Vous êtes sur la page 1sur 46

FORMATION DE SUPERVISEURS EN FORAGE

Introduction à l’industrie
pétrolière
Et
Initiations au forage

A. Slimani.
Janvier 2012.
Introduction à l’industrie pétrolière

Table des matières

Introduction a l’industrie pétrolière…………………………………………………………………….2


L’exploration……………………………………………………………………………………………….2
Le forage…………………………………………………………………………………………………….2
Le développement……………………………………………………………………………………..2
Le raffinage………………………………………………………………………………………………..3
Le transport………………………………………………………………………………………………..4

Initiation au forage ……………………………………………………………………………………………..5


Introduction au forage pétrolier…………………………………………………………………5
L’outil de forage………………………………………………………………………………………….9
La garniture de forage………………………………………………………………………………11
La fonction levage…………………………………………………………………………………….13
La fonction rotation…………………………………………………………………………………..17
La fonction pompage .……………………………………………………………..………………18
Le top drive….…………………………………………………………………………………..……..20
La transmission de l’énergie…………………………………………………………….……..21
La boue de forage……………………………………………………………………………..……..23
Le tubage et la cimentation………………………………………………………………………25
La tête de puits……………………………………………………………………………….……….28
Les obturateurs………………………………………………………………………………….…….29
Problèmes puits…………………………………………………………………………………….….31
Les instrumentations………………………………………………………………………….…….33
Contrôle des venues………………………………………………………………………….……..36
Le carottage……………………………………………………………………………………………..38
Les essais du puits………………………………………………………………………….………..39
La complétion………………………………………………………………………….………………..41
Le forage dirigé………………………………………………………………………………………..42
Le forage en underbalance……………………………………………………………………….44

1
Introduction à l’industrie pétrolière

INTRODUCTION A L’INDUSTRIE
PETROLIERE

1. L’exploration
Autrefois, le pétrole se trouve à la surface de la terre. On l’utilisait dans la
médecine, pour l'éclairage ou pour l'étanchéité des bateaux.
Au 19ème siècle, pour extraire le pétrole, des forages ont été réalisés à
quelques dizaines de mètres de profondeur.
Aujourd'hui, on réalise des forages de quelques centaines, ou même quelques
milliers de mètres de profondeur.

Le géologue pétrolier
Le sous-sol est composé de couches de roches différentes, qui, au cours du
temps (des milliards d’années), se sont déposées, déformées et fracturées.
Le géologue, en collaboration avec le géophysicien, cherche les endroits où le
pétrole est piégé et détermine l'importance des gisements découverts.
C’est lui qui se charge de l’implantation des puits d'exploration et de
l’évaluation du réservoir.

Le géophysicien
Etudie les propriétés physiques du sous-sol afin d’enrichir les travaux du
géologue. Il utilise la gravimétrie, la magnétométrie ou la sismique, pour
produire des cartes du sous-sol, démontrant la forme des couches géologiques
et de leur déformation.

2. Le forage
Les travaux de recherche des hydrocarbures réalisés par le géologue et le
géophysicien ne sont confirmés que par le forage. En effet, ce dernier permet
de connaître les caractéristiques et le contenu du gisement et de décider s’il
est intéressant de le mettre ou non en production.
De faible diamètre (20 à 50 centimètres), le trou foré aura généralement une
profondeur comprise entre 2000 et 4000 mètres. Certains forages dépassent
les 6000 mètres.
Le premier puits ne sert qu’à la découverte du gisement. Il est nécessaire d’en
forer d’autres pour délimiter le champ avant de le développer (le mettre en
production).

3. Le développement
Si un gisement dont les caractéristiques permettent une exploitation rentable,
dont la commercialisation couvrira les dépenses, est détecté, il est mis en
développement.
C'est-à-dire qu’on réalise des puits, on récupère le pétrole, on l’achemine vers
les centres de traitement, de stockage et d'expédition.

2
Introduction à l’industrie pétrolière

La production
Une fois le puits foré et le gisement évalué, on le met en production en reliant
le réservoir à la surface à l’aide de tubes appelés tubing. En surface, un
ensemble de vannes appelé arbre de noël permet de produire l’effluent de ce
puits ou l’arrêter.
Sous l'effet de la pression qui règne dans le gisement, le pétrole monte vers la
surface et s'écoule vers les unités de production, à l’état brut, c'est-à-dire qu’il
contient des solides, de l'eau, de l'azote, de différents hydrocarbures, et
quelquefois de gaz carboniques. Il est alors traité dans des séparateurs qui
séparent les différents composants, stocké puis expédié vers les raffineries.

Les récupérations assistées


Dans le gisement, l’effluent est composé d’eau (l'aquifère) qui repose en bas,
surmontée de pétrole, lui même surmonté de gaz (le gas – cap).
Parfois, pour maintenir une pression suffisante dans la couche productrice, on
injecte de l'eau dans l'aquifère ou du gaz dans le gas – cap.
Dans certains cas, on injecte de la vapeur qui, diminuant la viscosité du
pétrole, augmente la productivité des puits.
Grâce à ces méthodes, la récupération de pétrole, qui n'est naturellement que
de 25 à 30%, peut atteindre 50% dans les meilleurs cas.

La stimulation
Dans le gisement, pour atteindre le puits, le pétrole chemine à travers les
fissures de la roche. Si elles sont trop petites ou rares, on a alors recours à des
stimulations :
- la fracturation artificielle, qui consiste à créer des fissures au moyen de
pressions hydrauliques élevées
- le pompage par pompes à balancier (les têtes de cheval)
- le gas – lift, qui consiste à envoyer du gaz dans le puits. En remontant
avec le pétrole, ce gaz allège la colonne d'effluent
- l'acidification qui consiste à injecter de l'acide chlorhydrique au fond du
puits. Il s'infiltre dans les fissures et dissout certaines parties du
réservoir, en particulier dans les roches calcaires.

4. Le raffinage
Le pétrole brut est un mélange de milliers d’hydrocarbures différents classés,
suivant leur masse moléculaire, en trois catégories : les légers, les moyens et
les lourds.
Il y a autant de pétroles bruts que de gisements, et chacun devra subir le
traitement approprié selon sa qualité et la nature des produits finis que l’on
désire obtenir.
Le raffinage est la transformation qui permet d'obtenir les produits finis que
demande le marché. Il comprend quatre familles de traitements : séparation,
conversion, amélioration et mélange.
Ces traitements varient en fonction de la qualité du brut à traiter et des
spécificités du marché à satisfaire.

3
Introduction à l’industrie pétrolière

5. Le transport
C’est le secteur qui assure le transport des hydrocarbures entre les différentes
unités de production, stockage, traitement ou commercialisation.
Le transport sur terre se fait par des oléoducs pour le pétrole et des gazoducs
pour le gaz.
Si la distance parcourue par l’effluent est trop longue, la pression initiale est
insuffisante pour lui permettre d’arriver à destination. Pour remédier à cette
contrainte, des stations de pompage (pour le pétrole) ou de compression (pour
le gaz) sont installées tout le long du chemin pour aspirer l’effluent à faible
pression puis le refouler à grande pression.
Ce secteur s’occupe aussi du transport des hydrocarbures dans des bateaux
pétroliers ou méthaniers.

4
Introduction à l’industrie pétrolière

INITIATIONS AU FORAGE
Définition :
Forer = creuser un trou de forme cylindrique.

0n utilise une pioche pour creuser la terre et une pelle pour évacuer les débris de
roche (déblais) [cuttings].

Pour qu’une pioche creuse, on lui applique un effort pour en enfoncer la pointe dans le
sol, puis un mouvement de rotation pour riper la terre.
La hauteur de la pointe qui pénètre dans le sol est fonction de la nature du terrain et
de l’effort appliqué. En effet, si le terrain est tendre, il suffit d’un petit effort pour
pénétrer la pioche d’une hauteur importante. Par contre, si le terrain est dur, même
en appliquant un effort assez important, la pénétration est petite.

L’outil de forage [rock bit], lui, n’est qu’un ensemble de pointes de pioches qui
travaillent en série : on applique un effort pour pénétrer la pointe (ou dent) située sur
la face d’attaque. En tournant l’outil, la dent ripe et enlève la terre, et une autre vient
la remplacer.
Il suffit donc de tourner et pousser en continu pour que l’outil creuse sans arrêt.

5
Introduction à l’industrie pétrolière

Poids sur l’outil [weight on bit = WOB] : afin d’exercer une poussée continue sur
l’outil pour l’enfoncer dans le sol, on le visse au bout de tiges cylindriques en acier
[drill pipes = DP]. Lorsque l’outil pose sur le fond, les tiges, par leur propre poids,
l’enfoncent dans la terre.
Il suffit de les faire tourner à partir du plancher de travail pour transmettre le
mouvement de rotation à l’outil.

100
100TT
80 T

80 T
100 T
Point neutre

20 T Poids sur l’outil

Rotation : tout en haut des tiges, de forme cylindrique, est vissée une tige de section
carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement [kelly].
Cette tige est entraînée en rotation par une table de rotation [rotary table], qui
possède un moyeu (ou alésage) de même section que la tige d’entraînement.
Cette dernière, en tournant, fait tourner toutes les autres tiges depuis le plancher de
travail jusqu’à l’outil, au fond du puits.
Les appareils modernes sont équipés de moteurs appelés « top drives » qui font
tourner les tiges cylindriques sans l’intermédiaire de la tige d’entraînement.

6
Introduction à l’industrie pétrolière

Table de rotation

Plancher

Tige d’entraînement

Circulation : la pelle sert à évacuer les débris de terre arrachés par la pioche,
appelés déblais [cuttings]. Dans le forage [drilling], cette fonction est assurée par la
circulation d’un liquide visqueux appelé « fluide de forage » ou « boue de forage »
[mud] à travers tout le circuit.
Cette boue est fabriquée dans des bassins de grande capacité [tanks], aspirée par une
pompe [mud pump], puis injectée dans les tiges creuses [drill pipes], et arrive jusqu’à
l’outil, qui comporte également des orifices qui laissent sortir la boue (duses)
[nozzles].
Une fois sortie de l’outil, la boue remonte dans le puits entraînant avec elle les
déblais, pour être recueillie en surface dans un tube appelé « tube fontaine ». Elle est
ensuite acheminée par un « tube goulotte » vers un « tamis vibrant » qui la tamise en
enlevant les déblais et laissant la boue débarrassée des solides venus du puits
retourner dans le bac d’où elle a été pompée. Elle subit d’autres traitements
(mécaniques et chimiques) avant d’être réinjectée dans le puits.

7
Introduction à l’industrie pétrolière

Tige d’entraînement

Plancher Table de rotation

Goulotte Conduite de refoulement


Tube fontaine

Tamis vibrant
Pompe à boue
Déblais
Conduite d’aspiration

Bac à boue

Ajout de tige : la tige mesure ± 9 mètres. Une fois toute la longueur de cette tige
forée, il suffit de remonter totalement la tige d’entraînement, caler les autres tiges
dans la table de rotation, dévisser la tige d’entraînement, la visser sur une autre tige
préalablement préparée, puis visser l’ensemble sur les tiges calées. Il suffit d’enlever
les cales et continuer le forage.

Remontée de l’outil : une fois l’outil usé, il faut le remonter pour le remplacer par
un autre neuf. On le remonte aussi à la fin du forage. Afin de faire rapidement cette
opération, on remonte les tiges trois par trois, appelées des « longueurs » [stands], et
on les stocke dans le mât [mast], à côté de la table de rotation.

Tubage et cimentation : une fois le


forage terminé, on remonte l’outil.
Mais si le puits est laissé ainsi, ses parois Tubage
vont s’effondrer : il est nécessaire de les
couvrir par des tubes appelés « tubages »
[casings].
Une fois ces tubes descendus dans le Ciment
puits, on introduit du ciment derrière
pour bien les sceller.

8
Introduction à l’industrie pétrolière

L’OUTIL DE FORAGE
Un outil [rock bit] conçu pour forer un terrain tendre se détériore ou s’use très vite s’il
est utilisé dans un terrain dur.
En plus, le but recherché est d’obtenir le meilleur coût du mètre foré.
Ainsi, il existe une grande gamme d’outils de technologies différentes pour couvrir
tous les besoins techniques et économiques.

L’outil à molettes : comporte trois bras sur lesquels


sont montés trois cônes (molettes), soit à l’aide de
roulements, soit à l’aide de paliers lisses.

Les dents peuvent être directement fraisées dans le cône


(pour les terrains tendres) ou des pastilles en carbure de
tungstène [inserts] serties dans les molettes (pour les terrains
durs).

Un outil tricône pour terrain tendre possède des dents longues et espacées, tandis que
les dents de celui conçu pour des terrains durs sont petites et peu espacées.
Ces outils travaillent par burinage, comme un burin.

Pour permettre la circulation de la boue, ces outils possèdent soit un trou central
(outil conventionnel) soit des orifices latéraux placés entre les cônes (outils à duses).

Outils conventionnels Outils à duses

9
Introduction à l’industrie pétrolière

Des duses [nozzles] interchangeables sont introduites dans ces


orifices pour régler le jet de la boue, afin de bien nettoyer le
front de taille et les dents de l’outil.

L’outil diamant : [diamond bit] un outil diamant


contient des grains de diamant naturel (minéral le
plus dur), sertis sur un corps en acier.
Ces outils travaillent par abrasion (comme une
meule) et sont utilisés pour des terrains très durs.
Ils possèdent des orifices et des « lignes d’eau »
pour le passage de la boue.

L’outil PDC : le PDC (Poly Diamond Cristallin) est un


diamant synthétique, qui a une résistance à la chaleur
élevée.
Un outil PDC contient des dents en carbure de tungstène
sur lesquelles sont déposées de fines couches de
diamant synthétique.
Ces outils peuvent être utilisés pour une grande gamme
de terrains.

10
Introduction à l’industrie pétrolière

LA GARNITURE DE FORAGE
Les tiges de forage [drill pipes] : ce sont des tubes cylindriques, creuses, souples et
résistantes. Elles possèdent un filetage femelle en haut et un autre, mâle, en bas,
pour se connecter aux autres tiges.
Leur diamètre extérieur est plus faible que celui du puits.
Elles servent à transmettre le mouvement de rotation depuis la table de rotation
jusqu’à l’outil, et d’acheminer la boue jusqu’à ce dernier.

Les tiges doivent travailler en tension pour éviter de :


- se détériorer,
- provoquer la retombée des parois du puits,
- provoquer la déviation du puits.

Pour toutes ces raisons, elles ne peuvent pas servir pour poser du poids sur l’outil et
l’enfoncer dans le sol, ce qui les met en compression et les fléchit. Cette fonction est
remplie par un autre type de tiges appelées « masse-tiges ».

Les masse-tiges [drill collars] : ce sont des tiges plus robustes, beaucoup plus
lourdes et moins souples que les tiges. Leur diamètre extérieur est proche de celui du
puits, pour éviter leur flexion lorsqu’elles sont mises en compression.

Si une masse-tige pèse 200 kilogrammes-force par mètre, il faut utiliser :


20000/200 = 100 mètres de masse-tiges pour poser un poids de 20 tonnes sur l’outil
pour l’enfoncer dans le sol.

En réalité, on doit ajouter une certaine hauteur de sécurité, égale au quart de la


longueur, pour s’assurer que les tiges travaillent en permanence en tension.

Attention : le poids de tout matériel descendu dans le puits doit tenir compte de la
poussée d’Archimède à cause de la boue.

Les tiges lourdes [heavy weight] : elles sont plus rigides que les tiges et moins
rigides que les masse-tiges. Intercalées entre les unes et les autres, elles évitent la
rupture des tiges.

Les stabilisateurs : ils ont un diamètre presque égal à celui de l’outil. Intercalés
entre les masse-tiges, elles les maintiennent droites dans le puits et évitent leur
flexion et la déviation du puits.

11
Introduction à l’industrie pétrolière

Tiges

Tiges
Lourde

Masse -
Tiges

Travail
Travail des
des tiges
tiges Utilisation de Utilisation de
en compression masse - tiges tiges lourdes
Tige de en compression
forage

Stabilisateur

12
Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION LEVAGE
Pour soulever la garniture de forage (ensemble tiges - tiges lourdes – masse-tiges), il
faut utiliser une grue de grande capacité, puisque la garniture de forage peut
atteindre un poids de 150 tonnes ou plus. Cette grue est constituée de :
- le mât,
- le treuil,
- un palan comprenant les moufles fixe et mobile et le câble.

Le mât de forage [mast] : c’est le « trépied » qui supporte le palan. Il a remplacé la


tour [derrick] pour la rapidité de son montage et démontage.

A son sommet est placé le moufle fixe. Une passerelle d’accrochage est placée à son
milieu ; elle sert de lieu de travail pour l’accrocheur, qui accroche ou décroche les
« longueurs » de tiges lors de la remontée ou la descente de l’outil dans le puits. Une
autre passerelle de hauteur ajustable, placée plus bas, sert à guider le tubage pour le
visser et le descendre dans le puits.

13
Introduction à l’industrie pétrolière

Moufle fixe Passerelle d’accrochage

Un plancher de travail est aménagé aux pieds du mât. Il sert d’aire de travail pour
l’équipe. Une cabine [dog house] est aménagée sur ce plancher pour permettre aux
ouvriers de se reposer.
Le plancher est surélevé de quelques mètres au-dessus du sol, pour permettre
l’introduction des éléments de la tête de puits et des obturateurs.
Le tout repose sur une substructure robuste, formée de caissons en treillis de fer
soudés.
Un plan incliné est conçu pour faire remonter les tiges sur le plancher pour les
descendre dans le puits.
L’ensemble est posé sur une plate-forme en béton armé, préalablement aménagée sur
le sol.

Substructure Plan incliné

14
Introduction à l’industrie pétrolière

Le mouflage : c’est l’enroulement du câble de forage entre les poulies des moufles
fixe et mobile en plusieurs brins (jusqu’à 14 brins). Le mouflage permet de
démultiplier le poids de la garniture de forage et diminuer la vitesse de son
déplacement.
En négligeant les frottements, la tension sur le brin actif est divisée par le nombre de
brins, et sa vitesse est multipliée par ce nombre.

Moufle fixe

F Moufle mobile

P F = P/n

Le moufle fixe [crown block] : formé d’un


certain nombre de poulies et placé au
sommet du mât, il possède une poulie de
plus que le moufle mobile.

Le moufle mobile [travelling block] :


Formé également d’un certain nombre de poulies par
lesquelles passe le câble de forage, il se déplace sur
une certaine hauteur entre le plancher de travail et le
moufle fixe.
Il comporte à sa partie inférieure un crochet [hook]
qui sert à la suspension de la garniture pendant le
forage. Des bras sont accrochés de part et d’autre de
ce crochet servent à supporter l’élévateur, utilisé pour
la manœuvre de la garniture.

15
Introduction à l’industrie pétrolière

Le treuil [drawworks] : c’est un fût (tambour) autour duquel s’enroule le câble de


forage. Aux bouts de ce fût sont fixées des jantes qui servent au freinage, au contact
de bandes en acier contenant des patins en ferodo, actionnées par un levier.

Bandes
de frein

Jante

Tambour
Levier

Le frein à patins sert à freiner et arrêter complètement la garniture de forage. Mais il


est dangereux de freiner si la garniture est lourde et est descendue en chute libre.
Afin d’éviter ce problème, le treuil est relié à un ralentisseur qui s’oppose à la rotation
du treuil. La descente se fait alors lentement et le freinage avec les bandes devient
possible et sans risques.
Le ralentisseur peut être hydraulique (Parkersbourg) ou électromagnétique (ElMagco).
Le ralentisseur hydraulique est composé d’une hélice, entraînée par l’arbre du treuil,
qui tourne dans un carter rempli d’eau, qui ralentit son mouvement.
Le ralentisseur électromagnétique comprend un rotor, entraîné par l’arbre du treuil,
qui tourne dans un stator. Un champ électromagnétique produit dans le stator ralentit
le mouvement du rotor.
En plus, le treuil est équipé d’un système de freinage de secours [crown-o-matic], qui
arrête automatiquement le treuil pour éviter la collision entre les moufles fixe et
mobile (block-à-block).
Un autre tambour, appelé tambour de curage, est placé au-dessus de celui principal.
Son diamètre est inférieur au tambour principal. Il sert à la descente d’équipements
dans le puits au bout du câble.
De part et d’autre de ce tambour sont montés des cabestans qui servent à tirer sur les
clefs pour bloquer ou débloquer la garniture de forage.

16
Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION ROTATION
Pour faire tourner l’outil, on visse au sommet des tiges, de forme cylindrique, une
autre de section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement [kelly], et on
l’introduit dans un moyeu appelé table de rotation [rotary table].
Sur cette table est placé un carré
d’entraînement [kelly bushing], qui comporte
des rouleaux épousant la forme de la tige
d’entraînement. Ce carré est entraîné par la
table de rotation. Il permet de transmettre le
mouvement de rotation de la table à la tige
d’entraînement, ainsi que sa translation sans
risquer de se frotter sur les côtés et s’user.
Cette table sert aussi au calage de la
garniture de forage [drill string] lors de sa
manœuvre [trip] dans le puits.

Tige d’entraînement

Carré d’entraînement

Table de rotation

17
Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION POMPAGE
La boue [mud] est fabriquée dans des bassins de grande capacité [tanks]. Elle est
ensuite aspirée par des pompes [mud pumps] et refoulée dans les tiges creuses. Elle
descend le long de la garniture de forage [drill string], sort par les orifices de l’outil,
remonte dans l’espace annulaire entre la garniture de forage et le puits jusqu’en
surface. Là, elle est recueillie dans un tube vertical (tube fontaine), puis acheminée
par un autre horizontal (goulotte) vers des tamis vibrants, pour être débarrassée des
déblais [cuttings], avant d’être réinjectée dans le puits [well].

Pompe à boue Conduite de refoulement Colonne montante

Flexible d’injection

Tête d’injection

Mixeur Tige d’entraînement


Tube fontaine

Obturateurs

Désableur Tube goulotte

Garniture de forage

Outil de forage

Bourbier Bacs à boue Tamis vibrants

La pompe de forage est une pompe alternative, à 2 pistons (pompe duplex) ou 3


(pompe triplex).
Clapet de refoulement
Tige de piston

Clapet Piston Crosse Bielle Arbre petite


d’aspiration vitesse

18
Introduction à l’industrie pétrolière

La boue, une fois refoulée doit suivre le chemin suivant :


- la conduite de refoulement : juste à la sotie de la pompe, achemine la boue
de la pompe jusqu’au plancher de travail,
- le manifold de plancher : placé sur le plancher de travail, il comporte
plusieurs vannes pour diriger la boue dans plusieurs directions,

Colonnes montantes

Pompe 1 Pompe 2 Kill line Purge

- la colonne montante [stand pipe] : c’est une conduite connectée au manifold


de plancher et monte tout au long du mât,
- le flexible d’injection : qui raccorde la colonne montante au sommet des
tiges,
- le col de cygne [goose neck] : point de connexion du flexible d’injection à la
tête d’injection,
- la tête d’injection [swivell] : relie le flexible d’injection à la tige
d’entraînement et supporte la garniture de forage,
- la tige d’entraînement et la garniture de forage.

La tête d’injection joue un rôle


important dans le forage : étant
donné que le flexible d’injection
ne doit pas tourner et la garniture
de forage doit tourner pour
transmettre le mouvement de
rotation à l’outil, la tête
d’injection est composée de deux
parties : celle de haut, reliée au
flexible d’injection, est immobile,
alors que celle en bas, reliée à la
tige d’entraînement, est
tournante.

19
Introduction à l’industrie pétrolière

LE TOP DRIVE

Le top drive est une sorte de tête d’injection


motorisée énorme qui, en plus de l’injection,
assure la rotation de la garniture de forage.
Ainsi, on n’a besoin ni de la tige d’entraînement
ni de la table de rotation pour faire tourner la
garniture, c’est le top drive qui s’en charge. En
plus, pendant le forage, au lieu de faire les
ajouts simple par simple, on peut les faire
longueur par longueur.
Plusieurs autres options existent dans cet
équipement : les bras de l’élévateur sont
articulés hydrauliquement pour faciliter le
travail de l’accrocheur et il possède une clé
automatique et même une coulisse intégrées.
Des rails placés tout le long du mât le guident
dans ses déplacements.

20
Introduction à l’industrie pétrolière

LA TRANSMISSION DE L’ENERGIE
Le treuil, la pompe et la table de rotation
sont entraînés soit par des moteurs
indépendants, soit par des chaînes et
courroies à partir d’une boite de
transmission.
La source principale de l’énergie est
composée de plusieurs moteurs diesel.

La transmission est soit mécanique, soit électrique.

La transmission mécanique :
les moteurs diesel sont
placés juste derrière le
treuil. Au nombre de deux ou
trois, ils sont reliés entre eux
et avec les autres organes
par des chaînes, des
pignons, des embrayages et
des courroies.

21
Introduction à l’industrie pétrolière

La transmission électrique : les moteurs


diesel sont placés loin du plancher de
travail, ce qui réduit le bruit et la fumée.
Les moteurs diesel entraînent des
génératrices pour produire du courant
continu [DC : direct current], ou des
alternateurs pour produire du courant
alternatif [AC : alternative current].
Le treuil, les pompes et la table de
rotation sont entraînés par des moteurs
à courant continu.

Donc, si les moteurs diesel entraînent des génératrices, le courant continu produit va
directement alimenter les moteurs à courant continu des différents organes. Mais si
les moteurs diesel entraînent des alternateurs, le courant alternatif produit doit être
redressé et filtré pour devenir continu et alimenter les moteurs à courant continu des
différents organes.

Mais l’éclairage de l’appareil de forage et les


moteurs qui entraînent les organes auxiliaires,
tels que les pompes à eau, les compresseurs, …
utilisent du courant alternatif.
Les appareils de forage qui possèdent des
génératrices doivent alors prévoir, en plus, des
groupes électrogènes pour la production du
courant alternatif, nécessaire pour le
fonctionnement des organes auxiliaires.

Moteur à courant alternatif

22
Introduction à l’industrie pétrolière

LA BOUE DE FORAGE
Les principaux rôles de la boue sont :
- remontée des déblais,
- maintien des déblais en suspension pendant l'arrêt de la circulation,
- refroidissement de l'outil,
- maintien des parois du puits,
- maintien des fluides de formations traversées.

Ses principales caractéristiques sont :


- la masse volumique : (appelée densité sur chantier), sert à alourdir la boue
pour augmenter la pression hydrostatique dans le puits, et éviter ainsi
l'intrusion d'un fluide de formation ou le fluage des argiles,
- la viscosité : c'est la caractéristique qui permet à la boue de déplacer les
déblais,
- le filtrat : c'est la phase liquide de la boue qui pénètre dans la formation
pour permettre le dépôt d'une couche solide, appelée cake, qui "cimente" les
parois du puits.

Les principaux types de boue sont :


- la boue à base d’eau [WBM : water base mud]: le fluide dans lequel sont
ajoutés les autres produits est de l’eau,
- la boue à base d’huile [OBM : oil base mud] : le fluide dans lequel sont
ajoutés les autres produits est du gasoil ou du pétrole.

Chaque type de boue est utilisé pour résoudre certains problèmes dans le puits. Par
exemple, les argiles dites « gonflantes » gonflent au contact de l’eau et viennent
coincer la garniture de forage. Pour éviter ce problème, il faut utiliser une boue à base
d’huile.
La boue à base d’eau dissout le sel. Donc, pour forer ce type de formation, il faut, soit
utiliser une boue à base d’huile, soit une boue saturée en sel.

Circuit à boue : la boue est fabriquée


dans un « mixer », qui comprend une
conduite étranglée par laquelle passe l’eau
et un entonnoir dans lequel on verse les
produits.
Ces derniers se mélangent avec l’eau ; la
boue, ainsi fabriquée, est stockée dans des
bassins de grande capacité, dotés de
mélangeurs et de « mitrailleuses » pour
garder la boue toujours en mouvement et
l’empêcher ainsi de décanter.

23
Introduction à l’industrie pétrolière

Les mitrailleuses sont des conduites dusées par lesquelles sort la boue sous forte
pression.

En sortant du puits, la boue est


recueillie dans un tube vertical appelé
« tube fontaine », puis acheminée
vers des tamis vibrants par une
conduite appelée « goulotte ».
En sortant de ce dernier, elle se
déverse sur les toiles des tamis
vibrants pour se débarrasser des
déblais.

En traversant les terrains sableux de surface, les tamis vibrants ne suffisent pas à
éliminer complètement le sable. La boue doit passer, en sortant du tamis, par un
désableur et un désilteur pour enlever tous les solides qui ne peuvent pas être
éliminés par les tamis vibrants. Pour bien débarrasser la boue de ces solides intrus, on
utilise un autre tamis appelé « mud cleaner », et même, parfois, une centrifugeuse.

24
Introduction à l’industrie pétrolière

LE TUBAGE ET LA CIMENTATION
Le puits, une fois foré, doit être couvert pour empêcher les parois de
s’effondrer. On descend alors des tubes appelés « tubage » [casing] et on les
cimente.

Tubage

Ciment

Ces tubes, d’une dizaine de mètres chacun, comportent des filetages (mâle en bas et
femelle en haut). Ils sont vissés l’un dans l’autre et descendus jusqu’au fond du puits.
On utilise une clé automatique pour les visser.

Ce tubage peut être une colonne complète qui remonte jusqu’en surface, ou une
colonne qui s’arrête plus bas, appelée « colonne perdue » [liner].

Une fois le tubage complètement descendu, on doit le cimenter pour bien le sceller
dans le puits.
Le ciment utilisé doit résister aux température et pression élevées qui règnent dans le
puits. Il est livré dans des silos.

Le ciment est mélangé à l’eau à laquelle on ajoute des produits pour ajuster les
caractéristiques du laitier obtenu.
On injecte ensuite ce dernier dans le tubage. On le pousse après par la boue, jusqu’à
ce qu’il arrive au fond, remonte par l’espace annulaire entre les tubes et le puits,
jusqu’à ce qu’il arrive à la côte voulue.
Le ciment est séparé de la boue par des bouchons en caoutchouc, initialement
contenus dans une tête de cimentation.
Le ciment est fabriqué et injecté dans le puits à l’aide d’une unité de cimentation.

25
Introduction à l’industrie pétrolière

Bouchon supérieur

Bouchon inférieur

Unité de cimentation Tête de cimentation

Mode opératoire :
Le tubage est muni, à son bout, d’un sabot [shoe] qui le guide dans sa descente dans
le puits, et, une vingtaine de mètres plus haut, d’un anneau [cementing collar] qui
retient les bouchons de cimentation [cementing plugs].
Une fois le tubage au fond, on place, à sa tête, la tête de cimentation [cementing
head], contenant les deux bouchons, et on la connecte aux conduites arrivant de la
pompe de forage et de l’unité de cimentation [cementing unit].
Pour cimenter, on commence par libérer le bouchon inférieur, puis fabriquer et
pomper simultanément le ciment. Ce dernier descend dans le tubage derrière le
bouchon inférieur, jusqu’à ce que ce dernier pose sur l’anneau. En continuant le
pompage, le bouchon étant retenu par l’anneau, ne pouvant pas se déplacer, éclate
sous l’effet de la pression et laisse passer le ciment.
Une fois le volume total de ciment pompé, on libère dessus le bouchon supérieur et on
continue à déplacer le ciment par la boue. Le ciment arrive au bout du tubage, sort
par le sabot et remonte dans l’espace annulaire. On arrête le pompage de la boue
lorsque le bouchon supérieur repose sur celui inférieur, déjà bloqué sur l’anneau, ce
qui est indiqué par une augmentation brusque de la pression, appelée à-coup de
pression.

Lancement bouchon Pompage du ciment Le bouchon inférieur Eclatement du


inférieur arrive sur l’anneau bouchon inférieur et
passage du ciment
26
Introduction à l’industrie pétrolière

Poursuite de la Lancement du bouchon Chasse du ciment par Fin de la cimentation


cimentation supérieur la boue

27
Introduction à l’industrie pétrolière

LA TETE DE PUITS
Une fois le tubage cimenté jusqu’à une certaine hauteur qui n’arrive pas jusqu’en
surface (sauf pour la première colonne de tubage), la partie non cimentée doit être
suspendue pour que les tubes ne fléchissent pas et restent droits dans le puits.
La tête de puits [well head] est un corps dans lequel le tubage est suspendu par des
coins d’ancrage [casing hangers].

Tubage

Coins d’ancrage

Tête de puits

Sol

Tête de puits Coins d’ancrage

28
Introduction à l’industrie pétrolière

LES OBTURATEURS
Lorsqu’un fluide (du gaz, du pétrole ou de l’eau) sort de la roche dans laquelle il est
contenu (réservoir) et s’introduit dans le puits, on dit que c’est une venue. Il faut
alors fermer immédiatement le puits, sinon, le fluide chasse la boue au-dessus de lui
et remonte dans le puits. S’il atteint une certaine hauteur, il devient difficile à
contrôler, ce qui s’appelle éruption [blow out].

Afin d’éviter ce genre de problème, on place, au-dessus de la tête du puits, des


obturateurs [blow out preventers = BOP], qui ne sont que des vannes qui ferment le
puits, même s’il contient des tiges.

Le puits est équipé de plusieurs types d’obturateurs :


• Obturateurs à mâchoires : ces équipements comportent des mâchoires en acier
[rams], fixes ou variables, qui comportent des garnitures qui assurent
l’étanchéité entre l’intérieur du puits et les tiges dedans. Les mâchoires qui
ferment le puits avec les tiges dedans s’appellent des mâchoires à fermeture
sur tiges [pipe rams]. Si le puits est vide, on utilise des mâchoires dites à
fermeture totale [blind rams].

• Obturateur annulaire : au-dessus des obturateurs à mâchoires est placé un


obturateur appelé annulaire qui comporte une membrane en caoutchouc, qui
ferme sur n’importe quelle section. Cette membrane se ferme même
complètement si le puits est vide.

Obturateur à membrane

Obturateur à mâchoires

Kill line Choke line

Croix de circulation
Tête du puits

29
Introduction à l’industrie pétrolière

Sous ces obturateurs est placée une « croix » de circulation [mud cross] qui permet
de circuler la boue et contrôler le puits lorsque les obturateurs sont fermés. Cette
croix possède deux sorties latérales :
• La première, appelée « kill line », est connectée au manifold du plancher. Elle
permet d’injecter la boue sous les obturateurs.
• L’autre, appelée « choke line », permet l’évacuation de la boue et de l’effluent.
Elle est connecté à un manifold [choke manifold] comportant, à l’amont, deux
duses [chokes] ajustables manuellement ou à distance, pour contrôler la
pression de circulation, et, à l’aval, une chambre de décompression et des
sorties, une vers la torche pour brûler les hydrocarbures évacués du puits, une
autre vers le bourbier pour y déverser l’eau ou les solides, et la troisième sortie
vers le dégazeur pour dégazer la boue avant de l’injecter dans le circuit.

Dégazeur

Duse

Choke line Bourbier

Torche

Manifold de duses

30
Introduction à l’industrie pétrolière

PROBLEMES PUITS
Géologie : le terrain qu’on fore n’est pas homogène. Il est formé de plusieurs couches
de roches différentes. Chaque roche a ses caractéristiques particulières et exige des
méthodes et moyens particuliers pour être forée.

Quelques exemples de roches :


Les argiles fluentes : ce sont des argiles qui contiennent de l’eau. Elles ont la
caractéristique de fluer et se manifester dans le puits lorsqu’on les fore, coinçant ainsi
les tiges et l’outil.
Afin d’éviter leur fluage, il faut augmenter la pression hydrostatique de la boue en
augmentant sa masse volumique.

Les argiles gonflantes : ce sont des argiles assoiffées qui gonflent au contact de l’eau
et viennent coincer les tiges et l’outil.
Pour éviter le gonflement de ces argiles, il faut, entre autres, utiliser une boue à base
d’huile.

Les sels : ils se dissolvent dans l’eau de la boue, ce qui crée des cavages, entraînant
des éboulements des terrains qui vont coincer les tiges et l’outil.
Afin d’éviter la dissolution des sels, on utilise une boue à base d’huile ou une boue à
base d’eau préalablement saturée en sel (boue salée saturée).

Les pertes de boue : il est indispensable que le puits reste en permanence rempli de
boue. Ceci permet de garder une pression suffisante pour retenir les effluents dans
leur réservoir et les argiles fluentes pour les empêcher de s’introduire dans le puits. La
boue permet également de maintenir les parois du puits et éviter leur effondrement.
Mais si l’on fore une roche qui ne supporte pas la pression hydrostatique de la boue,
cette dernière entre dans la roche et son niveau dans le puits baisse, ce qui entraîne
la chute de la pression qu’elle exerce sur les parois du puits et les effluents ou les
argiles fluentes s’introduisent ainsi dans le puits, créant des venues ou des
coincements.
Pour éviter ce problème, il faut utiliser une boue qui exerce une pression sur la zone à
pertes inférieure à la pression qui provoque cette perte.

Les venues : lorsqu’on fore une roche contenant un effluent (eau, pétrole ou gaz),
appelée « roche réservoir », il faut y appliquer une pression hydrostatique de la boue
supérieure à la pression de l’effluent qu’elle contient. Pour augmenter la pression
hydrostatique de la boue, on augmente sa masse volumique (appelée, sur chantier,
« densité ») par l’ajout de la baryte.

Problèmes complexes : il est facile de forer une zone à perte seule : il suffit de
diminuer la pression hydrostatique de la boue. Il est également facile de forer une
zone à venue seule : il suffit d’augmenter la pression hydrostatique de la boue.
Mais si on fore ces deux zones ensemble, en augmentant la pression hydrostatique de
la boue, on tombe en perte et en la diminuant, on déclenche une venue.

31
Introduction à l’industrie pétrolière

Dans de telles situations, on est obligé


de forer les deux zones séparément :
c’est à dire qu’il faut forer la première
zone, puis on descend le tubage et on
le cimente. On continue le forage avec
un outil de diamètre inférieur au
diamètre intérieur du tubage puis on
descend un autre tubage et on le
cimente. On dit alors qu’on fore le
puits en plusieurs phases, chacune
comprenant le forage et le tubage.

A Hassi-Messaoud par exemple, on fore les phases suivantes :


• 1ère phase : forage en 26’’ de 0 à 500 mètres, puis descente et cimentation
du tubage 18’’5/8,
• 2ème phase : forage en 16’’ de 500 à 2300 mètres, puis descente et
cimentation du tubage 13’’3/8,
• 3ème phase : forage en 12’’1/4 de 2300 à 3200 mètres, puis descente et
cimentation du tubage 9’’5/8,
• 4ème phase : forage en 8’’1/2 (ou 8’’3/8) de 3200 à 3320 mètres, puis
descente et cimentation du tubage 7’’,
• 5ème phase : forage en 6’’ de 3320 mètres à la fin du forage, puis descente
et cimentation du liner 4’’1/2.

Le programme de forage/tubage/boue : rédigé par l’ingénierie en fonction des


difficultés prévues, il donne toutes les informations nécessaires pour la construction
du puits :
• Emplacement du puits,
• Données géologiques,
• Côtes et diamètres des différentes phases (forage et tubage),
• Types et caractéristiques de la boue,
• Hauteurs à cimenter,
• Carottage, diagraphies, essais du puits.

32
Introduction à l’industrie pétrolière

LES INSTRUMENTATIONS
Ce sont des opérations non programmées réalisées pour remédier aux problèmes du
puits qui ont causé l’arrêt du forage.
Ces opérations sont dues aux coincements, rupture de l’outil ou du matériel tubulaire,
chute d’objets dans le puits,...

Les coincements : peuvent être causés par le fluage ou le gonflement des argiles,
les éboulements,…

Remèdes : la garniture de forage possède quatre facteurs de liberté principaux :


• mouvement vers le haut,
• mouvement vers le bas,
• rotation,
• circulation.

Tant qu’un ou plusieurs facteurs existent, il y a de fortes chances de libérer la


garniture. Le coincement devient très difficile si ces quatre facteurs disparaissent.

Pour décoincer une garniture, il faut essayer de garder le maximum de facteurs libres
et en regagner les autres. Par exemple, si la garniture est coincée vers le haut, il faut
essayer de garder les autres facteurs de liberté tout en essayant de la décoincer vers
le haut. Pour cela, il faut essayer de dégager vers le bas, tourner et circuler. Le fait de
tirer la garniture vers le haut peut la décoincer mais il y a de fortes chances qu’elle
coince davantage.

Pour décoincer une garniture, il faut veiller à ne pas dépasser les valeurs limites de
tension, couple de rotation et pression, tout en gardant une certaine marge de
sécurité.

S’il devient impossible ou non rentable de décoincer, on doit dévisser à l’explosif


[back-off], récupérer toute la partie libre et continuer le forage en déviation.

Rupture de tiges : une tige subit des contraintes permanentes en travaillant dans le
puits : tension, rotation et pression. En plus, les frottements et l’érosion l’affaiblissent,
ce qui diminue ses résistances aux différentes contraintes.
Si les tiges ne travaillent pas dans leur domaine d’utilisation, tout en gardant une
marge de sécurité, elles risquent de se détériorer et la partie basse tombe et reste au
fond du puits, empêchant ainsi la poursuite du forage.

Pour pouvoir continuer le forage, il est nécessaire de


repêcher (attraper) et remonter la partie restée dans le
puits, appelée poisson [fish]. On utilise pour cela un outil
de prise [overshot], qui comprend une spirale ou des
coins glissant sur une portée conique en dent de scie. Il
suffit d’introduire la tête du poisson dans cet outil et tirer
pour le remonter.

33
Introduction à l’industrie pétrolière

Si la tête du poisson est endommagée et ne


permet pas à l’overshot de la coiffer, on utilise
un « taraud » ou une « cloche taraudée ».

Rupture du tubage : si c’est le tubage qui est tombé


au fond du puits, on utilise un outil appelé « casing
spear » ou « releasing spear », qui possède des coins
extérieurs glissant sur une portée conique en dent de
scie.

Rupture du câble : le câble servant aux opérations


électriques peut aussi se casser et tomber dans le puits.
Pour le repêcher, il faut utiliser un harpon.

Rupture de l’outil ou chute d’un objet : si l’outil tricône s’use et on continue à


forer avec, il risque de se détériorer et laisser une molette ou plus dans le puits.
Il arrive parfois également qu’un objet tombe accidentellement dans le puits (une
peigne de clé ou de cale, une masse, une clé, …), et empêche la poursuite du forage.
Il est donc nécessaire de le remonter complet ou le détruire et le remonter en petits
morceaux.

34
Introduction à l’industrie pétrolière

Pour cela on utilise :


L’aimant : c’est un aimant de forte capacité qui sert à
remonter la ferraille par effet magnétique.

Le carottier de repêchage : c’est une couronne reliée au


bout d’un tube. On carotte quelques centimètres du terrain
autour de la ferraille. Une fois introduite dans le tube, la
ferraille ne peut plus en sortir, parce qu’elle sera retenue
par des doigts rabattables.

Les fraises : si la ferraille dans le puits est volumineuse ou lourde et ne peut pas être
remontée à l’aide de l’aimant ou du carottier de repêchage, on la détruit avec une
fraise puis on la remonte en petits morceaux.

35
Introduction à l’industrie pétrolière

CONTROLE DE VENUES
Lorsqu’un effluent (pétrole, gaz ou eau) sort de la roche qui le contient et s’introduit
dans le puits, on dit que c’est une venue [kick].
Ceci empêche la poursuite du forage, puisque l’effluent continue à entrer dans le puits
en chassant la boue, jusqu’à ce qu’il arrive en surface, où il risque de prendre feu et
créer des dégâts importants.
Même si l’effluent ne prend pas feu, il peut faire tomber l’appareil.
Quelque soit l’ampleur de la venue et la nature de l’effluent, la poursuite du forage
devient impossible. Il faut alors remettre le puits sous contrôle pour poursuivre le
forage.

L’effluent est maintenu dans la roche réservoir qui le contient grâce à la pression
hydrostatique exercée par la boue, qui est supérieure à sa pression. Si, pour une
raison quelconque, la pression de la boue chute jusqu’à devenir inférieure à celle de
l’effluent, il y a venue.
Lorsque l’effluent s’introduit dans le puits, il chasse la boue qui va dégueuler en
surface. Si on ferme les obturateurs à temps, il devient facile de contrôler le puits,
c’est à dire revenir à l’état initial, et continuer le forage. Mais si le volume de l’effluent
introduit dans le puits (le gain) devient important, il est impossible même de fermer
les obturateurs, sous peine de craquer le puits au point le plus faible : la venue
devient une éruption [blow out], catastrophe économique et écologique crainte par les
pétroliers. La remise du puits sous contrôle devient très dangereuse, très difficile et
très coûteuse, exigeant l’intervention d’une équipe d’experts et de moyens très
importants.

Il est donc très important de surveiller le puits en permanence, surtout pendant le


forage d’un réservoir important. Des moyens de détection de venues sont placés dans
le circuit de la boue et tout le personnel doit être qualifié et entraîné pour intervenir et
arrêter la venue à temps, avant qu’elle ne devienne une éruption.

Contrôle d’une venue : on peut détecter une venue par l’augmentation du volume
de la boue dans les bacs. Ce volume supplémentaire représente celui de l’effluent
introduit dans le puits. Il s’appelle le « gain ».
Si, pendant le forage, on constate l’augmentation du volume de la boue dans les bacs,
on commence par arrêter le forage et la circulation, fermer un obturateur et noter le
gain et les pressions.
Grâce au gain et aux pressions, on peut calculer la masse volumique (appelée, sur
chantier, densité) de la boue qui devrait être utilisée pour empêcher l’effluent de
s’introduire dans le puits. C’est ce qu’on appelle la densité requise.
Contrôler la venue consiste à évacuer l’effluent et remplacer la boue dans le puits par
une autre alourdie à la densité requise. On peut alors ouvrir les obturateurs et
continuer le forage en toute sécurité.

Pour évacuer l’effluent, l’outil doit être au fond du puits. Il suffit d’envoyer la boue à
l’intérieur des tiges (comme en forage). Elle arrive jusqu’à l’outil, sort par ses duses et
remonte dans l’espace annulaire. Arrivée en haut, elle trouve les obturateurs fermés :
elle sort alors par la conduite latérale au-dessous des obturateurs [choke-line], et va
vers le manifold de duses [choke-manifold]. Ce circuit est nécessaire pour bien

36
Introduction à l’industrie pétrolière

contrôler la circulation de la boue tout en appliquant une contre-pression qui empêche


un autre volume d’effluent de s’introduire dans le puits.
Lorsque l’effluent sort en surface, il est dirigé soit vers la torche s’il s’agit de gaz ou de
pétrole, soit vers le bourbier si c’est de l’eau, soit vers le dégazeur si c’est de la boue
contaminée par le gaz.
Une fois l’effluent totalement évacué, on remplace la boue par celle de densité
requise, puis on ouvre les obturateurs et on continue le forage.

Il est plus facile de contrôler une venue si l’outil est au fond du puits. Mais s’il est en
haut ou le puits est totalement vide, l’opération devient très difficile et demande des
opérations particulières, en fonction des cas. Entre autres, on peut descendre l’outil
jusqu’au fond tout en gardant l’obturateur annulaire fermé sur les tiges : ce qui
s’appelle « stripping ».

37
Introduction à l’industrie pétrolière

LE CAROTTAGE
L’analyse des déblais donne des informations intéressantes
aussi bien pour le foreur que pour le producteur et le
géologue. Mais, parfois, ces informations sont insuffisantes ou
erronées, surtout s’il s’agit d’un réservoir intéressant.
Pour cela, on prend un échantillon plus représentatif de ce
réservoir, appelé « carotte », à l’aide d’un outil appelé
« carottier ».

Le carottier est composé d’un tube extérieur vissé au bout des tiges, qui l’entraînent
en rotation. A son bout est vissée une « couronne de carottage », qui n’est autre
qu’un outil creux, qui ne fore que l’extérieur du puits et laisse la roche intérieure
intacte. Cette roche pénètre dans le carottier dans un tube intérieur qui, lui, ne tourne
pas.
Lorsque le carottier, de quelques mètres, est plein, on le remonte et on récupère la
carotte.

38
Introduction à l’industrie pétrolière

LES ESSAIS DU PUITS


Une fois le réservoir foré, on doit l’évaluer pour connaître la nature et les
caractéristiques de l’effluent qu’il contient.
Pour cela, on fait ce qu’on appelle des essais du puits c, qui ne sont que des venues
contrôlées.
En effet, l’effluent est maintenu dans la roche réservoir grâce à la pression exercée
par la boue. Il suffit de diminuer cette pression pour que l’effluent sorte de sa roche et
remonte jusqu’en surface, mais d’une manière contrôlée et sécurisée.

On descend alors, au bout des tiges, un « train de test » qui comprend


essentiellement une vanne qui ferme le passage par l’intérieur des tiges appelée
« vanne de fond » et une garniture d’étanchéité à l’extérieur appelée « packer ».
Au-dessus de la vanne du fond, les tiges sont vides ou remplies partiellement par de
l’eau (tampon d’eau).

Tampon d’eau

Train de tiges

Vanne de circulation inverse

Vanne de fond (fermée)

Packer

Crépines

Réservoir

Une fois arrivé au fond, on écrase le packer qui vient obturer le passage par
l’extérieur des tiges, puis on ouvre la vanne du fond : l’effluent, ne pouvant pas
remonter par l’extérieur puisqu’il est empêché par le packer, passe par l’intérieur,
parce que la pression qui est appliquée sur lui est faible (pression du tampon d’eau).
Il remonte alors jusqu’en surface, où toute une installation est prévue pour l’accueillir.
Cette installation comprend essentiellement des vannes, des conduites, des torches,
un séparateur, des instruments de mesure, et des citernes qui transportent l’effluent
si c’est du pétrole.

Le séparateur est un réservoir cylindrique qui reçoit l’effluent brut (formé de pétrole,
gaz, eau et même de la terre) et sépare les différentes phases. Le pétrole va vers les

39
Introduction à l’industrie pétrolière

bacs de stockage puis vers les citernes pour être transporté au centre de production,
le gaz est dirigé vers la torche pour être brûlé, et l’eau et les solides vers le bourbier.

Torche

Gaz
Arrivée
effluent brut Huile Stockage

Eau

Bourbier

Séparateur

Une fois l’essai du puits terminé, on ferme la vanne de fond, on remplace l’effluent
dans les tiges par de la boue en circulation inverse, puis on désancre le packer et on
remonte le train de test.

Quelquefois, si la pression du pétrole est faible, il ne remonte pas jusqu’en surface


durant le DST. Pour cela, on injecte un gaz dans le pétrole pour alléger sa colonne
hydrostatique afin qu’il remonte jusqu’en surface pour être évalué.
Le gaz injecté est de l’azote, puisque c’est un gaz inerte et ne risque pas de
s’enflammer.
Ce gaz est injecté dans les tiges à l’aide de tube de très petit diamètre. On peut
même utiliser des tubes enroulés autour d’un touret appelés « coiled tubing ».

40
Introduc
uction à l’inndustrie pétrolière

L CO
LA OMPLE
ETION
N
Une fois le puits foré, il faut exp ploiter le réservoir,, c'est-à-dire le mettre
m en
on.
productio
Pour ce fait, il es
st nécessa aire de le e complétter, c’est– –à–dire mmettre en place less
équipemeents nécesssaires pou ur extrairee l’effluentt du réserv
voir.
Le choix de l’équip
pement de e complétion doit pe ermettre de
d produirre le fluide
e avec un
n
maximum m de sécurrité et d’effficacité du
urant toute e la vie du
u puits.

Cet équippement comprend :


− L’ééquipemen nt de fondd qui permmet la liais
son
enttre le ré éservoir ete le puits : tuba age
créépiné, tuba age plein cimenté ete perforé, ou
terrrain découuvert.
− Le tubing ett ses acce essoires qui
q achem mine
l’efffluent du fond jusquu’à la surfface.
− La tête du puits qu ui sert à contrôler la
prooduction, aussi
a appeelée « arbbre de Noëël »
[Ch hristmas tree].
t

Durant to oute sa mise


m en prroduction, le puits est
contrôlé chaque
c jou
ur et les paramètre
p s pressionn et
débit son nt mesuréés pour détecter un éventtuel
dysfonctioonnementt, à la suite duquel des d
opérationns de réparation sonnt engagée
es, telles que
q
wire – line, snubbin
ng, work – over, acidification,…

41
Introduction à l’industrie pétrolière

LE FORAGE DIRIGE
Le forage est dit « dirigé » lorsque le début et la fin du puits ne sont pas dans la
même verticale.
On réalise un puits dirigé pour
plusieurs raisons, par exemple,
implanter l’appareil de forage
dans une zone non habitée
pour atteindre un réservoir
situé à la verticale d’une zone
habitée.

Quelquefois, suite à l’impossibilité de repêcher un poisson du puits, on continue le


forage en déviation.
Il existe deux types de profils : le profil en J et celui en S.
Le forage horizontal est un forage dirigé en J dont l’inclinaison est proche de 90°. Il
est réalisé dans le réservoir pour augmenter son débit, en fonction de ses
caractéristiques.

Profil en J Profil en S Puits horizontal

42
Introduction à l’industrie pétrolière

Partie verticale

Kick-off point (amorce de la déviation)

Partie dirigée

Inclinaison

Des instruments de mesure, comme le MWD (Measuring While Drilling) sont


descendus pour mesurer les différents paramètres, notamment l’inclinaison et la
direction du puits. Afin que ces mesures ne soient pas faussées par le champ
magnétique terrestre, l’instrument de mesure est descendu à l’intérieur d’une masse-
tige non magnétique en acier au k-monel.

43
Introduction à l’industrie pétrolière

LE FORAGE EN UNDERBALANCE
Afin de forer un réservoir en toute sécurité, sans avoir de venues, il faut utiliser une
boue suffisamment dense pour appliquer une contre pression (pression hydrostatique)
supérieure à celle de l’effluent (pétrole, gaz ou eau) contenu dans ses pores. On dit
qu’on fore au-dessus de l’équilibre [Over Balance Drilling : OBD].
Mais si la différence entre les deux pressions (pression différentielle) est élevée, une
partie de la boue entre dans le réservoir et bouche le futur passage de l’effluent : on
dit que le réservoir est endommagé. Lorsque le forage est terminé, il est difficile de
mettre le puits en production et des opérations de nettoyage, longues et couteuses,
sont nécessaires pour nettoyer le réservoir et permettre ainsi à l’effluent d’en sortir.
Afin de réduire l’endommagement du réservoir, le foreur doit appliquer une pression
différentielle très petite. L’idéal est d’avoir une pression différentielle nulle, c'est-à-
dire que la contre pression appliquée par la boue est égale à la pression de l’effluent
contenu dans les pores du réservoir : on dit qu’on fore à l’équilibre [balance]. Mais
cette façon de forer est risquée : s’il y a une chute de la pression exercée par la boue,
il y aura une venue, ce qui nécessite l’arrêt du forage et la fermeture immédiate des
obturateurs [BOPs].

Le forage au-dessous de l’équilibre [Under Balance Drilling : UBD] utilise une pression
différentielle négative, c'est-à-dire que la contre pression exercée par la boue sur le
réservoir est inférieure à la pression de l’effluent contenu dans ses pores : ce qui
provoque nécessairement une venue mais le réservoir ne sera pas endommagé.
Seulement, le forage doit se faire avec les obturateurs toujours fermés.

A Hassi Messaoud, la pression d’équilibre nécessite une boue de densité comprise


entre 0.86 et 0.92. Le forage en UBD nécessite, lui, une boue de densité inférieure à
ces valeurs. On utilise donc le liquide le plus léger, c'est-à-dire le pétrole, de densité
avoisinant 0.80, et le seul fluide plus léger qui puisse alléger la colonne de boue,
remplacée par le pétrole, est le gaz.
Le plus facile à avoir est l’air comprimé. Mais l’oxygène qui y est contenu enflamme le
pétrole. Pour cela, le circuit installé sur le chantier consiste à aspirer l’air comprimé,
en extraire l’azote, qui est un gaz inerte, et le mélanger au pétrole pour alléger la
colonne exercée sur le réservoir pour créer ainsi une venue.

Le BOP utilisé permet la rotation et la translation des tiges dans le puits tout en
restant fermé, c’est le BOP rotatif [RBOP].
Le mélange pétrole – azote injecté par l’intérieur des tiges arrive jusqu’à l’outil,
remonte par l’espace annulaire en acheminant avec lui les déblais forés ainsi que les
hydrocarbures contenus dans le réservoir, et sort par une conduite latérale placée au
dessous du BOP fermé. L’ensemble passe dans un séparateur qui sépare les
différentes phases : les solides sont jetés au bourbier, les gaz envoyés à la torche où
ils sont brulés, et le pétrole récupéré pour être réinjecté dans le puits. Le surplus de
pétrole remonté du réservoir est transféré, à l’aide de conduites, vers le centre de
production.

Tout en éliminant l’endommagement du réservoir, cette méthode de forage (UBD)


présente plusieurs avantages aussi bien au foreur qu’au producteur. En effet, la venue
permet au producteur de produire le pétrole durant le forage et lui évite de réaliser un
DST pour évaluer le réservoir et ce qu’il contient, tandis que le foreur va avoir une

44
Introduction à l’industrie pétrolière

vitesse d’avancement [ROP] élevée, une durée de vie de l’outil plus longue. En plus,
les problèmes liés à la pression différentielle, tels que la perte de circulation et le
coincement (collage par pression différentielle), vont disparaitre.

-----oooOOOooo-----

45

Vous aimerez peut-être aussi