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STEIGER Pierre

BERTHET Hugo
LACASSAGNE Théo

Futurs durables : Mission 4

Eléphant

A l’aube de 2050, tous les experts climatiques du monde entier s’accordent à dire qu’une augmentation globale
de la température terrestre est inévitable. Une demande croissante des énergies est en parallèle associée dans le
cas d’une société davantage consumériste. Par conséquent l’économie mondiale serait impactée par ces
changements climatiques. Les chaînes de valeur mondiales pourraient être remises en cause à la fois par les
perturbations des réseaux de transport et par l’évolution des avantages comparatifs des pays. Plus particulièrement
les pays les plus démunis s’avèreront les plus impactés par le changement climatique et subiront une augmentation
des coûts de production et de leur dépendance aux importations.
Selon un rapport de l’OCDE publié en 2018, Les conséquences d’un changement climatique (montée des eaux,
inondations, tempêtes, canicules...) pourraient aussi endommager voire détruire de nombreuses infrastructures
indispensables, en lien avec le transport, la production et la distribution d’énergie et d’eau, la communication et la
logistique. Le déplacement, l’adaptation et la (re)construction d’infrastructures pourraient aussi générer des coûts
majeurs. En Europe, dans un scénario de réchauffement de 3 °C, en l’absence de politiques d’adaptation, les
événements climatiques extrêmes pourraient entraîner une multiplication par 10 des dégradations
d’infrastructures d’ici la fin du siècle. Et, actuellement dans le monde, selon les calculs de l’OCDE, les
investissements dans les infrastructures sont inférieurs de moitié aux besoins tendanciels, sans même prendre en
compte donc les impacts du changement climatique.

 Lacroix Denis, Mora Olivier, Menthière Nicolas (de) et Béthinger Audrey, op. cit.
 OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), Climate-resilient Infrastructure, Paris : OCDE,
Environment Policy Paper n° 14, 2018. URL : http://www.oecd. org/environment/cc/policy-perspectives-climate-resilient-
infrastructure.pdf
 Lancesseur Nicolas et alii, op. cit.
 Lancesseur Nicolas et alii, Impact économique du change- ment climatique : revue des méthodologies d’estimation, résul- tats et
limites, Document de travail de la direction générale Trésor, n° 2020/4, juillet 2020. URL : https://www.tresor.econo
mie.gouv.fr/Articles/1a9c33f8-05fc-4d2a-8898-1bfa08535afd/ files/258f96d0-1da6-4e97-ad28-85d964bfcaf7

Selon vous, pour quelles raisons l’OA n’est-elle pas attentive à la FCx # 1 que vous avez identifiée ?

On constate clairement que la transition énergétique en faveur d’une énergie plus verte et plus forte est au
cœur des considérations pour le transport du futur dans le but de limiter au maximum le réchauffement climatique.
Il y a plusieurs années existait la SNCFEnergie : la SNCF produisait sa propre électricité verte via des usines
hydroélectriques dans les Pyrénées, ce qui lui permet d’avoir une certaine indépendance relative.
Malheureusement les complexes ont été vendus et l’électricité de la société provient de sources moins verte. A cela
s’ajoute le fait qu’une augmentation croissante des températures prononcée dans les villes plus particulièrement
pourrait se traduire par une désertification de celles-ci : or la majorité des axes de la SNCF s’effectue au sein des
grandes villes, il est donc primordial de prendre en compte ceci.
En quoi la FCx identifiée peut-elle questionner le bien-fondé de la vision du monde et de la stratégie de l’OA ?

La SNCF demeure aujourd’hui dans une politique d’expansion où elle tend à rassembler les territoires les plus
isolés aux territoires les mieux desservis. Cette politique expansionniste se traduirait par une augmentation de la
construction des infrastructures. Si les changements environnementaux et climatiques ne sont pas pris en compte,
l’objectif final peut ne pas être atteint. A noter également que Le déplacement, l’adaptation et la (re)construction
d’infrastructures pourraient aussi générer des coûts majeurs. En Europe, dans un scénario de réchauffement de 3
°C, en l’absence de politiques d’adaptation, les événements climatiques extrêmes pourraient entraîner une
multiplication par 10 des dégradations d’infrastructures d’ici la fin du siècle.

Quelles nouvelles opportunités / menaces la FCx # 1 identifiée permet-elle de révéler ?

La FC identifiée est ici clairement sous-estimée puisque les politique d'actions de l'entreprise ne sont envisageables
qu'à long terme. Les menaces environnementales peuvent donc apparaître avec le temps et modifier les objectifs
de la SNCF. Celles-ci sont de nature diverses : financières, structurales, humaines

Cygne noir

Un événement qui semble impossible et qui n’est souvent pas pris en compte dans les calculs de risque des
entreprises est l’incertitude géopolitique future, à savoir l’avènement d’une guerre. En effet, comme la guerre en
Ukraine l’a démontré, les marchés financiers et les entreprises de manière générale n’avaient aucunement pris de
mesures de défense ou de prévention face à cet événement impromptu. En témoignent à la fois la chute des
valeurs boursières ainsi que le départ précipité de nombreux grands groupes de Russie en réaction à l’invasion
pourtant prévisible et mise en garde au cours des mois précédents.
Le monde militaire a également été pris au dépourvu car les services de renseignement de la plupart des pays de
l’OTAN, mis à part les Etats-Unis, ne pensaient pas une attaque de telle ampleur possible dans le monde actuel et la
qualifiaient de « bluff ».
Nassim Nicholas Taleb le met notamment en exergue dans son best-seller, dans lequel il prend l’exemple de la
guerre civile libanaise qu’il a connu personnellement enfant et qu’il qualifie ainsi de « cygne noir ». Dans l’avenir, il
semble fort probable que les organisations ne pensent pas forcément à intégrer ce caractère imprévisible des
événements dans leurs projections, ce qui les expose à l’incertitude géopolitique possible à venir.

 https://www.challenges.fr/finance-et-marche/des-marches-desarmes-devant-les-cygnes-noirs_805108
 https://www.alternatives-economiques.fr/isabelle-this-saint-jean/cygnes-noirs-covid-guerre-aveugles-
democratie/00102651
 Taleb, Nassim-Nicholas, Le Cygne Noir, 2007

Selon vous, pour quelles raisons l’OA n’est-elle pas attentive à la FCx # 1 que vous avez identifiée ?

D’après nos échanges avec l’OA Tech4Mobility, il nous semble que le risque de guerre en Europe de l’Ouest a été
totalement oublié des calculs. En effet, l’OA n’a pas du tout pris en compte ce risque, en atteste l’augmentation de
ses coûts en énergie, alors que si elle avait calculé l’impact possible de ce risque, elle aurait pris des mesures de
protections sur les marchés financiers avec des commandes d’énergie plusieurs années à l’avance par exemple
(swaps). Hors, ce n’est pas le cas et la SNCF commence désormais à devoir commander de l’énergie au prix actuel
du marché, c’est-à-dire payer un multiple élevé comparé à l’année dernière. A l’avenir, il conviendrait de mettre en
place une cellule de prospection et prévision capable de mettre en place des mesures de couverture de ce risque
sur les marchés, protégeant ainsi les consommateurs d’une hausse de prix.

En quoi la FCx identifiée peut-elle questionner le bien-fondé de la vision du monde et de la stratégie de l’OA ?

La SNCF est un acteur qui se veut international comme le montre la répartition de son chiffre d’affaire à
l’international. Cependant, une telle expansion à l’étranger implique de prendre en compte les risques liés à ces
pays dans lesquels elle est implantée. Cela peut donc l’amener à bien réfléchir sur les marchés qu’elle compte
adresser à l’avenir.

Quelles nouvelles opportunités / menaces la FCx # 1 identifiée permet-elle de révéler ?

Cela révèle à la fois des menaces en termes d’approvisionnement énergétique, dépendant en grande partie d’une
stabilité des prix à l’échelle européenne, hypothèse de départ fausse comme les événements récents l’ont montré.

Méduse noire

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