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I – JUSTIFICATION
1-REFLEXION GENERALE
La première raison porte sur l’intérêt que nous avons pour le monde
soviétique. En effet, nous avons découvert l’URSS à travers nos différentes
lectures dont l’ouvrage de Pierre Georges, l’URSS1.
C’est un vaste pays qui s’étend de l’Europe et à l’Asie. Notre intérêt réside
dans le fait que cet immense pays de 22.400.000 km 2 a su mettre à profit ses
contrastes climatiques et pédologiques pour se hisser au « rang des pays
industrialisés et devenir la seconde puissance militaire mondiale après les Etats
Unis. »2
La seconde raison est que nous avons voulu étudier et comprendre l’impact
de la politique de Gorbatchev sur le monde soviétique. Malgré sa force militaire
et ses énormes richesses naturelles, le pays se trouve cependant confronté à des
difficultés économiques presque insolubles. Après plus d’un siècle
d’intervention de l’Etat et de bureaucratie improductive, l’économie soviétique
est en pleine déroute. Ainsi, ce grand Etat connaîtra un tournant décisif dans son
histoire à partir de 1985 avec l’avènement au pouvoir de Mikhaïl Sergueievitch
Gorbatchev. Celui – ci lancera une politique de reforme la perestroïka et la
glasnost pour sortir le pays du marasme économique et assurer en même temps
le maintien de l’Union Soviétique et la prédominance du Parti Communiste.
Mais l’échec de ses reformes vont faire disparaître le bloc communiste et
l’URSS.
1
P, georges, 1961, URSS, Paris, Presse Universitaire de France « corbis » 2e édition, 496p.
2
P, georges, 1990, L’économie de l’URSS, Paris, Presse Universitaire de France, p.108
2
Jdanov »3 en 1947, au moment de la constitution des deux blocs, comme la
réplique du modèle américain.
3
Cette doctrine a été formulée par Andreï Jdanov en septembre 1947 lors de la conférence de
Szklarska Poreba (Pologne) où sont réunis les partis communistes d’Europe de l’Est, de France et
d’Italie, la doctrine Jdanov affirme la partition du monde en deux camps opposés : le camp
« impérialiste » dirigé par les Etats-Unis, le camp « démocratique et anti-impérialiste » dirigé par
l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Il affirme que là où les communistes n’ont pas
encore pris le pouvoir, ils doivent en prendre la totalité. La doctrine condamne la neutralité. La rupture
est consommée. C’est le début de la Guerre froide.
4
Iouri Vladimirovitch Andropov est né le 15 à Stravropol dans le sud de la Russie d’un père employé des
chemins de fer. Il reçoit une formation de technicien des transports fluviaux à Rybinsk au début des 1930 et
peu après permanent des komsomol, les jeunesses communistes. Il est un diplomate, policier et homme d’Etat
soviétique. Il fut le président du KGB de 1967à 1984. Il devient secrétaire général du PCUS de 1982 à 1984.
Président du soviet suprême de l’URSS 1983 à 1984. Il est mort le 09 février 1984 à l’âge de 69 ans à Moscou.
5
Konstantin Oustinovitch Tchernenko es né le 24 septembre 1911 à Bolshayates Il était un homme politique et
chef d’Etat soviétique ayant exercé les fonctions de secrétaire général du PCUS. Il durera treize mois à la tête
de l’URSS du 13février 1984 où il meurt le 10 mars 1985 à Moscou.
3
même situation. »6Très peu de personnes croyaient encore en l’idéal
communiste.
4
peuples de l’Est et à instaurer un climat de détente et de collaboration avec la
communauté internationale, notamment les Etats Unis.
2- CHRONOLOGIE
L’année 1985 représente pour les soviétiques le début d’une nouvelle ère.
C’est une année d’espoir pour ce peuple qui est resté pendant longtemps dans la
dictature de ces vieux dirigeants. L’avènement de Mikhaïl Gorbatchev à la tête
de l’URSS semble être le choix d’un peuple qui est dans le désarroi. Car en
moins de trois ans il a perdu des principales figures du pays. C’est pourquoi les
membres, du Comité Central du PCUS, le plus souvent très âgés, choisissent
Mikhaïl Gorbatchev qui semble être le plus apte à sortir le pays de la situation
de faillite. Nous constatons que cette date marque aussi une période de prise de
conscience populaire sur la nécessité de reformer le système soviétique.
5
représente aussi pour les soviétiques un nouveau départ de leur histoire avec la
création de la C.E.I. Ils ont pris leur indépendance après la dislocation de
l’URSS.
3 - CADRE GEOGRAPHIQUE
Née le 22 décembre 1922, l’URSS est un vaste Etat fédéral, multinational dans
lequel s’inscrit républiques fédérées, républiques autonomes, districts et
territoires nationaux. Elle est située en Europe centrale, orientale et regroupe
tous les pays centraux et orientaux européens. Elle est composée de quinze
républiques fédérées, à savoir la république socialiste d’Arménie,
d’Azerbaïdjan, de Biélorussie, de Moldavie, de Russie, du Tadjikistan, de
Géorgie, de Kazakhstan, de Turkménistan, d’Ukraine, d’Ouzbékistan, de
Lituanie, de Lettonie, d’Estonie et du Kirghizistan. Sa capitale est Moscou « et
occupe 1/6 des terres émergées avec une superficie de 22.400.000 km2 sur
laquelle vit une population estimée à plus de 289 millions d’habitants. C’est le
pays le plus vaste et le plus étendu du monde et se classe au troisième rang
mondial après la Chine et l’Inde pour la population. C’est un pays qui n’est pas
semblable aux autres. C’est presqu’un continent où se rencontre l’Europe et
l’Asie ».8
8
H. Carrière. D’Encause, 1978, l’empire éclaté, la révolte des nations en URSS, Flammarion, p.9.
6
CARTE DE L’URSS EN 1985
7
II – ETAT DE LA QUESTION
L’ensemble des ouvrages qui ont concouru à la réalisation de ce travail peut être
regroupé en trois aspects.
1 - Aspect politique
2- aspect économique
8
les tâches à accomplir. L’auteur décrit tous les multiples aspects de la
Perestroïka (accélération du développement socio-économique). Il retrace le
fonctionnement de l’économie Russe et donne comme solution la perestroïka.
Mais il faut noter que celui-ci ne met pas l’accent sur la situation économique de
l’URSS qui a poussé Mikhaïl Gorbatchev à adopter sa politique de reforme. De
plus, il ne parle pas de l’échec de la Perestroïka n’évoque même pas les
insuffisances de cette reforme.
3 - Aspect social
III – PROBLEMATIQUE
9
A la fin de l’époque brejnévienne, le bloc socialiste se trouvait dans une
situation très déplorable. La société civile indépendante était en grande partie en
exil, alors que la corruption au sein de l’Etat via le P.C, était devenue légendaire.
De plus, l’URSS devait consacrer une énorme partie de son budget à l’armée.
Sur le plan international, l’URSS avait perdu beaucoup d’alliés, car son
modèle social séduisait de moins en moins, sans parler du rejet que provoquait la
guerre en Afghanistan depuis 1979. Dans les pays satellites les régimes
totalitaires étaient remis en cause. L’URSS qui était en pleine crise économique
éprouvait des difficultés à soutenir les partis locaux de ses satellites. Il était donc
temps d’entreprendre des reformes pour sauver l’Union Soviétiques de ces
difficultés. C’est dans cette atmosphère inquiétante qu’arrive Mikhaïl
Gorbatchev, nouveau dirigeant de l’URSS. Il va donc lancer sa politique de
reforme perestroïka et glasnost pour réorganiser le système soviétique afin
d’atteindre le niveau de développement des Occidentaux. Mais l’échec de ces
reformes causeront l’effondrement du bloc communiste et la disparition de
l’URSS.
1 – Objectif général
Nous voulons par cette étude montrer le rôle joué par de Mikhaïl
Gorbatchev dans les reformes entreprises en l’URSS.
2 – Objectif spécifique
3 – Les hypothèses
10
- L’économie soviétique à cause de l’immobilisme accusait un retard par
rapport à celle de l’Occident,
- La société soviétique était caractérisée par la pauvreté,
- Les nombreuses inégalités sociales avaient constitué des entraves à la
cohésion de la société globale,
- Les réformes s’imposaient à l’URSS pour remodeler sa société,
- L’échec des réformes est lié à l’opposition entre conservateurs et libéraux.
IV – LA METHODOLOGIE
1 - Sources d’archives
11
a mise en place. Outre ce document, notre s’est enrichi également par une
masse de donnée issue de la presse qui constitue d’ailleurs notre principale
source. Ils sont pour la plus part de la presse Occidentale comme le Monde
Diplomatique, le Monde, Libération, Paris Match, le Nouvel Observateur, et de
la presse de l’URSS tel que Novosti, la Pravda.
2-Sources orales
Les sources orales sont ici une série d’entretiens que nous avons effectués
auprès d’anciens acteurs du système soviétique. Ces données ont contribué à
combler le manque de renseignements sur toute la société soviétique qui fait tant
défauts dans les documents écrits. Il était donc important de faire appel aux
témoignages des personnes qui ont vécu cette période ou ceux à qui on a
transmis quelques connaissances afin de faire des confrontations. Ainsi, pour la
réalisation de ce travail, nous avons entrepris une série d’enquêtes auprès des
russes vivant sur le sol ivoirien, et de certains russes venus en Côte d’Ivoire pour
des visites d’amitié. Pour ces enquêtes, nous avons élaboré un questionnaire.
L’enquête était individuelle et collective. Nous avons adopté le procédé du
questionnaire indirect, semi direct et direct afin de permettre à nos enquêtés de
dire tout ce qu’ils savent sur Gorbatchev et la politique soviétique qui puissent
nous aider à vérifier certaines informations déjà recueillies.
12
Enfin l’analyse comparative quant à elle sert à établir les différences et les
analogies entre des textes écrits. Cette importante analyse s’est imposée à nous
eu égard à la pluralité des textes oraux et la multiplicité des textes nécessaires à
la vérité.
En somme, toutes ces analyses tiennent leur utilité du fait qu’elles ont rendu
possible la synthèse des renseignements, mais aussi ont permis de vérifier la
véracité de certaines informations recueillies issue des archives, la
documentation globale consultée au cours de nos investigations. Elles ont de ce
fait pallié les insuffisances et les omissions contenues dans les livres, aussi de
faire ressortir la vérité. Toute chose qui a contribué de rétablir les dans leur
vérité historique.
13
aujourd’hui ce qui dépasse largement notre cadre d’étude. Ils préfèrent plutôt
parler de l’URSS en tant que puissance mondiale mais pas plutôt qu’un pays au
bord du gouffre.
D’abord, nous avons les ouvrages généraux qui intéressent d’une manière
générale de l’URSS, de sa formation à sa dislocation.
*www.diploweb.com
*www.fr.rian.Ru
Ces bibliothèques nous ont permis de faire une analyse minutieuse sur
Gorbatchev et la politique soviétique, d’approfondir nos recherches sur le
monde soviétique. Mais il faut noter que toutes ses sources présentent aussi des
faiblesses, car ceux qui relatent de Gorbatchev et la politique soviétique le font
souvent avec passion ou avec dédain. Dans de telles conditions il est difficile de
mener à bien une analyse objective.
14
V – PRESENTATION DU PLAN
Ces sources et cette bibliographie nous ont permis de regrouper les
informations nécessaires, de montrer Gorbatchev et la politique soviétique de
1985 à 1991. Cette étude suivra trois centres d’intérêt.
Le premier centre d’intérêt est consacré à l’URSS de l’accession de
Gorbatchev au pouvoir en 1985. Il est divisé en trois chapitres. Le premier
chapitre traite de l’organisation politique et administrative de l’URSS. Il est
caractérisé par la situation politique interne comme externe de l’URSS et du
système administratif soviétique. Le second chapitre s’attarde sur l’activité
économique. Il va donc montrer l’état de l’agriculture soviétique et de la
situation de l’industrie soviétique. Le dernier chapitre traite de la société
soviétique et les problèmes rencontrés par celle-ci.
15
PREMIERE PARTIE :
L’URSS A L’ACCESSION DE GORBATCHEV
AU POUVOIR EN 1985
17
années ce modèle connaitra des difficultés dans mise en œuvre. L’analyse de la
politique et de l’organisation de son administration nous permettra de mieux
cerner les problèmes rencontrés.
1- Au plan intérieur
18
2- Au plan international
19
Tous ces faits mettront les Etats-Unis dans le doute et la voie sera libre
pour l’expansion du communisme dans le monde. C’est ainsi que Brejnev va en
profiter pour étendre et défendre le bloc communiste partout. Cette expansion se
fera soit directement soit par pays interposés. L’URSS appuie donc tous les
pays qui sont proches d’elle idéologiquement.
Mais il faut noter que Brejnev n’a pas eu une politique agressive seulement.
Il a opté aussi pour la détente des relations Est-ouest dans le but de refaire le
retard de l’URSS sur les Etats Unis. C’est ainsi qu’il signe en 1968 le traité de
non prolifération des armes nucléaires. On entend par la non prolifération des
armes nucléaires l’augmentation du nombre d’Etats possédant ces armes. « Le
but des deux superpuissances est de préserver au maximum leur monopole sur
cette arme (et donc leur supériorité). Mais cette politique sera inaugurée par la
visite du président américain Richard Nixon à Moscou en mai 1972 et la
signature à cette occasion de l’accord SALT I sur la limitation des armes
stratégiques. Ils se mettent d’accord pour limiter leur production de certains
types d’armes (missiles intercontinentaux à longue portée pouvant atteindre
leurs territoires, les ICBM). Ce traité SALT I est suivi en 1979 d’un second
accord SALT II visant à poursuivre ces limitations. Le point culminant de la
détente fut la signature de l’acte final d’Helsinki en 1975 entre l’URSS et
l’ensemble des européens et Nord américains qui consacrent quelques
principes. »12
20
donc acceptées, en contrepartie les Soviétiques acceptent que les Etats
participant respectent les droits de l’homme et les libertés fondamentales y
compris de conscience et religieuses.
1- L’organisation du pouvoir
13
M. malia, 1995, op cit. p.500
21
donc fédéré l’union des Républiques Socialistes Soviétiques de Russie, de
l’Ukraine, de la Biélorussie, d’Ouzbékistan, de Kazakhstan, de Géorgie,
d’Azerbaïdjan, de Lituanie, de Moldavie, de Lettonie, de Kirghizistan, de
Tadjikistan, d’Arménie, du Turkménistan et d’Estonie.
La gestion de ces quinze (15) territoires est rendue possible grâce à une
répartition du pouvoir entre le «peuple, l’Etat et le parti »14. Le peuple
soviétique élit un parlement bicaméral (deux chambres) le soviet suprême et
l’Etat exerce son autorité par l’intermédiaire d’un gouvernement et une
administration très nombreuse. L’organisation même de l’Etat repose sur les
soviets (les comités ou les conseils). Ces soviets forment une sorte de pyramide,
où à la base se trouve les très nombreux soviets de villages, de petits bourgs, de
villes et au sommet de cette pyramide se trouve le soviet suprême de l’URSS.
Entre ces deux extrêmes se trouvent toujours élus au suffrage universel de
nombreux échelons intermédiaires (soviet de région, de républiques etc.…).
C’est dire que dans chaque république fédérée jusqu’au dernier village,
nous avons le soviet des députés qui n’était qu’une assemblée fantôme. Elle était
subordonnée au supérieur et cela jusqu’au soviet suprême de l’URSS. En même
temps, chacun d’eux nommait son comité exécutif qui était soumis à une autre
subordination vis-à-vis du soviet qui l’avait élu et de l’exécutif du niveau
supérieur et cela jusqu’au gouvernement de l’Union. Ainsi donc le « soviet
suprême de l’URSS est l’organe supérieur du pouvoir d’Etat de l’URSS»15. Il
nomme le conseil des ministres et décide des lois.
14
H, Carrière, d’Encause, 1980, Le pouvoir confisqué : gouvernants et gouvernés, Flammarion, p.68
15
D, Colas, 1977, Les constitutions de l’URSS et de la Russie (1905-1993), puf, que sais-je, p.67
22
l’élite politique qui dirige l’URSS.»16Il se réunit au cours d’un congrès où le
programme du parti est établi, après avoir jugé de l’application de la politique
précédemment définie, adopte les grandes orientations valables pour les années
à venir.
En second lieu, nous avons deux organes essentiels qui sont les
véritables centres de décisions : le politburo (bureau politique) et le secrétariat
du P.C. Ces organes importants sont deux instances beaucoup plus restreintes
dont l’activité est permanente ou quasi permanente. Le Comité Central possède
un secrétariat dont la mission est de veiller à l’application des décisions du parti.
Il est composé de dix (10) à vingt (20) membres, et est dirigé par le Secrétaire
Général qui est reconnu comme chef du parti. Cet organe d’action, le secrétariat
du Comité Central, dispose de services importants composés d’agents de qualité
qui lui permettent de suivre des organes de l’Etat.
Pour résumer, nous pouvons dire que la réalité du pouvoir en URSS est
entre ses trois organes. D’après Merle Fainsod « le vrai parlement de l’URSS
c’est le Comité central du parti ; le vrai gouvernement est le politburo ; et le
vrai premier ministre est le secrétaire général »18Toute cette situation nous
montre que les dispositions prise par la constitution soviétique n’est que
décorative. En réalité le P.C est le détenteur de tous les pouvoirs en URSS. Il
joue un rôle dirigeant.
16
H, Carrière, d’Encause, idem
17
H, Carrière, d’Encause, op.cit, p.80
18
HOUGH,J.F, FAINSOD,M., 1979,How the soviet union is governed, Harvard, p.409
23
représenté à tous les niveaux de l’administration d’où le nombre considérable de
ses membres en 1985estimé à «seize million »19.
Par ailleurs, c’est officiellement pour la première fois que le rôle dirigeant du
P.C est dit : «il est la force qui dirige et qui oriente la société soviétique, il est
le noyau de son système politique, des organisations d’Etat et des organisations
sociales. Le parti communiste de l’union soviétique existe pour le peuple, est au
service du peuple. Armée de la doctrine marxiste léniniste, le PCUS définit la
perspective générale du développement de la société les orientations de la
politique intérieure et extérieure, dirige la grande œuvre créatrice du peuple
soviétique, confère un caractère organisée et scientifiquement fondé à sa lutte
pour la victoire du communisme.»20
Tout ceci pour dire que plus l’expérience socialiste dure, plus la
dépendance de l’Etat au parti n’est reconnue. Pour sa mainmise sur toutes les
activités du pays, le parti « est tout à la fois organe de décision et organe
administratif, qui tantôt se confond, tantôt participe à la gestion de l’URSS. »21
Les communistes se trouvent dans tous les secteurs d’activités dans les
entreprises, les industries, l’agricole, l’administration etc…. L’organisation du
parti confond avec l’organisation territoriale et politique de l’URSS. Il est
présent dans toutes les sphères de la société soviétique. Le parti est omniprésent,
il guide la société. L’appareil de l’Etat est largement affecté à l’enregistrement
des directives du parti et à l’application de ces décisions.
24
sociales qui prolongent l’action du parti auprès des masses, afin de les mobiliser
pour réaliser la démocratie sociale. L’unification de la société est aussi du
ressort du parti communiste. Lorsque la société est multinationale, le parti a la
responsabilité d’assurer la cohésion d’un ensemble disparate. Cela est accompli
par l’intermédiaire des cadres, non choisis sur les critères nationaux qui
prudemment mais ferment, doivent agir dans la perspective d’une fusion des
nations. Bien d’autres missions encore, à commencer par celle de contrôle,
pourraient être évoquées à raison de la compétence universelle du parti.
25
Il est question dans étape de la politique agricole de l’URSS, des difficultés
de l’agriculture soviétique rencontrée d’une part et d’autre par de l’organisation
de l’industrie des faiblesses.
Il s’agit ici de traiter la politique agricole mise en place par les autorités
soviétiques et des difficultés de cette agriculture.
22
C’est le passage de la propriété privée à la propriété collective des terres et du matériel agricole. C’est la mise
en commun de toutes les terres qui seront cultivées non plus par les paysans individuels mais par la
communauté rurale.
23
P.sorlin, 1964, La société soviétique 1917-1967, Armand, Colin, p.272
26
Les sommes obtenues sont alors partagées entre les paysans. « La
rémunération du travail est calculée sur le système de journée de travail dont la
valeur est différente selon la tâche accomplie. Les membres d’un kolkhoze
avaient pour obligation de faire un minimum de jours de travail par an à la fois
pour le kolkhoze lui-même et pour la collectivité rurale comme par exemple
pour la construction de route. Les exigences étaient d’un minimum de 130 jours
par an pour chaque adulte valide et de 5O jours pour un garçon âgé entre 12 et
16 ans. Si des membres n’ont pas effectué ce minimum de travail requis les
sanctions pourraient être la confiscation des terres privées de l’agriculteur et un
procès devant un tribunal populaire qui pourrait entraîner trois à huit mois de
travail forcé dans le kolkhoze où jusqu’à un an dans un camp de travail
correctif. »24
Par ailleurs, l’Etat soviétique fixait les objectifs de production pour chaque
kolkhoze. Il était le propriétaire de tout le matériel de production les machines,
la terre et le matériel agricole. L’Etat soviétique finançait des stations de
machines et de tracteurs (M.T.S) qui louaient leur matériel aux kolkhozes qui en
faisaient la demande.
24
idem, p.165
25
Ce sont de riches paysans qui possédaient sur ces terres de grandes fermes dans lesquelles ils faisaient
travailler des ouvriers agricoles.
26
Joseph Vissarianovitch Djougachvili est né à Gori le 18 décembre 1878 ; c’est révolutionnaire, homme
politique et un dirigeant soviétique. Il fut secrétaire général du pcus de 1922 à 1953 et a dirigé l’Urss à partir de
la fin des années 1920 jusqu’à sa mort le 5 mars 1953 à Moscou.
27
Les sovkhozes ont été créés au début des années 1918 et ont pris pour la
plupart du temps les terres des domaines qui avaient été confisquées à la
noblesse ou à la couronne russe. Dans ces sovkhozes les paysans sont des
salariés de l’Etat c'est-à-dire des fonctionnaires et toute la production était la
propriété de ce dernier. Le sovkhoze est le modèle d’organisation de
l’agriculture qui avait la faveur des communistes soviétiques. Par son étendu, le
sovkhoze permettait les regroupements des parcelles en vastes ensembles ce qui
devait faciliter l’emploi du matériel moderne et aussi accroître la productivité du
travail du paysan. Les conditions de vie étaient meilleures que dans les fermes
collectives. Le sovkhoze devait également servir à convaincre les paysans
coopérateurs à transformer leur coopérative en ferme d’Etat. Les travailleurs des
sovkhozes étaient recrutés parmi les populations rurales sans terre.
Notons que les kolkhozes et les sovkhozes ont été les deux principaux
modes de production dans l’économie soviétique. « Leur production agricole a
hissé l’URSS au premier rang mondial pour le blé 88000000tonne. La
production a permis aussi à l’URSS d’être parmi les trois premières places
pour la plupart des céréales et des cultures industrielles dans les années 1960.
Car l’Etat soviétique à cette période n’importait pas de grain, de très petites
quantités de production d’animaux, peu de matières grasses et seulement du
sucre. »28C’est dire que ce système d’exploitation et de gestion est d’une
importance pour le monde soviétique. La politique agricole mise en place en
URSS a fait de ce pays le deuxième producteur mondial. Malgré ce rang,
l’agriculture soviétique était confrontée à de nombreuses difficultés pendant
plusieurs décennies
27
C’est le projet de la mise en culture de nouvelles terres du Kazakhstan, de Sibérie, du sud de la région de
l’Oural et du nord du Caucase
28
P. georges, 1990, L’économie de l’URSS, que sais-je ? Paris presse universitaire de France, p.78
28
D’une façon générale on constate qu’il existe certains problèmes récurrents
liés à l’agriculture soviétique. Ces problèmes seront abordés sous trois angles.
29
E. léonard hubbard, 1999, Les sciences économiques de l’agriculture soviétique, Flammarion, p.117
29
par an au début des années 1980 »30alors que l’Etat procédait à une injection
massive d’investissement dans ce secteur sinistré.
1- L’organisation de l’industrie
30
P. georges op.cit.p.75
31
P.georges, 1990, L’économie de l’URSS, que sais-je ? Presse universitaire de France, p.74
32
Idem
30
Les ministères sont près de cinquante et sont constitués selon un principe
sectoriel par branches économiques. Toutes les entreprises fabriquant tel type
de produit relèvent théoriquement de l’autorité du ministère de branche. Dans le
système traditionnel « ce dernier établit les plans opérationnels des
entreprises »33, nomme les directeurs et contrôle les résultats de leur gestion. De
même que le directeur est à la fois le patron de l’entreprise, son chef, et, par
certains côtés le représentant de certains de ces intérêts collectifs vis-à-vis du
ministère, le ministre est un super patron de la branche. Il est également
l’autorité hiérarchique à laquelle est soumise les entreprises, et aussi la tête du
lobby sectoriel dans la concurrence pour les allocations centrales et les conflits
avec les autres ministères.
33
G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l’irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.20
34
Idem
35
B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.192
31
part des salariés. Le directeur est assisté dans le système par l’ingénieur en chef
et les directeurs adjoints.
Enfin les chefs des ouvriers. Ils exercent leur autorité dans l’atelier et
jouent un rôle clé dans l’organisation du travail en répartissant les tâches et en
affectant les travailleurs aux différents postes, ce qui a un effet direct sur les
salaires. Ils sont nommés par le directeur et sont l’intermédiaire entre la
direction avec ses services et les travailleurs.
L’organisation des industries en URSS s’appuie sur les mêmes principes que
leurs homologues occidentaux. Il y a une division poussée du travail avec des
unités de commandement et de direction. Le travail se fait en équipe et les
tâches sont très bien divisées. La production se fait à la chaîne et aux mêmes
normes de rendement que celle des industries occidentales. Dans les industries
soviétiques la hiérarchie du pouvoir et la discipline sont très respectées.
36
P. georges, L’économie de l’URSS, que sais-je? Presse universitaire de France, p.96
32
Sur le plan opérationnel, on constate couramment que les
approvisionnements de l’entreprise en matières premières, en moyens de
production, en produits semi- finis, ne sont pas livrés à temps ou selon les
spécifications requises. Il s’ensuit des ralentissements de la production qui se
retrouve bloquée et contrainte à attendre les nouveaux approvisionnements.
33
survenir dans une unité de production. Elles ne disposent pas de réserves leur
permettant de faire face à l’événement, tandis que les activités prioritaires
disposeront d’une marge.
Les entreprises utiliseront inévitablement la marge de liberté que leur laisse
l’obligation d’atteindre les objectifs pour chercher à gagner les primes par des
moyens non prévus. C’est ce qu’on appelle une « acquisition des primes.»38Les
entreprises anticipent ces probables pénuries lors de l’élaboration de leur plan en
surestimant leurs besoins et en sous-estimant leurs capacités de production.
Cette façon de procéder apparaît comme anti économique car elle est la
résultante d’un gaspillage des ressources et n’obéit pas à une logique de
rentabilité de l’investissement. Dans ces conditions, les autorités supérieures
s’opposent à cette tendance des entreprises en rendant les tests plus précis. Ces
entreprises seront fréquemment paralysées et mises dans l’impossibilité de
prendre des mesures qu’elles devraient évidemment prendre, auxquelles elles
doivent renoncer. Cette situation est qualifiée de « contradiction interne du
système »39. Comme on peut s’y attendre, ces défauts d’exécution se répercutent
en chaîne sur les clients non prioritaires. La pénurie de certains produits est donc
originellement incorporée dans la planification.
L’organisation de la production dans l’économie soviétique apparaît bien loin
des réalités des pays occidentaux où il y a une régularité dans
l’approvisionnement avec une gestion rationnelle des stocks, etc.… Le constat
dans les entreprises soviétiques est contraire. Le temps dans l’industrie
soviétique est hétérogène et discontinu. Cela a des effets aliénants sur le travail,
mais laisse aux ouvriers des marges de manœuvre. Nous constatons ainsi que
les dysfonctionnements dans les industries soviétiques rendent difficile la
production. Cette désorganisation agira sur la société soviétique.
CHAPITRE III : LA SOCIETE SOVIETIQUE EN 1985
34
Comment la société soviétique était-elle organisée? Quels sont les problèmes
rencontrés par celle-ci ?
Cette partie est subdivisée en deux sous- titres. Nous avons d’abord les
différentes structures de la société et ensuite la transformation de celle-ci.
Mais à partir de 1957 vont s’ajouter les directeurs des M.T.S (Station de
Machines et de Tracteurs). Ils exerçaient une tutelle sur les exploitations
agricoles par le biais des sections politiques. Tout ce personnel était recruté en
fonction de ses capacités de commandement et de sa fidélité au parti à l’origine.
40
B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.200
35
administratif de second rang et les employés des services. Cette organisation de
la société va donc transformer le monde soviétique.
Mais ces lois seront abolies en 1956, et dès 1959 jusqu’au milieu des
années 1970, le niveau de rotation des travailleurs sera assez élevé et tournera
autour de 20%. Un ouvrier restait en moyenne trois ans dans la même entreprise
dans sa spécialité. Il y’avait un réel turn-over qui touche surtout les jeunes
lorsque les conditions de vie ou de travail sont jugées trop difficiles. C’est, en
effet, assez facile de trouver un travail dans les grandes villes comme Moscou,
Leningrad ou Kiev. Cette mobilité peut être interprétée comme moyen de
défense face à des conditions de travail difficiles sachant que le seul employeur
reste l’Etat sauf dans les kolkhozes.
41
A. gauthier, 1986, Genèse de l’économie de l’URSS, bréal, p.46
42
A. gauthier, op. cit.p.65
43
Né à Moscou le 21 Mai 1921. C’était un physicien nucléaire russe et père de la bombe H. Il a obtenu le prix
Nobel de la paix en 1975 pour sa lutte pour les droits des l’homme, les libertés civiles et la réforme de l’URSS. Il
meurt à Moscou le 14 décembre 1989.
44
Est né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk est un romancier et auteur de plusieurs ouvrages. Il était opposé au
régime soviétique. Il meurt le 3 août 2008 à Moscou.
37
Cette transformation de la société pose de réels problèmes dans
l’organisation du régime soviétique. Malgré cette avancée de la société, elle
connaît de véritables problèmes.
38
Enfin la situation des campagnes est encore plus défavorable. Le sous-
équipement des campagnes met les populations dans des conditions de vie
difficile et très dure.
Ces conditions de vie difficile, la non maîtrise du fonctionnement des plans
donnent une certaine habitude à la société soviétique.
45
B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.20
46
B. Kerblay, op.cit. P.24
47
M. lewin, 2003, Le siècle soviétique, Fayard, Paris, p.14
39
« les clans de l’économie de l’ombre créent la pénurie. »48 Cette situation de
pénurie est d’abord le fruit d’un mécanisme, incorrect engendré par les autorités
soviétiques notamment la nomenklatura. La population soviétique se trouve dans
des conditions où les produits destinés à la consommation et aux ménages se
font rares dans les magasins.
Après la mort de Brejnev en 1982, le régime soviétique se trouve figé. Les
institutions restent immobiles et le conservatisme se généralise. La société est
de plus en plus étouffée. Elle rencontre beaucoup de problèmes dans la vie
quotidienne. Le modèle soviétique a beaucoup perdu de son pouvoir
d’attraction. Il est devenu moins séduisant malgré les acquis et les progrès qui
ont pu survenir pendant cette longue période. C’est dans cette période de
stagnation de l’économie, de la politique et de la société qu’en 1985 Mikhaïl
Gorbatchev devient le numéro un de l’Union Soviétique. Après un diagnostique
fait par Mikhaïl Gorbatchev, il se trouve que son pays est dans une crise aigue.
C’est alors qu’il décide d’entreprendre des reformes pour sauver l’URSS.
48
M. lewin, op. Cit. , p. 35
40
DEUXIEME PARTIE :
L’AVENEMENT DE GORBATCHEV AU POUVOIR ET
LES REFORMES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET
SOCIALES (1985-1989)
Qui est donc Mikhaïl Gorbatchev ? Quelles sont les principales réformes
qu’il entreprend ? Et quelles sont les limites de ces réformes ?
41
traite de la politique de réforme. Et enfin le troisième s’intéresse aux
insuffisances de ces réformes.
Nous allons dans notre analyse faire une biographie sommaire de Gorbatchev.
Cette biographie traitera d’abord de la vie de Gorbatchev, son parcours politique
et de son accession au pouvoir en 1985.
43
d’une jeunesse conformiste, dévouée au régime communiste. Il prend les reines
de la jeunesse du P.C en 1952 à Moscou et adhère par la suite au P.C. Il devient
le dirigeant de ce parti dans sa région en 1962. Il fait partir de la génération
entrée dans la carrière avec le XXème Congrès et au moment de la
déstalinisation lancée par Khrouchtchev, génération que l’on retrouvera aux
postes de commandes à partir de 1985 pour lancer les réformes. Gorbatchev sera
nommé en 1970 en tant que secrétaire à l’organisation du P.C. du territoire de
Stravropol.
Ensuite sa carrière prend un rythme accéléré sous l’ère Brejnev avec comme
pour parrains politiques Mikhaïl Souslov et de Iouri Andropov. C’est ainsi qu’en
1978 « il est cooptée sur recommandation du très stalinien Mikhaïl Souslov,
membre du politburo qu’il a connu à Stravropol pour entrer au secrétariat du
Comité Central (CC) pour s’occuper des questions agricoles.»51A l’issu de cette
nomination, il alla s’installer à Moscou où il devient en 1979 membre suppléant
au politburo. En 1980, Gorbatchev devient membre en plein droit du politburo.
Ce dernier meurt en 1985. C’est alors qu’en mars 1985 à 54 ans Mikhaïl
Gorbatchev est élu secrétaire général du PC. Il est le père de la glasnost et de la
perestroïka, visant à la création d’un communisme plus humain. En 1988, il
devient président du comité exécutif permanent des différentes instances
législatives et en 1989, le président de l’URSS. Il reçut le prix Nobel de la paix
en 1990 en reconnaissance de sa contribution essentielle à la fin de la guerre
froide. En 1991, il échappe à un coup d’Etat des communistes conservateurs. A
51
L, pascal, 1993, Histoire de la perestroïka, Paris, Presse Universitaire de France « Que-sais-je ?»P.5
52
L, pascal, 1993, Histoire de la perestroïka, Paris, Presse Universitaire de France « Que-sais-je ?»P.5
53
Idem
44
la même année, il quitta sa fonction de président de l’URSS et déclara la
dislocation bloc du communiste. Gorbatchev a été le dernier dirigeant de
l’URSS. Sa carrière politique prit fin avec la disparition de l’URSS. Mais quel a
été les facteurs de son accession au pouvoir.
Elles sont multiples. Nous avons : les causes internes et les causes externes.
Quant aux causes externes, le K.G.B dirigé par Iouri Andropov diligenta
à la fin des années 1970 une enquête confidentielle pour évaluer le Produit
National Brut (PNB) soviétique selon les critères qualitatifs occidentaux et non
plus seulement en volume comme le voulait la tradition socialiste. Le résultat fut
très défavorable et apportait la preuve du déclin de l’Union Soviétique qui avait
vu son économie dépassée par celles du Japon et de la République Fédérale
d’Allemagne (R.F.A), anciens ennemis de l’URSS.
45
d’une économie plus puissante que celle de l’URSS. Ainsi que la Chine qui
commençait à avoir une croissance exceptionnelle.
Au début des années 1980, après la mort de Brejnev, les décès des
Secrétaires Généraux du PCUS se succédèrent à un rythme élevé. Brejnev meurt
le 12 novembre 1982, Andropov le 9 février 1984 et Tchernenko le 10 mars
1985. C’est pour mettre fin à cette série de mort que Mikhaïl Gorbatchev est élu
Secrétaire Général du P.C le lendemain de la mort de Tchernenko. A la
différence de ses prédécesseurs, c’est un homme jeune de 54 ans qui est au poste
de commandement de l’URSS. Il fera une analyse de la situation et constate
qu’il faut apporter des reformes au système soviétique. Il s’efforcera pour sauver
le système par des reformes structurelles très profondes par rapport aux
principes léninistes classiques. Il apparaît Ainsi comme un novateur. Cette
politique mise en place est une politique de transparence, de restructuration, de
démocratisation, d’accélération et de décentralisations connues sous le nom de
perestroïka et de glasnost.
54
Rabac-com / demo/ relinter/ AnnMnd/GlasPers. Htm. P.1
46
CHAPITRE II : LES PRINCIPALES REFORMES DE GORBATCHEV
EN 1986
I- LA POLITIQUE DE PERESTROÏKA
Lorsque Gorbatchev arrivait au pouvoir, l’URSS était un pays qui était très
mal en point sur tous les plans, particulièrement économiques et politiques. Les
structures du parti commençaient à vieillir ainsi que ses cadres dirigeants encore
fidèles à Brejnev et sa politique immobiliste. Il était donc nécessaire de reformer
complètement et de le moderniser. Andropov avait déjà compris, en 1982, cette
nécessité pour son pays mais n’avait pas eu le temps d’appliquer ses idées.
Gorbatchev reprend le flambeau dès 1985. Il est alors conscient que l’URSS ne
peut tenir son rôle de grande puissance ni sortir de l’enlisement si les soviétiques
persistent à ne pas s’intéresser à l’effort économique indispensable et au sort de
47
la patrie socialiste. C’est pourquoi il lance dans un ouvrage
intitulé « perestroïka » ses idées novatrices. C’est le nom donné à l’ensemble
des reformes devant concilier à ses yeux, socialisme et démocratie. Ce terme
signifie restructuration. « La perestroïka signifie une mutation profonde et
engendre d’énormes transformations qualitatives.»55 Il exprime son souhait de
rénover les structures de l’Etat soviétique et du P.C devenu une énorme
bureaucratie et son intention de réduire les dépenses d’armement qui freinaient
la modernisation de l’URSS. Cette restructuration à pour objectif de transformer
non seulement l’économie, mais de reconstruire également le système politique,
l’idéologie, le travail du parti, en un mot toute la superstructure économique. Il
s’agit d’une restructuration globale, multiforme et complexe.
48
ne se sentaient pas toujours responsables en raison de la médiocrité des
fournitures et du matériel.»57
57
J-L, van regemorter, 1998, La Russie et l’ex-URSS au XXème siècle, Armand Colin, p.155
58
L. pascal, 1993, Histoire de la perestroïka, Paris, Presse Universitaire de France « Que-sais-je ?»P.15
59
M, martin, 1995, La tragédie soviétique : histoire du socialisme en Russie 1917-1991 , Edition les Seuil, P. 447
49
La création de super ministères qui regroupent plusieurs ministères couvrant
le même domaine d’activités doit permettre une simplification de la hiérarchie
intermédiaire facilitant le contrôle du centre. Ainsi sept super ministères sont
crées entre 1985 et 1987 dans plusieurs branches : l’agriculture, la construction,
les relations économiques extérieures, la construction mécanique, l’énergie, les
complexes chimiques et du bois, le développement social. Cette réduction des
effectifs accompagne la réorganisation administrative. Ainsi d’importants
redéploiements sur des centaines de milliers de fonctionnaires ont lieu,
renforçant ainsi la défiance de la population vis-à-vis des réformes.
50
Dans l’agriculture, la réussite de la perestroïka se joue en partie sur
l’amélioration du niveau de vie et de la consommation des ménages. Ainsi le
recours aux activités privées et coopératives indépendantes de l’Etat est
considéré par Gorbatchev comme compatible avec l’idéologie socialiste. Le
volet privé et coopératif des réformes a pour objet de légaliser les activités que
l’on peut trouver dans l’économie secondaire, de satisfaire les besoins non
couverts dans le domaine de la consommation et des services. De permettre le
redéploiement de la structure de l’emploi induit par les réformes industrielles.
Gorbatchev a restitué les terres aux paysans. Cette politique permit de
rapprocher l’homme de la propriété en louant la terre aux paysans sous forme de
contrat de sous-traitance familiale, de contrat de groupe, individuel et de contrat
bail.
De plus, cette nouvelle libéralisation lancée par Gorbatchev est très soutenue
par l’intelligentsia. Cette restructuration nécessite pour réussir et pour rétablir la
crédibilité du régime un climat de transparence.
60
M, martin, 1995, La tragédie soviétique : histoire du socialisme en Russie 1917-1991 , Edition les Seuil, P. 523
51
d’un pays où n’existait ni libre débat, ni indépendance des médias, de prendre
régulièrement la mesure de l’état d’esprit de l’opinion publique. De donner plus
d’autonomie et de liberté aux peuples Soviétiques. Car « la vérité la plus amère
est meilleure que le beau mensonge.»61 Ces orientations ayant été données,
quelles sont les actions positives de la glasnost ?
52
Sakharov et sa femme assignés à résidence dans la ville de Gorki (aujourd’hui
Nijni-Novgorod) depuis 1979, sont libres de revenir à Moscou. Les frontières
sont entrouvertes et il n’y a plus de faux malades mentaux.
62
Rabac-com / Relinter/AnnMnd/ GlasPers. Htm P .3
63
D. Vernet, 1990, URSS, Edition les Seuil, p.5-11
53
CHAPITRE III : LES INSUFFISANCES DES REFORMES DE
GORBATCHEV
54
Malgré les débuts prometteurs où l’économie soviétique a enregistré en
1986 et 1987, les taux de croissance les plus élevés depuis une dizaine d’années.
L’élan du changement s’est vite essoufflé et l’année 1988 a abouti à des
résultats médiocres. Les objectifs du plan n’étaient pas atteints et les défauts de
fonctionnement du système n’avaient pas disparu. L’Etat est le principal client
des entreprises qui ont bien du mal à être autonome, la qualité des produits reste
médiocre, la sous productivité de l’agriculture persiste ainsi que la pénurie des
biens de consommation. Cette situation est due au fait que Gorbatchev ne
voulait pas sortir immédiatement du communisme, car lui-même étant un pur
produit du système soviétique.
Tout le long de ses six années, Mikhaïl Gorbatchev a hésité entre une
stratégie de rupture radicale et une politique de transition. Il a toujours refusé de
faire le grand saut et rejeté la réforme radicale prônée par certains de ces
conseillers. C’est ainsi qu’il devait repousser in extremis à l’automne 1990 le
fameux « plan des cinq cent jours »64préparé par ses collaborateurs et qui aurait
dû conduire à une transformation du système économique en une période très
courte.
Ainsi les débats sur la réforme économique ont été permanents. Derrière les
discussions théoriques, ce sont des questions politiques qui se posaient. Mikhaïl
Gorbatchev a mis en particulier beaucoup de temps pour faire accepter une
évolution sur certains éléments clés de ce qui aurait pu être une véritable
réforme : le rôle de l’Etat dans l’économie, celui des administrations centrales
ensuite (le plan, en particulier), notamment dans le système des prix.
64
L. pascal, 1993, Histoire de la perestroïka, Paris, Presse Universitaire de France « Que-sais-je ?»P.100
55
La législation de 1987 autorisant la création des sociétés mixtes a contribué
à mettre ensemble des capitaux Occidentaux et Soviétiques pour le bon
fonctionnement des entreprises. Cette symbiose relève du fait que les sociétés
ont une très bonne expérience dans la gestion. Ce qui permettra un bon
fonctionnement et contrôle de la société. Mikhaïl Gorbatchev était très attaché à
la mise en place de ces sociétés mixtes. Mais la bureaucratie centrale a multiplié
les obstacles pour la mise en œuvre de cette réforme. Elle fut un échec total. Les
capitaux étrangers ne sont pratiquement pas venus.
56
trahi le communisme. Pour eux cette politique de réforme était une liquidation
du socialisme.
D’autre part, la glasnost stimule le désir d’autonomie, d’où les critiques des
démocrates souvent opportunistes qui veulent aller plus vite et plus loin. Ainsi,
on observe une émancipation des peuples allogènes maintenus de force dans
l’empire des tsars, puis de l’URSS.
65
D. brand, 1993, L’expérience soviétique, Editions Dalloz, p. 90
57
transformations véritables. Les oppositions permanentes aux reformes
entraveront son déroulement.
1- La désorganisation de l’économie
D’abord dans les entreprises rien n’a changé. Cela a été le fruit d’un délicat
compromis, la réforme était pourtant timide. Elle ne remettait pas en cause la
propriété étatique. Elle a pourtant échoué. La bureaucratie centrale, celle du plan
en particulier avec ses milliers de fonctionnaires a réussi à l’étouffer. Lors de la
conception de la loi, le plan a en effet introduit un nouvel instrument : les
commandes d’Etat. Son argument était que, pendant la transition les entreprises
devaient continuer à travailler pour l’Etat en respectant ses ordres et ne venir
que progressivement sur le marché.
En cinq ans, le nombre des ministères a été réduit de 25% leurs effectifs de
14 % mais il reste encore, 76 ministères à l’échelon fédéral et 568 dans les
républiques. Dans les entreprises rien n’a vraiment changé tout l’ancien système
est toujours opérationnel.
58
certains secteurs comme le commerce, l’artisanat, la restauration, les
coopératives ont connu un rapide développement, traduisant ainsi l’existence
d’un esprit d’entreprise d’une volonté d’indépendance dans une partie de la
population. Il y avait officiellement plus de 200 000 coopératives à la fin de
1989. Le commerce du bétail qui représentait 1.5% dans l’économie connaissait
d’énormes difficultés d’où l’élévation des prix. Ces prix ont provoqué un vif
mécontentement au sein la population. Il est vrai que certains profitent de la
situation de quasi monopole pour s’enrichir rapidement. Ils sont accusés par
l’opinion publique d’être des spéculateurs. Certaines coopératives ont des
difficultés à s’approvisionner, les entreprises d’Etat ne travaillaient seulement
entre elles. Elles sont l’objet de contrôles de prix accrus. « A la fin de 1989, 4,8
millions de personnes travaillaient dans des coopératives (3% de la population
actives). Les bureaucrates et les idéologues, s’appuyant sur la réaction d’une
partie de la population, ont en définitive réussi à en limiter l’extension. »67
Les sociétés mixtes l’une des autres grands espoirs de Mikhaïl Gorbatchev
sont un autre exemple de compromis qui a abouti à un échec. Dès 1987, le
nouveau patron du Kremlin prend une décision considérée alors comme
révolutionnaire. Il s’agit de l’ouverture de l’URSS aux capitaux Occidentaux.
Les capitalistes installés en URSS vont y apporter leurs capitaux, leurs
technologies, mais et surtout leurs méthodes de gestion. Malgré l’avis de ses
conseillers certains lui recommandaient alors la création massive et immédiate
de zones franches où le capital occidental aurait pu travailler sans aucune
contrainte. Il limite considérablement la portée de cette ouverture dès le départ.
Les Occidentaux ne pourront venir en URSS qu’en créant des sociétés avec des
entreprises soviétiques. Les conditions de fonctionnement de ces sociétés feront
l’objet de longues discussions entre les différentes bureaucraties du pays. Ce qui
va entraîner une certaine méfiance des industriels occidentaux. L’expérience des
capitaux étrangers apparaît décevante après quelques années. « Malgré des
investissements coûteux et des efforts considérables, la situation de l’agriculture
était toujours aussi précaire. Dans l’industrie, la quantité n’arrivait pas à
suivre la qualité. De plus grâce encore, l’appareil industriel dans son ensemble,
(…) était incapable de s’adapter de façon compétitive, à l’ère nouvelle (…) » 68
En 1989 on notait environ 1300 sociétés mixtes, mais très peu avaient
une véritable activité industrielle. C’est alors que l’on assiste à l’implantation
des grandes entreprises occidentales en URSS. Aucun des grands projets
67
I. erik »rien n’a vraiment changé dans les entreprises » Le Monde 6 juin 1990, pp14-15
68
R. nicholas, 1997, Histoire de la russie des origines en 1996, Editions Robert Laffont, Paris p.643
59
annoncés n’avait vraiment abouti. Les industriels occidentaux sont de plus en
plus méfiants. Le scénario est sensiblement le même dans l’ensemble des
secteurs de l’économie nationale. La production agricole avait été relativement
satisfaite, mais les conditions de transport, de stockage et d’emballage étaient
telles que les consommateurs ne devraient pas pouvoir en bénéficier.
Toutes les réformes engagées depuis 1985 ont donc échoué. Elles ont
contribué à une désorganisation générale de l’activité et abouti à une situation
économique catastrophique. La production a dégringolé. Les tickets de
rationnement sont les seuls produits qui connaissent un développement rapide.
Le mécontentement social se traduit par des grèves de plus en plus fréquentes.
La situation financière extérieure elle-même s’est fortement dégradée. « Nous
n’avons plus d’argent pour acheter des céréales à l’extérieur.»69 Cela justifie
les différents échecs des réformes apportées par Gorbatchev dans l’économie.
60
de nouvelles motivations. Engluées dans des demi-mesures, la politique
économique menée entre 1985 et 1991 ne fait qu’aggraver la crise qui s’était
installée au cœur du système depuis le milieu des années 1970, portant à son
comble le mécontentement populaire. Incapable d’améliorer les conditions de
vie du plus grand nombre, le régime de Mikhaïl Gorbatchev devient de plus en
plus impopulaire à l’intérieur du pays. Cette situation inquiétante de l’économie
va provoquer le désarroi de la société soviétique.
C’est pour dire que Mikhaïl Gorbatchev comptait sur les Occidentaux
pour la bonne réalisation de sa politique de réforme de l’URSS. Mais il fut trahi
par ceux-ci, car étant opposé dans une confrontation de leadership. Donc aidé
Gorbatchev à sauver le système soviétique était vu comme une trahison
70
T. françoise, 1990, Après Gorbatchev, Edition table ronde, p.263
61
idéologique. A cette situation sociale vient s’ajouter la catastrophe nucléaire de
Tchernobyl d’avril 1986 et le tremblement de terre arménien de 1988 qui a fait
près de 25000 morts et 400000 sans-abri ralentissent ses actions de reformes.
TROISIEME PARTIE :
L’IMPACT DES REFORMES DANS LES
RELATIONS INTERNATIONALES
62
Dominante au lendemain de la deuxième guerre mondiale, menaçante
pendant les années 1950, expansionniste pendant les années 1960 et 1970,
l’URSS s’est écroulée à la fin des années 1980 à la stupéfaction générale.
Pourtant, elle connaissait depuis longtemps déjà des difficultés qui laissaient
présager ce désastre, depuis les grippages de l’économie jusqu’à la dissidence
internes en passant par la contestation du modèle soviétique aussi bien par les
pays d’Europe de l’Est que par les nations au sein de l’empire. « Ce mélange
explosif oblige Mikhaïl Gorbatchev, dès son accession au pouvoir en 1985, à
mettre de l’avant des réformes destinées à préserver le système soviétique
dégradant. »71 Ainsi en voulant transformer les structures en place depuis
Staline grâce à l’appui d’une société que ses prédécesseurs ont voulu passive,
Gorbatchev a pris un risque considérable. Par cette action de tentative de
réforme, il changera le cours de l’histoire mondiale.
En effet, 1989 marque donc un tournant majeur aussi bien positif, avec le
retour des troupes d’Afghanistan, que négatif, avec la chute du mur de Berlin.
Ce dernier évènement compte aux yeux de la société soviétique et surtout pour
les opposants de Gorbatchev énormément comme une trahison au
communisme. Ils voient en lui le fossoyeur de l’héritage stalinien, l’origine de
tous les maux qui accablent, en cette fin de décennie, l’empire soviétique déjà
agonisant. Ainsi en reformant le socialisme soviétique, en le rapprochant de son
origine marxiste-léniniste, Mikhaïl Gorbatchev ne s’apercevait pas qu’au lieu de
tirer son pays vers le haut, il entamait le processus inévitable et imminent qui
l’amènerait à sa perte.
63
Les relations entre l’URSS et les pays du monde communiste feront donc
l’objet du premier chapitre. Il est caractérisé par les contestations internes et de
la dislocation de l’URSS et du bloc soviétique. Et enfin le second chapitre qui
est le rapprochement entre l’URSS et l’Occident. Il relatera les facteurs de ce
rapprochement et de ses conséquences.
Comment se sont donc manifestés ses nouveaux rapports entre l’URSS et les
pays du monde communistes ?
64
1- Les revendications des nationalistes
65
A partir de l’année 1987, les populations du bloc de l’Est manifestent
contre les pénuries et les difficultés économiques, et réclament l’octroi de
libertés politiques et religieuses. Ce mouvement s’accélérera à partir de l’année
1989, avec un grand nombre de revendications nationalistes, voire séparatistes
qui commenceront à naître à différents endroits au sein de l’Union Soviétique.
A cela s’ajoute l’opposition des conservateurs communistes qui n’adhère pas à
la nouvelle politique mise en place par Gorbatchev. Ils pratiquent ainsi des
campagnes d’intoxication politique et de sabotage des activités entreprises par la
réforme.
Toutes ses revendications nationalistes viennent du fait que l’URSS est une
fédération complexe composée d’un grand nombre de Républiques et de
nationalités qui depuis des décennies ont été opprimées et brimées. Donc avec
l’affaiblissement du pouvoir central à Moscou et l’instauration de la perestroïka,
elles se font de nouveau entendre pour réclamer leur liberté longtemps
confisquée.
66
nommé le 19 août 1989 et investi à une écrasante majorité par la Diète
polonaise le 8 septembre 1989 grâce à une coalition entre Solidarité, le Parti des
Paysan et le Parti Démocrate. En décembre 1989, Lech Walesa dirigeant
emblématique de Solidarité remplace le Général Jaruzelski du Parti Ouvrier
Unifié Polonais (POUP) à la présidence. Le triomphe des candidats du syndicat
solidarité à ces élections a déclenché une avalanche de révolutions pacifiques
anti-communistes en Europe Centrale et en Europe de l’Est.
67
C’est le Chancelier de la R.F.A Helmut khôl qui mettra tout en œuvre
pour la réunification de l’Allemagne. Cette chute du mur de Berlin produira une
impression considérable en Allemagne et dans le monde. Surtout quand la
réunification de l’Allemagne s’est faite sans aucune opposition de l’Union
Soviétique.
68
pour un régime présidentiel. C’est alors que Boris Eltsine79 est élu au suffrage
universel direct à la présidence de la Russie. Cette décision et l’élection de
Boris Eltsine pose à Gorbatchev le problème capital au niveau de son poids
politique sur la scène intérieure, n’ayant pas la consécration du vote populaire.
Mais il garde tout de même de l’importance sur la scène internationale. C’est
ainsi que Gorbatchev représente son pays au sommet des pays industrialisés se
tenant à Londres en juillet 1991. « Il fait alors part de son désir de faire passer
l’URSS à une économie de marché. Cette annonce condamne donc l’économie
socialiste, portant ainsi un coup fatal au dogme marxiste-léniniste. »80 C’est
alors que les réformateurs libéraux lui reprochaient de ne pas faire assez de
réformes, et les conservateurs communistes, nostalgiques de la grande URSS de
Staline, lui reprochaient aussi de brader l’empire et d’entraîner le pays dans le
déclin. Aussi, afin de sauver ce qui pourrait encore l’être, les communistes
conservateurs tenteront de faire un coup d’Etat en août 1991.
69
se débarrasser de lui. Ceux-ci auraient été poussés par la crainte de perdre
leurs postes dans les instances dirigeantes du parti et du pays mais aussi la
perte de leurs privilèges. A cette crainte de perdre leurs privilèges, il y a aussi le
fait qu’après des négociations les Républiques acceptèrent un nouveau traité
qui leur donnait une autonomie presque totale au sein d’une fédération
disposant d’un président et au sein de laquelle seule les politiques étrangères et
défenses seraient communes. »82 C’est ainsi qu’ils arrivent à la conclusion d’agir
pour sauver l’URSS. Bien que ce traité fût destiné à sauver l’Union, les tenants
de la ligne dure du communisme craignaient qu’il encouragerait certaines petites
Républiques, à exiger une indépendance complète particulièrement l’Estonie, la
Lituanie et la Lettonie.
C’est pour cela que le 19 août 1991, à la veille de la signature du traité sur
la nouvelle Union que les conservateurs retiennent Gorbatchev et sa femme
prisonniers dans leur résidence de vacances en Crimée et en le
déclarant « incapable d’assumer ses fonctions pour des raisons de santé. Ils
annoncent la formation d’un Comité d’Etat pour l’Etat d’Urgence»83. Ces
putschistes ont leur tête le vice-président de l’URSS Guennadi Ianaev, le
premier ministre Valentin Pavlov, le vice-président du conseil de défense Oleg
Baklanov, le président du K.G.B Vladimir Krioutchkov, le ministre de
l’intérieur Boris pougo, le ministre de la défense Dimitri Iazov, le président de
l’association des entreprises d’Etat Alexandre Tiziakov et le président de l’union
des paysans de l’URSS Vassili starodoutsev tous ayant accédé à leur fonction
sous Gorbatchev qui est le chef de fil. Tous ces artisans comme on le voit sont
donc les plus hauts dignitaires du régime et membres du P.C.
82
A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.10
83
G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d’un coup d’Etat, JC Lattès, p.56
84
A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.10
70
Toutefois, les conservateurs, alors enfermés au Kremlin, n’avaient pas pris
en compte l’évolution de la société. Il est évident que celle-ci n’est plus passive
qu’auparavant et le peuple a pris goût à la liberté née avec Gorbatchev et la
glasnost et ne compte pas la perdre. C’est pourquoi cette population répond
massivement à l’appel à la résistance lancé depuis « la Maison Blanche»85par
Boris Eltsine. Cet appel est le suivant :
Les putschistes envoyeront les forces spéciales du KGB afin que ceux-ci
délogent et arrêtent Boris Eltsine et ses camarades. Cet assaut fut un échec
« car les hommes du groupe Alpha ont décidé de ne pas bouger. Ils n’ont
finalement même pas pris leur position de combat et se sont contentés
d’observer la maison dans laquelle se trouvait Boris Eltsine de loin. »87 Cette
désobéissance de l’unité Alpha fait penser donc à un ralliement à la cause de
Boris Eltsine président élu de la Russie. Elle est due à l’état psychologique des
hommes du groupe Alpha. En effet « ils voient bien que la situation est
incertaine. Personne ne sait comment tout cela se terminera. Ils devinent qu’en
cas d’échec du coup d’Etat c’est sur leur conscience que retombera
l’intervention armée contre le président légalement élu de la Russie. Seul un
85
Nom donné au parlement de la Russie
86
G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d’un coup d’Etat, JC Lattès, p.84
87
G.ulysse, V. fédorovski, op cit. p.88
71
aventurier peut prendre ce genre de responsabilité sans réfléchir. »88 Cette
attitude des soldats montre que les reformes engagées par Mikhaïl Gorbatchev
ont eu un impact sur la population.
En résistant aux tanks, les manifestants ont montré qu’on ne peut pas les
duper en approvisionnant artificiellement les magasins. Ils savent bien que
seules les réformes en profondeur peuvent mettre fin à la misère. C’est pourquoi
la population se range massivement et sans équivoque derrière ceux qui
favorisent ces réformes. Ce putsch n’a pas réussi car la population et l’armée ont
refusé de participer à cette organisation anticonstitutionnelle. Cet acte est un
atout majeur pour l’avenir. C’est alors que tous les putschistes sont tous arrêtés
sauf Boris Pougo le ministre de l’intérieur qui se suicida.
88
Ibidem, p.89
89
A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, pp10-11
90
La Presse, 22 août 1991, P.82
91
G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d’un coup d’Etat, JC Lattès, p.190
72
A son retour au pouvoir, Gorbatchev promit de purger les conservateurs du
PCUS. Il démissionna de son poste de secrétaire général du parti mais resta le
président de l’Union soviétique. « L’échec de ce coup d’Etat amena une série
d’effondrements des institutions de l’Union. C’est ainsi que Boris Eltsine prit le
contrôle de la société centrale de télévision, des ministères et des agences
économiques clés. Ce putsch fut l’un des derniers souffles finaux de la deuxième
puissance militaire mondiale qui, à partir de là, vivra ses dernières heures.
Malgré quelques tentatives d’actions afin de sauver ce qui peut l’être du régime,
Gorbatchev échoua. Car le rôle de Boris Eltsine et celui du peuple soviétique,
nouvellement libre, dans la résistance du putsch des conservateurs vont
irrévocablement changer la donne. » 92Le putsch va donc précipiter la
dislocation de l’URSS et favoriser la création de la C.E.I93. C’est que ainsi les
jours qui ont suivi le putsch plusieurs Républiques vont réclamer leur
indépendance. L’URSS sera définitivement démantelée en décembre 1991.
92
F. marc, 1996, Le système soviétique et son implosion, Editions, Paris Collection Hermès-numéro 19, p.31
93
Communauté des Etat Indépendants ; c’est une confédération de républiques souveraines créée en 1991 et
formée de la Russie, de l’Ukraine, de la Biélorussie, de la Moldavie, de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, de la
Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizstan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan. Quoique dotée
d’un important appareil bureaucratique, la C.E.I ne joue ni un rôle important ni en politique internationale ni
dans les relations entre ses membres.
94
A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.12
73
1- L’implosion du régime communiste
Mais c’est plus Boris Eltsine qui portera le coup de grâce à l’URSS et à
Gorbatchev toujours chef de l’Etat. En effet le 8 décembre 1991, Boris Eltsine
rencontre à Minsk dans la capitale de la Biélorussie, les présidents de la
Biélorussie Stanislas Chouchkevitch, de l’Ukraine Leonid Kravtchouk. « Ils
constatent tous les trois que l’URSS n’a plus existence réelle. Ils décident alors
de fonder une Communauté d’Etats Indépendants ouverte à tous les Etats de
l’ancienne URSS. C’est une Communauté d’Etat copiée sur le modèle de la
Communauté Européenne, dans le cadre de laquelle les Républiques pourront
coordonner leurs politiques, économiques et bancaires. »95Gorbatchev proteste
vivement, en accusant les trois présidents de ne pas respecter le référendum du
printemps 1991, de ne pas respecter la légalité et l’obligation de consulter le
peuple.
95
G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l’irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.44
75
Kazakhstan sur l’instauration d’un commandement unique des forces nucléaires
stratégiques. » 96 Un traité sur le commandement militaire unifié fut également
signé lors de cette conférence. Cette action des différents pays affaiblira l’URSS
de plus en plus. Le pays n’a désormais plus de citoyenneté soviétique. La
dislocation est faite. C’est donc la fin de l’URSS.
Ce même jour la plupart des grands pays rendent hommage au rôle joué par
Gorbatchev dans la transformation pacifique de l’URSS. « Le 26 décembre 1991
la presse ex-soviétique, restée fidèle à Gorbatchev, commente cette démission et
souligne la grande avancée de la perestroïka qui leur a donnée la liberté de
parole et de pensée. »99
96
A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.13
97
G.sitbon, « La grande illusion de Mikhaïl Gorbatchev » Le Nouvel Observateur France, 26 décembre 1991 au 1
janvier 1992, p.39
98
G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l’irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.56
99
Idem
76
Malgré tous les efforts entrepris par les réformateurs pour sauver l’URSS,
en instaurant la perestroïka et la glasnost, le colosse empire soviétique n’a pu
résister. Tous ces évènements précipitèrent la fin de l’URSS. Ils mettent en
lumière les carences du diagnostic de Gorbatchev qui a sans doute sous-estimé
les velléités indépendantistes qui n’ont cessé de s’amplifier avec la détérioration
de l’économie et l’appauvrissement de la population.
Ainsi durant toute cette période de réforme, Gorbatchev a posé des actes
positifs pour sauver l’URSS. Il a pratiqué une politique d’ouverture sur le
monde et amélioré ses rapports avec les pays Occidentaux.
77
Depuis le milieu des années 1970, le monde a été plongé de plus en plus
dans la crise économique. De nouveaux foyers de tensions se sont développés et
les superpuissances ont eu des relations difficiles. Le début des années 1980 est
marqué par l’engagement d’une nouvelle course aux armements, la détente
amorcée au début des années 1970 semble donc interrompue.
Les raisons sont diverses. Il y a d’abord la nouvelle politique mise en place par
Mikhaïl Gorbatchev depuis son avènement à la tête de l’URSS et la réponse
favorable du président Ronald Reagan à la tête des Etats-Unis.
78
communiste. « Ces problèmes sont d’ordre sociales et surtout économiques.
Ces difficultés du système soviétique remontent à l’époque de la collectivisation
et des premiers plans quinquennaux, mais s’aggravent pendant les années 1950
jusqu’à devenir insolubles à partir des années 1970.»101L’équipe de Brejnev a
bien tenté de redresser le pays en instaurant de nouvelles méthodes de gestion et
de planification, de responsabilités accrues aux entreprises, d’alignement de
l’agriculture sur le secteur, d’ouverture au marché mondial, mais l’équipe ne
réussira pas à freiner le déclin de l’URSS.
79
l’Union Soviétique. « Fin 1979 et début 1980 le conseil atlantique décide
d’installer dans plusieurs pays de l’O.T.A.N (Organisation du traité de
l’Atlantique Nord) des fusées Pershing II ainsi que des missiles de croisières
indétectables en vol à très basse altitude et ultra précis. Ces fusées prévues
s’implantent en Europe dès 1983 jusqu’en 1985. Ces missiles sont la riposte à
ceux des soviétiques. »104
En effet, depuis 1977 les soviétiques ont déployé en Europe des missiles
SS 20 de moyenne portée (1000-5000km) et d’une redoutable précision en
remplacement d’anciennes fusées SS 4 et SS 5 dépassées. Dès lors, les Etats-
Unis interviennent militairement contre l’expansion communiste dans le monde
soit par des opérations musclées comme en Grenade en 1983 soit par un soutien
important contre aux mouvements communistes les contras du Nicaragua et des
Talibans Afghans.
80
est confronté aux limites de sa propre politique. Le président Reagan va donc
accepter cette demande de négociation.
106
S.marc, 2002, Histoire du XXème siècle, Chenelière Montréal, p.340
81
Cette intensification du dialogue se fera d’abord par plusieurs rencontres
entre l’URSS et les Etats-Unis. A la suite de ces rencontres suivra des accords
puis le désarmement.
Les diverses conférences qui se tiennent à cet effet eurent lieu dès 1985 à
Genève en Suisse. Cette rencontre fut la première. Cette reprise du dialogue a
permis d’envisager la tenue de d’autres sommets de ce genre. C’est ainsi qu’en
1986 au sommet de Reykjavik en Islande, les deux superpuissances adoptent le
principe de la suppression totale des euromissiles. Ils se mettent d’accord sur la
réduction de 50% des armements nucléaires offensifs stratégiques. En
décembre1987 à Washington aux Etats-Unis, un traité est signé entre l’URSS et
les Etats-Unis sur la diminution des armes stratégiques à destruction massive.
Enfin en 1988 à Moscou en URSS est signé un traité sur la réduction effective
des armements des deux.
107
M, martin, 1995, La tragédie soviétique : histoire du socialisme en Russie 1917-1991, Edition les Seuil, P.513
83
C’est alors que dans ce continent nous assistons à une régulation entre le
Maroc et le Front Polisario qui acceptent le plan de paix de l’O.N.U avec un
référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Il y a aussi l’accord de
paix entre l’Ethiopie et le Somalie suite aux désengagements de l’Union
Soviétique aux côtés de l’Ethiopie. En 1988, le Tchad et la Libye signent à tour
leur un accord de cessez le feu proposé par l’O.U.A. En août 1988 un accord de
cessez-le feu est signé entre l’Angola, l’Afrique du sud et le Cuba Cet accord
permettra le retrait des troupes sud africaines de la Namibie et le départ des
troupes cubaines de l’Angola. C’est ainsi qu’en 1990 la Namibie accède
effectivement à l’indépendance sous l’égide de l’O.N.U.
108
Il est né le 18 juillet 1918 à Mvezo en Afrique du su. Il fut l’un des meneurs de la lutte contre le système
politique d’apartheid. Il fut condamné à la prison à vie lors du procès de Rivonia et sa peine à Robben Island
pendant 27 ans au large de la ville u cap. Il fut libéré le 11 février1990 et devient le premier président noir en
1994 jusqu’en 1999.
109
C’était une politique de développement séparé affectant des populations selon des critères raciaux ou
ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et mis en place à partir de 1948 par
le parti national et aboli le 30 juin 1990.
84
Tous ces évènements dans les rapports entre l’URSS et les Etats-Unis
aboutiront à la fin de la confrontation Est-Ouest.
Avec les élections libres organisées dans les années 1990 dans tous les
pays d’Europe de l’Est où les réformateurs ont gagné. Ils vont donc demander le
retrait des troupes soviétiques installer dans leur pays. C’est alors qu’en juin et
juillet 1991 le C.A.E.M (le Conseil d’Assistance Economique et Monétaire) et
le Pacte de Varsovie sont dissouts. La disparition de ces deux organes chers à
l’Union Soviétique vient pour confirmer l’effondrement du bloc de l’Est et de
85
l’URSS. L’O.T.AN reste alors le seul organe. C’est la fin donc de la division du
monde en deux.
Le rapprochement entre les deux grands au milieu des années 1980, a permis
au monde de retrouver la paix et l’émancipation des peuples opprimés. Ainsi la
décennie 1990 apparaît donc comme une période de transition dans les relations
internationales.
86
CONCLUSION GENERALE
Durant les cinquante dernières années qui ont suivi la seconde guerre
mondiale, le monde s’est organisé autour de deux idéologies différentes.
L’idéologie communiste est incarnée par l’URSS tandis que l’idéologie
capitaliste est incarnée par les Etats-Unis.
87
toute la planète. L’URSS s’impose à toute la partie Orientale tandis que les
Etats-Unis s’imposeront à la partie Ouest de l’Europe. Cette situation divisera le
monde idéologiquement en deux pendant plusieurs décennies.
Dès son arrivée au pouvoir, Gorbatchev constate que son pays est confronté
à une crise aiguë. Cette crise est avant tout économique mais également morale
et sociale. Il qualifie les années de Brejnev comme une période de stagnation, ce
qui montre que le modèle soviétique de croissance extensive, basée sur les
ressources en main-d’œuvre et les investissements, a épuisé ses potentialités. En
effet, depuis le début des années 1960, la croissance économique ne cesse de
ralentir, puis de stagner. Tout le système soviétique est très dégradant. C’est au
vu de ce constat que Mikhaïl Gorbatchev décide de transformer l’économie de
son pays pour éviter la catastrophe et refaire le retard accusé sur les Etats-Unis.
88
économie mixte dans laquelle le secteur d’Etat serait redynamisé par la présence
de secteur privé et coopératif ; induisait aussi une transition délicate pour un
système rangé par les contradictions internes. Gorbatchev voulait aussi alléger
l’URSS du poids très lourd de son empire et de sa rivalité avec l’ennemi de
toujours, les Etats-Unis. Malgré de tels accomplissements, Gorbatchev ne put
sauver son pays. Car il avait hérité d’un bateau ébréché de tous bords qui prenait
l’eau de partout et qui était voué au naufrage. Il ne pouvait plus rien faire,
l’Union était condamnée quoi qu’il fasse à nourrir.
89
de donner une meilleure image du pouvoir soviétique et de réconcilier le parti et
la société d’où les hésitations dans ces prises de décisions. La forte bureaucratie,
l’incertitude ou l’incrédibilité d’une partie de la population ou encore
l’émergence des nationalités ont tous concouru à des degrés divers à l’échec des
réformes de Gorbatchev.
Notons que les années 1990 apparaissent comme une période de transition
dans les relations internationales. Le bloc communiste disloqué laisse la voie au
monde capitaliste. Le monde est donc à la recherche d’un nouvel ordre
international. La Russie devient l’héritière de l’ex-URSS. Elle rentre alors dans
une période de transition au plan international. Quel rôle jouera la Russie dans
les relations internationales?
90
91
ANNEXE I : CARTE DE L’ECLATEMENT DE L’URSS EN 1991
92
ANNEXE I : CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS DE 1985-1991
1985
1985
1986
1987
1er Janvier: Reforme des salaires qui sont davantage lié au rendement
1988
14 Avril : Un accord est signé à Genève. L’URSS s’engage à retirer ses troupes
d’Afghanistan
94
1989
1990
95
Décembre : Signature à Paris du C.S.C.E sur la réduction des forces
conventionnelles en Europe de l’OTAN et le Pacte de Varsovie
1991
Janvier : On assiste à une intervention sanglante de l'armée dans les pays baltes
à Vilnius et à Riga contre les manifestations nationalistes.
L'indignation est générale.
Juillet : Signature à Moscou entre Gorbatchev et Bush des accords START1 qui
prévoit une destruction de 25 à 30% des arsenaux des deux grands et
contrôle réciproque des armes stratégiques.
96
1er Décembre : Lors d'un référendum, l'Ukraine se prononce à plus de 80 %
pour l'indépendance.
17 Décembre : MM. Gorbatchev et Eltsine décident d'un commun accord que les
structures de l'URSS cesseront d'exister avant la fin de l'année.
1980
97
On substitue à la nouvelle politique économique une volonté unique
d’aménagement. On met l’accent sur l’industrie lourde et surtout le secteur
énergétique. Dans le domaine agricole, c’est la collectivisation forcée et la
dékoulakisation (famine en Ukraine)
Les données sont peu explicites ; ce furent plutôt trois plans manuels.
C’est le seul septennal. Il était axé sur la diversification des objectifs et une
plus grande place laissée aux industries de biens de consommations.
98
Ils ont pour objectif de maintenir un bon rythme de développement industriel
(croissance de 6-8% par an), tout en s’efforçant de développer la production
agricole, sans trop d’illusions (4%).
En cette heure pénible, critique pour les destinées de notre patrie et de nos
peuples, nous vous lançons un appel ! Notre grande patrie est menacée d’un
danger de mort ! La politique de réformes lancée à l’initiative de Mikhaïl
Gorbatchev et conçue comme le moyen de garantir un développement
dynamique du pays et la démocratisation de la vie sociale, est tombée dans
99
l’impasse pour certaines raisons. L’enthousiasme et les espérances des premiers
jours ont cédé la place à l’absence de confiance, à l’apathie et au désespoir. Le
pouvoir s’est aliéné la confiance populaire à tous les niveaux. L’esprit politicien
a évincé de la vie sociale le souci des destinées de la patrie et du citoyen. Toutes
les institutions d’Etat commencent à être bafouées de manière pernicieuse. De
fait, le pays est devenu ingouvernable.
Des forces extrémistes ont émergé à la faveur des libertés accordées et ont
foulé aux pieds les premiers germes de la démocratie, afin de tenter de liquider
l’Union Soviétique, de démanteler l’Etat et de prendre le pouvoir à tout prix. Les
résultats du référendum national sur l’unité de la patrie ont été aux pieds. La
spéculation cynique sur les sentiments nationaux n’est qu’un écran pour
satisfaire des ambitions. Les aventuriers politiques ne se soucient ni des
malheurs traversés actuellement par les peuples, ni de leur avenir. En créant une
situation de terreur politique et morale et en cherchant à se cacher derrière le
bouclier de la confiance populaire, ils oublient que les liens qu’ils dénoncent et
qu’ils rompent avaient été établis sur la base d’un soutien populaire bien plus
large et qui, d’ailleurs, étaient passés par l’épreuve séculaire de l’histoire. Ceux
qui cherchent en fait, aujourd’hui, à renverser le régime constitutionnel doivent
répondre devant les mères et les pères des nombreuses victimes inter-ethniques.
Ils ont sur la conscience les destinées mutilées de plus d’un demi-million de
refugiés. Ils ont troublé la paix et la joie de vivre de dizaines de milliers de
Soviétiques qui, hier encore, vivaient unis dans leurs familles et qui,
aujourd’hui, sont devenus des parias dans leur propre demeure.
100
d’égoïsme régional, corporatiste, collectif et personnel. La guerre des lois et
l’encouragement des tendances centrifuges ont provoqué le dysfonctionnement
d’un mécanisme économique unique qui date de plusieurs décennies. Il s’en
suivi une baisse brutale du niveau de vie de la majeure partie des Soviétiques, la
prospérité de la spéculation de l’économie parallèle. Il est grand temps de dire la
vérité à la population : si des mesures urgentes et énergétiques ne sont pas prises
pour stabiliser l’économie, devant la famine et un nouvel appauvrissement,
situation d’où ne sont pas les manifestations massives de mécontentement
spontané, lourdes de conséquences dévastatrices. Seuls les gens irresponsables
peuvent espérer une aide de l’étranger. Aucune aumône ne résoudra nos
problèmes, notre salut est entre nos propres mains. Le temps est venu de juger la
crédibilité de chaque homme et de chaque organisation en fonction de son
apport réel au redressement et au développement de l’économie nationale.
Une offensive a été lancée contre les droits des travailleurs. Le droit du
travail, à l’enseignement, à la santé publique, au logement et au repos est mis en
cause.
Nous entendons rétablir sans délai la légalité et l’ordre légal, mettre fin à
l’effusion de sang, déclarer une guerre sans merci au monde de la criminalité et
extirper les phénomènes honteux qui discréditent notre société et qui humilient
les citoyens soviétiques. Nous nettoierons les rues de nos villes des éléments
criminels et nous mettrons à l’arbitraire des pilleurs des biens du peuple
102
Nous appelons les ouvriers, les paysans, les travailleurs intellectuels, tous les
soviétiques à rétablir, dans les plus brefs délais, la discipline au travail et l’ordre,
à relever le niveau de la production pour aller résolument de l’avant. Notre vie,
l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants, l’avenir de notre patrie en
dépendent.
Ne rien faire en cette heure critique pour les destinées de notre patrie
signifierait endosser une responsabilité lourde de conséquences tragiques,
vraiment imprévisibles. Quiconque chérit sa patrie, veut vivre et travailler dans
la sérénité et la certitude, ne veut plus que se poursuivent les conflits
interethniques, voit son avenir dans une patrie indépendante et prospère, doit
faire le choix juste. Nous appelons tous les vrais patriotes, les gens de bonne
volonté à mettre fin à cette période trouble.
D’URGENCE EN URSS
Afin de défendre les intérêts vitaux des peuples et des citoyens de l’Union
des RSS, l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, de rétablir la légalité
et l’ordre légal, de stabiliser la situation, de surmonter la très grave crise, et de
104
ne pas laisser s’installer le chao, l’anarchie et une guerre civile fratricide, le
Comité d’Etat pour l’Etat d’Urgence décide que :
105
l’URSS « Sur le régime de l’Etat d’Urgence » et aux résolutions du Comité
d’Etat pour l’Etat d’Urgence en URSS.
8-Les meetings, les défilés de rue, les manifestations ainsi que les grèves
sont interdits.
Il faut placer sous contrôle et, si nécessaire, sous protection, les principaux
ouvrages de l’Etat et les principaux ouvrages économiques, ainsi que les
systèmes de survie.
106
viol, de spéculation, de refus frauduleux de vente, d’incurie et dans tout cas de
crime économiques.
107
transformation des produits agricoles. Il faut accorder aux agriculteurs toute
l’aide possible en machines, pièces de rechanges, carburants et lubrifiants, etc. Il
faut assurer dans l’immédiat l’envoi à la campagne, en quantités suffisantes,
d’ouvriers et employés des entreprises et sociétés, d’étudiants et de soldats.
Un programme concret, échelonné sur cinq ans sera élaboré, dans un délai de
six mois, prévoyant l’accélération de la construction de logements d’Etat, les
coopératives ou les particuliers.
108
Chers compatriotes, chers concitoyens.
Néanmoins, je ferai tout mon possible pour que les accords qui y ont été
signés conduisent à une entente réelle dans la société et facilitent la sortie de la
crise et le processus des réformes. Je veux encore une fois souligner que, durant
la période de transition, j'ai tout fait de mon côté pour préserver un contrôle sûr
des armes nucléaires.
C'est pourquoi je n'ai pas regretté une seule fois de ne pas m'être servi du
poste de secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique
uniquement pour "régner" quelques années. Je l'aurais jugé irresponsable et
amoral.
109
Je comprenais qu'entamer des réformes d'une telle envergure et dans une
société comme la nôtre était une œuvre de la plus haute difficulté et, dans une
certaine mesure, risquée. Mais il n'y avait pas de choix. Aujourd'hui encore je
suis persuadé de la justesse historique des réformes démocratiques entamées au
printemps 1985. Le processus de renouvellement du pays et de changements
radicaux dans la communauté mondiale s'est avéré beaucoup plus ardu qu'on
aurait pu le supposer. Néanmoins, ce qui a été fait doit être apprécié à sa juste
valeur.
110
multinational nous ont conduits tout près de la conclusion du nouvel accord de
l'Union.
Tous ces changements ont provoqué une énorme tension, et se sont produits
dans des conditions de lutte féroce, sur un fond d'opposition croissante des
forces du passé moribond et réactionnaire, des anciennes structures du parti et de
l'Etat et de l'appareil économique, ainsi que de nos habitudes, de nos préjugés
idéologiques, de notre psychologie nivellatrice et parasitaire. Ils se sont heurtés
à notre intolérance, au faible niveau de culture politique et à la crainte des
changements. Voilà pourquoi nous avons perdu beaucoup de temps.
Je parle de tout cela avec honnêteté et franchise. C'est mon devoir moral. Je
veux exprimer ma reconnaissance à tous les citoyens qui ont soutenu la politique
de renouvellement du pays, qui se sont impliqués dans la mise en œuvre des
réformes démocratiques. Je suis reconnaissant aux hommes d'Etat, personnalités
de la vie politique et sociale, aux millions d'hommes à l'étranger, à ceux qui ont
compris nos desseins. Les ont soutenus, sont venus à notre rencontre, pour une
coopération sincère avec nous.
Je quitte mon poste avec inquiétude. Mais aussi avec espoir, avec la foi en
vous, en votre sagesse et en votre force d'esprit. Nous sommes les héritiers d'une
grande civilisation, et, à présent, il dépend de tous et de chacun qu'elle ne parte
pas en fumée mais renaisse pour notre joie et celle des autres. Je veux de toute
mon âme remercier ceux, qui durant toutes ces années, ont défendu à mes côtés
une cause juste et bonne. Je suis persuadé que tôt ou tard nos efforts communs
porteront des fruits, et que nos peuples vivront dans une société démocratique et
prospère. Je me démets de mes fonctions de président.
111
Je vous souhaite à tous tout le bien possible.
Traduction AFP
BIBLIOGRAPHIE
LES OUVRAGES GENERAUX
776p.
112
AUZOU, P, 2000, Histoire des origines à nos jours, Editions Philippe Auzou
,146p.
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Flammarion, 314p.
114
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115
6-Institution
II-OUVRAGES SPECIFIQUES
342p.
324P.
116
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526p.
290p.
332p.
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IV- ARTICLES
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1992, p.72.
p.33.
V-SOURCES INTERNET
www .diploweb.com
www.fr.rian.ru
www.bibliothèques.uqam.ca
www.bib.umontreal.ca
119
www.ena.lu
SOMMAIRE……………………………………………………………………I
DEDICACE…………………………………………………………………….II
REMERCIEMENTS…………………………………………………………...III
SIGLE ET ACRONYME…………………………………….…………………V
INTRODUCTION GENERALE………………………………………..............1
120
AU POUVOIR EN 1985………………….…….…16
CHAPITRE I : L’ORGANISATION POLITIQUE ET
ADMINISTRATIVE DE L’URSS…………….……………18
1-L’organisation du pouvoir………………………………………………22
1-L’organisation de l’industrie…………………………………………..30
121
1-Les difficultés quotidiennes des soviétiques………….………………38
122
I-LES DIFFERENTS PROBLEMES POLITIQUES…………………………..55
1-Le conservatisme idéologique de Gorbatchev………..………………….55
123
2-La fin de la guerre froide…………………………………….………..86
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………88
ANNEXE…………………………………………..…………………………93
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………….…………….114
124