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Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et
l’agriculture Bureau de l’Evaluation

Evaluation finale de l’Initiative Eau et


Sécurité Alimentaire en Afrique (IESA):
GCP/RAF/428/SPA, GCP/BKF/049/SPA,
GCP/GUI/018/SPA, GCP/MLI/030/SPA,
GCPS/MLI/029/SPA,
GCP/NER/048/SPAGCP/SEN/059/SPA

Rapport final

Juillet 2013
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Bureau de l’Evaluation (OED)

Ce rapport est disponible en version numérique sur: http://www.fao.org/evaluation


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n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune
prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou
de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de
produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou
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et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO.

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request ou adressée par courriel à copyright@fao.org.

Pour plus ample information sur ce rapport, contacter:

Directeur, OED
Viale delle Terme di Caracalla 1, 00153
Rome, Italie
Courriel: evaluation@fao.org
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Remerciements

L’équipe tient à accorder tous ses sincères remerciements à ceux qui ont participé à
l’élaboration de ce document en fournissant des informations et en partageant leurs réflexions
tout le long de cet exercice. Elle remercie en particulier:
• Les producteurs et productrices et certains maires dans les zones d’intervention ;
• Les agents des services techniques déconcentrés dans les zones d’intervention ;
• Les responsables des directions du ministère de l’Agriculture et, en particulier, ceux
des directions du Génie Rural ;
• Les responsables de TCSS à Rome ;
• Les représentants de la FAO, les chargés de programme et les responsables
administration/finance dans les pays ;
• Les équipes des coordinations nationales des projets, en particulier les
coordonnateurs les responsables de suivi/évaluation et les secrétaires comptables ;
• Le coordonateur de l’unité de coordination inter-pays ;
• Les responsables de l’AECID au Niger, Mali et Sénégal ;

Pour tous leurs efforts, leur patience et leur diligence durant cet exercice.

Elle remercie aussi l’équipe de la Représentation au Burkina Faso qui a facilité l’organisation
logistique et permis de faire face à certaines difficultés, ce qui a permis un bon déroulement
du travail dans les pays.

Composition de l’équipe de l’évaluation

Consultants

• Mme Cécile Bangui, chef de mission


• M. Alpha Ibrahima BALDE, Génie rural
• M. François D. OUANGO (Burkina Faso)
• M. Atigou BALDE (Guinée)
• M. Younoussa MAIGA (Mali)
• M. Assoumane Ibrahim DOKA (Niger)
• M. Ibrahima FAYE (Sénégal)

Bureau de l’évaluation de la FAO

• Tullia Aiazzi, Fonctionnaire principale du Bureau de l’Evaluation de la FAO


• Raquel Cabello, Associate Professional Officer au Bureau de l’Evaluation de la FAO

iii
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Table de matières

Abréviations......................................................................................................................... vi
Résumé d’Orientation ........................................................................................................ viii
1 Introduction .................................................................................................... 1
1.1 Antécédents et objectif de l’évaluation.............................................................. 1
1.2 Méthodologie de l’évaluation ........................................................................... 2
2 Contexte de l’IESA ......................................................................................... 5
3 Analyse de la conception et de l’approche des projets de l’IESA ............... 10
3.1 Pertinence des objectifs et des résultats ........................................................... 10
3.1.1 Pertinence des approches pour atteindre les résultats........................................ 10
3.1.2 Adéquation du calendrier et des ressources ....................................................... 12
3.1.3 Qualité de l’identification des parties prenantes, des bénéficiaires et des sites
d’intervention ................................................................................................... 13
3.1.4 Pertinence de la structure institutionnelle et des arrangements en matière de
gestion. ............................................................................................................. 14
3.2 Clarté et cohérence des cadres logiques. ......................................................... 16
4 Analyse du processus de mise en œuvre ....................................................... 17
4.1 Gestion du projet/programme ......................................................................... 17
4.1.1 Gestion des opérations ...................................................................................... 17
4.1.2 Gestion des ressources humaines ....................................................................... 18
4.1.3 Efficacité et efficience du dispositif de S/E. ........................................................ 19
4.2 Gestion des ressources financières .................................................................. 20
4.3 Efficience et efficacité des arrangements institutionnels y compris la
participation des gouvernements ......................................................................................... 24
5 Analyse des résultats et contribution aux objectifs établis .......................... 28
5.1 Réalisations au niveau des produits ................................................................. 28
5.1.1 Maîtrise de l’eau dans l’IESA et mise en valeur ................................................. 28
5.1.2 L’intensification agricole dans l’IESA ............................................................... 30
5.1.3 La diversification des revenues .......................................................................... 31
5.1.4 Le renforcement des capacités des bénéficiaires ................................................ 31
5.1.5 Produits et résultats de l’UCIP .......................................................................... 32
5.2 Intégration des considérations de parité hommes-femmes ............................... 34
5.3 Développement des capacités ......................................................................... 35
5.4 Approche fondée sur les droits de l’homme .................................................... 36
5.5 Partenariats et alliances................................................................................... 37
6 Analyse selon les critères d’évaluation ......................................................... 37
6.1 Pertinence ....................................................................................................... 37
6.2 Efficience globale de l’Initiative ..................................................................... 40
6.3 Efficacité des approches et des activités de l’IESA ......................................... 41
6.4 Efficacité et efficience des aménagements hydro-agricoles ............................. 43
6.5 Durabilité ....................................................................................................... 47
6.6 Impact ............................................................................................................ 48
7 Conclusions et recommandations ................................................................. 50
8 Leçons apprises ............................................................................................. 57
Annexe 1. Termes de référence de l’évaluation .............................................................. 1
Annexe 2. Bref profil des membres de l’équipe ............................................................ 13
Annexe 3. Liste de documents examinés ....................................................................... 16

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Évaluation du Programme IESA, rapport final

Annexe 4. Liste des institutions et parties prenantes rencontrées au cours de


l’évaluation.................................................................................................... 19
Annexe 5. Structure des dépenses par composante pour quatre pays de l’IESA ........ 22
Annexe 6. Les différents choix technologiques de l’IESA ............................................ 23

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Évaluation du Programme IESA, rapport final

Abréviations

AECID Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement


AGR Activité Génératrice de Revenue
AGETEER Agence d’Exécution des Travaux Eau Equipement Rural
ANPROCA Agence Nationale de Promotion de Conseil Agricole, Guinée
APRAO Amélioration de la Production de Riz en Afrique de l’Ouest
ARID Association Régionale pour l’Irrigation et le Drainage en Afrique de
l’Ouest
ASPRODEB Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement par la Base
BAD Banque Africaine de Développement
BID Banque Islamique de Développement
BM Banque Mondiale
BTGR Bureau Technique du Génie Rural
BTOR Back Technical Office Report
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CG Comité de Gestion
CGP Comité de Gestion du Périmètre
CI Comité d’Irrigant
CILSS Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel
DAO Dossier d’Appel d’Offre
DBRLA Direction des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels
DGA Direction Générale de l’Agriculture
DNGR Direction Nationale du Génie Rural
DRGR Direction Régionale du Génie Rural
DPA Direction Provinciale de l’Agriculture
FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l’agriculture
FAOR Représentation Nationale de la FAO
FGN Franc Guinéen
FCFA Franc de la Communauté Financière d’Afrique
FIDA Fonds International pour le Développement de l’Agriculture
FPIMS Field Programme Management Information System (système de gestion de
l’information sur le programme de terrain)
GIE Groupement d’Intérêt Economique
GIPD Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs
Ha Hectare
IESA Initiative Eau et Sécurité alimentaire pour l'Afrique
IARBIC Intensification de l’Agriculture par les Boutiques d’Intrants Coopératives
IRAG Institut de Recherche Agronomique de Guinée
I3N Initiative Nourrir les Nigériens par les Nigériens
MRHN Ministère du Réseau Hydrographique National
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique
OED Bureau de l’Evaluation de la FAO
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
PAM Programme Alimentaire Mondial
PDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PME Petite et Moyenne Entreprise
PNSA Programme National de Sécurité Alimentaire
PPIV Petit Périmètre Irrigué Villageois

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Évaluation du Programme IESA, rapport final

PPM Petit Périmètre Maraicher


PTBA Programme de Travail et Budget Annuel
S/E Suivi et Evaluation
SFW Bureau Sous Régional Afrique de l’Ouest de la FAO
TCOS/TCSF Service d’Appui Technique Intégré à la Sécurité Alimentaire
UCIP Unité de Coordination Inter-Projets de l’IESA
UE Union Européenne
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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Évaluation du Programme IESA, rapport final

Résumé d’Orientation

ES 1. L’Initiative Eau et Sécurité Alimentaire en Afrique (IESA) correspond à la


réalisation en Afrique de l’Ouest, du Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire, visant
à intensifier l’agriculture par la maitrise de l’Eau tout en s’intégrant dans les plans nationaux
de sécurité alimentaire (PNSA) et dans la politique agricole sous-régionale (PDDAA). En
2006, l’Espagne a marqué son intérêt à soutenir cette Initiative en faveur des ruraux des zones
défavorisées et, au cours du deuxième semestre 2007, les quatre premiers projets ont été
formulés au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Sénégal. En 2008, se sont rajoutés les
projets du Niger et de l’unité de coordination inter-projets (UCIP), géré par le Bureau sous-
régional pour l’Afrique de l’Ouest (SFW) à Accra. Ce dernier a été formulé pour permettre de
donner à l’Initiative une dimension régionale et de définir une vision stratégique pour la
période 2010-2014. Par conséquent, l’IESA a concerné au départ 7 projets ramenés à 6 à
partir de 2011 avec la fusion des projets 029 et 030 au Mali implantés dans 13 régions agro-
écologiques de l’Afrique de l’Ouest avec des problématiques socio-économiques très
diversifiées.

ES 2. L’évaluation a été conduite par deux experts internationaux du 08 avril au 30 mai


2013, renforcée dans chaque pays par des consultants nationaux. Elle a démarré par une
phase de revue documentaire et des téléconférences avec les unités techniques à Rome qui
ont été impliquées dans l’IESA. Elle a ensuite a travaillé sur le terrain du 14 avril au 15 mai
2012 dans quatre pays (Burkina Faso, Niger, Guinée et Sénégal), le Mali ayant été couvert
entièrement par un consultant national en raison des problèmes de sécurité. Le but de cette
évaluation est d’apprécier les principaux résultats atteints et leurs qualités par rapport aux
objectifs escomptés, la performance de la FAO dans la mise en œuvre des projets comme une
seule organisation de connaissance, de tirer les leçons et de faire des recommandations pour
la continuation de l’Initiative avec d’autres sources de financement, le cas échéant.

ES 3. Du point de vue conception, les objectifs des projets pays sont très pertinents
puisqu’ils visent l’OMD1 pour certains, l’amélioration de la sécurité alimentaire et
nutritionnelle et l’augmentation des revenus pour d’autres. Les zones sont relativement bien
ciblées et les approches sont pertinentes car elles font participer les bénéficiaires et leurs
organisations, subventionnent les investissements et la mise en valeur, ciblent les pauvres, en
particulier les femmes et les jeunes, font participer les services techniques déconcentrés.
Quatre grands types d’activité sont proposés: les investissements dans les aménagements, le
soutien à la production à travers la distribution d’intrants et d’outillage, la diversification des
activités et le renforcement des capacités des bénéficiaires et des structures déconcentrées.
Les projets ont été ancrés au sein des ministères de l’Agriculture avec une forte implication
des services du Génie rural sauf pour le Sénégal ou la tutelle est le Ministère du Réseau
Hydrographique National. De façon globale, l’IESA a présenté un gros problème de cadrage
en termes de durée, de ressources et de zones d’intervention avec un éparpillement parfois
trop important des zones d’intervention (Sénégal, Mali et Niger) pour une initiative pilote.

ES 4. L’Initiative n’a pas été suffisamment ancrée dans le PDDAA du NEPAD en


particulier le pilier 1 « Gestion des terres et des eaux » car elle ne prend pas suffisamment en
compte la liaison Terre - Eau – Environnement pour le développement d’une agriculture de
conservation. Elle n’est pas suffisamment ancrée dans le cadre stratégique 2010-2015 de la
FAO pour l’Afrique de l’Ouest. Durant son exécution, il a été constaté une évolution des
politiques nationales vers des approches programmes dans le secteur rural avec un ancrage
marqué dans le NEPAD. Par ailleurs, plusieurs pays ont formulé ou sont en cours de

viii
Évaluation du Programme IESA, rapport final

formulation de nouvelles stratégies en matière de petite irrigation (Burkina Faso, Mali, Niger,
Sénégal) qui visent à accorder une place plus importante au secteur privé et à prendre en
compte la décentralisation. Ces évolutions donnent de nouvelles perspectives pour la FAO et
l’IESA en matière de maîtrise de l’eau et de la sécurité alimentaire.

ES 5. Le montant global de l’Initiative est passé de 13.023.039 dollars E.-U. en 2009 à


19.376.237 dollars E.-U. en 2013 soit 32% d’augmentation par rapport aux ressources
initiales. En 2011, l’Afrique du Sud est venue renforcer cette initiative avec une contribution
de 213.189 dollars E.-U pour étendre les activités des projets du Niger et du Sénégal. Le taux
d’exécution global est de 93%. Il restait un reliquat de 1.298.962 dollars E.-U. avant la date
de clôture de l’Initiative prévue pour septembre 2013.

ES 6. L’IESA a connu cinq révisions budgétaires. Des projets qui avaient été conçus pour
deux ans se sont étalés sur 6-7 ans. Cette instabilité des ressources et des durées a nui à
l’efficience de l’Initiative en rallongeant les délais. Les révisions budgétaires ont permis de
faire les réajustements nécessaires pour les travaux et les études dont les coûts avaient été
minimisés, d’harmoniser et d’opérationnaliser le dispositif de S/E qui avait été sous-estimé
dans la conception, d’accroître les surfaces aménagées et d’élaborer une stratégie de
communication. Les dernières révisions ont permis de renforcer les acquis (Guinée, Mali et
Burkina Faso) et d’étendre les superficies aménagées au Niger.

ES 7. Les dépenses en faveur des bénéficiaires ont pris 63% des ressources tandis que les
structures d’exécution 37%. Ces dernières ont dépassé les prévisions du document de projet
de 10 points de pourcentage. Cela s’est fait en défaveur des investissements pour les
aménagements hydro-agricoles (42,5% au lieu de 50%) et du renforcement des capacités des
bénéficiaires (4,5% au lieu de 7,5%). Environ 6.000.000 de dollars E.U ont été dépensés pour
financer les aménagements soit un tiers des ressources globales.

ES 8. La gestion technique et financière de la FAO a été peu efficace et efficiente. La


double tutelle prévue dans les accords de prêt n’a pas permis de poser les bases d’une
appropriation et d’une pérennité au niveau national en renforçant les capacités de
planification et d’exécution des ministères. Le poste de coordinateur inter-projet est resté
vacant pendant 15 mois. Les missions d’appui technique de la FAO ont été nombreuses (124
h/j) en particulier les premières années. Elles n’ont pas été uniformément réparties. Elles ont
permis d’améliorer les opérations mais elles n’ont pas toujours permis de décider à temps
lorsque les projets étaient confrontés à des difficultés techniques sur les sites (Mali et
Sénégal). En Guinée, cette assistance technique a été très efficace. La coopération sud-sud
n’a pas fonctionné ce qui n’a pas permis de faire ce transfert de connaissances et de savoir
qui était initialement prévu. Les FAOR n’ont pas rendus compte aux ministères et aux
donateurs du taux d’exécution financier par composante. Enfin, la longueur des circuits
d’approbation de la FAO pour les révisions a occasionné de nombreux retards causant des
difficultés de planification et d’exécution sur le terrain.

ES 9. Les arrangements institutionnels ont été peu efficients. Les comités de pilotage n’ont
globalement pas fonctionné sauf en Guinée où ils ont été réguliers. Les contributions des
gouvernements n’ont pas toujours été mobilisées (Guinée et Sénégal). Les coordinations
nationales ont été plus ou moins efficientes selon les pays pour assurer une liaison entre le
terrain, le ministère, l’UCIP et la FAO. Elles ont partout été efficaces pour élaborer les
Programmes de Travail et Budget Annuel (PTBA) et les adapter en fonction des révisions,
rédiger les rapports semestriels d’activité et faire le S/E mais pas toujours pour exécuter.

ix
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ES 10. L’UCIP, basée à Accra a été très efficace pour harmoniser les modalités
d’intervention entre les pays, renforcer les projets nationaux et favoriser les échanges
d’expériences à travers de nombreuses missions d’appui technique dans les pays (179 h/j).
Les dispositifs de suivi/évaluation ont été efficaces et efficients car ils ont permis de
capitaliser sur les résultats pour définir une vision stratégique régionale en fin de parcours ;
cependant, ils n’ont pas établis une situation de référence sur la base d’un indicateur d’impact
pour suivre le MDG1 et ils n’ont pas été suffisamment intégrés dans des dispositifs plus
larges des ministères. Les dernières enquêtes nutritionnelles de 2012-13 permettent de
corriger cette faiblesse et de constituer une base pour la prochaine phase.

ES 11. L’UCIP a supervisé la réalisation de plusieurs exercices qui ont été faits
systématiquement dans chaque pays avec des résultats globalement très performants:
évaluation par les bénéficiaires (2011), revue technique (2012), revue tripartite (2013),
capitalisation sur les bonnes pratiques (2011), enquête nutritionnelle (2013). Un consultant a
été recruté fin 2012 pour préparer une note technique pour la seconde phase. Toutes ces
données permettent de formuler une seconde phase sur la base des leçons et des acquis de la
première en donnant une orientation stratégique régionale à l’Initiative en construisant des
partenariats stratégiques avec les principales institutions régionales (CILSS, CEDEAO). Son
impact est donc très important en terme de coordination stratégique.

ES 12. La participation des communautés a été effective dans tous les pays sauf au Sénégal
où l’attentisme des bénéficiaires aggravé par une carence dans leur encadrement a nui aux
résultats. Les prestations des services techniques déconcentrés en matière d’agriculture et
d’élevage ont été faibles au Sénégal et en Guinée, mais relativement performantes dans les
autres pays. La subvention a été efficace pour soutenir les ruraux pauvres et impulser une
dynamique de croissance dans les zones aménagées, en particulier dans les pays côtiers
comme la Guinée et le Sénégal qui sont soumis à une forte compétition mondiale sur le riz.
Dans ces deux pays, le riz est une denrée alimentaire stratégique que l’IESA a ciblé car c’est
la principale céréale de consommation dans les milieux urbains.

ES 13. De nombreuses erreurs techniques ont été constatées sur les ouvrages et les
équipements d’irrigation (pompe manuelle). L’efficacité des aménagements de l’IESA a
souffert de trois principales lacunes : (i) La faiblesse des études dans la plupart des pays sur
les plans socio-économiques incluant la question foncière, hydrogéologiques et techniques ;
(ii) La faiblesse des prestataires privés qui n’ont pas toujours réalisés des ouvrages dans les
règles de l’art et le faible contrôle technique de l’Etat dans certains pays ; (iii) Le faible
niveau de maîtrise de l’eau par les bénéficiaires et les agents d’encadrement; si l’accès a été
amélioré dans tous les pays, des problèmes sont rencontrés liés à l’exhaure et au système de
distribution mais également à la qualité technique des ouvrages et à la faible capacité des
organisations de producteurs1 pour gérer et distribuer l’eau selon le calendrier agricole.

ES 14. Le modèle californien du Niger (forage à faible profondeur avec une motopompe de
petite capacité pour distribuer l’eau sur 1 km) avec des petits périmètres irrigués aménagés
dans des bas-fonds est le plus efficient pour les pays sahéliens (2.617 dollar E.U. /ha pour 6
bénéficiaires / ha) à condition de disposer d’une nappe à faible profondeur (10-15 m), des
eaux non salinisées et un coût du litre de carburant inférieur à 500 FCFA soit 1 dollars E.-U.

1
Dans ce rapport, le terme ‘producteurs’ indique à la fois producteurs et productrices

x
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Ce modèle permet de faire deux cycles de culture par an (parfois 3) et de produire environ
655 kg par bénéficiaire. Il contribue à aménager les fonds de vallées et à les transformer en
oasis et donc de soulager la pression sur les terres hautes. Ce modèle est en train d’être
répliqué spontanément par les populations sans aucun appui du projet

ES 15. Dans les autres pays sahéliens, il a été difficilement reproductible à cause de la
profondeur de la nappe (Burkina Faso), sa salinisation (cas du Sénégal) et en raison du coût
du litre de carburant qui est le double de celui du Niger (2 dollars E.-U./litre au Sénégal et en
Guinée).. Au Burkina Faso, les aménagements en semi californien se sont élevés à 7.830
dollars E.-U./ha en raison du problème de mobilisation de l’eau pour seulement 250
kg/bénéficiaire/an.

ES 16. Les modèles guinéens d’aménagement de bas-fonds (10-15 ha) et plaines (20-30 ha)
sont très efficaces et efficients si la gestion de l’eau est bien maîtrisée. Ces aménagements
ont des bons niveaux de mise en valeur qui permet d’assurer deux cycles de production par
an. La combinaison aménagement de bas-fonds et PPM permet d’obtenir en moyenne près de
1600 kg/bénéfiaire/an ce qui est un très bon rapport coût/avantage. En terme d’efficience, le
modèle barrage avec puits 6.533 dollars E.-U./ha pour 13 bénéficiaires /ha soit environ 500
dollars E.-U. / bénéficiaire) est le plus efficient.

ES 17. Le modèle PPM qui a été réalisé sur près de la moitié des sites de l’IESA est celui
qui touche partout le plus les femmes (entre 80 et 90% des bénéficiaires) avec un nombre
particulièrement élevé de bénéficiaire à l’ha (90 au Mali qui bat les records). C’est le modèle
le plus sensible à la pauvreté. Dans les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali et Niger) ils sont
encore peu efficients : entre 200 et 300 dollars E.-U. pour 250 à 300 kg/ha/bénéficiaire de
production. Les PPM sont confrontés à un problème de mobilisation et de distribution de
l’eau. Le PPM guinéen est le plus efficient avec une production qui est le double des autres
pays (690 kg/bénéficiaire) pour un coût/ha de 250 dollars E.-U.

ES 18. Le petit élevage (Mali, Sénégal, Burkina et Niger) et le crédit AGR (Niger) aux
femmes ont été les activités les plus efficaces pour augmenter les revenus. La construction
des magasins de stockage et la distribution des décortiqueuses en Guinée sont efficaces pour
soutenir la filière rizicole à condition que les organisations de producteurs se
professionnalisent, ce qui n’est pas encore le cas car les organisations sont jeunes et ont des
difficultés à développer leurs marchés. Le projet aurait dû relier dès le départ ces
organisations à la Fédération du Fouta Djallon pour gagner en efficacité.

ES 19. Le développement des capacités a été faible car trop peu de ressources ont été
investies pour renforcer les capacités des agents techniques déconcentrés et des artisans en
milieu rural ce qui a nui à l’efficacité globale des interventions. Les capacités techniques des
bénéficiaires ont été renforcées ce qui a été efficace pour intensifier la production agricole
mais celles en irrigation, en gestion de l’eau et en post-récolte ont été globalement
insignifiantes ce qui n’a pas permis aux bénéficiaires de faire face aux questions de maîtrise
de l’eau et de commercialisation. Dans tous les pays, les thèmes de formation ont été
insuffisants pour professionnaliser les organisations des producteurs.

ES 20. L’IESA a été sensible au genre dans sa conception et sa mise en œuvre à travers le
choix des activités et les méthodes d’intervention. Sur 15.909 bénéficiaires directs, 60% sont
des femmes. L’Initiative a permis d’améliorer leur accès au foncier et les activités proposées
ont été bien adressées aux femmes. L’Initiative a aussi relativement bien intégré les principes

xi
Évaluation du Programme IESA, rapport final

des droits de l’homme en s’assurant que les pauvres ne soient pas discriminés, afin
d’améliorer leur droit à l’alimentation et à des emplois.

ES 21. La durabilité des aménagements hydro-agricoles de l’IESA est compromise par la


faible qualité des ouvrages et des pompes manuelles, les faibles capacités techniques des
agents d’encadrement, des bénéficiaires et de leurs organisations. L’approche subvention
n’est pas durable au Sénégal pour la riziculture car il est difficile aux producteurs du bassin
arachidier de rendre la production compétitive par rapport à la vallée du fleuve Sénégal ou la
Casamance. En Guinée, la subvention fait partie de la stratégie du gouvernement et se
poursuivra après le projet. Elle permet de soutenir la production rizicole mais les rendements
à l’ha sont encore faibles (2 t/ha). Les mécanismes de financement proposés par l’Initiative
sont peu durables car ils ne se sont pas appuyés sur des structures professionnelles en matière
de finance rurale. Enfin, l’Initiative n’a pas été suffisamment attentive à la durabilité
environnementale dans ses interventions pour protéger les ressources en terre et en eau.

ES 22. En termes d’impact, l’IESA a touché près de 16.000 bénéficiaires directs dont 60%
de femmes et 41% de jeunes. C’est au Niger dans la région de Tahoua et en Guinée sur
certains sites de bas-fonds combinant PPM et Aménagement de bas-fonds où l’impact de
l’IESA est très significatif. Au Niger, la valorisation de la journée de travail avec le modèle
californien serait de 6 dollars E.-U/jour soit le double du revenu journalier d’un ouvrier
agricole (3 dollars E.-U/jour). En Guinée, l’enquête nutritionnelle montre que si deux-tiers
des ménages non bénéficiaires de l’IESA sont dans une situation d’insécurité alimentaire
grave ils ne sont qu’un tiers chez les bénéficiaires. 88% des ménages bénéficiaires sont dans
une situation de totale sécurité alimentaire contre 12% chez les ménages non bénéficiaires.
Au Burkina Faso et au Mali, l’impact est plus faible pour les aménagements en raison de leur
faible efficience. Au Sénégal, l’impact est insignifiant.

ES 23. Les évaluations par les bénéficiaires ont montré que dans certains sites les
populations perçoivent des changements sur le plan socio-économique et de la sécurité
alimentaire, notamment au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et de manière relativement
moindre ou mitigée au Mali et au Sénégal. Les changements les plus perçus sont une
alimentation plus diversifiée et une légère amélioration de la résilience des ménages aux
périodes de pénurie alimentaire grâce à l’augmentation des revenus.

ES 24. L’impact sur l’environnement peut être préoccupant au Niger par la surexploitation
des nappes phréatiques et la baisse de la qualité de l’eau, et en Guinée, par l’absence de
reboisement des têtes de source ne permettant pas une recharge suffisante des nappes et
entrainant une diminution du débit de l’eau en période d’étiage. Les concentrations des
investissements dans les bas-fonds peuvent avoir un impact positif sur les terres hautes du
Fouta Djallon qui est une zone très sensible pour l’Afrique de l’Ouest car des millions de
populations en aval du fleuve Niger tirent leur moyen d’existence de ce fleuve et sont
sensibles au débit de l’eau et la préservation de sa qualité.

ES 25. Sur le plan de l’efficacité et de l’efficience globale, les résultats sont mitigés.
L’Initiative a adopté une excellente stratégie de combiner quatre grands types d'activité et de
créer une structure de coordination pour relier et harmoniser les initiatives nationales, mais
les mécanismes et arrangements institutionnels qui ont été choisis (le circuit de l’argent et la
façon d’exécuter avec les organisations publiques et privées) ont nui à l’efficacité et
l’efficience globale des interventions

xii
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ES 26. L’Initiative a été un succès sur certains sites du Niger et de la Guinée qui ont connu
une amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle, des revenus et des conditions de
vie des ruraux, en particulier les plus pauvres. La maîtrise de l’eau à travers la petite et
moyenne irrigation avec des technologies maîtrisables et maîtrisées par les bénéficiaires, et
éventuellement reproductibles par eux, permet d’augmenter le nombre de cycles de culture,
de diminuer les périodes de soudure et de créer des dynamiques de croissance agricole dans
des zones en insécurité alimentaire et nutritionnelle. Accompagnée d’actions de
diversification et de soutien à la production soutenue par les pouvoirs publics sans néanmoins
décourager la participation des bénéficiaires et leur engagement, elle peut contribuer à réduire
significativement la faim et l’extrême pauvreté. Le renforcement des capacités des
organisations à tous les niveaux est fondamental pour obtenir du succès.

ES 27. L’IESA par la portée de son contenu et certains acquis mérite indiscutablement une
seconde phase en tirant les leçons de la première notamment sur les difficultés de mise en
œuvre, les problèmes techniques et l’insuffisance de partenariats et d’alliances stratégiques,
en renforçant les acquis sur les sites aménagés et enfin, en innovant sur tous les plans
(technologies, procédures, gestion de l’information et des connaissances). Sur la base des
politiques nationales qui ont évolué vers des approches programmatiques ancrées dans le
PDDAA et du cadre stratégique de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, et dans le but de
mobiliser davantage de fonds pour investir dans la petite et moyenne irrigation, l’IESA
devrait être formulé comme un programme régional visant à la fois à soutenir des stratégies
de croissance et à lutter contre la pauvreté en améliorant l’accès des ruraux pauvres aux
ressources, à l’information et à la formation.

ES 28. La FAO à travers son Bureau régional Afrique pourrait s’investir dans le plaidoyer
au sein des institutions et des initiatives sous-régionales (CILSS, CEDEAO, UEMOA,
NEPAD, Grande Muraille Verte) pour mobiliser des fonds en faveur d’une deuxième phase
qui permettrait de renforcer les acquis de la première et d’innover. La nouvelle phase devrait
s’élargir à de nouveaux pays et être principalement centrée sur la zone sahélienne en intégrant
la Guinée qui a obtenu d’excellents résultats et dont la région du Fouta Djallon constitue une
zone stratégique pour l’eau en Afrique de l’Ouest. Cinq principaux enjeux pour cette nouvelle
phase : (i) Les dynamiques sous-régionales et l’intégration des marchés ; (ii) Les
changements climatiques et le développement d’une capacité de résilience dans les pays du
Sahel pour amortir les chocs climatiques et politiques ; (iii) Le conflit au Mali a une
dimension sous-régionale qui nécessite d’offrir des réponses durables aux populations du
Sahel afin de la pacifier en stimulant les échanges économiques, en réduisant les écarts et en
améliorant la gouvernance à tous les niveaux ; (iv) Nourrir des populations de plus en plus
urbanisées dans un contexte d’ouverture des marchés, protéger les ressources en terre et en
eau et réduire la pauvreté ; (v) la gouvernance aux niveaux local, national et régional.

ES 29. Les fonds mobilisés devraient être beaucoup plus importants et rationnalisés à
travers l’adoption de nouveaux mécanismes de financement qui prennent en compte (i)
l’évolution des stratégies gouvernementales vers une approche programme pour le
développement rural et le sous-secteur de l’eau et leur capacité d’absorption des
financements ; (ii) le contexte de la décentralisation ; (ii) la rentabilité des investissements à
travers l’élaboration de plan de financement par site ; (iii) les organisations comme facteur de
développement de l’Initiative qui comprennent : les institutions publiques d’appui/conseil et
de planification, les collectivités locales, les entrepreneurs agricoles, les GIE de producteurs
et les organisations professionnelles agricoles, les femmes et les jeunes.

xiii
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ES 30. Dans ce cadre, l’évaluation a formulé les recommandations suivantes :

Recommandation 1: A toutes les parties prenantes


Prolonger de trois mois la date de clôture de l’UCIP en la reportant à décembre 2013 de façon
à lui permettre de :
a) finaliser le cadre stratégique régional ;
b) faire une synthèse sur les cinq études concernant la capitalisation des bonnes pratiques et
sur les études de référence de la FAO en matière de l’Eau pour réaliser, avant la fin de
l’année, un atelier régional pour valider le cadre stratégique régional; le thème de l’atelier
final devrait être : « Eau et sécurité alimentaire : quelle place pour la petite et moyenne
irrigation en Afrique de l’Ouest et sahélienne face aux défis climatiques, de la pauvreté et de
l’OMD1».
c) faire le plaidoyer et mobiliser des fonds pour démarrer la deuxième phase ;
d) développer des partenariats stratégiques avec les institutions et initiatives régionales
(CILSS, CEDAO et UEMOA, NEPAD, Grande Muraille Verte) en vue de trouver un ancrage
régional au futur programme.

ES 31. L’atelier recommandé au point b) devrait regrouper (i) les représentants des
institutions sous-régionales en particulier du PDDAA; (ii) les représentants des ministères
techniques du Génie rural des pays et des PNSA ; (iii) les organisations professionnelles dans
le secteur (ARID, plate-forme Eau pour l’Afrique, etc.) et des personnes ressources ; (iv) les
représentants de la division NLRW à Rome et du Bureau Régional en Afrique de l’Ouest
(SFW) ; et, (v) les représentants des bailleurs de fonds (FIDA, BM, BAD, BID, UE) et des
coopérations bilatérales.

Recommandation 2: À la FAO
On recommande d’actualiser les stratégies nationales en matière de petite et moyenne
irrigation et définir une stratégie régionale pour l’Afrique de l’Ouest et sahélienne en tenant
compte des évolutions récentes sur le plan institutionnel, des acquis de l’IESA phase 1 et
d’autres interventions des partenaires techniques et financiers dans le secteur mises en avant
dans l’étude sur la capitalisation des bonnes pratiques.
Les divisions techniques de la FAO, y inclus celle de la Terre et des Eaux, doivent appuyer
les gouvernements nationaux et les institutions sous-régionales pour réaliser cette activité.

Recommandation 3: À l’UCIP
On recommande de formuler le cadre stratégique du programme régional de cinq ans Eau,
Croissance et Sécurité Alimentaire en faveur du développement de la petite et moyenne
irrigation en vue de soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté à travers l’amélioration
du MDG1. Développer des partenariats stratégiques avec les institutions et initiatives
régionales (CILSS, CEDAO et UEMOA, NEPAD, Grande Muraille Verte) et
opérationnaliser un plan de communication en vue de mobiliser des fonds.

Recommandation 4: À toutes les coordinations nationales dans les pays :


On recommande de développer une stratégie de communication à l’égard des ministères et
des PTF sur les leçons et les acquis de IESA 1 afin de renforcer le cadre stratégique national
en matière de l’Eau et la sécurité alimentaire et de se préparer à la seconde phase.

xiv
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Recommandation 5: À la coordination nationale du Burkina Faso


On recommande d’actualiser avec l’appui technique de la FAO, la stratégie de promotion et
de valorisation de la petite irrigation pour mieux l’ancrer dans le contexte de la
décentralisation et tenir compte des orientations stratégiques récentes du pays en matière de
l’Eau.

Recommandation 6: À la coordination nationale en Guinée


On recommande d’utiliser les reliquats pour améliorer la qualité des aménagements qui ont
été réalisés et aider les comités de gestion à se relier avec la fédération du Fouta Djallon avec
la participation active de l’ANPROCA.

Recommandation 7: À la coordination nationale du Mali


On recommande d’utiliser les reliquats pour finaliser les ouvrages non achevés.

Recommandation 8: À la coordination nationale du Niger


On recommande d’utiliser le temps et les ressources qui restent pour renforcer les capacités
des organisations locales (comité de gestion), des activités en faveur des femmes
(transformation des productions agricoles) et archiver les actes de sécurisation foncière.

Recommandation 9: À la coordination nationale du Sénégal


On recommande d’utiliser les reliquats pour achever les travaux dans les règles de l’art et
améliorer les moyens d’exhaure (sites de Ndiol Ndiaye, Toubediack, Ndourène, Keurleye,
Djilor, Kaïré et Thaiallé Mabour).

ES 32. L’évaluation a aussi identifié un certain nombre de leçons apprises, qui devraient
toutes être bien intégrées dans le nouveau programme à élaborer.

xv
Évaluation du Programme IESA, rapport final

1 Introduction

1.1 Antécédents et objectif de l’évaluation

1. L’Initiative Eau et Sécurité Alimentaire en Afrique (IESA) correspond à la


réalisation en Afrique de l’Ouest du Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire. Elle
cherche également à s’intégrer dans les programmes de sécurité alimentaire soutenus au
niveau national par la FAO.

2. Lors d’une rencontre au Maroc en juin 2006 entre le Directeur Général de la FAO et
le Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement espagnol, l’Espagne a marqué son
intérêt à soutenir les efforts entrepris par la FAO pour la sécurité alimentaire des ruraux en
Afrique de l’Ouest. Elle financerait à hauteur de 2 millions de dollars EU par pays un
ensemble de petits projets en faveur des ruraux des zones défavorisées. La stratégie est axée
sur la maîtrise de l’eau pour accroître de manière durable la production agricole, les revenus
des petits exploitants et limiter l’émigration vers l’extérieur.

3. Cette Initiative s’est concrétisée au cours du deuxième semestre 2007 par le


lancement de quatre premiers projets au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Sénégal. En
mars 2008, s’est rajouté un cinquième projet au Niger. En 2011, l’Afrique du Sud est venue
soutenir cette initiative avec une contribution de 213.189 dollars E.-U pour appuyer les
projets au Niger et au Sénégal.

4. L’Initiative globale couvre un budget initial de 13.023.139 dollars E.U qui a été
augmenté au fil du temps avec différentes contributions de l’Espagne, jusqu´au budget final
de 19.376.149 dollars E.U. Chaque année à partir de 2009, l’Agence Espagnole de
Coopération Internationale pour le Développement (AECID) a versé des fonds
supplémentaires avec des extensions périodiques. Les projets qui étaient conçus au départ
pour deux ans sont arrivés jusqu’à sept ans. L’encadré I ci-dessous, indique les dates de
démarrage des chaque projet faisant partie de l’Initiative.

Encadré 1. Dates de démarrage et de clôture et Budget initial et final des projets dans
l’IESA
Projet Budget initial Budget final Date de clôture Date de clôture
au début au moment de la
mission
GCP 868.254 1.892.046 mars 2010 septembre 2013
/RAF/428/SPA*
GCP /BKF/049/SPA 1.940.100 3.339.969 juin 2009 septembre 2013
GCP /GUI/018/SPA 1.940.000 3.339.967 mai 2009 septembre 2013
GCP /MLI/030/SPA 1.940.000 Intégré dans le projet MLI/030 à partir de 2011
GCPS/MLI/029/SPA 2.400000 4.399.360 juin 2009 septembre 2013
GCP 1.994.785 3.202.794 mars 2010 septembre 2013
/NER/048/SPA*
GCP /SEN/059/SPA 1.940.000 3.202.013 juin 2009 septembre 2013
Total 13.023.139 19.376.149
Source: FPMIS
* : activités à développer jusqu’à la fin de 2013

5. Dans le but de renforcer la cohésion entre ces différents projets au sein de la même
Initiative, une composante régionale, intitulée "Unité de gestion et de coordination de

1
Évaluation du Programme IESA, rapport final

l’information inter-projets" (GCP/RAF/428/SPA, UCIP), a été créée lors de l’atelier régional


de lancement tenu à Niamey en mai 2008. Cette coordination vise à renforcer la cohésion des
projets nationaux, à harmoniser leurs modalités d’intervention, à favoriser les échanges
d’expériences et à développer une meilleure visibilité de l’action de l’AECID en Afrique de
l’Ouest, ainsi que la conception d’une vision pour les actions futures.

6. Par conséquent, cette Initiative conçue comme une addition de 6 projets dont un
projet régional et 5 projets nationaux n’a pas été élaborée dans le cadre d’une vision
stratégique globale. Elle se présente davantage comme une expérience pilote, un laboratoire
d’idées sur les plans des technologies, des pratiques, des approches et des modalités de mise
en œuvre pour capitaliser les expériences en matière de la gestion de l’eau pour la petite
irrigation en vue de tirer des leçons et étendre les expériences positives pour améliorer la
sécurité alimentaire. Le but est d’ouvrir une seconde phase de cinq ans sur la base d’une
vision stratégique commune.

7. Dans ce contexte, les parties prenantes, incluant l’Initiative Eau et Sécurité


Alimentaire (IESA), l’unité de relations avec les bailleurs à la FAO (TCSR) et le Bureau de
l’Evaluation de la FAO (OED), ont discuté la possibilité et l’opportunité de conduire une
évaluation de l’initiative globale. Ceci aussi en considération du fait que le montant global de
cette Initiative dépasse largement le seuil de 4 millions de dollars E.-U. au-dessus duquel tout
projet de la FAO doit être évalué, ainsi que l’intérêt de l’Initiative à se développer au-delà de
2013. Fin 2012 - début 2013, la décision a donc été prise de réaliser l’évaluation, considérée
comme finale, dans la première moitié de 2013.

8. La présente évaluation a pour objectif de fournir à toutes les parties prenantes,


notamment le Gouvernement du Mali, le Gouvernement du Burkina Faso, le Gouvernement
du Sénégal, le Gouvernement de la Guinée, le Gouvernement du Niger, l´AECID, le
Gouvernement de l’Afrique du Sud et la FAO, une analyse indépendante et rigoureuse sur les
résultats atteints des projets et leurs qualités par rapport aux objectifs escomptés par les
projets nationaux et la composante régionale. Elle doit également rendre compte de la
performance de la FAO dans la mise en œuvre des projets comme une seule organisation de
connaissances. Elle vise aussi à tirer les leçons et les recommandations pour la conception et
la mise en œuvre de programmes similaires dans la région, ainsi que la continuation de
l’Initiative avec d’autre/s source/s de financement, le cas échéant. L’annexe I donne les
Termes de référence de cette évaluation.

1.2 Méthodologie de l’évaluation

9. Les Termes de Référence (TDR) de l’évaluation ont donné la méthodologie à suivre.


L’évaluation s’est déroulée en trois temps:
i) Du 8 au 13 avril 2013: revue documentaire des principaux documents capitalisés par
l’Initiative et comprenant les six documents de projet, les rapports semestriels
d’activité, les cinq évaluations par les bénéficiaires réalisées en 2011, les cinq
rapports de la revue technique réalisée en 2012, les rapports pays sur la capitalisation
des bonnes pratiques, les rapports des trois ateliers régionaux, les compte-rendus des
missions d’appui technique de la coordination inter-projets et les rapports de suivi-
évaluation. Des téléconférences ont également été organisées avec l’Unité
Technique Principale (LTU) au siège et le responsable de la coordination inter-projet
afin de comprendre les principaux éléments de contexte de l’évaluation et de relever
leurs principales attentes par rapport à cet exercice.

2
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ii) Du 14 avril au 15 mai 2013 : visite de terrain dans quatre pays de l’Initiative, le Mali
ayant été entièrement couvert par un consultant national compte-tenu du contexte
d’insécurité dans ce pays qui n’a pas permis à toute l’équipe de s’y acheminer. Le
consultant national malien a rejoint l’équipe de l’évaluation au Burkina Faso
pendant une journée au démarrage du travail sur le terrain afin de cadrer son travail
et mettre le Mali au même niveau que les autres pays. L’évaluation s’est déroulée au
Burkina Faso du 16 au 20 avril 2013, au Niger du 21 au 27 avril 2013, au Sénégal du
28 au 03 mai 2013 et en Guinée du 04 au 10 mai 2013. Dans ce dernier pays, le
coordinateur inter-projet a rejoint l’équipe de l’évaluation ce qui a permis
d’échanger sur les principaux résultats de l’Initiative dans chaque pays et sur les
recommandations pour la phase 2. L’équipe de l’évaluation est revenue au Burkina
Faso du 11 au 13 mai 2013 pour finaliser certaines données sur le coût des
aménagements au Burkina Faso et travailler sur l’évaluation de la coordination inter-
projet. Le chef de mission s’est également entretenu sur Skype avec le consultant
malien pour faire une revue de son rapport et compléter certaines informations.
iii) Du 16 au 30 mai 2013 rédaction du brouillon du rapport à soumettre à l’ensemble
des parties prenantes pour commentaires et observations à intégrer dans la version
finale.

10. Dans chaque pays visité, l’équipe a été renforcée par un consultant national. Elle a
commencé par des rencontres avec l’ensemble des parties prenantes en particulier la
Représentation de la FAO (Représentant, Chargé de Programme et Administration/Finance
au Niger, au Sénégal et en Guinée), la coordination nationale de projet, les directions des
ministères et avec les responsables de l’AECID au Niger, au Sénégal et en Guinée où elle est
représentée. L’équipe a ensuite effectué des visites de terrain de deux à trois jours auprès des
bénéficiaires directs (producteurs, productrices, représentants des organisations de
producteurs)2 et indirects (services techniques déconcentrés et parfois prestataires de service).
L’équipe a réservé une journée pour rédiger un aide-mémoire qui a été envoyé par email à la
fin de chaque étape à l’ensemble des parties prenantes en demandant au consultant national
de relever les commentaires et observations. Compte-tenu des contraintes de temps court
dans chaque pays (6 jours y compris les temps de transport) et des contraintes de disponibilité
pour les Représentations de la FAO (FAOR), l’équipe a restitué oralement à la FAO
uniquement au Sénégal et en Guinée.

11. Les programmes de mission de terrain ont été laissés à la décision des coordinations
nationales de projet qui ont choisi les régions et les sites à visiter en fonction des
disponibilités de temps, des expériences les plus intéressantes et les types d’aménagements.
Des entretiens semi structurés ont été réalisés avec les bénéficiaires pour apprécier la façon
dont le projet s’est implanté et a été exécuté avec leur participation, y compris les femmes et
les jeunes, les problèmes techniques et organisationnels et l’impact sur la sécurité alimentaire
et les revenus. Plusieurs types d’aménagement ont été visités sur les sites afin d’apprécier la
qualité des ouvrages, leur niveau de fonctionnalité et leur impact.

12. Dans chaque pays, l’équipe a réalisé deux exercices importants avec l’appui de
l’administration/finance des FAOR et des coordinations nationales : (i) les dépenses par
composante en s’appuyant sur la liste des transactions d’Oracle qui est le système de
comptabilité de la FAO. Ce travail n’a jamais été réalisé par la FAO alors que c’est un

2
Dans ce rapport, le terme ‘producteurs’ indique à la fois producteurs et productrices.

3
Évaluation du Programme IESA, rapport final

indicateur important pour apprécier l’efficacité de la gestion des ressources ; et (ii) le coût à
l’hectare de chaque type d’aménagement sur la base des plans de passation des marchés pour
les contrats, le registre des contrats et les protocoles d’accord pour les études. Ce travail
permet de faire une analyse comparative sur l’efficience de chaque type d’aménagement. Ces
deux niveaux d’information ajoutent de la valeur à l’ensemble des données qui ont été
capitalisées par l’IESA au cours des sept ans d’intervention.

13. L’équipe a été confrontée à plusieurs difficultés pour cette évaluation complexe :
• Le temps limité dans chaque pays a réduit le temps consacré aux bénéficiaires et n’a
pas permis de rencontrer systématiquement les Organisations Non
Gouvernementales (ONG) prestataires de services et les entreprises privées qui sont
pourtant importantes pour apprécier la qualité des ouvrages.
• L’équipe a été confrontée à d’énormes difficultés pour rassembler les données sur
les Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) ; elle n’a pas pu apprécier la performance de la
FAO sur les processus de réalisation car les délais n’ont pas été suivis (ouverture
des offres, traitement, travaux et réception) sur la base des procès-verbaux de
réception, les dates de lancement des avis d’appel d’offre et les dates de signature
des contrats. En outre, le travail de quantification du coût de chaque type
d’aménagement à l’hectare (ha) a été rendu difficile par le fait que les offres ont été
faites par lot.
• En Guinée, le temps prévu a été trop court compte tenu de l’éloignement des zones
d’intervention de Conakry et de l’indisponibilité de l’administration/finance de la
FAOR au moment de l’évaluation ce qui n’a pas permis de travailler sur le budget.3
Les informations ont été complétées plus tard au moment où les consultants
rédigeaient le rapport ce qui a fait rendu difficile la rédaction car les informations se
sont échelonnées tout le long de la phase de rédaction.
• Au Mali, le consultant national n’est pas parvenu à traiter la mise en œuvre du projet
mais l’information a été complétée au moment de la rédaction du rapport par divers
entretiens via Skype. Les équipes de la FAOR Mali n’ont pas fait le calcul du budget
par composante car le personnel était occupé par une formation et le travail
nécessaire pour les deux projets (029 et 030) qui ont ensuite fusionné représentait
beaucoup trop de temps.

14. Dernière difficulté importante pour cette évaluation : l’IESA a été considérée
comme un programme parce que tous les projets sont reliés à la même thématique Eau et
Sécurité Alimentaire. Or cette Initiative est en réalité une addition de projets autonomes dont
les cadres logiques n’ont pas été harmonisés dans le cadre d’une vision stratégique régionale.
Le dispositif de Suivi-Evaluation (S/E) a harmonisé les indicateurs à suivre dans les pays,
mais les cadres logiques des projets n’ont pas été modifiés, donc les documents de projets
restent la référence pour cet exercice d’évaluation. La vision stratégique était un résultat
attendu pour cette Initiative qui a créé une UCIP à cette fin. Cela pose une réelle difficulté
pour les recommandations de cette évaluation qui, dans ses TDR, doit considérer l’IESA
dans sa globalité alors que la vision stratégique n’est pas encore définie.

3
La mission est arrivée au moment du déménagement des bureaux de la FAO et la formation du personnel qui
n’a pas été disponible pour l’évaluation sur le terrain. Par ailleurs, le responsable de suivi/évaluation a été
bloqué par la présence du consultant S/E du Mali qui est venu en appui/conseil pour l’enquête nutritionnelle
de ce pays. L’équipe n’a pas pu accéder au tableau de bord du S/E dans ce pays.

4
Évaluation du Programme IESA, rapport final

15. Enfin, il n’avait pas été prévu dans les TdR que l’équipe d’évaluation passe à Accra
ce qui n’a pas permis de valider la principale recommandation stratégique d’organiser la
seconde phase dans le cadre d’un programme et non d’un projet. Des échanges ont été faits
entre l’équipe et le coordinateur inter-projet pour justifier ces recommandations, mais
l’équipe ne dispose d’aucun élément d’appréciation du rôle joué dans le programme IESA
par le SFW.

2 Contexte de l’IESA

16. L’IESA couvre cinq pays d’Afrique de l’Ouest dont quatre sont au Sahel. La
population totale de ces pays est de 68,4 millions d’habitant dont plus des deux tiers vivent en
zone rurale. Tous ces pays sont classés parmi les plus pauvres en termes d’indice de
développement humain et ont une proportion importante de la population vivant avec moins
d’un dollar E.-U. par jour (entre 9 et 16%). L’encadré 2 ci-dessous contient certains
indicateurs démographiques et de pauvreté dans les cinq pays d’intervention de l’IESA.

Encadré 2. Démographie et indicateurs de pauvreté dans les pays de l’ IESA


Proportion de % d'enfants de
la population Prévalence de la moins de 5 ans
Population en Espérance de vivant avec sous-alimentation souffrant
millions % de la Population vie à la moins d'1,25 dans la population d'insuffisance
d'habitants population polarisée par IDH naissances USD/jour en totale (%) (2004- pondérale
2013 rurale le projet (classement) (an) % 2006) (indicateur de
Burkina Faso 17,5 73 85 390 183 55,9 14,7 9 26
Guinée 10,5 65 10 936 178 54,5 N.D. n.d. 23
Mali 16,3 65 36 055 182 51,9 16,4 n.d n.d.
Niger 16,6 82 37 757 186 55,1 12,4 20 40
Sénégal 13,1 57 75 119 154 59,6 9,1 25 18
74 68,4 245 257 55,4 13,15 18 26,75
Banque
Source : PNUD Mondiale Source FAO Source UNICEF

17. La sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest demeure un problème majeur pour les
gouvernements de la sous-région ouest africaine, en particulier pour les pays sahéliens qui ont
adopté des programmes nationaux de sécurité alimentaire avec l’assistance technique de la
FAO. Selon la FAO, en 2006-2008, la faim et la malnutrition ont concerné plus de 33
millions de personnes soit environ 12% de la population. Près de la moitié de ces personnes
(42%), sont localisés dans les pays sahéliens. Cette situation s’aggrave lors des chocs
endogènes (effets des variations et changements climatiques: inondations et sécheresses) ou
exogènes (défaillance du marché régional et international). Si l’insécurité alimentaire a connu
un recul important depuis les trente dernières années dans cette sous-région grâce notamment
à l’augmentation du disponible alimentaire, il subsiste toujours une importante frange de la
population conjoncturellement ou structurellement vulnérable.

18. Les encadrés 3 et 4 ci-dessous indiquent la situation de la malnutrition dans le pays


où intervient l’IESA.

5
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 3. Donnée sur les taux de malnutrition dans le cinq pays du programme IESA
Pays Donnée
Burkina Faso Les premiers résultats de l’enquête SMART (2011) indiquent que le taux de malnutrition
aigüe est de 10.2% et le taux de malnutrition chronique est de 34.1% (Comité Permanent
Inter-Agences, 2012).
Guinée Le taux de malnutrition aiguë est passé de 8,3 à 5,1%, alors que celui de la malnutrition
chronique est passé de 40 à 34% avec une insuffisance pondérale située entre 20 à 16%
(Conakryinfo, 2012)
Mali La malnutrition aiguë globale (modérée et sévère) affecterait 15% de la population
malienne, alors que le niveau d’alerte international est fixé à 10%. Quant à la malnutrition
chronique, elle atteint 38% des enfants de moins de 5 ans dans le pays; le seuil d’alerte
international étant situé à 20%. Le Mali est donc au-dessus des seuils fixés par
l'Organisation mondiale de la santé (UNICEF, 2011)
Niger Le taux de Malnutrition Chronique national (Enquête SMART Juin – Août 2012) est de
42%. Le taux de Malnutrition Aiguë Global national (Enquête SMART Juin - Août 2012)
est de 14.8%
Sénégal La malnutrition est la cause directe ou indirecte de plus de 33% des décès d'enfants âgés
de moins de cinq ans (UNICEF, 2012). La prévalence de la malnutrition aigüe est de
10%, et celui de la malnutrition chronique atteint un taux de 26%.

Encadré 4. Situation de l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest (+Tchad) en


septembre 2012 et la prévalence de la malnutrition en % sur la population totale
Prevalence of undernourishment in total
population (per cent)4
Country 1990-1992 1995- 2000- 2006-
groups 1997 2002 2008
AFRICA 26 26 24 23
ECOWAS 20 15 14 10
Benin 20 18 15 12
Burkina 14 12 12 8
Faso
Cape Verde 12 14 15 11
Côte d'Ivoire 15 17 17 14
Gambia 14 23 21 19
Ghana 28 13 9 5
Guinea 20 19 20 16
Guinea- 22 26 25 22
Bissau
Liberia 30 32 36 32
Mali 27 25 18 12
Source : Note conceptuelle pour IESA phase 2 – 2010- Niger 37 37 27 16
2018, UCIP, novembre 2012 Nigeria 16 10 9 6
Sénégal 22 26 26 19
Sierra Leone 45 39 43 35
Togo 43 36 36 30

19. L'analyse de la situation et des perspectives sur la sécurité alimentaire en Afrique de


l’Ouest montre un écart croissant entre les besoins de consommation et de nutrition et les
disponibilités alimentaires au niveau global des pays, des ménages et des individus. Cette
sous-région est aussi confrontée à des problèmes d’accès à travers l’intégration des marchés
sous-régionaux, de stabilité des prix et de qualité de l’alimentation nutritionnelle.

4
FAO, 2011. SOFI 2011

6
Évaluation du Programme IESA, rapport final

20. L’Afrique de l’Ouest et sahélienne est confrontée à cinq principaux défis pour faire
face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, qui sont étroitement liés et qui sont :
• Le défi de la pauvreté : réduire le nombre de population qui vit avec moins d’un
dollar par jour et la population qui souffre de la faim, en particulier dans les zones
rurales. Tous les pays ont adopté des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté
et s’alignent aux objectifs du millénaire. L’insécurité alimentaire et nutritionnelle est
une conséquence directe de la pauvreté qui nécessite des actions vigoureuses
impliquant différents secteurs d’activité pour réduire son incidence.
• Le défi démographique : nourrir plus et mieux une population qui double tous les 25
ans et qui a tendance de plus en plus à s’urbaniser en raison d’un flux migratoire
vers les villes de populations jeunes à la recherche d’activité et d’emplois. En 2025,
l’Afrique de l’Ouest comptera environ 400 millions d’habitants dont un peu plus de
la moitié vivra en ville. Il s’agit donc là d’une transformation majeure qui soulève
beaucoup d’inquiétudes quant à ses implications sur les conditions de vie des
populations.
• Le défi environnemental : réaliser un bond de productivité pour augmenter le
disponible tout en préservant les ressources en sol et en eau. Dans cette sous-région,
la dégradation des terres et la perte de fertilité des écosystèmes en raison de la baisse
du niveau de la biomasse résultent de la pression démographique qui conduit à une
surexploitation des ressources naturelles non compensée par l’utilisation d’engrais
qui sont par ailleurs trop coûteux pour des agriculteurs majoritairement pauvres.
• Le défi climatique : renforcer les capacités de résilience des populations face aux
chocs et aux variations climatiques. Les problèmes climatiques concernent les
sécheresses, les inondations, les instabilités pluviométriques, dans tous les cas
placent l’eau au cœur des problèmes agricoles avec des difficultés de plus en plus
grandes à la maîtriser sur les parcelles et à la combiner harmonieusement avec la
terre pour faire face aux transformations climatiques et réduire leur incidence.
• Le défi de la compétitivité des agricultures ouest africaines soumises de plus en plus
à la compétition mondiale en particulier pour certaines filières stratégiques comme
le riz qui entre dans la consommation alimentaire d’une grande majorité de ménages
ouest africains. Les pays sont dépendants des importations alimentaires qui entrent
en compétition avec les productions locales et qui placent les gouvernements devant
des difficultés pour combiner un objectif de nourrir des populations majoritairement
pauvres tout en soutenant la croissance agricole dans les zones rurales. Le défi
majeur pour la grande majorité des pays de la sous-région est de transformer
l'agriculture de subsistance en une agriculture rentable, durable et compétitive afin
de faire face à la souveraineté alimentaire.
• Le défi politique : intégrer les économies et les politiques agricoles pour permettre
au marché sous-régional de jouer son rôle d’allocation des denrées alimentaires des
zones excédentaires vers les zones déficitaires. La lutte contre l’insécurité
alimentaire requiert des stratégies innovantes et le déploiement de politiques
impliquant la prise en compte de tous les acteurs et tous les secteurs d’activités.

21. L’Initiative a cherché à faire face directement ou indirectement à ces principaux


défis en prenant la maîtrise de l’eau comme un axe stratégique d’intervention pour réduire la
faim et l’insécurité alimentaire et augmenter les revenus des populations, en particulier les
plus pauvres. Sa très forte sensibilité à la dimension de la pauvreté lui a fait opter pour le
choix de la petite irrigation définie par la FAO comme une irrigation économiquement viable
et compatible avec les ressources disponibles à l’échelle de l’exploitation, répondant à un
besoin exprimé par des bénéficiaires motivés, techniquement fiable et exempte d’effets

7
Évaluation du Programme IESA, rapport final

néfastes pour l’environnement et dont la gestion globale requiert un degré d’organisation


adapté aux capacités des exploitants, sans implication d’autres institutions que l’appui
négocié.

22. L’Initiative cherche ainsi à être une expérience pilote en matière de petite irrigation
pour identifier les alternatives aux grands aménagements hydro-agricoles dominés par le
secteur étatique qui n’ont pas toujours donné les résultats escomptés en terme de rentabilité,
d’appropriation et de durabilité. Elle vise à combler une carence en Afrique de l’Ouest et
sahélienne où l’irrigation ne couvre en moyenne que 6% des superficies cultivables alors que
le potentiel irrigable est important.

23. La maîtrise de l’eau accessible aux populations combinées à des actions


d’accompagnement (petit élevage, activités génératrices de revenus, etc.) visant à diversifier
les activités et impulser une dynamique de croissance devrait permettre d’améliorer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, diminuer l’exode rural des jeunes par la création
d’emploi en milieu rural. L’Initiative cible également le riz dans plusieurs pays (Sénégal,
Guinée et Mali) afin de faire face à la demande croissante des populations pour cette céréale.
Enfin, elle se place dans une dimension sous-régionale pour répondre aux objectifs du
Nouveau Partenariat pour le Développement (NEPAD). Elle représente une initiative
importante pour la FAO et les gouvernements dont les leçons doivent être tirées pour aider à
orienter les décideurs politiques de la sous-région et définir une vision stratégique.

24. Plusieurs initiatives ont été réalisées dans le secteur de la petite irrigation, en
particulier dans les pays sahéliens grâce à l’action d’ONG et l’intervention de partenaires
techniques et financiers comme le Fonds International pour le Développement de
l’Agriculture (FIDA) et la Banque Mondiale (BM) ainsi que certaines coopérations
bilatérales qui ont financé des projets de soutien direct ou indirect à la petite irrigation. Ces
initiatives sont mal intégrées et les leçons ne sont pas suffisamment partagées.

25. Les initiatives sous-régionales en matière de maîtrise de l’eau et la sécurité


alimentaire commencent à prendre de l’ampleur. La FAO en partenariat avec l’UN-Water,
l’Union Africaine, le Conseil des Ministres Africains de l’Eau (AMCOW), la Banque
Africaine de Développement (BAD) et la Commission Economique des Nations Unies pour
l’Afrique (CEA), a organisé à Syrte –Libye- en décembre 2008, une conférence de haut
niveau sur « L’eau pour l’agriculture et l’énergie en Afrique: Les défis du changement
climatique ». Cette conférence s’est clôturée par une déclaration de l’ensemble des Ministres
africains et de leurs partenaires qui avait résolument réaffirmé leur engagement « en faveur
de la Vision africaine de l’eau 2025 et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) et plus particulièrement de ceux ayant trait à l’eau et à l’éradication
de la pauvreté et de la faim ». En novembre 2009, s’est déroulée à Abuja au Nigeria la
Conférence internationale sur le financement de la politique agricole régionale. Le Pacte
régional de partenariat pour la mise en œuvre du Programme Détaillé de Développement de
l’Agriculture Africaine (PDDAA) a été adopté par les Etats de la Communauté Economique
des Etats de l’Afrique Centrale (CEDEAO) et leurs partenaires. Il affirme le rôle déterminant
de l’Agriculture dans la lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et dans le
développement économique et social des Etats.

26. Les pays et la CEDEAO ont commencé à développer leurs plans d’investissement
agricole dans le contexte du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture de
l’Afrique (PDDAA) du NEPAD, initiative régionale, et adoptent des approches

8
Évaluation du Programme IESA, rapport final

programmatiques pour répondre aux défis du secteur rural. Les pays et la sous-région sont
donc à la recherche de nouvelles approches pour lancer et soutenir un développement
agricole capable de répondre aux défis de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Le
PDDAA vise ainsi une croissance annuelle de 6% pour atteindre l’Objectif du Millénaire
pour le Développement 1 (OMD 1) et réduire l’incidence de la pauvreté.

27. En 2009-2010, une évaluation conduite par le Bureau de l’Evaluation a été réalisée
concernant le rôle et le travail de la FAO dans le domaine de l’Eau. Cette évaluation a donné
lieu à une liste de 35 recommandations détaillées, en particulier sur l’organisation du travail à
la FAO, aux plans procédural, technique et stratégique. Parmi ces recommandations, 13 ont
été pleinement acceptées, 21 partiellement acceptées et une rejetée. En 2012, à la demande du
Comité du Programme, un rapport de suivi des recommandations a été réalisé par un
consultant indépendant afin de vérifier le progrès fait par la FAO dans la mise en œuvre des
recommandations stratégiques de l’évaluation. Certaines entre elles avaient une implication
directe pour l’IESA, à savoir :
• Recommandation 12 : Promouvoir la gestion intégrée des ressources aquatiques, de
l’aquaculture dans les systèmes d’irrigation et des interactions entre l’agriculture et
les zones humides.
• Recommandation 15 : S’impliquer dans le projet du Fouta Djallon pour en faire un
modèle de réalisation fondée sur l’étroite collaboration entre les services de
l’Organisation.
• Recommandation 21 : Développer des outils pour élaborer des politiques sur l’eau
dans l’agriculture qui prennent en compte les questions de parité et d’inclusion
sociale; dans toutes les activités, normatives et opérationnelles, prendre acte du rôle
des femmes et de la famille dans l’agriculture (notamment en mettant à jour les
publications référence).
• Recommandation 31 : Élaborer une vision sur l’eau commune à l’ensemble de
l’Organisation et renforcer la coopération sur l’eau, au sein de la Division Terre et
eaux (NRL).
• Recommandation 33 : Sous la direction du Sous-Directeur général, rédiger un Cadre
de référence pour la Plateforme sur l’eau et élaborer une stratégie pour l’eau à la
FAO, en concertation avec les Bureaux décentralisés et les divisions concernées, en
vue de les soumettre aux organes directeurs pour approbation.
• Recommandation 34 : Élaborer un programme quadriennal sur l’eau pour les
domaines d’action prioritaires et pour le PTB 2012-2013, pour la plateforme sur
l’eau
• Recommandation 35 : Préciser les fonctions et les modalités de travail de la
Plateforme sur l’eau – en particulier le rôle des différentes divisions, les relations
avec les consultants externes.

28. Si les recommandations R.12, R.15 et R.21 ont été achevées, les recommandations
R.31 à R.35 visant la création d’une plateforme FAO sur l’eau portant en particulier sur des
questions transversales ainsi que la définition des responsabilités, la formulation d’une vision
stratégique et l’identification des domaines d’activité prioritaires, pour ladite plateforme
n’était pas encore totalement achevé en 2012. Un Secrétaire a été désigné en septembre 2011.
Des agents de liaison sont en place dans les différents départements et bureaux décentralisés
actifs dans le domaine de l’eau. Un projet de règlementation interne a été rédigé, mais doit
encore été discuté, et un document sur la vision stratégique est en cours d’élaboration.

9
Évaluation du Programme IESA, rapport final

3 Analyse de la conception et de l’approche des projets de l’IESA

3.1 Pertinence des objectifs et des résultats

29. Trois projets avaient affiché clairement l’OMD1 de « Réduire l’extrême pauvreté et
la faim» (Guinée, Mali 030 et Sénégal) en définissant deux indicateurs clairs d’impact à
savoir «la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour » et « la
proportion de la population qui souffre de la faim ». Les trois autres (Burkina, Niger et
Mali029) visaient à améliorer la sécurité alimentaire, donc davantage comme des moyens
d’exécuter les programmes nationaux de sécurité alimentaire. Trois pays ambitionnent de
réduire l’exode rural: le Sénégal, la Guinée et le Niger.

30. Tous ces objectifs étaient pertinents compte-tenu du contexte ouest africain où les
pays sont confrontés à des problèmes de fragilité des écosystèmes et à une forte dépendance à
la pluviométrie. L’insécurité alimentaire dans ces régions se traduit à la fois par des
problèmes de disponibilité, d’accès, de stabilité et de qualité de l’alimentation.

31. En moyenne, sur l’ensemble des projets de l’Initiative il y avait quasiment sept
résultats attendus ce qui est trop élevé pour des projets pilotes formulés originalement pour
une exécution en deux ans. De plus, la formulation de ces résultats n’a pas toujours été
pertinente en particulier pour les aménagements. Ce qui importe c’est leur fonctionnalité et
leur appropriation pas les bénéficiaires ainsi que la maîtrise de l’eau afin d’avoir un impact
sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et de la faim. L’Initiative a été conçue
non pas pour réaliser des infrastructures en soi, mais d’abord pour augmenter le disponible
par la maîtrise de l’eau, l’intensification agricole et la mise en valeur. Par conséquent, deux
grands types de résultat pour les infrastructures à côté auraient dû être formulés : « des
infrastructures durablement fonctionnelles et une eau maîtrisée sur les sites » et «une
augmentation durable de la production agricole ». Les indicateurs de résultat pour le
renforcement des capacités ont été bien définis.

32. L’IESA a été considérée comme un programme mais est en réalité une addition de
projets nationaux avec un projet ancré au niveau sous-régional pour aider à coordonner les
initiatives nationales. En effet, faute d’une vision stratégique qui était un des principaux
résultats attendus de l’UCIP, les projets sont restés des initiatives pilotes, mal intégrées dans
leurs pays avec d’autres partenaires techniques et financiers pas toujours bien reliées avec les
programmes nationaux d’investissement. Ceci a créé des difficultés dans tous les pays et en
particulier au Sénégal où la tutelle et le gouvernement n’ont pas été informés des rallonges
budgétaires et ne les ont pas inscrites dans budgets nationaux d’investissement.

3.1.1 Pertinence des approches pour atteindre les résultats

33. Les projets se sont appuyés sur différentes stratégies selon les pays dont certaines
étaient communes à l’ensemble des projets de l’Initiative et d’autres plus spécifiques. Parmi
les approches communes on note :
i) L’approche participative : il est prévu que les producteurs participent activement
dans le processus de diagnostic, de planification et à la prise de décision et
contribuent financièrement et en main d’œuvre afin qu’ils s’approprient les
aménagements. Il est également prévu de s’appuyer et/ou créer des organisations de
producteurs (comités d’irrigants, comités de gestion et GIE) pour maîtriser l’eau,

10
Évaluation du Programme IESA, rapport final

valoriser les zones aménagées et donc construire les conditions d’une auto-
promotion dans le milieu rural ;
ii) L’approche faire-faire en s’appuyant sur les services techniques nationaux et
déconcentrés, les ONG et les prestataires privés pour exécuter les activités sur le
terrain ;
iii) L’approche subvention pour améliorer l’accès aux intrants et aux semences de
qualité, tout en constituant des fonds de roulement visant à pérenniser les actions ;
iv) Le ciblage sur les pauvres, en particulier les femmes et les jeunes avec une très forte
sensibilité au genre;
v) La petite irrigation à faible coût et maitrisable par les bénéficiaires pour permettre
aux ruraux pauvres de s’approprier rapidement et efficacement des technologies et
les reproduire éventuellement après le projet.

34. Le choix de ces approches a été pertinent pour améliorer la sécurité alimentaire et
réduire la pauvreté. Les documents de projet ont prévu la création de fonds de roulement pour
pérenniser les interventions de mise en valeur et d’activités de diversification mais ce
mécanisme n’est pas considéré comme un véritable service financier à part entière dont la
durabilité est conditionnée par le remboursement, et donc, par la capacité des organisations à
les gérer de façon professionnelle et durable.

35. Concernant l’approche petite irrigation, elle est assimilée à des technologies à faible
coût alors que ce sont d’abord des ouvrages maîtrisables par les usagers. Le petit n’est pas
forcément le moins cher, le petit est avant tout le plus appropriable et maîtrisable par les
usagers. Cela implique parfois d’avoir des coûts élevés lorsqu’il s’agit d’introduire une
innovation comme l’irrigation goutte à goutte ou l’énergie solaire pour le moyen d’exhaure
de l’eau. L’IESA ne se donne pas les moyens d’expérimenter des innovations dans les
technologies d’exhaure alors qu’il s’agissait d’expériences pilotes. La dimension innovation
n’est pas considérée dans l’Initiative.

36. Parmi les approches choisies plus spécifiques, on note :


• L’amélioration de l’accès des groupes vulnérables au foncier au Niger et au Mali
traduisant ainsi une plus forte sensibilité à la dimension de la pauvreté, et au genre.
La pauvreté est appréhendée d’abord comme un problème d’accès aux ressources ce
qui est pertinent pour réduire son incidence en milieu rural. C’est au Niger que cette
question est prise le plus au sérieux puisqu’il est prévu une composante à part entière
pour améliorer et sécuriser l'accès des groupes vulnérables en particulier les femmes
et les jeunes aux ressources et facteurs de production. Cette approche qui prévoit des
négociations avec les commissions foncières des communes est très pertinente dans
un contexte où les terres des fonds de vallée, les plus riches, sont appropriées.
• La construction de synergie locale avec les autres partenaires techniques et
financiers afin de renforcer l’Initiative (Sénégal, Mali 029, Mali 030 et Niger); cet
aspect d’intégration est très pertinent à condition qu’il y ait localement une structure
de coordination des organisations qui planifie les investissements et harmonise les
approches. Ce rôle incombe normalement aux collectivités locales décentralisées
dans les pays qui ont adopté des textes de loi sur la décentralisation. Or les projets,
même s’ils ciblent les collectivités locales dans certains pays (Mali et Niger), ne les
ont pas considérés comme bénéficiaires à part entière au même titre que les services
techniques déconcentrés.
• En Guinée, l’approche est très spécifique puisqu’elle prévoit de soutenir une
stratégie de substitution aux importations alimentaires sur la filière riz; l’approche

11
Évaluation du Programme IESA, rapport final

est également très sensible à l’environnement en prévoyant de protéger / restaurer les


ressources naturelles, ce qui est très pertinent car le massif du Fouta Djallon est
stratégique pour les ressources en Eau des pays ouest africains car la majorité des
grands fleuves y prennent leur source (Sénégal, Niger, Casamance). L’approche
petite irrigation dans ce pays cible l’aquaculture intégrée aux aménagements, ce qui
est pertinent.

3.1.2 Adéquation du calendrier et des ressources

37. Il est prévu seulement deux ans pour exécuter l’Initiative (2007 et 2008), une durée
de vie trop courte pour des projets prévoyant des investissements en aménagements hydro-
agricoles qui nécessitent de réaliser des études préalables (techniques, socio-foncière et
environnementale) et des appels d’offre; or les procédures et les circuits de la FAO sont longs
pour lancer, traiter, dépouiller et réceptionner les offres. Par ailleurs, les capacités des
PME/PMI sont souvent faibles. Il y a donc eu un gros problème de cadrage de l’Initiative dès
la conception et ce, d’autant que les projets exécutent quatre à cinq composantes. Les
concepteurs ont donc manqué de réalisme, même pour une expérience pilote qui aurait dû
nécessiter un minimum de trois ans pour la porter.

38. Au niveau des ressources, il a été prévu que les infrastructures prennent en moyenne,
la moitié des ressources de l’Initiative, l’intensification et la mise en valeur 7%, la
diversification 5,5%, le renforcement des capacités 7,5%, la coordination/coopération sud-
sud 18,5% et la FAO 7,4% pour la gestion technique et financière. Le Niger est le seul pays
qui a fait de la sécurisation foncière une composante à part entière. L’encadré 5 ci-dessous
montre la répartition des ressources dans les documents de projet initiaux.

Encadré 5. Pourcentage des ressources par type d’activité dans les documents de projet
Infrastructure Sécurisati Intensific Diversific Renforce Coordination FAO
s on ation et ation ment des et
foncière mise en capacités coopération
valeur sud-sud
Burkina 41 0 11 7 13 18 7
Guinée 54 0 5 5 12 17 7
Mali029 47 0 5 8 6 23 8
Mali030 60 0 7 0 4 18 7
Niger 46 15,3 3 7,5 5 15,5 7,5
Sénégal 51 0 11 5 5 20 8
% total
ressourc 50 2,5 7 5,5 7 ,5 18,5 7,4
es IESA
Source : Documents de projet

39. L’encadré 5 ci-dessous présente le coût par hectare qui avait été prévu dans les
documents de projets : les ouvrages ont été sous-estimés sauf au Niger (7.445 dollars E.-
U/ha) et au Mali 029 pour les PIV. Les études (3 dollars E.-U/ ha) ont été sous-estimées au
Burkina Faso. Le Niger, le Mali 029 et 030 et le Sénégal ont mis des ressources adéquates
pour les études socio-foncières et techniques.

12
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 6. Coût/ha par type d’aménagement dans les documents de projet (en dollars E.-U.)
Burkina Guinée Mali 029 Mali 030 Niger Sénégal
Faso
Périmètre en aval de Barrage 5.943
Périmètre en amont de barrages 4.122 1.311
Aménagement de Bas-fonds 3.115 2.775 3.091 7.475 1.889
Aménagement de plaine 2.619
Aménagement de Bas-fonds 2.933
(micro-barrage)
Périmètre Irrigué Villageois 11.673 13.925
PPM 3.969 2.124 19.195 350 26.386 4.554
Source : Document de projet

40. Il est prévu que les coordinations nationales soient relativement bien dotées sur le
plan physique (moyens de transport, équipement informatique et en matériel) et humain (un
coordinateur, un responsable de S/E, un secrétaire comptable et un chauffeur) avec une forte
assistance technique.

3.1.3 Qualité de l’identification des parties prenantes, des bénéficiaires et des sites
d’intervention

41. Les principales parties prenantes de cette Initiative sur l’ensemble des cinq pays
d’intervention ont été bien identifiées: (i) les producteurs des zones aménagées et leurs
organisations qui sont considérés comme des bénéficiaires directs avec une attention
particulière sur les femmes et les jeunes afin de rendre l’Initiative sensible à la dimension de
la pauvreté; au Niger, les artisans locaux sont également ciblés comme bénéficiaires directs;
(ii) les services techniques déconcentrés (vulgarisation et/ou génie rural) qui sont à la fois
considérés comme structures d’exécution et bénéficiaires car il est prévu de renforcer leurs
capacités (dotation de moyen de déplacement et formations techniques et en suivi/évaluation;
(iii) les collectivités locales au Mali, Niger et en Guinée ; et (iv) les structures privées de
vulgarisation, les ONG et les entreprises privées. Les PME/PMI n’ont pas été spécifiquement
ciblées alors qu’elles ont de faibles capacités dans certains pays (Guinée).

42. L’Initiative a prévu de totaliser 13 zones d’intervention dont quatre au Sénégal ce


qui est beaucoup trop important pour une expérience pilote. De plus, les zones ne sont pas
toutes contiguës dans les pays comme en Guinée, au Niger et au Mali ce qui pose des
problèmes pour le suivi. Les zones qui ont été choisies correspondent à des régions de
vulnérabilité sur le plan de la sécurité alimentaire et de la pauvreté et connaissent un fort
exode rural des jeunes (Sénégal, Guinée et Niger) ce qui est pertinent.

43. Pour les sites d’intervention, le choix a différé d’un pays à l’autre. Au Burkina Faso,
il a été privilégié des sites où se pratique déjà l’irrigation en vue d’améliorer les techniques de
production ce qui est pertinent pour une intervention de courte durée, mais l’est moins sur le
plan de la pauvreté/vulnérabilité car les zones sont localisées dans la partie soudano-
sahélienne du pays moins vulnérable à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

44. En Guinée, les sites d’intervention et les types d’aménagement ont été déterminés à
partir d’un certain nombre de critères de sélection, formulés avec les cadres de la Direction
Nationale du Génie Rural et basés sur le potentiel confirmé pour des aménagements hydro-
agricoles (ressources en eau mobilisables et types de sol), les possibilités de diversification,

13
Évaluation du Programme IESA, rapport final

les demandes d’investissement enregistrées par les bénéficiaires, le profil des bénéficiaires, le
degré de mise en valeur des terres au cours des deux années précédentes, la disponibilité en
main d’œuvre, l’absence d’endettement, la présence de d’ organisations locales fortes,
l’accessibilité et la proximité de marché et l’existence de mécanisme pour la gestion de
problèmes fonciers.

45. Au Mali, dans la région de Koulikoro, les sites ont été ciblés en fonction de plusieurs
critères notamment le désenclavement, la disponibilité de la ressource en eau, la motivation
des bénéficiaires à prendre en charge une partie des coûts et la sécurisation des droits et des
intérêts des femmes dans l’accès aux terres aménagées. Dans les régions de Mopti et de Gao,
les sites ont été concentrés afin d’éviter le saupoudrage et de faciliter le suivi. Ces choix au
Mali sont pertinents eux aussi.

46. Au Niger, les sites ont été choisis selon les facilités d’accès et/ou les potentialités
existantes facilement aménageables, l’absence de conflits ou de blocages fonciers majeurs, la
valorisation des investissements/ouvrages structurants par d’autres projets, l’existence
d’organisations de producteurs et la concentration des sites dans chaque région. Ces critères
sont également pertinents.

47. Au Sénégal, des investigations ont été menées par les responsables des services
régionaux de l’hydraulique en collaboration avec les autres services chargés de l’agriculture,
du conseil agricole et rural et d’autres partenaires. Ce travail a abouti, sur la base des
ressources en eau disponibles peu ou pas exploitées, à l’établissement d’un potentiel de
villages jugés aptes à pouvoir bénéficier du projet. La pertinence dans le choix des sites au
Sénégal est mitigée en particulier dans la zone de Fatick où se concentrent les
investissements. En effet, le choix est conforme à la priorité du Gouvernement d’adresser la
problématique de la salinisation des eaux mais cela nécessite des investissements, des
stratégies et des pratiques plus spécifiques.

3.1.4 Pertinence de la structure institutionnelle et des arrangements en matière de


gestion.

48. Les projets ont tous été placés sous la double tutelle de la FAO et du ministère de
l’Agriculture sauf au Sénégal où la tutelle est le ministère du Réseau Hydrographique
National. Au Sénégal, en Guinée et au Mali, la direction du Génie Rural dudit ministère a pris
le leadership de l’Initiative. Il est prévu que les projets soient exécutés par les structures
déconcentrées des ministères techniques ce qui permet de donner à la mission publique un
rôle central dans le portage de l’Initiative ce qui est très pertinent.

49. Dans les documents de projet, la FAO est responsable de la gestion technique et
financière et travaille en étroite collaboration avec une structure de coordination nationale
chargée de coordonner les activités sur le terrain entre les services techniques déconcentrés,
les services centraux du ministère et la FAO. Alors que dans tous les pays cette cellule a été
placée au niveau central, en Guinée elle a été déconcentrée dans la zone d’intervention. La
cellule de coordination est chargée d’élaborer les Programmes de Travail et Budget Annuel
(PTBA), de rédiger les rapports semestriels d’activité, de faire les requêtes de financement
auprès de la FAO et d’assurer le suivi/évaluation des projets. Elle est constituée d’une équipe
restreinte composée d’un coordinateur, d’un responsable de suivi/évaluation, d’un secrétaire
comptable et d’un chauffeur. Elle est bien équipée en moyens logistiques, informatique et de

14
Évaluation du Programme IESA, rapport final

bureau qui doivent revenir au ministère à la fin du projet. Elle s’appuie sur les services
techniques déconcentrés pour exécuter les activités de terrain (services de l’agriculture et de
l’élevage principalement)

50. L’Initiative a aussi prévu de mettre en place des mécanismes de concertation pour
assurer la cohérence des activités et de la méthodologie et pour la bonne circulation des
informations. Il est ainsi prévu des comités de pilotage aux niveaux national et local qui
doivent se réunir périodiquement pour évaluer l’état d’exécution et d’avancement des
activités et éventuellement proposer des aménagements et des solutions. Cet arrangement
institutionnel avait du sens au niveau national pour mieux piloter les activités car l’Initiative
touche plusieurs domaines d’activité à la fois - agriculture, eau, environnement, ressources
animales et végétales - donc différents ministères techniques. Néanmoins, dans les pays où
les structures décentralisées étaient opérationnelles (Niger, Mali et Sénégal), les comités
locaux créent un doublon avec les collectivités territoriales décentralisées dont la mission est
de planifier et d’exécuter le développement avec l’appui des services techniques
déconcentrés. Il n’y a qu’au Mali où il est prévu que les collectivités territoriales prennent le
leadership de ces comités de concertation. Dans les autres pays, la direction a été placée sous
la responsabilité de l’administration (Guinée) et/ou des services techniques déconcentrés
(Niger et Burkina Faso).

51. En dehors du Niger, il est prévu dans tous les projets une forte assistance technique
d’experts et de techniciens marocains pour soutenir l’Initiative avec le recrutement de 15
experts (4 au Burkina Faso, 2 en Guinée, 7 au Mali et 2 au Sénégal) et 7 techniciens (2 en
Guinée, 1 au Mali et 4 au Sénégal). C’était pertinent pour des pays pauvres pour renforcer les
capacités nationales de maîtrise et de gestion de l’eau, et intensifier et mettre en valeur les
zones aménagées.

52. Au niveau régional, la coordination inter-projet est basée à Niamey, ce qui n’était
pas pertinent car elle était éloignée de SFW. Il est prévu que cette structure n’intervienne pas
directement dans l’exécution des projets nationaux qui ont été placés sous la responsabilité
des Représentations de la FAO. Elle intervient comme appui aux activités de l’Initiative en
jouant un rôle pour faciliter l’échange d’information, l’harmonisation et la mise en cohérence
des interventions à la fois par rapport aux priorités nationales et par rapport aux objectifs
poursuivis dans le cadre de l’Initiative. Les relations fonctionnelles entre les Représentations
de la FAO, les coordinations nationales et l’unité de coordination sont basées sur des
« relations de franche collaboration » et non sur des relations fonctionnelles clairement
définies. La séparation de la gestion des opérations et de la gestion technique représente une
faiblesse sur le plan institutionnel car les deux sont intimement liées et cela ne permet pas
d’identifier le niveau de responsabilité en cas de difficultés pour décider efficacement.

53. Au niveau du siège de la FAO, pour faciliter le suivi opérationnel et technique des
projets, une Task Force a été mise en place sous la responsabilité de TCOS/TCSF qui
travaille en étroite collaboration avec les FAOR et avec la participation des unités techniques
de la FAO concernées et l’unité de liaison avec les bailleurs. Il y a donc beaucoup d’unités au
niveau de l’organisation pour exécuter et porter l’Initiative ce qui est pertinent d’un côté pour
fournir l’assistance technique de qualité mais de l’autre, peu efficace pour décider rapidement
et efficacement.

15
Évaluation du Programme IESA, rapport final

3.2 Clarté et cohérence des cadres logiques.

54. L’Initiative a proposé quatre grands types d’activité articulés plus ou moins
différemment selon les pays : des investissements dans des aménagements hydro-agricoles,
des activités d’intensification et de mise en valeur, des activités de diversification et des
actions visant à renforcer les capacités. La relation de cause à effet entre les apports, les
produits, les résultats et l’impact est globalement cohérente.

55. Les investissements dans les aménagements hydro-agricoles sont les actions
centrales autour desquelles gravitent toutes les autres interventions considérées comme de
l’accompagnement aux investissements pour permettre d’accroître le disponible et les
revenus des producteurs dans les zones. Il y a également des spécificités dans chaque pays
permettant ainsi à l’Initiative d’expérimenter une diversité d’actions qui sont importantes à
capitaliser pour une expérience pilote.

56. Trois faiblesses majeures sont constatées dans les cadres logiques :
a. L’Initiative aurait dû se limiter à trois principaux résultats : l’augmentation des
rendements, de la production agricole et des revenus, l’amélioration de la maîtrise de
l’eau comprenant l’accès, l’exhaure et la distribution de l’eau sur les sites et une
bonne maintenance des infrastructures.
b. Les indicateurs sont plus axés sur les réalisations physiques (Nombre d’hectares
aménagés) et intègrent peu les dimensions sociales (mode de gestion des ressources
partagées des terroirs) qui sont pourtant les vrais enjeux de la cohésion et de la
pérennité.
c. Les indicateurs d’impact auraient dû être généralisés sur l’ensemble des projets à
ceux de l’OMD1 à savoir « réduction du nombre de personnes qui ont faim » et
« réduction du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.

57. Plusieurs risques ont été identifiés dont la durée trop courte compte tenu des délais
pour la passation des marchés, le faible suivi de la coordination nationale au Mali au vu de
l’étendue des zones d’intervention, le manque de capacité des institutions de micro-finance
pour gérer les fonds de roulement, la faible qualité des prestataires, les risques naturels
(baisse de la pluviométrie de la hauteur d’eau), sociaux (mésentente entre les exploitants des
sites) et économiques (le marché), le contournement par les services du génie rural de
l’approche participative, le manque d’appropriation de l’Initiative par les bénéficiaires. Ces
risques sont bien adressés mais dans aucun document (sauf dans le projet MLI/029) le risque
environnemental n’a été suffisamment mis en avant. Ce risque n’est pas seulement lié à la
baisse du niveau pluviométrique mais aussi à la quantité et à la qualité de l’eau dans les
nappes. Il y a également le risque technique qui est réel en matière de maîtrise des eaux où les
études peuvent sérieusement sur-évaluer la capacité d’irrigation.

16
Évaluation du Programme IESA, rapport final

4 Analyse du processus de mise en œuvre

4.1 Gestion du projet/programme

4.1.1 Gestion des opérations

58. Les coordinations nationales ont préparé annuellement les Plans de Travail et
Budget Annuel (PTBA) selon les orientations des documents de projet qu’elles ont soumis
aux FAOR pour approbation et décaissement des fonds. Les PTBA ont souffert de plusieurs
contraintes :
a. Le mauvais cadrage dans la conception des projets avec une sous-évaluation des
coûts pour les investissements et de la durée des réalisations compte-tenu des
contextes nationaux et des procédures de la FAO ; ceci a causé d’énormes difficultés
pour l’exécution et n’a pas permis de respecter les délais; cette contrainte a été levée
par des révisions budgétaires à partir de 2010 mais celles-ci ont posé des problèmes
aux opérations car elles ont été trop nombreuses ;
b. L’instabilité dans la durée et les budgets et le manque de visibilité à moyen terme
ont retardé systématiquement les planifications dans les pays, ce qui a nui partout à
l’efficacité et à l’efficience des opérations. La dépendance des PTBA aux
approbations des révisions a souvent créé un stress aux niveaux des équipes de
coordination nationale pour parvenir à exécuter dans les délais ;
c. Des difficultés de communication entre la Représentation et la coordination
nationale en Guinée où la coordination est éloignée géographiquement de la
Représentation avec des problèmes de communication (réseau internet) et au
Sénégal en raison d’un manque de personnel au sein de la coordination ;
d. Les lourdeurs des procédures de la FAO, la longueur des circuits de décision et le
manque de formation des équipes nationales à ces procédures ont retardé l’exécution
des activités dans tous les pays ;
e. Des changements dans la direction des Représentations de la FAO ont parfois
retardé l’exécution des PTBA comme cela a été le cas au Niger et en Guinée en 2011
où le départ des représentants et la vacance de poste ont retardé les opérations.

59. Les difficultés de la FAO dans la gestion des opérations pour l’IESA ont été de trois
ordres :
i) Le nombre de requêtes à traiter par l’administration/finance a souvent retardé
l’exécution; plus les Représentations ont des projets à gérer, plus elles font face à
des difficultés pour traiter les dossiers dans les délais ;
ii) Les circuits dans les révisions budgétaires sont longs puisqu’ils passent par
différentes unités au sein de la FAO avant leur approbation. Les délais pour
approuver les révisions ont parfois pris près de quatre mois pour l’approbation. A
cela s’ajoute le fait que les Représentations ont parfois retardé la mise en circuit de
la révision créant d’importants écarts entre les pays dans la date d’approbation des
révisions alors que les fonds étaient disponibles au même moment. Ceci a causé des
difficultés particulièrement au Burkina Faso et au Niger en 2011 ;
iii) Le manque de réactivité de TCOS à Rome pour approuver les révisions rapidement
et l’absence d’un coordinateur inter-projet pendant 15 mois pour former le personnel
des équipes nationales aux procédures de la FAO et faciliter ainsi la gestion des
opérations.

17
Évaluation du Programme IESA, rapport final

60. Sur le plan technique, les Représentations de la FAO, les unités techniques au siège,
le SFW, et l’UCIP n’ont pas suffisamment aidé les coordinations nationales à prendre les
décisions appropriées à temps lorsque les sites étaient confrontés à d’importantes difficultés
techniques comme au Mali et au Sénégal. Au Mali, le projet a été confronté à des problèmes
de mobilisation de l’eau amenant à sur-creuser les puits jusqu’à une profondeur de 60-80
mètres ce qui diminue considérablement l’efficacité et l’efficience de l’ouvrage et nécessite
d’autres moyens d’exhaure que la pompe manuelle. Au Sénégal, en accord avec la FAOR,
l’UCIP a décidé de réduire de 42% le nombre de sites appuyés les faisant passer de 54 à 35
en se focalisant sur les plus porteurs et en abandonnant les autres. Si la décision a été
pertinente, compte-tenu du faible niveau de mise en valeur et des problèmes techniques, il
n’empêche que le projet avait déjà investi 375.388 dollars E.U., ce qui a créé une déperdition
considérable des ressources dans ce pays (50% des dépenses pour les infrastructures).

4.1.2 Gestion des ressources humaines

61. Le personnel des coordinations nationales n’a pas toujours été suffisant pour
exécuter l’Initiative, d’autant que l’expertise technique qui avait été prévue pour appuyer les
équipes nationales dans le cadre d’une coopération sud-sud n’a pas été effective. C’est au
Sénégal que ce manque de personnel a causé le plus de difficulté. Au Mali, la coordination
nationale a été renforcée par un expert international, ce qui a été efficace pour améliorer les
opérations et coordonner les activités dans ce pays comprenant trois régions non contigües.
Au Niger, elle a aussi été restreinte comme au Sénégal mais elle est parvenue à réaliser un
bon ancrage avec les structures déconcentrées pour exécuter les opérations. En Guinée et au
Burkina Faso, les coordinations nationales ont été suffisamment renforcées par le ministère.

62. L’IESA a souffert d’une instabilité générale du personnel aux niveaux national et
sous-régional. En Guinée, trois coordinateurs nationaux se sont succédé, au Mali deux
coordinateurs nationaux, au Niger deux coordinateurs nationaux et deux responsables de
suivi/évaluation, au Sénégal deux responsables de Suivi/évaluation. Dans tous les pays, il y a
également eu une instabilité du personnel des services techniques déconcentrés avec des
mutations et des changements qui n’ont pas facilité l’exécution, en particulier pour la collecte
des données pour le dispositif de S/E avec une déperdition des formations qui avaient été
faites pour collecter les données (Niger, Burkina Faso et Sénégal).

63. Cette instabilité s’explique par un manque de motivation dû à l’absence de


responsabilisation dans la prise de décision pour la gestion des projets, des incitations
insuffisantes au regard de l’ampleur des tâches à accomplir et parfois, un faible niveau
d’engagement des ministères pour soutenir l’Initiative en affectant un personnel stable.

64. Concernant la coordination inter-projet, deux coordinateurs se sont succédé. Il a été


mis fin aux fonctions du coordinateur inter-projet par TCOS/TCSF en 2008 et le second
coordinateur n’a pris ses fonctions qu’en 2011. Un intérimaire a été recruté comme consultant
entre mars 2009 et mai 2010 pour faire face à la vacance de poste pendant 15 mois ce qui a
été très pertinent car son travail a permis de donner des orientations stratégiques pour la
coordination.

18
Évaluation du Programme IESA, rapport final

4.1.3 Efficacité et efficience du dispositif de S/E.

65. Le dispositif de S/E a constitué un lien fort entre les FAOR, les coordinations
nationales et l’UCIP. Au démarrage, les ressources allouées ont été insuffisantes pour réaliser
l’appui/conseil technique aux coordinations nationales mais les ressources supplémentaires
du donateur ont permis d’y remédier.

66. La Task Force de la FAO a joué un rôle important pour créer le suivi/évaluation de
l’IESA grâce à l’intervention d’une consultante qui a donné les bases de démarrage pour
harmoniser le dispositif. Par la suite, le SFW a recruté un expert en S/E qui a réalisé une
excellente performance pour finir d’harmoniser la matrice des indicateurs de résultat et rendre
le dispositif opérationnel dans tous les pays.

67. Les tableaux de bord du S/E dans les coordinations nationales comprennent des
données générales (nombre de sites, village, bénéficiaires, agents, etc.), des données sur les
aménagements et l’accès à la terre (surfaces aménagées par type et nombre de bénéficiaires
par aménagement dont nombre de femmes), sur le renforcement des capacités (nombre
d’organisations, nombre de bénéficiaires dont nombre de femmes et de jeunes, pourcentage
d’organisation qui tiennent des réunions régulièrement et qui ont un compte, nombre de
session de formation et nombre de producteurs formés par type de formation et pourcentage
des femmes formées), sur l’intensification (nombre de producteurs dont nombre de femmes
formés aux techniques agricoles), sur la production (superficies exploitées taux de mise en
valeur et rendements par type de spéculation) et enfin, des données sur la diversification des
activités (nombre de bénéficiaires concernés, pourcentage ayant remboursé leur fonds de
roulement, taux de croissance du cheptel).

68. La collecte des informations a été faite avec les services techniques déconcentrés qui
ont fait remonter les informations au niveau national afin de les capitaliser. Ces dispositifs
ont été plus ou moins performants selon les pays, les principales difficultés des responsables
nationaux de S/E étant la qualité de l’information provenant du terrain. La mobilité des
agents d’encadrement des services techniques a parfois causé des difficultés avec une
déperdition des formations.

69. Plusieurs critiques peuvent néanmoins être adressées à ce dispositif :


i) Il n’a pas été réalisé une situation de référence pour apprécier l’impact qualitatif et
quantitatif de l’Initiative ;
ii) Le S/E de la coordination nationale n'a pas été intégré dans un dispositif plus large
du ministère pour suivre le MDG1; il a fonctionné un peu comme un ilot davantage
tourné vers l’UCIP et ne permettant pas suffisamment au Gouvernement de piloter
l'Initiative et de capitaliser sur les résultats. Les dispositifs n’ont donc pas été
suffisamment à l'interface du ministère, de la FAO et du niveau sous-régional ;
iii) Certains indicateurs importants n’ont pas été suivis comme les délais pour les
Dossiers d’Appel d’Offre (DAO) - date de lancement, date de traitement, date
d'exécution, date de réception - qui aurait permis d'évaluer la performance de la
FAO. De même, des indicateurs pour apprécier la performance des services publics
décentralisés comme le nombre de visites / mois des agents à côté du nombre
d’agents par site. Il y a aussi le taux d'exécution par composante qui aurait dû être
réalisé annuellement et présenté aux comités de pilotage pour rendre des comptes
aux Gouvernements et aux donateurs.

19
Évaluation du Programme IESA, rapport final

70. Une évaluation par les bénéficiaires a été réalisée dans tous les pays pour apprécier
le point de vue des bénéficiaires sur l’impact qualitatif de l’Initiative sur les revenus, les
organisations, l’amélioration de la situation alimentaire et l’exode rural. Ces études
qualitatives ont été complétées en 2012/2013 par une enquête sur la situation alimentaire et
nutritionnelle au Sénégal, au Mali et en Guinée. Cette enquête est en cours de dépouillement
au Burkina Faso et au Niger. Les deux exercices donnent une bonne appréciation du niveau
de l’impact de l’IESA.

4.2 Gestion des ressources financières

71. Deux donateurs ont contribué au financement de l’IESA : la coopération espagnole


et l’Afrique du Sud.

72. Le financement espagnol a été le premier et le plus important jusqu’à la date de


l’évaluation : le montant global initial de l’Initiative est passé de 13.023.039 dollars E.-U en
2009 à 19.336.423 dollars E.-U en 2013 soit 32% d’augmentation par rapport aux ressources
initiales. Les projets ont ainsi connu cinq révisions budgétaires (sept au Mali) qui ont permis
aux projets d’allonger leur durée et d’augmenter leurs budgets. L’encadré 7 ci-dessous
montre les différentes révisions budgétaires.

Encadré 7. Révisions budgétaires dans l’IESA


Date de Date de Date de Date de Montant
Date de clôture du clôture du Budget clôture du clôture du global des
Date de la Révision clôture du Date projet Date de la projet Date Révision projet Date de la projet rallonges
révision A projet révision B Révision B révisée révision C Révision C révisée révision D D révisée révision Révision E révisée par projet
GCP BKF 040 SPAmars-09 220 000 juin-10 juin-10 414 201 juin-11 mai-11 491 418 mai-12 avr-12 274 368 1 399 987 19%
GCP GUI 049 SPAsept-09 220 000 juin-10 déc-09 414 199 juin-11 juil-11 192 098 mai-12 mai-12 274 348 déc-12 1 100 645 15%
GCP MLI 029 SPA avr-09 160 383 juin-10 juin-10 207 100 juin-11 déc-10 209 319 nov-11 juin-11 192 099 mai-12 juin-12 411 522 déc-12 1 180 423 16%
GCP MLI 030 SPAmai-09 220 000 juin-10 mars-10 207 101 juin-11 déc-10 0 juin-11 427 101 6%
GCP NER 048 SPAmars-08 0 mars-10 mars-09 165 982 juin-10 déc-09 414 202 juin-11 sept-11 192 099 mai-12 avr-12 137 174 déc-12 909 457 13%
GCP SEN 059 SPAmai-09 220 000 juin-10 mars-10 414 201 juin-11 nov-10 299 320 nov.-11 juil-11 192 098 juin-11 avr-12 137 173 déc-12 1 262 792 17%
GCP RAF 428 SPAjuil-09 265 842 déc-10 juil-10 443 743 juin-11 déc-10 0 déc-11 mars-12 274 349 mars-13 983 934 14%
Total
1 306 225 1 822 784 2 050 100 1 125 012 960 218 7 264 339 100%
Budget /
Source : Oracle FAO – Révisions budgétaire

73. Les rallonges se sont faites quasiment chaque année entre 2009 et 2012. Ces
financements additionnels ont été octroyés par l’Espagne qui a décidé sur la façon d’affecter
ces ressources aux projets selon des critères de péréquation et les besoins des PTBA élaborés
par les coordinations nationales. C’est le Mali qui a bénéficié le plus de ces ressources
additionnelles (22%), suivi du Burkina Faso (19%), du Sénégal (17%), de la Guinée (15%) et
du Niger(13%). La coordination inter-projet a pris 14% de ces ressources.

74. Le financement complémentaire de l’Afrique du Sud a atteint le montant de 213.075


dollars E.-U. Géré SFW, ce financement a servi à soutenir les projets au Niger pour étendre
les superficies irriguées et assurer la durabilité de la mise en valeur et, au Sénégal, pour
renforcer les acquis dans le site de Ndiou-diouf. Le choix des sites a été déterminé par
l’existence d’aménagements bien entretenus sur le site, le besoin exprimé pour l’extension, le
dynamisme organisationnel des producteurs, la forte implication des femmes et des jeunes

20
Évaluation du Programme IESA, rapport final

dans les activités, les conditions de transparence pour la gestion du fonds de diversification
« revolving » et l’existence de compte d’épargne et de crédit pour les bénéficiaires.

75. Il faut noter que les augmentations des prix des matériaux à partir de 2008 et les
variations du cours du dollar des Etats Unis par rapport au Franc CFA (FCFA) ont affecté
négativement l’exécution financière de l’Initiative dans tous les pays et ce, d’autant que le
document de projet avait sous-évalué les investissements pour les aménagements. Ces
augmentations de prix ont surtout affecté le Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal.

76. Au Burkina Faso, le budget a augmenté de 42% (1.399.967 dollars E.-U. de


ressources supplémentaires) et la durée du projet s’est allongée à 42 mois. Le montant total
du projet s’est élevé à 3.339.967 dollars E.-U. Elles ont été efficaces pour financer les études
complémentaires qui avaient été sous-estimées mais elles ont impacté de façon négative sur
l’exécution avec des difficultés très importantes dans la planification avec les bénéficiaires
faute d’adéquation avec le calendrier agricole. En 2010, le projet a été bloqué une année car
la rallonge est arrivée seulement en octobre ce qui a reporté l’exécution des activités en
2011. Cela n’a pas permis de mobiliser la contrepartie nationale pour cette année budgétaire.

77. En Guinée, le budget a augmenté de 42% (1.100.645 millions de dollars E.-U. de


ressources supplémentaires) et la durée s’est allongée à 53 mois. Le Budget total du projet
s’élève à 3.339.967 dollars E.-U. Les études ont démarré dès 2008, les DAO en 2009 et les
investissements pour les aménagements ont été finalisés en 2010 ce qui traduit un niveau
d’exécution dans le temps relativement bon. La non mise à disposition de la contrepartie a
entrainé des retards d’exécution pour certaines activités Le budget 2011 a connu un blocage
dans les décaissements en raison de l’absence de représentant ce qui a retardé d’un an
l’exécution des activités du projet. 2012 et 2013 ont permis de consolider les acquis grâce aux
rallonges qui ont permis de clôturer les périmètres pour les sécuriser, étendre le périmètre de
Tombonden, financer les magasins et faire le revêtement en béton des canaux d’irrigation.

78. Au Mali, les deux projets ont fusionné en 2011 suite à la demande du donateur. Le
budget a augmenté de 27% (1.607.524 dollars E.-U. de ressources supplémentaires) et la
durée s’est allongée de 51 mois. Le budget total s’élève à 4.399.360 dollars E.-U. Les
rallonges ont permis de recruter un expert international spécialiste en sécurité alimentaire
pour appuyer l’équipe de coordination en raison de l’étendue de la zone d’intervention, de
prendre en compte des dépenses qui avaient été sous-évaluées dans le document de projet et,
à partir de 2010, de renforcer les acquis en particulier soutenir les activités d’intensification et
de diversification.

79. Au Niger, le budget a augmenté de 61% (1.208.777 dollars E.-U. de ressources


supplémentaires) et la durée s’est allongée à 45 mois. Le budget total s’élève à 3.202.794
dollars E.-U. Les rallonges budgétaires ont servi principalement aux aménagements et dans
une moindre mesure aux Activités Génératrices de Revenus (AGR) et à la formation. Elles
ont été efficaces pour faire face à la sous-évaluation des coûts du document de projet et aux
augmentations des demandes locales. Elles ont néanmoins rendu difficile la gestion des
opérations. Elles sont une des causes du blocage de l’année 2011 car il a fallu 5 mois pour
approuver la révision.

80. Au Sénégal, le budget a augmenté de 66% (1.262.792 dollars E.-U. de ressources


supplémentaires) et la durée s’est allongée de 50 mois. Le budget global s’élève à 3.202.103
dollars E.-U. Les rallonges budgétaires ont servi à l’extension des surfaces aménagées pour

21
Évaluation du Programme IESA, rapport final

atteindre l’objectif du document de projet de 58 sites, puis au renforcement des capacités des
bénéficiaires. Ces augmentations de site ont ensuite été revues à la baisse compte tenu des
problèmes techniques rencontrés sur les sites.

81. L’UCIP a vu son budget augmenter de 53% (993.884 dollars E.-U. de ressources
supplémentaires) et la durée s’est allongée de 66 mois. Le budget global s’élève à 1.852.188
dollars E.-U. Les rallonges budgétaires ont servi principalement à renforcer l’équipe par le
recrutement d’un responsable en suivi/évaluation et d’une spécialiste en communication afin
d’améliorer la visibilité de l’Initiative.

82. Le taux d’exécution global de l’Initiative à la date de l’évaluation était de 93%. Il


restait un reliquat de 1.298.962 dollars E.-U. avant la date de clôture du projet prévue pour
septembre 2013. Il est néanmoins prévu des activités supplémentaires pour les projets Niger
et l’UCIP jusqu’à décembre 2013. Les encadrés 8 et 9 ci-dessous donnent la situation des
taux d’exécution par projet et de la structure des dépenses.

Encadré 8. Dépenses et taux d’exécution par projet


Burkina Faso Guinée Mali Niger Sénégal UCIP Total
5011 Salaries professional 0 501 519 84 385 582 874 1 168 778
5012 Salaries general Service 66 699 104 708 102 256 24 627 285 343 6 750 590 383
5013 Consultants 76 249 41 240 112 271 104 589 106 524 392 368 833 241
5014 Contracts 2 109 461 1 786 948 2 158 176 1 327 788 935 596 4 164 8 322 133
5020 Locally contracted labour 115 679 96 133 130 120 150 037 188 600 8 000 688 569
5021 Travel 63 612 170 842 150 033 190 677 193 164 450 561 1 218 889
5023 Training 68 574 60 518 120 202 122 196 147 836 65 374 584 700
5024 Expendable procurement 238 524 271 326 199 444 103 182 545 596 8 458 1 366 530
5025 Non expendable procurement 110 601 179 919 100 468 72 852 197 535 63 522 724 897
5027 Technical support services 1 660 16 619 8 908 4 980 0 5 092 37 259
5028 General operating expenses 161 112 122 579 222 300 264 737 214 705 31 686 1 017 119
5029 Support costs 259 345 273 174 295 867 211 797 294 482 190 067 1 524 732
expenses - External
5040 common services 0 45 45
TOTAL DEPENSES 3 271 516 3 124 006 4 101 564 2 661 847 3 109 381 1 808 961 18 077 275
Budget prévu (dollar E.U.) 3 339 967 3 339 967 4 399 360 3 202 794 3 202 103 1 892 046 19 376 237
Taux d'exécution 98% 94% 93% 83% 97% 96% 93%
Reliquats (dollar E.U.) 68 451 215 961 297 796 540 947 92 722 83 085 1 298 962
Source: Administration/Finance FAOR

22
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 9. Structure des dépenses de l’IESA par rubriques budgétaires Oracle

Support costs
General operating expenses
Technical support services
Non expendable procurement
Expendable procurement
Training
Travel
Locally contracted labour
Contracts
Consultants
Salaries general Service
Salaries professional

0% 10% 20% 30% 40% 50%


Source: Administration/Finance FAOR

83. Le plus gros poste de dépenses est représenté par les contrats qui ont pris près de la
moitié des ressources. Dans cette rubrique sont intégrés les prestataires de services pour la
construction des ouvrages et pour l’exécution des activités en faveur des bénéficiaires. Les
dépenses pour les aménagements hydro-agricoles ont pris environ 6.000.000 dollars E.-U.
soit un tiers des dépenses totales de l’IESA (33%). Par pays, c’est le Mali qui a dépensé le
plus de ressources (29% des dépenses totales en infrastructures de l’IESA), suivi de la Guinée
(25%), du Burkina (20%), du Niger et du Sénégal (13% respectivement).

84. Les tableaux des dépenses par composantes en Annexe 5 ont été réalisés pour quatre
pays (Burkina Faso, Guinée, Niger et Sénégal) afin d’apprécier la structure des dépenses des
ressources de l’IESA. C’est un exercice qui a été réalisé à la demande de l’équipe
d’évaluation par l’administration/finance de la FAO et les coordinations nationales au regard
des difficultés avec les ministères. Les différences dans les totaux des budgets s’expliquent
par les engagements entre les pays. Elles ne sont pas trop significatives. Le Mali n’est pas
parvenu à faire cet exercice. Ce travail, croisé avec le calcul des coûts pour les infrastructures
permet de rendre compte de la structure globale des dépenses par activités que l’on peut voir
dans l’Encadré 10 ci-dessous.

Encadré 10. Pourcentage des dépenses exécutées par type d’activité


Infrastru Sécurisat Intensific Diversifi Renforce Coordin FAO
ctures ion ation et cation ment des ation
foncière mise en capacités
valeur
Burkina 57 0 15 4 3 11 11
Guinée 47 0 11 4 3 25 9
Mali nd Nd nd nd nd nd nd
Niger 29 9 25 5 30 8
Sénégal 37 0 1 10 7 35 10
% total ressources
de IESA (hors 42,5 2,2 9,8 7,6 4,5 25,2 12
Mali)
Source: Budget par composante Annexe 5

23
Évaluation du Programme IESA, rapport final

85. De façon globale, les dépenses en faveur des bénéficiaires (aménagement,


sécurisation, intensification et mise en valeur, diversification et renforcement des capacités)
ont pris 63% des ressources tandis que les structures d’exécution 37%. Ces dernières ont
dépassé les prévisions du document de projet de 10 points de pourcentage. Cela s’est fait en
défaveur des investissements pour les aménagements hydro-agricoles (42,5% au lieu de 50%
prévus dans le document de projet (Cf Encadré 4) et du renforcement des capacités des
bénéficiaires (4,5% au lieu de 7,5%).

86. Les dépenses en faveur de l’intensification ont été plus élevées que prévues (près de
10% au lieu de 7%) ce qui traduit une politique forte de subvention pour inciter à la mise en
valeur en particulier au Burkina Faso et en Guinée. Par contre au Sénégal, elles ont été
largement en-dessous (1% au lieu de 11%) qui souligne les difficultés pour mettre en valeur
les aménagements. C’est au Niger où la structure des dépenses a été la plus équilibrée avec
un budget renforcement des capacités conséquent (10%) même s’il est moindre que les
prévisions (15,5%). Dans tous les autres pays cette activité a été sous-réalisée. Par contre
dans ce pays, les dépenses pour les coordinations nationales ont été le double de ce qui avait
été prévu dans le document de projet (30% au lieu de 15%), principalement en raison des
dépenses pour l’assistance technique payées sur les ressources des coordinations nationales.
C’est au Sénégal, Niger et Guinée où les dépenses pour les coordinations nationales ont été
les plus élevées (35%) alors que le Burkina Faso qui en a reçu le moins, avec le Mali n’a
dépensé que 11% pour la coordination nationale.

4.3 Efficience et efficacité des arrangements institutionnels y compris la participation


des gouvernements

87. Les arrangements institutionnels ont été plus ou moins efficaces selon les pays. De
façon générale, les lourdeurs des procédures administratives et financières de la FAO
combinées à l’absence de responsabilité des coordinations nationales dans la gestion
financière ont créé des difficultés de collaboration avec les FAOR. La fonction d’assistante
administrative comptable a été un moyen d’assurer une liaison efficace avec la FAOR quand
elle n’a pas été internalisée au sein de la Représentation comme au Sénégal ce qui n’a pas
permis d’améliorer la liaison FAO – coordination nationale.

88. Le manque d’information sur le budget et les dépenses a été le principal objet des
difficultés de collaboration entre les FAOR, les coordinations nationales et les ministères, en
particulier au Niger et au Sénégal. Les FAOR n’ont pas rendu compte de l’évolution des
dépenses en informant annuellement sur le taux d’exécution par composante afin que le
ministère puisse apprécier la performance dans l’exécution des activités. Ce problème a été
soulevé au moment des revues tripartites au Sénégal comme un facteur ne facilitant pas la
collaboration entre les institutions. Cet état de fait lié à l’accord de prêt n’a pas facilité
l’implication des ministères dans l’Initiative.

89. Les services techniques déconcentrés ont réalisé de faibles performances sur
l’ensemble des pays. Au Burkina Faso il y a eu des synergies locales intéressantes entre
divers types de services techniques (environnement, élevage et agriculture) et au Niger ils ont
réalisés de bonnes prestations qui ont contribué au succès de certaines activités. Partout
ailleurs ils ont été relativement faibles.

90. La coopération sud-sud qui devait contribuer à renforcer les capacités nationales n’a
pas été effectuée. En dépit de mission d’appui technique pour faire aboutir ce partenariat, la

24
Évaluation du Programme IESA, rapport final

partie marocaine n’a pas pu mobiliser l’expertise demandée en raison d’un manque de cadres
et de techniciens et des conditions peu attractives. Seule la Guinée a bénéficié de la formation
des agents des deux BTGR de Labé et de Faranah à l’utilisation des GPS, et aux logiciels
Covadis et Autocad grâce à un étudiant guinéen en stage au Maroc.

91. Entre-temps le budget réservé à cette activité a été réorienté pour d’autres.

92. Au Burkina Faso, le comité national de pilotage n’a tenu que trois sessions en 5 ans
(2008, 2009 et 2012) en raison des révisions budgétaires quasiment annuelles qui ont bloqué
la planification avec des problèmes importants en 2010 et 2011. Il n’a donc pas joué
pleinement son rôle ce qui a nui à l’efficacité de l’exécution technique.

93. L’équipe de coordination et les services déconcentrés ont été performants pour
mettre en œuvre les activités et faire face aux difficultés d’exécution du projet liées à
l’instabilité de la durée, des financements et de l’environnement extérieur au projet (inflation
sur les prix des matériaux occasionnant des surcoûts).

94. La contribution du Burkina Faso à ce projet s’élève à 175.192 dollars E.-U. soit
environ 5% des ressources totales du projet. Elle a joué un rôle important, en particulier pour
faire face aux difficultés de financement dues aux révisions budgétaires. Elle a ainsi permis
en 2010 de financer 30% de la composante renforcement des capacités et les travaux de
consolidation sur deux sites (80 millions de FCFA environ).

95. En Guinée, le comité de pilotage a été régulier et a permis au Gouvernement de


suivre et de piloter le projet avec la FAO. La relation entre la FAO et le ministère / Direction
Nationale du Génie Rural (DNGR) a été bonne. Les structures centrales et déconcentrées se
sont fortement impliquées dans la mise en œuvre du projet. C’est le cas de la DNGR dans la
sélection des PME, le suivi/contrôle des travaux, la supervision du projet, les DPA dans la
sensibilisation, l’appui et le suivi des bénéficiaires. L’Agence Nationale de Promotion de
Conseil Agricole (ANPROCA) a participé à la mise en place des agents d’encadrement et à
leur supervision. L’Institut de Recherche Agronomique de Guinée a réalisé les études socio-
économiques et pédologiques des sites et élaboré le curriculum de formation de masse (outils
principal de transfert de paquet technique).

96. Le Génie rural et l’IRAG ont été relativement performants. Les études ont été faites
dans les règles de l’art avec une séparation nette des responsabilités entre le secteur public
(contrôle et étude) et le secteur privé (exécution des travaux) ce qui a permis un bon niveau
d’exécution dans les délais donc une bonne efficience. La performance de l’ANPROCA a été
relativement faible pour mettre en valeur les zones aménagées à travers une bonne maîtrise de
l’eau et une intensification des systèmes de production. L’ANPROCA n’a pas répondu
suffisamment aux attentes en raison de problèmes de paiement des agents sur le terrain qui
s’est fait avec retard et qui les a démotivé. Ceci a amené la FAO et la coordination à proposer
en fin de projet des contrats personnalisés directement avec les agents.

97. Le gouvernement de la Guinée n’a pas pu donner sa contribution financière s’élevant


à 124.200 dollars E.-U., ce qui aurait permis de jouer un rôle tampon en 2011.

98. Au Mali, le comité de pilotage ne s’est réuni que deux fois en cinq ans, la seconde
sur recommandation de la revue tripartite de 2012. Le projet a changé de tutelle qui est passée

25
Évaluation du Programme IESA, rapport final

de la DNGR au cabinet du Ministre de l’Agriculture. La contribution du gouvernement s’est


élevée à 399.900 dollars E.-U.

99. Au Niger, le comité de pilotage ne s’est réuni que deux fois en 5 ans faute d’une
liaison efficace avec la coordination nationale. La relation entre la FAOR et le ministère a été
faible et la relation FAOR- la coordination nationale a été difficile. L’équipe de coordination
et les structures déconcentrées du ministère ont été performantes pour exécuter les activités
sur le terrain et rendre des comptes à la DGA. La contribution du gouvernement du Niger à ce
projet a consisté à la mise à disposition du personnel, des locaux et le paiement des factures
d’eau électricité.

100. Au Sénégal, le comité de pilotage ne s’est jamais réuni ce qui traduit une faible
implication de la structure de tutelle nationale vis-à-vis du projet qui n’a pas été suffisamment
visible et qui n’est plus inscrit dans le Plan d’Investissement Public depuis fin 2009. Le
gouvernement n’a jamais été saisi officiellement des prolongations du projet, donc une faible
appropriation du projet. A partir de 2011, la DBLRA a demandé que soit tenu un comité de
pilotage pour rectifier les manquements mais cela n’a jamais pu être effectif.

101. Le projet a également souffert d’une grande instabilité institutionnelle avec plusieurs
changements de ministère de la DBRLA qui est passée de l’Agriculture, au réseau
hydrographique national, puis à l’Environnement, est revenue à l’Hydraulique, puis est
passée au ministère des Eco-villages, puis à l’Environnement et enfin, est revenue à
l’Agriculture en fin de parcours.

102. La cellule de coordination n’a pas été suffisamment bien dotée sur le plan physique
et humain pour jouer un rôle efficace de suivi et de coordination entre le ministère, la FAO et
le donateur. Isolée sur le plan institutionnel, l’équipe a travaillé dans des conditions difficiles.
Les rapports d’activité n’ont jamais cessé de rappeler leur difficulté sans qu’aucune décision
ne soit prise par la FAO pour améliorer leur condition de travail.

La DBLRA qui n’est pas une administration déconcentrée, a parfois joué le rôle d’agence
d’exécution ce qui n’est pas conforme à une exécution dans les règles de l’art où l’on ne peut
à la fois être juge et partie. Un protocole d’accord a ainsi été signé pour exécuter en régie des
travaux complémentaires dans les sites de Ndiémou, de Mbafaye et de C’est vrai qu’il ya eu
des faiblesses dans les arrangements institutionnels. Concernant la coopération sud-sud, la
raison principale de son non-exécution est due au fait que la partie Marocaine n’a pas pu
mobiliser l’expertise demandée. Les principales difficultés signalées par les Marocains sont
les suivantes : disponibilité réduite cadres dans l’administration suite aux mesures
d’ajustement structurelles ; les conditions de la coopération sud-sud peu attractive pour les
experts identifiés.
103. Entre-temps le budget réservé à cette activité a été réorienté pour d’autres. Djilor et
les personnes ressources impliquées dans le protocole ont poursuivi l’appui à la demande de
la coordination au titre de la contrepartie nationale. La DBRLA n’a pas suffisamment
contrôlé la qualité des aménagements.

104. Les services techniques déconcentrés qui devaient jouer un rôle moteur dans
l’exécution des activités sur le terrain n’ont pas toujours été suffisamment engagés et ont
manqué de ressources humaines pour réaliser un suivi rapproché de qualité pour les
bénéficiaires. De même, à partir de 2010, suite à l’inefficacité de l’encadrement des services
techniques déconcentrés à Thiès, la FAO a recruté deux animateurs de terrain pour

26
Évaluation du Programme IESA, rapport final

l’encadrement des bénéficiaires. L’ASPRODEB qui devait renforcer les capacités des
bénéficiaires n’est pas parvenue à assurer sa mission et il a été mis fin à son contrat en raison
des faibles performances. Les entreprises privées chargées de construire les ouvrages et payer
les équipements pour la distribution de l’eau (pompes manuelles et à pédales, outillage
agricole) ont globalement manqué de professionnalisme dans l’exécution. Enfin,
l’articulation avec d’autres initiatives entreprises au Sénégal pour le milieu rural a été faible.

105. L’UCIP est peu intervenue dans la gestion des opérations ce qui a posé parfois des
problèmes pour harmoniser et mettre en cohérence les interventions en particulier sur les
aspects budgétaires qui auraient dû être réalisés pour le donateur et pour le gouvernement des
pays concernés. La gestion des rallonges budgétaires et des durées de projet n’a pas été faite
selon des critères de performance et de résultats par pays qui aurait dû incomber à l’UCIP qui
était la seule à disposer d’une vision globale. L’UCIP est intervenue une seule fois pour
améliorer les opérations techniques au Sénégal en accord avec la FAOR, TCSF et la
coordination nationale, ce qui a été efficace mais peu efficient car des ressources importantes
avaient déjà été engagées sur ces sites.

106. Trois ateliers régionaux se sont tenus pendant l’exécution de l’Initiative (Niamey en
2008, Ouagadougou en 2010 et Bamako en 2011) organisés par l’UCIP. Réunissant les
responsables des coordinations nationales, les représentants et les chargés de programmes de
la FAO, les représentant des unités de Rome (TCOS) ces ateliers ont été efficaces et efficients
pour informer sur l’exécution des projets dans les pays, améliorer le suivi-évaluation,
partager les difficultés, capitaliser l’information stratégique, et faciliter la gestion des
opérations en particulier sur les procédures de la FAO. Des feuilles de route ont été élaborées
pour aider à planifier l’Initiative. Ces ateliers ont permis de donner à l’Initiative une
dimension régionale mais les institutions et les initiative régionales et sous-régionales, par
exemple le NEPAD, CILSS, CEDEAO, la Grande Muraille Verte et l’UEMOA n’ont jamais
été contactées afin de construire des alliances stratégiques. Ceci a été une vraie occasion
manquée, en considération du mandat de SFW qui prévoit une attention particulière à ces
institutions.

107. Les missions d’appui technique du siège et de la coordination inter-projet ont été
nombreuses (322 h/j), voire l’Encadrée 11 ci-dessous. Elles ont été très inégalement réparties
entre les pays, le nombre de jours variant du simple au double. C’est le Niger (87 h/j), le
Sénégal (68 h/j) et la Guinée (67h/j) qui ont été le plus appuyés tandis que le Burkina Faso
(53 h/j) et le Mali (48 h/j) ont reçu le moins d’assistance. Ces missions n’ont pas toujours été
bien planifiées dans le temps. Les missions du siège ont surtout été efficaces et pertinentes les
premières années de l’Initiative pour augmenter le taux d’exécution qui était faible en 2007 et
2008 et mettre en place le dispositif de S/E. TCSF a dû se substituer aux autres services
techniques faute d’expertise en matière de ressources en eau aux niveaux du siège et du
Bureau sous-régional d’Acra. Par la suite, les missions de TCSF se sont raréfiées (sauf en
Guinée ou l’appui technique d’un expert TCSF a été conséquent), le relais ayant été passé à la
coordination inter-projet.

27
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 11. Missions d’appui technique à l’IESA (nombre d’homme / jour)

SIEGE Coordination inter-projet

TOTAL Commu TOTAL Revue TOTAL


TCOS TCSF SFW Coord. S/E
SIEGE nication UCIP tripartite MISSIONS
Burkina Faso 23 7 30 14 8 22 52
Guinée 3 27 30 11 14 9 34 3 67
Mali 3 18 7 28 9 7 16 4 48
Niger 3 9 17 29 23 18 10 51 7 87
Sénégal 4 3 7 9 41 6 56 5 68
TOTAL 36 57 31 124 66 88 25 179 19 322
N.b. Ce tableau ne prend pas en compte les missions du premier coordinateur
Source : dispositif de S/E de l’IESA

5 Analyse des résultats et contribution aux objectifs établis

108. . Le présent rapport analyse les quatre grands types d’activités menées par l’IESA: la
maîtrise des eaux pour la mise en valeur, l’intensification agricole, la diversification des
activités et le renforcement des capacités. A ceci, s’ajoutent les produits et les résultats de
l’UCIP. L’Encadré 12 ci-dessous montre les acquis quantitatifs de l’IESA.

Encadré 12. Principaux acquis quantitatifs de l’IESA

Burkina Faso Guinée Mali Niger Sénégal Total


Nombre de villages 42 52 20 34 32 180
Population totale 85 390 10 936 36 055 37 757 75 119 245 257
Nombre de bénéficiaires directs 1 701 2 085 2 850 6 662 2 611 15 909
% de femmes 46% 69% 78% 61% 44% 60%
% de jeunes (18-35 ans) 46% 68% 29% 38% 25% 41%
Nombre de sites 14 19 19 13 35 100
Surfaces aménagées (ha) 233 280 125 252 167 1 057
Nombre de bénéficiaires Aménagements 1 468 2 085 2 593 3 805 3 194 13 145
Nombre de bénéficiaires/ ha 6 7 21 15 19 12
Source : dispositif de S/E de l’IESA

5.1 Réalisations au niveau des produits

5.1.1 Maîtrise de l’eau dans l’IESA et mise en valeur

109. Une superficie totale de 1057 ha a été aménagée dans 100 sites touchant 13.145
bénéficiaires. 152 comités de gestion ont été mis en place pour gérer les aménagements et
mettre en valeur les sites. Les aménagements hydro agricoles ont été réalisés en fonction de la
disponibilité du potentiel hydrique et des spécificités des pays en tant que travaux neufs ou
sous forme de réhabilitation des ouvrages déjà existants, ceci au Burkina Faso. Elles ont
largement dépassé les prévisions des documents de projet au Niger (253,5 ha sur 107 prévus)
et ont été en-dessous dans les autres pays : Burkina Faso 195 ha sur 203 ha prévus après les
études, Guinée 279,5 ha sur 290 ha prévus, Mali 124 ha sur 423 ha prévus et Sénégal 167,2

28
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ha sur 242 ha prévus dans 58 sites. Dans ce dernier pays, le projet a investi dans
l’aménagement de 282 ha sur 58 sites mais 25 ont été abandonnés après recadrage de l’UCIP.

110. L’IESA a réalisé une grande diversité d’aménagements hydro-agricoles catégorisés


en deux grands types: les petits périmètres maraichers, (PPM) et les aménagements de bas-
fond, plaine et vallée. Ces derniers regroupent 2 sous-systèmes : i) les ouvrages de rehausse
(barrages et seuils, ouvrages en amont et en aval digues de rétention et régulateurs); ii) le
semi californien dont le système de captage est le forage manuel réalisé à la tarière avec un
système d'exhaure assuré par des pompes à pédales ou manuelles ou des motopompes. A ces
aménagements hydro-agricoles se sont ajoutés en Guinée la construction de dix étangs
piscicoles sur 15 prévus. L’Annexe 6 présente les différents types de choix technologiques
par pays.

111. L’IESA a très peu innové dans les choix technologiques notamment pour l’exhaure.
Le programme a privilégié le manuel pas cher au moteur ou au solaire (sauf une expérience
pilote au Mali). Le Niger a introduit deux innovations : la motopompe avec le réseau
californien et la micro-irrigation en goutte à goutte en fin de parcours (au moment de
l’évaluation les systèmes n’étaient pas encore installés).

112. Il est constaté de grandes variations des coûts/ha des aménagements selon les pays,
comme le montre l’Encadré 13 ci-dessous. De façon générale, en dehors du Mali et du Niger,
les ouvrages ont été sous-estimés sauf au Niger (7.445 dollars E.-U./ha) et au Mali 029 pour
les PIV. Le Burkina Faso a sous-estimé les études (3 dollars E.-U/ha) tandis que le Niger, le
Mali 029 et 030 et le Sénégal ont mis des ressources adéquates en prévoyant notamment des
études socio-foncières et techniques.

Encadré 13. Coût/ha par type d’aménagement dans les documents de projet (en dollars E.-U.)
Burkina Guinée Mali 029 Mali 030 Niger Sénégal
Faso
Périmètre en aval de Barrage 5.943
Périmètre en amont de 4.122 1.311
barrages
Aménagement de Bas-fonds 3.115 2.775 3.091 7.475 1.889
Aménagement de plaine 2.619
Aménagement de Bas-fonds 2.933
(micro-barrage)
Périmètre Irrigué Villageois 11.673 13.925
PPM 3.969 2.124 19.195 350 26.386 4.554
Source : FAOR Administration/Finance

113. La question foncière a été abordée de façon plus ou moins poussée dans tous les
pays car elle est un des préalables à lever pour la réussite des aménagements et garantir
l’engagement des exploitants pour les travaux physiques mais aussi pour la mise en valeur.
Des dispositions ont été prises pour éviter des problèmes majeurs entravant la mise en valeur.
Au Burkina Faso, l’accès des femmes et des jeunes à la terre a été négocié au démarrage en
rédigeant des procès-verbaux sur lesquels les propriétaires terriens ont consentis à renoncer à
leurs droits pour mettre les espaces à aménager à la disposition de la communauté villageoise.
L’autorité préfectorale a garanti ces actes. En Guinée, des actes de cession ont été signés par
les groupements, les propriétaires fonciers et contre signés par les autorités locales pour une
période de 25 ans renouvelables. Au Mali, le foncier a été garanti par les chefs coutumiers et
l’autorité locale. Au Niger, dans l’optique de sécuriser le foncier, le projet est intervenu pour

29
Évaluation du Programme IESA, rapport final

faciliter l’établissement de 328 actes de détention coutumières, 151 prêts de 10 à 15 ans, 70


actes de vente, 9 actes de donation, 9 actes d’achat et enfin 9 actes de mise en gage. Sur les
sites communautaires, des contrats d’exploitation ont été signés entre les groupements et les
propriétaires fonciers (cas des sites féminins) pour une durée de 5-10 ans renouvelables. Au
Sénégal, dans le cadre de la décentralisation, c’est le Conseil rural qui a la compétence
d’attribuer des domaines agricoles par délibération. Quatre délibérations ont eu lieu dans le
département de Thiès sur les 33 sites couverts par le projet et devra se poursuivre pour le
reste des sites pour assurer la sécurité aux groupements. L’encadré 14 ci-dessous présente ces
données de manière schématique.

Encadré 14. Récapitulatif des résultats en matière d’aménagement par type de site
Surface % de Nbre
Nombre aménagée mise en Nbre Comité % de Nombre
Pays Type d'aménagement Coût à l'ha de site (ha) valeur bénéf. gestion femmes Bénéf./ha
Burkina Petit périmètre irrigué en aval (gravitaire)
Faso de barrage (réhabilitation) 5 727 1 17 90% 242 2 nd 14
Petit périmètre irrigué en amont de
barrage semi-californien avec GMP gazoil 7 830 8 138 48% 1 038 8 nd 8
Aménagement bas-fonds 1 239 1 24 88% 24 3 nd 1
PPM + réseau californien 4 815 3 10 3
Petit Périmètre maraicher (PPM) dans Bas
fonds aménagé (Mixte) 4 477 1 6 92% 164 nd 27
TOTAL 14 195 1 468 16 nd
Guinée Aménagements bas-fonds dont: 14 80%
Barrage 9 994 35 285 1 55% 8
Barrage avec Puit 6 533 18 226 1 55% 13
Seuil, déversoirs et régulateurs 7 246 144 259 6 55% 2
Mixte drainage + PPM 551 54 299 3 63% 6
PPM 9 021 10 28,5 90% 1 016 8 83% 36
TOTAL 24 279,5 2 085 19 62%
Mali Aménagement de bas-fonds 11 593 7 66 37% 453 18 80% 7
Petit Périmètre Inter Villageois 12 141 5 35 96% 304 10 42% 9
Petit périmètre maraîcher 24 285 20 23 98% 1 836 38 41% 80
TOTAL 32 124 2 593 66 54%
Petit Périmètre Inter-villageois en semi
Niger californien 2 617 6 204 80% 2 030 8 49% 10
Aménagement bas-fonds 2 132 4 46 nd 1700 10 56% 37
Petit Périmètre maraicher (PPM) 17 101 2 3,5 100% 75 3 75% 21
TOTAL 12 253,5 3805 21 60%
Sénégal Aménagement de bas-fond 1 237 nd 126 58% 2 194 0 89% 17
Petit périmètre maraîcher dont: nd 41,2 18% 1000 30 76% 24
PPM avec puits + pompe manuelle +
bassin + clôture 4 483
PPM avec forage + réseau californien +
pompe manuelle + clôture 7 145
TOTAL 35 167,2 3 194 30 83%
TOTAL 117 1019,2 13 145 152 65%
Taux de change 1 $ = 500 FCFA et 1 $ = 7061 FGN
Source: S/E Coordination nationale et FAOR / Administration et Finances

5.1.2 L’intensification agricole dans l’IESA

114. L’IESA a subventionné l’achat d’intrants (semences, engrais et produits


phytosanitaires) et de matériels agricoles pour la production maraîchère (pelles, houes,
pioches, brouettes, etc.), voire Encadré 15 ci-dessous. Ces intrants ont été distribué aux
producteurs des zones aménagées la première et/ou la deuxième année d’intervention après la
construction des ouvrages. Les projets ont également subventionné le labour dans les bas-
fonds au Burkina Faso et au Sénégal.

30
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 15. Quantité d’intrants distribués


Produits
Semences phtyto en Gazoil Outillage
en kg kg Engrais (litre) agricole
GCP/GUI/018/SPA 14 157 75 78 125
GCP/MLI/030/SPA 14 137 23 975 6 000 19 kits
GCP/NER/048/SPA 28 054 76 16 800 860
GCP/SEN/053/SPA 17 320 367,5 162 600 2705 unités
TOTAL 73 668 281 500
Source : S/E coordinations nationales

115. Les intrants ont été vendus par les comités de gestion aux membres et remboursés à
la récolte afin de constituer des fonds de roulement. L’IESA a incité les comités de gestion à
ouvrir des comptes pour déposer et gérer ces fonds constitués à base de subvention.

5.1.3 La diversification des revenues

116. Différentes stratégies ont été utilisées dans les pays pour permettre d’augmenter les
revenus des producteurs dans les zones aménagées en particulier pour les femmes.

117. Le petit élevage (ovins, caprins et volaille) a constitué la principale stratégie de


diversification des revenus au Burkina Faso (434 ovins, 4 cages et 4 flottantes), au Sénégal
(29 ovins et 1874 volailles) et au Mali (361 ovins, 554 caprins, 580 volailles). Au Sénégal le
projet a financé la construction de 5 poulaillers et 5 enclos et a distribué 42 abreuvoirs, 45
mangeoires, 12 lampes chauffantes, 48 produits prophylaxie. En Guinée, l’activité a été
introduite en fin de parcours.

118. Au Burkina Faso, le projet a soutenu la pisciculture en distribuant 25.272 alevins qui
ont permis de récolter 279 kg de poissons. En Guinée, le projet a financé l’achat de 9
décortiqueuses et a construit 10 magasins villageois. Au Niger, le projet a octroyé 246.839
dollars E.-U. de crédit à 1695 bénéficiaires soit 146 dollars E.-U./bénéficiaire pour financer
différents types d’activités génératrices de revenus (petits commerce, petit élevage et
embouche) et s’équiper (charrette, motopompe). Les taux de remboursement sont
relativement faibles sauf pour le petit commerce aux femmes dans la région de Tahoua.

5.1.4 Le renforcement des capacités des bénéficiaires

119. L’IESA a soutenu 235 organisations de producteurs classées en trois types:


• Les comités de gestion pour les aménagements de bas-fonds (Mali, Sénégal, Guinée
et Niger) ;
• Les comités des irrigants au Burkina Faso qui sont des organisations
professionnelles agricoles, régies par la loi n°14/AN/99, spécialisées dans la
production en irriguée de façon générale ou dans les filières de productions
irriguées. Ils ont une mission de mise en valeur efficiente des aménagements
(recouvrement des redevances, entretien des plans et points d’eau et des
infrastructures hydrauliques et équipements agricoles) et devraient jouer également
le rôle dévolu aux groupements et coopératives sur les périmètres irrigués

31
Évaluation du Programme IESA, rapport final

nouvellement aménagés. La prise en compte de cette dimension participe de la


gestion durable des aménagements et de leur meilleure valorisation et
rentabilisation ;
• Les groupements pour l’exploitation des PPM au Niger;
• Le groupement de crédit au Niger pour les activités génératrices de revenu et les
équipements (charrettes et motopompes).

120. L’IESA a renforcé les capacités de 14.700 producteurs dont 46% de femmes et 70
agents d’encadrement. Les producteurs ont bénéficié de sessions de formation sur
l’intensification agricole, la production d’élevage, la gestion des organisations, la gestion post
récolte et l’alphabétisation fonctionnelle en Guinée, au Mali et au Niger. En Guinée, 1.101
parcelles de démonstration ont été mises en place. Voir aussi l’Encadré 16 ci-dessous.

Encadré 16. Produits en matière de renforcement des capacités

Renforcement des capacités

Nombre
Nombre d'agents
Nombre Nombre de producteurs % femmes d'encadrem
d'OG créées membres % femmes % jeunes formés formées ent formés
GCP/BKF/049/SPA 14 1 168 39% nd 1 508 32% 39
GCP/GUI/018/SPA 61 2 938 61% 52% 157 53% 6
GCP/MLI/030/SPA 46 nd 34% 36% 3 015 36% 19
GCP/NER/048/SPA 86 246 50% 56% 5 441 36% 6
GCP/SEN/053/SPA 28 218 58% nd 4 579 71% 0
TOTAL 235 4 570 48% 48% 14 700 46% 70
Source : S/E Coordinations nationales

5.1.5 Produits et résultats de l’UCIP

121. La mise en œuvre tardive de l’UCIP par rapport aux projets nationaux et la vacance
du poste du coordonnateur du projet pendant plus de 15 mois (mars 2009- mai 2010), ont
retardé la mise en œuvre des actions prévues dans le cadre du projet régional. Le recrutement
d’un consultant international intérimaire pour une durée de cinq mois (10 mai 2010- 9 août
2010 et 30 août 2010-29 octobre 2010) et le recrutement d’un consultant international S&E
pour renforcer l’UCIP ont permis de relancer les activités de l’UCIP. Le recrutement d’un
nouveau coordinateur en 2011 a permis de rattrapé le retard. Ci-dessous, sont analysés
l’atteinte des quatre principaux résultats pour l’UCIP.

Résultat attendu 1 : La cohésion entre les pays de l’Initiative est assurée, à travers un appui
rapproché aux projets et aux systèmes de S/E et la définition d’indicateurs d’impact
consensuels.

122. Le résultat est globalement atteint à travers la réalisation de plusieurs activités dont:
i) L’organisation d’un atelier de démarrage et de trois ateliers sous-régionaux en 2008,
2010 et 2011 ;

32
Évaluation du Programme IESA, rapport final

ii) L’appui à la mise en œuvre des projets nationaux par de nombreuses missions
d’assistance technique dans tous les pays (179 h/j dont 66 h/j pour le coordinateur,
88 h/j pour l’expert en suivi-évaluation et 25 h/j pour l’expert en communication) ;
iii) L’harmonisation du dispositif de S/E dans tous les pays avec la création d’un tableau
de bord comprenant des indicateurs de suivi des activités du projet ;
iv) L’harmonisation des rapports semestriels d’activité et des PTBA.

Résultat attendu 2 : Les PNSA sont renforcés à travers les échanges d’expérience et la
promotion des bonnes pratiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de
gestion/maîtrise de l’eau.

123. Les principales activités ont été:


i) La réalisation de cinq études sur les bonnes pratiques pour l’Eau et la Sécurité
Alimentaire et nutritionnelle en 2011 et l’organisation d’un atelier de validation dans
chaque pays ;
ii) L’organisation d’un voyage d’échanges inter-pays entre le Burkina et le Niger en
2012 ;
iii) L’organisation de quatre revues tripartites FAO-Gouvernement-AECID permettant
de capitaliser sur l’exécution des projets.

124. Au Sénégal et en Guinée, il y avait un Programme National d’Appui à la Sécurité


Alimentaire mis en place en 2007 mais qui n’a pas été relié avec l’IESA n’a pas contribué à
les mettre en place. Néanmoins, en Guinée où il n’y n’avait pas de document de stratégie sur
la petite irrigation, l’IESA a permis de réaliser une bonne capitalisation qui permet au pays de
disposer d’une base pour de nouvelles orientations en matière de petite irrigation. C’est sans
aucun doute ce pays qui a le mieux profité de l’Initiative. Il reste à harmoniser les stratégies
en matière de petite irrigation au niveau sous-régional en appuyant les institutions à élaborer
ces stratégies.

Résultats 3 : La visibilité et la communication entre les pays de la sous-région sont assurées,


à travers la base des données interactive et le développement d’outils adéquats.

125. Les principaux résultats sont la création d’une base de données interactive par site et
d’un site web, l’élaboration d’un plan de communication, l’appui aux pays pour le
développement d’actions de visibilité des projets et la mobilisation des fonds pour la soutenir
(Norvège), l’édition et la diffusion d’un guide sur les bonnes pratiques et les expériences
acquises.

126. Au niveau des pays, des activités médiatiques ont eu lieu lors des visites officielles
des donateurs, des ateliers nationaux et régionaux, etc. Des panneaux de visibilité, des
affiches, des articles de presse, des bulletins, des communiqués de presse, des publications de
rapports, des magazines vidéo etc. ont été postés sur le site web de l’IESA et d’autres ont été
diffusés. Des voyages d’études ont été effectués entre la FAO et le Gouvernement et des
réunions et des séances de travail avec diverses institutions.

33
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Résultat 4 : Une vision stratégique commune et un programme de développement de


l’Initiative sont réalisés.

127. En 2012, l’unité de coordination a recruté pendant trois mois un consultant nigérien
ayant une longue expérience dans le domaine de l’irrigation, la gestion de l’eau et de la
sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Cet expert qui avait été impliqué dans plusieurs
activités des différents projets de l’IESA a rédigé une note technique pour une nouvelle
vision de l’Initiative dans le cadre d’un programme quinquennal. L’UCIP n’est néanmoins
pas parvenue à élargir le champ d’action de l’Initiative en Afrique de l’Ouest en développant
des partenariats stratégiques avec les institutions sous-régionales ouest africaines. Le
coordinateur intérimaire a assisté à un atelier de réflexion sur la petite irrigation en Afrique
de l’Ouest en 2010 qui a regroupé de nombreuses institutions impliquées dans la petite
irrigation et la maîtrise de l’eau en Afrique mais le relai n’a pas été passé au second
coordinateur. Les contacts avec les institutions sous-régionales n’ont pas pu se concrétiser
dans cette phase pilote.
128. Des activités de mobilisation de fonds ont démarré depuis 2012 au niveau des pays
et au niveau régional et se poursuivent. L’UCIP a rencontré la CDEAO – UEMOA, l’UE, la
coopération Australienne, l’ACDI, la Hollande, le Japon, la Chine, l’Allemagne, la Suisse,
l’USAID, la Banque Mondiale, etc. Aussi, des pourparlers sont en cours avec le trust fund de
la solidarité africaine adressée à la FAO dans la lutte contre la faim.

5.2 Intégration des considérations de parité hommes-femmes

129. L’IESA a été très sensible au genre dans la conception puisque les femmes sont
considérées comme une cible à part entière et les activités qui avaient été prévues, en
particulier pour diversifier les activités sont très bien adressées pour les toucher (petit élevage
et soutien aux AGR par du crédit au Niger, décortiqueuses en Guinée). Les méthodes
d’intervention permettent également de les atteindre à travers les subventions.

130. Dans l’exécution, sur 15.909 bénéficiaires directs, 60% sont des femmes. C’est au
Mali où le nombre de femmes touchées a été le plus important (78%), puis la Guinée (69%),
le Niger (61%), le Burkina Faso (46%) et le Sénégal (44%). Cet excellent résultat s’explique
par un bon ciblage des projets dans tous les pays grâce à des approches adaptées. L’Initiative
a ainsi contribué à aider les femmes à améliorer leur accès au foncier en les sécurisant (Niger,
Mali et Guinée). Les PPM qui représentent près de la moitié des ouvrages financés par
l’Initiative et l’élevage de volaille et les crédits AGR au Niger ont majoritairement bénéficié
aux femmes (80% des bénéficiaires). Par contre, elles ont été moins présentes dans les
aménagements de bas-fonds, l’élevage d’ovins/caprins et les crédits équipement.

131. La participation des femmes aux structures de décision constitue un moyen


d’améliorer leur statut social au sein de la communauté. L’Initiative a eu de bons résultats en
particulier en Guinée, au Mali et au Sénégal. Près de la moitié des femmes sont membres des
organisations de bénéficiaires et dont un bon nombre parmi elles sont responsabilisées dans
les comités de gestion ou les groupements. Les activités sexo-spécifiques permettent aux
femmes d’être davantage responsabilisées.

132. L’Initiative a également permis aux femmes de renforcer leurs capacités car elles
sont 46% à avoir bénéficié de formation avec des différences importantes entre les pays.

34
Évaluation du Programme IESA, rapport final

C’est au Sénégal où les femmes ont été les mieux formées (78%) suivi de la Guinée (53%).
Dans les autres pays seulement un tiers d’entre l’ont été ce qui est insuffisant.

133. Par rapport à la gestion du projet, deux femmes ont été recrutées dans les
coordinations nationales comme secrétaire comptable (Burkina Faso et Niger) et au Burkina
Faso une femme a assuré les fonctions d’ingénieur agronome et qui est partie suite à
l’obtention d’une bourse de spécialisation. Aucune n’a été nommée coordinateur ou
responsable de suivi-évaluation. Dans l’équipe de coordination, sur les trois responsables,
l’expert en communication est une femme.

134. L’IESA a donc été pertinente en matière de parité homme-femme en raison


d’approches et d’activités bien adressées. Même si certains pays sont encore en-deçà des
attentes (Niger et Burkina Faso), il leur a permis d’améliorer leurs conditions. Par contre, le
trop peu de ressources ont été investies en post-récolte, transformation et commercialisation.
Seule la Guinée a investi timidement des ressources pour ce type d’activité.

5.3 Développement des capacités

135. Dans sa conception, l’IESA affichait la volonté de développer les capacités


nationales et locales d’exécution à travers trois principaux moyens: i) une forte assistance
technique à travers une coopération sud-sud pour appuyer les coordinations nationales en
matière d’irrigation; ii) la mise en place de structure locales de planification et iii) la
structuration des organisations des bénéficiaires afin de soutenir les filières agricoles (appui à
la production et à la commercialisation).

136. Dans la mise en œuvre, les résultats sont en deçà des attentes. La coopération sud-
sud n’a pas été réalisée et les capacités nationales ont été renforcées uniquement par la FAO
et l’UCIP. L’assistance technique du siège de la FAO est restée faible pour développer les
capacités en matière de maîtrise de l’eau.

137. Au niveau national, en prenant en charge la gestion technique et financière de cette


initiative, la FAO n’a pas permis de développer suffisamment les capacités des ministères
pour mieux accompagner les orientations stratégiques en matière de maîtrise de l’eau. Il n’y a
qu’en Guinée où les capacités des services techniques du Génie Rural ont été renforcées. Les
dispositifs de suivi/évaluation des coordinations nationales n'ont pas été intégrés aux
ministères de tutelle pour suivre le OMD1 et faire de l’Initiative un moyen d’exécuter ses
stratégies.

138. Au niveau local, les capacités des collectivités locales décentralisées n’ont pas été
renforcées pour améliorer leur planification locale du développement. En dehors du Niger et
du Mali où les collectivités locales ont participé aux réunions locales de concertation et ont
été impliquées dans les négociations sur le foncier, dans les autres pays ces acteurs n’ont pas
véritablement été ciblés par l’Initiative. Par ailleurs, dans tous les pays, les communautés
n’ont pas été considérées comme maître d’œuvre des aménagements hydro-agricoles en
participant à l’élaboration des DAO ce qui leur aurait permis d’intégrer les investissements
dans les plans de développement locaux et de contrôler l’exécution des ouvrages avec l’appui
des services techniques centraux et/ou déconcentrés. Il est essentiel qu’une initiative
prévoyant des investissements en infrastructures soit ancrée dans le cadre de la
décentralisation afin d’être conforme à la loi qui varie d’un pays à l’autre.

35
Évaluation du Programme IESA, rapport final

139. L’IESA s’est fortement appuyée sur les services techniques déconcentrés pour
exécuter les activités sur le terrain ce qui a été une bonne approche. L’Initiative a développé
les capacités techniques des agents d’encadrement principalement au Mali et dans une
moindre mesure au Niger et au Burkina Faso. Dans les autres pays, les capacités n’ont pas
suffisamment été renforcées en particulier en matière de maîtrise et gestion de l’eau et de
mise en valeur des zones aménagées afin d’apporter un conseil technique de qualité aux
producteurs pour rentabiliser les investissements.

140. Les ressources investies par l’IESA ont été globalement insuffisantes pour
développer les capacités des bénéficiaires et de leurs organisations (4,7%). Les formations
techniques des bénéficiaires en agriculture et en élevage ont été réalisées dans tous les pays
sauf en Guinée où un nombre insuffisant de bénéficiaires ont été formés. C’est au Mali où les
programmes de renforcement des capacités ont été les plus diversifiés grâce à des partenariats
avec d’autres projets qui ont permis de former 7 agents et une cinquantaine de producteurs à
la Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD), aux techniques de
marketing/commercialisation de semences, techniques d’étuvage, entreprenariat et gestion de
l’eau. Au Sénégal, la formation en GIPD a été conduite dans la dernière année et le Projet
APRAO a intervenu en synergie dans le site de Djilor/Fatick.

141. L’IESA a stimulé la création d’organisations locales qui ont été reconnues par la loi
et a fait participé les artisans locaux au Sénégal, au Niger et en Guinée pour contribuer à la
construction des ouvrages et assurer la maintenance des ouvrages et des pompes. Au Burkina
Faso, un protocole d’accord a été signé avec le CEAS pour la maintenance et la réparation
des pompes à pédale qui a permis d’améliorer la qualité de la technologie.

142. Les organisations locales mises en place par l’IESA restent encore fragiles pour
devenir de véritables organisations professionnelles capables de maîtriser l’eau, d’améliorer
leur accès aux intrants, à la formation et à l’information et à développer leurs marchés. Les
problèmes de commercialisation restent partout une préoccupation en particulier dans les
zones où il y a eu une augmentation significative de la production agricole (Guinée, Niger,
Mali et Burkina Faso). En Guinée, il est regrettable que l’Initiative n’ait pas pris en
considération la Fédération du Fouta Djallon afin d’aider les organisations à se
professionnaliser.

5.4 Approche fondée sur les droits de l’homme

143. L’IESA dans sa conception a intégré le principe du droit à l’alimentation et à un


emploi rural puisque l’objectif global des projets est lié au MDG1 et à l’amélioration de la
sécurité alimentaire. Par ailleurs, trois pays visent la réduction de l’exode rural à travers la
création d’emplois (Sénégal, Guinée et Niger). Enfin, un des principaux résultats attendus est
l’augmentation des revenus des populations, en particulier ceux des femmes et des jeunes.

144. Dans sa mise en œuvre, en permettant d’améliorer l’accès des pauvres à l’eau et à la
terre, l’IESA a permis indirectement d’améliorer leur droit à une alimentation et à un emploi
décent, en particulier pour les jeunes dont le statut et condition s’est amélioré. L’IESA a
obtenu des résultats très encourageants localement en particulier dans certains pays (Niger,
Mali, Guinée. Cette Initiative montre que les causes de la sous-alimentation ne peuvent se
résumer à des contextes d’instabilité politique et sociale et des catastrophes naturelles. Elles
sont souvent dues à des injustices sociales et des discriminations qui nécessite donc des
approches qui les réduisent en faisant intervenir les pouvoirs publics.

36
Évaluation du Programme IESA, rapport final

145. Par conséquent, la maîtrise de l’eau combinée à des activités génératrices de revenus
et de diversification des productions en s’assurant que les pauvres ne soient pas discriminés
améliorent significativement le droit à l’alimentation dans les zones rurales, créent des
emplois directs ou indirects lorsque la croissance agricole est significative et donc améliorent
la situation des droits de l’homme en milieu rural.

5.5 Partenariats et alliances

146. L’IESA n’est pas parvenue à développer suffisamment de partenariats et des


alliances aux niveaux local, national et sous-régional. Les documents de projets prévoyaient
de construire des synergies pour optimiser les interventions en particulier au Sénégal avec les
projets de développement du FIDA et de la Banque Mondiale, en Guinée avec le PAM pour
construire des pistes et au Mali.

147. Le Mali a construit un partenariat avec l’Amélioration de la Production de Riz en


Afrique de l’Ouest (APRAO) financé par l’Espagne, ce qui a permis de développer les
capacités des bénéficiaires et des agents d’encadrement. Il a aussi collaboré avec le
Programme Italien pour la Sécurité Alimentaire (PISA) financé par la coopération italienne
dans la zone de Mopti et le GIPD. Le Sénégal a entrepris un partenariat avec l’APRAO la
dernière année du projet.

148. Le Niger a construit un partenariat avec IARBIC pour les boutiques d’intrants qui a
permis aux producteurs des zones aménagées d’améliorer leurs accès aux intrants de qualité.
Par ailleurs, les sites choisis avaient bénéficié d'importants ouvrages structurants réalisés par
d’autres interventions tant à Zinder qu'à Tahoua (seuils d'épandages, barrages, retenues,
pistes rurales, structuration des producteurs, etc.). L’IESA a ajouté de la valeur à des actions
précédentes.

149. L’UCIP a permis de construire un partenariat avec l’APRAO et former en GIPD


dans deux pays mais n’a développé aucun partenariat stratégique avec les institutions et les
initiatives sous-régionales principalement en raison de la vacance du poste de coordinateur.
L’intérimaire n’avait pas le poids institutionnel pour les construire et le second coordonnateur
a privilégié l’amélioration de l’information, la communication et la gestion technique de
l’Initiative. A partir de la fin 2012, des contacts ont commencé à se prendre pour corriger
cette situation et construire une vision stratégique à moyen terme pour cette Initiative.

6 Analyse selon les critères d’évaluation

6.1 Pertinence

150. Durant l’exécution de l’Initiative, il a été constaté une évolution des politiques
nationales vers des approches programmes telles que le Programme National du Secteur
Rural au Burkina Faso, l’Initiative I3N au Niger, le Programme National d’investissement
agricole au Sénégal et le Programme National d’Investissement dans le Secteur Agricole au
Mali. Le Mali a par ailleurs adopté le Programme National d’irrigation de proximité formulé
avec l’aide de l’allemande KfW Banque de Développement en 2010. Ces évolutions vers des
approches davantage programmatiques et ancrées dans le contexte sous-régional (PDDA du
NEPAD) visent à identifier des synergies avec les interventions des partenaires techniques et

37
Évaluation du Programme IESA, rapport final

financiers, à mieux intégrer les différents secteurs d’intervention afin d’améliorer la


planification des investissements, et à harmoniser les interventions de façon à obtenir
davantage d’impact de l’aide au développement et de faire face aux OMD.

151. Par ailleurs, dans tous les pays, il est également constaté une évolution des stratégies
en matière de maîtrise de l’eau. Le Burkina Faso n’a pas actualisé son document de stratégie
nationale en matière de petite irrigation mais il cherche à la faire évoluer pour faire face aux
changements climatiques en développant les capacités de résilience des communautés rurales.
Il soutient un nouveau cadre institutionnel (création en 2013 d’un ministère de l’Eau et
création de l’AGTEER) et cherche à développer de nouvelles stratégies et de nouvelles
technologies qui donnent davantage de place au secteur privé.

152. Au Niger, en 2013 une nouvelle stratégie en matière de petite irrigation a été adoptée
par le gouvernement pour tenir compte des changements climatiques, s’articuler avec le
programme I3N, répondre aux besoins d’unification des approches d’intervention et de
financement dans le domaine de la petite irrigation et aboutir à terme sur un mécanisme
décentralisé « pérenne » de développement de la petite irrigation durable basé sur la demande
contributive. La petite irrigation est définie comme « Toute exploitation hydro-agricole
autonome de taille maîtrisée, individuelle ou collective, économiquement viable et
écologiquement durable, aménagée avec des technologies adaptées au savoir – faire local, sur
la base d’une demande contributive et avec un foncier sécurisé ».5 Elle cible à la fois les
individus, les femmes, les groupements de producteurs et l’ensemble des acteurs de la chaine
de valeur (fournisseurs d’équipement, artisans, etc.). Elle s’inscrit dans le contexte de la
décentralisation et de la déconcentration engagé par le gouvernement Nigérien.

153. Au Sénégal, la DBLRA a formulé en 2012 la stratégie nationale de maîtrise des eaux
de ruissellement et de lutte contre la salinisation des terres qui s’articule autour de trois axes
stratégiques : (i) la maîtrise des eaux de ruissellement ; (ii) la lutte contre la salinisation des
Terres, et, (iii) La bonne gouvernance. Ce document, formulé sans l’appui technique de la
FAO, n’a pas encore été officiellement adopté par le gouvernement.

154. En Guinée, une nouvelle stratégie de maintenance et de gestion des infrastructures


est en cours d’élaboration.

155. Ces évolutions dans les orientations politiques et stratégiques des gouvernements
donnent de nouvelles perspectives pour les programmes nationaux de sécurité alimentaires
qui doivent être actualisés pour s’intégrer dans cette nouvelle approche programmatique afin
d’accroître leur pertinence. Cela traduit la nécessité pour la FAO et l’IESA de trouver un
nouveau positionnement sur le plan institutionnel et des orientations stratégiques en matière
de maîtrise de l’eau et de la sécurité alimentaire dans le but d’améliorer l’efficacité et
l’efficience de la mise en œuvre des interventions.

156. L’IESA n’est pas suffisamment ancré dans le PDDA du NEPAD en particulier le
pilier 1 « Gestion des terres et des eaux » dont l’objectif est d’étendre les superficies
exploitées en gestion durable des terres en bénéficiant de systèmes fiables de maîtrise des
eaux. En effet, si l’Initiative permet de développer l’irrigation elle ne prend pas suffisamment

5
Stratégie nationale de la petite irrigation au Niger, 2013

38
Évaluation du Programme IESA, rapport final

en compte la liaison Terre-Eau-Environnement pour soutenir des stratégies d’intensification


basée sur des agricultures de conservation.

157. Les objectifs de l’IESA sont parfaitement intégrés dans le cadre stratégique de la
FAO dont la vision, approuvée par les organes directeurs en 2009 est «un monde libéré de la
faim et de la malnutrition, dans lequel la sécurité alimentaire et l'agriculture contribuent à
améliorer le niveau de vie de tous, en particulier des plus pauvres, d'une façon durable sur les
plans économique, social et environnemental».
158. En 2011, le SFW avec les institutions sous-régionales (CEDEAO, UEMOA, MRU,
IFDC et WARDA) a formulé un cadre stratégique pour la période 2010-2015 autour de
quatre domaines prioritaires :
• Augmentation soutenue de la production, de la productivité et de la diversification
agricole en vue d’assurer une meilleure nutrition des populations les plus
vulnérables (femmes, jeunes, petits agriculteurs, pasteurs, groupes ethniques
marginalisés vivant avec, ou affectés par le VIH/SIDA), confrontées à une insécurité
alimentaire à court, à moyen ou à long terme.
• Gestion durable des ressources naturelles (forêts, arbres, terres, eaux, faunes et
ressources génétiques) tenant compte des besoins particuliers des femmes et des
groupes vulnérables
• Création d’un environnement attractif, compétitif et sensible au genre favorable aux
marchés et à l’amélioration de la qualité ainsi que de la sécurité sanitaire des
produits alimentaires pour assurer un meilleur commerce prenant en compte les
besoins spécifiques aux femmes et aux groupes vulnérables.
• Gestion des connaissances, coordination des actions de plaidoyer et des politiques en
Afrique de l’Ouest.

159. Si l’IESA est alignée sur la priorité 1, elle n’est pas suffisamment ancrée dans les
trois autres car les ressources naturelles n’ont pas suffisamment été considérées comme un
moyen d’intensifier l’agriculture à travers l’agroforesterie et l’agro-écologie, la dimension du
marché a été sous-appréciée, l’Initiative ayant surtout développée une approche par l’offre.
Par ailleurs, les dispositifs de S/E n’ont pas été intégrés dans les ministères de façon à
renforcer la gestion de l’information, des statistiques et des connaissances dans les pays. Par
ailleurs l’IESA n’a pas réalisé de partenariat et d’alliances avec les institutions sous-
régionales ou les plate-formes sectorielles en matière d’eau et de sécurité alimentaire.

160. Même si l’Initiative était de développement, elle est parfaitement intégrée au cadre
stratégique de la FAO en matière d’urgence, de réhabilitation et de développement élaboré
par l’Organisation et le PAM en 2012 pour faire face à la crise alimentaire et nutritionnelle de
2011 dans 7 pays sahéliens dont le Burkina Faso, le Niger et le Mali. En effet, l’objectif
global de ce programme que la FAO se propose de mettre en œuvre est d’améliorer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables du Sahel et son objectif
spécifique est de protéger et de renforcer la résilience des moyens d’existence des
agriculteurs, éleveurs, agro-sylvo-pasteurs et autres groupes vulnérables.

161. Au moment de l’évaluation, les Représentations de la FAO dans les pays n’avaient
pas fini de formuler leur cadre de programmation pays (Burkina Faso) ou de les valider
(Mali, Niger, Guinée et Sénégal).

39
Évaluation du Programme IESA, rapport final

6.2 Efficience globale de l’Initiative

162. La gestion technique et financière de la FAO a été peu efficiente. La double tutelle
prévue dans les accords de prêts n’a pas permis de poser les bases d’une appropriation et
d’une pérennité au niveau national et local en renforçant les capacités de planification et
d’exécution des services publics (ministères techniques et collectivités locales
décentralisées). Par ailleurs, le poste de coordinateur inter-projet est resté vacant pendant 15
mois en raison de la faible réactivité du Bureau sous-régional. Cela a retardé
considérablement la mission de cette structure qui avait un rôle important à jouer. L’appui
technique de la FAO n’a pas toujours été efficace car il n’a pas permis aux coordinations
nationales de décider à temps lorsque les projets étaient confrontés à des difficultés
techniques sur les sites (Mali et Sénégal). Enfin, l’efficience de la gestion financière est
faible au regard de la longueur des circuits de la FAO pour approuver les révisions qui a
occasionné de nombreux retards causant des difficultés de planification et d’exécution sur le
terrain. L’instabilité du budget et des durées occasionnées par le donateur combinée aux
lenteurs du système FAO a retardé l’exécution: au lieu de construire en deux ans il en a fallu
3 / 4 ans. Le contexte sociopolitique en Guinée et au Mali a créé des difficultés
supplémentaires.

163. L’efficience de l’UCIP est bonne. Les dispositifs de suivi/évaluation ont été
efficients car ils ont permis de capitaliser sur les résultats quantitatifs mais ils n’ont pas été
intégrés dans des dispositifs plus larges des ministères de l’agriculture et des directions du
génie rural. Plusieurs exercices ont été réalisés systématiquement dans chaque pays avec des
résultats globalement très performants: évaluation par les bénéficiaires (2011), revue
technique (2012), revue tripartite (2013), capitalisation sur les bonnes pratiques (2011),
enquête nutritionnelle (2013). Trois ateliers régionaux ont été organisés permettant aux
coordinations d’échanger sur les pratiques et de construire d’une certaine façon une
coopération sud-sud à travers la circulation d’experts entre les pays (cas de l’expert en S/E du
Mali qui est venu renforcer les capacités de l’expert S/E en Guinée et au Burkina Faso et de
l’expert en génie rural nigérien qui est intervenu au Sénégal). Toutes ces études permettent de
préparer une seconde phase sur la base des leçons et des acquis en donnant une orientation
stratégique à l’Initiative. Néanmoins, cette structure n’est pas encore parvenue à construire
des partenariats stratégiques au niveau sous-régional et finaliser la vision stratégique même si
le processus d’élaboration a été amorcé par le financement d’un consultant pendant trois mois
pour définir le cadre stratégique.

164. Les coordinations nationales ont été globalement efficientes pour jouer leur rôle de
coordination entre le terrain, le ministère, l’unité de coordination inter-projet et la FAO. Il y a
néanmoins des différences entre les pays. Au Sénégal, il y a eu d’énormes difficultés entre la
FAO et le ministère. En Guinée, l’éloignement de la coordination de la FAOR et du ministère
et la faiblesse de la communication n’a pas permis d’assurer une liaison efficace mais les
résultats sont relativement bons sur le terrain. Dans les autres pays, en dépit des difficultés
avec les Représentations liées au manque de responsabilisation dans les activités qui a créé
une instabilité du personnel, les coordinations nationales ont été efficientes dans la fonction
de liaison. Elles ont partout été efficientes pour faire des plans de travail annuels et les
adapter en fonction des révisions, rédiger les rapports semestriels d’activité et faire le S/E.
Par contre, dans la mise en œuvre, on constate une forte efficience au Burkina Faso, Guinée
et Niger mais plus faible au Sénégal.

40
Évaluation du Programme IESA, rapport final

165. Les services du Génie rural ont été plus ou moins efficients pour réaliser les études
et contrôler la qualité des travaux. Certaines erreurs techniques de conception ont été
constatées (Mali, Guinée, Burkina Faso). Les études ont été globalement sous-évaluées, en
particulier pour apprécier la potentialité réelle des aménagements et cibler les sites. Les
révisions budgétaires ont permis de corriger le tir. Le choix des sites n’a pas toujours été
pertinent (Mali et Sénégal) ainsi que le choix technologique (cas du Sénégal et du Burkina
Faso où le transfert de la technologie du Niger n’a pas été efficient).

166. Les services techniques déconcentrés (Agriculture et Elevage pour les principaux)
ont été plus ou moins efficients selon les pays. Faibles au Sénégal et en Guinée en raison d’un
manque d’implication dans l’Initiative et bons dans les autres pays. Leurs capacités méritent
néanmoins d’être renforcées ainsi que les synergies locales entre les différents services
techniques déconcentrés (agriculture, élevage, environnement) pour avoir davantage d’impact
sur les bénéficiaires. L’IESA est une initiative transversale qui, implique une intégration eau
– environnement – agriculture – élevage pour permettre d’avoir davantage d’impact sur la
sécurité alimentaire et les revenus tout en préservant les ressources.

6.3 Efficacité des approches et des activités de l’IESA

167. L’approche participative a été plus ou moins efficace selon les différents pays pour
engager les bénéficiaires dans les activités aussi bien pour la construction des infrastructures
que la gestion des aménagements et leur maintenance. Au Sénégal, elle n’a pas été efficace
principalement en raison du choix du prestataire qui n’est pas parvenu à animer les
bénéficiaires et qui a contraint la coordination à rompre son contrat. Le faible niveau de
dynamisme des organisations locales dans ce pays et leur niveau élevé d’attentisme a impacté
négativement sur les résultats de l’IESA. Au Niger, les bénéficiaires ont contribué au
financement à hauteur de 10% pour toutes les AGR y compris la motopompe ce qui est une
bonne approche pour les responsabiliser. En Guinée, la participation des communautés s’est
faite par de l’apport physique pour la construction des ouvrages ce qui a été efficace pour les
engager.

168. L’approche faire-faire concernant l’appui/conseil aux producteurs n’a pas été
toujours efficace pour donner de l’appui/conseil de qualité. En Guinée, la performance de
l’ANPROCA a été relativement faible pour mettre en valeur les zones aménagées à travers
une bonne maîtrise de l’eau et une intensification des systèmes de production. L’ANPROCA
n’a pas répondu suffisamment aux attentes en raison de problèmes de paiement des agents sur
le terrain qui s’est fait avec retard et qui les démotivé. Ceci a amené la FAO et la
coordination nationale à proposer en fin de projet des contrats personnalisés directement avec
les agents ce qui a amélioré l’efficacité de leur intervention. Au Sénégal, les services
techniques déconcentrés n’ont pas fait un suivi suffisamment rapproché des bénéficiaires. Au
Niger, au Burkina et au Mali, même si le niveau d’encadrement a été faible par rapport aux
besoins des bénéficiaires, les services techniques déconcentrés ont été efficaces pour appuyer
les bénéficiaires et leur permettre d’augmenter les productions agricoles et animales. Par
conséquent, l’efficacité des interventions a été très liée à la performance des services publics.

169. L’approche subvention a été efficace pour impulser une dynamique de croissance
dans les zones aménagées, en particulier dans les pays côtiers comme la Guinée et le Sénégal
qui sont davantage soumis à la compétition mondiale sur le riz que les pays enclavés mieux
protégés par les coûts de transport. Dans ces deux pays, le riz est une denrée alimentaire
stratégique car c’est la principale céréale de consommation dans les milieux urbains. Si la

41
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Guinée adopte actuellement une politique de subvention sur les engrais pour aider les
producteurs à accroître leur production afin de substituer une production nationale aux
importations mondiales, le Sénégal a une politique plus libérale. La subvention a été efficace
pour introduire de nouvelles technologies au Niger.

170. L’efficacité des aménagements pour augmenter la production agricole varie d’un
pays à l’autre. Elle est très élevée au Niger et en Guinée sur certains sites, moyenne au Mali
et au Burkina Faso et faible au Sénégal. L’efficacité a été entravée par la minimisation des
études au départ dans certains pays, des problèmes techniques et d’importants problèmes de
mobilisation et de distribution de l’eau en raison de la contrainte de l’exhaure.

171. La diversification des activités a été efficace pour augmenter les revenus des
populations dans les zones aménagées, en particulier pour les femmes et les jeunes. Les
activités de petit élevage sont très efficaces pour augmenter les revenus. Au Mali, les taux de
croit sont de 7% pour les ovins, 5% pour les caprins et 16% pour la volaille, des résultats
légèrement supérieurs à la moyenne nationale qui est de 5% pour les ovins et caprins et de
15% pour la volaille. Au Burkina Faso, le taux de croit est de 9% pour les ovins. L’efficacité
des activités a été réduite en raison des problèmes de santé animale dans tous les pays qui
entrave l’efficacité du fonds revolving pour étendre l’action à d’autres bénéficiaires de la
communauté. La pisciculture a été moins efficace pour augmenter les revenus des
bénéficiaires en Guinée et au Burkina Faso. Dans le premier cas, parce que les infrastructures
n’ont pas été fonctionnelles dans la majorité des sites en raison de problèmes techniques.
Dans le second cas, en raison de la forte mortalité sur les mises en charge, les insuffisances
au niveau de l’alimentation et de l’organisation des bénéficiaires, et le manque de formation
pour les agents d’encadrement de proximité.

172. Les crédits pour soutenir les AGR en faveur des femmes au Niger ont été très
efficaces pour augmenter les revenus, en particulier pour les femmes mais les crédits
équipement le sont moins car les niveaux de remboursement sont faibles.

173. La construction des magasins de stockage et la distribution des décortiqueuses en


Guinée pourraient être très efficaces pour soutenir la filière rizicole à condition que les
organisations de producteurs se professionnalisent, ce qui n’est pas encore le cas car les
organisations sont jeunes et ont des difficultés à développer leurs marchés. Le projet aurait dû
relier dès le départ ces organisations à la Fédération du Fouta Djallon pour gagner en
efficacité.

174. Concernant les activités de renforcement des capacités, l’IESA n’a pas
suffisamment investi de ressources pour renforcer les capacités des agents techniques
déconcentrés (sauf au Mali et au Niger) ce qui a nui à l’efficacité globale des interventions en
particulier en matière de conseil agricole. En Guinée, les conseillers agricoles de
l’ANPROCA ne maîtrisent pas ces aspects spécifiques sur les ouvrages et la maitrise d’eau.
Les capacités techniques des bénéficiaires ont été renforcées ce qui a été efficace pour
augmenter la production agricole et les rendements mais celles en irrigation, en gestion de
l’eau, en post-récolte et en transformation agricole ont été globalement insignifiantes ce qui
n’a pas permis aux bénéficiaires de faire face aux questions de commercialisation et de
développement des marchés. Dans tous les pays, les thèmes de formation ont été insuffisants
pour professionnaliser les organisations des producteurs.

42
Évaluation du Programme IESA, rapport final

175. L’UCIP a contribué à améliorer la liaison FAOR-Coordination nationale dans les


pays qui étaient partout difficiles sauf en Guinée en raison de l’accord de prêt. L’UCIP a
donc permis d’améliorer l’efficacité et l’efficience des structures nationales d’exécution. Elle
a été aussi très efficace pour harmoniser le dispositif de S/E et améliorer la communication et
la circulation de l’information entre les pays de l’Initiative grâce à l’organisation de quatre
ateliers régionaux dont trois sur des thèmes porteurs. L’UCIP a également été très efficace
pour capitaliser sur les acquis et les expériences grâce au financement de plusieurs études de
bonne qualité. Elle a également contribué indirectement à identifier un pool d’experts
africains qui peuvent constituer une base de coopération sud-sud qui était l’idée sous-jacente
de l’Initiative mais sous une forme différente. Elle a également organisé un voyages
d’échanges inter-pays (Burkina Faso – Niger) pour des bénéficiaires qui ont été reconnus
efficaces pour apprendre et partager.

176. Le recrutement d’un consultant fin 2012 pendant trois mois pour formuler une note
conceptuelle a été efficace pour démarrer l’élaboration de la vision stratégique pour une
deuxième phase de cinq ans. Le processus n’est néanmoins pas achevé. Il reste à l’UCIP
d’ancrer la réflexion avec les initiatives et institutions régionales et d’améliorer la visibilité
du Bureau sous-régional (liaison UCIP – FAO). L’UCIP a ainsi été un peu moins efficace sur
le plan de la visibilité au niveau régional à cause du recrutement tardif de l’expert en
communication qui n’est intervenue que fin 2011. La grande faiblesse qui peut être corrigée
avant la fin de la première phase concerne donc la finalisation de la vision stratégique et
l’action de plaidoyer / mobilisation de ressources pour le nouveau programme sur la base
d’un plan de communication efficace et efficient. Une autre faiblesse en terme d’efficacité
pour cette structure est la gestion des opérations financières et de l’information sur les
opérations qui est restée dans les mains des FAOR. La séparation des fonctions techniques et
opérationnelles n’a pas permis à l’UCIP de mieux répartir les rallonges budgétaires entre les
pays, certains ayant une capacité d’absorption plus efficace et efficiente que d’autres (Ex.
Burkina Faso et Niger). Par conséquent, cela n’a pas contribué à développer une culture de
résultat où l’argent s’investit là où il y a capacité d’absorption et de rentabilisation.

6.4 Efficacité et efficience des aménagements hydro-agricoles

177. Au vu de l’importance de cette activité dans l’Initiative, cette section a été consacrée
à l’analyse de l’efficacité et l’efficience de chaque type d’aménagement dans chaque pays sur
la base d’une évaluation globale des sites.

178. La maîtrise de l’eau intègre quatre dimensions pour apprécier l’efficacité: la


mobilisation de la ressource en eau (eaux de surface ou eaux souterraines, exhaure de l’eau),
son transport, sa distribution et sa gestion sur la parcelle de production. L’efficacité
s’apprécie par le taux de mise en valeur (les surfaces exploitées par rapport aux surfaces
aménagées). Elle s’apprécie en fonction (i) du niveau de fonctionnalité des aménagements
dans les sites car des investissements peuvent être réalisés sans qu’ils améliorent les
résultats ; (ii) du niveau de maîtrise de l’eau par les bénéficiaires (exhaure et distribution).

179. Concernant l’efficacité des aménagements hydro-agricoles, les résultats sont très
variables selon les pays.

180. Au Burkina Faso, à l’exception de l’aménagement gravitaire et celui de bas-fonds,


tous les sites connaissent des difficultés de fonctionnement à des degrés divers liées
essentiellement à la disponibilité de l’eau (37% des ouvrages semi-californiens ont été

43
Évaluation du Programme IESA, rapport final

touchés par l’abaissement du niveau de plan d’eau et la faible recharge des aquifères
superficielles), les problèmes de planage (12% des sites semi-californiens), la divagation du
bétail (site de bas-fonds), l’exhaure et la distribution de l’eau sur les parcelles des PPM.

181. Sur les 8 sites semi-californiens qui représentent la moitié des aménagements
financés, deux ne sont pas opérationnels en raison de la dégradation des ouvrages et des
aménagements intérieurs, et 3 ont des taux de mise en valeur très faibles (moins de 50%).
Donc une faible efficacité et donc, une faible efficience car les coûts ne sont pas compensés
par des bénéfices avantageux (250 kg/bénéficiaire alors que c’est 690 kg au Niger).

182. Le site gravitaire, unique, présente un bon niveau de mise en valeur (90%) à
condition que les paysans puissent payer les travaux de labour au démarrage ; cet
aménagement est très efficace et efficient. C’est davantage de la moyenne que de la petite
irrigation. L’aménagement mixte de bas-fonds + PPM, unique, a un taux de mise en valeur de
88%. Là aussi c’est davantage de la moyenne que de la petite irrigation.

183. Les 3 PPM (23%) ont des taux de mise en valeur de 100% mais aucune des pompes
n’est fonctionnelle en raison du choix technologique qui ne répond pas aux besoins des
bénéficiaires. L’efficacité est bonne mais la maîtrise de l’eau est faible donc une faible
efficience de l’aménagement (des ressources ont été dépensées mais elles n’améliorent pas
suffisamment).

184. L’aménagement gravitaire et les PPM se sont révélés être les types d’aménagement
les plus efficaces. Les aménagements semi-californiens ont été entravés par la disponibilité
de la ressource en eau et le non-respect du calendrier cultural. L’efficacité est forte pour ces
deux types d’aménagement mais une faible efficience pour les PPM en raison de la
mobilisation de l’eau et du moyen d’exhaure et de distribution.

185. En Guinée, sur les 14 sites d’aménagements de plaines et de bas-fonds trois 21%
sont non fonctionnels pour des raisons sociales ou techniques donc pas efficaces. L’efficacité
des aménagements hydro-agricole est bonne et pour certains sites (en particulier pour les
aménagements mixtes bas-fonds et PPM) mais celle des étangs piscicoles est faible en raison
des problèmes techniques. Les modèles PPM guinéens sont très aboutis sur le plan de
l’aménagement grâce à une bonne enclosure physique et végétale.

186. Au Mali, sur les 5 sites aménagés en bas-fonds deux (40%) ne sont pas exploités en
raison des opérations de dessouchage à la charge des bénéficiaires qui ont été faites en retard,
deux (40%) sont pleinement exploités et un (20%) est exploité à la moitié de sa capacité.
L’aménagement de bas-fonds est efficace pour augmenter la production agricole grâce à
l’épandage des crues et recharger les nappes pour l’alimentation en eau des hommes et des
animaux. Les deux PPIV ne sont pas fonctionnels car les travaux n’ont pas été réalisés en
raison des défaillances de l’entreprise privée. Sur les 20 PPM réalisés cinq (20%) sont en-
deçà de leur capacité de production (30 à 50% de la capacité de production) en raison de la
profondeur de la nappe. 80% présentent d’excellents niveaux de réalisation physique.

187. En termes de mise en valeur l’efficacité est faible. Les taux de mise en valeur des
PPM est de 75% en contre saison froide et seulement 46% en saison chaude. Certains PPM
connaissent des difficultés de mobilisation de l’eau d’irrigation pendant la saison sèche en
raison de l’abaissement de la nappe en saison sèche. Le barrage de retenu est un modèle

44
Évaluation du Programme IESA, rapport final

efficace et efficient mais son potentiel a été largement surestimé par les études qui lui faire
perdre en efficience.

188. Au Niger, les études techniques et socio-foncières, de qualité, ont été faites dans les
règles de l’art dès la première année du projet. Les négociations sur le foncier ont été très
efficaces. Elles ont abouti à la définition des options à faire dans le cadre de la mise en
œuvre et de recadrer par rapport aux prévisions du document de projet notamment le nombre
de forage par ha (4 forage à l’ha au lieu de 16/ha dans le document de projet).

189. Les forages manuels à faible profondeur et équipés de petites motopompes pour
l’exhaure et d’un réseau californien pour la distribution est une technologie très efficace car
adaptée et maîtrisée par les populations et rentable sur le plan économique avec un prix du
litre de carburant deux fois moins cher que dans les autres pays en raison de la proximité du
Nigeria. La mixité des PPM et des aménagements de bas-fonds en californiens est également
très efficace. L’efficacité a été moindre dans la région de Zinder en raison de l’inadaptation
du moyen d’exhaure dont la puissance est trop élevée des GMP (5 Cv au lieu de 3,5 Cv)
causant des pannes par l’aspiration des limons dans les trémies.

190. Au Sénégal, avec un taux de mise en valeur de 19,7% en contre-saison froide avec
néanmoins des différences entre les 4 régions - 43% à Kaolack, 32% à Thiès, 6% à Fatick et
2% à Diourbel- et de 4% en contre-saison chaude, les investissements dans les PPM ont été
peu efficaces pour augmenter la production et les revenus des bénéficiaires. Le projet a été
confronté des problèmes environnementaux et techniques.

191. Le modèle du réseau californien introduit au démarrage du projet par une mission de
la FAO, s’est révélé peu adapté en raison de la texture légère du sol, de la topographie et du
moyen d’exhaure de l’eau (pompe manuelle). L’exhaure de l’eau (pompe manuelle et à
pédale) n’a pas donné grande satisfaction en raison d’une faible qualité du matériel et d’une
mauvaise acceptation par les populations. Le coût du litre carburant (double du coût qu’au
Niger) rend difficile la rentabilisation d’une motopompe. Les réseaux de distribution des eaux
dans les périmètres (construction de bassin de stockage) sont non fonctionnels.

192. Les aménagements de bas-fonds ont été efficaces pour soutenir la production
rizicole à condition d’une subvention du projet sur le labour (100% de subvention les deux
premières années et 50% l’année 3) et les intrants (semences et engrais). Leur efficacité a été
réduite quand la qualité des ouvrages a fait défaut due à des faiblesses dans les études
technico-économiques. Les sites ne sont pas compétitifs pour la riziculture irriguée.

193. L’efficacité des aménagements qui ont été financés par l’IESA au Sénégal est donc
faible sur le plan de l’augmentation de la production agricole et des revenus, donc une très
faible efficience car près de 50% des ressources injectées n’ont pas abouti à des réalisations.

194. L’encadré 17 ci-dessous fait un état des lieux du coût/bénéfice par type
d’aménagement afin d’apprécier l’efficience.

45
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 17. Coût / Bénéfice et kg/bénéficiaire par type d’aménagement


Coût/ha Nombre Coût / Production/
(USD / ha) Bénéficiaire/ha Bénéficiaire bénéficiaire en
(USD/bénéf.) kg/bénéf
Modèle Californien (Niger) 2.617 6 436 655
Modèle semi-californien 7.830 8 979 250
(Burkina Faso)
Modèle Barrage + Puits 6.533 13 502
(mixte (Guinée) 906
Modèle seuil, déversoir et 7.246 6 1.207
régulateur (Guinée)
Modèle Bas-fonds mali 11.593 7 1.656
PPIV (Mali) 12.141 9 1.349 312
PPM Burkina Faso 4.815 24 200 250
PPM Mali 24.285 80 303 300
PPM Niger 17.101 75 228 Nd
PPM Guinée 9021 36 250 690
PPM Sénégal type 1 4.483 24 187
PPM Sénégal type 2 7.145 24 298 315

195. Le modèle californien du Niger (forage à faible profondeur avec une motopompe de
petite capacité pour distribuer l’eau sur 1 km) avec des petits périmètres irrigués aménagés
dans des bas-fonds est le plus efficient pour les pays sahéliens (2.617 dollar E.U. /ha pour 6
bénéficiaires / ha) à condition de disposer d’une nappe à faible profondeur (10-15 m), des
eaux non salinisées et un coût du litre de carburant inférieur à 500 FCFA soit 1 dollars E.-U.
Les sites des vallées aménagées dans la région de Tahoua au Niger ont bénéficiés
d’aménagements agro-forestiers antérieurs sous forme de parcs à acacia albida dont la densité
à l’ha est parfois très élevée permettant d’accroître la fertilité des sols. L’IESA est venue
renforcer des vallées déjà aménagées ce qui a facilité l’impact. Dans les autres pays, il a été
difficilement reproductible à cause de la profondeur de la nappe (Burkina Faso) donc d’un
mauvais choix des sites pour ce modèle, sa salinisation (cas du Sénégal) et en raison du coût
du litre de carburant qui est le double de celui du Niger (2 dollars E.-U./litre au Sénégal et en
Guinée). Au Niger, ce modèle est en train d’être répliqué spontanément par les populations
sans aucun appui du projet. Au Burkina Faso, les aménagements en semi californien se sont
élevés à 7.830 dollars E.-U./ha en raison du problème de mobilisation de l’eau avec une
production nettement moindre par bénéficiaire (250 kg au lieu de 690 kg au Niger).

196. Le modèle nigérien permet de faire deux à trois cycles de culture par an et a un
coût/bénéfice très élevé. Il permet d’optimiser des fonds de vallées en créant des oasis et en
permettant aux terres hautes d’être moins exploitées donc mieux protégées.

197. Les modèles guinéens d’aménagement de bas-fonds (10-15 ha) et de plaines (20-30
ha) sont très efficaces et efficients si la gestion de l’eau est bien maîtrisée. Ces
aménagements ont de bons niveaux de mise en valeur qui permet d’assurer deux cycles de
production par an. La combinaison aménagement de bas-fonds + PPM permet d’obtenir en
moyenne près de 1600 kg/bénéficiaires ce qui est le meilleur résultat de l’Initiative. En terme
d’efficience, le modèle barrage avec puits 6.533 dollars E.-U./ha pour 13 bénéficiaires /ha
soit environ 500 dollars E.-U. / bénéficiaire ) est le plus efficient.

198. Le modèle PPM qui a représenté près de la moitié des aménagements de l’Initiative
est encore le plus cher mais c’est celui qui touche partout le plus les femmes (entre 80 et 90%

46
Évaluation du Programme IESA, rapport final

des bénéficiaires) avec un nombre particulièrement élevé de bénéficiaire à l’ha. C’est


indiscutablement le modèle le plus sensible à la dimension de la pauvreté. Dans les pays
sahéliens (Burkina Faso, Mali et Niger) ils sont très efficaces pour augmenter les revenus
mais ils sont faiblement efficients : entre 200 et 300 dollars E.-U. pour 250 à 300
kg/ha/bénéficiaire de production. Ces PPM sont confrontés à un problème de mobilisation la
mobilisation et de distribution de l’eau. L’IESA a résolu la mobilisation mais pas l’exhaure et
la distribution et l’aménagement ne tient pas suffisamment compte de la dimension agro-
forestière pour intensifier la production. Le PPM guinéen est le plus efficient PPM avec une
production qui est le double sur ces surfaces (690 kg/bénéficiaire) pour un coût/ha de 250
dollars E.-U. C’est aussi celui qui a le plus renforcé les aménagements en agro-foresterie.

6.5 Durabilité

199. La durabilité des aménagements varie selon la qualité des ouvrages et des
équipements, l’engagement et l’appropriation des personnes bénéficiaires. La durabilité est
faible pour de nombreux aménagements en raison de la qualité des prestataires et du manque
de formation des agents d’encadrement et des bénéficiaires pour la maîtrise de l’eau. Les
capacités de maintenance des ouvrages et des équipements sont encore faibles. La garantie
sur le foncier est essentielle pour permettre aux non propriétaires de poursuivre leurs activités
après le projet. D’où l’importance d’archiver les actes fonciers auprès des commissions
foncières au Niger.

200. L’approche subvention n’est pas durable au Sénégal pour la riziculture des bas-fonds
car il est constaté une diminution proportionnelle de la production avec la diminution des
subventions. Il est difficile aux producteurs des zones du bassin arachidier de rendre la
production rizicole compétitive par rapport à la vallée du fleuve Sénégal ou la Casamance. En
Guinée, la subvention fait partie de la stratégie du gouvernement et se poursuivra après le
projet. Elle permet de soutenir la production rizicole mais les rendements à l’ha sont encore
faibles (2 t/ha).

201. Le crédit au Niger et le fonds revolving au Burkina Faso, Mali et Sénégal pour les
engrais et le petit élevage ont été pertinents pour impulser une dynamique de croissance en
faveur des pauvres mais l’approche est peu durable car le projet ne s’est pas appuyé sur des
structures professionnelles de la finance rurale. En dehors du crédit petit commerce pour les
femmes les fonds sont en train de s’éroder par de mauvais remboursements.

202. L’IESA n’a pas été suffisamment attentive à la durabilité environnementale dans ses
interventions en particulier pour protéger les ressources en terre et en eau. La plantation de
haies vives au Burkina et au Mali a surtout servi à sécuriser les zones aménagées mais n’a pas
été intégrée dans une stratégie d’intensification visant au augmenter le niveau de la biomasse
pour améliorer la fertilité des écosystèmes. Ceci est très important dans les pays sahéliens
fragilisés qui nécessitent que les écosystèmes se régénèrent afin de renforcer la résilience des
populations rurales.

203. La protection de la ressource en eau qu’elle soit de surface ou souterraine n’a pas
suscité suffisamment d’attention. Cet aspect est particulièrement sensible dans les pays
sahéliens où les nappes phréatiques peu profondes sont très sollicitées. Des baisses de niveau
piézométriques peuvent être constatées si la ressource est surexploitée. Il s’agit également de
suivre la qualité de l’eau afin que les engrais ne polluent pas les nappes. Au Niger, l’équipe a
relevé une baisse de la qualité de l’eau de consommation dans les sites aménagés dans la

47
Évaluation du Programme IESA, rapport final

région de Tahoua occasionnant des problèmes de santé chez les bénéficiaires. En Guinée, tout
l’enjeu est de limiter le déboisement du Fouta Djallon où sont les principales sources des
grands fleuves afin de préserver le débit et la qualité de l’eau dans les pays en aval. La
protection de l’environnement dans cette région est donc une question régionale à adresser
afin de protéger la ressource eau pour l’Afrique de l’Ouest.

6.6 Impact

204. Dans les cinq pays, le programme a polarisé une population totale de 231.000
habitants dans les zones les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire identifiées au
démarrage du projet avec les indicateurs de vulnérabilité du PAM dans la plupart des cas. Au
total, ces populations sont reparties dans 189 villages ou hameaux. Cent (100) sites abritent
les réalisations du projet en terme d’aménagements (16 au Burkina Faso, 19 en Guinée, 19 au
Mali, 13 au Niger et 33 au Sénégal). Au total, 7204 ménages sont directement touchés par le
projet dans ces cinq pays au sein desquels, il est décompté 12673 bénéficiaires directs c’est-à-
dire des personnes actives, hommes, femmes et jeunes qui bénéficient directement des
produits et services délivrés par le projet (accès à la terre et à l’eau, intensification,
diversification, renforcement des capacités techniques et organisationnelles, etc.).

205. Cinq ans après son démarrage et selon les résultats des évaluations par les
bénéficiaires conduites, de réels changements ont été enregistrés, entre autres: l’augmentation
de la production agricole grâce à deux cycles de culture, la diversification alimentaire,
davantage de résilience des ménages aux pénuries alimentaires grâce à l’augmentation des
revenus issus des cultures maraîchères, l’amélioration de l’accès à l’eau et à la terre pour les
groupes vulnérables, en particulier les femmes, le renforcement des capacités des
bénéficiaires et de leurs organisations. L’évaluation par les bénéficiaires a montré que les
changements les plus perçus sont une alimentation plus diversifiée et une amélioration de la
résilience des ménages aux périodes de soudure dans certains pays (Niger, Guinée).

206. L’IESA a touché près de 16.000 bénéficiaires directs dont 60% de femmes et 41%
de jeunes. C’est au Niger dans la région de Tahoua et en Guinée sur certains sites de bas-
fonds combinant PPM et aménagement de bas-fonds où l’impact de l’IESA est très
significatif en termes d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de réduction
de la faim et d’augmentation des revenus, en particulier pour les femmes et les jeunes.
L’IESA a été un réel succès dans ces deux pays en raison de bonnes études préalables
(techniques, socio-économiques et hydrogéologiques), de technologies efficaces et
efficientes, avec une bonne maîtrise de l’eau au Niger et un peu moins en Guinée, d’un
ciblage approprié des activités de diversification et d’un engagement des bénéficiaires dans
l’Initiative.

207. Au Niger, les comptes d’exploitation en polyculture établis sur un échantillon de 8


exploitations en modèle californien (superficie comprise entre 870 et 3270 m2/bénéficiaire),
situées dans 5 sites dont 3 sites exploités par des femmes donnent des résultats très
encourageants. Alors que le coût à l’ha pour ce type d’aménagement est de 2.617 dollar E.-
U., la marge brute/ha varie de 1.394.118 (2.788 dollars E.-U.) à 5.404.375 FCFA (10.808
dollars E.-U.), respectivement pour un exploitant de Guidan Toudou (1250 m2) et un autre de
Boubaram (200 m2) ; la moyenne étant de 2.438.498 FCFA (4.877 dollars E.-U.), soit 97
539FCFA (195 dollars E.-U.) pour une parcelle de 400 m2. Les revenus consolidés par an
seraient en moyenne de 246.305, F.CFA (493 dollars E.-U.) par producteur. En considérant
140 jours la durée de la campagne, et l’utilisation d’un journalier en raison de 4

48
Évaluation du Programme IESA, rapport final

jours/semaine, la valorisation de la journée de travail serait de 3079 FCFA/jour soit 6 dollars


E.-U./jour soit le double du revenu journalier d’un ouvrier agricole qui est payé à
1500FCFA/jour (3 dollars E.-U./jour).

208. Au Burkina Faso et au Mali, l’impact est plus faible pour les aménagements en
raison de leur faible efficience qui s’explique par un mauvais choix des sites au Mali et des
réalisations de faibles qualités au Burkina Faso pour les aménagements en semi californien
combiné avec les difficultés de mobilisation des eaux souterraines dans les sites qui ont été
aménagés. Au Sénégal, l’impact est insignifiant pour les aménagements hydro-agricoles.

209. Les résultats des enquêtes nutritionnelles menées au Sénégal (2012), Mali (2012) et
en Guinée (2013) confirment ces analyses. Au Mali, dans la zone du projet 22% des enfants
de moins de 5 ans souffrent d’insuffisance pondérale contre 20,2% au niveau national. 9%
des enfants chez les bénéficiaires souffrent d’insuffisance pondérale contre 13% chez les non
bénéficiaires traduisant une certaine amélioration de la situation nutritionnelle. Néanmoins
dans la région de Mopti cet impact est insignifiant. Au Sénégal, l’enquête nutritionnelle
montre que la prévalence de l’insécurité alimentaire grave est plus élevée chez les
bénéficiaires que les non bénéficiaires (48% contre 53%). Par contre c’est l’inverse en ce qui
concerne la sécurité alimentaire mais de façon peu significative (4% pour les bénéficiaires
contre 3% pour les non bénéficiaires). En Guinée, l’impact de l’IESA est très significatif sur
la prévalence de l’insécurité alimentaire. En effet, 67% des ménages non bénéficiaires sont
dans une situation d’insécurité alimentaire grave contre 33% des ménages bénéficiaires. 88%
des ménages bénéficiaires sont dans une situation de totale sécurité alimentaire contre
seulement 12% chez les ménages non bénéficiaires. Par ailleurs, 77% des ménages
bénéficiaires ont des enfants qui souffrent d’insuffisance pondérale contre 83% chez les non
bénéficiaires.

210. Les évaluations par les bénéficiaires ont montré que dans certains sites les
populations perçoivent des changements sur le plan socio-économique et de la sécurité
alimentaire, notamment au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et de manière relativement
moindre ou mitigée au Mali et au Sénégal. Les changements les plus perçus sont notamment
une alimentation plus diversifiée et une légère amélioration de la résilience des ménages aux
périodes de pénurie alimentaire principalement grâce à l’augmentation des revenus par la
commercialisation des produits maraîchers.

211. Ces études ont aussi souligné l’incidence de l’IESA sur l’exode rural saisonnier au
Niger et en Guinée. Cependant, dans le bassin arachidier du Sénégal, l’IESA n’a pas permis
de réduire le flux migratoire des jeunes car les choix technologiques et l’approche du projet
n’ont pas permis de faire face aux causes structurelles qui poussent les jeunes à aller chercher
des emplois en milieu urbain. Les revenus issus des activités agricoles doivent être supérieurs
aux revenus minimum en milieu urbain.

212. L’impact sur l’environnement peut être préoccupant au Niger par la surexploitation
des nappes phréatiques et la baisse de la qualité de l’eau, et en Guinée, par l’absence de
reboisement des têtes de source ne permettant pas une recharge suffisante des nappes et
provoquant une diminution du débit de l’eau en période d’étiage et de sa qualité. Cette
préoccupation a été prise en considération en fin de parcours. Les concentrations des
investissements dans les bas-fonds par des aménagements physiques et agro-forestiers
peuvent avoir un impact positif sur la dégradation des terres hautes ce qui est important pour
la région du Fouta Djallon très sensible pour l’Afrique de l’Ouest car des millions de

49
Évaluation du Programme IESA, rapport final

populations en aval du fleuve Niger tirent leur moyen d’existence de ce fleuve et sont
sensibles au débit de l’eau et la préservation de sa qualité.

213. L’impact de l’UCIP est très important pour la construction d’une échelle régionale.
Cette structure a joué un rôle essentiel pour harmoniser les procédures, échanger les
informations entre les pays et capitaliser. Elle a été moins efficace et efficiente pour
coordonner les opérations (suivre l’ensemble des budgets et de l’information) qui sont restées
sous la responsabilité des Représentations de la FAO et pour construire une vision
stratégique. Il lui reste 6 mois pour le réaliser ce qui est un bon délai pour y parvenir.

214. L’UCIP a encadré la réalisation d’une note conceptuelle rédigée par un consultant
qui a sillonné tous les pays pour récolter les données et définir la vision stratégique pour les
cinq prochaines années (2013-2017). Même si le principal bailleur de fonds, le Royaume
d’Espagne a émis ses réticences pour s’engager dans une deuxième phase compte tenu de ses
difficultés économiques et financières, l’UCIP suit ses TDR et formule la phase 2 en
l’ancrant dans la dimension sous-régionale. Des contacts ont démarré avec des bailleurs de
fonds (Norvège, Union Européenne) pour financer la deuxième phase sur de nouvelles bases
mais le cadre stratégique mérite d’être finalisé pour aire un bon plaidoyer.

215. La note stratégique de novembre 2012 tire les leçons de la phase 1 et s’ancre dans le
contexte sous-régional de la FAO et des institutions africaines. Quatre axes stratégiques très
pertinents sont proposés: (i) Augmenter la production agricole par la maitrise de l’eau,
l’intensification et la diversification ; (ii) Valoriser les produits agricoles par le renforcement
des chaines de valeurs ; (iii) Améliorer la santé nutritionnelle et l’hygiène alimentaire et, (iv)
Améliorer de la gouvernance de la sécurité alimentaire à travers le renforcement des
capacités des acteurs publics et privés et des organisations professionnelles et la mise en
place d’un environnement technique et juridique favorable

7 Conclusions et recommandations

216. L’IESA s’est réalisée dans 13 régions agro-écologiques très différentes. L’Initiative
a touché près de 16.000 bénéficiaires directs dont 60% de femmes et 41% de jeunes. Elle a
permis d’aménager 1.057 ha dans 100 sites. Une grande diversité d’ouvrages de petite et de
moyenne irrigation en faveur des ruraux pauvres a été expérimentée avec des résultats plus ou
moins efficaces et efficients selon les pays.

217. L’encadré 18 ci-dessous donne un récapitulatif global de l’IESA sur la base des
grands critères traités par l’évaluation. C’est une synthèse globale de la situation pour cette
Initiative.

50
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 18. Classement des projets selon les critères de l’évaluation


Burkina
Guinée Mali Niger Sénégal UCIP IESA
Faso
Conception 4 5 4 6 3 6 4,7
Mise en œuvre 3 4 3 3 2 4 3,2
Résultat 5 5 4 6 3 5 4,7
Développement des
4 3 3 4 3 4 3,5
capacités
Partenariat 2 2 4 4 2 1 2,5
Parité H/F 5 6 6 5 5 5 5,3
Droits de l'homme 5 5 5 6 5 6 5,3
Pertinence 5 5 5 5 5 6 5,2
Efficacité 4 5 4 5 2 6 4,3
Efficience 4 4 3 4 2 5 3,7
Durabilité 3 4 3 4 2 5 3,5
Impact 3 5 3 5 2 5 3,8
Moyenne 3,6 4,1 3,6 4,4 2,8 4,5 3,8
1 : très faible ; 2 faible ; 3 : Inapproprié/Insatisfaisant ; 4 : Approprié / Satisfaisant ; 5 ; Bon; 6: Excellent

218. Comme principales forces de l’Initiative, on relève:


• Sur le plan de la conception: l’alignement du projet dans les documents de stratégie
de lutte contre la pauvreté et le MDG1, le bon ciblage des sites qui sont choisis dans
des zones vulnérables sur le plan de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (sauf au
Burkina Faso), une bonne vision stratégique de financer à la fois des investissements
dans des aménagements hydro-agricoles, des activités de soutien à la production et à
la diversification des activités et renforcement des capacités, l’ancrage des projets au
sein du ministère de l’Agriculture avec une forte implication des services techniques
déconcentrés pour exécuter et encadrer les bénéficiaires, une forte implication dans
certains pays des collectivités territoriales décentralisées (Niger et Mali) pour
renforcer les services publics.
• Sur le plan de l’exécution, de bonnes performances des coordinations nationales en
dépit de condition de travail difficiles, une bonne performance de l’UCIP avec un
système de S/E harmonisé et opérationnel, un bon échange d’information et de
communication entre les pays permettant à cette structure de construire une vision
stratégique régionale basée sur la capitalisation de l’information stratégique, un bon
ciblage sur le genre et une forte sensibilité aux droits de l’homme (droit à
l’alimentation et droit à un emploi décent), une forte implication des femmes et des
jeunes dans les activités du projet.

219. Comme principales faiblesses de l’Initiative on relève:


• Sur le plan de la conception, le manque d’alignement dans le PDDAA et le cadre
stratégique de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest qui n’avait pas été formulé au
démarrage de l’IESA, un problème de cadrage financier au départ qui a été rattrapé
par la suite mais au prix de retards dans l’exécution et enfin le manque de vision
stratégique. Tant que cela représentait une initiative pilote sur 3 ans cela était
acceptable, mais à partir du moment où elle se prolonge sur 7 ans cela a nui à
l’efficience globale des financements.
• Sur le plan de l’exécution, des problèmes de suivi dans certaines zones en raison de
leur nombre (Sénégal), leur éparpillement (Niger, Mali) ou leur éloignement
(Guinée), l’instabilité des ressources et des durées créant d’énormes difficultés de
planification et d’exécution, un manque d’intégration des services techniques
localement et un manque de partenariats aux niveaux, local national et régional, un
manque d’ancrage dans la décentralisation, un manque de communication ministère

51
Évaluation du Programme IESA, rapport final

– FAO – Bailleur de fonds au Sénégal et des comités de pilotage qui n’ont


globalement pas fonctionné sauf en Guinée, une coopération sud-sud non
opérationnelle qui n’a pas permis de renforcer les capacités techniques en matière
d’irrigation, des études techniques insuffisantes et de faibles qualité au Mali,
Sénégal et Burkina Faso, de faibles capacités des entreprises privées pour la
réalisation des ouvrages et enfin une faible prise en compte de la dimension sociale
et environnementale

220. Sur le plan de l’efficacité et de l’efficience, les résultats sont mitigés. L’Initiative a
adopté une excellente stratégie de combiner quatre grands types d'activité et de créer une
structure de coordination pour relier et harmoniser les initiatives nationales, mais les
mécanismes et arrangements institutionnels qui ont été choisis (le circuit de l’argent et la
façon d’exécuter avec les organisations publiques et privées) ont nui à l’efficacité et
l’efficience des interventions pour plusieurs raisons :
• La gestion technique et financière de la FAO a été peu efficiente: elle a pris
beaucoup de ressources pour des résultats faibles; la FAO met un minimum de 3 ans
pour réaliser les infrastructures et retarde les planifications annuelles ; l'assistance
technique ne se fait pas suffisamment par site sauf en Guinée et au Niger, et n’a pas
été suffisante sur le thème de la maîtrise de l’eau.
• La capacité d’absorption des investissements a varié d’un pays à l’autre en fonction
de la performance des structures nationales; au Burkina Faso, au Niger et en Guinée
elle a été bonne mais faible au Sénégal.
• Des prestataires privés n’ont pas toujours été efficaces et efficients ce qui a nui à
l'efficacité des aménagements sur un tiers des sites.
• Les fonds de roulement et les crédits projet pour soutenir la production agricole et
les AGR sont peu durables; l’érosion des fonds par le non remboursement menace la
poursuite des activités.
• Les organisations de producteurs sont faibles pour développer les marchés et
maîtriser l'eau car les services d'appui ont été surtout techniques et pas suffisamment
pour professionnaliser les organisations.
• L’efficacité et l’efficience des services techniques déconcentrés est encourageante
mais les ressources ont été trop faibles pour développer leur capacités.

221. Au Niger et en Guinée, les projets de l’IESA ont été très pertinents pour améliorer la
situation alimentaire et nutritionnelle, les revenus et les conditions de vie des ruraux en
particulier les plus pauvres. La maîtrise de l’eau à travers la petite irrigation avec des
technologies maîtrisables et maîtrisées par les bénéficiaires, et éventuellement reproductibles
par eux, permet d’augmenter le nombre de cycles de culture, de diminuer les périodes de
soudure et de créer des dynamiques de croissance agricoles dans des zones vulnérables sur le
plan de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Accompagnée d’actions de diversification et
de soutien à la production soutenue par les pouvoir publics sans néanmoins décourager la
participation des bénéficiaires et leur engagement, elle peut contribuer à réduire
significativement la faim et augmenter les revenus des ruraux pauvres. Le renforcement des
capacités à tous les niveaux, la prise en compte du marché et du lien terre-eau-arbre et de la
protection des ressources naturelles sont fondamentaux pour obtenir du succès, pérenniser les
actions et les étendre.

222. L’IESA par la portée de son contenu et certains acquis mérite indiscutablement une
seconde phase dans le cadre d’un programme régional en tirant les leçons de la première
notamment sur les difficultés de mise en œuvre, les problèmes techniques et l’insuffisance de

52
Évaluation du Programme IESA, rapport final

partenariats et d’alliances stratégiques, en renforçant les acquis sur les sites aménagés et
enfin, en innovant sur tous les plans (technologies, procédures, gestion de l’information et des
connaissances). Sur la base des politiques nationales qui ont évolué vers des approches
programmatiques ancrées dans le PDDAA et du cadre stratégique de la FAO pour l’Afrique
de l’Ouest, et dans le but de mobiliser davantage de fonds pour investir dans la petite et
moyenne irrigation, l’IESA devrait être formulé comme un programme régional visant à la
fois à soutenir des stratégies de croissance et à lutter contre la pauvreté en améliorant l’accès
des ruraux pauvres aux ressources, à l’information et à la formation.

223. D’une durée de cinq ans en deux phases de deux et trois ans avec une revue à mi-
parcours, ce programme devrait comprendre :
i) un cadre stratégique commun à l’ensemble des pays avec des indicateurs de
résultats;
ii) des procédures harmonisées entre les donateurs et simplifiées pour faciliter les
mécanisme de décaissement ;
iii) une unité de coordination régionale dotée d’un dispositif de S/E harmonisé et d’une
équipe pluridisciplinaire ;
iv) des mécanismes financiers performants sensibles à la pauvreté et au genre
permettant de soutenir efficacement et durablement des partenariats public-privé
dans les pays (fonds d’investissement pour soutenir la petite et moyenne irrigation
privée) et d’appuyer les activités de diversification (ligne de crédit micro-finance
pour soutenir les AGR et activités d’élevage); et
v) des projets nationaux Eau, croissance et sécurité alimentaire gérés par les ministères
de l’Agriculture à travers la mise en place d’unités de coordination nationale
appuyées techniquement par la FAO et visant à planifier les investissements en
matière de petite et moyenne irrigation.6

224. Le nouveau programme devrait s’inspirer des expériences acquises pendant la phase
1:
i) Cibler à la fois les communautés rurales et les entrepreneurs agricoles (2-10 ha) qui
sont en train d’émerger en Afrique de l’Ouest en milieu rural et qui développent des
systèmes d’irrigation individuels ; ces entrepreneurs agricoles peuvent constituer un
laboratoire d’innovation en milieu rural et une locomotive pour les ruraux pauvres.
ii) Soutenir les innovations technologiques en développant des programmes de R/D en
partenariat avec des institutions spécialisées pour permettre aux ruraux pauvres
d’accéder à des innovations en particulier le goutte-à-goutte et la pompe solaire pour
l’exhaure en milieu sahélien.
iii) Intégrer les aménagements dans la problématique globale des bassins-versants.
iv) Associer les systèmes financiers ruraux professionnels et durables pour soutenir les
activités de diversification et d’accompagnement dans les zones aménagées.
v) Intégrer la dimension du marché et professionnaliser les organisations rurales.
vi) Construire des partenariats financiers avec des institutions sous-régionales et des
banques de développement.

225. L’encadré 19 ci-dessous montre graphiquement le schéma proposée pour un


nouveau programme régional Eau, Croissance et Sécurité Alimentaire.

6
Voir Annexe 7

53
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Encadré 19. Schéma pour un nouveau programme régional Eau, Croissance et Sécurité
Alimentaire

226. Le thème de l’Eau est très complexe car il a une dimension transversale et doit
s’adapter aux contextes agro-écologiques. Cette diversité est une richesse en termes
d’expérimentation mais il est important d’aider les Etats à rationnaliser. L’IESA soulève donc
la question du positionnement institutionnel de la FAO dans ce contexte régional.
L’Organisation a défini un cadre stratégique clair sur lequel l’Initiative devrait s’appuyer
pour mettre en mettre en œuvre les interventions dans les pays. Le programme devrait
contribuer à définir une stratégie régionale en matière de petite et moyenne irrigation et
d’agriculture de conservation pour avoir un impact sur le MDG1 dans la sous-région et au
Sahel. Dans ce cadre, une plate-forme institutionnelle régionale représentée par les structures
politiques et institutionnelles régionales, les donateurs, le Bureau régional de la FAO en
Afrique de l’Ouest, les organisations régionales africaines dans le secteur de l’Eau et les
organisations professionnelles devrait se constituer pour aider à orienter et décider.

227. La FAO, à travers son Bureau régional Afrique a un rôle important à jouer en terme
de plaidoyer au sein des institutions sous-régionales (CILSS, CEDEAO, UEMOA, NEPAD,
Grande Muraille Verte) pour mobiliser des fonds et aider les ministères à coordonner leurs
activité et mieux intégrer les économies et les stratégies. C’est également le moyen d’assurer
une stratégie de préservation de l’eau des grands fleuves ouest africains par la préservation
des écosystèmes forestiers du Fouta Djallon. En effet, la préservation de l’environnement
forestier dans cette zone va interférer sur la quantité et la qualité de l’eau en aval des fleuve.

228. La nouvelle phase pourrait s’élargir à de nouveaux pays et être principalement


centrée sur la zone sahélienne en intégrant la Guinée qui a obtenu d’excellents résultats et
dont la région du Fouta Djallon constitue une zone sensible pour l’Afrique de l’Ouest pour
l’eau. L’évaluation a identifié cinq principaux enjeux pour cette nouvelle phase :
• Les dynamiques sous-régionales et l’intégration des marchés ;
• Les changements climatiques et le développement d’une capacité de résilience dans
les pays du Sahel pour amortir les chocs climatiques et politiques ;

54
Évaluation du Programme IESA, rapport final

• Le conflit au Mali a une dimension sous-régionale qui nécessite d’offrir des réponses
durables aux populations du Sahel afin de la pacifier en stimulant les échanges
économiques, en réduisant les écarts et en améliorant la gouvernance à tous les
niveaux ;
• Nourrir des populations de plus en plus urbanisées dans un contexte d’ouverture des
marchés, protéger les ressources en terre et en eau et réduire la pauvreté ;
• La gouvernance aux niveaux régional, national et local qui pose la question de
l’équilibre du partenariat public-privé et les formes de partenariat.

229. Les fonds mobilisés devraient être beaucoup plus importants et rationnalisés à
travers l’adoption de nouveaux mécanismes de financement qui prennent en compte (i)
l’évolution des stratégies gouvernementales vers une approche programme pour le
développement rural et le sous-secteur de l’eau ; (ii) le contexte de la décentralisation ; (iii) la
rentabilité des investissements à travers l’élaboration de plan de financement par site ; (iii) les
organisations comme facteur de développement de l’Initiative qui comprennent : les
institutions publiques d’appui/conseil et de planification, les collectivités locales, les
entrepreneurs agricoles, les GIE de producteurs, les organisations professionnelles agricoles,
les femmes et les jeunes.

230. Dans ce cadre, l’évaluation a formulé les recommandations suivantes. Parmi celles-
ci, une est adressée à toutes les parties prenantes et une à la FAO. Les autres sont adressées
au programme, composante régionale et composantes nationales.

Recommendation 1. A toutes les parties prenantes


On recommande de prolonger de trois mois la date de clôture de l’UCIP en la reportant à
décembre 2013 de façon à lui permettre de :
a) finaliser le cadre stratégique régional ;
b) faire une synthèse sur les cinq études concernant la capitalisation des bonnes pratiques et
sur les études de référence de la FAO en matière de l’Eau pour réaliser, avant la fin de
l’année, un atelier régional pour valider le cadre stratégique régional; le thème de l’atelier
final devrait être : « Eau et sécurité alimentaire : quelle place pour la petite et moyenne
irrigation en Afrique de l’Ouest et sahélienne face aux défis climatiques, de la pauvreté et de
l’OMD1».
c) faire le plaidoyer et mobiliser des fonds pour démarrer la deuxième phase ;
d) développer des partenariats stratégiques avec les institutions et initiatives régionales
(CILSS, CEDAO et UEMOA, NEPAD, Grande Muraille Verte) en vue de trouver un ancrage
régional au futur programme.

231. L’atelier recommandé au point b) devrait regrouper i) les représentants des


institutions sous-régionales en particulier du PDDAA; ii) les représentants des ministères
techniques du Génie rural des pays et des PNSA ; iii) les organisations professionnelles dans
le secteur (ARID, plate-forme Eau pour l’Afrique, etc.) et des personnes ressources ; iv) les
représentants de la division NLRW à Rome et du Bureau Régional en Afrique de l’Ouest
(SFW) ; et, v) les représentants des bailleurs de fonds (FIDA, BM, BAD, BID, UE) et des
coopérations bilatérales.

55
Évaluation du Programme IESA, rapport final

Recommendation 2. À la FAO
On recommande d’actualiser les stratégies nationales en matière de petite et moyenne
irrigation et définir une stratégie régionale pour l’Afrique de l’Ouest et sahélienne en tenant
compte des évolutions récentes sur le plan institutionnel, des acquis de l’IESA phase 1 et
d’autres interventions des partenaires techniques et financiers dans le secteur mises en avant
dans l’étude sur la capitalisation des bonnes pratiques.
Les divisions techniques de la FAO, y inclus celle de la Terre et des Eaux, doivent appuyer
les gouvernements nationaux et les institutions sous-régionales pour réaliser cette activité.

Recommendation 3. À l’UCIP
On recommande de formuler le cadre stratégique du programme régional de cinq ans Eau,
Croissance et Sécurité Alimentaire en faveur du développement de la petite et moyenne
irrigation en vue de soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté à travers l’amélioration
du MDG1. Développer des partenariats stratégiques avec les institutions et initiatives
régionales (CILSS, CEDAO et UEMOA, NEPAD, Grande Muraille Verte) et
opérationnaliser un plan de communication en vue de mobiliser des fonds.

Recommendation 4. À toutes les coordinations nationales dans les pays :


On recommande de développer une stratégie de communication à l’égard des ministères et
des PTF sur les leçons et les acquis de IESA 1 afin de renforcer le cadre stratégique national
en matière de l’Eau et la sécurité alimentaire et de se préparer à la seconde phase.

Recommendation 5. À la coordination nationale du Burkina Faso


On recommande d’actualiser avec l’appui technique de la FAO, la stratégie de promotion et
de valorisation de la petite irrigation pour mieux l’ancrer dans le contexte de la
décentralisation et tenir compte des orientations stratégiques récentes du pays en matière de
l’Eau.

Recommendation 6. À la coordination nationale en Guinée


On recommande d’utiliser les reliquats pour améliorer la qualité des aménagements qui ont
été réalisés et aider les comités de gestion à se relier avec la fédération du Fouta Djallon avec
la participation active de l’ANPROCA.

Recommendation 7. À la coordination nationale du Mali


On recommande d’utiliser les reliquats pour finaliser les ouvrages non achevés.

Recommendation 8. À la coordination nationale du Niger


On recommande d’utiliser le temps et les ressources qui restent pour renforcer les capacités
des organisations locales (comité de gestion), des activités en faveur des femmes
(transformation des productions agricoles) et archiver les actes de sécurisation foncière.

Recommendation 9. À la coordination nationale du Sénégal


On recommande d’utiliser les reliquats pour achever les travaux dans les règles de l’art et
améliorer les moyens d’exhaure (sites de Ndiol Ndiaye, Toubediack, Ndourène, Keurleye,
Djilor, Kaïré et Thaiallé Mabour).

56
Évaluation du Programme IESA, rapport final

8 Leçons apprises

232. Entre la petite irrigation et la grande irrigation, il existe une moyenne irrigation ;
l’exemple de la Guinée, du Burkina Faso et du Mali pour les aménagements de bas-fonds et
de plaine est très significatif. Les aménagements qui ont été réalisés le sont sur des surfaces
moyennes (10 à 30 ha). Ils nécessitent une intervention des pouvoirs publics pour assurer leur
maintenance car les organisations de bénéficiaires ne sont pas capables d’y faire face sur le
plan technique. Au vu des résultats très encourageants en Guinée, la moyenne irrigation
devrait également être considérée comme un moyen de soutenir les ruraux pauvres. D’où
l’importance d’actualiser par pays les stratégies nationales de la petite irrigation et de
considérer également la micro-irrigation individuelle et la moyenne irrigation.

233. Les activités d’accompagnement pour aider les bénéficiaires à s’approprier les
investissements et à les rentabiliser, mais aussi à diversifier les sources de revenus doivent
être étroitement articulées avec les plans de financement par site où interviennent les
organisations de producteurs et le donateur.

234. L’IESA à travers sa diversité d’expériences et ses difficultés sur une durée
suffisamment longue a permis de souligner les facteurs qui conditionnent la réussite de projet
en matière de maîtrise de l’eau:
a. Il ne faut pas minimiser les études dans les phases préalables et considérer les
bassins versants dans les aménagements ; les études sont à la fois socio-foncières,
techniques, hydrogéologiques et environnementales.
b. Il faut développer une approche Bassin Versant comme unité d’intervention et
protéger les ressources en en terre et en eau pour rendre les aménagements durables ;
cette protection nécessite de pratiquer l’agro-écologie et l’agroforesterie . Le lien
terre –eau – environnement – arbre est un moyen sûr d’aboutir à des stratégies
d’intensification durables, rentables et compétitives.
c. L’aspect foncier est déterminant à deux niveaux : (i) minimiser les conflits entre
usagers de bas-fonds (ex. agriculteurs/éleveurs dans les zones sahéliennes au
Burkina et au Sénégal a occasionné la destruction d’ouvrages) et, (ii) améliorer
l’accès des ruraux pauvres aux terres aménagées ; ce dernier aspect est essentiel si
l’on veut promouvoir des stratégies locales de lutte contre la pauvreté en permettant
aux couches vulnérables qui souffrent des problèmes d’insécurité alimentaire et
nutritionnelle de bénéficier des terres de bas-fonds. Les collectivités locales ont un
rôle stratégique à jouer à ce niveau.
d. Il faut avoir un bon partenariat public-privé ; la petite irrigation implique la
participation des utilisateurs dans les aménagements mais nécessite également, dans
certains cas, la subvention du service public lorsque l’infrastructure dépasse les
capacités des usagers (Ex. aménagement de plaines et de bas-fonds en Guinée et au
Burkina Faso) ; le rôle du secteur public et privé doit être très clairement défini.
L’Etat conserve sa mission régalienne de financement de la recherche, des études et
de contrôle des travaux tandis que le secteur privé construit les ouvrages avec la
participation des bénéficiaires ; les collectivités locales doivent être associées en tant
que maitre d’œuvre en participant à l’élaboration des dossiers d’appel d’offres. Les
capacités des structures publiques et privées doivent être renforcées à tous les
niveaux : technique, organisationnel, recherche de technologies innovantes.

57
Évaluation du Programme IESA, rapport final

e. Il faut cibler les artisans ruraux qui sont des acteurs clé pour les aménagements tant
pour les forages, la construction des puits et les équipements d’irrigation. Leurs
capacités doivent également être renforcées ;
f. L’approche subvention est efficace pour permettre d’impulser une dynamique de
croissance et introduire de nouvelles technologies pour les ruraux pauvres mais
parfois en contradiction avec l’approche participative qui implique d’engager les
bénéficiaires à tous les stades des activités et peu durable. Au Sénégal, les
organisations des bénéficiaires ont manqué de dynamisme et ont fait preuve
d’attentisme ce qui n’a pas permis d’obtenir des résultats significatifs. De nouveaux
mécanismes financiers méritent d’être introduits pour améliorer l’efficacité et
l’efficience des interventions. Ils doivent être formulés avec les structures
professionnelles de la finance rurale.

58
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 1. Termes de référence de l’évaluation

1. Contexte du projet

235. L’Initiative Eau et Sécurité Alimentaire en Afrique (IESA) de l’Agence Espagnole


de Coopération Internationale, vise à soutenir les efforts des pays et de la FAO dans l’atteinte
de la sécurité alimentaire par une meilleure valorisation du potentiel en eau et le
développement de l’agriculture irriguée. L’initiative vient ainsi compléter
l’opérationnalisation des stratégies et programmes régionaux et nationaux (PDDAA et
PNSA) élaborés avec l’appui de la FAO.

236. Lors d’une rencontre au Maroc en juin 2006 entre le Directeur Général de la FAO et
le Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement espagnol, l’Espagne a marqué son
intérêt à soutenir les efforts entrepris par la FAO pour la sécurité alimentaire des ruraux dans
l’Afrique de l’Ouest. Elle financerait à hauteur de 2 millions de dollars EU par pays un
ensemble de petits projets des ruraux des zones défavorisées, axés sur la maîtrise de l’eau
susceptibles d’accroître de manière durable la production agricole, les revenus des petits
exploitants et de limiter l’émigration. Cette initiative s’est concrétisée au cours du deuxième
semestre 2007 par le lancement de ses quatre premiers projets au Burkina Faso, en Guinée, au
Mali et au Sénégal. À ces quatre premiers projets, il s’est rajouté un cinquième projet au
Niger, qui a débuté en mars 2008. L'objectif global de ces projets est d’améliorer la situation
alimentaire et nutritionnelle de la population par la maîtrise de l’eau.

237. Afin de renforcer la cohésion entre ces différents projets au sein de la même
Initiative, une composante régionale, intitulée ‘Unité de gestion et de coordination de
l’information inter-projets GCP/RAF/428/SPA’, a été mise en place lors d’un atelier régional
de lancement tenu à Niamey en mai 2008. Cette coordination vise à renforcer la cohésion des
projets nationaux, à harmoniser leurs modalités d’intervention, à favoriser les échanges
d’expériences et à développer une meilleure visibilité de l’action de l’Agence Espagnole de
Coopération International pour le Développement (AECID) en Afrique de l’Ouest, ainsi que
la conception d’une vision pour les actions futures.

238. Initialement prévue pour deux ans, la durée d’exécution des projets a été prorogée
jusqu’au 30 Juin 2013. Le soutien de l'Initiative de la Coopération espagnole est devenu une
réalité avec l'appui d'un budget initial total de 13.023.139 dollars E.-U. et a été maintenue au
fil du temps avec différentes contributions ultérieures, jusqu´au budget final de 21.703.436
dollars E.-U., ce qui a permis la poursuite des actions en matière de sécurité alimentaire dans
les pays bénéficiaires. AECID chaque année a versé des fonds supplémentaires avec des
extensions périodique, donc des projets qui étaient conçus pour deux ans sont arrivés jusqu’à
six ans. Les budgets à l’origine et final de chaque projet, ainsi que les reliquats à la date de la
formulation de ces TdR, est montré dans l’Encadré 1 ci-dessous.

Encadré 20. Budgets des projets nationaux et régional


Projets Budget Budget Reliquats, Delivery Status, NTE
original final février
2013*
GCP/RAF/428/SPA En cours
868,254 1,852,232 238,742 87.11%
30-Sep-13

1
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

GCP/BKF/049/SPA En cours,
94.08%
1,940,100 3,339,969 197,874 30-Juin-2013
GCP/GUI/018/SPA En cours
89.71%
1,940,000 3,339,967 343,602 30-Juin-2013
GCP/MLI/030/SPA Terminé
100.00% (intégré dans
1,940,000 2,367,101 -
MLI/029)
GCPS/MLI/029/SPA En cours,
89.01%
2,400,000 4,399,360 483,371 30-Juin-2013
GCP/NER/048/SPA En cours
77.28%
1,994,785 3,202,794 727,622 30-Sep-13
En cours
GCP/SEN/059/SPA 98.63%
1,940,000 3,202,013 43,854 30-Juin-2013

Total
13,023,139 21,703,436 2,035,065
Source: Field Programme Management information System
*Information du FPMIS le 6 février 2013, incluant les dépenses actuelles et le «commitments»

239. En 2011, un autre donateur, l'Afrique du Sud, a aussi contribué à l’Initiative, avec
une contribution financière destinée à renforcer les résultats des projets nationaux pour les
bénéficiaires vulnérables, surtout les femmes et les jeunes du Niger et du Sénégal
(GCP/RAF/428/SAF). L’Annexe 2 décrit plus en détail le programme IESA. Il est important
de noter ici que depuis 2010, les projets ont travaillé sur la base d’un Cadre logique
harmonisé pour les 5 pays et des plans de travail spécifiques.

240. Les projets qui font partie de l’IESA ont eu comme outils dans leurs suivis, deux
activités importantes qui ont été répétées dans tous les pays d’une manière plus ou moins
standard: une évaluation des bénéficiaires en 2011 et une revue technique par un consultant
extérieur suivi d’une mission tripartie (Gouvernement-FAO-Bailleur de fond) en 2012. Les
résultats de ces efforts ont été pris en compte dans l’élaboration de ces Termes de Référence.

241. Dans ce contexte, les parties prenantes, incluant le Programme IESA, l’unité de
relations avec les bailleurs à la FAO (TCSR) et le Bureau de l’Evaluation de la FAO (OED),
ont discuté la possibilité et l’opportunité de conduire une évaluation du programme dans son
entièreté. Ceci aussi en considération du fait que le montant global du programme dépasse
largement le seuil de 4 millions de dollars E.U. au dessus duquel tout projet de la FAO doit
être évalué, ainsi que l’intérêt du Programme à se développer au delà de 2013. En fin 2012,
début 2013, la décision a donc été prise de réaliser l’évaluation, considérée comme finale,
dans la première moitié de 2013.

2. Objectif de l’évaluation

242. L’IESA est une initiative importante pour tous les acteurs impliqués, en
considération du rôle actuel et potentiel de la gestion de l’eau pour la petite irrigation dans la
sécurité alimentaire et dans les développements des moyens de vie durable des ménages dans
la région. Dans ce sens, l’Initiative est conçue comme un projet régional articulé dans 5
projets nationaux, que sera l’objet principal de l’évaluation.

2
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

243. L'évaluation a pour objectif de fournir à toutes les parties prenantes, notamment le
Gouvernement du Mali, le Gouvernement du Burkina Faso, le Gouvernement du Sénégal, le
Gouvernement de la Guinée, Gouvernement du Niger, l´AECID, le Gouvernement de
l´Afrique du sud et la FAO à tous les niveaux concernés, une analyse indépendante et
rigoureuse sur les résultats atteints des projets et leurs qualités par rapport aux objectifs
escomptés par les projets nationaux et la composante régionale.

244. L'évaluation devra également rendre compte sur la performance de l'Organisation


dans la mise en œuvre des projets, y inclus la performance de la FAO comme une seule
organisation de connaissances.

245. Finalement, cette évaluation visera aussi à tirer les leçons et recommandations pour
la conception et la mise en œuvre de programmes similaires dans la région, ainsi que la
continuation de l’Initiative avec d’autre/s source/s de financement, le cas échéant.

3. Cadre de l’évaluation

3.1 Portée

246. L'évaluation portera sur la totalité des activités de l’Initiative et des projets nationaux
impliqués dans sa mise en œuvre depuis sa création en 2007 jusqu’à ce jour, et comprend les
activités mises en œuvre aux niveaux nationaux et sous-régional.
247. L’évaluation analysera le progrès du programme dans tous les pays ; au Mali, à
cause de la situation d’insécurité, l’analyse sera menée par un consultant national, sous la
supervision du chef de l’équipe, donc elle sera plus limitée que dans les autres pays.
248. Les questions sur l'exécution et gestion des projets seront également prises en
compte, ainsi que les changements qui ont eu lieu au cours de cette période dans la politique
d’Eau et Sécurité alimentaire de la FAO qui ont pu affecter la mise en œuvre du projet, dans
la mesure du possible.

3.2 Critères de l'évaluation

249. L'évaluation portera sur une évaluation critique du programme grâce à les critères
internationalement reconnus, à savoir la pertinence, l'efficience, l'efficacité, l'impact et la
durabilité. Selon le nouveau cycle de projet de la FAO, l’évaluation analysera aussi la mesure
d’accomplissement de l’IESA des principes communs de planification par pays des Nations
Unies conformément à l'approche fondée sur les droits de l'homme (HRBA) / droit à
l'alimentation / au travail décent, l'égalité entre les sexes, la durabilité environnementale, le
renforcement des capacités et la gestion axée sur les résultats.7
250. Parmi ceux-ci, les principes qui n’étaient pas intégré normalement dans les projets
de la FAO jusqu’à 2012, tels le HRBA, auront une importance réduite dans l’évaluation.

7
Les critères sur l’approche droits de l'homme (HRBA) / droit à l'alimentation / au travail décent, et gestion
axée sur les résultats, n’étaient pas obligatoire au moment de formulation du programme IESA ; cependant,
l’évaluation analysera si le programme a avancé sur ces thèmes de sa propre initiative.

3
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

3.3 Domaines de l'évaluation

251. Dans le cadre décrit ci-dessus, l'évaluation analysera les caractéristiques suivantes
du programme.

I. Pertinence du concept et de l’approche

g. La pertinence du projet par rapport à:


 les UNDAF dans chaque pays ; les Cadres de programmation prioritaire à moyen
termes (NMTPF) dans les cas où ceux-ci existaient;8 le cadre stratégique sous-
régional pour l'Afrique de l’Ouest; les objectifs globaux et stratégiques de la FAO
et ses fonctions de base;9 d'autres programmes de développement de la
thématique de l´Eau et de Sécurité Alimentaire en Afrique et spécialement dans la
région ouest;
 les priorités de développement des pays concernées et programmes et besoins de
la population aux niveaux nationaux et régionale.

h. La solidité et le réalisme de la théorie du changement derrière le projet, y compris la


logique de la relation de cause à effet entre les intrants, les activités, les résultats
attendus, résultats et impacts au regard des objectifs spécifiques et de développement
et la validité des indicateurs, hypothèses et des risques; en particulier, l’évaluation
analysera la relation entre projet régional et projets nationaux, et la cohérence entre
eux, y inclus dans la validité de l’analyse des besoins et l’identification de
bénéficiaires ;
i. Clarté, cohérence et réalisme du cadre logique de l’IESA et de Plans de travail
développé en suite aux rallongements budgétaires et de durée, y compris:
 la validité des indicateurs, hypothèses ou des suppositions et des risques;
 l’approche et la méthodologie;
 les ressources (humaines et financières) et la durée prévue;
 l'identification et l'analyse des bénéficiaires et des parties prenante; et
 l’organisation et structure institutionnelle et les accords de gestion.

II. Efficacité des produits et des résultats

252. L’évaluation analysera l’efficacité globale du projet, actuelle ou potentiel, dans la


poursuite de ses objectifs spécifiques, tout en tenant compte que les projets avaient été conçus
pour une durée de deux ans et finalement ils seront opérationnels pour sept ans et que leurs
mandat a évolué avec le temps.
j. Au niveaux des produits, l’évaluation analysera en particulier la quantité et qualité
des aspects suivants:
 le processus de la réhabilitation et/ou construction des aménagements d’irrigation,
ainsi que ses acquis ;
 les institutions ou systèmes mis en place pour leur gestion;
 les activités de formation des utilisateurs des aménagements ;
 les composantes complémentaires aux aménagements, telles que les activités
génératrices de revenue et les actions pour faciliter l’accès à la terre.

8
Les Cadres de programmation par pays (CPF) de la FAO dans chaque pays participant n’étaient pas encore
finalisés au moment de l’évaluation.
9
Voire Annexe 2 du TdR.

4
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

k. Au niveau des résultats obtenus, attendus ou inattendus, l’évaluation analysera en


particulier leur solidité, et les perspectives pour leur maintien et diffusion, comme
suit :
 le niveau de développement des capacités atteint au sein des groupements des
paysans autour des nouveaux aménagements pour la gestion durable de ceux-ci ;
 le niveau d’utilisation des aménagements, réhabilités ou construits par les projets,
et le profil des utilisateurs
 le niveau de développement des capacités atteint par les participants, pour la
gestion des activités génératrices de revenus;
 les résultats de la composante d’accès à la terre, en termes de diminution de
l’exode rurale des jeunes et leur stabilisation sur le terroir des participants aux
projets, ainsi que pour d’autres groupes sociaux affectés ;
 l’identification et l’analyse des innovations, et le « scaling up » des interventions
par les divers bénéficiaires des projets eux-mêmes.

l. Utilisation que l’Initiative a fait des règles et des produits de connaissances de la


FAO et les contributions potentielles du projet aux normes et connaissances de
l'Organisation; ceci inclura toute relation avec la nouvelle Plateforme FAO-Eau et
l’analyse menée par l’Évaluation du rôle et des travaux de la FAO liés à l'eau du
2010.

III. Efficience et efficacité des processus de mise en œuvre du projet

m. Evaluation de la gestion des projets sur la base de:


 la qualité, le réalisme et la mise des plans de travail;
 analyse de la gestion des opérations, les causes et les conséquences des retards et
les mesures correctives prises, le cas échéant ;
 suivi et retro-alimentation pour une meilleure gestion des opérations; y inclus les
évaluations des Bénéficiaires et les revues tripartites effectuées dans les différents
pays; dans ce cadre, on analysera aussi la prise en compte des résultats et
recommandations de l’Évaluation du rôle et des travaux de la FAO liés à l'eau du
2010;
 la gestion du personnel;
 le développement et mise en œuvre d'une stratégie de sortie.

n. L´organisation institutionnelle
 Qualité et importance du soutien administratif et technique de la FAO, incluant
l'Unité technique chef, les responsables du budget, les bureaux régionale et sous
régional, le bailleur de fond et les autres unités concernées, par exemple, TCSF;
 Collaboration entre la Coordination régionale et les projets nationaux et entre les
propres projets nationaux, ainsi que la valeur ajoutée de la coordination régionale
à la mise en œuvre des initiatives nationales ;
 L'organisation institutionnelle, y inclus : l’exécution a travers les services
gouvernementaux; les processus d'examen interne de chaque projet et a niveau de
la coordination régionale, ainsi que les organes de gestion communs et
individuels;
 Les contributions et le soutien des Gouvernements et les partenaires à fournir des
ressources.

5
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

o. Évaluation de la gestion des ressources financières, y compris:


 Pertinence et réalisme des allocations budgétaires pour atteindre les résultats
escomptés;
 Pertinence et réalisme des révisions budgétaires lors de l'ajustement aux
exigences de mise en œuvre et les objectifs du projet;
 Taux d’exécution et solde budgétaire au moment de l'évaluation et en relation
avec les plans de travail ;
 La congruence des prix unitaires de la réhabilitation et construction des
aménagements et infrastructures, ainsi que des cours de formation, dans les
différents pays d’intervention.

IV. Analyse de l'application des principes communs de l'ONU de programmation par


pays et des thèmes transversaux

p. L’analyse de l’intégration des considérations de parité hommes-femmes pour


l’égalité entre hommes et femmes, y inclus:
 dans quelle mesure les objectifs et la conception des projets et l'identification des
bénéficiaires reflètent les considérations d'égalité entre les sexes, répondent aux
besoins, priorités et les défis des hommes et des femmes ;
 dans quelle mesure ont été pris en compte les considérations d´égalités de genre
dans la mise en œuvre et la gestion de projet;
 dans quelle mesure ont été touchées par le projet, ou le seront, les relations et
l'égalité de genre.

q. L'analyse de la dimension de renforcement des capacités dans la conception, la mise


en œuvre et les résultats du projet, les individus, les organisations et l'environnement
favorable pour les politiques. Il sera inclus le renforcement des capacités
comprennent à la fois des compétences techniques et sociales, la planification, la
budgétisation, association et de négociation.

r. Analyse de l'adoption de l'approche fondée sur les droits de l'homme, à savoir:


 L'intégration de l´approche et les principes du droit à l'alimentation dans la
conception, la mise en œuvre et les résultats du projet;
 L'intégration des préoccupations relatives au travail digne en milieu rural et, en
particulier, à la diminution de l’exode rurale des jeunes, dans la conception, la
mise en œuvre et les résultats du projet.

s. Analyse des associations et des alliances (partenariats):


 planification de celles-ci dans la conception du projet;
 développement de celles-ci le long de l'exécution, son approche et la force;
 Son effet sur les résultats du projet et sa durabilité.

t. L'analyse de la façon dont les impacts sur l'environnement ont été examinées et
traitées, après les étapes et les critères énoncés dans les lignes directrices EIE de la
FAO.

V. Impact

6
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

u. L'impact global du projet, réels et potentiels, positifs et négatifs, produit directement


ou indirectement, volontaire ou involontaire. L’analyse se concentrera notamment
sur les aspects suivants:
 les changements, potentiels ou réels, dans les modèles de production et les
moyens de vie des participants aux groupements, auxquels ont contribué la
réhabilitation et la construction des aménagements.
 l’intégration des jeunes dans le travail rural et la diminution de l’exode vers les
villes ;
 les changements, potentiels ou réels, conséquence des activités génératrices de
revenus et de la composante d’accès à la terre sur la sécurité alimentaire et
l’exode rurale des jeunes, dans les ménages participants ;
 les changements réels, le cas échéant, causés par les projets sur les
ménages/groupes sociaux qui n’y participent pas directement mais en sont
affectés ;
 l’analyse de l’appropriation et l’autonomisation des organisations de base/groupes
sociaux/OPs impliqués, groupes de gestions etc.10

v. L’évaluation analysera aussi la contribution globale des projets aux CPF nationaux
correspondantes, dans le cas de son existence, aux UNDAF nationaux, aux résultats
et objectifs stratégiques de l'organisation

VI. Durabilité

w. Perspectives de maintenance et d´ampliation des résultats du projet par les


bénéficiaires et les institutions d'accueil, une fois les projets terminés. L'évaluation
de la durabilité comprendra:
 La durabilité institutionnelle, technique, social et économique des aménagements
réhabilités ou construits par les projets ; en particulier, les perspectives de
ampliation des résultats liée à l’exécution a travers les services
gouvernementaux ;
 la durabilité environnemental des aménagements réhabilités ou construits par les
projets.

253. Sur la base des analyses ci-dessus, l'évaluation tirera des conclusions et fera des
recommandations sur les mesures spécifiques nécessaires à l'avenir par les gouvernements, la
FAO et / ou d'autres parties pour assurer un développement durable, y compris quelconque
besoin de suivi ou d'expansion des actions. L'évaluation fera référence aux bonnes pratiques
spécifiques et les enseignements à en tirer, étant d'intérêt pour des activités similaires. Toute
proposition d´assistance future devrait inclure précisément les principaux objectifs et produits
et les intrants nécessaires.

10
L’appropriation est liée à la durabilité et va au-delà de celle-ci, pour indiquer le potentiel d’évolution et de
développement de soi-même.

7
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

4. Méthodologie de l´évaluation

4.1 Approche et outils

254. L'évaluation doit se conformer aux règles et aux standards de l’UNEG. 11


255. L'évaluation adoptera une approche consultative et transparente avec les intervenants
internes et externes tout au long du processus d'évaluation. La triangulation des données et
des informations recueillies soutiendront la validité de la preuve, l'analyse et l'appui des
conclusions et des recommandations. Tous les documents pertinents, notamment les
documents de projets le cadre logique, seront mis à la disposition de la mission d'évaluation
par le programme IESA, en coordination avec OED.
256. L’équipe de l’évaluation visitera quatre pays et aura à sa disposition, les résultats
d’une analyse menée dans le cinquième pays. Pour chaque pays visité, l'évaluation utilisera
les méthodes et les outils suivants:
• examen des rapports et autres documents existants;
• entretiens semi-structurés avec des informateurs clés, des intervenants et des
participants, soutenus par des listes de contrôle et / ou des protocoles d'entrevue;
• l'observation directe lors de visites sur le terrain d’un échantillon des aménagements
réhabilités ou construits, qui soit représentatif des différents types de travaux faites
dans chaque pays, ainsi que des activités complémentaires;
• l’analyse financière du coût des infrastructures et autres activités menées par les
projets ; et
• d’autres si nécessaire à déterminer par le chef de mission en consultation avec OED.

257. On prêtera une attention particulière pour s'assurer que les femmes et d'autres
groupes défavorisés soient consultés correctement. Autant que possible et selon qu'il
conviendra, s´interagira avec des non-participants pour solliciter/ calibrer leurs vues. Pour
évaluer les résultats du projet on peut utiliser le cadre des moyens de subsistance durables, et
le Cadre de faiblesses, menaces, forces et opportunités.

4.2 Parties prenantes et processus de consultation

258. L'équipe d'évaluation discutera en détail avec les principales parties prenantes du
projet et prendra en considération leurs perspectives et opinions. Les principaux intervenants
du projet sont les suivants:
• Les membres des équipes des projets: le Coordinateur régional, les Coordinateurs
nationaux, les experts;
• Les représentants des gouvernements des organisations partenaires;
• AECID, les gouvernements nationaux et l’Afrique du Sud
• Représentants de la FAO dans les pays participants et
• Participants des communautés, y compris les agriculteurs, les transformateurs, les
exportateurs et les organisations coopératives, prestataires de services, etc.

259. L'équipe d'évaluation se tiendra en liaison étroite avec le Bureau de l'évaluation de la


FAO; les membres des équipes des projets, les Représentants de la FAO dans les pays visités.
Bien que l’équipe est libre de discuter avec toutes les autorités compétentes sujet de leur

11
United Nations Evaluation Group: Groupe de l’Évaluation de Nations Unies ;
http://www.uneval.org/normsandstandards

8
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

travail, elle n'est pas autorisé à prendre des engagements au nom du gouvernement, des
donateurs ou de la FAO.
260. L'équipe présentera ses conclusions préliminaires, ses conclusions et
recommandations aux parties prenantes du projet dans le pays visité/s, au niveau de la
Coordination régionale du programme et, dans la mesure du possible, au Bureau régional de
la FAO pour l’Afrique, afin d'obtenir leurs commentaires à la fin de la phase de collecte des
données.
261. La version préliminaire des termes de référence sera distribuée entre les principales
parties prenantes pour commentaires avant sa finalisation; les suggestions seront intégrées si
elles sont jugées appropriées par OED. Le rapport d'évaluation préliminaire du projet sera
également distribué aux principales parties prenantes pour commentaires avant sa
finalisation; les suggestions seront intégrées si elles sont jugées appropriées par l'équipe
d'évaluation.

5. Rôles et responsabilités

262. Le responsable du budget de la FAO (BH), le directeur technique principal (LTO) et


le Groupe de travail du projet à évaluer (PTF), sont chargés d'initier le processus d'évaluation,
de rédiger la première version des Termes de référence, et de soutenir le travail de l’équipe
d’évaluation. Ils sont tenus de participer à des réunions avec l'équipe, de fournir l'information
et la documentation nécessaires, et de commenter les termes de référence et le rapport
préliminaires. L'implication des différents membres du groupe de travail du projet dépendra
des rôles respectifs et de leur participation dans le projet.
263. Le BH est également chargé de diriger et de coordonner la préparation de la réponse
de la direction de la FAO et le rapport de suivi de l'évaluation; il sera pleinement soutenu
dans cette tâche par le LTO et le PTF. Les directives d'OED pour la Réponse de la direction
et le rapport de suivi fourniront les détails nécessaires sur ce processus.
264. Le Bureau de l'évaluation de la FAO assistera le BH et le LTU à rédiger les termes
de référence, identifier les consultants, et organiser le travail de l'équipe; il est responsable de
la finalisation des termes de référence et de la composition de l'équipe;12 il doit informer
l'équipe d'évaluation sur la méthodologie et le processus d'évaluation et examinera le rapport
préliminaire afin de s’assurer de sa qualité au niveau de: la présentation, le respect des termes
de référence et des délais de la rédaction, de la qualité, la clarté et la solidité des preuves
fournies et de l'analyse à l'appui des conclusions et des recommandations. Le Bureau de
l'évaluation est également responsable du suivi avec le BH de la préparation en temps
opportun de la réponse et du suivi des recommandations par la Direction.
265. L’équipe d’évaluation est chargée de conduire l’évaluation et d’appliquer la
méthodologie appropriée, ainsi que de produire le rapport d'évaluation. Tous les membres de
l'équipe, y compris le chef d'équipe, participeront aux réunions d'information et de débriefing,
aux discussions, aux visites sur le terrain, et contribueront à l’évaluation par leurs apports par
écrit aux rapports préliminaire et final.
266. Le chef d'équipe guidera et coordonnera les membres de l'équipe dans leurs tâches
spécifiques, discutera de leurs observations, conclusions et recommandations et préparera le
projet de rapport final et le rapport final, regroupant les contributions des membres de
l'équipe et les complétant par ses observations.

12
La responsabilité de procédures administratives pour le recrutement des consultants sera décidé sur une base
de cas-par-cas

9
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

267. L'équipe d'évaluation sera libre d’étendre la portée, les critères, les questions et les
domaines énumérés ci-dessus, ainsi que de développer ses propres outils et cadre d'analyse,
dans le temps imparti et selon les ressources disponibles.
268. L’équipe d’évaluation est entièrement responsable de son rapport, qui ne reflètera
pas nécessairement les points de vue du gouvernement ou de la FAO. Un rapport
d’évaluation n’est pas tenu d’être approuvé techniquement par la FAO mais OED sera chargé
de veiller à ce qu’il soit conforme aux normes établies concernant les rapports d’évaluation.
269. En tant que contribution au Système de gestion de connaissances de OED,:
• Le chef d’équipe complétera, au moment de la finalisation du rapport, le
questionnaire quantitatif de OED sur la performance du projet;
• OED demandera à tous les membres de l’équipe de compléter un questionnaire,
anonyme et confidentielle, afin d’obtenir leur ‘feedback’ sur le processus de
l’évaluation.

6. L’équipe de l’évaluation

270. Les membres de la mission n'auront pas eu d'implication directe précédente dans la
formulation, la mise en œuvre ou l’appui de l'initiative. Tous devront signer le formulaire de
déclaration d'intérêts du Bureau de l'évaluation de la FAO.
271. L'équipe devra constituer le meilleur éventail possible et disponible, de compétences
requises pour évaluer le projet et aura, dans son ensemble, expertise dans tous les domaines
mentionnés ci-dessous:
• Familiarité avec les objectifs de l’IESA sur la gestion de l’eau liée à la sécurité
alimentaire des populations rurales ;
• Compréhension des questions de gouvernance, politiques, économiques et
institutionnelles associées aux problèmes d'eaux pour irrigation et sécurité
alimentaire dans la région de l’Afrique de l’Ouest;
• Développement et gestion des systèmes de petite irrigation dans la région de
l’Afrique de l’Ouest;
• Analyse des coûts de réhabilitation et construction des infrastructures rurales ;
• Gestion et coordination de programmes régionaux ;
• Expérience confirmée dans l'évaluation de projets importants/complexes,
d'assistance technique au niveau régional.

272. En outre, et dans la mesure du possible, l'équipe d'évaluation sera équilibrée en


termes de représentation géographique et de parité hommes-femmes pour assurer la diversité
et la complémentarité des points de vue. Elle sera provisoirement composée de:
• Un Chef d'équipe possédant une vaste expérience dans l'évaluation des programmes
de développement régional de sécurité alimentaire et de gestion d’eau ayant de
l'expérience dans l’élaboration de politiques et programmes ; et
• un spécialiste de la petite irrigation avec une vaste expérience dans les pays
participant ;
• un expert national, dans le rôle de ‘personne ressource’ dans chaque pays
d’intervention, responsable pour rassembler informations et données sur les projets,
y inclus pour l’analyse du coût unitaire des infrastructures.

273. Tous les membres de l'équipe auront un diplôme universitaire et un minimum de 15


années d'expérience professionnelle, ou niveau de compétence équivalent, dans leurs
domaines de spécialisation respectifs. Les termes de référence individuels seront développés

10
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

en référence aux termes de référence globaux, au moment du recrutement de chaque membre


de l'équipe.
274. Tous les membres de l'équipe, y compris le chef d'équipe, participeront à des
réunions d'information et de compte rendu, aux discussions, visites sur le terrain, et
contribueront à l'évaluation par écrit.

7. Produits de l’Évaluation

275. Le rapport d’évaluation présentera les informations relevées répondant aux questions
et critères énumérés dans les termes de référence. Il inclura un résumé d’orientation. Les
données et les analyses sur lesquelles il s’appuiera seront placées en annexe du rapport si
elles sont considérées comme importantes pour compléter le rapport principal.
276. Les recommandations seront adressées aux différentes parties prenantes et seront
hiérarchisées: elles se baseront sur des preuves concrètes, seront pertinentes, ciblées,
clairement formulées et réalisables.
277. Dès le début du processus d’évaluation, l’équipe d’évaluation se mettra d’accord sur
la structure du rapport, qui se basera sur le modèle fourni en Annexe 1 de ces termes de
référence. Le rapport sera préparé en anglais/français/espagnol avec des paragraphes
numérotés, selon le modèle standard de OED. Si nécessaire, la traduction dans d’autres
langues de l’Organisation relèvera de la responsabilité de la FAO.
278. Le chef d’équipe sera responsable de la soumission du rapport final à la FAO dans
un délai de deux semaines à partir de la conclusion de la mission. Dans un délai de deux
semaines supplémentaires, la FAO soumettra ses commentaires et suggestions à l’équipe qui
les inclura dans le rapport final dans un délai maximum de deux semaines.
279. Les annexes du rapport d'évaluation comprendront notamment, mais sans s'y limiter,
les éléments suivants, selon le cas:
• Termes de référence de l'évaluation;
• Profil des membres de l'équipe;
• Liste de la documentation analysée;
• Liste des institutions et des parties prenantes interviewés par l'équipe d'évaluation;
• Liste des produits du projet;
• Outils de l'évaluation.

8. Calendrier de l’évaluation
Total Responsabilité
Activité Location Date N jour
jours organisation
Réunion avec OED téléconférence 25 mars 0 0 OED
Documents d’information 25-29 mars 5 5 Team leader
(travail à la maison)

Réunion avec LTO téléconférence 26 mars 0 5 OED

Voyage à Burkina 1 avril 1 6 OED


Réunion d’information Ouagadougou 2 avril 0.5 6.5 FAOBKF
avec le coordinateur
régional*
Reunion equipe national Ouagadougou 2 avril 0.5 7 FAOBKF

11
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

reunion consultant de Mali Ouagadougou 3 avril 1 8


Reunion autres acteurs Ouagadougou 4 avril 0.5 8.5 FAOBKF
Visite terrain BKF 4-6 avril 2.5 11 FAOBKF
Voyage à Niger par terre 7 avril 1 12 OED/FAONER
Reunion equipe national Niamey 8 avril 0.5 12.5 FAONER
Reunion autres acteurs Niamey 8 avril 0.5 13 FAONER
Visite terrain 9-13 avril 4 17 FAONER
Voyage à Senegal avion 14 avril 1 18 OED-FAOSEN
Reunion equipe national Dakar 15 abril 1 19 FAOSEN
Reunion autres acteurs Dakar 16 avril 1 20 FAOSEN
Visite terrain 17-18 avril 2 22 FAOSEN
Debriefing/ autres reunion Dakar 19 avril 1 23 FAOSEN
Voyage à Guinée 20 avril 1 24 oed/FAOGUI
Reunion equipe national Conakry 22 avril 0.5 24.5 FAOGUI
Reunion autres acteurs Conakry 22 avril 0.5 25 FAOGUI
Visite terrain 23-26 avril 4 29 FAOGUI
Debriefing/ autres reunion Conakry 27 avril 1 30 FAOGUI
Voyage a Bukina avion 28 avril 1 31 OED
Debriefing Ouagadougou 29 avril 1 32 FAOBKF
Voyage 30 avril 1 33 OED
Finalisation et soumission 21 mai 17 50
du rapport (travail à la
maison)
Commentaires de OED Dans 7 jours
Circulation de la version 2 jours dans 2 52
finale un délai de 3
jours
Commentaires à l'équipe Dans deux
sur la version finale semaines
Finalisation du rapport 2 jours dans 2 54
un délai de 1
semaine

12
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 2. Bref profil des membres de l’équipe

Cécile Bangui, socio-économiste, Expert Senior, 25 ans d’expérience professionnelle dans


l’identification, la formulation, la supervision et l’évaluation de projets / programmes de
développement (cycle de projets, cadre logique, dispositifs de suivi-évaluation) pour des
ONG, des organisations internationales (FAO, Union Européenne, BAD). Compétences sur
(i) Stratégies d’appui des projets / programmes de développement (cycle de projet,
partenariats stratégiques, mécanismes financiers), (ii) Développement rural : Sécurité
alimentaire et nutritionnelle, approches filières, professionnalisation des organisations de
producteurs, transformation agro-alimentaire, développement des marchés, microfinance,
aménagements hydro-agricoles (iii) Environnement : Appui aux communautés périphériques
des aires protégées, évaluation environnementale stratégique, quantification des services des
écosystèmes, agro-écologie ; (iv) Décentralisation et appui au développement local ; (v)
Pauvreté/vulnérabilité, genre et approches participatives. Pratiques d’enquêtes socio-
économiques en milieu rural et fortes capacités d’analyse des problématiques socio-
économiques pour aider à la décision et planifier les investissements. Développement de
programmes de renforcement des capacités en faveur des organisations publiques et privées.

Alpha Ibrahima Baldé, Ingénieur en Génie rural,

Burkina Faso
M. François D. OUANGO Titulaire du diplôme d'Ingénieur du Génie Rural. Il est
actuellement Directeur du Bureau d’Etudes « EMERGENCE Ingénierie » depuis 2000. Il a
acquis de connaissances solides tout au long de sa carrière dans l’Administration comme dans
le privé. Cette expérience a porté sur les études, le contrôle d’exécution, l’évaluation des
grands projets d’aménagements hydro-agricoles, de conception de barrages, de périmètres
irrigués, de bas-fonds, des routes, des constructions diverses (bâtiments, ouvrages, etc…). Il
a assuré la coordination dans la conception, l’exécution de nombreux projets et programmes
de développement, la mise en valeur des périmètres irrigués, de bas-fonds, le recrutement et
l’installation des producteurs sur les sites aménagés, la formation des groupements pré-
coopératifs, la formation et l’information des encadreurs, le suivi-évaluation et la
formulation des projets et programmes. A ce titre il a effectué les consultations pour la FAO :
(i) Formulation de la phase II du Programme quinquennal de l'Initiative Eau et Eécurité
Alimantaire en Afrique (Projet National du Burkina Faso), en 2013, (ii) Elaboration de la
revue tripartite du Projet Intensification Agricole par la Maîtrise de lEau dans les Régions du
Centre-Sud et du Centre-Ouest (PIAME-CSCO), en 2012 ; (iii) Etude sur les bonnes
pratiques et les axes stratégiques pour les actions futures de l'IESA Burkina Faso en 2011. Il
est affilié à des associations/groupements professionnels : (i) Président du Comité National
des Irrigations et du Drainage du Burkina Faso (CNID-B) depuis 1999. Affilié à la
Commission Internationale des Irrigations et du Drainage (CIID) et l’Association Régionale
pour l’Irrigation et le Drainage (ARID) ; (ii) Président de l'Association pour le
Développement du Département de Gounghin (ADDG), Province du Kouritenga ; (iii)
Membre du Comité National des Grands Barrages (CNGB) ; (iv) Membre de l’Association
des Ingénieurs et Techniciens en Génie Civil du Burkina (AITB).

Guinée
M. Atigou Baldé agro-économiste, titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome de la
Faculté des Sciences Agronomiques de La Havane (CUBA). Consultant indépendant depuis

13
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

2004. Expériences au sein du Ministère de l’Agriculture de la République de Guinée comme


Chef de Division Suivi-évaluation de la Direction Nationale de l’Agriculture, Responsable du
Service Suivi-Evaluation de deux Projets de développement rural dont l’un est financé par le
FIDA, l’OPEP et le Gouvernement guinéen et l’autre par le PNUD/FAO. Nombreuses
missions d’évaluation, pour le compte de Bureau d’Études, de la FAO, des ONG. A participé
à la revue technique de l’IESA1 et la formulation du programme quinquennal IESA2.

Mali
Dr Younoussa MAIGA, Economiste spécialisé en économie rurale. Doctorat en 1995.
Expériences dans le domaine de la Sécurité alimentaire et de la nutrition dans le cadre de la
mise en œuvre du Programme de Restructuration du Marche Céréalier (PRMC) au Mali
pendant 10ans. Expérience dans le domaine de la décentralisation et du développement local
dans le cadre de la mise en œuvre du Projet pilote d’Appui aux Communes Rurales de
Tombouctou et à l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales pendant
15 ans .

Niger
Ing. Assoumane Ibrahim DOKA, Ingénieur Agronome (Bac + 5) spécialiste de
développement rural avec des connaissances avérées dans le domaine de l’irrigation et la
mobilisation des eaux. Expert en évaluation de projet et programmes de sécurité alimentaire,
avec plus de 10 ans d’expérience dans l’évaluation de projets et programmes de
développement, de gestion axée sur les résultats et de la sécurité alimentaire. Bonne
connaissance du PPHSA (IESA1) et des projets similaires au Niger et de la zone
d’intervention du PPHSA. Connaissance approfondie des systèmes d’irrigation, de la maîtrise
et de la gestion de l’eau dans les aménagements hydro-agricoles de proximité, des systèmes
de cultures hivernales et de contre saison. Bonne connaissance de la problématique de
maintenance, d’entretien et de gestion des équipements ruraux dans le souci de la durabilité
des investissements. Expérience professionnelle de plus de 20 ans à des responsabilités
élevées dans le domaine de gestion et suivi de projets de développement, d’irrigation avec les
composantes renforcement des capacités des OP, filières agricoles, chaîne de valeurs, étude
des marchés agricoles et commercialisation, AGR, etc. Connaissance de façon spécifique des
politiques et stratégies nationales en matière de l’aménagement des terres, mobilisation des
eaux, gestion des ressources en eau, sécurité alimentaire, genre, etc. Aptitude à communiquer
avec différents services de l’administration, les entreprises, les ONG, les associations,
groupements et coopératives de producteurs. Bonne connaissance de l’outil informatique
(notamment les logiciels Word, Excel, MS Project, Accès, etc.).
Sénégal
M. Ibrahima FAYE est un Ingénieur Agronome (spécialisation Productions animales), avec
20 ans d’expérience dans la formulation de politique / programmes agricoles et la mise en
œuvre des projets de développement rural. Il a eu à travailler dans la valorisation des bas
fonds rizicoles en Casamance dont l’environnement de production est similaire à celui du
projet IESA dans la Région de Fatick. Il a été coordonnateur d’un projet d’appui à des filières
agricoles et halieutique (FAO Sénégal, 2008 à 2012). Il a eu ainsi durant cette période à
partager au sein de la FAOR avec d’autres projets (dont IESA) sur des thématiques liées à la
valorisation des périmètres maraîchers et des bas fonds rizicoles. Depuis 2013, il assure les
fonctions de conseiller technique à la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des
Statistiques Agricoles en charge notamment de mise à jour de la politique agricole en

14
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

cohérence avec les orientations nationales et régionale (suivi de la mise en œuvre de la


LOASP, PNIA). Il a également pris part à la consultation nationale sur la mise à jour de
l’EDIC (Etude Diagnostic pour l’Intégration du Commerce) soutenue par le CNUCED et qui
s’inscrit pour une meilleure prise en compte de la dimension commerciale sur les documents
de politique.

15
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 3. Liste de documents examinés

1. FAO Role related to Water, Programme Committee, Hundred and tenth session,
Follow-up to the evaluation of FAO’s work related to water, Rome 7-11 May 2012
2. Intégrer les Droits de l’Homme et l’Egalité des Sexes aux évaluations, vers un
document d’orientation du GNUE
3. Cadre stratégique de la FAO en Afrique de l’Ouest 2010-2015
4. Initiatives de la Commission de l’UEMOA en matière de sécurité alimentaire, de
peuplement et de marché, réunion du Groupe de Travail du Secrétariat du Club du
Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE) sur le programme de travail 2011-
2012, mars 2011
5. Document de projet Burkina Faso, GCP BKF 049 SPA
6. Document de projet Guinée, GCP GUI 018 SPA
7. Document de projet Mali, GCG MAL 029 SPA
8. Document de projet Mali, GCP MAL 030 SPA
9. Document de projet Niger, GCP NER 048 SPA
10. Document de projet Sénégal, GCP SEN 059 SPA
11. Rapport semestriels d’activités 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 Burkina Faso, Guinée,
Mali, Niger et Sénégal
12. Evaluation par les bénéficiaires du PIAME dans les régions du Centre-Sud et du
Centre-Ouest au Burkina Faso, Célestin Belem, janvier 2011
13. Evaluation par les bénéficiaires du PRMAHA dans les Préfecture de Tougué et Labé en
Guinée, Alpha Bacar Barry, janvier 2011
14. Evaluation par les bénéficiaires du PHV dans le bassin arachidier au Sénégal,
MS&Associés, janvier 2011
15. Evaluation par les bénéficiaires du projet IESA au Mali
16. Evaluation par les bénéficiaires du PPHSA dans les régions de Tahoua et Zinder au
Niger, Assoumane Ibrahim Doka, janvier 2011
17. Evaluation par les bénéficiaires des projets de l’IESA, Note de synthèse des résultats,
Unité de coordination inter-projets, novembre 2011
18. Rapport d’étude sur les bonnes pratiques et les axes stratégiques pour les actions futures
de l’IESA au Burkina Faso, François Ouango, Adolphe Zangre, Do Ouattara, décembre
2011
19. La capitalisation des bonnes pratiques dans les projets de sécurité alimentaire et
élaboration d’axes stratégiques pour les actions futures de l’IESA en Guinée, Tolo
Mamadou Diallo, Boubakar Sidiki Diawara, Aïsatou Billi Sow, décembre 2011
20. Etude de capitalisation des bonnes pratiques dans les projets de sécurité alimentaire et
élaboration d’axes stratégiques pour les action futures de l’IESA au Mali, Abdoulaye
Dembele, Hamadoun Maiga, Anthioumane Baradji, juin 2011
21. Etude de capitalisation des bonnes pratiques dans les projets de sécurité alimentaire et
élaboration d’axes stratégiques pour les action futures de l’IESA au Niger, Moussa
Zakou, Yayé Hassan, Badamassi Jariri, mars 2012
22. Etude de capitalisation des bonnes pratiques dans les projets de sécurité alimentaire et
élaboration d’axes stratégiques pour les action futures de l’IESA au Sénégal, non daté
23. Revue technique du PIAME dans les régions du Centre-Sud et du Centre-Ouest au
Burkina Faso, François Ouango, chef de mission et Do Ouattara Halieuthe, septembre
2012
24. Revue technique du PRMAHA dans les Préfecture de Tougué et Labé en Guinée,
Atgou Balde et Assouma Oster Camara, Juin 2012,

16
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

25. Revue technique du Projet IESA au Mali, Dr Sissoko Keffing, chef de mission et
Adama Sesouma Agronome, novembre 2012
26. Revue technique du PPHSA dans les régions de Tahoua et Zinder au Niger, Assoumane
Ibrahim Doka, Mayaki Moussa Zakou mai 2012
27. Revue technique du PHV dans le bassin arachidier au Sénégal, non daté
28. Revue Tripartite FAO- Gouvernement – AECID du projet IESA au Sénégal de Petite
Hydraulique Villageoise dans le Bassin Arachidier – GCP/SEN/059/SPA, 11-15 mars
2013
29. Revue Tripartite FAO – Gouvernement – AECID du Projet de Mise en Valeur des
Aménagements Hydro-agricoles dans les préfectures de Tougué et Dabola, 03-05
décembre 2012
30. Option technologiques de maîtrise de l’eau introduites par l’IESA en Afrique de
l’Ouest, Note technique coordination inter-projet, non daté
31. Enquête anthropométrique pour le PPHV dans le Bassin arachidier, décembre 2012
32. Enquête sur la situation nutritionnelle des enfants de 0-59 mois dans la zone
d’intervention de l’IESA au Mali, Yacouba Maiga, responsable S/E IESA Mali,
novembre 2012
33. Mission d’appui au système de S/E IESA au Burkina Faso – Enquête d’impact
nutritionnel, Yacouba Maiga, responsable S/E IESA Mali, 28 février au 13 mars 2013
34. Mission d’appui au système de S/E IESA en Guinée – Enquête d’impact nutritionnel,
Yacouba Maiga, responsable S/E IESA Mali, 25 avril au 12 mai 2013
35. Présentation de l’IESA à l’atelier régional de Bamako 12-16 décembre 2011
36. Atelier régional conjoint IESA / APRAO, Bamako, 12-16 décembre
37. Rapport des travaux du troisième atelier régional de suivi des projets IESA et de la
session spéciale sur le S/E, Ougadaougou, 03-07 octobre 2010
38. Atelier technique régional de suivi opérationnel et S/E des projets de l’IESA, rapport de
synthèse, Ouagadougou, 15-18 décembre 2008
39. Rapport de fin de mission du consultant pour le compte du Bureau Sous-Régional de la
FAO pour l’Afrique de l’Ouest (SFW), période du 10 mai au 09 août 2010 et du 30
août au 29 octobre 2010, Ould Ahmed Mohameden Baba, 2010
40. Rapport de Mission sur le voyage d’échanges sur l’irrigation à petite échelle, le
warrantage et la conservation d’oignons au Niger, Juillet 2012
41. BTOR Micheline Detraux, Food Security Officer/ TCOS, 13-17 décembre 2008
42. BTOR Sourakata Bangoura, Fonctionnaire chargé de la sécurité alimentaire, TCSF,
mission en Guinée du 16-29 mai 2012
43. BTOR Aliou Bamba, Land and Water Resources Management, mission au Niger du 27
août au 06 septembre 2012
44. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission en Guinée du 14-22 Juin et
au Sénégal 22 juin – 01 Juillet 2012
45. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission au Sénégal 04-14 février
2012
46. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission au Niger 06-16 mars 2012
47. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission au Sénégal 10-19 avril
2012
48. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission au Burkina Faso 03-10
octobre 2012
49. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission en Guinée du 01-14
Décembre et au Sénégal 14-24 décembre 2012
50. BTOR Abdourahmane Ba, Expert S/E IESA /SFW, mission au Mali 13-20 janvier 2013

17
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

51. BTOR Gregorio Velasco Gil, Coordinateur inter-projet IESA / SFW, mission au
Sénégal 15-23 octobre 2011
52. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission au Niger 12-19 Juillet 2011
53. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission au Burkina Faso 19-27 août 2011
54. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission en Guinée 09-17 mars 2012
55. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission au Niger 05-11 août 2012
56. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission au Niger 14-23 août 2012
57. BTOR Gregorio Velasco Gil. Coordinateur Régional Unité Inter-projets IESA/SFW,
mission au Burkina Faso 15-20 décembre 2012
58. Note conceptuelle du Programme quinquennal régional 2013-2017, IESA, Novembre
2012

18
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 4. Liste des institutions et parties prenantes rencontrées au cours de


l’évaluation

Nom et Prénoms Structure Fonction


BURKINA FAO
SAWADOGO Saidou FAO Administrateur Adjoint
TRAORE Seydina Oumar PIAME Coordinateur
DAMBRE N Jean Bernard PIAME Suivi. Evaluation
COMPAORE Paul PIAME Génie Rural
SIBIRI Hamidou CEAS Chef département Transformation
alimentaire
SOURAMA Soumalou CEAS Assistant Technique
MILLIMOU Emanuel CEAS Gestionnaire
Y Philipe CEAS Chef département Agroécologie
KABORE Robert DPAH de Naouri Directeur
LIGUIRI Djenné Comité irrigant du Président
Périmètre Kourga
Déné Comité irrigant du Membre
Périmètre Kourga
Halimata Comité irrigant du Membre
Périmètre Kourga
DABRE Abdourahmane Comité irrigant du Membre
Périmètre Kourga
DOUGOURY Asétou DRAH
DAKIO Louba DRSS
TIEMTORE R Paul DRASA co/DR
VALEA Halidou DDPASA/BUC Chef SPA
DAGANA Idrissa SEP/DRRAH
HEBIE Abdoulaye DPASA/BLK
KABORE Kassoum Tanghin Wobdo Président Comité Irrigants
ZOUNGRANA Oumarou Tanghin Wobdo Trésorier
OUEDRAOGO Hawa Tanghin Wobdo Secrétaire
ZOUNGRANA Lassané Tanghin Wobdo Responsable équipement
NABAYAOGO Boukaré Tanghin Wobdo Entretien moto pompes
KABORE Jean Baptiste Tanghin Wobdo Commissaire aux comptes
NABOUAOGO Issaga Tanghin Wobdo Conseiller
TIEMTERE Saidou Tanghin Wobdo Membre
ZOUBGA Aisséta Tanghin Wobdo Trésorière Adjointe
QUILI Soumaila Tanghin Wobdo Trésorière Adjointe
ZOUNGRANA Tasseré Tanghin Wobdo Membre
DRAME Banding PNUD Conseiller à la sécurité
Jean Claude OUEDRAOGO OC-ER Directeur Général entreprise
MALI
Sadio Manda KEITA FAO Chargé de programmes
Abdoulaye COULIBALY IESA/Mali Coordinateur
Yacouba MAIGA IESA/Mali Chargé de suivi-évaluation
Yacouba M. TOURE IESA/Mali Responsable Agriculture
Mariam SOGORE IESA/Mali Responsable Genre
Yacouba DIARRA IESA/Mali Responsable Aménagements
Commissariat à la Sécurité
DIALLO Aïssata TRAORE Chef département Planification et suivi
Alimentaire (CSA)
Commissariat à la Sécurité
Bocar A KOSSIBO Chargé de programmes
Alimentaire (CSA)
Mamadou Baba DIALLO DNGR Directeur National Adjoint
Direction National de
Siaka Fofana Directeur National Adjoint
l’Agriculture (DNA)
NIGER

19
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

ABOUBAKER DOUALE FAO Niger Représentant FAO


WAISS
Dr Amadou H SALEY FAO Niger Assistant Représentant FAO
Juan josé lavin Suarez AECID Coordonnateur Général
Gabriel Villarrubia Duret AECID Responsable Sécurité Alimentaire Niger
Moussa ZAKOU ANIDA Responsable de la formation hydraulique,
personne ressource pour l’IESA
Abdoulaye Amadou ONG MVMR Responsable de la formation
Bachir Ousseyni Ministère Agriculture Conseiller Technique du Ministre
Moussa Amadou Direction G G.R Directeur Général
DELMAS Patrick Réseau des Chambre de Conseiller technique
l’Agriculture
ADAMOU Hamadou KOKARI Directeur Général
MOHAMIDOU Ibrahim KAANI Directeur Général
Mahamadi Salitou Comité de gestion Guidan Vice-Président
Toutou
MICKO Amane Comité de gestion Guidan Secrétaire
Toutou
HALADOU Adamou Comité de gestion Guidan Secrétaire
Toutou
El Hadj Hama Djibo Comité de gestion Guidan Commisssaire au compte
Toutou
Haladou Hamadou Comité de gestion Guidan Secrétaire
Toutou
Baharou Rajikou Comité de gestion Guidan Membre
Toutou
El Hadj Idi Ali Comité de gestion Guidan Trésorier
Toutou
El Hadj Ibrahima Moulou Comité de gestion Guidan Président
Toutou
Samoussi Hama Comité de gestion Guidan Membre
Toutou
Aboubakar Abdou Chef de village
El Hadj Idi Nouhou Chef de village
Mamane Timao DDA Tahoua Directeur départemental
Mahamadou Hassane DDA Chef de district agricole de Kalfou,
répondant communal du PPHSA
Ibrahim Yaou DDA Directeur départemental de l’agriculture
Abderahmane Ibrahim IARBIC / FAO Chef d’antenne
Maryama Ousseïni Mairie de Korofane Maire
Abdou Mama Mairie de Korofane Secrétaire Général
GUINEE
Mr Isais ANGUE OBAMA FAOR GUINEE Représentant FAO Guinée
Mr Banou KEITA FAOR Guinée Chargé de Programme
Mr Edouardo Martinez AECID Responsable de l’antenne AECID Guinée
Mr Mandjou TOURE Ministère de l’Agriculture / Directeur National Adjoint du Génie Rural
DNGR
Mr Mamadou Tolo DIALLO DNGR Chef de Division Aménagements Hydro-
agricoles
Mr Sadou KEITA Gouvernorat de Labé Gouverneur de région
Mr N’Fa Ansoumane TOURE Gouvernorat de Labé Directeur de Cabinet
Mr Bella Koumbama BALDE Gouvernorat de Labé Attaché de cabinet
Mr Souleymane Marga BALDE Gouvernorat de Labé Conseiller Politique
Mr Ouremba TRAORE Gouvernorat de Labé Conseiller au Gouvernorat
Mr Mohmed TOURE Direction Régionale de Directeur Régional de l’Agriculture
l’Agriculture de Labé
Mr Abdoulaye BALDE Commune Rurale de Maire
Tangaly

20
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Mr Ousmane Aissata CAMARA Sous-préfecture de Tangaly Sous-préfet


Elhadj Ousmane BALDE Comité de gestion PPM Trésorier du Comité de Gestion
Tombondin
Mme Mariama Sadio Comité de gestion PPM Présidente du Comité de Gestion
KOULIBALY Tombondin
Mr Moussa Aziz KAMANO ANPROCA Agent d’encadrement
Elh A Amadou Mombeya SPGR Tougué Chef Antenne du projet
DIALLO
Elhadj Abdoulaye DIALLO Commune Rurale de Konah Maire de la Commune Rurale
Thierno Aissata DIALLO Comité de gestion Périmètre Présidente du Comité de Gestion
de Bélidiawbhé
Elhadj Mamadou Dian DIALLO Comité de gestion de Trésorier du Comité de Gestion
Bélidiawbhé
Abdoulaye DIALLO Comité de gestion Parawi Président du comité de gestion
Elhadj Mamadou SOW Sous-Préfecture Sous –Préfet de Konah
Elhadj Mamadou Ngaliba Comité de gestion du Membre du comité de gestion
DIALLO périmètre de Konah
SENEGAL
Jose Luis Fernandez FAOR Représentant a.i.
Ibrahima NIANG FAOR Assistant administratif
Cheikh GUEYE FAOR Assistant Programme
Colonel Youssou LO DBRLA Directeur Des Bassins de Rétention et des
lacs Artificiels
Mathias Badiane PPIV Coordonnateur national du projet
Ismaila Badji Ppiv Chargé de suivi évaluation du projet
Djibril MBAYE MAER Conseiller technique au Ministère de
l’Agriculture et de l’Equipement Rural,
Point Focal FAO au MAER
Rafael H Garcia AECID Coordinateur général de la Coopération
espagnole

Elvira Balguerias Quintero AECID Assistante Technique sécurité alimentaire,


Développement rural
Sokhna Ndiaye Groupement de Ndiol Présidente
Ndiaye, région de Thiès
10 Membres
Moussa Diop Groupement Ndiéyène Président
Bako , région de Thiès
Jean Paul Bampoky DRDR Fatick Directeur Régional de Développement Rural
Diomaye DIOUF DRDR Fatick agent, animateur projet IESA
Bélal BA DRDR Fatick chargé volet Elevage IESA
Lat Souk Faye Relai du projet à Ndioudiouf
Doudou DIOUF Relai du projet à Mbafaye Nianane
Chef de village de Mbafaye groupe de bénéficiaires

21
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 5. Structure des dépenses par composante pour quatre pays de l’IESA

Dépenses
Burkina Faso
en USD %
1- Snsibilisation et renforcement des capacités 80 471 3%
2 - Intensification de la production agricole 1 528 725 66%
3- Diversification de la production 84 852 4%
4- Appui à la coordination 369 190 16%
4 - Appui à la coordination 259 345 11%
Total 2 322 582 100%

Dépenses
Guinée %
en USD
1- Aménagement Hydro agricole 1 640 272 52%
2 - Renforcement des capacités 96 363 3%
3- Mise en valeur 337 809 11%
4- Appui à la coordination 801 154 25%
4- Support Costs (FAO) 273 174 9%
Total 3 148 772 100%

Dépenses
Niger
en USD %
1 - Sécurisation de l'accès aux facteurs de
production et foncier 242 305 9%
2 - Maitrise de l'Eau, Intensification et
diversification de la production 1 426 086 55%
3 - Renforcement des capacités des groupes cibles 134 081 5%
4 - Coordination et S/E 785 083 30%
5- Support cost (FAO) 211 797 8%
TOTAL 2 587 555 100%

Dépenses
Sénégal
en USD %
1- Mobilisation et renforcement des capacités des
bénéficiaires 233 176 7%
2 - Maitrise de l'eau et aménagements hydro-
agricoles 1 166 790 37%
3 - Intensification de la production végétales 19 863 1%
4- Diversification et appui aux initiatives de base 314 160 10%
5- Appui à la coordination et mise en œuvre 1 087 428 35%
6- Support costs (FAO) 304 013 10%
Total 3 125 430 100%

22
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Annexe 6. Les différents choix technologiques de l’IESA

Choix technologique au Burkina Faso

Le projet IESA a introduit les aménagements suivants :


• Bas-fonds avec aménagement de sites maraîchers,
• Périmètres en aval de barrages,
• Périmètres en amont de plan d’eau,
• Périmètres maraîchers à proximité de bas-fonds.

L’alimentation en eau des sites de bas-fonds est réalisée à partir des eaux de surface pour les
cultures de saison humide et des eaux souterraines pour la contre saison (puits maraîchers).
Les périmètres irrigués en aval ou en amont des plans d’eau sont alimentés à partir des eaux
de surface (barrage ou cours d’eau). Les travaux ont été réalisés par des PME pour le
terrassement, le génie civil, le premier labour, et par les exploitants pour ce qui est de la mise
en place de diguettes et des petits travaux terminaux.

Les puits maraîchers ont une profondeur minimale de 10m avec un captage en béton armé et
un cuvelage en maçonnerie de moellons. Chaque puits maraîcher est doté d’un portique avec
poulie afin de faciliter le puisage manuel en contre saison. Le moyen d’exhaure le plus utilisé
dans les sites est la pompe à pédale.

Afin d’assurer la protection des ressources en eau de surface contre les dégradations et
l’envasement, le projet a mobilisé les usagers pour réaliser des « bandes périmètrales » autour
des plans d’eau et le long de certains cours d’eau. Ces bandes sont reboisées par des essences
appropriées aux racines traçantes de manière à bien fixer et protéger le sol. En certains
endroits, des couloirs de passage pour l’abreuvement du bétail sont réalisés.

Choix technologique en Guinée

Le choix s’est orienté vers des systèmes de production à vocation mixte (rizicole et
maraîchère). Les aménagements concernent des périmètres déjà en exploitation, de petites
tailles (inférieurs à 15 ha, soit la taille moyenne représentative de la zone). Ils ne sont pas
supérieurs à 30 ha de façon à ne pas dépasser les capacités de gestion, d’entretien et de mise
en valeur des populations. Les bas-fonds alimentés par un cours d’eau à régime permanent
(type I) sont réalisés de manière prioritaire, en particulier ceux avec un débit d’étiage
suffisant nécessitant un simple ouvrage de prise au fil de l’eau (T1V1) ou un seuil à hausse
amovible (T1V2).

Les aménagements simples de petite taille sont réalisés par des tacherons-aménagistes
associés en GIE. Les aménagements de plus grandes superficies (30 ha) ont été exécutés par
des PME. Dans certains cas, les GIE et PME ont sous-traité certains travaux aux artisans de
Labé sous leur supervision. La concertation a été réalisée avec les populations bénéficiaires et
autres usagers à chaque niveau (schéma global d’aménagement, programme d’opération,
options d’aménagement dont le degré de participation de la population, plan d’exécution des
ouvrages, etc.) et la réalisation des aménagements s’est faite obligatoirement avec la
participation des populations. Les aménagements ont été protégés (clôture et nouvelles
espèces de haies vives à croissance rapide) afin de lutter contre la divagation des animaux.

23
Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

Les puits et/ou mini-forages maraîchers ont été réalisés par des GIE de puisatiers ou privés
(cas des mini-forages) équipés de pompes à pédale aspirante – refoulante (éventuellement
posé sur brouette pour réduire le nombre de pompes). La méthode d’irrigation utilisée est une
méthode simplifiée d’aspersion (tuyau flexible et pomme d’arrosoir).

Dix étangs piscicoles (environ 5 étangs piscicoles de 500 m2 par site potentiel), ont été
construits et intégrés aux aménagements, par les populations bénéficiaires avec l’appui des
tacherons aménagistes. Chaque étang piscicole est subdivisé en un étang d’alevinage de 150
m2 (et un étang de production de 350 m2) pour la production d’alevins.

Choix technologique au Niger

Dans la région de Tahoua, les systèmes de maîtrise de l’eau suivants ont été utilisés.
• Captage. Le système de captage est le forage manuel, dont les caractéristiques sont:
Tuyau pvc basse pression de diamètre 110 mm, Crépine de diamètre 110 mm, Bouchon
de fond, Filtre en tissu poly, Profondeur de captage en fonction de la profondeur de la
nappe, Coût très faible par rapport au puisard bétonné, Occupation spatiale réduite du
terrain.
• Exhaure. Le système d'exhaure est assuré par des pompes à pédales ou manuelles selon
les demandes. Ce système, adapté aux superficies exploitées (parcelles de 500 m2)
présente les avantages suivants: rationalisation des prélèvements d’eau dans la nappe ;
adapté aux couches vulnérables (les plus nantis ayant la tendance au recours à la
motopompe), réduction des charges de fonctionnement car ne nécessitant pas une
énergie électrique ; impact moindre sur le rabaissement de la nappe ; réduction de
l’arrivée de sable dans le forage (observé en cas d’utilisation de la motopompe) et
garantissant ainsi une plus grande durée de vie du forage ; entretien par les artisans
réparateurs locaux moyennant une formation/recyclage.
• Distribution. Le réseau de distribution est de type californien, et comprend: un réseau
de canalisation en PVC assainissement de diamètre 63 mm enterré à environ 50 cm de
profondeur et accessoires (T, réducteur,…) ; des bornes d’alimentation hors sol
constituées d’une allonge de 20 cm et d’un coude PVC permettant d’alimenter la
canalisation en eau ; des bornes de distribution définies comme précédemment et
munies de bouchon à vis en PVC qui assure l’étanchéité en cas de non utilisation ; des
bassins de dissipation permettant de dissiper l’énergie résiduelle lors de la sortie de
l’eau de la canalisation de distribution, afin d’éviter les affouillements des canaux.

Dans la région de Zinder les sites aménagés sont de taille beaucoup plus réduite (2 ha au
niveau des mares; 3 ha au niveau du mini-seuil de Taguizit). L'aménagement diffère avec
celui de la région de Tahoua essentiellement par le captage de la nappe qui a nécessité des
puits et non des forages manuels.
• Captage. Le système de captage est le puits types OFEDES de 180 cm de diamètre
intérieur, qui présente les caractéristiques et avantages suivants : Cuvelage en béton
armé définitif ; très bonne mise en eau avec protection sur une profondeur d’au moins
5m ; profondeur du captage en fonction de la profondeur de la nappe et de la position de
la localité ; coût du puisard relativement très abordable par rapport aux autres captages
dits définitifs (forages, ou puits LWR) ; bien maîtrisé par les entreprises locales ; main
d’œuvre locale disponible dans toutes les localités ; cette opération se justifie pour
sécuriser en eau les cultures et mener la mise en valeur jusqu’à son terme et dans des
bonnes conditions.

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Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

• Exhaure. L’exhaure est assurée par des pompes à pédales ou manuelles, par traction
animale, par puisage manuel, à travers une poulie fixée sur une fourche. Pour une
meilleure utilisation par les femmes, il sera préféré la pompe manuelle qui convient
bien aux femmes, permet de réduire les efforts, réduit les charges de fonctionnement et
peut être entretenu par les artisans réparateurs locaux.
• Distribution. La distribution de l’eau est faite à partir des bassins en béton, à raison de 4
bassins/ouvrage.

Choix technologique au Mali

Le Projet IESA Mali a proposé et introduit les types d’aménagements de bas-fonds les plus
simples :
• Type I : Seuils rizicoles déversants, sur bas-fonds encaissés, de petite largeur
transversale (40 à 80 m). L’objectif prioritaire porte sur la riziculture, et ensuite sur
l’arboriculture, la pisciculture et l’abreuvement du bétail. Le seuil semi-enterré est en
béton cyclopéen ou en maçonnerie de moellon.
• Type II : Digue et déversoirs construits essentiellement sur bas-fonds concaves ou peu
encaissés (80 à 100 m de largeur). L’objectif prioritaire dépend des populations. Soit il
porte sur la riziculture, soit il porte sur la recharge de la nappe phréatique et les activités
maraîchères et fruitières, et ensuite sur l’abreuvement du bétail et la pisciculture. S’il
porte sur la riziculture, l’amélioration de la maîtrise partielle de l’eau requiert le recours
aux diguettes en courbe de niveau et diguettes de casiérage associées soit à une simple
prise au fil de l’eau avec canaux latéraux d’alimentation (Type IIa), soit à une retenue
de stockage à la place de la prise au fil de l’eau, retenue dont la capacité peut varier de
10.000 à 100.000 m3 en général (Type IIb). La digue est en terre compactée. Le
déversoir est en béton cyclopéen protégé par des enrochements en aval ; il comporte un
pertuis à batardeaux qui permet de réguler le plan d’eau amont.
• Type III : Diguettes en courbes de niveau construites sur bas-fonds plats de grande
largeur (100 à 200 m) ; elles sont calées avec une différence altimétrique de 25 cm en
moyenne entre deux diguettes consécutives (la variation de l’espacement étant fonction
de la pente longitudinale du bas-fond). La hauteur des diguettes varie de 30 à 50 cm au
plus. Chaque diguette est munie d’une passe à batardeaux en vue de réguler le plan
d’eau entre deux diguettes. L’absence de cet ouvrage conduirait à la submersion
systématique des diguettes lors des averses, ce qui impliquerait des travaux de
maintenance fréquents pendant et après les hivernages.
• Type IV : Jardins maraîchers ou PPM construits sur bas-fonds concaves ou plats avec
nappe phréatique à faible profondeur, 4 m au plus pendant la saison sèche. Au lieu de
puisards occupant jusqu’à 20% voire 30% de la superficie cultivable, l’eau est
mobilisée par pointes filtrantes en PVC mises en place par vibration à sec (sol sableux
ou sablo-argileux). L’exhaure de l’eau peut se faire avec une pompe à pédales ou à
mains. Le modèle retenu pour le Projet utilisera la pompe CIWARA modifiée (petit
modèle) d’une valeur unitaire de 45.000 FCFA.

Choix technologique au Sénégal

Le projet IESA a introduit trois types d’aménagement pour assurer la maîtrise de l’eau par les
bénéficiaires.

Aménagement de bas-fonds de 30 ha : Cet aménagement est destiné aux groupements


féminins pratiquant la riziculture et éventuellement des cultures maraîchères sur les berges

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Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

des bas-fonds et la pisciculture dans le cas où l’eau demeure en permanence. Le système


comprend les éléments suivants :
• Digue principale en terre compactée d’une hauteur de 1 m, 600 m de longueur avec
un mur para fouille, revêtue de moellons sur le parement amont de talus 2,5/1;
• Régulateur en béton cyclopéen muni de vannes et placé au niveau central de
l’écoulement; la manœuvre des vannes permettrait de maîtriser la lame d’eau dans
les différentes franges d’eau du bas-fond après aménagement.
• Ensemble de digues secondaires (2 en moyenne) situés perpendiculairement à
l’écoulement comme la digue principale, avec 60 cm de hauteur ;
• Régulateurs secondaires en béton armé munis de vannes capables de transiter la crue
de projet.
• Diguettes en courbes de niveau pour le contrôle des plans d’eau entre deux digues
secondaires consécutifs;
• Diguettes de séparation des parcelles;
• Pré planage des parcelles et labour d’ouverture.

Ces ouvrages sont renforcés par un aménagement complémentaire des puits améliorés sur les
berges du bas-fond, à raison de 2 puits pour 1 ha afin de pouvoir conduire convenablement
l’irrigation en contre saison pour le maraîchage.

L’Aménagement en aval des puits maraîchers : L’aménagement de puits dans les vallées
mortes ou les cours d’eau temporaires a consisté à ériger des puits sur les deux berges de la
vallée afin de mobiliser l’eau de la nappe perchée où le niveau statique se situe à des
profondeurs d’environ 5 à 10 m. Ces puits une fois réalisée ont une lame d’eau de plus de 5 m
et permettent de développer des activités maraîchères pour les femmes sur une période de 3 à
4 mois.

Ces activités sont développées sur de petites surfaces de 0,25 – 1 ha avec des débits des puits
de l’ordre de 5 m3/h et un équipement d’exhaure constitué de pompes manuelles immergées à
balancier ou à volant circulaire qui atténue l’effort à fournir. Ce type de pompe est fourni par
des artisans résidant dans la région de Thiès et qui ont travaillé avec un ancien programme de
l’USAID. Ces derniers assurent les entretiens d’envergure et la réparation et aident à la
formation et à l’entretien courant des bénéficiaires. Les parcelles sont irriguées à partir de
bassins de 4 m3 et d’arrosoirs.

Le plus grand problème dans ces zones et en général dans toutes les zones de cultures de
contre saison c’est la divagation des animaux surtout des petits ruminants. Dans de tels cas, il
est mis en place des clôtures en euphorbe et des épineuses sous formes de haies vives. Afin
d’obtenir des ouvrages de qualité avec une durée de vie plus longue, les puits hydrauliques
sont réalisés avec des buses en béton armé.

L’Aménagement en amont d’ouvrage de retenue d’eau : Cet aménagement est réalisé à


l’amont d’ouvrage de retenue, où les conditions agro-pédo-climatiques sont favorables pour
pouvoir stocker les écoulements provenant des eaux de ruissellement afin de sécuriser les
cultures pratiquées dans ces zones pendant l’hivernage riziculture sur 20 ha et de pouvoir
développer des cultures maraîchères pendant la sèche sur près de 10 ha. En aval de l’ouvrage,
des cultures céréalières sous pluie pourront être développées sur une surface de près de 5 ha.

Le système comprend :

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Évaluation du Programme IESA, rapport final, annexes

• Une digue (en argile recouverte d’une couche en latérite d’une épaisseur de 20 cm)
d’une longueur de 60m avec un talus de 2/1 et une largeur de crête de 3m.
• Un déversoir d’une hauteur de 1m50 et d’une longueur de 8m disposant de 03
passes d’une largeur de 1.5m chacune et d’une hauteur de 1.5m. Les passes sont
fermées par deux rangées de bois rouge et la distance entre les rangées est remplie
d’argile pour assurer l’étanchéité.

Les quantités d’eau de la retenue permettent de couvrir les 20 ha de riziculture d’hivernage et


de développer des cultures maraîchères sur une dizaine d’hectare et de l’arboriculture sur près
de 2 ha.

Cet aménagement est complété par des équipements d’irrigation constitués de deux pompes à
pédale aspirante – refoulant par ha ainsi que des flexibles et une pomme d’arrosage
permettant d’irriguer 0,25 – 0,5 ha pour du maraîchage et 0,5 ha pour une irrigation à la raie.
Ces raies sont alimentées par une conduite principale en PVC de 40 mm de diamètre, posée à
même le sol et reliée directement à la pompe.

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