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Mali: Situation générale

Site du gouvernement- 26/01/23


https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/presentation-du-mali/#:~:text=Politique%20
%C3%A9trang%C3%A8re,-Entour%C3%A9%20de%20sept&text=Suite%20aux%20coups%20d
'Etat,il%20%C3%A9tait%20un%20membre%20fondateur.

Données générales
Nom officiel : République du Mali
Nature du régime : régime de transition
Président de la transition : Assimi Goïta

Données géographiques

Superficie : 1 241 231 km²


Capitale : Bamako (2 529 300 habitants)
Villes principales : Sikasso, Mopti, Koutiala, Ségou, Kayes, Gao
Langue officielle : français
Langues courantes : mandingue (bambara, malinké, dioula), tamasheq, poular,
senoufo, bobo, songhaï
Monnaie : franc CFA
Fête nationale : 22 septembre (indépendance en 1960)

Données démographiques
Population : 20 856 000 habitants (ONU 2021)
Croissance démographique annuelle : 3 % (ONU 2021)
Espérance de vie : 59,5 (F), 58 (H) (à la naissance, ONU 2021)

Religions : islam 94,8 %, christianisme 2,4 %, animisme 2 % (recensement de 2009)


Indice de développement humain : 186e sur 191 pays (PNUD, 2021)
Mali: Situation
Économique
L'économie du Mali repose en grande partie sur l'agriculture pluviale et les activités
pastorales, avec une population essentiellement rurale (environ 68% de la population
totale) pratiquant une agriculture de subsistance. Le contexte économique et social du
pays reste impacté par les effets combinés de la crise sécuritaire et
politico-institutionnelle. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), la
croissance du PIB réel est ressortie à 3,1% en 2021 contre -1,2% en 2020 et 4,8% en
2019. La COVID–19 a déjoué les perspectives positives de l’économie du pays. En
effet, malgré la tendance positive observée, la croissance économique de 2021 reste
inférieure aux prévisions du Cadre stratégique pour la relance économique et le
développement durable (CREDD) 2019-2023 (6,3%). Selon le rapport sur les ODD
référencés et soutenus par la Banque Mondiale, cette évolution est imputable
essentiellement à la hausse enregistrée au niveau du secteur primaire (3,0% en 2021
contre -4,3% en 2020). La structure de l’économie malienne reste dominée par les
secteurs primaire (35,9%) et tertiaire (35,2%). Cependant, le taux de chômage est
élevé, surtout chez les jeunes. Entre avril et juin 2021, le taux d'emploi des personnes
âgées de 15 ans ou plus est de 60,2%. Les différents rapports de l’enquête modulaire
et permanente auprès des ménages (EMOP) corroborent le fait que les femmes sont
moins actives dans l’économie formelle que les hommes (45,3% contre 77,2%
respectivement). La proportion d’individus pauvres dans la population est estimée à
44,6% au niveau national en 2021 contre 41,9% en 2020, soit une variation de 2,7%.
Selon le Fonds Monétaire International (FMI), l’économie malienne est structurellement
concentrée, insuffisamment diversifiée, fortement dépendante de l’extérieur et très
exposée aux aléas climatiques. En 2022, en dépit des effets cumulés des sanctions
mises en œuvre par l’UEMOA et la CEDEAO depuis le 09 janvier 2022, et ceux de la
crise ukrainienne, les perspectives macroéconomiques restent. (Site Humanitarian
Action qui est en partenariat avec l’ONU- 19/07/2023
https://humanitarianaction.info/plan/1122/article/mali-hno-2023 )

Site internet de la Banque Mondiale- 16/07/23


https://www.banquemondiale.org/fr/country/mali/publication/economic-update-mali-2023-buildin
g-financial-resilience-in-response-to-recurrent-droughts
La Note sur la situation économique du Mali 2023 révèle que les sécheresses
affectent sérieusement le secteur de l’élevage, l’un des secteurs économiques les plus
importants du Mali et de la région. L’élevage représente en effet, 40% du PIB du
secteur primaire et environ 15% du PIB national, fait vivre 85% des paysans et génère
des revenus pour environ 30% de la population (environ six millions de personnes). En
outre, le Mali possède le deuxième plus grand cheptel après le Nigéria parmi les pays
de la CEDEAO avec 60,1 millions de têtes de bétail en 2019.

Selon l’étude, le Mali a subi pas moins de 40 chocs climatiques majeurs entre 1970 et
2020. La sécheresse, par exemple, aurait touché environ 400 000 personnes par an et
réduit les revenus agricoles liés aux récoltes de 9,5 millions de dollars par an. Les
infestations acridiennes de 1985-1988 et 2003-2005 ont détruit des millions d’hectares
de cultures, mais l’impact sur les populations n’a pas été mesuré.

En termes d’impacts négatifs, le rapport souligne que les sécheresses peuvent


également conduire à des conflits, ou exacerber ceux déjà existants, lorsque les
éleveurs migrent vers des régions utilisées par d’autres, telles que des zones de culture
ou des terres de parcours. L’escalade des insurrections djihadistes à partir de 2017 a
accru les tensions et les violences ethniques, en particulier dans les régions centrales,
et a exacerbé la vulnérabilité des éleveurs. La perte de moyens de production et les
pillages liés à la violence et aux incidents sécuritaires ont entraîné la perturbation des
marchés et des moyens de subsistance des ménages dans les zones touchées.

Pour faire face aux effets de la sécheresse, les éleveurs ont dû fuir leurs villages
frappés par la sécheresse à la recherche d’autres ressources en eau et en pâturages.
L’analyse de la Banque mondiale mentionne également que si la mobilité est une
stratégie efficace pour les éleveurs afin de protéger leurs biens, en particulier pendant
les sécheresses, elle peut entraîner des conflits avec les agriculteurs des systèmes de
production agricole sédentaires. Il a été ainsi noté que dans de nombreux cas, les
éleveurs optent souvent pour la vente rapide de leurs animaux à bas prix afin d’acheter
de la nourriture comme principale stratégie d’adaptation. Cette stratégie est
préjudiciable, car elle épuise des actifs clés qui sont difficiles à récupérer après les
sécheresses, ce qui accroît la vulnérabilité des ménages à la prochaine sécheresse.
Mali: situation politique
Magazine L’éléphant n°34 p 46- 04/21
Dans les années 60, la Mali était premièrement dirigé par Modibo Keita sous un régime
inspiré par le socialisme. En 1968, le pays est bouleversé par un coup d’Etat. Dans les
années 70-80, ce dernier se noie dans un enchaînement de crises politiques ainsi que
des crises économiques. Moussa Traoré se fait élire président de la République, en
1974, en 1979 et en 1985 avec 99 pour cent des voix du pays. La crise économique est
largement due à la chute du cours des matières premières et à la hausse des prix de l'
hydrocarbure.

En 1991, il y a une révolte populaire, avec des centaines de morts. Il y a une 3ème
Constitution, ce qui mène à l'âge d’or du pays qui dure entre 1992 et 2002. Cette
stabilité politique fait en sorte que le pays puisse prospérer, et le peuple le qualifie
comme le “miracle malien.

Pourtant depuis 2011, il y a l'arrivée des islamistes algériens, et le gouvernement a une


incapacité à défendre le territoire national. Malgré l'arrivée des 16 000 casques bleus, et
l’intervention français les conflits internes s'enchaînent dans une interminable boucle.

Site du gouvernement- 26/01/23


https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/presentation-du-mali/#:~:text=Politique%20
%C3%A9trang%C3%A8re,-Entour%C3%A9%20de%20sept&text=Suite%20aux%20coups%20d
'Etat,il%20%C3%A9tait%20un%20membre%20fondateur.

Le Mali a connu deux coups d’État en l’espace de 9 mois (août 2020 et mai 2021)
perpétrés par cinq colonels, dont Assimi Goïta, actuellement président de la
transition.Le pays traverse actuellement une phase de transition dont les modalités ont
été initialement déterminées pour répondre aux exigences de la CEDEAO (la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest ) , puis ont été fixées
dans une charte de la transition adoptée en octobre 2020. D’après le calendrier agréé
avec la CEDEAO, cette période de transition devait s’achever en février/mars 2022
avec la tenue d’élections présidentielles et législatives. Les élections présidentielles ont
été repoussées à février 2024 par les autorités maliennes de transition et cette
prolongation de la durée de la transition a ensuite fait l’objet d’un compromis avec la
CEDEAO qui, en juillet 2022, a levé les sanctions économiques et financières qu’elle
avait prises contre le Mali en janvier 2022 (le Mali reste cependant suspendu de
l’organisation).

Un accompagnement exigeant des partenaires internationaux a été mis en place à


travers un mécanisme de suivi de la transition comprenant notamment une participation
de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations unies.

La crise malienne, telle qu’elle est aujourd’hui, découle également de la prise du


contrôle du nord du pays par des groupes indépendantistes ainsi que des groupes
terroristes de 2012 à 2013 et du coup d’État de mars 2012. Elle avait alors suscité une
mobilisation importante de la France et des partenaires internationaux du Mali dans
tous les domaines (sécurité, stabilisation, développement, humanitaire).

Sur le plan politique, la signature de l’accord d’Alger en 2015 avait alors constitué une
avancée positive. Cependant, des difficultés importantes persistent jusqu’à aujourd’hui
dans la mise en œuvre de l’accord en dépit des efforts d’appui de la médiation
internationale, présidée par l’Algérie.
Mali: situation religieuse
Mali: Quelles sont les
libertés ? Quelles libertés
cible-t-on dans d’autres
pays?
Mali: Quelles informations
vous choquent ?
Il est indéniable que la transformation du Mali, d'un pays relativement stable entre 1992
et 2002 à sa situation actuelle de déclin et d'instabilité, est choquante et
déconcertante. Durant la période mentionnée, le Mali était considéré comme l'un des
modèles de démocratie en Afrique de l'Ouest, avec des élections régulières et un
gouvernement démocratiquement élu. Cependant, plusieurs facteurs ont contribué à la
détérioration progressive de la stabilité du pays au cours des dernières décennies.

Tout d'abord, la crise économique qui a suivi cette période de stabilité a exacerbé les
problèmes préexistants. Le Mali dépend fortement de l'agriculture, et les chocs
climatiques, tels que les sécheresses récurrentes, ont eu des conséquences
dévastatrices sur la production alimentaire et les moyens de subsistance des
populations rurales. Les inégalités économiques se sont accentuées, creusant le fossé
entre les riches et les pauvres.

Parallèlement, la montée du terrorisme et de l'extrémisme dans la région sahélienne a


eu des répercussions majeures sur la stabilité du Mali. Les groupes terroristes ont
exploité les faiblesses institutionnelles et les mécontentements sociaux pour gagner du
terrain, particulièrement dans le nord du pays. Les conflits ethniques et les rivalités
locales ont également été exploités, contribuant à l'effondrement de la cohésion sociale.

La crise humanitaire qui en a résulté a forcé des milliers de personnes à fuir leur
domicile, créant une crise des réfugiés et des déplacés internes. Les institutions
gouvernementales ont été affaiblies par les conflits, laissant un vide de pouvoir dans
certaines régions et permettant aux groupes armés de prospérer. Les efforts
internationaux pour stabiliser la situation ont souvent été entravés par des difficultés
logistiques, politiques et financières.

De plus, la corruption endémique au sein du gouvernement a sapé la confiance de la


population dans les institutions et a entravé le développement économique. Les
ressources destinées au bien-être social et à l'infrastructure ont été détournées,
aggravant la misère de la population.

En somme, la transformation du Mali d'un pays stable à un pays en ruine est le résultat
d'une combinaison complexe de facteurs économiques, politiques, sociaux et
sécuritaires. Comprendre ces dynamiques est essentiel pour envisager des solutions
durables et aider le Mali à retrouver la stabilité et le développement.
Mali: Personnage qui
quitte le pays
● Sa présentation
● Pourquoi on quitte le
pays ?
● Comment on va arriver
en France?
Itinéraire
Awa 15 ans. Elle est née au Mali, à Bamako, un pays d’Afrique de l’Ouest. Elle est
arrivée en France en 2023, après avoir traversé la Méditerranée avec d’autres migrants.
Elle voulait partir de son pays comme la crise humanitaire est en pleine croissance, et
les pays comme la France représentent un espoir pour une vie meilleure, notamment
avec plus de libertés. Voici son histoire.

Comme j’étais orphelin, je vivais avec ma grand-mère qui était très pauvre. Pour elle, il
était difficile de mener une vie normale. Et pour moi aussi, c’était pareil, je souffrais. Il
n’y avait pas de travail. Pour gagner son pain, c’était dur : il fallait se débrouiller à droite
à gauche.

J’ai eu l’idée de venir en France, c’est venu d’une conversation avec des personnes de
mon entourage. Ils m’ont dit qu’il y avait des gens qui prenaient le bateau pour émigrer
en Europe. J’ai dit : « Mais pourquoi ne pas faire une demande de visa, prendre l’avion,
aller en Europe ? Prendre une barque, c’est risqué. » Mais eux m’ont dit : « Non, il n’y a
pas de risque. La majeure partie des Africains en Europe sont venus en traversant la
mer. Si tu réussis à arriver jusqu’en Libye, tu trouveras des passeurs. Tu les paies, et ils
t’emmènent en Europe. » C’est resté dans ma tête. J’avais 15 ans.

Un jour j’ai dit à ma grand-mère : « Grand-mère, bientôt je partirai en Europe », elle a


rigolé en disant : « mais toi, tu es fou ! » J’ai caché les choses, car je savais que si je le
lui disais, elle n’accepterait jamais.

Comment as-tu trouvé l’argent pour ton voyage ?


C’était pas facile : j’ai travaillé pour un couple qui m’a beaucoup fait souffrir. J’étais
surexploitée, j’ai travaillé dans les champs, pendants des heures et des années comme
au Mali l’agriculture est très importante.

Pour aller en Libye, c’était pas un problème : j’ai pris l’avion, j’avais gagné assez
d'argent et j'en ai aussi volé à ma grand-mère. En Libye, il y avait partout des étrangers
qui attendaient de traverser. Il y avait beaucoup de nationalités. C’était dur, car les
Libyens traitent mal les gens. Je suis resté trois-quatre jours. Le dernier jour, j’ai eu de
la chance : deux Ivoiriens sont venus et m’ont annoncé qu’il y avait des barques qui
devaient prendre le départ le lendemain. Ils m’ont dit : “C’est 900 euros.” J’ai dit : “Moi,
tout ce que j’ai, c’est 900 et quelques euros, je ne peux pas tout donner et rester sans
rien.” Finalement je n’ai payé que 850 euros pour la traversée. Mais il y en avait qui
payaient 900 euros ou même 1 000 et quelques euros.

Comment étaient les bateaux que vous avez pris pour la traversée ?
C’était des barques, tu ne peux pas dire « bateaux ». On était entassés comme des
animaux à l’intérieur. Il y avait deux personnes pour piloter la barque. Un homme à
l’avant, et un autre à l’arrière. À l’arrière de la barque, il y avait un moteur à hélice.
Tu es arrivé en barque avec les autres migrants à l’île italienne de Lampedusa.
Comment es-tu arrivé ensuite en France ?

De Lampedusa, j’ai été conduit en Italie où je suis resté 3 semaines environ. J’ai fait la
connaissance de deux migrants qui m’ont dit qu’ils voulaient aller en France. J’ai pris le
train avec eux. Je les ai suivis. Je ne savais même pas où aller.

Quand tu es arrivé ici, tu ne connaissais personne. Qu’as-tu fait ?


La première chose que j’ai faite, je m’en rappelle : je me suis assis dans un kebab.
Quelqu’un m’a offert un café et des cigarettes. Puis j’ai marché, j’ai marché, jusqu’à
arriver à une autre gare. Je suis resté là cinq jours sur un banc public. Le sixième jour,
quelqu’un s’est arrêté pour me parler. Il m’a dit : « Tu fais quoi, là ? Tu es tout le temps
assis là ? Tu n’es pas obligé de dormir dans la rue. Tu fais ce numéro, le 115, tu
appelles, ils vont te donner un endroit pour dormir. » J’ai été dans des foyers d’accueil.
Mais ce n’était pas facile pour moi. Je ne dormais plus. Toute la nuit, je restais assis. Je
revois tout le temps les mêmes images.

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