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Histoire transnationale de l’Europe

Cours 4

II) l’Europe des communistes à l’est : « pensez-y toujours, n’en parlez jamais ? »
A) Européennes, les organisations internationales communistes après 1945

Citation de Gambetta.
Dans le bloc socialiste après 1945, on pense que l’on est européen. Mais on n’a pas le droit
d’en parler et de le dire.
Les organisations internationales coco sont-elles européennes ?

 Façon dont l’Europe devient coco après 1945

1943 : alliance USA URSS  Staline dissout pendant la guerre la IIIe internationale. Pas
d’organisation depuis Moscou qui cherche à exporter la révolution à toute l’Europe.
A la fin de la guerre, deux conférences importantes :

- Conférence de Moscou : Churchill et Staline signent accords des pourcentages. Qui va


avoir le plus d’influence sur les pays européens ? URSS ou GB ? Dès 1944, GB
accepte que des pays en Europe soit sous influence soviétique après la guerre.

- Conférence de Yalta : déclaration sur l’Europe libérée entre les alliés. Le premier des
alliés qui aura libéré des pays sera autorisé à l’occuper et organiser des élections
libres pour le rendre démocratique. La course pour libérer le plus de pays européens.
L’armée rouge accélère pour pouvoir occuper pays de Europe de l’est et y organise
des élections.
1948 : coup de Prague : l’URSS renverse le gvt et met en place gvt coco.

Une fois que URSS a gagné influence dans ces pays, il faut donner du sens à cet espace.
Raison qui les unit : « les pays frères ». Comment appeler cet espace ?
Leur trouver quelque chose en commun : ce sont tous des pays capitalistes qui cherchaient
à devenir coco.
Période de la NEP : nouvelle politique économique. 1920s : les cocos disent que pour passer
au coco, il faut laisser un système capitaliste s’installer pour enrichir le pays.
En 1948, Staline dit qu’ils sont dans même situation et que leur modèle doit être l’URSS des
20s et 30s.
« Démocratie populaire » : la zone de l’Europe centrale et orientale. Terme adopté en 1948.
Les pays de l’est abandonnent leur référence à l’Europe en 1948. Cela permet aux eu de
l’ouest de s’approprier la référence européenne.

Mouvement d’unification : unir en formant des OI. Création institutions publiques qui
incarnent l’Europe.
OECE : celle qui doit répartir le plan Marshall en 1948. 1ere OI européenne.
Conseil de l’Europe en 1949 puis la communauté européenne du charbon et de l’acier.

A l’est, on passe d’un système internationale anormale à un système normal. Une organisation
inter partisane : le Kominform. Crée en 1947 et dissout en 1956.
 Union de tous les partis coco de l’URSS et des démocraties populaires.
Mais il y a des révoltes dans Europe centrale contre les régimes coco. En Pologne et en
Hongrie à Budapest : c’est une révolution. L’URSS réprime. Le Kominform est discrédité et
dissout en 1956.
Ces Oi du monde coco :
 Le pacte de Varsovie crée en 1955.
La division de l’Europe en deux blocs n’est pas voulu par les coco. Staline ne veut pas.
C’est en réponse à des actions de l’occident que l’URSS réagit : création de l’OTAN
en 1949. L’URSS a mis 6 ans avant de créer pacte de Varsovie.
Elle n’est pas dans logique de division d’espace européen. Le problème, c’est
l’Allemagne. En 1954, les occidentaux décident de remilitariser Allemagne de l’ouest et
cela provoque création du pacte de Varsovie.
Le pacte ne mentionne pas l’Europe mais il est purement européen. Calqué sur l’OTAN.

Le CAEM : conseil d’aide économique mutuel. Crée en 1949. Organisation centrale dans le
nouveau système communiste.
 Objectif du conseil est de répondre au plan Marshall. Programme ouvert à tous les
pays européens. La Tchécoslovaquie et Pologne veulent participer au plan Marshall
mais URSS leur interdit. Donc elle doit créer sa propre orga de coopération éco entre
pays socialistes.
Orga qui se veut à l’origine européenne pour être reconnu sur scène internationale.
Reste européenne jusque 1962 : il faut être pays européen pour y adhérer.
Effet diviseur. Mais le premier objectif du CAEM est de maintenir ouvert le marché européen.
Garder ouvert les échanges entre pays socialistes et capitalistes.
 Maintenir uni un espace économique européen.
 Dynamiser de nouveaux échanges éco entre pays socialistes.
C’est dans ce deuxième objectif : création d’une Europe de l’est. L’Europe de l’est est une
Europe par défaut. Ce n’est pas un choix volontaire, les cocos n’avaient pas d’alternative.

= Division d’une Europe à fondement économique, lancée par les USA.


Échec des tentatives d’élargissement hors Europe du CAEM (nouveaux états membres :
Mongolie, Cuba, Vietnam  simple aide au développement soviétique, pas réelle aide
mutuelle avec les membres européens).

Des organisations sœurs ? contribuent à créer deux projets européens que l’on pourrait
mettre en miroir.

Parallélisme des chronologies et des structures dans lesquels on fait exister ces partis.

Immeuble de la commission européenne et immeuble du CAEM. Des bâtiments similaires,


construits au même moment. Immeubles vitrés qui veulent dire la transparence :
organisations qui se veulent démocratiques. Représente un livre ouvert.

B) De l’interdit à l’anti modèle : la référence à la CEE à l’est

Parler d’Europe est interdit par URSS.

Le CAEM, vitrine de l’internationalisme communiste.

Photo de 1967, 50 ans après la révolution de 1917. Sur un bâtiment qui vient d’être construit
et qui incarne la coopération des états socialistes, on y projette la révolution d’Octobre.
Dans les 50s jusque 60s, les OI se connaissent mais s’ignorent volontairement. Opposition
entre ces OI : on ignore l’autre. Ignorance réciproque avec l’OECE et la CECA / CEE.
 Seulement des mentions critiques qui ne parlent pas directement des organisations
mais qui disent que la CECA et la CEE sont des « communautés
supramonopolistiques sous le contrôle des monopoles américains. » pour les
socialistes européens, l’Europe est un sous-produit de la compétition de la guerre
froide. L’Europe n’est pas désirable, elle est là de facto. Pas de besoin de développer
projet socialiste européen.

Deux OI qui ont leur terrain géographique en Europe mais qui n’ont pas d’horizon
politique en Europe.

Les 1960s à l’est : la levée du tabou européen


Les pays socialistes continuent à échanger économiquement avec les occidentaux malgré
l’interdit de parler d’Europe à l’est. En 1957, les pays socialistes vendent du charbon aux pays
européens. Les socialistes ont besoin d’échanger. En voulant crée un marché commun
 Existence de résistance a ce processus d’institutionnalisation à l’idée de Europe.

A partir de 1962, on travaille sur construction européenne. On produit des données sur cela.
Les scientifiques peuvent le faire car on peut les contrôler. Mais aussi les diplomates :
reconnaitre existence de la CEE par URSS (1969-1972 : Brejnev reconnait officiellement
l’existence de la CEE).
On reconnait du coté socialiste la division de l’Europe.
Ouverture soviétique : les milieux universitaires sont autorisés à travailler sur l’Europe et la
CEE à partir de 1962.
CAEM est très connecté à ses partenaires occidentaux. Penser l’Europe et la compétition
européenne est devenu une nécessité.
Dès 1965, le secrétaire général adjoint du CAEM dit qu’il faut étudier ce qu’il se passe en
Europe de l’ouest pour savoir si il est judicieux de fonder une organisation parallèle à la CEE.
Première fois qu’un perso haut placé dans monde socialiste dit que communauté européenne
est un modèle.
Création de la CEE pousse à la division des unités politiques de URSS. Le moyen pour le
contrer et de renforcer CAEM.
Cela veut dire que la Hongrie dit à l’URSS qu’elle veut plus de Europe socialiste. En réalité,
ils ne veulent pas.

Division des pays socialistes ntre deux catégories :


- L’URSS et ses alliés (le principal est la RDA). Europe est un enjeu sécuritaire, pas de
mise en avant de la rationalité économique du modèle CEE. Objectif c’est d’avoir un
espace qui sait répondre à l’otan si jamais ils sont attaqués.

- Les « petits » états communistes : Pologne la Roumanie et la Hongrie. L’idée


d’Europe se rapproche de celle développée à l’ouest : Europe est outil de
modernisation économique. Intégration européenne est outil de modernisation des
sociétés. Pour eux, le rapprochement avec le modèle ouest européen n’est pas tabou et
polémique.
Le compromis est de dire que CEE est leur modèle mais c’est un contre modèle au CAEM à
partir de 1968.
C) Circulations paneuropéennes transnationales dans la guerre froide

Pour maintenir une coopération paneuropéenne (dépasser frontières politiques), éviter de


devenir marginaliser, CEE mène politique de puissance en essayant de marginaliser, pousser
vers auto-dissolution les organisations qui lui font concurrence.
Les pays socialistes vont rechercher coopération et promouvoir des orga alternatives à la ceca
ou la cee.
L’association européenne de libre-échange fondée en 1960 par la GB avec Norvège,
Islande, Danemark… zone de libre échange qui concurrence la CEE.
Les pays socialistes vont faire la promotion de ces orga qui font concu a la CEE.

Ils cherchent leur intégration dans le GATT fondé en 1947.


 Orga de coopération économique 100% capitaliste. Droit d’échanger et de commercer
avec les autres membres dans les meilleures conditions possibles. Du moment que ça
affaiblit la cee comme modèle unique européen.
 BUT EST D’AFFAIBLIR À MORT LA CEE !!!!!

Organisation méconnue fondée en 1947 : ECE. Commission économique européenne.


Favoriser commerce à échelle régionale. Le caem en fait la pub et s’en rapproche dans les
50s.
Jusque début des 60s, le personnel des européens de l’est dans les OI est faible. D’un seul
coup, les pays de l’est vont s’investir dans les OI. On atteint une casi parité à partir de 1960s.
Dialogue entre CAEM et CEE est important et fondamental pour les pays de l’est.

Concurrence entre ≠ organisations.


Partenariat entre Onu et caem. Bcp de coopération technique. Les OI européennes vont se
battre à Genève pour être reconnu officiellement comme des partenaires des orga
internationales. En 1971, l’ONU donne un statut de membre à tous, les socialistes ne sont pas
en retard.
La commission européenne de Bruxelles a le même statut que le caem auprès de l’ONU.
 Reconnu au même moment.
Défendre idée que Europe est un territoire continental à intégrer. Toujours eu des échanges
entre est et ouest de Europe.
Échanges commerciaux mais aussi des hommes et des femmes qui circulent et qui discutent.
Le commerce reste un besoin des deux côtés durant la GF. La CEE ne peut pas abandonner le
regard qu’elle doit apporter sur le monde socialiste.

III) l’Europe et les communistes à l’ouest : entre hostilité réciproque et création de


réseaux paneuropéens.
A) Les partis communistes européens contre l’unification de l’Europe occidentale

De l’hostilité à l’intégration européenne au refus de l’europe libérale

Affiche de propagande soviétique de 1962.


Les cocos occidentaux après la guerre, sont contre la coopération européenne et contre
l’Europe capitaliste.
Ils refusent aussi une Europe dont l’URSS est exclue. Contribution forte de l’armée rouge à la
victoire contre le fascisme.
Les cocos essayent quand même à l’ouest de développer vision positive de ce que serait une
« bonne Europe » : une Europe anti fasciste, une Europe des travailleurs et une Europe
démocratique, des peuples.
Jamais un parti coco occidental n’a pris la peine d’expliquer ces termes. Ce sont seulement
des slogans.
Ces partis coco qui luttent contre la construction européenne changent d’attitude dans les 60
et 70s. ils se font lâcher par les syndicats.
 Les syndicats proches des mouvements coco se rallient à la CEE et négocient avec les
organes de la CEE. Le plus important est d’améliorer les conditions de travail. Ils
négocient avec Europe. Comme ils reconnaissent les institutions européennes, les
partis cocos occidentaux suivent.
En France comme en Italie, on est dans une logique d’union de la gauche à partir de 1972.
Les socio-démocrates demandent aux partis coco à s’engager à ne pas demander à sortir de
l’union européenne. Les partis coco acceptent de rentrer dans jeu politique européen. En
échange, ils demandent aux institutions européennes de travailler sur une Europe sociale.

Opposition géopolitique à la construction ouest européenne à une analyse économique dans


les 70s qui traite la CEE comme un partenaire inévitable. Les cocos deviennent en faveur
d’une Europe, ils ne sont pas contre l’Europe mais contre l’orientation d’une Europe qu’ils
jugent libérale.

B) L’eurocommunisme : des partis communistes pro européens ?

Qu’est-ce que l’eurocommunisme ? terme qui ne vient pas des acteurs.


Carricature du cheval de Troie : menace pour l’est et l’ouest.
Terme inventé par des journalistes italiens et repris par le leader italien Ernesto Berlinguer.
Problématique car met ensemble différents partis dans un regard médiatique. C’est les
journaux qui ont décidé qu’ils avaient un point commun.
Dénoncent intervention contre le printemps de Prague de 1968 : seul point commun des
partis.

Définition négative : tout parti qui s’oppose au leadership de l’union soviétique est un parti
eurocommuniste.

Définir par la dimension européenne des partis qui cherchent à être indépendant de
Moscou. Des partis qui voient l’Europe occidentale comme une identité spécifique justifiant
une forme de communisme indépendante de Moscou.
On ne peut pas définir eurocommunisme par un critère géographique.

3 critères :
- Des partis pour qui l’alliance entre socialisme et démocratie est importante. Exclut les
PC yougoslave et roumain.
- Revendiquent leur autonomie vis-à-vis de Moscou
- Union avec les socio-démocrates pour surmonter la division du monde ouvrier.

Partis cocos Belges, italiens, espagnols, français. Le PC britannique refusera toujours le


terme, idem pour ceux est-européens.

Forme de structuration transnationale d’un mouvement. Se matérialise par des rencontres


bilatérales.
Ce mouvement a forcé les cocos français à accepter les élections européennes au parlement

Mouvement qui a permis acceptation de l’intégration européenne. Mvt cocos ouest européens
entrent dans le jeu.
Construire l’Europe sans la pensée. Ils ont fondé le groupe des eurosceptiques au sein du
parlement européen.

C) Histoire et mémoire du politique, le communisme est il européen ?

1990s : objectifs des anciennes démocraties populaires : imposer l’idée de « réunification »


européenne (sur le modèle de celle allemande).

Des politiques mémorielles très critiques du passé communiste  usage des archives pour la
« lustration » du passé du pays et de ses citoyens (modèle polonais) vs épuration allemande
(pénalisation du passé communiste) voulue par l’état ouest-allemand mais pas par les
citoyens.  de la délégitimation du passé communiste à la réflexion sur les raisons et
conséquences de son appartenance à l’histoire allemande.

Mobilisation des organisations internationales dans le cadre des négociations d’adhésion à


l’UE  forcer la comparaison nazisme-stalinisme/ communisme et dénoncer le communisme
comme un mouvement politique non européen (débats au conseil de l’europe et parlement
européen).

Il reste la mémoire du communisme en 1989 portée par les pays d’europe centrale et orientale.
Ils ont cherché a dire que urss a volé leur histoire et leur autodetermination et que les
européens les ont laissé tomber. Dette morale qui se convertit en dette financière. L’union
européenne doit aider les pays socialistes car elle les a laissé tomber.
Les anciens pays coco ont essayé de mettre sur le même plan communisme et nazisme =
dictature donc europe doit réparer tord des dictatures or stalinisme est ≠ du nazisme.

Jusque 2009, les pays d’eu centrale et orientale doivent accepter que mémoire europene est
fondé sur

2019 : loi mémorielle du parlement européen qui a mis sur le même plan communsime et
nazisme.

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