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Résumé

Dans ce rapport, nous analysons les effets de l’instabilité politique sur l’inflation en Guinée.
A cette fin, nous examinons en premier lieu le caractère multidimensionnel de l'instabilité
politique dans les pays en développement en utilisant 26 indicateurs de l’instabilité politique
dans une analyse en composantes principales (ACP). Nous sommes arrivés à détecter quatre
dimensions d’instabilité politique, à savoir : le niveau de la démocratie, la violence et la
protestation à motivation politique, les effets des pays voisins, et l’instabilité au niveau du
gouvernement.

En deuxième lieu, Nous examinons l’impact de l’instabilité politique à travers ces quatre
dimensions sur les niveaux d’inflation à l’aide d’une méthode de panel dynamique (GMM).
Nous avons constaté que seule les dimensions, l’instabilité du régime politique et le niveau
de protestation et violence politique ont un effet significatif et positif sur les niveaux
d’inflation en Guinée.

En troisième lieu,
1 Introduction

Contexte Historique

La république de Guinée a pris son indépendance le 02 Octobre 1958 après plusieurs années
d’esclavage, de conflits et d’insécurité. Sous la conduite d’un même homme Sékou Touré,
très populaire comme dans tous pays Afrique, s’était donné le titre du responsable suprême,
avec l’appui d’un parti unique, le PDG, parti démocratique de Guinée. Le phénomène n’est
pas unique dans l’Afrique d’après l’indépendance, mais une telle continuité est assez
exceptionnelle et le poids de ces années marquera sans doute longtemps l’histoire future de
ce pays. Il prône le panafricanisme, «la décolonisation intégrale de toutes les structures du
pays».

On espérait alors que le pays pourrait exploiter pleinement ses ressources naturelles
inexploitées, le pays a souffert d’un manque de gestion et de développement efficaces de
ses ressources naturelles, d’un manque d’institution publiques et privés performantes, ainsi
que d’infrastructures économiques et sociales médiocres.

En outre il y avait un certain nombre de problème non résolus avec la France, suite du
« non » au referendum, De gaulle décide de punir les Guinéens en raison du mauvais
exemple qu’ils donnent aux autres peuples africains qui ont accepté une coopération
comme continuité de la colonisation. Il rappelle immédiatement tous les fonctionnaires,
ingénieurs et cadres français qui gèrent alors l’ensemble de l’économie et de
l’administration civile et sanitaire, plongeant intentionnellement dans le chaos. Sékou
cherche alors de l’aide auprès des pays d’Europe de l’Est et de l’union soviétique et met en
place un régime de parti unique et un système socialiste copié sur celui de son nouvel ami
russe.

En premier lieu est dressé un tableau de l’économie guinéenne sous l’AOF, comparé aux
autres territoires qui constituaient la dite fédération, avec description de la population, de
son agriculture montrant une situation d’autosuffisance avec même des exportations
(palmiste, café, banane), des richesses minières qui commençaient à être exploités avec en
vue des ressources hydroélectriques considérables- En bref des perspectives plus
prometteuses qu’ailleurs.

Puis le tableau est repris, pour la période considéré, par agent économique. La population,
dont on peut penser que deux millions d’individus (le quart environ) ont migré pour
échapper au contexte, tandis que ceux qui restaient connaissait un long drame, dont la
jeunesse embrigadait massivement, mais scolarisé à un tiers seulement, la détérioration de
la santé, la diminution constant du pouvoir d’achat, la pénurie, la misère, les injustices et les
exactions qui s’en suivent.
Après la mort de Sékou Touré, le 26 Mars 1984, un gouvernement d’intérim mis en place. Il
est bientôt renversé par le colonel Lansana Conté, qui prend la tête du comité militaire de
redressement national (CMRN) et devint président de la République. En juin 1985, nous
sommes dans une période très critique, qui se résume en un greffage subit des lois formelles
du marché sur un système politico-économique encore largement marqué du socialisme.
C’est une crise entière qui vit le pays, et à cette occasion les pouvoirs, aussi bien que l’accès
aux richesses, sont en train de se redéfinir. Tous les trafics dont parlera le présent article
prennent effet dans une conjoncture de frénésie spéculative, dont voici les principaux
éléments descriptifs :

La production intérieure est en déroute, sauf deux notables exceptions : le secteur de la


bauxite-alumine, organisé en enclaves guinéo-étrangères, qui fournit au pays l’essentiel de
ses devises contrôlées, ainsi que des produits détaxés transitant par ses magasins hors
douane ; la production agro-pastorale, depuis longtemps écoulées de préférence aux
frontières en raison de prix intérieurs iniques, elle aussi source de devises et de
marchandises troquées. La production industrielle, quand elle n’est pas arrêter (notamment
faute d’intrants), fait l’objet d’un pillage systématique et multiforme sur place ou dans les
lieux publics d’écoulement : l’économie officielle est ainsi livrée à un ensemble de pénuries
locales, plus ou moins réelles, qui contrastent avec l’abondance sur les marchés et qui
génèrent une tendance inflationniste, soutenue quoiqu’en dents de scie.

La monnaie a perdu toute valeur réelle, puisque le syli, unité de compte inconvertible,
s’échange au marché parallèle des devises pour dix fois moins qu’à sa parité officielle. Le
secteur bancaire, lui aussi national, est totalement désorganisé et accuse une forte
confusion entre ses disponibilités et les finances publiques d’une part, et entre la Banque
centrale et les banques supposée spécialisées d’autres part. Le 06 Novembre 2006, l’ONG :
transparency international classe la Guinée comme le pays africain ayant la plus forte
perception de corruption. En janvier 2007, une grève générale et émeute est organisé dans
les principales villes du pays. Le 22 Décembre 2008, Lansana Conté meurt.

Le pays ne cesse de connaitre le coup d’Etat du jour au lendemain car après la mort de
Lansana Conté aussi les militaires ont pris le pouvoir à la tête le capitaine Moussa Dadis
Camara ainsi de suite et on ne cessait de connaitre la crise du jour au lendemain et les
manifestations populaires ainsi de suite jusqu’à l’organisation d’une élection libre et
transparente par le successeur du capitaine Moussa Dadis Camara qui est le Général
Sékouba Konaté qui aussi à son tour a pris le pouvoir suite au renversement de son ami par
un coup d’Etat échoué.

Nous tendons donc vers l’évolution d’un pouvoir civil, une élection présidentielle est
annoncée en juin 2010, pour permettre le retour à un pouvoir civil, fortement souhaité par
la population. Alpha condé est investi président de la République le 21 Décembre 2010. Il
promet « une nouvelle ère » et annonce son intention de devenir « le Mandela de la
Guinée » en unifiant son pays, en luttant contre la corruption et en redressant l’économie,
qui ne profite guerre des richesses minérales du territoire. Tel a été le contraire car le pays
ne cessait de sombrer dans la misère, la gabegie financière, les endettements
internationales, la hausse du taux d’inflation, la corruption, le soulèvement populaire, les
manifestations des syndicats et bon nombre de choses, c’était vraiment une désillusion
totale car le peuple avait compléter perdu tout espoir. Il n’a duré que 15 ans au pouvoir
avant qu’il soit renversé par le colonel Mamadi Doumbouya le 05 Septembre 2021 par un
coup d’Etat militaire encore.

Du 05 Septembre 2021 jusqu’à nos jours le pays est encore dirigé par ces putschistes de la
force spéciale mais l’économie Guinéenne est toujours en chute et le taux d’inflation ne
cesse qu’accroitre du jour au lendemain c’est plus pire encore que le régime d’Alpha Condé
car le pays est géré par les personnes qui n’ont aucune idée en politique et en Gestion de
l’économie.
Chapitre I : Définitions des concepts

Section I : Mesure de l’instabilité politique : une analyse multidimensionnelle

I.1 Définir l’instabilité politique

La définition de l’instabilité politique peut être très ambiguë, étant donné que son incidence
est de nature institutionnelle et pourrait varier d’un concept impliquant des idées des
abstraites telles que la mauvaise gouvernance aux plus indicatifs tels que les variations
injustifiées du gouvernement et des questions connexes telles que troubles politiques, des
émeutes, des grèves , des guerres civiles, ou plus généralement toute forme de violence à
motivation politique.

Donc, il pourrait être raison de dire qu’il n’y a pas une définition universelle de l’instabilité
politique, mais la définition la plus conforme à l’approche de cette étude est celle proposée
par Alesina et Perotti (1996) dans laquelle l’instabilité politique est considérée sous deux
aigles /dimensions : l’une impliquant l’instabilité de la direction et l’autre impliquant des
troubles sociaux et la violence à motivation politique.

La première consiste en une mesure de l’instabilité politique qui capture les modifications à
la fois constitutionnelles de gouvernements. Elle distingue entre les termes propension du
changement et de la fréquence de changement politique au niveau du pouvoir exécutif, en
disant que la propension ou la probabilité d’un changement est plus liée à plusieurs variables
économiques, sociologiques et institutionnelles.

La seconde suggère également que les individus peuvent être insatisfaits, perdent confiance
dans le système politique et agissent par leur mécontentement. Les troubles sociaux et la
désobéissance civile peuvent se manifester par la société civile, créant des tensions
sociopolitiques et une menace pour les régimes politiques.

I.2 Une revue de littérature sur les principales études de l’instabilité politique

I.2.1 Un état d’étude bidimensionnelle

En parcourant la littérature, on va rapidement constater que deux conceptions communes


de l’instabilité politique sont essentielles. La première met l’accent sur l’instabilité au niveau
du pouvoir exécutif et le second sur l’agitation sociale et politique. Dans la première
approche, l’instabilité politique définie comme l’instabilité au niveau du pouvoir exécutif
« est la propension observée au niveau des changements de gouvernement ». Ici, on fait la
différence entre les changements de gouvernement inconstitutionnels et constitutionnels,
c’est-à-dire ces changements qui peuvent avoir lieu au sein de la loi ou à l’extérieur (coup
d’Etats). La seconde approche met l’accent sur l’instabilité socio-politique définie en tant
que phénomènes de troubles sociaux et de violence politique. Cela constitue pour la société
civile des manifestations induites de l’instabilité politique.
C’est ainsi que, Feng (2003) met l’accent d’une part, sur la différence entre le changement
de gouvernement régulier et irrégulier, d’autre part sur le changement majeur et mineur du
gouvernement. On peut avancer que les changements majeurs et mineurs du gouvernement
ont un impact différent sur la croissance alors que pour les changements réguliers et
irréguliers, leur impact sur la croissance économique n’est pas clair. Aussi, Feng (2003)
affirme « il est certes, difficile de considérer le transfert de pouvoir d’une autre à une autre
comme ayant les mêmes implications politiques » même si les deux événements doivent
être classés, comme principal changement de gouvernement, la différence qualitative est
évidente.

Tableau 1 : La conception de l’instabilité politique comme un changement de


gouvernement :

Changement Régulier Irrégulier


Mineur Transfert de pouvoir Défaut de pertinence
constitutionnel dans la
même partie
Majeur Alternance constitutionnelle Coup d’Etat.
dans le bureau.
I.2.2 Des Etudes multidimensionnelles

Selon Butkiewicz et yanikkaya (2005), les mesures les plus fréquemment utilisées pour
analyser les rétombées politiques de l’instabilité sont classées en trois catégories : la stabilité
du gouvernement, l’agitation sociale/ stabilité, et la violence politique. Ils soutiennent que la
diversité des mesures et les differents sous-ensembles utilisés dans les differentes études
rendent les resultats non comparables. Neamoins, certaines mesures sont plus fréquentes
que d’autres, comme les révolutions, les coups d’Etat, et les assassinats. Dans une tentative
d’organiser un champ conceptuel confus, Butkiewicz et yanikkaya (2005) classent les 17
mesures de l’instabilité politique dans les catégories mentionnées ci-dessous :

Tableau 2 : Classement des indicateurs de l’instabilité politique

La stabilité du La stabilité sociale La violence politique


gouvernement
Coup d’Etat Risque de conflit externe Manifestations politiques
Révolutions Risque de guerre civile Assassinat
Changement ministériel Terrorisme politique Purges
Anti – gouvernement Racisme et nationalité Décès de politique
Manifestations Tensions Violence
Emeutes
Des grèves générales
Victimes de guerre
Guerre (sur le territoire
national)
A première vue, certaines des mesures figurant à la violence politique pourraient tout aussi
bien avoir été classées sous la stabilité sociale (grèves, émeutes, manifestations), et ainsi
laissent la question de savoir si une telle classification est appropriée. Mais il est clair que
cette classification donne un bon aperçu sur les differentes mesures et problèmes de la
catégorisation des indicateurs.

Ainsi, Jong-A-Pin (2009) examine la multi-dimensionnalité de l’instabilité politique et arrive à


quatre dimensions principales : (1) la violence à motivation politique, (2) protestation civile
de masse ; (3) l’instabilité au sein du régime politique ; (4) et l’instabilité du régime politique.
L’auteur remarque que les études précédentes de l’effet de l’instabilité politique sur la
croissance ont été principalement unidimensionnelles, ce qui peut impliquer des erreurs de
mesures et des constatations incorrectes du lien de causalité entre l’instabilité et la
croissance . Pour arriver à ces dimensions l’auteur applique une approche d’analyse
factorielle sur 25 indicateurs de l’instabilité politique, la classification se fonde également sur
des techniques statistiques.

Sanders (1981) a proposé des dimensions similaires: (1) les défis violents au régime ou au
gouvernement, (2) les défis pacifiques au régime ou au gouvernement, (3) le changement de
régime, et (4) le changement de gouvernement. Les deux premières dimensions capturent
les défis au régime, tandis que les deux derniers représentent des changements réels du
régime ou gouvernement. Cependant, Jong-A-Pin (2009) n’est pas entièrement d'accord
avec cette mise en place, parce qu’il propose dans un cadre multidimensionnel les facteurs
suivants :

(1) La violence à motivation politique.


(2) (2) La protestation civile de masse.
(3) (3) L'instabilité au sein du régime politique.
(4) (4) L'instabilité du régime politique.
Bien que les deux, Sanders (1981) et Jong-A-Pin (2009) mettent l'accent sur quatre
dimensions de l'instabilité politique, ils reflètent toujours les deux dimensions de base :
violence à motivation politique et protestation civile de masse qui reflète les troubles
sociopolitiques ; tandis que l'instabilité politique au sein du régime reflète l’instabilité
politique qui provient d’un changement de régime, ou de gouvernement.

Selon Carmignani (2003), la dimension de troubles sociopolitique peut se manifester par des
conflits ethnolinguistiques, religieux, idéologiques et économiques. Ce niveau élevé de
troubles sociaux et des conflits peut perturber les activités de marché, affectant directement
l'investissement et la croissance en raison de l'incertitude associée à l’activité du
gouvernement.

Section II: Mesure de l’instabilité politique au moyen de l’analyse en composantes


principales : Cas empirique
I. 3.1. Méthodologie de recherche

Cette section est consacrée à l’élaboration d’une analyse en composante principale. Cette
technique vise à déterminer la structure latente d’un ensemble de données tout en
expliquant la corrélation entre les variables ou les indicateurs afin de réduire le nombre des
dimensions et extraire uniquement les informations communes à tous les indicateurs.
L’étape suivante consiste à déterminer le nombre de facteurs qui représente l’instabilité
politique en Guinée. À partir de là, il existe trois manières de déterminer le nombre optimal
de facteurs. Il est possible d’utiliser la méthode du critère d’information de Bai et Ng (2002);
l’idée consiste à accepter un certain degré de corrélation entre les erreurs et les facteurs, de
même le critère de Bai et Ng (2002) qui stipule que les facteurs devraient être utiles pour
l’application dans laquelle le nombre des facteurs sera assumé et non pas déterminé par les
données. La deuxième méthode se base sur le graphique des valeurs propres, qui est connu
aussi sous le nom de parcelle d’éboulis (scree plot). L’idée consiste à fixer le point de la chute
linéaire des valeurs propres. Ces valeurs ne seront pas retenues comme des facteurs. Par
contre les points qui sont au-dessus de ce point seront retenus comme de nouveaux facteurs
latents ou composants. Le graphique de parcelle d’éboulis présente donc le tableau de bord
afin de déterminer le nombre de facteurs optimal. Finalement, on peut utiliser le critère de
Kaiser ; lors du choix de nos facteurs, la règle stipule de retenir uniquement les facteurs dont
les valeurs propres sont supérieures à 1.

I.3.2. Présentation des données de notre échantillon la République de Guinée

Notre étude s’intéresse à la République de Guinée, pour une période qui s’étend de
l’indépendance (02 Octobre 1958) à nos jours (2022). La revue des travaux de la littérature,
de même que l'inspection des bases de données, permet d'identifier 26 indicateurs
susceptibles d'être reliés ou de refléter une ou des facettes de l'instabilité sur toutes ces
formes, les causes profondes ainsi que les conséquences sur l’inflation.
Section II : L’impact de l’instabilité politique sur la volatilité d’inflation

II.1 Revue de la littérature

II.1.1 Les canaux de transmission

Cette section examine certains des canaux par lesquels l'instabilité politique peut avoir une
incidence sur la volatilité de l'inflation.

Premièrement, selon la théorie de la taxation optimale, les gouvernements peuvent avoir un


motif pour créer de l'inflation, de façon à générer seigneuriage. La fraude fiscale et la
collecte de l'impôt coûts peuvent rendre optimale pour le gouvernement de se fonder sur la
taxe d'inflation comme une source de revenus du gouvernement. De toute évidence,
l'évasion fiscale et de recouvrement de l'impôt coûts sont susceptibles d'être plus grande
dans les pays qui sont plus politiquement instable.

Deuxièmement, l'instabilité politique peut également conduire à une faible production et


des investissements, qui rétrécit les actifs imposables et le revenu des personnes les plus en
mesure de répondre aux exigences de recettes publiques. Cela peut entraîner une
dépendance accrue sur la taxe d'inflation. En outre, en réduisant les revenus et
l'augmentation des dépenses publiques, l'instabilité politique peut également contribuer à
des déficits budgétaires plus importants, ce qui peut avoir des conséquences inflationnistes
pour les pays dont les marchés financiers moins développés.

En outre, les pays dont l'instabilité politique ont tendance probablement d'avoir de grandes
quantités d'activités clandestines, qui soulèvent la taxe d'inflation optimal, ce qui implique
un niveau d'inflation élevé et instable. Enfin, l'instabilité politique ne fournit pas de place
pour la mise en œuvre de politiques cohérentes, ce qui sape la compétence du
gouvernement et diminue sa résistance aux chocs qui résultent accueillir éventuellement en
déséquilibre macroéconomique caractérisé par une inflation volatile.

II.1.2 Examen des précédentes études empiriques sur l'instabilité politique et l'inflation
Volatilité

Il y a très peu de preuves empiriques sur les effets de l'instabilité politique sur la volatilité de
l'inflation. La faible liberté économique et un degré plus élevé d'instabilité politique,
polarisation idéologique et la fragmentation du système politique génèrent une inflation
plus volatils. Ils signalent en outre que la liberté économique accrue et de la démocratie de
réduire la volatilité de l'inflation. Ceci est cohérent avec la sagesse conventionnelle qui, en
garantissant la liberté économique et la bonne gouvernance, une forme de gouvernement
démocratique tend à produire une inflation faible et stable. Bien que les études ci-dessous
traitent de la relation entre le niveau de l'inflation et de l'instabilité politique, ils peuvent
être de pertinence indirecte à la relation entre l'instabilité politique et la volatilité de
l'inflation. Ceci est parce que le niveau de l'inflation et la volatilité de l'inflation sont
fortement corrélés, l'effet de l'instabilité politique sur l'inflation en Guinée, en appliquant la
méthode des moments généralisés en utilisant les données de 1958 à 2022. Ils ont constaté
que les effets des facteurs monétaires tels que les taux de la masse monétaire de la
croissance, sont plutôt marginal, tandis que les facteurs non monétaires tels que l'instabilité
politique fortement et positivement influer sur l'inflation en Guinée. Contrairement aux
idées reçues, ils déclarent aussi que, comme la Guinée se déplace vers une forme
démocratique de gouvernement, l'inflation augmente. La causalité de l'instabilité politique à
l'inflation est due à la demande de la dépense publique, qui est ensuite financé par la taxe
d'inflation. L'auteur constate que l'inflation tend à tomber sous les régimes militaires alors
qu'il tend à croître sous un gouvernement civil. Ces résultats contredisent clairement Aisen
et Veiga (2008) entraînent que le niveau de l'inflation a tendance à baisser sous les
gouvernements démocratiques.

Depuis Paldam (1987) ne procède pas à une analyse économétrique formelle, (2006) les
résultats de Aisen et Veiga sont plus crédibles. En outre, Telatar et al. (2010) supposent que
les gouvernements peuvent abuser de la politique monétaire en forçant les autorités
monétaires pour créer une surprise monétaire afin d'augmenter la production à court terme,
qui se traduit par une forte inflation sans gain réel. Par conséquent, la politique monétaire
devrait être retirée des mains des politiciens afin d'éliminer les biais inflationniste. En
conséquence, Hielscher et Markwardt (2012) font valoir que, dans un environnement
démocratique, toute action politique porte le risque de sanction des électeurs. L'occasion
pour la peine augmente la reddition de comptes pour les décideurs politiques. Sous une telle
hypothèse, il devient coûteux pour les politiciens de déroger à l'indépendance centrale
préféré social de la banque. La crédibilité accrue des résultats centraux de l'indépendance
des banques à un niveau d'inflation faible. Cependant, Barro (1995) constate la corrélation
entre l'indépendance de la banque centrale et l'inflation soit pratiquement nulle. De même,
Campillo et Miron (1996) signalent que les mécanismes de l'indépendance de la banque et
de change centrales sont relativement peu importants déterminants de la performance de
l'inflation, alors que l'instabilité politique est un déterminant relativement important de
l'inflation. Le modèle théorique de Cukierman et al. (1992) prouve que l'instabilité politique
et la polarisation de déterminer l'efficacité de l'équilibre d'un système fiscal et la
combinaison résultante de recettes fiscales et de seigneuriage les gouvernements utilisent.
Les auteurs testent la prédiction de leur modèle sur des données transversales pour 79 pays.
Ils constatent que, après contrôle des autres variables, l'instabilité politique est positivement
associée à seigneuriage. En outre, ils soutiennent que les pays ayant une plus grande
capacité de revenus non-export, plus ouvert au commerce et à plus grande minière, mais
plus petits secteurs agricoles ont en moyenne une capacité imposable haute ou la facilité de
collecte de l'impôt. Ces pays ne pourront pas compter sur seigneuriage et donc aura
beaucoup capacité à maintenir une inflation faible et stable. Les résultats de la guerre dans
la destruction de biens et tend à augmenter la masse monétaire. Cette augmentation de la
masse monétaire combinée à une diminution des biens conduit à l'inflation. Un des épisodes
les plus connus de l'hyperinflation a eu lieu au cours de la guerre de Sécession, que le Sud
est allé impression faillite dollars confédérés. Les Britanniques ont financé leur part à la
Première Guerre mondiale en prenant le plus grand prêt au Royaume-Uni dans l'histoire
bancaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la dette nationale des États-Unis a monté en
flèche de 16 milliards de dollars à 260 milliards de dollars, résultant en des taux d'inflation
en 1946 et 1947 de 18,13% et 8,84%, respectivement (source: L'inflation data.com)

Selon Fischer (2001), le type de l'inflation qui est associé à des guerres se pose généralement
d'une augmentation de la demande globale. En temps de guerre, les dépenses du
gouvernement à des fins militaires stimule la demande dans toute l'économie, et dans le
même temps un changement des travailleurs contre le travail productif dans la production
de guerre provoque une baisse de l'offre globale. En outre, la guerre conduit au type de
l'inflation qui est causée par les anticipations inflationnistes. Cela se produit lorsque les gens
commencent à augmenter les prix non en raison de changements réels dans l’offre ou la
demande ou le coût ou la taille de la masse monétaire, mais de peur que de tels
changements puissent se produire. L'auteur constate également que les périodes de stabilité
des prix sont toujours marquées par l'ordre et l'harmonie.

II.2 Etude empirique : l’impact de l’instabilité politique sur l’inflation en Guinée

II.2.1 Les données et le modèle empirique

L'objectif de notre étude empirique est d'enquêter sur les principaux déterminants
politiques, institutionnels et économiques de l'inflation. Cela se fait l'estimation des modèles
dynamiques de données de panel pour les niveaux d'inflation annuels (prises de l'IFS, FMI).
Puisque le niveau d'expositions d'inflation très élevé de variabilité, son logarithme a été
utilisé comme variable dépendante. Nous émettons l'hypothèse que cela dépend des
variables explicatives suivantes:

 Logarithme retardé de l'inflation (IFS, FMI);


 Un ensemble de variables structurelles économiques qui reflètent les caractéristiques
des pays qui peuvent affecter leur capacité à contrôler l'inflation:
o Agriculture (% PIB): part de la valeur ajoutée de l'agriculture dans le PIB
(WDI,Banque mondiale);
o Commerce (% PIB): l'ouverture au commerce (WDI, Banque mondiale);
 Variables représentant de la performance économique et les chocs externes:
o Croissance du PIB réel par habitant (PWT 8.1);
o La croissance des prix du pétrole (OCDE): variation annuelle en pourcentage
du prix du pétrole;

Le modèle empirique pour les niveaux d'inflation peut être résumé comme suit:
Où Inf signifie le taux d'inflation du pays i au temps t, α est un paramètre à estimer, β1 et β2
sont des vecteurs de paramètres à estimer, X est un vecteur de covariables strictement
exogènes, W est un vecteur de variables endogènes, ν sont des effets spécifiques à chaque
pays, et ε est le terme d'erreur. Complications importantes se posent dans l'estimation de ce
modèle par les MCO. Dans les deux paramètres fixes et les effets aléatoires, la difficulté est
que la variable dépendante retardée est corrélée avec le terme d'erreur, même si nous
supposons que les perturbations ne sont pas eux-mêmes auto corrélés. Arellano et Bond
(1991) développent une méthode des moments généralisés (GMM) estimateur qui résout les
problèmes mentionnés ci-dessus. Première différenciation (1) supprime νi et produit une
équation estimable par variables instrumentales:

où D est le premier opérateur de différence et les variables et les paramètres sont définis
comme dans (1).

II.2.2 Résultats empiriques

Les résultats de l'estimation du modèle décrit dans la section précédente en utilisant la


méthode du GMM pour les modèles de données de panel dynamiques linéaires sont
présentés dans le tableau 6. La variable dépendante est la première différence (D1) de Log
(inflation) et les variables explicatives sont en différences premières ainsi. Pour les petites
valeurs, chaque coefficient estimé indique la variation en pourcentage dans le taux
d'inflation qui résulte d'une variation d'une unité de la variable explicative respective.

Tableau 6 : L’impact de l’instabilité politique sur les niveaux d’inflation dans les PED (1971-2012)

D1 Modèle Modèle Modèle Modèle Modèle Modèle


1 2 3 4 5 6
Log(inflation)
L’agriculture
(% PIB)
Le commerce
(% PIB)
Taux de
croissance de
PIIB/h
Taux de
croissance des
prix de pétrole
La volatilité de
la croissance
de M2
L’instabilité au
niveau de
gouvernement
Niveau de la
démocratie
Niveau de la
protestation
et violence
politique
Les effets des
pays voisins
Nombre
d’observations
Nombre de
Pays
Sargan test,chi
(58) [prob >
chi2]
AR(2) [Prob>
z]
Notes : Les valeurs entre parenthèses sont les t de student.

***, ** et * représentent respectivement la significativité au seuil de 1%, 5% et 10%.

Dans les modèle de 1-6, nous avons inclus un par un chacune des variables qui représentent
l’instabilité politique. Les résultats présentés dans l tableau 6 confirment l’hypothèse que l’instabilité
politique conduit à une inflation plus élevée à travers deux canaux, l’instabilité au niveau de
gouvernement et le niveau de protestation et violence politique.

En effet, l’augmentation de l’instabilité au sein de gouvernement peut accroitre le taux


d’inflation de 14,9% (Modèle 1). L’apparition des protestations et des violences politiques
augmente le taux d’inflation de 3,4% (Modèle 3).

Les autres dimensions de l’instabilité politique, les effets des pays voisins et le niveau de la
démocratie, les résultats sont statistiquement non significatives (Modèle 2, 4, 5, 6).

Concernant les variables économiques, le commerce (en% du PIB), l’agriculture (en % du


PIB), l’amélioration de PIB/H, la croissance des prix du pétrole et la croissance de M2 ont une
incidence relativement faible sur les taux d'inflation. Néanmoins, ils ont les signes attendus:
une plus grande ouverture au commerce et l’accroissement de production agricole diminuer
l'inflation, tandis que l’augmentation des prix du pétrole et la volatilité de la croissance de
M2 font accroitre les taux d’inflation.

Conclusion

Dans cet article, nous avons examiné le caractère multidimensionnel de l'instabilité


politique. En outre, nous avons examiné si les différentes dimensions de l'instabilité politique
ont un impact différent sur la volatilité de l’inflation.
En premier lieu, dans ce travail de recherche, nous avons effectué, une analyse en
composantes principales sur 26 indicateurs d’instabilité politique pour 114 pays en
développement. Nous sommes arrivés à détecter quatre dimensions d’instabilité politique, à
savoir ; le niveau de la démocratie, la violence et la protestation à motivation politique, les
effets des pays voisins, et l’instabilité au niveau du gouvernement.

Plusieurs études multidimensionnelles à l’instar de celles de Butkiewicz et Yanikkaya (2005),


Jong-A-Pin (2009) ont été effectuées pour déterminer les facteurs qui influencent l’instabilité
politique. Mais, ce qui est nouveau dans notre étude, c’est de démontrer que la situation
politique dans un pays peut être influencée par les conflits sociaux politiques des pays
voisins.

En deuxième lieu, nous avons introduire les dimensions de l'instabilité politique dans un
modèle qui examine l’effet de l’instabilité politique sur la volatilité de l’inflation, nous
constatons que deux dimensions ont un effet significatif et positif sur l’inflation. Tout
d'abord, nous constatons que l'instabilité du régime politique a un impact positif sur la
volatilité d’inflation. À notre avis, Un plus grand nombre de changements au sein de
gouvernement n’affecte pas seulement la stabilité politique mais augmente la variabilité de
la politique économique, puisque chaque nouveau gouvernement qui prend le pouvoir
pourrait avoir un nouvel ensemble de préférences en ce qui concerne les niveaux d'inflation
et de chômage. En outre, étant donné que chaque nouveau gouvernement est inséré dans
un environnement politique et institutionnel très instable, il est également très susceptible
d'être enlevé dans un court laps de temps. Ces mécanismes pervers affectent grandement la
façon dont les gouvernements mènent des politiques monétaires et budgétaires ce qui
génère une inflation plus élevée.

D’autre coté, la succession des protestations et des violences politiques augmente le niveau
d’incertitude dans le pays, les investisseurs font face à un problème de sécurité des droits de
propriété ce qui affecte les niveaux des investissements internes et externes et par la suite
peut augmenter la volatilité des inflations.

Ces résultats ci-dessus sont en ligne avec ceux obtenus par Cukierman et al. (1992), Asien et
Veiga (2008), concernant la relation positive entre l'instabilité politique, l'inflation et le
seigneuriage.

Implications politiques

Le gouvernement de la Guinée est confronté à des problèmes multiformes, notamment la


fragilité politique non résolue, la détérioration de la situation humanitaire et la perturbation
des activités économiques, y compris la production des ressources naturelles. Tous ces
facteurs ont rendu les perspectives économiques de cette jeune nation peu prometteuses
pour les années à venir. Par conséquent, afin d’exploiter pleinement ses ressources
naturelles inexploitées, la Guinée doit :
 Promouvoir la coexistence pacifique entre les différents groupes ethniques ; et les
factions belligérantes du pays doivent respecter l’accord de cessation des hostilités;
 Diversifier son économie pour ne plus dépendre de la bauxite et autres en améliorant
la capacité d’approvisionnement en eau, ce qui pourrait rendre le secteur agricole
plus compétitif ;
 Mettre en œuvre des politiques macroéconomiques saines (maintenir des prix
stables, veiller à ce que les ratios d’endettement et le compte courant de la balance
des paiements soient viables, et mener des politiques fiscales judicieuses) ;
 Harmoniser ses politiques fiscales et monétaires afin de faciliter son intégration dans
les économies régionales, en particulier dans la Communauté d’Afrique de l’Ouest
(CAO) ;
 Renforcer ses institutions qui sont essentielles pour encourager la participation du
secteur privé à l’économie et assurer l’état de droit, garantir les droits de propriété et
l’exécution des contrats.

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