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Présidence de Volodymyr Zelensky (depuis 2019)

Article connexe : Élection présidentielle ukrainienne de 2019.

Portrait officiel de Volodymyr Zelensky (2019).

L'élection présidentielle de mars-avril 2019 porte au pouvoir l'humoriste et comédien Volodymyr


Zelensky, qui, après avoir éliminé dès le premier tour Ioulia Tymochenko, pourtant donnée
favorite durant toute l'année 2018, récolte 73 % des voix au second tour face à
un Porochenko affaibli par cinq années de guerre et de corruption67. Se présentant comme un
candidat antisystème68, Zelensky a mené une campagne atypique axée avant tout sur
les réseaux sociaux, jouant de l'identification avec le personnage de professeur d'histoire élu
président qu'il incarne depuis 2015 dans la série téléviséeServiteur du peuple. Ses détracteurs
soulignent ses accents populistes, son inexpérience et sa quasi-absence de programme67. Lors
de son investiture le 20 mai, Zelensky dissout le Parlement, où son parti ne compte aucun
député, et provoque des élections législatives anticipées : cette décision est jugée
anticonstitutionnelle par une partie de la classe politique, dont le Premier ministre Volodymyr
Hroïsman, qui donne sa démission69. Le scrutin, qui a lieu le 21 juillet avec un taux de
participation de 49,8 %, donne la victoire au parti de Zelensky avec une majorité absolue de 254
sièges sur 45070.
Volodymyr Zelensky fait de la lutte contre la corruption l'un des grands axes de sa présidence : à
cet effet, il met en place de nombreuses mesures anticorruption, dont une loi engageant
la responsabilité pénale des fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus
mensongères. Celle-ci et plusieurs autres sont néanmoins invalidées en octobre 2020 par la Cour
constitutionnelle, qui les juge trop sévères : cette décision provoque des manifestations et une
crise constitutionnelle71. Zelensky réussit néanmoins à faire passer le 23 septembre 2021 une loi
visant à limiter le pouvoir des oligarques, riches hommes d'affaires qui influencent la vie publique
ukrainienne, en les recensant dans un registre72. Les intéressés ont six mois pour cesser leurs
activités politiques et vendre leurs médias71, sans quoi ils sont fichés comme oligarques et
soumis à de fortes contraintes (obligation de déclarer leurs possessions, interdiction de financer
des partis politiques, de rencontrer en privé des hauts fonctionnaires ou de participer à des
privatisations)72. Zelensky est toutefois critiqué pour avoir pris la tête de la commission chargée
d'établir le registre, ce qui engendre un conflit d'intérêts en raison de ses liens avec
l'oligarque Ihor Kolomoïsky. Il est par ailleurs lui-même accusé d'évasion fiscale dans l'affaire
des Pandora Papers71.
Volodymyr Zelensky (à g.) avec Angela Merkel, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors d'une
conférence pour la paix le 9 décembre 2019.

Sur le plan international, Zelensky entend relancer le dialogue avec la Russie sur la question
du Donbass. Le début de son mandat est marqué à cet égard par des succès, dont des
échanges de prisonniers sans précédent entre l'Ukraine et le camp prorusse71 et la restitution par
Moscou des trois navires ukrainiens arraisonnés lors de l'incident du détroit de Kertch un an plus
tôt73. Cette politique de détente mécontente néanmoins une partie de l'opinion publique, qui
manifeste dans les grandes villes d'Ukraine pour dénoncer une « capitulation »74. Le 22 juillet
2020, Kiev et Moscou n'en signent pas moins le plus long accord de cessez-le-feu depuis le
début du conflit71 : celui-ci est presque aussitôt fragilisé par des tirs en provenance des territoires
séparatistes, le 27 juillet, mais Zelensky réaffirme son attachement à l'accord en imputant ces
agissements à des « groupes armés illégaux »75. En avril 2021, cependant, un tournant s'opère
lorsque la Russie concentre des troupes à la frontière ukrainienne, dans un contexte de violations
répétées du cessez-le-feu. Rompant avec sa position conciliante, Zelensky se tourne vers
l'OTAN et l'Union européenne, considérant que l'adhésion de l'Ukraine à ces organisations
est « la seule façon de mettre fin à la guerre dans le Donbass ». Après quelques semaines de
tensions, Sergueï Choïgou annonce le début du retrait des troupes russes le 22 avril76, mais
celles-ci se réinstallent massivement à la frontière en fin d'année. Malgré la réaffirmation par
Zelensky de sa volonté de négocier directement avec Moscou, et l'ouverture de discussions avec
les États-Unis et les partenaires européens77, Vladimir Poutine lance finalement son armée à
l'assaut du pays en février 2022.

Armée
Article détaillé : Forces armées de l'Ukraine.

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L'armée ukrainienne reçoit une aide militaire conséquente de la part des pays de l'OTAN et de
l'Union européenne lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Économie
Articles détaillés : Économie de l'Ukraine et Conflits gaziers russo-ukrainiens.

Billet de 20 hryvnia à l'effigie d'Ivan Franko.


Industrie de Donetsk.

L'An-225, qui était le plus gros avion cargo du monde.

L'Ukraine a une économie diversifiée, mais encore tributaire des industries établies à
l'époque soviétique. C'est un libre marché émergent, où la croissance fut à deux chiffres durant
ces dernières années, jusqu'à la révolution orange (2004-2005). Ses ressources naturelles
tournent beaucoup autour de l'agriculture (tournesol, noix, betteraves sucrières). Autre point fort
de son agriculture, le pays est aussi septième au palmarès des producteurs mondiaux de
céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis, grâce à une forte progression.
Le secteur agricole est cependant en repli dans d'autres domaines : sur les six premières années
de la décennie 2010, le pays n'a jamais regagné sa place au palmarès des huit plus grands
producteurs mondiaux de sucre78.
Les ressources minières (fer, charbon, uranium, potasse, etc.) jouent également un rôle
important. L'économie est caractérisée par une forte inflation et des rendements économiques
encore un peu faibles.
Du point de vue commercial, son principal partenaire économique reste la Russie, même si
l'Ukraine s'efforce de se tourner vers les pays de l'Union européenne géographiquement proches
d'elle. Le pays joue un rôle important dans la distribution gazière européenne. En 2015, en dépit
de la guerre du Donbass, l'Ukraine reste dépendante de la Russie pour 21 % de ses importations
et 12 % de ses exportations36.
La monnaie nationale, la hryvnia, a été introduite en 1996 et a contribué à réduire l'hyperinflation
qui régnait alors.
De 1989 à 1999, le PIB s'est effondré de 60 %, passant de 467 milliards de dollars internationaux
à 172 milliards, puis est remonté à 312 milliards jusqu'à la crise de 2008, depuis laquelle le PIB a
tendance à diminuer irrégulièrement (PIB en 2012 : 292 milliards de dollars internationaux)79.
En 2001, le gouvernement prit la décision d'accélérer le processus d'adhésion à l'Organisation
mondiale du commerce (OMC), cependant les résultats ne furent pas aussi bons que prévu.
L'objectif était d'entrer dans l'OMC en février 2007 (le seul pays s'y opposant étant
le Kirghizistan), entrée qui fut effective le 5 février 2008.
La crise politique de 2006 aurait pu affecter l'économie ukrainienne en raison de la longueur de la
désignation du Premier ministre. Les investisseurs ne furent pas vraiment effrayés et l'économie
résista bien. La croissance du PIB en juillet 2006 était de 9 % comparé à juillet 2005, la
production industrielle a augmenté, le secteur bancaire s'est étendu, grâce à l'arrivée de banques
européennes. En 2009, à la suite de la crise financière, le PIB ukrainien a chuté de 15 %, l'une
des pires performances économiques enregistrées pendant cette période. Grâce aux
exportations, la croissance a repris en 2010, mais les conditions extérieures sont susceptibles
d'entraver les efforts pour la reprise économique en 201180.
Le conflit armé a eu un impact non négligeable sur l'activité économique du pays, le PIB baissant
de 6,6 % en 2014, puis de 9,8 % en 2015 pour se redresser légèrement en 2016 (2,3 %). De
2013 à 2017, le PIB a ainsi connu une baisse de 49 % ne totalisant que 93 milliards de dollars en
2017 pour 183 en 201336. L'instabilité politique du pays constitue également un terrain
défavorable pour les investisseurs étrangers36.
En 2022, l'Ukraine est classée en 57e position pour l'indice mondial de l'innovation81.

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