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Les effets de l’inflation sur l’économie mondiale 

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L’économie mondiale, qui ne s’est pas encore remise de la
pandémie et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, fait face à des
perspectives de plus en plus sombres et incertaines.
Une inflation plus forte que prévu, en particulier aux États-Unis et
dans les pays européens les plus importants économiquement,
provoque un durcissement des conditions financières mondiales. En
Chine, le ralentissement a été plus prononcé qu’attendu sur fond de
flambées de COVID-19 et de confinements, et la guerre en Ukraine
a eu de nouvelles répercussions négatives. La production mondiale
s’est donc contractée au deuxième trimestre de cette année.

L’inflation représente désormais un danger évident et immédiat pour


de nombreux pays. Même avant la guerre, elle avait bondi en raison
de la flambée des prix des produits de base et des déséquilibres
entre l’offre et la demande. De nombreuses banques centrales,
comme la Réserve fédérale, avaient déjà entrepris de resserrer leur
politique monétaire. Les perturbations liées à la guerre amplifient
ces pressions. Nous prévoyons maintenant que l’inflation restera
élevée pendant une période beaucoup plus longue. Aux États-Unis
et dans certains pays européens, elle a atteint son niveau le plus
élevé depuis plus de quarante ans, dans un contexte de pénurie de
main d’œuvre.
Dans ce contexte, au-delà de ses conséquences humanitaires
immédiates et tragiques, la guerre va ralentir la croissance
économique et accentuer l’inflation. Dans l’ensemble, les risques
sur le plan économique se sont fortement accrus et les pouvoirs
publics doivent désormais procéder à des arbitrages de plus en plus
complexes.  Pour la croissance mondiale, désormais de 3,6 % pour
2022 et 2023, en raison des répercussions directes de la guerre en
Ukraine et des sanctions contre la Russie ; il est en effet prévu que
les deux pays connaissent une forte contraction. Les perspectives
de croissance de l’Union européenne pour cette année ont été
revues à la baisse de 1,1 point de pourcentage du fait des
conséquences indirectes de la guerre, ce qui en fait le deuxième
plus grand contributeur à la révision globale à la baisse.
Immédiatement après l’invasion, les conditions de financement se
sont durcies pour les pays émergents et les pays en
développement. Jusqu’à présent, ces évolutions se sont déroulées
de manière ordonnée dans la plupart des cas. Pourtant, plusieurs
risques de fragilité financière subsistent, ce qui fait craindre des
sorties de capitaux et un net durcissement des conditions
financières mondiales.

En qui concerne les finances publiques, l’espace budgétaire s’était


déjà restreint dans de nombreux pays à cause de la pandémie. Il
était prévu que les dispositifs d’aide exceptionnelle continuent d’être
progressivement retirés. La flambée des prix des produits de base
et la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial vont encore
réduire l’espace budgétaire, en particulier dans les pays émergents
et les pays en développement importateurs de pétrole et de denrées
alimentaires.

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