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Les régimes totalitaires

Dans l’entre-deux-guerres apparaissent en Europe trois régimes totalitaires, qui se caractérisent par des projets
idéologiques différents et des méthodes d’exercice du pouvoir qui présentent des similitudes.
Le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne et le stalinisme en URSS parviennent progressivement à
déstabiliser les démocraties libérales et bientôt tout l’ordre européen issu de la Première Guerre mondiale.

Comment caractériser les régimes totalitaires et leur rôle dans la déstabilisation de l’ordre européen
dans les années 1930 ?

I/ Des régimes différents par leur conquête du pouvoir et leurs idéologies


1) Le fascisme italien
* Dans un contexte d’agitation sociale révolutionnaire, Benito Mussolini, un ancien combattant, fonde le
mouvement fasciste, du nom des « faisceaux de combat » (unités paramilitaires nationalistes et
révolutionnaires qui ont recours à la violence) en 1919.
Mais Mussolini fait évoluer les objectifs de son mouvement : le Parti national fasciste, créé en 1921, cherche
à rétablir l’ordre social, par la violence dirigée contre ouvriers et paysans qui préparent une révolution sur le
modèle bolchevique russe (des « gardes rouges » communistes occupent des usines ou des fermes). Il devient
alors un recours pour la bourgeoisie italienne : un rempart contre la révolution communiste.

* Mussolini organise en octobre 1922 la Marche sur Rome (référence explicite à Jules César qui franchit le
Rubicon avec « ses » légions pour aller jusqu’à Rome, transgressant un interdit de la République romaine)
pour faire pression sur les élites politiques, ce qui amène le roi à le nommer chef de gouvernement.
Pour conquérir le pouvoir, Mussolini associe la menace de la violence et le respect des institutions
démocratiques.

* L’idéologie fasciste est un nationalisme exacerbé, qui revendique pour l’Italie l’héritage de la grandeur de
l’Empire romain et la défense de la nation italienne.
L’Etat fasciste devient rapidement autoritaire et ne recule pas devant les assassinats politiques, comme celui
de l’opposant Giacomo Matteotti en 1924.
Dès 1925, les « lois fascistissimes » mettent à mort la démocratie libérale italienne (fin du rôle du Parlement,
interdiction de partis et syndicats non fascistes).
Le fascisme est chronologiquement le premier des totalitarismes et, pour consolider son pouvoir, est capable
de compromis (avec l’Eglise catholique, puissante en Italie, par les accords du Latran en 1929 ; avec la
monarchie, jamais remise en cause).

2) Le nazisme allemand
* L’Allemagne sort traumatisée de la défaite en 1918 et humiliée par le Traité de Versailles en 1919 ; voir
Première.
Dans ce contexte, le NSDAP (parti nazi) est un parti extrémiste dans la République de Weimar, dirigé par
Adolf Hitler à partir de 1921 ; après l’échec d’un putsch (de la Brasserie…) à Munich en novembre 1923 et un
séjour d’Hitler en prison (1924), le NSDAP se résigne à participer aux élections législatives au Reichstag,
mais n’obtient que de faibles scores électoraux jusqu’en 1930.

* La crise de 1929, l’envolée du chômage et de la misère en Allemagne assurent au parti nazi des scores
électoraux importants. L’agitation et la violence dans les rues, menées contre les adversaires politiques par les
SA (Sections d’assaut : unités paramilitaires du NSDAP) accompagnent ces succès aux élections ; le NSDAP
n’obtient jamais la majorité absolue des sièges au Reichstag, et doit donc former une coalition avec des partis
de droite (DNVP), dont les dirigeants (von Papen, von Schleicher) pensent que Hitler servira de rempart à la
prise de pouvoir d’une gauche unie, et échouera rapidement, leur permettant de s’installer au pouvoir ; tous
ces facteurs entraînent la nomination d’Adolf Hitler en tant que chancelier (chef du gouvernement) par le
président Hindenburg, en janvier 1933.
Les nazis prennent prétexte de l’incendie du Reichstag (parlement de la République de Weimar), dont ils
accusent leurs ennemis communistes, pour suspendre la démocratie et mettre en place une dictature radicale
(mars 1933).

* L’idéologie nazie repose sur la vision du monde d’Adolf Hitler, qu’il a détaillée dans son livre Mein Kampf
(1926), rédigé en prison après l’échec de sa tentative ratée de putsch (1923). Il affirme que le peuple
allemand est une race supérieure, la race aryenne, qui doit asservir les races inférieures (latins, slaves, extra-
européens) et conquérir à leurs dépens l’espace vital nécessaire à son développement.
Le nazisme est donc une idéologie raciste et antisémite : en effet, Hitler affirme que les juifs sont le pire
ennemi du peuple allemand, responsables de tous ses problèmes. Et appelle les Allemands à s’en débarrasser.
Le nazisme vise également à créer un « homme nouveau », qui doit se fondre dans la « communauté du
peuple », obéissant aveuglément à l’Etat nazi et capable de participer à la conquête d’un empire mondial.

3) Le stalinisme en URSS
* Au cours de l’année 1917, les révolutions russes débouchent sur la prise de pouvoir par les bolcheviques
(communistes russes) et leur chef Lénine en octobre 1917. Les « rouges » (grâce à l’Armée rouge, créée par
Léon Trotski) triomphent de leurs ennemis, les « blancs » (tsaristes) dans une guerre civile (1918-1921) et
peuvent alors créer un état communiste, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1922.
A la mort de Lénine en janvier 1924, c’est Joseph Staline qui parvient à s’imposer à la tête de l’Union
soviétique, en s’appuyant sur le Parti communiste (PCUS), parti unique qu’il contrôle, et en éliminant
physiquement ses rivaux (dont Trotski, contraint à l’exil puis assassiné en 1940).

* Il met en œuvre, à partir de 1928, une version radicale de l’idéologie communiste : l’Union soviétique a
aboli le capitalisme et la démocratie « bourgeoise » (libérale), elle prétend libérer les prolétaires (ouvriers et
paysans) dans le cadre d’une économie d’état planifiée.
Par leur travail, les prolétaires créent des richesses, l’objectif du communisme est que chacun en reçoive selon
ses besoins.
Le communisme soviétique veut donc mettre en œuvre l’égalité entre tous (dont hommes et femmes) et
abolir les classes sociales de l’ancienne société capitaliste.

* La « construction du socialisme (phase transitoire, avant la réalisation du communisme) » passe par


l’industrialisation à marche forcée d’un pays jusque-là peu industrialisé, la collectivisation (appropriation
par l’Etat des moyens de production, des terres par exemple) des campagnes.
Mais également par l’élimination des « ennemis de classe » : aristocratie de l’ « Ancien régime » tsariste,
clergé orthodoxe, bourgeois, paysans aisés qui refusent la collectivisation (=koulaks).
Et le stalinisme prétend également former un « homme nouveau », qui a renoncé aux aspirations bourgeoises
et se met au service de la collectivité et de l’édification de l’URSS.

* L’idéologie communiste se veut universelle et prétend exporter la révolution dans le monde entier. C’est
dans ce but qu’est créé le Komintern (organisation internationale des partis communistes du monde entier,
3ème Internationale, étroitement contrôlée par Staline).
Dans l’entre-deux-guerres, cependant, Staline se résigne à la « construction du socialisme dans un seul
pays », l’URSS, où il doit d’abord être consolidé.

II/ Le pouvoir totalitaire en fonctionnement


1) Des dictatures autour d’un parti et d’un chef
* Les trois régimes totalitaires sont structurés par un parti unique (les autres sont interdits) : Parti national
fasciste, parti nazi, PCUS.
Ce sont des partis de masse, qui regroupent des millions d’adhérents (8M en Allemagne à la fin de la guerre),
par conviction ou par opportunisme.
Le parti unique monopolise la vie politique, les cadres de ces régimes en sont tous membres et il finit par se
confondre avec l’Etat dans un Etat-parti (régime politique dans lequel les pouvoirs publics se confondent
avec le parti unique).
* Le parti unique est dirigé par un chef charismatique, que l’on retrouve dans les trois régimes : Mussolini
est le Duce, Hitler le Führer et Staline le Vojd, ces trois mots signifiant « guide » dans les langues
respectives.
Il dispose d’une autorité absolue (malgré le maintien du roi en Italie ou de l’apparence de la collégialité en
URSS), son charisme lui donne un ascendant sur la population, renforcé par un véritable « culte du chef », qui
le présente comme génial et infaillible.

* Ces trois régimes piétinent les libertés fondamentales : opinion, presse, religieuse en URSS, au nom de la
mise en œuvre du projet idéologique et de la lutte contre les ennemis.

2) Un contrôle total de la société ?


* Le projet de créer un homme nouveau amène les régimes à chercher à contrôler les esprits et les
comportements, par des organisations spécifiques : de jeunesse en particulier (Balilla en Italie, jeunesses
hitlériennes en Allemagne, Komsomol en URSS), mais aussi de loisirs (« La Force par la joie », qui prend en
charge les loisirs des Allemands ; par exemple en Allemagne le complexe balnéaire de Prora, au bord de la
mer Baltique, où les estivants sont constamment encadrés par le parti).
La propagande vise à renforcer le contrôle des esprits : elle relève d’un ministère en Allemagne (dirigé par
Joseph Goebbels) ou en Italie. Elle passe par les médias (« récepteur du peuple » = poste de radio bon marché
produit en Allemagne), le cinéma, l’école ; elle est omniprésente dans tous les aspects de la vie sociale.

* L’encadrement de l’économie est fondamental : en URSS, l’économie appartient à l’Etat (à quelques


exceptions près : petits commerces, lopins agricoles) ; en Italie et en Allemagne, l’économie reste privée mais
elle est encadrée par l’Etat, qui y intervient massivement : commandes publiques (réarmement allemand),
investissements (autoroutes allemandes, modernisation agricole en Italie : assèchement de marais au sud de
Rome, pour en faire des terres agricoles).
Seul le syndicat unique du parti est autorisé, qui permet l’encadrement des travailleurs : Front du travail
dans l’Allemagne nazie.

* Il est très difficile de connaître l’efficacité réelle de ce contrôle sur les esprits ; mais une adhésion ou un
soutien aux régimes totalitaires sont clairement majoritaires.
Dans les trois sociétés subsistent quelques individus ou des institutions qui échappent en partie à ce contrôle :
résistants (attentats contre Hitler), Eglises, organisations clandestines.

3) La terreur de masse
* La terreur est un outil de gouvernement utilisé par les trois régimes totalitaires. Elle s’exerce d’abord contre
les ennemis désignés du régime : opposants politiques, bourgeois en URSS, juifs en Allemagne.
Point de passage : 9-10 novembre 1938 : La nuit de cristal
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 se déroule dans toute l’Allemagne un évènement qui marque un
tournant dans la terreur exercée contre les juifs.
Jusque là : boycott, lois de Nuremberg
Les autorités organisent des violences, auxquelles participe la population, contre des commerces (bris de
vitrines), des synagogues (incendiées) ; le prétexte en est l’assassinat d’un diplomate allemand à Paris par un
juif polonais. Le bilan matériel et humain (91 morts) est considérable.
Cette nuit de violence terrorise les juifs qui vivent Allemagne, les pousse à fuir le pays (mais beaucoup ne
peuvent obtenir de passeport et visas de l’étranger). Il s’agit également pour les autorités de voir quel degré de
violence antisémite paraît acceptable aux Allemands.
Les quelques Allemands qui protestent ou soutiennent des victimes sont mis à l’écart de la société (perte
d’emploi, …) : c’est une manière de renforcer l’exclusion des juifs de la « communauté du peuple »
allemand voulue par les nazis.
Considérés comme responsables de ces violences, les juifs sont collectivement mis à l’amende, et beaucoup
sont arrêtés et envoyés en camp de concentration (voir ci-dessous).
La « nuit de cristal » (l’expression n’est plus utilisée en Allemagne : « nuit de pogroms du Reich ») est un
tournant, car elle est l’application de la terreur à grande échelle contre les juifs en Allemagne.

* La terreur est également un outil de gouvernement qui permet de renforcer l’autorité du chef sur le parti et la
société.
Point de passage : 1937-1938 : La Grande Terreur en URSS
La violence criminelle du stalinisme a commencé plus tôt (Holodomor : famines organisées en Ukraine en
1932-33 : 5M de morts), mais la Grande Terreur de 1937-38 marque elle aussi un tournant dans l’usage de la
terreur.
En juillet 1937, Staline confie au NKVD (police politique soviétique) la charge d’éliminer les « éléments
antisoviétiques et socialement dangereux » ; à la demande de son chef, Nikolai Iejov, il fixe des quotas de
gens à éliminer dans chaque région. C’est le début de la Grande Terreur.
Les victimes sont des personnes qui prêtent le flanc à la moindre suspicion de non-obéissance aveugle au
régime (fleuriste qui suppose qu’il y a des exécutions) : marginaux, anciens bourgeois ou koulaks, membres
de minorités nationales (Polonais ou Allemands).
Mais également de nombreux membres du PCUS, communistes convaincus : trotskistes, chefs locaux du
parti. Ces purges (éliminations de gens à l’intérieur d’une organisation) sont un élément-clé de la Grande
Terreur.
Les victimes de la Grande Terreur sont arrêtées et sont soit tués par balles, de manière discrète, soit déportés
dans des camps de travail, en Sibérie ou dans le Grand Nord, qui font partie du goulag (organisation des
camps soviétiques), où beaucoup meurent d’épuisement.
La Grande Terreur, qui a fait au moins 700 000 victimes d’exécutions, prend soudainement fin sur ordre de
Staline en novembre 1938. Nikolaï Iejov, accusé de non-respect des procédures, est exécuté et remplacé par
Beria, le fondateur du KGB après 1945.
Par la Grande Terreur, le régime soviétique veut empêcher toute forme d’opposition politique, même
minimale. Et Staline veut terroriser le parti pour en faire un instrument totalement soumis.

* La terreur est mise en œuvre par des institutions, les polices politiques (OVRA en Italie, Gestapo en
Allemagne, NKVD en URSS), et dans des lieux spécifiques : camps de travail du goulag en URSS, camps de
concentration en Allemagne (dès 1933), où sont d’abord envoyés les opposants politiques.
Elle fait de nombreuses victimes, moins en Italie que dans les deux autres régimes, qui sont clairement plus
radicaux dans le recours à la terreur.

III/ Les régimes totalitaires bouleversent les équilibres européens


1) Les régimes totalitaires refusent et déstabilisent l’ordre européen
* L’Allemagne et l’Italie sont hostiles à l’ordre européen mis en place après 1918 :
- l’Allemagne est le principal vaincu, le traité de Versailles qui lui est imposé est dénoncé comme un diktat
(pertes de territoires : Alsace-Lorraine, Posnanie cédée à la Pologne, démilitarisation) ; les nazis vont obtenir
une grande partie de leur succès politique en promettant de réviser le traité
- l’Italie fait partie des vainqueurs, mais elle n’a pas obtenu tout ce qu’elle espérait grâce à ses sacrifices dans
la Première guerre mondiale : 600 000 morts), en particulier les terres irrédentes (territoires où vivent des
Italiens et revendiqués par l’Italie) : Trentin, Istrie, Dalmatie ; ce thème de la « victoire mutilée » est exploité
par les fascistes
L’URSS est un paria de l’ordre européen : la France et le Royaume-Uni s’assurent de la mise en place d’un
« cordon sanitaire » d’états qui lui sont hostiles à ses frontières, pour empêcher la diffusion du communisme
en Europe.

* L’Allemagne quitte la SDN dès 1933 et commence un réarmement plus ou moins secret.
La menace allemande amène les gouvernements français et soviétique à se rapprocher : ils signent un « traité
d’assistance mutuelle » en 1935.
L’Italie mène une politique impérialiste en conquérant l’Ethiopie (1936), ce qui entraîne sa condamnation par
et son départ de la SDN : elle se rapproche alors de l’Allemagne pour former l’Axe Rome-Berlin (1936), qui
menace ouvertement l’ordre européen.

* Point de passage : 1936-1938 : Les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole
En juillet 1936 éclate la guerre civile espagnole : une partie de l’armée, emmenée par le général Franco, tente
un coup d’état militaire contre le gouvernement de Front populaire de la République espagnole, qui
parvient à contenir la progression des nationalistes (franquistes).
L’intervention des régimes totalitaires va faire basculer le rapport de force en faveur des franquistes ; alors
que les démocraties occidentales (France et Royaume-Uni) tentent d’imposer une non-intervention
étrangère dans le conflit, qu’elles respectent elles-mêmes :
- l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie interviennent militairement aux côtés des franquistes ; le
bombardement de la ville de Guernica en avril 1937 par les aviations allemande et italienne, immortalisé par
le peintre d’origine espagnole Pablo Picasso (qui veut dénoncer l’horreur vécue par des civils désarmés face à
l’agression des armées de l’air allemande – la légion Condor- et italienne ; bilan = plusieurs centaines de
morts), en est un des épisodes les plus connus
- l’URSS intervient aux côtés du gouvernement espagnol en lui fournissant des armes et des conseillers
militaires
Les Brigades internationales (organisations militaires de volontaires qui viennent se battre en Espagne pour
défendre le gouvernement républicain ; exemple de l’écrivain américain Ernest Hemingway) sont une autre
forme d’intervention étrangère dans la guerre d’Espagne ; elles sont sous forte influence de l’URSS
stalinienne, seul pays étranger qui aide les républicains ; autre exemple de l’écrivain anglais George Orwell,
auteur de 1984 – une dystopie totalitaire, qui se bat aux côtés des trotskistes et anarchistes).
Le soutien nazi et fasciste à Franco (et les divisions entre soutiens aux républicains) finit par lui offrir la
victoire dans la guerre civile en 1939, les républicains s’exilent alors en masse en France.
La guerre d’Espagne montre aux Européens la capacité de déstabilisation des équilibres européens dont
disposent l’Allemagne et l’Italie.

2) La marche à la guerre
* A partir de 1936, l’Allemagne multiplie les coups de force qui remettent en cause l’ordre européen.
En 1936, les troupes allemandes traversent le Rhin et le régime remilitarise la partie du territoire allemand
situé sur la rive gauche du Rhin, contrevenant au traité de Versailles. L’absence de réaction de la France et
du Royaume-Uni sont une invitation à continuer, pour un régime révisionniste (qui veut remettre en cause les
traités).
En mars 1938, l’Allemagne annexe l’Autriche (germanophone), où l’armée allemande est accueillie dans la
liesse : c’est l’Anschluss (annexion), interdite par le traité de Versailles, et l’Allemagne devient le Grand
Reich (empire qui regroupe tous les Allemands vivant en Europe).

* En septembre 1938, Hitler exige de son voisin, la Tchécoslovaquie (alliée de la France) qu’elle lui cède le
territoire des Sudètes, peuplé majoritairement de germanophones, sous le prétexte qu’ils sont maltraités par
l’état tchécoslovaque.
Les deux pays sont au bord de la guerre, mais Mussolini propose d’organiser une rencontre entre les 4
puissances (sans la Tchécoslovaquie) pour régler la crise ; lors de la conférence de Munich, les dirigeants
français et britanniques abandonnent leur allié, qui cède les Sudètes au Reich.
Aux yeux de nombreux Français et Britanniques, la « capitulation » face à Hitler a permis de sauver la paix,
puisqu’il a promis de cesser ses coups de force.
En mars 1939, l’armée allemande envahit la partie tchèque de ce qui reste de la Tchécoslovaquie, qui est
intégrée dans le Grand Reich : Hitler montre alors que l’expansionnisme allemand ne s’arrêtera pas.

* Le 23 août 1939, à la surprise générale, l’Allemagne nazie et l’URSS stalinienne signent un pacte de non-
agression (Molotov-Ribbentrop), qui remet en cause leur hostilité déclarée et le traité franco-soviétique.
Un protocole secret prévoit un partage de la Pologne entre les deux puissances.
Hitler peut alors poursuivre sa politique expansionniste et la Wehrmacht (armée allemande) envahit la
Pologne le 1er septembre 1939 ; la France et le Royaume-Uni finissent par déclarer la guerre à l’Allemagne,
c’est le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Conclusion
Les 3 régimes totalitaires qui s’affirment en Europe dans l’entre-deux-guerres, malgré leurs différences et leur
hostilité (entre l’URSS et les deux autres), partagent certaines caractéristiques, en particulier dans leur manière
de fonctionner, qui rompent avec le modèle des démocraties libérales qui triomphaient jusque là.
Ils contribuent, inégalement, au bouleversement de l’ordre européen, qui débouche sur la Seconde Guerre
mondiale.

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