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Perspectives économiques de

l’Afrique de l’Ouest 2023 : la


croissance économique de la
région en baisse, mais les
prévisions à moyen terme
suggèrent un retour à un niveau
supérieur à 4 % :
L’Afrique de l’Ouest a connu un ralentissement de sa croissance économique au cours de
l’année écoulée, à l’exception du Cabo Verde, de la Gambie, de la Guinée, du Mali et du
Niger, selon le rapport 2023 des Perspectives économiques de l’Afrique de l’Ouest de la
Banque africaine de développement.

Lancé jeudi 27 juillet, le rapport évalue les performances économiques de 15 pays d’Afrique
de l’Ouest, en l’occurrence le Bénin, le Burkina Faso, le Cabo Verde, la Côte d’Ivoire, la
Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le
Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

Le rapport note que le produit intérieur brut moyen de l’Afrique de l’Ouest a ralenti, passant
de 4,4 % en 2021 à 3,8 % en 2022, ce qui implique que la reprise de la croissance après le
ralentissement de 2020 s’est ralentie.

Il attribue le ralentissement de la croissance, entre autres facteurs, à des chocs successifs


tels que la résurgence du Covid-19 en Chine, un partenaire commercial majeur des pays de
la région. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a également provoqué des pressions
inflationnistes sur le coût des denrées alimentaires, des carburants et des engrais dans de
nombreux pays de la région de l’Afrique de l’Ouest.

Le rapport révèle en outre que les économies avancées ont également resserré leur
politique monétaire, ce qui a accru l’aversion au risque à l’échelle mondiale et augmenté les
pressions sur les taux de change.

Il note néanmoins que les perspectives de croissance du PIB de la région sont positives et
devraient augmenter légèrement pour atteindre 3,9 % en 2023 et 4,2 % en 2024.

La guerre en Ukraine affecte déjà les perspectives économiques de l’Afrique subaérienne.


L’envolé des prix des denrées alimentaires et de l’énergie va frapper les ménages les plus
vulnérables des régions, exacerber l’insécurité alimentaire, augmenter le taux de pauvreté
et éventuellement créer des tensions sociales. Les pays qui dépendent des importations de
blé de Russie et d’Ukraine sont touchés par la flambé des prix des denrées alimentaires,
mais ils ne sont pas les seuls car les prix de la plupart des produits alimentaires ont
augmentés et tous les pays de la région en ressentent l’effet.

Il faut s’attendre à ce que les retombés des prix de l’énergie soient disparates dans la région
vu que la hausse du prix du pétrole pourrait générer des revenus exceptionnels pour les huit
pays exportateurs de la région. Mais en ce qui concerne les autres pays qui sont plus des
importateurs, elle aggravera les déséquilibres commerciaux et augmentera les coûts de
transports et de la vie.

Même avec une reprise en 2024, cela complique énormément la création d’emploi, la lutte
contre le changement climatique et l’atteinte des objectifs de développement durable de la
région.

Les perspectives économiques sont donc très incertaines.

Sur le plan économique, trois priorités d’actions se dégagent :

 Protéger les ménages les plus vulnérables grâce à des transferts ou des subventions.
 Contenir l’inflation sans trop peser sur la croissance, les banques centrales doivent se
tenir prêtent à relever leur taux d’intérêt si nécessaire.
 Gérer l’ajustement des taux d’échange

Au-delà de la pandémie et des politiques, des réformes économiques seront


nécessaires pour assurer une croissance forte, inclusive et durable.

Il faudra principalement :

 Favoriser la diversification de l’économie


 Libérer le potentiel du secteur privé en améliorant l’intégration commerciale
régionale en mobilisant le financement privé et en favorisant l’innovation
numérique.
 Faire face au changement climatique en exploitant les opportunités de la transition
énergétique.

Perspectives économiques en
Côte d'Ivoire
Développements macroéconomiques récents

Le taux de croissance économique a ralenti de 7,4 % en 2021 à 6,7 % en 2022 en raison de la


persistance de l’invasion russe de l’Ukraine et de la pandémie de COVID-19. La croissance
est surtout portée par les industries extractives et manufacturières, le BTP, le commerce de
détail, le transport, les télécommunications, ainsi que par l’investissement privé et public et
la consommation privée. Le taux d’inflation a progressé de 4,2 % en 2021 à 5,2 % en 2022,
induit surtout par le renchérissement du prix des produits alimentaires consécutif à l’offre
locale insuffisante, et par l’augmentation du coût du transport due à la hausse des prix de
l’énergie au niveau mondial. Pour préserver le pouvoir d’achat des populations, le
gouvernement a pris différentes mesures (subvention du prix du pétrole au premier
trimestre 2022, revalorisation des salaires des fonctionnaires, plafonnement du prix des
produits de grande consommation). Ces mesures ont induit un accroissement du déficit
budgétaire à 6,8 % du PIB en 2022 (contre 4,9 % en 2021). L’encours de la dette a augmenté
de 52,1 % du PIB à 56 % du PIB en 2022. Le risque de surendettement du pays reste aussi
modéré qu’en 2021, avec cependant une capacité réduite d’absorption des chocs. Le déficit
du compte courant s’est creusé, passant de 4 % à 6,9 % du PIB entre 2021 et 2022, en raison
de la détérioration des termes de l’échange du pays. En effet, les prix à l’importation ont
augmenté plus fortement que ceux à l’exportation, exacerbés par la déprécation de l’euro
par rapport au dollar américain. Malgré la hausse du taux d’intérêt moyen des crédits
accordés par les banques (6,1 % en moyenne en 2022, contre 5,6 % en 2021), le crédit à
l’économie a augmenté de 13,1 % contre 12,5 % en 2021, grâce au dynamisme de l’activité
économique.

Perspectives et risques

L’accélération des réformes et investissements du Plan national de développement (PND)


2021–2025 et l’entrée en production du gisement gazier et pétrolier « baleine » découvert
en 2021– 2022 pourraient induire une hausse du taux de croissance économique à 7,2 % en
2023 et à 7 % en 2024. La croissance projetée reposerait sur plusieurs secteurs (énergie,
BTP, extraction minière, industries agroalimentaires, commerce, télécommunications et
agriculture), et sur l’investissement et la consommation. L’inflation devrait reculer à 3,7 %
en 2023, puis à 2,7 % en 2024, grâce à l’amélioration de l’offre locale de produits
alimentaires et la poursuite de la lutte contre la cherté de la vie. Le déficit budgétaire devrait
diminuer à 5,2 % en 2023 et à 4,1 % en 2024 grâce au renforcement de la mobilisation des
ressources internes et à la maîtrise des dépenses publiques. Le déficit du compte courant
ressortirait à 6,1 % du PIB en 2023 et à 6 % du PIB en 2024, grâce à l’accélération des
investissements du PND. Les principaux risques à considérer sont la détérioration du climat
politique consécutive aux élections locales de 2023, la poursuite de l’invasion de l’Ukraine
par la Russie, une recrudescence de la pandémie de COVID-19 et un recul des cours des
matières premières agricoles.
Changement climatique et options de politiques publiques

La BAD a estimé l’écart de financement pour la réalisation des ambitions climatiques de la


Côte d’Ivoire à 2 700 millions USD en moyenne annuelle sur la période 2020–2030. Le
potentiel de contribution du secteur privé ivoirien au déficit de financement du climat est
limité. Le pays ne dispose pas de fonds souverain et les fonds d’investissement sont limités
et difficiles d’accès pour les PME. Néanmoins, le pays peut compter sur son réseau de
compagnies d’assurances et sur ses deux caisses de retraite (Caisse nationale de prévoyance
sociale et Caisse générale de retraite des agents de l’État). Compte tenu des problèmes de
mobilisation des ressources, le financement climatique privé reste encore très faible. Pour
accroître ce financement, la priorité devrait être accordée à la résolution des contraintes
suivantes : (i) insuffisances du cadre juridique relatif notamment au marché carbone et des
mesures d’incitation fiscale ; (ii) méconnaissance des financements existants ; et (iii) faibles
capacités et compétences techniques nationales en matière de finance climatique
innovante. Par ailleurs, la valorisation du capital naturel, dont la part dans l’économie
ivoirienne était estimée à 45 % en 2014 par la Banque mondiale, constitue un atout majeur
pour le pays dans la recherche d’une croissance économique durable.

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