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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

L’Espace Européen
La construction européenne a-t-elle permis l’intégration spatiale de l’Europe ?
L’Europe a bcp travaillé à la disparition des obstacles (disparition des frontières, …). Cette
construction a commencé il y a plus de 50 ans, les ambitions étaient très fortes au départ
mais on peut encore constater de nombreuses limites (l’Europe reste un ensemble de 27
Etats).
Est-ce que les limites que l’on peut constaté ne sont-elles pas liées aux idées fondamentales
qui ont présidé à l’annonce au départ de la construction européenne ? Les choix n’étaient-ils
pas d’emblée compromis par les choix qui ont été fait ?

I- Une volonté inscrite dans les traité et qui s’est en partie concrétisée :
A- Le choix d’un marché commun :
1- La définition du marché commun :
Marché qui repose sur une zone de libre-échange, c’est une union douanière. Ce marché
doit être régulé, encadré par des politiques communes. L’idée est de créer entre les pays
européens une cohérence, une solidarité, des intérêts communs. Avec la solidarité, on va
créer une dynamique de coopération qui va renforcer le lien intereuropéen.
L’idée est d’atteindre rapidement un marché de taille suffisante (taille critique) pour
favoriser la CC entre les Ents européennes qui rendra de fait les économies européennes
compétitives. Tout ceci implique le respect de règles communes (logique de réglementations
et de décisions qui s’appliquent à tous).
Ambition forte, les Européens (les 6) ont déjà testé la mise en place d’une politique commune
dans le cadre de la CECA à partir de 1951 sachant que la CECE (Déclaration Schuman 9 mai
1950) s’est accompagné de la mise en place d’une entité supranationale capable de mettre en
place une politique qui s’applique à l’ensemble des pays membres. Les européens ont
considérés que c’était un succès et qu’il fallait l’étendre à d’autres domaines.
La création du marché européen s’est aussi prendre en compte le modèle qui fonctionne. Le
Marché Européen a atteint une taille suffisamment importante pour créer une dynamique
qui génère de la croissance.
Le modèle envisagé est un marché de taille comparable à celui des USA.

Idée dès le Traité de Rome que l’Europe envisage son propre élargissement.
2- Les premières étapes de l’intégration :
Dès 1950, l’Europe en panne après l’échec de la CED (parlement français qui vote non
contre la ratification). Les pères de l’Europe ont été traumatisés par cet échec.
En 1955, à la conférence de Messine, Paul-Henri SPAAK (socialiste belge) participe à la
relance de l’Europe.
Face à la déception des pays européens, il propose de créer une communauté éco fondée sur
les échanges, la coopération et sur des politiques communes. Cette idée retient
l’approbation parce que la CECA fonctionne bien (elle a dynamisé la sidérurgie E) et que
l’on peut travailler ensemble sous le cadre d’une entité supranationale.
Cette relance de l’Europe est proposée à d’autres pays (hors 6), notamment le RU. Mais dès
1955, les britanniques militent pour une simple zone de libre-échange. Le pays clef à cette
époque est la France :
en 1955, la France se considère encore comme une grande puissance et qu’elle a un rôle
spécifique à jouer parce qu’elle possède des colonies. La France est de plus en plus empêtrée
dans cette époque dans ses problèmes avec l’extérieur (guerre d’Algérie, parti colonial en
France qui considère que si la Franc perd l’Algérie la France ne sera plus une grande
puissance).

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A partir de 1956, Guy Mollet premier président du Conseil (SFIO) intensifie l’action militaire
de la France en Algérie et se lance dans l’expédition de Suez au côté des Britanniques pour
reprendre le contrôle du canal et affaiblir Nasser qui soutenait ouvertement les nationalistes
algériens.
L’expédition de Suez est un échec cuisant et la France doit rabaisser ces ambitions
mondiales. Dans ce contexte, la France peut saisir la construction Européenne pour se
donner un sens dans les relations mondiales. Intérêt économique et géopolitique de la
France qui est de trouver dans l’Europe un moyen d’accroître sa puissance (lieu pour
renforcer la puissance de la France).
La France se lance dans la construction E pour regagner de la puissance, pour jouer un rôle
mais à cette époque, la guerre d’Algérie préoccupe plus que l’Europe.
Le Traité de Rome est signé le 27 mars 1957 :
Création par les 6 de la CEE et d’Euratom. C’est Maurice Faure secrétaire d’Etat aux affaires
étrangères qui signe le traité : ceci montre bien que la France est impliqué mais sans plus.
Le Traité de Rome met en place une zone de libre échange (avec pour échéance 1970),
création d’une Union douanière avec un TEC (déterminé par une moyenne des tarifs
extérieurs européens) qui permet de définir une politique commerciale commune (l’Europe
peut parler d’une seule voix dans le cadre du GATT).
L’Europe dans ce traité milite pour le libre-échange mondial. On favorise le libre-échange
au niveau mondial → l’Europe ne sera pas protectionniste.

L’Europe n’est pas figée : elle doit s’élargir. Dans le traité de Rome l’idée est que l’Europe
est ouverte à tous les pays européens à conditions que les pays membres l’acceptent et que le
nouveau pays accepte toutes les règles et institutions européennes.
Cette Europe veut également définir une politique commune : dès le traité de Rome, mise en
place de la PAC qui est pour la France une priorité. Profiter de la construction européenne
pour moderniser l’agriculture française. Les premiers fondements de la PAC commencent
en 1958 et elle se met en place dès 1962 avec la création du FEOGA (Fond européen
d’orientation et de garantie agricole).
Volonté d’aller vers le concret : faire des réalisations qui soient connues des citoyens
européens.

Idée de mettre en œuvre une politique commune à l’égard des pays colonisés ou en phase
d’être décolonisés : pays africains, colonies ou ex colonies → mise en place d’une politique
de coopération avec les pays en développement et en particulier les territoires français.

Dès 1959, on fixe les modalités d’un régime de sécurité social pour faciliter la circulation
des hommes en Europe. Un européen peut se faire soigner dans le cadre de l’espace
européen. On peut bénéficier de son système de sécurité social dans tous les pays.
En 1960, première directive sur la libre-circulation des capitaux dans le cadre de la CEE.
Au cours des années 60, on met en place des directives pour la reconnaissance des diplômes
au niveau européen mais cela suscite, dans les différents pays de l’Europe des 6, des
réticences corporatistes très marquées (médecins, vétérinaires, … ) qui retardent le
processus.
Il faut attendre d’autres directives à partir de 1976 pour que la commission renforce les
directives et oblige les états à appliquer la reconnaissance des diplômes (il faudra quand
même attendre l’acte unique).

La mise en place de la CEE ne suscite pas une euphorie démesurée : elle inquiète bcp les
petits agriculteurs qui craignent la CC. En revanche, les gros exploitants sont plutôt
satisfaits.

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Dans les années de la construction européenne, il y a également certaines organisations


politiques (les communistes) qui disent que l’Europe est l’Europe des grands patrons,
libérales, des grandes entreprises en opposition à l’Europe sociale, l’Europe des
travailleurs.
Cette Europe est fondée sur la CC, Europe qui inquiète les plus faibles. (Petits exploitants,
salariés non qualifiés, petits artisans, …). En même temps on constate que cette
construction européenne plait à une partie croissante de l’opinion : la communauté
économique européenne est soutenue d’emblée par les partis politiques les plus
importante de l’Europe des 6.
Le courant chrétien-démocrate (en France le MRP, CDU d’Adenauer, …). La démocratie
chrétienne est un courant politique que l’on trouve dans tous les pays européens, cela
représente le Centre-droit (droite sociale) sur l’échiquier politique. Ce sont des chrétiens qui
se sont engagés contre le nazisme et le fascisme pendant la guerre. Cette droite-chrétienne
est fondamentalement pour l’Europe, le christianisme va être un facteur d’unité pour
l’Europe.
L’autre courant politique est le courant socialiste démocrate : courant contre le nazisme et
qui a participé à la résistance. C’est un courant internationaliste, les différences entre les
peuples doivent passer au seconde plan, les peuples doivent se rapprocher entre eux pour
créer un espace de paix. (SPD en Allemagne, SFIO en France)
Ces deux courants essentiels pour la construction européenne, et explique la popularité de
la construction européenne. Cette communauté européenne fonctionne et marche dès le
début. Les premières années de la construction européenne, sont des années de croissance
forte (+5%), une des zones les plus dynamiques de la planète.
Dès 1959-1960 la France connait une croissance soutenue : la communauté européenne est
d’emblée un succès.

En 1958, changement important : arrivée au pouvoir du général De Gaulle.


De Gaulle ne faisait pas partie des personnalités dans les années 50 qui soutenaient la
construction européenne. (Il était très hostile à la CED). Mais lorsqu’il arrive au pouvoir en
1958, il ne revient pas cette construction européenne, il comprend que la France peut en
tirer des opportunités. Il pose cependant un nouveau cadre pour la construction
européenne : l’Europe qui se construit est une Europe des Etats-Nations, l’Europe ne peut
être que l’émanation de la volonté politique souveraine de chaque état nation.
Dès 1959, DE Gaulle ouvre le débat sur le choix de l’Europe, est ce que l’on veut une Europe
supranationale ou bien dans la conception gaullienne attachée à l’Etat nation.
Dans les premières années de l’Europe, on a tranché ce débat dans le sens de l’Europe.
L’Europe du début des années 60 est fortement marqué par l’influence de la France,
l’Allemagne est encore affaiblie géopolitiquement par les conséquences de la WWII. De
Gaulle voit dans la CEE un moyen de renforcer la puissance de la France, de trouver une
nouvelle zone d’influence après la décolonisation, et de renforcer sa prospérité économique.
De Gaulle est conscient du fait que la France ne peut pas jouer le rôle de puissance si elle ne
possède pas une économie plus forte.

Après la crise de chaise vide (1965-1966), la France impose sa conception européenne à


Luxembourg en 1966.
Compromis du Luxembourg : règle de l’unanimité qui doit s’imposer pour toutes les
décisions européennes importantes.
Où sont prises les décisions ? Dans le cadre du traité du Rome :
-A l’époque dans le cadre du conseil des ministres (organe législatif)
-La commission propose et fait appliquer les décisions. Une directive est une décision de la
commission qui s’applique à tous.

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-Le parlement (élu au suffrage universel depuis 1979) joue un rôle consultatif.

A partir de 1966, toutes les décisions sont devenues importantes et relevait de l’unanimité.
De facto, on instaure un véritable droit de veto au sens de l’Europe des 6 : dangers et limites
d’une telle politique.

Cette Europe avance parce qu’elle veut mettre en place une politique de la CC :
Idée que l’Europe malgré tout se veut une Europe du marché. La CEE interdit les monopoles
et les monopoles acquis dans le cadre national. Chaque pays doit sortir de la logique
interventionniste dans le cadre de l’Europe.
La commission européenne se donne les moyens d’interdire une fusion qui pourrait
entrainer un monopole.
Europe libérale capable de sanctionner les entreprises voulant s’organiser en cartels.
L’Europe montre ainsi sa volonté d’intervenir contre les Etats qui ne respectent pas les règles
de la CC.

Mais l’Europe se trouve vite confrontée à la problématique de l’harmonisation des politiques


économiques et de la fiscalité. Dans les premiers documents de l’Europe en 1956, 1957,
l’Europe devait s’appuyer sur une fiscalité commune mais toucher à la fiscalité revient à
toucher à la puissance des Etats.
Les libéraux favorables au marché prônent une fiscalité commune mais les chefs d’Etats
craignent que les pays fiscalistes soient pénalisés par une législation commune plus légère.
On voit apparaitre une contradiction entre pro-fiscalité commune et anti : cela pose déjà un
problème de fond dans la construction européenne.

Finalement, volonté d’affirmer une concurrence de nature libérale entre les pays mais on voit
apparaitre déjà une réticence des Etats notamment quant à l’intervention de la commission
contre les monopoles d’Etat. De même en ce qui concerne la fiscalité, la seule mesure de
fiscalité commune est que chaque pays va instituer la TVA (taxe unique sur la consommation
de l’Etat) sauf que les taux de TVA ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Aujourd’hui
en 2009, les taux de TVA diffèrent encore entre chaque pays européens.

B- L’émergence d’une union économique et monétaire :


1- Pourquoi une union économique et monétaire ?
L’union monétaire rentre dans les objectifs initiaux de l’union européenne. Le but est de
consolider l’espace européen pour pouvoir passer à une Europe politique. La monnaie est un
élément essentiel parce qu’elle relève de l’économie et du politique.
A partir des années 70, nécessité d’une union monétaire d’ordre pratique : la PAC nécessite
des prix uniques sur le marché européen mais entre les pays d’Europe des 6, il y a des
distorsions importantes entre monnaies fortes (Deutsche Mark, Florin) et des monnaies
faibles (Lire, …) : a partir de la, il est difficile de mettre en place une véritable uniformisation
des prix agricoles.
Pour être utile en terme de construction européenne, il faut donc le plus possible rapprocher
les parités pour stabiliser l’espace européen.
Ce fut également une ambition de général De Gaulle lors de la création du nouveau franc :
1fr = 1 Deutsche Mark.
Mais cette ambition française est très vite contredite par la réalité : le mark s’apprécie
fortement dans les années 60. En Mai 68, les problèmes monétaires touchent la France qui
dévalue fortement (en 1969).
Cette dévaluation du franc entraine un mécanisme correcteur : les montants compensatoires
monétaires qui sont chargés de compenser les variations de valeurs entre monnaies pour que

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les prix agricoles soient fixés et identiques entre tous les pays de l’UE. Finalement le système
des prix devient de plus en plus complexe (qui contredit l’esprit de l’Europe : unifier,
simplifier) : les différences de monnaies pèsent sur le marché européen.
A partir du début des années 70, le système international dysfonctionne, ce qui entraine une
montée de la spéculation ce qui renforce les distorsions monétaires.
L’intérêt des européens est de s’entendre pour pouvoir réussir à créer un espace européen
qui va vers l’homogénéité.

2- Les étapes successives, prise de conscience des européens :


1969 : Sommet de La Haye.
Il faut approfondir la construction européenne : engagement des européens sur certaines
politiques qui peuvent accroitre la puissance de l’UE.
Mise en place d’un plan en vue d’une union économique et monétaire sur une échelle de 10
ans. Le dossier est confié à un commissaire européen (Raymond Barre) qui présente un plan
à la fin des années 69 et approuvé par le conseil de ministres. Ce plan propose une
harmonisation des politiques économiques : les européens doivent se concentrer avant toute
réforme conjoncturelle et atteindre une politique commune de croissance économique, de
régulation des prix et du marché de l’emploi. L’idée de Barre est d’instituer une solidarité
monétaire entre les pays membres : les pays qui ont des réserves monétaires importantes
doivent aider ceux qui sont en difficultés. Barre propose de créer un fond de réserve
commun de monnaies européens (fondamentaux d’une futur union éco et monétaire).
Ce plan se heurte à de nombreuses réticences : trop de décalages dans les politiques
économiques. A la fin des années 60, l’Allemagne est dans une politique de contrôle et de
rigueur alors que la France et l’Italie encouragé par la croissance sont laxistes en matière de
politique budgétaire.
Les différents pays européens n’ont pas la même analyse face à la crise : pour l’Allemagne, il
faut une monnaie forte alors que la France et l’Italie s’accommodent d’une monnaie peu forte
(pour pouvoir exporter).
Mais malgré ces distorsions, les difficultés des années 70 poussent les européens à s’unir.

Nouvelle réflexion pour compléter le plan Barre et ajouter un échéancier précis qui pourra
être contraignant.
En 1971, l’Europe se met d’accord sur le plan Werner : on vise toujours la fin des années 70,
créer un ensemble monétaire individualisé caractérisé par une fixité des monnaies
européennes entre elles. Une fois cette parité crée, on sera en mesure à terme de créer une
monnaie unique. Plusieurs étapes
1971-1973 : mieux définir l’Europe dans le cadre de système monétaire internationale.
Coordonner les politiques monétaires et fiscales et autoriser la libre circulation des capitaux.
Projet de créer un fond européen de coopération monétaire (FECOM) pour favoriser la
solidarité monétaire entre les différents pays européens.
Le prb est que 1971 marque l’accélération du désordre mondial (Nixon choc), la fin du
Bretton Woods qui favorise les égoïsmes nationaux, les spéculations, …
La mise en place du système de change flottant qui crée des distorsions entre le dollar et les
monnaies européennes mais également entre les monnaies européennes elles-mêmes. Les
européens s’aperçoivent de la nécessité d’accélérer le processus.

Octobre 1972 : A Bale, les pays de l’Europe des 6 avec quelques pays notamment
scandinaves mettent en place dans le cadre des accords de Bâle, le serpent monétaire
européen : l’écart instantanée des monnaies européennes entre elles, doit être limité (+/- 1,25
%) pour tenter d’éviter un glissement trop important entre les monnaies européennes qui
peut nuire au fonctionnement de l’Europe.

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L’espoir de ce serpent monétaire est de rapprocher les politiques économiques et monétaires


européennes. On pense que cela obligera tous les pays à aller vers plus de cohérence.
Le FECOM est bien crée en 1973 et l’on pense que cela va favoriser la solidarité européenne.
Il fonctionne à partir de 1974 et l’on peut considérer à partir de cette date que l’Europe a fait
un grand pas vers l’homogénéisation monétaire :
Mais il faut noter que les intérêts européens sont encore présents. La conception même des
affaires monétaires diverge fortement entre les différents pays.
Divergence sur l’idée d’une union économique et monétaire, notamment entre l’Allemagne
et la France qui sont à l’époque les deux pays fondamentaux. L’Allemagne est très attachée à
l’idée que chacun doit faire des efforts, il faut coordonner rapidement toutes les politiques
économiques dans le sens de plus de rigueur économique. Pour la France, il faut d’abord
mettre en place une monnaie unique ce qui entrainerai de facto une harmonisation des
politiques économiques.
Les pays européens sont attachés à l’idée que le serpent européen possède des avantages : en
fait en réalité, le serpent monétaire est très rapidement affaibli par la spéculation. Les
spéculateurs continuent de travailler en fonction de leurs intérêts. Les monnaies faibles sont
attaqués : la première monnaie attaqué est la lire italienne qui pousse l’Italie à sortir du
serpent monétaire européen. Les monnaies fortes recherchées sont le Mark, le Florin, la
couronne danoise et le Franc Belge. Une fois la Lire attaquée, c’est le Franc Français qui est
attaqué : en janvier 1974, les attaques contre le franc se poursuivent et le premier ministre de
l’époque (Pierre Mesmer) tente coûte que coûte de maintenir le franc dans le serpent
monétaire européen. La Banque de France achète massivement du franc sur le marché pour
consolider le franc. Le Franc malgré ce soutient sort du serpent monétaire européen au
printemps 19 74 pendant 1 an, il revient en 1975 mais en 1976 le Franc est de nouveau
attaqué (les spéculateurs n’ont pas confiance dans le plan de Chirac) et le franc ressort.
Le Serpent monétaire est un échec parce que dès 1974 des monnaies sortent :
Mais c’est avant tout un révélateur des divergences monétaires profondes entre les politiques
monétaires européennes. Cela montre que ce sont les allemands qui ont raison, on ne peut
pas faire une politique monétaire commune s’il n’y a pas auparavant une harmonisation des
P éco.

Les européens sont au pied du mur : ou bien ils abandonnent le serpent monétaire ou bien ils
s’engagent bcp plus en mettant en place des structures plus contraignantes.
Le Serpent monétaire européen est une création extracommunautaire. Le SME a crée une
zone de stabilité entre les pays aux monnaies fortes mais pas avec les autres.
En Mars 1975 : création de l’écu (à partir d’un panier de monnaies européennes) pour
faciliter le calcul des budgets européens.
Pour aller plus loin, les Européens avec VGE en tête, pensent que la réponse au prb
monétaire ne peut être qu’institutionnel. Système de contraintes qui mettent les pays
européens dans un système d’engagement. Les engagements créeront automatiquement un
nouveau mode de fonctionnement, et donc une stabilité. L’Europe doit être une zone modèle
de stabilité dans un système de plus en plus instable.
La stabilité européenne est conditionnée par le couple franco-allemand. A partir de 1977,
VGE est très attaché à cette entente avec l’Allemagne : rapprochement avec Helmut Schmitt,
social-démocrate allemand.
Ces deux homme sont des européens convaincus, suite à de nombreuses discussions lors du
sommet de Brême en 1978, l’annonce est faite de la mise en place d’un SME pour que
l’Europe soit unie et cohérente sur le long terme autour d’une P éco commune.
Le SME fonctionne à partir de 1979, il repose sur une monnaie pivot, l’écu (calculée en
fonction d’un panier de monnaie). Des marges de fluctuations sont définies de +/- 2,25% par
rapport à l’écu. On met en place des mécanismes d’interventions : en fonction d’un % de

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fluctuation, il y a obligation d’intervention. Chaque Banque Central doit s’engager à


favoriser et à permettre le maintien de sa monnaie dans la marge de fluctuation. Le FECOM
doit également intervenir : son fonctionnement repose sur des ressources qui correspondent
à 20% des réserves de change de chaque pays.
(Importance de VGE dans la construction E : VGE a institué les sommets européens, il a été à
l’origine de l’élection du parlement au suffrage universel et du SME)

Le SME repose sur le fait que chaque pays s’engage vers l’harmonisation de la P éco et
monétaire :
Le respect des grands équilibres : renforcement de la rigueur. Pour que les marges de
fluctuations soient respectées il faut s’inscrire de fait dans la ligne du plus stable, du plus
rigoureux (l’Allemagne).
Chacun doit s’aligner dans le modèle économique et monétaire Allemand (changement
majeur).
A partir de mars 1979, ce premier SME comprend le franc belge, le Mark, le Florin, la
Couronne Danoise et le Franc français : toutes ces monnaies participent au mécanisme de
change du SME. La lire italienne est membre du SME mais peut varier de plus ou moins 6%.
UK fait partie officiellement du SME mais la livre sterling ne veut pas s’inscrire dans les
obligations du SME.
Au début, le SME fonctionne grâce à l’intervention efficace des banques centrales. Cela
aboutit de fait à l’harmonisation des politiques économiques. En 1979, Raymond Barre croit
en la rigueur économique mais dès 1980, Barre doit réviser sa politique parce que les
élections approchent. A partir de 1981, la gauche est au pouvoir et ne pratique plus une
politique rigoureuse avec des nationalisations, des relances de la consommation. Entre 1980
et 1983, trois dévaluations du franc en concertation avec l’Allemagne. La situation des
comptes de la France se dégrade, en mars 1983 la France est dans une situation économique
critique. On s’interroge sur la poursuite de l’engagement de la France dans le SME. Si la
France continue sa politique de laxisme monétaire, elle ne pourra plus rester dans le SME. La
France a cette époque est menacé de l’arrivée d’un expert du FMI.
1983 est une année décisive : Mitterrand s’interroge, il y a deux choix. Ou bien il écoute les
albanais (ceux qui sont favorables à une fermeture provisoire de la France : Chevènement,
Fabius) sortir du SME et mettre en place des mesures protectionnistes (jouer la carte d’une
monnaie faible, …) ou bien il écoute les européens convaincus (Pierre Mauroy et Jacques
Delors) qui soutiennent l’idée d’un maintien de la France dans le SME en privilégiant la
rigueur (si la France veut rester un grand pays compétitif, elle doit faire face à la rigueur).
- Véritable tournant de l’Histoire économique de la France.
La France adopte une politique de rigueur, volonté de s’aligner sur le modèle allemand,
c'est-à-dire s’aligner sur la politique économique et monétaire allemande.

En 1987 : mise en place des accords de Nyborg qui prévoit le caractère systématique et
obligatoire de l’engagement des banques centrales dès que la monnaie s’écarte des taux
pivots. On privilégie comme mode d’intervention, l’intervention par le taux d’intérêt (le taux
de référence étant celui de la Bouba) .
Le SME est devenu dans la réalité une zone dominée par l’Allemagne, les politiques
économiques s’unifient autour du modèle Allemand qui acquière une forme de préséance
dans le cadre de l’économie. Cette préséance monétaire va être abandonnée volontairement
en acceptant l’euro.
Rôle fondamental de Mitterrand dans la construction européenne.

C- Un véritable espace économique européen :


1- Des acquis commerciaux et économiques incontestables :

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Ce que L’Europe a apporté rapidement et de manière incontestable :


- L’augmentation des échanges intra-européens : entre 1964 et 1973, les échanges intra-
européens ont augmenté de 12% par an alors que les échanges entre la CEE Et le reste du
monde augmentaient de 8% par an.
Pour la période 1974-1983 (période de crise) : les échanges intra-européens continue
d’augmenter mais de 4% par an.
- Progression du taux d’intégration : c'est-à-dire le % des échanges en moyenne avec la CEE
par rapport aux échanges totaux. En 1958, ce taux d’intégration n’était que de 35%. En 1973,
le % est de 53%, aujourd’hui ce % est de l’ordre de 64%.
- Croissance forte : Croissance autour de 5% au sein de l’Europe des 6 lors des années 60.
Miracle Italien, croissance française forte. Europe populaire dans les opinions publiques car
Europe prospère.

2- Un espace financier et monétaire :


Le SME renforcé dans les années 1980 est d’autant plus accepté que la deuxième moitié des
années 1980 est marqué par un véritable redémarrage de la croissance (1986-1989). Ce
système monétaire est fragilisé dès le retour de la crise (1991-1993) : la crise économique est
une crise de spéculation qui s’attaque aux monnaies faibles (la peseta et l’escudo, la livre
sterling (qui était entré en 1990 pour le quitter en 1992)).
En Décembre 1992, la peseta et l’escudo doivent dévaluer de 6%. En 1993, le Franc est
attaquée avec à la tête des spéculateurs Georges Soros (on considère que la P de Balladur
n’est pas assez rigoureuse). A ce moment, la Buba aide la Banque de France à défendre le
franc. Les deux banques dépensent des milliards. Finalement en juillet 1993, la France décide
d’abandonner la défense du Franc. Le SME se réunit en Aout 1993 et l’on décide
solennellement de revoir le fonctionnement du SME et de le maintenir avec des marges de
fluctuations de +/- 15%.
Le SME est quasiment caduc mais à partir de 1993, on est dans une autre logique, la mise en
place de l’Euro : les pays européens sont déjà engagés dans une politique de rigueur destiné
à la mise en place de la monnaie unique. Le SME est maintenu, il sert pour les pays membres
de l’UE qui ne sont pas encore dans l’Euroland. (Système de transition).
L’Euro a mis fin à ces périodes de spéculations intenses mais certains pensent que l’Europe
n’est pas favorable à certains pays européens. La France peut faire des déficits budgétaires
sans être pénalisé par des spéculations. La France profite de la force de l’euro (puissance
économique de l’Allemagne) sans que sa monnaie soit attaquée.

La Libre circulation des capitaux : Un des objectifs initiaux de la construction européenne


mais chaque pays a maintenu de fortes réglementations nationales (au nom de la
souveraineté nationale pour contrôler la circulation de capitaux en moment de crise).
En 1983, lorsque la France met en place une politique de rigueur : mise en place d’un
contrôle très stricte pour la circulation de capitaux (contradictoire avec l’idée d’un espace
économique homogène).

On a besoin en Europe que les capitaux circulent pour dynamiser l’espace Européen. En
matière d’IDE, les pays européens st de plus en plus ouverts. A partir de 197°, chaque pays a
besoin d’IDE pour favoriser la création d’emplois et lutter contre le chômage.
Cette libre circulation des capitaux devient un objectif essentiel à partir de 1985, elle
deviendra une réalité qu’à partir de 1990.

3- Un espace juridique :
Les directives Européennes qui émanent de la commission européennes constituent les bases
d’un véritable droit international. Au fur et à mesure de la construction européenne, les lois

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de chaque pays sont inspirées par les directives européennes. Les lois de chaque pays
s’adaptent et se modifient en fonction des directives E.

Rôle important de la cour de Justice des communautés européennes qui siègent à


Luxembourg. Cette cour de justice dont les arrêts s’imposent au dessus des arrêts nationaux.
La cour de Justice est un moyen de recours. A partir de la, se met en place une véritable
jurisprudence. Les arrêts deviennent des textes fondamentaux dans le cadre du
fonctionnement même des entreprises en Europe. Ensemble de référence en matière de CC et
de normes. Base progressive de l’unification et de l’homogénéisation de l’espace européen.
Pour la France, en 1989 : le conseil d’Etat a officiellement reconnu que le droit européen
émanant de la Cour de Justice des communautés européennes s’impose quelque soit le sujet
sur le droit français.

4- Un espace politique :
Ambition des pères de l’Europe : volonté de mettre en place des politiques communes qui
vont montrer la nécessité de créer un véritable gouvernement européen.
La première construction politique de l’Europe a été la mise en place de la PAC (Politique
Agricole Commune) :
C’est la première grande réalisation, jusqu’à l’union économique et monétaire.
Dans les premières années de son existence (1960-1970), la PAC absorbait jusqu’au ¾ des
budgets européens (aujourd’hui 40%).
La PAC a été un enjeu essentiel dans la construction européenne. Elle montre les solidarités
entre les pays mais elle cristallise également depuis lgt les critiques des adversaires de
l’Europe.
Moments divergents : agriculteurs français dans les années 60 qui critiquaient la PAC, dans
les années 70 critique sur les prix trop faible, …. Dans les années 90, ces mêmes agriculteurs
ont soutenu la PAC.

La PAC symbolise également la réussite et le succès de l’Europe : l’Europe est devenu un


grand exportateur de produits agricoles. C’est de plus la création de la FAC qui a permis la
réalisation d’une solidarité effective (le FEOGA). Finalement la PAC aurait pu être le banc
d’essai de nombreuses politiques en matière éco qui aurait conduit à un gouvernement
européen.

Il n’y a jamais eu en Europe une politique industrielle commune. (Airbus n’a rien à voir à
l’origine avec la construction européenne). L’Europe n’a jamais été capable de mettre en
place une politique commune de la recherche et de la science (Eureka : l’Europe doit
subventionner des projets entre des entreprises européennes qui s’entendaient entre elles).
Faiblesse de l’Europe en matière de politique énergétique (en 1974, face à la crise pétrolière,
les européens ont été incapable de mettre en place une politique commune : Nucléaire pour
la France, Charbon pour l’Allemagne).
L’Europe n’a pas été en mesure de mettre en place des politiques communes sur le domaine
sociale. L’Europe construite en partie sur des bases sociales, a un contenu social très limité.
En 1960, le FSE a été mis en place (fond social européen) qui permet d’aider à la reconversion
des travailleurs touchés par l’ouverture économique. Depuis peu de choses ont été faites
(maintien de la décision à l’unanimité pour des questions sociales).
Au niveau régional, l’Europe a été capable de mettre en place la politique régionale. Elle est
vraiment créée à partir de 1975 et la création du Fond européen de développement
économique et régional (FEDER) : ce fond a été crée à l’origine sur une initiative UK pour
favoriser ces régions en difficulté. Le FEDER a joué un rôle déterminant pour aider à la

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

reconversion des pays noirs et pour le développement plus tard de l’Irlande, l’Espagne et le
Portugal.
Cette politique régionale est aujourd’hui plafonnée mais peut être faudrait-il auj accroître les
moyens disponibles à l’heure où en 2004 il faut permettre au pays de l’Est de rattraper les
retards.

Ces politiques européennes sont finalement souvent insuffisantes. Cette insuffisance a


généré un euroscepticisme qui est parfois une euro-méfiance et qui à l’origine du fait que 50
ans après les peuples soient tjr réticents à une Europe Politique.

II- La persistance des frontières nationales impose d’aller toujours plus loin dans la
construction d’un espace européen :

A- Héritage de la géographie et de l’histoire :


1- L’espace et les hommes :
Dans les années 50, l’idée de construction européenne représentait un changement
considérable. Rupture avec le nationalisme des siècles précédents. On allait pouvoir
atteindre ce qui avait profondément manqué dans les années précédentes : paix et prospérité.
Les mouvements favorables à la construction européenne (mouvement fédéralistes
européens, les partis politiques) étaient la pour diffuser un message auprès de toutes les
pops E : l’Europe repose sur des valeurs communes (démocratie, droits de l’Homme, …)
A cette époque, la construction européenne était l’occasion d’une découverte. Les peuples
ennemis découvraient la réalité des échanges culturels. Cette Europe incite sur l’éducation et
la reconnaissance. Importance des jumelages et des échanges universitaires.

L’Europe est un incroyable moteur de la croissance : lgt les français ont pensé qu’ils étaient
voués à un déclin (que l’écart entre l’Allemagne et la France sont insupportable). La
construction européenne par contre loin d’être un renoncement est un facteur de croissance
et de compétition. La France accepte la comparaison avec l’Allemagne et la concurrence
pacifique : l’Europe est un choc salutaire. . L’Europe est synonyme de changement.

Cependant l’Europe entraine des réticences : réticences nationalistes (de l’extrême droite, de
la droite) :
Idée que l’Europe va à l’encontre des intérêts de l’Etat nation.
L’Europe a lgt été le bouc émissaire : comme l’Europe intervient dans de nombreux
domaines, l’Europe peut être tenue pour responsable de tout. Bouc émissaire des
agriculteurs, des victimes de la mondialisation.
Idée de + en + répandue que l’Europe ne protège pas assez les victimes de la mondialisation.

L’Europe présente cependant des caractères d’harmonisation. L’Europe influe sur le mode de
vie des Européens. La construction européenne a rapproché le niveau de vie et le
comportement démographique européen : indice de fécondité en moyenne autour de 1,4
pour l’Europe (2 pour la France et l’Irlande)
Pour les taux de natalité on est en moyenne autour de 9 et 12‰, les taux de mortalité entre 8
et 11‰.
Certain modèle social que l’on peut résumer par une structure familiale peu nombreuse. Une
mentalité que l’on pourrait qualifier de malthusienne ( à l’exception de la France et de
l’Irlande) : relativement un continent qui a tendance à vieillir.
Cette Europe reste cependant un ensemble prospère (7% de la pop mondial pour 30% du PIB
mondial). L’Europe est considérée par l’extérieur comme un ilot de prospérité : système
social, …

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

Mise en place de l’espace Schengen qui a contribué à l’harmonisation des politiques pour
contrer l’immigration. Le pas a été franchi en 2008, avec le pacte Européen pour
l’immigration.
Cette Europe communautaire qui est depuis 1974-75 est fermée s’interroge sur l’immigration.
A peu près 60% de la croissance démographique de l’UE s’explique par l’immigration. La
part de la pop de l’UE est appelée à décliner. Est-ce qu’une Europe vieillissante n’est pas
nécessairement sur le déclin.
Cette Europe construite aujourd’hui de près de 500M d’habitants sur plus de 5 millions de
km² est constitué de régions disparates avec des régions très peuples (Benelux, RU,
Allemagne) et de régions périphériques (Europe du Sud, de l’Est). Cette Europe est
homogénéisée par l’idée de marché des hommes et des capitaux. L’Europe n’a pas réduit les
écarts en matière de niveau de vie mais la libéralisation des échanges est un facteur de
convergence des économies et des niveaux de vie.
2- Une influence très forte de l’Histoire :
La construction européenne cherche à respecter deux logiques :
- La logique des Etats nations dont chaque entité est respecté à part égale (Europe du
compromis : compromis entre l’ambition de créer un espace politique éco unifié et de
respecter chaque peuple et chaque Etat) : le poids des Etats est le poids du passé qui
existe encore sur l’efficacité.
Dimension fondamentalement contradictoire de l’Europe. Est-ce que l’Europe n’est pas en
permanence en contradiction : peut-on appartenir à l’Europe et à l’Etat nation ?
Est-ce que les Etats forts, ne sont-ils pas perdants dans l’UE ? Est-ce que l’Euro n’est pas
porteur de contradictions (il pénalise auj des pays exportateurs : la France et l’Italie) et ne
favorise pas une Europe des placements et des capitaux plus qu’une Europe dynamique et
industrielle ?

Le Scepticisme des pays Européens par rapport à la mondialisation. Est-ce que l’Europe est à
même de trouver des solutions aux problèmes posés par la mondialisation ? Est-ce que
l’Europe n’est-elle pas un allié de la mondialisation et oubli la prospérité des peuples
européens ?

B- La persistance des frontières est un débat permanent en particulier au début


des années 80 :
1- Le contexte :
Le contexte est propice à une intégration globale de l’Europe. A partir de 1983, les USA se
réveillent et retrouvent leur leadership alors que l’Europe stagne et est perçue comme un
échec face à la montée du Japon. Interrogations sur l’échec de l’Europe : il faut réveiller
l’Europe.
Il faut une volonté politique qui passe par les leaders P : F. Mitterrand est un européen
convaincu depuis les années de la WWII. Il a milité pour la construction européenne dès 1948
(il a participé à des sommets, des réunions), il veut relancer son mandat par des
engagements européens.
Du coté allemand, Helmut Kohl, chrétien démocrate qui est d’accord pour accélérer la
construction européenne et aller vers une intégration plus grande des Etats européens.
L’autre personnage clé est Jacques Delors, socialiste chrétien (ancien ministre de l’économie)
qui à partir de janvier 1985 devient président de la commission européenne : il veut faire
avancer l’Europe et l’intégration de l’espace européen.
La relance de l’Europe est à l’époque libérale. Le libéralisme connait des succès (la reprise de
la ↗ US avec Reagan) et est porté par tous les déçus de l’interventionnisme, du socialisme (le

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

trop d’Etat nuit à l’économie US et à sa prospérité) : les insuffisances de l’Europe sont un


manque de libéralisme et de souplesse entre les pays européens.
Cette Europe que l’on veut plus libérale est portée par le RU (M. Thatcher) qui est très
présent dans les commissions d’experts : les anglais réussissent à diffuser l’idée que l’E peut
se développer que si elle est plus libérale et plus ouverte.

2- Les obstacles :
En 1985, publication du livre blanc de l’Europe : rapport transmis au président de la
commission européenne et qui met en avant les obstacles qui empêche l’Europe de bien
fonctionner.
-Les frontières physiques : persistances de frontières matérielles. Malgré la mise en place de
libre échange, il y a encore des contrôles aux frontières pour le maintien des douanes pour
des raisons sanitaires, administratives, statistiques (ce qui est une perte de temps énorme).
-Les frontières administratives : maintien de fait des préférences nationales. En 1975, Fabius
lance le plan « informatique pour tous », c’est un plan d’équipement des collèges en PC avec
un budget de plus de 2Mds de francs. Ce plan se fait sans aucun appel d’offre et el
gouvernement choisit Thomson qui est à l’époque une entreprise nationalisée (manière
détournée de subventionner).
-La persistance d’obstacles techniques : Les normes de fabrications sont différentes pour de
nombreuses fabrications (y compris pour les produits de bases) ce qui génère un
protectionnisme non tarifaire. (Ex : certaines bières françaises qui ne sont pas acceptés en
Allemagne pour des raisons sanitaires)

Les critiques mettent l’accent sur la persistance d’espaces nationaux et sur le fait que le grand
marché n’est pas une réalité.

3- D’autres obstacles sont dénoncés par la commission européenne :


Jacques Delors souligne d’autres obstacles :
-Dans le domaine financier : problématique du maintien du contrôle des changes. Pour la
France il faudra attendre 1986 pour que la France libère la circulation des capitaux et les pays
d’Europe du sud attendront 1990.
-Les monopoles nationaux : Dans les pays de la communauté européenne, le téléphone reste
le monopole d’entreprises publiques. Dans la plupart des pays européens, le secteur de la
télévision appartient également au monopole du service public. Ce n’est qu’en 1984, que la
France remet en cause le monopole de la télévision publique (Canal +) quoique limité (chaine
cryptée et privée).
Le Monopole sur la radio perdure jusqu’en 1981 en France. Monopoles également dans le
cadre de l’Energie.
Les monopoles ont la vie dure dans les années 80, ils vont à l’encontre du marché et vont à
l’encontre des consommateurs. L’idée de monopoles nationaux est contradictoire avec l’idée
de concurrence entre les entreprises européennes.
-Reconnaissance des diplômes.
-Ouverture des emplois administratifs (jusqu’en 1980 réservés aux nationaux).
-Impossibilité de mettre en place une SA européenne.
-Absence de fiscalité commune et paradis fiscaux (principauté de Monaco).

C- De l’acte unique européen à l’Union Européenne :


1- L’Acte unique européen :
Les modalités :
L’Acte unique est adopté en conseil des ministres en février 1986 et il entre en vigueur à
partir de juillet 1987. L’idée est de modifier le traité de Rome sans le remettre en question

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

pour faire disparaître les frontières intérieures en Europe. Les experts avaient recensé
environ 900 propositions : en fait 30 décisions fondamentales qui doivent être ensuite
adoptées selon la règle de la majorité sauf dans deux domaines qui restent soumis à la règle
de l’unanimité (le domaine fiscal et social) : on veut accélérer la prise de décision.

L’échéance est d’aboutir au vote final pour la fin 1992. Plus on ira vite et plus l’Europe
montrera qu’elle avance, qu’elle est dynamique. Les chefs d’Etats et de gouvernements se
réunissent en réunion régulières tous les 6 mois et des réunions exceptionnelles en cas de
problèmes.
L’idée est de libéraliser l’Europe et de favoriser la concertation entre les chefs d’Etat et de
gouvernements.

Les principaux éléments de l’acte unique :


Les transports :
>1993 : Libéralisation du transport aérien.
Cabotage totale : Les compagnies aériennes peuvent avoir une escale partout en Europe.
Mise en place du principe de l’Open Sky (ouverture du trafic aux compagnies). On
encourage les compagnies européennes à élargir ces négociations au niveau mondial. Cela
débouche sur la signature d’accords entre les US et chaque pays européen pour ouvrir le
transport transatlantique.

>1995 : Les sociétés de transport routier peuvent travailleur n’importe où en Europe.


Harmonisation des normes de transport et fin des contrôles sanitaires.
Dans le transport fluvial : les marchés du fret sont ouverts et le cabotage est autorisé. Pour le
transport maritime, le cabotage est autorisé pour les compagnies européennes à partir de
1993.

Pour les chemins de fer, les évolutions diffèrent : dans chaque pays, le poids historique est
très présent. Dans les années 80, la GB décide de libéraliser son réseau mais en France cette
libéralisation est mal perçue (attachement profond au service publique et poids important
des syndicats dans la SNCF qui sont contre la libéralisation). La commission a voulu
impulser le changement mais les résistances sont nombreuses.
Ce n’est que dans les années 90, ss l’impulsion de la commission que l’on a pu avoir des
changements dans le chemin de fer : par exemple la gestion des transports doit être séparé
des infrastructures (depuis 1997, création de RFF qui s’occupe des infrastructures).
La commission souhaitait également, en matière de la gestion des transports d’ouvrir à la CC
le transport des marchandises et des passagers et donc de mettre fin au monopole : les pays
européens se sont laissés convaincre petit à petit à part la France. Epreuve de force entre la
commission et la France sur ce point : cela a aboutit à l’ouverture du marché européen de
transport de marchandises à la CC en 2003 et pour les passagers en 2008.

L’électricité :
1996 : On a décidé dans le cadre de la commission de l’ouverture totale du marché de
l’électricité à la CC d’ici 10 ans. Or si sur le papier cela semble simple, le prb des monopoles
se posent notamment celui d’EDF.
EDF avait un monopole dans le transport, la production et la distribution.
Un seul monopole reste dans tous les pays européens celui des lignes à hautes tensions (non
rentables).
En 1996, compromis entre les libéraux (ceux qui voulaient libéraliser très vite) et les dirigistes
(notamment les français qui pensaient qu’il fallait y aller doucement, par étapes).

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

En 1998, l’Allemagne montre l’exemple en ouvrant son marché totalement à la CC,


(l’Allemagne connaissait déjà le principe de CC au niveau régional et il n’y avait pas de
véritables monopoles).
L’Allemagne adopte une politique de CC totale y compris à l’échelon régional afin que le
consommateur puisse bénéficier d’une baisse des prix. Les Allemands acceptent aussi le
principe d’une concurrence ouverte aux entreprises étrangères ce qui a permis à EDF de
s’implanter en Allemagne.

La France, a accepté la mise en place de commission de régulation de l’électricité et gérer


l’arrivée de la CC. La France a fait un effort en 1998, pour commencer à ouvrir le marché des
entreprises à des CC mais en nombre limité et donc bcp travaillent pour EDF comme la
compagnie du Rhône. En 1999, la France s’engage à ouvrir son marché pour les entreprises
les plus consommatrices d’électricité.
Cela n’est pas suffisant car la France rechigne à ouvrir son marché à la CC aux PME. La
France doit obtempérer en acceptant le principe d’une ouverture totale en ce qui concerne les
entreprises à partir de 2003-2004 et pour les particuliers à partir de 2008.
Cet ouverture constitue un changement mais n’est pas une révolution. EDF présente des
atouts considérables : être à la fois dans le secteur de la production et de la distribution. EDF
dispose aussi d’une électricité grâce au nucléaire et EDF continue d’avoir une influence sur
les marchés extérieurs en tant que distributeurs et producteurs (2008 : EDF qui s’est porté
acquéreur de centrales nucléaires en GB).

Les télécommunications :
Le poids des monopoles nationaux a été très fort, très important. Retard dans les prises de
décisions.
A partir de janvier 1998, l’acte unique a fait sentir ses effets avec l’ouverture totale du
marché, la remise en cause de monopoles nationaux, la déréglementation et la possibilité de
fusion.
L’ouverture n’a pas été brutale :
Pour les communications locales, la CC n’a été obligatoire qu’à partir de 2002. Dans bcp de
pays notamment en France, l’Entreprise publique historique est restée en position dominante
parce qu’elle possède les infrastructures dominantes sur le marché. L’idée de CC parfaite a
du mal à s’implanter. Dans le secteur de la téléphonie mobile, les trois opérateurs se sont
étendus au détriment des consommateurs.

Le Secteur des télécommunications est un enjeu de puissance face aux autres entités
mondiales : grandes phases de fusions : France Télécom qui rachète Orange. Ces entreprises
puissantes sont de plus en plus présentes dans le secteur de la télévision. Orange s’implante
dans le secteur très prometteur de la télévision payante.

La Libre circulation des hommes et des capitaux :


La CC dès 1985 des accords de Schengen (petite ville de Luxembourg). Frontières communes,
espace E et libre circulation des hommes. Ces accords précisés à partir de 1990 et sont
effectifs à partir de 1995. Le RU et l’Irlande n’ont pas accepté la logique de Schengen qui est
une remise en cause du pouvoir de l’Etat nation.
Il s’agit aussi d’adopter une politique en matière d’immigration ce qui a parfois pu nourrir
certaines tensions notamment entre la France et les Pays-Bas.
-Harmonisation des diplômes et ouverture du service public au non-nationaux. Certains
concours qui relèvent du militaire et de la police sont encore réservés au nationaux.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

-1990 : libéralisation totale de la circulation des capitaux. Les pays du Sud se sont ouvert un
peu plus tard que les autres. Les pays de l’Est ont connu une dérogation depuis leur entrée
en 2004 pour une ouverture progressive.

-Depuis 1993, ouverture du secteur des banques et des assurances qui aboutit à la création
d’un système bancaire européen.
Problématique des normes :
Le marché unique suppose l’harmonisation des normes. Ces normes notamment les critères
sanitaires, qualitatifs, techniques (ne serait ce que pour arrêter le blocage aux frontières) ont
été fixés pour chaque secteur industriel par des professionnels réunis à Bruxelles.
Techniquement et industriellement, cela a été une avancée difficile mais qui a globalement
été menée à bien.

Depuis 1993, on applique l’arrêt « Cassis de Dijon » : L’Allemagne refusait de vendre la


liqueur Cassis de Dijon sur leur territoire car les Allemands disaient que les normes ne
correspondaient aux normes allemandes. La cour de justice de Luxembourg a rendu en 1978
un arrêt fameux qui a donné raison au fabricant. Si un produit est déclaré aux normes
sanitaires dans son pays d’origine, tous les autres pays doivent accepter ce produit. Cet arrêt
va être généralisé à tous les pays européens en 1993.
Exceptionnellement pour un produit dangereux, un pays peut demander une exception à
cette règle. La France a demandé à la Commission d’interdire la vente du Red Bull sur sont
territoire mais cela n’a pas été acceptée.

L’ouverture des marchés publics : Ouvrir à la CC des marchés qui relèvent du service
public
Cela concerne la fourniture de matériels aux administrations, le service des eaux.
Les entreprises publiques devaient s’ouvrir à la CC européennes mais les Etats ont tendance
à privilégier l’intérêt national.
La politique officielle est l’ouverture mais dans la réalité il y a un certain nombre de
blocages. En ce qui concerne la distribution d’eau, on fonctionne dans la plupart des villes
françaises sur des concessions (concessions payantes à certaines sociétés pour 20 ou 30 ans
qui sont concédés soit à des groupes privés Vivendi, ou Suez-Lyonnaise des eaux soit à des
régimes publiques). Les contrats peuvent difficilement être remis en question (marchés qui
courent sur 20,30ans) dont l’arrivée de l’Acte unique n’a pas changé encore grand-chose.

Les retards et les lacunes en matière de l’Acte unique :


Le droit unique européen pour une Entreprise européenne :
Il faut attendre 1989 pour que l’on mette en place un nouveau statut : le groupement
européen d’intérêts économiques. Mise en place d’un nouveau statut pour permettre la
création d’une société européenne. Ce statut a permis la création de l’Airbus.
En 2000, accords sur un texte européen qui définit les premiers jalons sur une société
anonyme européenne.

La Fiscalité :
En ce qui concerne l’uniformisation, la TVA est uniformisé. Taux minimum à 5% pour les
produits de premières nécessités et un taux moyen pour les autres produits entre 15 et 19%.
Dans la réalité, chaque pays continue d’en qu’à sa tête. Certains produits de premières
nécessités sont vendus à un taux de TVA à 0% en GB. Au Danemark le taux de TVA est de
25%, 19,6% en France sur quelques produits.
Cela a permis de supprimer certains taux, comme les taux de luxe en France sur l’automobile
et les produits de luxe.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

Sur les autres impôts, on a conservé des disparités très importantes. Disparités très
importantes dans l’impôt sur le revenu et dans l’impôt sur les sociétés ( il y a des états
interventionnistes et d’autres bien moins).
-L’absence d’Europe sociale : toutefois cela n’était pas une ambition de l’Acte Unique. Même
Jacques Delors disait que l’Europe n’a pas une vocation à l’unité sociale, L’Europe doit
assurer les meilleures conditions pour le dev éco mais c’est aux Etat de prendre leurs
responsabilités pour mettre en place des politiques sociales.

En même temps, il est évident que ces disparités génèrent le dumping social. Est-ce que ce ne
sont pas les Etats les moins ambitieux du point de vue social qui sont les mieux à même
d’attirer les entreprises et les emplois.
L’Acte unique, peu d’avancées sociales sauf en 1989 avec le vote de la charte sociale qui est
un beau texte avec peu d’applications contraignantes.
Tous les pays à l’époque membre de la CEE ont signé la charte sociale sauf le RU qui a finit
par le signer en 1998 sous Blair : cela aboutit à la mise en place du salaire minimum et de la
limitation du travail à 48h par semaines.

Bilan :
Jacques Delors et les experts européens mettent en avant l’idée que l’acte unique est une
source de croissance nouvelle grâce à la disparition d’obstacles. Grands espoirs (entre 0,5 et 1
point de croissance par an) mais réellement cela n’a pas été une solution miracle. En réalité,
cela a généré bcp de croissance dans des pays ouverts, à faible réglementation (ex : Irlande,
coup de fouet pour l’Europe du Sud, … )
L’acte unique qui crée un espace plus homogène au niveau économique est une opportunité
importante pour les pays de l’Est.
Par contre pour les pays bien installés, cela a profité de manière relative aux consommateurs
et cela a permis de lutter durablement contre l’inflation.
L’acte unique a été un facteur de fusion entre les firmes en Europe. Cela a permis à certaines
entreprises européennes d’atteindre une taille critique (Total-Fina-Elf, France Telecom-
Orange).

2- Maastricht (Pays-Bas) :

Les principes du traité de Maastricht ont été adopté dans un conseil des ministres fin 1991, il
est signé officiellement en janvier 1992. Maastricht remplace la CEE par l’UE.
-Avancée politique avec la mise en place d’une citoyenneté européenne. Dès 1986, idée d’un
passeport européen mais par encore de citoyenneté européenne. Ceci permet le droit de vote
des Européens aux élections locales et européennes.
Renforcement du pouvoir du parlement européen qui n’est plus simplement consultatif mais
qui est associé aux décisions du conseil des ministres et qui participe à la codécision. Le
parlement européen peut récuser la commission européenne quand elle se présente devant le
parlement.

-Mise en place du principe de subsidiarité : la communauté européenne ne peut agir dans


des domaines qui ne relèvent pas de sa compétence que si, est dans la mesure où, les objectifs
ne peuvent être réalisés de façon suffisante par les états membres.
On définit clairement des domaines de compétence pour l’UE qui sont clairement définis :
par exemple la monnaie, l’agriculture,
Tout ce qui ne relève pas de la compétence de l’Europe relève de la compétence des Etats.
Par exemple, aujourd’hui dans le domaine de l’éducation, il est bien spécifié que l’éducation

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

est de l’ordre des Etats. Dans le domaine de la santé, cela relève des Etats. Si jamais les Etats
ne sont pas en mesure d’atteindre les objectifs, l’UE peut intervenir.

-Mise en place de la PESC : politique étrangère et de sécurité commune. Elle est mise en place
dans un cadre intergouvernemental et non pas supranational.
Dans un cadre supranational, une institution impose sa volonté (Ex : la BCE) par contre dans
le cadre intergouvernemental, c’est un conseil des ministres qui fait un choix à la majorité.

-La Grande innovation est l’unité économique et monétaire qui relève de la supranationalité.
Pour assurer le succès de l’Acte unique, il fallait mettre en place une monnaie unique.
L’union économique et monétaire est un test fondamental pour savoir si l’on veut réellement
une union politique et une solidarité européenne.
Cela a posé un problème, cela a supposé de renoncer à une partie de la souveraineté
nationale.
Pour l’Allemagne, l’adoption du l’UEM cela supposait l’abandon du Mark (une des
monnaies les plus puissantes du monde).

Mitterrand a choisi la voie du traité : les premiers sondages ont montré que le traité allaient
être voté à la majorité mais au fur et à mesure de la campagne, le non a commencé à
l’emporter (il était donné gagnant en aout). Jacques Chirac contre l’avis de la majorité des
parlementaires a appelé à voter oui, Mitterrand a sauvé le oui en participant à une émission
débat avec Philipe Séguin. Les deux poids lourds de la politique française ont soutenu le oui
ce qui a permis de sauver le oui à Maastricht à 51% en septembre 1992.
1992 était une période de crise économique et il a été facile d’associer la crise à l’Europe.
Sentiment anti-européen qui a failli être à l’origine de la non-ratification du traité.

Les critique contre ce traité ont été qu’il n’abordait pas les questions de fonds, mettait trop en
avant une Europe favorable au marché, aux patrons et aux entreprises.

Maastricht signigie que la mise en place générale et défnitive de la rigueur budgétaire. Ce


sont les fameux critères de Maastricht devenus aujourd’hui les critères du pacte de stabilité.
-Limitation de la dette à 60% du PIB
-Limitation du déficit budgétaire à 3% du PIB
-Limitation de l’inflation.

La Mise en place de l’Europe signifiant plus de rigueur à une époque où l’Europe est en
difficulté (chômage, croissance négative pour la France). D’où la non-popularité du traité.
Les effets positives du traité de Maastricht n’apparaissent que tardivement. Le traité de
Maastricht a permis la mise en place d’une compétitivité structurelle (une compétitivité qui
n’est pas fondée sur les dévaluations mais sur la qualité des produits), confirmation du
modèle allemand mais à l’époque ce genre d’arguments ne sont pas entendus.

Pour l’UEM, on a mis en place l’obting Out, c'est-à-dire que l’on pouvait signer qu’une partie
du traité. Le GB a choisi l’option d’obting out pour conserver la Livre, le Danemark et le
Suède également.

Maastricht prévoit dans le cadre de l’UEM des étapes pour la mise en place d’une monnaie
unique :
Juin 1996 : Examen des pays qui respectent les critères. Aucun pays ne respecte les critères
sauf Luxembourg.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

On décide en Juin 1996 de renouveler l’examen en 1998. Cela suppose une création de la
monnaie unique à partir de janvier 1999.
On met en place pour pousser les pays à être plus ferme, un système de sanction pour les
pays qui ne respectent pas les systèmes de convergences : mise en place du pacte de stabilité.
A partir de 1996, les socialistes français qui sont dans l’opposition critiquent ce pacte de
stabilité. (Sanctionner des pays qui sont en redressement), en 1997, Lionel Jospin socialiste se
retrouve premier ministre et doit aller à Amsterdam et doit rediscuter du pacte. Jospin à la
surprise général signe le pacte de stabilité. Il accepte la signature en l’échange de mesures
européennes favorable à la création d’emplois.
On favorise la création d’un ECOFIN (conseil européen de l’économie et des finances). Les
pays européens discutent des politiques économiques et financières communes. On veut que
les Etats Européens aient du poids à coté de la BCE qui gère l’Euro.
La BCE est confirmée par Amsterdam, elle se met en place à partir de 1998 à Francfort et
prend la place de l’IME (institut monétaire européen) qui a joué un rôle important entre 1994
et 1998 car elle a permis la transition entre banques centrales et nationales et la BCE.
Les banques centrales existent toujours et travaillent en concertation avec la BCE. Le BCE
remplace le FECOM, c’est une institution supranationale chargée de superviser la mise en
place de l’Euro dès 1999 (sur les marchés financiers uniquement et monnaie européenne
depuis 2002)
La BCE est critiquée depuis le début car elle est favorable à une politique de l’Euro fort avec
des taux d’intérêts très élevés.
L’Euro fort peut être un avantage économique, cela renforce de fait la crédibilité monétaire et
économique de l’Europe, cela suppose également que les produits soient compétitifs et
permet d’éviter une inflation.

L’Europe monétaire signifie-t-elle réellement la rigueur ?


Dans le cadre du pacte de stabilité, il y a bcp de pays qui ne respectent pas le pacte de
stabilité ?
Il n’y a pas eu de sanctions contre la France parce qu’elle ne respectait pas les principes de
Maastricht.
L’Euro protège d’une certaine façon des pays laxistes sur le plan budgétaire. Cette monnaie
unique a progressé (16 pays aujourd’hui possèdent l’Euro).
En Mai 1998, à Bruxelles, seuls 11 pays ont été accepté pour l’Euro. La Grèce a été acceptée en
2001.
Dans le choix des pays membres de l’Euroland, il y a eu déjà une forme de laxisme (entrée de
l’Italie et de la Grèce).
A partir de 1998, les pays ont assuré la mise en place technique de l’Euro. En 1999, l’Euro
comme monnaie d’échange puis en 2002, l’Euro au quotidien.
Quelques limites :
- Le marché des chèques ne s’est pas unifié.
-L’Euro n’inclut pas le RU qui à l’époque de Tony Blair a annoncé à plusieurs reprises
l’entrée dans l’Euro mais cela n’a pas été fait : échec de l’union économique et monétaire.

Une monnaie forte permet également de réduire le poids des importations et cela permet de
vaincre définitivement l’inflation. Le rôle principal de la BCE est d’assurer la stabilité
monétaire.

Le traité de Maastricht a subit quelques approfondissements :


A Amsterdam en 1998, la charte sociale du traité a été complétée.
Le traité d’Amsterdam a également officialisé la convention de Schengen et le principe des
politiques intergouvernementales notamment en termes de fiscalité et de police.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

Le traité d’Amsterdam marque également le début des réformes institutionnelles de


l’Europe. Ces discussions avaient déjà été relancées à Turin en 1996 (Conférence
intergouvernemental e pour la réforme des institutions) : le but était de faire des institutions
plus simple, plus souples et plus consensuelles. On pensait trouver rapidement des
solutions, le dialogue a été difficile et n’a pas abouti pour Amsterdam.
A partir de 1998-1990, on s’est rendu compte qu’il fallait rapidement réformer les institutions
car on envisage l’élargissement qui suppose des institutions nouvelles pour pouvoir
accueillir des nouveaux membres.

Fin 2000, à Nice, on a déjà réactualisé les institutions européennes pour prévoir l’entrée des
pays de l’Est.
En 2002, on met en place la convention pour l’avenir de l’Europe sous la direction de VGE.
En 2004, la convention propose une première version de la constitution qui n’a pas été voté
par la France et les pays Bas en 2005.
Dans le cadre de ces avancés, les européens réfléchissent au sens de la construction
européenne. Il s se préoccupent de la viabilité de l’Europe (avec 27 ? avec 30 ?)
A partir de Maastricht, l’Europe est dans le temps des incertitudes.

III- Le morcèlement de l’Europe s’explique peut être par les conceptions qui ont
présidé à sa naissance :

A- Un Espace qui s’étend : l’élargissement


1- L’élargissement :
Les élargissements sont dans la logique de la construction européenne (dès le traité de
Rome). L’Europe ne doit pas se limiter à un simple espace à 6, elle a vocation à devenir (en
1956) un ensemble de tous les pays européen. Cette première Europe est une réussite, Europe
de la croissance qui devient très active. Cela explique que le RU, qui voulait faire cavalier
seul dans le cadre de l’AELE crée en 1959, voit que les opportunités de croissance offertes par
la CEE sont bien meilleures.
On soupçonne le RU de rester encore sous la dépendance des USA. De Gaulle a deux
reprises oppose une fin de non-recevoir aux candidatures britanniques.
Le RU entre ensuite dans la BCE parce que De Gaulle n’est plus la et que la croissance de
l’Europe est tellement forte qu’elle est en mesure de s’élargir. D’où l’entrée en 1973, du RU,
du Danemark et de l’Irlande.
A l’époque, on considère que cela fait plus de marchés, plus de clients pour les entreprises
européennes.
Le RU a du cependant accepter le fonctionnement de l’Europe, les institutions européennes
mais il entre également avec ses critiques. Le RU va impulser une reflexion sur l’Europe et
une remise en question de l’Europe.
Quand le RU entre dans la CEE, le RU connait déjà des difficultés économiques importantes.
Dans le contexte de crise éco en 1974, le RU devient à la fois un atout et des problèmes.
L’élargissement suppose donc également d’entrer dans une logique de dépenses
supplémentaires.

L’élargissement vers le Sud a avant tout été un enjeu politique. En ce qui concerne la Grèce et
le Portugal, il s’agissait de faire entrer dans pays qui ont été jusqu’en 1974 sous une dictature
(Portugal, Grèce) et 1975 pour l’Espagne. L’enjeu est de renforcer le caractère démocratique
de ces sociétés.
Après les belles déclarations, on peut constater que l’entrée des 3 pays du Sud fait débat, cela
laisse la place rapidement à l’idée de CC. Ces pays du Sud vont profiter de leurs avantages

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

comparatifs et donc une partie des populations de l’UE sont hostiles. Il faudra attendre 1986
pour l’entrée de l’Espagne et du Portugal.

L’élargissement soulève des débats et des remises en cause. En 1995, la Suède, la Finlande et
l’Autriche intègre l’UE. La Norvège avait signé le traité d’adhésion en 1994 mais ils l’ont
refusé par référendum. Ces pays sont riches et l’élargissement n’a pas posé de prbs.

Par contre le grand défi, est l’élargissement en 2004 à l’Est. Il s’agissait pour les pays de l’Est
d’entrer dans un cycle de libéralisme et de démocratie. Idée que par l’entrée dans l’UE
permettrait à ces pays de rattraper leurs retards et les empêcher d’entrer dans nationalismes
forts et des extrémismes.
L’Entrée des pays de l’Est a été long parce qu’il a fallu résoudre le prb de la prise en charge
des nouvelles dépenses, le débat sur les disparités fortes.
Le fait qu’il n’y ait pas eu de débat sur l’adhésion des pays de l’Est a entrainé un scepticisme
des peuples qui se sont « vengés » en votant non au référendum en 2005.

2- Une Europe hétérogène :


L’objectif de la construction européenne était de limiter l’hétérogénéité. Avec la solidarité, les
écarts de richesses entre les régions européennes allaient se réduire.

Le problème est qu’à chaque fois que l’on fait entrer de nouveaux états, cela conduit à de
nouvelles disparités et de nouvelles difficultés.
Comment faire pour gérer ces inégalités de développement ?
Il y a en permanence en Europe au sujet des élargissements plusieurs points de vuze :
- La prise de position Keynésienne : c’est à l’Europe d’engager des dépenses pour aider
les futurs membres de la région en retard.
- La prise de position monétariste.

Le problème institutionnel : l’Europe peut-elle encore s’élargir, compter encore plus d’Etats ?
Certains ont la nostalgie de l’Europe des six, avec six pays à un niveau de développement
comparable, avec les mêmes préoccupations.
L’Europe des 27 fait courir le risque de paralysie de l’Europe à force d’accumuler des
membres.

L’Idée a été de renforcer la supranationalité, de renforcer les institutions communes ou à


déterminer des politiques s’imposent à tous les états membres.

B- Un espace essentiellement économique :


1- Les réalités résistent :
L’ensemble européen a été crée mais les clivages nationaux ont tjr une forte influence.
Différences énormes en Europe dans la manière de traiter l’actualité, divergences dans les
opinions publiques, et dans la culture : le morcellement reste très important.
En particulier dans le domaine de l’Etat Providence : aucune unité.
Différences importantes en ce qui concerne les politiques économiques. Face à
l’accumulation des difficultés économiques, les pays se lancent dans des relances (la
solidarité européenne disparait au profit de l’intérêt national).
Les Etats restent fondamentaux et notamment en période de crise, ils ont tendance à vouloir
maintenir ou renforcer leurs spécificités.
Le nationalisme économique a été au centre d’un débat économique en France en 2006.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

L’Etat français doit d’abord défendre les intérêts des entreprises françaises. En 2004, Sarkozy
a largement soutenu un plan pour sauver la société Alsthom (menacé de faillite) pour
préserver un savoir faire français industriel.
Au moment de l’affaire Arcelor-Mittal, Arcelor fleuron de l’industrie européenne menacé par
l’indien Mittal. La première réaction de Breton a été « une entreprise comme Arcelor dans
les mains d’un indien » : nationalisme économique important en Europe.
L’Etat enfin a été à l’origine du rapprochement entre Suez et GDF pour éviter que Suez soit
cooptée par les italiens ou les allemands.
Souvent les grandes déclarations de nationalismes économiques ne vont pas très loin (Air
Italia comme même racheté par Air France-KLM malgré les discours de Berlusconi).
La fiscalité est également un élément de clivage :
Les Etats ont largement utilisé la fiscalité pour favoriser l’implantation d’entreprises et donc
la création d’emplois.
Le Luxembourg malgré les différentes déclarations, a maintenu un statut fiscale très
avantageux et très laxiste ce qui lui permet d’attirer les capitaux et les entreprises.
Le poids des Etats renforce l’idée que l’on n’est pas parvenu à développer un espace
homogène.
La construction européenne est donc de fait très vite confrontée à l’inertie des pays membres
malgré ses volontés de créer un espace homogène.

La fameuse directive Wolkerstein, qui voulait libéraliser le système des services. Engager un
européen en fonction des lois sociales dans son pays.
Les responsables politiques ont tendance à dénoncer systématiquement la commission en cas
de difficultés économiques. Les Etats instrumentalisent la construction européenne.

En 1999, la Président de la commission Santer (Luxembourgeois) qui a du démissionner suite


à des malversations. On a constaté que la commission a pu fonctionner pendant des années
sans régler les comptes.
Depuis la commission Prodi qui a suivi, les commissaires sont davantage soumis au contrôle
des parlementaires de Strasbourg (le Grand Oral) mais cette commission reste largement le
symbole d’un organisme sans règlement véritable.
On constate que 27 commissaires, c’est bcp trop : il suffirait d’une commission divisée par
deux pour avancer plus rapidement. Avec le système actuel, un commissaire-un pays,
chaque commissaire a tendance à privilégier son pays.
En Dernière instance, les institutions européennes n’on pas permit jusqu’à présent
l’émergence d’un véritable espace européen intégré. Aux yeux des eurosceptiques. La raison
de cet immobilisme est la résistance des réalités.

2- L’émergence du fait régional :


Possibilité de sortir de cette impasse par l’émergence du fait régional. Puisque les Etats sont
des obstacles, il faut aller au-delà des états. Il vaut mieux envisager l’Europe des régions qui
sont bcp moins marqués par la revendication d’intérêts historiques. Les régions permettent
de se rapprocher davantage des citoyens. C’est un espace où l’on peut être efficace.
Le fait régional a tjr constitué une espèce d’alternative.
On isole le fait régional dès 1960, en créant le fond social européen. L’idée est d’aider les
salariés victimes de la modernisation et de l’ouverture (les bassins textiles, …) : on identifie
des régions touchés par cette ouverture.
En 196é, création du FEOGA dont une partie est consacré à l’aide aux régions agricoles en
difficultés. Ces régions sont des régions en montagnes et méditerranéenne.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

A partir de 1975, le fait régional prend réellement son importance : c’est le RU qui demande
la création d’une politique régionale. Création en 1975 du FEDER pour aider les pays noirs :
fournir de l’argent pour reconvertir les pays noirs.
Le FEDER est crée pour fournir un complément de moyens financiers aux politiques
d’aménagements du territoire nationales.
A l’époque, ce sont l’Italie et le RU qui sont les plus bénéficiaires : l’Italie au Mezzo Giorno et
le RU pour les pays Noirs.

Mais ceci n’est pas complètement satisfaisant car on reproche au FEDER de ne pas avoir de
moyens financiers. On reproche également le fait que c’est les Etats qui demandent des
fonds, qu’il n’y a pas vraiment de solidarité.

Les PNIC (programmes nationaux d’initiatives communautaires) sont créés en 1984 :


Les Etats Européens proposent des projets à l’UE. Si le projet est validé par la Commission,
l’UE finance ce projet.
En 1985, création des PIM (programmes intégrés méditerranéens) : il s’agit d’aider les
régions méditerranéennes (en particulier les régions de France, d’Italie et de Grèce qui se
sentent menacés par l’entrée de l’Espagne et du Portugal. Ces PIM sont préparés en commun
avec la commission et les Etats.
Le FEDER continue de fonctionner au service des projets nationaux, et donc de ne pas
développer une conception régionale. Réflexion sur le rôle des organismes européens en
matière de politique du territoire.

Jacques Delors (1986-1987) s’interroge sur cette politique régionale et il constate que l’acte
unique de 1986, renforce le libéralisme et crée encore plus d’inégalités en Europe.
Mise en œuvre du Pacte Delors : politique bcp plus généreuse avec un véritable budget
programmé à l’avance. En 1989 et 1993 on prévoit 60Md d’écus.
En 1988, on met également en place trois fonds qui sont dédiés à la politique régionale
FEDER, FEOGA et FSE regroupés sous le nom de fonds structurels

Les fonds structurels : c’est la mise en place d’une politique régional qui a 5 objectifs :
Une politique destinée aux régions en retard (PIB par hab <75% du PIB moyen de la CEE)
Une politique de reconversion industrielle
Une politique pour les zones de fort chômage de longue durée
Une politique pour les régions touchées par le chômage des jeunes.
Une politique pour les structures agricoles.

La commission a défini elle-même son budget et les différents niveaux d’intervention.

Différents niveaux d’interventions :


- La région en tant que telle
- Les communes
- Les communautés d’agglomération
Dans la période 1988-1993 ont été consacrés aux régions en retard : Irlande, Grèce, Portugal,
les 4/5 de l’Espagne, le Mezzo giorno Italien.

Ces interventions de l’Europe reposent sur le principe de l’additionnalité, c'est-à-dire que les
projets sont présentés par chacun des états. Les projets doivent absolument concerner des
régions fixés par la commission.
En plus de ce principe d’additionnalité, on met en place les programmes d’intérêts
communautaires qui sont mis en œuvre par la commission elle-même :

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

L’objectif est d’aménager le territoire au-delà des frontières (prb transfrontalières des régions
en difficultés. Entre la Lorraine, la Sarre, le Luxembourg Belge. L’Europe doit rapidement
dégager des formes de coopération transfrontalières pour créer une synergie européenne
notamment dans les domaines du transport et de l’emploi.
Cette politique de Delors a renforcé la crédibilité de l’Europe (Europe visible capable
d’adopter des mesures concrètes).

1994-1999 : Pacte Delors n°2 :


Ce Pacte renforce l’objectif principal du pacte n°1 et ajoute un objectif spécifique : les régions
nordiques (La Laponie). On envisage 150Md d’écu.
Dans le cadre de ce pacte Delors n°2. On crée un 4ème fond structurel, le fond de cohésion qui
était prévu par le traité de Maastricht et qui était destiné à financer des projets
d’infrastructures dans des régions en retard (80% en dessous du PIB moyen).
On considère que ces pays en difficulté doivent être aidés dans le cadre de l’Euro, pour
résoudre les problèmes économiques et qu’ils puissent accéder à l’Euro.
L’Espagne en a été le principal bénéficiaire.
A partir de 1999, on s’interroge sur le sens de cette politique régionale. La question
essentielle est les pays de l’Est. Il faut préparer l’avenir mais pas de manière trop brutale. Il
faut aller vers une transition qui permette à la fois d’obtenir une politique de subvention à
l’égard des pays de l’Est.
A partir de 1999, débat : est ce qu’il faut dépenser plus pour la politique régionale qui à
réduire d’autres dépenses (Espagne, …) ou pas (Allemagne qui considère qu’elle a déjà bcp
dépenser pour l’Euro).

On aboutit dans l’agenda budgétaire de 2000 à 2006 à une simplification :


On ne conserve que les deux premiers objectifs et on crée un troisième objectif, la lutte contre
le chômage.
A partir de 2000, on applique tjr la règle des 60% du PIB moyen. On constate alors qu’aucune
région française ne peut bénéficier de l’aide au nom de l’objectif n°1 (La France obtient des
dérogations pour la région de Valenciennes et les départements d’outre-mer). Mais pour
l’objectif n°2, la France continue de bénéficier du fond. L’Espagne reste la principal
bénéficiaire de politiques régionales, tout objectif confondu.
Les régions ont de plus en plus de poids vis-à-vis de l’Europe et de la commission : mise en
place d’un véritable lobbying qui permet de promouvoir les projets.

Problématique de l’entrée des pays de l’Est :


L’entrée des pays de l’Est signifie une remise en question de la politique régionale. Risque
que la politique régionale ne bénéficie qu’aux pays de l’Est. Il a fallu trouver un compromis,
rester dans la logique des objectifs sans priver les autres pays qui étaient bénéficiaires des
aides régionales.
Principe de plafonnement. On plafonne autour de 1% du budget communautaire.
L’idée est de réduire le risque de déséquilibre économique (éviter une dépendance
initiale des pays de l’Est par rapport à l’Europe)
Mise en place d’une nouvelle période de politique régionale (2007-2013) :
Ce programme est issu d’une longue discussion dans le cadre du traité de Lisbonne. Idée
d’une Europe compétitive, d’une Europe de l’Avenir.
Mise en œuvre d’une nouvelle politique, de nouveaux objectifs, …
L’idée est de remettre en cause un certain nombre de découpages régionaux dans le cadre
de la redistribution des aides. Trois objectifs
un objectif de convergence : rattrapage économique des pays et des régions les moins
développés de l’UE. Financé par le FEDER, le FSE, … le budget alloué est de 250Md €.

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

Les trois critères sont :


-Un PIB < à 75% de la moyenne du PIB européens
-Les régions ultrapériphériques.

On a maintenu dans les 250Md une part de financement au fond de cohésion qui est
destiné au Etats membres dont le revenu par hab est inférieur à 90% de la moyenne
communautaire.

Compétitivité régionale et emplois : les régions concernées sont celles qui ne sont pas
couvertes par l’objectif n°1 mais qui étaient couvertes par l’objectif n°1 et qui en sont
exclus par l’entrée de nouveaux états membres. On maintien des aides en faveurs des
régions espagnoles, …
Les fonds utilisés sont des fonds qui viennent du FEDER et du FSE. Dans le cadre de cet
objectif n°2, on n’utilise plus le zonage géographique administratif.
En fonction des projets présentés, idée de renforcer la compétitivité, l’emploi et
l’attractivité. L’idée est d’aller dans le sens de l’innovation, la promotion de l’esprit de
l’entreprise et de projets durables. Les financements se situent autour de 50Mds d’Euros ;

L’objectif coopération territoriale :


Reprise des programmes communautaires interrégionaux qui devaient promouvoir des
projets transfrontaliers de coopération et de synergie entre des régions de l’union
européenne.
Il s’agit d’un programme financé par le FEDER 8mds € : développement urbain, côtier,
développement rural : les régions travaillent ensemble.

L’idée de privilégier le rattrapage des pays de l’Est mais aussi de permettre à des régions
européennes d’être bcp plus dynamiques, bcp plus compétitives et donc de retrouver
leur place dans l’économie libérale et de marché. On reprohce à ces politique de manquer
de ressources,d’ avoir des budgets insuffisants.
Aujourd’hui on se demande s’il est pas plus intéressant de consacrer plus de ressources à
la politique régionale et moins à l’agriculture.

La politique régionale a été un succès pour l’Irlande, l’Espagne, le Portugal. Elle a permis
le désenclavement de nombreuses régions, elle a permis d’assurer des projets locaux qui
ont augmenté les niveaux de vie.
Certains échecs : Mezzo Giorno, région qui bénéficie depuis 1970 d’une politique active.
Le Sud Italien est tjr en retard par rapport au Nord.
Echec relatif si l’on prend en compte les formes de gaspillages, et les utilisations
contestables (les aides largement polarisées sur Athènes)

Certaines limites : limites de la synergie. On avait envisagé de créer l’arc atlantique mais
malgré la mise en œuvre d’un programme européen cet arc atlantique a été un échec.

La politique régionale est auj à la croisée des chemins.

Les perspectives budgétaires :


En 2013, le budget de l’UE se situera autour de 130Mds € pour une seule année ce qui
représentera 1,06% du PIB. En Général, le poids du budget de l’UE dans le PIB se situe
autour de 1%.
Pour 2013, le budget agriculture et développement durable représentera 41,3% du budget
total et 35,2%

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

C –Un espace ouvert


1- Un espace ouvert aux influences économiques extérieures :
Dans le cadre du Traité de Rome, l’idée était de supprimer les obstacles aux échanges
internes et de définir un TEC : l’Europe est largement favorable au libre-échange.
Le TEC Européen est d’emblé inférieur à celui des USA. L’Europe pendant les différents
rounds du GATT, a travaillé à la baisse des tarifs douaniers : l’Europe doit être le fer de lance
du LE.
Cette Europe s’ouvre de plus en plus en termes d’échange à l’exception de l’agriculture.
L’Europe a joué la carte de la préférence communautaire sur les produits agricoles.
Cette Europe qui se veut libérale et ouverte a elle-même fait sa réforme interne.
A partir des années 80, l’Europe se veut de plus en plsu libérale : remise en question d’un
rôle de l’Etat fort et dirigiste. Cela devait permettre aux entreprises E d’atteindre la taille
critique pour être compétitifs face aux CC US et asiatique.
L’Europe a marqué des points dans ce domaine : montée de grands groupes dans le domaine
industriel et des services (banques, …). D’une certaine façon, l’Europe s’est fondu dans la
logique mondiale libérale. Cette Europe ouverte a-t-elle la capacité de rester forte dans une
économie de plus en plus ouverte ?

-Volonté de maintenir un système de protection pour l’agriculture. La décennie 2010 sera


décisive pour l’agriculture, la France peut maintenir des éléments de la PAC mais elle est
souvent isolée dans ces questions.
-Au niveau culturel : idée d’une exception culturelle. L’idée de la mise en place de barrières
pour protéger le secteur culturel n’est plus partagée par la France.

Quel sens pour l’Europe ? Dans quelle mesure peut-on maintenir un espace européen ?
Quelle efficacité pour l’Europe en matière de protection ?
-Les Européens ont bcp de mal à définir une politique commune de protection face à
l’arrivée de textile asiatique.
Les Britanniques sont attachés au libre-échange large et opposés au protectionnisme. En
revanche les pays qui possèdent encore une forte activité industrielle cherchent à se protéger.
Les pays de l’Est sont dans une position ambigu : ils sont favorable au LE mais sont
conscients également du fait qu’un LE très large serait dommageable à leur propre économie.

L’Europe dans le domaine des services a été en difficulté lorsqu’il fallut mettre en place une
politique commune pour la libéralisation du transport aérien. Chaque pays a conclu des
accords bilatéraux avec les USA qui ont ensuite été avalisés par la commission mais il n’y a
pas eu véritablement de politique commune.
L’Europe risque simplement d’être une Europe enjeu plutôt qu’une Europe acteur dans la
mondialisation

2 – Un espace soumis à des pressions :


Il y a des forces qui veulent contraindre l’Europe à s’ouvrir plus vite.
La PAC a été remise en cause très tôt par les USA. Le groupe de Cairns (Australie,
Argentine, Afrique du Sud, …) dans le cadre des négociations de 1986 a également critiqué
fortement la PAC.
Aujourd’hui ce sont également les pays du Sud, le Brésil en tête dans le cadre du G20 qui
dénoncent les systèmes protectionnistes et en premier lieu la PAC (40% du budget E)

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L’Europe Prépas 2ECS-Rabat-

L’Europe est également soumise à des pressions en matière de politique monétaire. Certes
aujourd’hui il y a une cohérence monétaire autour de la BC, mais la marge de manœuvre des
Européens est limitée parce que la monnaie ne couvre pas l’ensemble de l’espace européen
(La GB qui n’est pas dans l’Euroland). Une partie de l’espace échappe à la maitrise de la
Banque Centrale.
En matière financier au sens large, forte imbrication entre le système européen et le système
américain : les banques militaires ont été sur la première ligne pendant la crise à l’origine
américaine.

Ceci est une limite de la puissance et du poids de l’Europe dans le monde. Cet Espace
européen est également régulièrement fragilisé par des pressions. Les firmes de l’Union
Européenne sont encore largement dépendantes du marché américain. Nécessité de se
redéployer vers les USA, la croissance de l’Europe dépend encore largement de la croissance
US.
La Croissance de l’UE dépend aussi de plus en plus des achats et des importations
asiatiques. C’est la logique de la mondialisation mais cela dicte également des positions
géopolitiques (relation avec la Chine animé par la crainte de perdre des parts de marché).
L’Europe s’est fait prendre à son propre jeu, l’Europe garante de la mondialisation lui est
soumise également.

La logique spatio-européenne, construire un espace de puissance et de souveraineté par


rapport au reste du monde. Mais il y a de nbreuses forces extérieurs comme la logique
atlantiste et russe.
Retour en force de la Russie : la pression exercée par la Russie met l’Europe dans une
position ambiguë, les pays qui ont besoin du gaz Russe et qui se rapprochent de la Russie et
les pays de l’Est qui se sentant menacés par la montée Russe se tournent vers les USA.

Quel est le point central de l’UE ?


L’Europe est tjr centré à l’ouest (logique ancienne) mais depuis la chute de l’URSS, l’Europe
s’est restructuré autour de l’Allemagne qui apparait comme l’axe central de l’UE.
Risque d’une Allemagne puissance au détriment d’autres régions.
La crise actuelle montre les difficultés des économies périphériques (Irlande, Espagne et
Portugal). Mais on constate que l’Allemagne a échappé à certains nombres d’effets pervers
de la croissance précédente. Elle était basée sur des exportations industrielles et non pas des
spéculations dans le domaine industriel.
Les pays périphériques s’interrogent sur leur capacité à réagir et à trouver des réponses à la
crise qu’ils traversent.

De manière général, l’espace européen apparait comme viable (sens géographique, cohésion)
mais en revanche après 50 ans de construction économique, la visibilité économique de
l’espace européen est précaire notamment depuis l’entrée des pays de l’Est.
Impasse de l’Europe politique, il reste à résoudre le prb de la ratification de Lisbonne.
Les discussions sur l’Europe politique depuis 1996 montrent des désaccords profonds entre
les européens.
Risque de faire régresser l’Europe dans une simple zone de LE.

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