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(du latin communis – commun, universel) est initialement un ensemble de doctrines politiques,
issues du socialisme et, pour la plupart, du marxisme, s'opposant au capitalisme et visant à
l'instauration d'une société sans classes sociales, sans salariat1 et une mise en place d'une
totale socialisation économique et démocratique des moyens de production2.
Dans son sens d'origine, le communisme est une forme d'organisation sociale sans classes,
sans État et sans monnaie, où les biens matériels seraient partagés. Au XIXe siècle, le mot
« communisme » entre dans le vocabulaire du socialisme. Il se rattache en particulier à l'œuvre
de Karl Marx et Friedrich Engels — qui le reprennent à leur compte en 1848 dans le Manifeste du
parti communiste — et, plus largement, à l'école de pensée marxiste, qui prône la fin
du capitalisme via la collectivisation des moyens de production. En 1917, les bolcheviks, dirigés
par Lénine, prennent le pouvoir en Russie lors de la révolution d'Octobre. Cet évènement change
radicalement le sens du mot communisme : il désigne désormais un mouvement politique
international, né d'une scission du socialisme, et qui se reconnaît dans le courant révolutionnaire
incarné par les bolcheviks comme dans l'interprétation du marxisme par Lénine. Le communisme
se présente désormais comme la véritable expression politique du mouvement ouvrier, au
détriment de la social-démocratie dont il est issu. Selon cette acception, le communisme
constitue l'un des phénomènes les plus importants du XXe siècle3, qui a pu être qualifié de « siècle
du communisme » tant cette idéologie y a tenu un rôle moteur4.
Lénine et ses partisans créent en 1919 l'Internationale communiste (dite Troisième Internationale,
ou Komintern) afin de regrouper à l'échelle internationale les partisans de la Russie soviétique.
L'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), fondée en 1922 pour fédérer les
territoires de l'ex-Empire russe, dirige via le Komintern les activités des partis communistes du
monde entier : elle domine ainsi la mouvance communiste, malgré l'existence de courants
dissidents. Après la mort de Lénine, Joseph Staline s'impose comme le maître absolu de l'URSS.
En 1941, durant la Seconde Guerre mondiale, l'URSS est attaquée par l'Allemagne nazie, avec
laquelle elle avait conclu un pacte deux ans plus tôt. Les troupes soviétiques jouent alors un rôle
déterminant dans la défaite du nazisme. Après-guerre, l'URSS accède au rang
de superpuissance : elle occupe militairement l'essentiel de l'Europe de l'Est, dont les pays
deviennent des États communistes, formant le bloc de l'Est. La Chine bascule également dans le
camp communiste en 1949. Le Rideau de fer qui sépare l'Europe et la progression spectaculaire
du communisme amènent le monde à se diviser en « blocs » rivaux : la guerre froide oppose
ainsi durant plusieurs décennies les pays communistes au « monde libre », au sein duquel
les États-Unis constituent la superpuissance rivale de l'URSS. La Chine de Mao occupe quant à
elle une place à part après la rupture sino-soviétique. À l'apogée de l'influence du communisme
dans le monde, un quart de l'humanité vit dans des pays communistes5.
Dans les années 1980, l'URSS tente de remédier à ses difficultés économiques et politiques en
lançant un mouvement de réformes, la perestroïka : mais ce processus aboutit à l'effondrement
général des régimes communistes européens entre 1989 et 1991. Par la suite, bien qu'en net
déclin6, le communisme ne disparaît pas : si des partis anciennement communistes ont adopté
d'autres identités, d'autres ont conservé leur nom et sont associés au pouvoir dans certains pays.
À Cuba, au Viêt Nam, au Laos et en Corée du Nord, des pays communistes existent encore,
sans se conformer à un mode de gouvernement unique. La république populaire de Chine, pays
le plus peuplé de la planète, est toujours dirigée par un Parti communiste ; convertie à l'économie
de marché, elle est aujourd'hui l'une des principales puissances mondiales.
En tant que dictatures à parti unique, les régimes se réclamant du communisme se sont tous
rendus coupables de violations des droits de l'homme ; certains, comme l'URSS sous Staline et
la Chine sous Mao, ont commis des crimes de masse, le nombre de leurs victimes s'élevant à
plusieurs millions de morts. Le bilan historique du communisme, qui englobe un ensemble de
réalités très différentes les unes des autres, demeure cependant, du fait même de sa complexité,
contrasté et polémique. Le communisme a fait l'objet de diverses approches historiographiques
concurrentes, longtemps handicapées par la difficulté d'accès aux documents et par les
contextes politiques nationaux et internationaux. La fin de la guerre froide et l'ouverture des
archives du bloc de l'Est ont depuis bouleversé le champ des études sur le communisme, sans
mettre fin à toutes les controverses autour du sujet.