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ECONOMIE EUROPEENNE

ECONOMIE EUEROPEENNE

Table des matières


Introduction : les principales étapes de la constitution européenne ............................................. 2
Cadre théorique ................................................................................................................................ 2
Cadre historique................................................................................................................................ 2
Chapitre 1 : L’intégration réelle........................................................................................................... 5
Section 1 : l’Union douanière .......................................................................................................... 5
1.1 Les gains statiques de l’intégration commerciale régionale ....................................... 5
1.2 Les gains dynamiques de l’intégration commerciale régionale. ................................ 8
1.3 La dynamique de l’intégration commerciale régionale.............................................. 12
1.4 L’économie politique de l’intégration commerciale régionale .................................. 14
1.5 Le Brexit ........................................................................................................................... 16
Section 2 : Le marché intérieur..................................................................................................... 17
2.1 L’analyse économique du principe de libre circulation .................................................. 17
2.2 La politique de la concurrence en Europe........................................................................ 23
Chapitre 2 : L’intégration monétaire................................................................................................. 28
Section 1 : L’union monétaire ....................................................................................................... 28
1.1 L’optimalité de la zone euro .......................................................................................... 28
1.2 La Banque Centrale Européenne ................................................................................. 33
Section 2 : Le fonctionnement de l’Union monétaire ................................................................ 37
2.1 La crise bancaire des dettes souveraines (2010-2011) ................................................ 37
2.2 La crise du Covid 19 ............................................................................................................ 41
Chapitre 3 : Politiques budgétaires .................................................................................................. 43
Section 1 : Les leçons de la crise des dettes souveraines ...................................................... 43
1.1 Les mécanismes de prévention des crises au lendemain de la dette souveraine 43
1.2 Les mécanismes de résolution des crises .................................................................. 45

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Introduction : les principales étapes de la constitution européenne

Cadre théorique
La typologie de l’intégration régionale a été proposée dans les années 60 par Bela Balassa 1. Dans
les années 60, Balassa distingue plusieurs degrés d’intégration économiques :

1er degré = la zone de libre-échange : zone à l’intérieur de laquelle les marchandises et éventuellement
les services s’échangent librement sans restriction quantitatives et sans droit de douane. Dans cette
zone, pour ce qui est des échanges du reste du monde, chaque pays reste maître de sa propre
protection. Pas de politique commerciale commune

2ème degré = l’union douanière : zone de libre-échange + la politique commerciale commune, c’est-à-
dire un tarif extérieur commun : un seul droit de douane pour le reste du monde.

3ème degré = le marché commun : la différence avec les deux formes d’avant, qui portent
essentiellement sur le marché des produits, ici on ouvre l’ensemble des marchés, c’est-à-dire marché
des produits + marché du travail + marché des capitaux. Libre circulation des hommes et des capitaux.

4ème degré = l’union économique. L’approche de l’intégration régionale ne repose pas exclusivement
sur la régulation par le marché. On se préoccupe ici aussi du rôle régulateur des interventions étatiques.
Quand on fait une union économique : tout est en libre circulation comme dans le marché commun,
mais en plus, on va chercher à harmoniser les politiques publiques nationales pour abolir toutes
discriminations au sens économique, pour faire disparaitre les disparités entre pays. Jacques Delors2 :
union économique est 4 choses : marché unique / commun, une politique de la concurrence au niveau
supra national, des politiques communes d’ajustements structurels (pour réduire les disparités
régionales), coordination des politiques macroéconomiques.

5ème degré= l’union économique et monétaire. Mise en place de politiques communes mais aussi
création d’une monnaie commune. Dans le cadre européen, rapport Werner de 1969 (bien avant l’euro),
définit l’union monétaire selon trois éléments : convertibilité totale et irréversible des monnaies entre
elles, libre circulation des capitaux et intégration complète des marchés bancaires financiers et
élimination complète des marges de fluctuation.

Cadre historique
Années 1951-1957 : préhistoire de l’union européenne, sortie de l’après-guerre. Volonté de rendre la
guerre impossible sur le continent européen. 1948 : congrès de la Hay, présidé par Churchill.
Déclaration politique envers les états unis d’Europe. 1949 : création du conseil de l’Europe : organisme
essentiellement une œuvre juridique considérable dans l’unification. 1951 : signature du traité de Paris
qui institut la communauté économique du charbon et de l’acier. A son origine : Robert Schuman : pour
rendre la guerre impossible entre la France et l’Allemagne, il faut réunir leurs productions de charbon et
d’acier, Jean Monnet, et Adenauer. La CK vote pour un ordre de gestion supranational En 1954 la
France rejette la communauté européenne de la défense. 1957 : signature du traité de Rome qui institut
la communauté économique et atomique européenne avec l’Italie, la France et l’Allemagne. Le traité de
Rome fonde véritablement une union douanière, effective en juillet 1968. Ambition de créer un marché
commun.

Années 1957 – 1974 : premières avancées de la communauté économique européenne. Création du


premier fond social européen en 1960. On va au-delà du marché : dimension sociale. 1962 : lancement
d’une très grande réussite : lancement de la politique agricole commune, sur la demande entre autre
de la France. Unicité des marchés, préférence communautaire en matière agricole et solidarité
financière. Grande avancée mais comme les pays ne pèsent pas tous le même poids en matière
agricole, cette union sera à la base de la crise de la chaise vide : première crise européenne. Débouche

1
Economiste hongrois. Il a travaillé avec Paul Samuelson dur les relations entre les parités internationales de
pouvoir d’achat et les écarts internationaux de productivité.
2
Homme d’état français, ministre de l’économie, des finances et du budget de 1981 à 1984.
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sur le compromis du Luxembourg : permet à chaque pays de s’opposer à une décision communautaire
prise à la majorité si il considère que ses intérêts nationaux sont gravement en danger. Autre élément :
régime de change flottant fait entrave aux échanges : serpent monétaire européen en 1962 pour limiter
les fluctuations. Autre élément important de la période : 1973 : premier élargissement. Le Royaume Uni
entre dans la construction européenne.

Années 1974 – 1985 : période des crises. Milieu 70 : premier choc pétrolier 79 : deuxième choc
pétrolier. Le monde rentre dans une phase de perturbations économiques extrêmement marquées.
Sommet de Paris en 74 institut le Conseil Européen : les dirigeants européens se rencontreront
régulièrement. 1975 : accords de Lomé : conventions qui assurent le libre accès communautaire à la
quasi-totalité des marchandises de 46 pays d’Afrique et de … ?... Première fois que l’Union pratique
une politique de développement commune. 1978 : création du système monétaire européen, qui
succède au serpent monétaire. Le couple franco-allemand décide d’instaurer cela pour aller un peu plus
loin. On définit une unité de compte commune : l’écu (monnaie fictive qui n’a jamais existé) et tous les
pays ont une parité par rapport à l’écu. Le taux de change par rapport à l’écu a un taux de fluctuation
limité, si il devient excessif la banque centrale intervient. 1979 : date politique : première élection du
parlement européen au suffrage universel direct. Crise de 84 : conseil européen à Fontainebleau avec
un problème sur le budget européen. 10 pays, dont le Royaume Uni qui considère qu’il paye beaucoup
trop, et qui demande un retour financier « i want my money back ». Crise sévère qui a pour conséquence
un rabais pour les britannique dans leur contribution.

Années 1985 – 1992 : période de la relance européenne. 1985 : accords de Schengen, qui font que le
marché commun européen ne va pas seulement s’intéresser qu’aux marchandises mais aussi aux
hommes. 1985 : livre blanc de Delor : document de la commission qui explique qu’il faut achever le
marché unique. Il faut passer du marché commun à l’union économique. Il faut achever le marché
unique car subsistent trop d’obstacles qui empêchent la libre circulation des marchandises. 1986
signature de l’acte unique européen : traité qui va mettre en place le livre blanc de Delor + renforcement
du rôle du parlement européen, généralisation du vote à majorité qualifiée.. 1987 : lancement du
programme Erasmus pour faciliter les échanges des étudiants d’universités européenne. Période
positive et de relance pour les européens.

Années 1992 – 2009 : Disparition du bloc soviétique, réunification de l’Allemagne et chute des pays de
l’Est du pacte de Varsovie. Elargissements de l’Europe : Autriche, suède, Finlande, puis Europe centrale
et Orientale. Il faut donc réformer : 1992 : traité de Maastricht : union économique et monétaire :
monnaie unique. Mais aussi idée qu’il faut instaurer une union plus étroite entre les peuples de l’Europe,
instaurer une citoyenneté européenne et aussi une politique extérieure et de sécurité commune (n
revient donc sur les sujets de défense auxquels s’étaient opposés la France). Ratification du pays par
voie référendaire en France mais victoire très serrée. 1997 : traité d’Amsterdam, questions de visas,
immigrations… mais c’est un peu un échec. Donc ils se retrouvent en 2001 à Nice pour le traité de
Nice : mais échec aussi, car la France et l’Allemagne ne sont pas d’accord entre eux. 2004 : le plus
important élargissement de l’histoire de l’Europe : Hongrie, république tchèque ect … 10 nouveaux
pays. Donc l’Europe continue à s’élargir mais elle marche mal au niveau institutionnel. Donc nouveau
conseil européen en 2004 : nouveau traité qui établit une constitution pour l’Europe pour aller vers plus
de fédéralisme politique. Ratification par voie référendaire par la France mais referendum négatif (le
non l’emporte) donc l’Europe se retrouve dans une crise institutionnelle majeure. Pour sortir de
l’impasse, en 2007 , nouveau traité signé ; traité de Lisbonne. Il modifie / simplifie les traités existants
sans les remplacés. Il reprend le traité de 2004 qu’avaient refusé les français. Débat de l’époque : les
chefs d’état décident de ratifier le traité par la voie parlementaire et non par voie référendaire : on parle
donc de crise démocratique. 2009 : traîté rentre en fonction

Années 2009 – aujourd’hui : européens espéraient une meilleur coordination entre eux et un meilleur
fonctionnement institutionnel grâce au traité de Lisbonne. Mais crise financière globale va les affecter,
même si ils ne sont pas à son origine. Cela va conduire à une crise de la dette, très dangereuse pour
l’intégrité de l’union monétaire. Des décisions sont donc prises : 2012 : BCE : rachat illimité des dettes
de titres publiques pour que les états européens ne se retrouvent pas en faillite. 2012 : pacte budgétaire
européen, pour mission ; obliger les états européens à respecter la soutenabilité financière. 2012 aussi :
mécanisme européen de stabilité est créé. C’est comme le FMI de l’UE. Mécanisme de solidarité
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financière qui vise à venir en aide à des états européens qui connaissent de grandes difficultés
financières.

Crise du Brexit : Britanniques ont voté pour leur sortie européenne en 2016 par près de 52% des voix.
31 janvier 2020 : sortie effective. Cela entraîne une période de transition. Période de 3 caractéristiques :
Royaume Uni respecte l’intégralité de l’acquis de l’Union. Les standards sont respectés pendant la
période de transition. Les députés britanniques quittent le parlement. Royaume uni a accès au marché
intérieur et à l’union douanière. Aujourd’hui : aucune conséquence économique, que des conséquences
juridiques, sinon, rien a changé. Période de transition a été prévue pour discuter du nouveau statut du
Royaume Uni. Accord nécessaire, si pas d’accord : Hard Brexit, c’est-à-dire qu’ils seront mal traités :
règles de l’ONC : droits de douanes, restrictions quantitatives…. Qui risquent de s’appliquer. Deux
obstacles actuellement sur les négociations : obstacle sur la pêche (accès aux eaux britanniques) et
l’obstacle de la concurrence équitable. Les britanniques ont + à perdre qu’à gagner à ne pas trouver
d’accord.

Crise du Covid : premiers cas en Europe, janvier 2020. Mars : situation s’aggrave. Européens prennent
des mesures de fermeture des frontières. 20 mars : suspension des règles de l’application budgétaires.
Premières mesures de soutiens financiers annoncées par l’union ect… Mais cela ne suffis pas : tensions
sur les taux d’intérêts. Accord fondamental le 18 mai entre la France et l’Allemagne : initiative commune
pour la relance. 21 juillet : plan de relance européen adopté : « Next generation », plan de relance et
750 milliards d’euros pour des prêts aux états et des subventions remboursées en commun. C’est la
première mutualisation de la dette en Europe. Plan de relance européen qui se retrouve dans les plans
de relance nationaux. A côté de ces actions européennes, actions très importantes de la BCE :
programme du « pandemic emergency purchass programm » : programme de rachat de titres pendant
l’urgence pandémique. C’est une enveloppe de la BCE avec laquelle elle peut acheter des titres sur le
marché secondaire de la dette. Ce plan massif garantit que des états ne sont pas tomber en faillite ;
exemple avec l’Italie qui génère beaucoup de dettes. On traite les pays comme les banques. Effet
immédiat de l’annonce du gouverneur de la BCE = relâchement de la pression sur les taux d’intérêts.
No bail out : normalement BCE ne peut pas venir au secours en soutien financier d’un pays.
Juridiquement, ce principe n’est donc pas respecté.

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Chapitre 1 : L’intégration réelle

Section 1 : l’Union douanière


__________________________________________________________________________________

1.1 Les gains statiques de l’intégration commerciale régionale

Effets de création et de détournement de trafic

Quand on parle de gains statiques, on se place dans les théories traditionnelles du commerce
international : Riccardo et Samuelson. Avantages comparatifs exogènes et cadre concurrentiel.
Les entreprises sont preneuses de prix. Ces gains statiques ont été mis en évidence dès les années
1950 par les auteurs Viner et Meade. Ils apparaissent quand on fait une analyse de surplus : trois
acteurs : consommateur, état, entreprise. On raisonne en terme de surplus donc analyse partielle.

Deux effets contradictoire qui apparaissent ; la création de trafique (bénéfique) et le détournement de


trafic (négatif). Création de trafic provient de ce que l’abaissement d’un tarif douanier fait naître
un courant commercial qui auparavant n’existait pas. Exemple : 3 pays : France, Portugal et
Tunisie. Portugal rejoint l’union douanière dans lequel la France fait déjà parti ; droits de douane
disparaissent : flux d’échange qui apparaissent et qui n’existaient pas. Cela nous rapproche de
l’optimum parétien : effet bénéfique. Mais ce qui caractérise cette libération commerciale, c’est
qu’elle est discriminatoire. Normalement, pas le droit de favoriser des avantages discriminatoires.
Mais exception pour les unions douanières. On a le droit d’éliminer les droits de douane des produits
portugais en maintenant les droits de douane pour les produits Tunisien. Mais d’un point de vue
économique, cette discrimination peut être négative. Cela va faire disparaître des produits tunisiens du
marché français, remplacés par des importations portugaises, peut-être moins compétitives.
Inefficacité qui se crée car le pays le plus compétitif est discriminé (ici la Tunisie). Ces deux effets
caractérisent les zones d’intégration régionales.

Les quantités offertes et demandées


en France ne bougent pas. La
demande est > à l’offre sont les
produits d’importation. Le volume
d’importation ne varie pas. Avant, elles
venaient de la Tunisie et maintenant,
du Portugal. Consommateurs et
producteurs : rien ne bouge. Mais l’état
perd ses droits de douane :
détournement de trafic.

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Ici, les portugais sont les plus


compétitifs. P’p = prix de production
des portugais avec les droits de
douane. Ici ils sont parfaitement
égaux à la demande et l’offre
nationale.
Abaissement du prix : diminue le
surplus du producteur : perte
producteur (coutour noir)
Surplus consommateur : perte
producteur + gain net : tout ce qui est
en bleu.
Volume d’importation M en
provenance du Portugal = différence
entre l’offre et la demande. + de gain
que de perte donc : Pareto optimal.

B – A = Importations de
la Tunisie avant accord
douanier avec le
Portugal.
C – D= Flux
d’importation nouvelles
en provenance du
Portugal : donc il y en a
bcp +.

Volume du trafic augmente : création de trafic. Mais deuxième effet : avant on achetait à la Tunisie qui
était la + compétitive, alors que les producteurs portugais le sont moins.

Consommateur achète + à un prix + faible : gains = 1 + 2 + 3 + 4

Producteurs : surplus des producteurs français baisse : ils perdent – 1

Etat : perd les droits de douane : montant des importations tunisiennes x DDD : - 3 – 5

C= 1 + 2 + 3 + 4
P=-1
5=-3–5
Nation = 2 + 4 – 5
2 + 4 > - 5, mais cela dépend du graphique et des élasticités offre et demande . Situation d’incertitude
donc, avec un effet de détournement de trafic qui peut être négatif. Graphique permet de comprendre
le Brexit. Renoncement à un marché de proximité : détournement >>> à la création de trafic, au profit
des marchés + lointains.

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Rappel cours 1: effets de création de trafic qui génèrent des gains de bien-être et effet de détournement
de trafics : l’effet de l’union douanière pénalise les produits du pays le plus compétitif sur le marché et
le remplacement d’importations en provenance de l’autre pays moins compétitif n’augmente pas les flux
commerciaux, cela provoque des pertes de bien-être puisque les produits sont moins compétitifs.

Facteurs rendant une union douanière bénéfique :

Economiste Richard Lipsey3, dans les années 60, liste les éléments qui rendent plus avantageux
une union douanière.

- Première élément : la structure du commerce. L’idée est de dire que si au moment de la


création de l’union douanière, plus la part des biens produits nationalement est élevée,
plus on a de changes d’observer des effets de création de trafique qui l’emportent sur
les effets de détournement de trafic.
- Deuxième élément : la taille de l’union. L’idée est de dire que plus la taille de l’union est
élevée (taille au sens économique), plus les effets favorables ont des chances de
l’emporter sur des effets défavorables. Imaginons une union douanière qui regroupe la
totalité de la planète : aucune discrimination et donc bien sûr les effets favorables l’emportent
sur les effets défavorables. Résultat important car cela veut dire que les unions favorables sont
celles qui regroupent des pays qui sont économiquement importants. Cela explique en partie
l’échec de certaines unions douanières entre pays économiquement faibles.
- Troisième élément : la question de la concurrence versus la complémentarité des
structures de production. Si au moment de la création de l’union douanière, plus les
structures de production des pays qui vont rentrer dans l’union douanière sont des
structures concurrente (produisent les même produits), plus il y a de chance que l’union
douanière rapporte du bien-être. L’union va remplacer les productions peu efficaces par
les production plus efficaces car on met les productions en concurrence donc seules les
productions les plus rentables resteront sur le marché. Si les structures de production sont
complémentaire : l’union douanière crée moins de flux puisqu’ils existent déjà : on échange déjà
ces produits. Pays avec des structures de productions proches suppose que les pays sont à
peu près au même niveau de développement : exemple France-Allemagne. Alors que
structures complémentaires pourrait être France-Afrique.
- Quatrième élément : les couts de transports. Plus les couts de transport entre les pays de
l’union douanière sont faibles (liés à la distance et aux infrastructures de communication
entre eux), plus l’union douanière aura des effets favorables. Plus les pays sont éloignés
et mal reliés entre eux, plus l’union douanière aura des effets défavorables.
- Cinquième élément : le niveau initial de droit de douane. L’idée est que si au moment de
l’union douanière, plus les pays ont des droits de douanes élevés, plus l’union va avoir
plus d’effets favorables que si au moment de l’union, les niveaux des droits de douanes
sont déjà faibles.

On peut toujours faire mieux que les unions douanières : c’est le libre-échange. Pourquoi il
existe encore beaucoup d’union douanière sur la planète ? On verra plus tard mais en tous cas c’est
un bien être de second rang.

Dans le cas européen, tous les économistes considèrent que globalement, la création de
trafic l’a très largement emporté sur le détournement de trafic. Depuis les années 60, on
observe une très forte augmentation du commerce intracommunautaire entre les pays européens
et ce commerce est très largement prédominant. Le commerce avec le reste du monde a également
augmenter mais il est vrai que ce commerce a augmenter moins vite que le commerce
intracommunautaire. Mais en tous cas : les deux ont augmenter donc effets favorables. Commerce
intra-européen = 1,5 fois le commerce Europe - reste du monde. Europe= première puissance

3
Economiste canadien
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commerciale au monde, deuxième importateur mondial derrière les Etats-Unis et deuxième


exportateurs du monde derrière la Chine.

Commerce Europe – reste du monde représente 15% du commerce mondial (sans compter le
commerce intra-européen). 65% du commerce est intra-européen.

1.2 Les gains dynamiques de l’intégration commerciale régionale.

Les limites de l’analyse traditionnelle et leurs dépassements par les nouvelles théories du commerce
international :

Aujourd’hui, les nouvelles théories du commerce internationales considèrent qu’à cote de ces gains
statiques, il faut ajouter les gains dynamiques. Les gains statiques sont des gains mis en évidence dans
des modèles très particuliers : modèles concurrentiels de CPP (qui n’est pas la réalité), modèles ou les
échanges sont de type inter branches, qui n’est en fait pas l’essentiel du commerce mondial aujourd’hui
qui est en fait essentiellement intra branche : commerce qui est basé sur la différentiation horizontale
des produits. Ensuite, ce sont des modèles statiques, cad que les avantages comparatifs dans ce
modèle sont donnés mais pas expliqués. On explique pas d’où viennent les dotations initiales de chaque
facteurs. Mais en fait, les avantages comparatifs ne sont pas donnés mais sont construits : ils relèvent
d’un choix stratégique. Donc il existe des modèles très différents que celles de Riccardo ect…

Quels sont les gains que l’on peut faire apparaître lorsque l’on se situe dans ces modèles
dynamiques ?

L’effet prix :

Idée est de dire que du moment où on est pas dans un monde concurrentiel, les pays peuvent agir
sur les termes de l’échange ; les prix. Si l’on a création ou détournement de trafic : la demande des
produits des partenaires de l’union augmentent, alors que la demande des pays tiers (hors
union) diminue. Cet effet prix est favorable en terme de bien-être, quel que soit l’effet (création
ou détournement trafic). Cette augmentation des termes de l’échange est bénéfique en terme de bien-
être. Cet effet prix de gain dynamique est d’autant plus important que l’union est grande.

L’intensification de la concurrence :

Idée que l’union douanière va générer une intensification de la concurrence. Effet de structure :
si on a une augmentation de la concurrence, vont subsister sur le marché seulement les
entreprises les plus efficace, ce qui est en principe favorable pour le consommateur. Effet de
réduction des inefficacités techniques : elles sont réduites par l’intensification de la concurrence
car si l’entreprise est en situation de concurrence, elle est soumise à une pression sur ses profits et
donc va être poussée à réduire ses inefficacités organisationnelles et donc elle va produire de meilleurs
produits à des prix plus faibles. Bien sûr, l’intensification de la concurrence n’est pas toujours
bonne socialement et économiquement (Schumpeter et les effets destructeurs de certaines formes
de concurrence). Dans les textes européens, on a toujours l’idée que ce qu’il manque en Europe
est un tissu industriel lui permettant de rivaliser avec les autres puissances mondiales : deux
manières d’y répondre. Soit il faut favoriser l’émergence d’un champion européen, donc mettre en
place une discrimination. Sinon, il faut accroitre la concurrence en Europe pour mieux faire face à la
concurrence mondiale, donc la politique de concurrence doit prendre le dessus sur la politique
industrielle. Crise sanitaire ; a montré qu’il était dans certains domaines, important d’avoir une politique

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industrielle : secteurs stratégiques qui doivent être protégés. Il faut donc de la politique de concurrence
mais aussi de la politique industrielle.

La réduction des couts unitaires de production :

Idée est de dire que le commerce mondial est un commerce qui caractérise des produits dont les
rendements d’échelles ne sont pas constants, ils sont croissants. Plus on produit, plus les couts
unitaires de production diminuent. Un des avantages des grands marchés par rapport aux
marchés nationaux est d’atteindre un niveau de production avantageux en terme de coûts. Ces
économies d’échelles peuvent être internes aux entreprises ou externes à celles-ci et apparaître au
niveau des branches. Si elles sont internes : avantage pour la grande taille des entreprises : pas de
situation concurrente. Si elles sont externes ; elles ne sont pas incompatibles avec des hypothèses de
concurrence. Exemple : l’horlogerie Suisse : petites entreprises mais secteur particulièrement
développé et bcp d’économies d’échelles. Exemple de Krugman : deux biens T et P. Pour les produire,
il faut du travail : 1 million d’heure pour 100T et 2 millions d’heures pour 100P. Mais il faut 2 millions
pour 300 T et 2 millions pour 300P : économies d’échelles. Commerce intrabranche

Graphique 4 :
Krugmann

T P
1 m H DE TRAVAIL 100 100
2 m H DE TRAVAIL 300 300

Les pays sont similaires : mêmes dotations et mêmes fonctions de production. Si les dotations initiale
des deux pays sont de 2 m H de travail :

- Avant union : chaque pays produit 100 T et 100 P car ils ont besoins des deux. Production
européenne = 200 T + 200 P
- Après union douanière : un pays produit 300 T et l’autre 300 P.
Production européenne = 300 T + 300 P

Seule chose que le modèle n’explique pas : pourquoi un pays choisi de produire P et l’autre T. Cela
résulte de la stratégie ou de l’histoire industrielle de chaque pays.

Rendements d’échelles génèrent un commerce qui n’existait pas auparavant et donc : gain de bien-
être.

Ces économies d’échelle peuvent être interne à l’entreprise donc (graphique) mais peuvent aussi
être externe ; c’est-à-dire se manifester au niveau de la branche. Exemple : effets d’apprentissage ;
exemple avec l’horlogerie suisse. Dans une région : un pull de main d’œuvre bien formé à disposition
de la branche. Idée de former le travailleur génère une externalité positive. Il peut y avoir d’autres
externalités : externalités d’infrastructures, de transport, de communication…

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Idée : même si on a un désavantage


en terme de coût du travail, il peut être
compenser par un marché de grande
taille. Economies d’échelles font
baisser le coût moyen.

L’augmentation de la variété des produits :

L’union douanière va augmenter la variété des produits, dont dépend aussi le bien être des
consommateurs.

CM = coût moyen : fonction


croissante du nombre
d’entreprises. Pourquoi ? *
CM’ = coût moyen après
création de l’union douanière.
Courbe de demande = courbe
de prix **

*Pour un marché d’une taille donnée, plus il y a d’entreprises, plus la part du marché pour chaque
entreprise est faible, donc leur CM est élevé : elles produisent moins donc leur coût unitaire augmente.

**Fonction croissante du nombre d’entreprise : plus il y a d’entreprises, plus la concurrence est forte
donc plus le prix baisse.

Equilibre : intersection Ω : N* et P*

Création d’une union douanière : élargissement de la taille du marché : CM bouge. Nombre


d’entreprises ne bouge pas mais marché plus grand donc le CM baisse.

Nouvel équilibre : ϴ. Ce passage de Ω à ϴ a deux effets :

- Baisse du prix
- Augmentation du nombre d’entreprises sur le marché

∆N : tant qu’on est pas à CM, cela signifie qu’on a des marges bénéficiaires, donc entreprises continuent
à entrer sur le marché.

P** : baisse du prix : « Effet Lancaster »

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N** : nombre d’entreprises augmentent, et vu qu’elles produisent des produits variés : augmentation de
la variété et donc du bienêtre du consommateur : « Effet Krugman »

Consommateur sensible à deux choses : prix et variétés. Donc ici on a un double gain de l’union
douanière.

o Première hypothèse du modèle : Chaque entreprise sur le marché est capable de différentier
ses produits des autres produits concurrentiels : différentiation peut être objective : elles ne
fabriquent pas les même produits, subjective : on arrive à convaincre les
consommateurs qu’on ne produit pas les mêmes produits : publicité. Dans ce type de
modèle, les produits restent des Substituts : les entreprises différentient leurs produits mais
ils restent substituables par les consommateurs. Ces derniers répondent aux signaux prix :
si l’un devient trop cher, il est remplacé par un autre par le consommateur. Plus on a de firmes
présentent sur le marché, plus la variété est grande.
o Deuxième hypothèse de ce modèle : chaque firme considère le prix des entreprises
rivales donné, c’est-à-dire que quand elles prennent des décisions, elles ignorent l’impact
que peut avoir leur propre prix sur les autres entreprises.

Si on rapproche ces deux hypothèses de ce modèle de concurrence monopolistique : chaque


entreprise va se comporter comme un monopoleur : bien qu’elles soient confronter dans la réalité à
d’autres entreprises. Mais c’est parce qu’elles sont les seules à fabriquer un produit particulier. A court
terme ; elles peuvent dégager des profits anormaux. Mais comme les produits sont des substituts, à
long terme, les forces de la concurrence vont faire disparaître ces profits anormaux et les prix vont se
fixer au niveau des couts moyens : les marges bénéficiaires deviennent nulles.

La baisse des couts de transports :

N’est pas du tout pris en compte dans les modèles du commerce international. Couts de transports
supposé comme exogène = donné. Qu’est ce qui pourrait faire que l’union douanière modifierait et
diminuerait les couts de transport ? quel mécanisme ? L’augmentation des échanges qui génère
une baisse des prix du transport car secteur du transport développe des économies d’échelle
donc baisse du prix du transport : + de transport donc transport – cher (attention aux effets pervers
environnementaux mais …). Est-ce vrai en Europe ? Les économistes disent que oui il y a des
économies d’échelles dans le secteur du transport mais qu’elles sont modérées. Il existe cependant
des économies de densité ; + on augmente la taille des véhicules, + les couts de transport sont
faibles. Attention, c’est pas la même chose que les économies d’échelle. C’est ce qu’on observe
avec le transport aérien : économies de densité. Effet donc favorable de l’union douanière.

Ces gains dynamiques se rajoutent aux gains statiques. Ce qu’on dit c’est que les unions
douanières ont toutes les chances d’être bénéfiques et que l’union européenne a été très bénéfique.
Les gains sont > aux pertes. Mais est-ce que cela suffis ? Il y a 27 pays : question fondamentale :
répartition égalitaire ou inégalitaire des gains ? Union dans sa globalité est gagnante, mais comment se
font les compensations ? Europe n’est pas un état nation avec des mécanismes redistributifs.
Même pendant la crise sanitaire, on a vu les conflits qui ont opposé les pays frigo et les pays pour la
mutualisation de la dette. Mise en place des mécanismes redistributifs en Europe est trèèèès complexes
et c’est la question centrale de l’Europe. Les modèles de concurrences internationales, caractérisé
par la concurrence monopolistique nous dit qu’il risque d’y avoir concentration des activités au
cœur de l’Europe, avec une structure géographique très particulière qui émerge entre un centre
qui attire entreprises et travailleurs et une périphérie. C’est déjà le cas à l’échelle de la nation entre
Paris et la périphérie. Concentration des activités donc qui entraîne une forme de désindustrialisation
ailleurs. C’est notamment les couts de transports qui pousse cela afin d’entraîner plus
d’économies d’échelles. Cela est difficile et risqué au niveau politique puisqu’il y aura des perdants

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ECONOMIE EUROPEENNE

qui vont contester les gains européens dans leur globalité. Donc comment installer des mécanismes
redistributifs ? Problème central en ce moment.

1.3 La dynamique de l’intégration commerciale régionale.

Point de départ ici est l’intégration régionale commerciale (=l’union douanière). On garde en tête que
l’on peut toujours faire mieux avec la réduction de la protection dans un contexte multilatéral ou
unilatéralement.

Alors pourquoi des accords régionaux ?

Si la théorie nous dis qu’il y a toujours mieux, et pourquoi ils se développent autant ? En terme
de libre échange mondial, les accords régionaux sont-ils un obstacle ou un chemin vers celui-ci ?

Dans la littérature : trois types d’explication :

- La difficulté de parvenir à des accords multilatéraux : l’OMC = négociations qui durent


très longtemps, s’éternisent. Beaucoup plus facile donc de mettre autour d’une table
quelques pays proches et de parvenir à des accord.
- Le pouvoir de négociation : possible dans les accords régionaux, qui est impossible à
obtenir seul dans son coin à l’OMC. Pouvoir de négociation d’un pays isolé comme la France
face aux Etats-Unis est dérisoire : l’Europe donne à la France un pouvoir de négociation. Il est
sans commune mesure mais il est incontestable.
- Accès au marché : idée est que dans un monde ou les accords commerciaux régionaux
ont tendance à se développer, on peut redouter la création de blocs commerciaux. Ces
derniers risquent d’être en rivalité les uns entre les autres et créer des obstacles dans les
échanges entre pays de blocs différents. Tous les pays vont donc vouloir entrer dans un bloc
pour se garantir un accès au marché.

La multiplication des accords régionaux est-elle bénéfique pour le bien-être mondial ?

C’est-à-dire va – t -elle dans le sens du libre-échange ? Vieux sujet qui oppose deux écoles.

- Première école : le régionalisme est une étape vers le multilatéralisme, donc s’inscrit
dans la continuité d’un processus de mondialisation, sans l’entraver. Jagdish Bhagwati4
défend cette idée : régionalisme et multilatéralisme sont des compléments : on commence par
le régionalisme car c’est plus simple (pays proches…) mais c’est sur a route du multilatéralisme.
Cela permet d’aller plus vite que l’OMC.
- Deuxième école : Krugman : la préférence communautaire qui se dégage du
régionalisme est une nouvelle forme de protectionnisme inter blocs. Le régionalisme est
un substitut au multilatéralisme. Les blocs vont être de plus en plus rivaux entre eux et se lancer
dans des guerres commerciales (exemple : Chine et Etats unis), qui auraient été impossible
sans accords régionaux.

19ème siècle : période la plus heureuse pour le commerce international est celle de l’après seconde
guerre mondiale avec les accord du GATH : multilatéralisme. Cela a permis un développement
considérable du commerce international. Si on compare aux années 30 avec la montée de la rivalité
entre les puissances économiques : le repli des blocs commerciaux entraîne une rivalité et une

4
Economiste indo-américain qui s’est intéressé aux questions de développement et a contribué de manière
majeure aux nouvelles théories du commerce international, notamment à propos du libre-échange.
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guerre commerciale qui entrainera une véritable guerre. Donc si on s’appuie sur cette comparaison :
régionalisme a conduit à une catastrophe. Mais seconde moitié du 19ème siècle, France, Royaume
uni et Allemagne, les grandes puissances, vont essayer de réduire multilatéralement leurs tarifs
douaniers. Ces tentatives échouent et n’arrivent pas à se mettre d’accord. Qu’est ce qui va
permettre de développer les échanges ? En 1860, la signature des accords commerciaux franco
britanniques. Libéralisation commerciale bilatérale : forme de régionalisme. Cet accord a eu un effet
dominé : les britanniques ont appliqué la clause de la nation la plus favorisée, cad qu’ils ont appliqué
ce tarif à tous les autres pays. Donc multiplication des accords bilatéraux et donc régionalisme.
Donc régionalisme a poussé le libre échange mondial. Donc les deux comparaisons ne mènent pas
aux mêmes conclusions. Donc pour répondre à la question posée dans la partie : aujourd’hui on a
pas encore de réponse. L’analyse est très ambiguë.

Comment se constituent les zones d’intégration régionale ?

En Europe : on est passés de 6 à 27 pays par des vagues d’élargissement successives. D’un point
de vue juridique : il faut respecter les critères de Copenhagues :

- Critère politique : respect de l’état de droit, démocratie …


- Critère économique : économie de marché, démontrer sa capacité à faire face à la pression
concurrentielle de l’Europe
- Critère de l’acquis communautaire : les pays qui veulent entrer dans l’union doivent souscrire
aux objectifs de l’union et doivent assurer l’ensemble des obligations de l’union : dont le
passage à la monnaie unique (exemption pour les britanniques).

Sur le site de l’UE aujourd’hui : cinq candidats officiels dont la candidature est négocié : Albanie,
Macédoine du nord, Monténégro, Serbie, Turquie ( négociations très longues et dans l’impasse).

Et deux candidats potentiels : Kosovo et Bosnie.

Qu’est ce qui explique ces vagues d’élargissement successives ? Effet domino et deux explications :

Première explication : Dans les années 60 : deux structures économiques : ACE et Association
européenne de libre-échange (seulement une zone de libre-échange, pas une union douanière :
réponse politique des britanniques à la construction européenne.) L’ACE a remporté. Firmes qui sont
non membres de l’union sont désavantagées par rapport aux firmes qui appartiennent à l’union
puisqu’ils ont des droits de douane ect. Donc ces firmes vont avoir une activité de lobbying à
travers leurs responsables politiques pour rentrer dans l’union : exemple avec les britanniques.
Ce sont les industriels et financiers qui ont fait une forte pression sur le gouvernement britannique pour
entrer dans l’union. C’est une histoire de compétitivité relative.

Deuxième explication ; Moyeu Rayon : L’union passe des accords avec un certain nombre de pays :
certains proches et d’autres plus lointains : avec la Turquie, l’Afrique … aussi, qui se situent à sa
périphérie. Pourquoi ces pays ne se contentent pas de ce partenariat économique privilégié avec l’UE,
puisque le principal est d’accéder au marché européen ? quel est leur intérêt à s’insérer dans le noyau
de l’UE ?

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Quand on est une firme, est ce qu’on va se localiser dans le centre ou dans la périphérie ? Dans le
centre. En périphérie : accès au marché de l’union, aucun problème d’accès. Mais les pays de la
périphérie n’ont pas d’accords entre eux, donc firme dans P1 n’aura pas d’accès à P2. Absence
d’accord commerciaux entre les deux. Périphérie est désavantagée en terme d’investissement direct
à l’étranger. Donc elles vont préférer se placer dans le moyeu.

Jonathan Gruber5 explique que les unions douanières sont des biens de clubs : si on est dans la
communauté, il y a indivisibilité : même service est rendu à tout le monde. Mais on a la possibilité
d’exclure de ce service les pays hors du clubs. Services rendus par l’UE : grand marché et ses
avantages, stabilité politique, qualité des institutions… Donc union peut être conçu comme un bien de
club, elle créer des bien collectifs qui peuvent être extrêmement désirables pour les pays hors
d’union.

1.4 L’économie politique de l’intégration commerciale régionale

La demande et l’offre de protection commerciale: analyse théorique :

Est-ce que le degré de protection commerciale de l’union est plus élevé ou plus faible que le degré de
protection qu’il pourrait exister dans les nations ? UE augmente ou diminue le degré de protection ?

Protection commerciale résulte de demande et d’offre de protection.

❖ La demande de protection au niveau de l’union aura tendance à être plus faible que cette
qui pourrait se manifester ans chaque état. Deux mécanismes le mette en évidence

La dilution des préférences : protectionnisme dans un pays résulte de groupes de pression,


notamment les industriels. Est-ce que ces pressions peuvent être européennes ? Oui, activité de
lobbying à Paris, Bruxelles ect, société de service qui vont voir les députés européens pour obtenir telle
ou telle chose. Les industriels appartiennent à 27 états : là est le problème. Ils peuvent avoir des
intérêts divergents. Donc pour obtenir quelque chose, cela va être plus compliqué : pas forcément de
convergence des intérêts. Cela va donc être plus compliqué pour les industriels de créer des
groupes de pression ; temps de négociation, services spécialisés ect sont très couteux. On aura donc
une dilution des préférences qui peut rendre moins actives des activités de groupes de pression au
niveau communautaire

Le passager clandestin : Protection est un bien public. Si on a une mesure protectionniste qui est
instaurée, elle va bénéficier à tous les industriels du secteur, même ceux qui n’ont fourni aucun effort
pour l’obtenir. Certains industriels ne vont donc rien faire : ils savent que si la mesure protectionniste
est obtenue, ils en bénéficieront aussi. Mancur Olson6 appelle cela « le coût de l’action collective ».
Au sein d’une collectivité, on aura des individus qui vont bénéficier du service et en supporter
les couts. D’autres vont seulement profiter du service. Plus la communauté est grande : plus il y a de
passagers clandestins et moins l’action collective est possible. Dans une communauté de vaste taille
comme l’UE donc, cela va être complexe.

Un troisième argument existe et va un peu en contre-sens : si les activités de lobbying étaient


caractérisées par les économies d’échelle, alors plus les communautés sont grandes, plus cela
pourrait accroître ces activités : moins de coûts. Mais pas certain que les économies d’échelles soient
très grandes dans les activités de lobbying. Donc on se fie plutôt aux deux premiers.

5
Professeur américain d’économie au Massachussets Institute of Technology et directeur de programme de
soins de santé au National Bureau of Economic Research.
6
Economiste américain, contributeur de la théorie des choix publics.
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❖ L’offre de protection, quant à elle, pourrait être plus élevée dans l’union que dans les états.
Deux arguments ;

L’effet de taille : idée que quand on adopte un protectionnisme : les voisins ne vont pas rester
insensibles. Les représailles seront plus modérées dans l’union. Partenaires commerciaux n’ont
pas intérêt à entrer dans une guerre commerciale dans laquelle tous seraient perdants. On a donc une
augmentation de l’offre de protection. Au début de l’Europe, les Etats unis craignaient une forteresse
commerciale insensible aux produits extérieurs

L’échange de soutiens : « loc rolling », argument qui a une portée un peu plus générale et peut
s’appliquer à de nombreuses situations. Les mesures de protections commerciales sont selon la théorie
économiques, des mesures couteuses pour la société, c’est-à-dire que les couts du protectionnisme
l’emportent sur les bénéfices. Question que se pose les économistes : si ces mesures sont plus
couteuses que ce qu’elles apportent, pourquoi elles sont adoptées ? Elles violent le principe de Kaldor
Hicks ; la mesure sera adoptée si les gagnants peuvent essuyer les pertes des perdants tout en gardant
quelque chose pour eux : A = - 100 et B = + 80

Réponse : les couts de la mesure protectionniste vont être répartis sur un grand nombre d’agents
alors que les gains vont être concentrés sur un nombre restreint d’agents. Si on a des couts répartis
sur un grand nombre d’agents ; les pertes sont faibles pour chaque agents. Les perdants vont donc
laisser faire : ils ne vont pas se battre et constituer les groupes de pression nécessaires. Si le
consommateur perd un centime sur le prix de l’acier, il ne va pas constituer un groupe de lobbying, alors
que les gains vont être énormes pour l’industriel. Donc dans le cadre européen : si on a une mesure
protectionnisme dont le cout est réparti sur l’ensemble de l’Europe, et le gains sur un seul pays, le pays
gagnants va constituer des groupes bien plus actifs que le reste des pays d’Europe car il aura beaucoup
plus a gagner que ce que les autres ont à perdre ;

Exemple : collectivité constituée de 10 pays et 10 individus. L’adoption de la mesure protectionniste


engendre un gain de +8. En parallèle, elle coûte 9. Donc déjà, violation du critère de Kaldor-Hicks.
Imaginons que la mesure protectionniste rapporte +8 au pays 1. Les 9 autres états perdent - 1. Dans
les structures de grandes tailles, on adopte les règles de décision à la majorité. Règle de décision à
majorité simple : si 6 états se déclarent en faveur de la mesure protectionniste. Est-ce possible dans
cette situation ? Oui, le pays 1 doit convaincre 5 états pour les mettre de son côté. C’est possible car il
peut compenser leurs pertes : il donne 1 à 5 états donc il lui reste encore +3. Cela s’appelle de l’achat
de voix : interdit de premier abord mais en fait, c’est plutôt un échange de soutiens. La fois d’après, le
pays 1 soutiendra le pays 2 ou 3 ou autre dans un projet important pour lui et moins pour le pays 1. Si
on veut stopper le loc rolling, il faut augmenter le seuil de la majorité qualifiée, mais il faut arriver à un
seuil très élevé pour qu’il ne soit plus possible : c’est-à-dire ici 8 voix sur 10. Attention, loc rolling n’existe
pas que dans l’UE.

Ce que l’expérience a montré : les arguments de demande dépassent les arguments d’offre :
l’Europe ne serait pas assez protectionniste. Elle n’est pas cette forteresse redoutée par certains.

Politique commerciale est une compétence dite « exclusive de l’union » : c’est l’union européenne
dans son ensemble qui a le pouvoir de légiférer en matière commerciale et de signer des accords
commerciaux internationaux. Les états nations seuls ne peuvent rien. Deux législateurs : le conseil
européen et le parlement européen. Politique très importante pour l’union, puisqu’on considère que
36 millions d’emplois européens dépendent d’exportations. C’est le premier investisseur mondial. Une
des principales destination d’investissement directs à l’étranger est l’union aussi.

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Politique commerciale dans l’union

La politique commerciale dans l’union comporte trois éléments principaux :

❖ Accords commerciaux avec le reste du monde, classés en trois catégories :

Accords de partenariats économiques avec les pays en développement : Afrique, caraïbes,


pacifique : résulte de l’accord de Cotonou signé en 2000. C’est un instrument fondamental. Système
de préférence généralisé : réduction ou suppression des droits de douane sur les produits issus de
pays en développement pour leur faciliter l’accès à l’union. Notamment une initiative TSA (tout sauf les
armes), qui a bénéficier à 48 PMA (pays les moins avancés), de pouvoir exporter vers les pays de l’UE
toutes leurs marchandises sans quotas ni droits de douanes, à l’exception des armes. Ce système de
préférence généralisée est un dispositif asymétrique : bien sûr que les pays de l’UE n’ont pas les mêmes
avantages dans ces PMA : ils ont des droits de douane ect. C’est juste un outil de développement
international.

Accords de libre-échange avec les pays développés : accords bcp plus compliqués à construire,
bcp de polémiques, impacts environnementaux … Accor commercial avec le Canada : CETA, en
septembre 2017, pas encore ratifié. Accord avec le Mercosur (marché commun d’Amérique latine) :
opposition de l’Allemagne et de la France, négociation dans l’impasse. Accords avec la Chine, en pour
parler depuis 2013. Partenariat transatlantique : avec les états unis, négociations plus ou moins au point
mort car il y a des questions relatives à la qualité des biens (protection des consommateurs) et des
questions juridiques

Accords d’association : contenus politiques important. L’union pour la méditerranée est un bel
exemple.

❖ Réglementation commerciale : vise à protéger les producteurs européens contre la


concurrence déloyale, et en particulier contre les importations qu’on qualifie
« injustement de bon marché » : importations dont le bas prix est lié à la violation d’une norme
internationale sur le travail (travail des enfants par exemple), ou à des aides massives, ou à
une violation des règles de respect de l’environnement…= droits anti dumping.

❖ UE est membre de l’OMC : dont le but est d’éviter les conflits. Les litiges sont réglés par
l’OMC donc. Commission européenne qui négocie au nom des états membres dans l’OMC
et Europe qui participe aux cycles de négociations multilatérales : actuellement, cycle de Doha
depuis 2001, plus ou moins bloqué car on arrive pas à avoir d’accords sur certains domaines :
les services et l’agriculture. UE est seulement un négociateur, pas de rôle particulier.

1.5 Le Brexit

Brexit : énormément de travaux ont été fait sur le cout du Brexit ect. Création et détournement de
trafic est le principal argument. Du moment où les britanniques sortent de l’union, et sans accords,
ils renoncent au marché unique. Celle-ci génère un détournement de trafic massif : soumis aux règles
de l’OMC, la perte de commerce est massive. Une partie de cette perte peut être compensée par une
création de trafics qui passerait par la signature d’accords commerciaux en dehors de l’union : états
unis, chine ect … Accords qui ne sont PAS ENCORE signés : période non propice. Mais même si ils
arrivaient à être signés : création de trafic < détournement de trafic car le facteur distance entre en jeu :
commerce avec les Etats unis ne peut pas remplacer commerce avec l’UE. Royaume Uni cherchent
d’autres avantages du Brexit : réglementation européenne excessive par exemple, mais gain incertain
et difficile à mesurer. La seule chose facile à mesurer : les pertes en terme de commerce. De plus,
Brexit va entrainer un contrôle douanier aux frontières, ce qui ralentit leur commerce. En plus, ils sont
beaucoup plus dépendants à nous que nous le sommes à eux. Les pertes sont largement asymétriques.
D’un côté économique : on ne peut pas montrer de côté bénéfique au Brexit.

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Section 2 : Le marché intérieur

2.1 L’analyse économique du principe de libre circulation

Les effets économique de renforcement de l’intégration :

quels sont les avantages éco de ce grand marché intérieur ? On en parle depuis 90 : rapport des couts
de la « non – Europe » : si l’Europe n’existait pas. Les avantages économiques :

- Exploitation des économies d’échelle


- Réduction des coûts de transaction
- La diversification des produits
- L’intensification de la concurrence
- Lissage des chocs « idiosyncratique » ou « propres » : choc qui affecte une région sans
affecter les autres régions. Exemple : une région avec un choc d’offre, diminution brutale de la
production. Si les marchés ne sont pas reliés les uns aux autres, on va avoir une flambée des
prix. Sur les marchés intégrés, loi du prinich :
prix sur un marché i = prix sur un marché j au cout de transaction près sur le marché. Loi du
prix unique qui se manifeste ;
pi = pj +kij.
| pi – pj | ≤ kij
Pi = pj + kij

= Condition d’arbitrage spatial : les commerçants vont acheter dans la région ou le prix est
le moins cher pour vendre à l’endroit où le prix est le plus cher. Ce comportement d’arbitrage a
pour conséquence que les prix entre les deux régions ne peuvent pas différer de plus que les
couts de transaction.
Pi = prix dans le marché importateur
Pj = prix dans le marché exportateur.
Commerçant va acheter dans j et vendre dans i : cette différence ne peut pas d’écarter de plus
des couts de transactions. Si les couts de transaction sont négligeables, alors on a une quasi
égalisation des prix. Un des avantages de l’intégration commerciale : aboutit à la loi des prix
uniques qui permet un lissage des chocs propres qui empêche la flambée des prix par les flux
commerciaux. Argument très important pour la création d’un marché intérieur.

Ce marché commun a été rendu possible par l’élimination des barrières physique aux échanges
(abolition des contrôles aux frontières), mais également par tout ce qui est lié à l’harmonisation des
normes de production et de distribution. Marché unique européen aujourd’hui déterminé par un
certain nombre de textes : 1150 directives qui gèrent le marché commun et 2953 règlements. Est-ce
une réussite ? La dispersion des prix a eu tendance à diminuer en Europe. Si on regarde la
dispersion des prix finaux a la consommation : elle était à 20%, en 2000 : 13%, donc diminue.
Investissement direct en Europe ont augmenté aussi. Donc arguments favorables. Mais certaines
études tendent à montrer que la dispersion des prix serait en train de remonter. Deuxième
problème : si le marché unique des biens est aujourd’hui achevé ou quasiment achevé, il n’en est pas
de même pour le marché des services. Les nouveaux progrès peuvent être réalisés que sur les
services donc. Mais on rencontre quelques difficultés :

- Dysfonctionnement du marché intérieur


- Défaillance du marché intérieur.

En terme de PIB, le commerce de biens manufacturés entre les états européens est de moitié
moins que les biens manufacturés entre pays américains.

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ECONOMIE EUROPEENNE

Les acheteurs européens (consommateurs, industriels…), se fournissent quatre fois plus auprès de
vendeurs nationaux que de vendeurs étrangers à distance équivalente. Il existe donc une préférence
nationale. Les écarts de prix pour des produits similaires, restent plus importants en Europe qu’aux états
unis. Au lendemain de la crise financière de 2008, on a même observé une tendance à l’accroissement
de cet écart de prix.

La faiblesse des échanges intra européens s’expliquerait par le manque de déploiement


européen de PME, qui n’opèrent pas assez souvent dans un commerce transnational.

La productivité du travail serait plus faible en Europe qu’aux états -unis. Est-ce une cause ou une
conséquence ? Ce serait plutôt une conséquence du manque d’intégration sur le marché.
Productivité de l’UE est à 70% de celle des états unis. Les européens en sont conscients ; stratégie
de Lisbonne visait à rattraper le retard en terme de productivité du travail, et cela passait par
l’achèvement du marché unique. Cette stratégie de Lisbonne a été remplacée par l’agenda 2020. La
relance du marché unique est un élément décisif si l’on veut rattraper le retard en terme de productivité.

Les dysfonctionnements du marché intérieur : la question de la transposition nationale imparfaite des


règles du marché intérieur

Nous avons une production législatives de normes au niveau européen, qui prend la forme
législatives de deux types de textes : les règlements et les directives.

- Le règlement substitut le droit européen au droit national : il a un pouvoir normatif complet.


Une fois qu’un règlement est édicté par le conseil, il se substitut automatiquement au droit
national
- Les directives : elles n’ont pas d’effet direct sur la législation nationale. Elles doivent être
transposées dans les droits nationaux. Les autorités nationales ont le choix de la forme et des
instruments à mettre en œuvre pour que cette directive devienne effective.

30% de l’acquis communautaire est sous forme de directives : donc nécessité des transcriptions
du droit communautaire au droit national. Cela crée des retards. 27% des directives n’avaient pas
encore été transposées dans les états membres 10 ans après le traité de Maastricht. Cela est
souvent du à de la mauvaise volonté de la part des états. Non seulement il y a des retards, mais en
plus, une fois les directives transposées, on constate souvent que ce sont de mauvaises transpositions.

 Ces dysfonctionnements peuvent contribuer à expliquer que l’intégration au marché


unique intérieur n’est pas aussi achevé que le souhaiteraient les européens.

Les déficiences du marché intérieur : biens, services, facteurs de production :

❖ Marché des biens

Le marché unique des biens : c’est celui qui est sans doute le plus achevé. Mais il existe des
problèmes persistants, notamment du à

- Des barrières juridiques


- Des barrières techniques
- Des barrières fiscales
- Des barrières linguistiques

Barrières techniques : produits du consommateur sont protégés par des normes techniques. Mais
parfois, elles sont détournées à des fins protectionnistes.

➢ Principe fondateur aux barrières techniques en Europe est celui de la reconnaissance


mutuelle : cela signifie qu’un produit qui est légalement commercialisé dans un état membre
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doit pouvoir être commercialisé dans n’importe quel autre état membre, même lorsque ce
produit ne satisfait pas totalement aux règles techniques de l’état membre de destination.

Mais ce principe ne réglemente pas l’ensemble des produits mis sur le marché. Il existe une
catégorie de produits qui touchent à des « exigences impératives d’intérêt général ». Ce sont les biens
qui concernent :

- Sécurité publique
- Santé
- Préservation de l’environnement
- Protection des consommateurs nationaux.

Ce sont les « SHEC ». Selfty, Healts, Environnement and Consumer.

Pour ces produits aux domaines sensibles : deux situations sont possibles

- Les normes sont équivalentes ou quasi équivalentes entre les états membres : c’est la
reconnaissance mutuelle s’applique
- Les normes sont non-équivalentes : c’est le principe de l’harmonisation qui va s’appliquer.
Mais si cette harmonisation n’est pas possible : ce sont les standards nationaux qui vont
s’appliquer.

Barrières fiscales :

Barrières fiscales proviennent de la TVA : prérogative souveraine des états. Elle représente une
source substantielle de revenue pour les états et elle a tendance à augmenter. Les taux de TVA
nationaux en Europe ne sont pas harmonisés. Elle instaure donc une distorsion de concurrence
sur le marché des biens. L’absence d’un taux de TVA unique sur le marché européen maintien un biais
sur les prix proposés pour des produits similaires : c’est la concurrence fiscale.

Sur le plan de l’efficacité des marché : question est de savoir si les consommateurs sélectionnent le
produit le plus compétitif ou le produit le moins taxé.

Si les marchandises étaient parfaitement identiques, on serait dans une situation de pure concurrence
fiscale : les entreprises opérant sur les marchés avec la TVA la plus basse seraient celles qui
généreraient une marge bénéficiaire la plus large possible.

Mais si les produits ne sont pas exactement identiques : est-ce l’entreprise la plus performante qui est
sélectionnée ? Dans une situation ou les produits ne sont pas identiques, la différence de TVA opère
des distorsions. Les européens ont chercher à instaures un minimum de coordination dans les systèmes
européens de TVA : taux standard de 15%, taux minimal pour produits de première nécessité : 5% …
Ils ont fait un effort d’harmonisation. Mais cet effort se trouve réduits par le nombre considérable de
dérogations qui ont été inclues dans la législation européenne.

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Barrières juridiques :

Fragmentation du cadre juridique qui entoure les opérations commerciales transfrontalières. Le droit
des contrats est loin d’être harmonisé en Europe. Si on a un litige entre acheteur et vendeur qui
n’appartiennent pas au même pays, quel sera le tribunal compétent ? Parfois, forte incertitude juridique
qui plane sur ces contrats. 37% des litiges de recouvrement en Europe sont des litiges transfrontaliers.
Tout cela fait peser une incertitude et des surcouts très importants. Les européens tentent de répondre
à ce problème en harmonisant le droit des consommateurs, mais cela est loin d’être achevé. Création
aussi de plateformes européennes de médiation.

❖ Marché des services :

L’O et la D des marchandises dépendent d’un certain nombre de services : notamment le transport. Si
ces marchés de services sont inefficacement intégrés, non seulement cela pose un problème pour le
marché des services, mais cette intégration imparfaite du marché des services va pénaliser le marché
des biens.

Un service est un bien immatériel et intangibles. Trois qualités

- Degré d’échangeabilité : service est échangeable si il est exposé à la concurrence


internationale
- La réglementation : il existe des services réglementés, c’est-à-dire que pèse sur eux une
intervention régulatrice de l’état qui se justifie par une considération de service publique : il
réglemente l’accès au marché, le prix ..
- Distinction entre les services en réseau et les services horizontaux.

Services qui s’appuient sur des industries de réseaux : sans réseau, pas de prestation possible (réseaux
de communications, télécommunications, distribution, diffusion). Ces services de réseaux désignent
communément ce qu’on appelle les services publiques.

Les services qui ne requièrent pas un réseau pour fonctionner sont les services horizontaux.

Le marché unique des services est un objectif très important de la construction européenne, mais on
considère que le marché des services est beaucoup mins bien intégré que le marché des biens. 20%
des activités de service sont le résultat d’échanges intra européens.

Les industries de réseaux :

Les industries de réseaux font parties intégrantes du cout de production des entreprises : par
conséquent, l’intégration des services de réseau est une priorité. Ex : si on intègre le marché de
l’énergie, des transports, des télécommunications : on espère faire baisser le cout des entreprises, et
donc des gains d’efficacité très importants.

Le problème ; ces services de réseaux présentent de nombreuses barrières à l’entrée. Au


lendemain de la 2nde guerre mondiale, ces industries de réseaux ont été nationalisées dans la
plupart des pays européens. La justification économique est qu’ils étaient des monopoles
naturels : les couts fixes des infrastructures étant très élevés. L’investisseur doit donc avoir accès à
l’ensemble de la demande de marché pour pouvoir répartir les couts fixes. Cela nécessite donc
d’imposer une politique de tarification qui permettrait à tout le monde d’accéder à ces services.
Nationalisations avaient aussi d’autres motifs : considération de sécurité nationale par exemple. C’est
le modèle traditionnel : les services de réseaux sont contrôlés par l’état.

Avec le marché unique européen, les choses vont changer : le modèle est remis en cause.

- Raison 1 : Qui dit marché unique dit demande potentielle plus importante. Il est donc possible
de mettre en concurrence plusieurs opérateurs tout en baissant les couts fixes.
- Raison 2 : dans les années 80, progrès technologiques substantielles qui vont faire baisser
les couts fixes : exemple avec le passage de la téléphonie fixe à la téléphonie portable.

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- Raison 3 : la commission européenne mettait en avant des plaintes enregistrées contre ces
opérateurs historiques, ont considéré qu’ils appliquaient des sur tarification, qu’ils cherchaient
à maximiser la rente de l’exploitation du réseau, qu’ils ne faisaient pas assez d’effort de
modernisation .
 En Europe est apparue l’idée qu’il fallait « secouer le géant endormi ».

Les directions qui ont été prises sont les suivantes :

- Effort en matière de libéralisation et d’ouverture à la concurrence des services du réseau


- Effort d’interopérabilité du réseau
- Effort de développement des infrastructures transfrontalières.

➢ Effort en matière de libéralisation et d’ouverture à la concurrence :

Avant, intégration verticale. C’est-à-dire que le fournisseur du service était le propriétaire et le


gestionnaire du réseau : exemple avec la SNCF. Ce que la commission européenne va faire :
promouvoir des opérations de dégroupement.

 Etape 1 : dégrouper.

Dégrouper = séparer la production, la gestion du réseau, et la fourniture du service. Le


dégroupage vise à permettre l’accès du réseau à d’éventuels concurrents. Si le réseau reste contrôlé
par l’opérateur historique, aucune raison qu’il face de cadeau à ses concurrents. Donc Europe veut
mettre fin au droit d’accès exclusif du réseau historique et pour cela : remet la gestion du réseau à une
autorité indépendante.

Cette séparation peut être :

- Comptable : opérateur historique n’est pas dépossédé du réseau mais la gestion /


comptabilité du réseau lui est retiré, confié à un gérant autonome qui édictera les règles pour
accéder au réseau et l’utiliser.
- Patrimoniale : opérateur est « exproprié » du réseau, qui a été racheté.

 Etape 2 : organiser l’accès au réseau à la concurrence :

Sélection des futurs utilisateurs du réseau. Deux systèmes qui coexistent :

- Système de licence : on octroie des droits d’accès au réseau en fonction de la solidité des
candidats
- Système d’enchère : l’accès au réseau est octroyé au plus offrant

 Etape 3 : création d’un régulateur indépendant

Le régulateur indépendant va

- obliger les prestataires de service qui utilisent le réseau, à assurer une offre universelle à
prix abordable,
- surveiller le comportement du gestionnaire de réseau …

Le précurseur en la matière est le transport aérien dès la fin des années 80. On considère que la
libération est achevée fin 90. L’a suivi la télécommunication avec des mesures prises début 90, et toute
une série de directives qui vont s’échelonner dans cette décennie. Ensuite, le gaz et l’électricité :
démarrage fin 90. Le dernier entré dans ce processus est le rail : transport ferroviaire, début 2000. Cette
libéralisation est censée rentrer en vigueur seulement maintenant d’ici peu sur certains tronçons.

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Interopérabilité des réseaux : Capacité des différents réseaux existants à communiquer entre eux.
On cherche à ce que celui qui utilise le réseau puisse passer de ce réseau à un autre très facilement.
En terme de communication, l’interopérabilité renvoie au cout de l’itinérance transfrontalière, c’est-à-
dire qu’il fallait auparavant bénéficier des services de Roaming : surfacturation. Aujourd’hui, elles ne
sont plus possibles.

Effort de développement des infrastructures transfrontalières : Autoroutes de l’électricité :


connecter les endroits où l’on produit massivement l’électricité aux grands centres consommateurs
d’électricité. Beaucoup d’argent investit dans ces réseaux européens.

Services horizontaux :

Peuvent être de deux natures :

- Services à titre temporaire

Problème du détachement provisoire du prestataire, connu dans la grande presse sous le nom de
« l’affaire du plombier polonais ». Question : quel est le droit applicable pour le détaché provisoire ?
Principe du pays d’origine ? ou droit du pays de destination ? sujet le plus sensible.

2004 : directive qui porte sous les services horizontaux : directive Bolkestein. La proposition établissait
la reconnaissance mutuelle des services sur le principe du pays d’origine. Le droit du travail et le droit
social qui s’appliquait était celui du pays d’origine du travailler détaché. Mais nombreuses contestations,
notamment de la part des syndicats, au nom du dumping social ; cela inscrit que des travailleurs
réalisant des mêmes travailleurs au même endroit pouvaient être soumis à des règles très différentes.
Une bonne partie de ces travailleurs détachés travaillent dans la construction : on estime que 40 à 50%
de ces travailleurs détachés proviennent de l’Europe de l’est qui ont des droits inférieurs qu’à l’ouest.
Donc cette directive crispe les discutions.

Reconnaissance des diplômes : processus dit de Bologne : mise en place d’un espace européen de
l’enseignement supérieur. Harmonisation des diplômes nationaux qui facilite la comparaison des études
passe par les ECTS et l’ENT.

- Détachement permanant ; question est simplement de clarifier les conditions entourant les
conditions d’un prestataire de service.

Dernier point avant de conclure ; la libre circulation ne concerne pas que les services, biens et
travailleurs : elle concerne aussi les individus.

Libre circulation des personnes est régie par les accords de Schengen de 1995. Dispositif principal
est la fameuse directive de Dublin de 2013 qui s’applique aux pays de l’union européenne mais pas
que. Principe : en matière de droit d’asile des migrants ; délégation de la responsabilité au premier pays
qui l’a accueilli. Si cette personne rentre en Europe par la Grèce par exemple : c’est un problème
grecque. Cette directive est donc fortement critiquée et critiquable, fait peser le poids de toute la
migration européenne sur la Grèce, l’Italie et Malte. Les discutions sont lancées pour remplacer directive
de Dublin par autre chose. Mais les autres pays européens vont devoir accepter de prendre le problème.

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2.2 La politique de la concurrence en Europe

Les bénéfices et les limites de la concurrence

Les économistes identifient un certain nombre de bénéfices attendus de la concurrence, le plus


immédiat étant l’effet prix qui vient de deux mécanismes

- Réduction d’une inefficacité allocative


- Réduction Inefficacité technique
- Effets de structure : les entreprises les – compétitives disparaissent

Concurrence peut aussi avoir un effet négatif ; si elle fait disparaître les concurrents et donc la
concurrence.

Impact de la concurrence sur l’innovation des entreprises : deux courants qui s’opposent

- Les entreprises qui innovent sont celles qui sont soumises à la pression concurrentielle
- Pour innover, il faut avoir des moyens financiers et ces deniers peuvent être liés aux marges
bénéficiaires que l’on a développé. Une concurrence excessive pourrait donc affaiblir
certaines entreprises. Mais innovations ne sont pas seulement réduits aux marges
bénéficiaires : on peut trouver des financements sur les marchés financiers. Mais ces derniers
sont imparfaits donc les petites entreprises peuvent avoir plus de difficulté à accéder aux
marchés financiers ou au financement bancaire pour les PME.

Commission européenne a adopté la première théorie, même si le sujet reste controversé.

La politique de la concurrence est-elle compatible avec une politique industrielle ?

Politique industrielle = interventions verticale des pouvoirs publics dans le développement


d’entreprises à des fins économiques ou sociologiques. Cette politique industrielle est très différente
de la politique de la concurrence qui est horizontale : mêmes règles du jeu pour tout le monde.
Donc il peut y avoir une dichotomie entre politiques industrielles et politiques de concurrence.

Dans les textes européens, la concurrence n’est pas une fin en soit, ni même exclusive. Elle est
au service du progrès économique et social. Existe-t-il quelque chose de plus efficace ? La politique
industrielle pourrait-elle remplacer la politique concurrentielle ?

Européens considèrent que si on veut des entreprises compétitives à l’échelle internationales,


il ne faut pas leur accorder des avantages, le but étant de les solidifier un maximum et les armées
en terme d’organisation, politiques de prix ect (on les soumet à une concurrence maximale) et cela sera
payant sur le marché international.

Concurrence pour l’Europe n’est donc pas un but en soi, mais un outil afin d’atteindre des objectifs
économiques.

La commission européenne procède à des analyses couts bénéfices : principe très important :

- Couts : effets anticoncurrentiels de la mesure : fusions … La commission se demande si il y a


une atteinte à la concurrence et si celle-ci va porter atteinte aux consommateurs (augmentation
des prix).
- Bénéfices éventuelles de l’opération : gains en terme d’efficacité économique ; est ce que l’aide
d’état va accroitre l’efficacité économique. Commission se demande également si cette
efficacité bénéficiera au consommateur, c’est-à-dire si une partie équitable de gain retombera
vers les consommateurs.
 C’est la Règle de raison : principe très important.

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Détracteurs reproche à la commission que :

- Cette règle de raison n’est pas toujours utilisée, en tous cas pas suffisamment
- Parfois, commission se contente d’une Règle Per Se : il existe une liste de pratiques
interdites, ce qui porte atteinte à la concurrence est dommageable, donc va être interdit, même
si en fin de compte, l’action génère un gain > au coût.

Il faut savoir que la mesure des gains est difficile ; il existe des gains statiques et des gains
dynamiques. Les gains dynamiques s’étendent sur des périodes longues, ce sont des gains
disparates … donc sont très complexes à évaluer : exemple avec l’innovation.

Conclusion : Certaines contradictions entre politique industrielle et politique de concurrence. Un


peu moins depuis les années 2000 avec l’analyse de la commission européenne. Mais pour certains,
c’est à débattre.

La définition d’un marché concurrentiel ; pouvoir de marché, position dominante, marché pertinent.

Deux façons de le décrire de manière théorique

- Approche traditionnelle : qui consiste à observer le nombre d’offreurs présent sur un


marché : analyse néoclassique par excellence. Met l’accent sur l’atomicité.

- Théorie des marchés contestables : années 80, marché contestable est un marché
concurrentiel, sur lequel on regarde le nombre d’offreurs potentiels. Il ne doit pas y avoir
de barrières à l’entrée et à la sortie sur ce marché. Même si il y a peu d’entreprises présentes
sur le marché, elles peuvent être en marché concurrentiel car elles seront sous la menace
de l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises. Dans cette théorie, l’une des barrières
à l’entrée les plus importantes sont en fait les barrières à la sortie : si je rentre sur ce marché,
est ce que je pourrais en sortir rapidement ? Aéronautique ; entrée sur le marché nécessite
d’acheter des avions et de les entretenir. La sortie du marché nécessite de vendre ses avions
qui vont admettre une décote : barrière à la sortie. Comment permettre d’éviter les barrières à
la sortie ? La location. Il existe aussi des barrières financières : crédits… Barrières
réglementaires aussi.

Commission européenne s’appuie en pratique sur une très large mesure, sur la théorie des
marchés contestables. Elle s’appuie sur la concurrence praticable, c’est-à-dire l’idée que si elle
veut juger l’idée de concurrence sur le marché, elle ne se base pas sur la structure atomistique, c’est-
à-dire le nombre de concurrents sur le marché. Elle considère d’autres facteurs : barrières à l’entrée
et à la sortie.

Pouvoir de marché et positions dominantes :

▪ On dit qu’une entreprise détient un pouvoir de marché lorsque cette entreprise a la


capacité d’élever son prix de vente et de l’écarter de ses coûts de production.
L’entreprise est donc donneuse de prix : elle peut les influencer.
▪ La position dominante est une notion différente, car plus large que le pouvoir de marché. On dit
qu’une entreprise détient une position dominante lorsque sa puissance économique lui
permet de faire obstacle à l’existence d’une concurrence effective.

Pour la commission ; c’est cet abus de position dominante qui va être condamnable. Elle va être
jugée par la taille de l’entreprise (part de marché). Elle va aussi être jugée selon les conditions
d’entrées dans le secteur pour les concurrents potentiels.

 Commission utilise le concept de marché pertinent : marché pertinent ne s’intéresse pas à


un seul fuit par exemple : banane. Pour étudier le marché, on sait que si le prix de la banane
augmente, les agents remplacent la banane par un autre fuit. Donc le marché pertinent
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comprend tous les produits considérés comme relativement substituables par le


consommateur en raison de leurs caractéristiques, prix et usage. C’est vrai pour les
produits, mais aussi pour les zones géographiques : commission se demande si les
consommateurs peuvent trouver un substitut au produit dans une zone géographique
accessible.

Le champs juridique et le droit européen à la concurrence :

Droit européen de la concurrence s’applique aux accords anti concurrentiels qui sont
susceptible d’affecter le commerce entre états membres. Si dans une ville française, on a une
entente illicite entre boulangers : pas du ressort des autorités européennes. Droit européen de la
concurrence ne remplace pas le droit national de la concurrence.

Droit européen de la concurrence ne concerne cependant pas que des entreprises


européennes : il est extraterritorial. Les pratiques / concentrations d’entreprises non européennes
peuvent avoir des effets sur le marché européen : exemple avec des entreprises japonaises.

La commission européenne prend des décisions / interdictions / peut imposer des amendes, des
retours en arrières, mais nous sommes dans un état de droit. Les décisions de la commission
peuvent être contestées devant la cour de justice de l’union européenne.

Différentes catégories de réglementations en matière concurrentielles :

▪ Réglementation européenne qui vise à contrôler les pratiques anticoncurrentielles des


entreprises : (se trouve sur des traités)
▪ Réglementation qui vise sur les structures (sur règlement)
▪ Réglementation européenne sur les états
▪ (sur traité)

Réglementation européenne qui vise à contrôler les pratiques anticoncurrentielles des entreprises :

Réglementation sur les ententes :

Réglementation européenne sur les ententes, Réglementation européenne sur les abus de positions
dominantes. Ce sont deux règlementations qui visent à contrôler les pratiques anticoncurrentielles.

« Sont incompatibles avec le marché commun et interdit tout accord entre entreprises, toute décision
d’association d’entreprise et toute pratique concertée qui sont susceptible d’affecter le commerce
entre états membres et qui ont pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le
jeu de la concurrence au sein du marché commun »

Peu importe la forme juridique des ententes : accords, contrats, accords informels … Quelle qu’en soit
la forme juridiques, l’entente est concernée.

- Accords horizontaux ; entre entreprises : accords sur les quantités, prix,…


- Accords verticaux : entre les entreprises et des fournisseurs, revendeurs, clients… contrats
d’exclusivités, imposer des prix de revente minimaux aux distributeurs…

Mais il existe des exemptions :

- Exemptions en blocs : accords entre entreprises qui permettent d’améliorer le projet technique
(R&D), peuvent être considérés comme licite, à condition que les consommateurs en
bénéficient.
- Exemptions individuelles (cas par cas) : une entreprise voulant obtenir une exemption doit
montrer que les bénéfices retirés de l’accords sont supérieurs aux coûts, que les bénéfices vont
bénéficier aux consommateurs, il ne faut pas que l’entièreté de la concurrence ne soit éliminées,

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et l’entreprise doit démontrer que la restriction à la concurrence était parfaitement indispensable


et qu’il n’existe pas d’autre moyen de réaliser le gain d’efficacité (complexe à démontrer).

Réglementation sur les abus de position dominante :

« Est incompatible avec le marché commun et interdit dans la mesure ou le commerce entre états
membres est susceptible d’en être affecté, le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter de
façon abusive d’une position dominante sur le marché commun ou dans une partie substantielle de
celui-ci. »

La position dominante se calcul en mélangeant les parts de marché et les barrières à l’entrée. Ce qui
est illicite ici n’est pas la position dominante mais l’abus de position dominante, c’est-à-dire les
pratiques abusives : pratiques tarifaires déloyales, prix prédateurs (vendre à perte pour faire disparaître
la concurrence), discrimination (prix différents selon la nationalité des consommateurs par exemple),
rabais de fidélité (dans certains cas, sont considérés comme des pratiques abusives), les pratiques
commerciales déloyales (imposer des clauses à notre client ou fournisseur, quelque chose qui n’a rien
à voir avec le contrat initial).

▪ Réglementation qui vise sur les structures :

Réglementation européenne sur les opérations de concentration :

Etats nation très retissant pendant longtemps à confier cela à la commission européenne, chacun voulait
produire ses champions nationaux. Donc Europe pouvait d’intéresser aux pratiques, mais pas aux
structures. Donc cette réglementation se trouve dans un règlement et non dans un traité.

« Les opérations de concentration de dimension communautaires qui créent ou renforcent une


position ayant comme conséquence qu’une concurrence effective dans le marché commun, ou une
partie substantielle de celui-ci, est entravé de manière significative, doivent être déclarés incompatible
avec le marché commun. »

 Ne sont visés que les opérations qui dépassent un certain seuil (qui concernent l’union).
 Pouvoirs de la commission en terme de concentration sont importants car une opé de
concentration communautaire ne peut avoir lieu qu’après la notification à la commission, qui
doit donner un accord sous condition, s’y opposer ou l’accepter.
 Concurrence effective est jugée sur une base de multi critères : on regarde la part de
marché de la nouvelle entité (doit être < 25%), le niveau des barrières à l’entrée sur le marché,
on va regarder aussi si l’opération de concentration va affecter ces barrières à l’entrée … On
regarde aussi le pouvoir de marché des acheteurs : infinité d’acheteurs ou que quelques
entreprises … On se demande si la nouvelle structure est viable : peut-elle réaliser des
économies d’échelles : qui dépend du volume de la demande (donc on regarde ca aussi) …

▪ Réglementation européenne sur les états

Réglementation européenne sur les aides publiques

« Dans la mesure où elles affectent le commerce entre états membres, les aides accordées par les
états ou au moyen de ressources d’état, sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui
menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions, sont
déclarées illégales. »

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- Subventions, réductions fiscales, garanties de prêts, avantages économiques (vente à


condition avantageuse d’un terrain ou d’une entreprise…) … Tout cela peut être dans le viseur
de la commission.
- On trouve aussi la planification fiscale agressive : « Ruling fiscaux » . Enterprise
multinationale et on veut savoir où installer notre siège social : on va voir l’administration fiscale
du pays et on leur demande à l’avance comment on va être traité par les autorités fiscales.
Problème : négociations qui mènent à une conclusion sélective /un avantage, qui porte atteinte
à la concurrence. Génère une distorsion sur le marché unique : illégal.
- Aides investissement à l’emploi, aide à la protection de l’environnement, aides à la recherche,
aides à la formation, aides ciblées vers des régions en difficultés…. Sont exemptés
catégoriquement.
- Exemptions individuelles : aides exceptionnelles accordées en cas de catastrophe naturelle.
Aides à la culture et à la préservation du patrimoine.

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Chapitre 2 : L’intégration monétaire

Section 1 : L’union monétaire

1.1 L’optimalité de la zone euro

Avantages et les coûts de la monnaie unique

Avantages (économiques) :

- Génère un gain directe liée à l’élimination des coûts de transaction


- Gains indirects liés à l’élimination des couts de transaction : monnaie unique réduit la
possibilité de discrimination des prix sur les marchés nationaux. Ensuite, elle fait
disparaître les taux de changes, qui étaient déterminés par leur degrés d’instabilité. Cette
incertitude génère des inefficacités économiques et parmi elle, on retrouve le sous-
investissement. Donc monnaie unique va réduire une partie de cette incertitude, qui est
favorable pour une partie de l’économie, notamment pour les investissements.
Augmente la crédibilité ; banque centrale européenne beaucoup plus assise que les banques
centrales nationales. Crédibilité utile car elle rassure les marchés financiers.

Ces gains sont mesurables : création de monnaie unique boost le commerce. Donc il est possible de
quantifier les gains. Cependant, elle a aussi des couts :

Inconvénients (économiques) :

➢ En cas de chocs idiosyncratiques (chocs propres) :

France va connaitre un déficit de sa balance courante. Chômage involontaire va augmenter.

Il existe deux mécanismes qui pourraient permettre aux pays de retrouver leur équilibre :

- Flexibilité des salaires :en France, comme il y a plus de chômeurs, il est possible que les
revendications salariales soient revues à la baisse et que le coût du travail baisse pour les
entreprises. Compétitivité française augmente. En Allemagne, contraire : les entreprises vont
avoir du mal à recruter donc cout du travail va augmenter. Compétitivité allemande diminue.

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- Mobilité du travail : salaires ne bougent pas mais travailleurs du travail français vont immigrer
et aller travailler en Allemagne. Très peu probable, même si la mobilité du travail a un peu
progressé en Europe.

Si ces deux mécanismes ne fonctionnent pas ? Alors réajustement de taux de change avant monnaie
unique. Cette possibilité n’existe plus : les parités sont fixes et irrévocables puisque les monnaies
nationales ont disparu.

Triangle d’incompatibilité, on ne peut pas avoir la mobilité totale des capitaux, le taux de change fixe et
des politiques monétaires indépendantes.

On sera donc obligé de partager la politique monétaire.

Cette mise en relation des coûts et des bénéfices est en fait la Théorie de Mundell : théorie de la
zone monétaire optimale.

- Si nous sommes en situation de chocs communs (ex : choc pétrolier), mais que ce choc n’est
pas absorbé de la même façon par les pays, alors on aura un problème aussi.
- Taux de croissance des pays sont différents les uns des autres : notamment du nord au
sud. Cette différence dans les taux de croissance renvoie à l’effet Balassas-Samuelson. Idée
que plus les taux de croissance sont élevés, plus les taux d’inflation seront également
élevés. Donc plus les niveaux de développement sont pas, plus les niveaux de prix sont
faibles. Quand un pays bénéficie de fortes croissance, cela veut dire qu’il va y avoir des gains
de productivité importants. Ces gains concernent essentiellement le secteur des biens non
échangeables, secteur sur lequel les prix résultent de la confrontation entre offre et demande
sur le territoire interne. (Secteur des biens échangeable : prix fixés sur le marché international).
Ce secteur ne connait pas de gains, mais si tous les prix du travail augmente, alors ce secteur
va devoir augmenter ses prix.
- Lien de cette théorie avec la monnaie unique : monnaie unique = politique monétaire unique.
Mais conduire la politique monétaire si les taux d’inflations sont structurellement
différents entre pays est très difficile. Les taux d’inflation ne sont pas les mêmes selon le
niveau de développement des pays et les politiques rendues compliquées.
- Dernière différence : les degrés d’efficacités fiscaux différents dans l’Europe du Nord et du Sud.
La participation à l’union monétaire entraîne des contraintes entre modes de
financements et déficits budgétaires. Lorsqu’on a un définit budgétaire, on peut le financer
par
- L’endettement
- Le seigneuriage : l’état va recourir à l’endettement auprès de la banque centrale,
qui crée de la monnaie en achetant des bons du trésor pour répondre à cet
endettement. Le fait de créer de la monnaie a un double effet de revenu pour l’état :
o crée de l’inflation, qui est une première source de revenu pour l’état
o cette inflation va éroder la valeur réelle de la dette publique en monnaie locale
(impôt d’inflation), et cette érosion représente un deuxième avantage pour l’état.

Années 60, économiste PHELPS : théorie du seigneurial optimal. Idée est que le gouvernent, face
à des dépenses publiques, doit assurer un financement optimal. Le gouvernement a différentes
sources de revenus pour faire face à ces dépenses : lever des impôts, s’endetter auprès des marchés,
soit avoir recours au financement monétaire. La théorie nous dit que pour max le bien être, le
gouvernement doit égaliser les couts marginaux qui sont attachés à une hausse des moyens de
financement des dépenses publiques. Gouvernement doit avoir recours à plusieurs modes de
financement : il doit les étaler. Donc il ne faut pas trop de seigneuriage, mais il en faut un peu.
Dans le Sud de l’Europe, le problème est que les systèmes fiscaux sont inefficaces : cela mène à
avoir d’avantage recours au seigneuriage. Mais la monnaie est supra national donc tout n’est
pas capté par l’état. Dans l’union monétaire, il n’y a donc quasiment plus de recettes de
seigneuriage, et si il en reste ; elles sont captées par la banque centrale. Donc les pays du Sud
perdent en terme d’efficacité car ils n’ont plus accès à ce financement. C’est un coût de l’union
monétaire.

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La zone euro est-elle une zone monétaire optimale ?

Les avantages l’emportent-ils sur les coûts ? Pour comparer les coûts et les bénéfices de la monnaie
unique : graphique.

La pente de la monnaie est positive :

➢ Plus les pays européens échangent entre eux, plus les fameux coûts de transactions sont
élevés et donc si on les éliminent en ayant recours à la monnaie unique : le bénéfice est d’autant
plus élevée = pente positive de la monnaie unique.
➢ Plus les pays sont ouverts , plus cela veut dire qu’ils sont exposées aux situations du taux de
change. Ces incertitudes du système de prix vont bloquer les marchés. Donc ils ont encore +
intérêt à éliminer les fluctuations de taux de change avec la monnaie unique

Les couts de la monnaie unique décroissent avec les taux d’ouverture de l’économie :

➢ Plus le degré d’ouverture d’une économie est élevée, plus son degré d’intégration avec le reste
de l’union est élevé. La probabilité de chocs idiosyncratiques est donc plus faible.
➢ Plus une économie est ouverte, plus, quand on manipule le taux de change dans le pays, cela
génère une forte fluctuation dans le système de prix. Si on considère que ces variations sont
couteuses, alors plus l’économie est ouverte, mois il est difficile à renoncer à l’instrument taux
de change.

Couts de catalogue (Menu costs) : quand une entreprise change fréquemment de prix, elle doit
renégocier ses contrats avec ses fournisseurs + ses clients, ce qui est couteux pour elle à chaque fois.

 Il existe un taux au-delà duquel les bénéfices l’emportent sur les couts. En deca : les couts
sont > aux bénéfices.
 Plus les pays sont ouverts, plus ils ont intérêts à adopter la monnaie unique
 Les petits pays sont structurellement plus ouverts que les grands pays : Pays bas,
Irlande… ont des taux d’ouverture plus élevés que la France, l’Italie ou l’Allemagne.
 Pays n’ont donc pas tous le même taux d’ouverture
 Dans une union : il y a des bénéficiaires nets de la monnaie unique, et d’autres pays
subissent des coûts. La répartition n’est pas uniforme.

Les couts et les bénéfices vont être liés au fonctionnement du marché du travail. Deux éléments
rendent moins couteux la monnaie unique :

- La flexibilité du salaire
- La mobilité du travail entre états européens.

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ECONOMIE EUROPEENNE

Plus les salaires sont flexibles dans un pays, plus il y aura une mobilité des facteurs et la courbe
de coûts se déplace vers la gauche. Les réformes sur le marché du travail en Europe visent à donner
plus de flexibilité au marché du travail pour augmenter les bénéfices nets de la monnaie unique.

Ce qui peut compenser la divergence entre les économies est la flexibilité du marché du travail.
Il existe une relation croissante entre la divergence et la flexibilité. Cette relation est en fait une
frontière : sud de la frontière = flexibilité l’emporte sur les effets liés à la divergence : on est donc dans
une zone monétaire optimale.

Une union monétaire européenne avec un nombre restreint de pays aurait placé l’Europe au sud dans
la ZMO. Mais avec l’élargissement, il est vraisemblable que la divergence augmente plus rapidement et
qu’on se retrouve dans des situations ou la zone monétaire ne pourrait pas se trouver en ZMO de
Mendel.

En Europe, souhait de créer une union budgétaire. Fédéralisme budgétaire : existence de


transferts budgétaires entre les états, qui pourraient compenser des chocs idiosyncratiques.
Lorsqu’un état connait un choc – qui lui est propre, réaction normal de l’état = recours à
l’endettement (pol budgétaire contrat cyclique). Etat fait de la « stabilisation intertemporelle » : il
s’endette et s’engage à rembourser plus tard augmenté des intérêts (comme un ménage). Mais dans
une union monétaire, il y a une autre façon de gérer ce choc : avoir recours aux transferts
budgétaires des autres pays de l’union. C’est de la « stabilisation intraétatique ». Mais cela
fonctionne qu’en cas de choc temporel : pas sur la durée. Et pour des chocs spécifique : pas en cas
de choc commun.

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ECONOMIE EUROPEENNE

Idée est de dire qu’on peut compenser une flexibilité insuffisante sur le marché du travail, en
augmentant le fédéralisme budgétaire. Frontière en dessous de laquelle on est pas en ZMO.

Fonctionnement harmonieux d’une union monétaire exige de l’union budgétaire, du fédéralisme.


Erreur de l’Europe qui n’a pas assez de solidarité budgétaire et financière : au sens économique, cela
est nécessaire. Dans un monde ou les chocs seraient permanents, on aurait une droite à l’horizontale.
A droite, on aurait une ZMO et à gauche non. Si les chocs sont temporaires : union budgétaire
compense le manque de flexibilité sur le marché du travail et permet d’améliorer l’union monétaire.

Le dépassement de la théorie des zones monétaires optimales

ZMO a été contesté car on considère que les critères d’optimalité ne sont pas exogènes mais
endogène.

- Argument 1 : Intégration commerciale devrait réduire le degré de divergence.


Développement du commerce européen devrait rapprocher les économies européennes les
unes des autres et baisser le degré de de divergence (c’est ce que dit la commission
européenne). Ne fait pas consensus dans la littérature : Krugmann par exemple dit
exactement le contraire : pour la commission ; degré d’ouverture et degré de divergence est
une fonction croissante. Pour Krugmann ; fonction décroissante. Krugmann : avec l’ouverture
des économies, on va avoir un deuxième mécanisme qui est l’exploitation des
économies d’échelles. La dynamique des économies d’échelles va conduire à plus de
concentration des activités économiques. La concentration des activités de production allait
permettre des économies d’échelles, mais allait provoquer des divergences accrues des
économies européennes.

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ECONOMIE EUROPEENNE

Mais l’argument qui dit que les chocs idyosynchrtatiques augmente peut être contré : exemple
si les deux activités ne respectent pas la frontière et se retrouvent sur la frontière (droite du
milieu).

- Argument 2 : degré de concurrence entre états européens devrait augmenter et ils seront
obligé d’améliorer la flexibilité du travail.

1.2 La Banque Centrale Européenne

Conséquence logique de l’union éco et monétaire : création de la banque centrale européenne.


Plus précisément, « l’eurosystème » qui va assumer la responsabilité de la définition et de la mise
en œuvre de la politique de monnaie unique. Ce processus de prise de décision est centralisé au
niveau des organes de décisions de la BCE et parmi eux :

- le directoire avec le président de la BCE dont le mandat est irrévocable et non renouvelable
de tous temps, totalement indépendant des pouvoirs politiques.
- à côté : d’autres membres qui constituent le directoire. Deuxième organe : le conseil des
gouverneurs qui réunit les gouverneurs des BC nationales qui n’ont pas disparu mais sont
devenu des succursales. Conseil des gouverneurs définit les grandes orientations des
politiques et le président + le directoire les mettent en œuvre.

A quoi sert cette BCE ?

L’objectif de stabilité des prix

BCE a décidé de traiter deux principes fondamentaux

- L’objectif premier de la BCE est de maintenir la stabilité des prix.


- L’indépendance politique de la BCE : garantie par le mandat non révocable et inrenouvelable
de son président + par le fait qu’elle ne peut pas accepter ni même solliciter des instructions
des états membres ou des institutions européennes.

Dispositif complémentaire à côté de ces deux principes fondamentaux :

- Interdiction à la BCE de financer les institutions européennes ou de financer les états


membres. Par exemple : pas le droit d’acheter des bons du trésor sur le marché primaire à tel
ou tel état. C’est la clause du No Bail Out : clause de non financement. Attention : les
européens l’ont contourné (on le verra plus tard).

L’indépendance de la BCE est extrêmement élevée, plus que celle des états unis ou que la banque
centrale allemande qui était très indépendante des pouvoirs politiques. Bcp considèrent que c’est la
plus indépendante.

Lien étroit entre degré d’indépendance de la BCE et la lutte contre l’inflation. Dans les années
90 : des auteurs comme ALESINA et SUMMERS démontrent que l’inflation est négativement
corrélée avec le degré d’indépendance des BC. L’une des sources majeure de l’inflation est le
déficit public.

L’inflation est un phénomène coûteux :

- génère un changement fréquent de prix pour l’entreprises : couts de catalogues (contrats à


renégocier …)
- si on fait plus d’inflation que nos partenaires commerciaux, on va vendre + cher nos produits
qu’eux donc on va perdre de la compétitivité : on subit une appréciation du taux de change
- plus l’inflation est forte, plus elle devient volatile. Il y a une relation mécanique entre le
degré de l’inflation et le degré de volatilité : plus il y a d’inflation, moins on la maitrise. On arrive
plus à identifier au seins des entreprises, quand les prix changent, ce qui est du à l’inflation et
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ECONOMIE EUROPEENNE

ce qui est du à la modification des prix relatifs. Cette perturbation va conduire l’entreprise à faire
des erreurs économiques : elle brouille les signaux de prix : les entreprises vont faire des
erreurs, notamment en terme d’investissement.

Le coût d’usure des chaussures : monnaie perd très rapidement de sa valeur. Dans ce type
d’environnement, les ménages n’ont pas intérêt à garder en liquide leur salaire. Cela entraîne des couts
extrêmement importants. C’est ce qui se passe en cas d’inflation qui deviendrait excessive.

Inflation est une taxe : elle avantage l’état. Plus généralement, elle va pénalisée les agents qui
prêtent de l’argent. Les agents créanciers sont perdants et les agents débiteurs sont gagnants. Les
pauvres qui empruntent pourraient être gagnants mais en fait ce ne sont pas les plus pauvres qui
empruntent donc c’est vraiment les pauvres qui subissent l’inflation : ils vont garder leur revenu en
liquide, et celui-ci va être éroder en cas d’inflation.

Inflation est donc couteuse pour une économie. Elle ne génère pas de gain de période, en tous cas
sur de longues périodes.

En période courte : l’inflation non anticipée par les agents peut diminuer le cout réel du travail,
ce qui peut provoquer un surcroit d’activité : c’est la courbe de PHILIPS. Cette courbe (abscisse =
taux de chômage, ordonné = taux d’inflation), en faisant de l’inflation, on diminue W/P (cout du travail).
Le cout réel du travail va diminuer et va permettre une diminution du chômage (courbe négative) ;
Attention, cette relation est seulement sur le court terme quand les agents n’ont pas anticipé.

Aujourd’hui, danger n’est pas inflationniste mais déflationniste : ce qui génère des spirales très
dangereuses. Quand les prix baisses, les entreprises ont tendance à essayer de produire
d’avantage. Mais en mettant d’avantage e produits sur le marché, on accélère la baisse des prix.
Donc la déflation est bien pire que l’inflation modérée. Il ne faut donc pas avoir une cible d’inflation nulle.
BCE se donne 2% d’inflation.

Le premier auteur à avoir essayé de déterminer un taux d’inflation optimal est FRIEDMANN : Pour
lui, la monnaie est un bien comme les autres, l’efficacité économique exige que pour n’importe quel
bien, on égalise le coût marginal de production de la monnaie et le prix de la monnaie. Ce coût
marginal est négligeable, on le considère = 0. Le prix de la monnaie est le coût d’opportunité en
détenant de la monnaie en la détenant dans les comptes courants. Le principe de FRIEDMANN
doit vérifier la propriété de l’égalité de l’intérêt nominal et 0, i = 0 ; avec i : taux d’intérêt nominal, on a le
taux d’intérêt réel r et le taux d’inflation π. Donc π* = -r ; on a donc un taux d’inflation négatif, et une
situation déflationniste est extrêmement dangereuse. Quels éléments ont été négligé ?

- Problème de mesures de l’inflation : l’inflation n’est pas aussi facile que ça à mesurer,
d’abord car les agents économiques mélangent inflation et pouvoir d’achat. Il y a confusion
car la baisse du pouvoir d’achat n’est pas liée à l’inflation mais car les salaires nominaux ne
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ECONOMIE EUROPEENNE

progressent quasiment pas comparé aux prix. Les mesures conventionnelles de l’inflation
ont plutôt tendance à surestimer l’inflation réelle car ces mesures ne prennent pas
parfaitement compte les améliorations qualitative des produits (ordinateur qui a des
performances qui augmente : une partie de l’augmentation des prix est dû à l’amélioration de
la qualité), on surestime donc cette inflation de 1 à 2 points par an.
- Il existe des arguments théoriques qui soutiennent les éléments d’une inflation positive :
l’économie est affectée régulièrement par des chocs sectoriels (microéconomiques) ; ces
chocs nécessitent l’ajustement des salaires réels.
o Si on est dans une situation où l’inflation est nulle ou très faible, la seule manière de
baisser les salaires réels (W/P) est de baisser le salaire nominaux (W) vu que P
n’augmente pas car il n’y a pas d’inflation. Cependant, il est difficile d’accepter une
baisse des salaires nominaux.
o Avec de l’inflation, il est plus facile d’éroder le salaire réel car la totalité de la
baisse du salaire réel ne passe pas par la baisse des salaires nominaux.
- Argument théorique : il existe des distorsions dans les systèmes fiscaux, et il est légitime
de financer une partie des dépenses publiques par des financements monétaires
(seigneuriage : théorie du seigneuriage optimal). Si on met le taux d’inflation à 0, pas de
financement monétaire possible. Cette absence de recours est particulièrement couteuse,
notamment dans les pays du sud.

Quel est le « bon taux d’inflation » ?

➢ La BCE a une cible de 2%, c’est une décision des gouverneurs.


➢ La plupart des économistes considèrent que 2% est un peu faible, le taux optimal serait plutôt
entre 2-3-4%

Les instruments de politique monétaire

L’objectif final est la stabilité des prix et est d’atteindre ce 2% de taux d’inflation. Pour atteindre cette
cible, elle doit définir des objectifs intermédiaires : les piliers de la politique monétaires.
Théoriquement, la BCE a 2 piliers:

 Repose sur l’analyse monétaire

Pour atteindre l’objectif d’inflation, on va faire un ciblage quantitatif de long terme sur la croissance
d’un agrégat monétaire et en particulier, on va cibler l’agrégat le plus large, qui est M3 : on va cibler
le taux de croissance de M3 et la BCE va considérer que si on veut atteindre un taux annuel de 2%, la
croissance de M3 ne doit pas dépasser 4.5% par ans.

Théorie quantitative de la monnaie : si on cible l’agrégat monétaire (la masse monétaire), on va cibler
l’inflation. M x V = P x Y ➔ M./M + V./V = π* x g.

Dans la zone euro, on considère que le taux de croissance de l’offre de monnaie est de 4.5%.

Cela parait simple, mais difficulté opérationnelles redoutables : Il faut que les anticipations soient
correctes, mais prévoir un taux de croissance de l’économie est très complexe. Ce qui va être
encore plus dur est de prévoir les comportements de agents en matière de détention monétaire
(=prévoir l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie (V).

- Ces comportements dépendent du taux d’intérêt, qui sont volatiles


- La vitesse de circulation de la monnaie est lié aux innovations financières, qui ont pour
conséquence de rendre cette demande de monnaie instable. Prédire son taux de croissance
est donc risqué

La BCE ne peut pas se contenter de ce pilier monétaire ; face à la faiblesse de ce pilier, la BCE s’appuie
sur le 2ème pilier.

 Repose sur l’analyse économique


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ECONOMIE EUROPEENNE

La BCE va évaluer des perspectives d’évolution des prix qui sont tombées sur une très large gamme
d’indicateur économiques et financiers = la BCE va évaluer par des modèles des facteurs qui va estimer
l’évolution des prix à CT et MT en mettant l’accent sur l’activité réelle (cojoncture, emploi, …) et sur les
conditions financières dans l’économie. L’idée est de dire que la BCE regarde tous les indicateurs à sa
disposition pour se faire une idée de l’inflation et dont les prévisions de prix sont orientés.

L’analyse monétaire permet d’encrer les anticipations inflationnistes de LT alors que l’analyse
économique est une analyse de CMT qui est basée sur une large gamme d’indicateur qui vont bien au-
delà du taux de croissance de la monnaie. La BCE accorde une plus grande importance au 2 nd pilier :
elle cherche directement à cibler l’inflation en utilisant la large gamme d’indicateurs.

Quels sont les instruments que la BCE va utiliser ?

- La BCE va agir par la fixation des taux d’intérêt lorsqu’elle fournit des liquidités au secteur
bancaire. Ces taux d’intérêts sont des taux d’intérêts directeurs. Donc la BCE, en pilotant ces
taux d’intérêt directeur, pilote le marché monétaire, qui est le marché interbancaire. Lorsque les
taux d’intérêt directeurs arrivent, cette variation des taux d’intérêts directeurs influencent
directement les banques et cette variation des taux d’intérêts directeurs influence indirectement
les taux que les banques appliquent aux prêts ou aux dépôts de leurs clients. Une hausse des
taux d’intérêts directeur peut entrainer un resserrement du crédit, ou une hausse de ce coût qui
va influencer les comportements d’I, de consommation et d’épargne. Les modifications des TID
vont aussi influencer les taux de changes et le prix des actifs ; ce qui influence l’ensemble de
l’économie est aussi l’anticipation de la modification des TID. Même si l’annonce de la variation
des TID n’est pas suivie de près, l’anticipation de cette variation va changer le comportement
des agents. Concrètement, pour agir sur les TID, elle a sa disposition 3 outils :
o Opérations d’open-Market : outil le + important de loin. Constituée par des
achats/ventes de titres ou par des prêts à CT (de l’Eurosystème aux banques).
Lorsqu’on a des prêts à CT, ils se font en échange de titre détenues par les banques
et les banques donnent en garanti des titres qu’elle disposent pour obtenir un prêt de
la BCE : opération de mise en pension (dépôt de garanti). Le taux d’intérêt fixé ici est
le principal taux directeur. Les titres affectés par l’Eurosystème (banques centrales
nationales) sont soit des titres publiques ou des obligatoires privées de bonne qualité :
les opérations d’open-market sont très régulières (chaque semaine).
o Facilités permanentes : dispositifs qui permettent aux banques commerciales de
retirer/déposer des liquidités bancaires au jour le jour.
o Réserves obligatoires : les établissements de crédit doivent constituer des réserves
obligatoires auprès des banques centrales nationales. Le volume de ces réserves est
essentiellement calculé en fonction du dépôt effectué par les clients de banques. En
augmentant le montant des réserves obligatoire, la BCE peut créer un besoin
structurelle de liquidité. Les banques ont + de difficulté pour accorder des crédits dans
ce cas.

La BCE s’est vue confiée une autre mission :

La mission de supervision bancaire (Union bancaire)

Suite à la crise de 2012, création d’un mécanisme de supervision unique des banques de la zone
euro, qui s’insère dans le disposition de l’union bancaire ; l’union bancaire :

- Elément de supervision bancaire, surveillance des banques

Chaque pays dispose de son propre système de règlementation/supervision bancaire. En France


on a l’autorité de contrôle prudentiel qui contrôle les banques françaises. Ce système (via la crise
financière de 2007/2008) a montré ses limites, le niveau d’intégration financière est devenu si
important en Europe que les difficultés bancaires d’’un pays affectent tous les autres pays :
externalités macroéconomiques négatives « Spillover ». Ce principe exige la mise en place d’une

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ECONOMIE EUROPEENNE

supervision unique qui garanti à chaque pays que les autres pays sont soumis aux mêmes
règles/mesures d’intervention (en cas de défaillance bancaires) que lui : à côté des supervision
nationale, on met une supervision supranationale (confiée à la BCE sous le nom de Conseil de
Supervision). La BCE va uniquement se charger de la supervision des plus grandes banques de
chaque pays (car trop dur de superviser toutes) car il y a 6 000 banques dans l’UE : entre 150 et 200
sont supervisées par la BCE. L’idée n’est pas de dire que la supervision doit échapper aux états
nations, la supervision doit être d’un organisme supra national, mission confiée à la BCE.

- Montant des fonds propres exigés aux banques


- Un cadre européen unique pour le redressement des banques et la résolution de leurs
défaillance : les européens créent une instance qui sera chargée du démantèlement des
banques qui seraient identifiées par la BCE comme étant en faillites.
- Harmonisation du système de garanti des dépôts pour les particuliers. Au moment de la
crise financière globale, certaines banques européennes étaient en grande difficulté : ruées
bancaires (on retire tout). Si tous les déposants retirent leurs dépôts dans un laps de temps très
cours, la banque est dans l’incapacité de faire face à ces demandes. Ils ont instauré des
systèmes de garanti publique. On met de l’ordre dans le système plutôt que chacun fasse ce
qu’il veut.

Section 2 : Le fonctionnement de l’Union monétaire

2.1 La crise bancaire des dettes souveraines (2010-2011)

Les origines de la crises

La crise financière est un élément exogène car elle apparait en 2007 et est liée au marché
immobilier américain et n’a rien à voir avec l’UE. C’est une crise importée.

○ 2007-2010 : suite à la spéculation sur le marché des subprimes, les banques de la zone euro sont
apparues plutôt moins exposées à la crise américaine car ces banques s’étaient moins engagées que
les anglo-saxons par exemple. Même si ces banques n’étaient que marginalement impliquées dans la
crise des subprimes, des effets de contagions se sont fait sentir, qui se sont manifesté par le canal
financier ; ou le canal commercial. Réaction des européens en 2010 ?

➢ Assouplissement de la politique monétaire


➢ Mesure de soutien budgétaire au secteur bancaire
➢ Baisse des TID

Dans cette première phase, les coûts directs pour les finances publiques sont limités. Les endettement
étaient prévu d’augmenter de 3 points (alors que COVID = 27points). Les conséquences pour les
finances publiques sont modérées et la crise semble être sous contrôle : à partir de 2010 , nouvelles
tensions beaucoup plus sévère

○ Post 2010 : divergence entre les fondamentaux économiques des pays membres. Les pays
périphériques vont connaitre des difficultés économiques, par rapport au cœur de la zone Euro
(Allemagne, …).

✓ En Grèce, c’est la révélation de la crise des finances publiques qui va entrainer une forte hausse
des taux d’intérêt que devait payer la Grèce sur les marchés internationaux (les comptes publics
avaient étaient cachés) : en 2010 la situation financière grecque est beaucoup plus préoccupent
que prévue ; et en parallèle il y a une crainte de sortie de la zone euro ➔ ruée bancaire des
habitants grecs. Le point de départ est quand même la crise des finances publiques, cette
« triche » sur les comptes publics (cooking the books).

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ECONOMIE EUROPEENNE

✓ Difficulté économique en Irlande également : le secteur bancaire s’était imprudemment engagé


sur le marché immobilier, ce qui a mit en très grande difficulté les banques irlandaises. Il y a
une nécessité de demander une aide à l’Europe
✓ L’Espagne a le même modèle que l’Irlande : effondrement du marché immobilier + crise =
banque espagnoles en difficulté, et demande d’aide à l’Europe.
✓ On va observer des difficultés sur Chypre qui va impacter fortement : ce pays a une
caractéristique : le secteur bancaire Chypriote a prit une importance disproportionnée en termes
de taille. Les banques Chypriotes qui sont très liées aux banques grecques sont arrivées à être
en difficulté
✓ En Italie, de grandes banques italiennes ont connus des difficultés importantes : l’état italien a
du aider ses banques.

La crise des dettes souveraines est une conséquence des crise financières. Les banques
commerciales ont dû être aidée par les état et les gouvernements ont chacun fait appel à l’UE. La crise
impacte principalement les pays périphériques, et cette crise risquait de se répandre puisque les
banques européennes sont liées entre elles. Elles sont liées entre elles par :

- Les succursales (banques françaises ont des succursales en Grèce par exemple)
- L’exposition via les portefeuilles de créance : les banques françaises, dans leurs portefeuille
de créance, avaient des titres de la dette grecque. Evidemment, si on a une menace sur la
solvabilité de la dette grecque, qui créent des dettes douteuses.
- L’idée que dans une situation de crise bancaire, les banques ne se font plus confiance entre
elles. Une banque italienne veut emprunter des liquidités à la banque française, puisqu’on ne
connait pas le portefeuille de créance italien (qui peut contenir des titres de la Grèce, …) →
blocage complet du marché interbancaires, les banques ne se prêtent plus entre elles. La
méfiance généralisée se répand → le seul recours de ces banques est de s’adresser à la BCE.

Face à cette crise, 3 instruments utilisés :

1. monétaires,
2. budgétaires (plan de relance 2010-2011-2012),
3. en cas de crise bancaires, on peut impliquer le secteur privé dans les plans d’aide
financières aux états (private sector involvment) : on va demander aux créanciers privés de
supporter une partie des coûts de la sortie de crise. On demande aux privés de renoncer à une
partie de leurs créances.

Avantages de ce dispositif

- Si l’emprunteur est souverain, cette solution lui permet de diminuer son endettement, mais une
diminution de l’endettement par défaut : un emprunteur souverain peut dire qu’il impose un défaut de
paiement. Le problème est que ces solutions sont très couteuses : si un état n’honore plus ses
obligations, plus personnes lui prêtera des coûts. Les créances privés acceptent, à l’amiable, une
réduction des créances.

- Il y aura besoin de moins d’argent publics pour sortir de la crise.

- Les créances privés ont intérêt à accepter car s’ils refusent, il y a un risque de faillite et donc de
renoncer à toutes les créances.

Inconvénients du dispositif :

- On oblige une banque à remettre ses créances sur une autre banque. En faisant ça, on va
aggraver la situation financière de la banque. On est pas certain de la solidité financière de ces
financiers privés.

- Effet d’aléa moral : à partir du moment où le secteur privé accepte une remise de dette sur un emprunt
souverain (état) mais les autres états vont dire qu’on a accordé une remise de dette à un état, on va se
dire qu’on peut être en crise puisque les autres les autres nous aideront.
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ECONOMIE EUROPEENNE

=> Pour sortir de la crise, ce financement était fortement recommandé ; les européens et l’Allemagne
en particulier étaient très hostiles à cause de l’aléa moral (la discipline budgétaire va se relâcher et va
envoyer un très mauvais signal incitatif). Cette solution de private sector involvment : elle a été retenu
dans le cas chypriote (donc exceptionnellement) : on a décidé de faire supporter aux déposants des
banques chypriotes un poids très important. On a pas demandé aux ménages de supporter le poids de
la restructuration : les banques chypriotes ont des dépôts majoritaires de Russie, Europe de l’est, et
des dépôts considérables → normal que les déposants supportent une partie de la restructuration.
« Close du Bail-in ».

La trappe à liquidité et la politique monétaire non conventionnelle comme une réponse à la crise.

Qu’a fait la BCE pour répondre à cette crise ?

Modèle proposé par Paul GRAUWE

On peut le résumer dans un graphique :

Abscise : ampleur des chocs de solvabilité auxquels sont confrontés des banques/états : mais ici
focus sur l’état. Plus on va vers la droite, plus les chocs qui affectent les finances publiques des états
sont élevés.

Est-ce que les états ont intérêts de faire défaut ? Modèle = étude couts bénéfices. Défaut couteux
à cause de la perte de crédibilité. Les défauts ne sont pas rares dans l’histoire, depuis le XIXème
(Amérique latine, Afrique, …). On va essayer d’analyser les coûts/bénéfices du défaut. Pourquoi il n’y a
pas eu de défaut dans la zone euro ?

En rouge, on va représenter le coût du défaut, on suppose ce coût est constant et indépendant du


choc qui affecte les dépenses publiques (hypothèse simplificatrice mais c’est assez réaliste).

En vert on visualise le bénéfice du défaut. Il est plus élevé que le choc est élevé : si on a un petit
choc, il y a aucun intérêt de faire défaut : fonction croissante de l’ampleur du choc. On va distinguer 2
bénéfices du défaut :

- Quand celui-ci est anticipé par le marché (BE) : Bénéfice du défaut quand on a un défaut
anticipé
- Bénéfice du défaut quand il est n’a pas anticipé par les marchés (BU)

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ECONOMIE EUROPEENNE

Quel que soit le choc, le bénéfice anticipé est supérieur au bénéfice non anticipé. Si les marchés
considèrent qu’un pays est sur le point de faire défaut, les marchés vont augmenter le taux
d’intérêt : la notation se dégrade et cette dégradation va entrainer une hausse du taux d’intérêt et la
Grèce est incapable d’emprunter. Si le défaut est anticipé, le taux d’intérêt atteint un niveau élevé car il
a + de temps de se développer ; faire défaut quand le taux d’intérêt est de 20% est plus avantageux
que de faire défaut quand le taux d’intérêt n’est pas anticipé et qu’ils sont à 1%

On va distinguer 3 types de chocs :

➢ Petit choc : choc situé entre 0 et A, obtenu étant l’intersection de BE et Cp . Un petit choc
entraine une absence de defaut
➢ Gros choc : choc au-dessus de B (intersection de rouge et BU) : les 2 courbes vertes sont
supérieures à rouges, donc on fera défaut (comme l’argentine il y a quelques années)
➢ Choc intermédiaires : choc entre A et B. 2 situations sont possibles. Si le défaut est anticipé
→ défaut. Si il n’est pas anticipé → pas de défaut. 2 équilibres pour les chocs intermédiaires.
C’est aux européens de choisir l’équilibre : mais comment choisir un équilibre ? Par la politique
monétaire, et l’équilibre sans défaut est garanti quand la BCE joue un rôle de préteur en dernier
ressors des états (à priori elle n’est pas un préteur en dernier … des états). Elle va mettre sur
pieds un dispositif qui va assurer aux états les liquidités qu’ils ont besoin pour faire face à une
situation de difficulté financière : on s’engage sur le marché secondaire des titres de façon
illimité les titres des dettes souveraines (des états). Les marchés savent que l’état grec ou
espagnol ne feront pas faillite : GRAUWE explique qu’acheter le titre des emprunts souverains,
on peut envoyer un signal au marché pour dire que nous ne laisserons pas tomber un état.
Donc les faillites ne sont pas possibles. Ce choix fait par la BCE a eu comme conséquence
qu’un équilibre sans défaut a été choisi.

Au début de la crise : Espagne et RU

Les finances publiques espagnoles et RU étaient aussi dégradés les unes des autres à la fin 2010 ;
l’envolée des taux d’intérêt espagnol s’explique par le rôle de préteur en dernier ressort qui n’a pas été
adopté avant 2010. alors que le RU n’étant pas dans la zone euro, la banque d’Angleterre s’engageait
à acheter de façon illimité sans attendre.

Dans les traités européens, une close existe pour interdire le financement « No bail out » de la
BCE aux états membres. Est-ce que les interventions de la BCE ne violent pas les traités ? Ce qui
est interdis est que la BCE ne peut acheter des titres publics (bon du trésor) … sur le marché
primaire (de nouvelles émissions de titres publics). La BCE a acheté des titres sur le marché
secondaire, autrement dit, elle a acheté une obligation grecque mais une obligation grecque a une
banque française qui avait un titre grec. Il y a eu tout un débat sur le caractère de conformité, la réponse
semble claire : les interventions ne violaient pas les traités.

La BCE a réagi à la crise financière de 2007 2008 en prenant des mesures non-conventionnelles
de politiques monétaires. Ce qui justifie ces mesures non conventionnelles de politiques monétaires
est le blocage des 2 canaux traditionnels de la politique monétaire :

- canal du taux d’intérêt : l’idée selon laquelle quand la BCE change son TID, elle agit sur
l’ensemble des TI
- canal du crédit : très important car dans l’UE le financement par crédit est très important.
Quand la BCE augmente son taux d’intérêt, la BCE renchérit le coût des banques pour accorder
des crédits, donc les banques accordent moins de crédits.

Au moment de la crise, ces canaux ce sont bloqués :

➢ canal du TI : les TI étaient si bas (proche de 0) qu’ils ne pouvaient plus baisser. On appelle ça
la trappe à liquidité : il n’est plus possible de faire baisser el TI car les TI sont trop faibles.
➢ canal du crédit : le fait que les banques n’ont plus confiance entre elles ne se prêtent plus de
l’argent, les conditions économiques / incertitude tellement forte mais elles ne prêtent plus
d’argent aux Entreprises ni aux ménages → disparition du crédit

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ECONOMIE EUROPEENNE

Les mesures non conventionnelles consistent en :

- Augmenter massivement la quantité de monnaie en circulation : assouplissement


quantitatif, ou quantitative easing
- On débloque les marchés du crédit en achetant des titres sur le marché du crédit, credit
easing
- On essaie d’influencer les anticipations des agents en annonçant à l’avenir les baisses de
TID futurs

2.2 La crise du Covid 19

La contraction attendue (diminution absolue de l’activité) de l’économie mondiale en 2020 est de


5% et si on regarde la zone euro la contraction attendue est de 10% avec des pays inégalement
touchés et les 3 pays les plus touchés par la crise sont Italie Espagne France.

La dette publique a été le premier instrument de la relance : il faut savoir qu’entre 2019 et 2020 les
experts s’attendent à une hausse de la dette publique a + de 21 points dans la zone euro (moins que
les USA : hausse de la dette de 28 points de PIB mais c’est exceptionnel).

Si on compare à 2007 et 2008 on avait quelques point seulement. Dans le cas de la France on
est quasiment à 28 points de PIB de hausse sur la dette.

Voies de la reprise incertaines : on s’attend à une reprise en 2021 mais très incertain. L’incertitude
porte sur la croissance mais elle pourrait aussi porter sur l’inflation. Comme on le sait, l’inflation est
l’objectif premier de la BCE (contrôle de l’inflation).

Si on regarde les travaux des experts du FMI, on considère que le choc de demande négatif l’emporte
sur le choc d’offre négatif : on considère que la diminution de la demande est plus importante
(constitution d’épargne de précaution, confinement qui empêche consommation, …) que la baisse de
l’offre. De ce fait, on attend pas une reprise de l’inflation.

L’inflation ne serait qu’à 1.4% annuel à la fin 2021 (très faible et inférieur au taux optimal). Le
risque est plutôt déflationniste.

Pour qu’il y ait une reprise de l’inflation, il faudrait que la diminution des capacités d’offre
l’emporte que la capacité de demande : la multiplication des confinements pourrait créer des tensions
déflationniste et ces tensions créeraient une contradiction entre gouvernement (qui veut limiter
l’inflation) et BCE (qui veut augmenter le taux d’inflation). une reprise de l’inflation pourrait poser des
difficultés caractéristiques de la BCE pendant pandémie :

• Le programme d’achat d’urgence face à la pandémie est un programme de 1350 milliards


d’euros qui a été lancé dès le mois de mars
• Emprunt plus facile des liquidités pour les banques : on étend les possibilités d’emprunts
offertes aux banques
• On assouplie les garanties, l’éventail augmente.

Les effets de ces politiques étaient d’éviter la hausse des taux d’intérêts dans la zone euro et éviter la
fragmentation dans la zone euro (si Italie Espagne avait des taux beaucoup plus élevés). En favorisant
l’emprunt bancaire auprès de la BCE, la BCE a préservé le canal du crédit puisqu’il est très important
pour les banques. En assouplissant les conditions d’emprunts, on encourage les banques commerciales
à créer du crédit pour les ménages.

Défis considérables :

• L’instrument monétaire ne suffit pas il faut aussi utiliser l’outil budgétaire

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ECONOMIE EUROPEENNE

• Adj les perspectives d’inflation sont faibles et si elles augmentent à cause de la hausse de la
demande alors il peut y avoir une divergence entre état et bce
• Dette publique augmente très vite en Europe (les états emprunts à des taux 0voire négatif) si
les taux d’intérêts augmentent, la soutenabilité de l’endettement va se poser. La BCE va avoir
de très fortes pressions pour venir au secours ; la croissance reste faible.

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ECONOMIE EUROPEENNE

Chapitre 3 : Politiques budgétaires

Section 1 : Les leçons de la crise des dettes souveraines

1.1 Les mécanismes de prévention des crises au lendemain de la dette souveraine

La typologie des règles budgétaires : règles numériques et règles procédurales

Idée des européens au lendemain de la crise a été de renforcer les règles budgétaires. Il existe
deux types de règles :

- règles numériques : ce sont des contraintes permanentes qui pèsent sur la politique budgétaire
et qui s’exprime sous la forme d’un indicateur synthétique de performance budgétaire. On va
définir un certains nombres d’indicateurs de performances budgétaires et on va mettre des cibles (ex :
sur le taux d’endettement qui ne doit pas dépasser un certain % du PIB). Les plus connues sont les
cibles du taux d’endettement et sur le déficit. Ces règles numériques sont apparues aux états unis au
19ème siècle, lorsque les états américains ont imaginé eux-mêmes les règles car ils avaient connu des
fortes perturbation dans leurs finances publiques, sans que l’état fédéral ne leur vienne en aide. Les
règles budgétaires vont commencer à apparaître dans les années 90 dans les pays européens. Ces
règles doivent vérifier un certain nombre de critères : doivent êtres claires, bien définies, connues de
tous…, transparentes, cohérentes, simples, coercitives mais flexibles.

- règles procédurales : ne portent pas sur des objectifs numériques, mais sur les règles du jeu
pour voter un budget. Procédures collégiales : budget issu d’une vaste négociation, qui a pour
conséquence que les dépenses publiques vont être souvent excessives. Procédures hiérarchiques :
procédure ou le ministre des finances ou le premier ministre a un poids crucial dans l’élaboration du
budget et donc dans cette procédure, le gouvernement l’emporte sur le parlement. Dans cette
procédure, une fois que le budget a été voté par le parlement, le gouvernement ne peut plus augmenter
les dépenses, mais il peut encore les réduire. Loi organique relative aux lois de finances : LOLF :
provoque une transformation radicale de la procédure en France ; on passe de la procédure collégiale
à la procédure hiérarchique. Comité budgétaire indépendant : les prévisions qui permettent de fonder
un budget sont issues du ministère des finances : alors elles sont souvent très optimistes. On va donc
déléguer à des comités indépendants (« haut conseil des finances publiques » en France) les
prévisions de croissance. Ce haut conseil a été créé à la demande de l’UE. Les prévisions sont donc
réalisées par des experts indépendants. Winclows : va encore plus loin, pour lui le parlement définit un
niveau de dette à moyen terme acceptable, puis le comité budgétaire indépendant devrait définir chaque
année un niveau de déficit maximum, qui devrait s’imposer aux pouvoirs publics.

Coûts et avantages des règles budgétaire

Avantages des règles :

• Première justification des règles : présence de biais de déficit en absence de règles.


France, depuis 1974, aucun budget en équilibre n’a été voté. Tendance à toujours faire des
déficits. Tragédie des communs des finances publiques. Pays émergents et fortement
dépendants d’une ressource naturelle : quand on a des entrées de devises, elle sera favorable
pour les recettes du gouvernement. Déficits publics devraient donc diminuer. Effet de voracité :
en fait, c’est le contraire. Pour se partager le gâteau fiscal qui s’élargit, les ministères montent
de manière excessive leurs dépenses. Donc en période d’amélioration économique, on a en
fait souvent une perduration des déficits publics. La politique budgétaire est donc pro-cyclique,
ce qui va générer des biais de déficit extrêmement importants.
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ECONOMIE EUROPEENNE

• Deuxième justification des règles : on espère qu’elles vont réduire le cout des emprunts
des états sur le marché international.

• Troisième avantage : on espère que les états feront moins pression sur les banques
centrales. Une partie du déficit peut être financé par le seigneuriage. Sargent et Wallac :
l’arithmétique monétaire ou monétarisme déplaisante. Imaginons une situation ou une banque
centrale est vertueuse, lutte contre l’inflation et le reste n’est pas son problème. C’est ce qu’on
appelle la dominance monétaire. En face ; un état, qui n’est pas vertueux en raison des
pressions politiques. Il y a donc un risque réel de faillite de l’état. La BC va donc être obligée
de venir au secours de l’état pour pas que la faillite ne se face. Il est donc tout à fait possible
de passer d’une dominance monétaire à une dominance budgétaire : chicken game. Pour S et
X : c’est très possible que ce soit la BC la poule mouillée et qu’elle finisse par accepter de faire
du budgétaire. Si un pays voit sa situation budgétaire se dégrader et que c’est un grand pays
de la zone euro, alors les taux i vont augmenter pour tous les pays de la zone. Solidarité
financière dans les états européens : normalement, clause qui interdit les pays européens de
venir au secours d’un autre état au niveau budgétaire. Mais 2008 : cela n’a pas été le cas ; pays
ont considéré qu’il n’était pas possible de laisser la Grèce tomber en faillite par exemple. Donc
les pb budgétaire d’un état vont devenir les pb budgétaires de toute la zone. Un mauvais
comportement dans un pays a donc beaucoup d’impact. C’est pour cela qu’on impose des
règles.

Inconvénients des règles :

• Si on recherche de la flexibilité, cela veut dire que les règles vont être peu crédibles.
Arbitrage donc entre la flexibilité et la crédibilité, et cet arbitrage n’est pas toujours facile à
obtenir.

• Si on met des contraintes : le gouvernement vont le faire peser sur l’investissement, et


elles vont peser sur le système productif. Impossible pour eux de le faire peser sur les
choses courantes (salaires des fonctionnaires, aides aux ménages …).

• Paradoxalement, les règles budgétaires pourraient favoriser la procyclicité, car c’est plis
facile de respecter les règles quand l’activité économique est soutenue, que quand elle
est ralentie. Pour éviter ça, au lieu de cibler le déficit observé, on va cibler le solde structurel.
Solution 2 : chercher à protéger les investissements productifs, règle d’or : cibler les déficits
hors invest publics. On calcul un déficit budgétaire et on sort tout l’investissement productif pour
éviter que le poids de l’ajustement repose excessivement sur celui-là.

Les réformes des règles budgétaires dans l’Union Européenne depuis le Traité de Maastricht

Etape 1 : 1997 : européens adoptent pacte de stabilité et de croissance au sommet d’Amsterdam.


2003 : français et allemands mauvais élèves avec des déficits excessifs : mais ils obtiennent que les
procédures contre eux soient suspendues, car ils pèsent dans l’UE. Donc pacte tombe à l’eau pour tout
le monde. 2005 : essai de réformer le pacte, mais ca ne suffis pas, et les règles budgétaires n’ont pas
empêcher l’éclatement de la crise des dettes souveraines. Les européens ont cherché à imaginer des
mécanismes de prévention des crises.

Accord sur le calendrier européen. Six Pact ; paquet législatif :

- accorde à la commission européenne l’autorisation de demander la correction du projet des états


membres.

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- aspect répressif : si les états se comportent mal : procédure d’application rigoureuse, états doivent
versés une garantie portant sur l’intérêt et si la commission européenne décide d’infliger une correction :
ce dépôt est gardé et devient une amende. Grande nouveauté : conseil européen doit suivre les
décisions. Sanctions ne peuvent plus être évitées

2013 : nouveau paquet législatif : le Two Pact. Point essentiel ; états européens obligés de se fonder
sur des prévisions de croissance indépendantes, et de créer un organisme indépendant de contrôle
budgétaire ( haut conseil en France vu plus haut).

Etape suivante : pacte budgétaire de 2013 : il est inclus dans le traité de la stabilité et la
gouvernance et la coopération. Les états européens doivent disposer de budgets équilibrés.
L’équilibre budgétaire vise le déficit structurel. Ne doit pas dépassé 0,5% du PIB. Européens ont décidé
que cette nouvelle règle budg devait entrer en 2018. Fin provisoire de l’histoire : mars 2020, européens
ont suspendu ces règles budgétaires et il n’y a pas de date précise pour réactiver ces règles pour
l’instant.

1.2 Les mécanismes de résolution des crises

2007-2008 :

1ere étape : en 2010 les européens ont créés le fond européen de stabilité financière : servait à octroyer
des prêts conditionnelle à des membres de l’UE en difficulté. Ces états pouvaient utiliser l’argent sous
conditions, un contrôle était assuré par le fond européen de stabilité financière (organisme vocation
provisoire) : ici les aides passaient par les états

En 2012 ils ont renforcé la structure permanente : le mécanisme européen de stabilité, il a pour vocation
de recapitaliser les banques : aider directement les banques européenne en difficulté : on augmente
pas la dette publique des bénéficiaires en ne prêtant pas aux état mais aux banques. cette aide est une
aide sous condition qui peuvent être extrêmement sévère. Pour fonctionner il faut également que
plusieurs conditions soient garanti :

→ si le pays a ratifié le pacte


→ le but de ce mécanisme est de préservé la stabilité financière, si on a une crise bancaire en
théorie
→ les banques qui vont bénéficier des prêt doivent avoir une très grande taille et doivent impacter
le fonctionnement de la zone euro, si ce sont des petites banques et ne mettent pas en danger
le fonctionnement de la zone euro alors ce mécanisme ne va pas intervenir
→ on va aider des institution fi que si elles démontrent leur capacité de rembourser la dette : il ne
s’agit pas de maintenir en survie artificielle des canard boiteux.

Ce mécanisme est une réponse préventive et efficace mais pas conçu pour répondre à la crise de la
Covid.

Réponse budgétaire de l’Europe à la crise sanitaire :

La mutualisation des dettes publiques : en juillet 2020 les européens ont décidé un plan de relance
commune à l’union de 750 milliard d’euros. Le plan repose sur un emprunt en commun des européen :
mutualisation de la dette publique : ils vont distribuer de l’argent aux états européen 390 milliard sous
la forme de subvention et 350 milliards sous la forme de prêt (à rembourser). Environ 37% des dépenses
sont allouées à l’environnement.

Si on regarde en dehors de l’Europe aux usa le plan de relance est de 11.8% du pib, au japon il
est de 11% du PIB. Le fond monétaire internationale dis que le plan de relance de l’UE peut être
estimé à 3.8% du pib et si on regarde le plan de relance nationaux en France il représente 5.2% du
pib (comparable à celui de l’Italie) par contre c’est moins que l’Allemagne à 8% et au RU 9.2% du pib.

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→ Pourquoi y avait-il des opposition de la mutualisation de la dette publique ?

Avantages : cet endettement va se faire avec des conditions financière bcp plus avantageuse que
des emprunts nationaux

Inconvénients : peut pousser à un laxisme budgétaire : aléa moral. Tous les pays européens sont
touchés de la mêmes manière avec la covid (choc commun) et donc l’argument de l’aléa moral tombe
car ils ont peur que tous les états ne remboursent pas .

Le fédéralisme budgétaire :

HATS : fédéralisme budgétaire optimal

Comment répartir les responsabilité budgétaire optimalement ? L’état à une fonction de


redistribution, stabilisation et production des biens publiques. Hats nous dis que pour que ces biens
publics fonctionnent ils doivent répondre aux besoins des citoyens :

• Fonction de production de biens publics : produire au niveau le plus proche possible des
citoyens, cad l’Europe ne doit pas se mêler de l’éducation par exemple il faut que ce soit les
nations elles-mêmes.

• Fonction de redistribution : instrument fiscal. On pourrais dire qu’elle doit être assuré au
niveau des états nations mais cela va créer un problème : la concurrence fiscale en Europe,
on va réduire les impôts direct et augmenter les impôt progressif donc on peut générer de la
concurrence fiscale et générer une fuite (les entreprises très taxé peuvent aller voir ailleurs)
donc la fonction redistributive est difficile au niveaux des états européens.

• La fonction stabilisatrice : lutte contre les déficit à l’intérieur des étaux nations (on va utiliser
la dette publique pour stabiliser l’économie éco) mais avec les endettement des états cette
stabilisation par la dette est de plus en plus difficile. Alternative : la stabilisation
interétatique (si des états connaissent des chocs au lieu de faire appel à la dette l’état va faire
appel à la stabilisation inter étatique.

Analyse éco nous dit qu’il faut augmenter le budget européen (aujourd’hui il est de 1 1.5 % du BIP). A
côté de la monnaie unique il faut des politiques budgétaire européenne.

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