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TP19
A. Glycémie et homéostasie.
L’hypoglycémie se manifeste souvent en premier lieu par une faiblesse musculaire et des troubles comportementaux
(énervement) puis par des troubles plus graves qui traduisent un mauvais fonctionnement du système nerveux et du cerveau
(troubles de la vue, perte de connaissance). Une hypoglycémie importante (sous 0,5g/L) peut entraîner un coma mortel.
L’hyperglycémie chronique (glycémie supérieure à 1,2 g/L) entraîne des complications vasculaires, très graves à long terme
(infarctus, rétinopathie, AVC…).
L’homéostasie (homeo = semblable ; stase = rester) est l’ensemble des mécanismes permettant de réguler la constance du
milieu intérieur. Tout comme la tension artérielle, le rythme cardiaque ou encore la concentration hormonale, le taux de glucose
circulant dans le sang (ou glycémie) est un paramètre régulé. La glycémie normale pour un individu à jeun oscille autour d’une
valeur moyenne de 1g/L soit environ 5,5 mmol/L (la masse molaire du glucose étant de 180 g/mol) : on parle de valeur consigne
ou valeur de référence. Malgré une absorption de glucose intermittente et une utilisation cellulaire (consommation)
permanente mais d’intensité variable en fonction de l’activité et des dépenses énergétiques, la glycémie est maintenue entre
0,65 et 1,26 g/L : c’est l’homéostat glycémique.
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Entre les repas et en période de jeûne, il n’y a plus d’apport nutritif de glucose ; pourtant la glycémie est maintenue
proche de 1g/L. Ce sont les cellules du foie qui libèrent dans la circulation sanguine le glucose qui sera mis à la disposition
des autres cellules comme substrat énergétique. Celui-ci résulte de la dégradation du glycogène hépatique au cours de la
glycogénolyse. On parle de « réserves publiques » de glucose pour le foie, alors que les cellules des muscles sont dites
« privées » car seulement utilisées sur place, par les myocytes eux-mêmes.
La glycogénolyse est une phosphorolyse du glycogène (semblable à une hydrolyse mais utilisant un groupement
phosphate à la place d’un groupement hydroxyle), catalysée par la phosphorylase qui forme du glucose-1-phosphate et la
phosphoglucomutase qui aboutit à la formation de glucose-6-phosphate dans toutes les cellules possédant un stock de
glycogène (foie, intestins, reins, muscles…).
Remarque : la phosphoglucomutase catalyse la réaction dans les deux sens.
Le glucose-6-phosphate ne peut pas sortir des cellules. Il doit pour cela être déphosphorylé par la glucose-6-phosphatase,
enzyme qui n’est présente que dans le foie et, dans une moindre mesure, dans les reins.
Le foie est donc le principal organe effecteur de la régulation de la glycémie. Il stocke le glucose après un repas
(hyperglycémie) et le libère en cas de besoin (hypoglycémie). Le foie est, par ailleurs, capable de produire du glucose à
partir de molécules non glucidiques : des acides aminés, du glycérol libéré par les adipocytes : c’est la néoglucogenèse.
Mais le stockage dans le foie est limité à 100 g de glycogène (300 autres grammes étant répartis dans d’autres organes).
L’excédent de glucose apporté par l’alimentation est alors stocké sous forme de lipides dans le tissu adipeux.
C. Le rôle du pancréas.
Suite à une pancréatectomie (ablation du pancréas), un animal présente une « polyurie » (augmentation de la quantité
d’urine émise), mais aussi une « glycosurie » (présence de glucose dans l’urine) qui traduit une hyperglycémie.
L’affaiblissement est suivi par la mort de l’animal au bout de quelques mois. Ainsi le pancréas, en plus de sa fonction dans
la digestion, apparaît comme un organe indispensable pour maintenir la glycémie à sa valeur de référence.
L’essentiel de la masse du pancréas (99%) est constitué par les cellules acineuses sécrétrices du suc digestif (partie
exocrine du pancréas), le reste (1%) est constitué d’amas cellulaires : les îlots de Langerhans (partie endocrine du
pancréas). Les îlots, richement vascularisés, sont constitués de deux types de cellules qui sécrètent des hormones
(substances produites en faible quantité par des glandes ou tissus endocrines, véhiculées par le sang et qui agissent sur de
cellules cibles à distance de leur lieu de production) : les cellules sécrètent de l’insuline (la majorité de l’îlot) et les
cellules sécrètent du glucagon (à la périphérie des îlots).
- l’insuline favorise la glycogénogenèse. L’injection d’insuline provoque donc une baisse de la glycémie. On dit que
l’insuline est hypoglycémiante en favorisant le stockage de glucose.
- Le glucagon favorise la glycogénolyse. L’injection du glucagon provoque une augmentation de la glycémie. On dit
que le glucagon est hyperglycémiant.
Ces hormones vont agir sur les cellules effectrices de la régulation qui en modifiant leur fonctionnement, ramènent la
glycémie à sa valeur de consigne : c’est un système de régulation par rétroaction. La liaison entre la molécule d’insuline
ou de glucagon et son récepteur situé sur la membrane plasmique des cellules hépatiques entraîne l’activation des
enzymes qui vont catalyser selon le cas la synthèse ou la dégradation du glycogène. L’insuline agit également sur les
transporteurs membranaires de glucose, augmentant leur nombre à la surface de la cellule :
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Glucagon Insuline
Glycogène Glycogène
Glycogène phosphorylase
Glycogène synthase
Glucose Glucose
Transporteur du glucose
Récepteur au glucagon
Récepteur à l’insuline
Le diabète de type 2 ou diabète non insulino-dépendant (DNID) : c’est le plus fréquent ; le phénotype tissulaire pancréatique
est normal ; il n’y a aucune destruction des cellules β. La glycémie est élevée bien que l’insulinémie reste normale. Cette forme
de diabète est due à une insensibilité des cellules cibles (muscle, foie, tissu adipeux) à l’insuline. On parle d’insulino-résistance. Il
y a un captage moindre du glucose dont le mécanisme est encore mal connu mais qui fait intervenir les protéines membranaires
transporteurs de glucose. L’insulinémie s’élève davantage et peu à peu on observe une diminution des récepteurs à l’insuline du
fait de cette hyper-insulinémie. Puis le pancréas, très sollicité finit par s’épuiser et on observe une déficience de la sécrétion
d’insuline à un stade très avancé de la maladie. La prévalence du diabète de type 2 a augmenté dans la population française
entre 2000 et 2009 : elle est passée de 3,3 à 5,3 %. La prévalence est une mesure de l’état de santé d’une population à un
instant donné, correspondant à la proportion de personnes ayant une certaine maladie. L’incidence concerne le nombre de
nouveaux cas d’une maladie observés pendant une période donnée, pour une certaine catégorie d’individus.
• Facteurs environnementaux : on soupçonne certains virus d’être des éléments déclencheurs en raison de la
similitude de certaines de leurs protéines antigéniques avec celles des cellules β. D’autres facteurs sont envisagés :
molécules d’origine alimentaire, inflammations, stress…
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2. Diabète de type 2.
• Facteurs génétiques : on dispose de nombreux arguments pour penser que les facteurs génétiques ont un rôle
important dans l’apparition du diabète non insulino-dépendant. Certains groupes ethniques apparaissent plus
sujets au diabète que d’autres. Dans la population générale, le risque de déclarer un diabète de type 2 est de 2 à 4
% ; il passe à 25 % dans la fratrie d’un individu atteint et chez les jumeaux monozygotes, le risque pour le second
jumeau d’être atteint est de 50 à 99 %. Cependant, les gènes impliqués sont très nombreux et mal identifiés. Ce
sont des gènes dits diabétogènes. Le risque d’être atteint par ce type de diabète augmente avec l’âge du patient ;
la fréquence est multipliée par 8 à 9 chez les personnes âgées de plus de 70 ans par rapport à celles âgées de 30 à
40 ans.
• Facteurs environnementaux : les causes environnementales sont très importantes dans l’apparition de la maladie.
Alimentation en excès et absence d’activité physique sont les causes principales. 1/3 des obèses sont diabétiques
et 80 % des diabétiques de type 2 sont obèses ! C’est plus précisément l’obésité androïde (obésité abdominale
avec un rapport « tour de taille » sur « tour de hanche » supérieur à 1) qui semble associée au risque plus
important de devenir diabétique.