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- Un nouvel ins trument de lutte au service


de llavant-garde socialiste algérienne •••••.•••••••• page 3
- L' évolution de la situation politique et de la
Cl.ictature bureaucratique depuis le 19 juin 1965 ••••• page 5
- Unir les socialistes :
..! Q 1)ro:90s d'une conférence de Abdelaziz Zerc1.mlÏ •••••• page 19

U 1 ­ Pays arabes r évolutionnaires :


connnent faire face avec succès aux menées
J) impérialistes et réactionnaires •••••••.••••..••••••• page 30
1
1 ­ Sur le front du pétrole •••• •• •.•......•••••.•.•••••• page 39
- LI enjeu de l'agression américaine au Viet l~ara ••••••• page 49
- Politiser toutes ses activités :
une nécessité pour le militant d'avant-garde •••••••• page 52
l, ­ Contre le dogmatisme et le sectarisme
dans le mouvement ouvrier ••.•••.•••.. · •••• ••·•· •• • •• page 53

~ 1 _ L'aut r o fac e du désert


(~oèm.e). pago 56
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UN NOUVEL INSTRUMENT DE LUTTE

AU SERVICE DE C. AVANT-GARDE SOC IALISTE

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Ce bulletin politique, idéologique et culturel vient -avec beaucoup de retard­


combler un vide ressenti déjà avant le 19 juin. On se souvient comment l'organisation
'de l'éducation politique et idéologique, sur la base de la Charte d'Alger, se heur­
tait à de mul tiples entraves anti-socialistes, tandis que se multipliaient les atta­
ques sournoises contre l a Charte d'Alger.
En lançant, en ce début de l'année 1967, ce bulletin que nous nous efforçerons
de transfOrmer en revue dans les plus brefs délais, notre Parti se propose de four­
nir un nouvel instrument de lutte à l ' Avant·~garde socialiste d'Algérie, au moment
où elle affronte, dffilS des conditiOns d'une lutte de classes aigüe, une offensive
cl 'une grand.e ampleur, poli tique, idéologique et culturelle, menée contre elle par
les forces réactionnaires et obscurantistes.
On sait comment ces forces dii3posent à leur guise des moyens légaux d' expres­3

sion, journaux, radio, télévision ainsi que cie nombreuses tribV.nes comme certaines
facultés, certaines mosquées, etc ••• Il y a seulement un an, certains porte-parole de
ces forces, dans leurs attaques antisocialistes, sont allés jusqu'à citer, avec ap­
probation Franco et Goebels, et cela clans une revue algérienne librlnent publiée et
librement vendue. Il faut a j outer que les personnages responsables de ces écrits oc­
cupent toujours de hautes fonctions et continuent leur besogne, n'éprouvant même
plus, comme avant, le besoin de se couvrir du manteau lisociàliste".
Les antisocialistes -nuancés ou non- usent et abusent des moyens mis à leur dis­
posi tion. Sous prétexte de défendre des valeurs nationB,les, ils envahissent la radio
et la télévision pour diffuser largement leurs idées rétrogades de féodaux ou de bOUl:'­
geois capitalistes. C'est incontestablement avec cert~ines chances de succès qu'ils
activent sacl1arrt que les idées du socialisme sont relativement jeunes et qu'elles
ont contre elles la force d'ml certain passé et le poids de certaines habitudes. Ils
savent aussi, comme nous le disions, il y a un ffil, dans notre brochure "La Révolution
socialiste triomphera" que "parmi les nombreux militants de base et responsalles hon­
nêtes, le niveau politique et idéologique n'a pas beaucoup dépassé celui d'une cons­
cience sociale proche de la spontanéité, au lieu d'une véritable formation socialis­
te, d'une conscience suffisante des problèmes ardus dB la révolution socialiste et de
la connaissance des meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour assurer la défaite des
classes hostiles au socialisme.iI
Outre la lutte contre la réaction et l'obscurantisme, ce bulletin aura à mener
l'indispensable travail de clarification pour dissip8r les confusions idéologique et
politique entretenues, consciemment ou non, par certains révolutionnaires de la peti­
te bourgeoisie.
On sait le nombre de "socialisme" Qui sont apparus sur tous les continents et qui
expriment les intérêts et les aspirations de certailles couches des classes moyennes à
la recherche de l'utopique 3èm8 voie (entre la socialisme et le capitalisme) qui re­
flètent la position même de ces couches dans la société (entre los exploités et les
exploiteurs). C'est dans ce courant qU'il faut intégrer les ;Jsocialismes" dits spéci­
---4

fiqu8 9 algérien, nrabp a..LrJ.cain, destourien, chérifien 9 lyrique:;, etc •.. (rous ces "socia.­
lismes" ont ceci de commun qu'ils s'opposent au pouvoir des producteurs, les rapports
de '1. 'élite" · avëc : ~a clâ:sse ouv,:-.éiè're léi;airf da~i? le i(jei lleu.r des ctts ,un certain paterna­
lisme style patri'.9.rca l. . . .
.Notre :ceVU~ s' a,ttach~rq ~8xplicluer cJl'}J, le soc:ialiS!}18 ept lm, qu' i~ i ~~t scientifi­
que et donè ·,u.niv_er.sel'; , tanJis, 9ue /les vbj'e'-s 'g.1?i· ,y .:~c6!1<lui-s.ent sont ,fu.ultipleso S' adrew­
sant aux peuple d: Or::' ent 9 Lénine disait en décembre 1919 : "Une tâche se pose pour vous
qui ne s'était }Jas encore posée aux comm1.Uüstes au mOllclc enb.cr : s ur la base de la
théorie et de la pratique géné rale du cCTcmunisme, il vous faut, en vous ad.aptant à
des conditions ,spéci. f :i,clue s inexistarües dans le s pays ri ' j~urope, apprendre à applicluer
cette théorie et ' ce t '~;e 'pratj.que là oü la paysrulPéL'ie 'forme la masse principale."
,iApprend::e à applique r cette théorie et cette pratique" en Alt'Série, telle est ,
...B.-Y.êl.t_tQi.t_t_, l'obj ectif de cette revue. Les sujets de réflexion, de recherche et , d' étu·..
de no inanque::t }X:s pour J,es socialistes algériens. Comment résoudre par 8xemple ce pro
blème ardu qu : c nt cc/nau cl: autres révolutions social::.stes avant la nôtre et que consti­
tuent J.es décalages et désequilibres observés G'ntre certains aspects de la superstruc­
ture (lans \.me révolution s ocialiste et la lenteur des modifications réelles apportées
à l'infrm)truc'~ure ' é conomiq1.J.e et sociale de l'ancienne société? .
La scio 1ce de ] a Ilo:;'i tique n e peut 8' élaboro::c' en lél,boratoiro fermé. Elie ne peut
être clétacMo 'd e l.'è. pratiqu" sociale qui la nourrit ct qu'elle nourrit. C'est pourquoi
ce bulletin tra it e!.'8., en p.Cl~mior lieu,'cn fonction de l'actualité, des problèmes poli-·
tiques qui s e :pO:::·. _ CL<. notre pays aux étapes de son développeinent, participant ainsi à
la nécessaire cléJ '.':i.iicat~~on des luttes en cours. Puis, D.U fur et à mesure~ e lle·tr8.i­
tèra de façon de p l.U8 en plus approfond.ie, divers problèmns ic12010giques, culturels,
s'efforcera do trac e:e clus directions de recherche, de répondre à des questions de plus
en plus élcv( es •
.Ainsi lutter cC1.tre l'i. r6action, l' obsctrrantisme et la confusion, pour une meil­
leure connaissc:nceclos p:dncipcs universels du socialisme scientifique, pour une re-­
che rche de la \'oi e 12, plus rapide et la moins coût euse pour l'application du socialis­
me dans notre pays, pour une culture nationale? révolutionnaire et scientifiquu, tou­
jours explique::c' ct to~jours clarifie r pour unir et agir, donner le goût de l'effort et
de l'étude 1 tel~3 sont 10s obj ectifs CluO ce bulletin aidera -nous l' ospérons- [1. réali­
ser au plus vite .

Connue pou:>.:' "Saout ech Chaâb", le Parti d'Avant-garde (ORP) -compte tenu ele 'sès
moyens encore j.nsuffisants·- s' eff o::c'cera d'améliorer progYeSSivenknt cette revue et de
la rendre toujOUtS plus vivante. Cc~·.a se foo-,a d' autant mieux que les révolutionnaires
e:t socialistes a lgSriens, ceux de notre llarti et ceux des autres formations politiques,
se sentiront C:.irec·cernentconcGj:nés et qu 1 ils ne manqueront pas de lui apporter criti­
ques, suggestiolls e'~ , ai.de c611crè te,

'pire~tt<?]._.j...ll- Pay_tLA' AVË:Pt-garde.


(....9.R~)
._"-- 5 - ­

L EVOLUTI'ON de la 5ITUATIOI\J POLITIOUE


C? r de la
DICTATURE 13UREAUClcç/~TIOUE
DE PU 1SIC? 1 9 J UI [\~ ~I 9 6 5
Drills CG bullctil1 thooriquG qui s'efforce d'être un guide et une 0'I'l118 pour l'
action, il ost utilo de churchor à f aire 10 poli1t sur l' ovo lution poli tiqua c.mr c­
gistréedepuis plus d'un an pnr le pays, de d6teminer l e fil conducteur de cotte
évolu.tion afin do rondre plus compréhensible l a tactiquo de notrê pD.rti ct cles
forcos los plus conscientes de l'avant-garde socia.liste en général. Les militants
révolutionnaires qui traveillent dMs divers s8cteurs de l'activité politiquo ot
sociale doivent en offot savoir déceler les courants profonds, 188 fond ements é­
conomiques et sociaux de chaque évolution politique enregistrée. C'est ainsi qu'
ils seront moins dé rou.t0s par des faits apparemment contradictoires; ils pourront
adopter dans 18uT d.omaine de travail une ligne d' action conforG18 à la tactique d'
ensemble de toute l'avant-garde socialiste et non empreinto d'étroitesse corpora­
tive, partisMo, régionaliste; ils pourront d'une f açon générale combattre l e sub­
j ectivisme.
Les conclusions qUoi seront ici brièvement présentées complètent et précisent,
sur le plan tactique notam.'llent, l es positions de fonds exprimées dans notre bro ­
chUTe : "La Révolution socialiste triomphera en Algérie".
~---_ .- _. ------_.
1) PRBNIERS RESULTA'fS DE Li!: RESISTANCE POPULAIRE
A LA RE!ACTION El' A l ' IEPERIALISllG.
----_.-_.-._.---- - ---------,--­
Une lutta acharnée continue à oppo ser, dans des conditions devenues plus con-­
fuses et plus complexes après l u 19 juin 1965, l es forces r éactionnaires et impé ­
rialistes d'une part, l es forces progressistos, démocratiques, rovolutionnairas et
antiimpérialistes d 'autre pa.rt.
Dans cotte lutte 0:<'1 peut dire, clix huit mois aprè s l e 19 juin, que dans l'en­
semble, l a r évolution algéri enne 3. subi un coup d ' arrêt et des r eculs notables drus
divers domainos. Nais les forces réactionnaires : .G ;~ ,j~rialis tes n'ont pu attcin ­
dre tous les objectifs qu'elles s'étaient assignées l e 19 juin. C'est l e r usulta t
de la résistance mul tifoI'l'ae des masses profondescle notre p(:)uple, ainsi quo do l'
activité et des prises dG position des révolutionnaires los plus cons cients.
Bi en mümx, des cl a rifications ont C01UITh.mcé à s'opérer, des l eçons concernant
l es périodes d' avar'l t ct d'après le 19 juin ont COlJ.u1(mCl3 à être tirées , certaines
mesures proj utéGs avant 10 19 juin, continuent à s'imposer comme des exi gences iné­
vitables au dévelo ppem0nt de l'Algéric ot col a so r oflète jusque dans quolqucs unes
des décisions du nouve1au pouvoir. Tous ces faits peuvent constituer des prémisses
favorabl es à un nouvel essor de la révolution démocratique et socialiste.
I!îais rien dans :).a situa_tion actuolle en cons tant e évolution, n'ost cléfini tivo-,
ment acquis. Une évolution plus accentuée dans l e sens du progrès ou do la. réaction
reste possible et subordonnée aux luttas en COurs.
Ainsi les assauts et manoeuvres impérialist es ne sont pas parvenus à attacher
l'Algérie au char du néocolonialisne et de l'impérialisme . Nalgré l es points mar­
--6--­

qués par ; ce dern:'el', malgré l ès offdrts tenacGs et habiles de Bout~'fÜka ,--Abdesse­


lamet autres, l'Alg2ri~ clem8ure dans l e groupe cles pays les plus progrossistes d'
Afrique, Ses rapports do coopôration-Bconomique e t culturelle avec l'URSS ct les
pays socialistes pe sont rnaintcmus . e t développés. Los déUlgers accrus que font pe­
ser l es in:périalistes ot l eurs ·agents directs ou indirects on Algérie domeurent
néanmoins sous la forme de sérieus8s pressions militairos, politiquGs, économiques,
financières ~ idéo logique s . CèS ·drill.:g-.::rs s ont enc·o rc plus grands du fait de la situ­
a tion tragique qui s ' 8Elt créée au scùn du Parti COElL1cu1iste et des forc es révolu ­
tionnaires de Chine 011 une partie de la direction impos 9.nt une ligne antisovié ti­
que a entrai.né la division non seulement de l a Chine elle-mÔl<1e, mais aUf:;si du sys­
tèmo socialiste IftondiaL Cette situation menace gravement l a coh2sion indispensa­
ble des forces qui COluposent l e cmnp antiimpérialiste, de pro~rès et de paix dans
le monde, c'est ~'t dire l e système social:is ta mondial, l e mouvement de libGration
national o et le mouvement cOIllL1uniste ct ouvrier int~rnatio:rk'1.L
,
Pour r ésister à ces assauts de l'irüpé.rialisme et d e la réaction, nous plaçons
les plus grands (::)spoirs dm1S notre peuple, dans ses nasses laborieuses, ses intel­
lectuels, soldats ot officiers patriotes et révolutionnaires . Cc peuple n'a pu être
ni domestiqué, n..i. "em15igadé ". Le régime de l a "trique " s'est révélé inopérant. I l
est maintenant dGrJ.ontré que la mise sur pied des appareils cl' Etat, des rOLuiges po­
liciers e t administratifs, de semblant d'élections est impuissante à entrainer tU1
peuple con~e le nôtre dm1 s tU1C voie contra ire à s on option profonde et à ses inté­
rêts. Ni le parti officie l du FLN ni los organisations qu'il contrôle bureaucrati­
quoment :l'Oï:lt pu se développer (bien au contraire) à partir du moment où on tentait
de l es entrain er cla..Yls une voi e contraire à l'approfondissement de la révolution a­
1J.0rcée par les décrets de [,rars 1963. La répression antidGmocratique elle--même, dé­
noncée et combattue (et bien que continuant à constituer la toile d e fonds du cli­
mat poli tique iJ_:igérien ), doit battre en retraite, se f aire souvent moins [:_J:-parento,
plus "honteuse lf •
Les capaci tés do r ésistance de notre peuple, ses capacités de défendre et de
consolider les libertés d61J.0cratiquos et les acquis sociaux de la révolution demeu­
r ent pourt.ant encore i mmenses e t on grande partü~ inexploitées , en regard des pos­
sibili tés quipoùrraient être déployé es avec plus d'audace, avec lmo plus grande
lLYlion des forces r ôvolutiormaires et une mei llcure clGfini tion des ·mots d' ordre et
formes de lutte légales.

---~-----

II ) OBSTACLES ET FAIBLESSES A SUID'IOJ:-T'rrn


PAR LES FORCE;'-3 f{8VOLUTI01lNAIR 1~.
-~---- ---------
Les révolutioD..l12.ires, OU QU'ILS SOIli1l'JT, doivent cm offet être a ttcmtifs aux
faiblesses qui entravent la mobilisation indispensable et dans la bOlIDe direction,
des masses populaires c t révolutionnaires.
D'une part, il y :). l e fait que les masses et de nOFlbreux révolutionnaires n'
ont pas une vue suffisaIl'JUent claire de la situation d'ensemble, des purspoctivGs,*
des mots d'ordre e t moycns d'action appropriés. La situation économique et sociale
désastreus e , avec l e poids du chômage, l'instabilité ct la précarité des moyens d'
existence aggravent CG désarroi, ajoutent aux moyons de pression des agents (le l'
impéria lisme, des éléElents réactionnaires et bureaucratiques.
D'autre part, reflétant cett0 situation dans los massos, les forc Gs r6volu ­
tionnairos n'ont pns encore surmonté leurs rlivisions ainsi que certaines de l eurs
faiblesses ou défauts . Ces forc es sont dispcrsé8s en diverses formations parmi
~_ ~ , .Y ____.. . _-<-_.._.,......_.._.. . _.... _._.. .
", ,,,~, -,~ ____,,,_____,,", , ___.. -._._.._______ "'-""~ ___........ r .... _ _ ..._ _ _ . ..... _ . _ _ _

7(- de la direction principale des efforts et luttes à mener, .•.


.~-,--- 7-­

l c s quellGs :
1 0) Cellos r og:cOlJpéGs au s ein du Pa rti de l' il.vnn t - Ga r cle sociali s t e (ORP ). Le
PJ.G se réc l ame ouvurtüm..,mt du sociélli srnc s cientif ique , il é\ :ccgroups ~1U départ 8S­
scmti,.ülo[1emt l es nib,Gant s s oci a lis t 8é.:; (communi s t üs e t non cOE1Iùœ1is t os ) 3.ytmt ap- '
pa r t enu au FLN cl ' avont l e 19 j uin 1965 , ct du PCA cl ' avan t jui.ll e t 1961.1" Grâce à S<:,
cohésion poli tique i,;t i do ologi.que , s a pri s e d e position nutt~; GU hmd oDla in du 19
j ui n 1965, l n, syml)a:thie des mas ses l abo r i eus8s ct cle l a j eunesse , ce tte formation
Do élccomp li de séri eux progr ès politiques ct organiques. Elle doit ccponc1D.i.1t pour­
suivrc lI ' i mportiJ,nts effo r ts de f on lation politiqu G ut id(~ o J. o gi que de SGS c8.clr Gs et
mi li t ant s , d ' i apl ailce. h on clans L ,;8 mass",s ot, ,on tant quo noyau cl ' éèva n t - ,<sa r éto in-~
dépondant, d ' uni f i cation de ses e f f orts avoc ceux des autres f orces révolut ion ...
na ires .
2°) Le s f orce s r è lïolutiom:w.Ïl";]S r OGToupées autour de nOUV(;[18nt s ct ' oppo s i tions
t el s que : FFS , CNDR, OCRA , ont lü ac8 L :: c()ntr (~ de l eur Rct ivit6 à l' é tran g e r et
dans l' éli1igr a tion a l gé r ü m1\:J (oll l e PAG a 6gal cLlcmt ir:lpl a n té son organi sation ). Le
poidP cl' a n ci cillws r iva li t és de clans remontant à I D. guerre cle libé r a tion ou à ' l a
pé riode d ' ava nt I IJ 19 juin, l' absencQ do défini tion polit i que e t i déologique clai -­
re ( notamuont Œl c t=J qui concerne l es gr and es options so cial es ), l e r ecou.r s Èt cer­
t ains appuis Qupres cles r égi mes en pl c.cc du Naghrob ( HassélJl II d BourgUiba ) qui
11 1 ont aucune sympath:~c pour l' Op tiOll s ocialisto du peup l é a l gé ri en , n e fac ilit e
pas l a ;j onction d e tc llG ou t c ll c~ de ces organisat iolls avec l (]s autr os f orces r e ­
volutionnaires .
On note r a, pan;ri L)8 pOG i tions qU.a ces orgél11isat io11s on t en core 8, cla rifi er,
f aut e de quoi iJllcs ri sCluent , d' acccmtuor l eur gl im3 8illont Èl droi te :
- l' ,unbie,uit6 qUCillc aux f 01')110 :3 de lutte c t à l a t a ctique Ilr é conisoGs,
- l' a tti tuc'_,) vi s d. vi s du pouvoir du 19 juin : 8.u t c.nt il y a cu t enda.n co chez
cert aine s de ces or~;ani sations à nlJ.allC"'T l euT pos ition vi s à vi s de ce pouvoir,
voir e mêmoà compose r ·w ec l ui o.u l Glldemai n du 19 jui n , Rlors qu'il :38 pr us onta i t
et agi ssait COMJO lm b lo c "homogènl7", a ut 3.nt a ll ,.;E:. panü8scnt vouloir l' a Jcta quer
"on b lo c ;; auj our d ' ll1Ü , a l or s qu ü curtainos diffô r enciat i ons s u s ont ai t.uü~é8s et
8 1 argi ~ s en s on s ei n.e

I l convi ent de l10tur au ssi , parmi l (;s f a ctour s susco;oti bl os do facilite r l a


joncti on dos ( 1 ~m,mt:3 progn 'Jssist cs do ces di vors8s form.9.tions avo c l os a u t r es f or··
cos r<~volut iom1ai r ::;8 :
- certa i nus positions exprimées pDT l e FFS clan s l'into nli ev d' Aït  1E.lh::cl à
"Comba t" lu 3 nov ombr e 1966 ,
- l,èS pos i t i ons th60 ri qucs du CNDR .- PRS en félvour du s oci süi smc s ci ontifiql..lc .

3°) Un grand üoubro do mi litant s e t d e f or co::; r évolut ionnai res domeurcmt po-­
li tiquomen t inorga ni s8s s oit don s l es org'Unisation s na t i oYk1.1os de masse of:t' i c i el­
l as (not::umncmc l' UGt'A, l' UIJEA , l a ,]FLN) soi t on p l u.s grand nombre on core on dehors
do tou t e organi sat i on . Ayant por du confianc e clans 18s capac i tés du FLN à guid er l a
lU.tt e pour l es obj octif s clufini s pa r l os. Cha rt e s de Ir ri poli e t cl 'lÜg2r, nombro de
ces mili L W l GS s ont oncore dan s l' cxpoct a t i va . Soul s un trava il r éRolu du Pa r t i Cl '
,Avant·-garde dan s l eur diroction, en neme t omps q'Lle l' é l évation du ni veau de l u tt e
d.us mass e s ot l a s premi er s pas qui se ront offüctués ver s l' uni on des fo rcos r évo­
l utionna ire s, pourrO'nt l e s fa ire s ortir de cette; expe ctati ve ct l es GngagGr (lonG
l' a ction

4°) Parmi l es fo r ces composant l e pouvoir, ass ocio.;s à lui ou 10 soutonant,


-8-­

sc trouvent, comme nous l'avons souligné, y conpris aussitôt après l e 19 ,juin, des
éléments révolutiolli1aires aussi bien dans l' JùifJ' ctuc clans le parti du FLN. Ils s' y
sont trouvés ou y sont demeurés pour diverses ra.isons (nécessité, opportunisTD.o,
voire désir sincère do faire oeuvrG révolutionnaire). Certains, 10 plus souvent de
façon spontanée, inorGanisée, so sont efforcés d'y sauveGarder et do dôvelopper
certaines conquôtes de l a r évolution. Leur action on fDvour d 'obj ectifs révolutiDn···
naires ost néanmoins entravée
a) par los Lléthodes, tendances autoritaires et antidémocro.tiquos attachées
au.'{ appareils d'Etat et du FLN actuel. Ces méthodes font l e: vide autour Cl. 1 eux et
stérilisent tout effort de Llobilisation populairo.
b) par ll)ur coupure avec l os masses accrue du fait quo l our participation aux
appareils du pouvoir cautionne l us décisions négatives et impopulairos qu'a prises
ce pouvoir. Loin Cl. , &tre on DeSure de s'opposer cfficaceul<.mt à C é?S décisions, ils u

ont été araenés à. atOX'l:lOyur, à entrer dans les intrib'Ues <3t ,jeux d e clans ct le pJus
souvent à céder du terrain aux forces do droite y conpris sur des problèmes aussi
importants que ceux dos r estitutions cle biens autogérés, l os libortGs démocrati ­
quos ct syndicales, 10s conditions dans l esquolles s'effectue la réorganisation
communale otc •••
Cos forces ne pourront surmonter ce handicap -certainos s'on montront d'ail­
l eurs désireuses-· qu<::: dans la mesure où, faisant reculer los équivoques, l' esprit
autoritaire, l e sectarisme, elles jettent r éso lument des ponts entre elles et les
autres forces r évolutionnaires partout où ollos s o trouvent , on n'hésitant pas à
portor l es problèmos devant l es masses pour isoler et faire r eculer l es tendances
réactionnaires au pouvoir.

III) LES COlllPOSANl'ES DU POUVOIR AU LENDID-'IAIN DU 19 JUIN


-------_. -~-

Pour saisir l es modifications qui se sont opé r éos au sein du pouvoir depujg le
19 .juin, il os t utilo do rappelor comment se prGsontait cc pouvoir aussitdt après
l e coup d'Etat. Quo s ignifiait l'uniteS de f açe.do , l e l'c.';roupOLllmt dcs divers clans
et courants poli ti(}.uGS r assemblés alors autour d'un seul objectif cOlIlnUl1, le ron ­
vorsol'lont du pouvoü pr8cédent dirigé par Bon Bella ?
Le contenu poli tiguo ct social do co pouvoir, confirElé pD.r sos doclar1ltions
et ses pr.e Biers actes l ct qui a déterminé de nOIilbroux (Ù ômonts socialistes à se
rassel'lblor dans l' ORP) il été le suivant : r etour à l a formule de l'union ne:tionalo
so substituant à l'union des forc es r évolutiolli1aires .
L' évùntail do cotJce pr 0tonduo "union nationa l o ll avait on f ait une s i G11ifica­
tion précise. Elle impliquait en effet:
a ) ]''':'~.lim:ill.a~j._qn.§.9U8 divers .,:Q!étGxtelh. d 1 él~illont~.gui ~vaiont oeuvré en fa-.
veur d'une oriGntation socialiste r éso lue: élirùina tion non seulement de Ben Bella
ct de certains ·de-;e-;-;;Ollabor~:rours, mais aussi élir:1ination do l'aile gauche as­
socü~e au pouvoir rovolutionnaire précédent ou 10 soutonEU1.t dans l es syndicats,
les autres organisations de IllD.sse, le FLN ot c ••• , sous 10 prétexte facil e et archi­
usé: l'''infiltration do l'idéologio étrangèro ll •
b) .le ,.hl_ ainti eA.._~G__12 consoliq.a tion a~.l?.9uy"oir de tenSJmce~ qui, dans l a logi­
que du déveloPP0,I.lent de la révolution clénocratiquG ct socialiste; auraiont d~ être_..
dé,jà é liminé os_Q.Il _:çat~on d~__J eur ol:..~enta tio.!LJLt.st8_,18uri3 él.ç.tes c.Q!ltrair eL~..90 dé..=.
--9--­

veloppement. Plusieurs représentants de ces tendances çtaient d'ailleurs sur le


point d'être démis de leurs fonctions (r1ahsas, Boumaza, et surtout Bouteflika) et
cette menace a précipité le coup d'Etat.
c) le retour au pouvoir de tendances gui avaient déjà été éliminées pour la
même :@.ison : Kaïc1 AhElcd et Nedeghri natamment.

Nous ne nOU,g attarderons pc'lS sur les différents clans par lesquels on a voulu
tout d'abord définir la composition de ce pouvoir. Cos clans ne sont en f ait qu'
une apparence extérieure, mône s'ils correspondent à certaines affinités réelles.
On·a ainsi distinguo deux clans rivaux: celui de l'Ouest (dit clan d'Ou J.: ta) et ce­
lui de l'Est, les autres se rattn chant plus ou moins à ces cleux et jOUB.:.r"lt le rôle
de figurants, de "forcos cl' appoint;' ou de caution, tel que 10 clan du Centre (ex
Willayistes) ou divers groupes issus de l'éclatement des direction~ du FLN ou des
organisations nationales.
!l'lais si on examine 18 pouvoir réel, le fait essentiel qui a déterminé l'orien­
tation offective de CG nouveau pouvoir, et qui n'était pas forcément conscient cœz
tous ses détenteurs, était le suivant: la réalisation d'uno alliance, consciente
ou simplement ob j ective, entre :
1°) - des représentants de couches superlevres de la petite bourgooisie, im­
plantés dans la nouvelle bureaucratie militaire et civile, ruais n'ayant pas véri­
tablement d'intérêts dans la propriété foncière ou dos entreprises capitalistes.
Ce sont assez souvent, à divers degrés, des révolutionnaires patriotes et antiimpé­
rialist es, demeurant sensibles aux pressions et aspirations populaires, influencés
à la fois par l'idéologie bourgeoise et certains aspects du socialisme scientifi­
que, le tout se traduisant dans une orientation "populiste", pouvant abouticr à des
positions et actes favorables aux revendications populaires. Ces éléments se mé ­
fient néanmoins des masses, sont volontiers autoritaires avec elles, méfiants aussi
envers"la lutte dos classes" et enfin prisonniers des nombrouses luttes et intri­
gues de clans, où l'alliance contractée avec l'autre tendance contribuait du reste
à les enfermer.
2°) - les représentants de la nouvelle bourgeoisie, eux aussi fortement .ir:l ­
plantés dans l'appareil bureaucratique, mais possédant en outre de solides inté ­
rêts économiques ou forteElent liés à cos intérêts : propriété foncière, capital
algérien et capital étranger. Cette tendance, majoritaire dans le clan d'Oujda mais
liée à bien d'autres tcmclancos dans 10 pouvoir et aux éléments réactionnaires hors
du pouvoir, a une conscience beaucoup plus nette que la tendance précédento, de ses
intérêts de classe; ello se situe consciemment dans l'opposition résolue à la clas­
se ouvrière, à la paysannerie pauvro ot à la révolution socialiste.

Il est à remarquer que, à causo du rapport des forces existantes dans l'armée
et l'appareil d'Etat aussitôt après le 19 juin, les représentants de la première
tendance étaient en mesure do jouer 10 rôle l.e plus important. Le rôle dominant
leur a été cepondant enlové d'emblée par la douxièmo tendance, plus consciente de.
ses objectifs et forte de ses assises dans le clan d'Oujda, inspirateur et promo ­
teur du coup d'Etat.
-,- - 10 - - '-' ,

-_.__ . ~ ------

,
1
IV) LES CONrRADICTIONS DU NOUVEiiU POUVOIR BI' LEUR iU"JPRBCIli:rION 1
1
PAR l' AVANT -GARDE SOCIALISTE AU LENDEJ:i.i\.IN DU 19 JUIN 1
1
1

Conpto tonu c: o cotte si tUiltion, la position tio l'aviJ.nt ..gardo socialisto (FLN
et conmunistos) au lencloDain du putsch a été dét orminée :par ln const.:l tation sui ­
vanta: l'alliance objoctivo entre cos doux tendances bourgeoise ct petite-bour ­
geoisc cOP1posant le nouveau pouvoir bure1:m cra tique, l'orientation dictatoriale ct
antipopulaire de co pouvoir constituent l' obsta clo intli:ricur 10 plus sérieux à uno
lutte résolue contre l' onnGTili principal cle l'Algérie , qui demeurait l'imp2rialiS!;]e
et la réaction. Dans cos conditions, la s eul e position correcte des forcüs rGvolu­
tionnaires était la nOIlwcolhboration avec cc pouvoir ct l'opposition à tout s sus
manifestations antidénocratiquos, antiouvrières, antipopulaires, (voir "1a Révolu­
tion socialiste triorClphera", pagos 73 et 74 de l'édition inprimée, pages 47 ct 4B
do l' éditi.on ronôotypée).
Certains révolutionnaires de bonne foi, d'autres pour justifier leurs po si ­
tions opportunistes et confusionnistes, souhaitaient une collaboration avoc co
pouvoir,arguant dus possibilités de travail qu'offraient on son soin, selon eux,
les contradictions d'un tel pouvoir.
~~is l'avant-garde socialiste qui n'ignorait nulloDcnt l' existence de contra­
dictions (on puissanco) au sein de CG pouvoir, avait de ces contradictions une in­
terprétation fondrunentalement différente de colle d'autre s révolutionnaires, alors
surtout préoccupés do sc donner bonne conscionce pour avoir ainsi fait bon ma.rché
do la souveraineté populaire.
1 0 ) ]L'Avant-garde socialiste voulait tenir conpte avant tout de la nature so­
ciale des contradictions du nouvei:.U pouvoir ct non dos luttus stériles de clans
au so~et (du gonre clan de l'Est contro clan de l'Ouost) auxquelles certains sou­
hai terniont nous faire participor ot auxquellos à lours youx sc rar:1(maiont carica­
turalument tout es los contradictions du régiue.
2 0 ) Ces contradictions, qui 0xistaient en puissanco, (ct qui en fait ont co­
dé nécessairement l e pas pendant quelque temps Ct l'unité de façade instaurée le 19
juin), ne pouvaien..i. é<?.~_at~_wnt8n6ment.
Elles n'étaient pus de toute façon assez fortes en elles mêmes dès ce stade
pour empf3cher le rôle dOlitinan t joué dans cette coa lition par son aile rI roi te fran­
chement favorable à l a réaction et hostile au socialisme. 1es faits et les décla ­
rations l'ont runplemlmt prouvé : interdiction "d'Alger Rêpublicain" au.'C premières
heures du 19 juin avant nêr,18 une quelconque pris8 de position de la pcïrt (le son 0­
quipe, attaques contre l a politique antérümre de collaboration avec l es pays so ­
cialistes, anticommunisme, . vague de restitutions do biens autogérés, pratique du
baillon et d.érlantèlen18nt des organisnes dirigeants du F1N et des organisations de
masses élus par leurs congrès etc •••
Appeler à ce stade le~ révolutionnaires à se taire ou à soutenir un t el pou­
voir, signifiait cautionner toutes ces attaques et cOITjJroD8ttre à plus long terme
une clarification et unE) évolution comportant procisénent l'Éiclater!l.ent des contra­
dictions qui n8 s e trouvaient alors qu'en germe.
30 ) CrOire par aillours qu'il était possible de "regrEJtter" , de "déplorer"
individuellen8nt ou collectiveLlent de telles néthodes sans apparaitre cornille oppo ­
sant systématique à ce pouvoir, c'était se fourvoyer et oublior le rôle doninant
-11­

que cette aile droite a longtemps imposé sans partage au pouvoir. C'est oublier
que le slogan "Qui n'est pas avec nous est contre nous" a été largement appliqu6
par le nouveau pouvoir. C'est oublier par quels J:lOyens un grand nombre do "ral ­
li:eillents" ont été extorqués et comment la répression s'est abattue sur les nili­
tants d'organisations ]2ourtant liées au pouvoir (exemplo : interdiction de "Révo­
lution et Travail"), pour bien moins que la remise cn cause du pouvoir et de ses
méthodes. Le heurt était inévitable au départ entre ce pouvoir et ceux qui qui ré­
·cusaient ouvertement l'essentiel de ses uéthodes ct le danger que faisait planer
son orientation sur los acquis de la révolution, Il appartenait weulewent aux ré­
volutionnaires de rendre si possible ce heurt moins violent et moins favorable à
la réaction 21L<;:'91!9§t.ttant femenent l' aventurism~ dans les rangs dos opposants.
j

Cela fut fait dès l os pre~ùères semaines, en môme temps que s'élaborait après cet-
o te période cruciale une tnctiq~e à plus long termo, correspondant au rapport des
forces dans le pays et à son évolution prévisible.
4°) ~§~ht_ellent J12.!L!ill.ont~ des contradictions sociales au sein de ce pou­
voir ne "Qouvait ~.1aiL~ d'uno Îaçon fructueuse pour le. consolidation et les pro­
grès de la révolution .9..~~~~Ja"'pression organisée des J:1:'lsses laborieuses otpo­
.:@.laires, gl,!idé9.ê......llilr une formation d' avant-garde_indépendante.
Cette fOI1rration d'avant-garde pouvait s'unir à toutes les autres forces révo­
lutionnaires nais sans se mettre à la reDorque d'aucun clan de la petite bourgeoi­
sie.
Aux travailleurs traumatisés, bafoués, désorientés par le comportement de nog
breux hommes et courants politiques à l'occasion du renversement du 19 juin, il é­
tait urgent et vital de présenter un langage clair, un programme sans équivoque,un
comportement correspondant à leurs aspirations à la fois démocratiques et sociali~
tes et enfin, un regroupement de révolutionnaires en lequel ils aient confiance et
qui, avec eux et avec toutes los autres forces révolutiolmaires, se 8ettrait sans
tarder à l'oeuvre pour sauvegarder et préparer l'avenir. Cela est si vrai qu'au ­
jourd'hui ~armi les révolutionnaires, c'est avec les nilitants du Parti d'Avant­
garde (ORP) et souvent avec eux seuls, que les œsses établissent 10 plus directe­
ment ct le plus ÎaciloUlent un contact fraternel et confiant. Toutes les autres for
mations ou équipes révolutionnaires sont handicapées par leur position équivoque­
prise lors du 19 juin.
S'il en est ainsi, crest parce que les Dilitants qui ont constitué l'ORP et
son Avant~garde ont toujours gardé présent à l'esprit, qu'aucune révolution démo ­
cratique et socialiste, qu'aucune lutte antiiDporialisto conséquente ne peut êtro
entreprise sans les masses, sans une confiance lucide dans le peuple travailleur,
dans les capacités de ce dernier et des forces révolutionnaires qui en sont issues,
de forger à travers los épreuves et los luttes le parti d'avant-garde narxiste-lé­
niniste, le parti des travailleurs, dont cotte révolution a besoin.

1
1
1 V) L'EVOLmION DES CONTRADICTIONS AU SEIN DU NOUVEAU POUVOIR
,!
----------------------­
Tout en engageant une lutte do masses résolue, le Parti d'Avant-garde (ORP)
est demeuré attentif à l'évolution des contradictions au sein du nouveau pouvoir.
Les premiers indiclUs los plus sérieux de cette évolution ont été relevés·' ct ex­
pliqués par 10 parti à l'occasion du voyage de Boumediène en URSS (décembre 1965).
Les positions oxpriméos à cette occasion par notre parti furent largement
- . -- - - - - - _ . _ - ....- .... _ ... ........ ... ..... "''I;ro '''r:""'-.'
~

·-12-­

reprises et approfondies dans notre déclaration de janvier 1,966 1 appelant à une


§olution dé~:f:.B:~iq,'2~.~c}~.Q..:LÜgue à 1ê:.._situation E.~~9 par .le 19_ j14..ri.. Cette dé­
claration appelait à lluniondos forces révolutioill1aires où quI 0118S se trouvent,
en vue d 11.4'1 front déüocratiqu8 ct populaire contre la réaction et l' inpérialisme,
pour la défense et la con::;JliclQtic:~ düsprincipaux acquj.s de la révolution. Elle
deLlandai t à tous 18S révolutionnairos dl écartor J 0 8 faux: problèril8s et do müttre
au centre de lours préoccupél.tions :, 11 action unie peur créer 10s conditions d lune
vie politique démo~:catiquoc Elle appelait à util~.sGr P0l':: cela, on los élargis ­
sant au nfJ.xir::nlli~ toutos los possibilités légalGs on vuc d lune telle actiono
Cette déclaration a contribué fortement à nettre en échec los aDbitions des
forcGs de droite au pouvoir, visant SOllS 10 prétexte fallacieux do "subvorsion", à
l:1aintenir éloignées los unos des autres los for0os révolutioill1airos do liarmée ct
l es autres forces révolutionnaires, afin do poursuivre on touto quiétude lours e:..1 ­
tr8prises de p
démentèl oIJcmt clos acquis do la révolution. Cetto déclaration a créé
do ncilleuTs conditions et ouvert la voie à l'essor plus grmld, sous l'iopulsion
dG notro ~~rti, dlllilO action de masse plus consciontc~ sous los formes les plus
divorses : lutte des organisations do &1.SS8, notarment dos étudir.mts ot des syndi.·
cats oU\Tiors pOUl' los libertés dénocratiquos et syndicalcs l lutto contre la ré ..
pression ct d8~o;.1ciation des néthodos pOlicières, CnI:lpagno pour la libération des
d6tenus et souti en de leur grève do la fain, lutte contre les restitutions de biDns
autogGrés à 1; occc"sion du ': 0 liTai e t dG la sŒJ.aine de l' autogostion, luttes revon·­
è:~ . ~ativeR 1)(L11' los comhtj.ons do vie des ouvrj.ors, ch6r:wu.1's et paysans pal1.vres Gt c<

Dans l'acticn réelle , il ost bien clair pour les ni litants et 18s l;~SSO S qUG
cettel:is.:'8 poli tiqF8 on favour d'une solution paci.fiquo do la crise du 19 juin,
ligne l'.ostilG a u slogan d.e liT out ou rien!! no signifiait nullouent passivité devant
l es agisser1e~ ts de la Ïraction réactionnaire du pouvoir c"':; qu 1 0 13,8 était fructuou-·
se. Nalgré l es vag'.:'.08 ùe ropru8sion antidénocrati'luo auxquollos so hc;urtaicnt cc:,:
actions de Tœ.SS8 (c~eE1ple : arrestation des Dili tants syndicalistos et socialistes
sur tout :.8 türritoirc en juin/juillet Î 966), malgré la soudure apparente quo cos
actions paraissaion'c provoquer tonporai.reE1(mt parai les t enClancos du pouvoir, ccc
actions ct cottG orientation no pouvaic"nt q'Lèe f a c:.'. litor los vrais cliv~ges) c' est
à dire favoris Gr 10 rapprocheTJont ontre r évolutio;,",naires ct la déElarcab r:n ontrG
ces dernier[~ ct les f orces do droj tc .
En offet" d'l1.i1c part le Parti d'Avant-garde a toujours voillé, en nÔi:1o t CDpS
qu'il irapulsait J.es luttes do Lli;".'3S0, a souligner les clifforonciatiol1s réelles au
soin du pouvoj.r au fur et à rlesure qu'alles Si expriLlaient plus nettenent (cf notro
déclaration do liars ': 966} notre l ettre à liE:. Djoïch" on Août 1966); dlautro part;
l es actions ongagées par il Bvant··gardG socialist o posaiont au grand jour devant
les Basses los vrais prc::, loDcs r quo l os tendances r éact:,oill1aires Si efforçai ont 0.0
camouflor ou dl estouper au sein du pouvoir. CeE! luttes anC::,·'3.ümt l es t endances le ~~
plus progressistes, ~f;:rayéüs par leur coupuro avec los massos, à se déterminer
par rapport à cos vnüs problèr::ws. Cos luttes no pouvaient donc que favoris or l'é··
closion ot 11 apprcfondissoE!ent dos diffôrenciations
Avec la poursuj,to de cette lutte de nasso on faveur dos libertés dGnocrati _.
ques et des acquis de la révolution, avoc l'aggravation dus prossions inpérialistas
ot néocolonicüistos, avec certaines échéan ces tolles quo la réorga.nisation COUiIlU­
nale ct le projet de réforne agraire, les corl':'adictions Clt continué de s' aigui­
sor dans un sens plus favorable à un~ ligno révolutionnairo : un certain nonbra do
IiloSures positi7es ont été prises par I l) nou:veau pouvoir dans l os donainGs économi­
que 0t socia1 7 sur 10 plan de la lutte antiimpérialisto et sur le plan des liber .­
tés dGrrlocratiquos (libération d'un certain nonbro do dé tenus ])(;1itiqU0S).
--13

VI) SIGHIFICATION POLI'rIQUE ET SOCIALE DES CLIVAG;~S ACTUELS

Aujourd'hui, la situation au soin du pouvoil' et les rapports de cc dernier


av(;c les autr8s forces politiques ct sociales du pays présentent certaines cara­
ctéristiques nouvelles, onCOre on pleino 8volution.
Les contradictions de elo,ns ont cédé do plus on plus lu pas aux différencia­
tions sur une base socialo. Los oppositions ontre clans elc l' J~st ct chm do l'Ouœt
sont tout à fait insuffisantes à oxpliqucr ce CJui se passu au sein du pouvoir et
n8 rendent conpto quo clG cort2ines affinit;~s superficielles ou de la nécossi té drus
laquello Si) trouvent encore assez souvent L~s Bombres de ces clans cl' adoptur di)s
posi tions appare[JlJ.cnt COhf]rant,)s. Los di vergencGs sont al160s en s' élargissant ~l
l'int8ricur o_u clan d' Oujela lui-nome, la cohésion s'est relâché e : les oppositions
qui, en son soin, avaient comJO point do départ ou CODIlle stir"-ulant clos conflits de
prérogatives et d'autorité, ont tendance à porter (le plus Gn plus sur dos problè­
Y'l8S fondamentaux : rc5fonne agrrüre, orientation de l' 6dificEttion économique et do
la politique Gtrangère.
Dons ce clan, les trois é 16nents les plus droitiers et les plus enclins à la
collaboration avec 10 n6ocolonialisne (Bouteflika, I<:aïd Ahr.18c1, ~Iedeghri) aV8C la
couplicit6 et l'aide de bourgeois t e chnocrates, plus ou noins liés à l'Exocutif
provisoire de 1962 (B<5laïc1 Abdesselmn) s'efforcent de renforcer leur euprise sur­
tout sur l'appareil policier (Sureté nationnle ), l'adDinistnüion, les finances,
l'industrie, et, quelqu8s sec teurs de l' nrr.,ée ou des services qui y sont rattachés.
Chérif Belkaceo, placé G_cvnnt les exigences d'un parti qui, oêne vidé
de sa nGilleure substance continue à se rebeller contre son enprise, s'efforce de
tirer son épingle du jeu. Il adopte le p l us souvent une position opportuniste.
Quant à Bounec1iène (8. qui certains COl2L10nc<:mt à r8procher les néthodes "[lQ ­
noeuvl'ières" de Ben Bolla) Il est de pnrt sa situation au sein du pouvoir et de la
si tuation de ce pouvoir lJnr rapport aux nasses, de plus en plus forcé de recher ­
chor des appuis'lil13urs CJu'à l'intérieur de cc clan. La force principi'llo sur la ­
quelle il s' appuie est constituée essentiellolJ.cmt par l'appareil nili taire sur 10­
quel il a la haute nain et ci_ans lequel on pourrait schGwüiqueuent distinguer trois
courants :
1) - un certain noebro d'ofÎicicrs de l a hierarchio supSrieure ayant reçu sUJ;:
tout une foruation françà,ise, ct qui constituent si l'on veut, les technocrat8s ni
litaires.
2) - un grand noobrG d'officiers issus di es uaquis, représentants los aspira
tions do la paysannerie pauvre et noyolli1e.
3) - un certain n::ll~brl_; CL' officiers plus proch8s des convictions socialistes
scientifiques tels que ceLLX du \lCOLllilissarint poli tique" de l' am.Ge ou cl' autres~
Un certain nUI:lbre de c e s officiers, no t aL'J:: ont ccux du 2e groupn, pourrai8nt
être rattach(~s plus ou uoins au "groupe do l 'EfJt", d8 nGi-,e quo certains civils, se
trouvant nOGaJ:ll::wnt dans l'appareil du FLN (où ils S8 heurtent à Chérif BelkaccD ct
SQ "direction centrale ll ) ou dans l' apparoil du gouvcTI18nont. Tout en appuyant as­
sez souvent Bour:18diènc contre l,]s autros l:;enbres du clnn d' Oujdn, ils sont enclins
à se déparquer de lui, Èl. L1DTquer une certaine indépendance pOT rapport à lui. Les
uenbres de ce groupe, qui peT rapport à l'ailo rG a dionnairo, peut être qUQlifié
-14-­

de progressiste, rocherchent désornais febrilooent l'appui des nasses populaires


(et· des organisations qui on principe, devraient les représenter) : soit par con­
viction pour cerk.ins, soit dmls tous les cas par souci .de l' Gnporter dans cette
lutte d'influenco au sein du pouvoir-
Les poli ticicms qui conme Hadj Suaïn - BOUl':laza - I-ïahsQs, ont abandonné c e
pouvoir, l'ont fait à partir du nOL1ont où che.cun ù. 1 aux, no représentant aucune fOl:.
ce sociale ou politique organisée, se voyait rejeté par chacun de c es groupes,tout
en partageant avec eux l'hostilit6 des nasses. Leur départ r e flète avant tout la
pression populaire SI oX'Jrçant sur l e pouvoir, l'acuité des t ensionf30ntro los cleux
g-roupes principaux au pouvoir, ot 1. 1 espoir suscité che z Bounllza d'un é clQteoont
prochain du pouvoir à 18. suite do ces tensions.
En ce qui concorne 10 raI)port do forcos entre les doux tondances principales
au pouvoir, Si il es t vl'c.i qU0 la tendanc e peti tG-bourgeoise révolutionnaire ct po­
pulisto s'est ressaj.sie depuis 10 19 juin 1965 ot s' ulève [X ~; I"8"":ois quelques
succès, contre la dor:1ination de la fr8.ction bourgeoise an tisocialist e , cette der­
nière n'en a pas moins Bis à profit cet te pôriode pour consolider ses positions
clans les différents apparGils de l'Etilt. Ainsi so l')rolonge un ôquilibre instable
rlont la rupt"Ure clopondriJ. el. e l'action des LIasses et do l'union des forces r,~volu ­
tionnaires.
Dans l'ensel1blo, on pout dire cependant que, bi.en que plus à droite par rap­
port au pouvoir constitutionnel èl' avo.nt l e 19 juin, :;'8S positions du pouvoir actu­
el se si t'.: . . ~ plus à "gauche" que dans los rloi s qui ont suivi le 19 juin •
.Co glissenent·, dont nous cxauinerons plus loin les raisons profondos, a eu
pour cons8quence s un c hè~.ngOlJent cl r atti tudo cle la l'éaction vis à vis d'un pouvoir
dont ello avait d'abord applaudi l'instnllation et à l'6gard duquel elle avait a­
doptG sinon une atti tudo de :30tl"t;ien, du lC:.o ins une neutralité bienveillante ', SI ac­
conpagnant do pressions diversos,
Les forces réactionnaires dans lepays ont déjà cOllJTJ.encé à organiser una résis
tanceac l:ive contre les ::Iosures ou })roj ets de ce pouvoir qui lJ.enacent le plus leurs
positions. Elles s'activent éga:"er:tent à nouer des liens avec la fraction la plus
réactionnaire do ce pouvoir au fur e t à L18SUre que s: aiguisent les contracUctions
au sein do co d ernier. Il n'est pas exclu, si l' évolutio"l à gaucho iL'11)OSee au pou­
voir slaccentue, que ces liens deviennent urw coalition plt:.s activo on vue du rcm­
vcrsel:lent dG c e pouvoir au profit cl. , intérêts fl'anch0l1ünt rGactiolli1D.ires et proinp~
rialis tas. l' attitude (le la presse aLlé ri\~ cllne ces derniers tGI:'-ps à l'égard c1.U poE.
voir actuel est assez significative.
Dans 1'0 nône t eops, UllO (16cEmtntion ost observûo dans divers os fOITlations de
l'opposition. Par r 6acb.on. contre) ce pouvoir, certains élénonts de ces forLlations
ont tendance à no voir qu e l'aSl)Oct "forrJE.ü" de la rcvonclic J.tion déDocra tique 10­
gitine dos lè13.SS0S, nettant au second ])lan los rovondications sociales non noins lf
gi tiües des casses 1aborü;uses. De ce fait, un glissoLlont risque dG continuer à se
dessiner chez ces Qléi:.lGnts, les rapprochant des groupos r éactio:nnaires qui revondi
quentune dôuoc ra ti c foruelle qui, d.ans cül~taines condi tians, avec la désunion cles
forces rGvolutionnaires , pourl'o..it fClvorisQr un régiDo bourgeois procapitaliste. Il
s'agirait là d'une caricature (10 déL'locratie n'ayant ri en à voir avec la cléDocratio
révolutionnaire voulue p2.r les travailleurs et la plus COnfOTJ;lü à l' intérGt natio­
nal. C'est dire toute la complexité de la situation.
~- - - -- ..
~­ ', .--.- ". ---- .....--,.0;-. . ..., .. ,., _ . ­

15

v~~ I) DI liPR8S QUELS CR1TERES LE PAR'l'1 D 1 A\lJÛ'TT ~·GARDE


APPRECIE LI J!''VOLU'I'10N DE LA S1TUll.'.~10N ?
---_._.._----­
Dans cette situation cOlwlexe, le Parti d'Avant-garde e stil!l.8 qUG tout üs ces
différ;mciations, touto s cos nouvelles déliI1i t fl tions peuvent être considérŒs coQ.
.. me l es indices rI'une évolution qui est s u sceptiblo cl ' aboutir ~l. un r appo rt do for ­
ces plus fé"'.vorable à. l a r-:~volu.tion ct Èl l a lutte contre:: l'ir:rpéria lisï1o , si los fQ:!:
cC@.. d 'Ava nt-W'_dh.§..L~f.?y..s_).es n i li t a nt s rév9...~tio_nn.qi..r.ç:~'1..Y.'?.rJ S 'lmir ot .'1$i.1:.-_
dans la bonne voi e .
La lutte de classo ~\ 11 éche lle nationale e t inte rnationa l e GSt on voie de dis
sipor la confusion qui a pr 0sidé: à l'instaura tion du pouvoir du 19 juin et quIa
r1arqu8 les praDiers actes ,le ce pouvoir prét ondûr.ient nonoli thiquo.
On peut se deu3Jlder : no SOl'lL10S nous pas a rrivés aujourll'hui à une situation
très proche de celle dont , l 18ventualit ü D. éto indiclu8e il y a un an. clans l os ter ­
nes suivants par l a brochure "La Révolution socialiste trioDphera en Algéri e " :"11
peut arri'.rar n éannoins quo l Gs pressions conjuguées de 11 inpé rialùiplc e t do l a rf
action cl 1une part. cles lB.SS,8.S popula ires d' a utre part, Gilsci te nt de gra ves contra­
dictions parIlile~ forc e s (lo l .o,' pu,tit e bourgeoisie. Il peut a lors ,üevenir du de­
voir des forces socialistes, pour n o j.lCl.S l a i sser 10 chru1p libre [ l l a r éac tion e t à
11 inpé rialisue , de soutoilirpa~c l eur ac ttQ.!L.:.tnq.~Gnd:mt o tout e forc e qui déploiera
une lutte antiiupérialiste e t antireactionnaire conséquent e et effective , nône si
cette lutte est lio itoo dOns l e.; t enps et dans sos objectifs.",
Ce qui a rondu cotte é,[t.)lutionùossiblo , ce qui la distinguo do fluctuation s
d.ues à clos circonstanc:;s passagè res, de vol t e -·fa cGs sans l cnclenain , c' ost qu'olle a
ét6 imposée par un cortain nonbre de facteurs objectifs c t subj8ctifsqui ont ré~i
sté aux assauts de l a contr(>-révolution. Ce sont c os rüêr!!cs fac t eurs elui ' ont perr;D.s
à lB. r 0volution 8.1géri mmc , n algré toutos GOS f 9-iblessos, de r onporter un c\Jrtain
'nonbre clC7 sucd~s a près ' 1' indépendance . Ils sont t e l s quo mêüo la r enise cn cause
a de ces acquis -révolutionnaires au lendeL'lain du 19 j uin peut no constituer en défi ..·
nitive qu'un coup d'arrôt qui peut encore 8tro surnonté par les forc es révolution­
naires ct non un r envors cfJent de l a t endanc G gibéralG de 11 évolution do l'Algérie.:
pour une 10nbJUe périod.e .
Il appartient clonc aux n i l i tants sociali s t es d e juger cett e é vohttion .['1. pe.r­
tir de CGS f a ct eurs, à pa rtir des fonaement s éconor.liquos, sociaux et l)olitiqu es cl 1
uno tello ovolution ct. non à partir des intentions ou I.1ffilOGUvr os s uppos ées <le tel
ou t e l ch0f dt) file dl un e t ondance. Ces inton tions ou ïlano ~mvr8S pouvo,nt être r éel
lGs. Il nI ulJpêchc qu 1ollos sont li2poséos 8. l eurs autours par la si t ;u ation ct que ..­
ces derni8rs, qui n o sont pas enti è r ement libre s de l a c1iroctiQn,Èl donper à leurs
oano euvr os , peuv-.;nt S I engager ,le cc fait dans une voie p lus confornc ,à, la' lutte ElLl.
tiir.lp orüllist o ct nntiruac tionna iro , dans un e voie qui leur es t inposée par lA. ' lui
t e de classos 1 petr 11 éluvntion de lutte et de consci ence d\;;s forces prog-.cessistes .
Au nOIJ.bre de ces fo.ct eurs , qui r endent en pe ruanenc e de t,üle s évo lutions po~~
siblc;s ct durable s LCOl~Sl,iJ.iQ.l]. guo los ni li tants._..Lévol~1.i0ill!.~;,L~~J?.r~pn0l'lLcon­
.science--pour l'aQPltç:.Q.tton cl~une ligno poli~iguG confOille aws.nécessj.i;és d'une t ol
le ...ê..~.:t].l.o.tion., il y n, oss0nticllonent :
1 0) la pression et 1 1action des ["asses, depuis la rési stance passivu e t spon­
16

tanée jusqu'aux actions iupulséos par une avant-ganlo consciente. Ce facteur a ron
du iDpossiblc la donostication dos [lassos ou do l eurs organisations; il a contribœ
et continu(~ra :~ contribuer à l'évolution posi tivo des révolutionnaires sincères
qui conpronnent qU'j.l ust inposs iblo dé) gouVOTI1er en Algério contro les msses,sUL
tout pour ill1 pouvoir qui Q voulu justifier son instauration par la nécessité de
Dieux acconplir la révolution socia listo quo 10 procédent.
2°) l os exigences él.u d8VCÜOppulJ.ont écononiquo du pays ont l)olarisé et conti··
nuent de pOlarisor en cleux tenclancos opposées la société algorienno et 10 person­
nel politique au pouvoir : tondis quo lus 1ll1S prerment davantage conscience de la
nécessi ta de la voie non capitalisto et indé pendante de dovolol,pement (pour dos
raisons tenant à lou:c's origines sociales, l Gur fornation, ou tout sinplenont à
leur désir de doncurer au pouvoir on tenont compte des exigences <les L1fl,SSes), los
autres "on raison de Lurs intérôts, de leurs lions, otc ••• sont anonés à s'appuyor
davantago sur 10 néocolonia lisl1o , à sü cooproucttre avuc lui, co qui ne pout égal.9.
ment que soulover l'opposition des patriotes et antiinpcrialistos sincères so tro~_
vant au pouvoir.
3°) la situation internationa le a ogalonont favorisé cutte polarisation d' all
tant plus quo face aux pressions impérialistes accrues (Pacte isl~~que, Denaces
aux frontières) dos possibilités do résistanco plus grandes sont apparues au peu ­
plcs cl' Afrique ct du Gonele arabe par rapport à lé'. puriode qui avait marqué le " Î 9
juin et les [lois suivants (avec le fé1lê cJUX pacte do Casablanca, l os coups d'Etats
en Afriquo etc ••• ).
- il Y a on offet une prise do conscioncc plus grande du danger irlpéri.:i.liste
dans tout l e Tiors-Nondo (confor cmco TricontinGntale) et le nondo arabe (rapproch.Q.
Dont dos pays arabos l os pJ.usawmc8s etc .•• ).
- face aux pressions anéricaines, l' a ide du canps socialiste, do l'Union "So­
viétique p~rticulièreDont, qui a poursuivi l os rolations d'Etat à Etat malgré
l'anticom;unisDo et l'antisoviétisD8 de certains dirigoants algériens, no pouvait
qu'encourager les hODues au pouvoir los plus antiiJ:J.pürialistos à résistor plus for
nor:lGnt.
- un autre facteur d' encouragoDcmt los contradictions ontro iElpérialistos
8Lloricains ot néocolonialistos franç·üs.

Malgré 10 caractère positif de tous ces facteurs, il serait cepondant des


plus dangereux de croire à 10. "fntalitu" d'une évolution constannont favorablo aux
forces révolutionnaires . La disporsion persistanto des forcos révolutionnaires, l'
absence d'un parti d'avant-garJe ancoro assez puissant, l' agressivité accrue d es
ü1périalistes e t l'appui roncontré auprès cl' eux par les forcos réactionnaires qui
se sentent r:18nacôes, f ont peser do grands dangers. Nous ne l)ouvons ot ne c1ovons e2S.
clure ni les fluctuntions tenporaires, auxquelles nous a düjà habitué ce pouvoir
du 19 juin, ni DeLle un nOUveau et brutal glissenent à droite, plus grave quo celui
du 19 juin.
C'est dire coubion la vigilance des forceG rovolutionnaires et do l'avari.t-·gD.r
à la fois pour faire faco à de tollos oventuali
i de i socialiste reste indispensable,
tés, ot pour renforcür le.. lutte pied Il piod pour 111 défense ct la consolidation ­
des acquis de l a révolution_
17-­

,,
VII I ) LA LIGi'TE :rOLI'I'I'~UE DU PARTI lJ' AVi-ll'TT-GA.'J1. .DE 1
.. t ,
1

C' es t dans de i;Gllos CCY(lcli tions q'J' i l s ' agi t pour tous ~es r évo lutionna iros
d' a pprofondi r c t (l' a ppl:i.qu.er Llv nc tOUjO u}~8 p l us do Îürne t é ? toujour s pl us de .luci­
di té qua nt aUX fo n~8D ::::j6alüs qui sont on CéttlS8 ~ l a t ac tique et l à lign e p o liti­
que pré ~i? é e Fy il 'Lm ('n cl!Jls l1·~ t T8 déc J a r ati on do janvi er 1966 .
Il ir:lpo rte de r:c.PPGl or qne l a !ftact iquc fl pour d os r 8vo lu'ci ormnir es n'est nul­
" l enent un enseDb~o de J.'ocet t cs ou (I.e fl rn noeuVTos " p lus ou rio ins ha bi l c-Js en Wü de
pou r s uiv r e d e s ob jecti fs pFl.rtisGns ou s Gc t a i :c8s B,U dét:l'itlOnt cl ' autres .for,ces r évo­
l u tionna ires . Pour nous 1-:"1, tact ~qu r; es t con fo ndve organiquGl'lent a v e c . l ()~ t â ches vi.
" t a l es que cloivcr:.t a c cor:1pl i i' nütr 8 pGup le et ses )Jasses laborieuses' co nt re l a réac-·~
t i on e t l' i Epé ria J,i sL1o':;- IJa tactiqu e , cc n' C3 t pas l' ::.~tti tucle enver s telle ou telle
per sOlm e ou équipe ? c: ' est 18, lutte en fav 8l.c de t0ù ou te l ob j ectif on lia i son ENte
l'in t é r ê t dG la r évc l ution .
1 ' ob j ,,;cti f d CLlcure , ~)ou.r l en r évJ lut i onn e.i res , do cODbattn~ l' iupéria lisnc ot
l e n éo coloni aJ.i sno : efm ,-~l:Ù prin.cipal de n oi:;1'o peupJ.0 1 c o qu:i. i np lique d ' i so:J-er e t
de ba ttr8 l os agencfJ de la rénc'cion ü1téri our o clan s . n otr e pays. L0 , nei lleur Doyen
• . . l '

pour co:i.a ' .s t l ü Llobilis2,t i Œl cl os nassos , 30'L,.1;8nan1; l' ac tion uni e de toutes l os
f o r cGs r6vo lu-t iom~aircs ole qu : e l los se trGlrvcmt 1 on faveur dos objectifs ' conforr:10S
à l' i ntérêt dC'::, nE'.S 0-J S üt con fOIn os à une SolUt:"Œl cl6I1ocr ,.:d; :i.qu o c t pa cifiqu G 'do
cet to crisc~

I 2. 8 ' agi t ch f2, ~ Y' ( ' en s'Or to qu e cotto so lutio" l a:~paraissc Cor.:>rlG l a 'soul e i s ­
sue poss ïh~. o e t :-;CJur,2,i J~:'.1) ~O (1 tO'L'. t cs l e s f orc Qs révolutiormai r'CJs , y conpris collos
qui se trOL'.'18nt C:~ ffi~ S l e pO'L1vn i r act ue l cu l e ::;'O u tcno.nt. I l s : ag;i t onfin de faire
en so rt e que l a f :ca c '~ i on do dr:ü t o d e cc Iiouvoir soi t clan s l' iciJo s s iblité d e s 'op­
po ser à cot t a so]~tion.
Nousénnns déjà GU l ' (' '~ccJior'. do pr éc:'.sc:>:' (S[,out I~ch ChD.6.b N° 5) que , dan s
cos condi t~;ons :;.,... l)osi'I;,- or. co r I'Gc t e (1 0 :.:1 Ïo r cos (; t urc~anisa t i on3 1'8volutionna iros
~s t selon L:)'..l.8
-- de lutt0~.' ,~':rc ~,),v :J1l.r (10 t ous 1(;.'3 ob:ju (~ti f Ej délJl0Cra cj.quos c~ t so ci aux ü lné -­
ch a t s ct J. o:i."1t.:~Ü~~,3 c O ~_' :rC8 ~)OifÜl~rc Èl l' op t ion (J -C aux ii1t érêts pop\üair es ~ on net tant
à profit Chacjl:.U évonol:l\.ènt, cho.qu e l'ossib::li té l é ga l e .
-. de n C:':Gl' U11'-) h .üto i"é s o~.n~ con tre tout es l e s uc s ures antidéno cr a tiqu cs Qt
r~a ctionnr.ti. :~'\·) 3 p,.':i.é;e,c; S()~ . ": :;'a pr 8stlion d o l :ai l(~ d:,,'o i to du pouvoir a ctue l.

- d l aPIJo::'ter ·d sc..1.U .,'m crj.cj:1Uo J t con s ' ruct i f à tou te; HO S'L:: e de c e pouvoir
constitu,'l.ylt ur, pa s ef:i:'ec cif dmv • 10. voi e dos libGl' cû~: dOLlOCr "YGiqu üS ot du progrè s
s o ci a l.

Lo P;~tr ti d ; .d.va~1t -g-!J.r-:l ü a EJgal C1J,en t prdcls é · que s a li.g11u po li ti que


diff ère (lN; po rü tions r~forui.s t es c t opj)ort'Lmi s t cs par co que nous f oncIon s
ce tt e lié:,.rrle c t son ,~Ll)l'r(;ciati on

1.°) .su:s..Ji~..).:.1!~j;J:..~__ sly_s_.!';:;Ji.~os__p~ l eur s obj oc 'cifs i UL1écli a -cs ct lointa ins et non
dens l es in t r i gues ou conp l o t s GU ",om le t ~ qui so f ont toujours à l' insu ct au rlé trj,.
Dont des nasses .

* pour l n déuocr ['.tj.o r cS·,o lut :"omv,ire , l' 0 1 ~\rC).bon (lu lÜV2:'.U du vi c c t l i'. culture.
_18_

nlgériEill!l2., un pnrti dos proc1uctours politiquoncmt, idéologiquonent d orgnnique­


Dont indépend ~nt.
30) 9u=t.la liaisoll..$!...t:r..9_+cs h..... tailles pD.rti cllos ot iur:\udj",,'ltes et los per =_
spoctivos à long t0rnC do 10.. révolution socialiste.

Soul08 cos luttas nonées on com'lu,,"l par toutes l os forces révolutionno.iros,


clans un clin....t do confrontations d6nocro.tiquos, pernottront à toutos ces forces do
déterninGr 10s forr.ws de; rassetlbloD0nt corr0spondnnt l e Dieux à l'expérience, nux
intérêts ct aux IA-1.rticulnri tés do l'Algérie et de sa révolution. Seulos elles fo.vQ..
riseront los efforts en vue de l'unification de toutos Ivs forcos qui oouvrent ~
le socialisne et pornettront d'~pportor uno solution nlg6rienne à co problèno,tout
COLIDO los oxporioncGs cubŒin0s , égy})tiennes, syri er~os ont apporté ou sont on voio
d'a.pporter des solutions qui, drms 1-.)1.1r diversito, ont toutes on conmun d'avoir
riLs en évidence, deux exigences inévitables : ln nécossité do la démocratie révol~
tionnairo et d'une doctrino sciontifique.

En un Dot, ces luttes pouVEmt pernettre do rétQ.blir, de renouveler, d'élargir


et cl' anélioror cotte nllimco des J:1..... sses populair\0s, dos forces Q.rIJoes révolution­
naires ct de l'avDnt-g2.rdo socio.listo qui 8. été roupuc le 19 juin, on l' établis:rnt;
sous certaines conditions ot conpte tenu de l'expérionce, sur des bases nailloures
qu'avant 10 19 juin et se~s exclusivo aucuno.

--------------... -..--.-.... -------- 000 -------.....--...--------.---------­


._·- - 1 9

UNI R LES SOC ~ !-\LI STES


o propos d'une conFérence
de AbcJeloziz Zerdoni

Une int6r es:05ant e conférenc e a é té tenue au ch:;but .janvi er au s i ège des syndi­
cats d'Alger-c entre par Abdo laziz Zerdani, D1inistr è du Trava il. E!lle méritait cl'
être signalée clans cett e a tmo sphè r e de grisaille , d e médiocrité , voire même d'ob­
scurantisme qui cl3.ractérise malheurcmscment t rop s ouvent l a vi e poli tique e t idéo
" logique l égal e dans l a pé riode présente.
Cette confé r enc e pr ésentai t de nombreux: points pos i tifs pour l a cause des
travailleurs et du s ocia lisme . Le plus i mportémt à notre avis et qui es t a pparu
comme une boufféecl 'oxygène a u milieu de tout es l es va peurs anesthésiques qu 'on
tente de f a ire r~spirer au peuple travaille ur, c'est l a dénonclation de la "théo­
ri e " nocive des socialismes Il spô'cifiques". C'est la r a i s on principale Dour laqu­
e lle cette conférence a é té accue illie avec satisfaction par l' a udi toin;, composé
en majorité d e militrultS syndicaux et s ociali s t es.
Bien sûr, mal2,Té la discussion instaurée en s uit e , nombre d'auditeurs sont
restés s ur leur iifaimll et auraient s ouhaité que le confé renci er aborde certains
problèmes brûlant sclu r,10l!lemt : 011 sont aUJourd' hlJ.i le s obstacle s au développement
de la révolution socialiste ? (~uels sont 108 moyens dont disposent la classe ou­
vrière e t l e s couches populaires pour renverser ces obstacles e t mener à bi en la
r é volution démocratique et s ocia list e ?
Ces questions étai ent s ur toutes les lèvres , dans la semaine même où "Rêvol\!_
tion et Travail ~1 était empêché une fois de plus de l::araître par le FLN (au nom du
socialisme "spécifique" ?). Da ns 1::1 semaine aussi olt l os permis de communiquer '
aveC ' l eurs famill e s é tai ent uno fois de plus refusés aux dirigeants et mi li tants
socialistes Gmpris ormés. Chacun savait dansl' ass i stanco que c os dirigeaIits de nQ
tre Pa rti,Za houanc ct Harbi notamment furent les collègues de travail do Zordarii
dans la commission qui a préparé l a Clulrto d'Alger. .
"
_ rIais nous savons (lU' il n'est pas f ac ile aujourd 1 hui de tcmir une conférGnce
publiqm) où on pou.rrait iltout" clire. Hous approuvons e t s out enons chaque effort
.réel pour utilisor c t é l argir l a moindre pos s ibilit0 léga l e d e s' oxprimer. Cha-­
cun de ces effortS S Iinscrit dmw la batcüll e d' ons ombl o mené e par l es forces dé­
mocratiques et socia lis t e sp<;l.rtQut où e lle s se trouvent et qu'elles que s oient
l eurs divergences -t emporairo$ . .
De plus, étant d0l1:'1'l8 que les thèses de la Chart e cl f Alge r s ont quotidiermement
remises e n cause par de nombr eux adver saires du socialisrno dans lt',s s phères diri·­
geantos du pays, cotte conférenco, malgré s on caractèro _;C:;nér a l, n'es t e lle pas,
t e lle qu' 0110 es t, une maniè r e utile d'aborder les problèmes brûla nts du moment et
de fair e front aux assaut s furiew~ ou insidioux des antisocialistes ?
,
: UNICIT C DU SOC IALISi,r,,; 8'l' PliSSAGE DE LA RE!VOLUTION NATIONALE A
LA SOCIALIS'1'~.
t
_
.--"..._.....
_-__ _REVOLUnON'
_ __ ,_ --- -. - --___________
_ . _~ - _-. : _-
•_ _

Quand on cOlli1aît b climat officiel actud, nI é tai t - il pas utile ct courageux


de souligner quo 1 0 socialis m8 es t UlIJ, quo l f ob,j8ctif visé doit ê tre identique PJ1.lI'
,-
· -· - 2 0 ­

tous les pays se réclam~~ du socialisme, même si comme cela est normal, les che­
mins à parcourir peuv<.:lnt .:êtrê· différents ,étari.t:'dopné q1,le l es points de départ ne
sont pas semblables. .. .
Le socialisme, a rappelé le cohférenciG'r, n'est ni une rodet.te toute faite,
ni un ensemble de dogmes.1. Pour
1 ,. .
l e ", réaliser,
.~ . .
il faut à la fois :
10 ) _ réaliser~9rtain~s cond~-g.ôns qui montrè'nt effectivement que le pa;y,s
.2.§..J.j._bèJ;'8 politiquement ,et économigu.§mûht de la domination de l'étrang8r et
et du capital
. 2 0 ) possédér une théorie révolutiormairo qui immunise (mais est-il juste de
perlerd'immunité ?)co~tr~-les dangers de l'activisme et du mimétisme idéologique.

Il était juste de condamner "les thèmes et slogans d' essence réactionnaire


et antirévolutiormaire" du "socialisme spécifique" qui en fin de compte n'ont de
socialisme que le nom
Comme le dit n juste titre l e conférencier: la révolution nationale et la
révolution socialiste s'interpénétrent. Nous ajouterons que c'est là un fait am­
plement établi par la théorie marxiste-léniniste, confirmé ' par l'expérience uni­
vers ello, et qui a pris une ampleur e:t une vigueur plus grande encore dopuis que
l e rapport des i orces a l echoile r~MtplAl.f
f' " '
grandl, t cm f a.vour. o.u
' sys t"çm~" SOCl.a
. l'l.ji
te mondial. C'est on Algérie meme, la r aison pour laquolln 10 mouvement de libérê:.,
tion nationale a inévitablement pris un caractère social croissant, jusqu'à débo~
çher sur une option de type socialiste, malgré les entraves rencontrées par ' cette
évolution au sein du mouvement natiotialiste. C'est l a r aison pour laquelle auSi,
l' parallèlement le mouvement ouvrior algérien (parti communiste et mouvement syndi­
cal) a pris inévitabh)fficnt la défense dGS r evondications patriotiques et s'est :4!.
tégré dans le mouvemont nationa1 1 bien que les concept~n8 scientifiques de la
lutt e des classes et do la révoluhon socialiste ai Gnte"a,, abord apportées et défe!l,
dues en ' Algérie par des }l'rançais, pour dos raisons historiques liées à la cqloni­
sation (colonie de peuplement ct émigration algérienne en France). . .
Il,!;...fJ_, devoiL<i~_la. Ul.éorie révolutionnaire, précise Zerdani, doit ~on.§ister à
gouligner le d>té hi~tori.9..ue ~ décisi:f~,lé .,gtL.È cla~E e ouvriè:te et- ipar :la pax
.s_anneyJ-S_J-1-es .9-_ç,1&'C_§..ey"~~_,_él,émonts valables do la ~'yolutj.on algérienn'QIt.
Nous approuvons et comprenons fort bien que soit souligné le rôle de ces ~
classes laborieuses , qui est constamment sous-estimé , volontairement ou non par
les idéologues dG la bourgeoisieot de la petite bourgeoisie. Il importe en effe~
de rappeler que "t9~t,S_~ gui s ' e~t~sé jusgu.~ ici" (c'est à dire la radicalisa ­
tion de la révolution algérienne , facilitant son passage vers les prémisses d'une
révolution socialiste) ne relève .lli!:.ê..._<i~~e~conguo liJ?_:r...~_,chOix, .. ni d' tille option
.Q2.:troyée •••• mais ..Q..ét( imposé, par Eeptrée en mouy~tsles mass es lab6rieu~_
ouvrière4-~ay~al1~t~~~p.dant la lutte de libération nationale".

Nous ajout erons d'ailleurs que l'entrée on mouvoment do ces classes labori e~
ses remonte à beaucoup plus loin encore dans l e passé, si on se réfère aux vigou.··
r ouses et historiques luttes de classes, do mieux en mieux liées aux revendica ­
tions anticolonialistes et nationales qui ont été impulsées par l e mouvement ou­
vrier, depuis 1936 notamment et qui ont mis on branle l entre autres, dos centainœ
de milliers de paysans 'pauvres, d'ouvriers agricolos, de mineurs, dockers, ou­
vriers du bâtimant otc ••• Il ost cortain, que la réa lité objective , de la struct~
re sociale algérieru1e sous la domination impérialiste, et les traditions communa~
, 1."·
taires séculaires de notre peuple, no peuvent expliquer à elles seules l'approfoQ..
- - - 21 - - ­

dissemGl;lt du contenu social do la lutte de libération national o. Il existe bien


des pays où des fact eurs aussi favorabl es n'ont pu déboucher sur u.ne transforma­
tion aussi rapide dG ia révolution nationale en révolution sociale. Par contre l'
expérience et'laconscience acquises dans leg luttes dé classe qui ont accompagné
et influencé l'essor du mouvement national algérien pendant plus de vingt ans a­
vant la guerre (Le libération, ont grandement contribué à élever l e contenu social
de cette dernière,~, accroitre ainsi la participation et lGS capacités do résis ­
- tance des masses · laborieuses, mettant en échec y comp,r is lus néocolonialistes gED4
listes lorsqu'ils prirent le rclai des u.l tras à partir de 1958, permettant enfin
que 'cette dure et long'u e' g'J.Grre dont ils supportèrent le plus grand poids, dé­
bouche sur le courant tmticapitalisto et socialisant profond dl après l'indépen .­
dance.

------_._--'--'- -----------------_._-,- ---­


QUI S' OnOSE: AU ROIJE HISTORIQUE DE LA CLASSE OUVRIERE
.~.~.J)}t~ LA PAYSAtTNERIE PA..Y'lRE }~

Pour toutos ces raisons, et parce que "l~_'!ftéolZ..te révo_lutionnai.I§...JiQ..tt~er..


les ouvriers et ~es paysan~endre ob,jectivement.-f...9.D.ê..92!lCe de leurs intérêts,
gui sont d'abo'rd. les ~~. tér8_ts*d1)::"'peuple", i l est juste de mettre l'accent comme
le recommande Zerdani, sur le "côté historique et décisif joué pal' léJ. classG ou­
vrière et la paysarmerie ll , car les . ouvriers et pay§ans, .précise-t-il, concentrGnt
en eux tous les intérê~§ révo1utionnaires de la société:..
~~is il convient à notre sens, d'être plus nuancé quand on définit laclas ­
se ouvrière et la paysannerie Hcomme les deux seuls éléments valables de la révo­
lution algérienne l1 • Cela deviendra sans doute toujours plus vrai au fUr et à mesu··
re que cette révolution s'approfondira. Hais durant toute l'étape de la lùttepcur
la ~ibéràtion nationale, le 1'618 de la petite bourgeoisie, citadine et ruraie a
. été d~s .pius importants et i l le demeureéncor8. On ne sàurai t expliquer' de nom ...
breuxfaits et caractéristiques des lutte-spassées et présentes sans mettre en re­
li_efle r61e de ces couches sociales petites bourgeoises qt1i ont fourni et fourni . ·
ssent; enco.re -èn raison de leuririrportance numérique ct de leur avantage culturel,
J.}.essentiel des fonnations et du personnel dirigeant du pays. La contr~bution posi
tive de la "p8tltê bourgeoisie aux luttes à venir pourra d.'ailleurs se pouTsuivre
par certaines de ses couches ou certains de ses membres , dans la mesure où ils de­
meurlont alliés de la classe ouvrière et de la paysannerie pauvre, ou se rangeront
sur les positions politiques et idéologiques de ceS dernières. C'est pourquoi l a
Charte d'Alger recommandait une attitucJ.e appropriée et adr0ite envers ces couches
sociales.
NéanmOins nous comprenons la formulation restrictive du conférencier si ello
veut mettre l'accent sur le fait que les positions poli tiques et idéOlogiques pet.!.
tes-bourgeoises seront de plus en plus un frein, voire même lill obstacle au déveloJ2.
pement de la révolution. Nous comprenons aussi cette forrùulation si olle se propo­
se de souligner le 1'610 de frein qu'a joué clans le pass8 cette petite bourgeoisie
aVGC les caractéristiques négatives qu'elle a imprimées au mouvem"mt de libération
nationale en de nombr0uses circonstances. Nombre des faiblesse de cc dernier sont
à mettre sur le compto de l'influence déterminante qu'ont exercée diverses couches
de la petite bourgeOisie, sur l'orientation du mouvement national, avec l'instabi­
* de l'écrasffilte majorité •••
-22

lité qui les caractérise ct surtout avec cette constante dans leur comportement:
barrer la route à toute manifestation de la volonté de la classe ouvrière et de la
paysannerie pauvre d'exprimer et de défendre elles-mêmes, d'lU1o façon indépendante
(dans l e cadre de l'alliance indispensable des forces motrices de la révolution na
tioualc et démocratique) l eurs propres aspirations .
La petite bourgeoisie a toujours prétendu, au nom de "l'union nationale " de
"la révolution du peuple par le peuple et pour le peuple", formule :: très vague; uti­
liser son r61e objectif de force dirigeante du front uni de libération, pour se
subtituer à la classe ouvrièro et à la paysannerie pauvre chaque fois qu'il s'agi..§.
sait d'exprimer les intérêts propres de ces classes. , Ce n'est pas par hasard que
l'UG'rA dès sa création a été r éduite au r61e d' instrlUnent Cl' exécution du FL:::\T avant
de devenir li..YJ. rouage dans la représentution extérieure du GPRA pendant la guerre.
Les efforts de domof3tication dé l'UG'l'A par los courants petits-bourgeois et bureau
cratiquos depuis la libération continuent à bien illustrer cette conception. Ce n'
est pas r ~ hasard également si la paysannerie pauvro dans cette gU.erT8 de libéra­
tion où elle était pleinement engagée, était la seule 00uche sociale révolutionna~
re à ne pas avoir son organisation de masse. Par ailleurs, pour plusieurs raisons
objectives et subjectives, il n'y avait pas de parti d'avant-garde, de parti com­
mlU1iste et ouvrier suffisamment puissant pour contrebalancer dès cette é tape cette
tendance de la petite bourgeoisie à "monopoliser" 1!Xl mouvement de libération dont
l es masses laborieuses et déshéritées étaient les artisans principaux. Un tel par-­
ti, handicapé par ses faiblesses antériouros et malg1'é la correction de ces fai ­
blesses, s'est longtemps heurté al~ barrages systématiques édifiés notamment par
les idéologues ct politiciens de la petite bourgeoisie. Ces derniers ont parfaite­
ment illustré cette orLmtation dans la plate-forma do la Soumman en disant qu'il
convenai t "d 1 enfermer url tel parti dans un cocon de chrysalide".
Ces considérations ne nous éloignent nullement de la conf8r(mce de Zerdani.
N'est-ce pas en effet ce rôle freinateur des tendances politiques et idéologiques
petites-bourgeoises et de la bourgeoisie qu'il évoque implicitemont lors qu'il ind~
que : "Entre 1~i_ndép.9~,.!;2-.?:gS.sL_~_1~__~92..:Lé!.U.sme JI de_v:.qj.1..y...?:.voir ccintinuité q.e l~r~-.
volutiol!.!-1~.:cL_il__9-YLa:h:.c. f.S11.:f..2b_ P<?..tE:..S_E!...~_B.:.,_<Lu3u _~<?_1}!'s cl~_la.. lutte armée 12 0 \lL1§·_ _
libératton..p_1ltJ.9n())._e.L).AJéY..02qon_3c<;~J?...~::..le _gsoue_èLE!....y.<?ir...2.a direction . éC).il_ter
et se fixe des ob,i.tÇj;JL?__.ê-_llémt _L3-u delà de l' ind_é"p'~ndan<2.c poli tique. Il en a ma ­
Iheu~~~<t.ll!..ent... étiL_a.:u.tr.o.!ll.eJ.1.t et..QP.e t<?t:'L l' indé.P.\:mdaI}.<;.Q.....ê:9...9..lùse, .le FLN! vid~__ .A~,_
.1.9 ut contEill~ idéoJ_<?1Q._9.u~(L<?.t.2.E.9Â-:ra~atique écl"lLai t c0l1!IJ..G une orange gui a _.t~.2JLmi'l .
ri .... "

I··---·_-~---------'---------------

,
1
1 ~rIP~ QUELQUES mCONS
1

Ce passage donne beaucoup à rôflôchir aux patriotos et aux r évolutionnaires.


Il est encore difficile de dire aujourd'hui s'il aurait fallu souhaiter de
voir la direction d.u FLN éclator déjà pendant la guerre comme elle l'a fait après
l'indépendance. N'était-ce pas lét un risque dos plus redoutables ?
On pout ;Jar contnJ sc posor la question : était-co bien une conception juste
quo celle qui a présidé à la structuration du lnN du temps de guerre. Cette conceE
tion poussait en définitiva los pa triot8s issus dos couches populai res, c'est à. di.
re l'immense majorité' à ce dilemme : briser le front unique des patriotrJs pour ex··
primer et ·dêfendre dUS aspirations sociales légitimes, ou maintenir une direction
unie (en facade seulement) au détriment de la défense de ces aspirations.
- - .........,.1 -.; =- .-- - - - .,...---.-. ~ ., ... - .... - . .. ,.­

, ;
- ,·_
···· 2 3 - ­

Ce dilernn~ a du reste abouti pendant la 2,1.18rrO do libération à dès situations


batârdes, à do graves cr'ises et des frictions préjudiciables à la lutte de libéra­
tion. L'union véritable]Jour la libération n'a été pour l'essentiel réalisée qu'au
niveau des masses ta~1dis quo les directions successives du FLN ont été minées par
des conflits et des règbmonts de comptè èntre~' clans de la bourgeoisie et de la p~
tHe bourgeoisie, conflits dont 10S conséqUences sc sont prolongées après l'indé­
pendance.En fait au delà. des rivalités sans principe, les clivages sociaux que
certains voulaient empêcher do se produire so produisaient quand . même, mais ils é­
taient obscurcis par dos considôrations partisanes, c t par l'esprit diintriguo de­
venu inévitable à partir du moment oü 18s divergences sociales étaient mas (~uôos.
a
Cela abouti en pleine guerro à l t accession -,fIla direction du ' FLN et du GPRA de
tendances poli tiques rel)résontant typiquement l'aile réformist·e de la poti te bour­
. geoisiè nationaliste ( ex bT,LD centrali~te)et la bourgeoisie libéraie ' (ex UmlA).
Cela nia P0S cependant ompSché le maintien du PCA en temps que force p'o litique in­
dépendante (après avoir intégré ses militants-combattants dans le F1~r;..ALN auquel
ils étaient rattaché.s politiquement et organiquemont après les accords FLN-PCA dupci,n
temps 1956). Cela n'a pas empôché non plus la s.c ission, durant même la guerre de
libération entre GPRA et le gros do l'arméo de libération stationnée au..'C frontiè­
res, dont Une fraction commençait à exprimer, SOUf, une idéologie populiste et so­
cialisante, l e~ intérêts et aspirations de la paysannerie pauvre.
Etant donné le cadre inadéquat que cons tit\~ai t le FLN, ces di,fférenciahons
de caractère· social et idéologique n'ont pu aboutir à tous los rosultats bénéfiquœ
qu'on aurait pu espérer dans lm cadre plus large , plus conforme aux p erspectives
sociales de la révolution. Elles se sont accompagnées d'exclusives et parfois de
r:épression non seulement contre l ,~s cQmmunist(~s , mais contre quiconque COIl)]llençait
~ formuler d'une façon plus clair", les objectifs sociaux do la révolution.
NI aurai t-il pJ.S été préférable en c'l.éfini fi vo (corrune l u pj~éconisai t par exem­
ple le PCA dans sa lottre au GPRA en 1958)dans 11intérêt mûme de la lutte de libé­
ration, de donner à ce front unique une ' conception pius large? Par exerople dans
le, cadre de l'union de la discip~ine néce ssaire à la lutt e d8 libération, un tel
fron t n'aurait-il pas <;iû donner la possibill. té, ..( voire les y encourager) à tous
les courants sociaux patriotiques, organisés ou non d'exprimer et défendre les ob­
jectifs sociaux pouvant donner un contenu véritable à l'indépendance? Cola n'au­
rai t--il pas permis de consolider l'union dos pa triot Gs sur 'LIDe base plus claire,
sur unG prise de conscience des intérêts communs à l'ensemble des di verses'forcos
socialGs unies pour l' inc1épcndanc e ? C:üa n'aurai t--il pas pe rmis 'ct' élever encore
la conscience et la conibativi té de la majorité dup'c uple, de donner un poids plus
grand aux courants politi(}ues les plus favorables au socialisme, de restreindre
dans une certaine mesure les intrigues peti tes·-bcurgooise s fondées sur la confu. ­
sion, d' édifi8r l 'DG'l'A sur des bases plm; vigoureuse s en '1' enracinant parmi ' '108
travailleurs sur 10 sol national, de j e ter les premières bas os d'unions pays'armes
plus conscientes dG l eurs objectifs, de mieux préparer en un mot la phase ultérieu
re de la révolution " ­
La r emarque de Zerdai.ù no~s_ a.~llène (mCOre à. pasorUl18 autre question, .. ~ssoz
voisine de la précédente : A l'étape actue118 10 FLN devenu parti, n e g"'ost pas dé
b1:trassé des freins qui olllpêchent' sa transfonllation en organisation d l'avant-garde.
DG par sa composition, son cncadrem8nt, de par,' 108 inf1uc;nc,)s qui agi.ssent sur
lui, de J.Br los résistanc8s et intrigues du p!'Jrsolli1cl en pl.ace. Q.p.p.s son apparGil
ou dans les rouag8s du. pouvoir dc;,pUis 1962, i l .aconsorvG encore 'iiiaigro l'élabora­
tion de l a Charte d'Alge r ot malgré les offorts de nombreux révolutionnaires sincè
r:8S , uno ' ori,mtationoffüctivo et un centre de gravi té correspondant aux intérêts-­
et aspirations de la p (~ tit e bourgeoisio, surtout [W2C 10 phénomène de burcaucrati­
-24-­

sation qui a suivi l'ind8pendancG ct qui a été dénoncé par la Charte d'Alger.
Est-il juste dans ces conditions, si l'on veut que la classe ouvrière e t la
paysannerie pauvre déploient toute l'énergie et l'initiative dont elles sont capa­
. bles pour la révolu.tion socialiste, de les appeler à mi li tor et s'organiser dans
le seul FLN, où cette énergie et cette initiative sont roïoulées , de sorte que la
majorité des militants travaill eurs désortont le parti où ils ni ont qu! une présen­
co formol18.
No doit-on pas <lU contraire permettre et faire cm sorte que ces énorgics puiê_
sent libroment contribuer à la révolution socialiste dans un pE.trti cl' Enant··garde
des travailleurs, se r éclamant notamment du socialismo sciontifique et de la Charie
d'Alger, et unissant slanl? l'acti0ll' ses efforts à ceux de tous c euX des autres ré­
volutionnairos se -crOuvéU1t dans le PLN et aillGurs, jusqu'à ce que de nouvellos co~..
di tions, permettent de ree)Œmii.'l.:;r si oui ou non la question d'un parti unique cor ­
respond aux exigences do la révolution. La conception du parti officiel unique,sauf
.peut ,3tre pendant vne périod l:1 très courte, a favorisé avant tout ct surtout la pe­
tite bourgeoisie et freiné l'élan et l'cfïicacité revolutiormairc do la classe ou­
vrière ut de la·paysillU1orio pauvre- Et il est facile pour quiconque de constater
que depuis l'indépondanc e l'impulsion révolutionnaire n' 8st jamais venu. de ce par­
ti on tant quo tel, mais a été 10 fait dos masses laboriouses, des organisations
·do masse et de militants d'avant-garde S8 trouvant dans diverses organisations po­
litiques ou appareils de l'Etat.
Quelle quo soit en tout cas, l'opinion qu'on peut avoir sur cette qllGs tion ou
la solution quo chacun préccnise, il ost certain que la condition du succès do la
révolution réside clans l'édiÏication en cours do lutte pour le socialisme d'organi.
sations pOlitiquas et sociales dans lesquelles la classe ouvrière ct la paysanne­
rie pauvre se reconnaissent vraimont.

--------_._._ ----------_._------- ...:..--­


--------,.--_._ --­
Il faut cc luvicr puissant et sûr pour toutos les transformations économiques
et Gocialos inclisponsablos à la r évolution socialiste. Il faut un instrument, une
arn3 à toutc épreuve pour briser et surmonter les r ésistances sans nombre opposées
à ces transformations. Ces résistancus de la réaction et de ses agents, sont ct se
ront opposées à chacunc dos conquêtes oconomiques et ·socialcs qui selon Zerdani,
doiv~nt jalonner la voi a algérionno vers 10 socialisme.
Cormnent: no pas comprendre par
exemple les assauts furieux qu'a subi jusqu'ici
l'autogostion lorsqu'on sait que, comr!le l u rappcùle Zerdani, que scIon la Charte
d'Alger : "l' autogestion exprime la volonté des coucheo 1:" borieusos . du pays d' émer­
g8r sur la scène politico-économique et do so constituer on forco dirigeante •.•
Sur le plan politiquc, olle poso leS r apports respoctifs de l'Etat ot du parti,des
syndicats et, dos masses slans une optiguc~_cd.1.e qui imI!li~ 1_L<l.év(~J2Pp 8mGnt
constant du ,caractère domocratiau0 do toutos ces institutions dans lours relation8
.-
. - _ _ _ _ _ _ . _. _ _ _ ...._ _ ..._ - :..;;L...:._ _' - _ _ _ _ _ _ _......_ _ _ _ _ _• _ _ . _ . - - - - - - - - . ­
~
_
.
_
,
~
avec l,)s masses. La démocratie socialiste indism;l1sable doit se manifestor et se
-co;;;lÙ-;e·;~pa--; l' ,jxistoncc }l la baso (10 véritabl c8 organisations populaires cl' ad­
ministration das cOfùfuunes, de v6ritablcs synClica ts démocratiques ct ,} 'une admin:t~
.:trationef:Lica..~L~<2l1tr~J.__~e Ear les r::J:~;pC'f' .. - ."
Ces r appels clairs ot prûcis ne plairont pa8 sans doute à Ncdeghri ou Kaïd
Ahmod, qui les qualifieront pout &trc de il subversifs Il • Hais il y 8, longtemps que
, " ' t' i '~ .. ~. ,' 1 .,' '1.' ~"j Il•• ,

l ,

--25-­

pour ces derniers la Charte d'Alger cst devenu0 subversive, en dépit de l'affirma­
tion récent e , qL12- preterait à sourire s'il n'y avait 10. triste réalité: "los can­
didats proposés par le FLN et 10 Conseil de la Révolution 'sont tous animés par la
même idoologin. II
La subversion dépasso 10 s bornGs quand Zerdani rappelle aux hOllll1WS de la boUI.,
geoisie ut de la réaction en place: que "l'autogostion a baigné dans un milieu GU'ri
ronnant notteillôyt ho stile Il. A iledeghri, principal inspirateü'r et exécut ant des re~
titutions de biens autogérés, è, Kaïd Ahmcd, promo tour infatigab10 de mosures fis­
calus qui accablent les (mtroprises autogéréos, lé: conférenci~r, sans les nommer
leur rappellc; que l'autogostion n'est pas urio simple oxpérionce économi0y.::.l quo l'
on tonte pour savoir .si l us rosultats seront bons ou mauvais. aIl faut lLù créer
toutes 1 0s concli tions nécessaires :1 son 61Janouissemont et à sa réussi te. .. Cola si
gnifie que les mesures prises devront constituer un ensemblG cOD0rc;nt qui pennet-­
trait au secteu.r autogéré d'être 10 véritable motc;ur do la vie politique ot 0cono­
miqu0 du pays ut d.' amoind.ciL' progl.'cssi V 8 ilK: n t 10 rôle ct l'influence du secteur pri­
vé."
A tous ceux qui dans le pouvoir s' efforcent dG rassurGr de divûrses façons
l es @,TOS propriétair es fonci ers à l'annonce do la r é forme agraire, il n'était pas
~nutile de rappoler que cdte r8forme agraire "est une opération impérative ct im­
médiate qui ne doit plus être passi blo do ronvoi" ot. quo de tels .objectifs "ne p e~
vont 6tre réalisés sans la mobilisation dGS masses lQ-borieuscs ct de leur partici­
pation effective à tous los stadosdo l'operation". Car des mesures rGvolutionnai­
ros n e manqueront pas de sc heurter inévitablement aux c.ouchos privilégiéüs qui
comprennent, d'une part tous coux qui Èt quolque dcg-i'e qU8 cc soit détcinnent la
propriété dos moyens do procluc tion et d'autre part l eurs alliés solt il i' ipt~rieur
soit à l' extc;ricur du système. r 1

l'!lcdoghri c;t Kaïd nG sont pas les souls chefs · do file untisocialistes ot quo
démasque cette confé rence. Ne voit-on pœJ se profiler Bélaïd Abdesslam et les socre
t és américaincn lorsclu ' on entend : "la planification imlJlique l' indépenclance réel­
10 fauto d.c quoi 1,~L détGrmination dus priorités roste abstrùi b)" ou 6ncore, "les
sociétés nationa L ;s , s 'il s'avère utile d'Gn créer, doivont pc'lr contra obé ir rigol:!.
r ous ement aux lois ot principes de l a socié té socialiste, et non aux lois du mar­
'.ché capitaliste. Lé). constitution de c es s oci6tôs nationales 8t leur prolifüration
posent lu lJroblèmo de l our gostion ct l a r csponsablité des trava illeurs et la res­
ponsabili té dos trtowailll'ôurs peut être diluée; ••• ,i
D'une façon géné:C'ale, ni est cu po.s toute l a bourGeOisie bureaucratique ct son
système qui sont sévèrement condamnés lorsqu'on cntcmd dire : "10 développement s2­
cialisto implique quo l'onscmblc d os invostisscmonts doit être aussi rapidement
que possible final1cé par des ressources int8 rnes, c l 8St à diro pÈtr un prulèvoment
sur le revonu national." Quand on ~ait à quelles dil apidations e~t soumis le revo­
nu national ot au profit de quelles couches, on 011. tire la conclùsion, quo plus
que j8.wD.is, les ouvriors et les paysans, (m alliance av;ee -cou-(;()S les au­
tres forcos révolutionnaircs, pour mettre lill t erme [~ cette inégalité dans la répétE..
ti tion du revenu national, obstacle majeur à, l' édification d 'une véritable écono­
mie nationale.
* doivent s'organisor d'une f açon indépendante,
---, -_._ --~-----_._ ...._--_._--

Inévitablument, cette conf6rence, qui s'efforce de fix()r des objectifs écono­


miques et sociaux dans une voie socialiste appelle les révolutionnaires · ~1. s'unir
- - - 26 - - ­

et a agir.
C'est précisGlJlont pour cela que nous regrèttons une discordance dans le tex­
te do cette conférence. Nous la relèvorons non pour polénùquer, mais pour en ti­
rer la conclusion uni taire que nous il'lpos 0nt nos objectifs communs et les circone_
t:mces dcms lesquelles luttent de f açon encore disp8rsée, tous les révolutionnai­
res partisans du socialisme.
A propos de l'imbrication dos révolutions nationale ot socialiste Zerdani 80
fait l'écho, en passant, de l'amertunc: 8t de l'irritation d'un syndicaliste dont
les déclarations vis8ut les partisans du socialisme; scientifique et d'une façon
plus précise oncore (bien qu'il ne: 10 spécifie pas) l es communistes et syndicali~.
tes d' avant la guerre de libération.
Co syndicali3to ex nationaliste reproche à cos pg.rtiso.ns du socialisme scioll.
tifique de lui .avoir dit (on vérité il leur prête plutôt ces propos et ces inten­
tions) : " .•• Nerci, vous avoz torminé votre travail avec l'indépGndance, mainte ­
nant C'8St à nous do gouvorner parco que nous sommes seuls à être socialistes"
(autrement dit "Vous seuls avez lutté hier pour l'indépendance, à nous seuls au ­
jourd'hui de lutter pour le socialisme).
Nous ne prêterons pas attention, dans 10 cadre de cet article aux propos ~Qt
. tiennl3nt _beaucoup plus de la polémique partisane que du débat objectif et cons "ë-qç.
tif entre révolutionnaires. :C8 n'ost pas le licu 1 en po.rticuli or, de réfuter ici
-certaines calomnies courant6set intéressées qui consistent par exemplo à dénier
au mépris clos faits, la lJ.ualit(~ de patriotes ou do combattants à nos camarades s2­
cialistes et communistes q1..Ù durant la guerre ont payé ce patriotisme du sacrifi­
ce de leur vie, de leur liberté et de souffr~nces sans nombre, au même titre
que tout le peuple. Ils ont fait leur devoir et ne cherchent aucuno récompense,
aucun "certificat de civisme". l'Jous no chercherons nullcmcnt à 8viter un tel do­
bat sur ces problèmes s'il était nécessaire, dans le cadre de confrontations con~L
tructives. Nous l'avons fortement souligné dans la brochure "La Révolution socia­
liste triomphora" au sujot de l'anticommUnisme. Nous estimons qu1il est beaucoup
plus fructueux d'aborder cette question dans sa véritable perspective historique:
pourquoi les partisans d.u socialisme scientifique qui, connue 10 mouvement nEl tio­
nal dans son ensemble, ont combattu et surmonté dans leurs rangs les tendances r2
formistesdè s le début de la guerre de libération, se sont-ils vus opposer entra-­
ves ot discriminations pou.r leur participation 3. la guorre de libération?
Nous savons pourtant que le PCA pour lever tous les obstacles, avait clairo~
ment affirmé après l es accord.s conclus aV 2C le FLN 1 a.u printomps i 956 le rôlo di·­
rigeant du FLN dans la guorre de lib (~ ration. Il a appelé ses militants combattaniB
à no nouer et conserver do liens organiques qu'avec 10 FLN ct l' ALN. Pourquoi donc
ces discriminations alors -quo les politiciens bourgeois ct l)otits-'-bourgcois dont
le moins qu'on puisse dire est qu "ils ne furent ni combattants de la première heJ::l
re, ni combattant do l'intérieur, étcüent portés aux organismos dirigeants ?
La réponse à cette quostion, la rn.ison profonde de ces discriminations, Zer­
dani l'il donnée implicitem(3nt dons sa conf6renc u. Il s'agit de l a pression cons
tante exercée avant et pend2nt tou.te la guerre de libération par la bourgeoisie
et certaines couchus de la petit8 bourgeoisie algérienne pour faire obstacle à
tout ce qui pouvait aider à dégager ct aiguiser le contenu social de la révolü­
tion algérienne.
Que signifie, dans cos conditions la déclaration de ce syndicaliste rappor ­
tée plus haut ?
-"---- 27

En premier lieu, ce syndicaliste parait ~onfondr\O "ôtre socialiste" et "gou­


verner". CI Gst là ème erreu.r bien fréquente depuis que, dans 12. course au pouvoir
(ou plutôt au..'{ places ) instaurée ces dernières annoes Gn Afrique ct dans los:p<WS
du Tiers-Honde, il ost avmltageux de prendre li étiquette socialiste. En tout cas
personne parmi les mili tants li 1avant..·garde 11' Gf1pêche notre ami d 1(~tre socialiste,
bien au contraire. r~'Üs il oublie peut être qu 1être socialüJte cela signifie
plus souvent en principe se r e trousser ::'GS manches avec l a base qu 1 arpent8r los
allées du pouvoir ?
Quand à. &,"'Ouverûer, ce pou-rquoi di t··j.l j.l a une vocation naturelle é ~imt doc­
né son passé de J1D.tionaU.sto 1 qui donc l'en il empêcré ? Et pourquoi tourner sa
Elauvaj.se hwuour con';;re l e s socialistes do longue date ou los socialistes scienti·­
fiquüs ? Si ces derniurs lui ont pris une place, c'est s eulement en prison 011 bon
nombre d'entre-cuy sc trouwmt encore ou dans 'le travail obscur et quotidien dl o!,_
Garlis3.tion des travéüllours, 9.UXqu0J.;; ces révolutionnaires socialistes ne répu­
gûent pas, bion qu' eux m~ss i ont ~)a:!:'b.cip6 aux lutte s de liooration.
Ce syndicaliste Vüut - il 80.v0~,r qui lui a pris na p: .ace ? Qu'il jette un coup
d'oeil vers 188 haut d::l sphèl'es du ~ouvoir.Q,l~e pClèse--t-i l dG ce Bendim0red~ co
pharmacien enfui dl ()ran en .j 956 l)our la Suis se parce que le F'1l'I lui réclamait
200.000 frm1.cs, ot qui fit en 19 ·~8 uno déc18.raticlD d8 loyalisme ~l la F'ranc G. C'est
lui qui continuo d ' :·_ntorcl.irc IIRévolution ct (j~r8.vail'i sans que ce synd.icaliste n'
ait levé le pstit d.oigt contre lui.. I l y en a bion d'autres COlillllO co Bendimor8d.
C'est pourquo~L , alnj, sy:n6ic3.1is te r si tu -I!Ou..'{ acc 3cJ.er au pouvoir, non pour te
remplir les poches cu pour p~Œad er, m::,.~.Ls l',our faciliter le combat de tes frères
ouvriers ct paysa ns, al(; rs -(;1), dois voir qu,.o coux 'lui te barrent la routo no sont
pas coux qui se :céc::'8ment ou se sont tè>lljours r8clam6 du socialistlo scientifique.
Et il ' faut que tu -courn e s -Con indigû .t i oYl aoû contro t0s allié s ou frères do lut:.,.
te, même si dos dé sacco1.'o.s te sGpa J.'cn·c "'mcore dieux, mais vers ceux qui briment
chaque jour l a classe oLly .cièrc ot limitent s os droits,
Si nous tenoLS à rclcv(;r a i n s i cottu atti tud 3 c' OE;t qu 1 elle nous parait exi­
ster à divers degrés Ch8Z c ürtaiD.s 'ô::'{:n:)j. ca.l~L s t 8 8. ::,a sil1.c 6 rit(~ de ~.curs convic ­
tions n'ost lBS en caUSE:: et c' G,Jt pourquoi nous en pa rlons avec franchise. i'-'Ia.is
certains cl' en tre " cs dirigean.t8 8yndicQux s c ', T OUYŒ,t dqmis l'inclépcmdance dans
une si tua Uon equivoque qu:i. los éU)~!nC à poser fémssemGnt los problèracs en termes
d'arrivisme (m de cm-riérisillo ::>.bsollü'iont é tranceys à l' 8sprit du sociDJ··,.:me. Cet··
te situation 8qlJ.ivoqU0: résicl(3 en coci : cl. , uno part ils sont trop compromis par
lGurs fonctions synchca J.0s CtllX y 0UX de cortainos COUCh8S du pouvoir bureaucrati­
que pour que ces 6.crni è r '~ 8 vuuillcn·t les a SSOCiCl" aux rosponsClbili tés ou lus Uti­
sor autrement quo COIillllC pion;:; ou mass o de Denoeuvre (le pouvoir t ente aussi de
los intimider en J.(~ s tra itant souvont cl' ouvrieristes). DI autre par·i;, certains d'
entra eux sont fascinés mGrne inconscic8Iilent Dar les foncti 0ns do prestige, d'auto
ri té ou de "haut sta nding" quo 10 "ITlEtrche pi~d" syû('U.ca l pourrait leur faire 8t----·
teindre, ce qui los · er1pûche cl! aborde r dG nO::;1brùux pro blèmGs ave c 11 ospri t de clB;§.
se qui est celui des travailleurs onga.ges dire ctement clans la production. Cetto
attitude 8quivoque a sel:> prolongeT!1entsdans los faiblossos constatées au soin du
tlOUVefficmt syndical alg() rien aujourd' hui, en mêl!.le temps qu'elle reflèto ces fai .­
blesses. N'ost-ce pas co qui amène Zerdani à rappeler à propos de CG danger do b~.
reaucratisatiol1 "-""'s syncücats, qu'il est du devoir du syndicat d'organiser sériel!.
sement los trava illeurs de 1.'1 terre et de ne plus se contenter do réclamer lu ver~
Bemont des cotisations. C'est dans la production que lu syndiœ.t cloit rauner l' us­
sentiGl de son activité e t non dans los services où les contraintes économiques
et sociales sont moins fortes que clans les autrQs secteurs de 10. production. Il
-28--­

Il serait en effet dos plus dangereux pour la r évolution socialiste quo le


mouvement syndical tb;:1bü dml~ 10 risque co~u par l e nouvement syndical dl avant­
guorro, celui do s e l a isser parfois accaparer par l'organisa tion des couches los
plus élevées des salaires du soctcur t crtiair8 (services publics et COT'lTIerce)
plus ou L'loins facilos [\ orgffi1Ü30r. Encore conviant-il de soulignc;r que r~\ü]))e sous
la cloElination coloniale dockers, Dineurs, ouvriers agricoles et du bâtinent dis­
posaient d ' m1c organisation non négligeable si on tient compte des difficultés ré
pressives v()n~2.l.1t :'.101'8 cloo ,,,-ut,)ri t us colonialistes.
Quoiqu'il en soit, nous disons à notre ami syndicaliste quluno discussion
fructueus8 peut et doit s'instaur'er sur l os f é1.iblGSSCS qui ont Barquo la croissan,
ce du mouveL'lont ouvriür algérion (parti ot syndicat)1 ;,n liaison avec 11essor du
mouvement nation.2l. Cos faiblesses avaient l ()urs racines dans IGS prossions idôo­
logiques ,lues soit à 11 inadaptation initiale du lliouvement ouvrier aux r éalités n§l.
tiona18s, soit au nationalisIae bourgeois ou petit-bourgeois. Il ost possible, d.e
façon saine, de tirer des faiblesses ct dos m8 rites passés du notre mouvenent .ou­
vrier, d 'utiles leçons puur la révolution socialiste, Èt la seulo condition dG ve:iJ..
1er jalousemtmt aux meilleurs moycms de renforcer aujourd'hui la fratorni t6 de
combat de tous ceux qui croient au socialismo ot se dévouent à l e faire triompher.
VoilÈt pourquoi nous adopterons la double affirmation de Zerclani : "Il ne sui
fit pas de se réclamer d'm'le idêol-ogie r8volutionnaire pour &tre automatiquement
révolutionnaire, tout COi~e il ne suffit pas de se réclamor du s eul nationalisl:le
pour être non moins automatiquement révolutionnaire ll • Et nous ajouterons ceci qui
est décisif : .c 1est.sléEl:Ll.9§-l~Jj:9s r8elles et concrètes dl au:jo_\J:ld 1hui ! dans les
§Ï\:erses batailles Qui ja19.11l1oDJ la révolu ti~on .dGilloÇ.::r.§.ti_que ct s.<?_gal:;LstG gue s'.
?cguiert la gualit8~_~_~~_~it~j socialiste. Et cotto qualité ne s'acquiert pas
pour accéder au pouvoir COŒile uno fin en soi ou conme lm objet do ,jouissancG per­
sonnelle, mais pour luttor de toutes ses forces pour la l''Jalisation d'objectifs
politiques, économiques et sociaux, qui sont ceux do la classe ouvrière ct des
iJaysans pauvres.
Cette qualité de lnilitant socialiste ne sera octroyée ni par une attostatim
cOlnrlunale ni par une SÜlplo profession de foi id()ologique, ni par allégeance à
t elle ou tolle équipe au pouvoir ou à un appareil d 1F~tat buruQucratique ni par
los r8flexions de théoricicms qui découperaient on tranches les participants aUX
luttes do libération nation:::tlcs et les particilx'nts ml.,'{ luttas du mouvolUË)nt ou­
vriers.
Le meilleur test, le maill,mr critèro c'est 10 poupl e travaillour qui 10 dé­
ti ent. Intéressé direc"(;cmlOnt clé.illS l e. lutte cles classes, le poulùe travailleur jau­
ge les mi l i tants et hornmus :politiques à travers les éprouves i Eipo rtantes ou les
petites luttes quotidiennes . Il coupare jour après jour les petroles et les actes,
il distinguo aussi bien cho z ceux qui sont nu pouvoir que choz ceux qui ne 10 sont
pilS, ceux d'entre eux qui s e contentent cle d6fendrc ou convoiter carrières, privi
lèges ou avantages personnels ou f arniliau,'{, et C lOUX qui luttent vraim.ont pour l~··
socialism.e. Chaque jour 10 peu:?le travaillour enregistre dans l os faits los ques.­
tions qu'il pose à chaque nilitant ou dirie;cant : que; fais-tu pour défendre les
conquêtes dG la révolution? Quelle ost ton attitude dovant les rovendications dGS
travailleurs on faveur de l our niveau do vie et de leurS libertés dénocratiquos ?
Es-tu soucieux de 11 argent et du bic:n du peuple ou les accapares tu pour los jeter
on dépenses sOTJptuairos ? Quels int ~; rtts defends-tu au sein de telle Union localo,
de t elle Union fédorale cles f:ly-nclicats, au sein du g-oU1T8rnement ?
Et à condition que l a pression bénéfique des masses impose.; la déLlocratisa ­
tion de la vie politique du pays, la liberté d'uxprCGsion ot d'organisation pour
_29

les .forces "r.évolutiorma:Lres, une avant-garde autheritiquemout soCialiste émergera


et unifiera. 's_os rrulgs.
Et cette conféronco, malgré les réserves inévitables q~}olle peut susciter
chez l és uns et les autres, y aura contribuée­
. ..1 ~ .

000

"La lutte pour le triOlllphe du socialisme ne se déroule pas d'une


manière harmonieuse. Soule l'action consciente CJ.es forces
sociales d.irigeantes, la propagation des idées socialistes peu­
vent permettre de surmonter les contradictions économiques, so­
ciales et poiitiquGS qui découlEIJt;du bas niveau des forces pro ­
ductives, de l'arrièration de la conscience sociale des travail
leurs, des déformations bureaucratiques de l'appareil d'Etat,de
la faiblesse de l'Dup1antation des syndicats et du parti. Ces
dormées objectives nécessitent une lutte constante pour le res­
sèrement des liens avec les masses laborieuses et le déracine ­
ment des mentalités rétrogades forgées dans les conditions de
l'exploitation de l'homme par l'homme. Le parasitisme, la re
cherche du profit illicite et des avantages, doivent être dénoa
cées et combattues, leu;rs conséquences exposées franchement aux
masses."

(Charto d'Alger; fondements idéologiques. Thèse 24)

,.
_._.~-_. __ .~_ ..._---- 000 ----.------....---.-­
-30--

Po yS. 0 [" a b.. ;. . c_-JS_I_"_é~v~o_1u_ri_o_n_n_o_i_r._C?S__'


COM~~FI"\IT F/-\ 1RE FAC E ,:\VEC SUCC ES
AUX fvlENEES if\.';PERI!-\LISTES ET REACTIONNAIRES?

La "tactique du mouvement révolutionnaire Gn Afrique!! tel a été le sujet


principal inscrit à l'ordre du jour de l'important séminaire qui s'est tenu au
Caire du 24 au 29 novembre 1966.
Organisé ])c'1.r la revue égyptienne ":tl'TiU,IA" et "La Nouvelle Revue Interna­
tionale", ce .séw..inaire a rassemblé les représentants dE? plusieurs partis et mou­
v~ments progr~ssi3tes et révolutionnaires d:Afrique~
Venant après l'historique réunion à la Havane de"la Tricontinentale" dont on
sait combien elle a effrayé l'impérialisme pUisque ce dernier nia pas hésité à
faire assassiner par Ses agents l'un des principaux organisateurs de cette confé··
rence : le grand patriote maghrebin Nehdi Ben Barka, le séminaire du Ga.,ire aura
contribué certainement au.,"{ nécessaires clarifications politiques et idéologiques
indispensables à l'unité cll action des pays proe;-.cessistes et mouvements démocrati­
ques et révolutionnaires ponr s'opposer avec succès aux dangers pressants et agr­
le ssions criminelles de l'impérialisme (principalement américain) et de son allié,
naturel : la réaction interne.
En attendant la publication (que nous espérons prochaine) des documents de
ce séminaire que notre Parti s'efforcera de populariser au maximum comme il l'a
déclaré dans son message aux séminaristes, i10US avons relevé quelques passages e.ê,
sentiels d'articles parus dans la presse nationale et internationale et d'études
de personnalités politiques progressistes arabes, consacrés' aux problèmes débat...:
tus à ce séminaire et à ceux du monde arabe en général.

en R./-\.U.

--LarFI
-
EL KHOULI , directeur de la revue é€:''Yptiem1e "E'l'~'ALIA" dans un article inti­
tulé : "Coopération et u...YJ.i té des forces progressistes" (Nouvelle
Revue Internationale .. N° 10/1966 .. P. 116..126)
Le séminaire du Caire a montré que :
"l'unité d'action ost 10 souci principal de l'heure pour tous les mouvements,
organisations et parti::; révolutionnaires. ri Il ajoute cette appréciation sur li? meu
vement révolutiol1Uaire arabe :
"le mouvement révolutionnaire du monde arabe a atteint aujou:cd 'hui un point
où. les tâches de libération nationale sont de plus en plus liées à celles de lib§.
ration nationale économique et socialo, à la solution du problème de la conserva­
tior; de l' inc1épend~1cc politique, du dé,~elo~pement nationa~h(~.~~(lt.,aux tentatives
imperialistes ot neocolonialiste pour recuperer les positians perduos. Cela supp~_
se aussi avant tout qUè l'on apporte dos modifications radicales aux structures
sociales et économiques dans l'intérêt cles larges masses laboriounes. rr
Plus loin, dans le cadre de la réalisation des idées avancées par le séminaJ..
--31

re, Lotfi El Khouli écrit:


"Cette perspective pose naturellement devant les forces révolutionnaires de
nOuveaux problèmes. Il faut, notamment, examiner dans Quelle mesure il est possi­
ble d'avancer sur la voie du socialisme dans la société ou la classe ouvrière, Qui
doit garantir cette avance, n'est pas encore, pour différentes raisons, assez dé­
veloppée sur le plan politiQue et organisationnel pour devenir la classe dirige~_
te •••
" ••• certes, on ne peut nier Qu'avec l'indépondance, l'industrialisation et le
progrès économiQue et social général, le prolétariat va jouer un rdle ùo plus en
plus important pour déterminer l'avenir de la nation •••
" ••• Dans une conjoncture politiQue aussi complexe Que celle que nous connais­
sons, la non coincidence des positions des différents partis et org~nisations ré­
volutionnaires à l'égard du rôle de la classe ouvrière et des autres classes et
couches sociales dans la révolution de libération nationale et sociale ne doit
pas à notre avis, empêcher la coopération et l'unité d'action des forces progres­
sistes dans la lutte contre l'ennemi essentiel, l'impérialisme.
IIpour riposter à l'offensive des impérialistes et de la réaction, i l faut
parvenir à mobiliser toutos les forces politiQueg et sociales qui, malgré la di­
versité des structures sociales de ces forces et en dépit de la place qu'elles o~
cupent dans le mouvement révolutionnaire, agissent toutes au nom du progrès. Cet­
te mobilisation, par suite des conditions concrètes et du rapport des forces des
classes dans chaque pays arabe, peut prendre des formes différentes."
El Khouli note, que les pays arabes se proposant de construire le socialisme
"ont leurs particularités hlstoriques et nationales" ce qui fait que cette évolu­
tion vers le socialisme ne s'insère pas dans le mouvement communiste mondial mai~
elle est toujours contraire à une politique anticoIDilllmiste, car le danger qui me­
nace les pays arabes ne provient pas du communisme, mais de l'impérialisme.
El Khololti. propose ensuito une plate forme cODlluune d'union de 8 points sur l'u
nité et les fondements do la collaboration des forces progrossistes arabes. Nous­
relevons au point trois :
" ••• bien que cetto unité dépende fondamentalement de l'unité des partis et or­
ganisations révolutionnaires à l'intérieur de chaque pays (unité qui prendra la
forme d'une organisation révolutionnaire unique ou d'un front national progressi~
te, selon les conditions propros à chaque pays)"
le quatrième point indique :
"Cotte unité ne doit pas se limiter uniquement à une "unité par le haut", réa­
lisée à l'échelle des directions et des gouvernements, mais doit être cimentée
par une "unité à la base" réalisée à l'échelle des masses ut s'étendant à toutes
les couches ct classes sociales qui, dans le monde arabe, ont un intérêt réel à
. voir rejeter le joug impérialiste sous toutes ses formes et au progrès économi ­
que et social dans la voie du socialisme"
Le cinqièI!le ,pOint ~ndique.:" ,
"Cette unlte no dOlt pas lmposer a l'avance a tous les pays arabes un modela
dGterminé d'évolution politique et sociale, ni définir exactement le chemin à sUi
vre pour atteindre le socialisme. Cotte tâche étant de la compétence des forces
progressistes luttant à l'intérieur de chaque pays selon leurs conditions propres
et les possibilités d'action qui lour sont offertes, avec leur propre expérience
réVOlutionnaire ••• "
au septième point, parlant des différentes forcGs révolutionnaires arabes,
- 3 2 - --

El Kho"J.li indique !

"Elles comprennent (los forces révolutionnaires arabeE:) qu r; la r esponsabilité


des erreurs cownises n e peut être qu'uno responsabilité collective et que la tâ­
che présent e ne cons·~.J t o pas à cm déterminer la part qui incombe à chacun, mais
à analyser minuticmsemont l e contonu do ces erreurs pour on tirer les leçons n é ­
cessaires et permettre a"LL'C forc es uni es cl' éviter lour répétition, cola sans exlu·­
sivo à l'égard d'une organisab.on ou d 'un parti détenniné Il
E.'nfin, terminant cette intéressant e étude SUT l'unification des forces révo­
lutionnaires aTabes, 81 Rhouli sc r appo r tai" t au séminaire du Caire conclut
"1e séminaiTo a fourni dos réponses aux deux questions suivan.tea :
" 1) Quelle forme concrète doit ::.'evôtir cette lmion ? J)oi t-elle trouv er son ex
pression dellS une organi sation unique absorbant toutp s l os organisations e t partis
nationa~{ ou progres sistes ou doit-e lle prendr e la l orme d'lm fTont révolutionnaL
re du typl3 nouveau , unifiont la l utte de toüs l es partis et organis a tions autour
d'une ligne déterminée (:) t l)OUT des obj e ctifs détOl minés ?
"On est arrivé h l a conclus:;.on que dan,c3 ln situation présente il e st impossi­
ble cl' aboutir à tille plus grande un:i.té quo sous la f or;ne d. '"Lm front révolutionnai ..­
re. l~lais les pa.rticipants il la discussion ont s ouligne l' éventuali té d'une évolu­
tion de CG front afin do fO~ilG"::' jJus t a rd une org8nisat i on un :i.clue, au fur e t il m§..
sure du renfOrcement d G l 'u~ü té dans Ja hot te C JJ.:llme.
Il 2) 1'expérience) égypti elli18: où tons J.f.>.3 communistos e t rI' autres organisatiom
nationales progress ist es ont r en0Dcé /:t UJ C existence au tonome et cù leurs membres
ont adhéré individuol1 '2Jn\.:;l1 t à :;. 1 union SOC:i.8.l.iSt O arab e , doit-ell e être générali ­
sé e dans tous l os pays Ln'abl":;; CC,mlllU gé',rf!ntio de l'uni té d' a ct:ion ?
"On est parvenu à l a conclusj.en quo 1 lJic-'èl. (lue l' expéri ence révolutionnaire
égyPtienne soit fort précieuse ? il es t impossiblo do no P9,S prendre en considéra­
tion les conditi ons concrè tes du mouvement :cGvolub c>D/l.aü·c de chaque pays arabe
et, par consaquent, il ost impossible d egér-érd.:'.:ï.s e r plJ.ro!llent et simplement l' ox­
parience de ln voio r é volut::'on..YJ.éL.rc ég,ypci.. eYlne et de l ' é tendra au:~ autres pays
arabes qui ont l aurs pa rticular:i.. ük; c 8cie..l es, pJlitiques ct éconoE.iquos . '!

\ ,..
d /.\1 CJ C? r"'! P
"EL DJEICH", organe c'lu Commissariat politiQue d e l' AtIfP not e dans son numéro 44 de
do décembre 1966 :
"Le colloque du Cai.re révèl e-, s ous un nouvoe..u jou:::, , quo la lutte pour l'émanci-­
pation du continent africe..in du joug colonial ':. l1Gocolonial, n'est qu'un chapi ­
tre du gigante sque conflit qui oppose 10 'l'iors..-liicnclo à l' impérialismo mondial ot,
que ce conflit planétaire n'ost quo l' 8xprossion de la lutte internationale
des class es, approchant de son point d'exacerbation"
lYïontrant lc.l pénétration irnpéra ilisto en Afriqu e , DEI Djeïch" liant à juste
titre l'économi e à cotte pénétration indique
"1e chef do filc; de l'impé rialisme mondial, l os Etats- Unis cl' .Amérique , avaient,
en 1950, 287 millions de dollars d'investiss ements en Afrique, on 1965 co chiffre
a attoint 1700 millions do dolla rs soit uno augulGntation de 600 % "
~--33

Ce chiffre donnGra une idée des bénéfices nets réalisés quand on ' 's âit que
les capitaux invostis en Afrique sont los plus rentables du monde.
Parlant des coups d'Etats qui se sont succédés en Afrique il écrit:
"C9s coups d'Etats militaires ont témoigné de la faiblesse des partis politi .­
ques africains qui, après avoir accédé au gouvernail n'avaient pas réussi à acqu~.
rir le soutien des masses populaires"
Citant LotE El Khouli? i l écrit particulièrement sur 10 coup d'Etat du Gha-·
na, (mais cela pourrait aussi bien s'appliquer à d'autres Etats) :
"Pourquoi le parti unique n'a pas pu dirigor immédiatement un mouvemont de ré­
sistance organisée ?
"Parce quo le parti était devenu une barque flottaDt à la surface de la sodé-·
té réunissant un groupe d'intellectuels révolutionnaires et cl. 'une majorité de ci·­
tadins, sans s'en:::-aciner ct s'étond:re en profondeur à la campagne, faisant pran ­
dre conscience en gagnant et on recrutant les largos masses ayant intérêt à défoL
dre la révolution,
"L'appareil d' E-:;at ost resté malgré le caractère révolutionnaire du pouvoir p?_
litique au Ghana~ aux mains dos forces réactionnaires et des cadres formés par l'
impérialisIr. r; ~ou:r TŒDp18.cer 8es propres cadres après l'indépendance"

cl: '. U nior, .S ovietique


La "PRAVDA", organ() contraI du P.C.,U.S. dans Un article intitulé: "L'Afrique ré­
volut:i.onnaJ.re parle", écrit:
"Le rapport des forces existant en Afrique est largement influencé par 10 gr'"
pe des ::tat3 d'avant-garde R!\.U, Algérie, Nali, Guinéc~ Congo (Brazaville) ayant
choisi la voie do développement non capitalist80 Ils jettent les fondements néce:l,
saires à la victoire future de profonde;s transformations sociales, ••
'.' ••• 1e but des r:uissances ircpérialist8s est de faire dérouter à tout prix los
pays on question de la voie du progrès et do prouver que 1~ socialis~e os'~ étran·­
gar à l' 0spri t africai.n. Ii
Parlant des travatL~ du séminaire au Caire elle écrit:
"Personne n' a 1Y1.~S on doute les conclusions tirées par le selIl1.naire : aux tent ~
tives de l' impérialis:nc et du néocolonialisme, visant à briser la révolution afri.
caine, doivent ëtre opposées llunité combativo de véritables forces démocratiques'
et leurs actions r~ouvelles. La constatation que seul le socialisme constitue l'a·..
venir de l'Afrique est 10 fil conducteur de tous les rapports discutés aU séminaL
re. Ce n'est quo sur la voio de la construction d'une société sans exploitation,
que les peuples peuvent élever leur riveau de vie et se libérer du joug économi ~.
que impérialiste et néocolonialiste"
La Pravda ajoute :
"Les forces populairos constituent la force motrice de la révolutionafricair.
" les actions des masses les mobilisent en vue de porter une riposte vigou-·
reuse à l'impérialisme ct à la réaction."
-34­

Citant le délégué ~~lien qui a déclaré au séminaire du Caire:


"Si le part~ politique au pouvoir est guidé par les principes marxistes-léni­
nistes l'avenir du peuple est assuré.
Comme moyen d'action la Pravda considère que:
"Les fronts nationaux antiimpérialistes s'appuyant sur los masses ct soutenus
par ces dornièros constituent la source de vie pour l'Afrique."
Citant Khaled Hohieddme' elle écrit :
"Si lo~ démocrates révolutionnaires sont en effet intéressés à faire avancer
leur pays sur la voie des transformations sociales, ils doivent exclure de leur
politique intérieure toute propagande anticommuniste, toute démarche contre de v~
ritables révolutionnaires."
Elle ajoute :
"Dans les interventions des délégués on sentait l'inquiétude sincère du fait
que los forces révolutionnaires algériennes sont jusqu'à présent séparées et on
espérait que lours preprésentants prendraient le plus vite possible des mesures
visant à rétablir l'unité brisée. "
Parlant de cetto unité en général elle écrit:
"La base de cc rapprochement idéologique sera de toute évidence le socialisme
scienYifique."
La Prà;da conclut :
"Lo séminaire a montré que les forces d'Afrique en lutte contre l'impérialisme et
le néocolonialisme ne voient dans les pays socialistes ot en particulier dans l'
URSS que leur ami ct allié sincère aussi bien dans le domaine économique que pol~_
tique."

de 00rdanie
Pour sa part Fuad Nasser, secrétaire du P.C. Jordanien, dans une étude intitulée
"La lutte des peuples arabes" (Nouvelle revue Interna ­
tionale 1966 - N° 9 ) écrit sur los impérialistes, qui
font tout pour saper la marche en avant des pays arabes
progressistes :
. 'i ••• ils ont recours à tous le s moyens imaginables, ouvertemont et en cachette,
exerçant une pression éoonomique et politique et invoquant la religion et l'anti·­
cOlÏllllunisme. Ils organisent des coups d'Etats militaires contre-révolutionnaires
et menacent d'intervontions •••
" ••• aujourd'hui los impérialistes et les forces réactionnaires dans les pays
arabes misent sur l'Islam, voyant en lui leur arme ultime contre le mouvGment do
libération, pour maintenir la division des Etats, pour les dresser l'un contre l'
autre, pour saper la solidarité arabe et briser l'élan des forces démocratiques
et progressistes."
Parlant des formes de lutte et des moyens proposés à chaque pays arabûs i l
écrit :
35·--­

"Bion sûr cola n o vout pas dire q\1U . tous l es pays a r abes doivent néc ossairomemt
emprunter la mêmo irO~LG que la Riœ , ·l'J'lgério ou. l a Syl'ie. Si l! on èonsidère l os dif
f é r onts niveaux de cl(~ve loppomGlü politique , social ct é·conomiquo ] l a cOIilposition
de classe e·~ , en ij':l.t'ticulier! l' importéènc e de l a classo ouvrière ~ so 1 nivoau dG
consci enco ct d' o:cgani sahon poli tiqué, ct syndicalo, il :1' ost pas exclu cp.w 10 dEi.
velopp cment do tol ou tcù pays arabe s ' eC--l'octue 80US la diroction du prolétariat.
"La classo ouvri ~re ot seS partis son<~ les comba ttants los pl\18 résolus contra
l'impéria li sme ; l e o:üoni.R.li.smo o'l; l e néocolonialipmp 1 pour l'indé pendanco na tic. ·
nale, le progrès Bocial~ la démocraLe ct. 10 socia lisme . Ils jouent un rôlo imp0F...
tant da:1s l qs r afor wol3 progrossi stos qui sont aujourd 'hui introd.u.it es d'ans l e mon
. do arabe, ot plas Grand cc; rôl e dov:\.ent, plus s t 3.blos e-(; plus profonds soront ces
changemen t s ,
"Cependant nior, CÙL1.r,lü l n fOTt cortains ca.raar!'.dos, l a possibilité dG drosser
l e mouvoElent de libération dans tel ou tc l pa ys nouvollcmemt indé}xmdo.nt contre
l'impér risIDe et .J.8 capi talismo avant que 10 prolétaria t r.' ai t commencé à jouer
son rôle diriguant, cela revi ent à fairo. clépençlro le mouvcrx:nt do libé r a tion na ~.
tionalo et la lu tte dos forco.s révolutionnairo~ non prolot arimmos du l'hégémoni e
di) la class8 ouvrièro , r1.émeTche qui nu pout qu' em!lêchor cettu c1errüèrü de rŒnplir
son rôl e histo:Lique cl r avant-ga.rdo ct empôcher tout es lOf; forco~ r évolutionnaires
do s'unir dans 10 côrribo.t· C0ffi!11Ul1'"
Fusd Nasser conclue
"Dans cert~,ins pays ~1.rab8s, l' a llianc e vn tro c1 émocrates révo lutionna ires Qt
los cor!llJlUniscGs iJGut ~ SJUS certai nes conditions aboutir à l a fO l'ôa tion cl' un parti
d' avant--gardu lu1ifié. L tous l es niv01lux cola doit se f a ire Sèl.r 1.UlU base clGmocra­
tique, lillO base 0. 8 confianco mutul;lle, ('.voc plein cons(>nt oElCnt d 0s forces qui en-­
tront dans l' c.llianco • . 'l'ont. autr e: IJORition, quels que: s oicllt sos TIl.oti fs s n e peut
que portor attointe .:~l.L,{ inté rêts dos forc es r6volut ionna i rcs ot s finaloElol1.t, a1' ~.
faiblir l J alliance ct po.r COl'SGquent compromottr e tO'ut co qui a déjà été r éalisé .
"Chaq-u G pd '3 01< avarIt clans ces pays doit è trc! accompli contro l' inpérialisme
- , . . ot
' "

l a réaction, dans u:!l c lir~at de lutte de classe int ense: . J",-;s fonnes c t l os métho ­
d os do c ette lut to 30nt au s ",i va:r.i é,~s quu compl"xos. El18s embra ssent tous·. l 8s do
maines, poli tiqu8; : C0110m:i.quc; ut idéo:tog.iquG, é~:; COulpr(;mnOnt dos complots, des
coups d; Etat s mi l i ta~ rosI d()~ contro-révolutions , cle::! mi:.:urtros ~ d os diversions é­
conoJJLi.4.uo~" clC: ;':l dabo·cElgo8 7 l' (;x~")ürta tian illégal.v de c a pi. b .ux f le détounlOillont d e
fonds, l' ac caparnnc;1·~9 la hG.lJSSO illicite dos prix otc • .• Les éléments capitalis­
tes à ia ' campag~'o ( LOc:.: &;1.'08 f ermior s) e t à la villo (les couchos li1oyonnos d e la
bourgooisio cOl!l.mcrciD.l c ct ind.1isb'iel1 0 , ainsi quo J.cs vestigos do la grande bou~L
geoisio) dovi onncrü 1 0 centra ver's l equal conve rg0n t los réactionmüres ct la
droi te ·, Los :!..cnpr3Ti..ali s t os et los r 6actionnaircs utili sûnt toutes los a mios pour
parvenir à leurs firls, ,Stèrtout 1 ; antiC)lilL'lUl1i smo, mais aus s i l a r 81igion, le na tio
l1.alisme , les ancagonisrJos tribaux ct nationa ux, les incidents do fro n tiè ros otc.-=­
"Dans cus pays il est très i mportant de r é orga.niser d e façon démocratiquo l'ap.
pareil d'Eta t ot en particulior l'arméo et l os organi smos do sécurité intériouro.
Tout progrès démc cratiqu.o Clui rapproche do l'étapcj socialiste sU$ci tG inévitalü o-·
HlIJnt la r(~sist once dos réactionnairus ot entr a ine: ·110. moyenne bourgoo isie ct l os
couchos supérieure s do la potite bourgooisi o à rechigner 7 à fausser compagnie à
la r évo l uti·)n et à l' oJ.Eancc démoc r2..tiquc. En mônw tümps, l e danger quo r0prés e~
te l' anciGnnu ic1 t l a nou.ve lle buro8.u crEl tio dans le s diverses bré'nches do l' a c1minis
tra tion 0. t ondance à gréilldir . . D' oü l' irr1portanc 8 d' agir prUdGE1TIH.mt ct l)ar de s · m0s~_
l'OS progressi v(~s 7 en pronant s oin d' évi ter 18S excès ct 1..,8 actions av:..mturistcs ,
-·-36-­

susceptiblos d 1offrayor la petito bourgeoisie. Il est nocess aire c cpcnd2~t do ro~.


forcer 11 alliance en 6bvant l e rlSle de la C1<.'. 8'18 ouvrièr e ct de la paysannorio
pauvre, ct d'accélérer la fo~.ation do cadres paroi l es ouvriers, les paysans pa~
vres ct l~s intollectuels révolutionnaires. Il est es sentiel de sluppuyer de plus
en plus sur la classe ouvrière ct de lui donner toutos l0s occasions do déployer
son initiative et son énergie, do ronforcer sa conscienco politique et lui pormet.
tro d 1exercor un contrôle sur 10s différentes institutions d 1Eta-c à travers lours
organisations démocratiquos •••
" ••• c 1est dans cette optique qufil faut considirer la nature do la structure
socialo et économique du transition. l'lEl.is CG serait une orrour de confondre cette
période transitoire avec 11étape socialiste. Il est également faux de dressor en­
tre eux une barrière, même temporaire. Il

de Syrie
.tour KHALED BAGHDACHE, socrétaire du Parti communiste syrien, dans uno intorven ....
tion reproduite par le journal "Nidhâl ach Chaâb", inter ..
vention intitulée: "Les caractéristiquC:3 do la périodo ac
tuolle du développement de la Syrie ct los préoccupations­
des forces progressistes fi
(texto traduit par nou$
Après avoir affirmé que tout socialiste doit oeuvror à lfapprofondissement
dos changements progressistos qui se produisent en Syrio, ot cela quelle que soit
sa position envers le pouvoir, Btlghdacho analyse les Ch2Jlgemonts intervenus en Ré
publique do Syrie, depuis la priso du pouvoir par la fraction de gauche du parti"·'
Baath qu 1i l juge positif dans tous los domaines. Après avoir condamné l f oppositicn
absolue do "principe" Baghdacho déclare :
"Tout socialiste convaincu doit appuyer de toutes ses possibilités tout pas
qui fait progresser lu pays, d rien nG l' ompêche en r.lêmo tUhlpS de donner son
avis sur les clStés qufil juge négatifs dans la situation et Dôme sur la forue de
pouvoir qu 1il juge sûre cl' éviter au pays les faux-pa.s ct capable de lui permottre
do r enforcer les acquis et r}favanccr encore"
Après avoir rappelé sur quelle base le P.C. syrien soutiont le parti au po~_
voir, ct la signification symbolique de la participation du P. C. syrion au gouver_
nement, Baghdache rappelle que dès 10 début, par un éditorial du journal du parti
i l a été dit :
"lfidéo du parti unique no conviont pas aux conditions objectives de la Syrie.
Llaccroissemcnt dos bases ~cononiques, politiques et sociales nécessaires a la
transformation socialiste de nr)trc pays exige l faction conjointe ot 18s efforts
do tous les Llouvements et groupr.:~ments progressistes qui se sont historiquement fo
rJ:lGs en Syrie. C'est toujours ct encore notre point de vue et la réalité de la
vic, nOus donne chaque jour r8ison ll
Ensuite viennent toute ème série de refoTI18s qu 1il serait juste do réaliser
dcms l fir:1r1édiat pour "affonnir les bo.sos matérielles de la transfofi'lation progre8...
siste on cours"
Panni cos demandes relevons colles concernant 18s syndicats :
" ••• nous appelons à l aisser 80 dévolopper l os libGrtés syndicales pour les tra
37

vail18urs, à. assurer leur représentation denocratiquo mI soin dos syndicats et


des unions ut dans les comités cl. , entreprises, à rGIaédier à la situation dus tra­
vailleurs l~al payss ••• "
Ensui te viünt une analyse cL:: le. lutt8 de classe qui s'engagera nocossaire
ment pour aboutir aux transforuations nécossairos. Il cl.6veloppo cm so réf:;rant à
Lénine, l'alli:=:mce objective ct dirocto qui existe ontro la réaction, la bou:rgt:.'01-­
sic intériourG üt 18 capital intornational.
Un autre cha pitre traite des t,g.chos dos forces progressistes syrionnGs dans
'le cadre du dévolopponent éconotüquo. Rel evons cc passage concornant l'industrie!
"•• •bien qu'il y a tU1 secteur d'Etat important, tant qu'il n'y a pas de plani­
fication sériouse et complète, couvrant toute la prOduction ot la distribution,
tant que los moyens do production et la prOduction olle mêne no sont pns [,lises
sous contrôle dos hlasses popul2.iros, on nu ::Jeut dire quo les changenents progres­
sistes sont irréversibles •.. "
Puis vient un paragrapho intitulé : "CoDElcmt :p:lrvonir à t'lobilisor toutos los
potentiali tés des masses populair8s cm Syriu". (Pour évi tê.:r de le défomor nous
reproduisons presque intégralor'.lont co passage)
Baghdncho dit:
"Aucun groupe ni pc1.rti, no pout on Syrie, à lui soul mobilisur los n a ssos pop~
lnires, et pc'1rticulièretlOnt los ouvrÏ-:;rs ct los paysans pa uvri.:!s, qui sont 1:3. for·­
co essonticülc pour U110 transformntion progressiste ct socialiste du pP,ys, ct §.2.=.
Jutionner les grands problèmes politiquos (Jt 6cononiquvs, aussi COElploxes qu' ar­
dus que travurso l e pays. Pour cola il est nocossairo de grouper toutos les for­
ces do progTès sans exc",ption au soin d 'lm front dans 10 cadru duquel on nl) doit
pas craindre l'auguento.tion de l'ir:1portanco do tolle ou tolle force, dans la mesu
rc ou olles sont attachées profondénont au socialisne.
"Une tc3l10 émulation doit au contre.ire ê tre rocherchée, sans pour autant quo
l'on viS0 au sein do ce front, à l'absorption do tol ou tol groupe par tel ou tol
autre. La collaboro.tion des différentes forces progressistes "doit visQ.r essun ­
tiGllemèllt à as_sY:F_91'___lo-.;Iôle__4.tlZ.i.e;eant de J_é!:._ç)..asse >_~vrière allié e }!J:c;._lpa:y~~_
rie p~.uy"'ro, dans 10 processus do construction socialistu. Si l'une d o's cD.ractéri&
tiques principalos do notre époque :céside en co que (le nOLlbrous",s formations non
l)rolétnriennos, non own:ières, tendunt vors le socialisüe et trtwaillent sincère­
mont à 30n avènement, il n'on de!:1",uro pas ElOÜ1S que.:: c'est la class e ouvrière qui
porte prOfondément on olle le socialisme. Aucune autre classe no peut ln rempla -
CGr dans co domaine. DI autros forIlations pouvont faire des pas importants, iU]]1.on­
ses mêmE) sur CG chclîùn do la transfonrration socialist G do la société. Hais la suu
10 classe dont l ", s intérêts sont totalemont ct intimGI:lOn'c 1 ir3S nu trionpho conpl~t
ct définitif du socialisno, c'est la classe ouvrierü. Lo rôle:: ct 18 dovenir do
chaqUE) groupor'1 8ut à cre.vors :C;-d6vol~-pp(~nent- gé-;';;-;;al (lu pays se définissont non pas
scmloment sur ln base de ln sincérité ou non 8. l'éga rd du soci.::!.lisEle, mais sur la
b2.se de son adoption progressive dl:; l'idéologie clo la classe ouvrière ot de sa
tr,msfornation poti t 8. puti t en lm des d6tachorJ.onts d'avant-garde do hl. classe ou
vrière."
Enfin Baghdnchü conclut son exposé cm disont que pour sUrI'lOnt2r les difficul
tés et dépasser l()s contradictions qui existent dans le système quo l'on chercho
à mdtre sur pied il faut :
- que 10 pouvoir se transforLlc ptlr son contenu ot sa forno de nanièrc a por­
-38-­

mettre do plus en plus la participation des ouvriers et paysans pauvres ot do tou


tosles masses laborieus~s à tracor la politiquo générale quo doit suivre le pay;.
Pour cola Baghdache préconise :
- des élections réell'llient démocratiques, barrant la route aux réactionnai­
res et à tous los exploiteurs; ces élections pGuvcnt ollos mêmes être ml pas posi
tif en vue d'assuror uno mobilisation du potontiol révolutionnairo dos TIasses pour
vonir à bout dos difficultés ot on trouver les solutions •
. .)(­
.~~ ---_..... -­
Il ressort do ces quelqulJs oxtrai ts, quo l'enneDi principal du TJCOcnt pour
les forcos progressistes dans 10 monde ost l'impérialismü ct en particulier l'iB­
périalisme américain. Notra Parti d'Avant-Gardo (ORP) n'a pas manqué de le souli­
gner dans 10 mossago adressé aux participants du séminairo du Caire. En Algérie
r:l~mo, notre Parti déploie tous ses efforts pour la formation d'un large front an­
tiimpérialiste et antiréactionnaire unissant tous les socialistos et tous lGS ré­
volutionnairas où. qu'ils se trouvont, dans le rospect de: lour organisation du mo­
ment, pour barror la route à l'irW8rialisme et a son allié naturel, la réaction
intérieure.

--------------- 000 - - - - - - - - - - - - ­

MILITANTS ! POUR QUE CErTE REVUE S'i!:LARGISSE , AIT UN


"

CON"rENUE PLUS RICHE, SOIT PUBLIEE REGULIERElviENT; POUR

QUE LA P.A.G. PUISSE FAIRE FACE A TOUTES SES RESPON­

SABILITES,

ASSUREZ TOUS m~ GfuU~D SUCCES A LA SOUSCRIP­

TION NATIONALE DU P.A.G. ( a.R.p. )

----._ --'- --_.­


39

SCir le front du pé/ro/e

.
--
.
1
rii r IPC-Syrle? .
T;. . cc-) r'll,Ii
.,.----­
t .1 i enj e_u_ " _b_'O_l-_O_Î1_1e
. _d_e_lo_
Périodiquement, le hoyei1-0ricmt red evient llun d es "points chauds" du g lobe ­
Telle e st l a constata:tion de 11 ens emble des observateurs internati onaux. La t ~l1sio:1
qui prévaut ac tuellement dans c e tte partie du monde ni est ]?a.s sans avoir d as r éper-­
cuss i cl1s sur l e s pays du haghreb, englobant a insi' tout l e monde a rab e d e même quo
la Turquie e t 11 Iran.
il. lire l a presse occidentale e t " }~l Eoudj a hid li on serait tenté de croire que
la t ensio'1 a ctuelle a pour unique origine l e diffé:-end qui oppose la Sy ri e à l'
"Irak Pe t Toleum COill)any" (IPC) s ur le montant d es droits que l e groupe pôtroli e r
d evra it a cquitter pour ll é c01Ùement du pé trol e irakien à travers le territoire r,y­
ri en .
.811 fait, c e ne S O~1 t pa s l es 560 Inillions de din.a r s cl' arri é rés que clai t payer
llIPC à la Syriu qui s on t d e na turo à provoQuer un conflit majeur -même s i l a som­
me est imp ortant e ~~ s ur:Lcut que la Syrie ne fait (1'11 exiger 11 a pplication cl 1Wl. prin-·
cipe r e conmi pa l' 11 I PC, i l Y a p lus de 10 ans .
Or l' j:?C r efuse de payer los a rrié rés dus aux t ermes d e p rincipe s énoncés par
e lle-.même ; 8.11e n'a pas nen p lus accepté de :I?aye r l' intégrali t é d e 11 augmentation
pou r l es a fl"Qé88 à venir.
Aussi l a Syrie a-t-e lle appliQué l a loi, en EJ a isissant l e s ins talla tions de
l'IFe et, en p8 r cev2nt ,ülc-..mGme · ses droits a u t ermina l d e Bani as . lia is comme c es
drol t s ni ollt pa s é t é Ver i?0S par l o s enlevburs à Bania:s / e ll e 8. du r efu ser 10 cha r­
ge:nent du p8t rol e ~ Aussi a--:t-on .dû inte rrompre- 11 é coulement du pé trole dans l a C8. -·
nali sation . .
Lo Lib211 e t llIrak sont aussi conce rnés p a r l'attitude de l'IFe . Le Liban e st
en droit d:Gxige r pour . lui aussi l'applica tion du principe 50-50; quant à llIrak s
il e s t toujours en l~,tige avec llIPe, qui r e fus e de reconnaitre la Loi 80, s i ce
n' es t en é change d 'avantages injus tifié s, cont enus dans l e projet d'accord di t 18
"royalty expen s ing " pré senté par l'IPC.
A l'Irak; au Liban et à la Syrie, l'IFC propose de r ecourrir à l'arbitrage
internationa L Î<1ais il e st bi en connu Que cette procédure dure d es années , et qu'
elle s e conclu t pres que toujours en faveur des société s , l es juges de La Haye é­
. t ant en ma jorité occidentaux. En attendant, l'IPe slabstiondra it do verser d e s s om­
lle s indv.bitablement dues depuis d es année s .
Ce la fait Que lque tomps que la politique syrienne inquiète les monopole s.
Ains i l e dé cret l égislatif liJO 133 du 22 décembre 1964 avait int 8rdi t lloctroi de
c once ssions. Le mémorendum s yri en accompagnant ce décret rapp olai t que l a Consti tu·­
"Glon provi soire 'syri enne pro c lame , cm son articl e 24, l es r essources nationales
. bien du peupl e , 11 a rti c le 25 définissant quant à lui la propriété de l'Etat comme
--40--­

s'étendant aux Service Publics ct aux moyens de production essentiels.


Le 4 mars 1965, toutes IGS sociétés syriennes et étrangères engagées à quolque
stado que ce soit de l'industrie pétroliere, ont été nationalisées, à l'exception
des oléoducs de la 'r apline ct de l'IFe.
Le nouveau régime rBvolutionnaire syrien a annulé un contrat désavantageux si­
gné avec les britanniques pour la construction d'une canalisation r eliant les champs
du Nord-Bst à la raffin ~]rie de Homs r et l'a confié à la SNAi.'l (du t,'Toupe ENI).
Enfin, d'importants contrats de services ont été passés avec l'Union Soviéti­
que pour 12 forage de nombreux puits. Les travaux ont débuté cette année.
Les monopoles ont r éagi violemment. Ils ont incité l'officier aventurier Ha­
toum à monter un putsch qui a échoué devant la volonté populaire ct los travail ­
leurs en anne. Les ouvriers ont obligé le direct eur réactionnaire de la Général Pé­
troleum Autority à démissionner.
Les réserves syriennos n'étant pas jugées très importantes, c' est surtout la
contagion, le précédGl1t syrien qui inquiète les monopoles; l e soutien accordé cos
jours derniers à la Syrie pqr l'Irak ct le Liban ont renforcé les craintes des mo­
nopoles. Aussi ont·-ils tenté l'épreuve de force en contraignant pratiquement la
Syrie et 18 Liban à stopper l'écoulement du pétrOle . Les menaC8S d'augmenter la
production ailleurs ne trompent personne, puisqu'il est connu que le pétrole ira­
kien ost l'un des moins chers du mondo -et donc l'un de ceux sur loquel los monopo­
les font le plus de super-bénéfices.
Les monopoles comptent avant tout sur l'instabilité du régime syrien, qu'ilS
comptent favoris er cm divisant les forces révolutionnaires. liais le front antiimpé­
rialiste en Syrie, au contralre, se renforce.
Les monopoles cherchent aussi à diviser les Etats arabes progTessistes. Ainsi,
ils seraient. prêts à accorder certains avantages à l'Irrut en échange d'une rupture
de la solidarité arabe.

RAISONS FONDAMENTALES DE LA CRISE


Que voit-on?
D'un côté, on assiste aux a~ressions répété es d'Israël contre la Syrie; à l'
intervention croissante de l'Arabie saoudite, -soutenuo par los 8tats-Unis ct par
l'Angetcrre- contre le Yer'len républicain, à la répression généralisée on Jordani e
contre l e s forces populaires, palestiniennes principalenlent. à la tentative do l'
impérialisme de mettre sur pi ed -par l'intermédiaire du Fayçal d'Arabie- un pacte
dit islamique qui regrouperait tous les Etats rûactionnaircs et prendrait ainsi la
relève duC.B.N.'l'.O.
De l'autre cotG, clGS efforts de regroupement et do cOi.lstitution d'un front
unique antiimpérialiste sont accomplis avec la ferme volonté d'aboutir par la Syrie,
la RAU, l'Irak ct l'Alc;érieau niveau des Etats; leurs positions antiimpérialistes
se font plus nettes, plus fermes; le pouvoir révolutionnaire syrien s'affirme cha­
quo jour davantage à l'avant-garde du monde arabe; les forces progressistes et
antiimpérialistestravaillent à la constitution de largBs fronts nationaux, mSmc
si en Algérie et en Irak l es tendances les plus révolutionnaires, antiimpérialistes
et socialistes sont tonues à l'écart ct réprimées. En un mot, on assist e à une po­
larisation sans précédent des forces dans 10 monde arabe.
___ l~1

C'est bien là cc que craignait l'iwpérialis1!l8 ct S0S monopoles pétroliers.Ils


sont décidés il mettre fin ~1, ce processus comme :~:::..s ont essayé de le fgire 8n Irak.
8n offet, 10 Î 4 juilL3t 195.'3 7 la révo:Lution ira..1ücmne rcmversai t le régim8
0xcicré de Fou:-:-i Sa:':(1. Les forces patriotiques, sous }a, conduite de l'armée avec le
G8néral Kassem Èt S J. tête, et avi..!C la. participa tion active des conmnmistes et ~d 'au­
tres groupos 0t f'0.rt:~s progressi stes, p:'enaient 10 pouvoir et engageaient immédia­
tement des pour parL:;:;>1 8.V~C l! IPe; on vue do l'amendement des accords de cOhcessirns.
l\~ais l'IPC f e ;-:J ai t trainG:é' les chosos en 10ngu8u::,~ favorisant par ailluurs la
. division entre 108 for~o8 patrietir~u8 s .,n faisant jouer l'épouvantail onticomm.mis­
te, provoquEmt ainsi l a rup tu:ce du [ rofl'i; 1Jni~ engageant les forces Kassemistos clans
la répression antic-::;;:muniste c ';:; contro les groupes e t partis ';pro-nassériens l1 •
La révoluticlo irc~kümne de 1958 avait tellement offrayé les impérialistes amé­
.ricains, ώ co;yten-Gs en outre de la l'u~)ture du "pacte de Bag'Clad" que les troupos US
débarquai ont on 1958 au Liban, cü des actions révolutionnairus venaient aussi d'é­
çlater. Lus USA "r étEl,l)lif,;saient l' ordro" dans co dernior pays, on vertu de la "doc­
trina Eiscnhovar" SC:1S tcutefoiscser s' attaqu0r <üroctemcmt à l'Irak ccci en par­
tio grâco aux avortisfJeDwrlts GOlemlCls do l'Union Soviétiquu.
Devant l e s ma.l100UVrus tomporisat:cice s do l' IFC, le Général Kassem promulguait
en '196'1 la cé lè" re IiLoi 80 1l qui enlova it h l'IFC, 99,5; ~ des surfaces q,ui lui C\­
va2.0nt é té ccncr~~l;J O "3, ma is lui l a issant toutes 10S surfac\)s productrices et no l'
excluant pas du bénéfice de futuI'GS concessions évcntu811 ~s, pourvu que cola fut
pour los exploit er cOîlfot'i",lémen-'c aux intérôts do l'Irak. L'IPC r aujourcl'hui,n'a pas
encore r8COl1.11U la J..Joi 80 ct · se prétend toujours détentrice dos droits sur la tota­
lité du t orritoi}~G i ,ro.ltien.
Ce pendant lbss er l no voulait pas s' a:c'rot er là, e t pour donner un sens à la Loi
80, promulguait dé'but 1963 Ut."le loi portant crGation de la société nationalo Iraq
National OH Comp8.t;i1y (nKlC). C-.J tte soô é té devait particip<3r on association avec
dus sociétés étrangères Q l'exploitation des périmètros r é cupé rés en application de
la Loi 80. C'cm était trop pour l'IPC. Quc;lquos jours a près la promulgation 0.0 l'
INOC un coup cl '8tat é tait pen'pétré par l e s él~m:mts du l'armée sous la conduito d'
Abdusselarn Aref, ct l es baathistes iraki ons do droit e , avec la complicité r8COlIDue
par la pr8;Ji38 amél'ica.inc d e l a CIA. Une r8pression sauvage s' abattai t sur lus for­
ces patriohquos ircLcis~mo3 l es plu s avancéos , parmi l osquelles 8n premi8r lieu les
cOi1lIllunistes a>c l es "~oI'o·-na ssérioi1s" du mouv8ment socialiste arabe.
Le nouveau régime Lcclciel1 cDt r opronai t immGdiat8ment de s nGgociations avec l'
IPC parv8nant mên e à un pJ:'otocolo sigL1<} par 18 ministre .81 Ouattari, mais non rati­
fié, sous la prussion gTa::ldissan-co de s milieux p.'3.triotiquos, par 18 &OuvCrnGllient
suivant.
Des éloBents positifs cepcndant sont intervenus. Ainsi l'accord entre les
loaders Kurdes conduits par :81 Ba rzani et lu gouvorm;ment El Bazzaz mettant fin à
d80 'hostilités frntriéid es ct ù.6vastatl'iccs.
Lo remplacement 9.;0 Abclessel$Ill Aref après sa mort, par son frèro, semble aussi
avoir joué Un rôle po ~ü tif, de môw-:! quo la démission de El Bazzaz, qui avait entre­
}:'ris de liquider les orgClnismes étatiques mis on placo par Are f lors d'un revirement
qui, pour être tout reill tif, n'en a pEl.s moins oté fort coramon té. Le nouvoau gou ­
vornemGnt de Hadji rralab é.l. mis un tcrm8 à~Gtte politique liq-_'.datrica ct entropris
de freiner -sans arrôter oomplètement malheurcuscment ~ la politiqua répressive à
l'égaro. dos groupes patriotiques avancés.
- - - 42 ~'--

Le souticm à 10. Syrie proclamé par Nadji Talob ost sans nul doute un nouvel
élément positif.
Co nouvel exemple ilcontagieux,; do la Syrie révolutionnaire pour L)s aU'Gres
pays du ïloyen-Orient où los intérêts dos trusts cont immonsos et l es sources de
profits fabuleuses fait peur aux impérialistes • .Pour êtro fixé il suffit de sa­
voir que les capi tauz: invl;:;;J.:;is dans CGttû partie du moncle rapportent un bénéfi­
ce de plus de 55 /~ contre Î 2 ';; environ dans l es pays enpi talistes industrialisés.
Ce quo craint l'impéri alisme, c'est l' avèrlûmcmt cl 'un front w'1.ique antiimpé­
rialiste, déjà on bOilûO voie en Syrie f qui consoliderait dsfinitiveIDent 10 régime
révolutionnaire ot faciliterait la constitution de fronts semblables dans l'ensem­
ble des Vws arabes avcmcés, Algérie.:; compriso u

Ce qtJ_e 1; impérialisIDe craint par d essus tout, c' ost L: constitution par la
Syrie, la RAU, l'Irak et l'Algérie d'un f ront solide; sans faille. Un tel front
permettrai t à ces pO,ys (3.8 :3' opposer victorieuscr:wnt aux manoeuvres do l'impôr:lal-,
iSHlo et à ses pr'::ssions et 108 mottrait dans la voio de lE, r8cupération de l eurs
ressourCGS na ture lles respectives , principales sou.rcos do richesses pour les mo­
nopo18s étrangers, (En 1965 9 los 8 sociétés pétrolières qui constituent le cartel
international ont avoué cles bénéfices nüts d e 110rdre de 5 milliards de dollars
soit 25 milliards de DA, près de 5 fois 10 budjet nationa l de l'Algérie en 1967!~
En Algérie, où les monopole français dominent, l a s ituation est différente;
los groupes américa ins, angb,is ot anglo·-hollandais ne contr81ent que 16, 3 ~,J dG
l a production (pais 52,9 ;; du r affinage ct un peu moins d e la distribution) onco­
ro s' agi t-il pour l a IJrod.uction en grande partie d' "indépendants" (Philips, Sin­
clt'·y, V08dol, etco o. ).
La forme ,juridique sous laque lle est encore la plupart du temps, exploité le
pétrole des pays arabe , est celle de la concession.
L'Etat, propriétaire des ressources de son sous-sol, "concède " à une société
ou à, un groupe de sociétés, ses droits en matière de recherche, d' exploi tation et
souvent dG transport, moyennant paieillol1t d'u:"1 ünpôt sur l es bénéfices et d'une re­
devance. Les conc0ssions C01.1fèrent do facto aux concessionnaires des attributions
qui relèveraient normalement de l a s ouveraineté nationale de l'Etat, appelé d'ail­
leurs "Etat hôte" ( o•• ) par la presse i mpé riaJ.iste : fixation du prix (qui est la
base de calcul des r evenus de l' Et;),t) du t aux de la fiscalité, des cadences de
productions, e tc.o.
Comme on le voit, l'enjeu de la bataille qui s o livre actuGllement sur l e
front du pétrolo dépasso l él.rgcrl1en t la querelle fiscale IPC-Syrie. L' onjeu, c'est
une plus grande po ssibilité pour une transformation radical '" du monde arabe, dans
un sens progressisto~ c1est une défaite de l'impérialisme et de la réaction dans
cette partie du monde.

FACE ,6.. L~ IMPERIAl_ISME, OPP05EI~ UN FRONT


DES PAYS ARAI3ES REVOL_UTIOi'lNAIRE5 _
Los pressions de l'ir.wérialismû se font de plus en plus fort es, l eurs mru10 ou­
vres de division des forces révolutionna ires de plus en plus sournoises. S'il ne
brandit plus B. tout bout do champ l'épouvantail communiste 1 l'impérialisme no s'en
sert pas moins d'une; façon plus "subtile ", moins visible; il a fr6quemment recours
à la sul""C~:,sion et ,::tu chantage. I\!ais -col1tes ces t entatives échoueront, pour pou que
, , , -43-­
, '

les Btats arabes progTossistes sachent opposer un front antiimpérialiste sans fail­
le, ce qui suppose l'abandon de certains intér&ts particuliors immédiats au profit
,de l'intérêt général, pour peu qu'ils sachent comprendre que l'une des conditions
essentiellGsdu ,succès est la réalisation, dails , chaque pays, je l'union ,Ae..s_.L.~
jémocratigues et..1'~y.<?luti-onnaires~Le P.A.G. (0RP} on a pleinement conscience et
travaille sans relâche à cette union; par là même il oeuvre à l'union des forces
progressistes arabes contra l'impérialismo et la réaction, pour la paix, la démo­
cratie et le socialisme.


il-le prl>< cJes accords a 'i gero
Fra:nçais du 29 jyiller 1196,,!.
, " 1. " , , -, \ \ \ \ , , '

, AuxtermG.é; dos accords ~o~t~p',ii\8rS du 29 j~·llGt, ,' 1965 passés '~ntre l 'Algérie
et la France,' notJi'e"p~ys voyaît ses revenus pétr0)\rL~dpar tonne de brut augmenter
notablemen;t., "~i;âée à delf-ouvellüs;rè'glos fiscales. Ainsi, la part de l'Etat sur
chaqUé "tonne die brut p,rodüi t ptissait on moyenne de 13 à 24 DA.
, r' C01?~d~t/]J }ig(~~~e'~estait' :dêfavorisée pa r ', ~apoort à - ia majorité des pays
du VloJen-Oricnt, Où l e s bénéf,; i,.cosimpo,sablos S011:t calculés ,sur 18. base ' du prix af­
fiché diminué dfune ristourné de-,6, 5 ~s et où , la 'red8vlli1.ce ),est considéré e com.rne un
coi1t et non ,cor.nne uno s imple aY0nce sur l'impôt. Ainsi, GD Algérie ,par 0xeljlp~e,
le pri::": de iéférenco 'est de $2;0$ 10 baril Bougie, alors que le prix affiché' est
S~ 2,35, ce qui, dird,nué de6; 5 9t;, donne jj; 2 ~'20.
iActuellement l'Algêrie perçoit: 24,38 DA par tonne .
Si ' le système "OPBC", en vigueur en Arabio Saoudite, en Iran, en Lybie et à
Qatar était appliqué, lorevGnu do l' Algérie p'~sserni t à 25,76 DA par tonne.
'J si 1'Algérie s 1 ôtait 'a lizné sur les pays de fiscalité "OPEC", elle aurai t
touché 1,38 DA de plus par tonne, soit qudques 47 millions de DA 811 plus.
Pour "compenser" ces avantagos accordés aLL'{ société s françaises, la France s'
est engagée à accorder une "aide ll de 200 millions de DA chaque année pondant cinq
ans, 160 millions sous fonne de prêts remboursab1 8s on 20 ans à un taux d'intérêt
annuel de 3 %,et 40 millions sous forme de "dons". En résumé, la France consent à
l'Algérie 800 millions de DA de prôts et lui fait un don de 200 millions de DA. Le
prêt constitue ce que l'on appelle une "aide liée", c'est li diro qU'il doit ~trG
consacré à l'achat d'équipements français. Ainsi le pouple français est-il obligé
par le gouvernemont gaulliste de financ or, par l'intermédiaire de la fiscalité, les
exportations dos monopoles franç ais. l,'usage des sommes ainsi prêtées est contrôlé
par un organisme mixto, l'Organisation de Coopération Industrielle, et donc en fait
par les monopole s français.
Or, qu'a donné ce systèmo dans l a pratiquo ?
D'une part, si la France "donne" 200 millions de DA à l'Algérie, elle vient
de roprendre •.• 400 millions de DA pour l u remboursem(mt de la dette extéri0!ure •••
contractée par les autorités colonialistes avant l' indépend;illce ! .Et ce malgré la
réaffirmation "solennelle " par Boutoflika du principe solon lequel l'Algérie n' é­
tai t aucunement engagée par cos dettes. "El I<oudjahid" pousse l'hunour noir jusqu'à
réaffirmer ce principo dans l' articlo où il aru10nco cc cadeau de 400 millions de
dinarsJ
Quant au reste, à l'aiQO liée, on pouvait penser qu' elle serait véritablement
utilisée pour 10 "développomont industriel" de l'Algéri e , comme le précise l'accord
du 29 juillet 1965. Il n'en est rien.
Conforméï.1(mt aux procédures prévues par l es accords, l'Algérie a fourni au c18­
but de l'automne dernier m1e liste de proj ets industriols, allant de l'industri e
lourde au ... tourisme, à l'OC.!.
La parti e fral1çais \O do l'O.C.I. a r efus é systématiquement tous les proj ets de
construction de moyens D.e production, parmi lesquels dGS usinos (i.e construction mé­
canique , d0S installations extractives, ote •••
Finalement, l'O.C.I. f~1ru1cora : une usine de conserves de sardines, une usine
do conditionnoment de dattes, une usine de mat ériaux do construction et un complexe
touristiquo.
Non pas quo ces projets soient sans intértSt (à part peut Stre l e derni er).
Nais i l s'agit là, procisément du type de projots à ne pas réaliser à l' aide d'un
financement extérieur onéreux. Los t ecrmocrat es dirigés po.r Abdesslam l e savent.
Ils n'ont guère apprécieS l' l'.tti tude française. Hais ils en sont les principaux res­
ponsables. La bourgoois ie bureaucratique IIcroit" pouvoir fairo développer l'écono­
mi e nationale avec l'aide de l'impérialisme.

li-Sur quelques ospecrs posiriFs cJe? 10


.. "'." "
pO"~lquepC?rrol,ere - er sur d aurres encore...
Le mois de janvier a ôté fertile en nouveaux développements sur le plan pétro­
lier: affirmation d'une volonté de donner priorité à l'industrialisation du pays
en matière d'utilisation des ressources gazières, fixation de plafonds pour le prix
de vente du brut à la r affinerie d'Alger et pour le talUc de façolli1age pratiqué par
cette dernière, acquisition du réseau de distribution de BP et de l a participation
de cette société dans l a r affinerie d'Alger par la SONATRACH, etc ••• Le bilan est,
dans l'ensemble positif.
D'abord le gaz. L'Algéri e possède d'immenses r essources de gaz naturel. A lui
seul le gisement d'Hassi RIEel contient plus de 1100 milliards de M.3. Ces ressour­
ces sont restées j.usqu' à prés ent largemerü. inutilisées, et surtout gaspillées (brû.­
lées). Le réseau de tra.ns :~ ort du ga z naturel est très faible : on utilise encore
une grande proportion d.e ga z manufacturé, et il subsiste des centrales thermiques
fonctionnant à l a houille . Enfin, l'usine de la Camel à Arzew qui appartient à des
groupes internationaux (la participation de l'Algérie nly est que d.e 26 5~) export e
au mieu,'{ 1,5 milliard de N3/an de gaz naturel liquéfié vers la Grande Bretagne et
la France.
Depuis 1964, des négociations ont été engagées par la SOlifATRACH avec divers
pays européens, en vue de la vente d'importantes quantités de gaz l1ature ~ . Il s'a·­
gissait de llItalie, de IlBspagne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l'Autriche,
la RFA, la Suisse - sans compter la France.
Vu l'importance, cOi.1sidérable des res sources algéri ennes, il est en effet sou­
~--45 .--

haitable, de cormnercialiser à l' é trangBr du ga z nature l - tou t en veillant à gar­


der un bon r a pport entre l es quantités extraites et l es rés erves 'prouvées, a fin
cl' a s su.rer' la s atisfa ct ion desbesoins croi ssants de l r Algéri e j usqu 1 au jour où
de s form e s encore moins oner eus es d' éne r gi e pourront être ut~lisées. Avant l'in­
dép endance, les i mpérialis t es fr ançai s avai ent, de concert avec les autr es pays
de l a CEE, élaborés des plans fantastiqu es d ' a pprovis ionnem0nt de l'Europe occi­
denta l e en gaz nature l a l gérien, reposant sur l a cons truction d'un "gazoduc tranê.,
méditérrané en" reliant l' Al gé rie à l a France 1 s ans doute' enp,a s.san.t par l'EsPilgne .
Bais ils n'ava i ent pas jugé l es conditions politiques ass e z .lIsures" pour mener à
bien ce proj et. La mi se en exploitation des i m,nenses r éservesriée rlandaises, la
Inise au point d e l a t e chni que du transport du . ' :.; :' . ' ,. ~ ,' , ~'.lo fié par navires mé
thalü ers/plus onér eu se mais beaucoup plus souple, 11 a ppa rition du gaz lybien,que
les ma jors extrai ent à cles condfitions beaucoup plus avantageuses, font que l'Alg~
· ri~,, : ,d,od.t compter s ur une forte concurrence,

1'e',ip iemie r '


pays dans l eque l a: été mis en pratique l a t echnique du transport
. du gaz na ture l 'liquéffé à l' é chelle industrielle e st l'Alg(irie, avec la "CarnaP
- mais i l SI agit d'un8 s ocié té à 74 %entre l es mains d 'inbrêts étrangers.
'_, , , ;Les négociations pour l a 'vente d'L..:saz a lgérien aux divers pays ouest et est­
-..~é1i:ropéehs ri'Qn t 'guere pu progresser, vu l'imposs ibilité de l'Algé rie d'avancer ds
: chiffr~s : préd.:s- ~rl' mat;{;ète- d e prix : ceux-ci dépendai ent en effet de la conclusim
des négociations a l géro·-françaises sur le s t a tut d e l! exploi tation du pétrole et du
gaz a lgéri ens. Les accords du 29 juillet ont réaffirmé ~a propriété de l'Algérie
sur son ga z, et lui o~t r e connu la f a culté d' a chet erU)les quantités (~: ' . ~ ". ) \"-:u­
drait à la têt e du puits , 0. l' exc eption de celle s qui sera ient d e stinées à la
Franc e et pour l a pris e en cha.rge d esque lles une soci é té mixt e 50-50 a été créée .
Quello que soit la porté e limité e d e c es d.ispo s i tions , qui consacrent malheureus ~
ment l'empris e des impériali s '~es françai s sur nos ressourc es naturelle s, il n'en
es t pas moins vrai qu! e :les pe rmetta j,erlt à l'Algé rie d' entrer enfin d e plo>in-pied
dans la commercia lisation de s on gaz na ture l.
Nalheureusement, l a bour geoisie bun ;8.ucratique a f a it dé p(!)ndre la mise en
, place du réseau éner gé:ci que a lgérien de s possibilités d'exportation du gaz na tu ­
. ,r e l algéri en. Le s monopoles se sont pa rfa i t ement r endus compt e de ce caractè re, de
l a poli tique algéri enne,
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1 CONDITIONS HlPElUALISTES ET COIvlPL.AISANCES DE LA, BOURGEOIëI:3 BUREAUCRATIQUE


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" . ,P our le fi!)..~nc em~pt du réseau de gazoduc e t en particuli er pour c e lui dG S
,\ :d,e~ 'gros., é,SB.zoclucsp:çôj<=;t6 f.3 entre Hassi R' Nel et Skikda d'une part, e t Rassi R'î'lel
et ArZ81.f d' autre ' part, l a bou.rgeoisi e bureaucratique , sous l'impulsion de l'un ès
principaux chef de file , Bélaïd Ab?-B;o>slam, , ,a . fai t appel à la BIRD, banque ' int ern~..
tionale sous', êontr6le amé ricain. Or c e tte d er:lÙère a , comme de coutume, fait dé­
pendré un prêt éven.tuel d e l a cbnc lusion de manda ts ave c l es pays oue st-européens.
En eff èi , l ' l e sséntiel des activité s de la BIRDse consa cre au financement, à un
~ taux d'intérêt é Levé (de 5,5 à 6,5 et même 7 %)' de travaux d 1 infrastructure (rou .­
't es, chemiiI§-: d e .f eretc ••• ) onéreux permettant un a pprovisionnement à meilleur
marché des monopoles en matieres premières et énergi e . Les missions algériennes
se sont succédées aux USA, conduites pa r Kai"d Ahrned., . Ghozali, Nahroug, etc •• ,pour
obtenir des prêts d e la Banque mondiale (autre a ppellation d e la BIRD). Cett e deL
nière a posé·des conditions draconiennes : l'Algérie devait exiger un paiement en
devises fortes (évidemment dollars ) d'au moins une grand e partie de son ga z, ceci
-46-­

des pays socialistes.


Or les négociations avec la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'Autriche a­
vaient beaucoup évoluées. L8s experts de ces trois pays avaient élaboré un projet
de réseau de gazoduc, connu sous le nom de "projet Kopllr".
Ce projet se fondait sur la construction d'un gazoduc algérien allant à Skik
da où serait implanté e. une usine de liquéfaction géante. Le coût du gazoduc et de
l'usine aurait atteint 2,2 milliards de dinars.
Le gaz naturel liquéfié aurait été acheminé par navires méthaniers jusqu'au
port yougoslave de Kopar, sur l'Adriatique. Le réseau de gazoduc se serait étendu
d'une part vors Haribor et Linz, en Autriche, et d'autre part vers Prague, cm
Tchécoslovaquie.
La Tchécoslovaquie aurait contribué pour moitié au Ïinancement de l'usine de
regazéification de Kopar et du réseau de gazoducs, évalués à 350/400 millions de
dinars. Par ailleurs était envisagée la .possibili té de prolonger la section autri­
chienne jusqu'en Suisse et en Bavière (RFA). La SONATRACH a négocié avec les fir­
mes Tchécoslovaques, Autrichiennes et Yougoslaves. Dos difficultés sont apparues
en ce qui concerne le prix, l'Algérie étant par ailleurs obligée de négocier a;Lec
les firmes frqnçais91UÜ~ la firme US El Paso le prix auquel _olle leur achèterait
~ gaz à la tête du pui~ Ces difficultés n'étaient certainement pas insurmonta ­
bles.
11ais le principal point d'achoppement des négociations est apparu lorsque
Ghozali, Hamrakrouah, Khoua.m:i. et outres Abderrahim ont oy,igé un paiement d'au
moins 50 1~ des quantités vendues à la TchécoslovaquiEJ en dollars, et ce sur l'in­
jonction de la BIRD. Los Tchèques ont répondu qu'ils ne pouvaient fournir à la S~
NATRACH des dollars, pour que celle-ci achète des "machines 8.méricaines"! Les né­
gociations se sont poursuivies pendant quelques temps, jusqu'à ce que la Tchécos­
lovaquie ait décidé de rompre, ayant la possibilité d'acquérir du gaz soviétique
à des conditions autrement avantageuses. En effet l'URSS projette depuis quelques
mois la construction d'~~ immense gazoduc, do quelque 6000 kms de long et de 1,20
mètre de diamètre, qui alimenterait la Hongrie, la Tchécoslovaquie, l'Italie,l'A~
triche, sans doute la France et peut être la Bavière. Il a été avancé quo les So­
viétiques ne demanderaient guère plus de 0,8 DA/thermie rondue Trieste (Italie) ,
alors que l'Algérie pourrait difficilement demander moins de 1 DA/thermie.
La Tchécoslovaquiu étant le principal promoteur du projet "Kopar", il est.
bien évident qU0 sa défection obligeait à reconsidérer ce derrüer. Aussi, quand
une mission algérienne se rondit à nouveau à Washington, 0110 s'entendit dire
que le prêt lui était r(:)fusé ••• faute de marchés ! La Tchécoslovaquie avait pour
sa part offert d'intéressants biens d'équipement pour l'industdalisation de l'A.t
gérie.
Il existait certes d'autres projets d'erportation de gaz. D'une part, la
France s'est engagée à acheter au moins 1 F 5 milliards de N3/an de gaz. rllais il est
à rappeler que l'Algérie ne participera que pour moitié à sa commercialisation.
D'autre part, un protocole a été signé avoc l'Espagne prévoyant la vonte à celle­
ci de 60 milliards de N3 do gaz, la livraison étalée sur 15 ans, contre paioment
••• en biens d'éqUipement. On accepte de l'Espagne ce qu'on refuse à la Tchécosl~
vaquio ! Mais dernièrement,la BIRD a fait savoir qu'olle nG contribuerait pas au
financement du second gazoduc Hassi R'Hol-Arzew, de l'usine de liquéfaction et
des installations portuaires afférentes (coût =3 milliards de DA) •••
--47-­

,
1

,1
._-
L' INTEREr
----~.
NATIONAL
--
-~

La politique de le.. bourgeois i e bureaucr a tique ava it montré s on e fficacité.


D'autant plus que l os a che t 8urs éventue l s autri chi ens , yougos l a ves , bavarois,suiê_
' s es . et françai s se sont g roupé s en cons ortium d' a cha t pour présont er un front cOEll
lrilin f a ce b. l'Algéri e . La f a illi t e compl 'à te de l a bourgGoisi è bureau cr a tique a for.
t ement mé contenté l es milioux de "gau che " du régime. Aussi Abde ss l am a-t-il v1lil­
lament dé cidé de c l a irolliîor quo l e ga z deva it servir avant tout à l'industrialis~
tion du pa ys , qui ne deva it pa s dépendr e de lI1'J. rché s extérieurs éventue l$.. L Le. co!1_
tra ire de l a politique qu'il avait mené jus qu' à présent en somme ... Mai s , Gn mGme
temps, la SONATRACH ouvra it un bureau à l'1unich, en Bavière s an s dout o pas pour a­
chet er de l a biè r e ••• En fait Abdess lam espèr e , en rompant l es négociations, les
faire reprendr e s ur d' autres bases. Il insult e l es monopol eS capita li s tes , qui a ­
vancent de s oi t--di sant offres nlgéri enne s de 0, 8 DA/thermi e devant l es s oviét:kpes
pour r amener ces derni er s à bai ss e r l eurs prix ( cc qui n' a ri en d' extraordina ire,
et est un e mano euvre courant e en ces matiè r e s ) ma is aussi, n e fait aucune diffé- i
renc e entr:e l e s monopoles capita listes et l a Tché coslovaquie , qui n pourtant é té.
él-ussi pa ti ente qu e pos sible . Abde s s l am pGnse a ins i f.'lire prossion s u.r 18s Sovié- ;
tiques ot l es amener à l a isser une plus gr and e pa rt des marchés europoens à l' 11.1-.
gérie en m9ntan t l ours prix. Il l a isse ent endr e que si ces dernièr s n' entraient
pa s da ns s on j eu, il pourrEtit faire chorus av oc l a propligandc chinoi s e ••• ( cf l'ar
ficl e du journa l ilLe f'!10nd e " qui va dDn s ce sons ). . ­
Quoi qu'il en s oit, s i vraiment il a été décidé do construire l es deux gazoduœ
avec ou sans ma rché s oxtérieurs 1 ave c ou s ans prots de la BFfill, a lor s 1:a chose œt .
positive. En eff et, l e s projets sidérurgiques et pé trochimiques de Skik~a , ainsi '
que la centra l e thermique qui doit ê tre cons truite av ec l'aide s o vié ti que dans
cette ville, l e s proj e ts pé trochimiques d'Arzew ne peuvent attendre é t erne ll ement
l e bon vouloir d ' éventue l s a che t eurs ' é tranger s .
. Le rapport de 1:1 mission du Gos plan, ré cemment remis au gouvernement, insiê_'
t e. sur l'urgen ce qu'il y a à réalis er un r é s eau én ergétique moderne , condition de
l'~ndustriali sation. ' .
Une me sur e tout à. f ait positive cello-là a é t é la fixation par l e mini s tère
de i l'Industri e ot d e l'En orgie~ de plafonds pour l e prix d o vente dU pétro1 8 brut
à la raffinerie d'Algor c t pour 10 taux de façonnage per çu par cotte derniè r e . La
presse nationale Il pour uno fois clairel1lOnt expliqué 10 problème , ot il ost donc
inutile de s'y é t endr e p11:1.S 10ngt 0nps.
Par aüleurs , l a SONATRACH va faire son entré e dan s I D. d i s tribution, pa r l'
acquisition du r éseau BP. Elle va également a cqué r ir l es 10,4 ~; quo cdte d arni è ·~
r e dé tient dan s l a r a ffil1 uri e d'Algor,portant a ins i s a propre pnrticipa tion à
20,4 r;. Il s er a it tout do même intéress ant de s avoir s ur qu elle base financièr e
s ' es t offe ctuée c ott e opé r a tion. Rappelons quo l a SONATRACH compte rach8ter l es
r é s eaux BERYL et Algé ronapht e , c e qui lui donnora i t environ 30 ?~ do la di s tribu ­
tion en Algérie.
Enfin, los mili eux bi en informé s 8stimo~t que l a SONATRi\.CH va ce tte annG0 par
ticiper pOll.r 50 ~b à l'ASCOOP ( au liou do 10 '1& l'ruméG de rnière ). Ce la aussi e st - ­
positif.
L'Algérie se trouve à 13. croisée de s chemins ' en nlD.. tièrc de poli tique pétrol~
-48­

re. La bourgeoisie bureaucratique au pouvoir, ne prendra le chemin conforme à la


nation, à nos masses populaires que si, un large front antiimpérialiste se forme
dans le pays, avec l'alliance de tous les révolutionnaires. Ce large front, per­
mettra précisément dans ce domaine, de contrecarrer les pressions et le pillage
de nos richesses nationales par les impérialistes, en m@me temps qu'il favorise­
ra une industrialisation interne, condition première pour sortir le pays du sous­
développement économique.

--.-------------- 000 -------.--.---.•.--­

"Depuis l'indépendance, une nouvelle couche sociale en forma ­


tion accélérée risque d'intervenir du c6te de la poussée ins ­
tinct::..vo ü,:~J::"_s o civ..lis-c(j do Iv.. bourgooisie bureaucratique qui
se forme dans les appareils de l'administration, de l'Etat et
de l'économiej grâce au sentiment de puissance que lui accorde
l'exercice du pouvoir •

••• C'est parce qu'elle a été amenée à assumer un r61e écono ­


mique dans le cadre des structures administratives coloniales
que. la bureaucratie administrative et économique peut s'avérer
considérablement plus dangereuse pour l'évolution socialiste
et démocratique de la Révolution que n'linporte quelle autre
force sociale actuelle dans le pays. C'est à travers elle que
peut se transmettre aussi bien l'influence de l'impérialisme
que celle des couches bourgeoises nationales visant à contre ­
carrer la politique socialiste et à la faire dévier, la sabo­
ter."

(Charte d'Alger. Fondements idéologiques - Thèse 11-12 et 13)

---------------- 000 ---------------­


1
;
~ :
.

--49

LEN0'EU DE LAG ,R E5510N AMERICAINE


/~U \/ll T NAM
Par d01à le caTnctère atroce de l'agression des Etnts-·Unis au \fiat Nrun t par
delà les crimes monstru.eux dOnt les imp6rinlistcs sc rondent coupablos au Sud col!!,
me au Nord de ce pays frère, il importe de' clégnger l'enjeu de cotte guerre aussi
bien pour les deux pays intéressés mais aussi sur le plnn intornational.
Pour l'impérialisme nord- éllll8ricain le. guorre du Viat Nam cons ti tue un stimu­
larit pour son industrio en particulier ct pour l'économie dos USA en général. C'
est une SOLtrcc fabuleuse de profits pour les monopoles qui gouvernent aujourd'hui
à 1/vashington. Pour l'économie monopoliste des USA la prospérité ( c'est à dire l'
expansion ct les super_bénéfices) et la paix sont dos notions contradictoires. La
guerre froide, la guerre de Corée, colle du Viet Nam, ont permis et permettent o~_
core à l'économie capitaliste am8ricaine do tourner on faisant reculer les mena ­
ces de crise.
Soixante pour ccmt du budget des USA (~st consacré à la guerre (95 %dos act;L
vités de l' aéron:utique, 60 5; des chantiers navals, 40 ~G de l'électronique), alors
que 38 millions d'Américains, de l'av,m officiel, ne disposent pas du minimum vi­
tal. La part dos dépenses da cu budget consacrée à la guerre du Viat Nam est supé
rieure au budget total, civil ot militaire, de la Franco. On conçoit que dans oes
conditions une simplo rwneur de pourparlers de paix suffiso à faire baisser les
cours dos valeurs industricüles à 1'10,11 Street.
En second lieu, lR guerre du Viat Nam est pour l'impérialisme US u~c batail­
le d.' arrière garde, LillO ten·tativ acharnée de freiner l'évolution du monde. Cer­
tes, il serait dangoreux de sous-estimer la Îorce actuelle do l'impérialisme, de
10 considérer comme mO\.lré]üt. l 8.is, s'il dispose enCOre de forces importantes éco­
nomiques et militairos, s'il est encore capable de réactions violentes et même de
remporter dos succès partiels et momontanés, il n'ompêche que tout compto fait sa
sphère d'influence n'a cessé de so retrocir depuis la fin de la seconde guerre
mondiale. Ces vingt den1ières an~ées ont Vu cn ofÎet ln naissance puis 10 remfor­
conent continu du camp des pays oocialistos, l'accession . "l'indépendance poli_
tique de la plupart des anciens pays colonisés, un a.ccroissement considérablo ;.de
la lutte des travailleursot des pouples aussi bien dans les pays du Tiers-Nonde
(dont la conférenc e dos 'rrois Continents tenue il y a un an à la Havane a runorc6
la coordination des luttes) que dans les pays capitalistes où la politique d'hég~_
monie des Etats...Unis subit aussi dos échecs. L'impérialisme ne pouvait manquer de
réagir -contre ce retrocissement continu de sa sphère d'activité. Il fallait à tout
prix contenir la marée des peuples V,HS l'indépendance, l'émancipation et le pro­
grès. John Foster Dulles fut le "père" de cette doctrine selon laquelle ir{ashinb~n
ne devait plus céder un pOuce do torrain et l'inaugura par l'agression en Corée.
Johnson continuant la m6me politique s'est engagé dans l'escalade au Viet Nam.

Des moyens différents pour un bu~ unique


Le Viet Hain ne constitue pas bien sûr la soule région du monde où llimporia­
lisme américain fait sentir 10 poids do sos interventions. LR brutalitü de sos iu.
gérences se mesure au degré de résistance quo les peuples lui opposent. Cela va
de la pression (politiqua ou économique, ou les deux à la fois) à la menace, aux
---- 5 0 - ­

coml{lots, aux COl:pS dlEtatplusoumo.~ns sanglonts, jusqu'à Ï'intérVention direc­


te. De Cuba au Congo, de Saint DominCLlG aux Etats africains, du Brésil à l' Indoné ­
sie en passant par l e Gl1.a.na~ l'impérialisme US a livré ce s dernières années un é­
chantillonagc complot de ' ses' différèntos tactiques. 2t les Africains ont parfaite­
ment raison d' a iguis or lour vigilance apres la dernière r6\.U1ion à 'l'angor des amba§..
sadeurs US en Afrique.
Los buts sont toujours les mêmes
1) Faciliter l'installation au pouvoir d'équipes favorables au noocolonialis­
me, aux investissements do capité.'\Ux américains.
2) Empocher les pouplos de s'ongager dans la voie do développement non capit~
; liste , de progrosser v ors le socialisme, et s'ils y sont d~jà engagés les faire 1'2­
V 8~lir on arrière.

Au Viot Nam c' est le même combat contre l' irn-.o _':'~-._.:~".co du pouple Vietnamien
et son droit do choisir lui-mGme sa propro voio qui est mené par l'impérialisme 0.­
I!l\·~ricain. L' énormité clos moyens de guerre mis en oeuvre par Washington, la sauva ­
gcr.!..o dont los YéU1kees font preuve dans leur escalade, montrent tout simplement
qu'au Viet Nam les impérialistes ont trouvé à qui parler. l\guerris par une guerre
d'indapondanco qu'ils n!ont cessé de mener depuis 25 ans, conscients de l'enjeu de
la lutte, animés par un ardent patriotisTJo et une foi totale dans la justesse de
leur cause, les solda'cs et le pouple des deux pé1. ' cies du 'tie-G Nam nettent en échec
la plus forrrL"_dablo mqchine de guerre jamais mise en branl e èontro un petit pays. Si
los Vü~tnaTaiens tienno-'1 t , SI ils remportent des succès contre leurs agresseurs c J
Qst aussi ct SUi-tout gr5:co ~:, la poli tique (just e , ferme et réaliste du Parti du Trg._
vail au Hord, du li'la au Sud, à l ours capacités d'organisation et de mobilisation
des masses? comme l'enseigne le marxisBc--leninisme. Conscients de leur force, de
leurscapacit6s milita ires et de l' abnugation de leur peuple, les dirigeants du
FNL et du Parti du Travail ont montra, notamment dans la clemière puriode (docla­
' ration d;Ho--Chi-Hinh et do diverses porsormalitüs, trûve du têt, intenliev de diri
guants victi:::unions par id. Burchett e tc, •• ) qu'ils ütnilmt soucioux de prondre tou­
te mesure susceptible dl OU1D.'i:c la voie à l a négociation cl i un8 paix conforme aux
profondes aspirations du liburlu et de pa ix du peupla ViotnalIliuno
Ces ini tiat~_vcs ont pormis de démasquer l t agression c}rn.ique dos ilméricains
qui pOUTsuivent l8f; bombal'llelllenLo e L divors 8s o,tro8itus dont la cesoation (]st in- "
dispensabl e à 1!ouvert1lTc de négociations sérieusos.
On a constaté aussi que de telles initiatives n'ont pas été accueillios favo­
rablement, pour de tou.tes autres rFtisons, par l e groupe dirigeant chinois de la
"révolution cultl'.i.'ollu I1 "

Le pouple vietnamien ne se bat pas iWCC tant d' héroïslîlG soulement pour sa pr2..
pre cause. Cette cause est aussi la nôtre et sa victoire sera notre victoire. La
guerre du Viet Nam est aujourd 'hui, malgré. qu 1 Glle soit locali'sée et que le peuple
vietnamien en supporte seul .1 0s deuils ~t ' les ruines,une guèrre à li échelle into!:,.
nationalo entre l'impCrialisme et 18s peuples du monde. Un succès de l'irt:rp:5rialis­
me US au Viet Nam ne pourrait signifier autro chose que son renforcement ut la me­
nace d'qutres escalades aillours contre l'indüpcndance et l e progrès des peuples.
Sa d8Îaito no pourra consacrer que son affaiblis~mont et l a possibilité pour d'au­
tres peuples do faire front contre ses menaces? ses prossions, son ingérenc e.
-- - - - - - -- - . ...... .'" ... - - ........... .... ..... - ­
~ .-

*10. RAl,Î et l' A]géri e, ...


0
---51­
~

Voilà pourquoi l'aide 'de tous les peuples dlJ.,monde doit s'accroître en faveur
du peuple vietnamien. Cortes ce dernier bénéficie déjà d'Un appuimntérielimpor ­ ':"".
tant des pays socialistes et en premier lieu de l'URSS. Dans un article récent ?
l'hebdomadaire arp.ériéain "U.S. News And World Report" chiffre l'aide multiforme sQ.
viétique, la plus importante dit-il au Viet Nara du Nord, à environ 1 milliard de
dollars par an (500 milliards d'anciens francs). 80.000 tonnes de matériel et pro­
duits ;-: Jiétiques, écrit-il, arrivent chaque mois à Hanoï, ce qui lui faitavmlCer
que l'Union Soviétique est "l'ennemi principal dos Américains au Viet Nam".
Nais on peut et doit à ce propos regretter que la Chine se soit opposée jusqu'
1C1 à l'action commune des pays SOcialistes pour une solidarité plus efficace au J"

peuple vietnamien. Aucune divergence idéol.ogiquo ou politique ne saurait cor.stitu­


er un frein à l'action do soutien d'un peuple dont les souffrances dépassent les
frontières du supportable. Bien au contrairo, l'action communo de solidarité doit
s'élargir beaucoup plus COillLle le soulignait 10 itRodong Sinmun", organe du Parti du
Travail de Corée, en écrivant le 2 septembre dernier : '
"Le camp socialiste, le mouvement communisteGtouvrier illtornationD.l, le mouve- '
ment de '+ibération'nationale et toutes les autres forces antiimpérialistes doi ­
vent s'unir et mettro sur pied une action commune et un front uni international
puissant, pour apporter une assistance efficace à h~ lutte du peuple vietnamien,l'
emporter sur les 'forces de guerre ,et vaincre ~l' impérialisme amoricain."
A cette tâcheurgonte le Part:!.. d'Avant-~ardc a convié et convia ses militants
et tous' leS révoluti,onne.ires algùriens. Les dernières r:lanifestations du 20 décem ­
bre 1966 (devant l'ambassade' américaine et le meeting de ' la 1-'Iaison du Peuple à Al­
ger, les démonstrations d'Oran et de Constantine) doivent ~tre suivies de nouvel ­
los !lctions de masse toujours plu~larges jusque dnns les villages les plus rocU ­
lés de notre pays pour la paix nu Viet :rbmet 111 fin d~ l'agression amGricaine.
Une manière efficace' aussi pour les masses ct les révolutionnaires algériens
; d'aideI: concrètement le peuple vietnamien contre los agresseurs est de mener une
action :permanente contre IGS efforts de pén8tration de l'impérialisme américain
dans notre pays en dénonçant ses complices et ses alliés de la rGD.ction et de la
néo~bourgeoisie algériennes •
....
----..- - - - - -...--- 000

Les mili~ants social1istes vus par ~Io-Chi- Minh

"Les caÇlrès et le8 membres du parti sont tenus de porter haut le sens des res
ponsabilités~ vis ~ vis du parti et des masses, de se mettre entièrement au servi­
ce du peuple. Ils leur faut aimer et respocter le peUPle. Il faut qu'.ils aient le
véritable respect de la sO,uveraineté du peuple. Qu'ils se gardent bien de se corn ­
porter en "màndarins de la révolution dictant leurs ordres de haut (.~.)
"Ils doivent faire preuve de sincérité et de droiture, ne cacher ni leur igno
rance, ni leurs' lacunes, ni leurs erreurs. Il fautqu1ilssoient modestes, qu'ils­
approchent les masses et se gardent de se mont:r.e r orgueilleux. Qu'ils aient le so~
ci de la réalité et ne pêchent pas par subjectiVisme~
"Qu'ils se préoccupent sans cesse du bien être de la population. Ils doivent
"opter riguoureusement pour l'intér~t collectif" et être toujours prêts à peiner
avant l~ peuple, jouir après lui."
, ~ .. ---------------­ 000
. ~ : ' 1 .:.. •
, .." .
_ _ 52 _ _

POL.ITISEr~ TOUTES SES ACTIVITES


une nécessi~é pouri~_~~~ljtonr d'ovant-gar,de
Au moment où la latto s'aiguise, sous la pression des nk~sses, entre la réac­
tion et ses agents au pouvoir ct l'ensemble des forces progressistes du pays, los
responsabilités de l'avl1:.t'lt-garde socialiste d'Algérie ne cossent de grandir • Bea~_
coup do réflo:lD-on est nécessaire pour voir clair cl<"illS cotte situation complexe,
beaucoup d'efforts sont nécessaires pour organiser l es actions susceptibles de
faire avancer, pas à pas, les solutions conformes à l'intêrôt dos nasses et l'in­
dispensable tmit6 du tous les révolutionnaires.
La solution des difficultos que rencontre chaque jour le militant d'avant­
garde réside avant tout dans une ~olitisation accrue de toutes ses activités, l'~_
lévation de son esprit de responsabilité, sa capacité à prendre toutes les initi§:.
tives susceptibles de faiTe avancer le travail entrepriS. Elever sa conscience pQ..
litique cola veut dire:
- Ne pas subordonner aux seules conditions pratiques et aux délais do réalisa­
tion l'accomplissement des t~ches politiques, nais au contraire transformer les
conditions pr.s.-:;.i.ques et délais en fonction des uxigcmces politiques.
- Ne pas so laisser submorger par les tâches pratiques et la routine, ~is au
contraire réfléchir (ct en prendre le temps) pour distinguor le principal du se ...
condairo, la tâche urgonto decello qui l'est moins.
-- Réfléchir aussi pour déceler~ préVOir à temps, los obstacles sur tout ce que
peut engendrer l'incompréhonsion politique.
- Réfléchir pour choisir les hommes qu'il faut, pour s'entourer d'un collectif
et consacrer le temps qu'il faut pour la formation politique de ce collectif.
- Consacrer vn temps suffisant à la formation théorique et à l'étude des événe
ments quotidiens.
- No pas laisser influencer sos actiVi té,s par, la spontanéité des masses, voir
ce quo signifie ceLe spontanéité, en tenir compte, mais dépasser le 'stade des
constatations et savoir à la fois s'instruire auprès des nasses et élevGr lour
conscience, leur fixer des object:i_fs réalisables et justO'p
- Lier la vigilance nécessaire sur le plan pratique [>. la conscience politique
do sa rGsponsabilité. Savoir trouvor les forfilOS pratiques que doit prondrecotte
vigilancô.
- Ne pas toujours attendre "ce qui viont do plus haut" Dais savoir prendre les
initiatives utiles à l!accoBplisseffient rapide dos tâches; savoir prondre la ros ­
ponsabilité do retarder ou au contraire dû précipiter la réalisation d'un travail.
- ,PrGndx.:SL~~_lli.tj:j.p...:t;iY:§.....ç,91<LDe ~-t.J2Q...~_.s1iro : céder Èl. une iopulsion m,~is :
Pger, r8fléchi~ et :Rrpnèti'o la .déçision en qssayStnt de pr8voir tOUt8S ses consé­
quences. . .. . ,- . i
- Ne pas craindra do s'intarC'sSGr nu travail-d'autres secteurs, malgré le cloi
sonnement indispcmsable (il s'agit évidomr.1ent d'un intérôt politique et non cl! un;
curiosité dangereuse à l'égard des rausures pratiques). Voir los choses globalement
et non pas avec les oeillères de son seul secteur d'activité.
- Savoir traduire dans la pratique une décision de principe, une directive gé­
nérale. Ce qui suppose un effôrt d'élaboration dans chaqUG secteur.
~ Savoir enfin examiner on toutos occasions ses activités d!une façon critique,
déceler à temps les faiblesses et leUrs racinüs sur une base de principe et les
corr:iger avant qu' elles n'aient d,e répercussions n6gatives.

-------..,'. .:.-- 000 .----------­


" ' --53­

CONTRE LE SECTARISfv1E ET LE DOGMATI5tvlE


DANS LE ty'1 0UVEMENT OUVRIER
Pour être mieux D.rIJ.é, quo dois-j e étudier qui soit en liaison avec les ques­
tions brûlantes du moment? Ainsi s'interroge souvent le révolutionnaire. Vu l'a­
bondanco même de la littérature ~ il s'avère parfois difficile de trouver l'oeuvre
qu'il faut au moment voulu. Il est toutefois des écrits qui recèlent des enseigne­
ments essentiels et des principes valables pour l'ensemble du rlouveI:lcnt révolution:.,
naire aux différentes üta pcs de son développement. C'est 10 cas du recueil de Lé~
ne "CONTRE LE DOGrlIATISlVlE; ET LE SECTARISr·1E DAIŒ LE I10UVE;r~IENT OUVRIER Il (Eai tions du
Progrès - Noscou).
Il serait difficile dans un cadre aussi étroit de pré senter les textes en se
rapportant en permanence à notre propre 8xporienco; notre unique objectif e st d' [tt
tirer l'attention sur la richesse de son contenu car à l'étape actuelle de notre
révolution, ce recueil peut être un précieux outil de travail ut un véritable "gu;!.__
de pour l'action". Nous nous contenterons d'en tirer quelques citations.
Parlant des Q.lli1GeS de ..r.éactiQ!l Lünine y dit: "Abattement, démoralisation,
scissions, débandade, renieLlont, pornographie au licm de politique. Tendonce accen,.
tuée à l'idéalisme philosophique; le mysticisme qui sert de rmsquo à l! Gspri t con-,
tre-rC::volutionnairGo Nnis cm môme temps, la grande déféU te offre juston1ent nux pa!,.,
tis révolutionnaires et à 1,9. classe ouvrière une leçon véritable, infiniuent salu-­
taire: une leçon de dialectique historique e t qui leur fait con~rendre et appren ­
dre l'art de soutenir la lutta politique. On connaît le véritable ani dans le be­
soin. Los années défai tos sont à bonne ocole." Et plus l ')il1 : " ••• celui qui s'avi­
serait d'imaginer pour les ouvriers une reo.tte offrant d'avanco des solutions tou­
tes prûtes pour toutes l e s circonstances de ln vio~ ou qui assurorait que dffils la
politiqua du prolétariat r avolutionneire il n0 so rencontrera jarne.is do difficul ­
tés ni de situation; embrouillées, colui-là ne serait qu'un charlatan" '1" : La raison
d'être de l'organisatien du pa rti et dos chefs di8""fles de ce nOD, c'est entre au­
tres choses, qu'ils doivent par un travail de longue halùine, opiniâtre, multiple
et varié do tous los reprosentants cons cients do la classe en question, acquérir
l 'e s connaissances nocossaires, ' l' oxpérience nécessaire ct, do plus, le flair poli­
tique nécessaire à la solution jU3tO ot prompte do qUGsti.ons politiques cOillplexos'!

SUR L' UlUTE OUVRIERE


- '"-~'_._---_.~. ------­
!
Dans des extraits sur .1' Ullijé o_uvriè.r..~ Lénine insiste sur deux faits: "L'uni.
té est indispc)Usable à la classe " uvrière. L'uni té n'est mise on OGuvro qUG par u­
né organisation uniquo dont tous los ouvr :::,,~s ont à coeur ct; appliquer los décisions
••• Les ouvriers isol~s ne sont rien. Les ouvri ers unis sont tout ••• L'uni té, il
faut la conquerir; et seuls les ouvriers eux-mêmes, les ouvriers conscients eux-m~
mes sont en état d'y pFtrvenir, p::>.r un travail persévérant et opiniâtre. II • • • "L'uni
tG est impossible SElns organisation."

---~._----

SUR LES DITélliGENCES POSSIBLES DANS LE NOUVEIIENT OUVRIJ.iIR


---_._----~----- ----_._-_._--­
Trai tant dus divergenc,g:s .l29~.ê...,ibles dans 113 mouvoment ouvriur; lion no peut expl~.
quer ces écarts ni par le hasard, ni par les fautes de certaines personnes ou gro~,
pos: ni luêmù par l'influence des paycicularités ou des traditions nationales, etc.
--54­

"Il doit y avoir des causes essentielles résidant dans 10 rüglTIle économique, dans
le caractère du développeIè1Gnt de tous los pays capitalistes ct qui engendrent ces
écarts" ••. "Une des causes l os plus profondes qui engendrent des désaccords péri?_
diques au sujet de l a tadique ost l e f ait mêEle de lEt croissance du mouvement ou­
vrier."
Tout en attaquant ceux qui déclinünt l e "menu travaiJ..'l ct ceux qui no guettent
que les "g;rands jours" Lénine (1énonce aussi ceux-là qui "frGinent l'action la pm
urgente le groupement dos ouvriers en organisations vastes, puissantes, fonction
nant bion et so.chant bien fonctionne r dans _toutQê, los situations, orgr.misations
pénétrées de l'esprit de la lutte de classe, ayant une claire conscience de leur
but et éduquSes dans 11 cspri'i; de l a V:::;:'=-E; cC'l :; c;)l':'on marxiste."

,
1
BOURGï:!O ISI E 1T p~~'rI'm BOURGJ~OISIE

---_._.__..__ _ -
. ... . --------,..
,,
1

Quant à la bouI1':90is~,~ (0110) "pass e d'une mothode à l' autre, non par calcul
malveillant de certD.:i.~,-(;S personnos et non IJar hasard, mais par sU.ite de la contra
diction fondam(mtnlc~ 'O) flD. prop:te situation."
Les oscillatio'J,s do ] a .P_~t2;_~.J?9_l}1:S'eoisiQ "tend.ent tmüôt à renforc er l' u ­
nion de ces masseE n'TOC le prolé'c?rin;; ~ tentôt à restaurer la bourgeoisie; l'expi.
rience de toutes los ré",; ol u tions des XVIII, XIX et XX siècles montre avec une cla:\:
té et une certitude absclue qu'au mo indre r elachonent de l'unité, de la force,de
l'influence de l'a;rc.nt--gaè."de révolutionnaire du pI\Jlétnriat, ces oscillations ne
peuvent abO'\)Jcir à autro chose quI 1':1. 1[\ restauration du pC"clvoir ot de la propriété
des capitaJ.istes et des grands propriotairGf3 fonciers."

UN VZRITilBLC PARTI SC;:;IALISTE

Un véJj. t E!:.1? le __§. ~".:~:~,ii2s:;, ::~L·.§1.2. fl est seul co.pEtble do Brollper? cl' éduquer et d'
organisGr l' avant·-gc.r6,e du ::::,:::,o10-ca riat et de -'coutes l es ma sses labori euses, (qui)
est seul en mesure de s' f)pP O [~c~(, aux inévitables oscillations petit es-bourgeoises
de ces i7lasses, aux inevi tablc~-) t::.'aclitions Gt récidives cle l'étroitesse corporati­
ve ou des préjugés cOLp.::;rc.tifs clans le pro16tmiat, c'est à dire l e diriger poli­
tiqu0nent et, par son in"tcrr..ùédio.ire , guider toutes les uass es laborieuses", .•
"Qu' ost-ce gui cimonte 10. discipline du parti r ovolutiOlmairo du prolotariat ?
Qu'est-cc qui L : cüntr31e; ? Qu 1est-ce qui l' 6taye ? C'est d'o.bord, la conscience
de l' o.vant-garcle prolotarlcmne et son dévouement à la r ovoJution, sa formeté, son
esprit de sacrifi co t son héroïsr·1O. C' ost Gnsui te, son aptitude à se lier, à se
rapprocher et, si vous vouluz, à se fondre jusqu 1à u.n corto.in point avec la masse
prOlétarienne, mais aussi_ l n masse des travr:J.i lleurs pOI]._pro10tarienne. Troisièmc­
ment, c'est 10. justesse de l n diroction politique r éalisée par cette avo.nt-garcle,
la justesse de so. stratégie et de sa tactique politiques, ~l condition que les pJus
grandes masses se convainquent do cette justesse po.r lour propre expérience. 1I
En nêne tomps Lénine ne "repousse pO.s cl 'une façon nbsoluo l'idée que la révolutim
puisse être entreprise m~me per un parti très petit ct ncnéc à l a victoire." Tou­
tefois "on no peut triomphor d It U1 adversaire plus puissant qu'au prix d'uno extrq.
ne tension des forc es et à lB. condition .8?ÇPrcsse cl' utiliser de ln façon la plus
Qin~tiouse, la plus attentivo, la plus circonspocte, la plus int clligente, la
.....:- 55 - - ­

moindre "fissure" entre lc's OiniOmS, · lesLloindres oppositions d'interêtsentre


los bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou catégories
de la bourgeoisie à l'int6rieur de chaque pays, aussi bien Clue' la moindre possi- ·
bili té de s'assurer un alli6 numériquement fort fut--il un allié temporaire, chan._
col::mt, conditionnel, peu solide et peu sûr ••• sans j:::!!l..~'§' cosser de te (les )co~
battre sur le terrain idoologique et politique conEJe agent(s) do l'influence lxJLg::
geoise sur le prolétariat ot COT:ill10 opportunisto(s)."

"Nous préfé rons un travail long


et difficile pour uno chose (lui
11 de l'avonir, à la "roprise"
f a cile do ca qui ost déjà con­
• dmmé J?é'.r lu passé."
"

Dans co recueil 10 Eùlitru1t puisera oncor0 de nouvollos armas idéologiques


pour une lutta conséqu,:mte contro l' attuntisnle, l' opportw.1isDo, 10 sectarisme et
l'aventurismo. Lo r6volutio~Jlaire sincère qui n'a pas conpris la nGcessité de l'
indépendmlco du parti de l' Avant-gr.crd8 socialiste, la nGcGSsi té du renoncer à u-­
ne expérience avorté e dans notro p-,:" ys : - ~ - y trouvera los éléments n~
c8ssaires pour réfléchir 2,UJ{ obstacles à d8blayer pour une vé ritab le UNION DES
RJVOLUTIONNAIRES.

.----..--.---------- .- 000

I·----- _·_··_-_·~ --_·_----_· __·__ · _·_--_·~-

1
1
1
1 rULITAl'TTS! C.ITi'TE REVUE~ EST PRECIEUSE, ~",],UDI8Z LA !
1
!
1
FAI'rES LA CIRCULlli ! ORGAIHSEZ DES ReUNIONS nE CEL­
1
,:, LULE, POUR b,'TUDIΠl<jT DISCUTER LE CONTENU.

,
1

---
,
"
...

--56-­

i - - - - - -··- - L~autr<? Foce du cJésert


Racontez les merveilleux levers et couchers de soleil
sur l es dunes galopantes
ce dé s ir d'oasis
enfouie dans une rêveri e frai che
l es caravanes sous l e dôme scintillant
l a lune qui sourit à la nostalgie du nay
Racon tez l es derri cks
et la j oi e des horrunes
au j et qui jaillit
cett e r encontre des coupoles blanches et du fi er targui
à vos yeux soudainement surgis ,.
,
Racontez la nonchala.n.ce des palmiers
Et quand vous aurez fini
r egardez l'autre fac e du désert
Vcus verrez
jusqu 1 où l e r egard arriva
. c' est
pi erres
et sables
s ales
sous une voût e grise où roule une boule de plomb
Vous verrez que los palmi ers rachitiques
n'ont rien d' exotique
que los coupolos blanohes
sont aus s i des turbans de misère
Vous ver r ez l es murs noircis
( la lampe à hUile )
l os hOll@cs qui comptent dos dattes rongées
avec des yeux rongés
l'horreur de la II conjonctivite granuleuse ll
qui dessine des cauchemards
sous les paupières gonflées
Vou:s verre:,:; 2.el::l v lluLres oallurmés
los jambes gr èl es et la DTT sur l es t &tes
Vous ver r ez (11).8 ceux qui pricmt
font l eurs ablutions avec des pi erreS
que l es ouvri er s du f orage
- à Ilheuro de la soif
vorit à la citorne
et qu~ l es madames des messi eurs
jouent l es naïades dans l es piscines hollYVlOdiennes
Parce que l e désort est un poème qui pr end à la gorge
l es nays de toute s cos désolations brûlent
et l e Bédoui auss i s e consume 1·3s youi.. tournés ver s le nord

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