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RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

BANQUE MONDIALE

ANALYSE DES MENACES NATURELLES MULTIPLES (MULTIMENHAS-2)


ÉTAPE 2: RECONSTRUCTION DES QUARTIERS

Volume III
Guide opérative pour la construction des scénarios des menaces naturelles en
Haïti: Contribution à un schéma directeur pour la connaissance des menaces na-
turelles et pour la gestion du risque

Rapport préparé pour le Gouvernement d’Haïti, avec l’appui de la Banque Mondiale et du Global Facility for Disaster
Reduction and Recovery

Version préliminaire: Port-au-Prince, 2 janvier 2012

1
L’é uipe NATHAT:
• Se gio Mo a Cast o, Leade de l’é uipe; WB
• Jean-Pierre Asté, GIPEA; BM
• Jorge Cotera, C&C Arq; WB
• Jennifer Haase, Univ. de Purdue; WB
• Vernet Joseph, CRV; GoH
• Méthilde Marcello; WB
• Jean-Euphèle Milcé; WB
• Alix Roumagnac, PREDICT; WB
• Javier Saborío, SGSA; WB
• Narcisse Zahibo, Univ. des Antilles, WB
• Charles Billand, FAICP/TCG; CIRH/USAID
• Hernán Solís, WB
• Christophe Sierakowski, WB

Remerciements

L’équipe NATHAT tient à remercier les personnes suivantes pour leurs contributions, sans lesquelles cette étude n’aurait
pas été possible: MM. et Mmes. Yolène Suréna, Projet d’Urgence de Gestion du Risque et des Désastres (PUGRD); Alta
Jean-Baptiste, Direction de la Protection Civile (DPC) et Secrétariat Permanent de Gestion des risques et Désastres
(SPGRD); Gérald Jean-Baptiste et Jean-Michel Maurin, Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT);
Dieuseul Anglade et Claude Prepetit, Bureau des Mines et de l’Énegie (BME); Ives-Fritz Joseph, Laboratoire du Minis-
tère des Travaux Publics, des Communications et de l’Équipement (MTPCE); Wisler Nicolas et Hans Debrosse, Cellule
de Réduction de la Vulnérabilité (CRV); Ronald Semelfort, Centre National de Météorologie d’Haïti (CNMH); Bobby
Piard, Centre National d’Information Géospatial (CNIGS); Ali Alwati, Gaetano Vivo et Pierre Bonneau, Banque Mon-
diale-Haïti; Yvrose Jean, Service Maritime National d’Haïti (SEMANHA); Bertrand Contrat, Alexandre Carbonel et Pas-
cale Bergeret (GIPEA); Priscilla Phelps (FAICP/TCG; CIRH/USAID); Romain Meunier et Morgane Fautero (PREDICT)

Pour toute information complémentaire veuillez vous adresser à:

Website: http://haitidata.org
Vernet Joseph: josephvernet@yahoo.com
Sergio Mora: sergio.moracastro@yahoo.com
Javier Saborío: saborio.javier@gmail.com
Yolène Suréna: yvsurena@gmail.com
Michel Matera: mmatera@worldbank.org

Oui, mon cher fils…


Tu est bien malade et cela nous apporte le malheur,
ne désespère pas…
et sache bien que la nuit ne devienne plus sombre et plus noire
que juste avant la levée du soleil...

Isaac Felipe Azofeifa (1909-1997), poète costarricien.

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RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
BANQUE MONDIALE

ANALYSE DES MENACES NATURELLES MULTIPLES (MULTIMENHAS-2)


ÉTAPE 2: DE RECONSTRUCTION DES QUARTIERS

Volume 3: Contribution à un schéma directeur pour la connaissance des menaces naturelles et pour la gestion du
risque en Haïti

TABLE DE MATIERES

Page
I- Introduction 5
1.1. Encaddrement 5
1.2. Objectif de la démarche 5
1.4. Méthodologie d’intégration des menaces naturelles dans les aménagements 6
1.5. Les évolutions depuis NATHAT 1 7
1.6. Un système de collecte et de gestion de l’information 7
1.7. Sécurisation des biens et activités existants: L’analyse des conditions de site 8
1.7.1. Les enchevêtrements de structure 8
1.7.2. (Re)Construire et/ou relocaliser en Haïti 8
1.7.3. Les enjeux, les options et les défis 8
II- Menace sismique 12
2.1. Introduction 12
2.2. Révision des estimations de la menace sismique en Haïti en tenant compte des progrès depuis mai 2010 12
2.3. La faille de Léogâne 13
2.4. Mouvement du sol du au séisme du 10 Janvier 2010 13
2.5. Quantification de la menace sismique en Haïti 15
2.5.1. Macrozonage de la menace sismique 15
2.5.2. Macrozonage suivant la correspondance entre le cadre géologique de surface et le NEHRP 17
2.5.3. Macrozonage suivant la corrélation de la pente topographique avec le Vs30 18
III- Menaces hydrométéorologiques et climaytiques 20
3.1. Les sécheresses en Haïti 20
3.1.1. Trois types de sécheresse 20
3.1.2. Définition du bilan hydrique déficitaire 20
3.1.3. Localisation et récurrence des sécheresses en Haïti 21
3.1.4. Conséquences et dommages occasionnés 22
3.2. Évaluation de la menace d’inondation 23
3.2.1. Objectif et méthodologie 23
3.2.2. Proposition d’un concept de pluies de projets 23
3.2.3. Les niveaux des menaces 25
a. Menace fréquente 25
b. Menace rare 25
c. Menace exceptionnelle 26
3.2.4. Application à titre d’essai de la méthode sur les projets d’aménagements d’urgence 27
3.2.5. Actualisation des orientations stratégiques 28
a. Amélioration de la connaissance et de la communication 28
b. Réduction du risque 28
c. Amélioration de la gestion des urgences et des désastres 29
3.2.6. Méthodologie d’intégration de la menace d’inondation 29
a. Identification de la menace 29
b. Analyse des enjeux exposés 30
c. Propositions d’action en gestion du risque 30
d. Mise en œuvre de la méthodologie 31
IV- Menaces de la géodynamique externe 32
4.1. Évaluation de la menace d’instabilité des pentes 32
4.1.1. Méthode Mora-Vahrson 32

3
4.1.1.1. Démarche analytique 32
4.1.1.2. Scénarios de la menace d’ìnstabilité des pentes 32
a. Composition de la carte de menace à l’echelle nationale 33
i. Paramètres de susceptibilité intrinsèque (Susc) 34
ii. Paramètres de déclenchement (Decl) 43
iii. Versions de la carte de menace d’instabilité des pentes 45
b. Analyse régionale et locale de la menace avec le MNT à 1m 48
i. Le facteur du relief et des pentes Sr 48
ii. La géologie et le facteur de susceptibilité lithologique Sl 48
iii. Facteur d´humidité Sh 52
iv. Déclenchement sismique et pluviométrique 52
v. Menace de mouvements de terrains dans la zone couverte par LiDAR 53
4.1.2. La méthode Filtrage 57
4.1.2.1. Macro-filtrage de la menace de mouvements de terrains 57
4.1.2.2. Limitations et règles d’utilisation 60
4.1.2.3. L’analyse géomorphologique (MPH) 60
4.1.3. Un complément à l’analyse morphologique: la modélisation 3D (MOD) 61
4.1.4. Extension de la tâche à l’ensemble des secteurs prioritaires 61
4.1.4.1. Collecte et gestion de l’information 62
4.1.4.2. Sol et sous-sol 62
a. Géologie et géotechnique 62
b. Eau: Infiltration, ruissellement, assainissement 63
c. Analyse des conditions de site 65
d. Précautions particulières en saison pluvieuse et postérieurement à des séismes 66
4.1.5. Conception de nouveaux aménagements 66
a. Bâtiment isolé et/ou aménagement d’un secteur 66
b. Voieries, remblais et déblais, réseaux enterrés 67
c. Construire dans les pentes: Des précautions à prendre 67
4.2. La liquéfaction des sols 69
4.2.1. Modèle d’étude de la menace de liquéfaction 72
a. Facteur lithologique 73
b. Facteur de déclenchement sismique 76
c. Facteur des VS30 76
d. Susceptibilité à la liquéfaction obtenue par le produit Lithologie x VS30 77
e. Susceptibilité à la liquéfaction des sols (lithologie, VS30 et sismicité) 78
4.3. Les tsunami 79
4.3.1. Comparaison des hauteurs de vagues tsunamigènes à Port-au-Prince pour divers scénarios 79
4.3.2. Modélisation d’un tsunami dans la baie de Port-au-Prince 80
4.3.3. Hauteur de la vague tsunamigène sur la côte de Port-au-Prince 82
a. Hauteur constante de la vague 83
b. Modélisation avec une hauteur de vague variable 83
c. Cas de Martissant 86
V- Quelques aspects de la gestion territoriale meritant une mise-à-jour 88
5.1. Le cadre légal actuel et la gestion territoriale: Eéduction de l’exposition aux menaces naturelles 88
5.2. Actualisation de la cartographie nationale et de la ligne de la côte 92
Annexe 1. Generic terms of reference for assessing resiliency to natural hazards. 95
Annexe 2. Termes de reference pour l’élaboration de Cartes de Pertinence de Construction, basée sur les données NATHAT 2 101
Annexe 3. Acronymes 106
Annexe 4. Annexe 4. Termes de reference pour le devéloppement d’une Plateforme pour l’Analyse Intégrale du Risque en
107
Haïti (PAIRH)
Annexe 5: Glossaire 113

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I-INTRODUCTION

1.1 Encadrement

Au moment de préparer ce compendium, il n’est pas tout à fait vain de se questionner sur ses destinataires types. Ce do-
cument se limite à la consignation des recommandations essentielles et n’a pas la prétention d’être un guide professionnel.
Le choix a été fait de le concevoir à l’intention d’agents de contrôle municipaux ou nationaux qui, sans être des spécia-
listes, pourraient progressivement acquérir l’expérience nécessaire pour appliquer ce qui est proposé et illustré. Il s’agit
toutefois, dans ce document, que des principes généraux, mais aussi exhaustifs que possible. Pour passer de ces principes
à des recommandations opérationnelles définitives il faudra, pendant une période test (quatre à six mois), avec une équipe
de quelques agents haïtiens, valider la faisabilité des actions proposées.

De toute évidence, l’approche se diffère de celle retenue lorsqu’il s’agit de sécuriser des biens et activités existants ou de
concevoir de nouveaux aménagements. Elle insistera beaucoup plus sur les conditions des sites que sur celles relatives à la
structure de l’ouvrage ou du bâti concerné. Malheureusement, la réalité, connue de tous, veut qu’une grande majorité des
bâtiments ont des structures fragiles et sont construits avec des matériaux de mauvaise qualité. Il va de soi que la priorité
va à la conception ou la réparation parasismique nécessaires à ces structures fragiles.

1.2 Objectif de la démarche

La compréhension de l’inondabilité d’un territoire est la base d’un plan de gestion du risque efficace et opérationnel. La
réalisation d’un zonage de la menace inondation, à différents degrés d’intensité sur le territoire haïtien, permettra de réali-
ser le premier pas vers l’appréhension du risque à une échelle géographique régionale et éventuellement locale. L’objectif
induit est de pouvoir corréler et intégrer cette analyse de la menace d’inondation aux plans d’aménagement du territoire en
tant qu’instrument de planification du développement et comme une étape incontournable de la gestion du risque, avec
des applications immédiates pour la gestion des crises au niveau communautaire ainsi que pour les projets
d’aménagement. Il s’agit d’apporter une réponse de proximité pertinente et adaptée aux vulnérabilités des populations et
de l’infrastructure exposées et de déployer un outil qui soit le plus opérationnel possible. Cette méthode simplifiée apporte
les premiers éléments de réponse pour la compréhension de cette menace Elle pourra être complétée à l’avenir par une
démarche plus classique et une modélisation plus fine.

Dans le cadre de la mission NATHAT 2, il a été décidé d’initier une démarche d’intégration des menaces naturelles, au
niveau local, dans le processus de reconstruction. Pour ce, il est proposé de mettre en œuvre un processus d’appropriation
d’une méthodologie pour des Notices d’Intégration des Menaces Naturelles en Haïti dans les Aménagements (NIMEN-
HAS). L’objet de la démarche consiste à définir une première proposition méthodologique d’intégration de ces menaces.
Celle-ci sera appliquée de manière interactive par les acteurs en matière de conception et de contrôle. A l’issu de cette
phase, la présente méthodologie sera actualisée à la lumière des retours d’expérience de la mise en œuvre des premiers
projets pilotes. Un processus d’appropriation active sera lancé aen se basant sur les formations les échanges et les valida-
tions garantissant une optimisation du processus. Les attendus des différentes phases de cette méthode sont detaillés ci-
après. NATHAT 2 s’intègre notamment dans le cadre des projets «Port-au-Prince neighborhood housing reconstruction
project» (P125805) et «Vulnerability reduction through disaster risk management» (P126346), dont les attentes requièrent
une masse d’informations pour appuyer les prises des décisions. En résumé, les objectifs sont d’actualiser les produits de
l’analyse MULTIMENHAS-1 (NATHAT-1) et les mettre à disposition du public, notamment à la disposition des acteurs
concernés par la reconstruction d’Haïti. Aussi, l’idée consiste à incorporer les nouvelles données (géologiques, pluviomé-
triques, sismologiques, tectoniques, marégraphes, géotechniques, environnementales, etc.) et les analyses disponibles de-
puis mai 2010 pour permettre l’amélioration des modèles et des scénarios de menaces naturelles existants aux échelles
macro (pays, région métropolitaine de Port-au-Prince) et, éventuellement micro (quartiers et autres aires prioritaires), sui-
vant les consignes apportées par le Gouvernement d’Haïti et d’autres partenaires. Avec les nouveaux modèles numériques
du terrain, générés par les images LIDAR et autres produits de la télédétection disponibles, il convient de définir des vi-
sions de base et de la typologie des mesures structurales et non-structurales visant la réduction de la vulnérabilité, suivant
les menaces naturelles prédominantes (e.g. vibrations sismiques, liquéfaction, tsunami, mouvements des terrains dans les
pentes raides, coulées torrentielles, cyclones, vents, inondations fluviales et côtières, etc.) et donc contribuer à
l’amélioration de la résilience des schémas urbains. La séquence analytique suivie pendant cette étude est montrée dans la
5
Figure III-1. Autant que possible, des connaissances, savoir-faire, outils et expériences seront transférés aux partenaires
professionnels haïtiens (i.e. gouvernement, académie, ingénieurs, scientifiques, etc.) dans le cadre d’assurer la durabilité
de l’analyse rigoureux des menaces naturelles, voire du risque.

Figure III-1. Séquence analytique sim-


plifiée, MULTIMENHAS-2 (NA-
THAT-2)

Considérant les menaces à analyser ainsi que la quantité et la qualité des données collectées, tout en et tenant compte du
temps disponible, le travail sera orienté sur les priorités suivantes:
a. Déterminer, à très court terme, les menaces naturelles qui pèsent sur l’ensemble du pays et dans les quartiers dans la
zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPauP)
b. Évaluer les caractéristiques de base d’un nouveau séisme majeur dans un proche avenir en Haïti et à Port-au-Prince,
tout en tenant compte de ses possibles magnitude, intensité, accélérations et effets secondaires (secousses, liquéfac-
tion, glissements-éboulements, tsunami)
c. Évaluer les menaces hydrométéorologiques liées à la variabilité climatique dans le pays: précipitations intenses, cy-
clones et ondes tropicales, El Nino/ENOS
d. Analyser les menaces de la géodynamique externe (mouvements de terrains, glissements, chute de blocs, coulées tor-
rentielles, érosion intense)
e. Établir les bases conceptuelles pour l’établissement d’une méthodologie d’évaluation des menaces dans les quartiers
prioritaires choisis
f. Définir les orientations primordiales pour réaliser le macro puis le micro zonage des menaces naturelles à Port-au-
Prince et si possible, à moyen ou long terme, et aussi dans des aires avec le potentiel de nouvelle expansion urbaine.

1.4 Méthodologie d’intégration des menaces naturelles dans les aménagements

Le diagnostic des menaces naturelles dans le territoire haïtien s’est appuyé sur une analyse multicritères qui regroupe plu-
sieurs niveaux d’expertise :
• Un travail d’interprétation des photos aériennes, des images issues de la télédetection (e.g. satellitaires, aériennes) et
des caractéristiques topographiques du terrain (p.ex. Google Earth, GEO eyes, Mnt, LiDAR) et leur corrélation par
l’application des données spécifiques dont nous avons eu accès (géologie, géomorphologie, sismologie, hydrométéoro-
logie, climat, océanologie, géotechnique, etc.). Il s’agit d’observer et d’analyser les spécificités du territoire concerné
(p.ex. identification des zones deltaïques, lacustres et humides, analyse du relief, conditions des sols, lits topogra-
phiques des cours d’eau, etc.) pour déterminer des indicateurs, voire «proxies», permettant une généralisation du pay-
sage et donc de l’estimation déterministe de la distribution spatio-temporelle de l’intensité des menaces naturelles.
• Des reconnaissances de terrain ont été réalisées, au moment opportun, pour valider et vérifier les analyses réalisées

6
• La connaissance du milieu grâce à l’expertise et à l’analyse à réaliser par les ingénieurs directement sur le terrain, mais
aussi par l’analyse des évènements historiques connus dans les différents bassins-versants.
• La détermination des différents niveaux de menaces (fréquentes, rares, exceptionnelles) a été transférée sur les diffé-
rents fonds de plans utilisés

1.5 Les évolutions depuis NATHAT 1

La fin de l’année 2010 et le début de l’année 2011 ont été marqué par un certains nombre d’éléments qui ont influencé le
processus de reconstruction en Haïti. Le processus électoral tout d’abord a quelque peu retardé un certains nombres de
prises de décisions. La poursuite de la collecte des données pour comprendre les effets du séisme et la difficulté à coor-
donner les multiples initiatives ont rendu difficile la mise en œuvre opérationnelle d’une stratégie concertée en matières
de gestion du risque. La nécessité d’une politique d’échanges de coordination et d’information entre les différents acteurs
s’est donc avérée essentielle. Cependant on peut noter les éléments positifs suivants, entre autres:
• Consolidation de la Cellule de Réduction de la Vulnérabilité (CRV)
• Constitution d’un Comité Technique du Secrétariat Permanant de Gestion du Risque et Désastres dédiée à
l’information sur le risque et l’environnement
• Finalisation des Plans communaux d’alertes et d’évacuations du projet PNAP et l’avancé en matière de mise en place
du système d’alerte
• La bonne gestion de la saison des pluies 2010
• Évolution des outils d’analyse et de prédiction de la Direction Nationale de la Météorologie
• Mise en fonctionnement opérationnelle et consolidation du réseau sismique national haïtien

Par contre il est toujours possible d’enregistrer certains soucis concernant, entre autres, l’inexistence de données géotech-
niques permettant l’évaluation intégrale et quantitative de l’instabilité des pentes. D’autres difficultés persistent pour
cause des rares données bathymétriques, marégraphiques et océanologies disponibles, la non-structuration institutionnelle
du Programme National d’Alerte Précoce et des Comités d’Organisation d’Urgence qui fonctionne pourtant très bien jus-
qu’à présent. La pérennisation des travaux de mitigation et d’entretien des ouvrages par bassin versant est également pro-
blématique, la masse des travaux réalisée après les cyclones de 2008 va commencer à perdre sa valeur. Se référant aux
différentes rencontres qui ont pu être faites lors de la mission, il est confirmé l’intérêt de la mise en œuvre opérationnelle
d’une méthodologie d’analyse du risque simplifiée, compte tenu de l’absence de données de base, les contraintes des dé-
lais et coûts et de l’inexistence des données de base et de leur mise en disposition, pour l’adapter à l’intégration de la ges-
tion du risque dans les aménagements. Au moyen d’une série de guides méthodologiques à l’intention des autorités
haïtiennes, l’objectif de cette méthodologie vise la possibilité de fournir aux aménageurs le nécessaire pour pouvoir identi-
fier les zones dangereuses et d’aboutir à la réalisation systématique et homogène d’une notice d’intégration des menaces
naturelles pour chaque projet d’aménagement ou d’urbanisation. Ces guides méthodologiques comprendront plusieurs
phases:
• Identification de la menace
• Identification des enjeux
• Elaboration des scénarios d’exposition
• Proposition d’actions en gestion du risque

Ces notices d’intégration de la connaissance des menaces comprendront 3 volets:


• Un rapport d’évaluation des menaces
• Des cartes et scénarios de zonage
• Des annexes techniques

1.6 Un système de collecte et de gestion de l’information

La démarche de cartographie des zones plus ou moins suspectes proposée permet de porter les efforts des responsables de
la gestion du risque vers ces zones. La mise en œuvre des recommandations qui vont suivre exige des moyens de localisa-
tion pour les divers acteurs concernés. Un cadastre de Port-au-Prince n’est malheureusement pas disponible. Par contre, ,
d’excellentes ortho-photographies et des images satellitaires existentent et sont accessibles. Cette étude retient l’hypothèse
que les acteurs de terrain pourront bénéficier, du matériel géo-référencée à des échelles très détaillées qui faciliteront la
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localisation de leurs informations, plus facilement sans doute qu’avec des GPS ordinaires. Il leur faudra consigner ces
observations sur un système d’information géographique, mais il faut pour cela que soit mis à leur disposition un système
de gestion de données bien conçu. Dans ce document, il fera état, un plus loin, de cet impératif à conjuguer avec les pro-
jets géotechniques et hydrauliques en particulier.

1.7 Sécurisation des biens et activités existants: L’analyse des conditions de site

1.7.1 Les enchevêtrements de structure

Dans beaucoup de zones le tissu construit est constitué d’un enchevêtrement de structures fragiles dont il est bien difficile
d’analyser les interactions possibles. Il faut donc, surtout et d’abord, essayer de distinguer:
• ce qui pourrait s’effondrer sur place en ne créant de dommages qu’aux occupants
• ce qui pourrait s’effondrer en se propageant sur les zones voisines, proches ou lointaines

Dans le premier cas, la responsabilité des dommages prévisibles n’incombe qu’aux occupants. Dans le second, des vic-
times potentielles peuvent subir des préjudices dont elles ne sont pas responsables. Lorsque de telles situations sont identi-
fiées, la puissance publique se doit d’intervenir de façon plus ou moins lourde selon l’importance des dangers (pertes po-
tentielles) décelés. C’est là qu’une démarche de base, simple et rapide à mettre en œuvre, trouve sa valeur pour identifier
les situations les plus critiques

1.7.2 (Re)Construire et/ou relocaliser en Haïti

La majorité du territoire de Port-au-Prince est délabrée et ce même avant le séisme du 12 janvier 2010. Les projections de
planification urbaine se heurtent à des inconvénients de tous types. Les menaces naturelles et la vulnérabilité à Port-au-
Prince restent élevées, et aucun site où la (re)construction puisse se réaliser n’en est exempt. Cependant, il existe, malgré
tout des aires et des régions en Haïti où les degrés d’exposition sont un peu moindres. Au moyen d’une conception adé-
quate, des localisations bien choisies et des pratiques de construction correctes, il serait possible de trouver des niveaux de
sécurité meilleurs et avec des efforts financiers, environnementaux, sociaux et culturels plus favorables et durables. Bien
entendu, cette vision, liée au long terme, ne représente pas une option immédiatement réalisable, surtout pour la popula-
tion qui habite encore dans les camps, dans des logements endommagés ou dans conditions de pauvreté extrême. Cette
situation oblige la réalisation des processus progressifs et par paliers intermédiaires, La reconstruction temporaire des
quartiers étant l’une des mesures envisagée par le Gouvernement d’Haïti. Elle est accompagnée de la volonté de création
des pôles alternatifs de développement socioéconomique à plus long terme.

1.7.3 Les enjeux, les options et les défis

Quelles sont les «meilleurs pratiques» de reconstruction incorporant la gestion du risque qu’il faut évoquer et recomman-
der à présent? La première et prioritaire, parmi celles-ci, consiste à rendre accessible la meilleure connaissance possible
des menaces naturelles en Haïti et notamment dans les secteurs à urbaniser. Il est clair que le respect et l’application des
nouvelles versions du code de construction doivent se faire en s’appuyant sur des zonages des menaces naturelles, en tant
que mesure non-structurelle (i.e. gestion territoriale) de réduction de la vulnérabilité, mais en les adaptant au contexte
socioéconomique, environnemental et culturel haïtien.

La décision de reconstruire la capitale dans les limites de son territoire actuel équivaut sans doute à la ré-peupler. Cette
option genère d’emblée un nombre de questions clé, comme par exemple : comment le faire? A quel coût et sous quel
modèle urbain ? Il s’agit de l’opportunité, unique, de ne pas reconstruire Port-au-Prince telle qu’elle était avant le séisme.
C’est l’occasion à saisir pour configurer une ville plus belle, plus fonctionnelle, moins dense et avec une qualité de vie
supérieure. Les conditions imposées par les contraintes financières,, les problèmes et défis du foncier, la politique, les
aspects socioéconomiques, l’environnement, la culture, les mythes et les paradigmes actuels, appellent à considérer les
voies avec beaucoup de soin. Il est (très) prioritaire de regarder de près les pros et contres de toutes les options. A présent
et comme il a été mise en évidence par les études réalisées dans le cadre NATHAT (Volumes I et II), la région centrale
d’Haïti (i.e. Plateau Central, Haut Artibonite) semble avoir les conditions d’exposition moindres vis-à-vis des menaces
naturelles. Bien entendu, des études de site précises et détaillées devront confirmer (ou pas) cette affirmation. Le Tableau
8
III-1 essaie de synthétiser les défis, les options, les variables, les léçons apprises et les meilleurs pratiques documentées
dans des cas analogues à celui d’Haïti et toujours dans l’optique de la gestion du risque.

Tableau III-1. Défis, les options, les variables, les lésons apprises et les meilleurs pratiques à prendre en considération dans le proces-
sus de reconstruction en Haïti, dans l’optique de la gestion du risque
Options et défis Variables, paramètres Léçons apprises Bonnes pratiques
Construction et • Conception adéquate • Conception adéquate ou erronée • L’éducation et la formation des ingénieurs,
reconstruction • Localisation et emplacement coûtent approximativement le même architectes, chefs d’équipe, maçons, ouvriers,
avec sécurité sur adéquats montant … fournisseurs et auto-constructeurs, permettent
n’importe quel site • Réalisation correcte de la cons- • Le respect et la conformité avec les d’améliorer la conception, la construction et le
truction normes et bonnes pratiques réduisent contrôle de qualité des réalisations et de la
• Contrôle de qualité des maté- considérablement la vulnérabilité supervision
riaux de construction • La localisation adéquate réduit le • Le contrôle de qualité des matériaux de cons-
• Pratiques d’entretien sur le long degré d’exposition et augmente la truction (e.g. ciment, agrégats, acier, l’eau) doit
terme résilience devenir une pratique quotidienne et sévère
• Gestion sociale et environnemen- • Les bonnes pratiques de construction • La politique en gestion du risque, pendant la
tale adéquate permettent d’accéder à des niveaux de reconstruction, doit incorporer:
• Détermination rationnelle du sécurité et de risque acceptables i. Connaissance et communication du risque
type, intensité, distribution spa- • L’éducation et les bonnes pratiques (menaces, vulnérabilité)
tiale et récurrence des menaces prennent du temps pour s’implanter ii. Réduction du risque (prévention, mitigation,
naturelles dans la construction mesures structurales et non-structurales)
• L’auto-construction a des avantages, mesures
mais aussi des inconvénients iii. Protection financière (rétention/transfert,
• Les codes de construction ne sont pas instruments, estimation des pertes espérées,
des panacées risque accepté vs. Risque acceptable, rela-
tion B/C
iv. Gestion des urgences et désastres
Reconstruction de • Coût, modèles d’utilisation des • L’option de reconstruction de la • Redessiner le plan de la ville, tout en profitant
Port-au-Prince sur terres à être définis capitale où d’une ville majeure sur le pour améliorer ses caractéristiques esthétiques,
le même emplace- • Paramètres socioéconomiques, même emplacement, après un séisme sociales, environnementales, assainissement et
ment actuel, en environnementaux, politiques, destructif, n’est pas sans précédent en du risque
tant que ville mo- culturels actuels sembleraient Amérique Latine: México DF, Gua- • Optimisation de l’espace suivant les activités
derne et moins persister si un effort de change- temala-ville, San Salvador, Managua, économiques et culturelles des habitants
vulnérable ment n’est pas entrepris Caracas, Lima, Armenia et Popayán- • Processus de planification urbaine prudent et
• La même circonstance Colombie, San Juan et Mendoza- soigneux
d’exposition aux menaces natu- Argentina, Valparaíso, Antofagasta,
relles persiste Concepción et Valdivia-Chile, Ibarra
et Quito-Ecuador, Santo Domingo-
RD
• Une reconstruction adéquate nécessite
du temps, de l’espace et des res-
sources
Création d’un • Rupture des paradigmes et • C’est n’est pas sans précédents que • Choisir un espace avec des meilleures condi-
nouveau pôle- mythes existants et prédominants l’option d’un transfert de la capitale tions environnementales, géologiques et géo-
noyau de dévelop- • Coût, modèles d’utilisation des est adoptée en Amérique Latine après techniques
pement urbain, terres à être définis un désastre majeur: Antigua- • Une moindre exposition aux menaces natu-
économique, poli- • Critères socioéconomiques, Guatemala; Cartago-San José, Costa relles: sismique, cyclonique, inondation, tsu-
tique et sociocultu- environnementaux, politiques Rica; Plymouth-Montserrat; Viejo- nami, liquéfaction, glissements, coulées torren-
rel • Un changement et un défi cultu- Panamá; Santa Fe-Buenos Aires, tielles, etc.
rel-historique significatif Argentina; Isabela-Santo Domingo, • Meilleur climat et accès aux ressources d’eau
• Création ex-ante des conditions DR. Pour d’autres raisons: Rio- de bonne qualité
socioéconomiques pour faire le Brasilia et Sucre-la Paz, Bolivia. • Planification soigneuse de l’espace urbain,
nouveau emplacement attirant • Cela prend du temps et un effort aménagement territorial, micro-zonage des
pour enraciner la société (sources économique, social et politique consi- menaces naturelles, capacité portante du terrain,
de revenu, emploi, esthétique, dérable etc.
qualité du logement et services
sociaux de base, incitations, etc.)
La capitale reste là • Deux villes majeures, chacune • Avoir deux ou plus villes majeures • Stratégie, incitations socioéconomiques, ba-
où elle est, mais les ayant des spécificités politiques n’est pas sans précédent en Amérique lances politiques, cadre légal et normatif
activités écono- et économiques précises Latine et la Caraïbe: Quito + Guaya- • Distribution adéquate de l’autorité et de la
miques et adminis- quil, Ecuador; La Paz+Sucre, Bolivia; gouvernance
9
tratives majeures Brasilia+Rio de Janeiro+São Paulo,
sont transférées Brésil; Santo Domingo+Santiago,
vers un site nou- RD; Tegucigalpa+San Pedro Sula,
veau Honduras; etc.
• Ce n’est pas toujours facile de garder
l’harmonie, mais en général ça
marche
Options et défis Variables, paramètres Lésons apprises Bonnes pratiques
Construction et • Conception adéquate • Conception adéquate ou erronée • L’éducation et la formation des ingénieurs,
reconstruction • Localisation et emplacement coutent essentiel et approximative- architectes, chefs d’équipe, maçons, ouvriers,
avec sécurité sur adéquats ment le même montant … fournisseurs et auto-constructeurs, permettent
n’importe quel site • Réalisation correcte de la cons- • Le respect et la conformité avec les d’améliorer la conception, construction et con-
truction normes et bonnes pratiques réduisent trôle de qualité des réalisations et supervision
• Contrôle de qualité des maté- considérablement la vulnérabilité • Le contrôle de qualité des matériaux de cons-
riaux de construction • La localisation adéquate réduit le truction (e.g. ciment, agrégats, acier, l’eau) doit
• Pratiques d’entretien sur le long degré d’exposition et augmente la devenir une pratique quotidienne et sévère
terme résilience • La politique en gestion du risque, pendant la
• Gestion sociale et environne- • Les bonnes pratiques de construction reconstruction, doit incorporer:
mentale adéquate permettent d’accéder à des niveaux de ▫ Connaissance et communication du risque
• Détermination rationnelle du sécurité et de risque acceptables (menaces, vulnérabilité)
type, intensité, distribution spa- • L’éducation et les bonnes pratiques ▫ Réduction du risque (prévention, mitigation,
tiale et récurrence des menaces prennent du temps pour s’implanter mesures structurales et non-structurales) me-
naturelles dans la construction sures
• L’auto-construction a des avantages, ▫ Protection financière (rétention/transfert,
mais aussi des inconvénients instruments, estimation des pertes espérées,
• Les codes de construction ne sont pas risque accepté vs. Risque acceptable, rela-
des panacées tion B/C
▫ Gestion des urgences et désastres
Reconstruction de • Coût, modèles d’utilisation des • L’option de reconstruction de la • Redessiner le plan de la ville, tout en profitant
Port-au-Prince sur terres à être définis capitale où d’une ville majeure sur le pour améliorer ses caractéristiques esthétiques,
le même emplace- • Paramètres socioéconomiques, même emplacement, après un séisme sociales, environnementales, assainissement et
ment actuel, en environnementaux, politiques, destructif, n’est pas sans précédent en du risque
tant que ville mo- culturels actuels sembleraient à Amérique Latine: México DF, Gua- • Optimisation de l’espace suivant les activités
derne et moins demeurer si un effort de chan- temala-ville, San Salvador, Managua, économiques et culturelles des habitants
vulnérable gement n’est pas entrepris Caracas, Lima, Armenia et Popayán- • Processus de planification urbaine prudent et
• La même circonstance Colombie, San Juan et Mendoza- soigneux
d’exposition aux menaces natu- Argentina, Valparaíso, Antofagasta,
relles persiste Concepción et Valdivia-Chile, Ibarra
et Quito-Ecuador, Santo Domingo-
RD
• Une reconstruction adéquate nécessite
du temps, de l’espace et des res-
sources time
Création d’un • Rupture des paradigmes et • C’est n’est pas sans précédents que • Choisir un espace avec des meilleures condi-
nouveau pôle- mythes existants et prédominants l’option d’un transfert de la capitale tions environnementales, géologiques et géo-
noyau de dévelop- • Coût, modèles d’utilisation des est adoptée en Amérique Latine après techniques
pement urbain, terres à être définis un désastre majeur: Antigua- • Une moindre exposition aux menaces natu-
économique, poli- • Critères socioéconomiques, Guatemala; Cartago-San José, Costa relles: sismique, cyclonique, inondation, tsu-
tique et sociocultu- environnementaux, politiques Rica; Plymouth-Montserrat; Viejo- nami, liquéfaction, glissements, coulées torren-
rel • Un changement et un défi cultu- Panamá; Santa Fe-Buenos Aires, tielles, etc.
rel-historique significatif Argentina; Isabela-Santo Domingo, • Meilleur climat et accès aux ressources d’eau
• Création ex-ante des conditions DR. Pour d’autres raisons: Rio- de bonne qualité
socioéconomiques pour faire le Brasilia et Sucre-la Paz, Bolivia. • Planification soigneuse de l’espace urbain,
nouveau emplacement attirant • Cela prend du temps et un effort aménagement territorial, micro-zonage des
pour enraciner la société économique, social et politique consi- menaces naturelles, capacité portante du terrain,
(sources de revenu, emploi, dérable etc.
esthétique, qualité du logement
et services sociaux de base, inci-
tations, etc.)
La capital reste là • Deux villes majeures, chacune • Avoir deux ou plus villes majeures • Stratégie, incitations socioéconomiques, ba-
où elle est, mais les ayant des spécificités politiques n’est pas sans précédent en Amérique lances politiques, cadre légal et normatif
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activités écono- et économiques précises Latine et la Caraïbe: Quito + Guaya- • Distribution adéquate de l’autorité et de la
miques et adminis- quil, Ecuador; La Paz+Sucre, Bolivia; gouvernance
tratives majeures Brasilia+Rio de Janeiro+São Paulo,
sont transférées Brésil; Santo Domingo+Santiago,
vers un site nou- RD; Tegucigalpa+San Pedro Sula,
veau Honduras; etc.
• Ce n’est pas toujours facile de garder
l’harmonie, mais en général ça
marche

Dans tout état des choses, la progression de la connaissance, la communication et moyenant la comprehension des causes
du risque (i.e. menaces et vulnérabilité), permettent d’incorporer sa gestion par une série d’étapes, est animé par un en-
semble d’acteurs et d’institutons et s’appuie sur plusieurs piliers, comme ceux identifiés et décrits sur la Figure III-2.

Base de données Zonage des risques


PRODUITS géotechniques

COURT TERME MOYEN TERME LONG TERME


Code de
prévention des
Stratégie collective risques
de prévention Consolidation de la connaissance
des aléas et du territoire
Règlements
Spécifications d'intérêt général d'urbanisme

Spécifications particulières Code de construction


au projet sur les pentes
Zones de Projet Adaptation des projets à
la dangerosité des sites
Mise en oeuvre et
Investigations géotechniques contrôle
spécifiques
Planification de la prévention
des risques gravitaires
ACTIONS Programmes d'investigations
REGLES
pour le contrôle des aléas
Codes
Recommandations géotechniques
et Orientations de base

Zones prioritaires Zonage préventif Identification et caractérisation Code de construction


préliminaire des situations de danger imminent sismique
Catalogue de
situations types

Enquêtes basiques
de terrain
Géologie Hydrologie Ouvrages de soutènement
Géotechnique Hydraulique Ouvrages souterrains
(sols, roches)

Etat Enquêteurs Contrôleurs Urbanistes Architectes Ingénieurs Projeteurs Administrateurs

Formateurs Chercheurs
Collectivités
ACTEURS
Figure III-2. La connaissance et la communication des variables et applications du risque et de sa gestion.

11
II- Menace sismique

2.1 Introduction

L’explication principale valable pour les dégâts causés par le séisme du 12 Janvier, 2010 en Haïti est sans doute la mau-
vaise qualité des constructions, mais, il est tout aussi clair que la répartition géographique des dégâts était en partie liée à
des facteurs géophysiques. Avec l’appui du Ministère Haïti de Travaux Publics, Transports et Communication (MTPTC)
et duBureau des Services de Projets des Nations Unies (UNOPS), une série de données exceptionnellement détaillées de
plus de 400.000 bâtiments inspectés pour des dégâts après le séisme a été collectée. Cette base de données, combinée avec
des données géologiques et géotechniques récemment recueillies, a permis de quantifier la part des facteurs géophysiques
aux dégâts causés par le séisme, et de tester plusieurs hypothèses sur la façon dont les dégâts se modelisent, en particulier
ceux associés aux sous-sols et la structure du substratum rocheux. En utilisant les connaissances obtenues grâce au trem-
blement de terre précédent, ce document fournira les bases pour le modèle du bâtiment neuf pendant que l'effort de re-
construction se poursuit.

Le chapitre ci-après consacré à l'aléa sismique traite des domaines suivants: i)une révision des progrès scientifiques réali-
sés dans la compréhension des risques sismiques en Haïti depuis le premier rapport sur l'évaluation multimenaces NA-
THAT1 ; ii) une description des produits d’aléa sismique de macro-zonage qui incluent les effets des conditions des sites
géologiques ; et iii) une description de la méthodologie nécessaire pour créer des produits à haute résolution de micro-
zonage pour des secteurs individuels de Port-au-Prince. Le MTPTC et plusieurs instituts de recherche en Haïti, y compris
le Bureau des Mines et la Faculté des Sciences de l'Université de l'Etat de Haïti, exécutent un projet de micro-zonage sis-
mique beaucoup plus détaillé de Port-au-Prince. Ces résultats et recommandations aideront à orienter les futures mesures
de micro-zonage, et montreront également comment des outils d'analyse de risque probabiliste de haut niveau feront le
lien entre les observations de terrain jusqu’à concevoir des lignes directrices et la réglementation. Le MTPTC et plusieurs
instituts de recherche en Haïti, y compris le Bureau des Mines et la Faculté des Sciences de l'Université de l'Etat de Haïti,
exécutent un projet de micro-zonage sismique détaillé à Port-au-Prince. Leurs résultats et recommandations aideront à
orienter l'analyse probabiliste du risque et les lignes directrices ainsi que la réglementation de la reconstruction.

2.2 Révision de l’estimation de la menace sismique en Haïti compte tenu des progrès depuis mai 2010

Le premier rapport MULTIMENHAS-1 a présenté le contexte géodynamique et a décrit les principales sources possibles
des séismes. Les éruptions volcaniques et la sismicité dans les Caraïbes sont les résultats des processus géodynamiques
qui se produisent aux limites des plaques tectoniques majeures. Les sésismes se produisent quand les plaques tectoniques
bougent à coté les unes des autres. Puisque ce n'est pas un processus fluide et que l'énergie de déformation s’accumule
dans la zone frontière des plaques, celle-ci est libérée ensuite lors d’un séisme. Sur le côté nord de la plaque Caraïbe (Fi-
gure 2) le mouvement relatif à la plaque Nord-américaine est de 18-20mm/an en déplacement oblique par rapport à la
limite des plaques à l’Hispaniola (DeMets et al. 2000; Dixon et al. 1998). À l’Ouest de la cuvette des Caïmans, où la li-
mite de la plaque est parallèle au mouvement rélatif, les séismes de décrochement se produisent. Dans les Antilles, à l'Est,
où la limite de la plaque est perpendiculaire au mouvement des plaques, des séismes de subduction se produisent et le
volcanisme est actif dans de nombreuses îles. Entre les deux, à Hispaniola, où le mouvement est oblique, il y a des failles
de décrochement qui produisent des séismes peu profonds et la subduction mène à la production des séismes par des
failles inverses plus profondes (Mann et al. 2002).

Les zones de failles principales qui menacent Haïti au long de cette limite de plaque sont illustrées par la Figure III-3. La
plupart de la déformation entre les plaques est provoquée par la faille Septentrionale au nord d'Hispaniola, où suffisam-
ment de contraintes se sont déjà accumulées pour générer un séisme M≈7.5 en République Dominicaine (Manaker et al.
2008) et un séisme M≈6.9 dans la section de la faille au nord d'Haïti, qui a été censé avoir rompu en 1842 (Tanner et al.
1997). La faille d’Hispaniola du nord prend une partie des mouvements perpendiculaires à la limite de la plaque, où elle
continue à l'est de la fosse de Puerto Rico, est censée d’être capable de produire un séisme de M≈7 à 7,5 (LaForge et
McCann, 2005). Bien que la quantité de contraintes accumulée sur la faille nord d'Hispaniola soit moindre, elle pourrait
encore produire un séisme susceptible de générer un tsunami. La fosse de Muertos a des caractéristiques de sismicité d'une
zone de subduction, où un séisme s’est produit en 1751 et a occasionné un tsunami (McCann, 2006). La zone de faille

12
Enriquillo-Plantain Gardens, sur le côté sud d'Haïti, prend environ 5 à 6 mm/an de déformation aux plaques, ce qui a con-
duit à estimer la possibilité d'un séisme M≈7.2 (Manaker et al. 2008).

2.3 La faille Léogâne

Cette faille est, de toute évidence, celle qui a rompu lors du séisme M≈7,0 du 10 janvier 2010. Un séisme de ce genre et
sur cette faille n'était pas inattendue, étant donné que les mesures de déformation de la croûte, réalisées avec le Global
Positioning System (GPS), ont indiqué que la contrainte s’accumulait à travers la zone de faille Enriquillo-Plantain Gar-
dens à un taux de 5,8mm/an (Calais et al. 2010; Manaker et al. 2008).

Figure III-3. Failles actives majeures


à Hispaniola, avec les dates des
séismes historiques qui leurs sont
atribués et les estimations du parti-
tionnement du total de 20 mm/an du
mouvement des plaques, indiquées
par des flèches rouges (mm/an; Ca-
lais et Haase, 2010)

Cependant, aucune rupture de la faille en surface n’a été trouvée (Prentice et al. 2010), bien qu’un soulèvement considé-
rable ait été observée sur la côte à Léogane (Hayes et al. 2010). En outre, les déplacements du GPS observés après le
séisme ont montré qu'il y avait un élément de compression important dans le mouvement de la faille (Calais et al.
2010).Les modèles du glissement de la faille pendant le séisme, mesurés à partir des observations GPS et du radar interfé-
rométrique à l'aperature synthetique (INSAR), indiquent que la déformation en surface et le glissement ont du avoir eu
lieu sur une faille vers le nord de la faille Enriquillo-Plantain Gardens et qui penche 60º vers le nord (Calais et al. 2010).
Un glissement de 2,6m de decrochement et de 1,8m de déplacement inverse s'est produit pendant le séisme. La quantité de
glissement libéré pendant le séisme du 12 Janvier est cohérent avec les 5 à 6mm/an de glissement estimés qui continuent
de s’accumuler à travers la zone de faille de Enriquillo-Plantain Gardens depuis le séisme précédent sur ce segment en
1751 (Calais et al. 2010). Ces estimations des taux des plaques intersismiques ne peuvent pas être distinguées entre les
failles, mais elles sont basées sur des mesures qui couvrent une zone de 60km de large. Par conséquent, le séisme n'a pas
eu lieu sur la trace de la faille Enriquillo, mais plutôt le long d’une zone de faille de ~25km à l’ouest de Port-au-Prince. La
zone de faille d’Enriquillo Plantain Gardens, à l’est de la faille Léogane, est plus proche de Port-au-Prince et demeure, par
conséquent, une menace sismique importante. La longueur de la zone de faille Enriquillo Plantain Gardens, à partir de la
limite de la rupture 2010 jusqu'à l'intersection avec les failles inverses de la fosse Muertos et Neiba à l'est, est d'environ
55km. Cette longueur de faille, avec un glissement accumulé de 1,5m depuis 1751 conduirait à un séisme estimé de
M≈7.0 sur ce segment à 5km au sud de Port-au-Prince (Wells et Coppersmith, 1994).

2.4 Mouvement du sol du au séisme du 10 Janvier 2010

Il n’y avait un seul sismomètre en opération au moment du séisme du 10 janvier 2010 en Haïti, donc il n’y a pas des don-
nées pour construire une carte rigoureuse du mouvement du sol. Par contre, en utilisant les mêmes formules d’atténuation
qu’on a utilisée pour les cartes de probabilité de dépassement de l’accélération du sol, on peut calculer les valeurs
d’accélération maximale. Nous avons utilisé une faille-source de Mw=7.0 avec une longueur de 32 kilomètres, localisé à
l’ouest de Port-au-Prince, suivant la distribution de répliques (Douilly et al, 2011, in préparation). Nous prenons compte
des effets de site suivant la relation empirique entre la topographie et la vitesse des ondes S dans les premiers 30 mètres
sous la surface, Vs30 (Allen et Wald, 2009). La carte d’accélération maximale est présentée dans la Figure III-4. Les don-
nées Vs30 sont de faible résolution et donc leur représentation n’est que approximative dans la région de Port-au-Prince.
13
Nous avons calculé l’intensité de Mercalli Modifiée à partir des valeurs d’accélération (Figure 2). La distribution des va-
leurs d’intensité est similaire à celles qui a été compilées par Mora et al (2010). Les valeurs de l’intensité à Port-au-Prince
ont atteint IX degrés, comme observé (Figure III-5). Les valeurs de ce genre de cartes de mouvements du terrain sont di-
rectement comparables à valeurs observées dans un séisme individuel. Il faut tenir compte du fait que les carte de menace
sismique probabiliste ne sont pas comparables aux observations d’un événement particulier parce qu’elles prennent en
compte leur probabilité d’occurrence et une base de données avec des nombreux séismes possibles et différents.

Figure III-4. Carte d’accélération maximale de sol estimée, pour Haïti Figure III-5. Intensité de Mercalli Modifiée estimée pour le séisme
et la région de Port-au-Prince de 10 janvier, 2010

Tableau III-2. Classification des sites suivant la méthode NEHRP (d'après BSSC, 2004). Les paramètres pour déterminer la classe de
site sont basées sur les 30m supérieurs du profile des sols
A Rocher dur, Vs30 > 1500 m/s
B Rocher, 760 m/s < Vs30 1500 m/s
C Sol très dense et rocher doux, 360 m/s < Vs30 760 m/s, ou N > 60, ou su > 100 kPa
D Sol de résistance élevée, 180 m/s < Vs30 < 360 m/s, ou 15 <= N <= 50, ou 50 kPa <= su <= 100 kPa
E Sol, Vs30 < 180 m/s; ou N < 15; ou su 50 kPa; ou un profil avec plus de 3m d’argile molle, avec indice de plasticité (IP) > 20, w >
40%, et su <= 25 kPa
F Sols obligeant à des évaluations spécifiques du site:
1. Sols susceptible de relâchement ou d’effondrement sous les charges sismiques, par exemple les sols liquéfiables, les argiles sen-
sibles et les sols faiblement cimentés. Exception: pour les ouvrages avec période de vibration fondamentale inferieur à 0.5 secondes,
les évaluations spécifiques ne sont pas obligatoires pour déterminer l’accélération spectrale dans le cas des sols liquéfiables
2. La tourbe (histosols) et/ou les argiles avec haute proportion en matière organique (épaisseur du sol H > 3m)
3. Les sols argileux et limoneux à haut niveau de compressibilité (i.e. CH, MH; H > 8m avec indice de plasticité > 75)
4. Les argiles très épaisses, peu ou moyennement raides (H > 36m) avec su < 50 kPa

14
2.5 Quantification de la menace sismique en Haïti

2.5.1 Macrozonage de la menace sismique

À partir de l’estimation du potentiel sismogénique des failles connues en Haïti, des mesures géodésiques GPS et de
l’historique des séismes dans la région, on a calculé la probabilité de dépassement de l’accélération du sol au moyen de la
méthode «probabilistic seismic hazard assesment» (PSHA) de l’USGS (http://pubs.usgs.gov/of/2008/1128/, version
2008). Ceci a été réalisé en collaboration avec l’USGS (Dr. Art Frankel). La période de retour sur chaque segment de
faille a été calculée, soit en utilisant le taux de séismicité d’après la loi de Gutenberg-Richer (avec b=1), soit en définis-
sant un séisme caractéristique sur la base de la sismicité historique et la vitesse de glissement déduite du GPS, soit en
combinant ces deux approches. Les lois d’atténuation utilisées sont celle du «Next Generation Attenuation of ground mo-
tion Project» (NGA) (http://peer.berkeley.edu/products/nga_project.html). Les effets de site à grande échelle sont pris en
compte par la vitesse de propagation des ondes de cisaillement dans les premiers 30m (Vs30; Figures III-6 a et b), déduite
des relations empiriques les reliant avec le gradient topographique (Wald et al. 2007). Les estimations probabilistes de la
menace sismique réalisées dans la première phase de l'évaluation (MULTIMENHAS- leur probabilité pour des magni-
tudes données et le niveau d'accélération du sol à se produire (Calais et Haase, 2010; Frankel et al, 2010). Ces cartes ont
incorporé statistiquement tous les sources potentielles des séismes qui pourraient affecter chaque site. L'accélération
maximale du sol a été calculée pour une probabilité de 10% de dépassement, pour des conditions de terrain rocheux et en
tenant compte des sols –via le proxy du VS30 (Wald et Allen, 2007)- respectivement. Il convient de remarquer, au délà de
l’influence primaire des systèmes de failles majeures, l’influence des dépôts alluviaux les plus importants dans l’île (e.g.
Cibao, Yaque del Sur et del Norte, Vallée d’Enriquillo-Cul de Sac, delta de l’artibonite, les Cayes, Jacmel, Léogâne, etc.).

Les estimations se basent sur : i) Les sources potentielles des séismes ; ii) La probabilité de ce qu'un séisme se produisse à
avec une magnitude donnée ; et iii) La probabilité que, en considération la source eet la magnitude, un niveau donné d'ac-
célération du sol puisse se produire (Calais et Haase, 2010; Frankel et al, 2010). Ces cartes incorporent statistiquement
tous les sources de séismes qui pourraient affecter chaque sur la carte.

Figure III-6: Cartes probabiliste de la menace sismique à l’Hispaniola; accélération maximale avec une probabilité dépassement de 10% en 50 ans
(Calais et Haase, 2010; Frankel et al, 2010), pour des conditions de: a) Sol rocheux (classification du site NEHRP B/C) et en utilisant des estima-
tions du Vs30 obtenues à partir des données topographiques (Wald et Allen, 2007), et b) Avec l’éffet du sol, estimé par le proxy Vs30

Les mouvements du terrain, calculés pour une probabilité de 10% de dépassement ont également été éstimés en supposant
des conditions des sites où le Vs30 est empiriquement dérivé des données topographiques (Wald et Allen, 2007). Ceux-ci
ont été calculés sur un modèle numérique de terrain à 30 secondes d'arc (environ 1km) de résolution horizontale de
l’ensemble des données du Shuttle Radar Topography Mission (SRTM). Cela conduit à des estimations assez réalistes, à
grande échelle, de la menace sismique. Toutefois, lorsqu'on évalue la menace à des localités, à l'intérieur des limites de
Port-au-Prince, celle-ci ne fournit pas suffisamment de détails dans les estimations pour les différents sites étudiés. Pour
cette raison, il faut concentrer les efforts sur l'amélioration de ces estimations locales de la réponse du site et de les rendre
consistantes avec les variations des effets de site et l’ampleur des dégâts subis à Port-au-Prince le 12 janvier 2011. La
période de 50 ans correspond à la durée de vie moyenne d’un bâtiment. Les 10% de probabilité sur 50 ans équivalent à
une probabilité annuelle de 1 sur 500 et les 2% sur 50 ans à une probabilité annuelle de 1 sur 2500. Il est important de
comprendre que la stratégie choisie dans les pays exposés à la menace sismique est que les normes parasismiques doivent
15
les protéger des évènements à faible probabilité et à fort impact. La probabilité de 2% en 50 ans doit être utilisée pour la
conception d’ouvrages qui préserveront la vie de leurs occupants (qui ne doivent pas s’écrouler). La probabilité de 20% en
50 ans doit être utilisée pour la conception d’ouvrages qui doivent rester opérationnels à la suite du séisme. Nous avons
converti les niveaux d’accélération du sol probables en intensité Mercalli modifiée, suivant les critères définis par le projet
USGS « Shakemap » (http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/shakemap/). Les dommages potentiels doivent être nuls à mo-
dérés pour des intensités MM=I à V (PGA maximum de 0.092g), modérés à considérables pour des intensités MM=VI à
VII (PGA maximum de 0.34g), sévères à extrêmes pour des intensités de VIII et au-delà. La catégorisation permet donc
de définir trois zones de menace sismique pour Haïti : faible, moyenne, forte. Cette cartographie reste limité par les:
• Incertitudes liées à la définition des sources sismiques: on ne connait pas toutes les failles actives en Haïti ni leur pé-
riode de récurrence. Nous avons utilisé ici les séismes caractéristiques et les vitesses GPS comme proxy, mais un travail
de terrain détaillé reste à faire
• Incertitudes sur les taux de sismicité en Haïti: l’absence de réseau sismologique ne permet pas de dresser un catalogue
de la sismicité locale; le calcul des paramètres «a» et «b» de la loi de Gutenberg-Richter est donc très imparfait (et géné-
ralement pas pris en compte ici)
• Incertitudes sur la nature du sol et du sous-sol: il n’y a pas en Haïti de mesures directes des vitesses des ondes sismiques
de cisaillement du sol et du sous-sol. Les cartes présentées ici prennent en compte la relation empirique entre la vitesse
des ondes de cisaillement dans les premiers 30 mètres (Vs30) déduits du gradient topographique. Les premières mesures
directes de ce paramètre ont été réalisées et utilisées (Volume 2), mais plus des détails et de résolution sont encore né-
cessaires
Le fait que la quantité représentée ici est l’accélération maximale du sol, ou PGA, on peut aisément y substituer des cartes
de réponse spectrale pour différentes périodes (qui sont approximatives de la réponse des bâtiments à celle d’un oscilla-
teur amorti à un degré de liberté), quantité plus directement assimilable par les techniciens en génie parasismique. Des
profils de la célérité des ondes des cisaillements, jusqu’à une profondeur de 30m (Vs30), ont été réalisés dans la plupart
des unités de surface (Cox et al, 2011; Rathje et al, 2010) en utilisant l'appareillage et la méthode multi-canal des ondes de
surface (AMOS ou MASW ; Park et al. 1999). Les moyennes du Vs30 sont calculées afin de ranger les terrains en fonc-
tion de leur classification NEHRP (National Earthquake Hazards Reduction Program; BSSC, 2004). Le NEHRP est utili-
sée pour estimer l'effet des conditions du site par l'amplification des mouvements du sol à différentes périodes
d’oscillation. Il est possible, par la suite, de calculer des spectres de conception pour les sites. Le système de classification
est schématisé dans le Tableau III-3 et montré dans la Figure III-7. Des 36 sites mesurés, 24 ont été déterminés comme
étant de classe C (i.e. dépôts des cônes d’alluvions pliocènes Pf et Ppf, cônes d’alluvions du Pléistocène-Holocène Qpf, et
breccias mio-pliocènes Mpb). Seuls trois sites ont été rangés en classe B, l'un dans le calcaire miocène (Lmst) et deux
autres dans les dépôts des cônes d’alluvions pliocènes. Huit sites ont été placés en classe D, tous des alluvions marins
Qham, près de la côte et aussi les remblais artificiels (Af).

Tableau III-3. Classification des sites, suivant la


méthode NEHRP (d'après BSSC, 2004)

16
2.5.2. Macro-zonage suivant la correspondance entre le cadre géologique de surface et le NEHRP

L’objectif de l’exercice a été de fournir les meilleures estimations préliminaires possibles des effets des sites et l’influence
du cadre géologique sur l'amplification des ondes sismiques, notamment par deux approches: 1) Appliquant des coeffi-
cients correspondants à la classification du site, déterminés pour chaque unité géologique, et 2) Déterminant la Vs30 (Al-
len et Wald, 2009) à partir d’une relation empirique avec la pente topographique et en utilisant la topographie de plus
haute résolution obtenue au moyen des images LIDAR. Pour la première méthode, les facteurs du site se basent sur les
données de la carte de classification des sites de Cox, et al. (2011) (Figure III-7). Le fait que la plupart des sites ont été
placés en classe C se resume dans une carte relativement simple. Les facteurs de site sont fournis par les recommandations
d’NEHRP (Building Seismic Safety Council 2009; International Code Council Inc. –ICC- 2009) et sont présentés dans le
Tableaux III-4 et III-5. Notez que dans ces tableaux, pour des accélérations maximum du sol plus que 0,4 g, le facteur de
site pour la PGA est 1,0. Les accélérations avec une probabilité de dépassement de 2% dans la région de Port-au-Prince
sont de 0,4 g ou plus. Toutefois, avec une probabilité de dépassement de 10%, il y a un éventail plus large de variations
dans l'accélération maximale du sol (Figure III-8).

Figure III-7. Carte de classification de site NEHRP


(Cox et al. 2011).

Tableaux III-4a, b et c. Facteurs de site du NEHRP (Recom-


mended Seismic Provisions for New Buildings and Other Struc-
tures) (Building Seismic Safety Council, 2009)

17
Tableau III-5. Corrélation entre gradient topographique et les
classes du site NEHRP (d'Allen et Wald, 2009)

Les cartes de la menace sismique, calculées avec une approche probabiliste, prennent en compte les coefficients de la
Figure III-8. Il s’applique ici une atténuation suivant l’augmentation de la distance par rapport à la source sismogène prin-
cipale, la faille Enriquillo-Plantain-Gardens au sud de Port-au-Prince, qui est approximativement la même observée sur la
carte originale de la menace sismique probabiliste, mais avec des conditions d’un site rocheux. Toutefois, en surimposi-
tion sur ce modèle apparaissent des accélérations assez élevées dans les terrasses de la rivière Grise et dans les dépôts
marins et estuariens, près des côtes.

Acceleration with 10% probability of exceedence in 50 years (pga) 0.45339514 - 0.48 Peak Ground Acceleration (g)
including site effects 0.48 - 0.5 0.335667729
0.335667729 - 0.34
72°26'0"W 72°24'0"W 72°22'0"W 72°20'0"W 72°18'0"W 72°16'0"W 72°14'0"W 72°12'0"W 0.34 - 0.36
0.36 - 0.38

18°36'0"N
D/EF 0.38 - 0.4
0.4 - 0.42
D/E
D/E
°

0.42 - 0.44
0.44 - 0.45339514

F ) 0.45339514 - 0.48
F C

18°34'0"N
0.48 - 0.5
18

F ° ° ° ° ° °
Figure° III-8. Carte° de la
menace sismique mon-
°

C trant l’accélération avec


une probabilité de 10%

18°32'0"N

°
F
°

de dépassement en 50
D/E
30

ans pour la région de


°

70

55
Port-au-Prince (Cox et
B al, 2011; Rathje et al,

°
°30'0"N
°

2010)
°

°
2.5.3 Macro-zonage °
suivant °
la corrélation °de la pente
° topographique
° avec° le Vs301

°
°

Globalement, il y a une bonne corrélation entre les Vs30 prédites par ces cartes et les mesures à partir de la technique
Vs30. Cela indique que la carte Vs30 sera utile pour estimer les effets de site. Par contre il faut indiquer quelques points
de désaccord. Il y a deux points dans la plaine d’alluvions (Qphf), entre Port-au-Prince et la rivière Grise où les mesures

°
indiquent un site de classe C, alors que la valeur prédite °correspond plutôt à° une classe° D. Un de° ces points, où il y avait
°

° ° °
des bâtiments proches, a montré des pourcentages relativement faibles de dégâts (Figures III-9 et III-10), de sorte que les
observations Vs30 sont cohérentes. Dans les plaines côtières près de Carrefour, en dépit du fait que les mesures Vs30
indiquaient des conditions Classe C, il y avait des taux de dégâts élevés, à proximité d'au moins un de ces points. Ces
zones de divergence apparentes, entre Vs30 prédites et observées, et les taux dégâts observés après le séisme, doivent être
un objet d'étude pour les prochaines études de micro-zonage. En outre, une grande priorité pour ces études sera de déter-
miner la profondeur du substratum rocheux et l'incertitude associée, parce que cela va permettre une modélisation à l'aide
de méthodes plus avancées.

1
La oratoire Natio al du Bâti e t et des Travaux Pu li s d’Haïti/U iversité de Texas/PNUD
18
Figure III-9. Carte du
gradient topogra-
phique, calculé à
partir de 90m DEM,
transformé en Vs30
utilisant la méthode
de corrélation d'Allen
et Wald, (2009).
Domaines de Vs30
d’NEHRP de site
classe sont présentés
pour les 36 points
mesurés avec MASW
(petits cercles)

Figure III-10. Carte


Vs30 comme dans la
Figure III-9, mais
avec les emplace-
ments des bâtiments
indiquant des dégâts
extrêmes (points
rouges) superposées

19
III- Menaces hydrométéorologiques et climatiques

3.1 Les sécheresses en Haïti

La sécheresse, en Haïti, affecte de grandes étendues du territoire et a des conséquences importantes sur l’agriculture, la
disponibilité en eau, les mouvements de population, la production d’énergie hydroélectrique et, d’une manière plus géné-
rale, sur l’économie.

Selon la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, la sécheresse désigne des périodes lorsque
les précipitations ont été sensiblement inférieures au niveau normalement enregistré et qui entraîne des déséquilibres hy-
driques préjudiciables aux systèmes de production des ressources en terres. De par cette définition et tenant compte des
régimes climatiques en Haïti ainsi que leur répartition et leur incidence spécifique, il ressort que la sécheresse est naturelle
et récurrente dans le pays.

À de rares exceptions près, les régimes pluviométriques de tous les microclimats du territoire comportent au moins une
saison (d’au moins de 3 mois) de déficit hydrique marqué. De plus, les zones arides représentent un fort pourcentage du
territoire haïtien, soit environ 50%. Elles vont de très aride (moins de 500 mm de pluie) à moyennement aride (moins de
1000mm).

Malgré tout, la sécheresse a souvent un caractère pernicieux en Haïti vu qu’elle est difficile à déceler et dont il est délicat
de dresser un bilan exact des conséquences. En effet, les populations des régions arides et semi-arides mettent en place des
systèmes de production et de survie qui leur permettent de faire face cachant, même dans des cas extrêmes, le caractère
catastrophique de la crise.

3.1.1 Trois types de sécheresse2

Sécheresse météorologique quand il y a une période prolongée de précipitations en dessous de la moyenne (i.e. moins de
50% de la moyenne pluriannuelle pendant au moins 9 mois consécutifs). Dans l'usage le plus fréquent le mot sécheresse
se réfère généralement à la sècheresse météorologique.

Sécheresse agricole quand il n'y a pas assez d'humidité pour les cultures. Cette condition peut avoir lieu même si les pré-
cipitations sont normales à cause des conditions du sol et des techniques agricoles, ou de choix de plantes inadaptées (ex :
maïs ou riz, très consommateurs d'eau en zone sèche) (Déficit/stress hydrique de plus de 50% de la moyenne pluriannuelle
pendant au moins 9 mois consécutifs)

Sécheresse hydrologique quand les réserves d'eau disponibles dans les nappes aquifères, lacs et réservoirs descendent en
dessous de la moyenne. Ceci peut arriver même avec des précipitations normales ou au-dessus de la moyenne lorsque
l'eau est détournée pour une autre zone géographique ou qu'elle a été surexploitée, ou quand qu'une consommation élevée
d'eau dépasse la capacité de la nappe ou des réservoirs à se renouveler, ou quand les conditions d'alimentation des nappes
ne sont plus réunies Déficit du bilan hydrique de plus de 50% de la moyenne pluriannuelle soutenu pendant au moins 9
mois.

3.1.2 Définition du bilan hydrique déficitaire

La sécheresse est le résultat d’un "déficit climatique" prolongé Dc = P – ETP. En cas de sécheresse, Dc ≤ 0 ; P correspond
à la pluviométrie en millimètres et ETP est l'évapotranspiration potentielle d'une plante en millimètres, c’est-à-dire sa
perte d'eau par la respiration et l'évaporation.

Au niveau agricole, la sécheresse correspond à ce qu'on appelle le "déficit agricole" Da = P − ETP + RFU, dont RFU est
la réserve facilement utile, c'est-à-dire la réserve d'eau dans le sol disponible pour les plantes en millimètres. Elle vaut 2/3
de la RU qui est égale au taux d'humidité x la profondeur des racines

2
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cheresse
20
Tableaux III-6a et b. Définitions techniques de l’état de sécheresse
Posibilidad-
DROUGHT
EXPECTED SEVERITY OF factib
SEVERITY
RECURRE Description POSSIBLE Mitigación:
CATEGORY DAMAGE
NCE f(C/B, TIR, VAN,
(see table)
etc.)
Tr >
D0 ABNORMALLY DRY Destrucción Non-reparable
500/año
100<Tr< Temporarily
D1 MODERATE DROUGHT Elevada
500/año reparable
10<Tr<
D2 SEVERE DROUGHT Moderada Questionable
100/año
Tr< 10/year D3 EXTREME DROUGHT Baja Low
1 during
project D4 EXCEPTIONAL DROUGHT Muy baja Adequate
lifetime a)

Objective Short and


CPC Soil USGS Weekly Standardized
Palmer Drought Long-term Drought
Category Description Possible Impacts Moisture Model Streamflow Precipitation
Index Indicator Blends
(Percentiles) (Percentiles) Index (SPI)
(Percentiles)
Going into drought: short-term dryness; slow ing
planting, grow th of crops. Some damage to crops,
ABNORMALLY Minus 1.0 to Minus 0.5 to
D0 pastures; streams, reservoirs, or w ells low , some 21 to 30 21 to 30 21 to 30
DRY w ater shortages developing or imminent; voluntary
Minus 1.99 Minus 0.79
w ater-use restrictions requested

Some damage to crops, pastures; streams,


reservoirs, or w ells low , some w ater shortages
MODERATE developing or imminent; voluntary w ater-use Minus 2.0 to Minus 0.79 to
D1 restrictions requested. Some damage to crops,
11 to 20 11 to 20 11 to 20
DROUGHT Minus 2.99 Minus 1.29
pastures; streams, reservoirs, or w ells low , some
w ater shortages developing

SEVERE Crop or pasture losses likely; w ater shortages Minus 3.0 to Minus 1.3 to
D2 common; w ater restrictions imposed
6 to 10 6 to 10 6 to 10
DROUGHT Minus 3.99 Minus 1.59
EXTREME Major crop/pasture losses; w idespread w ater Minus 4.0 to Minus 1.6 to
D3 3 to 5 3 to 5 3 to 5
DROUGHT shortages or restrictions Minus 4.99 Minus 1.9
Exceptional and w idespread crop/pasture losses;
EXCEPTIONAL Minus 5.0 or even Minus 2.0 or even
D4 shortages of w ater in reservoirs, streams, and 0 to 2 0 to 2 0 to 2
DROUGHT w ells creating w ater emergencies less less
b)

3.1.3 Localisation et récurrence des sécheresses en Haïti

Comme les saisons pluvieuses, les périodes de sécheresse sont rythmées et déterminées par les épisodes intenses d’El
Niño. Plusieurs chercheurs, tant géographes que climatologues, suggèrent d’analyser ce phénomène sous les trois aspects
suivants : la répartition spatiale, les variations inter annuelles et la régularité saisonnière. Certaines régions du pays sont
naturellement arides ou semi-arides, alors que d’autres souffrent de baisses significatives de la pluviométrie. Le Tableau
III-7 montre les zones les plus exposées aux sécheresses en Haïti.

Tableau III-7. Localisation des écosystèmes secs en Haïti3


Localisation Pluviométrie annuelle moyenne
Chaîne de montagne-écran
Description Références Localité mm/an
Extrémité orientale de la plaine Fort-Liberté, Ferrier, Cordillère septentrionale Phaéton 885
du Nord Terrier Rouge de la Rep. Dominicaine Fort-Liberté 913
Sources chaudes 355
Presqu’île du Nord-Ouest Môle St Nicolas Île de la Tortue, Massif du Nord*
Môle St Nicolas 562
Saint Marc 943
Plaine des Gonaïves jusqu’à la Gonaïves, Arcahaie, Massif du Nord, Montagnes Gonaïves 545
Plaine du Cul de Sac Fonds Parisien Noires, Chaîne des Matheux Grande Saline 624
Arcahaïe 892

3
Mathieu P, Constant JA, Noël J, Piard B. Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti, Oxfam. 2002
21
Fonds Parisien 600
La Gonâve 600
Plaine d’Aquin, Aquin,
Bande Côtière du Sud Massif de la Selle Aquin 1082
Côte de Fer
Extrémité orientale du Sud-Est Belle-Anse, Anse à Pitre Bahoruco Belle-Anse 410
* Les montagnes du Nord-Ouest ne sont pas suffisamment élevées pour arrêter les vents et induire l’effet Fœhn. Source: Girault, 1985,
ANDAH, 1994

Les sécheresses sont généralement des manifestations locales ou régionales mais le pays a connu des sécheresses sévères,
d’ampleur nationale (celles de 1974, 1975, et 1977, par exemple). Celles de 1986/87 et 1990/91, bien que moins sévères,
ont également affecté l’ensemble du territoire. Les régions du Nord-Ouest, du Nord-Est, du Sud, du Sud-Est et de la
Grande-Anse ont été touchées par quatre sécheresses sévères au cours de 33 ans. Celles de 1974 et de 1977 ont généré
plus de 500 000 sinistrés (voir le Tableau III-7 ci-dessus).

Figure III-11. Carte des régions exposées à la sécheresse4

3.1.4 Conséquences et dommages occasionnés

Indépendamment de l’origine de la sécheresse, les dégâts typiques qui peuvent être causés, entre autres, peuvent être les
suivants :
• Impact sur les rendements et perte de récoltes
• Famine, migrations, augmentation de la pauvreté
• Réduction du débit des rivières
• Baisse du niveau des lacs artificiels (i.e. Péligre),
• Rationnement du courant électrique
• Impact sur la biodiversité
• Dégradation des terres

4
Mathieu P, Constant JA, Noël J, Piard B. Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti, Oxfam. 2002
22
3.2 Évaluation de la menace d’inondation

3.2.1 Objectif et méthodologie

La compréhension de l’inondabilité d’un territoire est la base d’un plan de gestion du risque efficace et opérationnel. La
réalisation d’un zonage de la menace d’inondation à différents degrés d’intensité sur le territoire haïtien permet
d’appréhender la menace d’inondation à une échelle géographique locale (Figure III-12a y b). L’objectif induit est de
pouvoir corréler et intégrer cette analyse de la menace inondation aux plans de gestion des crises communaux ou aux pro-
jets d’aménagements. Il s’agit d’apporter une réponse de proximité pertinente et adaptée aux vulnérabilités des popula-
tions exposées et d’obtenir un document qui soit le plus opérationnel possible. Cette méthode simplifiée est une première
réponse d’urgence pour la compréhension de cette menace, elle pourra être complétée par la suite d’une démarche plus
classique de modélisation plus fine. Cette démarche aura pour objectif la réalisation l’identification et une caractérisation
des menaces hydrométéorologiques sur la zone concernée:
• Le ruissellement
• Les ravines torrentielles
• L’inondation par débordement fluvial
• La submersion marine

Photos III-12. a) Orage à développement orographique avec activité éléctrique intense dans la vallée de Cul-de-Sac, septembre 2009;
b) Inondations à Port à Piment, causées par les pluies apportées par l’ouragan Hanna, 2008

3.2.2 Proposition d’un concept de pluies de projets

Pour chacune des menaces il sera procédé à une identification, à la définition d’un zonage et à une caractérisation. La
qualité et la quantité des données existantes obligent à adapter la méthode de travail à cette disponibilité. Selon la zone, le
temps disponible la délimitation du zonage ainsi que la caractérisation seront effectuées avec des méthodes adaptées.
L’intégration de notices pour la gestion du risque dans les projets d’aménagements nécessite la définition de scénarios de
menace. En ce qui concerne la menace hydrométéorologique il est nécessaire de caractériser les différents types
d’événements susceptibles d’impacter l’aménagement. Lors de la première phase de NATHAT il nous a été permis de
constater que la connaissance des données pluviométriques était insuffisante pour réaliser une analyse statistique-
probabiliste suffisante pour élaborer un concept de période de retour, tant bien même que celui-ci représente un intérêt. À
présent, cette situation n’a pas changé. L’orientation a donc été choisi de travailler plutôt sur un concept de menace fré-
quente, rare ou exceptionnelle, sans forcement y associer de période de retour mais plutôt un contexte géomorpho-
hydrométéorologique: Lorsque cela est possible l’on fera apparaitre plusieurs niveaux de menaces. Bien que la non-
disposition des données historiques ne permet pas de faire une analyse statistique du type «aléas», il est cependant conseil-
lé d’approcher trois les types de niveau de menaces, que l’on peut résumer ainsi:
• La menace «fréquente» correspondant à une précipitation de type orage localisé, intense, non stationnaire et générant
essentiellement du ruissellement (e.g. orage convectif)
• La menace «rare» correspondant plutôt à des précipitations stationnaires pouvant apporter un cumul important sur
quelques heures (e.g. dépression tropicale)
23
• La menace «exceptionnelle» va correspondre à une précipitation de cumul très important et généralisé, affectant une
grande partie des bassins versants sur une longue durée (e.g. cyclone)
Les trois pluies de projets présentées en annexes sont une première proposition élaborée à partir de l’expertise croisée
avec le Centre National de la Météorologie d’Haïti. Elles ont pour vocation à évoluer dans le temps, au fur et à mesure
que la connaissance des événements s’améliore. Ces trois types d’événements peuvent être intégrés dans les projets de
conceptions de la manière suivante:
• Pluie à orage convectif intense. Événement fréquent: 60mm/h d’intensité maximale, total: 80mm/3heures. Peut être
considérée comme l’événement devant être géré correctement par le réseau de drainage (Figure III-13a)
• Pluie à dépression tropicale avec précipitation stationnaire. Événement rare: 80mm/h d’intensité maximale, total:
250mm pendant 7 heures. Devra être considérée comme devant être traitée par les aménagements de mitigation, sans
devoir générer de conditions de dégâts significatifs (Figure III-13b)
• Pluie cyclonique ou front froid. Événement rare: 55mm/h d’intensité maximale, total: 500mm pendant 35 heures. Va
être utile pour modéliser l’impact sur l’aménagement lors des événements extrêmes et donc d’imaginer les éléments de
mitigation et résilience structurels et non-structurels devant forcément être intégrés dans la démarche de la gestion du
risque; autrement, des dégâts significatifs, même sur la vie humaine, risquent de se produire par des inondations, glis-
sements, éboulements, raz-de-marée, etc. (Figure III-c)
• Pluie à orages en suite. Événement exceptionnel: Pluie cyclonique ou front froid 35mm/h + 50mm/h + 25mm/h)
s’étalant sur une durée d’environ 60h, donnant un total maximum autour de 1.000mm. Il s’agit, dans ce cas, d’une
tempête engendrée par une perturbation majeure et pouvant déclencher des effets secondaires désastreux (inondations,
glissements, éboulements, raz-de-marée) et dont seule une gestion intégrale du risque puisse en faire face (mesures
structurales, non-structurales, alerte-alarme, plan de réponse et évacuation, abris, etc.) (Figure III-d)

a) Orage convectif intense; événement fréquent

b) Dépression avec précipitation stationnaire, événe-


ment rare

c) Pluie cyclonique ou front froid; événement rare

24
d) Pluie cyclonique ou front froid; événement exceptionnel
Figure III–13a, b, c et d. Pluies synthétiques de projet. Analyse des inondations, Haïti.

Le diagnostic de l’inondabilité du territoire haïtien s’est appuyé sur une analyse multicritères qui regroupe plusieurs ni-
veaux d’expertise:
• un travail de photo-interprétation, à partir d’images satellitaires, aériennes ou topographiques (Google Earth, GEO
eyes, Mnt, LiDAR). Il s’agit d’observer et d’analyser les spécificités hydro-géomorphologiques du territoire concerné
(identification des zones deltaïques, lacustres et humides, analyse du relief) pour déterminer les lits topographiques des
cours d’eau, etc.)
• la connaissance du milieu grâce à l’expertise et à l’analyse à réaliser par les ingénieurs, directement sur le terrain, mais
aussi par l’analyse des évènements historiques connus dans les différents bassins-versants
Le tracé des différents niveaux de menaces (i.e. fréquent, rare, exceptionnelle) sera digitalisé sur les différents fonds de
plans utilisés. La visualisation de ces trois menaces est construite sur un profil en travers issu du modèle numérique de
terrains, selon le principe énoncé sur la Figure III-13 ci-après.

Figure III-13. Critères de base pour la définition des niveaux de menace d’inondation (fréquente, rare et exceptionnelle) en Haïti dans
les aménagements à reconstruire.

3.2.3. Les niveaux des menaces

a. Menace fréquente. Le diagnostic de la menace fréquente s’appuie principalement sur la délimitation du lit mineur
(chenal d’étiage, ravine). À l’amont, il s’agit essentiellement d’unités encaissantes de type ravine situées en fond de
vallée, avec un relief très marqué. A l’aval, le transport solide abondant (i.e. dépôts alluvionnaires) visible facilite la
délimitation du lit mineur par rapport aux terrasses et éventails de piedmont (Figure III-14).

25
a. Menace rare. La définition de la menace rare s’appuie sur l’identification du lit moyen. Ce niveau de menace passe
par l’observation du type de végétations (présence de ripisylve) mais aussi et surtout par une analyse de la morpholo-
gie, comme par exemple la reconnaissance des talus, des ruptures de pente, terrasses alluviales (Figure III-15). De
plus, cette délimitation s’appuie sur la connaissance des terrains et les retours des évènements d’inondations histo-
riques.

b. Menace exceptionnelle. Le diagnostic de la menace exceptionnelle a été réalisé par l’identification du lit majeur des
cours d’eau. Il s’agit de délimiter la plaine alluviale correspondante au champ d’expansion maximal de l’inondation
(Figure III-16). De manière générale, cette limite correspond à la zone hydro-géomorphologique inondable maximale
(jusqu’au limites de l’encaissant). C’est une zone qui correspond à un événement exceptionnel, par exemple de type
cyclonique. La délimitation s’appuie aussi sur la connaissance des terrains et les retours des évènements
d’inondations historiques ce qui va amener également des indications utiles.

Figure III-14. Délimitation de la menace


fréquente

Figure III-15. Délimitation de la menace


rare (bleu foncé). La menace fréquente
apparait comme la zone en bleu clair

26
Figure III-16. Délimitation de la me-
nace exceptionnelle-extrême

3.2.4 Application à titre d’essai de la méthode sur les projets d’aménagements d’urgence

De manière à optimiser l’applicabilité de la méthode il a été décidé de l’appliquer aux projets de réaménagement des
zones prioritaires de Port-au-Prince et moyennant une démarche d’appropriation par les acteurs locaux en Haïti:
• Elaboration de la méthodologie
• Définition des secteurs à traiter
• Mise à disposition des données de bases
• Formation des acteurs locaux (concepteurs, vérificateurs...)
• Accompagnement interactif de la démarche en mode supervision

Pour réaliser cette tache il est nécessaire de mobiliser les acteurs humains et institutionnels entrant dans la démarche
d’appropriation interactive, laquelle permettra de transférer la méthode et le savoir-faire aux acteurs locaux et, en paral-
lèle, de tester l’applicabilité de la méthode en Haïti et d’en réaliser les ajustements nécessaires. La mise en œuvre de ce
processus va être effectuée sur 7 zones prioritaires qui ont été identifiées sur la région de Port-au-Prince pour des projets
de réaménagements urbains. Une visite de terrain a été effectuée sur l’ensemble de ces secteurs permettant de faire une
première analyse de la problématique de la menace hydrométéorologique et un premier calage de la méthodologie à ap-
pliquer. Ce travail de terrain a été complété par une analyse détaillée des données disponibles (Mnt, LiDAR, photogram-
métrie). Ces secteurs sont: Delmas 32, Bel Air, Nazau, Carrefour-Feuilles, Martissant, Simond-Pelé et Tabarre. De ma-
nière générale la majeure partie des zones retenues se situent en dehors des principales menaces hydrométéorologiques
identifiées dans NATHAT 1. Certaines parties sont cependant soumises à ces menaces et nous y reviendront plus préci-
sément ultérieurement. Il a pu être mis en évidence des problèmes énormes actuels de vulnérabilité liés à de l’urbanisation
des ravines, zones submersibles, et de la non-gestion des ruissèlements. La morphologie et le type d’aménagement actuel
entre les zones est très différents. Le caractère à très forte densité d’urbanisation dans certains secteurs peuvent laisser
dubitatif sur le calendrier et la faisabilité des projets de réaménagement. Sur l’ensemble des zones il est identifiable
l’ensemble des menaces hydrométéorologiques par: ruissellement urbain, ravines torrentielles, submersion marine etdé-
bordement fluvial. Nous avons synthétisé dans le Tableau III-8 une catégorisation préliminaire suivant les menaces hy-
drométéorologiques principales identifiées dans les secteurs prioritaires choisis les principales. Cette première analyse
devra être confirmée et affinée dans l’intégration de l’information sur le risque.

Tableau III-8. Catégorisation préliminaire des menaces hydrométéorologiques principales identifiées sur les quartiers prioritaires
Menaces hydrométéorologiques
Secteurs Densité Pente Ruissellement urbain Ecoulement torrentiel Submersion marine Inondation fluviale
Delmas 32 Forte Forte Fort Fort Néant Néant
Bel Air Forte Forte Fort Fort Néant Néant
Nazau Forte Forte Fort Fort Néant Néant
Carrefour-Feuille Forte Forte Fort Fort Néant Néant
27
Martissant Forte Mixte Fort Fort Fort Faible
Simond-Pelé Faible Faible Faible Faible Néant Néant
Tabarre Faible Faible Faible Néant Néant Fort

Les cartographies fournies vont mettre en évidence les zones de menaces hydrométéorologiques principales. Une analyse
détaillée du risque devra être réalisée avant tout aménagement à proximité de ces zones. En annexe sera fourni:
• Le guide méthodologique d’intégration du risque
• Les pluies de projets
• Le zonage des menaces sur les quartiers prioritaires

3.2.5 Actualisation des orientations stratégiques

Suite à l’analyse du diagnostic et à la vue des évolutions récentes, il apparait essentiel de confirmer l’amélioration de la
politique de gestion du risque en travaillant sur l’ensemble des composantes. Les recommandations présentées ci-avant
pour l’amélioration de la gestion du risque pourront s’appuyer sur un certain nombre d’actions permettant de répondre aux
attentes au court, moyen et long terme (CT, MT et LT). L’objet de ce chapitre est de proposer une liste d’opérations cohé-
rentes, avec les stratégies identifiées et mise à jour à la lumière des évolutions récentes. Les orientations pour cette amé-
lioration de la gestion du risque sur le volet hydrométéorologique (et aussi pour les autres menaces naturelles et socio-
naturelles) peuvent se définir selon, au moins, les trois axes suivants:

a. Amélioration de la connaissance et de la communication. La connaissance et la communication sont la base d’une


politique pertinente en gestion du risque. Les différents désastres qui ont touché le pays ont malheureusement démontré
la faible conscience du risque de la population ainsi que sa méconnaissance vis-à-vis des comportements à adopter. De
ce fait il est essentiel d’engager un travail d’amélioration notable dans ce domaine, en commençant par l’implantation
d’une politique d’échanges des données et de l’information disponibles. Il est nécessaire aussi de réaliser une cartogra-
phie précise des menaces: Une approche hydro-géomorphologique semble la plus pertinente du fait de la faiblesse des
données hydrologiques. Le travail devra se poursuivre par une analyse de vulnérabilité. Le croisement des deux pourra
permettre de produire des scénarios du risque qui pourront être intégrées dans les démarches de reconstruction. Le
CNIGS devra être intégré à l’ensemble de ces démarches. La mise en œuvre d’une démarche de communication et
d’information est essentielle pour l’optimisation de l’efficacité des stratégies de gestion du risque. La poursuite et
l’intensification des programmes de formation doit être aussi une priorité:
• Inventaire national de la menace d’inondation (MT)
• Etude de la vulnérabilité aux inondations en Haïti (MT)
• Elaboration de plans de réduction du risque d’inondation en Haïti (MT)
• Elaboration d’une Campagne de communication sur le risque d’inondation (MT)
• Poursuite du processus de formation (MT)

b. Réduction du risque. Le deuxième pilier de l’amélioration de la gestion du risque concerne la réduction du risque.
Cette réduction va devoir s’engager sur deux axes principaux: la mitigation et la prévention. En termes de mitigation la
première orientation concerne la nécessité de déplacement des enjeux vulnérables situés dans des zones à risque élevé.
Même si cette démarche est difficile à réaliser en totalité à très court terme, il faut l’engager le plus tôt possible pour
éviter sa complication ultérieure par multiplication des facteurs aggravants à court, moyen et long terme. La connais-
sance du risque initiée dans cette expertise sera essentielle dans cette démarche. Dans ce même esprit, la reconstruc-
tion du pays devra intégrer ces paramètres pour éviter les nouvelles constructions et l’augmentation de la vulnérabilité
dans ces zones.

En parallèle il est possible de travailler sur des opérations de limitation de la menace. Cela peut concerner des travaux
de protection contre les crues, l’optimisation et l’entretien d’ouvrages, l’amélioration des moyens d’évacuation,. La
phase d’amélioration de la connaissance doit aussi contribuer à cette phase. La pérennisation de ces démarches est né-
cessaire. Enfin des dispositions constructives devront être proposées pour permettre à la fois de rendre moins vulné-
rable les habitations mais également pour améliorer les évacuations. Une réflexion sur le principe d’un drainage «dual»
de même que l’intégration systématique d’une analyse du risque préalable aux opérations de reconstruction semble
utile et opportune. En termes de prévention il est important de renforcer les politiques de sauvegardes en poursuivant et

28
généralisant le travail d’élaboration des plans communaux, d’alerte et d’évacuation initiées par le PNAP. Il est égale-
ment important d’avoir une réflexion systématique sur l’identification ou construction de zones refuges et d’abris. En
effet l’efficacité de la mise en œuvre des plans d’alerte et d’évacuation passe par une mise en sécurité par anticipation
des populations situées dans les zones à risque vers des zones refuges suffisantes et sécurisées. Les dispositions régle-
mentaires sont également des outils indispensables pour encadrer la minimisation de la vulnérabilité, en permettant le
contrôle d’un aménagement du territoire intégrant les contraintes du risque, mais également en encadrant le respect des
dispositions constructives pertinentes:
• Démarche de relocalisation des enjeux à exposition élevée (MT)
• Programme national de réduction de la menace d’inondation (LT)
• Elaboration d’une instruction technique pour la protection contre les inondations (LT)
• Généralisation de la mise en œuvre des plans communaux d’alerte et d’évacuations et élargissements à d’autres me-
naces naturelles (MT)
• Programme national de mise en place de zones refuges (CT)
• Elaboration d’une réglementation sur l’urbanisme et le risque d’inondation (LT)

c. Amélioration de la gestion des urgences et des désastres. L’amélioration de la gestion des urgences et des désastres
passe par un travail sur les 3 volets: Vigilance, Alarme et Réponse. En matière de vigilance, la principale orientation
hydrométéorologique est la mise en place d’une structure pérenne de suivi qui serait dotée de moyens opérationnels
efficaces. L’institutionnalisation de la suite du Programme National d’Alerte Précoce doit être une priorité intégrant un
renforcement des moyens. La vigilance doit être complétée par une organisation permettant la transmission de l’alarme
de la cellule de suivi vers les opérateurs qui doivent actionner la réponse: L’information sur l’évolution de la menace
hydrométéorologique doit arriver jusqu’au centre d’opérations d’urgences. Il est nécessaire de sécuriser et d’élargir la
transmission de l’information avec le support des média, radios et site internet. Pour que les actions de sauvegarde
soient efficaces, ces centres d’opérations d’urgences doivent être dotés de moyens suffisants et préparés à la gestion
des crises. Ils doivent notamment disposer de systèmes d’alarme locaux, de capacité d’évacuation, d’hébergements et
de moyens locaux divers:
• Amélioration de l’organisation de la vigilance, l’alarme et la réponse pendant la saison des pluies (CT)
• Mise en place d’une structure de suivi institutionnalisée (Rapprochement Météo-Hydro) (MT)
• Renforcement des outils d’alerte-alarme par un radar-météo (MT)
• Développement d’une organisation de transmission de l’alarme (MT)
• Renforcement et généralisation des centres d’opérations d’urgences (MT)

3.2.6 Méthodologie d’intégration de la menace d’inondation

Les différentes rencontres qui ont pu être faites lors des missions confirment l’intérêt de la mise en œuvre opérationnelle
d’une méthodologie d’analyse de la menace hydrométéorologique. Aujourd’hui la faiblesse et l’inexistence des données
de base dans le pays imposent la proposition d’une méthode adaptable:
• Méthodologie simplifiée d’intégration de la menace dans les aménagements existants (lors de l’absence de données de
base et contraintes de délais et coût)
• Méthodologie d’intégration du risque dans un aménagement futur (lorsque possible)

L’objectif de ces méthodologies est de devenir des guides à disposition des autorités haïtiennes, pouvant être fournies aux
aménageurs, de manière à être utilisées dans les processus d’aménagement nouveaux. Elles doivent permettre d’aboutir à
la réalisation systématique d’une notice d’intégration du risque pour chaque projet. Elles comprendront plusieurs phases:
• Identification de la menace
• Identification des enjeux
• Elaborations des scénarios d’exposition
• Proposition d’actions en gestion du risque
• Un atlas (scénarios) de zonage
• Des annexes techniques

a. Identification de la menace. En annexe le guide méthodologique est fourni fixant le cadre et les attendus de la notice
de risques. Au minimum, il sera utilisé la méthode hydro-simplifiée (Figure III-17a), fournie en annexe, qui permet de
29
donner un premier niveau satisfaisant sur beaucoup de zones et en fonction de la qualité des données cartographiques.
Le travail devra permettre d’aboutir à un zonage du type présenté ci-après. Ce travail cartographique devra être com-
plété par une partie descriptive, mettant en évidence la caractérisation des différentes menaces, les données recueillies,
les éléments historiques, etc.
S’il est possible cette analyse doit être complétée par une analyse plus détaillée pouvant être appuyée sur:
• une analyse hydro-géomorphologique classique, avec l’intégration de données historiques et des visites de terrain
• une modélisation hydraulique (i.e. transformation de la pluie en débit, puis modélisation hydraulique, avec simula-
tion de débordement). Cette méthode nécessite de la mise en œuvre de moyens plus poussés, mais en attendant, dans
ce cas il pourra être utilisée la proposition de pluies de projet présentée auparavant et qui décrit 4 familles de pluies:
i) orage convectif générant un ruissellement devant être contenu par les systèmes de drainage et ne devant pas géné-
rer de perturbations, ii) précipitations intenses stationnaires donnant de cumuls générant des débordements poten-
tiels devant être pris en compte dans les aménagements, iii) précipitations extrêmes(cycloniques) possibles sur la
région et devant perturber la sensibilité des aménagements et générer des effets significatifs

b. Analyse des enjeux exposés. Cette phase aura pour objectif d’identifier, caractériser et cartographier les différents
enjeux exposés dans la zone de menace du bassin (Figure III-17b). Il est important d’étudier les enjeux existants et fu-
turs. Une analyse simplifiée de leur vulnérabilité vis-à-vis de la menace d’inondation sera effectuée. Les enjeux con-
cernés seront les habitations, les établissements recevant du public, les voiries, les enjeux stratégiques, etc. Pour cha-
cun d’entre eux ou par groupe, une analyse écrite sera faite en complément de la cartographie. Les phases préalables
étant réalisées, il est possible d’effectuer un croisement entre les premières analyses des menaces et enjeux pour abou-
tir à la réalisation de scénarios d’exposition (première approche du risque). Ce premier croisement pourra être effectué
sur les différents scénarios des menaces identifiées, ce qui permettra de réaliser une approximation graduée des scéna-
rios et la mise au point d’une hiérarchisation de la gravité des différentes menaces et ainsi d’en faire une analyse de
sensibilité. Le résultat de ce travail sera une cartographie des scénarios (Figure III-17c), mais également une notice
décrivant de manière détaillée la caractérisation des expositions pour les différents scénarios.

c. Propositions d’action en gestion du risque. Cette dernière phase de la notice doit permettre de formaliser
l’ensemble des mesures structurelles et non-structurelles prenant en compte les scénarios d’exposition obtenus ci-
avant. Ces éléments de mitigation vont donc intégrer de préférence des éléments non-structurels qui concerneront
l’aménagement du bassin versant ou des règles constructives sur les enjeux, mais également aussi d’éléments structu-
raux, à privilégier dans les zones déjà à haute densité de population. Les recommandations proposées comprendront
également des éléments sur la gestion de l’alerte-alarme et de l’évacuation sur ces zones (e.g. coordination avec les
plans communaux d’alerte et d’évacuation, mise en place de dispositifs d’alarme, etc.). Ce travail aboutira à
l’élaboration de cartes-scénarios et des textes associés.

a) b)

30
Figure III-17. Exemples d’identification et définition simplifiées
et préliminaires de : a) la menace d’écoulement torrentiel «fré-
quent», b) enjeux exposés sur la zone de menace «fréquente», c)
mesures de mitigation structurale ou non-structurales à réaliser

c)

d. Mise en œuvre de la méthodologie. La mise en œuvre de cette méthodologie doit intégrer une phase d’analyse de
données et de cartographies, mais également des validations de terrain permettant d’affiner les analyses faites. Le choix
des échelles et des outils utilisés est dépendant de la zone étudiée, du niveau d’étude du type de données existantes. Le
concept de cette méthode doit être basé sur un processus d’échanges entre les différents acteurs. L’objectif de la notice
est de formaliser l’intégration des menaces naturelles dans les plans d’aménagement et de reconstruction. Ce docu-
ment aura pour objectif, à la fois d’être un outil d’aide à la décision pour les aménageurs dans la phase de conception,
mais également d’être présenté aux différentes administrations pour démontrer la prise en compte des menaces dans les
aménagements. Pour ce faire le document devra être compréhensible et opérationnel. Ces notices NIMENHAS (Notice
d’Intégration des Menaces Naturelles en Haïti sur les Aménagements Spatialisés) comprendront 3 volets:
• Un rapport d’évaluation des menaces qui comprendra les chapitres suivants:
▫ Un chapitre sur le contexte: présentation du secteur, encadrement de l’étude
▫ Un chapitre d’analyse des menaces naturelles: description des menaces, hypothèses retenues, retour d’expériences
historiques, etc.
▫ Un chapitre d’identification des enjeux: description des enjeux actuels et futurs, première analyse simplifiée de
vulnérabilité qualitative, etc.
▫ Un chapitre sur l’exposition des enjeux à la menace: analyse de l’exposition des enjeux pour les différents scéna-
rios, analyse de sensibilité, diagnostic
▫ Un chapitre sur les propositions d’actions correctives en gestion du risque: la stratégie, ainsi que les différentes
opérations de mitigation structurelles et non-structurelles seront détaillées. Il est rappelé qu’il est toujours préfé-
rable de mieux gérer le risque en limitant l’exposition des enjeux aux menaces
▫ Un chapitre de conclusions et de recommandations générales permettra de présenter la synthèse globale de
l’analyse sur les menaces naturelles dans la zone concernée.
• Des cartes de zonage, avec au minimum les versions suivantes:
▫ Zonage des menaces
▫ Identifications des enjeux
▫ Synthèse des expositions
▫ Programme des actions correctives
▫ Les échelles seront adaptées aux zones, aux objectifs et niveaux de détaille de l’analyse: Quartiers, communes,
bassins versants; études de faisabilité, avant-projet, etc.
• Des annexes techniques comprenant les différents documents ayant été utilisés lors de l’étude: Notes de calcul, don-
nées historiques, schémas, croquis, photos, etc.

31
IV- Menaces de la géodynamique externe

4.1 Évaluation de la menace d’instabilité des pentes

Dans le cadre de NATHAT1, un certain nombre de cartes de menaces avaient été produites en urgence. Des réserves rela-
tives à leur utilisation on été émises, dans la mesure où l’on manquait de données pertinentes pour établir des versions
plus précises. Pendant l’année qui s’est écoulée entre NATHAT1 et NATHAT2, la banque de données ne s’est pas beau-
coup enrichie. Un objectif majeur qui demeure est d’entreprendre des sessions de formation-accompagnement pour prépa-
rer les futurs acteurs de la prévention en vue de les aider à bien discerner les actions à mener et les données à acquérir. Par
exemple, ils peuvent entreprendre des actions particulièrement importantes, comme un relevé détaillé des affleurements
géologiques visibles sur Port-au-Prince et une analyse des glissements les plus meurtriers qui se sont produits pendant le
séisme. Les demandes des diverses instances en charge de la réorganisation du pays sont de plus en plus pressantes, mais
les réserves et recommandations des spécialistes n’ont guère été prises en compte; et au moment de réaliser NATHAT2,
l’équipe ne dispose que de très peu de données complémentaires:
• Aucune synthèse de données géotechniques n’a été conduite, hormis l’Atlas géotechnique local sur la zone de Pernier
réalisé par UEH/UCL
• L’inventaire des mouvements de terrain post-séisme n’a pas été rendu disponible, à l’exception de celui réalisé par Ed
Harp de l’USGS (Figure III-18). Cependant, il ne couvre pas toute la zone de Port-au-Prince, pour laquelle selon
l’auteur, il était difficile de discerner ce qui relevait des mouvements de terrain et ce qui correspondait à des écroule-
ments de bâtis. La Figure III-19 présente un extrait de cet inventaire sur la zone de Martissant et Carrefour-Feuille.
Les points positifs les plus significatifs sont:
• Le CNIGS s’est restructuré et semble en mesure de fournir les photographies aériennes de la mission IGN de 2002 pré-
cieuses pour l’analyse morphologique. Quoique l’équipe n’en a pas encore accès au moment de rédiger ce rapport
• L’équipe dispose d’un MNT à la maille de 10m sur l’ensemble du pays. Il existe, sur Port-au-Prince, un MNT à la
maille de 1m, mais il est expliqué plus loin que ce dernier ne présente qu’un intérêt restreint pour l’objectif de la mis-
sion
• Une base de données détaillée sur l’état d’endommagement des maisons, réalisée par UNOPS, a été rendue disponible.
elle commence à être exploitée
• Une base de données relative aux rapports disponibles au Laboratoire National des Travaux Publics est en cours de
constitution
• L’UEH a produit, dans le cadre d‘un programme international de la coopération belge (UCL), un Atlas géotechnique
de la zone Pétion-Ville - Frères

2052000

2051000

2050000

2049000

777000 778000 779000 780000 781000


Figure III-18. Zones de glissement post-séisme identifiées par E. Figure III-19. Les glissements identifiés au sud de Martissant
Harp (USGS, 2011, communication écrite) dans le voisinage de sont très peu nombreux même s’il y a beaucoup plus de zones
Port-au-Prince (en jaune les quartiers pilotes) suspectes

L’équipe NATHAT a donc concentré ses efforts sur quatre axes:

32
• Au niveau national, elle a remis en œuvre les méthodologies d’analyse déjà utilisées lors de NATHAT1, mais sur la
base du MNT de 10m et d’une intégration de quelques nouvelles données de basse résolution
• Au niveau local, elle a mis en œuvre une méthode de filtrage morphologique nouvelle, basée sur une méthodologie dé-
veloppée par Jean Pierre Asté. Elle l’a fait en priorité sur le secteur de Martissant. Par ailleurs, cette méthode ne vise
que les pentes supérieures à 35º, celles qui sont d’habitude les plus affectées par l’instabilité
• Elle a également rédigé un certain nombre de recommandations essentielles pour d’une part la sécurisation des biens et
activités existants et d’autre part la conception de futurs aménagements
• Enfin et surtout elle a établi un certain nombre de propositions d’actions à entreprendre pour la collecte de données, la
formation des futurs acteurs et les principes généraux des organisations à mettre en place.

4.1.1 Méthode Mora-Vahrson

4.1.1.1 Démarche analytique

Il est nécessaire de disposer d’une méthode appropriée au niveau national - régional et qui soit facile à appliquer, surtout
en Haïti, où il manque d’information adéquate pour appliquer d’autres méthodes. En vertu de ces considérations, il a été
fait choix d’une méthode régionale pour analyser la menace de glissements de terrain: méthode Mora-Vahrson (1993).
Cette méthode peut être définie comme heuristique, c’est-à-dire elle utilise des indicateurs morpho dynamiques pour les-
quels généralement l'information peut être simple à trouver. Les résultats obtenus dépendront de la qualité des indicateurs,
tels que les facteurs de susceptibilité, la topographie, les conditions lithologiques et l’humidité naturelle du sol, ainsi que
les facteurs de déclenchement, d'intensité sismique et d'intensité pluviale. Les indicateurs mentionnés se combinent avec
des poids spécifiques, ce qui définit leur degré d'influence dans l'obtention d'une valeur relative de la menace de glisse-
ments. Pour déterminer la menace avec cette méthode, on utilise cinq indicateurs morpho dynamiques. Ceux-ci sont re-
groupés en deux catégories antérieurement définies, c'est-à-dire, le paramètre de susceptibilité et le paramètre de déclen-
chement. La combinaison des poids relatifs de ces paramètres est influencée par l’équation: Mmt = Susc * Dec, où Mmt
représente la menace de mouvement des terrains; Susc, la somme des paramètres de susceptibilité et Disp, la somme des
paramètres de déclenchement. Le paramètre de susceptibilité est défini, à la fois, comme l’association des paramètres de
lithologie, du relief relatif et de l’humidité du terrain: Susc = Sr * Sl * Sh, où Sr determine l’indice d’influence du relief
relatif ; Sl, l’indice d’influence de la lithologie et Sh, l’indice d’humidité du sol. Le mécanisme de déclenchement est
constitué par le paramètre d’intensité pluviale Tp et par l’intensité sismique maximale TS, c’est à dire: Dec = Ts +Tp

La menace de mouvement de terrains est donnée par l’équation: Mmt = (Sr * Sl * Sh) * (Ts +Tp), dont la démarche ana-
lytique est représentée dans la Figure III-1. A son tour, la méthode peut différencier l’effet séparé, causé par les séismes
uniquement: Mmts = (Sr * Sl * Sh) * S, où les pluies: Mmtp = (Sr * Sl * Sh) * Tp. Les poids attribués à chacun des in-
dices dans l’équation ont étés définis par Mora & Vahrson (1993). Dans le cas de la rugosité ou de relief relatif, définis
comme étant la différence entre les élévations maximales et minimales trouvées sur une surface de 1km2, le concept a été
expérimenté par Saborío et Mora (2011) sur une surface d’un hectare, ce qui permettra de l´appliquer plus localement.

4.1.1.2. Scénarios de la menace d’ìnstabilité des pentes

a. Composition de la carte de menace à l’echelle nationale

La carte de la menace d’instabilité des pentes à l’échelle nationale d’Haïti, est composé par les paramètres suivants:
• Intensité maximale (échelle de Mercalli Modifiée, IMM), période de retour Tr=500 et les isosistes du séisme du 12
janvier 2011 (NATHAT 1)
• Méthode traditionnelle, en appliquant le relief relatif
• Glissements utilisant les pentes par relief relatif
• Glissements appliquant le relief relatif sur 1 ha
• Choix et comparaison du meilleur cadre, suivant les données disponibles (p.ex. glissements par E. Harp -USGS, 2011-
et ceux identifiés par Claude Prepetit et NATHAT1
• Modèles numériques du terrain (10m national, 1m LIDAR à Port-au-Prince)

33
Figure III-20. Diagramme de la démarche analytique de la Méthode Mora–Vahrson (1993)

i. Paramètres de susceptibilité intrinsèque (Susc)

L´indicateur de susceptibilité est à l’origine de la multiplication des paramètres lithologie (Sl), relief relatif (Sr), humidité
(Sh). Dans le premier cas l’on considère le relief relatif traditionnel sur 1km2. Ce facteur peut avoir des valeurs comprises
entre 0 et 925m/km2en Haïti.

Indice d’influence de la lithologie: La carte géologique d´Haïti (1:250.000) a été élaborée par le Service de Géologie de
la Direction de Géologie et des Mines (DGM) du Bureau des Mines et de l´Energie (BME). À partir de la carte géolo-
gique-lithologique on obtient, par reclassification, le Facteurs de Susceptibilité Lithologique (Tableau III-9, Mora &
Vahrson, 1993). La caractérisation des lithologies par leur facteur de susceptibilité à l’instabilité des pentes est visible
dans le Tableaux III-10, 11 et 12. La carte du facteur lithologique est représentée dans la Figure III-21.

34
Tableau III-9. Classification deterministe des lithologies suivant leur susceptibilite à l’instabilité des pentes (Mora & Vahrson, 1993)

Tableau III-10. Caractérisation des lithologies (niveau national) par le facteur de susceptibilité à la menace de mouvements de ter-
rains. (Source: Carte géologique d´Haïti 1:250.000; Service de Géologie de la Direction de Géologie et des Mines, du Bureau des
Mines et de l´Energie, Haïti)
Paramètre de
Condition physico- Description et épaisseur Caractérisation pédolo- Caractéristiques hydro-
Période Age Légende Lithologie Composition susceptibilité (Mora-
mécanique du sol et/ou régolithes gique géologiques
Vahrson, 1993)
SÉDIMENTS ET ROCHES SEDIMENTAIRES
Sols granulaires fins
à grossiers, résistance Nappe quasi-statique dans
Cônes d'épandages 20-100m aux littoraux et
Quater- au cisaillement Inceptisols à faible degré les littoraux et fonds-de-
naire
Holocène Qa Alluvions fluviatiles, éboulis,
moyenne à faible et
fonds-vallées, 0 à 15m sur
de développement vallée; 2 à 5m et en régime 5
mangroves les pentes
en général près de dynamique dans les pentes
l'équilibre limite
Terrasses Carapace calcaire assez Aquifères carbonatés
Quater- Calcaires récifaux Roches dures Inceptisols à faible degré
naire
Holocène Qc d'abrasion
côtiers fissurées et poreuses
dure ne dépassant pas 50m
de développement
fissurés et poreux très 1
marine d'épaisseur perméables
Conglomérats Paléosols et calco-sols,
calcaires dans une riches en argiles avec
Formation
Argiles brunâtres matrice marneuse à Quelques 800m de beaucoup de limons fins. Aquifères carbonatés à
sédimentaire
Tertiaire Pliocène P
détritique du
alternant avec faible résistance, sédiments détritiques, 0 à Présentent des fissures intercalations marneuses, 4
niveaux graveleux argile plastique 10m sur les pentes profondes et larges en peu productifs
Morne Delmas
douée de faible temps sec, qui se refer-
cohésion ment en période pluvieuse
Calcaires du Formations non aquifères,
Miocène Marnes, sables et Ferri-sols, rouges,
Tertiaire
supérieur
Ms Bassin de Gros
grès
Grès mal consolidés
compact, de 10-25 cm
très peu productives, à 4
Morne faible perméabilité
Grès fins à grossiers
Grès et conglomé- Formations non aquifères,
Miocène Formation Las souvent friables,
Tertiaire
supérieur
Ms
Cahobas
rats, silts fins et
argiles douées de
Calcaires lités à chert très peu productives, de 3
argileux faible perméabilité
faible cohésion
Formations non aquifères,
Miocène Marnes à Orbu- Marnes douées de sols ferrallitiques, acides,
Tertiaire
supérieur
Ms Marnes
lines (Saint Marc) faible cohésion 60 cm de profondeur,
très peu productives, de 3
faible perméabilité
Marnes bleu-gris Silts calcaires sols rouges, friables à
Miocène Formation du Plateau Central meubles avec forte Formation épaisse de tendance limoneuse avec Aquifères carbonatés
Tertiaire
moyen
Mm
Thomonde et du Bassin de fraction arénitique à 750m présence de quartz. 1 m de inégalement fissurés 4
Gros Morne la base profondeur
sols ferralitiques, friables,
Calcaires marneux Calcaires limoneux
Miocène Formation épaisse de structure continue, variant Aquifères carbonatés
Tertiaire
moyen
Mm Calcaires pélagiques de la bien stratifiés à faible
200m de quelques dizaines de inégalement fissurés 3
Presqu'île du Sud cohésion
cm à plusieurs mètres
Carbonates Sols ferrallitiqes, acides et
Miocène Aquifères carbonatés
Tertiaire
moyen
Mm Calcaires néritiques à des-aturés; environ 60cm
inégalement fissurés 2
Arcahaie de profondeur
Flysch gréso- Alternance de quatre Aquifères carbonatés à
Miocène Formation Sols calcaires, friables à
Tertiaire
inférieur
Mi
Madame Joie
pélitique du faciès relativement
tendance limoneuse
intercalations marneuses, 3
Plateau central résistants peu productifs
Grès calcareux du Aquifères carbonatés à
Miocène Formation La Argiles gréseuses Sols argilo-limoneux sur
Tertiaire
inférieur
Mi
Crête
Bassin de Gros
assez compétentes montmorillonite
intercalations marneuses, 3
Morne peu productifs
Calcaires de la
Sols ferralitiques, friables,
plate-forme du Aquifères carbonatés à
Miocène Calcaires compétents variant de quelques
Tertiaire
inférieur
Mi Calcaires Chaînon de
assez résistants dizaines de cm à plusieurs
intercalations marneuses, 1
Paincroix et de la peu productifs
mètres
Presqu'île du Sud
Dépôt de Aquifères carbonatés à
Miocène Matériaux détritiques Ferri-sols argileux,
Tertiaire
continental
Mc piémont des Argiles et sables
peu résistants friables
intercalations marneuses, 4
Bassins de peu productifs

35
l'Asile et de
Camp-Perrin
Bancs d'épaisseur décimé-
Formation Calcaire peu
Calcaires crayeux trique à pluri décimé- Cambisols, profonds, Aquifères carbonatés
Tertiaire Oligocène O carbonatée de
à bancs
résistant, crayeux et
triques avec des lits de texture moyenne inégalement fissurés 3
Jérémie stratifié
silex
Roches compétentes
Calcaires péla- assez résistantes,
Calcaires du Massifs ou bancs (100 à Aquifères karstiques,
Eocène giques à silex et riches en carbonate Sols rouges riches en
Tertiaire
supérieur
Es/es Massif de la
foraminifères de calcium se
500m) débutant par une
hydroxydes d'alumine
carbonatés, inégalement 1
Selle série détritique fissurés à niveaux profonds
planctoniques présentant parfois en
bancs de 10 à 20cm
Roches compétentes
assez résistantes,
Eocène Calcaires très durs Aquifères karstiques,
Faciès carbo- riches en carbonate
Tertiaire moyen à Ems/ems
natés
surmontés de
de calcium se
Rendzine carbonatés, inégalement 1
supérieur conglomérats fissurés à niveaux profonds
présentant parfois en
bancs de 10 à 20 cm
Roches compétentes
Conglomérats et assez résistantes,
Paléocène Aquifères karstiques,
grès volcanogènes, riches en carbonate
Tertiaire sup. - Eocène Ep/ep Calcaires
marnes, grès et de calcium se
Rendzine carbonatés, inégalement 2
inf. À moyen fissurés à niveaux profonds
calcaires présentant parfois en
bancs de 10 à 20cm
Séries détritiques de
Formations de Calcaires argileux,
résistance moyenne à Aquifères carbonatés à
Crétacé et Marigot, Béloc silts calco- Formations d'environ Cambisols, profonds,
Tertiaire
Tertiaire
pi
et Rivière argileux, grès et
faible surmontant des
200m d'épaisseur texture moyenne
intercalations marneuses, 3
calcaires plus peu productifs
Glace argiles feuilletées
résistants
Formation plissée
Dépôts terrigènes
constituée de micro- Lixixols, riches en argiles
ardoises et flysch Aquifères carbonatés à
Secon- Formation des brèches millimé- Epaisseur variable allant kaolinitiques, forte teneur
daire
Crétacé Cf
Trois Rivières
des Trois Rivières,
triques granoclassées de 500 à plus de 1000m en hydroxydes et oxydes
intercalations marneuses, 3
conglomérats et peu productifs
et de brèches plus ferreux et de manganèse
calcaires du Cap
grossières
Calcaires crème
stratifiés à pâte Fréquente silicifica-
Lixixols, riches en argiles
Formation fine avec intercala- tion sous forme de Aquifères karstiques,
Secon- Crétacé Epaisseur variant entre kaolinitiques, forte teneur
daire sénonien
Cs Macaya et tion d'argilites rognons ou de lits de
1000 et 2000m en hydroxydes et oxydes
carbonatés, inégalement 2
Miguinda rouges, calcaires silex assez résistants fissurés à niveaux profonds
ferreux et de manganèse
plus ou moins dans les calcaires
schisteux
Crétacé Calcarénites et Aquifères carbonatés à
Secon- Roches
daire
inférieur à Cc
carbonatées
marnes rouges, Sols ferralitiques friables intercalations marneuses, 2
moyen Presqu'île du Sud peu productifs
ROCHES MAGMATIQUES
Laves et tufs
Laves récentes, basaltiques altérés
Vastes coulées de laves
Plio- projections avec pyritisation et
Basaltes dans les dépressions Sols basaltiques à fort Formations non aquifères,
Quater- Holocène Bpa
néphélini-ques
hyaloclastiques, développement
recouvertes de produits caractère alcalins très peu productives 3
naire basanites à fort d'argiles vertes
volcaniques
caractère alcalin (montmorillonite)
très plastiques
Sols composés en surface
Basaltes alcalins d'hydroxyde d'alumine et
Miocène Roches Formations non aquifères,
Tertiaire
moyen
Bm
volcaniques
de la Chaîne des de montmorillonite en
très peu productives 2
Matheux profondeur, de 15-20 cm
de profondeur
Paléocène Basaltes de la Sols argilo-limoneux sur
Roches Formations non aquifères,
Tertiaire sup.-Eocène Ev/ Be
volcaniques
presqu'île du NO, montmorillonite, de bonne
très peu productives 3
inf. à moyen basaltes à dacites profondeur
Roches massives
Tonalites,
tantôt saines, tantôt Formations assez épaisses
Secon- Roches granodiorites et Formations non aquifères,
daire
Crétacé Gd
intrusives diorites quart-
altérées avec une très altérées et érosives en Sols argilo-limoneux
très peu productives 5
faible cohésion en surface
ziques
surface
Andésites ba- Roches massives
Formations assez épaisses
Secon- Roches siques, andésites, tantôt saines ou Sols argilo-schisteux,
daire
Crétacé a
intrusives dacites, rhyoda- altérées avec faible
très altérées et érosives en
poreux; de 5-15 cm 5
surface
cites cohésion en surface
Série à blocs Sols ferralitiques, de 1m
Secon-
daire
Crétacé Ca de la route de de profondeur en certains 3
Jacmel endroits
Séquences de
Complexe basaltes en pillow Roches massives
Lixisols, riches en argiles
tholéïtique et lavas ou non tantôt saines, tantôt Formations assez épaisses
Secon- kaolinitiques, forte teneur Formations non aquifères,
daire
Crétacé Cb sédimentaire (form. Dumisseau) altérées avec une très altérées et érosives en
en hydroxydes et oxydes très peu productives 5
de la presqu'île inter-stratifiées faible cohésion en surface
ferreux et de manganèse
du Sud dans des calcaires surface
pélagiques
Roches massives
Secon- Roches Amphibolites, tantôt altérées, avec
daire
Crétacé Mu
ultrabasiques métagabbros une faible cohésion 3
en surface

36
Tableau III-11. Reclassification des lithologies (région métropolitaine de Port-au-Prince; modifié par Cox et al, 2011 et Rathje et al,
2010) par le facteur de susceptibilité à la menace de mouvements de terrain
Paramètre de
Description et
Condition physico- Caractérisation pédolo- Caractéristiques hydrogéolo- susceptibilité
Période Age Légende Lithologie Composition épaisseur du sol
mécanique gique giques (Mora-Vahrson,
et/ou régolithes
1993)
Cailloux, sables,
limons; déchets Aquifère avec nappe très som-
Remplissage artificiel
Débris à granulo- Dépôts chaotiques solides d'origine maire, influencée par les pluies,
formant les terrains gagnés
Historique Af métrie très sans compactage anthropogénique, très Épaisseur variable l'infiltration pluviale et l'influence 5
à la mer, à l'ouest du traité
hétérogène systématique hétérogènes; faible des marées; très faible perméabili-
de côte de 1785
résistance au té.
cisaillement
Sables à divers
Aquifère avec nappe très som-
degrés de compac-
maire, influencée par les pluies et
tage; teneurs de
Granulométrie bien Canaux actifs des cours l'infiltration pluviale; quasi-
Qhac Alluvions fluviales limon et graviers Épaisseur variable 5
classée, stratifié d'eaux majeurs; inceptisols statique dans les littoraux et
variables, faible
fonds-de-vallée; 2 à 5m et en
résistance au
régime dynamique dans les pentes
cisaillement
Sables à divers Aquifère avec nappe très som-
degrés de compac- maire, influencée par les pluies et
Dépôts de delta Granulométrie bien tage et teneurs de Canaux actifs des cours l'infiltration pluviale; quasi-
Qhad Épaisseur variable 5
alluvial classée, stratifié limon et graviers, d'eaux majeurs; inceptisols statique dans les littoraux et
faible résistance au fonds-de-vallée; 2 à 5m et en
cisaillement régime dynamique dans les pentes
Sables à divers
Dépôts marins ou Aquifère avec nappe très som-
degrés de compac-
Holocène estuariens entremê- Influence des cours d'eau et maire, influencée par les pluies et
Sous-consolidés et tage et teneurs en Zones basses,
lés avec dépôts systèmes de drainage l'infiltration pluviale; quasi-
Qham pauvrement limon, argiles et parfois maréca- 5
d'éventail alluvial artificiel prochains; statique dans les littoraux et
compactés graviers, faible geuses
et remplissage inceptisols fonds-de-vallée; 2 à 5m et en
résistance au
local régime dynamique dans les pentes
cisaillement
Aquifère avec nappe très som-
Parfois pas encore stabilisés
Dépôts/surfaces Graviers, sables, maire, influencée par les pluies et
Granulométrie et soumis à des processus
des terrasses limons, faible Zones proches des l'infiltration pluviale; quasi-
Qht1 classée, pauvre- alternes d'éro- 5
alluviales infé- résistance au cours d'eau statique dans les littoraux et
ment stratifié sion/sédimentation;
rieures cisaillement fonds-de-vallée; 2 à 5m et en
inceptisols
régime dynamique dans les pentes
Dépôts/surfaces Granulométrie Graviers, sables, Aquifère avec nappe sommaire
des terrasses classée, pauvre à limons, faible Zones prochaines Modérément stabilisés et ou a quelques mètres, influencée
Qht2 4
alluviales supé- moyennement résistance au aux cours d'eau compactes; inceptisols par les pluies et l'infiltration
Quaternaire rieures stratifiés cisaillement pluviale
Granulométrie Graviers, sables, Aquifère avec nappe sommaire
Dépôts de plaine
classée, pauvre à limons, résistance au Terrasses Modérément stabilisés et ou a quelques mètres de profon-
Qphf ou d'éventail 4
moyennement cisaillement faible à alluviales compactes; inceptisols deur, influencée par les pluies et
alluvial
stratifiés moyenne l'infiltration pluviale
Pleistocene-
Dépôts alluviaux
Holocène Granulométrie Graviers, sables,
formant des Aquifère avec nappe profonde,
classée, pauvre à limons; résistance au Éventails Modérément stabilisés et
Qpf éventails en forte influencée par les pluies et 4
moyennement cisaillement faible à alluviaux, glacis compactes; inceptisols
pente, le long des l'infiltration pluviale
stratifié moyenne
montagnes
Surface d'érosion
Granulométrie Graviers, sables,
fortement incisée, Modéré à moyennement Aquifère avec nappe profonde,
classée, pauvre à limons; résistance au Éventails
Ppf développée sur stabilisés et compactes; influencée par les pluies et 4
moyennement cisaillement alluviaux, glacis
l'éventail alluvial inceptisols l'infiltration pluviale
stratifié moyenne
pliocène
Graviers, sables,
Pliocène-
limons, argiles;
Pleistocène Ensemble de Aquifère avec nappe profonde,
Granulométrie résistance au
Dépôts pliocènes paléo-éventails Modéré à moyennement influencée par les pluies et
classée, pauvre à cisaillement
Pf le long du front des alluviaux stabilisés et compactes; l'infiltration pluviale. Perméabilité 3
moyennement moyenne à considé-
montagnes fortement inceptisols et transmissivité faibles à
stratifié rable, mais avec des
disséqués moyennes
zones préférentielles
de rupture
"Brèche" (breccia)
Granulométrie Aquifère avec nappe profonde,
anguleuse et
classée, pauvre- Modéré à moyennement influencée par les pluies et
Conglomérat grossière avec
Miocène- ment stratifié, avec Dépôts anciens de stabilisés et compactes; l'infiltration pluviale. Perméabilité
Mpb d'éventail alluvial matrice limo- 3
Pliocène intercalations colluvion localement instables; et transmissivité faibles à
ou dépôt de talus sableuse; résistance
marneuses- inceptisols moyennes. Parfois, avec des
au cisaillement
limoneuses niveaux phréatiques perchés
moyenne
Résistance au Degrés variables de
cisaillement matri- fracturation et altération
Rocher, calcaire, Aquifères caverneux, carbonatés,
cielle élevée, sauf météorique, suivant la
Substratum avec intercalations Massive, parfois avec nappe profonde; perméabili-
Miocène Lmst pour la présence de présence de failles et 3
calcaire marneuses karst fiées té et transmissivité élevées à
plans de rupture diaclases. Paléosols,
d'origine récifale écoulement parfois turbulent
préférentielle et de calcosols, avec des niveaux
diaclases argileux et limoneux.

Tableau III-12. Zones par catégorie du facteur de susceptibilité lithologique en Haïti


VALEUR TYPE-F SURFACE (km2) % 2.2
24.1
2.2

1 1- Très faible 10.437,9 38,7 38.7


32.7 1- Faible

2 2- Faible 592,7 2,2 2- Modéré


3- Moyenne
3 3- Modéré 6.512,5 24,1 4- Haute
4 4- Elevé 605,5 2,2 5- Très haute

5 5- Très elevé 8.818,8 32,7 Rapport de proportions entre chaque catégorie de susceptibilité lithologique en comparaison
Totaux 26.967.4 100,0 avec la surface nationale

37
Figure III-21. Carte du facteur de susceptibilité lithologique à l’instabilité des pentes en Haïti

Modèle numérique du terrain (MNT): Cette étude prend en compte un modèle numérique du terrain obtenuie à partir
des images LiDAR etr avec une resolution de 1m. Les caractéristiques du modèle sont illustrées par le Tableau III-13 et la
carte du MNT est dans la Figure III-22.

Tableau III-13. Caractéristiques du modèle numérique du terrain à la maille de 1m


Property Value Histogram of DEM10: Field = VALUE
Rows Rangs 22986
75,000,000 0 - 141
Columns colonnes 30036 141 - 303
Cellsize (X,Y) 10 70,000,000 303 - 466
Uncompresses Size 1.29Gb 65,000,000
466 - 645
645 - 845
Minimun elevation 0 845 - 1086
60,000,000
Maximun elevation 2660 1086 - 1404
Mean 403.3595593 55,000,000 1404 - 1808
1808 - 2660
Std Dev. 372.3394745 50,000,000
Spatial reference WGS_1984_UTM_ZONE_18N
45,000,000
Linear Unit Meter (1.000000)
Angular unit Degree (0.0174532925199943299) 40,000,000
False Easting 500000 35,000,000
False_Northing 0
30,000,000
Central_Meridian -75
UPPER LEFT X= 394681.637 25,000,000
UPPER LEFT Y= 2240211.78 20,000,000
LOWER RIGHT X= 967559.267
LOWER RIGHT Y= 1975644.945 15,000,000

WEST LONGITUDE= 76° 00' 30.3211" W 10,000,000


NORTH LATITUDE= 20° 15' 24.2086" N
5,000,000
EAST LONGITUDE= 70° 31' 40.7271" W
SOUTH LATITUDE= 17° 49' 7.4923" N 0

38
Figure III-22. Carte du modèle numérique de terrain, à la maille de 10m.

Facteur du relief relatif (Sr) par km²: La méthode originale, présentée par Mora-Varhson (1993), a proposé le calcul du
relief relatif comme étant la différence entre l'élévation maximale et l'élévation minimale, sur un kilomètre carré. Le calcul
automatiquement peut être fait avec un SIG pour chaque pixel de 10m au moyen de Rang = Elevmax – Elevmin et en
utilisant une population mobile de 100 x 100, ce qui est l´équivalent de 1 km2. Le résumé des surfaces du facteur relief
relatif est illustré dans le Tableau III-14 et dans la Figure III-23.

Tableau III-14. Surface dans chaque catégorie du facteur du relief relatif (Sr) par km2
Valeur paramé- Valeur du relief 33.7
Dénomination Aire (km2) % 19.1
trique relatif (m/km2)
0 0- Négligeable 0 -75 6.923,5 25,7 1- Très bas
1 1- Très faible 76 - 175 5.155,3 19,1 18.5
25.7 2- Bas
2 2- Faible 176 -300 9.079,9 33,7
3 3- Modéré 301 - 500 4.986,2 18,5 3- Modéré
4 4- Elevé 501 - 800 805,8 3,0 4- Signifie
5 5- Très elevé > 800 16,7 0,1
5- Haunt
0.1 3.0 6- Très haunt
Totaux 26.967,4 100,0
Relation en pourcentage de chaque catégorie du relief relatif par rapport à la
surface nationale

39
Figure III-23. Cartes d’Haïti: a) Relief relatif par km2; b)
Pentes du terrain (%); c) Relief relatif par hectare.

Facteur de relief relatif (Sr) par hectare (ha): Dans le but d'améliorer le temps de calcul et d´affiner l’interprétation du
Facteur de Relief Relatif, le calcul du relief relatif est proposé comme étant la différence entre l'élévation maximale et
l'élévation minimale, sur un hectare. Le calcul, dans le SIG, a été effectué en calculant pour chaque pixel de 10m le Rang
= Elevmax - Elevmin, en utilisant une population mobile de 10 x 10, ceci est l’équivalent de 10.000 m2, ou 1 ha. Dans le
Tableau III-15 est présenté le résumé des zones du facteur de relief relatif par ha et la relation dans chaque catégorie par
rapport au total nationale.

Tableau III-15. Zones couvertes par chaque catégorie du facteur du Relief Relatif par ha
Facteur Sr Valeur du relief relatif Qualification Zone (km2) % 16.5
15.3
0 0 -10 0- Négligeable 9.180,6 34,0
1- Très bas
1 10 a 20 1- Très faible 4.459,0 16,5 34.0
16.3 2- Bas
2 20 -35 2- Faible 4.120,7 15,3 3- Modéré

3 35 - 50 3- Modéré 4.390,6 16,3 4- Signifie


5- Haunt
4 50 - 70 4- Elevé 3.242,6 12,0 6- Très haunt

5 > 70 5- Très elevé 1.573,9 5,8


5.8 12.0

Totaux 26.967,4 100,0 Relation en pourcentage de chaque catégorie du relief relatif,


calculé par hectare, au niveau national

Facteur des pentes (Sp): Le paramètre des pentes reflète la rugosité naturelle du terrain. Cette forme de calcul a été ap-
pliquée dans différentes études, grâce à la facilité du calcul des pentes. Ce procédé peut aussi donner des résultats adé-
quats pour évaluer le potentiel d’instabilité des pentes. La classification du facteur de pentes Sp dans la méthode Mora-
Vahrson, a été proposée par Campos (2000) pour être utilisée au lieu du relief relatif. Dans le Tableau III-16 apparaissent
les rangs de valeurs du facteur Sp et leurs zones d’extension dans le territoire national et la relation, en pourcentage, de
chaque catégorie. Les cartes du facteur de susceptibilité à l’instabilité des pentes, calculées par les paramètres de de relief
relatif (i.e. par km² et par ha) et par pentes, sont montrées dans les Figures III-24.
40
Tableau III-16. Zones couvertes par chaque catégorie du Facteur de Pentes Sp
Valeur Qualification Pentes (%) Zone (km2) % 9.7 12.5
18.0
0 0- Négligeable 0 – 7.5 11.333,0 42,0 1- Très faible
1 1- Très faible 7.51 – 17.5 2.610,9 9,7 42.0
2- Faible
2 2- Faible 17.51- 30 3.357,6 12,5 3- Modéré
3 3- Modéré 30.01- 50 4.844,4 18,0
12.6 4- Moyen
4 4- Elevé 50.01 - 80 3.394,5 12,6
5- Haut
5 5- Très elevé 80.01 1.427,0 5,3 5.3
6- Très haut
Totaux 26.967,4 100,0 Relation en pourcentage de la couverture de chaque catégorie des pentes au
niveau national

Figures III-24. Cartes du facteur de susceptibilité à l’instabilité des


pentes, calculées à partir de la reclassification du relief relatif (i.e.
par km² et par ha) et des pentes (%) du terrain.

Facteur d´humidité: L´humidité constitue l’un des facteurs le plus importants dans le processus d’instabilité des pentes,
car c’est à partir de l’humidité naturelle que l’excès apporté par les pluies, feront monter les pressions interstitielles et
donc amener vers la réduction de la résistance au cisaillement des terrains en pente. Le Tableau III-17 indique les valeurs
paramétriques mensuelles et leur qualification par le total, du Facteur d’Humidité suivanmt la Méthode Mora-Vahrson.
L’information utilisée ici provient de la carte des zones climatiques (Figure III-25), synthétisées dans le Tableau III-18
montrant la relation de chaque catégorie par rapport à la superficie nationale.

41
a)
Tableau III-17. Valeurs paramétriques a) mensuels
suivant les précipitations et b) Facteur d’humité
(fonction de l’anterieur ; Méthode Mora-Vahrson)

b)

42
Figure III-25. a)
Carte d’isoyèthes et
b) Carte des zones
climatiques d’Haïti.
(Sources: Lalonde-
Girouard- Letendre;
Centre Natinal de
Météorologie
d’Haïti)

Tableau III-18. Zones couvertes par chaque catégorie du facteur d’humidité Sh et relation (%) des catégoriea du relief relatif par rapport à la
superficie nationale
Facteur d’humidité Zone (km2) % 54.1
1- Très faible 0,0 0,0
2- Faible 1.876,1 7,0
3- Modéré 14.602,0 54,1 2- Moderated
4- Elevé 8.941,2 33,2 3- Medium
5- Très elevé 1.548,0 5,7 4- High

33.2 5- Very high


Totaux 26.967,4 100,0 7.0

5.7

ii. Paramètres de déclenchement (Decl)

Facteur sismique: Pour le facteur de déclenchement sismique deux cadres seront utilisés (Figure III- ):
• Sur la base de l´intensité dans l’échelle de Mercalli Modifiée (IMM) pour une période de retour de 500 ans (Calais et
Haase, 2010, Université de Purdue, Figure I- ), où est indiqué la distribution des intensités Mercalli-Modifiées pour 2%
de probabilité de dépassement sur 500 ans de période de retour.
• Sur la base des intensités (IMM) relevées lors du séisme du 12 de janvier 2010 (Figure I - ; Mora 2010, NATHAT 1)

Facteur de précipitation: Au vu de l’insuffisante l´information accessible sur l’hydrométéorologie et le climat,, les ren-
seignements existant ne permettent pas une analyse statistique adéquate, suivant la méthodologie Mora-Vahrson. Cepen-
dant il est possible d’adopter, suivant les observations et données disponibles, une condition de pluies fortes et intenses
(d’environ 400mm/24h ou plus) dues, par exemple aux cyclones et considérer, en conséquence, le facteur relatif à
l´intensité de pluies sur une valeur de 4 ou plus élevée pour l’ensemble du pays.

43
a)

b)

c)
Figura III-26. Les facteurs de déclenchement (Méthode Mora-Vahrson): a) Valeurs paramétriques des intensités sismiques (IMM,
échelle de Mercalli Modifiée), b) Valeurs paramériques des pluies maximales sur 24 heures; c) Carte des facteurs de déclenchement
(combinaison des pluies en facteur constant de 4 et intensité sismique IMM pour 500 ans de période de retour)

44
Résultats du facteur de déclenchement (Dec): On obtient le facteur de déclenchement (Dec) comme étant la somme des
facteurs d´intensité sismique (Ts) et d´intensité pluviométrique (Tp). Les valeurs varient de 2 à 15 et, dans le cas d´Haïti,
il a été déterminé un rang de 7 à 10. La distribution des zones de Dec est visible dans le Tableau 6 et dans le diagramme
de la Figure III-8 en rapport à la superficie nationale. La carte de la Figure III- montre sa distribution spatiale en Haïti.

Tableau III-19. Zones couvertes par chaque catégorie du facteur du Déclenchement Dec
Dec = Ts + Tp Qualification Zone (km2) % 54.1
1-6 1- Très faible 0,0 0,0
7
7 2- Faible 1.876,1 7,0
8
8 3- Modéré 14.602,0 54,1 33.2
9
9 4- Elevé 8.941,2 33,2
10
10 5- Très elevé 1.548,0 5,7

Total 26.967,4 100,0 7.0 5.7


Figure III- 8. Relation (%) de chaque catégorie du Facteur de Déclenchement par
rapport à la superficie nationale

iii. Versions de la carte de menace d’instabilité des pentes

Version de base. La démarche analytique Mora & Vahrson (1993) concernant l’éstimation de la menace d’instabilité des
pentes en Haïti est visible par les cartouches du diagramme de la Figure III-27. La reclassification et qualification des
zones, suivant leurs valeurs paramétriques, aparait dans le Tableau III-20. La distribution (%) des zones menacées, par
rapport à la surface nationale, est visible dans le Tableau III-21 et dans le diagramme adjoint. La Figure III-28 contient la
carte de menace de mouvements de terrain d’Haïti en utilisant la détermination du relief relatif pour 1km2.

Figure III-27. Démarche analytique pour l’éstimation de la menace de l’instabilité des pentes (Méthode Mora-Vahrson, 1993)

45
Rangs Reclassification de Mmt Qualification de Mmt
< 5 1 Négligéable
5 - 32 2 Très faible Tableau III-20. Classification des zones de menace
33 - 162 3 Faible d’instabilité des pentes suivant leurs valeurs paramé-
162 - 512 4 Moyenne triques (Méthode Mora-Vahrson)
512 - 1250 5 Élevée
> 1250 6 Très élévé
6.3
Menace de mouvements de
Qualification Zone (km2) % 41.0
terrains
33.7 1- Négligeable
1 1- Très faible 9.083,6 33,7 2- Bas
2 2- Faible 1.691,8 6,3 3- Modéré
3 3- Modéré 11.061,5 41,0 4- Millieu
4 4- Elevé 4.308,4 16,0 5- Haute
5 5- Très elevé 822,2 3,0 16.0
3.0

Rapport (%) des catégories de la menace de mouvements


Total 26.967,4 100,0
de terrain (instabilité des pentes) par rapport á la superfi-
cie nationale
Tableau III-21. Zones correspondantes à chaque catégorie de menace de glissement, en utilisant le facteur de pentes (Sr)

Figure III-28. Reclassification du MNT suivant la susceptibilité aux mouvements de terrain, estimée par le relief relatif (km2)

Menace d’instabilité (en utilisant le facteur par pentes). Une deuxième approximation a été réalisée, en remplaçant le
facteur de relief relatif par le facteur de pentes. Dans le Tableau III-22 et dans le diagramme adjoint, on inclut le résumé
des zones résultant de cette modélisation, en pourcentage, de chaque catégorie de la menace d’instabilité des pentes, par
rapport à la superficie nationale. La carte de la Figure III-29 montre le scénario respectif de la menace de mouvements de
terrains calculée en utilisant le facteur de pentes.
46
Tableau III-22. Zones de chaque catégorie de menace de mouvements de terrains, en utilisant le facteur de pentes (Sp)
4.2
Menace de mouvements
Qualification Zone (km2) % 42.0
29.7
de terrains 1- Négligeable
1 1- Très faible 11.333,0 42,0 2- Bas

2 2- Faible 1.129,2 4,2 3- Modéré


4- Millieu
3 3- Modéré 8.019,8 29,7 5- Haute
4 4- Elevé 4.891,3 18,1 18.1

5 5- Très elevé 1.594,1 5,9 5.9

Rapport en pourcentage de chaque catégorie de la menace


Total 26.967,4 100,0 d’instabilité des pentes, par rapport á la superficie nationale

Figure III-29. Scénario de la menace de mouvements de terrains, calculée en utilisant le facteur de pentes

Menace d’instabilité des pentes en utilisant le facteur relatif par hectare. Une troisième approximation a été réalisée
en utilisant le facteur de relief relatif calculé par hectare. Dans le Tableau III-23 et dans la figure adjointe, il est montré un
résumé, par zones, de cette modélisation suivant la relation (%) de chaque catégorie par rapport à la superficie nationale.
La carte de la Figure III-30 montre la distribution spatiale de la menace suivant cette approche.

Tableau III-23. Zones de menace de mouvement de terrains en utilisant le facteur de relief relatif (Sr), calculé par ha
6.0
Menace, mouvements 35.2
Qualification Zone (km2) %
de terrains 34.0 1- Négligeable
0 0- Négligeable 9,180.6 34.0 2- Bas

1 1- Très faible 1,630.5 6.0 3- Modéré


4- Millieu
2 2- Faible 9,493.5 35.2 5- Haute
3 3- Modéré 5,069.4 18.8 18.8

4 4- Elevé 1,593.5 5.9 5.9

5 5- Très elevé 0 0 Rapport (%) de chaque catégorie de la menace de mouvement


Total 26,968.4 100 de terrains par rapport à la superficie nationale

47
Figure III-30. Carte de la menace de glissements, calculée en applicant le relief relatif par hectare

b. Analyse régionale et locale de la menace d’instabilité des pentes, avec le MNT LIDAR à 1m

i. Le facteur du relief et des pentes Rr

Concernant la région métropolitaine de Port-au-Prince et les zones à reconstruire, on possède les images LiDAR qui ont
été prises entre le 21 et le 27 janvier 2010. De cette façon, on obtient un modèle numérique d'élévations du terrain avec
les caractéristiques indiquées dans le Tableau III-24. La carte de la Figure III-31 montre le modèle numérique d´élévation
du terrain obtenu avec les images LiDAR.

Tableau III-24. Caractéristiques du modèle numérique d'élévation du terrain à 1m


Property Value Histogram of DEM10: Field = VALUE
Rows 22986 75,000,000 0 - 141
141 - 303
Columns 30036 70,000,000 303 - 466
466 - 645
Cellsize (X,Y) 10 65,000,000
645 - 845
Uncompresses Size 1.29Gb 60,000,000 845 - 1086
1086 - 1404
Minimun elevation 0 55,000,000 1404 - 1808
1808 - 2660
Maximun elevation 2660 50,000,000

Mean 403.3595593 45,000,000

Std Dev. 372.3394745 40,000,000

Spatial reference WGS_1984_UTM_ZONE_18N 35,000,000

Linear Unit Meter (1.000000) 30,000,000

Angular unit Degree (0.0174532925199943299) 25,000,000

False Easting 500000 20,000,000


False_Northing 0 15,000,000
Central_Meridian -75 10,000,000
UPPER LEFT X= 394681.637 5,000,000
UPPER LEFT Y= 2240211.78 0

48
LOWER RIGHT X= 967559.267
LOWER RIGHT Y= 1975644.945
WEST LONGITUDE= 76° 00' 30.3211" W
NORTH LATITUDE= 20° 15' 24.2086" N
EAST LONGITUDE= 70° 31' 40.7271" W
SOUTH LATITUDE= 17° 49' 7.4923" N

Étant donnée la taille du pixel d’1m, le calcul par km2 n'est pas viable, puisqu'il dépasse les limites de calcul de l'ArcGIS, c'est-à-dire
que la population à utiliser serait de 1000x1000= 1million de cellules. Ainsi, le calcul par ha a été choisi, avec les schémas de classifi-
cation présentés dans les Tableaux III-25 et III-26. À partir du modèle numérique d'élévation du terrain, les facteurs topographiques de
la méthode Mora-Vahrson ont été générés, à savoir: a) pentes (Tableau III-25) et b) relief relatif (Tableau III-26). La reclassification
des pentes apparait sur les cartes des Figures III-32, montrant le résultat du scénario avec le facteur de pentes, et III-33, indiquant la
distribution spatiale du facteur de relief relatif.

Facteur Sr Valeur de relief relatif Qualification


0 0 -10 0- Négligeable
1 10 à 20 1- Très faible Tableau III-25. Facteur de susceptibilité à l’instabilité des pentes
2 20 -35 2- Faible suivant le Relief Relatif, par ha, dans la région métropolitaine de
3 35 - 50 3- Modéré Port-au-Prince.
4 50 - 70 4- Elevé
5 > 70 5- Très elevé
Valeur de pentes (%) Valeur Sr Qualification
0 – 7,5 0 0- Négligeable Tableau III-26. Facteur de susceptibilité à l’instabilité des
7,51 – 17,5 1 1- Très faible pentes, suivant les valeurs d’inclinaison des pentes (Sp), obte-
17,51 – 30 2 2- Faible nues du modèle numérique du terrain LiDAR (1m)
30.01 – 50 3 3- Modéré
50.01 – 80 4 4- Elevé
> 80 5 5- Très elevé

ii. La géologie et le facteur de susceptibilité lithologique Sl

La carte géologique de la région métropolitraine de Port-au-Prince a été élaborée par le Service de Géologie de la Direction de la Géo-
logie et des Mines (DGM) du Bureau des Mines et de l’Énergie (BME) (modifié par Cox et al, 2011 et Rathje et al, 2010). À partir de
la carte géologique-lithologique, il est obtenu par reclassification le Facteur de Susceptibilité Lithologique à l’instabilité des pentes Sl
(Mora-Vahrson, 1993). Le sommaire du facteur de susceptibilité lithologique est dans le Tableau III-27 et la figure adjointe, concer-
nant la relation de chaque catégorie par rapport à la surface du territoire national.

Tableau III-27. Catégories du facteur de susceptibilité lithologique Sr para rapport à la surface du territoire national et relation de la
surface de chaque catégorie par rapport au territoire d’Haïti
VALUE TYPE-F AREA (km2) %
1 1- Très faible 10.437,9 38,7
2 2- Faible 592,7 2,2 2.2 24.1
2.2
3 3- Modéré 6.512,5 24,1
4 4- Elevé 605,5 2,2 38.7
32.7 1- Faible
5 5- Très elevé 8.818,8 32,7 2- Modéré
3- Moyenne
4- Haute
5- Très haute
Totaux 26.967,4 100,0

49
Figure III-31. Modèle numérique d’élévation du terrain de la région metropolitaine de Port- Figure III-32. Carte du facteur de pentes (Méthode Mora-Vahrson) de la région métropolitaine
au-Prince, obtenu avec les images LIDAR (1m) de Port-au-Prince

Figure III-34. Carte géologique de la région métropolitaine de Port-au-Prince (modifié par Cox
Figure III-33. Distribution spatiale du facteur de relief relatif et al, 2011 et Rathje et al, 2010)

50
a) b)

Figure III-35. Cartes avec: a)Distribution spatiale du facteur de susceptibilité litholo-


gique Sl suivant la reclassification proposée par la méthode Mora-Vahrson; b) Facteur
de déclanchement sismique dans la région métropilitaine de Port-au-Prince (Méthode
Mora-Vahrson) basée sur l’IMM2500; c) Facteur de déclanchement sismique dans la
région métropilitaine de Port-au-Prince (Méthode Mora-Vahrson) basée sur les intensi-
tés relevées lors du séisme du 12 janvier 2010 (NATHAT, 2010)

c)

51
Concernant la région métropolitaine de Port-au-Prince, la géologie a été complétée à partir de la carte réalisée par Cox et
al (2011) et Rathje et al (2010). Dans le Tableau III-28 figure la description des unités géologiques concernées et la Figure
III-34 montre la carte géologique correspondante. La nouvelle carte est disponible sur le site du Laboratoire National du
Bâtiment Publics et Travaux à l’adresse: http://www.lnbtp.gouv.ht/macrozonage. Le facteur de susceptibilité lithologique
Sl, proposé par la méthode Mora-Vahrson, utilise les valeurs figurant dans le Tableau III-28 et la carte de la Figure III-35a
montre la distribution spatiale du facteur de susceptibilité lithologique Sl suivant la reclassification proposée par la mé-
thode Mora-Vahrson.

Tableau III-28. Unités géologiques (d’après Cox et al, 2011; Rathje et al, 2010) et valeurs du paramètre de susceptibilité lithologique
Sl, région métropolitaine de Port-au-Prince (Méthode Mora-Vahrson)
Facteur de suscepti-
Code Formation Géologique
bilité lithologique Sl
Af Artificial fill forming reclaimed land west of the mapped 1785 shoreline 5
Biomicrites pelagic of Presquiele of the South and the Southern slope of the Massif of North
Ems/ems
(fm. Ennery); elsewhere, limestones of plate forme (fm. Pleasure) of the Massif of North
1
Conglomerates and sandstone volcanogenes of Massif de la Selle (fm.Marigot); marnes, gres et
Ep/ep calcaires marneux des Montagnes Noires (fm.Abuillot); ailleurs, calcaires de plate-forme et 2
calcaires pelagiques
Lmst Limestone bedrock exposed along rangefront 3
Mpb Fanglomerate/talus deposits consisting of coarse, angular ôbrecciaö 3
Pf Pliocene fan deposits forming a deeply dissected paleofan complex along the rangefront 1
Ppf Broad, deeply incised strath surface (or thin deposit veneer) developed over Pliocene fan 4
Qa Alluviall, fall, mangroves 5
Stream channel alluvium; typically well-sorted, bedded, unconsolidated sand, silty sand, and
Qhac
gravel within the active channels of major streams
5
Qhad Delta fan deposits along the western margin of the map area 5
Qham Marine/estuarine deposits interfingered with alluvial fan deposits and local fill 5
Qht1 Lower alluvial terrace deposits/surfaces within areas of historic flood inundation 5
Elevated alluvial terrace deposits/surfaces bordering major streams and margins of
Qht2
intermontane valleys
4
Qpf Fan deposits forming steep fans at the rangefront 4
Qphf Alluvial fan/plain deposits 4

iii. Facteur d’humidité Sh

C´est à partir de l’humidité naturelle que l’excès apporté par les pluies fera monter les pressions interstitielles et donc
amener la réduction de la résistance au cisaillement des terrains en pente. Le Tableau III-17 indique les valeurs paramé-
triques mensuelles et leur qualification par le total, du Facteur d’Humidité proposé par la Méthode Mora-Vahrson.
L’information utilisée ici provient de la carte des zones climatiques (Figure III-25), synthétisées dans le Tableau III-18,
montrant la relation de chaque catégorie par rapport à la superficie nationale. Compte tenu de la taille de la région métro-
politaine, du po9int de vue de l’ensemble des paramètres climatiques et de l’information respective disponible, il a été
décidé d’appliquer une valeur constante de 4 pour le fateur d’humité Sh

iv. Déclenchement sismique et pluviométrique

Le facteur de déclenchement choisit pour représenter l’intensité des pluies, est une constante à la valeur 4 (≈400mm/24h),
par considération des pluies extrêmes plausibles qui peuvent être atteites et même dépassées lors des évennements provo-
qués par des cyclones ou des fronts polaires. De son côté, la sismicité implique deux scénarios:
• Intensité à l’échelle de Mercalli-Modifiée, pour 2% de probabilité et 50 ans de période de retour (IMM2500). La carte
(Figure III-35b) a été réalisée en 2010 (NATHAT 1)
• Intensité à l’échelle de Mercalli-Modifiée, suivant les isosistes rélévées lors du le séisme du 12 janvier 2010 (Figure III-
35c), réalisée par interpolation à partir des points d'intensité relevés par S. Mora en 2010 (NATHAT 1).

52
v. Menace de mouvements de terrains dans la zone couverte par LiDAR

Cas I: Utilisation du facteur de relief relatif et avec un scénario avec le facteur de pentes au lieu du relief relatif et le de-
clencheur sismique (PGA) en relation avec le 2% de dépassement pour 50 and de période de retour. La Figure III-36
montre, de manière schématique, la démarche analytique pour construire la carte de menace d’instabilité des pentes sui-
vant la méthode de l'équation Mora-Vahrson, appliquée dans la région de Port-au-Prince. La Figure III-36 montre le ré-
sumé de l'équation Mora-Vahrson (Susc*Decl) appliquée avec le facteur de relief par pentes dans la région de Port-au-
Prince. La carte de menace de mouvements de terrains apparait dans la Figure III-37a.

Figure III-36. Démarche analytique (Méthode Mora-Vahrson, 1993) pour obtenir le scénario de menace de glissements de terrain
(avec le facteur de pentes au lieu du relief relatif et le declencheur sismique à 2% de dépassement pour 50 and de période de retour)

Cas II: Utilisation du facteur par pentes et les intensités IMM relevées lors du séisme du 12 janvier 2010 (Mora, 2010). La
Figure III-38 montre, de manière schématique, l’application de l'équation Mora-Vahrson appliquée au calcul de la menace
de mouvements de terrain dans la région de Port-au-Prince. La figure III-37b montre la carte de menace de mouvements
de terrain en tenant compte des intensités relevées (IMM) lors du séism du 12 janvier 2010.

Cas III: Application du facteur de relief relatif par ha, avec un scénario de sismicité (PGA, 2% de probabilité de dépasse-
ment pour 50 ans de période de retour). La Figure III-39 montre, de manière schématique, l’application de l'équation Mo-
ra-Vahrson pour le calcul de la menace de mouvements de terrains dans la région de Port-au-Prince, à partir des éléments
physiques cartographiables (Susc*Decl). La Figure III-37c montre la carte de menace de mouvements de terrains avec le
relief relatif calculé par hectare, et la sismicité avec PGA à 2% de probabilité de dépassement pour 50 ans de période de
retour.

53
Figure III-38. Equation Mora & Vahrson à Port-au-Prince (avec facteur topographique par pentes et les intensités IMM relevées lors
du séisme du 12 janvier 2010

Figure III-39. Equation Mora-Vahrson de la région de Port-au-Prince (avec facteur de relief relatif et IMM2500)
54
Figure III-37. Cartes de
menace de mouvements de
terrain dans la région mé-
tropolitaine de Port-au-
Prince, réalisées par appli-
cation de la Méthodeo
Mora-Vahrson (1993): a)
Facteur de relief par pentes
et IMM avec un scénario de
a) 2% de probabilité pour 50
ans de période de retour; b)
Relief relatif par ha et les
intensités IMM relevées
lors du séisme du 12 jan-
vier 2010; c) Relief relatif
calculé par hectare, et la
sismicité estimée par 2% de
probabilité de dépassement
pour 50 ans de période de
retour.

b)
55
c)

56
4.1.2 La méthode Filtrage

4.1.2.1 Macro-filtrage de la menace de mouvements de terrains

La méthode Filtrage (FIL) consiste à calculer la pente pour chaque unité de surface (pixel); ensuite, à partir d’une lecture
d’une carte géologique ou d’une carte pédologique, de découper le territoire étudié en zones homogènes pour associer, à
chacune de ces zones, une épaisseur probable de couverture et des caractéristiques mécaniques classiques (cohésion, angle
de frottement et densité). Le Tableau III-28 indique les règles qui ont été provisoirement adoptées pour regrouper les vingt
sept formations principales repérées sur la carte géologique en un certain nombre de familles «homogènes» du point de
vue des formations superficielles qui les recouvrent et qui seraient susceptibles de glisser. Il est bien évident que ce pro-
cessus de dépistage gagnerait en validation si l’équipe pouvait disposer d’un inventaire des glissements connus. Seules
quelques études fragmentaires existaient avant le 12 janvier 2010. Mais, si bon nombre de ruptures se sont produites dans
les versants, elles n’ont, heureusement, provoqué que de faibles déformations en l’absence d’eau mais sont susceptibles de
s’activer en saison des pluies.

Tableau III-28. Dominante lithologique des formations superficielles


Calcaire Argiles Basaltes Détritique Marnes
A Gd Mm Mu Cb
Be/ev Mc Ms Ems Cf
Bm Cc Qc Mi Mc
Bpa Ep Cs Qac Ms
Ca pi Ev/Be Qa O
Es Qa Pi

Il est ainsi possible de calculer, au droit, de chaque pixel un facteur de sécurité au glissement de la colonne de sol de hau-
teur égale à l’épaisseur retenue ci-avant. Au terme du processus, on dispose aisément d’une carte d’iso-valeurs de ce fac-
teur de sécurité et on peut également tester la sensibilité de ce facteur à des variations piézométriques ou à des accéléra-
tions sismiques pseudo-statiques. Cela a été fait une première fois avec le concours de spécialistes haïtiens, mais il faudra
reprendre cette approche de façon plus détaillée aussi tôt que possible et notamment lorsque d’une part on disposera de
modèles numériques de terrain plus détaillés sur l’ensemble du territoire, et d’autre part d’une estimation plus fine du
découpage en zones géotechniques homogènes en termes d’épaisseur et du comportement géo-mécanique des terrains
de couverture instables. Cette méthode ne constitue qu’un processus de filtrage relativement rapide, économique, bien
adapté à l’objectif de dépistage visé sur l’ensemble du territoire haïtien.

Ces réserves étant faites, ce double procédé de filtrage des zones potentiellement instables a été retenu pour répondre aux
objectifs à court terme. Sur cette base, il est possible d’affecter un indice de prédisposition à n’importe quel secteur
d’intérêt (par exemple une zone de refuge) dans la gestion du court terme. Pour un polygone donné, représentatif de ce
secteur, et couvrant «n» pixels, on pourra aisément calculer la moyenne et l’écart type des valeurs d’indice d’instabilité et
conclure sur un niveau d’exposition. De la même façon et plus au large, on disposera sur tout le territoire d’une première
cartographie fine (de dépistage) des zones de menaces de mouvement des terrains. Cette méthode, en dépit de sa rusticité,
offre de facilités intéressantes en matière d’évaluation de la vulnérabilité. On a obtenu:
• Une carte des pentes dont il faudra choisir les coupures (classes de pentes). Elle sera produite à partir de fichiers con-
tours au format shp. Ces contours seront superposables à volonté à tout type de représentation cartographique territo-
riale (topo, ortho-photo)
• Un scénario de macro-zonage de la menace de mouvements de terrains qui de manière analogue à la méthode Mora-
Vahrson, exprime de manière cartographique la menace en fonction de: i) leur susceptibilité lithologique, ii) la teneur
précédente en eau, iii) l’influence de la raideur du relief et iv) les facteurs de déclanchement sismique et v) pluviomé-
trique (Figures III-37 a, b et c)
• Par ailleurs, la méthode FIL a permis d’obtenir une carte d’iso-valeur d’un indice Ipg de prédisposition aux glissements,
exprimé sous quatre formes (Figures III-40):
▫ IpgN correspondant à une saison sèche hors séisme
▫ IpgNS correspondant à une saison sèche avec une accélération sismique de 0,2g
▫ IpgH correspondant à une saison humide hors séisme
▫ IpgHS correspondant à une saison humide avec une accélération sismique de 0,2g

57
Figure III-40. Carte de susceptibilité aux menaces de mouvements des terrains obtenue par la méthode de Filtrage (GIPEA, 2010), en
condition humide et avec un séisme semblable à celui du 12 janvier 2010.

Ces cartes sont établies au niveau national. On rappelle que ces indices n’ont de valeur qu’en tant que filtre et ne dispen-
sent en aucune façon d’études approfondies au niveau opérationnel. Pour des échelles plus petites (au niveau local, Vo-
lume II) il faudrait alors affiner le découpage en zones homogènes et leur caractérisation, qui sont un élément important
de la méthode, mais avec la précaution de prendre en compte que le gain en résolution, donc en efficacité opérationnelle,
exigera un travail aussi minutieux que possible pour garantir la sécurité et la pérennité des nouveaux aménagements dont
le pays a besoin. Tout de même, les résultats à présent indiquent une cohérence remarquable suite à l’application indépen-
dante des deux méthodes analytiques, assez différentes entre elles-mêmes, ce qui les rend fiables.

La première étape consiste à isoler les secteurs de pente supérieure ou égale à N degrés. Dans le cadre de cette étude,
l’équipe a choisi 35º. Elle aurait pu, dans des formations meubles, choisir une valeur plus faible. Elle le fait avec des fonc-
tionnalités de calcul de pentes à partir d’un MNT, comme celles qu’offre par exemple SURFER. Une fois obtenu le con-
tour de telles zones, ce contour séparé en deux lignes de points décrivant sa limite haute (ensemble des points A du sché-
ma ci-dessus) et sa limite basse (ensemble des points B), comme illustré sur la Figure III-41. Une zone témoin à Martis-
sant a été traitée avec cette méthode. Dans les Figures III-42, 43 et 44, ci-dessous, le résultat obtenu est montré. Pour faci-
liter l’utilisation opérationnelle de ce zonage, on peut adapter les limites fournies par le calcul pour les faire correspondre
à des limites de rues ou de pâtés de maisons.

58
Risque (suspicion)
d'effondrement
ou de glissement Zone de pente
>35 degrés
Faible Moyen Fort

Figure III-41. Principe de la mé-


thode de filtrage «géométrique»
proposée
B

D
Fort Moyen Faible

Risque (suspicion) de glissement ou d'ensevelissement

Figure III-42. Illustration de


l’application de la méthode en plan.
On utilise alors le logiciel
CONE3D, développé par GIPEA®
qui permet, à partir de chaque point
A (ou B) de calculer un cône
d’angle au sommet M (M<N, ici
35º) et de déterminer son intersec-
tion avec le terrain naturel. Il suffit
alors de digitaliser l’enveloppe des
intersections des cônes pour obtenir
la limite correspondant aux points
C et D du schéma ci-dessus

Figure III-43. En vert pâle et


bleu clair les zones suspectes
de glissement. En jaune celles
suspectes d’ensevelissement

Figure III-44. Les mêmes sur


fonds ortho-photographique

59
4.1.2.2 Limitations et règles d’utilisation

La méthode proposée doit être utilisée avec discernement. Elle ne constitue en aucun cas une méthode d’analyse de stabi-
lité des pentes, mais seulement une méthode de filtrage des secteurs en forte pente et des zones particulièrement propices
à la manifestation de l’instabilité (Tableau III-30). Ce filtrage permet de concentrer l’attention et les efforts de diagnostic
sur ces zones. Elle constitue donc une première approche du zonage de danger et permet de tracer, sur le plan de la ville
(exprimé sur fonds ortho photographique), des zones qu’on propose de définir par des termes particuliers, en évitant de
qualifier et de pronostiquer l’instabilité, ce qui serait abusif et maladroit. L’adoption la terminologie suivante est donc
proposée:

Tableau III-29. Filtrage des secteurs en forte pente et des zones particulièrement propices à la manifestation de l’instabilité
Zones de fortes pentes ZFP
Zones supérieures
Zones supérieures hautement suspectes SHS
Zones supérieures moyennement suspectes SMS
Zones supérieures faiblement suspectes SFS
Zones inférieures
Zones inférieures hautement suspectes IHS
Zones inférieures moyennement suspectes IMS
Zones inférieures faiblement suspectes IFS

Ce zonage servira de base pour la mise en œuvre des recommandations qui vont être proposées ci-après. Il faut souligner à
nouveau qu’au moment de la rédaction du présent rapport, le zonage proposé sur un secteur pilote n’est que très prélimi-
naire. Au-delà du simple exercice géométrique que permet la méthode CONE3D, on souhaite pouvoir le valider ou
l’amender, mais surtout l’améliorer en plusieurs phases successives :
• Étude en photo-interprétation de photographies aériennes, en exploitant dans un premier temps les photographies de la
mission IGN (France) 2002 dont on attend la mise à disposition par le CNIGS
• Validation encore plus fine, là où c’est possible grâce aux photographies obliques héliportées acquises au cours de
NATHAT1. On notera qu’une nouvelle mission de même type organisée en période plus calme (la première a été me-
née, grâce à un hélicoptère de la MINUSTAH dans des conditions d’urgence) pourrait se révéler très profitable. La fi-
gure ci-après illustre ce que pourrait apporter la scrutation de photographies héliportées exploitées avec des méthodes
stéréoscopiques (i.e. anaglyphes)
• Analyse géomorphologique dans les modalités qui seront proposées ci-après
• Vérification géotechnique par des études des sites spécifiques

4.1.2.3 L’analyse géomorphologique (MPH)

C’est une méthode traditionnelle dont la mise en œuvre peut être considérablement facilitée par l’utilisation de représenta-
tions et de visualisation tridimensionnelles. Elle repose sur les principes de la photo-interprétation stéréoscopique. La mise
à disposition par le CNIGS de la couverture photographique aérienne sous forme numérique et l’utilisation de logiciels de
stéréophotogrammétrie permettraient d’analyser et de déterminer des zones suspectes d’instabilité. On peut aussi et sur-
tout commencer à différencier les divers processus d’instabilité regroupés sous le terme générique de « mouvement de
terrains». Si, de surcroît, ces secteurs sont couverts par le levé LiDAR à 10m ou à 1m, le pronostic sera considérablement
amélioré puisque l’appréciation des conditions morphologiques sera métrique au lieu de rester simplement qualitative. Il
faut bien comprendre toutefois que cela ne suffit pas pour assurer la sécurité des populations exposées. On verra plus loin
toutes les mesures de mitigation qui doivent être entreprises en parallèle. Mais cela exige un travail d’interprétation qui
prendra plusieurs jours selon la quantité de sites couverts. Cet effort exige donc des ressources spécifiques en termes de
financement. A moyen terme, il s’agit moins ici de produits que d’un effort d’organisation devant faciliter les diagnostics
nécessaires aux prises de décision à moyen terme. L’idée est de pouvoir, sur chaque zone d’intérêt (camp de réfugiés,
zone dangereuse, zone d’aménagement) et, plus généralement sur toutes les zones indexées comme propices au déclen-
chement de mouvements de terrain, réaliser les études spécifiques suivantes:
• Accéder à une vision stéréoscopique de la zone grâce à l’indexation des photographies

60
• Vérifier (sous réserves de disposer de deux séries de photographies avant et après l’évènement) si un glissement a eu
lieu, ou si un ébranlement du versant laisse supposer qu’il a été fragilisé et qu’il peut se rompre en saison pluvieuse ou
sous une nouvelle sollicitation sismique
• Opérer les vérifications de terrain indispensables
• Pronostiquer les modes de rupture et extensions possibles de la propagation de la masse instable
• Orienter la réalisation des études géotechniques spécifiques dans les sites

4.1.3 Un complément à l’analyse morphologique: la modélisation 3D (MOD)

Les photos incorporées dans la Figure III-44 (lunettes à filtre optique rouge et bleu requises) ont été réalisées au moyen
d’une méthodologie à modèles virtuels 3D sur des segments de versant (de l’ordre de 200 à 300m de long et avec une
dénivelée du même ordre) pour avoir la possibilité de scruter les indices morphologiques de rupture et d’évaluer mécani-
quement le pronostic sur les conditions de rupture et de propagation des masses rompues. Elle permet d’avoir une vue
oblique plus rapprochée et de préparer des images anaglyphes des scènes photographiées. On donne ci-après une sélection
de ces images que le lecteur devra regarder avec les lunettes à filtres optiques rouge et bleue. Si le facteur pente demeure
essentiel, c’est véritablement sur des critères morphologiques qu’il faut s’appuyer pour déceler les divers types de me-
naces. Il y a dans la situation actuelle, de ce point de vue, un élément très positif qui est la disponibilité de modèles
d’élévation de terrain (DEM), avec lesquels des modes d’analyse et de dépistage peuvent être utilisés et donnent des résul-
tats très efficaces.

Figure III-44. L’apport de la scrutation de photographies héliportées exploitées stéréographiquement: Photos anaglyphes montrant
des pentes dans la région urbaine de Port-au-Prince avec des problèmes d’instabilité induite par le séisme et l’activité humaine (À
regarder avec des lunettes 3D aux filtres rouge et bleu)

4.1.4 Extension de la tâche à l’ensemble des secteurs prioritaires

La mise en œuvre des méthodes décrites ci-cessus exige encore un travail important qui n’a pu être mené, faute de temps,
dans le cadre des missions passées. Son extension à l’ensemble des secteurs prioritaires sera faite aussi tôt que possible
mais il faut répéter que la mise à disposition des résultats auprès des divers acteurs de la prévention devra être accompa-
gnée de tous les avertissements nécessaires aussi longtemps que ne seront par accomplies plusieurs phases de validation.

61
Au moment de préparer ce rapport, la question de ses potentiels utilisateurs se pose d’entrée de jeu. Il est conçu à
l’intention d’agents de contrôle, municipaux ou nationaux qui, sans être des spécialistes, pourraient progressivement ac-
quérir l’expérience nécessaire. Ce document se limite à la consignation des recommandations essentielles et n’a pas la
prétention d’être un guide professionnel –c’est éventuellement un objectif futur-. Il se limite à l’établissement des prin-
cipes généraux, aussi exhaustifs que possible. Pour passer de ces principes à des recommandations opérationnelles défini-
tives, il faudra, pendant une période-test valider la faisabilité des actions proposées. L’approche n’est évidemment pas la
même lorsqu’il s’agit de sécuriser des biens et activités existants ou de concevoir de nouveaux aménagements. Ce rapport
insistera surtout sur les conditions de site, plus que sur les conditions de structure de l’ouvrage ou du bâti concerné. C’est
connu, malheureusement, qu’une grande majorité des bâtiments ont des structures fragiles et sont construits avec des ma-
tériaux de mauvaise qualité. C’est donc en priorité la conception ou la réparation parasismique qui s’imposera sur les
structures.

4.1.4.1 Collecte et gestion de l’information

La démarche de cartographie des zones plus ou moins suspectes, proposée précédemment, permet d’orienter les efforts
des responsables de la prévention vers les zones les plus suspectes. La mise en œuvre des recommandations qui vont
suivre exige des moyens de localisation pour les divers acteurs concernés. Malheureusement, le cadastre de Port-au-Prince
n’existe pas, d’excellentes orthophotographies sont disponibles. Force est de retenir l’hypothèse que les acteurs de terrain
pourront bénéficier, avant de partir sur un secteur donné, d’une impression papier des orthophotos à des échelles très dé-
taillées qui faciliteront la localisation de leurs informations, avec le complément d’un GPS. Il leur faudra consigner ces
observations sur un système d’information géographique. Il faut pour cela que soit mis à disposition un système de gestion
de données géographiques performant. Le document reviendra plus loin sur cet impératif, à conjuguer avec les projets
géotechniques en particulier.

La collecte des données englobera deux termes: i) A long terme, il faut mener plusieurs actions en matière de carte géolo-
gique ou géotechnique et en matière de constitution et de mise à disposition d’une base de données relative au sol et au
sous-sol. Cette dernière s’enrichira vraisemblablement très vite quand la reconstruction du pays aura démarré. Il faut donc
que sa nature et sa structure ainsi que son mode de fonctionnement soient conçus avec des méthodes modernes. ii) A court
terme, il est souhaitable de lancer des programmes simples qui permettent rapidement, facilement et économiquement (4 à
6 mois) d’engranger des données de base sur la zone urbaine de Port-au-Prince (ou toute autre zone d’intérêt)

4.1.4.2 Sol et sous-sol

a. Géologie et géotechnique

Il revient au LNBTP et au Ministère des Travaux Publics de constituer et de maintenir l’état de la connaissance géotech-
nique du pays. On peut espérer que de nombreux chantiers de reconstruction soient entrepris. Les campagnes
d’investigation géotechnique devraient donc se multiplier. Elles mobiliseront les moyens haïtiens et également étrangers
vraisemblablement. Si l’on n’y prend pas garde, les résultats seront assez hétéroclites en termes de méthodes et de
moyens, les spécifications techniques variant d’un pays à l’autre. Mais ils seront surtout dispersés et peu accessibles, no-
tamment s’ils sont acquis à la faveur de projets clés-en-mains abandonnés à la gestion d’investisseurs privés ou étrangers.
Or il existe actuellement dans le monde un effort important de rationalisation et de collecte des données géotechniques
suivant des standards en cours de définition. Il faut donc s’efforcer de mettre en œuvre les spécifications correspondantes
pour toutes les investigations qui seront menées au fil de la reconstruction. Cela n’entraîne pas de coût supplémentaire. Il
suffit d’exiger des sondeurs et bureaux d’études un minimum de rigueur qui leur est par ailleurs profitable. Mais cela
permet surtout de générer pour le profit de tous des bases de données structurées parfaitement opérationnelles.

Il faut noter qu’un effort important a été entrepris par le LNBTP, avec le concours du Bureau des Mines, pour mémoriser
autant que possible les données géotechniques disponibles dans les deux organismes. La mémorisation se fait essentielle-
ment par numérisation de documents anciens. Cela demande beaucoup d’efforts pour un résultat qui risque d’être peu
satisfaisant si la référentiation géographique reste approximative et ne facilite pas la lecture des documents ou la synthèse
des informations disponibles. Tout au plus peut-on accéder, péniblement, à la visualisation des images des pages de vieux
rapports. Il vaudrait peut être beaucoup mieux d’analyser chacun de ces rapports sous sa forme papier et d’extraire les
62
données pertinentes, en se mettant tout de suite dans l’orthodoxie des futures bases de données annoncées ci-dessus. Ce
travail pourrait utilement être mené par des étudiants pour lesquels il constituerait un excellent exercice de formation à des
méthodes modernes. L’effort d’organisation nécessaire pour arriver à cet objectif est relativement limité et pourrait être
entrepris conjointement par le LNBTP, l’UEH et l’ENGAT dès la prochaine rentrée universitaire. Enfin, il serait sans
doute utile d’envisager un rapprochement avec les organismes en charge de la pédologie. Leurs besoins en termes de labo-
ratoire et de bases de données sont très proches de ceux exprimés plus haut.

L’équipe responsable de ce rapport ne dispose que de fort peu de données utilisables. La carte géologique, ancienne, n’est
pas d’un grand secours pour le problème local posé ici. On reproduit, dans la Figure III-45 suivante, une actualisation de
la carte proposée par l’USGS. La synthèse géotechnique réalisée par UEH/UCL est une très bonne base, mais ne couvre
qu’une partie réduite du territoire concerné. Seul le quart sud-est de la figure ci-après est traité (Figure III-46).

À première approche, la géologie est assez simple et les formations décrites et observées paraissent assez homogènes:
calcaires plus ou moins altérés et karstiques sur les hauteurs ; calcaires, marnes, graviers, sables et argiles sur le piedmont.
Pourtant, au sein de ces grands ensembles, il y a de nombreuses variations de faciès et de conditions morphologiques
d’affleurement. Sur les hauteurs, en particulier, les processus de karstification des calcaires contribuent à créer divers
types de morphologies, elles-mêmes génératrices de conditions d’instabilité variables. Il faut donc se donner les moyens
de repérer, de localiser et de caractériser les divers affleurements rencontrés sur le territoire concerné, qu’il s’agisse
d’affleurements naturels ou d’excavations d’origine anthropique.

Figure III-45. Report des quatre secteurs que devrait traiter le


projet UEH/UCL. Seul le secteur de Prenier semble l’avoir été
Figure III-44. Extrait de la carte géologique proposée par l’USGS fin mai 2011

b. Eau: Infiltration, ruissellement, assainissement

S’agissant du travail d’enquête sur le terrain, il est essentiel d’inventorier, de caractériser et de localiser toutes les infor-
mations hydrogéologiques qui pourraient être utiles, et notamment les sources et les puits. Les efforts de prévention les
plus importants ont porté jusqu’à présent vers la protection contre les inondations de plaine. Mais l’eau joue un rôle très
néfaste sur et sous les pentes. Il faudrait donc, dans le même cadre d’actions à court terme évoqué pour la géologie et la
géotechnique, que les enquêteurs mobilisés essaient d’identifier et de localiser toutes les informations existantes sur les
sources et écoulements superficiels et sous-cutanés sur les pentes. Il ne s’agit pas, là encore, d’entreprendre à court terme
des études ou investigations détaillées, mais de recueillir et localiser des informations pratiques permettant d’établir des
typologies, puis de les reconnaître. La carte de la Figure III-46 permet, sur une partie du secteur de Martissant, de localiser
les ravines à partir du simple examen morphologique puis, en utilisant un logiciel topologique, de déterminer automati-
quement tous les axes d’écoulement possibles et les bassins versants qui les génèrent.

63
A long terme il faut s’orienter vers une gestion des sous-bassins versants. Cette action est déjà programmé pour les grands
bassins de piedmont et il ne peut guère être envisagé de multiplier les efforts en considérant tous les micro-bassins. Mais il
faut cependant que les ravines principales fassent l’objet d’une surveillance et d’études particulières, notamment en
termes d’évaluation de débits, puis d’identification et de caractérisation des ouvrages ou points singuliers susceptibles de
provoquer des érosions intensives ou des embâcles. Au-delà des inventaires sommaires proposés à court terme, il faudra
donc entreprendre sur les secteurs ou ravines considérés comme les plus dangereux des études spécifiques pour traiter les
«points durs», nettoyer les fonds de ravines et utiliser des techniques de contrôle torrentiel. Une solution intermédiaire à
moyen terme devra être recherchée pour les points les plus sensibles avec des réseaux de surveillance et d’alerte permet-
tant au moins d’éviter les pertes humaines. Les cartes de la Figure III-47 permettent, sur le secteur de Carrefour-Feuilles,
de localiser les ravines à partir du simple examen morphologique. Les cartes suivantes montrent comment, en utilisant un
logiciel topologique, déterminer automatiquement tous les axes d’écoulement possibles et les bassins versants (jeu de
couleurs) qui les génèrent.

Il est bien difficile d’espérer accéder à une vision réaliste à court terme des formes d’adduction et d’assainissement. Un
effort particulier d’attention et de caractérisation pourra toutefois être mené, à court terme, dans les tâches d’inventaire
évoquées ci-dessus. A long terme, il est bien évident qu’il faudra concevoir et réaliser des réseaux. Cela s’inscrira dans la
logique des études préliminaires de projets. On peut espérer obtenir de la part des spécialistes concernés des informations
essentielles sur le comportement hydraulique des principaux bassins versants alimentant l’aire urbaine. Mais les ruissel-
lements urbains sont largement conditionnés et complexifiés par les imperméabilisations des sols et l’encombrement des
ravines. Dans les zones hautes (et notamment par exemple à Martissant), il est actuellement très difficile d’apprécier le
mode de concentration et de circulation des eaux, notamment en période de pluies intenses. Il faut donc, là encore et sur-
tout en recueillant des témoignages, identifier, localiser et caractériser les principaux modes d’écoulement.

2051000

2050800

2050600

2050400

2050200
Figure III-46. Réseau hydro-
2050000
graphique sur une partie de
Martissant et Carrefour-
2049800 Feuilles

2049600

2049400

2049200

2049000

778000 778200 778400 778600 778800 779000 779200 779400 779600 779800 780000 780200 780400 780600 780800 781000 781200 781400

64
Figure III-47 a et b. Réseau hydrographique – Extraction des sous bassins versants

On estime donc qu’il faut lancer une campagne de collecte de données un peu différente de ce qui se fait traditionnelle-
ment en termes de cartographie géotechnique en site urbain. Puisqu’on a peu ou pas de sondages et peu ou pas d’essais, il
est proposé de relever systématiquement toutes les affleurements et de les décrire suivant une méthodologie qui sera pré-
cisée ultérieurement mais dont le principe de base sera d’établir une typologie des matériaux rencontrés et de la morpho-
logie des zones correspondantes. En zone de relief accidenté (i.e. calcaires), l’équipe essaiera de préciser les conditions
structurales en utilisant notamment des méthodes de photogrammétrie vulgarisée (décrites par ailleurs). En zone plate,
l’équipe s’attachera surtout à caractériser les conditions de dépôt et le caractère plus ou moins plastique ou liquéfiable des
matériaux. Cette approche de la géologie et de la géotechnique n’est ni académique ni traditionnelle, mais elle fournira
aux décideurs, de manière rapide et efficace, des informations et des critères simples pour apprécier les conditions locales,
qu’il s’agisse d’évaluer les menaces naturelles ou d’optimiser l’adaptation au sol des ouvrages à construire. L’idée essen-
tielle est de créer, sur l’ensemble du territoire, un catalogue de situations types auquel chacun puisse se référer, même sans
être un spécialiste. Dès la réalisation du catalogue, on pourra entrer en phase opérationnelle. Par ailleurs, sur la base de la
typologie résultante, il sera possible de lancer des programmes spécifiques de caractérisation géotechnique qui pourraient
être menés conjointement par l’Université, l’ENGAT et le LNBTP. Ce document reviendra plus loin sur ce que cela im-
plique en termes d’organisation et de formation.

c. Analyse des conditions de site

Dans beaucoup de zones le tissu construit est constitué d’un enchevêtrement de structures fragiles dont il est bien difficile
d’analyser les possibles interactions. Il faut donc surtout et d’abord essayer de distinguer:
• ce qui pourrait s’effondrer sur place en ne créant de dommages qu’aux occupants
• ce qui pourrait s’effondrer en se propageant sur les zones voisines, proches ou lointaines

Dans le premier cas, la responsabilité des dommages prévisibles n’incombe qu’aux occupants. Dans le second, des vic-
times potentielles peuvent subir des préjudices dont elles ne sont pas responsables. Lorsque de telles situations sont identi-
fiées, la puissance publique se doit d’intervenir de façon plus ou moins lourde selon l’importance des dangers (pertes po-
tentielles) décelés. C’est là une démarche de base, simple et rapide à mettre en œuvre pour identifier les situations les plus

65
critiques. Dans un tel tissu ancien, des terrassements intempestifs et incontrôlés sont souvent à l’origine de désordres im-
portants. Il importe donc de déceler et surveiller de tels terrassements (déblais et remblais).

d. Précautions particulières en saison pluvieuse et postérieurement à des séismes

Au fil de l’enregistrement progressif de toutes les observations précédentes, on arrivera rapidement à déceler les situations
les plus critiques. On sait très bien que la plupart des grands glissements de terrain sont déclenchés par une augmentation
brutale de la pression de l’eau au sein du milieu ou le long de discontinuités conductrices. A défaut de pouvoir entre-
prendre très vite des travaux correctifs, il est possible d’imaginer, par des actions au niveau des quartiers, de proposer aux
responsables locaux des évacuations provisoires préventives en période de pluie intense. Même s’il parait actuellement
illusoire de déplacer des familles entières, au moins pourrait-on chercher des solutions d’évacuation provisoire des per-
sonnes les moins valides ou les plus fragiles (enfants, malades, personnes âgées ou handicapées).

Les modifications de l’accélération du sol dues aux séismes sont le deuxième grand déclencheur des mouvements de ter-
rains. On ne peut évidemment recourir aux mêmes démarches de surveillance préventive que pour les pluies. Mais, à
défaut de prévenir, il faut au moins vérifier, après l’évènement, s’il n’a pas provoqué une dégradation des situations préa-
lablement identifiées comme suspectes.

4.1.5 Conception de nouveaux aménagements

Dans les zones suspectes, tout projet de développement et d’aménagement doit comporter une analyse de l’exposition aux
menaces naturelles. Une fois de plus, ce n’est pas une «carte» qui donnera la réponse. C’est la mise en œuvre d’une dé-
marche d’ingénierie spécifique qui pourra comporter des investigations et des calculs. Qu’il s’agisse de problèmes de
liquéfaction ou de problèmes de stabilité de pentes, il importe de veiller à ce que des réponses spécifiques soient apportées
en fonction des problèmes pressentis. On ne peut se contenter d’études géotechniques classiques, comme c’est trop sou-
vent le cas, même dans des pays disposant de plus de moyens ou d’organisation. Il faut donc établir des spécifications à
imposer aux concepteurs et porteurs de projets. C’est précisément quand on aura réalisé l’inventaire typologique évoqué
au chapitre précédent que l’on pourra, pour chaque type de configuration retenu préciser ces spécifications et les imposer
aux projeteurs. La contrainte ainsi imposée devra toutefois être modulée en fonction de l’importance du projet.

a. Bâtiment isolé et/ou aménagement d’un secteur

L’élément essentiel à apprécier est la sollicitation apportée par le bâtiment en termes de surcharge, mais surtout en termes
de terrassements. On se réfèrera pour simplifier, aux règles de bon sens réunies dans les documents annexés. Dans le con-
texte de la reconstruction de Port-au-Prince, ce sont bien des projets d’extension large, concernant chaque fois l’ensemble
d’un quartier qui vont être lancés. Ceci constitue une circonstance favorable pour l’appréciation des conditions géotech-
niques de site, notamment sur les quartiers en pente. Il devient en effet possible de considérer le projet dans son ensemble
et d’essayer de comprendre ce qui peut affecter l’équilibre du versant en s’efforçant d’avoir une vision globale de celui-ci.
L’équipe préconise donc que des études géotechniques globales préliminaires soient lancées aussi tôt que possible dès lors
qu’un projet est identifié. Ces études devront porter notamment sur:
• La morphologie de la zone. Les modèles numériques de terrain à la maille de 1m constituent une ressource appréciable
même si, comme c’est dit par ailleurs, ils doivent être utilisés avec prudence dans les zones très fortement occupées,
compte tenu du fait qu’ils représentent plus l’enveloppe du toit des constructions que le terrain naturel
• Les conditions morphologiques particulières des zones à fort escarpement qui, en dépit de leur raideur, restent très
fragiles, notamment en cas de séisme et dont la rupture peut aussi avoir des conséquences désastreuses à l’aval. Il est
donc essentiel que les études correspondantes considèrent à la fois la potentialité de rupture et la potentialité de propa-
gation des masses rompues
• L’épaisseur et la stabilité des terrains de couverture les plus instables. Les méthodes d’investigation géophysique sont
les mieux adaptées lorsqu’il s’agit d’études préliminaires. Elles permettent, à un coût raisonnable (encore que mal cer-
nable dans le contexte géotechnique professionnel actuel d’Haïti) d’identifier les zones les plus propices à l’instabilité.
Il est bon ton de rappeller que le lancement d’investigations géophysiques systématiques permettrait également,
moyennant quelques adaptations méthodologiques, d’acquérir des données essentielles pour le génie parasismique

66
• Les écoulements superficiels et profonds sous le versant. Il y a dans les zones hautes de Port-au-Prince de nombreux
bassins versants assez faciles à délimiter et sur lesquels les écoulements sont de régime torrentiel et ce dans des réseaux
souvent perturbés par des installations humaines anarchiques. Cela génèrera inévitablement des problèmes de ruptures
de berges aggravées, dans certains cas par la formation d’embâcles.

Il serait essentiel de mener une étude hydraulique globale des écoulements dans les ravines correspondantes. Il faut souli-
gner qu’une telle étude doit être menée avec des méthodes adaptées au caractère torrentiel des écoulements considérés.
Par ailleurs, sur chaque versant de ces bassins, les conditions d’infiltration sont largement perturbées par le bâti et les eaux
de pluie se concentrent dans des chéneaux particuliers sans aucune organisation, ce qui rend d’autant plus difficile la per-
ception des écoulements souterrains et de leurs possibles variations en conditions de pluie intense. Or ces variations bru-
tales sont un élément essentiel de déclenchement des glissements.

b. Voieries, remblais et déblais, réseaux enterrés

De la même façon, il est important que les projets de voierie soient abordés dans leur ensemble pour un quartier donné et
non au cas par cas. En zone de pentes, les projets de routes et voies d’accès génèrent souvent des remblais et déblais im-
portants et relativement continus qui perturbent largement l’équilibre des versants. Il faut donc minimiser ces mouvements
de terre et privilégier la solution ouvrage d’art chaque fois que l’équilibre peut être trop perturbé. Il faut donc que les
études proposées ci-avant examinent soigneusement l’incidence des tracés routiers. Il en est de même pour tous les tra-
vaux relatifs aux réseaux enterrés.

c. Construire dans les pentes: Des précautions à prendre

La construction d’une maison ou d’un ouvrage dans une pente pose des problèmes spécifiques qui doivent être pris en
compte dès la phase de conception du projet. Il conviendra de s’assurer que:
• le terrain du versant présente une stabilité suffisante vis-à-vis des mouvements de terrain ou des chutes de blocs
• le projet (e.g. terrassement, déblai, remblai, surcharge apportée par la construction) ne représente une aggravation du
risque acceptable

L’intervention d’un géotechnicien dans le cadre d’une mission normalisée5 (i.e. G51: visite technique; G0 + G12: étude
géotechnique préliminaire, etc.) est fortement recommandée pour s’en assurer. Le géotechnicien examinera et conseillera
sur les points suivants:
• Géométrie des terrassements (e.g. pentes, hauteurs des talus successifs, largeurs des redans, profils déblais, remblais
éventuels) en fonction des formations géologiques rencontrées
• Menace d’érosion au fil du temps et traitement des talus à envisager éventuellement (e.g. protection par gunitage)
• Stabilité des ouvrages revêtus de soutènement éventuels et les précautions à prendre
• Position et niveau des fondations (e.g. profondeur, distance par rapport au bord du talus)
• Géométrie entre fondations successives. Le DTU 13-1 relatif aux fondations superficielles fixe la règle générale sui-
vante: «…assainissement des plateformes (collecte et évacuation des eaux de ruissellement) par profilage des plate-
formes, fossés et drainage, récupération des eaux de toiture et des surfaces révolues, de façon à éviter le ruissellement
sur les pentes et derrière les ouvrages de soutènement…»

Extrait du CAUE de La Réunion6: «…Dans les hauts de l’île, les terrains constructibles sont pour la plupart en pente, soit
unique, plus ou moins prononcée, avec succession de pentes différentes, ou encore des suites de replats et de contre-
pentes. Avant de définir lʼimplantation d’une maison, il est nécessaire de prendre connaissance des possibilités que peut
offrir cette pente. Les propositions illustrées ci-dessous expriment quelques-unes des implantations possibles dans la
pente. Toutes présentent leurs avantages et inconvénients. La construction dans une pente impose un terrassement, mais
celui-ci sera plus ou moins important suivant le type dʼimplantation choisie pour votre maison. Sachez que les plans lo-
caux dʼurbanisme (PLU) prévoient des règles précises qui limitent les travaux de terrassement, la hauteur de votre maison

5
LABORATOIRE DES TRAVAUX PUBLICS DE POLYNESIE; SAEM au service des Particuliers, investisseurs et entreprises; http://www.labotp.pf; labotp@mail.pf
6
CAUE-974, La Réunion: www.caue974.com; http://www.caue974.com/-Fiches-pratiques-
67
et des murs de soutènement. Il est fortement conseillé de rencontrer lʼarchitecte-conseiller de votre commune pour
lʼinterprétation de ces règles, qui varient d’une ville à une autre…» (Figures III-48a, b, c et d)

Se surélever du sol7, en porte-à-faux ou avec des pilotis est une solution bien adaptée aux terrains complexes et en pentes
relativement raides, mais reste assez compliquée et parfois non-recommandable dans certaines communes8. Toutefois, si
l’on implante la maison en surplomb, lʼimpact sur le terrain naturel sera minime et par conséquent le volume de déblai très
faible. La surélévation permettra également de jouir de vues dégagées et traversantes. Notez cependant que, dans ce cas,
l’accès au terrain pourrait sʼavérer plus complexe et que la structure porteuse constituera un coût supplémentaire à ajouter
(Figure III-48a). Accompagner la pente en cascade, avec succession de niveaux ou demi-niveaux suivant le degré
dʼinclinaison, en plus d’un impact réduit sur le terrain naturel, permet de bénéficier d’accès directs multiples à tous les
niveaux. Attention cependant à la circulation intérieure qui pourrait sʼavérer contraignante (Figure III-48b). Par contre,
sʼencastrer ou sʼenterrer, avec des remblais et/ou déblais, est un choix qui permet une implantation offrant une certaine
intimité, notamment grâce au degré du talus (Figure III-48c). Encastrer la maison vous permettra aussi de bénéficier d’une
bonne isolation thermique; la terre jouera le rôle d’isolant et évitera des trop grandes variations de températures à
lʼintérieur. Lʼorientation du terrain favorisera en outre la bonne ventilation naturelle de votre maison. Finalement, la cons-
truction doit surtout s’adapter à la pente, et non l’inverse, c’est-á-dire, l’implantation consiste à creuser le terrain pour
poser le bâtiment sur une plateforme, mais sauf cas exceptionnel, cette solution n’est pas à retenir, car elle accompagne
souvent la construction de maisons type non conçues pour les terrains en pente (Figure III-48d). Elle déforme les terrains
et sʼaccompagne de la réalisation obligatoire d’enrochements ou de murs de soutènement de grande hauteur pour la stabi-
lisation des talus, qui dénaturent le paysage et peuvent être dangereux. Le choix d’une de ces implantations déterminera
en grande partie lʼorganisation et la volumétrie du bâtiment. Aussi, il faudrait s’assurer de la qualité du sol du terrain pour
être sûr que le bâtiment ne le déstabilise pas au cours du temps, et dans le cas de pentes extrêmes, il faudrait sans doute
faire appel à un géotechnicien qui déterminera le type de fondation à utiliser en fonction du projet et de la nature du ter-
rain.

b) Accompagner la pente, en cascade, avec succession de


niveaux ou de demi-niveaux suivant le degré
a) Se surélever du sol, en porte-à-faux ou avec des pilotis
dʼinclinaison

c) Sʼencastrer, sʼenterrer, remblai et déblai d) La construction doit s’adapter à la pente et non à l’inverse
Figure III-48. Options de construction en pente (Extrait du CAUE de la Réunion: http://www.caue974.com/IMG/pdf/pente.pdf )

7
Op.cit.
8
http://www.caue974.com/IMG/pdf/pente.pdf .
68
À partir des documents DICRIM9, il est possible de tirer un certain nombre de recommandatkions et des reglementations10
importantes11 et intéressantes visant la protection des construciotns par rapport aux menaces naturelles (e.g. Figures III-
49a et b)

Figures III-49a, b. Recpommandatons visant la protectoin des contructions para rapport aux menaces naturelles (Source : DICRIM ;
http://www.bd-dicrim.fr/)

4.2 La liquéfaction des sols

La menace de liquéfaction des sols se matérialise par le changement de comportement du sol, de l’état solide initial à un
état liquide durant la période des plus fortes vibrations sismiques. Le sol, particulièrement lorsqu’il est composé par des
sables fines (Figure III-50) et se trouve en condition de saturation ou presque -lorsqu’il est soumis à une sollitication sis-
mique de haute intensité- se voit soumis à une augmentation transitoire des pressions hydrauliques interstitielles et donc
de la perméabilité et du volume, au même temps que la perte de sa résistance au cisaillement produite par la «separation»
et perte de contacts entre les grains. Le «gonflement» des couches liquéfiées induit typiquement l’extrusion mécanique
des volumes d’eau mélangée avec le sol vers la surface, formant des «volcans» ou exhalations de sable et laissant des
cratères et des coulées tout autour. Parfois, la liquéfaction est aussi accompagnée par la déformation, voire la fracturation
des couches superficielles du terrain, ce qui génère des déplacements et des écoulements latéraux des terrains vers des
dépressions environnantes du terrain. La perte de la résistance au cisaillement du sol, entraîne aussi une perte de sa capaci-
té portante, donc les ouvrages peuvent soit s’enfoncer avec des tassements différentielles soit flotter à cause de l’effet de
bouée. La liquéfaction est significative en particulier dans les bassins alluviaux tels que la plaine du Cul-de-Sac, l’éventail
alluvial de la rivière Froide (Carrefour) et de la rivière Momance (Léogane), où la nappe aquifère superficielle est proche
de la surface. Des déplacements latéraux et fracturations, des volcans-exhalations de sable et des affaissements du terrain
ont été observés le long de la côte des Arcadins en bordure dans la baie de Port-au-Prince, Carrefour, Léogâne et Gand
Goâve (Figure III-51). Des nombreux exemples de ce genre d’effet se sont repérés suite au séisme du 12 janvier 2010,
notamment autour des installations portuaires de Port-au-Prince (Figure III-52) et des dépôts de combustible à la centrale
électrique de Carrefour, où les dégâts ont été importants.

Le diagramme de la Figure III-53a et b montren des corrélations entre la distance épicentrale et les endroits les plus éloi-
gnés où se sont produits des matérialisations évidentes de la liquéfaction (d’après Mora, Yasuda, Ishihara; 1993, Ambra-
seys, 1988 et Ratje et al, 2010). La Figure III-54 montre deux diagrammes obtenus au moyen du penetromètre à cône
(DCPT) dans des terrains ayant montré de la liquéfaction des sols près de la localité de L’Acul.

9
http://www.bd-dicrim.fr/
10
http://www.planseisme.fr/IMG/pdf/Fiches_synthetiques_Guadeloupe.pdf
11
http://www.indre.pref.gouv.fr/prefecture/securite/civile/risques_majeurs/Dossir_departemental_des_risques_majeurs__DDRM_/DDRM_PDF_internet.pdf
69
Figure III-50 . Plage des granulométries les plus susceptibles à la
liquéfaction des sols (Mora et Yasuda, 1993) Figure III-51. Sites avec liquéfaction des sols identifiés par Susumu
Yasuda (comm. écrite, 2011)

Photos III-52. Le secteur du port de Port-au-Prince avant et après le séisme du 12 janvier 2010 (Source: CATHALAC, 2010)

Figure III-53b. Comparaison des distances des sites les plus


éliognées de l’épicentre avec les manifestations de la liquéfac-
Figure III-53a . Distance maximale des sites avec des manifestations tion (par photo-interpretation) et comparées avec des données
de liquéfaction des sols, para rapport à la magnitude du séisme au niveau mondial, suivant Ambraseys (1988) (d’après Ratje
(d’après Mora et Ishihara; 1993) et al, 2010)
70
Figure III-54. Resultats des essais au penetromètre à cône (DCPT) réalisés près de la côte de L'Acul, autour de la trace de la faille de
la Presqu’île du Sud: à gauche DCPT-8, 18°26'51.17"N, 72°41'11.06; à droite DCPT-9, 18°26'51.17"N, 72°41'11.06"W (d’après Ratje
et al, 2010)

Les photos de la Figure III-55 illustrent l’évolution de la ligne de la côte entre 1962 et 2010 autour du port de Port-au-
Price, avant et après la réalisation du remblai où aujourd’hui se trouve le parc à conteneurs. Cette zone a été parmi les plus
touchées par la liquéfaction lors du séisme du 12 jancvier 2010.

Figure III-55. Évolution de la ligne de la côte entre 1962 et 2010 autour du port de Port-au-Price, avant et après la réalisation du rem-
blai. L’éxtension des remblais vers le nord (à gauche) est inconnue et donc annotée avec les lignes discontinues. L’auteur de la photo
d’en haut est inconnu; l’image d’en bas est courtoisie de Google Earth (d’après Ratje et al, 2010)

71
4.2.1 Modèle d’étude de la menace de liquéfaction

Le schéma suivant (Figure III-56), présente le modèle de liquéfaction des sols (Mora-Saborío, 2010, NATHAT 1) appli-
qué à l’étude du territoire haïtien et, en utilisant les images et MNT, l’information géologique (modifiée de Cox et al.
2011 et Ratje et al 2010) et les intensités (échelle de Mercalli Modifiée, séisme du 12 janvier 2010). Essentiellement, il
s’agit de combiner l’information géologique (i.e. détermination de la susceptibilité lithologique) avec le paramètre VS30
(Wald et al. 2010) et puis de considérer des scénarios discrèts d’évènements sismiques en particulier: Mliq = Sl * VS30 *
Dsis, où Mliq= Menace de liquéfaction des sols, Sl= Susceptibilité lithologique, VS30= Paramètre VS30, Dsis= Déclan-
cheur sismique.

Figure III-56. Modèle d’analyse de la menace de liquéfaction des sols (Mora-Saborío, 2010; NATHAT 1)

La carte de la Figure III-57 montre le resultat de l’application de la méthode au niveau national, décrit dans le rapport
NATHAT 1 (2010) et dans le Volume 1 du rapport NATHAT 2.

72
Figure III-57. Carte de susceptibilité à la menace de liquéfaction en Haïti (Méthode Mora-Saborío, 2010 ; NATHAT1)

a. Facteur lithologique

À partir de la carte géologique de Cox et al. 2011, modifiée par Mora (2011) il est décrit l’extension spatiale des unités
géologiques principales présentes dans la région métropolitaine de Port-au-Prince12. Celles-ci ont été reclassées dans des
rangs de 0 à 5 suivant leur susceptibilité à la liquéfaction. Le Tableau III-30 montre la classification proposée pour les
unités lithologiques en Haïti et la région métropolitaine de Port-au-Price.

Tableau III-30. Susceptibilité à la liquéfaction des unités lithologiques en Haïti


Susceptibilité à
Description et épaisseur Caractéristiques hydrogéolo-
Période Age Symbologie Lithologie Composition Condition physico-mécanique Caractérisation pédologique la liquéfaction
du sol et/ou régolithes giques
(Mora, 2010)
SÉDIMENTS ET ROCHES SEDIMENTAIRES
Sols granulaires fins à grossiers, Nappe quasi-statique dans les
Cônes d'épandages 20-100m aux littoraux et
Quater- résistance au cisaillement Inceptisols à faible degré de développe- littoraux et fonds-de-vallée; 2 à 5m
Holocène Qa Alluvions fluviatiles, éboulis, fonds-vallées, 0 à 15m sur 5
naire moyenne à faible et en général ment et en regime dynamique dans les
mangroves les pentes
près de l'équilibre limite pentes
Carapace calcaire assez
Quater- Terrasses d'abrasion Calcaires récifaux Roches dures fissurées et Inceptisols à faible degré de développe- Aquifères carbonatés fissurés et
Holocène Qc dure ne dépassant pas 50 m 0
naire marine côtiers poreuses ment poreux très perméables
d'épaisseur
Conglomérats calcaires dans une Paléosols et calcosols, riches en argiles
Formation sédimen- Argiles brunâtres Quelques 800 m de
matrice marneuse à faible avec beaucoup de limons fins. Présentent Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire Pliocène P taire détritique du alternant avec niveaux sédiments détritiques, 0 à 1
résistance, argile plastique douée des fissures profondes et larges en temps tions marneuses, peu productifs
Morne Delmas graveleux 10 m sur les pentes
de faible cohésion sec, qui se referment en période pluvieuse
Miocène Calcaires du Bassin Formations non aquifères, très peu
Tertiaire Ms Marnes, sables et grès Grès mal consolidés Ferrisols, rouges, compact, de 10-25 cm 0
supérieur de Gros Morne productives, à faible perméabilité
Grès fins à grossiers souvent
Miocène Formation Las Grès et conglomérats, Formations non aquifères, très peu
Tertiaire Ms friables, argiles douées de faible Calcaires lités à chert 0
supérieur Cahobas silts fins et argileux productives, de faible perméabilité
cohésion
Miocène Marnes à Orbulines Sols ferralitiques, acides, 60 cm de Formations non aquifères, très peu
Tertiaire Ms Marnes Marnes douées de faible cohésion 0
supérieur (Saint Marc) profondeur, productives, de faible perméabilité
Tertiaire Miocène Mm Formation Tho- Marnes bleu-gris du Silts calcaires meubles avec forte Formation épaisse de 750 sols rouges, friables à tendance limoneuse Aquifères carbonatés inégalement 0

12
La nouvelle carte est disponible au site du Laboratoire National du Bâtiment Publics et Travaux à: http://www.lnbtp.gouv.ht/macrozonage
73
moyen monde Plateau Central et du fraction arénitique à la base m avec présence de quartz. 1 m de profon- fissurés
Bassin de Gros Morne deur
Calcaires marneux sols ferralitiques, friables, structure
Miocène Calcaires limoneux bien stratifiés Formation épaisse de 200 Aquifères carbonatés inégalement
Tertiaire Mm Calcaires pélagiques de la continue, variant de quelques dizaines de 0
moyen à faible cohésion m fissurés
Presqu'île du Sud cm à plusieurs mètres
Miocène Carbonates néritiques à Sols fersiallitiqes, acides et dessaturés;
Aquifères carbonatés inégalement
Tertiaire Mm Calcaires 0
moyen Arcahaie environ 60cm de profondeur fissurés
Miocène Formation Madame Flysch gréso-pélitique Alternance de quatre faciès Sols calcaires, friables à tendance Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire Mi 0
inférieur Joie du Plateau central relativement résistants limoneuse tions marneuses, peu productifs
Miocène Grès calcareux du Argiles gréseuses assez compé- Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire Mi Formation La Crête Sols argilo-limoneux sur montmorillonite 0
inférieur Bassin de Gros Morne tentes tions marneuses, peu productifs
Calcaires de la plate-
Sols ferralitiques, friables, variant de
Miocène forme du Chaînon de Calcaires compétents assez Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire Mi Calcaires quelques dizaines de cm à plusieurs 0
inférieur Paincroix et de la résistants tions marneuses, peu productifs
mètres
Presqu'île du Sud
Dépôt de piémont
Miocène Matériaux détritiques peu Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire Mc des Bassins de l'Asile Argiles et sables Ferri-sols argileux, friables 1
continental résistants tions marneuses, peu productifs
et de Camp-Perrin
Bancs d'épaisseur décimé-
Formation carbona- Calcaires crayeux à Calcaire peu résistant, crayeux et trique à pluri décimé- Aquifères carbonatés inégalement
Tertiaire Oligocène O Cambisols, profonds, texture moyenne 0
tée de Jérémie bancs stratifié triques avec des lits de fissurés
silex
Roches compétentes assez
Calcaires pélagiques à Massifs ou bancs (100 à Aquifères karstiques, carbonatés,
Eocène Calcaires du Massif résistantes, riches en carbonate de Sols rouges riches en hydroxydes
Tertiaire Es/es silex et foraminifères 500m) débutant par une inégalement fissurés à niveaux 0
supérieur de la Selle calcium se présentant parfois en d'alumine
planctoniques série détritique profonds
bancs de 10 à 20 cm
Roches compétentes assez
Eocène Calcaires très durs Aquifères karstiques, carbonatés,
résistantes, riches en carbonate de
Tertiaire moyen à Ems/ems Faciès carbonatés surmontés de conglo- Rendzine inégalement fissurés à niveaux 0
calcium se présentant parfois en
supérieur mérats profonds
bancs de 10 à 20 cm
Roches compétentes assez
Paléocène Conglomérats et grès Aquifères karstiques, carbonatés,
résistantes, riches en carbonate de
Tertiaire sup. - Eocène Ep/ep Calcaires volcano-gènes, marnes, Rendzine inégalement fissurés à niveaux 0
calcium se présentant parfois en
inf. À moyen grès et calcaires profonds
bancs de 10 à 20 cm
Formations de Calcaires argileux, silts Séries détritiques de résistance
Crétacé et Formations d'environ 200 Aquifères carbonatés à intercala-
Tertiaire pi Marigot, Béloc et calco-argileux, grès et moyenne à faible surmontant des Cambisols, profonds, texture moyenne 0
Tertiaire m d'épaisseur tions marneuses, peu productifs
Rivière Glace argiles feuilletées calcaires plus résistants
Dépôts terrigènes
Formation plissée constituée de
ardoise et flysch des Lixi-sols, riches en argiles kaolinitiques,
Secon- Formation des Trois micro-brèches millimétriques Epaisseur variable allant Aquifères carbonatés à intercala-
Crétacé Cf Trois Rivières, forte teneur en hydroxydes et oxydes 0
daire Rivières granoclassées et de brèches plus de 500 à plus de 1000 m tions marneuses, peu productifs
conglomérats et ferreux et de manganèse
grossières
calcaires du Cap
Calcaires crèmes
stratifiés à pâte fine Fréquentes silifications sous
Lixi-sols, riches en argiles kaolinitiques, Aquifères karstiques, carbonatés,
Secon- Crétacé Formation Macaya et avec intercalation forme de rognons ou de lits de Epaisseur variant entre
Cs forte teneur en hydroxydes et oxydes inégalement fissurés à niveaux 0
daire sénonien Miguinda d'argilites rouges, silex assez résistants dans les 1000 et 2000m
ferreux et de manganèse profonds
calcaires plus ou moins calcaires
schisteux
Crétacé Calcarénites et marnes
Secon- Aquifères carbonatés à intercala-
inférieur à Cc Roches carbonatées rouges de la Presqu'île Sols ferralitiques friables 0
daire tions marneuses, peu productifs
moyen du Sud
ROCHES MAGMATIQUES
Laves récentes, Laves et tufs basaltiques altérés Vastes coulées de laves
Plio-
Basaltes néphéli- projections hyaloclas- avec pyritisation et développe- dans les dépressions Formations non aquifères, très peu
Quater- Holocène Bpa Sols basaltiques à fort caractère alcalins 0
niques tiques, basanites à fort ment d'argiles vertes (montmoril- recouvertes de produits productives
naire
caractère alcalin lonite) très plastiques volcaniques
Sols composés en surface d'hydroxyde
Miocène Basaltes alcalins de la Formations non aquifères, très peu
Tertiaire Bm Roches volcaniques d'alumine et de montmorillonite en 0
moyen Chaîne des Matheux productives
profondeur, de 15-20 cm de profondeur
Paléocène Basaltes de la pres-
Sols argilo-limoneux sur montmorillonite, Formations non aquifères, très peu
Tertiaire sup.-Eocène Ev/ Be Roches volcaniques qu'île du NO, basaltes à 0
de bonne profondeur productives
inf. à moyen dacites
Roches massives tantôt saines, Formations assez épaisses
Secon- Tonalites, granodiorites Formations non aquifères, très peu
Crétacé Gd Roches intrusives tantôt altérées avec une faible très altérées et érosives en Sols argilo-limoneux 0
daire et diorites quartziques productives
cohésion en surface surface
Andésites basiques, Roches massives tantôt saines, Formations assez épaisses
Secon-
Crétacé a Roches intrusives andésites, dacites et tantôt altérées avec une faible très altérées et érosives en Sols argilo-schisteux, poreux; de 5-15 cm 0
daire
rhyodacites cohésion en surface surface
Secon- Série à blocs de la Sols ferralitiques, de 1m de profondeur en
Crétacé Ca 0
daire route de Jacmel certains endroits
Séquences de basaltes
en pillow lavas ou non
Complexe tholéïtique Roches massives tantôt saines, Formations assez épaisses Lixi-sols, riches en argiles kaolinitiques,
Secon- (form. de Dumisseau) Formations non aquifères, très peu
Crétacé Cb et sédimentaire de la tantôt altérées avec une faible très altérées et érosives en forte teneur en hydroxydes et oxydes 0
daire inter-stratifiées dans productives
presqu'île du Sud cohésion en surface surface ferreux et de manganèse
des calcaires péla-
giques
Roches massives tantôt altérées,
Secon- Amphibolites, méta-
Crétacé Mu Roches ultrabasiques avec une faible cohésion en 0
daire gabbros
surface
Région de Port-au-Prince: Susceptibilité à la liquéfaction (Mora, 2010; NATHAT 1; basée sur l’information géologique de Cox et al. 2010 et Ratje et al. 2010)
Cailloux, sables, limons; déchets Aquifère avec nappe très sommaire,
Dépôts chaotiques sans Remplissage artificiel formant les terrains
Quater- Débris à granulomé- solides d'origine anthropogénique influencée par les pluies, l'infiltra-
Historique Af compactage systéma- Épaisseur variable gagnés à la mer, à l'ouest du traité de côte 5
naire trie très hétérogène et très hétérogènes; faible tion pluviale et l'influence des
tique de 1785
résistance au cisaillement marées; très faible perméabilité.
Aquifère avec nappe très sommaire,
Sables à divers degrés de influencée par les pluies et l'infiltra-
Granulométrie bien compactage; teneurs de limon et Canaux actifs des cours d'eaux majeurs; tion pluviale. Nappe quasi-statique
Qhac Alluvions fluviales Épaisseur variable 5
classée, stratifié graviers variables, faible inceptisols dans les littoraux et fonds-de-vallée;
résistance au cisaillement 2 à 5m et en régime dynamique dans
Holocène
les pentes
Sables à divers degrés de Aquifère avec nappe très sommaire,
Dépôts de delta Granulométrie bien compactage et teneurs de limon Canaux actifs des cours d'eaux majeurs; influencée par les pluies, l'infiltra-
Qhad Épaisseur variable 5
alluvial classée, stratifié et graviers, faible résistance au inceptisols tion pluviale et l'influence des
cisaillement marées. Nappe quasi-statique dans

74
les littoraux et fonds-de-vallée; 2 à
5m et en régime dynamique dans les
pentes
Aquifère avec nappe très sommaire,
Dépôts marins ou
Sables à divers degrés de influencée par les pluies et l'infiltra-
estuariens entremêlés
Sous-consolidés et compactage et teneurs en limon, Zones basses, parfois Influence des cours d'eau et systèmes de tion pluviale. Nappe quasi-statique
Qham avec dépôts d'éven- 5
pauvrement compactés argiles et graviers, faible marécageuses drainage artificiel prochains; inceptisols dans les littoraux et fonds-de-vallée;
tail alluvial et
résistance au cisaillement 2 à 5m et en régime dynamique dans
remplissage local
les pentes
Aquifère avec nappe très sommaire,
influencée par les pluies et l'infiltra-
Dépôts/surfaces des Parfois pas encore stabilisés et soumis à
Granulométrie classée, Graviers, sables, limons, faible Zones proches des cours tion pluviale. Nappe quasi-statique
Qht1 térraces alluviales des processus alternes d'éro- 5
pauvrement stratifié résistance au cisaillement d'eau dans les littoraux et fonds-de-vallée;
inférieures sion/sédimentation; inceptisols
2 à 5m et en régime dynamique dans
les pentes
Dépôts/surfaces des Granulométrie classée, Aquifère avec nappe sommaire ou a
Graviers, sables, limons, faible Zones prochaines aux Modérément stabilisés et compactes;
Qht2 terraces alluviales pauvre à moyennement quelques mètres, influencée par les 4
résistance au cisaillement cours d'eau inceptisols
supérieures stratifié pluies et l'infiltration pluviale
Aquifère avec nappe sommaire ou a
Granulométrie classée, Graviers, sables, limons,
Dépôts de plaine ou Modérément stabilisés et compactes; quelques mètres de profondeur,
Qphf pauvre à moyennement résistance au cisaillement faible à Terraces alluviales 4
d'éventail alluvial inceptisols influencée par les pluies et l'infiltra-
stratifiés moyenne
Pléistocène- tion pluviale
Holocène Dépôts alluviaux
Granulométrie classée, Graviers, sables, limons; Aquifère avec nappe profonde,
formant des éventails Modérément stabilisés et compactes;
Qpf pauvre à moyennement résistance au cisaillement faible à Éventails alluviaux, glacis influencée par les pluies et l'infiltra- 3
en forte pente, le inceptisols
stratifié moyenne tion pluviale
long des montagnes
Surface d'érosion
fortement incisée, Granulométrie classée, Graviers, sables, limons; Aquifère avec nappe profonde,
Modéré à moyennement stabilisés et
Ppf développée sur pauvre à moyennement résistance au cisaillement Éventails alluviaux, glacis influencée par les pluies et l'infiltra- 2
compactes; inceptisols
l'éventail alluvial stratifé moyenne tion pluviale
Pliocène- pliocène
Pléistocène Graviers, sables, limons, argiles;
Aquifère avec nappe profonde,
Dépôts pliocènes le Granulométrie classée, résistance au cisaillement Ensemble de paléo-
Modéré à moyennement stabilisés et influencée par les pluies et l'infiltra-
Pf long du front des pauvre à moyennement moyenne à considérable, mais éventails alluviaux 1
compactes; inceptisols tion pluviale. Perméabilité et
montagnes stratifié avec des zones préférentielles de fortement disséqués
transmissivité faibles à moyennes
rupture
Aquifère avec nappe profonde,
Granulométrie classée, "Brèche" (breccia) anguleuse et influencée par les pluies et l'infiltra-
Conglomérat Modéré à moyennement stabilisés et
Miocène- pauvrement stratifié, grossière avec matrice limo- Dépôts anciens de tion pluviale. Perméabilité et
Mpb d'éventail alluvial ou compactes; localement instables; incepti- 0
Pliocène avec intercalations sableuse; résistance au cisaille- colluvion transmissivité faibles à moyennes.
dépôt de talus sols
marneuses-limoneuses ment moyenne Parfois, avec des niveaux phréa-
tiques perchés
Rocher, calcaire, avec Résistance au cisaillement Degrés variales de fracturation et altéra- Aquifères caverneux, carbonatés,
intercalations mar- matricielle élevée, sauf pour la tion météorique, suivant la présence de avec nappe profonde; perméabilité
Miocène Lmst Substratum calcaire Massive, parfois karstifiées 0
neuses d'origine présence de plans de rupture failles et diaclases. Paléosols, calcosols, et transmissivité élevées à écoule-
récifale préférentielle et de diaclases avec des niveaux argileux et limoneux. ment parfois turbulent

À partir de la carte géologique d’Haïti (Bureau de Mines 1:250.000) modifiée par Cox et al 2010, Ratje et al 2010 et Mo-
ra 2011 pour la région meétropolitaine de Port-au-Prince, les unités géologiques ont été reclassées avec des valeurs para-
métriques de 0 à 5, suivant leur susceptibilité intrinsèque à la liquéfaction. Le Tableau III-31 montre la classification pro-
posée. Le schéma de la Figure III-58 illustre le processus de reclassification de la susceptibilité lithologique à la liquéfac-
tion. La Figure III- montre la carte de susceptibilité lithologique à la liquéfaction de la région de Port-au-Prince. Le Ta-
bleau III-16 illustre le degré de susceptibilité à la liquéfaction des différentes unités lithologiques, définie à partir de
l’information géologique disponible (Mora, 2010; NATHAT 1; basée sur l’information géologique de Cox et al. 2010 et
Ratje et al. 2010). Le schéma suivant (Figure III-24) présente le modèle d’analyse de la liquéfaction appliqué à la région
de Port-au-Prince, en utilisant les images LiDAR.

Tableau III-31. Degré de susceptibilité à la liquéfaction, défini à partir de l’information géologique (Mora, 2010; NATHAT 1; basée
sur l’information géologique de Cox et al. 2010 et Ratje et al. 2010) 13
Code Valeur
Ems/ems, Ep/ep, Lmst Mpb (roches de tous genres) 0
Pf (dépots fluviaux du Pliocène) 1
Ppf (dépots fluviaux et fluvio-lacustres-litoraux du Pliocène) 2
Qpf (dépots compacts, fluviaux et fluvio-lacustres-litoraux du Pleistocène) 3
Qht2 Qphf (dépots peu compacts fluviaux et fluvio-lacustres-litoraux du Pleistocène) 4
AF, Qa, Qhac, Qhad, Qham, Qht1 (dépots récents, artificiels et naturels, peu compacts,
5
fluviaux et fluvio-lacustres-litoraux de l’Holocène)

13
La oratoire Natio al du Bâti e t et des Travaux Pu li s d’Haïti/U iversité de Texas/PNUD
75
Lithologie → reclassification =
Figure III-58. Obtention du paramètre de susceptibilité lithologique à la liquéfaction à partir de la carte géologique-lithologique de la région de
Port-au-Prince (Cox et al. 2010 et Ratje et al. 2010)

b. Facteur de déclenchement sismique

À partir de la reclassification de la carte de distribution des intensités (échelle de Mercalli Modifiée) du séisme de 12 jan-
vier 2010 et tout en considérant le degré d’influence des intensités sismiques sur le déclenchement de la liquéfaction,
comme indiqué au Tableau III-32, le schéma de la Figure III-59 illustre la détermination du facteur de déclenchement
sismique de la menace de liquéfaction.

Tableau III-32. Classement des intensités dans l’échelle de Mercalli Modifiée (IMM), en tant que facteur de déclenchement de la li-
quéfaction (Méthode Mora-Saborío, NATHAT 2010) en Haïti
Classement des intensités dans l’échelle de Mercalli Modifiée Valeur du facteur de déclanchement
< V : Nulle, négligéable à Faible 0
VI à VII : Modérée 1
VIII à IX : Élevée 2
1X à XII : Très élevée 3

IMM-12Jan10 → Reclassification =
Figure III-59. Obtention du paramètre de déclanchement sismique dans les zones susceptibles à la menace de liquéfaction dans la région métro-
politaine de Port-au-Prince.

c. Facteur des VS30 (vitesse des ondes de cisaillement dans les premiers 30m de profondeur du terrain)

Le Tableau III-32 illustre la classification proposée, le schéma de la Figure III-60 montre de manière graphique le proces-
sus de détermination de la distribution spatiale de la susceptibilité dérivée des valeurs de VS30 et la Figure III- présente la
carte respective de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

76
Tableau III-32. Valeurs des VS30 (m/s) et le degré de susceptibilité des sols respectifs à la liquéfaction.
Classes Susceptibilité
>402 0
361 à 401 1
322 à 360 2
286 à 321 3
250 à 285 et 123 à 213 4
214 à 249 5

VS30→Reclass =
Figure III-60. Procédé d’obtention des zones susceptibles à liquéfaction, à partir du paramètre VS30 (Wald et Allen, 2007) Figure III- .
Carte de susceptibilité à la liquéfaction des sols obtenue à partir e la reclassification des valeurs du modèle VS30 (Alt et al 2010; voir
l’explication sur le VS30 dans le chapitre sur la menace sismique)

d. Susceptibilité à la liquéfaction obtenue par le produit Lithologie x VS30

Le modèle de liquéfaction proposé à partir de la combinaison des paramètres lithologiques et du VS30. Le Tableau III-33
montre la la reclassification proposée et le schéma de la Figure III-61 illustre le procédé pour otenir la carte de susceptibi-
lité respective, pour la région métropolitaine de Port-au-Price: Mliq = Sl * VS30 * Dsis; où Mliq= Menace de liquéfaction
des sols, Sl= Susceptibilité lithologique, VS30= Paramètre VS30 et Dsis= Déclancheur sismique.

Tableau III-33. Valeurs de la susceptibilité à la liquéfaction des sols obtenues à partir de la combinaison des paramètres de susceptibi-
lité lithologique et de la célérité des ondes de cisaillementVS30
Valeurs de Mliq = Sl * VS30 * Dsis Paramètre de susceptibilité à la liquéfaction
0à6 0
7 à 50 1
51 à 80 2
81 à 125 3

* *

77
=
Figure III-61. Obtention du paramètre de susceptibilité à la liquéfaction à partir de la combinaisson des paramètres de susceptibilité litholo-
gique et sismique et VS30.

e. Susceptibilité à la liquéfaction des sols (lithologie, VS30 et sismicité)

Le modèle analytique composé, proposé pour analyser la menace de liquéfaction des sols combine les paramètres de sus-
ceptibilité lithologique, le VS30 et l'effet déclencheur de la susceptibilité au moyen des intensités (échelle de Mercalli
Modifiée, séisme du 12 janvier 2010). Le Tableau III-34 montre la reclassification proposée des valeurs paramétriques, le
schéma de la Figure III-61 illustre le processus de combinaison de paramètres et la Figure III-62 présente la carte compo-
sée résultante, avec la distribution de la menace à la liquéfaction des sols dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Tableau III-34. Valeurs de la susceptibilité à la liquéfaction des sols obtenues à partir de la combinaison des paramètres de susceptibi-
lité lithologique et du VS30, avec le facteur de déclenchement sismique.
Rangs du produit des valeurs de susceptibilité
lithologique, du VS30 et du déclanchement sis- Reclassement
mique
0 0
1à4 1
5à9 2
10 à 15 5

* =
78
Figure III-61. Obtention de la menace à la liquéfaction des sols à partir des paramètres de susceptibilité lithologique, le VS30 et le dé-
clenchement sismique

Figure III-62. Carte de la menace de la liquéfaction des sols de la région métropolitaine de Port-au-Prince, obtenue par combinaison
des valeurs paramétriques de susceptibilité lithologique, de la célérité des ondes de cisaillement (VS30) et du déclenchement sismique
(intensités dans l’échelle de Mercalli Modifiée du séisme du 12 janvier 2010)

4.3 Les tsunami

4.3.1 Comparaison des hauteurs de vagues tsunamigènes à Port-au-Prince, pour divers scénarios

Au lieu de rechercher, comme dans le Volume I, la distribution des hauteurs diverses des vague sur l’ensemble des côtes
d’Haïti pour un même scénario, dans l’étude réalisée pour les côtes de la région métropolitaine de Port-au-Prince il a été
cherchée la sensibilité vis-à-vis de différents scénarios (Figure III-63). Dans le cas d’un tsunami possible, cinq configura-
tions ont été envisagés au sein de la ceinture de failles autour d’Haïti, y compris celle d’Enriquillo-Presqu’île du Sud. Les
résultats des différentes modélisations montrent qu’un séisme généré dans la partie Est de la rupture du 12 janvier 2010

79
est plus propice à produire des vagues tsunamigènes d’hauteur considérable. La hauteur des vagues pour ce scénario (e)
est de l’ordre de 3m, ce qui provoquerait des inondations. Ce même type de d’analyse (distribution des vagues sur la côte
pour un même scénario ou distribution de scénarios pour évaluation des vagues sur un même site) sera fait pour toutes les
principales zones côtières d’Haïti.

(a) (b
)

(c) (d)

Figure III-63. Comparaison des hauteurs des vagues tsunamigènes à Port-au-.Prince, générées par ruptures tectoniques diverses: a)
Subduction aux environs de Guantanamo, Cuba; b) Subduction au Nord de Cap Haïtien; c) Extrême occidental du segment de la faille
de la Presqu’île du Sud et d) Quelque part sur la faille de la Presqu’île du sud

4.3.2 Modélisation d’un tsunami dans la baie de Port-au-Prince

Le scénario envisagé est une rupture dans un bloc de la faille d’Enriquillo, situé à l’Est de la zone qui a rompu le 12 jan-
vier 2010. En effet les blocs de failles situés à l’Est et à l’Ouest de ce bloc sont potentiellement tsunamigènes dans le cas
d’une rupture tectonique intense. Les Figures III-64a et 64b ci-dessous présentent les scénarios de faille utilisé pour la
génération des tsunami. Les paramètres de cette source sont comme suit: Mw = 8.2; Slip: 6m; Strike angle: 270.6°; Dip:
15km, Rake: 90°, Length: 100km, Width: 50km. La génération du tsunami induit par ce scénario est présentée sur la Fi-
gure III-65a. Les grilles bathymétriques issues de GEBCO sont respectivement de 120s, 30s et 3s. Les différentes grilles
de 3s définies le long des côtes sont présentées sur la Figure III-65b et permettront d’évaluer les détails de l’inondation
côtière résultante, de Léogane à Arcahaie en passant par Port-au-Prince, avec une focalisation particulière sur le site pilote
qu’est Martissant. La distribution des hauteurs des vagues tsunamigènes dans la baie ainsi que le long des côtes est pré-
sentée sur la Figure II- 10. Les hauteurs de vague le long des côtes sont données en quelques points à Miragoâne (2m),
Léogâne (3,5m), Port-au-Prince (2,5m) et Arcahaie (2m). Une distribution des «run up» plus détaillée le long des côtes est
donnée en 67 points de la côte répartis entre Miragoâne et Arcahaie sur la Figure III-65c et dans le Tableau III-35.

80
Cette distribution des hauteurs de vague sur la côte, dont les hauteurs varient de 80cm à 3,5m, permet de caractériser les
zones de la menace d’inondation côtière. Il est importat de souligner le fait que celle-ci n’est qu’une approche purement
géométrique et qui ne peut pas s’améliorer faute d’avoir des données océanologiques et bathymétriques de meilleur quali-
té. Le scénario montre aussi que le temps d’arrivée de la vague est inférieur à 10 minutes. Dans ce cas, aucun système
d’alerte n’est d’utilité; l’alarme sera donc le séisme lui-même. Il faut surtout que les populations aient une bonne connais-
sance du danger et des bons réflexes pour limiter les conséquences du tsunami. D’autre part, le séisme tsunamigène reste
dangereux même pendant plusieurs heures après ; en suite, la mer ne redeviendra pas calme qu’environ trois heures après
le déclenchement du tsunami. En se focalisant sur la région de Port-au-Prince, la distribution des amplitudes maxima per-
mettent, après une projection des hauteurs d’inondation dans la cartographie de délimiter les zones inondables (Figures II-
). La Figure 6 montre la carte des profondeurs sur 3 niveaux: a) moins de 1,25m («fréquent»), b) de 1.25 à 2.5m («rare»)
et c) de 2.5 à 3.75m («exceptionnel »).

Figure III-64a. Localisation de la faille d’Enriquillo-Léogâne Figure III-64b. Zones d’évaluation des d’inondation tsunamigène.

Figure III-65a Génération du scénario de tsunami Figure III-65b. Distribution des hauteurs de vague dans la baie de Port-au-Prince
pour la baie de Port-au-Prince.

81
Figure III-65c. Distribution des hauteurs
de vagues dans la baie de Port-au-Prince

Tableau III-35. Hauteurs d’inondation tsunamigène sur la côte de Port-au-Prince


Longitude Latitude H (m) Longitude Latitude H (m) Longitude Latitude H (m)
Point 1 -72.940266 18.468915 2,5 m Point 24 -72.548745 18.551714 2,5 m Point 47 -72.484813 18.636229 2m
Point 2 -72.924671 18.467294 2,5 m Point 25 -72.532104 18.551997 2,5 m Point 48 -72.514290 18.756235 2,5 m
Point 3 -72.913535 18.462272 2,5 m Point 26 -72.525853 18.552089 2,5 m Point 49 -72.534369 18.766029 3,5 m
Point 4 -72.903047 18.456305 2,5 m Point 27 -72.784999 18.509055 2m Point 50 -72.544191 18.778133 3,5 m
Point 5 -72.899175 18.447260 2,5 m Point 28 -72.665508 18.578983 2m Point 51 -72.554316 18.790502 3,5 m
Point 6 -72.894309 18.441705 3,5 m Point 29 -72.484283 18.553300 2,5 m Point 52 -72.572996 18.805133 2,5 m
Point 7 -72.881774 18.434332 3,5 m Point 30 -72.428946 18.553224 2,5 m Point 53 -72.580060 18.823541 2,5 m
Point 8 -72.881774 18.434332 3,5 m Point 31 -72.400028 18.553298 2,5 m Point 54 -72.592678 18.840701 2m
Point 9 -72.866448 18.438730 2,5 m Point 32 -72.387172 18.539334 2,5 m Point 55 -72.609116 18.852032 2m
Point 10 -72.839036 18.446483 2,5 m Point 33 -72.356057 18.538801 2,5 m Point 56 -72.616667 18.865070 1,5 m
Point 11 -72.808570 18.446153 2,5 m Point 34 -72.353702 18.560581 2,5 m Point 57 -72.624949 18.884778 1,5 m
Point 12 -72.789326 18.434381 2,5 m Point 35 -72.347111 18.585545 2,5 m Point 58 -72.637692 18.900647 1,5 m
Point 13 -72.778267 18.427764 3,5 m Point 36 -72.353790 18.618873 2,5 m Point 59 -72.643340 18.908374 1,5 m
Point 14 -72.766522 18.426787 3,5 m Point 37 -72.340290 18.642375 2,5 m Point 60 -72.652118 18.914375 1,5 m
Point 15 -72.741983 18.427935 2,5 m Point 38 -72.323009 18.656122 2,5 m Point 61 -72.677939 18.929663 1,5 m
Point 16 -72.724858 18.427724 2,5 m Point 39 -72.340931 18.671284 2,5 m Point 62 -72.704964 18.943696 1,5 m
Point 17 -72.695668 18.441239 2,5 m Point 40 -72.378390 18.688676 2,5 m Point 63 -72.707618 18.946536 2m
Point 18 -72.674299 18.455769 2,5 m Point 41 -72.411812 18.702977 2,5 m Point 64 -72.712737 18.950149 2,5 m
Point 19 -72.656371 18.500440 2,5 m Point 42 -72.436804 18.715697 2,5 m Point 65 -72.717348 18.950769 2m
Point 20 -72.641959 18.534670 2,5 m Point 43 -72.449859 18.728412 2,5 m Point 66 -72.723951 18.952736 1m
Point 21 -72.600966 18.560005 2,5 m Point 44 -72.460742 18.736540 2,5 m Point 67 -72.726534 18.954322 0,8 m
Point 22 -72.576143 18.562883 2,5 m Point 45 -72.472784 18.747823 2,5 m
Point 23 -72.561438 18.557649 3,5 m Point 46 -72.573509 18.702592 2m

4.3.3 Hauteur de la vague tsunamigène sur la côte de Port-au-Prince

La modélisation d'une vague tsunamigène, produite par un scénario de rupture dans la faille d'Enriquillo, a été réalisé à
l'aide du code ComMIT/MOST (NOAA, PMEL) et vise à évaluer l’étendue dans la baie de Port-au-Prince. La hauteurde
la vague, calculée sur la côte, varie entre 1,25m et 3,75m suivant la configuration batthimétrique et topographique du lieu
consideré. La hauteur moyenne de la vague a été déterminée (Volumes I et III) dans le cas soit d’un tsunami, assez «rare»,
de 2,5m. Cependant, un cas plus «fréquent» peut se matérialiser avec la moité de cette élévation (i.e. 1,25m) et d’autres
plutôt «exceptionnels» jusqu’à (3,75m). Il faut se rappeler les difficultés rencontrées dans la détérmination de ces hau-
teurs, particulierment à cause du manque de données océanologiques et bathymétriques précises. À terre, lon a utilisé le
modèle d’élévation numérique du terrain LiDAR-2010, avec 1m de résolution. Afin d'évaluer les zones d'inondation, à
partir de ces hauteurs de vagues, on peut envisager deux hypothèses:
• Hauteur constante de la vague: On suppose que la vague ne s’affaiblit pas et cela voudrait dire, dans un cas extrême,
que la vague se maintient dans son parcours de propagation de manière indépendante des obstacles rencontrés sur terre.
• Hauteur variable de la vague: La vague s’affaiblit d’une manière quelconque et il peut y avoir des récessions provo-
quées par la friction avec le sol et les bâtiments.

82
a. Hauteur constante de la vague

Afin d’analyser ce cas, les hauteurs des vagues ont été distribués sur le modèle numérique d'élévation du terrain. La Fi-
gure III-66a illustre les zones d’inondation définies à partir du modèle d’élévation numérique du terrain de la région mé-
tropolitaine de Port-au-Prince. Sur la Figure III-66b la même information a été projecté sur une image Geoeye. Comme
prévu, le cas déterminé surestime l’inondation causée par la hauteur de la vague, car l’on ne tient pas compte de l’effet des
obstacles occasionné par l’occupation de la terre et les micro-reliefs du terrain.

Figure III-66.
Zones
d’inondation
dans la région
métropolitaine,
Port-au-Prince,
a) placées sur: a)
le modèle
d’élévation
numérique du
terrain LiDAR-
1m; b) une
image Geoeye
2010.

b)

b. Modélisation avec une hauteur de vague variable

Afin d’ajuster l’effet d’abaissement de la hauteur de la vague par l’effet topographique et du relief, on doit déterminer le
coefficient de régression M (Damen et Van Westen, 1999). Pour l’obtenir, on peut analyser l’élévation moyenne du ter-
83
rain par rapport aux différentes distances de la côte. Dans le Tableau III-36 on inclut l’altitude sur terre (cm) moyenne de
la côte à Port-au-Prince para rapport à la distance de la côte (m). De sa part, la Figure III-3 montre la relation existante
entre la distance de la côte en mètres et l’élévation moyenne du terrain.

Tableau III-36. Altitude moyenne par rapport aux distances respectives de la côte
Distance de côte (m) Altitude moyenne (cm)
250 28.4
500 152.8
750 204.0
1000 292.0
1250 433.3
1500 532.6
1750 584.9
2000 643.9
2500 721.4
3000 837.4
4000 996.0
5000 1183.3
6000 1343.5

La Figure III-67 montre la pente du terrain, à partir de la côte, sur une distance de 6 km. En l’examinant on obtient, dans
le cas exceptionnel d’une hauteur de la vague de 375cm, une projection moyenne qui peut atteindre jusqu’à 292cm à une
distance de 1.000m de la côte. Le concept du coefficient d`affaiblissement d’une vague de 375cm est montré dans la Fi-
gure III-68. Le coefficient d’affaiblissement de la vague (SDC) peut être calculé au moyen la formule suivante (on utilise-
ra cette valeur pour modeler la vague sur le DEM):
SDC = (Hauteur de la vague–Elévation moyenne du terrain à l´extrémité de la vague)
(Largeur inondée de la vague à son extrémité–largeur de la vague)
SDC= (375-292)cm/(1000-0)m = 0.083cm/m

Les étapes pour modeler une vague, correspondante à une inondation de 375cm sur le MNT, sont les suivantes:
• Créer une carte de distances de la côte en utilisant le MNT (1m) sur la superficie des côtes; c’est à dire que plus la
vague est élevée, plus il lui est difficile de pénétrer dans la terre. On a donc crée la carte des distances qui débute à au
moins 3.000m à l`intérieur de la ligne de côte (la ligne de côte peut être un raster, par exemple Line_cost). L‘on ob-
tient ainsi le fichier COSDIS3000 (Figure III-69).
• La carte de profondeur de l’inondation provoquée par la vague, pour une hauteur d’inondation près de la côte de
375cm, sera établie à la fois, en trois étapes:
▫ Une carte de la côte jusqu'à 3.000m à l’intérieur, comme s'il n´existait pas d’abattement ni de ré-élévation. Elle sera
sauvegardée en tant que In375=con (Cosdis<=3000,375,0)
▫ Une autre carte de l’affaiblissement qui commence à 0m à l’intérieur et qui diminue linéairement à 3.000m à
l’intérieur, sera sauvegardée en tant que Sdc350=0.083 *(Cosdist- 0)
▫ Finalement, une carte sur laquelle les valeurs Sdc375 seront enlevées de la carte In375. Cette carte, qui représente les
profondeurs de l’eau, doit être enregistrée comme Elev_ola375=In375 - Sdc375
1600.0

1400.0
C
e 1200.0
n
t 1000.0
i
800.0
Figure III-67. Élévation
m
è
moyenne du sol par rapport aux
600.0
t différentes distances de la côte
r 400.0
e
200.0

0.0
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2500 3000 4000 5000 6000

Distance (mètres)

84
Figure III-68. Illustration de
l`affaiblissement à l´intérieur
d´une vague de hauteur de de
375cm dans la ligne de la côte

Figure III-69. Fichier


COSDIS3000 représentant le
raster de la carte des distances

La Figure III-70 inclut la carte d’élévations ou profondeurs progressives de la vague dans la zone couverte par LiDAR.
Par ailleurs, la Figure III-71 montre la carte des profondeurs sur 3 niveaux: a) moins de 1,25m ou «fréquent», b) de 1.25 à
2.5m ou «fréquent», et c) de 2.5 à 3.75m ou «exceptionnel». Dans le Figure III-72 et III-73, l’on a appliqué les mêmes
principes pour déterminer la susceptibilité de la menace d’un tsunami à Martissant.

85
Figure III-70. Profondeur progressive de l´eau pour une vague (tsunami, raz-de-marée) de 3,75m dans la côte de Port-au-Prince

Figure III-71. Carte des profondeurs sur 3 niveaux: a) moins de 1,25m ou «fréquent», b) de 1.25 à 2.5m ou «fréquent», et c) de 2.5 à
3.75m ou «exceptionnel» causées par un vague (tsunami, raz-de-marée) de 3,75m. Côte de Port-au-Prince

c. Cas de Martissant

À partir des modèles et les résultats exprimés ci-dessur, dans la Figure III-72 l’on inclut la susceptibilité à la menace d’un
tsunami concernant la zone urbaine de Martissant et dans la Figure III-73, les profondeurs respectives de l’eau.

86
Figure III-72. Suscepti-
bilité à la menace d’eau
par un Tsunami dans la
zone urbaine de Martis-
sant

Figure 73. Profondeur


de l’eau d’un Tsunami
de 3.75 mètres dans la
zone urbaine de Martis-
sant

87
V- Quelques aspects de la gestion territoriale meritant une mise-à-jour

5.1 Le cadre légal actuel et la gestion territoriale: Réduction de l’exposition aux menaces naturelles

Haïti compte, parmi son cadre juridique, d’un ensemble de figures légales où des restrrictoins en vigueur sur l’utilisation
des terres sont claires et explicites en relation et dans le but de reduire l’exposition avec les menaces naturelles. Ces
dispositoins légales ont été complétement oubliées et ignorées depuis toujours et voilà certainement l’une des causes du
degré aussi élévée de vulnérabilité regnant dans le pays et sur pratiquement tout les domaines. Ces restrictions légales
dans l’occupation des terres, suivant les lois haïtiennes en vigueur, ne sont pas actualisées et mérittent des améliorations
techniques, cependant, elles sont là et il faut absolutment les respecter, à moins que dans le futur elles soient abrogées ou
modifiées. Il n’ya donc pas des raisons valides pour ne pas les respecter. Voici donc un domaine obligé d’intéraction
transversale entre les spécialistes en aménagement du territoire, les juristes des terres, les ingenieurs, les urbanistes et les
élus locaux responsables de délivrer les permis de construciton.

Dans le Tableau III-37 il y a le résumé préliminaire des dispositions légales les plus évidentes extraites des lois et décrêts
en vigueur; il est necessaire de rechercher plus nproffondement pour s’assurer de l’existance ou inexistance de davantage
des figures légales en vigueur. Dans le Tableau III-38, il y a une liste préliminaire de zones et endroits «spoéciaux»
jouissant d’un status légal spécifique méritant leur considération du point de vue légale-territoriale. La carte préliminaire
de la Figure III-74 montre la distibution «semi-automatique» des restrictions légales réalisée au moyen de ArcGis® dans
la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans la Figure III-75, il apparait une carte sembleable pour le quartier de
Martissant. Désormais, c’est la responsabilité des opérateurs de l’urbanismes les responsables de l’application stricte de
ces lois et de ces restrictions prescrites.

Tableau III-37. Cadre juridique en vigueur concernant l’ocupartion des terres


Données ou cartes
Données ou cartes
Loi Décret Article Restriction à chercher ou
disponibles
générer
29 mai Article 3.- «Nul n'a le droit de construire en travers d'un drainage naturel de façon MNT lidar
1963 à former obstacle à l'écoulement des eaux torrentielles de saison plu- Carte de réseaux
vieuse de façon à dévier ces eaux vers les propriétés avoisinantes ou hydrographiques
vers la voie publique»
Article 14. «Sur les grandes voies d’entrée et de sortie des Villes, de même que sur Carte des voies de
les grandes voies de résidence et les rues d’intense circulation, il sera circulation
établi, à partir et en arrière de la clôture, une servitude jardin de 5
mètres ou aucune construction ne pourra être érigée. Il sera en outre
aménagé, toutes les fois qu’il sera jugé nécessaire, des trottoirs en
bordures de ces voies et rues. Pour cela, il est fait obligation de laisser
entre la chaussée et les clôtures de terrains riverains, un espace libre de
2 mètres au moins de largeur»
Article 17. «En dehors de la zone commerciale, aucune construction ne peut être Plan cadastral
élevée sur un terrain situé entre deux corps de bâtiment ou entre deux
maisons faisant partie du même lot, si ce terrain ne mesure au moins
huit mètres de largeur»
Article 62. «Il est interdit de construire des maisons d'habitation à moins de 100 Localisation des
mètres des cimetières. Les bâtiments existants dans ces zones ne cimetières
peuvent être restaurés, ni agrandis sans autorisation»
Espace minimum des lotissements varie de 20-8x12.2-20m Plan cadastral
de profondeur avec pente variant de 15 a 50%
6 janvier Article «Toute autorisation de lotir sera partiellement ou totalement MNT Carte du réseau de
1982 16 refusée si l’une ou plusieurs des conditions suivantes se sont la DINEPA
pas respectées: Classes de pente
si le lotissement inclut des lots destinés à la construction Réseau de drainage
présentant une déclivité supérieure à 50%; Cartes de menaces
s’il est prévu des lots destinés à la construction exposés à un d`inondation, de Liste des zones
risque tel que: inondation, affaiblissement, éboulement glissement, de réservées, sous
si le projet est de nature à compromettre les activités agri- liquéfaction protection ou décla-
coles ou forestières, notamment en raison de la valeur agro- rées d`utilité pu-
nomique des sols, des Cartes de capacités blique
structures agricoles, de l’existence de terrains produisant des de sols ou

88
denrées rares ou de qualité supérieure; d`occupation de Les emplacements
si, compte tenu de la déclivité du terrain, les dimensions terrain des ravins
minimales des lots et des voies ne sont pas respectées
s’il n’est pas prévu un réseau de distribution d’eau potable et MNT Lidar
des bouches d’incendies ainsi que leur raccordement au
réseau existant; Ligne de littoral
si les voies ont une largeur inférieure à celles prescrites par la
Loi et si les voies sans issue ne sont pas déterminées par des Carte hydrogra-
<ronds points>> destinés à rendre a.s.e la manœuvre des phique
véhicules de lutte contre l’incendie;
si le système de drainage et d’évacuation d’eaux usées n’est
pas relié au système existant ou si la pente minimale des
systèmes de drainage est inférieure à 0,50%
si la déclivité des axes des voies est supérieure à 12%
si le projet vise à équiper des terrains dans une zone déclarée
d’Utilité Publique ou dans une zone réservée
s’il est prévu des lots dont les limites se trouvent:
à moins de 30 mètres d’un cimetière, des berges, d’une ri-
vière, d’un fleuve ou d’un ravin
à moins de 16 mètres du littoral
si est prévu des lois dont les limites empiètent sur la zone de
protection des ravins établis ou à établir par l’Etat
si le lotissement est situé en dehors des limites prévues
d’Urbanisation et s’il doit se faire avant la date prévue pour
l’Urbanisation de la zone Concernée”
Article «En aucun cas les terrains ou partie de terrain dont la déclivi- Classes de pente
30 té est supérieure à 50% ne peuvent constituer des Lots desti-
nés à la construction. Dans le cas des lotissements destinés à
des fins autres que résidentielles, le Département des
T.P.T.C. peut exiger pour des raisons techniques la modifica-
tion ou l’adoption de nouvelles dimensions de lots»
Article «Le tracé des voies de circulation évitera tout terrain maré- Carte de menaces Localisation des
31 cageux, instable, impropre au drainage, exposé aux inonda- d’inondation forets
tions aux éboulements et aux affaissements ainsi que les
Zones fortement boisées à moins que des dispositions tech-
niques spéciales soient prévues pour rendre ce projet con-
forme aux règles de l’Art”
Arrêté du Article 2. «Un périmètre de protection est institué dans l.aire soit im- Emplacement des
8 octobre médiate, soit rapprochée et même éloignée de chacune des sources, fontaine
1992 sources, points d.eau ou autre installation destinés à d’eau potable
l.alimentation en eau potable de la Zone Métropolitaine, et
exploités par la CAMEP. A l.intérieur de ces périmètres de
protection, il est interdit:
de construire des habitations ou autres édifices
d.installer des établissements industriels et commerciaux, des
abattoirs, terrains et culture
d.ínstaller des sépultures ou des excavations;
de déposer des ordures, immondices, fumiers et détritus
d.y pratiquer l.abreuvement, le pacquage et l.élevage des
animaux
d.y déposer des hydrocarbures ou toute autre substance pré-
sentant des risques de toxicité (engrais, pesticides)
de forer des puits, d.installer des canalisations ou des réser-
voirs d.eaux usées de toute nature
d.exploiter des carrières à ciel ouvert»
Décret du Article «Sont dénommés (Parcs nationaux, sites naturels) toutes Liste et coordon-
18 mars 1er.- étendues de terres boisées ou pas sur lesquelles sont établies nées des sources,
1968 des monuments historiques ou naturels, qui, par leur situation monuments histo-
ou pour des raisons de convenance ou d’utilité publique, riques, naturels
doivent demeurer intactes et, en aucun cas ou aucune cir- Emplacement des
constance, ne doivent être soumises à une exploitation agri- lacs et étangs
cole ou forestière quelconque»

89
Article 4 «Peut devenir (Parc National ou Site Naturel):
Toute étendue de terre sur une superficie d.au moins 5 has
autour des cascades, des chutes d.eau, des sources
d’alimentation en eau potable, des sources thermales ou
sulfureuses, des grottes ou des monuments naturels;
toute étendue de terre autour des lacs et étangs, sur un rayon
d.au moins 200 mètres à partir de leur pourtour;
toute étendue de terre destinée à protéger et à conserver la
faune et la flore nationales, ainsi que les objets d.intérêt
historique, géologique, scientifique, touristique”
Décret du Article 2 «Il est également interdit: Localisation des
20 mars 1o) de construire des maisons d’habitation, Water-closets et sources d’eau
1943 fosses d’aisance au dit bassin d’alimentation. Les construc-
tions qui s’y trouvent déjà seront, s’il y a lieu transportées
ailleurs”
Loi VII - Article «Aucune maison d’habitation, aucune fosse d’aisance, au-
Code 146 cune étable ou écurie, aucun cimetière ne peuvent être érigés
Rural, au bassin d’alimentation d’une source à l’Intérieur du péri-
François mètre de protection qui sera fixé par les Départements de
Duvalier l’Agriculture et des Travaux Publics»
Loi du 17 Article «Sont déclarées ‘Zones sous protection’»:
août 1955 18.- 1e) toute étendue de terre appartenant à l’Etat ou à des parti-
culiers sur une superficie d’au moins 5 hectares, autour des
cascades, chutes d’eau et autour des sources alimentant en
eau potable des agglomérations urbaines et rurales
2e) toute étendue de terres appartenant à l’Etat ou à des
particuliers autour des sources thermales ou sulfureuses,
autour des réservoirs d’eau généralement quelconque, sur
une superficie d’au moins 5 hectares.
3e) toute étendue de terres appartenant à l’Etat ou à des
particuliers formant le bassin hydrographique des sources et
des cours d’eau.
4e) toute étendue de terres appartenant à l’Etat ou à des
particuliers qui seront désignées par le Département de
l’Agriculture conformément à l’article 16»
Article «Dans les limites des zones sous protection, des étendues de
19.- terres pourront être conformément à la loi du 3 février 1926,
déclarées "Zones réservées" et retirées de toute exploitation»

Liste partielle d’autres instruments juridiques et techniques pour appuier la gestion du risque en Haïti

1. Texte sur le Projet d’Urgence et de Gestion des Risques et des Désastres (PUGRD)
2. Plan National de Gestion des Risques et des Désastres (PNGRD)
3. Plan National d’Intervention (PNI)
4. Manuel d’opérations des COU et Plans d’Urgence Départementaux (COUD)
5. Manuel d’organisation d’exercices de simulation
6. Structures nationales de la Protection Civile et du Système National de GRD
7. Manuel d’Organisation Fonctionnelle du Centre d’Opération d’Urgence National (COUN)
8. Rapports sur la réponse aux désastres et bilans des dernières saisons cycloniques élaborés par la DPC et le
SPGRD, des entités étatiques et des partenaires du système
9. Documentation sur les actions appuyées par les projets d’appui à la DPC et SouthCom en gestion des
désastres
10. Stratégie Nationale de Préparation de la Saison Cyclonique 2009
11. Stratégie d’intervention du Secteur Santé en matière de Gestion de Risques et de Désastres
12. Cahier de procédures de base pour la gestion de l’assistance humanitaire
13. Organisation fonctionnelle du Centre d’Opérations d’Urgence National
14. Plan d’intervention du secteur sante en matière de gestion de risques et de désastres
15. Plan Blanc du Secteur Santé

90
Tableau III-38. Liste de quelques zones et endroits jouisant d’un status légal-territorial spéciale, suivant le cadre légal en vigueur.
IDENTIFICATION CATÉGORIE
Morne l’Hôpital Zone réservée
Source Cerisier-Plaisance Zone réservée
Parc la Visite Aire protégée
Parc Macaya Aire protégée
Palais Sans Souci Parc National historique
Haut du Cap Parc National historique
Citadelle Laferrière Parc National historique
Ramiers Parc National historique
Sources Puantes Aire protégée
Lac Péligre Aire protégée
Fort Mercredi Parc National historique
Fort Jacques et Alexandre Parc National historique
Ancienne ville du Cap Haïtien Parc National historique
Fort Picolet Parc National historique
Fort aux Dammes Parc National historique
Fort Belly Parc National historique
Vestiges coloniaux de Labadie Parc National historique
Résidence Antenor Firmin Parc National historique
Penitencier du Cap Haïtien Parc National historique
Fort Décidé Parc National historique
Crète a Pierrot Parc National historique
Citadelle des Platons Parc National historique
Zone de Montrouis Aire protégée
Habitation Leclerc Parc historique

Figure III-74. Distibution des restrictions légales réalisée «semi-automatiquement» au moyen de ArcGis® dans la région
métropolitaine de Port-au-Prince

91
Figure III-74 Distibution «semi-automatique» des restrictions légales réalisée au moyen de ArcGis® dans le quartier de Martissant

5.2 Actualisation de la cartographie nationale et de la ligne de la côte

La comparaison de la ligne de la cote officielle obtenue au moyen des images de GeoEye avec les cartes géographiques
officielles nationales fait surgir un problème de corrélation entre la délimitation des côtes nationales. Le problème est
transféré, de manière automatique, à toutes nos analyses et cela pose des problèmes avec les cartes que nous voulons su-
perposer aux nouvelles images et les nouveaux modèles numériques du terrain (e.g. cartes géologiques, géomorpholo-
gique, etc.).

Dans les Figures III-75, la ligne rouge montre la ligne de cote « officielle » (i.e. obtenue des cartes géologiques et géo-
morphologiques existantes) superposée aux images GeoEye. Il y a des distorsions, parfois mineures, parfois majeures. Ils
se posent des problèmes pratiques, comme par exemple la délimitation topographique du terrain dans les zones à bâtir.
Parfois il serait possible d’attribuer les différences à la géodynamique littorale, c’est-à-dire aux changements de
l’équilibre érosion-sédimentation naturelle, aux actions anthropogéniques, aux effets du séisme (liquéfaction, affaisse-
ments, soulèvements) ou à des combinaisons entre toutes celles-ci.

 Que le CNIGS définisse une nouvelle ligne de cote « officielle », du moins et pour commencer pour la région de Port-
En bref et du point de vue pratique, il faudrait, entre autres:

 Analyser les implications sur les conditions territoriales et foncières de la République d’Haïti dérivées de ces constata-
au-Prince

tions
92
 Nous nous adapterions à cette nouvelle définition et remercierons le CNIGS de nous donner la base de données corres-

 Le Bureau des Mines, devrait en suite adapter la carte géologique et les autres cartes aux nouvelles données.
pondante

 Alerter les entités en charge de la reconstruction des ces nouvelles conditions dans le littoral de PauP. Des vérifications
sur place seraient donc nécessaires dans chaque projet.

93
Figure III-75. Comparaison du tracé de la ligne de côte (tracé rouge) obtenue à partir de la cartographie nationale officielle et superposée à des
images GeoEye® récentes

94
ANNEXE 1: Generic terms of reference for assessing resiliency to natural hazards.

A1. Resiliency assessment criteria

As part of the effort to determine vulnerability to multiple natural hazards the planning team prepared a Resiliency As-
sessment Criteria (RAC) matrix. The document is located in XX. The purpose of the RAC is to examine natural hazards
and describe actions needed to mitigate risk for Individual Structures, Land Use, Codes and Standards, Institutional, Gov-
ernance and Planning. As one example we examine Coastal-Oceanic Hazards such as tidal waves, storm surges, sea level
rise and coastal erosion.

For Structures there is very little to be done to mitigate coastal-oceanic hazards. Levees and dikes are not recommended
as they provide a false sense of security. Existing structures must be relocated out of harm’s way. Vulnerability of critical
infrastructure (water supply, sanitation, power supply) must be mitigated. New buildings and critical infrastructure must
not be built in vulnerable areas.

For Land Use there are several measures that will mitigate hazards. Safe locations and elevations will be established for
housing, infrastructure, public buildings and businesses. For vulnerable areas passive land uses will be designated such as
parks, recreation facilities, conservation and wetlands areas.

For Codes and Standards there are several mitigation measures. Safe locations and flood resistant design for critical
buildings, such as schools, hospitals, community centers, police and fire, will ensure that they survive extreme events.
These buildings are essential for post disaster management in that they provide emergency shelter. Similarly the construc-
tion and maintenance of roads, drainage channels and piers will be designed to limit damage.

For Institutions, Governance and Planning there are several mitigation measures. Alert-alarm warnings combined with
clear signs indicating safe elevations, and predetermined evacuation routes will mitigate risk. Public education and com-
munication about the causes and consequences will prepare people to react quickly. Risk management plans and devel-
oped by the stakeholders (local government, businesses, educational institutions, NGOs and citizen groups will prepare
the community to mobilize quickly after the event. Training will help with plan preparation and post disaster manage-
ment.

Another example is Hydro-Meteorological and Climate Hazards such as cyclonic and other types of windstorms.

For Structures there are many mitigation measures. Existing structures, particularly roofs, will be retrofitted to withstand
intense winds. New structures will be designed to withstand intense winds. Items such as electric lines, public lighting,
and antennas will be secured to withstand winds.

For Land Use, there is little to be done to mitigate against intense winds. The areas at risk will be delineated to identify
where structure mitigation measures are required.

For Codes and Standards there are several mitigation measures. Safe/wind design standards will be applied to houses.
Codes and standards will ensure that critical buildings, such as schools, hospitals, and community centers will ensure that
they survive extreme wind events. The buildings are essential for disaster management, by providing safe temporary
housing.

For Institutions, Governance and Planning there are several mitigation measures. Alert-alarm warnings will mitigate risk.
Public education and communication about the causes and consequences will prepare people to react quickly. Risk man-
agement plans developed by the stakeholders (local government, businesses, educational institutions, NGOs and citizen
groups) will prepare the community to mobilize quickly after the event. Training will help with plan preparation and post
disaster management.

95
Menaces naturelles Mesures non-structurelles Mesures structurelles
Menaces côtières Utilisation des terres Codes, normes, cadre juridique Institutionnel, gouvernance, planification Ouvrages d'art
Établissement et application de critères
Établir et appliquer des critères pour évaluer la La gestion du risque: Menaces côtières, vulnérabilité;
de conception et emplacement sûrs et
capacité d'utilisation des terres, choix compréhension des causes et conséquences. Commu-
résistants aux inondations. Renforce- Digues; non-recommandables;
d’emplacements suffisamment élevés (réduire nication sociale (secteurs privé et public, population),
ment des logements, structures essen- relocalisation lorsqu’il est pos-
Tsunami, vagues, raz-de-marée, l’exposition) des activités productives (agricul- éducation, organisation communautaire, aspects envi-
tielles (écoles, hôpitaux, pompiers) et sible, éviter la création de nou-
élévation du niveau de la mer, éro- ture, pêche, tourisme, commerce), logement,
d’infrastructures (routes, quais, drai-
ronnementaux de la gestion du risque, protection
velles vulnérabilités, et
sion côtière infrastructures essentielles. Routes d'évacua- financière du risque, gestion des urgences et désastres
nage). Dissémination et application des d’expectatives trop optimistes avec
tion. Protection des barrières littorales natu- (préparation, alerte-alarme, avertissements, indications
normes, contrôle qualité, lignes direc- sensations de sécurité fausse
relles (mangroves, récifs coralliens, bancs de d'altitude sécuritaire, sécurité, abris, routes
trices, formation professionnelle et
sable, dunes) d’évacuation; planification des contingences.
technique, contrôle de qualité.
Menaces hydrométéorologiques-
Utilisation des terres Codes, normes, cadre juridique Institutionnel, gouvernance, planification Ouvrages d'art
climatiques
Établissement et application des cri-
Gestion du risque: Menace éolienne, vulnérabilité;
tères de conception sécuritaire- Renforcer les constructions pour
Établir et appliquer des critères de localisation compréhension des causes et conséquences. Commu-
résistance au vent et emplacement du résister aux vents intenses, en
des structures sécuritaires (réduire nication sociale (secteurs privé et public, population),
logement, structures critiques (écoles, particulier les toits. Fixer éléments
l’exposition), en particulier pour le logement, éducation, organisation communautaire, aspects envi-
Vents cycloniques et d'autres types hôpitaux) et infrastructures (routes, mobiles et végétation environ-
infrastructures essentielles (écoles, hôpitaux, ronnementaux de la gestion du risque, protection
de tempêtes éoliennes quais, drainage). Dissémination et nante, lignes électriques aériennes,
approvisionnement en eau, énergie, télécom- financière du risque, gestion des urgences et désastres
application des normes, contrôle quali- panneaux publicitaires, éclairage
munications) et activités productives (industrie, (préparation, alerte-alarme, avertissements, indications
té, lignes directrices, formation profes- public, antennes; éviter la création
commerce, tourisme) sur l’altitude sécuritaire, routes d'évacuation, abris;
sionnelle et technique, contrôle de de nouvelles vulnérabilités
planification des contingences.
qualité.
Établir des reculs des lits mineurs, Gestion du risque: Menaces côtières (vagues de tem-
application de critères de sécurité vis-à- pête, raz-de-marée, érosion côtière) et vulnérabilité;
vis l’inondation côtière, conception compréhension des causes et conséquences. Commu- Digues; non-recommandables;
résistant ; emplacement sûr des loge- nication sociale (secteurs privé et public, population), relocalisation lorsqu’il est pos-
Ne pas occuper zones exposées à la submersion
Vagues de tempête, raz-de-marée, ments, structures essentielles (écoles, éducation, organisation communautaire, aspects envi- sible, éviter la création de nou-
marine; relocaliser lorsque possible, décourager
érosion côtière hôpitaux) et infrastructures (routes, ronnementaux connexes à la gestion du risque, protec- velles vulnérabilités et
le retour, protéger les voies de drainage naturel
quais, drainage). Dissémination et tion financière du risque, gestion des urgences et d’expectatives trop optimistes avec
application des normes, contrôle quali- désastres (préparation, alerte-alarme, indications sur sensations de sécurité fausse
té, lignes directrices, formation profes- l'altitude sécuritaire, routes d’évacuation vers les abris,
sionnelle-technique, contrôle de qualité. planification des contingences)
Gestion du risque: Menace d’inondation pluviale et
Relocalisation des maisons expo-
Établissement et application des cri- vulnérabilité; compréhension des causes et consé-
sées aux inondations et dans
Inondations dérivés des pluies tor- tères d'emplacement et conception quences. Communication sociale (secteurs privé et
Parcs linéaires dans les zones à recul, construc- pentes raides (glissements de
sûres et résistantes aux inondations du public, population), éducation, organisation commu-
rentielles (cycloniques, orogra- tions au dessus des lignes d’inondation; infras- terrain); canaux de drainage,
logement, structures critiques (écoles, nautaire, aspects environnementaux connexes à la
phiques, convectives, fronts po- tructures critiques ne doivent pas trouver dans
hôpitaux) et infrastructures (routes, gestion du risque, protection financière du risque,
bassins de rétention. Digues non-
laires, Zone de Convergence Inter- la zone inondable; profiter de la protection des recommandables; éviter la création
quais, drainage, services de base). gestion des urgences et désastres (préparation, alerte-
tropicale) ressources naturelles (forêt, géomorphologie) de nouvelles vulnérabilités et
Normes, contrôle qualité; lignes direc- alarme, indications sur l'altitude sécuritaire, routes
d’expectatives trop optimistes avec
trices, formation, application. d’évacuation vers les abris, planification des contin-
sensations de sécurité fausse
gences)
Sécheresse Utilisation des terres Codes, normes, cadre juridique Institutionnel, gouvernance, planification Ouvrages d'art
Connaissance suffisante des caractéristiques Dispositions pour l'alimentation d'ur- Gestion du risque: Menace de sécheresse et vulnérabi-
hydrologiques et hydrogéologiques: Variables gence en eau potable. Conception et lité; compréhension des causes et conséquences. Système de désalinisation, aqui-
Réduction de la capacité d'approvi-
météorologiques et climatiques (El Niño ou emplacement de l'approvisionnement Communication sociale (secteurs privé et public, fères souterrains, réservoirs et de
sionnement en eau ENSO). Paramètres géologiques et hydrody- en eau et l’assainissement: Normes, population), éducation, organisation communautaire, distribution gravitaire
namiques: Bilan hydrique, infiltration, re- contrôle de qualité, lignes directrices, aspects environnementaux connexes à la gestion du

96
charge, écoulement, propriétés transitoires formation, l'application risque, protection financière du risque, gestion des
(perméabilité, transmissibilité, capacités de urgences et désastres (préparation, alerte-alarme,
stockage), décharge, sources, potentialités et indications sur l'altitude sécuritaire, routes
limites, vulnérabilité. Dériver cette information d’évacuation vers les abris, planification des contin-
vers la capacité d'utilisation des terres et les gences)
conflits potentiels d'utilisation des terres pour
l'agriculture, l'énergie et l'approvisionnement
en eau potable
Gestion du risque: Menace de sécheresse et vulnérabi-
Insécurité et vulnérabilité alimen- lité (disponibilité nourriture); compréhension des
Plan d'action des structures d'utilisation
Dispositions pour la création de jardins com- causes et conséquences. Communication sociale Stockage d’aliments, irrigation,
taire: Dérivé de l'impact des menaces des terres et de stockage d’aliments
munautaires, approvisionnement en eau et (secteurs privé et public, population), éducation, leur distribution et marché; sys-
naturels (hydrométéorologiques et efficaces: Normes, contrôle qualité,
irrigation, alimentation et stockage du fourrage. organisation communautaire, aspects environnemen- tèmes d'urgence et d'approvision-
climatiques, séismes et géodynamique lignes directrices, formation, leur
Utilisation de variétés agricoles et de bétail plus taux connexes à la gestion du risque, protection finan- nement en eau, fourrages et ali-
externe) qui affectent en milieu rural application
résistantes à la sécheresse cière du risque, gestion des urgences et désastres ments
et agro-productif (préparation, alerte-alarme, planification des contin-
gences)
Menaces de la géodynamique in-
terne Utilisation des terres Codes, normes, cadre juridique Institutionnel, gouvernance, planification Ouvrages d'art
Séismes
Gestion du risque: Menaces sismiques (vibrations du
terrain, liquéfaction, tsunami, instabilité des pentes) et
Critères géotechniques pour l'évaluation spéci- vulnérabilité; compréhension des causes et consé-
fique "in situ", échantillonnage, détermination Conception et emplacement des struc- quences. Communication sociale (secteurs privé et Renforcement des logements et les
des propriétés (classification, résistance au tures résistantes, fondations et maté- public, population), éducation, organisation commu- systèmes de soutien de la vie
Génie parasismique cisaillement, capacité portante, réponse dyna- riaux de construction: Normes, contrôle nautaire, aspects environnementaux connexes à la quotidienne (transport, électricité,
mique, de la stratigraphie, épaisseur du sous- qualité, lignes directrices, formation, gestion du risque, protection financière du risque, approvisionnement en eau, assai-
sol), nappe phréatique, comportement hydro- leur application gestion des urgences et désastres (préparation, alerte- nissement; bâtiments critiques
dynamique. alarme, indications sur les prévisions sécuritaire,
routes d’évacuation vers les abris, planification des
contingences)
Selon leurs classes: I) Logement;
Développement des critères et l’expertise pour Gestion du Risque: Menaces naturelles et socio- ii) Critique (par exemple les
les conceptions et évaluations spécifiques du naturelles; vulnérabilité; compréhension des causes et hôpitaux, écoles, sapeurs-
Sécurité du bâtiment, consignes face génie civil, architecture, géotechnique, climat, Conception et emplacement des struc- conséquences. Communication sociale (secteurs privé pompiers; iii) essentielle (com-
environnement, patrimoine culturel, emplace- tures résistantes, de même que leurs et public, population), éducation, organisation com- merce, services, quais); iv) Fonc-
aux menaces naturelles et socio-
ment, conception structurale, esthétique, utilisa- éléments non-structuraux: Normes, munautaire, aspects environnementaux connexes à la tionnement «normal» (industrie,
naturelles (incendie, environnement, tion adéquate des matériaux de construction, contrôle qualité, lignes directrices, gestion du risque, protection financière du risque, stockage des aliments et carburant,
pratiques incorrectes) systèmes de drainage, assainissement, services formation, leur application gestion des urgences et désastres (préparation, alerte- matières dangereuses, distribution
d'approvisionnement en eau et électricité, alarme, indications sur les prévisions sécuritaire, et approvisionnement en eau et
entretien routes d’évacuation, planification des contingences) assainissement). Éviter la création
de nouvelles vulnérabilités
Suivant les conditions spécifiques
Gestion du Risque: Menace de liquéfaction des sols;
des sites et d’un rapport béné-
vulnérabilité; compréhension des causes et consé-
Analyser l’emplacement des nouvelles cons- fice/coût adéquat: Renforcement
quences. Communication sociale (secteurs privé et
tructions; renforcement des constructions Conception et emplacement des struc- des constructions pour résister la
public, population), éducation, organisation commu-
existantes; amélioration du comportement tures résistantes: Normes, contrôle liquéfaction, notamment les struc-
Liquéfaction des sols dynamique des sols, particulièrement des qualité, lignes directrices, formation,
nautaire, aspects environnementaux connexes à la
tures essentielles et critiques.
gestion du risque, protection financière du risque,
remblais artificiels. Ne pas placer des bâtiments leur application Éviter la création de nouvelles
gestion des urgences et désastres (préparation, alerte-
critiques sur des sols liquéfiables vulnérabilités. La relocalisation est
alarme, indications sur les prévisions sécuritaire,
une option à considérer en cas de
routes d’évacuation, planification des contingences)
besoin

97
Menaces de la géodynamique ex-
Utilisation des terres Codes, normes, cadre juridique Institutionnel, gouvernance, planification Ouvrages d'art
terne
Développement des critères géotechniques, Gestion du Risque: Menaces de mouvements de
Selon les conditions spécifique du
suivant les évaluations des sites spécifiques via terrains, instabilité des pentes; vulnérabilité; compré-
site et des rapports adéquats dans
Les mouvements gravitaires de reconnaissance géologique, échantillonnage "in Conception et emplacement des struc- hension des causes et conséquences. Communication
la relation coût/bénéfice: Struc-
terrains (déclenchés par les séismes situ", détermination des propriétés (classifica- tures résistantes aux mouvements de sociale (secteurs privé et public, population), éduca-
tures de soutènement (murs,
tion, résistance au cisaillement, réponse dyna- terrain mesures de mitigation structural tion, organisation communautaire, aspects environne-
et/ou précipitations intenses): Glisse- mique aux secousses, stratigraphie, épaisseur, (soutènement): Normes, contrôle mentaux connexes à la gestion du risque, protection
gabions, ancres, drainage, végéta-
ments, chutes de blocs, solifluxion, tion à racines profondes, pratiques
susceptibilité à l’instabilité des pentes, etc.), qualité, lignes directrices, formation, financière du risque, gestion des urgences et désastres
érosion intense, etc. de conservation des sols; éviter la
calculs, scénarios, identification des nappes leur application (préparation, alerte-alarme, indications sur les prévi-
création de nouvelles vulnérabili-
phréatiques et les aquifères (leur comportement sions sécuritaire, routes d’évacuation, planification des
tés
hydrodynamique). contingences)
Développent de critères hydrométéorologiques La gestion des risques: des risques (dangers, et donc,
Emplacement des structures par rapport
et géotechniques suivant des évaluations spéci- de la vulnérabilité) compréhension (causes, consé-
à la distribution spatiale de la menace Digues, barrages «Sabo», non-
fiques "in situ" (i.e. caractérisation géotech- quences) et la communication sociale (secteurs privé et
des coulées torrentielles (sources, recommandables. Stabilisation des
niques des terrains, réponse dynamique des public, de la population), l'éducation, l'organisation
piedmonts, cours des coulées), mesures versants par des moyens naturels,
Coulées torrentielles de débris, terrains, stratigraphie, susceptibilité à communautaire, les aspects DRM environnement,
de mitigation structural (soutènement, re-végétation et relocalisations
coulées de boue l’instabilité des pentes, conditions hydro clima- protection contre les risques financiers, d'urgence et la
protection) et non-structural (aména- lorsque c'est possible; éviter la
tiques et hydrogéologiques, etc.), calculs, gestion des catastrophes (par exemple, la préparation,
gement du territorial, alerte: Normes, création de nouvelles vulnérabili-
scénarios, modélisations). Évaluation des l'alerte -alarme avertissements, des indications d'alti-
contrôle qualité, lignes directrices, tés
populations et infrastructures existantes; reloca- tude sécuritaire et les itinéraires d'évacuation, la plani-
formation, leur application
lisations sont à envisager. fication d'urgence)

98
A2. Testing a community-based land use resiliency assessment model

To better understand how the Resiliency Assessment Criteria would be applied in real situations a community-based land use assess-
ment model was prepared. A copy is located in XX. The purpose of the assessment model is to better understand the impact of multi-
ple natural risks in neighborhoods. The model is limited to land use issues of natural hazards: tidal waves and storm surges; floods
and torrential rainfall; soil liquefaction; landslides, rock slides and mudslides. Conclusions to be drawn from the sample survey are
the number of houses that are threatened by natural disasters, and the number of households, which may require relocation to other
sites in the community or nearby locations. The data will also be used to estimate costs for relocation. The data will be used to de-
termine what kinds of incentives will be used to help people chose between continuing to reside in vulnerable areas versus moving to
safe areas. The model is structured as a database. Individuals who have been trained will collect information to test the model. The
data collection for the model will be undertaken in two locations: Delmas 32, and Tabarre.

SODADE is preparing a participatory reconstruction plan for Delmas 32. Cooperazione Internazionale (COOPI) has started recon-
struction work in Tabarre. In both cases the model will help identify which group of houses are threatened by natural hazards. The
model will be tested on a sample of buildings threatened by natural hazards. The data collectors will work with the assessment form in
XX, topographic maps and portable GPS devices. Based on observations and interviews the collectors will indentify groups of houses
that have flooded in the past. The appropriate natural hazard box will be checked and the location marked with a GPS ID. For slopes
the collectors will work with the topographic maps and visual observations to identify groups of houses that are located on slopes
greater than 30 percent. The appropriate natural hazard box will be checked and the location marked with a GPS ID. Additional data
available from interviews and the data collected through the land enumeration. This includes the number of houses in the group; the
source of potable water, if any; and the availability of sanitation and solid waste collection, if any. The data will be collected and in-
serted into the database. As required, information on tenure type (owner versus renter) will be merged with data from the housing
enumeration. Based on the results of the field-testing, the model will be revised as needed to create a final community-based land use
resiliency assessment tool. Training programs will be developed to train an initial 100 qualified community planners to scale up the
use of the assessment tool.

Ne pas Établir Mise en Établir des Protection des


Mise en Nombre Données
réinstaller; l'utilisation place d'iti- niveaux ressources
place de de socio-
construire passive des néraires d'élévation naturelles du
barrières foyers économiques
ailleurs terres d'évacuation sûrs littoral
Tsunami
Raz-de-marée
Élévation du niveau de la mer
Érosion côtière
Menaces hydrométéorologiques
et climatiques
Tempête
Érosion côtière
Inondations
Pluies torrentielles
Menace sismique (vibrations,
réponse dynamique et intérac-
tion sol-structure)
Liquéfaction des sols
Risques géodynamiques externes
Glissements de terrain
Chutes de rochers
Érosion intense
Coulées torrentielles de débris
Coulées de boue

A3. Conditions contractuelles et referentielles

Titre : Projet pilote pour tester l'évaluation communautaire de la résilience de l’utilisation des terres

Contexte : L'équipe NAHAT prépare une méthodologie permettant d'identifier les menaces, les enjeux et l'exposition aux risques
naturels et propose des mesures pour gérer l'exposition aux risques. La première phase des travaux s’est penchée sur les risques au

99
niveau national. La deuxième phase des travaux consiste à examiner les risques au niveau du milieu environnant. Le document ci-joint
est une matrice qui examine la relation entre l'exposition aux risques et les éléments suivants :
• Les structures individuelles ;
• L’utilisation des terres ;
• Les codes et les normes ; et
• Les institutions, la gouvernance et la planification.

Cette évaluation définit l'exposition aux risques qui sera traitée dans le cadre des normes et de la réglementation sur l’utilisation des
terres. À l’aide du modèle numérique d’élévation par télédétection et imagerie LIDAR (Light Detection and Ranging) destiné aux
logiciels SIG , certains risques sont cartographiées par des images tridimensionnelles pour étudier l'impact de la topographie sur les
menaces telles que les risques d'inondation et de glissements de terrain au niveau du milieu environnant.

Objectifs : L'objectif de ce projet est de tester sur le terrain un outil d'évaluation communautaire de l'utilisation des terres. Les outils
tels que les cartes LIDAR, les appareils photo munis de la technologie GPS et les boussoles permettront au projet de comparer les

 Dalmas 32
informations produites par LIDAR dans des conditions environnantes réelles. Les actions pilotes seront menées dans trois zones :

 Tabarre
 Nerette (possible)

Portée des activités :


1. Rassembler et former une équipe d’évaluation : des Haïtiens formeront le noyau principal de l'équipe d'évaluation – provenant de
préférence des trois communautés. La taille de l'équipe devra être définie par le contractant. Le contractant devra prévoir la for-
mation de l'équipe dans la lecture des cartes LIDAR et l’utilisation de l’appareil photo et de la boussole pour établir le lieu de
prise des photographies. Le contractant devra désigner les zones environnantes concernées par l’étude, qui se concentrera sur
deux vulnérabilités de risques naturels : les inondations et les pentes inclinées de plus de 50 pour cent.
2. Étudier les zones inondables : Les cartes LIDAR indiqueront où est situé le potentiel d'inondation. Les enquêteurs devront inter-
roger un échantillon d’habitants pour déterminer la prédisposition historique des terres inondables. Les zones inondables seront
photographiées avec l’appareil photo GPS et la direction de la photographie sera identifiée par la boussole. L’estimation du
nombre de maisons qui sont touchées par les inondations sera effectuée. L'estimation devra répartir les maisons entre les couleurs
verte, jaune et rouge. Les données disponibles provenant du dénombrement des terres seront ajoutées.
3. Étudier les pentes inclinées de plus de 50 pour cent : les cartes LIDAR décriront l’emplacement des coteaux inclinés à plus de 50
pour cent. À l’aide des cartes, les enquêteurs identifieront un groupe de maisons situées sur des pentes inclinées à plus de 50 pour
cent. L'équipe d'évaluation prendra des photos de l’échantillon d’habitations avec l’appareil photo GPS, et déterminera la direc-
tion de la photographie avec la boussole. Grâce à ses observations visuelles, l'équipe d’évaluation identifiera le nombre de mai-
sons contenues dans la taille de l’échantillon, puis le nombre de maisons vertes, rouges et jaunes présentes dans l’échantillon.
Concernant l’échantillon relatif aux coteaux inclinés, l’équipe d’évaluation devra interroger un échantillon de ménages afin de dé-
terminer l'historique des glissements de terrain et des coulées de boue dans la zone.
4. Étudier les éléments prouvant la liquéfaction des sols : Les cartes LIDAR devront identifier les zones où les sols sont sensibles à
la liquéfaction. À l’aide des cartes, les enquêteurs identifieront un échantillon de maisons qui sont exposées à la liquéfaction des
sols. L'équipe d'évaluation devra photographier le groupe de l'échantillon avec l'appareil photo GPS et déterminer la direction de
la photographie avec la boussole. Grâce à ses observations visuelles, l'équipe d’évaluation identifiera le nombre de maisons con-
tenues dans la taille de l’échantillon, puis le nombre de maisons vertes, rouges et jaunes dans l’échantillon.
5. Étudier les zones exposées aux ondes de tempête : Les cartes LIDAR devront identifier les élévations topographiques qui sont
exposées aux ondes de tempête. À l’aide des cartes, les enquêteurs identifieront un échantillon de maisons qui sont exposées aux
ondes de tempêtes. L'équipe d'évaluation devra photographier le groupe de l'échantillon avec l'appareil photo GPS et déterminer
la direction de la photographie avec la boussole. Grâce à ses observations visuelles, l'équipe d’évaluation identifiera le nombre de
maisons contenues dans la taille de l’échantillon, puis le nombre de maisons vertes, rouges et jaunes dans l’échantillon.
6. Recueillir et reporter les données sur les formulaires d'enquête qui seront fournis au contractant.
7. Préparer une évaluation sur la nature des efforts déployés dans le cadre de la conduite de l’étude. Fournir une liste d'éléments
d'étude qui n'ont pas fourni d'informations utiles. Fournir la liste des points qui permettront d'améliorer le processus d'enquête.

Recrutement du personnel : [identifier le personnel et décrire les qualifications ; décrire tout plan de formation qui sera dispensé
pour recruter les résidents locaux]

Période d'exécution : [fournir le calendrier]

Coût estimatif : [fournir les montants estimés 1) du niveau d'effort et des coûts du travail, et 2) des dépenses propres]

100
Annexe 2. Termes de reference pour l’élaboration de Cartes de Pertinence de Construction, basée sur les
données NATHAT 2 ou autres ources

 Géomorphologie
Données d'entrée. Á fournir par des équipes de recherche spécifique, à savoir :

 Climat
 Hydrologie
 Aspects géologiques et géotechniques
 Menaces exogènes naturelles
o Sismicité
o Tsunami
o Inondations
o Instabilité des pentes
o Glissements de terrain
o Effondrements

 Éventuelles menaces anthropiques: Il s'agit d'incidents qui surviennent en raison de la méconnaissance des conditions du site
o Coulées torrentielles

dans le développement des systèmes de soutien de vie et dans la construction des bâtiments et des logements. Il y a trop
d’exemples déjà discutés. Après avoir appliqué les donnés disponibles du pays sur les quartiers choisis, il a été constaté que
l’échelle de cette information n’est pas appropriée aux micro-zonages de façon pertinente ou utile qui permettrait une prise de
décision

Données disponibles de systèmes de support de vie. L'objectif de ce travail est d’évaluer les solutions et les problèmes de dévelop-
pement possibles. Ces données complémentaires sont très pertinentes pour la conception et les propositions de site.

Structures artificielles. Les bâtiments existants : emplacement, conditions (verte, jaune et rouge) et l'utilisation

 Énergie *
Systèmes de support de vie. Services existants actuellement : emplacement, altitude, capacité

 Production
o Electricité

 Distribution
 Eau
o Offre de répartition
o canaux d’évacuation des eaux pluviales*.

 Accessibilité des canaux


o Égouts collecte et traitement *

 Equipements de circulation (routes, chemins, etc.): hiérarchie, emplacement, capacité et état (% de voies utilisables)
o Transport

 Transport public*

 Santé
o Télécommunications *

o Hôpitaux et cliniques

 Éducation
o Autres programmes

o Écoles
o Collèges et universités

 Distribution de matériaux *
o Autres programmes

o Fret

 Vulnérabilité existante réduisant les structures *


o Collecte et élimination des déchets solides

 Utilisation des emplacements *.


 Emplacements des logements
 Utilisation des édifices publics neufs et des terrains*
 données cruciales en attente

101
Sur le milieu naturel. Il y a des populations dans les zones impropres à la construction immobilière, et celles-ci doivent être dépla-
cées. D'autres secteurs peuvent être rendus appropriés au moyen d’application de mesures d'atténuation et de nouveaux codes flexibles
du bâtiment et de normes. Ceux-ci se concrétiseront, une fois que les cartes de pertinence du bâtiment seront produites.

Sur les menaces naturelles. Haïti est un pays fortement menacé par plusieurs risques naturels qui ne sont pas tous imprévisibles,
isolés ou indépendants. Port-au-Prince est situé dans probablement un des emplacements à risques des plus élevés dans le pays et,
comme les catastrophes sont considérées comme des problèmes de développement non résolus, les solutions doivent être systémiques,
résolution des problèmes locaux, développement des systèmes de support de vie et d'utilisation des terres urbaines. On ne gagne rien
en reconstruisant la vulnérabilité.

En ce qui concerne l'espace urbain. La situation de Port-au-Prince en ce moment est idéale pour les plans d'Action, qui est de penser
avant d'agir. Le plan d'action doit faire usage de gestion de projets techniques afin de contrôler le processus de relocalisation.
L’application des connaissances NATHAT2 est de suivre le processus de penser avant d'agir.

Niveaux de planification
o Penser à l'échelle mondiale (ou à l'échelle nationale)
o Développer un plan et une conception à niveau régional
o Agir localement
Principes directeurs
o Des Investissements dans l'infrastructure doivent guider l'élaboration
o Construction de villes en tant que source d'emploi

 Villes résilientes: celles qui seront capables de résister à un choc sévère sans chaos immédiat ou dommage permanent
o Travailler pour rendre la ville plus résiliente

 Les systèmes de support de vie seront conçus pour continuer en fonctionnement


 Tout nouveau développement sera conduit loin des zones à hauts risques

Il est nécessaire de travailler sur les systèmes de support de vie et sur l'aménagement du territoire. Par exemple, le système d'accessibi-

 Rues étroites, à peine 2 voies.


lité de Port-au-Prince est très inefficace pour les raisons suivantes:

 Toutes les rues ont une circulation à 2 sens


 Aucun signal de stop et peu de feux de circulation
 Beaucoup de gens dans les rues
 La vitesse moyenne de circulation est de 10 km/h
 Les transports publics sont totalement informels

Les canaux de drainage des eaux pluviales reçoivent des eaux usées et toutes formes de déchets solides. Dans ces conditions, il est
impossible de traiter les eaux usées, qui favorisent toutes sortes de risques pour la santé et compromet le propre fonctionnement des
canaux. C’est l’occasion d'utiliser des solutions non réseau, qui devraient être utilisées aussi souvent que possible. L’extension des
réseaux a un coût beaucoup trop élevé. La distribution d'eau potable est manquante et cela se transforme en une source de problèmes
de santé. Il s'agit d'un cas typique de développement qui passe avant que les systèmes de support de vie soient en place.

En ce qui concerne le développement du territoire. Afin de développer le territoire d'Haïti, plusieurs pôles de développement pour-
raient être établis, dans des secteurs à l’intérieur ou à proximité des villes secondaires pour renforcer l'activité économique. Il est très
important attirer des investissements étrangers et cela implique beaucoup d'autres actions.

Recommandations sur les mesures d'atténuation nécessaires envisagées. À ce niveau, il est nécessaire que tous les efforts soient
axés sur l'ensemble des objectifs, y compris l’entière participation du gouvernement dans l’application des réglementations et normes
de l’usage des terres des codes du bâtiment. L'un des principaux principes des mesures d'atténuation est d’identifier le risque et réaliser
des plans avant qu’un événement frappe. Car les catastrophes sont des problèmes non résolus de développement, les mesures à
prendre dans ce domaine sont cruciales. Les mesures d'atténuation devraient être prises en compte à un stade précoce dans le dévelop-
pement des sites et elles peuvent être divisées premièrement en structurelles et non structurelles, qui à leur tour sont ensuite divisées:
1. Les mesures structurelles
a. Au niveau des villes et des quartiers
b. Dans la conception d'abris, dans les matériaux de construction et dans les méthodes de construction

 D’amménagement des territoires


2. Les mesures non structurelles

 De normes et codes
 De planification institutionnelle et gouvernementale
102
 Améliorer l'accessibilité
Mesures structurelles aux niveau de la ville et des quartiers:

 Nettoyer les gravats des routes


 Construire les routes proposées
 Désencombrer les canaux de drainage
 Construire des bassins de rétention dans des endroits appropriés
 Utiliser des solutions de non -réseau pour :
o La collecte et le traitement des eaux usées

 La distribution de l’eau
o La production d'énergie

 Les dispositifs d'ingénierie


o Structures de pentes stabilisation –rétention -conservation
o Amélioration des propriétés intrinsèques, les conditions actuelles et la réponse dynamique des sols

 Identifier les sites dangereux et les convertir en parcs linéaires ou fermes communautaires. De même pour les ravins au-
o Levées et digues, lorsque cela est possible

trefois habités et les bords de rivières

 Réexamen des conditions physiques des constructions


Conception de l'abri, matériaux de construction et méthodes de construction

 Logement principal
 Gabions de gravats?
 Construire au-dessus de la ligne de crue ou sur des pilotis
 Appliquer des méthodes de construction résistantes aux risques
 Gestion des gravats

 L'accessibilité pour les personnes handicapées : accès à des latrines ou d'autres systèmes
o Démolir les maisons rouges, supprimer et recycler les gravats

 Établir des bains publics et des toilettes là où les solutions privées ne sont pas réalisables

Tableau 1. Observations sur la construction dans le cas de risques naturels divers

Types de cas : Observations techniques (matériaux de construction et méthodes de construction)

Cyclone
o éviter les toits en pentes faibles, plats et légers
o garantir la stabilité des murs et des toits
o éviter les objets saillants des bâtiments
o fermer l'espace sous le bâtiment pour empêcher le soulèvement produit par la force du vent sous la structure
o éviter les saillies de toit, les auvents, etc.
o Relier fortement les toits aux murs de fondations

Inondation
o élever les bâtiments au-dessus du niveau de l'inondation
o utiliser des matériaux résistants à l'eau, par exemple des blocs de sol stabilisés par un additif de ciment ou de chaux
o éviter la détérioration des murs de boue à l'aide de surplombants de toits avec des pentes adéquates
o utiliser du plâtre étanche pour protéger les murs
o construire les fondations et les sous-sols sur une couche de gravier pour empêcher le ravinement causé par l'inondation

Tremblement de terre
o utiliser des formes régulières et symétriques qui ont un meilleur rendement dans les tremblements de terre
o séparer les bâtiments de différentes hauteurs et poser des joints de dilatation à intervalles réguliers dans les bâtiments en longueur:
o la longueur de la paroi non jointe ne devrait pas être supérieur à plus de 10 fois à l'épaisseur.
o faire des ouvertures aussi petites que possible, et qui ne devront pas être situées près de coins
o construire des murs à angle droit et éviter les coins en biseaux
o construire des murs de matériaux de bonne qualité (adobes, bloques de béton) et effectuer de bons liens entre les bloques avec
l’alternance de joints verticaux
o utiliser une bande de socle dans tous les murs et des semelles de béton armé (ou bandes de fibre de carbone)

103
o renforcer le bâtiment par l'utilisation de différents renforts : horizontaux (col) et verticaux (piliers), qui donnent de la rigidité et
permettent au bâtiment une distribution uniforme.

Glissement de terrain
o Le renforcement des bâtiments n'est pas une option recommandable pour les zones sujettes aux glissements de terrain en raison de

 renforcer les murs soumis aux détériorations causées par l'érosion des terrains
leur haut niveau de vulnérabilité. Toutefois, dans certains cas certaines mesures pourraient être mises en place :

 construire une structure de trame solide afin d'éviter l'effondrement du bâtiment en raison de l'écoulement de débris
Source : Adapté de El-Masri et Altius, de UNDRO (1991).

Méthodes de construction. Elles mettent l'accent sur la traditionnelle main d’oeuvre, les méthodes, pour occuper la population dans
l'effort de reconstruction.

Mesures non structurelles : Aménagement du territoire. Elaboration de Cartes de Pertinence de Construction. Ces cartes feront
refléter les zones où il faudra construire ou reconstruire, sans risque dans la plupart des cas, mais moins vulnérables. Elles sont élabo-
rées suivant un processus de superposition de cartes de différents dangers naturels, créées par d'autres consultants dans l'équipe de
NATHAT 2 et établissent une synthèse des risques naturels dans chaque zone d'étude. Ce processus peut également être appelé micro
zonage. Il convient de noter qu’actuellement les consultants de NATHAT 2 travaillent sur l’élaboration des cartes de dangers naturels
à l'échelle appropriée de façon à ce que l'analyse de zones soit utilisable. Certaines utilisations des terres s'appliquant au problème de
la délocalisation à portée de main sont les suivantes:

 Améliorer la densité en augmentant les agglomérations.


Zones résidentielles

 Bâtiments multifamilliaux avec des évacuations d'urgence déblayées.


 Utilisation de Mega bloques en tant que raccourcis de distribution principale. En Haïti, les Mega bloques ont été posés de façon
très intuitive, notamment dans les camps et les bâtiments provisoires, tel qu’on peut l’observer sur la photo ci-dessous. C'est un
moyen très efficace de LSS pour les personnes qui n'ont pas de voitures et ont l’habitude de marcher beaucoup.

Camp de mega blocs à Port-au-Prince

Remplissage en milieu urbain. Il s'agit d'un concept de développement urbain qui utilise des terrains vagues qui ont la particularité
d'avoir de nombreux LSS et autres services de droit de passage devant ou très près. Dans chaque quartier il faudrait démolir les mai-
sons rouges, nettoyer et recycler les décombres et identifier les zones qui peuvent être développés (sans risque). Il peut également être
dirigé vers le développement des implantations humaines sur les terres publiques vacantes.

Transport. Développer un réseau urbain avec des routes principales nettoyées de gravats, libre de gens, etc. et qui fonctionnera effi-
cacement (à100 %) telle une déviation. Créer des super bloques avec des artères principales pour transporter la LSS. Une recomman-
dation serait de convertir toutes les rues étroites à 2 voies en tant que rues à sens unique, dans le centre ville et les autres quartiers, et
le cas échéant, étant donné que la circulation est si lente dans ces zones et que personne ne s’y arrête jamais vraiment, d’installer des
panneaux de stop sur 4-voies (s'ils sont respectés) cela pourrait contribuer à diminuer le flux de circulation. L’amélioration des trans-
ports publics serait un plus, si l’on souhaite un fonctionnement plus efficace de la ville.

Les eaux usées et les conduits d’eaux pluviales. Résoudre ces questions au niveau local, car elles sont dépendantes de la gravité et

 Reboiser et/ou transformer les ravins en parcs linéaires et les pentes anciennement installées
du besoin en désencombrement. Utiliser des solutions de non- réseau lorsque cela est possible.

 La conservation des zones naturelles telles que les terres humides, les dunes et les forêts peuvent aider à réduire l'impact de ces

 Nettoyer les itinéraires d'évacuation et les plans d'urgence dès le départ


événements

Codes et normes. A ce sujet, le code de réglementations et de développement urbain Haïtien devrait être obtenu (si il existe) et exa-
miné par l’équipe de NATHAT 2. Le développement d'un nouveau code du bâtiment et de règlementations est une tâche très tech-
nique, habituellement effectuée par des ingénieurs, notre équipe peut aider dans le cadre de la réglementation urbaine, surtout après
que le BSMs définitif soit élaboré. D’autre part, les observations faites sur la façon dont le béton a été pulvérisé par le tremblement de
terre, il semble que cela soit un problème concernant les agents de réaction chimique du béton, ce-ci doit être traité en urgence. Les

 Le recul des rivières surtout celles affectée par les crues ou les inondations
règlementations les plus évidentes concernent:

 Le recul des côtes


 Les codes de recul et de construction de façon à obtenir des solutions spécifiques de logement
104


Les codes structuraux sismiques
Les codes d’électricité
 Le Code d’installations hydrauliques et sanitaires

Aucuns de ces codes et règlements seront jamais de quelque utilité si, il n’existe pas un organisme pour les faire appliquer ou des
règlements d’utilisation des terres, au travers de permis d'aménagement et de processus d'inspection.

Planifications institutionnelles, politiques et de gouvernance

 responsable des codes d'utilisation de terres, construire des permis et des normes d'application
Pour que tous les efforts et procédés ci-dessus soient efficaces, UNE institution ayant le pouvoir politique doit être :

 capable de d’entreprendre et d'empêcher les autres de d’entreprendre


 Actuellement, les ONG à Port-au-Prince, agissent en mode incrémentalisme disjoint :
 acteurs ajoutant des éléments à l'ensemble
 peu de coordination ou de communication
 provoquant des conflits entre eux
 gestion des déchets

 Garantir le droit à la terre.


Autres questions institutionnelles telles que :

 Accélérer les procédures de demandes


 Améliorer l'accès aux systèmes existants de logements publics
 Faciliter l'accès au logement aux populations à revenu moyen
 Lancer des sites, des services et des plans en matière de logement de base
 Les centres de protection pour les enfants et les jeunes
 Renforcer les services communautaires dans leur fonctionnement en cas d'urgence
 Besoins en location de logement
 Gestion des points d'eau
 Améliorer l'accès aux ressources de la terre
 Réguler les implantations illégales
 Mise à niveau des bidonvilles

105
Annexe 3: Acronymes

Acronymes Name
ENOS El Niño Oscillation Sud
GFDRR Global Facility for Disaster Reduction and Recovery
PAIR Plateforme pour l’Analyse Intégrale du Risque
CAPRAH Comprehensive Approach for Risk Assessment in Haiti
SPGRD Secrétariat Permanent pour la Gestion des Risques et des Désastres
USAID United States Agency for International Development
COUN Centre d’Opération des Urgences Nationales
COUND Centre d’Opération des Urgences Départementales

ACDI Agence canadienne pour le développement international


BID Banque internationale de développement
CNGR Comité national de gestion du risque
CARE Cooperative for Assistance and Relief Everywhere
CASEC Conseil d’administration de la section communale
CDRH Centre de dévelopement des ressources humaines
CRS Catholic Relief Services
DPC Directorat de la Protection Civile
ECHO L'Office d'Aide Humanitaire de la Commission européenne
COU Centre d’opérations d’urgence
FMI Fonds monétaire international
FRU Fonction de réponse aux urgences
SIG Système d’information géographique
GACI Groupe d’appui de coopération internationale
BID Banque interaméricaine de développement
ONG Organisation non gouvernementale
PNGR Plan national de gestion du risque
OPDES Organisation pré-désastre et de secours
OPS/OMS Organisation panaméricaine de la santé / Organisation mondiale de la santé
SPGR Secrétariat permanent de gestion du risque
PNUD Programme des Nations unies pour le développement
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance
USAID Agence américaine pour le développement international
SNGR Système national de gestion du risque
DPC Direction de la Protection Civile
MSPP Ministère de la Santé publique et de la Population
MTPTC Ministère des Travaux Publics, des Transports et des Communications
MARNDR Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural
MDE Ministère de l’Environnement
MPCE Ministère de la Planification et de la Coopération Externe
MAE Ministère des Affaires Etrangères et des Cultes
MENJS Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports
MEF Ministère de l’Économie et des Finances
CRH Croix Rouge Haïtienne
CONATEL Conseil national des télécommunications
ECHO Office humanitaire de la Commission européenne
TELECO Compagnie nationale des télécommunications
FMI Fonds monétaire international

106
Annexe 4. Termes de reference pour le devéloppement d’une Plateforme pour l’Analyse Intégrale du
Risque en Haïti (PAIRH)
I - Encadrement

Contexte général

La République d’Haïti, est située dans l’extrême nord de la Caraïbe, en zone climatique tropicale et exposé aux menaces dérivées de la
sismicité, la variabilité climatique (El Niño-La Niña/ENOS, changements dans la position de la Zone de Convergence Intertropicale),
les cyclones, des sécheresses, des inondations et des mouvements des terrains. Un taux élevé de pauvreté, l’absence d’un code de
construction, une politique d’aménagement territorial faible, entre autres, ont par leur voie intensifiée une vulnérabilité sociale, éco-
nomique et environnementale très importante, multipliés par les effets des désastres récents (cyclones de 2004 et 2008, séisme de
2010, choléra). Le risque est donc élevé et ainsi le pays est soumis périodiquement à l’effet des événements désastreux qui conduisent
à des pertes matérielles et humaines considérables qui empêchent le développement durable.

Dans le but de contrecarrer cette tendance à la détérioration, le gouvernement haïtien a mis en place un ensemble d’outils institution-
nels et a mis les bases pour y mettre en place une stratégie nationale pour la gestion du risque. La Banque Mondiale conjointement
avec le GFDRR (Global Facility for Disaster Reduction and Recovery), apportent leur appui pour construire une Plateforme pour
l’Analyse Intégrale du Risque (PAIRH), qui servira à évaluer et à communiquer le risque en République d’Haïti.

Cette assistance technique, financée par le GFDRR, vise la connaissance, l’évaluation, la communication et le suivie des facteurs du
risque et le calcul des pertes potentielles en Haïti. Le but consiste à doter les décideurs des outils utiles à l’accomplissement de leurs
tâches au moyen du développement d’une plateforme (PAIRH), des scénarios, indicateurs et des métriques pour l’analyse probabiliste
et déterministe et la quantification des menaces, la vulnérabilité et du risque. Ces outils s’accompagneront d’un processus de forma-
tion analytique académique et professionnelle et de l’acquisition d’un matériel basique de mesure et suivie des menaces naturelles
principales (séismes, mouvements des terrains, inondations fluviatiles et côtières, sécheresses) et de la vulnérabilité (sociale, environ-
nementale, économique).

II - Plateforme pour l’Analyse Intégrale du Risque en Haïti (PAIRH)

Objectifs

Cette consultation vise notamment la construction d’une plateforme pour réaliser et actualiser les analyses intégrales de risque en
Haïti, à commencer par la génération des modèles et des scénarios du risque dérivé des menaces sismique et hydrométéorologique et
des vulnérabilités respectives. La plateforme devra être en mesure d’appuyer et d’orienter les preneurs de décisions politiques et en-
trepreneuriales, dans leur sensibilisation sur les questions en relation avec le risque dérive des menaces naturelles et des vulnérabilités
conséquentes. Le développement d’instruments pour la gestion des urgences et des désastres, l’estimation des pertes probables, le
développement des outils pour la protection financière, la mise en marche de scénarios, modèles et métriques pour analyser les dégâts
potentiels et faire des comparassions de coûts et bénéfices de la mitigation (structurale et non-structurale ; scénarios d’intervention vs.
non-intervention), l’aménagement du territoire, a protection de la population, ses avoirs, les investissements, les moyens de produc-
tions des biens et des services, aussi bien que de l’environnement et les ressources naturelles font, aussi bien, partie des objectifs re-
cherchés.

Les modèles et scénarios se baseront sur les instruments, procédures et mécanismes déployés à CAPRA (Central American Probabilis-
tic Risk Assessment)14 ou des modèles et scénarios basés sur des instruments, procédures et mécanismes équivalents, compatibles et
convertibles. PAIR sera doté de moyens techniques pour analyser et visualiser les menaces naturelles (et leur vulnérabilité et risqué
subséquent) suivant les meilleurs pratiques internationales et leur application aux conditions haïtiennes (Figure 1). Les produits (soft-
ware –traduction de ceux disponibles et fonctionnelles à CAPRA, dans le cas où ce soit pratique-, procédures, manuels, résultats, scé-
narios, modèles, cours et ateliers de formation, matériels didactiques et pédagogiques, etc.) devront être délivrés en langue française.

Figure 1 Classification des menaces naturelles en Haïti, suivant leur origine.

14
CAPRA: http://ecapra.org/capra_wiki/en_wiki/index.php?title=Main_Page
107
Pendant cette première phase, PAIRH établira une plateforme de travail visant l’analyse du risque dérivé de la vulnérabilité associée
aux menaces sismique (vibrations, tsunami, liquéfaction, glissements de terrains) et d’inondation (riveraine et fluvial-côtière) d’Haïti-
ville et ses alentours suivant l’approche suggéré dans le diagramme de la Figure 2. Cette plateforme sera adaptée aux conditions et
besoins d’Haïti, moyennant un processus de collaboration avec les partenaires institutionnels et professionnels locaux.

Figure 2. Modules pour l’analyse séquentielle du risque avec PAIR

VI – Réalisation de la consultation

Activités du consultant

Le Consultant est demandé de fournir les services spécifiés ci-après:


i. Évaluation et modélisation des menaces, de la vulnérabilité et du risque en relation avec les inondations et les séismes dans la ré-
gion d’Haïti-ville.
ii. Développement, de manière conjointe avec les professionnels haïtiens, d’outils adéquats, versatiles et effectifs pour l’évaluation
et la communication du risque, permettant de connaître les causes, conséquences et voies par lesquelles le risque pourrait se maté-
rialiser en Haïti
iii. Contribuer à la sensibilisation des décideurs et de la population sur les pertes potentielles dérivées de la matérialisation des me-
naces naturelles, de la vulnérabilité et du risque
iv. Contribuer au développement des stratégies pour la gestion du risqué dans les secteurs public et privé, aussi bien qu’aux niveaux
national et local.
v. Réaliser plusieurs ateliers de formation, validation et dissémination des produits de cette consultation
vi. Contribuer à lancer un plan d’action visant la continuité e de l’appropriation des outils d’évaluation, tant du point de vue financier
comme matériel, conceptuel et des ressources humaines, préférablement en engageant du personnel haïtien

108
vii. Contribuer au renforcement des capacités locales en matière d’évaluation du risque et de gestion, standardisation et dissémination
des produits, au moyen d’une formation professionnelle. Ceci doit incorporer une formation spécifique dans l’utilisation des logi-
ciels et l’entretien du matériel informatique sur le long terme.
viii. Assurer une intégration de PAIR avec les autres processus de gestion du risque en cours en Haïti (e.g. système d’alerte-alarme, ré-
seau hydrométéorologique, renforcement institutionnel, etc.)

Produits attendus

Les produits attendus sont les suivants :


 Compendium de cartes, scenarios et modèles illustrant la distribution spatial, temporelle et l’es intensités des menaces naturelles,
de la vulnérabilité et du risque, de manière a pouvoir évaluer les degrés d’exposition, de fragilité et leurs valeurs en jeu. Les
échelles de l’analyse seront choisies en accord avec le CNIGS, CIAT et la CRV. Ces produits doivent souligner la situation des
concentrations de la population, des moyens de production des biens et des services, l’infrastructure critique et essentielle, aussi
bien que leur emplacement par rapport aux ressources naturelles. Les modèles à utiliser doivent être adaptés aux conditions so-
ciales, économiques, politiques et environnementales d’Haïti et se baser sur l’information disponible.
 Évaluation holistique du risqué et un profile du pays au moyen de la méthodologie d’indicateurs du risque et de la gestion du
risque de BID–IDEA15.
 Une proposition pour la stratégie d’action et la durabilité de PAIR, moyennant un diagnostic des besoins actuels et une proposition
pour les combler
 Un document présentant le cadre conceptuel, la formulation et le mode opératoire de PAIRH et les caractéristiques spécifiques de
toutes ses composantes
 Formulation d'une proposition de protocole de partage de données et de l’information requise pour l’opération de PAIR et aussi
pour ses produits, avec les institutions nationales engagées dans gestion du risque (e.g. CNIGS, CIAT, CRV, DPC, BdME, Météo,
Préfectures, Communes, etc.)
 Réalisation d’un processus (plan, ateliers, réunions, consultations) pour valider PAIR et pour disséminer ses produits auprès des
acteurs concernés
 Un rapport narratif de fin de mission
 Définition des critères au moyen desquelles la performance du PAIR sera évaluée régulièrement
 Concernant les menaces sismiques et d’inondations, le Consultant offrira les produits suivants:
i. Identification et quantification probabiliste et/ou déterministe de la distribution spatiale temporelle et de l’intensité de la me-
nace, moyennant une révision des informations historiques, préhistoriques et instrumentales documentées et disponibles
ii. Inventaire et catégorisation des éléments exposés et de leur vulnérabilité
iii. Scénarios de menace et risque représentés de manière cartographique et des métriques adéquates (e.g. perte maximale probable,
perte moyenne annuelle, fonctions de dépassement de pertes) suivant des périodes de retour spécifiques (e.g. 50, 100, 500, 1000
ans, etc.)
 Les ateliers, au moins un par composante (e.g. Modules de menace, de vulnérabilité, de risqué; menace sismique et menace
d’inondations), devront se dérouler en Haïti avec la participation des acteurs concernés pour chaque sujet à traiter. Le premier de
ces atelier devra incorporer un chapitre d’information sur le l’ensemble du projet, les objectifs et produits attendus. Un atelier final,
réunissant l’ensemble des produits, devra aussi être réalisé. Ces atelier devront avoir des sessions ouvertes (avec la participation,
par exemple des étudiants, professionnels du secteur privé, etc.) et des sessions « closes » (restreintes aux personnes en relation di-
recte avec le projet) et auront l’appui logistique de la Banque Mondiale et du CNIGS, CIAT, et la CRV, en coopération avec
d’autres partenaires.
 En ce qui concerne les analyses des menaces sismiques et d’inondation, les produits doivent comporter au moins, les éléments sui-
vants:
i. Module d’analyse des menaces: Composition de scénarios (cartes, textes, tableaux, graphiques dans des formats et bases de don-
nées standard du genre MS Windows XP®, MAC®, MS Office®, Adobe®, ESRI Arc Gis® ou équivalents compatibles) tenant
compte des évidences préhistoriques, historiques et instrumentales par l’application d’analyses et des modèles probabilistes et/ou
déterministes, suivant les données et l’information disponibles (i.e. fréquence, récurrence, durée de matérialisation, intensité, dis-
tribution spatiale, déclanchement des menaces consécutives et/ou agrégées):
a. Menace sismique16 : La menace sismique peut être évaluée au moyen d’un module de calcul et des logiciels correspondants
du genre CRISIS 200717. Les pas à suivre seraient les suivants : (liste non-limitative):
▫ Définition et caractérisation des sources seismogéniques: Information géologique, néotectonique, hypo-épicentrale et géo-
métrique
▫ Allocation des paramètres des sources: Information provenant des catalogues historiques et instrumentaux

15
IDB-IDEA: http://idea.unalmzl.edu.co/
16
Menace sismique: http://ecapra.org/capra_wiki/en_wiki/index.php?title=Evaluation_model_for_seismic_hazard
17
CRISIS 2007: http://www.ecapra.org/capra_wiki/es_wiki/index.php?title=CRISIS_2007
109
▫ Génération d’événements stochastiques compatibles avec la distribution de la localisation, profondeur focale, fréquence et
magnitude: Estimation basée sur un échantillonnage définit de manière récursive de la division géométrique des sources et
par l’assignation des paramètres de chaque segment, avec des poids relatifs suivant leur contribution sur l’aire totale. Pour
chaque segment, une série de scénarios doit être généré, avec des magnitudes différentes, où leurs probabilités
d’occurrence sont calculées à partir des courbes spécifiques de la récurrence des magnitudes dans chaque source
▫ Définition des paramètres, modèles et fonctions d’atténuation spectrale sont définis.
▫ Génération des cartes et scénarios des menaces pours des événements stochastiques relevant, indiquant la distribution spa-
tiale de l’intensité, suivant des valeurs spectraux et suivant la fonction d’atténuation adoptée.
▫ Amplification des paramètres de la menace à partir des caractéristiques du site, réponse dynamique du sol et influence sur
l’amplification et dé-amplification des paramètres, spectre des fréquences et durée du mouvement.
▫ Application des modèles probabilistes et/ou déterministes de la menace sismique obtenus à partir des paramètres
d’intensité (accélération, déformation, périodes, fréquences) pour différentes périodes de retour.
b. Menace d’inondation18 : La menace d’inondation doit être évaluée indépendamment si ‘elle est le produit des pluies convec-
tives, l’interaction de la Zone de Convergence Intertropical, cyclones ou autres événements hydrométéorologiques et clima-
tiques. Les modèles et procédés doivent se concentrer sur les analyses suivants :
▫ Compilation et analyse des registres, information, données et documents historiques et instrumentales disponibles
▫ Détermination des paramètres des pluies caractéristiques: Intensité, durée, distribution spatiale; bilan hydrique (proportions
relatives entre la pluie totale, l’évapotranspiration, l’infiltration vers le sous-sol, et l’écoulement superficiel)
▫ Génération d’événements et scénarios stochastiques de pluies intenses
▫ Application des modèles pour déterminer les débits fluviaux correspondants aux rivières de la région; analyses hydrolo-
gique et hydraulique; modèles d’écoulement (durée, vitesse, hauteur)
▫ Influence de la couverture végétale, des sols et des obstacles naturels et artificiels
▫ Détermination des seuils critiques d’inondation à partir de l’enregistrement des pluies et des débits de l’écoulement fluvial
▫ Intégration des scénarios de menace d’inondation au moyen de la distribution spatial et temporelle de l’intensité des pluies
et leurs périodes de retour, débits espérés, paramètres topographiques (pentes et gradients), profondeur de l’écoulement,
extension des aires inondables
▫ Application des modèles probabilistes et/ou déterministes de la menace d’inondation, obtenus à partir des paramètres hy-
drologiques et hydrauliques pour différents périodes de retour

ii. Inventaire et relevé des éléments exposés et analyse de vulnérabilité 19: Composition de la représentation spatiale (cartes,
textes, tableaux, graphiques dans des formats et bases de données standard du genre MS Windows XP®, MAC®, MS Office®,
Adobe®, ESRI Arc Gis® ou équivalents compatibles), suivant les niveaux d’intensité des menaces considérées:
• Population, habitations, activités productives de biens physiques, économiques et des services, l’infrastructure, les compo-
santes critiques de l’environnement et des ressources naturelles, leurs valeurs économiques et leur vulnérabilité (i.e. degrés de
fragilité et d’exposition, valeur économique et distribution probabiliste des degrés des pertes et d’endommagement potentiels,
suivant chaque menace en particulier). L’inventaire doit s’appuyer, dans la mesure du possible, sur l’information cadastrale
disponible, avec autant de vérification de terrain qu’il soit pratique. Il devra être décrit et classé de manière systématique sui-
vant une procédure standard de classification et valorisation (par exemple celle proposée par CAPRA) approuvée en accord
avec le CNIGS, CIAT, CRV et la Banque Mondiale.
• L’inventaire doit incorporer, l’information spécifique, paramètres et variables, en fonction du type et intensité de la menace,
sur : a) localisation par coordonnées géographiques, b) caractérisation géométrique (format «shape») des habitations, bâti-
ments, infrastructure, services sociaux, lignes vitales, etc., c) valorisation des biens et actifs , d) occupation humaine et vic-
times potentielles, blessés) paramètres des dégâts physiques potentiels (y compris sur les contenus) ou définition directe
d’une fonction de vulnérabilité, e) Calcul des pertes économiques potentielles directes et indirectes, bénéfices non-perçus en
cas de perte, pertes totales ou partielles d’emploie, f) impact sur les biens, services et fonctions de l’environnement et les res-
sources naturelles
• Au cas où l’information et les données disponibles s’avèrent insuffisants ou imprécis, le Consultant pourra soumettre à consi-
dération du CNIGS, CIAT, CRV et de la Banque Mondiale, l’utilisation de donnés « proxy » pour combler les lagunes res-
pectives. Les « proxy doivent provenir d’une détermination à jugement d’expert et soumis à une révision entre pairs.
• Développement des fonctions de dégâts : Établissement des distributions de la probabilité des pertes et/ou valeurs espérées
des dégâts et de leur déviation standard, en fonction de l’intensité d’un scénario spécifique de menace. Ces fonctions peuvent
être construites pour des cas spécifiques en Haïti et par comparaison avec des cas des bonnes pratiques internationales 20.

iii. Analyse du risque21: À réaliser avec l’application convolutée des scenarios des menaces et de la vulnérabilité décrits et au
moyen de modèles probabilistes et déterministes adaptés aux conditions d’Haïti:

18
Me a e d’i o datio : http://www.ecapra.org/capra_wiki/es_wiki/index.php?title=MODELO_AMENAZA_POR_INUNDACION
19
Analyse de vulnérabilité: http://www.ecapra.org/capra_wiki/es_wiki/index.php?title=Vulnerabilidad_de_Edificaciones_e_Infraestructura
20
Exemples fonctions de vulnérabilité: http://www.ecapra.org/capra_wiki/es_wiki/images/c/c8/Vulnerabilidad_de_Edificaciones_e_Infraestructura.pdf
110
• Évaluation des menaces (sismique, d’inondation), des éléments exposés (classe structurale, valeur physique, coût de rempla-
cement, impact sur la vie humaine) et leur fonctions de vulnérabilité respectives. Suivant les procédées déjà décrits, pour les
menaces sismiques et d’inondation, tout en considérant l’ensemble de scénarios probabilistes et/ou déterministes, leur distri-
bution spatiale et temporelle
• L’estimation des pertes doit se baser sur le taux moyen de dégâts établit par les fonctions de vulnérabilité préétablies, les va-
leurs de remplacement et de capitalisation. La représentation métrique peut s’exprimer, pour les menaces ou leur confluences
diverses, par secteur o composées, comme: i) Perte Maximale Probable (PMP) par des périodes de retour divers (e.g. 50, 100,
250 et 500 ans), ii) Perte Moyenne Annuelle (PMA) et iii) Fonctions de Dépassement des Pertes (FDP ; loss exceedence
curves-LEC). Les scenarios devront incorporer les cas comparatifs d’intervention vs. non-intervention pour réduire la vulné-
rabilité
• Modèle mathématique de base: Le risque dérivé des menaces naturelles est couramment représenté par une courbe de dépas-
sement des pertes («loss exceedence curve»), laquelle spécifie les fréquences avec lesquelles les événements sont en mesure
de générer des pertes spécifiques.
• Traitement de l’incertitude, en tenant compte de l’imprédictibilité des processus naturels et à la vulnérabilité: i) Primaire vs.
Secondaire (nombre, type d’événements et intensité de matérialisation; qualité et précision des données), ii) Incertitude aléa-
toire (variation inhérente associée à un système ou phénomène physique ; irréductible, stochastique) vs. Epistémique (dérivée
de la méconnaissance et données insuffisantes sur les processus naturels; incertitude des modèles) ; iii) Corrélée vs. Non-
corrélée, si l’on analyse des circonstances combinées ou non (interdépendants, indépendants) ; iv) Incorporation des incerti-
tudes sur l’analyse du risque dans des termes de la variabilité de chacun des paramètres clé à travers des coefficients de varia-
tion spécifiques.

iv. Profile du pays: Les résultats des analyses des menaces, de la vulnérabilité et du risque, aussi bien que la définition des indica-
teurs holistiques22 du risque et de la gestion du risque 23 seront utilisés pour construire un profile du pays pour chacun des scé-
narios considérés et jusqu’à la condition de « perte catastrophique » dérivé de l’impact des événements extrêmes. Les produits
de la plateforme devraient donc être en mesure de permettre l’identification des « points de concentration du risque » (« hot
spots ») dérivés de l’aggravation des facteurs de vulnérabilité au niveau géographique, sectoriel, économique, social et envi-
ronnemental.

v. Contrôle de qualité et degrés de fiabilité: Les données, l’information, les modèles et les produits, devront être soumis à des ré-
visions, validations, contrôles de qualité et de fiabilité rigoureux.

vi. La plateforme : Cette plateforme doit pouvoir se soumettre à des actualisations et des améliorations et mises-à-niveau futures,
lorsque des nouvelles données soient disponibles. Un manuel d’opération, pourvu d’exemples et démonstrations, doit être
composé, en tenant compte des aspects techniques, scientifiques, informatiques, de calibration et d’entretien. Les produits car-
tographiques des analyses des menaces, de la vulnérabilité et du risque devront être géo-référenciés, visualisables et acces-
sibles au moyen d’une base de données dotée d’un système d’information géographique du genre, équivalent et compatible
avec ESRI ArcGis® et dans un environnement PC, MS Windows® où autre 100% convertible, comme par exemple Floo-
dRanger24. Il est aussi nécessaire d’implanter, par ailleurs, la base de données DesInventar 25 et, entre autres utilisations,
l’appliquer dans l’analyse de l’Indice de Désastres Locaux (IDL). La visualisation des produits peut se faire “on line” au
moyen des systèmes d’accès ouvert, comme par exemple celui de SERVIR26. Cependant, la plateforme PAIR devrait pouvoir
fonctionner de manière autonome “stand alone”, c’est-à-dire, dans et avec des serveurs locaux.

vii. Applications pour la gestion du risque : Dans la mesure du possible et suivant leur pertinence, appliquées à la i) Connaissance
et communication du risque, ii) Réduction du risque (prévention, mitigation et leur analyse de bénéfice/coût) soit structurale
ou non-structurale, iii) Protection financière du risque (stratégies et outils pour la rétention et le transfert) et iv) Gestion des
urgences et des désastres.

Rapports

Les brouillons des rapports, cartes et autres produits devront s’adresser en français. Les documents devront se présenter en version
imprimée et aussi en version électronique dans des formats standard. Les rapports et produits finaux devront être présentés en français

21
Analyse du risque: http://ecapra.org/capra_wiki/en_wiki/index.php?title=Risk_analysis
22
Desinventar: http://www.desinventar.org/en/index.html
23
IDB-IDEA: http://idea.unalmzl.edu.co/
24
FloodRanger: http://www.discoverysoftware.co.uk/FloodRanger.htm
25
DESINVENTAR: http://www.desinventar.org/desinventar.html
26
SERVIR: http://www.servir.net/index.php?option=com_content&task=view&id=15&lang=en
111
et en anglais et puis publiés dans un site « wiki » du pays pour être en mesure de recevoir des commentaires et éventuellement des
observations et suggestions de la part des personnes intéressées.

Dispositions de mise en œuvre

Le Consultant soumettra, en début d’activités, un plan, un calendrier et la méthodologie d’intervention à la Cellule de Réductoin de la
Vulnérabilité d’Haïti. Le consultant développera les procédés de travail et transmettra l’initiative aux professionnels haïtiens au fur et
à mesure que le processus de formation avancera. Il est souhaitable qu’à la fin des activités, les professionnels haïtiens soient en me-
sure de réaliser les tâches clé des analyses du risque de manière autonome et durable. Le rapport final dans la version définitive, sera
remis au CNIGS, CIAT, CRV au plus tard dans les dix (10) jours après la fin de la dernière mission. Le Consultant travaillera sous la
supervision directe du Centre d’Études et des Recherches d’Haïti qui lui apportera appui logistique et travaillera conjointement avec le
Consultant, tout en s’assurant de l’adéquation de ses produits avec les TdR. Le Consultant veillera à ce que le CNIGS, CIAT, CRV
puisse acquérir des connaissances et de l’expertise pendant la réalisation de la consultation. La Banque Mondiale, en accord avec le
CNIGS, CIAT, CRV intégrera un comité de révision et de par des pairs (« peer review ») des résultats et des produits de la consulta-
tion. La mission commencera au plus tard le ………. et aura une durée de ….. jours-calendrier. Les activités se termineront au plus
tard le …………. Il est entendu que le consultant sera sur place au moins durant ……….. jours du mandat et de même les huit der-
niers jours. Le coût de transport aérien, perdiem et autres dépenses logistiques sera inclus dans le budget de l’activité. Le nombre et la
durée des missions sera définit en fonction du plan de travail, l’avance du processus et l’écoulement des produits attendus.

Rapport et paiement

Le Consultant sera supervisé par ……………., TTL à la Banque Mondiale et M. ……… Directeurs du CNIGS, CIAT et CRV en
Haïti. Les paiements seront définis au moyen d’un accord préalable, sur la base de la ratification des avances matériels et de la récep-
tion des produits programmés. Le contrat commencera le…….., 2011 et se terminera le……., 2011. Pendant cette période, le Consul-
tant travaillera l’équivalent de …….. jours.

Qualifications du Consultant

Le Consultant devra présenter des évidences qui le prouvent comme spécialiste dans la gestion du risque, notamment dans le volet de
l’évaluation probabiliste et déterministe du risque le domaine des menaces d’origine hydrométéorologique et sismique. L’équipe des
spécialistes en analyse et gestion du risque du Consultant doit être composé, au moins par : i) Un ingénieur géologue-géotechnicien, ii)
un ingénieur sismologique, iii) un hydro-météorologue, iv) un spécialiste en systèmes d’information géographique et informatique. Il
est nécessaire de démontrer une expérience dans ce domaine d’au moins 10 ans. Ces cadres devront posséder une connaissance suffi-
sante de la langue française, avoir des capacités pédagogiques et être capables d’établir des relations harmonieuses avec les entités et
les professionnels haïtiens.

Budget référentiel : US$...... (…………… dollars US)

Chronogramme référentiel:

TRIMESTRE
ACTIVITÉ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
I - Initiation du projet, structuration du plan de travail, compilation des données et information
disponibles; définition des modèles à appliquer, traduction des logiciels; ateliers de formation
professionnel de base
II – Évaluation des menaces sismique et d’inondation; interprétation des données historiques et
instrumentales; construction des modèles probabilistes; ateliers de formation et de dissémination
III – Inventaire des éléments exposés; formation aux enquêteurs de terrain et des analystes; mise en
marche de la compilation d’informations cadastrales, classification des actifs, biens; valorisation
économique, sociale et environnementale; population exposée
IV – Analyse de vulnérabilité, définition des fonctions de dégâts, impact potentiel sur la popula-
tion (morts, blésés) et sur les activités productives, infrastructure, service de base, lignes vitales;
valeurs de remplacement. Continuation de la formation professionnelle et de la dissémination des
produits
V – Analyse du risque suivant les scénarios des menaces et les fonctions de vulnérabilité; défini-
tion des fonctions de dépassement des pertes, métriques (perte maximale probable, perte moyenne
annuelle); profile du pays; applications sur la gestion du risque; continuation de la formation
professionnelle et de la dissémination des produits
VI - Contrôle de qualité des produits, préparation du rapport final et conclusion du processus de
formation professionnel ; finalisation du projet et du contrat

112
Annexe 5: Glossaire27

Aléa L’alerte consiste d’un état d’esprit quasi-permanent de veille qui permet d’identifier des situations et des circonstances
pouvant évoluer vers des dangers potentiels. Il peut dériver sur une annonce ou dispositif d’information (Alarme)
émis, au moyen de protocoles préétablis, dans le but de prévenir la population et les preneurs des décisions sur un
événement potentiellement nuisible, prévisible et significatif pour leur sécurité.
Alerte L’alarme est un mécanisme permettant de manifester l’existence, voire la matérialisation imminente d’une situation
potentiellement destructive. L’état d’alarme est déclaré afin de permettre aux organismes de réponse, d’attention des
urgences et à la population d’activer des procédures établies au préalable pour réduire, voire éliminer, les dégâts hu-
mains. L’alarme est donc un dispositif qui a pour but de démarrer des procédures, préalablement établies, pour que
puissent être prises des mesures et des précautions, spécifiques à chaque circonstance dangereuse (par exemple des
menaces naturelles), suivant la nature de l’événement menaçant -origine, célérité de matérialisation, récurrence-,
l’intensité prévisible, l’extension spatiale de son influence et la potentialité de génération de dégâts suivant la fragilité
et la valeur des éléments exposés. En étant rattachée à un système, l’alarme permets l’activation des protocoles asso-
ciés à un plan de contingences ou d’urgences, selon le cas. La conception de l’alarme doit assurer que l’information
s’origine et arrive de manière adéquate, précise et en temps, pour permettre une réaction efficace de tous les acteurs
concernées.
Alarme L’alarme est un mécanisme permettant de manifester l’existence et matérialisation imminente d’une situation poten-
tiellement destructive. L’état d’alarme est déclaré afin de permettre aux organismes de réponse, d’attention des ur-
gences et à la population d’activer des procédures établies au préalable pour réduire, voire éliminer, les dégâts hu-
mains. Également, l’alarme peut être un dispositif qui a pour but de démarrage des procédures, préalablement établies,
pour que puissent être prises des mesures et des précautions, spécifiques à chaque circonstance dangereuse (par
exemple des menaces naturelles), suivant la nature de l’événement menaçant -origine, célérité de matérialisation, ré-
currence-, l’intensité prévisible, l’extension spatiale de son influence et la potentialité de génération de dégâts suivant
la, fragilité et la valeur des éléments exposés. En étant rattachée à un système, l’alarme permets l’activation des proto-
coles associés à un plan de contingences ou d’urgences, selon le cas. La conception de l’alarme doit assurer que
l’information s’origine et arrive de manière adéquate, précise et en temps, pour permettre une réaction efficace de tous
les acteurs concernées.
Besoins Interventions humanitaires de redressement et du développement nécessaires pour combler l’écart entre les déficits ou
pertes identifiés et la situation à laquelle aspirent les affectés/concernés dans une situation post-conflit ou post-
désastre. La somme des besoins localement identifiés ou perçus peut être synthétisée dans un cadre de redressement
pour un secteur ou un pays.
Besoins (évalua- D’abord initiée par des agences humanitaires, cette évaluation implique la définition des besoins de base et de ce qui
tion des…) manque pour les satisfaire (sur la base de standards, en tenant compte des vulnérabilités, risques et capacités), et
l’estimation de l’assistance externe nécessaire (externe à la communauté, à la province ou au département, ou au pays)
pour pallier à ces déficits. Les évaluations des besoins pour le redressement (d’urgence ou intégral) et à des fins de
développement impliquent une vision plus large des besoins couvrant des points relatifs à l’institutionnel, aux poli-
tiques et à l’infrastructure.
Capacité de faire Différents moyens par lesquels les femmes et les hommes utilisent leurs capacités et s’organisent pour utiliser des
face aux dé- ressources disponibles pour faire face à différentes conséquences négatives d’un désastre. Cela implique la gestion de
sastres ressources, aussi bien en temps normal que pendant des crises ou dans des conditions adverses. Le renforcement des
capacités de faire face développe en générale la résistance face aux effets de menaces tant naturelles que provoquées
par l’homme. Elle concerne le genre du fait que les femmes et les hommes pourraient avoir des capacités de faire face
similaire ou différente selon leur capacité d’accéder aux ressources disponibles et d’utiliser ces ressources
Capacité de Combinaison de toutes les forces et ressources disponibles au sein d’une communauté, société ou organisation, qui
gestion du risque peuvent réduire le niveau de risque ou les effets d’un désastre. Cela inclut également le développement de ressources
institutionnelles, financières, politiques et autres, telles que la technologie à différents niveaux et secteurs de la société.
Catastrophe Similaire à « désastre », mais plutôt indicative d’une condition de pertes maximales et/ou extrêmes
Changement Le climat d’un lieu ou une région change si, pendant une période longue (en général des décennies, ou plus long-
climatique temps) il y a des tendances irréversibles importantes du point de vue statistique dans les indicateurs et au delà de
doutes raisonnables. Les changements climatiques peuvent découler de processus naturels et/ou anthropogènes persis-
tants dans l’atmosphère. Á noter que la définition du changement climatique utilisée dans le cadre de la Convention
des Nations Unies sur le Changement Climatique est plus restreinte, puisqu’elle ne concerne que les changements
directement ou indirectement attribuables aux activités humaines. En somme, le changement climatique serait associé
à l’augmentation des gaz et vapeurs à effet de serre, bien que l’effet de serre existe de manière naturelle. À cause de
ceci, il parait que la température mondiale est en voie d’augmentation.

27
I spiré, e partie, par la ter i ologie de l’ISDR, de l’OCHA, ave des apports par Dr. Sergio Mora.
113
Il n’y a pas encore des connaissances suffisantes pour comprendre l’ampleur des effets régionaux et locaux.
Dégâts (dom- Impact négatif sur les biens, le capital, l’infrastructure, ou toute autre type de structure physique (y compris les natu-
mages) relles) découlant d’un événement externe tel qu’un désastre.
Désastre Impact, trouble grave dans le fonctionnement d’une communauté ou d’une société, lorsque les pertes humaines, maté-
rielles, économiques ou environnementales doivent être confrontées avec des ressources originellement destinées au
développement. Un désastre est la matérialisation du risque. Il résulte de la combinaison convolutée d’une menace et
la manifestation de la vulnérabilité, lorsque les capacités ou mesures préventives sont insuffisantes pour réduire les
conséquences négatives du risque.
Développement Efforts visant le développement de compétences humaines ou d’infrastructures sociétales au sein d’une communauté
des capacités ou organisation, nécessaires pour réduire le niveau de risque.
Dimensions du Effets et rôles différents pour les hommes et les femmes lors d’un désastre. Une analyse plus complexe qui tient
désastre relatives compte du genre prendra également en considération les impacts différents des désastres sur des groupes distincts,
au genre particulièrement les vieillards, les bébés et les enfants, et les personnes ayant des handicaps spéciaux ou physiques.
Genre-sexe Rôles, responsabilités, besoins, fonctions et intérêts spécifiques des femmes et des hommes, en général socialement
induits et culturellement spécifiques, mais différents des concepts du sexe qui se réfèrent aux différences biologiques
entre les hommes et les femmes, ou à l’orientation sexuelle.
Genre-sexe (ana- Processus d’évaluation des différences spécifiques socialement induites entre les hommes et les femmes qui sont ap-
lyse relative prises, changent avec le temps, et varient au sein et entre les pays.
au…)
Genre-sexe (éva- Processus dans lequel les besoins spécifiques aux femmes, aux filles, aux hommes et aux garçons sont identifiés.
luation des be-
soins tenant
compte du…)
Gestion du Processus systématique de réalisation des décisions administratives, d’organisation, de compétences opérationnelles,
risque de capacités et d’application intégrale de politiques et stratégies pour réduire l’impact des menaces naturelles et de la
détérioration environnementale d’origine anthropogénique. Cela inclut toutes les formes d’activité, y compris
l’application des résultats de la recherche scientifique, l’observation et surveillance des processus naturels menaçants
et des mesures structurelles et non structurelles, pour éviter (prévenir) ou limiter (mitigation et préparation) les effets
adverses des menaces. La Gestion du Risque (GR) établit le lien de la chaîne des processus, moyennant ses outils,
mécanismes et méthodologies pour minimiser, à l’avance, la perte vies humaines lors d’un désastre et pour préparer la
réhabilitation, la plus rapide, efficace et sûre, des conditions de qualité de vie de la population. Il est suggéré
d’incorporer les définitions suivantes sur la gestion intégrale du risque, synthétisées d’après Mora 2009 and CAPRA
200928 :
 Identification du risque:
• Évaluation de ces causes, de ces conséquences et de ces facteurs aggravants
• Connaissance, quantification objective et perception de ces variables: Menaces, vulnérabilité; distribution spatiale-

 Réduction du risque:
temporelle des intensités, incertitudes, etc.

• Actions pour mitiger l’impact des menaces sur la société et sur l’environnement
• Valorisation et mise en place des mécanismes de prévention et de mitigation suivant les facteurs qui causent ou
intensifient les dégâts
• Réduction de la vulnérabilité, moyennant des considérations sur le bénéfice et les coûts des mesures
 Transfert/rétention du risque:
• Établissement des seuils de risque «accepté» vs. «acceptable»
• Définition des conditions-seuils de rétention vs. Transfert du risque
• Prise des décisions fondées sur des analyses comparant les bénéfices et les coûts respectifs
• Identification et éventuelle application “ex-ante” des instruments et des options de protection financière
 Gestion des urgences et des désastres:
• Actions basées sur des plans préétablis et de la préparation
• Mécanismes d’alerte-alarme, consignes de réponse, et processus de réhabilitation
• Faire face aux urgences et aux désastres de manière efficace
• Sauvegarder la vie humaine, rétablir promptement la qualité de vie et les moyens de subsistance
• Éviter la reconstruction de la vulnérabilité.
Gestion de Organisation et gestion des ressources et responsabilités dans le traitement de tous les aspects des urgences, en particu-
l’urgence (ou du lier la préparation, la réponse et la réhabilitation. La gestion de l’urgence implique des plans, structures et arrange-
désastre) ments établis pour initier des démarches normales d’agences du gouvernement, de volontaires et du secteur privé

28
CAPRA : http://www.ecapra.org/es/
114
d’une manière intégrale et coordonnée, pour répondre au spectre entier des besoins relatifs à l’urgence. Ce processus
est aussi connu comme la gestion du désastre.
Menaces Événement ou circonstance physique, processus naturel ou activité humaine qui dans le cas d’avoir atteint ou dépassé
une intensité spécifique, implique un danger potentiel de perte de vie humaine, de blessure ou de dégât aux biens so-
ciaux ou économiques, ou de dégradation de l’environnement. Parmi les menaces comptent des conditions latentes
pouvant représenter des dangers à venir, d’origine diverses : processus naturels (géologiques, hydrométéorologiques,
biologiques) ou provoqués par l’homme (dégradation de l’environnement, dangers technologiques). Les menaces
peuvent être individuelles, composées, séquentielles ou combinées dans leurs origines et effets. Chaque menace est
caractérisée par son lieu, son intensité, sa fréquence et sa probabilité d’occurrence et récurrence.
Mitigation Mesures structurelles et non structurelles appliquées pour limiter l’impact adverse de menaces naturelles, technolo-
giques et environnementales.
Pertes Moyens économiques, y compris les moyens de subsistance (revenus, salaires, bénéfices, et rentes), réduits suite à des
dommages causés par un événement externe, par exemple un désastre.
Réhabilitation Génération de processus pour le redressement post-crise (qu’il s’agisse d’un désastre ou d’un conflit). La réhabilitation
implique des mesures visant le retour de la communauté affectée, le plus rapidement possible à une qualité au moins
proche de celle d’avant le désastre, relatives à la gouvernance, la subsistance, les abris, l’environnement et le social, y
compris la réintégration des populations déplacées et la sécurité humaine
Risque Définitions littérales :
PETIT LAROUSSE; 2009 ; Risque:
nom masculin. (italien risco, du latin populaire resecum, ce qui coupe)
• Possibilité, probabilité d'un fait, d'un événement considéré comme un mal ou un dommage : Les risques de guerre
augmentent.
• Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé : Courir le risque d'un échec. Un pilote qui prend
trop de risques.
• Fait de s'engager dans une action qui pourrait apporter un avantage, mais qui comporte l'éventualité d'un danger :
Avoir le goût du risque.
• Préjudice, sinistre éventuel que les compagnies d’assurance garantissent moyennant le paiement d'une prime.
Synthèse : “…Éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer
la perte d’un objet ou tout autre dommage...”

Définitions spécifiques. Risque:


 Possibilitédes dégâts susceptibles de se produire sur des éléments exposés, suivant leurs caractéristiques, situation,
conditions et contexte spatio-temporel; les causes et les conséquences ne sont pas toujours prédictibles
 Probabilité combinée de ce que l’apparition d’une situation en espace et dans un temps spécifiques, soit suffisamment
intense pour produire des dégâts dus : à l’intensité de l’événement et à la fragilité des éléments exposés: économie,
vie humaine, environnement
Risque accep- Niveau de perte qu’une société ou communauté considère acceptable compte tenu des conditions sociales, écono-
table miques, politiques, culturelles, techniques et environnementales existantes. En termes d’ingénierie, le risque accep-
table est également utilisé pour évaluer des mesures structurelles et non structurelles appliquées pour ramener les dé-
gâts potentiels à un niveau où le danger pour les personnes et les biens peut être réduit en utilisant les codes et/ou
« pratiques acceptées » basées, entre autres, sur une estimation probabiliste et une estimation de la relation Béné-
fice/Coût de ces mesures.
Subsistance Les capacités, actifs (y compris des ressources tant matérielles que sociales) et activités nécessaires en tant que
moyens de subsistance. Une subsistance est durable quand elle peut faire face et se relever des pressions et chocs, et
garder ses capacités et actifs dans le présent et dans le futur, tout en ne minant pas la base des ressources naturelles ou
les moyens financiers par lesquels une personne/famille vit. Cela inclut les moyens de s’entretenir ainsi que les res-
sources –les ressources disponibles à partir de la richesse ou des réserves– dont on peut tirer parti en cas de nécessité.
Cela consiste en moyens de s’entretenir d’une famille ou d’un groupe, leur source de revenus, des ressources pour la
survie –minimum (ou marginale) pour subsister– pour les facilités socialement acceptables nécessaires pour vivre
« décemment ». Dans des situations post-conflit ou post-désastre, la restauration de l’emploi et le recouvrement de la
subsistance sont des priorités du gouvernement dans le cadre du redressement d’urgence ; ils font donc partie de la
réponse d’urgence en aidant les personnes affectées à dépendre moins de l’aide externe.
Subsistance Des méthodologies pour évaluer l’impact d’une crise (post conflit ou post désastre) sur les moyens de subsistance, les
(évaluation des opportunités de redressement et les capacités aux niveaux de la famille, de la communauté et de l’économie locale,
moyens de…) avec une perspective de genre. Cela inclut la conversion des résultats d’évaluations en options de réponse stratégique
(interventions aux niveaux de projets, programmes et politiques). Cela fait spécialement référence aux efforts déployés
par la FAO et l’OIT avec le kit d’outils d’évaluation intégrale des moyens de subsistance.
Variabilité cli- Ensemble de processus atmosphériques avec comportement cyclique et en relation avec la physiographie et
115
matique l’hydrométéorologie ; il est possible de le décrire physique et mathématiquement. Il s’agit des aspects et paramètres
régissant le climat, avec individualités et différences, et c’est ce que précisément est appelé variabilité climatique. Par
exemple, les cyclones tropicaux (i.e. dépressions, tempêtes, ouragans), en tant que vortex de basse pression, varient
chaque saison en intensité, nombre et trajectoire. Il n’y a pas, jusqu’à présent, aucune évidence hors de doute que
l’homme en soit capable de l’influencer
Vulnérabilité Probabilité de ce qui, en fonction de l’intensité lors de la matérialisation de la menace, il puisse se produire des dom-
mages sur des biens, services et personnes, suivant leur degrés d’exposition et fragilité, et qui se manifeste sur la quali-
té de la vie humaine (morts, blessés, affectés, déplacés, trauma psychosocial), la valeur socioéconomique et l’impact
sur l’environnement.

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