statuts du SEBC impose aux établissements de crédit de constituer des RO auprès des
BCN en proportion de leurs dépôts2
raisons:
 Raison prudentielle +stabilisation du taux d’intérêt du marché monétaire
 Instrument de politique monétaire car BCE peut faire varier le taux  dde de
monnaie centrale de la part des banques de second rang impacte la gestion
de la distribution de crédits des IF
Aspects techniques
 Assiette des RO: dépôts à vue + titres de créances + instruments du marché monétaire de terme
≤2 ans
 Calcul du montant des RO sur 1 mois
 Taux des RO :2% des dépôts, ramené à 1% depuis 2012
 Rémunération des RO: moyenne des taux des opérations de refinancement
 Sanction si RO< montant requis pénalités de 2.5% au dessus du taux de
facilité de prêt marginal
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2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
42
 Facilités permanentes:
 Objectif: assurer la liquidité des banques en fonction de
l’état de leur trésorerie:
Déficit de trésorerie: Facilité de prêt marginal à 24h sous forme de prise en pension fixation
d’une borne haute de tdi 100 points au dessus du taux refi taux de facilité de prêt marginal
Excédent de trésorerie: Facilité de dépôt rémunéré à taux faible fixation d’une borne basse de
tdi 100 points au dessous du taux refitaux de facilité de dépôt marginal
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
43
 Opérations de refinancement hebdomadaires : opérations d’open market pour la FED
 BCE fournit des liquidités au système bancaire pour 1 semaine (opération principale de
refinancement) ou à 3 mois (financement de LT)
Mécanisme d’appel d’offres: enchères inverséesbanques commerciales font des offres sur taux
et quantité de liquidité qu’elles souhaitent et BCE fixe la quantité de monnaie centrale et le taux (refi
ou « repo »)
 BCE fournit les banques en liquidités en échange de prise en pension de collatéraux (titres en
garantie)
Taux refi est le taux directeur de la BCE modifie les conditions de refinancement des IF donc de
tous les agents
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
44
Laurent Mathieu
2021/2022
C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de
la politique monétaire en zone euro
45
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
46
r
r1 r2
D’
D r2
S
Interventions de la BC sur le marché interbancaire: offre et demande de monnaie centrale
S S’ D
r
Q4 Q1
Prises en pension
Q2 Q Q3-Q4: monnaie BC retirée
Q3 Q2
r1 Monnaie BC
Q4 Q1 Q3
Mises en pension
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
47
Tableau: Taux directeurs de la BCE (Décision du Conseil des Gouverneurs : 18 sept 2019
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
48
Graphiques: Taux d’inflation et taux d’intervention de la BC Chine
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
49
Graphiques: Taux d’inflation et taux d’intervention de la BC Russe 2014
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
50
6. Canaux de transmission
Influence et efficacité de la politique monétaire sur l’économie passe par les canaux de
transmission
 Trois canaux de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle qui agissent
simultanément avec force variable selon les pays:
 Canal du taux d’intérêt  Canal des prix des actifs  Canal du crédit
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
51
 Canal du taux d’intérêt
Canal interne: action sur les taux d’intérêt modifie les
comportements des agents:
 Ménages: modification des comportements de
consommation et d’épargne selon qu’ils sont prêteurs ou emprunteurs mesure des effets
substitution et revenu dans la théorie HCV (Modigliani)
 Approche keynésienne: action sur les taux d’intérêt modifie le coût du crédit donc la demande de
crédit de la part des agents  toute baisse du tdi devrait favoriser la consommation via le recours
aux crédits et l’investissement
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
52
Effet difficile à mesurer car la BC agit sur les tdi CT, or:
 Agents se décident en fonction des tdi de LT
 Comment se répercutent les variations des tdi de CT sur le LT?
 Selon les pays, agents ne rencontrent pas les mêmes conditions d’emprunt
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Objectifs, instruments et canaux de transmission


de la politique monétaire en zone euro
53
Graphique: Taux d’inflation, taux de refinancement de la BOJ et taux de croissance
6420
-2 -4 -6
Taux de croissance PIB Japon
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
2010 2011 2012 2013
Laurent Mathieu
2021/2022

C. Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
54
 Entreprises: arbitrage dans les projets
d’investissement et placements financiers car variation
du tdi% jouent sur la profitabilité des investissements
et solvabilité des firmes: contraintes de financement
 Etat
Soit
Soit
𝐷=1+𝑖𝐷 −𝑆𝑃 𝑡 𝑡𝑡−1𝑡
𝐷 𝐷𝑃𝑌𝑆𝑃 𝑡=1+𝑖𝑡 𝑡−1𝑡−1𝑡−1−𝑡
𝑃𝑌𝑃𝑌𝑃𝑌𝑃𝑌 𝑡 𝑡 𝑡−1 𝑡−1 𝑡 𝑡 𝑡 𝑡
𝑑𝑡 = 1 + 𝑖𝑡 𝑑𝑡−1 − 𝑠𝑝𝑡 1+𝜋𝑡 1+𝑔𝑡
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
55
 Canal du prix des actifs
 Approche néoclassique: si baisse du tdi, alors
augmentation du prix des actifs financiers et immobiliers, d’où 2 effets:
 Effets de richesse pour les ménage: favorable à la consommation
 Effet q-Tobin pour les entreprises: profitabilité de l’investissement en hausse d’où soutien à l’invt
 Ex des pays anglo-saxons: utilisation de l’immobilier comme colatéral dans les crédits à la
consommation retournement du marché du crédit quand tdi augmente
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
56
 Canal du crédit
 Approche par les asymétries d’information: banques commerciales vont faire varier l’offre de
crédit en fonction de la variation du tdi directeur: si tdi augmente, alors baisse de l’offre de
créditrationnement du crédit (Stiglitz et Weiss [1981])
Banques connaissent mal la qualité des emprunteurs risque de défaut inclut dans le coût du
crédit pénalisation des « bons » emprunteurs effet dissuasif
 Effet impacte PME
 Effet varie selon le cycle économique
Période de croissancerestriction des contraintes dans l’accès aux crédits
 Période de récession accroissement des contraintes
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
57
 Canal du taux de change
 Valable pour les petites économies très ouvertes
 Variation de la monnaie nationale selon l’évolution du taux d’intérêt
Impact sur la balance commerciale et risque d’inflation importée
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
58
 Effet des différents canaux:
 Canal du taux d’intérêt: effet + fort si agents empruntent à
taux variables (RU, Esp, Irl)
Mesure de l’élasticité de la demande de crédit au taux d’intérêt
Canal du prix des actifs: effet + fort si part de la richesse détenue sous forme d’actifs financiers
(E.U.)
Canal du crédit: effet + fort si part des PME importante dans la structure de l’économie (All., Italie)
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
59
 Etude BCE (2001):
 Etats-Unis: transmission des effets de la politique monétaire via la consommation des
ménagesbaisse des taux courts à partir de 2001 baisse des taux hypothécaires accroissement
de l’endettement à des fins de consommation contre partie, risque plus élevé
UEM: transmission via l’investissement des entreprises par le canal des taux d’intérêt
Canal des anticipations: BC crédible peut modifier les anticipations des agents
 Canal de la prise de risque: faible taux d’intérêt baisse des marges d’intermédiation des
IFrecherche de rentabilité par invt dans des actifs plus risqués Emprunteurs plus risqués
(NINJA) produits plus risqués CDS/ABS/CDO
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
60
Graphique: Taux d’intérêt de LT, zone euro
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
61
7. Changement de stratégie monétaire: le QE
 Passage d’une politique monétaire conventionnelle à non conventionnelle
Politique monétaire conventionnelle Objectif final: stabilité des prix/croissance/emploi
Instrument: taux d’intérêt
Canal de transmission: taux d’intérêt
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
62
 Politique monétaire non conventionnelle Objectif final: stabilité financière
 Instrument:
taux d’intérêt directeur proche 0% + taux d’intérêt facilité de dépôt <0 « Forward guidance » :
annonce par la BC des futures mesures de
politique monétaire à l’opposé
Assouplissement quantitatifQuantitative Easingfournir de la
liquidité aux banques contre achat de titres ou prêts de monnaie
contre collatéral de moins bonne qualité  Canaux de transmission: multiples
 Taux d’intérêt/prix des actifs/crédit + impact sur le coût de financement de la dette souveraine
Bilan bancaire:
Apport de liquidité par la BCbaisse du risque de liquidité Hausse prix des actifs au bilan des
banquesbaisse du risque
d’insolvabilité
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
63
 Quantitative Easing: à partir de 2015 Sept 2008-Jan 2009:
 +45% monnaie banque centrale (passif) en échange de titres en garantie (actif)
 Bilan passe de 1450 Mds € à 2200 Mds € Déc 2011- Fév 2012: +1000Mds €
 Bilan passe à 3200 Mds €
 BCE accepte en garantie des titres de mauvaise qualité
amélioration du bilan des IF car sortie de titres illiquides Eté 2012: programme Outright
Monetary Transaction
 Rachat d’obligations souveraines de court terme (marché secondaire de la dette) si pays sollicite le
Mécanisme Européen de Stabilité
 Jan 2015-2021:
 Programmes d’achats d’actifs auprès des IF:
Corporate/Public/Bond/ABSAchat de 60 Mds €/mois
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
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Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
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Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
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Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
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Stock cumulé des actifs APP de l’Eurosystème
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
68
 Objectifs du Quantitative Easing
Ramener le taux d’inflation vers la cible de moyen terme de 2%
éviter la déflation généralisée
Améliorer le bilan des banques de façon à réactiver le canal du
crédit
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
69
 Problèmes
 Relation causale Masse monétaire (crédit)-base monétaire, mais pas de relation causale
automatique base monétaire-masse monétaire: « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »
Keynes
 Crédit uniquement si projet d’investissement or, conjoncture atone Anticipation de demande
qui stimule l’investissement
 Taux d’intérêt des dettes souveraines deviennent négatifs (taux All. et Fr. jusqu’à 3
ans)défavorable à la nouvelle épargne, favorable à l’épargne ancienne
 Faible rdt des actifs publiques recherche de rdt élevé sur actifs financiers et immobiliers achats
de titresrisque de bulle
Laurent Mathieu
2021/2022

C.Objectifs, instruments et canaux de transmission de


la politique monétaire en zone euro
70
Laurent Mathieu
2021/2022
Problématique
2
 Comprendre le déroulement et la propagation de la crise de 2007
 Crise financière des institutions bancaires US
 PropagationauxinstitutionsbancairesU.E.
 Impactsurlesdettessouveraines/l’économieréelle
 Analyser les raisons de la crise financière
 Baisse du poids des salaires dans la v.a. endettement pour maintenir
le pouvoir d’achat
 Décloisonnement/Déréglementation/Désintermédiation des marchés
financierscomplexification des produits financiers et absence du superviseur (règles de Bâle)
 Croyance en l’efficience des marchés financiers  autorégulation
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

Problématique
3
 Comprendre la spécificité de la crise en zone €
 Unepolarisationdesbalancescourantes
 Une compétitivité coûts dégradée pour les pays du sud de l’Europe?
 Une réponse inadaptée à la crise grecque
 UneréactiontardivedelaBCE
 Des politiques économiques austéritaires en bas de cycle
 Analyser les mesures de re-régulation et la création de l’Union bancaire en zone €
 MSU/MRU/Garantie des dépôts
 Union bancaire
 Crises de la COVID19: quelles réponses monétaire et budgétaire apportées par l’U.E.?
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

Plan de chapitre
4
A. Le scénario de la crise
B. Les raisons de la crise
C. Les conséquences de la crise
D. Les explications à la persistance de la crise en zone €
E. Les mesures de re-régulation et l’Union bancaire
F. Crise de la Covid19 et politiques contra-cycliques dans l’U.E.
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

Maxime
5
“Les pensées de la classe dominante sont aussi les pensées dominantes”
Karl Marx, « L’idéologie allemande », 1845
“The boom, not the slump is the right time for austerity”
John Maynard Keynes, « Collected writings », 1937
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
6
A. Le scénario de la crise
1. Les facteurs déclencheurs 2. Le déroulement de la crise
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
7
A. Le scénario de la crise
1. Les facteurs déclencheurs
 Une bulle immobilière alimentée par...
 Une bulle de crédit rendue possible par...  Des innovations financières amplificatrices
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
8
1. Les facteurs déclencheurs
a. Bulle immobilière:demande etprix
A l’origine
Crise de valorisation des sociétés dot.com en 2000: indice
NASDAQ passe de 5000 points en mars 2000 à 1100 points en octobre 2002 perte de valorisation
sur les marchésfaillites d’entreprisesdisparition d’1/3 des fonds d’investissement qui capitalisent
l’épargne des ménagestaux de chômage passe de 4% à 6%, baisse de la croissance du PIB à 1%
 Interventions publiques: Politique fiscale (baisse des impôts) et monétaire (baisse des tdi à 1%)
accommodantesabondance de liquidités
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
9
Graphique: Taux d’intérêt directeurs BCE et Fed
Source: Dailyfix.com
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
10
 Conséquences
 Hausse du volume des ventes de biens immo et hausse des
prix
 Dans tous les pays
 Bulle estimée en valeur mondiale à 30.000 mds$
Question: pourquoi dde immo est fonctiondu prix? Particularité du bien immo (réserve de
valeur) + attrait spéculatifprix amène de nouveaux acheteurs sur le
marché ce qui renforce la ddeprix
 Dde immo fonction croissante des prix!
Système de crédit hypothécaire: hausse de la valeur du
bien permet d’augmenter la capacité d’emprunt
520 mds $/an extraits des hypothèques (Greenspan
2007)
2021/2022
Laurent MATHIEU, UVSQ

A. Le scénario de la crise
11
Source: Artus, [2008], Flash économie, n°429, Natixis
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
12
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
13
Source Boyer [2009], Keynote adress, Conference on reforming the Bretton-Wood System
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022
A. Le scénario de la crise
14
b.Bulle immobilière alimentée par une bulle de crédit:  volume de crédit distribué
 Les faits
Hausse des encours de crédit aux US:taux d’endettement des
ménages
 4800 mds$ en 2000 à 9800 mds$ en 2006 =  100% taux d’épargne des ménages
Baisse de la « qualité » des emprunteurs: 20% des nouveaux crédits sont de type « subprime »
*7 entre 2000 et 20071170 mds $ encours fin 2006 Baisse de qualité des prêts
subprimevolume de prêts
hybrides (1/29 ou 2/28) et des prêts intérêts seulement
Baisse des spreads de crédit entre obligations souveraines et crédits subprime de 225 ppb à 175
ppb
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A. Le scénario de la crise
15
Source : Romey et Drut [2008], Une Source : Artus [2008], Flash
analyse de la notation sur les marchés de RMBS subprime aux Etats-Unis, Risques et tendances, AMF
économie, Natixis
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A. Le scénario de la crise
16
Pourquoi une bulle immo et une bulle de crédit ont- elles pu se développer?
1.Les mécanismes de l’euphorie (Orléans [2010], 16
nouvelles questions d’économie contemporaine, Albin Michel)
Intérêt des acheteurs de bien immo et des prêteurs de
crédit que les prix
Acheteurs:valeur patrimoine et ménages pauvres
peuvent devenir propriétaires si prix immo Prêteurs: valeur collatéral risque de défaut
Mécanisme auto-entretenu, mimétique  ne pas distribuer des crédits subprime c’est pour le
prêteur se priver de profits contrairement aux concurrents
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A. Le scénario de la crise
17
2.L’aveuglement au désastre (Orléans [2010]) Investisseurs ne sont pas irrationnels, au contraire
Question porte sur l’évaluation juste de la valeur de
l’actif immo et du risque de crédit
prix immo n’est pas vu comme une bulle par les autorités monétaires
 Agences de notation ont mal évalué le risque de crédit Ex. Moody’s: risque de défaut à 4% en
2004 /8%
juillet 2007en réalité 50% fin 2008
Question de l’efficience des marchés : si marchés efficients alors taux d’intérêts et volume de
crédits
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022
A. Le scénario de la crise
18
“ L’économie états-unienne par le passé a fait face à des épisodes de ce genre sans avoir subi de
baisses significatives des prix immobiliers au niveau national. Quoique l’on ne puisse pas exclure des
baisses de prix immobiliers spécialement pour les marchés locaux, si elles venaient à se réaliser
n’auraient probablement aucune incidence macroéconomique significative ”
A. Greenspan, président de la FED, 1987-2006, The age of turbulence, Penguin
2007, p.227
“ Les prix immobiliers qui ont crû rapidement au cours des années passées semblent connaître une
décélération, ce qui impliquera une moindre croissance de la richesse des ménages et donc moins
d’incitation à consommer [...] ”
B. Bernanke, président de la FED, 2006-2012, US Congress, avril 2006
“ En raison du déclin de la demande de logement, la dynamique d’appréciation des prix immobiliers
s’est notablement ralentie, avec quelques marchés connaissant même des vraies baisses de prix ”
B. Bernanke, président de la FED, 2006-2012, US Congress, avril 2007
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A. Le scénario de la crise
19
3. Les intérêts convergents des puissants
Des « architectes des structures » (Lordon 2009) convaincus de l’efficience des marchés et de la
nécessaire non régulation
Des liens entre les décideurs politiques et les milieux financiers qui expliquent le sens des décisions
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A. Le scénario de la crise
20
«J’étais conscient que le relâchement des garanties demandées aux souscripteurs de prêts subprime
augmentait le risque financier et que les aides d’accession à la propriété faussaient le marché. Mais
je croyais à l’époque et je le crois toujours que les bénéfices de l’extension de la propriété
immobilière valaient la peine de prendre ce risque »
A. Greenspan, The age of turbulence, Penguin 2007, p.228
« Les grandes banques semblent considérer que la régulation des marchés organisés de dérivés
comportent plus de fardeaux que d’avantages [...] Le fait que les marchés de gré à gré fonctionnent
efficacement en dehors du Commodity Exchange Act fournit un argument fort pour le
développement de marchés de gré à gré »
A. Greenspan, Futures Industry Association, mars 1999
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A. Le scénario de la crise
21
« La transition d’un financement du crédit par des dépôts à un recours plus grand aux marchés de
capitaux constitua la seconde révolution de la finance hypothécaire, d’une importance qui n’a d’égal
que les événements du New Deal»
« D’une certaine manière, le nouveau marché hypothécaire en est venu à ressembler au marché
financier que décrivent les manuels avec moins de frictions institutionnelles faisant obstacle aux
échanges des actifs contingents et à leur évaluation. La titrisation et le développement de marchés
de dérivés profonds et liquides facilita la diffusion et l’échange du risque [...] les hypothèques
devinrent des instruments plus liquides, à la fois pour les prêteurs et pour les emprunteurs »
B. Bernanke, président de la FED, 2006-2012, Symposium économique de la Federal Reserve Bank de
Kansas City, Jackson Hole, Wyoming, 31 août 2007
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A. Le scénario de la crise
22
« Nous sommes en train de créer une société de propriétaires dans
ce pays, dans laquelle toujours plus d’américains auront la
possibilité d’ouvrir la porte de l’endroit où ils vivent et diront
« Bienvenue dans ma maison, Bienvenue dans ce que je possède» G.W Bush, Remarks at the national
home builder, Ohio, 2 octobre 2004
« Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or une économie qui ne
s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croît pas en l’avenir, qui doute de ses atouts,
qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire
pour les ménages... »
N. Sarkozy, Revue banque, avril 2007,
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A. Le scénario de la crise
23
 Robert Rubin
• Coprésident de Goldman Sachs 1990-1992
• Directeur du Conseil économique sous Clinton 1993-
1995
• Secrétaire d’Etat au Trésor sous Clinton 1995-1999
• Avec Greenspan et Summers (conseiller de Clinton puis
Obama) convainc la Futures Commission d’abandonner les barrières régulationnistes des marchés de
gré à gré et de créer des banques universelles (abrogation du Glass Steagall Act)
• Vice président de Citigroup 1999-2007  pertes de 28 mds $ en 2008
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A. Le scénario de la crise
24
 Henry Paulson
• Directeur du dept des investissements,Goldman Sachs 1990-1994
• Secrétaire d’Etat au Trésor sous Bush 2006-2008
• Plan Paulson 2008: rachat des actifs pourris des banques par
l’Etat US : 700 mds$
•Paulson met son veto à toute aide à Lehman Brothers,
concurrente de Goldman Sachs
 Gary Cohn
• Directeur du dept des opérations ,Goldman Sachs 2006-2016 • Directeur du Conseil économique
sous Trump 2017-2018
 Steve Mnuchin
• Directeur, Goldman Sachs, 1985-2002 •Secrétaire d’Etat au Trésor sous Trump 2017
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A. Le scénario de la crise
25
c. Desinnovationsfinancièresamplificatrices
 Les faits
Dernière étape dans la transformation du capitalisme vers
un capitalisme financiertransformer un crédit en un actif négociable sur un marché rendre
liquide un actif qui ne l’était pas car gardé dans les livres des banques
Titrisation  Regroupement des crédits dans des
portefeuillestransferts à des SPVémission d’ABS 
Explosion des produits titrisés entre 2000 et 2007 Encours des produits titrisés US: 11000 mds$
Emission de CDO en Europe et US: 1200 mds$/an Encours de CDS Europe et US: 62 000 mds$
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A. Le scénario de la crise
26
 Produits dérivés de crédit
 Principe de Titrisation (Securitization)
« Vente d’actifs – crédits, contrats d’assurance, stocks industriels- au bilan d’une institution bancaire
ou sté d’assurance à une entité crée spécialement –SPV- qui émet des titres financiers pour financer
l’achat des actifs »
D. Marteau, [2016], Le marché des capitaux, Armand Colin
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A. Le scénario de la crise
27
• Les étapes de la titrisation
 Etape 1: Emission de prêtsBanque accorde un prêt à X, Y,Z (immo/étudiant...)
 Etape 2: PoolingBanque regroupe les créances dans un portefeuille puis transfère à un SPV
 Etape 3: TranchingSPV émet des obligations (ABS/MBS/RMBS) par tranches –Senior, Mezzanine,
Equity- en fonction du rendement/risque (AAA,AA+,...) //Principe de séniorité i.e. subordination des
tranches
 Etape 4: Emission des obligations et vente à des Zinzins qui financent en créant des CDO
 Etape 5: Vente des CDO à des Zinzins qui financent en créant des CDO2
 ...Bis repetita
Actif
Créance sur X,Y,Z = Crédit
Banque
Passif
DAV X,Y,Z
Prêts titrisés
SPV
ABS
Zinzin A
Actif
ABS
Passif
CDO
Zinzin B
Actif
Passif
Actif
CDO
Passif
CDO2
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A. Le scénario de la crise
28
Portefeuille de référence: Créances commerciales différentes selon le risque de défaut Nominal:
100M
Tranche mezzanine Nominal: 15M Risque: AA (pertes 5-20%) Rendement: Libor+xx%
Tranche junior Nominal: 3M Risque: A (pertes 2-5%) Rendement: Libor+xxx%
Tranche equity Nominal: 2M Risque: C (pertes 0-2%) Rendement: Libor+xxxx%
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Tranche senior Nominal: 80M Risque: AAA (pertes 20-100% Rendement: Libor+x%
Transferts des intérêts et des risques de la Banque vers SPV
Titres découpés en tranches portant différents rdts selon le risque
SPV

A. Le scénario de la crise
29
 Intérêt pour le détenteur de la créance
Se défaire du risque lié au crédit et récupérer des
liquidités
Respecter le ratio de capital Bâle IIIratio des K*
propres au total des engagements risqués (crédits
pondérés par le risque)>10%  Perception de commissions
 Intérêt pour l’investisseur
Rendement des titres sans risque « titrisés »
>rendement des titres sans risque individuels!!  Rendement des titres risqués proche de 30%
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A. Le scénario de la crise
30
• Assets Backed Securities (Titres Adossés à des Actifs) Produit structuré i.e. résultant de la
titrisation de
crédits bancaires et/ou de créances commerciales
Distinction des ABS selon la nature des créances qui rentrent à leurs actifs  MortgageBS (crédits
hypothécaires portant sur immobilier) / ResidentialMBS / CommercialMBS
 Envolée du marché: *8 entre 1995 et 2008
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A. Le scénario de la crise
31
9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000
0
Encours des ABS, E.U., Mds $
Total mortgages
Corporate and foreign bonds
Treasury securities Consumer credit Commercial paper
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A. Le scénario de la crise
32
 Risques portés par les ABS
Phénomène d’anti-sélection entre demandeur de prêt et
banque n’est plus résolubanque incitée à prêter quelque soit la qualité de l’emprunteur
puisqu’elle se défausse du risque par la suite
Asymétrie d’information entre vendeur de protection et emprunteur renforce le risque
 Concentration des ABS dans des établissements soumis à une réglementation plus souple
Instruments financiers complexesperception du risque atténuée chez les investisseurs
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A. Le scénario de la crise
33
 Collaterized Debt Obligation (Titre de dette collatéralisée  adossée à des actifs)
 Obligation: titre représentant une dette de LT émise par un
Etat (obligation souveraine) /collectivité publique / société
privée
Risque de non remboursement : défaut (Etat) ou faillite (société)
Notation de crédit (rating) : évaluation du risque de défaut à travers une évaluation macro /
financière / politique / risque pays...agences de notation : Standard & Poor’s, Moody’s,
Fitchéchelle de notation (AAA/AA...)
Produit structuré i.e. résultant de la titrisation d’un ensemble d’obligations/ABS ordre 2 d’un ABS
 Mécanisme identique à ABS
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2021/2022

A. Le scénario de la crise
34
Crédits immobiliers subprimes
Titrisation des crédits subprimes
AAA
AA
A
BBB
BB non noté
80% 11% 4% 3%
88% 5% 3% 2% 1% 1%
62% 60%
CDO Mezzanine
CDO High Grade
Senior AAA
Junior AA
AA
A
BBB
non noté
CDO Squared
Senior AAA
Junior AA
AA
A
BBB
non noté
Senior AAA
Junior AA
14% 8% 6%
27% 4% 4% 3% 2%
AA
A
2% 6% 4%
BBB
non noté
Source: Orléans [2010] et FMI , GFSR [2007]
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2021/2022

A. Le scénario de la crise
35
 Credit Default Swap (Assurance de défaut de crédit): contrat d’assurance de la valeur d’une
obligation contrats bilatérauxvendeur de protection s’engage à racheter l’obligation à sa valeur
nominale en cas de défaillance de l’émetteur de l’obligation
 Création en 1995 par JP Morgan
Croissance exponentielle du marché des CDS jusqu’en 2008 puis effondrement en raison de la
faillite des 2 plus importants acteurs: AIG et Lehman Brothers
2003: 3600 Mds $ //2008: 62000 Mds $ //2014 :14000 Mds $
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
36
 (source: Lordon [2008], Jusqu’à quand?)
Entité de référence E: Etat ou Entreprise Emetteur d’une Obligation
Vendeur de protection
Remboursement de la valeur du titre si défaut
Acheteur de protection
Paiement d’une prime
Banque créancière : Possède une obligation émise par E
Investisseur
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
37
 Banque détentrice de l’obligation : paiement d’une prime au vendeur de protection jusqu’à
échéance de l’obligation: 1% valeur nominale de l’obligation
Intérêt pour la banque: se défaire du risque lié à l’obligation tout en percevant les intérêts
Q°: pourquoi acheter un titre risqué alors que la banque prévoit de se défaire aussitôt du risque?
Sortir une immobilisation du bilanpermet de prendre
plus de risque
Commissions perçues par la banque dans le montage du
CDS
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
38
Vendeur de protection couvre l’intégralité du risque de défaut si évènement de crédit défaut sur
les intérêts/principal définis par le contrat
Intérêt pour le vendeur: perception d’une prime sans avance de fonds (« unfunded »)
 Risque: asymétrie d’information/émetteur de l’obligation qualité de la signature?
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
39
 Les raisons d’un tel développement
 Des arguments théoriques de diversification du risque –au
sein des institutions financières- et de diffusion du risque dans le système financier
 Une conviction théorique des architectes de la finance
“La titrisation et le développement des marchés dérivés profonds et liquides facilita la diffusion et
l’échange du risque et les hypothèques devinrent des instruments plus liquides à la fois pour les
emprunteurs et les prêteurs”
B. Bernanke, président de la FED, 2006-2012, Colloque de la Fed, août 2007
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
40
 Une création de richesse phénoménale
1980: profits des IF = 10% total des profits des
entreprises US
2007: profits des IF = 40% total des profits des
entreprises US
ROE des entreprises de services/industrie = 20% ROE banque de détail SG =25% (2006)
ROE banque de financement SG= 47% (2006) ROE Goldman Sachs = 32 %
ROE Lehman Brothers =30%
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
41
2. Le déroulement de la crise
Une remontée des taux de la Fed qui entraîne...
...Une hausse du défaut sur les prêts subprimes qui a pour conséquence...
...Des faillites des banques qui ne peuvent tenir leurs engagements
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
42
 Une remontée des taux de la Fed à partir de 2005: Objectif de diminuer les pressions
inflationnistes (source Natixis):
1%
0%
5,25%
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
43
 Conséquences:
 Ralentissement puis inversion du marché de l’immobilier à partir de
2006 : augmentation de l’offre de biens immobiliers saisis puis vendus (4 millions) et baisse de la
demandechute des prixdégonflement de la bulle qui accélère le processus (cf. graphiques
volume et prix)
 Ménages insolvables ne peuvent plus rembourser les crédits biens immobiliers sont vendus à un
prix inférieur à la valeur d’achatTaux de défaut sur les prêts immo bondissent (cf. graph sur les
taux de défaut par type de crédit et subprime) Banques d’investissement qui ont produit les
produits titrisés font faillite:
 Bear Stearn racheté par JP Morgan en mars 2008
Fannie et Freddie Mae, institutions de refinancement immobilier
sont nationalisés en septembre 2008 (cf. graph cours des actions)
 AIG, plus grande cie d’assurance US est nationalisée en sept 2008 )
185 mds $ aides de l’Etat
 Lehman Brothers: faillite en sept 2008 déclencheur d’une
nouvelle phase de défiance
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
44
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
45
Source : Demyanyk Y., O. Van Hemert (2007), « Understanding the subprimes mortages crisis »,
Federal Reserve Bank of St Louis, WP05
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
46
Source : Artus [2008], Flash économie, Natixis
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A. Le scénario de la crise
47
 Conséquences : Illiquidité sur tous les marchés de K*
Marché interbancaire se « fige » car qualité des bilans des banques posent question (cf. graph
spread sur subprime) incertitude radicale marché ne sait plus valorisé un actif CDS plus de
marché pour de tels actifs (cf. graph sur les ABS) Risque systémique mondial
BC viennent au secours des établissements bancaires en apportant de la liquidité
Etats viennent sauver le système bancaire en aidant à la recapitalisation :Oct 2008 à Oct 2011: 4500
Mds € d’aide publique au secteur bancaire en UE
endettement des Etatsdette publique augmente
 Crise de la finance privée se transforme en crise des dettes
souveraines puis en crise de l’économie réelle
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A. Le scénario de la crise
48
Source : Brunnenmeier (2009), « Deciphering the liquidity and credit crunch », Journal of Economic
Perspectives, 23
Incertitude sur la qualité des actifs MBS spreads
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

A. Le scénario de la crise
49
9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000
0
Encours des ABS, E.U., Mds $
Total mortgages
Corporate and foreign bonds
Treasury securities Consumer credit Commercial paper
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A. Le scénario de la crise
50
 Conséquences :
 Généralisation de la crise à l’ensemble de la planète finance
 Citigroup  28 mds$ de pertes en 2008
 Northern Rock / RBS (RU): intervention de la BOE
nationalisation
 Fortis et ABN AMRO nationalisés par le gvt hollandais
 UBS/Crédit suisse 11 Mds franc suisse et 2.5 mds de
dépréciation d’actifs
 Dexia  11 Mds € de pertes recapitalisation par les Etats
belge et français à hauteur de 13 Mds €
 BNP  1.2 Mds € de pertes
 SG2.9 Mds € de pertes
 Natixis: BP et CE doivent fusionner
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2021/2022

B. Les raisons de la crise


51
B.
Les raisons de la crise
1. Les 3 D: Décloisonnement/Déréglementation /Désintermédiation
2. Finance: commerce des promesses et des croyances
3. Mesure des risques : déconnexion des modèles mathématiques / réalité
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B. Les raisons de la crise


52
1. Les trois D
 Décloisonnement
 Aux US, fin de la séparation entre banques de dépôts et banques d’investissement: Glass Steagall
Act (1933) est abrogé en 1999 banques deviennent « too big to fail » Intervention du régulateur
central, Etat/ BC est indispensable
 Méga groupes bancaires qui couvrent l’ensemble du domaine du financement: tous produits/tous
les termes/tous les acteurs/toutes les devisesaugmentation du risque intra-groupe
 Internationalisation des opérations de financement augmentation du risque géographique
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B. Les raisons de la crise


53
 Déreglementation
 Début de la déréglementation date des années Carter (1976): transport aérien et routier puis
télécom / électricité / finance sous Clinton
 Argument: favoriser la concurrencebaisse des prix pour le cteur
 Oubli de la théorie économique?
 Tous les marchés ne fonctionnent que parce qu’il y a des règles
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B. Les raisons de la crise


54
Déréglementation (suite)
 Multiplication des innovations financièresavantage est de sortir du bilan le risque de défaut
porté par un crédit en créant des filiales effet de levier recherché: financement de l’activité par
endettement
 Multiplication des marchés de gré à gré (Over The Counter) qui échappent à toute réglementation
 Multiplication des crédits et des titres adossés de probabilité de défaut décroissante:
senior/mezzanine/equity (NINJA)
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B. Les raisons de la crise


55
 Désintermédiation
 Groupes bancaires interviennent sur les marchés financiers en
plus de leur activité de crédit
 Innovations financières qui amplifient la crise Produits dérivés /titrisation
TitrisationRegroupement des crédits dans des portefeuilles transferts à des SPV émission
d’ABSExplosion des produits titrisés entre 2000 et 2007
Encours des produits titrisés US: 11000 mds$
Emission de CDO en Europe et US: 1200 mds$/an Encours de CDS Europe et US: 62 000
mds$banques ne
portent plus le risque (hors bilan)SPVsurveillance difficile
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B. Les raisons de la crise


56
2. Finance: commerce des promesses et des croyances
 Comportement des agents dépendent des croyances / modes / comportements grégaires /
moutonniers (Keynes: concours de beauté)valorisation des actifs ne dépendent pas tant des
fondamentaux que de l’opinion du marché conformisme rôle de l’opinion majoritaire
dominant absence d’esprit critique: rendement élevé=risque élevé
 Demande des actifs financiers est fonction croissante du prix car actif est composante de la
richesseformation de bulles crédit bancaire suit le développement de la bulle
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B. Les raisons de la crise


57
3. Mesure des risques et contrôle du régulateur défaillante
 Modèles mathématiques qui mesurent le risque de défaut des emprunteurs basés sur des
hypothèses fausses et un historique de données incomplet Modèles Value at Risk basés sur des
hypothèses relatives au défaut de remboursement en période normale éclatement de la bulle
changement de loi de proba
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B. Les raisons de la crise


58
 Depuis 1988, accords de Bâle (I puis II) qui fixent le montant des fonds propres détenus par les
banques selon % des crédits distribués pondérés par les risques
 Bâle I mis en œuvre en 95 crise de 97/98
 Bâle II mis en œuvre en 2006 crise de 2007
 Prb sur le calcul du ratio qui est procyclique: période de bulle numérateur qui augmente plus vite
que dénominateurincitation à distribuer plus de crédits renforcement de la bulle
 𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑣𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é = 𝐹𝑜𝑛𝑑𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 > 8% 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑝𝑜𝑛𝑑é𝑟é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒
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2021/2022

C. Les conséquences de la crise


59
C. Les conséquences de la crise
1. Conséquencessurl’économieréelle:récession
Taux de croissance Pib réel (%)
96- 2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Pays avancés
2.8
0.1
-3.4
3.1
1.7
1.2
1.4
1.8
Etats-Unis
3.4
-0.3
-2.8
2.5
1.6
2.3
2.2
2.2
Zone euro
2.1
0.4
-4.5
1.9
1.6
-0.7
-0.4
0.8
All.
1.2
0.8
-5.1
3.9
3.4
0.9
0.5
1.4
Fr.
2.3
0.2
-2.9
2
2.1
0.3
0.3
0.4
Source: WEO, 2014
Contraction du PIB en 2009 dans les économies avancées Rebond en 2010/2011 en raison des
stimulis fiscal et monétaire
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C. Les conséquences de la crise
60
Source: Piketty [2016], blogs , Le Monde, 08 janvier 2016
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C. Les conséquences de la crise


61
Graphique: Capacité de production manufacturière: Italie/Espagne/Portugal/Grèce/Irlande, Source
Natixis
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C. Les conséquences de la crise


62
Source: Piketty [2016], blogs , Le Monde, 08 janvier 2016
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

C. Les conséquences de la crise


63
Conséquences sur l’économie réelle: chômage
Taux de chômage (%)
2000- 2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Etats-Unis
6.2
5.8
9.3
9.6
8.9
8
7.9
7.5
Zone euro
8.5
7.7
9.7
10.2
10.2
11.4
12.1
11.9
All.
9.8
7.5
7.8
7.1
6
5.5
5.3
5.2
Fr.
9
7.8
9.5
9.7
9.6
10.2
10.8
11
Source: WEO, 2014
2007: 16 millions de chômeurs en UE 2012: 27 millions de chômeurs en UE
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C. Les conséquences de la crise


64
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2021/2022

C. Les conséquences de la crise


65
Taux de croissance en %
43210
-1 -2 -3
Taux de croissance du PIB réel/hab entre 2007 et 2015 (%)
Etats-Unis U.E.
Zone €
Source: Stiglitz [2017], L’euro. Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, Les liens qui
libèrent
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C. Les conséquences de la crise


66
 Zone €: Forte baisse de la demande intérieure totale Dépenses de consommation privée :
Dépenses d’investissement :
96-2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2.1%
0.3%
-3.8%
1.2%
0.7%
-2.2%
-0.9%
0.7%
96-2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2%
0.4%
-1%
+1%
+0.3%
-1.3%
-0.7%
0.7%
96-2005
2.7%
2008
-1.4%
2009
-12.8%
2010
-0.4%
2011
+1.6%
2012
-4%
2013
-2.9%
2014
0.7%
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C. Les conséquences de la crise


67
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

C. Les conséquences de la crise


68
2. Conséquences sur le déficit public et l’endettement des Etats
Déficit public en % Pib
98-2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Etats- Unis
-3.4
-7
-13.5
-11.3
-9.9
-8.6
-5.6
-5.5
Zone euro
-1.9
-2.1
-6.3
-6.2
-4.1
-3.7
-3
-2.9
All.
-2.2
-0.1
-3.1
-4.2
-0.8
0.1
0.2
0.3
Fr.
-2.5
-3.2
-7.2
-6.8
-5.1
-4.9
-4.2
-4.4
RU
-1.3
-5
-11.3
-10
-7.8
-8
-5.8
-5.3
Source: WEO, 2014
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2021/2022

C. Les conséquences de la crise


69
Conséquences sur l’endettement des Etats
Dette publique brute en % Pib
Zone euro
All.
Fr.
98- 2007
2008
66.8
67.0
2009
74.6
78.0
2010
85.9
82.5
80.8
2011
84.4
2012
92.9
2013
2014
Etats-Unis
60.7
69.6
72.8
70.3
86.1
80.2
94.8
99
1025
104.2
105.6
88.3
95.2
96.4
63.4
80.0
81.0
88.7
78.4
75.5
60.9
91.8
95.2
RU 41.1 51.9 67.1 78.5 84.3 89.1 90.6
 Esp 36.1% (2007) 68.5%(2011)// Irl 25% (2007) 108%(2011) Source: WEO, 2014
92.0
Question de la soutenabilité de la dette incertitude hausse des taux d’intérêts des obligations
publiques: 35% Grèce, 12% Portugal,6% Esp
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2021/2022

C. Les conséquences de la crise


70
 Source: OFCE, Policy Brief 41, novembre 2018
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D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
71
D.
Les explications à la persistance de la crise en zone €
1. Polarisation des déséquilibres des balances courantes (OFCE,2017)
2. Des politiques de lendemain de crise inappropriées
a. Une politique monétaire de la BCE centrée sur la lutte contre l’inflation à défaut de tout autre
objectif: stabilité financière / croissance / chômage...
Qui fait référence à une vision idéologique –indépendance du politique par la compétence
technocratique- alors que la politique monétaire est avant tout politique
b. Des politiques de réduction des déficits publics qui compriment la demande intérieure et
aggravent l’ampleur et la durée de la crise
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2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
72
1. Polarisation des déséquilibres des balances courantes
 Balance des transactions courantes (BTC)
 Balance commerciale: solde des transactions sur les biens  Balance des services: solde des
transactions sur les services
 Balance des revenus primaires et secondaires
• Revenus primaires: revenus salariaux/revenus
d’investissement (dividendes)
• Revenus secondaires: transferts courants qui ne donnent
pas lieu à une contrepartietransferts des travailleurs détachés /impôts / cotisations-prestations
sociales/ dons aux UN
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D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
73
 Si BTC>0 alors capacité d’exporter des K* Si BTC<0, alors besoin d’importer des K*
 Rééquilibrage:
en régime de changes flexibles: taux de change varie
en régime de changes fixes: autres mécanismes que le taux de change compression de la
demande intérieure par dévaluation interne
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D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
74
 Constatations:
1999-2008: polarisation croissante des excédents courants
au sein de la zone
 Pays du sud déficitaires vs pays du nord excédentaires
 équilibre du solde courant global
2008-2016: retour à l’équilibre courant des pays déficitaires et maintien de l’excédent en All/Aut/PB
–excédent courant global
Déficit n’est pas mauvais en soi si permet de financer des investissements offre
potentielleconvergence
 K* placés dans le sud financent bulle immo et crédit conso
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2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
75
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
76
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
77
 Explications
1999-2008: Croissance des CSU au-delà de la norme de pvté de
2% pour les pays de sudde la demande intérieure  M° creusement du solde courant
Décroissance des CSU en All. (Lois Hartz) en deçà de la norme de 2%
En 2010, écart de 25% sur le prix d’un même bien
2008-2016: baisse des CSU dans les pays du sud du salaire des fonctionnaires/limitation des
indemnités chômage en valeur/temps/ baisse des prestations sociales de la demande
intérieurerééquilibrage du compte courant
Déficit BTC expliqué à 50% par compétitivité prix et 50%
compétitivité hors prix (Ragot et al. [2015], OFCE)
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2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
78
Source: Fatas
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2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
79
Source: FLASSBECK et COSTAS LAPAVITSAS
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
80
2. Des politiques de lendemain de crise inappropriées
a. Une politique monétaire en décalage / situation économique
 Objectif unique de lutte contre l’inflation  préférence donnée aux créanciers/débiteurs
réaction en retard dans la baisse des taux d’intérêt et QE  appréciation de l’€/$ perte de
compétitivité prix des produits européens
Bundesbank critique devant la cour constitutionnelle de Karlsruhe le programme OMT de la BCE
(2012)
Une incapacité idéologique à comprendre les risques d’instabilité du système financier porté par la
déréglementation incitations perverses dans toutes les strates des IF
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2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
81
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
82
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
83
 Changement de stratégie monétairePassage d’une politique monétaire conventionnelle à non
conventionnelle
 Politique monétaire conventionnelle Objectif final: stabilité des prix/croissance/emploi
Instrument: taux d’intérêt
Canal de transmission: taux d’intérêt
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D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
84
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
85
b. Des mécanismes de prêts budgétaires européens conditionnels...
 MESF (2010) : mécanisme de levée de fonds sur les marchés financiers par la Commission à
hauteur max de 60 mds €prêt d’urgence aux EM
FESF (2010): société de droit privée détenue par les EM avec CA constitué de l’eurogroupe
Capacité de prêt max de 400 mds € Irlande / Grèce /Portugal bénéficiaires 4 instruments:
 Substitution aux Etats pour levée de fonds sur les marchés
 Contrôle des mouvements de K sur dette primaire/secondaire des EM Prêt aux EM de façon
préventive
 Recapitalisation des banques des EM via prêt aux EM
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
86
MES (2012) : institution financière intergouvernementale de droit public
Conseil des gouverneursministres des finances zone € Décisions prises à l’unanimité + droit de
veto All., Fr. Ita. Participation au K (80 mds €) dans les mêmes proportions que K
BCE
Levée de fonds sur les marchés financiers avec capacité max de
500 mds€
Prêts aux EM qui ne peuvent accéder au marché pour financer
leur dette : instruments identiques au FESF recapitalisation
directe des banques
Double conditionnalité: TSCG + Programme ajustement de la
Troïka
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
87
...qui renforcent l’effet multiplicateur négatif: Pacte euro + (2011): politiques de dévaluation
interne et d’ajustement par la baisse des dépenses sociales
 Désindexation des salaires/prix
allocations chômage : salaires minima:
 Gel des salaires publics : dépenses santé:
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
88
Conclusion
 Modèle allemand de compétitivité prix remplace le modèle de flex- sécurité des pays du nord
 Ajustement asymétrique
effort demandé aux pays en excès de demande intérieure
Esp., Gr., Ita., Irl.politiques de diminution des CSU
mais pas à ceux en insuffisance de demande intérieure All.,
Aut., PB
 Retour à l’équilibre de la BTC des pays du sud par  demande interne
 Une insuffisance de la convergence sociale / fiscale  Règle d’or dans le domaine salarial?
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
89
Crise de 2008 révélatrice de la défaillance
France Stratégie [2016], « Sortir de l’ambiguïté constructive »
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

D. Les explications à la persistance de la


crise en zone €
90
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


91
E. Les mesures de re-régulation
1. Dans le domaine bancaire et financier
 Aux US, re-régulation: « Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act
 création d’agences publiques de régulation et de surveillance des activités bancaires/financières
 limitations de la leviérisation
 Interdiction du trading pour compte propre
 Au RU: Commission Vickers: séparation des activités de banque de dépôt et de banque
d’investissement
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


92
U.E: Union bancaireloi de nov. 2014 sur la régulation bancaire issue de la Commission Likkanen
Objectif: Mettre fin au cercle vicieux Crise bancaire
Perte de valeur à l’actif des banques
Soutien des EM par émission de dette
Crise de la dette souveraine: perte de confiance des marchés
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


93
 Mesures retenues partent du constat établi suite à la crise:
Poids des banques domestiques dans l’activité domestique est dominant : >80% de l’actif bancaire
détenu par les banques domestiques
Csqce: régulation prudentielle confiée au superviseur national -subsidiarité descendante- avec
règles d’intervention différentesex: définition des créances douteuses prb de comparaison de
l’exposition au risque
D’où nécessité d’avoir une régulation commune avec comme objectif de mutualiser les risques et
les pertes
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


94
 Trois objectifs
« Garantir la robustesse et la résistance des banques à des
crises financières majeures » (OFCE, 2017, p.68)
« Interdire ou limiter le recours à de l’argent public » bail
in en lieu et place du bail out
« Harmoniser la réglementation du secteur financier afin de favoriser l’intégration financière »
(OFCE, 2017, p.68)
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


95
2. Trois piliers dans la supervision bancaire
 Mécanisme de Supervision Unique (MSU)
 Constat: risque important d’impact sur l’économie réelle d’une crise financière BC comme
superviseur du risque macroprudentiel
 Distinction entre « grandes banques » qui portent un risque systémique national et transnational et
« moyennes banques »
 Grandes banques (130 / actif = 80% de l’actif total de la zone €) supervision BCE
 Moyennes banques  supervision régulateur national
(BCN)
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


96
 Mécanisme de Résolution Unique (MRU)
 Mise en place d’un Conseil de RU qui décide de liquider ou de poursuivre l’activité d’un
établissement: représentants des EM + prise de décision par eurogroupe sous 24h
 Mise en place d’un Fonds de RU(1% dépôts): 55 mds€ en 2023
 Bail in i.e. renflouement interne à la place du Bail out i.e. renflouement externe
Actionnaires, puis détenteurs d’obligation (dette) puis épargnants pour montant d’épargne
>100.000€ puis FondsRU
Soutien public autorisé dans des conditions exceptionnelles: ex de l’Italie 2016
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


97
 Fonds de garantie commune des dépôts Harmonisation des législations nationales afin d’éviter
distorsion de concurrence dans le système bancaire
Mise en place d’un fonds de garantie des dépôts des épargnants à concurrence de 100.000€ éviter
les bank runs
A l’heure actuelle toujours en discussion
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

E. Les mesures de re-régulation


98
 Discussions autour de :
 Mise en place d’un fonds de garantie domestique avant fonds de
garantie commun
 Complexité/Réactivité dans la prise de décision du Conseil de
résolution
 Fonds de résolution faiblement doté (55 mds€) pour couvrir une
crise majeure
 Bilans bancaires doivent être « purgés » des créances douteuses
avant mise en place du fonds de garantie Grèce/Chypre 40% créances douteuses depuis 2016
Italie/Irl./Por.15% créances douteuses depuis 2016
 Quid du shadow banking qui échappe à la régulation?
 Séparation des activités bancaires entre banques de détail et banque
d’investissement?
 De l’union bancaire au fédéralisme budgétaire? Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
99
F. Crise de la Covid19 et politiques contra-cycliques dans l’U.E.
1.
Nature du choc: choc épidémique médical et économique
a. D’une crise locale à une crise mondiale
b. D’un choc médical à un choc économique et retour
c. Des mesures économiques qui limiteraient la récession «Act fast and do whatever it takes »
(Baldwin et di Mauro [2020])
Un choc « symétrique » dont les conséquences n’ont pas la même ampleur sur les économies de
l’U.E
Des réponses nationales non coordonnées à la réponse de l’Union
2. 3.
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
100
1. Natureduchoc
a. D’une crise locale à une crise mondiale
Chine: janvier 2020
 Italie/FR/ALL.: 4 semaines plus tard  RU: 5 semaines plus tard
 E.U: 6 semaines plus tard
Des politiques de tests/traçage/isolement ou confinement généralisé permettant de ralentir
l’épidémie et de maintenir le système de santé à flot
 Chine/Japon/Singapour/Taiwan/Corée/NZL/Australie
 Un choc médical qui apparaît comme transitoire: espoir d’un vaccin
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
101
Des politiques de confinement permettant de ralentir l’épidémie et de maintenir le système de
santé à flot
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
102
Chine
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
103
Japon
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
104
Corée
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
105
Singapour
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
106
Australie
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
107
Italie
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
108
France
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
109
Etats-Unis
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
110
b. D’un choc médical à un choc économique et retour
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
111
A priori, plus les mesures de confinement sont fortes plus les impacts négatifs sur l’économie sont
forts: existence d’un trade-off?
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
112
Si le trade-off était vérifié, alors on devrait avoir une relation positive: plus grand nombre de morts,
mais plus fort taux de croissance du PIB. Or, c’est l’inverse: corr(deaths,gdp)=-0,4
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
113
Si le trade-off était vérifié, alors on devrait avoir une relation positive: plus grand nombre de morts,
mais plus fort taux de variation des exportations. Or, aucune relation n’apparaît
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
114
Si le trade-off était vérifié, alors on devrait avoir une relation positive: plus grand nombre de morts,
mais plus fort taux de variation des importations. Or, relation négative apparaît
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
115
Si le trade-off était vérifié, alors on devrait avoir une relation négative entre le niveau du GDP(«
Richesse ») et nombre de cas COVID. Or, pour le pays européens relation positive (corr=0,38)!!
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
116
Conclusion:
 Plus les mesures visant à endiguer l’épidémie sont prises tôt, plus l’effet négatif de la pandémie sur
l ’économie sont faibles
 Aspects démocratiques /institutionnels /culturels /géographiques sont explicatifs des différences
entre les pays plus que le niveau de richesse:
 Japon/Corée/Taiwan vs RU  Australie/NZL vs RU/Irl
Laurent MATHIEU, UVSQ
2021/2022

F. Crise de la Covid19 et politiques


contra-cycliques dans l’U.E.
117
c. Des mesures économiques qui limiteraient la récession «Act fast and do whatever it takes »
(Baldwin et di Mauro [2020])
 Un choc médical transitoire vs un choc économique permanent
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contra-cycliques dans l’U.E.
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2. Un choc « symétrique » dont les conséquences n’ont pas la même ampleur sur les économies de
l’U.E
Baisse de la production et de la consommation dans l’ensemble des pays de l’U.E avec ampleur
variable selon les pays...
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contra-cycliques dans l’U.E.
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...qui entraine un risque d’instabilité financière du à un risque de défauts en chaîne des
entreprisesspread de tauxcar risque
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contra-cycliques dans l’U.E.
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...qui a pour conséquence un risque de cercle vicieux entre baisse de la qualité des actifs au bilan
des banques commerciales et soutien au secteur bancaire de la part des gouvernements qui creuse la
dette publique
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contra-cycliques dans l’U.E.
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3. Des réponses nationales non coordonnées à la réponse de
l’Union
 Une politique monétaire qui poursuit le programme de QE de 750 mds €  Le Pandemic Emergency
Purchase Programme (PEPP) rachat d’actifs notamment souverains, jusqu’à 750 G€ jusqu’à fin
2020 (75 mds
€ /mois)
 Extension du Corporate Sector Purchase Programme (CSPP) au secteur
non-financier
 Diminution des exigences sur le collatéral déposé en Banque centrale
 BCE a annoncé un engagement dans la durée :
“The Governing Council will do everything necessary within its mandate.
The Governing Council is fully prepared to increase the size of its asset purchase programmes and
adjust their composition, by as much as necessary and for as long as needed.” 18 mars 2020
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contra-cycliques dans l’U.E.
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Comparaison internationale : Union Européenne vs Etats-Unis
 Différence majeure avec l’UE : absence de confinement maintien
de l’appareil productif vs nombre de décès
 Un plan de relance de 2000 milliards (9% du PIB des USA) validé
le 25 mars 2020 par le congrès afin de soutenir:
 Les entreprises en difficultés (850 G$) : 500 milliards de dollars le
lignes de liquidité pour les entreprises en difficulté, 350 milliards de crédits
pour les PME
 La consommation des ménages (750 G$) : 500 milliards de dollars de
versement directs aux selon les revenus et le nombre d'enfants à charge des
bénéficiaires ; 250 milliards pour l’assurance chômage
 Les infrastructures publiques (400G$) : 150 milliards de dollars de
crédits aux États et collectivités locales, 130 milliards pour les hôpitaux, 120 milliards pour les
agences fédérales
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contra-cycliques dans l’U.E.
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Un soutien massif de la Fed pour soutenir la production:
 Abaissement des taux directeurs de 0,5% le 3
mars 2020, puis de 1% le 15 mars 2020, rejoignant
le taux plancher que la BCE (0%-0,25%)
 Programme de QE national (env. 700 G$) : achat
de 500 milliards de dollars de bons du Trésor et de
200 milliards de dollars de titres hypothécaires
 Prêteur en dernier ressort pour assurer la liquidité
des marchés
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contra-cycliques dans l’U.E.
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 Respect des règles budgétaires?Activation de la clause
dérogatoire générale (ou clause de suspension générale) au Pacte
de Stabilité et de Croissance
 La règle budgétaire des 3% de déficit ne sera temporairement pas appliquée, bien que les Etats-
Membres « demeurent pleinement engagés pour l’application du Pacte de stabilité et de croissance
».
 Cet abandon sans véritable opposition politique traduit un cadre budgétaire européen inadapté :
 Depuis la PSC en 1997, les Etats-Membres se sont concentrés sur
la réaction à des chocs idiosyncratiques, notamment sur les pays du
Sud (Grèce, Italie, Espagne) et ont favorisé des mesures structurelles
 Le cadre budgétaire annuel est inadapté pour répondre un choc exogène symétrique et brutal
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contra-cycliques dans l’U.E.
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 Mesures adoptées par l’U.E. « Next GenerationEU » https://ec.europa.eu/info/strategy/recovery-
plan-europe_fr
Renforcement du pouvoir de la Banque Européenne d’Investissement
 Mise en place d’un fonds de garantie de 25 Mds € permettant un
effet de levier de 200 Mds € par mobilisation d’instruments financiers
 Objectifs: Soutien de l’activité aux PME : besoins de liquidité et investissement
Instrument temporaire d’urgence pour soutenir les mécanismes de chômage partiel:
 Mise en place de prêts aux EM pour un montant de 100 Mds €s
 Objectifs: Soutien à l’emploi/éviter l’aggravation de la pauvreté et pertes de compétence
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contra-cycliques dans l’U.E.
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 Mesures adoptées par l’U.E.:
 Facilité pour la reprise et la résilience
 Mise en place de prêts (360 Mds€) + subventions (312 Mds €) aux EM  Objectifs:
 « Réparer les dommages économiques et sociaux immédiats dus à la COVID »
 « Permettre une reprise durable et inclusive qui favorise les transitions écologique et numérique »
 Mode opératoire:
 EM établissent des plans de relance + projets d’investissements publics sur 4 plans
 Durabilité environnementale  Productivité
 Équité
 Stabilité macroéconomique
 EM soumettent ces plans à la Commission lors du Semestre européen
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contra-cycliques dans l’U.E.
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contra-cycliques dans l’U.E.
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Conclusion
Crise de la COVID est un choc d’offre qui se transforme en choc de demande avec effet récessif plus
important que la crise de 2008
Politique monétaire de la BCE ne peut agir que par le QE
Cadre budgétaire européen est de facto obsolète
Politique budgétaire contra-cyclique nationale et européenne indispensable
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