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Enseignant : A. EL HIRI
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Les dix principaux risques mondiaux en 2022
Bond de l’inflation, pénurie d’énergie et conflit en Ukraine : des défis pour les entreprises,
selon les Services économiques d’EDC.
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3. Chaînes d’approvisionnement et pénurie de main-
d’œuvre
Des décennies d’efforts ont permis d’établir des chaînes d’approvisionnement complexes
capables d’adaptation et d’agilité. Or, celles-ci ont été bouleversées par les différends
commerciaux entre les États-Unis et la Chine et les répercussions de la crise sanitaire. Avant
que les chaînes d’approvisionnement ne puissent regagner le terrain perdu, l’économie
mondiale a subi les effets des confinements en Chine, puissance incontestable du secteur de la
fabrication, et de la guerre en Ukraine, dont les contrecoups sont ressentis dans une myriade
de secteurs, des céréales à celui du pétrole et du gaz naturel. Le marché de l’emploi serré –
résultat d’une main-d’œuvre disponible moins abondante et de la diminution de l’immigration
– a accentué les tensions à l’ensemble des secteurs.
De plus, des événements météo extrêmes et l’apparition d’un nouveau virus pourraient
aisément perturber les chaînes d’approvisionnement au cours de l’année à venir. En réponse,
les fabricants ont augmenté leurs stocks et se sont mis en mode recrutement pour prévenir tout
choc futur du côté de la main-d’œuvre. De nouvelles tendances se dessineraient à l’avenir,
comme le rapatriement des activités à proximité ou près d’un marché ami (les activités des
chaînes d’approvisionnement seraient alors uniquement menées par des pays partenaires), ce
qui permettrait d’assurer le déroulement des activités jusqu’à ce que les fabricants, les
détaillants et les autres acteurs de l’écosystème trouvent des solutions de rechange et
s’adaptent à la nouvelle réalité – où la résilience l’emporte sur l’efficacité.
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À l’heure où près de 50 pays se trouvent en situation de surendettement ou risquent
sérieusement de l’être – parce qu’ils ont été trop lents à restructurer leur dette –, le récent
défaut de paiement du Sri Lanka ne serait pas un événement isolé. Une crise systémique de la
dette souveraine reste peu probable, selon le scénario de référence des Services économiques
d’EDC, mais si une pareille crise éclate, ces répercussions s'étendraient à l’ensemble des
économies émergentes. Les marchés développés, comme les États européens en périphérie,
pourraient subir des tensions financières qu’elles pourraient cependant gérer grâce à leur plus
grande habileté à absorber les chocs.
Cette situation étant appelée à persister, le problème de l’insécurité alimentaire pourrait bien
effacer plusieurs des gains réalisés cette dernière décennie sur les fronts économique et du
développement, et contribuer aux troubles politiques dans la plupart des pays de l’hémisphère
Sud. Les restrictions visant les exportations alimentaires risquent de devenir un sujet
incontournable de la politique intérieure de plusieurs marchés émergents, les gouvernements
accordant la priorité aux besoins de leur propre pays au détriment du commerce mondial. Un
scénario de ce genre offre l’occasion aux exportateurs canadiens du secteur agroalimentaire
ayant les ressources nécessaires d’aider à atténuer les tensions sur l’offre.
L’accès facile aux marchés du crédit a permis aux entreprises « zombie » – à savoir celles qui
ne sont pas viables sur le plan financier – de survivre sans remplir des exigences en matière de
profitabilité et de productivité, et ce, en tirant parti des ressources des banques et des marchés
financiers. Selon certaines estimations, un cinquième des 3 000 plus grandes sociétés cotées
en Bourse seraient considéré comme des « zombie ». L’accès sans réserve aux marchés du
crédit étant révolu, alors que les gouvernements retirent leur soutien financier et que
l’économie ralentit la cadence, le risque à court terme d’une vague de défaut chez les
entreprises est une éventualité à laquelle les exportateurs canadiens doivent se préparer.