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Dr.

MERAD Module de PHYSIOLOGIE Année Universitaire : 2018-2019

Physiologie Du Pancréas Endocrine


I. Pancréas :
Le pancréas est une glande amphicrine, c’est dire capable sécrétions à la fois endocrines et exocrine.
Le pancréas exocrine produit le suc pancéatique et le déverse dans le duodénum via le canal de Wirsung. Ce suc
pancéatique est composé :
°d’eau ;
°d’électrolytes telles que Na+, K+, Cl-, Ca+2 et bicarbonates, ces dernières donnent au suc pancréatique un
pH alcalin qui tomponne le suc gastrique acide.
°d’enzymes qui jouent un rôle fondamental dans la digestion des aliments : la trypsine, le chymotripsine, les
lipases, l’amylase, les carboxypeptidases A et B, les nucléases…etc.
Certaines de ces enzymes sont sécrétées sous forme incative (proenzymes) et ne sont activées qu’à l’intérieur de
la lumière duodénale.
Pancréas endocrine les îlots de Langerhans sécrètent deux hormones majeures, l’insuline et le glucagon. Ces
hormones régulent le métabolisme intermédiaire.

II. Anatomie et histologie du pancréas :


Organe solidaire avec le duodénum et les voies biliaires extrahépatiques. Il est constitué
de quatre partie : la tête, l’isthme, le corps et la queue. Il mesure 15 cm de long, 02 cm
d’épaisseur et sa hauteur varie entre 6, 4 et 2 cm. Il pèse 70 à 80 gramme.
Les îlots de Langerhans ne représentent que 01% de ce poids. Mais ils reçoivent 10% de
la vascularisation totale.
Il existe à peu près un million d’îlots comprenant chacun 2500
cellules de différents types :
 Les cellules β 60 à 70% du total produisent l’insuline elles sont
situées au centre de l’ilôt.
 Les cellules α 20 à 25% du total produisent le glucagon.
 Les cellules δ 10% du total produisent la somatostatine.
 Les cellules PP produisent le polypeptide pancréatique.
Les cellules A et D constituent la couche externe des îlots dans le
corps et la queue du pancréas. Les cellules PP et D constituent la
couche externe des îlots dans la tête du pancréas.
Les îlots sont innervés par des terminaisons sympathiques,
parasympathiques et peptidergiques.

III. INSULINE :
Peptide de 6 kDa, composé de deux chaines : la chaine A comportant 21 acides aminés et la chaine B comportant
30 acides aminés. Ces deux chaines sont réunies par deux pont disulfures. La chaine A comporte un pont
dissulfure interne. L’insuline forme facilement des dimères. En présence de Zn, trois dimères forment un cristal
héxamérique.

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L’insuline est synthétisée par les cellules β sous forme d’un précurseur, la
préproinsuline. Celui-ci perd son peptide signal dans le réticulum endoplasmique
et donne la proinsuline. Dans l’appareil de Golgi les ponts dissulfures se forment.
Les chaines A et B apparaissent reliées par un peptide de connexion appelé peptide
C. Dans les graines de sécrétion le petide C est clivé par des enzymes
protéolytiques. Résultat final de ce processus de synthèse et de maturation est la
libération d’insuline et de peptide C dans le sang en quantité équimolaire.
1. Circulation et métabolisme de l’insuline :
L’insuline circule dans le sang sous forme libre monomérique. Sa demi-vie plasmatique est de cinq minutes.
L’insuline est très vite dégradée par le foie, le rein mais également par ses cellules cibles et ce par des enzymes
protéolytiques qui peuvent être membranaires ou intracellulaires.
2. Contrôle de la sécrétion d’insuline :
De nombreux facteurs peuvent influencer la sécrétion d’insuline. Après repas la concentration d’insuline dans la
veine porte est multipliée par deux jusqu’à 10 fois par rapport à la sa concentration en période de jeûne.
A- Le glucose principal facteur de contrôle de telle sorte que l’injection de glucose provoque une sécrétion
d’insuline biphasique comportant un pic précoce correspondant à la libération du stock hormonal préformé. A
ce pic précoce fait suite une deuxième vague de sécrétion
correspondant à la libération d’hormones néoformées.
Par opposition à ceci, la sécrétion d’insuline est inhibée lorsque la
glycémie s’abaisse au-dessous de 3 mmol/l.
Le glucose est transporté dans la cellule β par un transporteur
spécifique GLUT-2. Ce glucose est phosphorylé par une glucokinse.
Ceci entraine une cascade de réaction qui aboutit à l’augmentation de
l’ATP et la fermeture des canaux potassique.
La fermeture des canaux potassiques entraine dépolarisation
cellulaire qui elle-même va entrainer l’ouverture des canaux calciques
augmentant de ce fait le calcium intra- cellulaire. Ce dernier
phénomène déclenche la fusion des vésicules de de sécrétion
contenant l’insuline permettant à la cellule β de déverser l’hormone
par exocytose.
Le glucose est par ailleurs un puissant stimulant de la synthèse de
l’insuline en augmentant la transcription de son gène.
B- Les acides aminés (en particulier arginine, glycine et leucine), l’injection intraveineuse de corps cétoniques et
les acides gras augmentent la sécrétion d’insuline.
A noter que lorsque le glucose et les acides aminés sont administrés par voie orale la réponse sécrétoire
insulinique est plus importante que lorsqu’ils sont administrés par voie veineuse. Ceci est du au fait que l’apport
oral de glucose et d’acide aminés provoque la sécrétion d’autres hormones gastro-intestinales comme le glucagon-
like peptide 1 qui est un puissant insulino-sécrétagogue ainsi que le gastirc inhibitoy peptide appelé également
Glucose depenant insuline releasing polypetide ou GIP. Ce phénomène portele nom d’effet incrétine. Localement la
sécrétion d’insuline est stimulée par le glucagon et inhibée par la somatostatine.
C- Le système nerveux autonome, le nerf parasympathique augmente la sécrétion d’insulineetle ners
splanchnique sympathique la diminue .
D- Le système nerveux central intervient par le biais du noyau ventro médian hypothalamique qui inhibe la
sécrétion d’insuline.
STIMULATION INHIBITION
Glucose Somatostatine
Acides aminés Sympathique
Hormones intestinales GIP et GLP 1 α-2adrenergique
Agents physiologiques Glucagon Leptine
Corps cétoniques Galanine
Parasympathique Pancréastatine
β-adrénergiques Jeûne, exercice

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α-désoxyglucose
Mannoheptulose
Thophylline Diazoxide
AMP cyclique Prostaglandines
Agents pharmacologiques
Sulfonylurées Salycilates Diphénylhydantoïne
Alloxane
Streptozotocine
Tableau : facteurs influençant la libération d’insuline
3. Actions de l’insuline :
A. Action sur l’organisme :
L’insuline contrôle l’utilisation des substrats énergétiques (glucose, lipides et protides) par un effet anabolique
elle permet le stockage sous forme de glycogène et de graisse. L’insuline permet l’utilisation et la consommation
du glucose induisant une hypoglycémie.
a. Métabolisme glucidique :
°dans le foie, elle induit la glucokinase favorisant la phosphorylation du glucose en G-6-P permettant sa
conversion en glycogène et en pyruvate. Elle inhibe la glycogénolyse et la néoglucogénèse.
°dans le muscle et tissu adipeux, l’insuline augmente le transport intracellulaire de glucose en augmentant le
nombre de transporteurs du glucose insulinodépendant les GLUT-4. Ainsi le glucose est stoqué sous forme de
glycogène dans le muscle et sous forme de triglycérides dans les adipocytes.
°dans le cerveau, le transport du glucose est non-insulinodépendant sauf au niveau de l’hypothalamus où l’insuline
agirait sur une aire dite de satiété.
b. Métabolisme lipidique :
°dans l’adipocyte, l’insuline inhibe la lipase hormone sensible réduisant ainsi la libération d’acides gras libres.
°dans le foie, l’insuline réduit la sécrétion de corps cétonique et augmente la lipogenèse.
c. Métabolisme protidique : L’insuline a un effet anabolisant augmentant la synthèse protidique et inhibant la
protéolyse.
d. Effet mitogénique : L’insuline stimule la croissance et le développement cellulaire. Elle fait partie de la
famille des facteurs de croissance.
B. Action cellulaire :
L'action de l'insuline sur ses tissus cibles est médiée par un récepteur (IR) tétramérique composé de deux sous-
unités alpha extracellulaires qui lient l'insuline et de deux sous- unités béta qui possèdent une activité tyrosine
kinase (TK) intracellulaire. La liaison de l'insuline à son récepteur entraîne l'autophosphorylation de la sous-unité
béta du récepteur sur un certain nombre de tyrosines. Cette autophosphorylation stimule l'activité TK du
récepteur envers des substrats cellulaires (IRSs, Shc, etc...), dont le rôle est de transmettre le signal "insuline" à
l'intérieur de la cellule. Ceci conduit aux effets biologiques de l’hormone : régulation de la lipogénèse, de la
lipolyse, transport de glucose, synthèse de glycogène, synthèse protéique, le contrôle de l’expression de gènes,
etc…
Après liaison de l’insuline le complexe hormone-récepteur est internalisé, l’insuline est dégradée et le récepteur
est recyclé vers la membrane.

Fig : Mécanisme d’action


cellulaire de l’insuline

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4. Autres peptides de la cellule β :
Amyline, hormone peptidique de 37 acides aminés, appartient à la famille de la calcitonine. Elle est
vasodilatatrice, inhibe la sécrétion du glucagon, retarde la vidange gastrique, réduit la sensation de faim et ses effet
sur le métabolisme glucidique sont complexes, parfois opposés à ceux de l’insuline.
Pancréastatine, peptide de 29 acides aminés, inhibe la sécrétion d’insuline.

IV. GLUCAGON :
Peptide de 29 acides aminés, synthétisé par les cellules A sous forme d’un précurseur, le préproglucagon. Ce
précurseur subit des réactions protéolytiques qui permettent la libération du glucagon et d’autres peptides sans
action biologique. En revanche, dans les cellules L de l’intestin (jéjunum distal et iléon) la protéolyse du
préproglucagon donne naissance à trois peptides, le glucagon-like peptide 1 ou GLP 1, glucagon-like peptide 2 ou GLP
2 et la glycentine. Le GLP 1 stimule la sécrétion d’insuline, inhibe la sécrétion de glucagon et ralenti la vidange
gastrique. Ces propriétés en font une substance utilisée dans le traitement du diabète sucré.
1) Contrôle de sécrétion :
 L’hypoglycémie stimule la sécrétion de glucagon surtout lorsque le taux d’insuline est bas. L’hyperglycémie inhibe
la sécrétion de glucagon surtout en présence d’insuline.
 Les acides aminés surtout l’alanine et l’arginine augmentent la sécrétion de glucagon sauf lorsqu’ils sont administrés
en même temps que le glucose et les acides gras.
 Le GLP 1 et la somatostatine inhibe la sécrétion de glucagon.
 Le jeûne, le stress et l’exercice physique augmentent la sécrétion de glucagon par le biais d’une stimulation vagale.

2) Le métabolisme :
Le glucagon circule sous forme libre. Sa demi-vie est de 6 minutes. Il est rapidement dégradé par le foie et le rein.
3) Actions du glucagon :
A. Action sur l’organisme :
 L’effet du glucagon s’oppose à celui de l’insuline. Le glucagon est hyperglycémiant.
 Il stimule la glycogénolyse et la néoglucogénèse.
 Il stimule la lipolyse et la cétogènèse.

B. Action cellulaire :
Le glucagon exerce ses effets sur les cellules cible en se liant à un récepteur spécifique appartenant à la famille
des récepteurs à sept domaine transmembranaire couplé à une protéine G qui active l’adényl cyclase augmentant
de ce fait la production d’AMP cyclique. Ce mécanisme est à l’origine de tous les effets métaboliques du glucagon.

LES INCRETINES :
Les incrétines (GLP-1 pour glucagon-like peptide et GIP glucose dependant insulinotropic polypeptide) sont des
hormones gastro-intestinales qui stimulent la sécrétion d'insuline en présence du glucose. Ils ralentissent
également la vidange gastrique. Le GLP-1 inhibe en outre la libération du glucagon. Ils sont rapidement dégradés
par une enzyme, le dipeptidyl- peptidase IV (DPP-IV).
Elles sont synthétisées par le gène proglucagon essentiellement dans les cellules α pancréatiques et les cellules L
intestinales.
Le récepteur aux incrétines est situé dans différents organes : pancréas, cœur, poumons...

SOMATOSTATINE :
Synthétisée au niveau de l’hypothalamus, par les cellules D du pancréas et par les cellules intestinales. Inhibe la
sécrétion d’insuline et de glucagon.

POLYPEPTIDE PANCREATIQUE :
Produit par les cellules PP du pancréas. Il se compose de 36 acides aminés. Inhibe la sécrétion pancréatique
exocrine.

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