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Emmanuel Hache
Benjamin Louvet
Métaux,
le nouvel or noir
Tous droits de traduction,
d’adaptation et de reproduction réservés
pour tous pays.
www.editionsdurocher.fr
ISBN : 978-2-268-10966-4
EAN epub : 9782268109879
« Celui qui contrôle l’épice, contrôle l’univers. »
L’énergie à la base
de notre monde moderne
Malgré le faible intérêt porté par les économistes pour l’énergie et, de
manière plus globale, pour les ressources naturelles, ces dernières
constituent le fondement de nos économies. Le secteur du transport
nécessite pétrole et carburants ; celui de l’agriculture des engrais, eux-
mêmes dérivés du gaz naturel, et des engins agricoles alimentés par des
produits pétroliers. Nos infrastructures, faites d’acier et de ciment,
nécessitent charbon et électricité. Aucune activité humaine ne peut exister
sans une consommation directe ou indirecte d’énergie. Dès lors, le besoin
de confort toujours plus important et l’amélioration de notre niveau de vie
ont fait que nous avons voulu toujours plus d’énergie ! Et, de fait, nous
constatons un lien direct entre la croissance mondiale et la consommation
d’énergie (Figure 1).
Il est important de noter que cette relation n’est pas forcément constante
au cours du temps et que des différences géographiques peuvent exister. En
effet, nos sociétés, grâce aux progrès technologiques, réalisent des gains
d’efficacité énergétique (utiliser une quantité moindre d’énergie pour la
même tâche) qui permettent d’agir sur l’intensité énergétique du PIB7.
Au niveau mondial, celle-ci s’est améliorée d’environ 1,5 % par an entre
1990 et 2010 et de près de 2 % entre 2010 et 20198. Mais les choses ne sont
pas si simples…
Nous constatons que, dès que nous trouvons un moyen de produire un
bien en ayant recours à des quantités réduites d’énergie ou de matières
premières, il se démocratise et sa demande augmente. Au final, nous
annihilons ces efforts d’efficacité par une hausse de nos consommations.
Au niveau mondial, entre 1980 et 2022, le PIB est passé de 11 000 milliards
de dollars à près de 100 000 milliards, et la population de 4,44 milliards de
personnes à plus de 8 milliards. C’est le paradoxe mis en évidence par
Jevons9, aussi appelé « effet rebond », qui fait qu’aujourd’hui notre
consommation de ressources naturelles, et plus particulièrement d’énergie,
est toujours plus importante.
C’est la raison pour laquelle notre soif d’énergie n’a cessé de progresser.
Au fil du temps, avec les progrès socioéconomiques qu’elles engendraient,
les énergies ont été toujours plus consommées. À tel point que nous avons
fonctionné par accumulation énergétique ! Ainsi, ce n’est pas parce que l’on
a découvert le charbon que l’on a arrêté d’utiliser le bois. Le développement
des mines de charbon et des transports ferroviaires a même accéléré la
consommation de bois, ce dernier étant utilisé pour consolider les mines et
produire des traverses de chemin de fer10. De même, la découverte du
pétrole n’a pas enterré l’usage du charbon et du bois, et celle du gaz non
plus. Nous n’avons donc jamais fonctionné par transition énergétique, en
substituant une énergie par une autre, mais bien par addition, en ajoutant les
nouvelles sources d’énergie à celles déjà utilisées. Plus encore, le
développement du pétrole et du gaz n’a pas stoppé le développement du
charbon ; nous n’en avons jamais consommé autant qu’aujourd’hui. Entre
1981 et 2022, sa production a plus que doublé11.
Au final, nos besoins en énergie ont ainsi explosé : ils ont été multipliés
par 13 depuis le début du xxe siècle12 ! Et ce sont les énergies fossiles, du
fait de leurs qualités intrinsèques (densité, facilité d’utilisation), qui se
taillent la part du lion : elles représentent aujourd’hui environ 83 % de nos
besoins en énergie primaire.
Figure 2 : Consommation d’énergie primaire mondiale depuis 1800 (en
000 TWh)
Tous ces éléments montrent à quel point l’énergie est au centre de nos
économies, de nos modes de vie et des relations internationales. Elle définit
nos interactions avec les différents acteurs mondiaux. Pour produire les
biens et services nécessaires à l’activité humaine, il faudra toujours de
l’énergie. Elle est le sang de l’économie et irrigue chaque particule de nos
actions. De l’économie à la géopolitique, l’énergie transforme l’ensemble
des relations humaines. En conséquence, si nous souhaitons conserver nos
modes de vie actuels, il faut nous assurer une disponibilité d’énergie a
minima constante dans l’avenir.
Cependant, nous avons un problème. Le réchauffement climatique nous
impose de ne plus compter sur ce qui fait la force de notre système actuel :
les énergies fossiles, disponibles en quantité et à bas prix.
Le réchauffement climatique
nous impose de tout changer !
Dès le xixe siècle, vont naître les premières théories relatives à l’effet de
serre et l’impact de l’atmosphère sur les températures observées sur la
planète. Le physicien Joseph Fourier est considéré comme le père fondateur
de cette théorie2 et sera suivi notamment par le physicien irlandais John
Tyndall. L’effet de serre est lié au fait que les gaz triatomiques ou plus
(contenant au moins trois atomes, comme le CO2 ou la vapeur d’eau) ont la
propriété d’être parfaitement transparents aux rayonnements du soleil et de
laisser passer la chaleur, mais complètement opaques aux rayonnements
infrarouges émis par la surface de la terre. Ainsi, la présence de ces gaz
dans l’atmosphère opacifie cette dernière aux rayonnements infrarouges
émis par la terre et entraîne une accumulation de chaleur. La différence
entre l’énergie solaire reçue et l’énergie thermique réémise par la terre,
appelée également forçage radiatif3 par les scientifiques, est la cause du
réchauffement climatique.
Il est important de noter que l’effet de serre n’est pas un problème en
soi, au contraire ! En effet, sans lui, dû à la présence de la vapeur d’eau et
du CO2 présent avant l’ère industrielle, la température moyenne sur notre
planète serait aujourd’hui… d’environ – 20 °C. Toute vie sur terre serait
ainsi compromise. La vapeur d’eau est d’ailleurs responsable à elle seule de
plus de la moitié de l’effet de serre. Elle en représente une forme naturelle
et l’activité humaine, depuis l’ère industrielle, n’a pas impacté le volume de
vapeur d’eau dans l’atmosphère.
Un problème intervient dès que la concentration en gaz, appelé gaz à
effet de serre (GES), augmente de façon tellement importante qu’elle
provoque un réchauffement des températures de nature à modifier les
conditions de vie sur la terre, jusqu’à les rendre invivables ! Et c’est là
qu’interviennent les énergies fossiles. Leur combustion va générer
d’importantes émissions de CO2 dans l’atmosphère ; leur concentration va
donc augmenter et « emprisonner » davantage de chaleur près du sol et
entraîner un réchauffement du climat.
Le CO2 n’est pas le seul GES. Hormis la vapeur d’eau, on peut citer le
dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O),
l’azote (O3), les perfluorocarbones (PFCs), les hydrofluorocarbones (HFCs)
et l’hexafluoride de soufre (SF6). La vapeur d’eau a néanmoins un avantage
majeur sur les autres : si la concentration en eau dans l’atmosphère devient
trop importante, elle se précipite sous forme de pluie. La concentration est
donc « régulée ».
Le problème, pour les autres GES (CO2 notamment), est qu’ils sont plus
stables. Ils ont, en outre, enregistré une augmentation marquée depuis l’ère
industrielle, entraînant une très forte concentration dans l’atmosphère. Et les
« puits » naturels que constituent la photosynthèse et les océans ne
permettent plus de rétablir l’équilibre climatique.
En définitive, la problématique du réchauffement climatique ne tient pas
à l’effet de serre naturel, mais aux quantités additionnelles de GES résultant
des activités humaines. Une fois dans l’atmosphère, le temps nécessaire
pour faire disparaître les GES est extrêmement long. Les émissions déjà
réalisées aujourd’hui n’auront baissé que de 60 % dans un siècle et de 80 %
dans… 1 000 ans ! Le CO2 va ainsi avoir une durée de vie dans
l’atmosphère pouvant atteindre 200 ans.
D’autres GES sont moins persistants, mais ont un pouvoir de
réchauffement climatique plus important. Le méthane, par exemple,
présente un potentiel de réchauffement de l’ordre de 80 fois supérieur à
celui du CO2 sur une période de 20 ans. Mais ce dernier se « dissipe »
beaucoup plus rapidement (10 ans). C’est la raison pour laquelle le CO2 est
le gaz dont on parle le plus quand on parle de réchauffement climatique.
C’est pour étudier l’ensemble des impacts sur le climat qu’a été créé, en
1988, sous l’égide de l’ONU, un groupe d’experts intergouvernemental du
climat : le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat4
(GIEC). Rattaché à l’Organisation météorologique mondiale5 et au
Programme des Nations unies pour l’environnement6 (UNEP), cet
organisme a pour objectif de « fournir des évaluations détaillées de l’état
des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les
changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et
les stratégies de parade7 ».
Le GIEC n’est donc pas un laboratoire de recherche à proprement
parler. Composé de chercheurs bénévoles et volontaires8, reconnus pour
leurs compétences dans divers champs d’expertises (physique, économie,
sciences du climat, etc.), il réalise une synthèse de la recherche
internationale en la matière, à savoir l’ensemble des articles de recherche
publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture. Ces derniers ont
tous fait l’objet d’une analyse critique par d’autres chercheurs. À l’issue de
cet important travail de recension et d’étude, le GIEC donne l’avis
majoritaire et un indice de confiance, en fonction de la dispersion des avis
exprimés dans les analyses, ainsi qu’une probabilité associée. Il ne fait pas
de recommandations et la recherche d’un consensus fait qu’il lui a été
souvent reproché d’être trop conservateur. En cas de consensus quasi
absolu, l’indice de confiance maximum est « quasiment certain », auquel est
associée une probabilité de 99/1009.
Le rapport de synthèse du 6e rapport d’évaluation du GIEC, publié en
2023, commence ainsi : « Les activités humaines, principalement par le
biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le
réchauffement de la planète ; la température à la surface du globe atteignant
+ 1,1 °C par rapport à la période 1850-190010 en 2011-202011. » L’indice de
confiance associée est le plus élevé, ce qui rend ces conclusions sur la
responsabilité des activités humaines – et notamment son utilisation des
énergies fossiles dans les causes du réchauffement climatique
incontestables.
Un tel changement, sur des durées aussi longues, nécessite, pour réussir,
une organisation et une détermination sans faille. Comme l’a fait remarquer
Mark Carney, alors gouverneur de la Banque d’Angleterre1, dans un
discours majeur en 2015, juste avant la COP21, la programmation de la
transition énergétique fait face à une « tragédie des horizons2 ». Il a voulu
exprimer le décalage qui existe entre le temps qu’il faut pour ressentir les
effets du changement climatique et celui des cycles d’affaires et politiques.
Les changements liés au réchauffement climatique, même s’ils sont de plus
en plus perceptibles, se feront ressentir sérieusement à un horizon de
quelques dizaines d’années, alors qu’un homme politique, ou un directeur
de banque, est motivé dans ses décisions par l’impact immédiat qu’elles
auront sur ses actionnaires ou sur son électorat. De ce fait, aller demander
dès aujourd’hui à des investisseurs ou à des électeurs des efforts pour un
problème qui ne les touche pas encore, c’est prendre le risque d’une
défiance, menant à la révocation pour un capitaine d’industrie ou à la
défaite électorale pour un homme politique.
Car, pour réaliser une telle transition, il faut bien parler d’efforts.
Prendre en compte des externalités négatives comme les émissions de CO2,
alors qu’on les ignorait jusqu’à maintenant, a forcément un coût. Le monde
ne s’est pas tourné vers les énergies fossiles par hasard, mais en raison,
nous l’avons vu, de leur praticité et de leur faible coût. Si les énergies bas-
carbone présentent un avantage considérable en matière de préservation du
climat, elles ne représentent aujourd’hui qu’à peine 17 % de la
consommation d’énergie primaire3. Elles ont été marginalisées pour
l’essentiel en raison de leur coût ou de leur faible praticité. L’électrification
du secteur du transport est, par exemple, une solution efficace dans la lutte
contre le réchauffement climatique, mais il pose des contraintes que les
énergies fossiles n’imposaient pas. Nous pouvons citer la question de
l’autonomie des batteries, le temps de recharge et le déploiement des
réseaux de recharge. Il en va de même avec le développement de l’éolien ou
du solaire. Ces désavantages se réduisent avec les innovations
technologiques, mais le coût complet et la praticité restent des sujets
fondamentaux à appréhender dans la mise en place de la transition.
Qui plus est, les difficultés ne s’arrêtent pas là… Car, pour que la
transition énergétique soit une réussite, il faut réussir à synchroniser la
sortie des énergies fossiles et le développement des solutions bas carbone.
Or, dans le domaine énergétique, il semble plus facile d’arrêter une
structure existante que de démarrer une nouvelle activité. C’est là une
seconde tragédie des horizons. Ouvrir une centrale éolienne ou solaire
prend du temps, beaucoup de temps. En Europe, par exemple, alors que la
législation prévoit que le délai d’obtention des permis de construire ne
dépasse pas 2 ans4, en pratique, la durée est toujours supérieure pour
l’éolien terrestre, pour les projets installés en 2021.
Les délais vont de 2 ans et demi pour la Roumanie à 10 ans pour la
Croatie. En France, le temps moyen est de 5 ans et demi, de 3 ans et 4 mois
en Allemagne et la moyenne européenne se situe à 3 ans et demi. Pour les
parcs éoliens en mer (offshore), les délais sont encore plus longs. Enfin,
pour les centrales solaires, seuls trois pays, la Lituanie, la Belgique et la
Roumanie, tiennent les délais pour les autorisations administratives (la
France est à 3 ans). Pour cette raison, il faut au total aujourd’hui entre 4 et 7
ans pour construire un parc solaire ou éolien onshore, et même un peu plus
de 10 ans pour un parc éolien offshore5.
À l’inverse, dans le cas des énergies fossiles, il est aujourd’hui facile
d’emporter l’adhésion publique sur la limitation de l’activité des
compagnies pétrolières et gazières, compte tenu des conséquences néfastes
de leurs activités, qui sont déjà connues et bien documentées. Nous nous
retrouvons donc aujourd’hui dans une situation où les pouvoirs publics ont
déjà mis en place les mesures favorables à une réduction des
investissements dans les énergies fossiles, mais où les énergies de
remplacement ne sont pas encore disponibles ! La crainte est que la
dynamique de hausse des prix du pétrole et du gaz observée bien avant la
guerre en Ukraine ne continue à l’avenir, en raison du manque
d’investissements dans les énergies carbonées6.
Il faut donc veiller à ne pas mettre la charrue avant les bœufs, si nous ne
voulons pas nous retrouver à court d’énergie et nous précipiter dans un
scénario de rupture – un mur énergétique – plutôt que dans celui d’une
transition ! Qui plus est, la tragédie des horizons décrite par Mark Carney
ressurgit sur ces aspects de transition. En effet, la remontée des prix des
hydrocarbures est une problématique sociale difficile à gérer pour la classe
politique. Dit autrement, la hausse des prix des carburants entraîne une
grogne sociale à laquelle les élus se doivent de répondre. Que l’on parle
d’un chèque énergie ou d’une remise à la pompe, il s’agit bel et bien de
subventions. Nous nous retrouvons donc aujourd’hui dans la situation
ubuesque où l’on fait tout pour réduire l’offre d’énergies fossiles, mais où,
quand celles-ci viennent à manquer, nous subventionnons leur
consommation pour éviter toute forme d’instabilité sociale… empêchant en
cela la baisse de la consommation ! La seule solution pour sortir de ce
cercle vicieux est d’accélérer l’installation de moyens de production
d’énergie bas carbone.
Mais même dans ce cas, une autre tragédie des horizons s’impose à
nous : nous ne devons pas seulement gérer un flux, mais aussi un problème
de stock. Pour bien comprendre, le secteur du transport est le meilleur
exemple. La mobilité électrique s’est développée de manière importante ces
dernières années, dépassant dans certains cas les prévisions, même les plus
optimistes. Pourtant, le passage à une mobilité tout électrique est encore un
horizon lointain. Aux États-Unis, par exemple, où les ventes de véhicules
électriques ont dépassé cette année les 800 000 exemplaires, le parc
automobile dépassait les… 280 millions d’unités ! Sans une accélération
marquée, il faudra donc plusieurs décennies pour électrifier totalement
l’ensemble du parc automobile et se passer ainsi totalement de pétrole, sauf
à obliger une partie importante de la population à ne plus utiliser sa
voiture… Ce qui, nous pouvons le comprendre, ne serait pas socialement
acceptable. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis7, attirait
l’attention des pouvoirs publics sur ce sujet dans un entretien en 2022 : «
Comment protéger la liberté de mouvement des classes moyennes qui ne
vont pas pouvoir accéder à l’achat d’un véhicule électrique ? Dire à la
classe moyenne “restez chez vous”, ce n’est pas gérable politiquement8. »
Une autre condition au succès de cette transition est la prise en compte
de l’intrication des différents systèmes énergétiques et de l’impossibilité de
raisonner uniquement sur des considérations nationales. C’est
particulièrement vrai pour l’Europe où les interconnexions entre les pays
sont un élément majeur de l’équilibrage entre l’offre et la demande
électrique à l’échelle du continent. Ainsi, dans une année normale, plus de
15 % de l’électricité européenne fait l’objet d’échanges transfrontaliers.
Dans la mesure où la transition énergétique consiste à multiplier le recours à
l’énergie électrique bas-carbone pour se passer des hydrocarbures, ces liens
vont revêtir une importance croissante et fondamentale. Mais cela implique
que les décisions en matière énergétique d’un pays ne seront pas sans
conséquence sur la disponibilité électrique de ses voisins. La politique
énergétique restant un élément de souveraineté laissé à la discrétion de
chaque pays, il faut, a minima, prévoir une coordination au niveau
européen. Sans quoi la transition ne pourra fonctionner et nous ne pourrons
éviter que, plusieurs pays comptant sur les importations en provenance de
leurs voisins au même moment, l’on se retrouve dans l’incapacité de fournir
suffisamment d’énergie pour tout le monde !
Réaliser la transition représente ainsi un énorme défi. Elle nécessite une
volonté politique, une coopération régionale et internationale et une mise en
œuvre extrêmement complexe. D’importants moyens doivent ainsi être
mobilisés. L’AIE estime que les investissements dans les technologies bas-
carbone devraient passer de 1 200 milliards de dollars par an actuellement,
à 4 300 milliards par an en 20309 ! Devant de tels montants et l’ampleur de
la tâche, certains pourraient être tentés de baisser les bras. Ce serait oublier
qu’en réalité, nous n’avons pas le choix. Toutes les études sont formelles et
montrent que nous ne pouvons pas continuer sur la trajectoire actuelle. Les
conséquences humaines et financières, l’impact sur la biodiversité, tout
montre que ne rien faire serait beaucoup plus coûteux que d’investir
aujourd’hui dans la transition. Plusieurs études10 estiment qu’un monde
dans lequel le réchauffement climatique dépasserait les 2 °C ne serait plus
assurable contre les catastrophes naturelles. Au-delà, le fait que des zones
géographiques entières puissent devenir inhabitables ou que des zones
cultivables deviennent infertiles du fait de la montée des eaux, pourrait
entraîner des mouvements de populations ingérables socialement. La seule
chose dont nous sommes à peu près sûrs, c’est que ne rien faire coûterait
beaucoup plus cher que de réaliser la transition énergétique.
***
Les métaux
de la transition énergétique
*Appareils électroniques, systèmes audio, fibres optiques, écrans à cristaux, lasers, rayons X
La taille du réservoir :
allons-nous manquer de métaux
pour la transition bas-carbone ?
Taille du robinet :
la condition de la réussite de la transition
énergétique
***
Les conséquences
de la transition énergétique
CHAPITRE 8
Les conséquences
environnementales
de la production de métaux
1. https://www.culture.gouv.fr/Regions/DRAC-Hauts-de-
France/Actualites/Le-Bassin-minier-inscrit-au-patrimoine-mondial
2. Guillaume Pitron, La Guerre des métaux rares. La face cachée de la
transition énergétique et numérique, Les Liens qui libèrent, 2018.
3. https://presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2018/09/DP-
Facecache%CC%81e-des-biens-de%CC%81quipement-Septembre-
2018.pdf
4. France Stratégie, « Comment évaluer l’externalité carbone des métaux ?
», note d’analyse no 96, 2020.
https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-
2020-na96-externalite-carbone-metaux-octobre.pdf
5. À l’issue des premières étapes de transformations (broyage, lavage et
flottation), le minerai aura une concentration comprise entre 30 % et 35 %.
6. Les stériles miniers sont constitués de roches ou minerais qui ne peuvent
être valorisés économiquement.
7. Victor Maus, Stefan Giljum, Dieison M. da Silva, Jakob Gutschlhofer,
Robson P. da Rosa, Sebastian Luckeneder, Sidnei L. B. Gass, Mirko Lieber,
Ian McCallum, « An update on global mining land use », Nature, no 9,
2022. https://doi.org/10.1038/s41597-022-01547-4
8. Le Monde, 6 novembre 2019.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/06/au-bresil-la-rupture-du-
barrage-de-brumadinhoaurait-pu-etre-evitee_6018181_3244.html
9. Annick Forest, « Désastre de la mine du mont Polley : encore beaucoup à
faire », Radio Canada, 24 novembre 2014.
https://ici.radiocanada.ca/nouvelle/695247/rapport-etape-mont-polley
10. Le Monde, 26 juillet 1985.
https://www.lemonde.fr/archives/article/1985/07/26/quatre-mandats-d-arret-
ont-ete-delivres-apres-lacatastrophe-de-tesero_2738287_1819218.html
11. INERIS, « Ruptures de barrages de résidus miniers : retour d’expérience
et évaluation du phénomène », 2021.
https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/Ineris-
178736-1971292rapport%20digues%20g%C3%A9otechnique%20v2.pdf
12. Anna Bednik, Extractivisme. Exploitation industrielle de la nature :
logiques, conséquences, résistances, Éditions Le Passager Clandestin, 2016.
13. Ibid., p. 139.
14. « Increasing Water Risks in Metals and Mining », Fitch Rating, Special
Report, 8 juillet 2020.
15. Emmanuel Hache, Charlène Barnet, Gondia-Sokhna Seck, « Les
pressions sur l’eau, face ignorée de la transition énergétique », art. cit.
16. « Ressources métropolitaines en lithium et analyse du potentiel par
méthodes de prédictivité », Rapport du BRGM, 2018. https://infoterre.
brgm.fr/rapports/RP-68321-FR.pdf
17. Les sites classés Natura 2000 sont désignés pour protéger les habitats et
les espèces représentatifs de la biodiversité européenne.
https://www.natura2000.fr/
18. Laconvention de Ramsarestuntraitédeprotectiondel’environnement
signé en 1971. Il est relatif aux zones humides d’importance internationale
et sert de cadre à l’utilisation des zones humides et de leurs ressources.
https://ramsar.org/fr/a-propos-de-la-convention-sur-les-zones-humides
19. Carole Collinet-Appéré, « Finistère. À Tréguennec, un gisement de
lithium sur une zone protégée du littoral cristallise les inquiétudes »,
France3 Bretagne, 21 février 2022. https://france3-
regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/quimper/finistere-a-treguennec-
un-gisementde-lithium-sur-une-zone-protegee-du-littoral-cristallise-les-
inquietudes-2469595.html
CHAPITRE 11
La dépendance extérieure aux métaux est-elle une fatalité pour les pays
occidentaux et pour la France en particulier ? Comment réduire cette
dépendance ?
Depuis les années 1970, les questions de souveraineté et
d’indépendance ont surtout été traitées dans le secteur de l’énergie. Le
premier et le deuxième choc pétrolier ont permis de développer tout un
ensemble de politiques afin de réduire partiellement notre dépendance aux
pays producteurs d’hydrocarbures. Programme électronucléaire, économie
d’énergie, diversification géographique des fournisseurs de pétrole et de gaz
ont, par exemple, constitué le cœur de la politique française depuis 1973.
Pourtant, comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la
résilience des économies européennes et de la France au choc énergétique a
été mise à mal sur la période récente. En parallèle du choc énergétique et
géopolitique de février 2022, le monde s’est rendu compte de la place
prépondérante de la Russie sur de nombreux marchés de métaux en tant que
producteur ou exportateur majeur. Palladium, titane, platine, nickel ou
aluminium… Tous ces ingrédients, nécessaires à la bonne marche des
économies, ont vu leurs marchés largement affectés par la guerre. Des
lignes de production dans le secteur de l’automobile ont été suspendues en
raison de la pénurie de certains composants, et le secteur de l’aéronautique
mondial s’interroge désormais sur la meilleure manière de gérer ses
approvisionnements en titane. Face à la croissance des besoins en métaux
pour les technologies bas-carbone et la digitalisation des économies, il est
possible d’agir sur deux grands types de leviers. Le premier concerne le
développement d’une production de minerais et de métaux sur le territoire
national. Le second, qui sera développé ici, cherche à limiter la
consommation de métaux et doit être considéré comme un axe majeur des
politiques publiques pour les années à venir.
1. https://www.geo.fr/environnement/recyclage-des-smartphones-en-
progres-mais-peut-mieux-faire-208611
2. Emmanuel Hache, Charlène Barnet, Gondia-Sokhna Seck, « Sobriété : à
quand un Yuka pour comparer les matériaux dans nos produits ? », 17
décembre 2020. https://theconversation.com/ sobriete-a-quand-un-yuka-
pour-comparer-les-materiaux-dans-nosproduits-151775
3. https://acteurspublics.fr/nomination/aurelien-gay-devient-
delegueinterministeriel-adjoint-aux-metaux-strategiques
4. Philippe Bihouix, L’ âge des low tech. Vers une civilisation
techniquement soutenable, Éditions du Seuil, coll. « Anthropocène », 2014.
5. INSEE. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277714?sommaire=
4318291
6. Stéphane Amant, Clément Mallet, Nicolas Meunier, Juliette Sorret,
Marion Subtil, « Les idées reçues sur la voiture électrique », Carbone 4, 22
février 2022. https://www.carbone4.com/analyse-faq-voiture-electrique
7. https://twitter.com/AurelienBigo/status/1588111478422380544
8. Emmanuel Hache, Charlène Barnet, Gondia-Sokhna Seck, « Le cuivre
dans la transition énergétique : un métal essentiel, structurel et géopolitique
! », art. cité.
CHAPITRE 12
Quelles stratégies
pour les États-Unis et la Chine ?
Mais si la volonté politique est présente, nous pouvons espérer que ces
problématiques soient gérées en partie dans le futur. Reste un point essentiel
et principal nerf de la guerre : le financement. Pour le moment, dans ces
projets de règlements, cet aspect n’est pas ou peu abordé. Tout juste est-il
évoqué « une aide pour un accès aux financements », sans plus de
précisions pour l’instant.
Le rapport Varin, publié en janvier 2022, en avait pourtant fait un des
points centraux de développement. Après sa publication, le ministère de la
Transition écologique avait ainsi retenu comme l’un des axes stratégiques le
lancement d’un fonds d’investissement. Issu d’un partenariat entre le public
et le privé, il vise à la prise de participations et à la mise en place de
contrats d’approvisionnements de long terme dans l’amont de la chaîne de
valeur des industries minières (mines, raffinage, première transformation) et
dans le recyclage12.
Ce projet de fonds d’investissement a été lancé le 10 mai 202313, soit
près de 18 mois après la remise du rapport. Il devrait être alimenté à hauteur
de 500 millions d’euros par l’État d’ici la fin de l’année à travers le plan
France 203014 et pourrait monter à environ 2 milliards avec la contribution
des industriels français. Si la mise en place de ce fonds, confié à la société
Infravia, est une bonne nouvelle pour gérer les questions relatives aux
métaux critiques, on peut s’interroger sur la pertinence d’un plan national,
alors que les sommes à engager pour couvrir le large spectre des besoins
européens en métaux est extrêmement étendu ! En outre, la mise de départ
paraît au final assez faible relativement aux enjeux fondamentaux des
métaux dans la transition énergétique.
L’une des raisons est peut-être à chercher dans la perception actuelle du
secteur minier et métallurgique. L’UE a, en effet, défini la liste des activités
considérées comme essentielles à la transition énergétique ou qui lui sont
nécessaires, dans un texte : la taxonomie européenne. Or, les activités
minières n’en font pas partie !
Certains métaux issus de transformation, comme l’aluminium, y
figurent, avec la définition d’une limite maximum d’émission pour leur
production. Mais les activités extractives, elles, en sont exclues. Tout au
plus sont-elles citées dans les annexes techniques du texte EU 2020/852
publiées le 9 mars 202015, où il est précisé que le Groupe d’experts
techniques (TEG en anglais), n’a « pas été en mesure d’achever le travail
pour ce secteur en raison de contraintes de temps et de la complexité des
questions. Le TEG recommande que la plateforme analyse le rôle que joue
le secteur en termes d’amélioration de la disponibilité des matériaux
critiques nécessaires aux technologies actuelles et futures pour créer une
économie climatiquement neutre, circulaire et efficace en termes de
ressources, tout en s’approvisionnant en matières premières d’une manière
durable et responsable, en vue d’examiner le potentiel d’habilitation du
secteur16 ».
S’il confirme le rôle essentiel dans l’approvisionnement des matériaux
critiques nécessaires pour les technologies actuelles et futures de la
transition bas-carbone, là encore les engagements ne sont pas au rendez-
vous. L’aluminium, le cuivre, le nickel, le cobalt, le lithium, le plomb, le
zinc et les métaux précieux sont pourtant nommément cités comme
essentiels à la transition. Où est donc la logique ? Essentiels, mais ne
pouvant bénéficier des financements européens !
La raison en est assez simple : extraire des métaux est source de
pollutions. Elle revient à creuser le soussol et à y prendre des minerais,
souvent en altérant la biodiversité sur le lieu de production. Les industriels
ne récupèrent, nous l’avons vu, généralement qu’une infime partie rentable
économiquement, génèrent des déchets et utilisent des produits chimiques
pour traiter et extraire les minerais. Toutefois, si nous jugeons que la
transition énergétique est vitale et que les métaux sont indispensables à sa
réalisation, il nous faut aujourd’hui faire un choix. Celui de mettre en œuvre
un processus extractif fortement encadré sur le plan environnemental, qui
seul pourra permettre de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet
de serre pour limiter le réchauffement climatique. Et cette dynamique
extractive nécessitera de lourds financements !
Si c’est la limitation du réchauffement climatique qui est notre priorité,
l’Europe doit mettre en place les mesures nécessaires au développement de
l’activité minière nécessaire. Cela passe donc par une inclusion du secteur
extractif dans la taxonomie européenne. En effet, les épargnants sont
aujourd’hui très exigeants sur la façon dont leur argent est investi. En outre,
les organisations non gouvernementales mettent une pression importante et
justifiée pour que les sociétés d’investissement placent leur fonds dans des
projets en adéquation avec la transition énergétique.
Pour cette raison, l’UE a mis en place la réglementation SFDR17
(Sustainable Finance Disclosure Regulation) qui impose aux sociétés
d’investissement d’expliquer comment leurs produits prennent en compte la
durabilité. Depuis la mise en place de cette nouvelle régulation, de plus en
plus d’établissements n’investissent plus que dans des activités qui prennent
en compte la dimension durable des placements.
En conséquence, et c’est bien le but recherché, de moins en moins
d’argent est disponible pour les activités qui ne sont pas considérées comme
« vertes », c’est-à-dire utiles à la transition énergétique. C’est la raison pour
laquelle il est indispensable que l’UE intègre le secteur minier à la
taxonomie, afin de « flécher » les investissements vers ce secteur, sans qui
la transition pourrait être ralentie. C’est d’ailleurs ce que Philippe Varin
défendait lors de son audition au Sénat le 16 février 2022 à la suite de la
remise de son rapport18.
Mais la problématique financière va bien au-delà. Avec les changements
de politique monétaire observés dans les principales économies et la
remontée rapide des taux d’intérêt, les coûts de financement des
investissements miniers risquent d’augmenter sensiblement. Ces projets,
très capitalistiques et nécessitant des délais de construction très longs,
voient leur coût varier fortement en fonction du niveau des taux d’intérêt.
L’une des solutions à ce problème est l’octroi d’une garantie totale ou
partielle des investissements par l’État, pour permettre d’abaisser le coût de
financement. Le problème est identique et encore plus prégnant dans le
secteur du nucléaire où la garantie donnée par l’État peut faire passer le
coût du MWh d’un niveau extrêmement élevé à un prix extrêmement
compétitif en raison de la durée de mise en œuvre de ces projets.
Enfin, sur le plan financier, l’Europe devra être transparente sur la
fiscalité de l’énergie. La transition énergétique met en effet les États dans
une situation fiscale complexe, étant donné le poids des taxes sur les
énergies fossiles. La TICPE (Taxe intérieure sur la consommation de
produits énergétiques19) a, par exemple, rapporté à la France 32 milliards
d’euros en 202220, soit près de 15 % des recettes fiscales de l’État pour
cette année. Or, si nous nous passons totalement des énergies fossiles, ces
recettes vont disparaître. Sauf à réduire drastiquement nos dépenses, il
faudra trouver ces ressources ailleurs et notamment à travers la taxation de
l’électricité au titre de son utilisation pour la recharge des batteries de
véhicules électriques. Le Royaume-Uni a d’ores et déjà fait un pas en ce
sens, évoquant la mise en place d’une taxe sur les véhicules électriques à
compter de 2025-2026, pour compenser les pertes de recettes sur les
carburants21.
***
1. https://www.brookings.edu/wp-
content/uploads/2022/10/20thpartycongress_xi_jinping.pdf
2. Geneviève Barman, Nicole Dulioust, « Les années françaises de Deng
Xiaoping », Vingtième siècle, revue d’ histoire, no 20, p 17-34, 1988.
https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1988_num_20_1_2793
3. Étienne Goetz, « Le Pentagone sécurise le raffinage de terres rares sur le
sol américain », Les Échos, art. cité.
4. Giulietta Gamberini, « Métaux rares (3/3): la réouverture de mines en
France est-elle envisageable ? », La Tribune, 25 juillet 2018.
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-
environnement/metaux-rares-3-3-la-reouverture-de-mines-en-france-est-
elle-envisageable-785650.html
5. Voir les conclusions du rapport Varin sur le site du ministère de la
Transition écologique et de la cohésion des territoires.
https://www.ecologie.gouv.fr/investir-dans-france-2030-remise-au-
gouvernementdu-rapport-varin-sur-securisation
6. Commission européenne. https://single-market-
economy.ec.europa.eu/sectors/raw-materials/areas-specific-interest/critical-
raw-materials_en
7. Commission européenne. https://single-market-
economy.ec.europa.eu/publications/net-zero-industry-act_en
8. Site du Sénat aux États-Unis.
https://www.democrats.senate.gov/imo/media/doc/inflation_reduction_act_
one_page_summary.pdf
9. Antoine Bouët, « Inflation Reduction Act (IRA): comment l’UE peut-elle
répondre aux incitations fiscales américaines ? », La Tribune, 17 mars 2023.
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/inflation-reduction-act-ira-
comment-l-ue-peut-elle-repondre-auxincitations-fiscales-americaines-
955638.html
10. KU Leuven pour Eurométaux, « Metals for Clean Energy. Pathways to
solving Europe’s raw materials challenge », avril 2022.
https://eurometaux.eu/media/jmxf2qm0/metals-for-clean-energy.pdf
11. Philippe Jacqué, « L’Union européenne vise 42,5 % d’énergies
renouvelables en 2030 », Le Monde, 30 mars 2023. https://www.lemonde.fr/
economie/article/2023/03/30/l-union-europeenne-vise-42-5-d-
energiesrenouvelables-en-2030_6167526_3234.html
12. Ministère de la Transition énergétique, 10 janvier 2022, « Investir dans
la France de 2030 : remise au gouvernement du rapport Varin sur la
sécurisation de l’approvisionnement en matières premières minérales et
ouverture d’un appel à projets dédié ».
https://www.ecologie.gouv.fr/investir-dans-france-2030-remise-au-
gouvernement-du-rapport-varinsur-securisation
13. Anne Drif, « Coup d’envoi au fonds d’investissement français dans les
métaux stratégiques », Les Échos, 10 mai 2023.
https://www.lesechos.fr/finance-marches/ma/exclusif-coup-denvoi-au-
fonds-dinvestissement-francais-dans-les-metaux-strategiques-1942234
14. Ministère de la Transition écologique.
https://www.ecologie.gouv.fr/france-2030-gouvernement-annonce-
lancement-dun-fonds-dinvestissement-dedie-aux-minerais-et-metaux
15. European Union, 2020, TEG final report on the EU taxonomy.
https://finance.ec.europa.eu/system/files/2020-03/200309-sustainable-
finance-teg-final-report-taxonomy-annexes_en.pdf
16. Ibid, p. 159.
17. J.-P. Morgan, 1er janvier 2023, « EU SFDR Explained : Guide du
règlement européen sur la publication d’informations de durabilité dans le
secteur des services financiers à l’intention des investisseurs ».
https://am.jpmorgan.com/fr/fr/asset-management/adv/investment-
themes/esg/understanding-SFDR/
18. Audition de Philippe Varin au Sénat, mercredi 16 février 2022.
http://videos.senat.fr/video.2808094_620ae597389af.audition-de-
mphilippe-varin?timecode=1467000
19. Autrefois TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers), elle est
aujourd’hui appelée TICPE (Taxe intérieure sur la consommation de
produits énergétiques).
20. Raphaël Legendre, « Carburants : combien a vraiment touché l’État
cette année ? », L’Opinion, 16 novembre 2022.
https://www.lopinion.fr/economie/carburants-combien-a-vraiment-touche-
letat-cette-annee
21. Financial Times, « Hunt to impose UK road tax on electric cars for first
time », 4 novembre 2022. https://www.ft.com/content/405467f9-c3cd-4b4d-
bc48-2582890e7820
22. La Tribune, 8 mars 2023. https://www.latribune.fr/entreprises-
finance/industrie/automobile/voiture-thermique-la-france-exhorte-
lallemagne-a-lever-son-abstention-sur-l-interdiction-dans-l-ue-954510.html
Table des matières
Introduction
Partie 1 – Pourquoi une transition énergétique ?