Histoire transnationale

Cours 3

Le communisme et l’idée Européenne

Comment l’expérience communiste articule une tension entre un discours

internationaliste qui tourne le dos à l’Europe et des pratiques transnationales eu qui
créent des réseaux qui contribuent à intégrer l’espace européen ?

Comment ce mouvement qui a contribué à séparer l’Europe a été un outil pour l’unification
des sociétés européennes.

Texte diapo : référence à l’Europe

Le début du manifeste du parti communiste de Karl Marx qui place le communisme d’ores et
déjà dans l’Europe.
« un spectre hante l’Europe » : on prend l’Europe dans un sens géographique.
Mouvement qui se déplace dans différents pays. L’Europe est sujet de l’action, elle est le
territoire traversé par le communisme. Elle porte le support qui permet au système
communiste de se développer.
« Les puissances de la vieille Europe » : sens politique, référence au congrès de Vienne de
1815. Référence géo-historique. Europe qui s’est constituée comme puissance diplomatique et
politique.
« le communisme est déjà reconnu comme une puissance par toutes les puissances
européennes ». sens diplomatique et géopolitique : dialogue international, diplomatique.
Le terme EUROPE utilisé comme acteur. Elle devient une institution diplomatique
importante.
Le projet communiste est internationaliste et dépasse l’horizon européen. Influence sur
l’Europe plus que sur le reste du monde. Projection internationale.

Possiblité de réfléchir sur l’espace du communisme. « les diverses nationalités se sont réunis
à londres » et traduis uniquement dans des langues européennes.

Il n’y a pas de réflexion sur l’Europe dans le manifeste du parti communiste. Mais le
communisme est une idée politique qui nait en Europe.
Les rapports sociaux-éco sont spécifiques.
Abandon de la société d’ordre pour passer à une société de classe. C’est ce changement
social qui permet l’apparition de cette idée politique. Idée basée sur l’égalité et la solidarité
internationale.

L’Europe est-elle l’horizon des actions communistes ?

I) Idéologie et pratique du communisme : un discours mondial pour un

mouvement européen ?
A) De Marx à la commune, du mouvement prolétaire européen (1848-1917)

Marx : pendant la rev française, il y a un mouvement politique qui s’appelle le mouvement

« babouviste ».
Babeuf : la propriété privée empêche l’agilité entre les citoyens. Il veut abolir la propriété
privée et tente un coup d’état : « la conspiration des égaux ». Il échoue, est arrêté.
Au 19es, Marx fait de Babeuf le fondateur du communisme.
Au delà de lui, le plus important est la transformation sociale lié à la révolution industrielle.
Nouvelle apparition des prolétaires.
Nouveaux mouvements qui ne sont pas des partis ni des syndicats mais qui se donnent
objectif de structurer les ouvriers pour les accompagner dans une lutte politique. Ils
deviennent ensuite des syndicats et des partis.

Les premiers sont en GB en 1845 puis à Paris en 1847.

Ces mouvements sont dès l’origine des mouvements européens.
Dès l’origine, ces mouvements accueillent des ouvriers venus de toute l’Europe. Mais cela
reste des mouvements inscrits nationalement qui ne s’ouvrent pas plus sur l’international. Ils
sont marqués par les cultures nationales.
En GB, ils veulent donner le droit de vote aux catégories populaires : cœur de la réflexion
politique britannique. Les suffragettes au début du 20 e s qui s’appuie sur tradition nationale, la
démocratie c’est le vote.
En France, l’idée est d’achever la révolution. Socialistes français comme Proudon qui est
anti vote.
Des mouvements qui n’ont pas les mêmes idées : on ne peut pas parler encore d’un
mouvement transnational unifié.

Il fonde un mouvement européen à partir de 1848 avec le printemps des peuples.

 Au moment de la répression des révolutions, les révolutionnaires fuient leur pays
d’abord vers la France puis dans les 50s ils sont chassés de France. GB devient foyer
d’accueil des révolutionnaires venus de toute l’Europe. Ils pensent alors un
mouvement commun.
1862 : exposition universelle de Londres. L’empereur Napoléon III laisse des délégations
d’ouvriers participer à l’exposition à Londres. C’est un mvt de discussion des ouvriers sur
leurs conditions de vie et leur travail.

Fondation à Londres en 1864 de la Première Internationale dont Marx devient le secrétaire

général. Se dissout en 1872.
La nouveauté, c’est que c’est une institution à échelle internationale mais surtout
européenne qui unit des asso ouvrières, des syndicats… elle multiplie les actions
transnationales. Elle multiplie et soutien les grèves.
Des ouvriers de partout qui financent des grèves dans les différents pays.
Intégration politique de l’Europe. Champ d’action véritablement européen. Elle ouvre des
sections dans ≠ pays : France, GB, Belgique… a partir de 1870s, elle sort du cadre européen :
argentine, Australie…
Existence assez brève a cause d’une opposition intérieure. Cette opposition est liée a
l’interprétation que l’on donne de la commune de paris.

 Un mouvement nationaliste et patriote, de défense de la ville de paris contre le siège

des prussiens. Il inaugure un gvt d’auto-gestion.
C’est un mvt qui va fédérer Europe. Il accueille des révolutionnaires de toute l’Europe :
des Polonais et des allemands à paris.
L’association internationale du travail demande à Marx d’écrire un texte pour donner du sens
à la commune : « la guerre civile en France ».
Il donne un sens partagé a la commune de paris. Il dit que les communards sont partis à
l’assaut du ciel : lutte pour des valeurs universelles. La commune a une influence grâce à l’ait
qui organise aide a exile et campagne de dons. Cela permet à des communards de quitter la
France en leur faisant des faux passeports.
Moment de base pour communisme européen. Conflit d’interprétation. Une erreur ou pas ?
D’un côté, Hegel et Lénine disent que communisme a besoin d’un gvt fort : dictature du
prolétariat. Lénine dit que commune est un échec.
Incidence sur la façon dont le communisme va se percevoir en Europe.
Marx a des doutes sur la commune : elle n’était pas assez centralisé et organisée.

Kautsky dit que Europe n’est pas prête à la révolution. Il perd la bataille d’interprétation,
Lénine la gagne.
En 1924, le parti coco du 20e arrondissement donne un drapeau de la commune qui était dans
le cercueil de Lénine. En 1917, les bolchéviques imposent idée que la commune est un échec.

Quand on a célébré le centenaire de la commune, il y a une production d’un espace partagé à

travers mémoire de la commune.

La mémoire de la commune est un outil pour unifier l’espace européen. Les coco
développent un réseau d’échange, de textes, d’hommes, d’idées… mais aussi une mémoire
commune : une identité commune.

Karl Kautsky, l’Europe comme outil de paix (1911)

Leader de la social-démocrate allemande. Voir texte. Il est marqué par unité allemande faite
40 ans plus tôt. Il refuse le développement des états nations. Quand on est coco, il faut
souhaiter faire une Europe fédérale. Engagement de certains cocos dans l’Europe fédérale.

Rosa Luxembourg contre l’Europe de Kautsky.

Il n’t a pas de concordance entre la pensée des cocos et ce qu’est la conception des états unis
d’Europe. Ce que dit rosa, c’est que quand on est coco, on est contre l’Europe. C’est un projet
éco et pas politique. Son projet est de se lancer dans politique coloniale.

B) Impact de la révolution russe : vers l’incompatibilité entre communisme et

identité européenne ?

1917 : la Russie bolchévique est exclue de l’identité européenne. Mobilise l’Europe comme
concept : quelles sont les frontières de l’espace européen ?
Octobre : entrée en révolution. Bolcheviques veulent paix et liberté. Négociations pour paix
avec Allemagne.
En mars 1918, la Russie signe le traité de Breslitof : fin de la guerre en URSS. Permet a
Allemagne de retourner ses forces et de continuer la guerre pendant 8 mois.
GB : reg bolchévique est illégitime et illégal.
Des armées françaises luttent contre les bolchéviques. Cette rev a des conséquences en Russie
et l’intègre dans l’espace européen.

La Russie est symboliquement exclue de l’espace européen. Les occidentaux, dans la

réorganisation de l’Europe installent un « cordon sanitaire » autour de la Russie.
 La Russie et le communisme en général devient un étranger à l’Europe.
Permet d’utiliser le communisme comme étranger européen, comment unir l’Europe grâce à
l’opposition de ce que l’Europe n’est pas ?
Guy Mollet qui dit « les communistes ne sont pas à gauche, ils sont à l’est »
L’Allemagne, fer de lance de l’Europe en révolution, 1918,1919

Cette exclusion n’empêche pas diffusion du mvt révolutionnaire.

En 1918, la rev Bolchévique se diffuse dans ≠ pays européens. Elle part du nord de
l’Allemagne, d’une mutinerie des marins. Ils entrainent la révolution. Révolution spartakiste à
Berlin. Écrasée en janvier 1919 avec meurtre de Rosa et …
Origine sociale des révolutionnaires : des ouvriers, des bourgeois, des militaires qui sont unis.
Communisme est vraie menace dans ≠ couches de la société.

1919 en Hongrie : Bela Kun, responsable du parti coco. Foule sociologiquement multiple.
Mise en place d’une république des conseils, des soviets.
Le communisme est une puissance qui s’investi dans la redéfinition des frontières en Europe
S’oppose à ce que les puissances non communistes et les élites s’ne chargent.

L’autogestion sans véritable révolution

Italie de 1919 a 1920. Ce n’est pas un mvt directement politique

Mouvement politique qui dépasse les frontières

Après l’écrasement de ces mvts, mise en place de la IIIe internationale. Comintern en 1919.
Organisation, institutions qui donne des structures.
En 1920, Lénine pose les 21 conditions de l’adhésion. Projection vers l’international.
Existence de partis coco non eur dabns la IIIe internationale : le parti coco chinois.

Trotski : dernier plaidoyer communiste dissident pour l’Europe

Jusque 1923, l’URSS cherche à construire les états unis d’Europe même si elle en a été
exclue. A partir en 1923, l’URSS se coupe de espace européens. Dure jusque 1935. l’URSS
développe stratégie des fronts populaires et tente de peser sur vie politique européenne,
elle revient vers l’Europe en mobilisant des réseaux.

C) Des expériences européennes pratiques de l’internationalisme au quotidien dans

l’entre-deux guerres

Dans la IIIe internationale, tous les partis doivent être alignés sur Moscou. Des directives
passent par des individus qui voyagent entre Moscou et le reste de l’Europe pour imposer la
ligne de Moscou. Ils mettent en réseau l’espace européen, en font un espace de circulation
d’idées politiques.
Moscou fonde la section des liaisons internationales. Lieu qui forme des messagers. Des
bureaux partout dans le monde qui vont d’un bureau à l’autre afin de diffuser les idées.
Essentiellement en Europe mais un peu en Amérique du Nord.
 Tous les bureaux or d’Europe sont dirigés par militants européens. Le cœur du
système dans l’entre-deux guerres, c’est Berlin. Le cœur de l’Europe communiste.
En 1933 avec arrivée du nazisme, le parti communiste est interdit en Allemagne.
Importance des ports comme Hambourg : on y trouve des dockers, fortement syndiqués. Ils
permettent de faire passer des messages, de la propagande… des marins aussi syndiqués qui
exportent des idées.
Quelques personnes restées célèbres : Eugen Fried, austro hongrois. Il quitte Autriche
Hongrie et va en URSS. Il est renvoyé à Paris et devient dirigeant officieux du PCF.
Circulation à l’échelle européenne.
Fondation du secours rouge international : organisation importante dans entre deux guerres.

Ligue mondiale contre impérialisme : asso anticolonialiste. Les cocos s’engagent contre le
colonialisme. Ils structurent espace culturel européen.
Muzenberg a vécu bcp en Europe. Incarné dans un camp en France en 1940 car il est
allemand. Il s’échappe du camp et est assassiné pendant sa fuite (peut être NKVD).

Anna Pauker : même le monde coco utilise des femmes pour mettre coco au cœur de
l’Europe. Fonctions importantes au cœur de l’Europe.
Militants qui ont un parcours européen et qui mettent en relation différents espaces européens.

Les brigades internationales de lutte contre le franquisme en Espagne entre 1936 et 1938.
Un mouvement lancé par URSS, avec des volontaires qui viennent de partout en Europe.

Dolores Ibarruri, la Pasionaria. Incarnation d’un mouvement transnational ?

En quoi elle incarne un mvt européen transnational ?
Embrasse la cause coco dans 1930s.
Grande femme vêtue de noir, paysanne femme de mineur. La guerre s’internationalise. Les
franquistes conquièrent les villes. La république résiste seule.
 Léon Blum annonce le refus d’entrer dans le conflit. Dolores arrive a paris pour
infléchir position fr. elle tient un grand meeting. Mots forts : « no pasaran ».
 « les espagnols préfèrent mourir debout que vivre à genoux ». Lutte pour la paix,
pour la liberté.
No pasaran dépasse les frontières et accompagne création des brigades internationales. Des
milliers qui rejoignent Espagne aux cotés des républicains.

N’est pas à l’origine de ce slogan. Elle le transforme. A l’origine, c’est utilisé par extrêmes
droites esp pour parler du front populaire durant les élections de 1936.

Elle a des origines populaires et une parole percutante. Elle utilise le registre du genre. On
mobilise une femme : elle montre son courage en allant sur le front.
Personnalisation de la république : elle incarne cette cause.

Elle cherche a mobiliser société française : meeting au Val d’hiv pour mobiliser les français.
Difficulté dans la barrière de la langue : le cadre national résiste. Limite à la compréhension et
à la mobilisation qu’elle peut avoir.
Elle a en Fr qui est à l’époque le cœur du communisme. Des journalistes étrangers viennent
faire des reportages sur la guerre en Espagne grâce à son discours en France.
 International permet de faire circuler des idées à l’échelle européenne.

Pourquoi Urss abandonne la lutte ? comment on peut qualifier sa diplomatie européenne ?

A quel niveau les brigades européennes peuvent parler de construction européenne ?

Munich : capitulation de la Fr et de la Gb face aux exigences de Hitler. Staline se

rapproche de Hitler. Conséquence directe : l’URSS passe a un désengagement actif en
Espagne. Retrait des brigades internationales. Moins de 10000 volontaires en état de
combattre.

Le gouvernement français enferme les républicains espagnols dans des camps.

Construction par le bas d’une solidarité européenne ≠ diplomatie par le haut de URSS qui
lâche les brigades internationales et ou Staline se rapproche de Hitler.

Fin 1930s Europe a tenté de se construire par les peuples. Un réseau populaire s’est établi :
les Allemands ne peuvent plus rentrer en Allemagne en 1938.

Solidarité anti-faciste. Mémoire de la guerre d’Espagne par les réseaux communistes.

 Mobilise ensemble de l’Europe autour de l’action des coco.

 Permet de produire de l’Europe a travers mobilisation d’une mémoire.