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Plan

1. Introduction

2. Sources et destinées du glucose sanguin

2.1. Origines du glucose sanguin


2. 2. Destinées du glucose sanguin
3. Régulation de la glycémie

3.1. Régulation pancréatique


3.1.1. L'insuline
3.1.2. Glucagon
3.2. Autres systèmes hyperglycémiants

3.2.1. Adrénaline
3.2.2. Cortisol
3.2.3. Hormone de croissance (GH)
3.2.4. Hormones thyroïdiennes
4. Conclusion

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Pr K. SEMRA
1. Introduction

Le glucose est un hexose, appartenant aux glucides simples (oses), considéré


comme l’un des métabolites énergétiques essentiels. Certains organes en ont
une dépendance quasi exclusive ; particulièrement le cerveau et les globules
rouges.
L’homéostasie du glucose est définie par le maintien d’une concentration
sanguine en glucose (glycémie), équilibrée et constante, que ce soit à jeun ou
après des repas, en impliquant des mécanismes régulateurs complexes et
étroitement liés.

2. Sources et destinées du glucose sanguin


2.1. Origines du glucose sanguin

• En situation de jeun

Loin des repas alimentaires, le glucose a une origine endogène, il provient:


- Dans un premier temps ; du glycogène hépatique par glycogénolyse. Le
foie est l'organe dont la teneur en glycogène peut être la plus élevée (10 à 12 %
du poids frais).
- Dans un second temps ; de la néoglucogénèse hépatique, à partir des
lactates, d’acides aminés glucoformateurs ou de glycérol libéré à partir
des triglycérides du tissu adipeux.

Le foie est le seul organe pouvant libérer du glucose libre (non phosphorylé) dans la
circulation sanguine (grâce à l’enzyme glucose-6-phosphatase et à des mécanismes
régulateurs spécifiques) ; représentant ainsi la seule forme de glucose capable de
traverser passivement la membrane plasmique des cellules.

• En situation post-prandiale
L'alimentation humaine comporte un apport en glucides qui représente environ
50 % de la ration énergétique, soit un apport moyen de 200 à 300 g/jour. Les
glucides alimentaires sont de source principalement végétale. Les apports sont
complétés par les laitages et les sucres raffinés. Une partie des glucides est
apportée sous forme simple (fructose contenu dans les fruits). Cependant, la
plupart des sucres simples sont représentés par les diosides tels le sucre de
table saccharose (glucose-fructose) et le sucre du lait lactose (glucose-
galactose). Une autre partie des glucides, en particulier ceux contenus dans les
pommes de terre, les féculents, est apportée sous forme de polyosides
(amidon).

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Les glucides alimentaires devront être hydrolysés avant d'être absorbés dans
l'intestin. La digestion salivaire permet, sous l'action de l'amylase, d'hydrolyser
les longues chaînes d'amidon en oligosides et diosides. Elle se poursuit sous
l'action de l'amylase pancréatique. La digestion intestinale est l'étape
définitive. Elle a lieu tout au long du grêle. Elle permet d'obtenir des oses à
partir des oligosides et des diosides. Une fois hydrolysés en sucres simples, les
glucides sont absorbés, grâce à un phénomène actif, par la muqueuse
intestinale et déversés dans la circulation porte. L'absorption des sucres
nécessite l'intégrité de la muqueuse intestinale. Elle est aussi liée à la
température, au pH du milieu et à la présence conjointe d'autres produits
absorbables (acides gras, peptides, acides aminés). Seulement le glucose, le
galactose, le fructose et le sorbitol peuvent franchir la barrière intestinale et
passer dans la circulation sanguine.

2. 2. Destinées du glucose sanguin


Le glucose est :

1) le substrat énergétique préférentiel des cellules où il alimente la glycolyse donnant de


l’ATP et du pyruvate, ce dernier rentre dans la mitochondrie où il est converti en acétyl-
CoA, qui, soit :

• il rejoint le cycle de l’acide citrique suivi de la chaîne respiratoire pour produire


de l’énergie sous forme d’ATP afin de satisfaire les besoins énergétiques des
cellules,
• il rejoint les voies de biosynthèse des lipides (lipogénèse) lorsque le glucose est
en excès et dépasse les besoins énergétiques des cellules,

2) mit en stocks sous-forme de glycogène au niveau du foie, du muscle strié et du muscle


cardiaque.

3) précurseur de glycosaminoglycannes, de la voie des pentoses phosphates, etc…..

Figure 1. Origines etdestinées du glucose.

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Toutes les cellules peuvent capturer le glucose extracellulaire. Le glucose
traverse la membrane plasmique grâce à des transporteurs membranaires
fonctionnant selon un mécanisme de diffusion facilitée. Le déplacement du
glucose s'effectue selon son gradient de concentration, sans consommation
d'énergie; il est saturable et réversible. Ce transporteur constitue une famille
d'isoformes présentant de très fortes homologies de séquence: le GLUT
(GLUcose Transporteur) (Tableau 1.).
Tableau 1. Transporteurs de glucose.

Enfin, le glucose n’est éliminé dans les urines que si la glycémie dépasse le seuil de la
réabsorption tubulaire rénale qui est de 1,80 g/L.

3. Régulation de la glycémie
Des facteurs hormonaux hypo- ou hyperglycémiants régulent les variations de la
glycémie afin de maintenir sa concentration au plus près de sa valeur
physiologique.
A l'état basal, au repos et à jeun, la circulation sanguine doit fournir au minimum
200 mg/mn de glucose. La glycémie varie de 0,7 à 1,1 g par litre de sang.
Le cerveau et le système nerveux en consomment environ 60%, les éléments figurés du
sang environ 20% et les muscles au repos environ 20%.

3.1. Régulation pancréatique


Le pancréas agit comme un détecteur des variations de la glycémie. En cas
d'hyperglycémie; il secrète l'insuline (hormone hypoglycémiante), à partir des
cellules β des îlots de Langerhans et en cas d'hypoglycémie ; il secrète le
glucagon (hormone hyperglycémiante), à partir des cellules α des îlots de
Langerhans (figure 3.). Cette régulation constitue une phase d’attaque, donnant
une réponse intense et rapide face aux variations de la glycémie.

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Figure 2. Rôle du pancréas dans la régulation de la glycémie
3.1.1. L'insuline

Sécrétion
La sécrétion d’insuline dans le compartiment vasculaire s’accompagne donc de la libération
d’une quantité équimolaire de C-peptide et d’une faible quantité de proinsulines, ainsi que
d’une autre protéine : l’amyline (Islet Amyloid Polypeptide).

La sécrétion est provoquée, physiologiquement par :


- L’élévation de la glycémie (le glucose étant le stimulant fondamental),
- Certains acides aminés (leucine, arginine),
- L’élévation du taux du K+ extracellulaire ou le blocage des canaux K + déclenche la
dépolarisation de la membrane et la stimulation de l'insulino-sécrétion. L'afflux
intracellulaire du calcium ionisé est donc indispensable pour que se manifeste la
réponse insulinique à un stimulus glucose.
- Les hormones gastro-duodénales : le tube digestif informe l’organisme de l’absorption
imminente de glucose issu du bolus alimentaire en sécrétant des incrétines, comme le
GLP-1 (Glucagon-like peptide-1) et le GIP (Glucose-dependent Insulinotropic
Polypeptide). L'action insulino-sécrétrice induite par le glucose est plus marquée après
ingestion qu'après injection intraveineuse.

- les médicaments insulino-stimulateurs : les sulfamides hypo-glycémiants

Le glucagon et les catécholamines sont des inhibiteurs de l’insulino-sécrétion.

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Figure 4. Mécanismes de la sécrétion de l'insuline
L’insuline a une demi-vie plasmatique d’environ 4 minutes, le C peptide de 20-30 minutes, les
proinsulines d’environ 90 minutes. Le catabolisme du C-peptide et de la proinsuline est
essentiellement rénal (environ 6 % du C-peptide produit est retrouvé intact dans les urines)
tandis que le foie assure la majeure partie (environ les 2/3) du catabolisme de l’insuline.

 Effets biologiques

L’insuline manifeste son activité principalement sur le foie, les muscles et le tissu adipeux,
mais affecte en réalité pratiquement tous les tissus de l’organisme de manière directe ou
indirecte. La première étape de l'action de l'insuline sur les organes cibles se produit par sa
fixation sur des récepteurs spécifiques membranaires. Leur affinité pour l'insuline est
spécifique ; il existe un seuil d'action et un effet de saturation des sites. La fixation de
l’insuline à ses récepteurs spécifiques active une tyrosine kinase qui phosphoryle d’autres
d’autres protéines kinases, l’action intra-cellulaire est médiée par l'AMPc, le GMPc et le Ca
ionisé à travers des réactions de phosphorylation et de déphosphorylation des protéines et
des peptides messagers.

 Effets sur l'anabolisme glucidique

- Augmentation de l’entrée du glucose dans le muscle et le tissu adipeux, en stimulant la


synthèse et la translocation des récepteurs GLUT4;
- Augmentation de l’utilisation du glucose par les cellules, par glycolyse, en activant la
glucokinase/Hexokinase hépatique, indirectement la phosphofructokinase-1 (PFK-1) par
activation de la PFK-2 et augmentation du taux du F-2,6-biphosphate, un puissant
activateur de la PFK-1. L'insuline active directement la pyruvate kinase (PK). Par
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opposition, l'insuline inhibe la néoglucogénèse hépatique par diminution des acides
aminés qu'elle détourne vers la synthèse des protéines.
- Augmentation de la glycogénogenèse par activation de la glycogène synthase et donc du
stockage de glucose sous forme de glycogène, dans le foie et dans les muscles. Par
opposition, elle inhibe la glycogénolyse par inhibition de la glycogène phosphorylase.

 Effets sur l'anabolisme lipidique


- Stimulation du passage des acides gras du sang vers les cellules adipeuses.
- Augmentation de l’entrée du glucose dans les cellules adipeuses.
- Activation d’enzymes qui catalysent la transformation du glucose en acides gras.
- Stimulation du stockage des triglycérides.

 L'anabolisme protidique

- Augmentation de l’entrée d’acides aminés dans les cellules, avec diminution du


niveau des acides aminés dans le sang.
- Augmentation de la synthèse de protéines à partir de ces acides aminés.
- Inhibition de la dégradation des protéines.

 Action sur le potassium


- L'insuline favorise l'entrée du potassium dans les cellules musculaires et hépatiques
par stimulation de la Na+, K+-ATPa se. De ce fait, elle tend à entraîner une hypokaliémie. Elle
a le même effet sur le magnésium.

3.1.2. Glucagon

Il s’agit d’une hormone peptidique, secrétée par les cellules α des îlots de Langerhans du
pancréas.

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 Effets sur le catabolisme glucidique

- Augmentation de la glycogénolyse hépatique massive et intense par activation de la


glycogène phosphorylase et inhibition de la glycogénosynthèse hépatique par inhibition
de la glycogène synthase.
- Activation de la néoglucogénèse par la levée de l'inhibition de la fructose 1,6
biphosphatase par la diminution de la concentration en fructose 2,6 biphosphate et
Inhibition de la glycolyse par inhibition de la pyruvate kinase.

 Effets sur le catabolisme lipidique


- Il augmente la mobilisation des acides gras du tissu adipeux en stimulant l'enzyme
triacylglycérol lipase. Les acides gras sont alors disponibles en grandes quantités et sont
catabolisés par les tissus périphériques préservant le glucose libéré pour le
fonctionnement du cerveau.

3.2. Autres systèmes hyperglycémiants

3.2.1. Adrénaline

- L'adrénaline est une catécholamine sécrétée par la médullosurrénale en réponse à un


stress. Elle agit sur le foie et le tissu adipeux de façon identique à celle du glucagon. Son
action est rapide et intense identique à celle du glucagon. Elle agit en plus sur le muscle
strié où elle active la glycogénolyse et la glycolyse pour les besoins énergétiques des
muscles en activités.

3.2.2. Cortisol

- Le cortisol: hormone glucocorticoïde synthétisée par la corticosurrénale, assure une action


hyperglycémiante par activation de la néoglucogénèse à partir des acides aminés issus
de la protéolyse induite par le cortisol. Il active la lipolyse.
3.2.3. Hormone de croissance (GH)

- L'hormone de croissance: elle a une action tardive, à des concentrations élevées elle est
diabétogène en inhibant la glucokinase et en stimulant la néoglucogénèse. Elle freine la
lipolyse

3.2.4. Hormones thyroïdiennes

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- Les hormones thyroïdiennes: elles potentialisent l'effet du glucagon et de l'adrénaline.
Elles stimulent la néoglucogénèse et la glycogénolyse.

4. Conclusion

Les glucides et principalement le glucose ; représentent une part importante dans la ration
alimentaire et dans le métabolisme énergétique de la cellule. La compréhension des
mécanismes régulateurs de la glycémie reste fondamentale pour l’étude des pathologies
liées aux hyper et hypoglycémies et leurs explorations.

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