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LE PETROLE, UN ENJEU PLANETAIRE

La situation énergétique mondiale est devenue une grande préoccupation à la fois des décideurs
politiques, de l’Agence internationale de l’énergie et des scientifiques. Aujourd’hui, les systèmes
productifs, les activités industrielles et humaines reposent sur un modèle énergétique à base de
ressources non renouvelable, qu’elles soient fossiles (pétrole, charbon et gaz)ou minérales (uranium).
Plus précisément, le pétrole s’est imposé comme principale source énergétique, et ses sous-produits
sont déterminants pour les économies modernes, ce qui entraîne une hausse constante de la demande.

Sur un autre plan cette matière première est au cœur de graves périls géopolitiques, de tensions,
de déséquilibres et de crises financières et surtout de graves risques écologiques qui menacent toute la
planète. Elle est à l’origine de beaucoup de guerres froides ou chaudes (Moyen Orient, Golfe), de
restructurations de la carte des dotations pour son contrôle devenu vital, au regard de deux
phénomènes conjugués la baisse des réserves et l’ampleur des importations des grandes nations
industrielles. Ainsi, entre 2001 et 2050, les Etats-Unis importeront de 55 à 71% de leurs besoins,
l’Europe de 51 à 69% et la méga puissance chinoise de 35 à 73%. Cette situation explique non
seulement beaucoup de tensions à l’échelle du monde mais également les achats spéculatifs.
Dans ces conditions, la flambée des prix du pétrole qui ont franchi la barre de 80 dollars, a
suscité de vives inquiétudes et des débats passionnés sur les véritables enjeux géostratégiques
planétaires du pétrole. La configuration de la planète en fonction des dotations pétrolières laisse
apparaître quatre groupes qui ont des perceptions différentes de l’enjeu du pétrole dans les relations
internationales :
 les pays riches, riches en pétrole comme les Etats-Unis et la Russie
 les pays riches et pauvres en pétrole comme l’Europe et le Japon
 les pays riches en pétrole et non encore industrialisés comme les pays du Moyen Orient et du
Golfe
 les pays pauvres et pauvres en pétrole comme la plupart des pays africains.

Cette configuration établit que le pétrole est une variable stratégique comme instrument
d’allocation des ressources financières à l’échelle mondiale (superprofits des majors du pétrole par
exemple pour Exxon/Mobil 490 milliards de francs, BP/Amoco/Arco plus de 167 milliards,
Total/Petrofina/Elf 80 milliards de francs et accroissement des réserves des pays producteurs) et comme
facteur de régulation de la compétition mondiale (par le biais des surcharges des coûts de production)
dans les échanges internationaux. Pour les pays pauvres, le pétrole est l’un des facteurs des
déséquilibres macroéconomiques graves qui ont conduit à l’endettement massif. Toutes ces raisons
expliquent que cette matière première extrêmement sensible n’a jamais été laissée uniquement aux
forces du marché. Au contraire, les Etats interviennent directement ou indirectement pour exiger ou
imposer une gestion concertée des stocks restant. Voilà pourquoi, beaucoup d’auteurs le considèrent
comme un bien internationale.

En définitive, le pétrole est à l’origine des trois crises qui secouent actuellement le système
mondialisé : la première crise est le réchauffement climatique qui est à la base des perturbations comme
la sécheresse, les inondations et d’autres catastrophes naturelles dues aux émissions des gaz à effet de
serre, la deuxième crise est celle liée à la recomposition de l’espace du Moyen –Orient, source
principale d’approvisionnement pétrolier des pays industrialisés, et la troisième crise est celle de la dette
des pays en développement victimes de l’augmentation des prix du pétrole. Ces pays sont condamnés à
continuer d’emprunter au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale pour faire face à
leurs déséquilibres externes. A cela s’ajoutent les fortes inégalités dans l’accès aux ressources
pétrolières qui se traduisent dans le fait que les 3/4 de la production mondiale sont consommés par le
1/4 de la population, soit 0,8 Tonne Equivalent Pétrole par habitant pour les Pvd et 4,7 Tep pour les
pays industrialisés. Malgré ces faiblesses relatives des consommations énergétiques, les factures
pétrolières deviennent insoutenables pour les Pvd, particulièrement les non producteurs.

La situation énergétique mondiale est aujourd’hui préoccupante. La question se pose de savoir


comment satisfaire les besoins fortement croissants sous la contrainte de ressources limitées et de
respect de l’environnement ? Pour y répondre, il importe d’opérer une analyse exacte de la carte de
consommation, mais aussi de la production. C’est dire qu’il faut dépasser les explications simplistes
tendant à justifier les difficultés du jeu pétrolier mondial par les pays producteurs qui agiraient dûment
sur l’offre pour accroître leur rente de situation ou par l’apparition de nouveaux demandeurs comme la
Chine qui consommerait trop. Sans nul doute, la demande en pétrole a fortement augmenté sous l’effet
conjugué de plusieurs facteurs, comme l’accélération de la consommation aux Etats-Unis, en Europe, et
dans la plupart des pays d’Asie provenant du retour de la croissance dans les principaux pays
industrialisés, du regain d’activité dans certains secteurs comme le bâtiment, les travaux publics et les
transports. Mais elle s’explique aussi par des calculs géostratégiques plus complexes liés notamment à
la gestion des risques par la recherche d’un approvisionnement stable et sécurisé, à la recherche
d’économie de rente qui apparaît de plus en plus dans l’idée d’un réajustement équilibré pour garantir
les transferts intergénérationnels, à la volonté de la puissance et de la domination.

Au demeurant, pour rattraper leur retard d’industrialisation, les pays émergents d’Asie pèsent de
plus en plus dans la consommation mondiale et continueront à exercer une forte pression sur la
demande dans les années à venir. Dans quel sens ces facteurs vont-ils évoluer ? Quels sont les choix
énergétiques à moyen terme ? De quelles marges peuvent disposer les pays non producteurs ?
L’énergie consommée dans le monde provient, pour environ 60%, des ressources en
hydrocarbures qui sont par nature non renouvelables. Tous les instituts de recherche dans le domaine
établissent que le pétrole qui sort des puits mondiaux, passera dans les prochaines années par un
« pic » qui empêchera l’offre des pays producteurs de suivre la demande mondiale. En d’autres termes,
les capacités mondiales de production vont atteindre leur maximum avant de décroître inéluctablement.
Dans cette optique, l’Agence internationale de l’énergie (Aie) a construit un scénario de « référence » qui
montre que le stock exploitable d’hydrocarbure liquide est de 45 ans, celui du gaz natunel de 60 et celui
du charbon de 250 ans et qu’en même temps, évalue le « pic » : si les tendances actuelles se
maintiennent, la consommation actuelle de 9 milliards de Tpe devraient doubler aux environs de 2050 ;
le « pic » interviendrait à l’horizon de 2030 et les prix du pétrole seront forcément liés à la proximité du
pic de production (…)

Le scénario de l’Aie indique clairement que les mécanisme de marché (tels qu’ils ont été
modélisés par cette institution peu suspecte de défiance à leur égard) ne fourniront pas d’incitations
suffisamment fortes pour éviter l’impasse énergétique planétaire. En effet, dans ce cas de figure, les prix
pourraient atteindre, selon les prévisions, les 300 $ le baril. Manifestement, il faut définir des choix de
politique énergétique, au plus vite, car2030, est déjà là. Cette question interpelle les décideurs politiques
malgré leur vision bornée par leur renouvellement à court terme, les scientifiques et les chercheurs de
toutes les disciplines qui ensemble devront repenser l’intégralité du modèle énergétique depuis la
production, la conversion et l’utilisation de l’énergie dans les modes de vie. Les réflexions en cours
menées par les instituts de recherche et divers scientifiques gravitent autour de quatre axes
fondamentaux à partir desquels, il est souhaité que les pouvoirs publics élaborent les politiques
volontaristes. Il s’agit
- du retour de la filière nucléaire comme axe central de la politique énergétique avec fabrication
de nouvelles générations de réacteur à haut rendement, mais suffisamment sécurisés pour être à l’abri
du risque du risque d’accidents graves, de type Tchernobyl. En effet, l’énergie nucléaire semblable être
la solution la plus robuste pour fournir de l’électricité aux populations urbaines, sans accroître les
désordres climatiques. Il demeure que le développement du nucléaire relève davantage de la politique
industrielle et par ailleurs, elle est grosse productrice de déchets radioactifs pour lesquels la seule
solution actuellement disponible est de les stocker pour les prochains siècles ;
-du développement des énergie renouvelables qui ne couvrent actuellement que 10% des
besoins mondiaux malgré des avancées technologiques assez significatives, particulièrement dans
l’hydroélectricité. Toutes les techniques de la production des énergies renouvelables ont fait beaucoup
de progrès et sont devenues aujourd’hui rentables et compétitives (solaire, biomasse, éolienne,
hydraulique, énergie de la mer) malgré le caractère largement inexploité de leur potentiel ;
-de la promotion des biocarburants qui font des percées remarquables dans certains pays
comme le Brésil ;
-des économies d’énergies qui constituent un des plus importants gisements. En effet, le
scénario mis au point par NégaWatt, une Association de spécialistes de l’énergie, montre que la simple
généralisation des techniques d’amélioration de l’efficacité énergétique déjà connues permet d’éviter de
produire 64% de l’énergie qui devrait être consommée d’ici 2050.

D’ailleurs, le scénario prospectif de cette Association est beaucoup plus puissant que celui de
l’Aie. Il indique l’évolution de la carte des consommations des différentes sortes d’énergie d’ici 2050 qui
se présent comme suit : il reste que toutes les sources alternatives aux énergies fossiles, le nucléaire
comme les énergies renouvelables comportent des contraintes. Les pays industrialisés notamment les
Etats-Unis, l’Europe et le Japon ont engagé des investissements lourds dans des programme de
recherche pour maîtriser les nouvelles technologiques caractéristiques des énergies du futur. Certains
pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil mènent des politiques similaires de recherche de
sources substitutives. L’Afrique risque, une fois encore, d’être laissée en rade alors qu’elle alors qu’elle
pourrait, selon le mot du président Abdoulaye Wade, « aspirer à être demain le fournisseur d’énergie
propre du monde ».

Commençons par remarquer que l’Afrique subsaharienne est fortement rentrée dans la
géostratégie pétrolière mondiale avec l’évolution fulgurante de ses capacités de production d’environ 5
millions de barils, c'est-à-dire autant que l’Iran, le Venezuela et le Mexique. La production augmenterait
d’environ 36% pour les prochaines années. Le Nigeria, premier pays producteur africain, portera sa
production à plus de 3 millions d’ici 2007 et à plus de 5 millions à l’horizon 2020. Et dans un avenir
proche, le Golfe de Guinée pourrait devenir le premier pôle mondial d’offre de pétrole.

Signe des temps, la Banque mondiale, le Fmi, les Banques centrales des Etats de l’Afrique
centrale et de l’Ouest, le Nepad et des représentants de l’Angola, du Gabon, du Nigeria, de la Rdc, du
Tchad, du Cameroun, de la Guinée Equatoriale, du Congo –Brazzaville, de Sao Tomé et Principe
viennent d’organiser les 29 et 30 avril à Douala un atelier international sur les « politiques macro-
économiques et la gouvernance dans les pays exportateurs de pétrole d’Afrique Subsaharienne ».
Malgré ce regain d’intérêt, la distribution de la consommation énergétique révèle des inégalités criantes
d’accès à cette ressource devenue indispensable à la vie économique et sociale.

Bruno Carton et Pascal Lamontagne ont montré que le pétrole est loin d’être un facteur de
développement. Sur beaucoup d’aspect, l’exploitation du pétrole s’avère être un obstacle aux droits des
peuples et à l’exercice de la souveraineté économique. L’exploitation du pétrole en Afrique a généré des
alliances et des pratiques machiavéliques (contrats léonins, corruption, complots, constitution de
réseaux, captage de capitaux en fuite).

En moyenne, un Africain consomme 13 fois moins d’énergie qu’un Américain Toutefois dans ce
domaine comme dans bien d’autres, on observe un énorme paradoxe africain : la production de pétrole
du continent excède une centaine de fois les besoins de consommation. La traduction financière de ce
paradoxe est, d’un côté, une accumulation importante de réserves financières pour les producteurs suite
à un alourdissement de leur facture pétrolière. Mais en l’absence des plus gros producteurs africains (la
Libye, l’Algérie, le Nigeria, l’Angola (…), les producteurs moyens peuvent individuellement ou
collectivement satisfaire la demande sans grand préjudice pour leurs recettes d’exportation.

En conséquence, il importe d’œuvrer au plus vite, à la résorption de cette fracture énergétique


pour reprendre un concept cher au président Wade. Ce réajustement énergétique est d’autant plus
urgent que sur le continent trois phénomènes conjugués : l’urbanisation accélérée, l’industrialisation et
les réformes agraires, vont accroître de façon substantielle la demande énergétique. Ces facteurs vont
peser lourdement sur l’aggravation de la facture pétrolière qui risque de compromettre sérieusement
toutes les prévisions de développement et de croissance particulière pour les pays africains non
producteurs de pétrole (Panpp), selon la dénomination du président Abdoulaye WADE. L’envoi des prix
du baril de pétrole a complètement laminé leurs ressources financières qui devraient servir à financer le
développement et augmenté la taille de l’endettement. De fait, les annulations de la dette suite à la
conférence des G8 de Greeneagles n’auront plus que de faibles effets de développement social. Une
nouvelle fois les objectifs du millénaire pour le développement seront encore compromis.

Ouvrant la conférence ministérielle pour la création de l’association des pays non producteurs de
pétrole (le 27 juillet 2006), le Président Abdoulaye WADE a mille fois raisons d’insister sur le caractère
insoutenable de la facture pétrolière. A ce titre d’exemple, souligne t’il, « la facture pétrolière du Sénégal
a plus que doublé entre 2002 et 2005 passant de 200 milliards de francs Cfa à 426 milliards de francs
Cfa, soit une surcharge cumulée de 320 milliards de francs Cfa. Dans le même temps, les subventions
pétrolières qui se chiffraient à 23 milliards de francs Cfa en 2002 pourraient s’établir à 117 milliards de
francs Cfa en 2006. » Cette situation est le lot de la quasi-totalité des pays non producteurs comme le
Burkina Faso, le Bénin, le Niger, la Guinée, le Mali, le Maroc et Madagascar.

Le monde est contraint de sortir de la période d’énergie abondante et bon marché, dans ce
contexte, la définition de la politique énergétique vigoureuse devient une priorité particulièrement pour
les Pnpp qui doivent éviter que la facture pétrolière ne devienne insupportable au point de compromettre
les faibles capacités de financement du développement. Ces pays ont des avantages relatifs pour les
énergies propres, à savoir les énergies renouvelables et les biocarburants. D’abord, il semble que les
énergies renouvelables peuvent être d’un grand apport et doivent, en conséquence, être mise à forte
contribution. Leur potentiel de développement est important, particulièrement pour l’hydroélectricité.
Compte tenu de leur espace d’implantation (agriculture, centres urbains secondaires), elles peuvent être
des solutions. Toutefois pour certains secteurs comme l’industrie ou les grandes mégalopoles, elles ne
peuvent point répondre adéquatement à la demande du fait que leur production de masse appelle de
grandes surfaces.

En matière de biocarburant, les potentialités africaines sont énormes. En effet, la production de


carburant à base de végétaux comme cela se fait par exemple au Brésil ou en Allemagne ou de l’huile
pure de colza et d’autres oléagineux, ce biocarburant est aujourd’hui utilisé dans le transport qui est
grand consommateur d’énergie( de nombreux véhicules, voitures, camions tracteurs
agricoles…) ;Techniquement, l’utilisation de ce biocarburant ne nécessite que de légères modifications
des moteurs et présente l’avantage d’être plus écologique et bien moins onéreux .Les pouvoirs publics
doivent déterminer les objectifs, le calendrier, les moyens octroyés pour atteindre les objectifs
escomptés et agir dans trois directions :
- l’encouragement de la recherche et de la formation des scientifiques, des ingénieurs et des
techniciens ;
- la promotion des productions et des investissements, par des incitations financières
intéressantes (suppression des droits de douanes pour le matériel importé, facilités pour les
entreprises, les administrations) :
- la motivation des particuliers candidats à la consommation des énergies renouvelables.
Cette politique énergétique nécessite des moyens financiers énormes qui peuvent provenir d’un fond
d’investissement du secteur de l’énergie. Ces ressources pourraient provenir de plusieurs sources dont
deux sont parfaitement mis en exergue par le président Abdoulaye WADE :
- prélèvement sur la rente des pays africains producteurs de pétrole (Papp) au profit des pays non
producteurs (Panpp) ;
- financement par la communauté internationale de la surcharge qui efface les effets positifs des
annulations de dettes au titre des initiatives en faveur des pays pauvres et très endettés (Ppte) et
d’allégement de la dette multilatérale ( ladm ).

Les débats intenses qui agitent, aujourd’hui, les milieux des décideurs politiques les spécialistes
du jeu pétrolier, les scientifiques, les chercheurs, les journalistes et les simples citoyens sur le pétrole
indiquent l’ampleur de la gravité des problèmes que suscite la flambée actuelle des prix du pétrole.Tout
le monde semble prendre conscience que les besoins énergétiques vont croître fortement sous l’effet
conjugué de plusieurs facteurs comme l’accélération de la croissance mondiale, le regain des activités
industrielles, le bâtiment, les travaux publics et surtout les transports de l’expansion démographique, de
l’urbanisation explosive et de l’accès au développement des nouveaux pays industrialisés a forte
croissance. Quant à l’offre, elle est déclinante avec une répartition très inégale des réserves. Cette
donne complique la gestion de cette ressource à l’échelle mondiale ainsi que la formation et l’utilisation
de la rente qui y est associée.

L’horizon d’une pénurie de ressource n’est presque plus discuté, ce qui fait dire à Jean Marie
chevalier que « nous sortons définitivement d’une période d’énergie abondante et bon marché à la fois
pour des raisons de prix et d’approvisionnement ». En conséquence la politique de l’énergie doit être
érigée en politique prioritaire. Il devient impérieux et urgent de s’orienter vers une triple voie de sortie
par :
- L‘élaboration d’une politique d’investissements massifs et de subventions dans la recherche et
le développement des sources alternatives aux énergies fossiles, et la construction des infrastructures
nécessaires pour ces modèles énergétiques.
- L’instauration d’une politique d’économies d’énergie afin d’obtenir une meilleure efficacité
énergétique des hydrocarbures. C'est dire qu’il faut se ménager une transition avec la mise en place des
nouvelles infrastructures.
- La mise en place d’un fonds mondial de l’énergie et de régulation des ressources énergiques et
particulièrement du pétrole. Il serait appelé à gérer les ressources énergétiques de la planète, le
financement des recherches de développement et des modifications des systèmes énergétiques. Il
établirait des liens avec les services publics des pays membres et particulièrement ceux en voie de
développement.

L’Asie existe, mais elle est entrain de se disqualifier pour les rôles que les grandes puissances lui
font jouer dans leur stratégie de contrôle de toutes les sources d’énergie. Par ailleurs elle manifeste
encore un intérêt bien modeste pour la question énergétique dans les pays en développement. C’est
pourquoi, ce fond mondial devient une nécessité avec, comme première mission, la résolution des
questions énergétiques des pays du sud qui ne disposent pas de ressources suffisantes et qui sont
condamnés à chercher des sources alternatives. Il pourrait s’occuper aussi des investissements dans
les nouvelles infrastructures et également de la lutte contre les gaspillages énergétiques, les atteintes à
l’environnement. Enfin, il pourrait assurer les transferts technologiques nécessaires au Pvd. Les pays
africains non producteurs de pétrole qui payent plus durement le contrecoup du renchérissement du prix
brut, doivent au plus vite élaborer les politiques publiques de maîtrise énergétique et mettre en place des
institutions qui assurent un meilleur accès et un partage plus équitables des ressources et des résultats
des innovations technologiques et des recherches en cours sur les énergies alternatives.

Pr Moustapha KASSE
Doyen de la faculté de science économique de
l’université Cheikh Anta Diop
Article paru dans le « Walfadjiri » en octobre 2006

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