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Chapitre I : L’instabilité politique en Guinée

Définitions des concepts

Section I : Introduction

Contexte Historique

La république de Guinée a pris son indépendance le 02 Octobre 1958 après


plusieurs années d’esclavage, de conflits et d’insécurité dans la colonie française.
Sous la conduite d’un même homme Sékou Touré, très populaire comme dans tous
pays d’Afrique, s’était donné le titre du responsable suprême, avec l’appui d’un parti
unique, le PDG, parti démocratique de Guinée. Le phénomène n’est pas unique dans
l’Afrique d’après l’indépendance, mais une telle continuité est assez exceptionnelle et
le poids de ces années marquera sans doute longtemps l’histoire future de ce pays.
Il prône le panafricanisme, «la décolonisation intégrale de toutes les structures du
pays».

On espérait alors que le pays pourrait exploiter pleinement ses ressources naturelles
inexploitées, le pays a souffert d’un manque de gestion et de développement
efficaces de ses ressources naturelles, d’un manque d’institution publiques et privés
performantes, ainsi que d’infrastructures économiques et sociales médiocres.

En outre il y avait un certain nombre de problème non résolus avec la France, suite
du « non » au referendum, De gaulle décide de punir les Guinéens en raison du
mauvais exemple qu’ils donnent aux autres peuples africains qui ont accepté une
coopération comme continuité de la colonisation. Il rappelle immédiatement tous les
fonctionnaires, ingénieurs et cadres français qui gèrent alors l’ensemble de
l’économie et de l’administration civile et sanitaire, plongeant intentionnellement dans
le chaos. Sékou cherche alors de l’aide auprès des pays d’Europe de l’Est et de
l’union soviétique et met en place un régime de parti unique et un système socialiste
copié sur celui de son nouvel ami russe.

En premier lieu est dressé un tableau de l’économie guinéenne sous l’AOF, comparé
aux autres territoires qui constituaient la dite fédération, avec description de la
population, de son agriculture montrant une situation d’autosuffisance avec même
des exportations (palmiste, café, banane), des richesses minières qui commençaient
à être exploités avec en vue des ressources hydroélectriques considérables- En bref
des perspectives plus prometteuses qu’ailleurs.

Puis le tableau est repris, pour la période considéré, par agent économique. La
population, dont on peut penser que deux millions d’individus (le quart environ) ont
migré pour échapper au contexte, tandis que ceux qui restaient connaissait un long
drame, dont la jeunesse embrigadait massivement, mais scolarisé à un tiers
seulement, la détérioration de la santé, la diminution constant du pouvoir d’achat, la
pénurie, la misère, les injustices et les exactions qui s’en suivent.
Après la mort de Sékou Touré, le 26 Mars 1984, un gouvernement d’intérim mis en
place. Il est bientôt renversé par le colonel Lansana Conté, qui prend la tête du
comité militaire de redressement national (CMRN) et devint président de la
République. En juin 1985, nous sommes dans une période très critique, qui se
résume en un greffage subit des lois formelles du marché sur un système politico-
économique encore largement marqué du socialisme. C’est une crise entière qui vit
le pays, et à cette occasion les pouvoirs, aussi bien que l’accès aux richesses, sont
en train de se redéfinir. Tous les trafics dont parlera le présent article prennent effet
dans une conjoncture de frénésie spéculative, dont voici les principaux éléments
descriptifs :

La production intérieure est en déroute, sauf deux notables exceptions : le secteur de


la bauxite-alumine, organisé en enclaves guinéo-étrangères, qui fournit au pays
l’essentiel de ses devises contrôlées, ainsi que des produits détaxés transitant par
ses magasins hors douane ; la production agro-pastorale, depuis longtemps
écoulées de préférence aux frontières en raison de prix intérieurs iniques, elle aussi
source de devises et de marchandises troquées. La production industrielle, quand
elle n’est pas arrêter (notamment faute d’intrants), fait l’objet d’un pillage
systématique et multiforme sur place ou dans les lieux publics d’écoulement :
l’économie officielle est ainsi livrée à un ensemble de pénuries locales, plus ou moins
réelles, qui contrastent avec l’abondance sur les marchés et qui génèrent une
tendance inflationniste, soutenue quoiqu’en dents de scie.

La monnaie a perdu toute valeur réelle, puisque le syli, unité de compte


inconvertible, s’échange au marché parallèle des devises pour dix fois moins qu’à sa
parité officielle. Le secteur bancaire, lui aussi national, est totalement désorganisé et
accuse une forte confusion entre ses disponibilités et les finances publiques d’une
part, et entre la Banque centrale et les banques supposée spécialisées d’autres part.
Le 06 Novembre 2006, l’ONG : transparency international classe la Guinée comme
le pays africain ayant la plus forte perception de corruption. En janvier 2007, une
grève générale et émeute est organisé dans les principales villes du pays. Le 22
Décembre 2008, Lansana Conté meurt.

Le pays ne cesse de connaitre le coup d’Etat du jour au lendemain car après la mort
de Lansana Conté aussi les militaires ont pris le pouvoir à la tête le capitaine Moussa
Dadis Camara ainsi de suite et on ne cessait de connaitre la crise du jour au
lendemain et les manifestations populaires ainsi de suite jusqu’à l’organisation d’une
élection libre et transparente par le successeur du capitaine Moussa Dadis Camara
qui est le Général Sékouba Konaté qui aussi à son tour a pris le pouvoir suite au
renversement de son ami par un coup d’Etat échoué.

Nous tendons donc vers l’évolution d’un pouvoir civil, une élection présidentielle est
annoncée en juin 2010, pour permettre le retour à un pouvoir civil, fortement souhaité
par la population. Alpha condé est investi président de la République le 21
Décembre 2010. Il promet « une nouvelle ère » et annonce son intention de devenir
« le Mandela de la Guinée » en unifiant son pays, en luttant contre la corruption et en
redressant l’économie, qui ne profite guerre des richesses minérales du territoire. Tel
a été le contraire car le pays ne cessait de sombrer dans la misère, la gabegie
financière, les endettements internationales, la hausse du taux d’inflation, la
corruption, le soulèvement populaire, les manifestations des syndicats et bon nombre
de choses, c’était vraiment une désillusion totale car le peuple avait compléter perdu
tout espoir. Il n’a duré que 15 ans au pouvoir avant qu’il soit renversé par le colonel
Mamadi Doumbouya le 05 Septembre 2021 par un coup d’Etat militaire encore.

Du 05 Septembre 2021 jusqu’à nos jours le pays est encore dirigé par ces
putschistes de la force spéciale mais l’économie Guinéenne est toujours en chute et
le taux d’inflation ne cesse qu’accroitre du jour au lendemain c’est plus pire encore
que le régime d’Alpha Condé car le pays est géré par les personnes qui n’ont aucune
idée en politique et en Gestion de l’économie.

Section II : Mesure de l’instabilité politique : une analyse multidimensionnelle


I.1 Définir l’instabilité politique

La définition de l’instabilité politique peut être très ambiguë, étant donné que son
incidence est de nature institutionnelle et pourrait varier d’un concept impliquant des
idées des abstraites telles que la mauvaise gouvernance aux plus indicatifs tels que
les variations injustifiées du gouvernement et des questions connexes telles que
troubles politiques, des émeutes, des grèves , des guerres civiles, ou plus
généralement toute forme de violence à motivation politique.

Donc, il pourrait être raison de dire qu’il n’y a pas une définition universelle de
l’instabilité politique, mais la définition la plus conforme à l’approche de cette étude
est celle proposée par Alesina et Perotti (1996) dans laquelle l’instabilité politique est
considérée sous deux aigles /dimensions : l’une impliquant l’instabilité de la direction
et l’autre impliquant des troubles sociaux et la violence à motivation politique.

La première consiste en une mesure de l’instabilité politique qui capture les


modifications à la fois constitutionnelles de gouvernements. Elle distingue entre les
termes propension du changement et de la fréquence de changement politique au
niveau du pouvoir exécutif, en disant que la propension ou la probabilité d’un
changement est plus liée à plusieurs variables économiques, sociologiques et
institutionnelles.

La seconde suggère également que les individus peuvent être insatisfaits, perdent
confiance dans le système politique et agissent par leur mécontentement. Les
troubles sociaux et la désobéissance civile peuvent se manifester par la société
civile, créant des tensions sociopolitiques et une menace pour les régimes politiques.

I.2 Une revue de littérature sur les principales études de l’instabilité politique

I.2.1 Un état d’étude bidimensionnelle

En parcourant la littérature, on va rapidement constater que deux conceptions


communes de l’instabilité politique sont essentielles. La première met l’accent sur
l’instabilité au niveau du pouvoir exécutif et le second sur l’agitation sociale et
politique. Dans la première approche, l’instabilité politique définie comme l’instabilité
au niveau du pouvoir exécutif « est la propension observée au niveau des
changements de gouvernement ». Ici, on fait la différence entre les changements de
gouvernement inconstitutionnels et constitutionnels, c’est-à-dire ces changements
qui peuvent avoir lieu au sein de la loi ou à l’extérieur (coup d’Etats). La seconde
approche met l’accent sur l’instabilité socio-politique définie en tant que phénomènes
de troubles sociaux et de violence politique. Cela constitue pour la société civile des
manifestations induites de l’instabilité politique.

C’est ainsi que, Feng (2003) met l’accent d’une part, sur la différence entre le
changement de gouvernement régulier et irrégulier, d’autre part sur le changement
majeur et mineur du gouvernement. On peut avancer que les changements majeurs
et mineurs du gouvernement ont un impact différent sur la croissance alors que pour
les changements réguliers et irréguliers, leur impact sur la croissance économique
n’est pas clair. Aussi, Feng (2003) affirme « il est certes, difficile de considérer le
transfert de pouvoir d’une autre à une autre comme ayant les mêmes implications
politiques » même si les deux événements doivent être classés, comme principal
changement de gouvernement, la différence qualitative est évidente.

Tableau 1 : La conception de l’instabilité politique comme un changement de


gouvernement :

Changement Régulier Irrégulier


Mineur Transfert de pouvoir Défaut de pertinence
constitutionnel dans la
même partie
Majeur Alternance Coup d’Etat.
constitutionnelle dans le
bureau.
I.2.2 Des Etudes multidimensionnelles

Selon Butkiewicz et yanikkaya (2005), les mesures les plus fréquemment utilisées
pour analyser les rétombées politiques de l’instabilité sont classées en trois
catégories : la stabilité du gouvernement, l’agitation sociale/ stabilité, et la violence
politique. Ils soutiennent que la diversité des mesures et les differents sous-
ensembles utilisés dans les differentes études rendent les resultats non
comparables. Neamoins, certaines mesures sont plus fréquentes que d’autres,
comme les révolutions, les coups d’Etat, et les assassinats. Dans une tentative
d’organiser un champ conceptuel confus, Butkiewicz et yanikkaya (2005) classent les
17 mesures de l’instabilité politique dans les catégories mentionnées ci-dessous :

Tableau 2 : Classement des indicateurs de l’instabilité politique

La stabilité du La stabilité sociale La violence politique


gouvernement
Coup d’Etat Risque de conflit externe Manifestations politiques
Révolutions Risque de guerre civile Assassinat
Changement ministériel Terrorisme politique Purges
Anti – gouvernement Racisme et nationalité Décès de politique
Manifestations Tensions Violence
Emeutes
Des grèves générales
Victimes de guerre
Guerre (sur le territoire
national)
A première vue, certaines des mesures figurant à la violence politique pourraient tout
aussi bien avoir été classées sous la stabilité sociale (grèves, émeutes,
manifestations), et ainsi laissent la question de savoir si une telle classification est
appropriée. Mais il est clair que cette classification donne un bon aperçu sur les
differentes mesures et problèmes de la catégorisation des indicateurs.
Ainsi, Jong-A-Pin (2009) examine la multi-dimensionnalité de l’instabilité politique et
arrive à quatre dimensions principales : (1) la violence à motivation politique, (2)
protestation civile de masse ; (3) l’instabilité au sein du régime politique ; (4) et
l’instabilité du régime politique. L’auteur remarque que les études précédentes de
l’effet de l’instabilité politique sur la croissance ont été principalement
unidimensionnelles, ce qui peut impliquer des erreurs de mesures et des
constatations incorrectes du lien de causalité entre l’instabilité et la croissance . Pour
arriver à ces dimensions l’auteur applique une approche d’analyse factorielle sur 25
indicateurs de l’instabilité politique, la classification se fonde également sur des
techniques statistiques.

Sanders (1981) a proposé des dimensions similaires: (1) les défis violents au régime
ou au gouvernement, (2) les défis pacifiques au régime ou au gouvernement, (3) le
changement de régime, et (4) le changement de gouvernement. Les deux premières
dimensions capturent les défis au régime, tandis que les deux derniers représentent
des changements réels du régime ou gouvernement. Cependant, Jong-A-Pin (2009)
n’est pas entièrement d'accord avec cette mise en place, parce qu’il propose dans un
cadre multidimensionnel les facteurs suivants :

(1) La violence à motivation politique.


(2) (2) La protestation civile de masse.
(3) (3) L'instabilité au sein du régime politique.
(4) (4) L'instabilité du régime politique.
Bien que les deux, Sanders (1981) et Jong-A-Pin (2009) mettent l'accent sur quatre
dimensions de l'instabilité politique, ils reflètent toujours les deux dimensions de base
: violence à motivation politique et protestation civile de masse qui reflète les troubles
sociopolitiques ; tandis que l'instabilité politique au sein du régime reflète l’instabilité
politique qui provient d’un changement de régime, ou de gouvernement.

Selon Carmignani (2003), la dimension de troubles sociopolitique peut se manifester


par des conflits ethnolinguistiques, religieux, idéologiques et économiques. Ce
niveau élevé de troubles sociaux et des conflits peut perturber les activités de
marché, affectant directement l'investissement et la croissance en raison de
l'incertitude associée à l’activité du gouvernement.

Section III :

III.1 Contexte du projet


Notre projet consiste à faire une analyse approfondie sur l’impact de l’instabilité
politique sur l’inflation en Guinée. Les causes profondes, les conséquences et
trouver une solution idéale afin de remédier à ce fléau qui ne cesse d’accroitre du
jour au lendemain en Afrique.

III.1.2 Situation économique


Malgré ses importantes potentialités agricoles et minières, et ses performances
économiques récentes, la Guinée demeure un pays pauvre. Avec un revenu par tête
d'habitant estimé à 570 dollars US en 1997, près de 40 % de la population se
trouvent dans une situation de pauvreté absolue (environ 300 dollars par tête et par
an). Cette pauvreté est particulièrement marquée si l'on compare la Guinée à des
pays à revenu moyen semblable sur la base des indicateurs du développement
humain.

La situation économique actuelle de la Guinée est la conséquence des politiques


économiques et sociales centralisées et de la mauvaise gestion qui ont caractérisé
l'histoire du pays, notamment au cours du quart de siècle qui a suivi l'accession du
pays à l'indépendance en 1958. En effet, jusqu'en 1984, la politique de
développement économique était axée essentiellement sur l'industrialisation et la
modernisation du monde rural. Les stratégies de développement de ces deux
secteurs, basées sur un renforcement considérable du secteur public (nationalisation
et création des entreprises d'État) et la forte protection tarifaire, se sont révélées
coûteuses et inefficaces. Entre 1980 et 1984, la croissance du PIB a été
pratiquement nulle (0,25 % en moyenne) pour un taux d'accroissement
démographique supérieure à 2 % l'an. Le seul secteur qui a enregistré une évolution
positive fut le secteur minier, et cela, essentiellement grâce aux exportations de
bauxite et d'alumine. Le pays s'est retrouvé dans une situation de crise marquée par
un PIB par habitant en baisse constante, une dette extérieure (presque
exclusivement publique) très élevée, une balance commerciale structurellement
déficitaire, en particulier du fait des importations de produits agricoles sans cesse
croissantes et du maintient d'un taux de change irréaliste et inflationniste et enfin une
administration pléthorique et inefficace.

Le changement politique qui est intervenu en avril 1984 a permis une évolution
graduelle vers une économie de marché. Au cours des dix premières années,
l'ensemble de la structure productive nationale et toutes les sphères d'activité ont
connu des changements majeurs. De même que le pays, l'économie guinéenne a été
largement ouverte à l'extérieur. Les principales mesures de la politique d'ajustement
ont été regroupées dans le Programme de Redressement Économique et Financier
(PREF) conclu avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Ce
programme d'ajustement comportait les volets suivants :

1. le volet stabilisation qui comportait des mesures d'ajustement de court terme


destinées à rétablir les grands équilibres macro-économiques : réforme de la
monnaie, rééchelonnement de la dette, contraction des dépenses de l'État,
réduction des effectifs du personnel de la Fonction Publique ;
2. le volet libéralisation concernait surtout l'ouverture sur l'extérieur, la
libéralisation du commerce, la vérité des prix et le recouvrement des coûts des
services publics;
3. le volet institutionnel portait sur les reformes devant aboutir sur le
désengagement de l'état des secteurs productifs et des circuits de distribution.

Pour l'essentiel, les objectifs macro-économiques de court et moyen termes ont été
atteints au cours de la première phase (1986-1988) et de la deuxième phase (1989-
1991) du PREF. La dévaluation de la monnaie en 1986 a permis une relance de
l'agriculture et, en particulier, des exportations agricoles (café notamment). L'inflation
a été contenue, car son taux est successivement passé de 72 % en 1986 à 27 % en
1990 et à 5 % en 1994, grâce à une plus grande rigueur dans les finances publiques.
Le déficit budgétaire a été sensiblement réduit, passant de 10,7 % du PIB en 1986 à
7,5 % en 1993. Les effectifs de la Fonction Publique estimés à 90 000 travailleurs en
1986 ont été ramenés à 50 000. Des milliers de petites et moyennes entreprises ont
vu le jour surtout dans le secteur informel. L'économie guinéenne a connu un taux de
croissance annuel moyen de l'ordre de 4 % au cours de la période 1990-1994.

En dépit d'une conjoncture internationale difficile (chute des cours de la bauxite,


conflits aux frontières nationales, afflux de plus d'un demi-million de réfugiés entre
autres), le programme d'ajustement a été poursuivi pour consolider et renforcer les
acquis du PREF. Les résultats obtenus sont globalement satisfaisants :

 taux de croissance moyen de 4,5 % entre 1995 et 1997;


 taux d'inflation de 1,9 % en 1997;
 taux brut de scolarisation (50,4 % en 1996/1997 contre 28,6 % en 1990);
 proportion de la population ayant accès à l'eau potable (55 % en 1995 contre
28 % seulement en 1989);
 taux d'accès aux soins de santé primaires (40 % en 1996 contre 10 %
seulement en 1986).

Ces résultats sont le fruit du nouveau partenariat qui s'est instauré entre le
gouvernement, les bailleurs de fonds, la société civile et les populations pour lutter
contre la pauvreté en ouvrant pour un développement économique et social durable
de la Guinée.

Pour autant, de nombreux handicaps et déséquilibres économiques subsistent et se


sont fortement accentués depuis 1992, notamment avec la baisse des cours
mondiaux de la bauxite. Parmi ces faiblesses structurelles de l'économie guinéenne,
on peut citer entre autres : a) l'incapacité du secteur privé de prendre la relève du
désengagement de l'état, surtout dans le domaine de l'industrie; b) la difficulté de
consolider le rétablissement des grands équilibres macro-économiques (notamment
la réduction des déficits du budget et de la balance des paiements); c) le faible
niveau de productivité du secteur; d) la forte dépendance de l'économie du secteur
minier (particulièrement de l'exportation de la bauxite qui constitue la principale
source de devises du pays et procure à l'état près de 60 % de ses recettes). Ce sont
là les nouveaux défis de l'économie guinéenne.

III.1.3 CADRE GÉNÉRAL DE LA POLITIQUE COMMERCIALE


Le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) de la Guinée
reconnaît que le commerce joue un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté et qu'il
peut contribuer à la sécurité alimentaire. Cependant, du fait de l'instabilité politique et
sociale qu'elle a connue, la Guinée n'a quasiment pas, depuis le dernier Examen de
sa politique commerciale, entrepris les réformes nécessaires pour faire jouer au
commerce un tel rôle. Malgré le large éventail d'incitations offert par le Code des
investissements, la Guinée attire peu les IDE du fait de la forte corruption au sein de
l'administration, des faiblesses du système judiciaire et du manque d'infrastructure.
La simplification et l'accélération des procédures administratives, ainsi que la
réduction des multiples frais et charges, devraient contribuer à l'assainissement de
l'environnement des affaires. À cette fin, un Site Internet du Journal Officiel pourrait
mettre à la disposition du public tous les textes législatifs. Une révision du Code des
marchés publics permettrait d'améliorer les contrôles, a priori et a postériori. Un
meilleur respect de ses dispositions permettrait également d'éviter que l'attribution de
la quasi-totalité des marchés se fasse de gré-à-gré, à des coûts élevés parce que
hors concurrence.

Depuis 2006, la situation politique en Guinée a fortement limité la participation du


pays aux activités de formation et d'assistance technique de l'OMC. Le centre de
référence de l'OMC n'y fonctionne plus depuis quatre ans. La Guinée n'a notifié
aucune mesure couverte par les accords sur les Obstacles techniques au commerce
(OTC) ou sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), bien que de telles
mesures soient en vigueur. Le régime d'importation et de distribution des engrais,
pesticides et autres intrants chimiques pourrait être réformé, compte tenu des
retombées importantes pour la sécurité alimentaire mais également pour le
développement des secteurs en aval (transformation et commercialisation), et des
exportations.

III.1.3.1 POLITIQUE COMMERCIALE PAR SECTEUR

La nouvelle politique minière annoncée en 2011 est censée améliorer la


gouvernance du secteur, réduire la corruption et augmenter les revenus de l'État
issus du secteur. Une hausse de ces revenus permettrait de financer les dépenses
d'infrastructures nécessaires au décollage de l'économie. La nouvelle politique
minière, qui prévoit d'augmenter la part de l'État dans les capitaux des sociétés
minières de 15% à 33%, avait déjà généré en mai 2011 environ 700 millions de
dollars EU, soit plus de 15% du PIB. La prompte validation de l'Initiative pour la
transparence dans les industries extractives (ITIE), y compris la publication
systématique des revenus en provenance du secteur minier, contribuerait à une
meilleure gouvernance du secteur. La participation au Processus de Kimberley va
dans le même sens, la Guinée figurant parmi les dix premiers producteurs mondiaux
de diamants.

L'agriculture bénéficie de nombreux atouts qui en font l'un des secteurs les plus
prometteurs de l'économie, non seulement en termes d'opportunités commerciales,
mais surtout en termes d'amélioration de la sécurité alimentaire et de lutte contre la
pauvreté. Afin d'exploiter cette potentialité, il faudra, entre autres, procéder à une
réforme foncière, notamment la création de titres de propriété privée dont le
nantissement permettrait l'accès aux prêts commerciaux destinés à mettre en valeur
les terres et à financer la production. En effet, l'accès limité au crédit et à la
vulgarisation agricole constitue une contrainte à l'expansion de la production et des
exportations agricoles, et explique en partie la dépendance à l'égard des
importations alimentaires subventionnées à grands frais par le gouvernement, ce qui
ne peut que décourager l'essor de la production nationale.

En matière de pêche, il est urgent que la Guinée établisse un contrôle effectif sur les
navires opérant dans sa ZEE, la pêche illicite étant estimée à la moitié du total. Les
besoins spécifiques exprimés par la Guinée auprès de ses partenaires au
développement afin d'être en mesure d'appliquer sa réglementation méritent d'être
soutenus, ainsi que les efforts pour améliorer les conditions d'hygiène et la qualité
des produits. Ceci renforcerait sans doute la sécurité alimentaire, accroîtrait les
exportations, et éliminerait le besoin de restriction à l'exportation (à des fins
d'autosuffisance) qui n'est pas de nature à encourager le développement du secteur.

L'artisanat serait probablement l'un des principaux bénéficiaires d'une baisse de la


fiscalité de porte. Ce secteur, qui importe l'essentiel de ses intrants, compte pour
plus de 40% de la production manufacturière, ainsi qu'une part importante de l'emploi
du pays dans des domaines tels que la petite métallurgie, la menuiserie, la poterie, la
fonderie, la teinturerie, la bijouterie ou les textiles et vêtements, et joue donc un rôle
stratégique dans la lutte contre la pauvreté.

Le commerce des services est généralement ouvert à la présence étrangère, qui y


est importante. Il est peu développé et ne contribue pas ou peu à l'essor
économique. Le secteur bancaire ne joue pas, par exemple, son rôle de fournisseur
d'accès aux crédits productifs, l'essentiel des crédits se limitant au financement à
court terme des importations. Une nouvelle législation est en place depuis 2010 pour
promouvoir la concurrence en matière de télécommunications, mais les
infrastructures actuelles ne permettent pas d'obtenir une connectivité "haut débit" à
des coûts abordables.

Au total, les régimes commerciaux au niveau sectoriel sont demeurés quasiment


inchangés, hormis quelques mesures prises de temps à autre pour répondre à des
besoins ponctuels. En l'absence d'une stratégie nationale impliquant tous les
principaux acteurs, il est fort probable que les conclusions de ce rapport, qui sont
similaires en de nombreux points à celles du précédent rapport d'Examen de
politique commerciale (EPC) de la Guinée, soient à nouveau d'actualité lors du
prochain examen dans six ans, et que le commerce continue de ne pas jouer son
rôle de catalyseur de la croissance économique et dans la réduction de pauvreté.

III-1.3.4 Situation politique

Comme nous l’avons énuméré dans la section I, la politique Guinéenne de


l’indépendance à nos jours n’est qu’une désillusion totale pour le pays ainsi que le
bas peuple car les personnes sur qui nous comptons pour changer l’image du pays
et redresser l’économie ne font que penser à elles-mêmes ce qui met le pays entier
en retard tout engendrant de l’inflation.

La vie politique de la Guinée est marquée par agitation permanente souvent


ponctuée de la corruption, de la gabegie, l’impunité, la mauvaise gouvernance et tant
d’autres qui engendrent la violence dans le pays.

I.3 Mesure de l’instabilité politique au moyen de l’analyse en composantes


principales : Cas empirique

I. 3.1. Méthodologie de recherche

Cette section est consacrée à l’élaboration d’une analyse en composante principale. Cette
technique vise à déterminer la structure latente d’un ensemble de données tout en
expliquant la corrélation entre les variables ou les indicateurs afin de réduire le nombre des
dimensions et extraire uniquement les informations communes à tous les indicateurs.

L’étape suivante consiste à déterminer le nombre de facteurs qui représente l’instabilité


politique en Guinée. À partir de là, il existe trois manières de déterminer le nombre optimal
de facteurs.

Il est possible d’utiliser la méthode du critère d’information ; l’idée consiste à accepter un


certain degré de corrélation entre les erreurs et les facteurs, de même le critère qui stipule
que les facteurs devraient être utiles pour l’application dans laquelle le nombre des facteurs
sera assumé et non pas déterminé par les données.

III-1.3.5 Présentation des données de notre échantillon

Notre étude s’intéresse à l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest plus précisément celui
de la Guinée, pour une période qui s’étend de 1958 à 2022. La revue des travaux de la
littérature, de même que l'inspection des bases de données, permet d'identifier 26
indicateurs susceptibles d'être reliés ou de refléter une ou des facettes de l'instabilité.

Le tableau suivant présente les différents indicateurs sélectionnés :

Tableau 1 : Liste des indicateurs d’instabilité politique

Indicateur Indicateur Indicateur


Règlement du recrutement Le niveau de l'échec de Démocratie institutionnalisée
exécutif l'autorité de l'État
Compétitivité du recrutement Le niveau de la violence
exécutif associée à la transition de Durabilité du régime
régime
L’ouverture du recrutement Nombre de combattants ou
exécutif des militants rebelles
Les Contraintes exécutives Nombre annuel de décès liés
à l'ampleur des combats
Le règlement de la Pourcentage du pays touché
participation par les combats
Compétitivité de la La somme de l’importance
participation des violences ethniques ou
civiles de toute la région.
Nombre de coups d’Etat La somme de l’importance
des violences civiles et inter-
pays la région
La somme de l’importance La somme de l’importance
des épisodes de violence des violences inter pays
civique et internationale ;
guerres qui ont touché le
pays
La somme de l’importance
des épisodes de violence La compétition politique
civile + guerre civile +
violence ethnique +guerre
ethnique
Nombre de pays voisins Contraintes exécutives
partageant une frontière
avec l'état identifié
Nombre des pays voisins qui Le score de la politique
ont des violences inter pays combinée
Nombre d’États voisins avec Autocratie institutionnalisée
n'importe quel type de
violence

Nous allons élaborer un tableau nous permettant de ressortir les facteurs clés de
l’instabilité politique en générale. s. Ces quatre expliquent bien une part très
importante du contenu de la variance commune dans l’instabilité politique.

Tableau 4 : Matrice de saturation des facteurs

Les indicateurs Les dimensions de l’instabilité politique


d’instabilité
politique Niveau de la Protestation et Les effets des L’instabilité au
démocratie violence pays voisins niveau du
politique gouvernement

Règlement du
recrutement
exécutif
Compétitivité du
recrutement
exécutif
L’ouverture du
recrutement
exécutif
Les Contraintes
exécutives
Le règlement de
la participation
Compétitivité de
la participation
Nombre de
coups d’Etat
La somme de
l’importance des
épisodes de
violence civique
et internationale ;
guerres qui ont
touché le pays
La somme de
l’importance des
épisodes de
violence civile +
guerre civile
+violence
ethnique +guerre
ethnique
Nombre de pays
voisins
partageant une
frontière avec
l'état identifié
Nombre des
pays voisins qui
ont des violences
inter pays
Nombre d’États
voisins avec
n'importe quel
type de violence
Le niveau de
l'échec de
l'autorité de l'État
Le niveau de la
violence
associée à la
transition de
régime
Nombre de
combattants ou
des militants
rebelles
Nombre annuel
de décès liés à
l'ampleur des
combats
Pourcentage du
pays touché par
les combats
La somme de
l’importance des
violences
ethniques ou
civiles de toute la
région.
La somme de
l’importance des
violences civiles
et inter-pays la
région
La somme de
l’importance des
violences inter
pays de la région
La compétition
politique
Contraintes
exécutives
Le score de la
politique
combinée
Autocratie
institutionnalisée
Démocratie
institutionnalisée
Durabilité du
régime

Notre analyse nous a permis d’identifier quatre dimensions d’instabilité politique à savoir le
niveau de la démocratie, la violence et la protestation à motivation politique, les effets des
pays voisins et l’instabilité au sein du gouvernement. Ce qui est nouveau dans notre étude,
c’est de mettre l’accent sur l’importance des violences et les conjonctures internationales sur
l’instabilité politique en Guinée. Ces résultats peuvent bouleverser les constatations des
études antérieures qui s’intéressent à la relation entre l’instabilité politique et les agrégats
économiques puisque l’on a une nouvelle dimension qu’il faut prendre en compte dans
l’étude des effets de l’instabilité politique sur la croissance économique en Guinée

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