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Section I :
Cette section examine certains des canaux par lesquels l'instabilité politique peut
avoir une incidence sur la volatilité de l'inflation.
Il y a très peu de preuves empiriques sur les effets de l'instabilité politique sur la
volatilité de l'inflation. La faible liberté économique et un degré plus élevé d'instabilité
politique, polarisation idéologique et la fragmentation du système politique génèrent
une inflation plus volatile. La liberté économique accrue et de la démocratie de
réduire la volatilité de l'inflation. Ceci est cohérent avec la sagesse conventionnelle
qui, en garantissant la liberté économique et la bonne gouvernance, une forme de
gouvernement démocratique tend à produire une inflation faible et stable.
Bien que les études ci-dessous traitent de la relation entre le niveau de l'inflation et
de l'instabilité politique, ils peuvent être de pertinence indirecte à la relation entre
l'instabilité politique et la volatilité de l'inflation. Ceci est parce que le niveau de
l'inflation et la volatilité de l'inflation sont fortement corrélés.
Depuis deux ans, on assiste à une série de coups d’état ou de tentatives en Afrique
de l’Ouest, ce qui n’est pas sans inquiéter les voisins qui se méfient de plus en plus
de leurs « armées ». En effet, le Mali, par deux fois (août 2020 et mai 2021), la
Guinée Conakry en septembre 2021, le Burkina Faso en janvier 2022, ont connu des
renversements de pouvoir à la faveur de putschs militaires, dont les auteurs sont en
général de jeunes soldats qui gravitent autour des présidents dont ils sont censés
assurés la protection. La Guinée-Bissau, elle aussi, a failli connaître une révolution
de palais en février 2022. Il s’en est fallu de peu pour que le président Umaro
Sissoco Embalo ne soit renversé. Mais pourquoi donc cette partie de l’Afrique vit-elle
aujourd’hui cette période de déstabilisation?
Plusieurs raisons nous viennent à l’esprit. La 1ère est d’ordre historique. En effet,
depuis 1960, année de l’indépendance de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest,
les puissances coloniales ont continué à exercer une sorte de mainmise sur leurs
anciennes colonies, au point de favoriser d’une manière ou d’une autre l’avènement
de leurs « poulains » à la tête de leurs anciennes colonies. De plus, à la fin de la
guerre froide, suivie de l’éclatement de l’URSS et de la naissance des blocs Est et
Ouest, on a assisté à une lutte d’influence entre ces deux blocs qui a contribué à la
fragilisation des régimes africains de façon générale. La Russie, d’un côté, certains
pays occidentaux de l’autre côté, se sont évertués à maintenir sous leurs jougs
respectifs les pays qu’ils jugeaient utiles de contrôler pour des raisons inavouées.
La 2ème raison est liée à l’incapacité des présidents de ces pays à faire face au
défi du terrorisme, à assurer la sécurité de leurs concitoyens. Sentant la
faiblesse des moyens militaires et matériels des pays africains, notamment dans la
zone sahélienne, les groupes terroristes n’ont pas eu beaucoup de peine à s’installer
et à affronter, parfois brutalement, les régimes en place. Dépassés, ces derniers ont
souvent compté sur quelques puissances étrangères, la France notamment, pour
assurer leur sécurité. Avec des résultats plus que mitigés. La France, malgré le
déploiement de quelques 4800 de ses soldats depuis 2013, n’a pu ramener la paix et
la sécurité totale dans le Sahel, au grand dam des populations de la région.
Ce triste constat a favorisé l’émergence d’une nouvelle élite militaire africaine qui
s’est arrogée le « droit d’agir au nom de ses concitoyens » afin de montrer les limites
des accointances de certains dirigeants africains avec la France et de finalement
prendre les choses en mains. Ce faisant, les nouveaux maîtres de ces pays ont
trouvé grâce aux yeux des populations, des jeunes notamment qui voient en eux des
« sauveurs ». Cette légitimation, en apparence, a bouleversé la donne politique dans
la sous-région, symbolisée par la décision d’expulsion de l’ambassadeur de la
France au Mali intervenue le 31 janvier dernier. Cette décision est intervenue alors
que les nouvelles autorités maliennes ont reproché à quelques dirigeants français
d’avoir tenu des propos peu respectueux à leur égard.
La 3éme raison tient à l’absence d’une bonne gouvernance dans presque tous les
pays concernés par ces coups d’état. Les populations, dans leur ensemble, ont soi f
d’une véritable démocratie, porteuse d’espoir pour la jeunesse qui représente
l’écrasante majorité des habitants du continent africain. Cette jeunesse, de plus en
plus éveillée, n’accepte plus que son avenir soit hypothéqué par des gouvernements
qui font de la corruption, de l’impunité et du népotisme des pratiques courantes.
Comme souligné plus haut, les causes du phénomène réfugié sont très nombreuses.
Nous allons les examiner à tour de rôle.
La conséquence la plus directe reste des affrontements armés qui contraignent les
populations à aller au-delà de leurs frontières étatiques. Ce fut le cas en RDC, au
Rwanda ; en Angola, après l'indépendance ; dans la Guinée de Sekou-Touré, la
République Centre- Africaine de Jean-Bedel Bokassa et de Ange-Félix Patassé,
l'Ouganda d'Idi Amin Dada etc.
Le Plan d'action de Lagos adopté en avril 1980 confirmant le bon choix de l'Afrique
de promouvoir un développement collectif, auto-dépendant, endogène ainsi qu'une
intégration économique, est resté lettre morte.
Le phénomène le plus courant est que certains Africains fuient leurs pays pour des
raisons économiques et espèrent vivre mieux dans un autre pays. C' est le cas des
Tchadiens qui se rendent par centaines en Libye, et des Congolais en Afrique du
Sud et en Angola...
Actuellement, le nombre des réfugiés ayant quitté leurs pays d'origine pour des
raisons économiques et matérielles ne fait que croître. Et ceux qui fuient leurs pays à
cause de la faim, de la misère, du chômage, sont également nombreux, avec l'espoir
de trouver mieux sur le territoire d'accueil.
A ce tableau noir, s'ajoutent les conséquences néfastes des contraintes des mesures
d'ajustement structurel des institutions financières internationales, surtout celles du
système de Bretton Woods, imposées aux Etats africains.
Malgré l'adhésion de presque tous les Etats Africains à cet instrument juridique
international, plusieurs Africains subissent des menaces à leur vie ou à leur liberté
pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d' opinion politique ou
d'appartenance à un certain groupe social, qui sont toujours des preuves de
persécution.
D'autres violations graves des droits de l'homme pour les mêmes raisons constituent
également des persécutions.
Ainsi, les multiples conflits entre les Nations tirent leur origine de la confirmation ou
de la revendication d'une certaine identité socio-culturelle propre, de la préservation
ou de l'imposition d'un statut racial déterminé en fonction des enjeux socio-politiques,
ainsi que de l'intolérance ou de l'intégrisme basé sur les croyances religieuses des
peuples.
Les châtiments sur base des considérations raciales et religieuses créent un exutoire
ethnique et un malaise social.
Les cas du Soudan avec l'imposition de l'islam à des non musulmans et du Rwanda
surtout, avec le massacre de 1972 qui a engendré le deuxième grand exode des
réfugiés dans la région sont patents: plus de 100.000 Hutu par exemple avaient pris
le chemin de la Tanzanie où ils sont rassemblés dans les camps de fortune
dépendant de l'aide humanitaire internationale. Au Burundi même après, le
remplacement de Micombero par Bagaza qui, malgré son volontarisme, ne réussira
cependant jamais à effacer le racisme diffus qui imprègne la société burundaise et
qui se manifeste à propos des nez fins et des nez larges... les Hutu seront chassés
de l'armée.
Le génocide de 1994 intervenu au lendemain de la mort du Président Habyarimana
et l'accession au pouvoir du Front patriotique Rwandais (FPR) ont contraint plus d'un
million et demi des Rwandais à l'exil en République Démocratique du Congo et en
Tanzanie.
II.4. Les causes trouvant leur source dans les conflits armés
La Guinée est l’un des pays du continent africain qui enregistre le plus grand nombre
de conflits armés où plus d'un tiers des 4 régions qui la composent, est concerné, et
dont la plupart sont liés à la décolonisation, à la question nationale, aux divergences
d'ordre politique, à l'autodétermination etc.
Ces différents conflits ont débouché .Tous ces conflits qui se révèlent comme étant
d'une autre génération ne font qu'accroître les difficultés des populations africaines
déjà meurtries, obligeant ainsi des millions d' habitants à aller trouver refuge sous
d'autres cieux beaucoup plus cléments.
« Les autorités zaïroises constatent par ailleurs que la présence humaine d'un million
de réfugiés dans une région déjà pratiquement instable surtout le Nord-kivu
déstabilise toute la région et cause d'énormes dangers écologiques).
Selon le bulletin d'information du HCR, en mai 1996, le nombre total des réfugiés
rwandais recensés au Burundi est de 91456.
Selon, Koffi Annan, Secrétaire Général de l'ONU, les sources des conflits reflètent
cette diversité et cette complexité. Certaines sont purement internes, d'autres encore
ont d'importantes dimensions internationales. Il relève les facteurs internes (la nature
du pouvoir politique), les facteurs externes (les interventions extérieures ainsi que
des motivations économiques). Se penchant sur le cas particulier de l'Afrique
centrale, le secrétaire général de l'ONU souligne aussi le manque de terres et de
ressources en eau dans les zones fortement peuplées. Au Rwanda par exemple, les
vagues successives de déplacement des populations font que plusieurs familles
revendiquent souvent le même lopin de la terre.
C'est la nature du pouvoir politique dans bien de la Guinée, de même que les
conséquences réelles ou perçues comme telles - de la prise du pouvoir et du
maintien de celui-ci qui est une source majeure de conflit dans le pays».
La Guinée est ouverte au commerce extérieur, qui représentait 90% de son PIB en
2020 (Banque mondiale). Environ 98% des exportations sont des produits miniers et
le pays est devenu le troisième producteur mondial de bauxite. L'or et les diamants
figurent parmi les principales exportations; tandis que les importations sont dominées
par les machines, les véhicules, le riz, le fer, les plastiques, les huiles minérales, les
navires et les médicaments (ITC, 2020).
Les principales destinations des exportations guinéennes sont les Émirats arabes
unis, la Chine, l'Inde, la Suisse et la Belgique. D'autre part, les importations du pays
proviennent de la Chine, de l'Inde, des Émirats arabes unis, des Pays-Bas et de la
France (OEC, 2020). Le pays est membre à la fois de l'OMC et de la CEDEAO, et
est engagé dans un processus de partenariat économique avec l'UE en tant que
pays ACP. Les droits de douane sont relativement élevés (le taux moyen est de
12,6%), mais la Guinée continue de travailler pour rendre son économie plus ouverte
en réduisant les autres barrières non tarifaires. Pourtant, le népotisme, la corruption,
la main-d'œuvre non qualifiée, le manque de transparence dans le paiement des
droits et autres taxes sont autant de facteurs qui minent la croissance des échanges.
Suite au coup d'État de septembre 2021, le pays risque des sanctions économiques.
En novembre, les États-Unis avaient déjà suspendu l'éligibilité du pays au
programme de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act).
Peu de pays connaissent une hausse des prix aussi importante. L'indice des prix à la
consommation (IPC) de 34,7% atteint en 2006 signifie que les biens et services ont
augmenté de 34,7% en moyenne par rapport à l'année précédente. Les
augmentations de prix assez drastiques, allant jusqu'à 34,7%, ne sont plus dans la
moyenne par rapport à d'autres pays et sont le signe de turbulences politiques et
économiques.
L'objectif de notre étude empirique est d'enquêter sur les principaux déterminants
politiques, institutionnels et économiques de l'inflation en Guinée. Cela se fait grâce à
l'estimation des modèles dynamiques de données de panel pour les niveaux
d'inflation annuels (prises de l'IFS, FMI). Puisque le niveau d'expositions d'inflation
très élevé de variabilité, son logarithme a été utilisé comme variable dépendante.
Nous émettons l'hypothèse que cela dépend des variables explicatives suivantes:
Logarithme retardé de l'inflation (IFS, FMI);
Un ensemble de variables structurelles économiques qui reflètent les
caractéristiques des pays qui peuvent affecter leur capacité à contrôler
l'inflation:
o Agriculture (% PIB): part de la valeur ajoutée de l'agriculture dans le
PIB (WDI,Banque mondiale);
o Commerce (% PIB): l'ouverture au commerce (WDI, Banque mondiale);
Variables représentant de la performance économique et les chocs externes:
o Croissance du PIB réel par habitant (PWT 8.1);
o La croissance des prix du pétrole (OCDE): variation annuelle en
pourcentage du prix du pétrole;
Le modèle empirique pour les niveaux d'inflation peut être résumé comme suit:
Log(inflation)
L’agriculture
(% PIB)
Le commerce
(% PIB)
Taux de
croissance de
PIIB/h
Taux de
croissance des
prix de pétrole
La volatilité de
la croissance
de M2
L’instabilité au
niveau de
gouvernement
Niveau de la
démocratie
Niveau de la
protestation
et violence
politique
Nombre
d’observations
Nombre de
Pays
Sargan test,chi
(58) [prob >
chi2]
AR(2) [Prob>
z]
Notes : Les valeurs entre parenthèses sont les t de student. ***, ** et * représentent
respectivement la significativité au seuil de 1%, 5% et 10%.
Dans les modèle de 1-6, nous avons inclus un par un chacune des variables qui
représentent l’instabilité politique. Les résultats présentés dans l tableau 6 confirment
l’hypothèse que l’instabilité politique.
Les autres dimensions de l’instabilité politique, les effets des pays voisins et le
niveau de la démocratie, les résultats sont statistiquement non significatives (Modèle
2, 4, 5, 6).
Tableau des valeurs actuelles, des prévisions, des statistiques, des tableaux et le
calendrier économique : Guinée – Indicateurs économiques
Comment arrêter cette mauvaise spirale ?
Il est indispensable voire vital que des institutions fortes voient le jour partout en
Afrique, en particulier dans des régions très fragiles comme l’Afrique de l’Ouest. Au
lendemain des indépendances de la plupart des pays africains en 1960, la priorité
des dirigeants était plutôt orientée vers le développement économique, ce qui était
compréhensible, car il fallait améliorer le quotidien des populations qui vivaient dans
des conditions très austères. Mais les choses ont évolué depuis. Aujourd’hui, les
Africains veulent vivre en paix et libres. Ils exigent plus de démocratie dans leurs
pays.
Plusieurs autres solutions se présentent sur divers plans à savoir : sur le plan
politique, économique et social.
Cette bonne gouvernance devra se traduire à l’intérieur de chaque Etat africain par la
transparence, la compétence, un Etat de droit tourné vers la démocratie, la
décentralisation, la bonne croissance économique et une bonne distribution du
revenu national, sans oublier une grande administration digne et efficace.
La démocratie et le respect des droits humains demeurent des garanties pour une
stabilité au pouvoir et une sécurité à l'intérieur de l'Etat. Elle donne à chaque citoyen
la conviction d'être partie prenante dans la vie sociale. L'alternance au pouvoir, la
tolérance politique, le partage du pouvoir, le fair-play et l'acceptation des défaites
électorales devraient être intériorisés par les gouvernants passés, actuels et futurs et
les gouvernés.
Le respect des droits par la mise en place d'un Etat de droit où sont garantis les
droits et libertés individuels, la pratique des vertus démocratiques et le respect des
droits de l'homme entraînent la sécurité et la stabilité du pouvoir politique, qui, à leur
tour, favorisent la croissance économique.
Un développement durable
Un développement social
En tant que membres des Nations Unies, les Etats africains devront se conformer 'à
cette disposition de la charte et préconiser le dialogue' et le, règlement pacifique de
leurs différends aussi bien endogènes qu'exogènes.