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Introduction
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il dit :
Suit un récit détaillé des sacrilèges commis envers Poséidon par les habi-
tants des deux cités ravagées par le séisme, que le pieux hitorien conclut
de la façon suivante : « on remarqua en outre que personne d’autre ne
périt dans le désatre rapporté plus haut que ceux qui s’étaient person-
nellement rendus coupables d’impiété »9.
Aussi, on ne s’étonnera pas que certains auteurs antiques aient
jugé plus important de rapporter les mesures prises par les autorités
pour apaiser les dieux ou pour prévenir leur colère, que de s’intéresser
au sort des vitimes : hucydide relève que les désatres naturels ont été
particulièrement nombreux durant la Guerre du Péloponnèse 10 et il se
plaît à en souligner l’inluence sur la politique extérieure des belligé-
rants : en réation au séisme de 420 av. J.-C, les Athéniens décidèrent
d’ajourner un débat sur l’opportunité de conclure une alliance avec
assistance aux victimes dans le monde gréco-romain 49
des causes naturelles aux catatrophes et qui ont tenté d’en identiier les
signes annonciateurs, ils étaient généralement mus par des considéra-
tions fort éloignées de ce que nous appelons aujourd’hui les préoccu-
pations humanitaires 15. Pour les premiers, il s’agissait surtout de satis-
faire leur curiosité scientiique et de proposer aux eprits sceptiques des
explications plus rationnelles que la colère des dieux ; pour les seconds,
l’étude des catatrophes servait surtout de prétexte à une rélexion sur la
faiblesse de l’homme face aux éléments et sur l’impossibilité d’échapper
à son detin. Au lendemain du séisme qui frappa la Campanie en février
62 ap. J.-C., le moralite Sénèque décida de consacrer un livre entier aux
diférents signes annonciateurs et causes possibles des séismes, mais son
objetif n’était pas de les prévenir ain de sauver des vies humaines : il
s’agissait de montrer que le sage devait se débarrasser de toute peur et
se préparer sereinement à la mort, qui était elle aussi un phénomène
naturel et inélutable 16.
Finalement, on peut relever que la plupart des hitoriens antiques
qui ont décrit en détail les effets des catastrophes naturelles se sont
davantage intéressés aux bouleversements apparus dans le paysage et
aux detrutions de monuments célèbres qu’aux tragédies humaines qui
les ont accompagnés. Leur objetif était de captiver le leteur, tant par
la forme que par le fond du récit, tout en transmettant à la potérité
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crevassé 20.
Un texte fait exception : il s’agit du récit donné par Dion Cassius du
séisme qui frappa Antioche en 115 ap. J.-C., alors que l’empereur Trajan
était sur place. L’auteur ne se contente pas de décrire les efets des secousses
sur les bâtiments et le paysage, il donne une description détaillée du sort
des vitimes et il ajoute trois anecdotes relatives à des sauvetages mira-
culeux, dont celui de l’empereur. Son récit et celui qui s’apparente le
plus à ceux que l’on rencontre aujourd’hui dans nos médias :
qu’il y avait une femme vivante. Cette femme n’était pas seule, elle avait
un enfant, et s’était soutenue en se nourrissant, elle et son enfant, de son
propre lait. Après avoir écarté les décombres, on la rappela à la vie, ainsi
que son enfant ; puis on se mit à fouiller les autres endroits, et on n’y put
trouver être vivant, excepté un enfant attaché à la mamelle de sa mère
déjà morte, qu’il tétait encore. En retirant les morts, on n’avait plus de
joie d’avoir conservé la vie. Tels furent les malheurs qui accablèrent alors
Antioche ; quant à Trajan, il s’échappa par une fenêtre de la maison où
il était, guidé par un homme d’une taille au-dessus de la taille ordinaire
des hommes, qui s’était approché de lui, en sorte qu’il en fut quitte pour
quelques blessures légères ; mais, comme le tremblement dura plusieurs
jours, il se tint dans le cirque en plein air. Le Mont Casios lui-même
fut tellement ébranlé que sa cime sembla se pencher et se briser jusqu’à
tomber sur la ville. D’autres montagnes aussi s’afaissèrent ; de l’eau sortit
en abondance là où il n’y en avait pas auparavant, comme aussi elle tarit
dans des lieux où elle coulait en abondance 21.
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Il faut attendre le IVe siècle av. J.-C. pour entendre parler pour la
première fois d’une quelconque intervention étatique en faveur des vic-
times : à la suite du séisme qui détruisit Héliké et Boura, en Achaïe, en
373 av. J.-C., les autorités centrales de la ligue achéenne envoyèrent 2000
soldats pour récupérer les corps ain de leur donner une sépulture. Les
cités ne furent pas recontruites, le territoire d’Héliké fut partagé entre
les cités voisines, et nous ignorons ce qu’il advint des survivants 25.
C’et dans le dernier tiers du IIIe siècle que l’on trouve les premières
traces d’une véritable solidarité entre États grecs à la suite de tremble-
ments de terre, mais cette entraide semble ditée autant par des intérêts
politiques et économiques que par des considérations humanitaires : la
ville de Kyténion en Doride envoya une ambassade à la lointaine cité de
Xanthos, en Lycie, ainsi qu’aux rois Ptolémée III et Antiochos III, ain
d’implorer leur secours au nom des liens de parenté – mythiques en l’oc-
currence – qui les unissaient aux Doriens de Grèce centrale. Les ambassa-
deurs expliquèrent que les remparts des cités de Doride s’étaient écroulés à
la suite d’un séisme et que le roi de Macédoine Antigonos Dôsôn en avait
proité pour s’emparer des villes et incendier les maisons. Les Xanthiens
leur répondirent que leur trésor public était à sec et qu’il était impossible
de réclamer des impôts supplémentaires aux citoyens, mais ils consen-
tirent néanmoins à contrater un modete emprunt de 500 drachmes
assistance aux victimes dans le monde gréco-romain 53
ain de venir au secours de leurs parents doriens 26. Pour Xanthos, l’in-
tention d’aider comptait davantage que la somme efetivement allouée
et, plus encore que l’intention elle-même, c’était la publicité donnée à
cette intention qui importait : la cité a trouvé l’argent nécessaire pour
faire graver et ériger dans son santuaire une grande tèle de pierre com-
mémorant l’épisode. Mais ce n’et pas tout : les cités de Doride faisaient
partie de la ligue étolienne qui luttait contre la Macédoine et qui se cher-
chait des appuis du côté de l’Égypte lagide, laquelle contrôlait Xanthos
et s’était plusieurs fois trouvée en conlit avec les rois de Macédoine.
L’appel à une aide extérieure pour la recontrution des murailles des
cités doriennes, encouragé par les autorités centrales de la ligue étolienne,
paraît avoir été aussi l’occasion de resserrer les liens d’amitié entre les
puissances traditionnellement hotiles à la Macédoine27.
Le tremblement de terre qui endommagea Rhodes vers 227-225 av.
J.-C. fournit un autre exemple de solidarité entre États grecs 28. Dans une
perpetive moralite et didatique, l’hitorien Polybe montre comment
les Rhodiens surent tirer parti de la catatrophe pour retrouver rapi-
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de rames complètement équipés et deux cent mille mesures de blé, leur
donna encore du bois, de la résine et du crin, le bois par dizaines de mil-
liers de coudées, le rete par milliers de talents. Prusias et Mithridate sui-
virent ces exemples, ainsi que tous les souverains qui régnaient alors en
Asie, notamment Lysanias, Olympichos et Limnéos. Quant aux cités qui
vinrent en aide aux Rhodiens, chacune selon ses moyens, il serait diicile
d’en dire le nombre 29.
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Ce document montre qu’un souverain et son épouse pouvaient collaborer
dans la getion des afaires du royaume, et il prouve que les reines dipo-
saient de ressources propres qui leur permettaient, à elles aussi, de jouer
un rôle de bienfaitrice des cités grecques. Ce texte et aussi le seul qui
mentionne explicitement des mesures prises en faveur des plus pauvres
et de ceux qui avaient eu le plus à soufrir de la catatrophe. Et-ce dû au
fait que ce document émane d’une reine et non d’un roi ? Toujours et-il
qu’Antiochos s’et concentré sur les apets politiques et qu’il a conié à
sa sœur-épouse le soin de s’occuper des apets sociaux. Le sytème mis
en place pour dix ans par la reine Laodice visait trois objetifs : le blé
ofert à la cité devait être vendu à bas prix ain d’assurer la subsitance
aux plus démunis et de les mettre à l’abris des péculateurs, qui proi-
taient des catatrophes pour faire monter les prix des denrées de première
nécessité ; le produit de la vente du blé devait être consacré à la conti-
tution de dots pour les jeunes illes pauvres, ain de les aider à trouver un
mari et soulager ainsi leurs familles ; ces unions devaient déboucher sur
des naissance qui viendraient renforcer le corps civique, conformément
aux intentions d’Antiochos. Notons que la générosité de la reine était
assortie d’une condition qui servait les intérêts du royaume : la cité devait
se monter reconnaissante et reter idèle à la dynatie des Séleucides.
assistance aux victimes dans le monde gréco-romain 57
faites aux cités de l’Italie et des provinces qui avaient soufert d’un séisme
ou d’un incendie étaient trop nombreuses pour être énumérées 36. Cette
airmation et en partie conirmée par les faits : à la suite du tremblement
de terre qui frappa Chios, Cos et Tralles en 26 av. J.-C., Augute ofrit
de grosses sommes d’argent pour la recontrution des trois villes et il
nomma une commission de sept consulaires chargés de se rendre sur place
ain d’évaluer les besoins et superviser les travaux37. En 15 av. J.-C., l’em-
pereur intervint en faveur de Paphos, puis, encore en 2 av. J.-C., en faveur
de Naples38. Dans l’intervalle, en 12 av. J.-C., il avait payé de sa poche les
impôts dus par les cités d’Asie qui avaient été vitimes d’un séisme39. Ses
libéralités lui ont valu des honneurs considérables : tantôt il fut célébré
comme le nouveau fondateur de la cité, tantôt on adjoignit le nom d’Au-
guta ou de Césarée à celui de la cité, tantôt on intitua des concours à
son nom, et c’et en 2 av. J.-C. qu’il reçut le titre de « Père de la Patrie ».
Son successeur Tibère ne fut pas en rete : après le séisme qui frappa
douze cités d’Asie Mineure en 17 ap. J.-C., il fit un don de 10 mil-
lions de seterces à Sardes, la plus touchée, envoya sur place un ancien
préteur pour évaluer les dégâts et superviser les réparations, et accorda
l’exemption des impôts dus à Rome, pour une durée de cinq ans, à toutes
les cités concernées, ce qui leur permit de diposer de ressources supplé-
mentaires pour leur rétablissement, sans aucun transfert d’argent 40. Pour
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cement de la recontrution et prendre d’autres mesures 44.
sources littéraires, qui accordent une place essentielle aux faits et getes des
souverains hellénitiques et des empereurs romains. Par ailleurs, le com-
portement des monarques a inluencé celui des cités et de leurs classes diri-
geantes, dont la libéralité était désormais mise en exergue par des décrets
honoriiques et par des inscriptions dédicatoires sur les monuments publics.
Quant à l’absence d’information concernant une quelconque assis-
tance étatique aux blessés eux-mêmes, elle s’explique par la lenteur des
communications antiques : contrairement à ce qui se passe aujourd’hui,
où les nouvelles d’un séisme parviennent aux autorités des États du
monde entier dans les heures qui suivent la catatrophe, il fallait plu-
sieurs jours, voire plusieurs semaines pour faire circuler l’information, et
autant de temps pour envoyer de l’aide sur place. Dans ses conditions, les
États sollicités ne pouvaient rien faire d’autre que d’envoyer de l’argent
pour la recontrution ainsi que des vivres detinés à assurer à moyen
terme la subsitance des vitimes. Pour les mesures d’urgence – premiers
soins, hébergement et ravitaillement rapide – les rescapés d’un séisme
ne pouvaient compter que sur des mesures pontanées, initiées par des
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individus sur place ou par des cités voisines : c’et ce que prouve le décret
pour un médecin de Samos, qui s’et occupé des blessés lors du séisme
qui frappa sa cité, peut-être celui de 198 av. J.-C. :
Lors des tremblements de terre qui se sont produits chez nous, beaucoup
de gens, par suite de la soudaineté de l’événement, avaient eu à soufrir
de plaies et contusions de toute sorte, réclamant un traitement rapide, il
s’et également partagé entre tout le monde pour porter secours à tous 52.
Manifetement, ce sont les plus fortunés qui se montraient les plus ei-
caces et les plus généreux dans les secours apportés aux victimes, et
c’étaient eux qui donnaient les premiers soins aux blessés : on peut penser
qu’il a en été ainsi à toutes les époques en cas de catatrophe majeure,
dans la mesure où ils étaient les seuls à diposer de l’epace et des res-
sources nécessaires à l’hébergement et au traitement médical des rescapés.
Mais ces initiatives n’ont laissé que peu de traces écrites, du fait que les
vitimes et leurs bienfaiteurs n’ont, le plus souvent, pas eu l’occasion ou
ressenti le besoin d’en faire étalage à l’intention de leurs contemporains
ou de la potérité. En résumé, je crois que les personnes qui avaient été
touchées par des catatrophes naturelles étaient prises en charge dans
l’Antiquité, mais le concept de « vitimes », tel qu’il et employé dans
les médias aujourd’hui, n’exitait pas encore, et cela explique en grande
partie le silence de nos sources à leur égard.
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1 Cet article ne prétend pas apporter du neuf sur le sujet ; il se veut une synthèse
destinée à des non-spécialistes, axée sur la notion de « victime », telle qu’elle a été
abordée dans le cadre de ce colloque. Les catastrophes naturelles dans l’Antiquité,
et notamment les séismes, ont fait l’objet de nombreuses études ces vingt-cinq der-
nières années : Bruno Helly, A. Pollino (éd.), Tremblements de terre, histoire
et archéologie. IVe Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes,
Valbonne, 1984 ; Emanuela Guidoboni (a cura di), I Terremoti prima del Mille
in Italia e nell’area mediterranea, Bologna/Roma, Ed. storia – geoisica – ambiente,
1989 ; Giangiacomo Panessa, Fonti greche e latine per la storia dell’ambiente e del
clima nel mondo greco, Pisa, Scuola normale superiore, 1991 ; Emanuela Guidoboni
et al. (ed.), Catalogue of Ancient Earthquakes in the Mediterranean Area up to the
10th Century, Bologna, 1994 ; Gerhard H. Waldherr, Erdbeben. Das ausser-
gewöhnliche Normale. Zur Rezeption seismischer Aktivitäten in literarischen Quellen
vom 4. Jahrhundert v. Chr. bis zum 4. Jahrhundert n. Chr., Stuttgart, F. Steiner,
1997 ; Eckart Olshausen, Holger Sonnabend (éd.), Naturkatastrophen in der
antiken Welt, Stuttgarter Kolloquium zur historischen Geographie des Altertums 6,
Stuttgart, F. Steiner, 1998 ; Holger Sonnabend, Naturkatastrophen in der Antike.
Wahrnehmung – Deutung – Management, Stuttgart, J.B. Metzler, 1999 ; Dieter
Groh, et al. (éd.), Naturkatastrophen : Beiträge zu ihrer Deutung, Wahrnehmung
und Darstellung in Text und Bild von der Antike bis ins 20. Jahrhundert, Tübingen,
Gunter Narr Verlag, 2003 ; Michel Casévitz, « Volcans et séismes dans l’œuvre
de Diodore et de Pausanias », in Éric Foulon (éd.), Connaissance et représenta-
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tion des volcans dans l’Antiquité, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise
Pascale, 2004, pp. 127-138 ; Emanuela Guidoboni, Jean-Paul Poirier, Quand la
terre tremblait, Paris, O. Jacob, 2004 ; Serge Lancel, « Les hommes de l’Antiquité
face aux séismes », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres,
Paris, De Boccard, 2005, pp. 1281-1289 ; Johannes Jacobus Louis Smolenaars,
« Earthquakes and volcanic eruptions in Latin literature : relections and emotional
responses », in Miriam S. Balmuth et al., (ed.), Cultural Responses to the Volcanic
Landscape : The Mediterranean and Beyond, Boston, Archaeological Institute of
America, 2005, pp. 311-330 ; Jacques Jouanna et al. (éd.), L’Homme face aux cala-
mités naturelles dans l’Antiquité et au Moyen Âge, (Cahiers de la Villa Kerylos 17),
Paris, de Boccard, 2006.
2 Cf. l’étude statistique fort intéressante de R. F. Newbold, « he reporting of ear-
thquakes, ires, and loods by ancient historians », Proceedings of the Arican Classical
Association 16, 1982, pp. 28-36. Malheureusement, cette analyse ne porte que sur un
nombre restreint d’historiens antiques (hucydide, Diodore, Tite-Live, Tacite et Dion
Cassius).
3 IG XII.1.708 (SIG3 505).
4 IG XII.1.9, ll. 4-6 (cf. Bull. ép. 1954, 197 pour la date).
5 Louis Robert, « Documents d’Asie Mineure V. Stèle funéraire de Nicomédie et
séismes dans les inscriptions », Bulletin de correspondance hellénique 102, Paris, De
Boccard, 1978, pp. 395-408, aux pp. 395-396 : « hrasôn, ils de Diogénès, a dressé
cette stèle de ses deux ils, Dexiphanès âgé de 5 ans, hrasôn âgé de 4 ans, d’Hermès
qui les élevait, âgé de 25 ans. Dans l’écroulement du tremblement de terre il les tenait
ainsi embrassés ». Cf. encore les pp. 398-400 pour d’autres exemples d’épitaphes ou
de dédicaces individuelles liées à des séismes.
6 Sénèque, Questions naturelles VI.1.2 ; VI.29.1.
assistance aux victimes dans le monde gréco-romain 63
15 Cf. par ex. Aristote, Météorologie II.7-8 (365a14-369a9) ; Cicéron, Sur la divina-
tion I.112 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle II.191-211 ; Élien, Nature des animaux
XI.19 ; Gerhard H. Waldherr, op. cit., pp. 47-102 avec d’autres références ; Holger
Sonnabend, op. cit., pp. 159-171 ; Gerhard H. Waldherr, « Naturwahrnehmung
und Naturbewältigung in der Antike am Beispiel von Erdbeben », in Elisabeth
Erdmann, Hans Kloft (Hrsg.), Mensch – Natur – Technik : Perspektiven aus der
Antike für das dritte Jahrtausend, Münster, 2002, pp. 187-214 ; Richard B. Stothers,
« Earthquake prediction in Antiquity », he Ancient History Bulletin 18, Calgary,
University of Calgary, 2004, pp. 101-108 ; Robert Bedon, « Séismes et éruption
volcaniques : réactions du pouvoir et de la société pendant la période impériale », in
Robert Bedon, Ella Hermon (éd.), op. cit., pp. 355-360.
16 Sénèque, Questions naturelles VI.1-32 ; Gerhard H. Waldherr, op. cit., pp. 69-81 ;
Holger Sonnabend, op. cit., pp. 55-57 et 174-180 ; Andrew Wallace-Hadrill,
« Seneca and the Pompeian earthquake », in Arturo de Vivo, Elio Lo Cascio (a
cura di), Seneca uomo politico e l’età di Claudio e di Nerone, Bari, 2003, pp. 177-192 ;
Gareth David Williams, « Greco-Roman seismology and Seneca on earthquakes
in Natural Questions 6 », he Journal of Roman Studies 96, London, Society for the
Promotion of Roman Studies, 2006, pp. 124-146.
17 Polybe V.88.1 ; Strabon XIV.2.5 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle IV.41.
18 Strabon I.3.20. Cf. aussi Pline l’Ancien, Histoire naturelle II.193. Pour d’autres
séismes traités de la même façon, cf. hucydide III.89.2-5 ; III.116.1-3.
19 Sénèque, Questions naturelles VI.1.1-2 ; VI.1.3.
20 Sénèque, Questions naturelles VI.27.1-4.
21 Dion Cassius LXVIII.24.3-25.6 (traduction Etienne Gros, 1866).
22 Thucydide I.101.2, I.128.1 ; Diodore XI.63.1-64.4 ; Plutarque, Vie de Cimon
16.4-9 (464 av. J.-C.) ; hucydide III.89.2-5 ; Diodore XII.59.1-2 (426 av. J.-C.). Pour
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Genève, Droz, 1995, no 75, pp. 183-191 ; Stephan Lücke, Syngeneia. Epigraphisch-
historische Studien zu einem Phänomen der antiken griechischen Diplomatie, Frankfurt
a/M, Buchverl. M. Clauss, 2000, pp. 30-52.
27 Les documents émanant des autorités étoliennes et doriennes, apportés par les
ambassadeurs et gravés eux aussi sur la stèle (lignes 73-110), ne laissent planer aucun
doute sur ce point : l’amitié et les liens de parenté unissant les Doriens à Ptolémée y
apparaissent comme un argument récurrent adressé aux Xanthiens.
28 Polybe V.88-90 ; Jörn Kobes, « Rhodos und das Erdbeben von 227 v. Chr. »,
Münstersche Beiträge zur antiken Handelsgeschichte 12, Marburg, 1993, pp. 1-26 ;
Michele R. Cataudella, « Polibio (5,88-90) e il terremoto di Rodi », in Eckart
Olshausen, Holger Sonnabend (éd.), op. cit., pp. 190-197 (discussion sur la date
du séisme).
29 Polybe V.88.5-90.2 (traduction Pierre Waltz, 1921).
30 Strabon XIV.2.5.
31 Diodore XX.81.1-4 ; Richard M. Berthold, Rhodes in the Hellenistic Age,
Ithaca NY, London, Cornell Univ. Press, 1984 ; Jacques-Henri Michel, « Rhodes
ou le dynamisme de l’État-cité à l’époque hellénistique », Chronique d’Égypte 60,
Bruxelles : Fondation égyptologique Reine Élisabeth, 1985, pp. 204-213 ; Sheila
L. Ager, « Rhodes : the rise and fall of a neutral diplomat », Historia 40, 1991,
pp. 10-41.
32 André Laronde, « Séisme et diplomatie : Rhodes en 228 av. J.-C. », in Jacques
Jouanna et al., op. cit., pp. 61-71.
33 Anne Bielman, Femmes en public dans le monde hellénistique, Paris, SEDES,
2002, no 30, pp. 161-165 ; John Ma, Antiochos III et les cités d’Asie Mineure Occidentale,
Paris, Les Belles Lettres, 2004, no 26, pp. 375-377 (traduction Anne Bielman 2002,
légèrement remaniée).
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34 Deux hypothèses ont été avancées par Holger Sonnabend, op. cit., pp. 210-215
pour expliquer cette absence. La première serait de nature institutionnelle et reli-
gieuse : dans un système où les séismes étaient oiciellement considérés et réperto-
riés comme des signes envoyés par les dieux pour indiquer aux hommes que ceux-ci
avaient rompu la pax deorum par leurs actions, les autorités auraient estimé que la
seule démarche à entreprendre, sur le plan oiciel, était d’apaiser les dieux en colère,
et qu’elles ne devaient pas s’opposer à eux en essayant de redresser ce qu’ils avaient
abattu. La seconde serait de nature politique et sociale : dans un système où tout le
pouvoir était détenu par un groupe restreint de nobiles qui veillaient à ce qu’aucun
d’eux n’acquière plus de puissance et de prestige que ses pairs, on aurait estimé que
l’organisation de l’assistance aux victimes par un magistrat en fonction aurait été pour
lui un moyen bien trop eicace – et par conséquent dangereux pour l’équilibre du
système – de se constituer rapidement une clientèle totalement dévouée. Je ne suis pas
totalement convaincu, notamment par la seconde explication. Voir la dernière section
de cette étude.
35 Pour l’ensemble de cette section, cf. Engelbert Winter, « Strukturelle
Mechanismen kaiserlicher Hilfsmassnahmen nach Naturkatastrophen », in Eckart
Olshausen, Holger Sonnabend (éd.), op. cit., pp. 147-155 ; Holger Sonnabend,
op. cit., pp. 209-230 ; Robert Bedon, « Séismes et éruption volcaniques : réactions
du pouvoir et de la société pendant la période impériale », in Robert Bedon, Ella
Hermon (éd.), op. cit., pp. 361-375.
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43 CIL X 1406, 1481 ; AE 1902, 40 ; AE 1994, 404 et 413. Pour d’autres exemples
et pour le rôle des empereurs dans la construction publique en général, cf. Marietta
Horster, Bauinschriten römischer Kaiser. Untersuchungen zu Inschritenpraxis und
Bautätigkeit in Städten des westlichen Imperium Romanum in der Zeit des Prinzipats,
Stuttgart, F. Steiner, 2001.
44 Suétone, Vie de Titus 8.4-9 ; Dion Cassius LXVI.24.1-4 (Titus en Campanie) ;
Histoire Auguste, Vie d’Hadrien 21.5 ; Malalas XI.16 ; Inschriten griechischer Städte
aus Kleinasien IX, no 1 et 56 ; Anthologie Palatine (série grecque) XV.6 = (Hadrien
en Orient).
45 Pour l’ensemble, cf. Philippe Gauthier, Les Cités grecques et leurs bienfaiteurs,
Athènes, École française d’Athènes, 1985 ; pour la muniicence à la suite de catas-
trophes, cf. Holger Sonnabend, op. cit., pp. 206-208 et 230-235.
46 Tacite, Annales XIV.27.1.
47 SEG XVII, 1960, 146.
48 IG XII.1.9, ll. 4-6.
49 CIL X 846 ; VIII 15562.
50 Pour le monde grec, cf. Mario Segre, Giovanni Pugliese Carratelli,
« Tituli Camirenses », Annuario della Scuola Archeologica Italiana in Atene e delle
Missioni in Oriente 27-29 [n. s. 11-13] (1949-51 [1952]) no 110, pp. 238-241 ; SGDI
4264 (cf. SEG IV, 1929, 387) ; Tituli Asiae Minoris II.3.905 ; Louis Robert, op. cit.,
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pp. 403-406. Pour le monde romain, cf. CIL IX 1466, 2338, 2638, 3046, AE 1972,
50 ; Yves Burnand, « Terrae motus : la documentation épigraphique sur les trem-
blements de terre dans l’Occident romain », in Bruno Helly, A. Pollino (éd.),
op. cit. pp. 173-182.
51 Je m’écarte quelque peu sur ce point des vues défendues par Holger Sonnabend,
dont les travaux fouillés m’ont été d’une très grande utilité pour l’élaboration de cette
synthèse.
52 Jean Pouilloux, Choix d’inscriptions grecques, Paris, 20032, no 14, ll. 18-22.
53 Laurent Dubois, Inscriptions grecques dialectales de Sicile, Rome, Ecole fran-
çaise de Rome, 1989, no 204-205, 207-209, 211-212, pp. 253-271 ; Leone Porciani,
« I decreti : testo e traduzione », in Carmine Ampolo et al. (a cura di), Da un’ antica
città di Sicilia : i decreti di Entella e Nakone. catalogo della mostra, Pisa, Scuola normale
superiore di Pisa, 2001, pp. 11-25.
54 Tite-Live XXII.52.7.
55 Tacite, Annales IV.63.2.
56 Tacite, Annales XV.39.2.