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UNIVERSITE D’ABOMEY–CALAVI

(UAC)
**************

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES


(FLASH)
**************

MASTER INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT


(MIRD)
**************

MEMOIRE DE MASTER II
Option : Gestion des risques et catastrophes

VULNERABILITE ET ADAPTATION
DES POPULATIONS DE LA COMMUNE
DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS
Présenté par :

Rodrigue Kossi DJOSSOU

Sous la direction du :

Prof. Christophe HOUSSOU


Professeur Titulaire des Universités du CAMES
DGAT/FLASH/UAC

Codirection de :

Dr. Expédit Wilfrid VISSIN


Maître-Assistant
DGAT/FLASH/UAC

Soutenu, le 12 avril 2014

Mention Très bien

1
SOMMAIRE Pages
Sommaire 2
Dédicace 3
Sigles et acronymes 4
Remerciements 5
Résumé 6
Abstract 6
Introduction 7
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE 10
L’ETUDE
1.1. Revue de littérature 10
1.2. Problématique 13
1.1- 1.3. Clarification des concepts 16
1.4.Démarche méthodologique 19
CHAPITRE II :
FACTEURS DE VULNERABILITE DES POPULATIONS DE LA 33
COMMUNE DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS
2.1. Facteurs naturels de vulnérabilité des populations de la commune de
33
Grand-Popo aux inondations
2.2. Facteurs socioéconomiques de vulnérabilité aux inondations dans la
44
commune de Grand-Popo
CHAPITRE III :
INCIDENCES DES INONDATIONS SUR LES POPULATIONS DE
49
LA COMMUNE DE GRAND-POPO ET STRATEGIES
ADAPTATIVES
3.1. Incidences socio-économiques des inondations sur les populations de la
49
commune de Grand-Popo
3.2. Incidences environnementales des inondations 56
3.3. Stratégies d’adaptations des populations de la commune de Grand-
59
Popo aux inondations
Conclusion 69
Bibliographie 70
Liste des photos et planches 73
Liste des figures 73
Liste des tableaux 74
Annexes 75
Table des matières 77

2
Dédicace
A

✓ Myranda Pétronille Adjoua, que ceci te serve d’exemple.

3
Sigles et acronymes
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement
AGI Affections Gastro-Intestinales
ANPC Agence National de la Protection Civile
ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique
et à Madagascar
CeCPA : Centre Communal pour la Production Agricole
CENATEL : Centre National de Télédétection et de Cartographie
Environnementale
CeRPA : Centre Régional de la Promotion Agricole
DDS : Direction Départementale de la Santé
DG-Eau : Direction Générale de l’Eau
SH : Service de l’Hydraulique
D-P-R : Diagnostic- Pronostique- Réponse
EMICoV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des
populations
GLOBE : Global Learning and Observation to Benefit the Environment
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
LABEE : Laboratoire de Biogéographie et Expertise Environnementale
LACEEDE : Laboratoire "Pierre PAGNEY" Climat, Eau, Ecosystèmes
Développement
MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
MUHA : Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Assainissement
MIRD : Master Intégration Régionale et Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADPPA : Programme d’Appui au Développement Participatif de la
Pêche Artisanale
PAZH : Programme d’Aménagement des Zones Humides
PDC : Plan de Développement Communal
PLAGE : Plan Local d’Aménagement et de Gestion de l’Environnement
PMAE : Plan municipal d’action environnemental
PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement
PPL : Projet Pêche Lagunaire
PSRRT : Programme Spécial de Reboisement et de Restauration des
Terres
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation
SERHAU : Société d'Etude Régionale d'Habitat et d'Aménagement Urbain
SDAC Schéma Directeur d’Aménagement Communal
SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin
UCP : Union Communale des Producteurs

4
Remerciements
Au terme de cette recherche sur la vulnérabilité et les stratégies d’adaptation des
populations de la commune de Grand-Popo aux inondations, je témoigne toute ma
gratitude à mon Directeur de mémoire, le Professeur Christophe HOUSSOU, qui
malgré ses multiples occupations à accepter de diriger ce travail. Je pense
également au Docteur Expédit Wilfrid VISSIN, mon co-directeur de mémoire pour
ses précieuses remarques et contributions qui ont permis d’améliorer la qualité
scientifique du présent mémoire.
Je rends un vibrant hommage au Professeur Euloge OGOUWALE pour sa
détermination à faire de nous, des jeunes chercheurs. Merci Professeur !
Mes mots de reconnaissance vont à l’endroit de Fidèle MEDEOU, Aristide
KOUTON, Akibou AKINDELE, Romaric OGOUWALE, Joannès DOGLO,
Gervais ATCHADE et Dénis GNANDEKPA pour leurs appuis techniques.
Mes gratitudes également à l’endroit de tout le Conseil Communal et au personnel
de la mairie de Grand-Popo, particulièrement à Amah MESSAN et Justin
FANOUKPE, pour leur franche collaboration et leur esprit d’ouverture.
Mes sincères remerciements à Codjo MAMLANKOU, Joseph SINHOU et
Idelphonse DESSOUASSI, pour leur apport moral et financier. Merci également à
Brigitte HOUNDJREBO pour son soutien et sa perpétuelle compréhension.
Je témoigne ma profonde gratitude à mon père Emile Kocou DJOSSOU et ma mère
Elisabeth SIHOUN, pour le sens élevé de leurs sacrifices.
J’adresse mes mots de reconnaissance à mes frères et sœurs : Blanche, Jéradine,
Edwige, Clémence, Emilie, Simone et Olivier. Merci, également à mes amis
Delphin AFANGBEGNON, Bonaventure TIPO, Aubin TOGBE, René EDJIN,
Narcisse OBAGNIGBAN, Romain HEKPO, Lucien AGBEMAPLE, Louis
LOKOSSOU et Léonie Prisca AKPASSO pour leurs accompagnements et conseils.
A tous les étudiants de la 1ère promotion et enseignants du master MIRD, je dis
merci pour la fraternité et la solidarité toujours entretenues.
Je remercie enfin les membres du jury de soutenance, pour avoir accepté examiner
les résultats de cette recherche.

5
Résumé
Les inondations ont d’importants effets sur la population de la commune de Grand-Popo. La présente étude
vise à contribuer à une meilleure évaluation de la vulnérabilité et des stratégies d’adaptation des
populations de la commune de Grand-Popo aux inondations.
La démarche méthodologique a consisté à la collecte des informations, du traitement des données et de
l’analyse des résultats. Les données pluviométriques, hydrologiques, bathymétriques, démographiques,
topographiques et socio-spatiales sont utilisées. Les outils informatiques ont servi au traitement de ces
données. Le modèle d’analyse de la vulnérabilité D-P-R et la grille de Lefort sont utilisés pour analyser les
risques d’inondation dans la commune de Grand-Popo ainsi que les stratégies adaptatives des populations.
Les inondations dans la commune de Grand-Popo se manifestent à travers le débordement et
l’envahissement des espaces. Les facteurs géographiques, l’importance du réseau hydrographique et les
facteurs anthropiques favorisent la survenance de ces inondations. Les incidences de ces inondations sont
autant sociales, économiques qu’environnementales. Sur le plan social, de 2007 à 2010, les inondations ont
fait 13 décès, 40 blessés, 23317 sans-abris, 45 salles de classe endommagées, 3749 cases démolies et plus
de 166,90 Kml de route détruites. Au plan économique, elles ont détruit 1643 ha de cultures vivrières, 9036
têtes de bêtes et 15608 volailles. Au niveau de l’environnement, elles ont dégradé les berges et provoqué la
disparition de certaines espèces végétales et halieutiques, la mobilité de l’embouchure et le comblement des
plans et cours d’eau.
Face à ces impacts, les autorités communales soutenues par les populations, les partenaires et les
institutions étatiques ont opté pour le déplacement des sinistrés vers les espaces non inondés et sécurisés.
Mais cette solution est éphémère et ne participent en aucun cas au soulagement définitifs des peines des
populations victimes. Cependant, le renforcement de ces stratégies est susceptible d’amoindrir les coûts
socioéconomiques et environnementaux des populations de la commune de Grand-Popo.
Mots clés : Grand-Popo, vulnérabilité, inondation, stratégies d’adaptation, enquêtes socio-anthropologiques

Abstract :

The variation in the Mono river rate of flow under the influence of rainfall is one of the problems
confronting the inhabitants of Grand-Popo. Thus the purpose of this research work is to help in better
evaluating the resident populations vulnerability to the river changeability and they adapt to it.
The methodological approach carried out in the matter of this study is based on data collection and
processing, and the analysis of the results. The data collected are not only based on rainfall and the research
area features, but they are also demographic, bathymetric, hydrologic, social and spatial order. As to matter
regarding the degree of risk the population in the research area is running, the D-P-R analysis pattern and
Lefort table have been of great use.
As a matter of fact, disastrous floods are often evidences of the Mono river variation in Grand-Popo
township. Moreover, the extensive river network and some geographical features are factors that favour
these floods; the impacts of which are not only social, but also economic and environmental. This is a true
as between 2007 and 2010, 13 deaths were reported, 40 people injured and 23317 people left homeless as
impacts of floods. The flood-related impacts also include loss of 9021 heads of cattle and 15608 domestic
birds, destruction of 166, 90 linear kilometers of roads and 1643 hectares of subsistence crops, while 45
classrooms were damaged and 3749 houses pulled down. On environmental level, these floods spoiled the
quality of the river banks, carried away some plant and fish species and favoured the river mouth mobility
and the filling of water-courses.
Very conscious of this situation, the local authorities supported by the population, and some political
institutions and partners, have worked out some means and strategies with the view to reduce damages
before, during and after flooding. Reinforcing these strategies will surely do a world of good to the
inhabitants of Grand-Popo on economic level as well as social and environmental.

Keys words: Grand-Popo, vulnerability, flood, adjustment strategies, socio - anthropological investigations

6
Introduction

La forte fréquence des événements pluviométriques extrêmes de ces trois


dernières décennies en Afrique de l’ouest influe sur le fonctionnement
hydrologique des cours d’eau (OMM, 2006). Cette variabilité pluviométrique au
Bénin se manifeste par une variation spatio temporelle de la baisse des hauteurs
de pluie ces trois dernières décennies (Wigley cité par Ogouwalé, 2006). Elle
entraîne une concentration des masses d’eaux et de ce fait, les pluies surviennent
moins mais avec plus d’intensité (Houndakinnou, 2005). Selon le PIGB (2003),
le nombre des événements pluvieux extrêmes n’a cessé de s’accroître ces
dernières années, tant au Bénin que dans la sous-région. Les précipitations
supérieures à la normale ont été enregistrées en Afrique occidentale, avec des
excédents compris entre 50 et 350 mm. Ces événements pluvieux extrêmes
augmenteront très probablement au cours des prochaines décennies (IPCC,
2001).

Les fortes pluviométries enregistrées dans la partie septentrionale du Bénin


suivies des pluies de la petite saison au sud, engendrent la crue du fleuve Mono
avec comme corollaire une inondation dans les communes de Lokossa, Athiémé
et Grand-Popo. Ce géosystème fluvio-lagunaire constitue dans sa partie aval
(commune de Grand-Popo), un vaste domaine d’échanges hydrologiques et
sédimentaires assez complexes à l’interface océan-terre. A cela s’ajoutent
également les effets des lâchers d’eau du barrage hydroélectrique de Nangbéto
et la fermeture quasi-permanente de l’embouchure sur l’océan Atlantique dans la
partie méridionale du complexe (Montin, 2012).

Ces inondations sont favorisées par la saturation rapide des sols après quelques
épisodes pluvieux (Huet, 2001). En effet, les sols de la commune de Grand-
Popo, principalement de type hydromorphe (Assogba et Alladatin, 2010), ont
une capacité d'infiltration très faible donc sont très vite saturés ; ce qui contribue
à l’étalement des inondations.

7
La conséquence de cette situation est la destruction des cultures, des habitations,
des pistes de dessertes rurales, des pertes en vies humaines et animales dans les
localités de la commune de Grand-Popo.

Face à ces situations extrêmes qui bouleversent aussi le fonctionnement


hydrologique des cours et plans d’eau de la commune de Grand-Popo, les
populations ne réagissent pas de façon homogène, ni de façon efficace, soit
parce que dans un même groupe socioculturel, les perceptions du phénomène
divergent, soit parce que les acquisitions culturelles et techniques varient d’une
classe sociale à l’autre et induisent des discontinuités spatiales et temporelles
dans la maîtrise des conséquences de ce phénomène (Ayi, 2011).

Ainsi, les différentes réponses sont apportées aussi bien par les populations
sinistrées que par les autorités locales. Mais, ces dispositions existantes ne
favorisent pas une coordination et une gestion efficace en cas de catastrophe.
Les compétences et les investissements dans le domaine de la prévention, de la
précaution, de la mitigation des risques et catastrophes des inondations restent
limiter au Bénin et particulièrement à Grand-Popo.

Située entre 1°30’ et 2°00’ de longitude Est et 6°10’ et 6°30’ de latitude Nord, la
commune de Grand Popo est limitée au nord par les communes d'Athiémé, de
Comé et de Houéyogbé, au sud par l'Océan Atlantique, au sud-est par les
communes de Ouidah et de Kpomassè et à l'ouest par la République du Togo.
Elle s’étend sur une superficie de 289 km2 et compte sept (07) arrondissements
subdivisés en 44 villages (figure 1).

Le présent mémoire intitulé « vulnérabilité et adaptation des populations de la


commune de Grand-Popo aux inondations » est subdivisé en trois chapitres. Le
premier aborde le cadre théorique et la démarche méthodologique adoptée, le
deuxième est consacré à l’identification des facteurs de vulnérabilité de la
commune de Grand-Popo aux inondations et le dernier expose les incidences de

8
ces inondations dans la commune de Grand-Popo ainsi que les stratégies
adaptatives.

Figure 1 : Situations géographique et administrative de la Commune de Grand-Popo

9
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
L’ETUDE
Ce chapitre présente une analyse bibliographique et les raisons qui ont motivé le
choix du sujet. Il présente également la démarche méthodologique utilisée dans
le cadre de cette étude.

1.1. Revue de littérature

Plusieurs recherches ont été réalisées sur la problématique des inondations et


leurs impacts sur les populations. La synthèse bibliographique réalisée dans le
cadre de cette étude se rapporte aux études consacrées aux facteurs et impacts
des événements pluviométriques et hydrologiques extrêmes et aux stratégies
d’adaptation développées par les populations locales.

Amoussou (2005 et 2010) a montré de façon générale que la variabilité du


climat modifie le rythme d’écoulement des cours d’eau. En effet, cette
variabilité climatique se manifeste par une irrégularité pluviométrique
accompagnée d’une mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace des
précipitations, un allongement de la durée de la grande saison et une réduction
du nombre de jours de pluie (Boko, 1988 ; Houndénou, 1999 et Vignigbé cité
par Ogouwalé, 2001) modifient le rythme des cours d’eau.

Djossou (2012), en étudiant les facteurs naturels et humains des inondations


enregistrées chaque année dans l’arrondissement d’Agatogbo constate que
plusieurs causes expliquent ces inondations, dont :

-la poussée démographique amenant souvent les individus à s’installer dans les
milieux marécageux ;
-la position géographique du secteur d’étude par rapport au complexe fluvio-
lagunaire Mono-Ahémé ;
-l’incivisme de certaines personnes qui remblayent les abords immédiats des
plans d’eau afin d’y ériger habitations et

10
- la variabilité climatique.

Colin (2004), indique que les régimes climatiques actuels tendent à indiquer une
augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes dont les
précipitations. Cette idée est confirmée par André (2007) qui précise que, dans
les régions tropicales, les extrêmes climatiques ont augmenté de fréquence
depuis 1970 environ. Pour Leridon, (2007) cette augmentation accentue la
vulnérabilité des peuples surtout dans les pays en développement où les risques
paraissent plus sérieux : catastrophes naturelles plus brutales, faisant en un court
laps de temps des dizaines de milliers de victimes et entraînant des famines
récurrentes.

Houndakinnou (2005), quant à elle, en analysant les impacts environnementaux


des pluies extrêmes dans la ville de Cotonou, présente, sur la base de l’analyse
fréquentielle, l’évolution des extrêmes pluviométriques dans cette ville. L’auteur
souligne que la ville de Cotonou est marquée par une augmentation de la
fréquence d’occurrence des événements pluvieux extrêmes sur la période 1931-
2000. Cette augmentation s’expliquerait par la diminution du nombre de jours de
pluie et des hauteurs d’eau dans la partie méridionale du Bénin sur la période
1970-1990. Les pluies surviennent moins mais avec plus d’intensité. Ces pluies
intenses entraînent des inondations dans la ville de Cotonou.

A cet effet, Carry et Veyret (1996) ont révélé que parmi les risques naturels,
ceux qui sont liés aux phénomènes météorologiques, en particulier les
inondations, sont les plus fréquents et touchent le plus grand nombre
d’individus. Selon ces auteurs, les inondations ont représenté plus du tiers de
l’ensemble des cataclysmes recensés.

Pour Cazenave (2006), les plaines inondables ont été propices à l’établissement
de populations humaines et au développement des activités économiques étant
donné que la présence de cours d’eau garantit des sols fertiles, un
approvisionnement en eau et des moyens de transport. Les aléas occasionnés par

11
les crues et les dégâts liés aux inondations constituent les problèmes les plus
graves pour la production agricole et à la sécurité des populations installées dans
ces plaines inondables.

Amoussou (2003), en évaluant les apports de charges solides afin de suivre


l’évolution du comblement du lac "Ahémé", a analysé les paramètres physico-
chimiques du milieu et a montré que les débits élevés coïncident avec la saison
des pluies et pendant cette période les paramètres physico-chimiques sont plus
ou moins élevés. Il a établi une corrélation pluie-débit afin de préciser les
impacts des variations pluviométriques sur le bilan hydrologique. Il a entre autre
conclut que les conditions climatiques régissent l’écoulement de surface et,
l’évolution de ce dernier et la dynamique du lac suivent le rythme
pluviométrique.

Ainsi en 2010, il affirme que les plus importantes crues sont observées au cours
des mois de septembre et octobre, où l’ensemble du bassin est abondamment
arrosé. Le volume des crues est surtout fonction de l’importance de la saison des
pluies sur le haut bassin. Les riverains du cours inférieur du complexe
perçoivent l’arrivée des crues par certains signes annonciateurs :

- l’apparition de quelques espèces aquatiques d’eau douce (Aziakin, Soso-glosoé


en Xwla, Pédah et Mina) ;

- la sortie de certains petits insectes (amoumou en Xwla), suivie parfois de


grondements de tonnerre dans la partie septentrionale.

Cependant, l’ampleur des inondations est subordonnée aussi à la fermeture


naturelle de l’embouchure du Mono, car ce dernier empêche les eaux écoulées
de se vider automatiquement dans la mer.

L’analyse des travaux a permis de faire l’état des lieux des recherches
entreprises dans le sens des événements hydroclimatiques extrêmes, de leurs

12
impacts et des stratégies localement définies afin de proposer des mesures pour
réduire la vulnérabilité des populations exposées.

1.2. Problématique
Elle comprend la justification du sujet, les objectifs de recherche et les
hypothèses de travail.

1.2.1. Justification du sujet

Le climat de la terre est soumis ces trois dernières décennies à des variations
importantes de ses principaux paramètres (Wigley, 1981 cité par Ogouwalé,
2006). Selon le GIEC (2007), ces variations se manifestent par la multiplication
des événements climatiques extrêmes. La principale cause de la nouvelle
situation climatique est l’augmentation de la température de la terre consécutive
au doublement de l’émission des Gaz à Effet de Serre (GES), notamment le
CO2. En effet, entre 1750 et 1999, la concentration de CO2 dans l’atmosphère est
passée de 280 ppm à 367 ppm et la concentration actuelle de CO2 n’avait jamais
été dépassée durant les 420 000 dernières années et ne l’avait probablement pas
été durant les 20 derniers millions d’années. Cette augmentation continue en
CO2 influence directement le climat global et par conséquent la vie sur terre.

Dans les régions tropicales et intertropicales, la vulnérabilité des peuples à la


variation climatique est d’autant plus importante que les différents systèmes de
production agricole sont fortement corrélés au climat (Olivry cité par Donou,
2009). Au Bénin, les contraintes climatiques se manifestent par une forte
irrégularité des précipitations interannuelles tant dans leur ampleur que dans leur
répartition (Boko, 1988). Il s’en suit de ce fait, une variation des régimes
pluviométriques saisonniers entraînant une modification des régimes
hydrologiques saisonniers (Vissin, 2001). Ceci n’est pas sans conséquence sur
les activités et les populations surtout dans les régions situées dans les plaines
d’inondation des grands systèmes fluviaux du Bénin comme la commune de
Grand-Popo.

13
Or, depuis quelques décennies, les crues dans la commune de Grand-Popo sont
marquées par une irrégularité spatio-temporelle non maîtrisée. Les fluctuations
pluviométriques observées dans le cours supérieur du fleuve et dans la commune
ont été à l’origine de l’irrégularité de l’ampleur des crues et des perturbations du
calendrier agricole traditionnel (Houessou, 1997). La conséquence de cette
irrégularité est la destruction des cultures, les difficultés de conservation des
récoltes et des déficits de productions agricoles.

Cette situation est amplifiée par les formes d’occupation et d’exploitation des
terres de la commune de Grand-Popo. En effet, les populations, à la recherche de
terres agricoles, détruisent la végétation des berges, dénudent les bourrelets de
berges. Toute chose qui accentue l’inondation due aux crues et aux fortes
précipitations.

Le fleuve Mono qui est l’un des plus importants cours d’eau du bassin
sédimentaire côtier joue un grand rôle dans le fonctionnement du réseau
hydrographique de la commune de Grand-Popo (transport des sédiments, apport
d’eau au système lagunaire, fournisseur de produit chimique, dissémination des
espèces halieutiques). Un cours d’eau dont l’exploitation dans la basse vallée
était, il y a trois décennies, la source la plus importante de revenu des
populations, est devenu aujourd’hui une contrainte pour le développement des
activités socio-économiques.

Toutes les variations saisonnières du niveau d’eau sont ressenties dans la


commune. Le Mono connaît de longues périodes d'étiage avec assèchement
complet. Le débit moyen mensuel observé à Athiémé de février à avril
(minimum d'étiage) est de 0 m3/s (complètement à sec), tandis que celui du mois
de septembre, principal mois de crue, est de 261 m3/s, ce qui témoigne de sa très
grande irrégularité saisonnière (DG-Eau, 2011). Or, le territoire communal est
essentiellement inondable sur environ 178 km² sur 289 km2, soit dans une
proportion de 62 % de l’ensemble (Mairie/Grand-Popo, 2012).

14
Les impacts considérables des inondations représentent un véritable frein au
développement social, économique, culturel de la commune. Les populations
sinistrées se retrouvent sans abri, ni école, ni couverture sanitaire, sans
nourriture, ni eau potable, désœuvrées, exposées aux intempéries et aux
maladies de toutes sortes. Outre les impacts directs et immédiats, les autres se
profilent, plus insidieux et plus sournois : pauvreté accrue, dégâts à
l’environnement, etc.

De même, toute montée du niveau de l’eau crée une instabilité de l’embouchure


conditionnant le fonctionnement hydrologique du complexe. La survenance des
crues et son caractère dévastateur inondent tous les espaces cultivables et de
saliculture, ce qui fait que toutes les activités socio-économiques tournent au
ralenti avec une prédominance des maladies hydriques. La population de Grand-
Popo, dans le souci de sauvegarder ses activités, développe de nombreuses
stratégies (aménagement des bas-fonds, la pisciculture, le maraîchage et
l’interdiction de certains engins de pêche prohibés).

C’est dire qu’une solution définitive aux problèmes d’inondation et de


canalisation du fleuve Mono dans cette commune n’est pas à la portée de
l’administration communale prise elle seule. Il s’agit d’un problème
transcommunal, voir transnational qui devrait être l’objet d’un processus
soutenu même par le gouvernement central. Cette situation suscite plusieurs
interrogations :

- quels sont alors les facteurs qui favorisent la vulnérabilité des populations de la
commune de Grand-Popo aux inondations ?

- quelles sont les stratégies proactives et adaptatives développées par les


populations de la commune de Grand-Popo pour faire face aux inondations?

- quelles sont les mesures de renforcement des stratégies d’adaptation à la


vulnérabilité aux inondations dans la commune de Grand-Popo ?

15
Pour répondre à ces questions, des objectifs ont été fixés.

1.2.2. Objectifs de l’étude

L’objectif global de la présente étude est de contribuer à une meilleure


évaluation de la vulnérabilité et des stratégies d’adaptation des populations de la
commune de Grand-Popo aux inondations.

De façon spécifique, il s’agit de :

- identifier les facteurs de vulnérabilité des populations de la commune de


Grand-Popo aux inondations;

- analyser les incidences des inondations dans la commune de Grand-Popo ;

- déterminer stratégies d’adaptation développées par les populations de la


commune de Grand-Popo aux inondations et les mesures de renforcement de ces
stratégies.

Pour atteindre ces trois objectifs, des hypothèses sont formulées.

1.2.3. Hypothèses de travail

- la position géographique, l’importance du réseau hydrographique, et les


caractéristiques pédologiques de la communes de Grand-Popo ainsi que les
activités humaines rendent vulnérables les populations de la commune de
Grand-Popo aux inondations.

- Les populations de la commune de Grand-Popo subissent des effets des


inondations et adoptent des stratégies localement définies pour faire face aux
nombreux risques liés aux inondations.

- Le renforcement des stratégies d’adaptations des populations locales peut


réduire la vulnérabilité des populations de Grand-Popo aux inondations.

1.3 . Clarification des concepts

Pour une meilleure compréhension du contenu du présent document, les


concepts clés ont été définis.
16
Inondation

Phénomène d’origine naturelle résultant du débordement d’un cours d’eau en


période de crue ou l’envahissement d’une plaine inondable par les eaux de
ruissellement à la suite de fortes pluies, l’inondation peut être également définie
comme une submersion de terres par l’eau débordant du lit normal d’un cours
d’eau, d’un lac, d’une mer (Dictionnaire des risques, édition Armand Colin,
2007). Dans le cadre de cette étude, les inondations sont le débordement ou la
stagnation de l'eau qui submerge les terrains (Djévi, 2011) de l’arrondissement
d’Agatogbo. Elles sont liées, à la fois aux conditions topographiques de la
commune de Grand-Popo, à la saturation des possibilités d’infiltration de ce site
et à l’incivisme de certains habitants qui ont construit leurs habitations sur
l’exutoire de l’eau ou dans les zones basses de la commune. Il s’agit ici des
inondations où les eaux engloutissent les cours des maisons, les infrastructures
sociocommunautaires, les salles de classe, les latrines etc. et empêchent le bon
déroulement des activités (Djossou, 2012).

Vulnérabilité

Pour le GIEC (2007), la vulnérabilité est la magnitude ou le degré auquel un


système naturel ou humain est susceptible d’être détérioré ou de subir des
dommages sévères en raison des changements climatiques. Elle est la résultante
des trois facteurs que sont : i) le niveau d’exposition au risque ; ii) le niveau de
sensibilité au risque et iii) la capacité d’adaptation. Il s’agit aussi du degré
d’incapacité d’un système social à faire face aux effets défavorables des
changements climatiques notamment, les incidences économiques et les
phénomènes extrêmes (Ogouwalé, 2001) ; cette capacité est par ailleurs
dépendante de la structuration interne du système et de sa complexité ; les
systèmes complexes étant plus résistants (moins sensibles) ou résilients que les
systèmes non complexes (Ogouwalé, 2013). Dans le cadre de la présente

17
recherche, vulnérabilité est le point auquel l’organisation de la communauté, les
services ou l’environnement de la commune de Grand-Popo vont probablement
subir des dommages ou être perturbés par des inondations engendrées par la
variabilité hydrologique du fleuve Mono.

Prévention

Ensemble des dispositions prises pour prévenir un danger, un mal. Toute action
destinée à empêcher le développement ou la réalisation (d'un mal, d'une maladie,
d'une chose fâcheuse). Dans ce document, la prévention est l’ensemble des
outils développés pour éviter ou réduire les dommages découlant des
inondations engendrées par la variabilité hydrologique du fleuve Mono.

Risque

Probabilité et magnitude d’occurrence d’une perturbation ou d’un stress dans


une région en un temps donné. Dans ce document, risque signifie “la probabilité
et l’importance de l’occurrence d’un danger selon lesquelles il y aura des pertes
en conséquence des inondations défavorables, vu le danger et la vulnérabilité ”.

Stratégie d’adaptation

La stratégie d’adaptation est l’ensemble de réajustements ou d’innovations,


volontaristes ou non, opérés par un système (naturel, social), en réponse
préventive ou curative aux variables climatiques (actuelles, futures) ou à leurs
effets, en vue d’en éviter ou atténuer les impacts négatifs et d’optimiser les
impacts positifs (Ogouwalé, 2006 ; Totin, 2010). Au nombre des formes
d’adaptation souvent préconisées, figurent les adaptations proactives, réactives,
privées, publiques, spontanées, planifiées, etc. Il s’agit de la capacité
d’adaptation de la société, en tenant compte de ses moyens, à planifier, à
anticiper et à mettre en œuvre des mesures (économiques, technologiques,
institutionnelles, etc.) de gestion des impacts des inondations. L’adaptation aux
risques liés aux inondations dépend donc de la capacité des acteurs (populations,

18
autorités locales et nationales) à intégrer les problématiques de prévention, de
précaution et surtout de sensibilisation dans les planifications stratégiques face
aux incidences des inondations qu’elles engendrent.

Catastrophe

“Est un événement naturel ou causé par l’homme qui a d’importants effets


négatifs sur la population, les biens, services et/ou l’environnement, dépassant la
capacité de la collectivité affectée à réagir ”. Dans ce cas, la catastrophe est le
débordement des eaux du fleuve Mono, engendrant des inondations dont les
conséquences dépassent les prévisions des populations et des autorités locales.

1.4. Démarche méthodologique

Dans cette partie, sont présentées les données utilisées dans le cadre de cette
étude. Ensuite, sont mis en relief, les méthodes de travail utilisées pour l’analyse
et l’interprétation des résultats de ce travail.

1.4.1. Données utilisées, sources et nature

Les données utilisées pour la réalisation de cette étude sont de diverses natures.
Il s’agit :

- des statistiques climatologiques : ce sont les données pluviométriques de la


station de Cotonou aéroport collectées à l’ASECNA sur la période de 1968 à
2012. A cela s’ajoutent les données de températures et de l’évaporation
collectées à l’ASECNA sur la période de 1968 à 2012 ;

- les statistiques hydrologiques : Ce sont les données relatives au débit et à


l’écoulement du fleuve Mono; ces données ont été obtenues au Service de
l’Hydrologie de la DG-Eau (SH/DG-Eau) sur la période 1965 à 2009. Les
données utilisées ici sont celles obtenues à la station de Athiémé ;

- les relevés bathymétriques relatifs à la profondeur du fleuve Mono sont


obtenus à la Mairie de Grand-Popo. Elle gère les stations de Onkuihoué et de

19
Houndjohoundji (Holouglo) où des relevés quotidiens de niveau d’eau sont pris
en période ordinaire et des relevés horaires en période de risque élevé.

- les statistiques démographiques de la commune de Grand-Popo de 2002 et


2013 sont obtenues à l’INSAE ; elles ont permis d’établir des relations entre
l’occupation des secteurs inondables et la résurgence et l’amplification des
inondations dans la commune de Grand-Popo. Elles ont également été utilisées
pour des projections afin d’apprécier les impacts des pressions anthropiques
actuelles et futures exercées sur les ressources du fleuve ;

- données épidémiologiques de 2007 à 2011 relatives aux différentes affections


hydriques en général et en particulier le paludisme, les affections gastro-
intestinales ont été obtenues au centre de santé de Grand-Popo; elles ont permis
de vérifier les informations recueillies sur le terrain en rapport avec les
affections ;

- les données topographiques : elles ont permis d’apprécier les différentes


formes et types de relief le long du fleuve et leur influence dans l’amplification
des inondations.

Enfin, les enquêtes socio-anthropologiques relatives aux différentes activités


qu’offre les cours et plans de la commune, les facteurs de vulnérabilité et les
modes de leur gestion par les riverains et autorités locales sont menées à travers
cinq arrondissements sur sept que compte la commune.

1.4.2. Outils de collecte des données


Les outils utilisés pour la collecte des données sont surtout constitués de
questionnaires pour avoir la perception des populations sur les problèmes
découlant de la dégradation des écosystèmes de la commune et un guide
d’observation pour apprécier les causes et les manifestations de la vulnérabilité
des écosystèmes de la commune.
Les informations recueillies à partir de ces outils ont permis de constater, de
répertorier et d’apprécier les stratégies endogènes développées par les
20
communautés pour réduire ou accroître leur vulnérabilité aux inondations, qui
fragilisent les écosystèmes.
De même, un appareil photographique numérique a été utilisé pour prendre des
vues sur le terrain ainsi qu’un support numérique (clé USB) pour recueillir les
données pluviométriques, hydrométriques et bathymétriques.
1.4.3. Méthodes de collecte des données
Les différentes méthodes utilisées pour la collecte des données utiles à la
réalisation de ce travail se résument à la recherche documentaire et aux travaux
de terrain.
1.4.3.1. Recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté à faire des investigations dans les centres
de documentation de quelques institutions spécialisées.
La nature et les types d’informations recueillies dans ces différents centres sont
résumés dans le tableau I.
Tableau I : Centres de documentation, institutions parcourus et types
d’informations recueillies
Centres de Nature des documents Types d’informations recueillies
documentation
Livres, mémoires, Informations générales et d’ordre spécifique
articles, rapports et sur le fleuve Mono
LACEEDE
autres Informations générales et à caractère
méthodologique
Informations générales et à caractère
FLASH Mémoires et thèses
méthodologique
Magazines, Articles, Informations générales sur l’agriculture et la
MAEP
Rapports, Mémoires pêche
Informations générales et à caractère
Articles, Rapport de
DG Eau méthodologique sur les bilans Climatique et
Master, Livres
Hydrologique de la zone d’étude
Informations sur la population et les
INSAE Livres et rapports
différentes activités menées par celle-ci
SERHAU Magazines Les cartes du bassin
Bibliothèque des Magazines, Articles, Informations générales sur les conditions de
Nations-Unies Rapports vie des ménages ruraux
La revue documentaire réalisée, à partir des documents spécialisés, a aidé à
mieux comprendre les articulations ainsi que les contours du sujet de recherche.
Elle a été complétée par les travaux de terrain.

21
1.4.3.2. Travaux d’enquêtes de terrain

Les travaux de terrain, ont permis d’observer directement les causes, autres que
pluviométriques, favorisant les mutations écologiques et les flux d’échanges
hydrologiques dans la commune de Grand-Popo. Aussi, ont-ils permis
d’observer les mécanismes d’exploitation des écosystèmes, et les conséquences
des inondations sur ces derniers.

Dans le cadre de ce travail, la Méthode Active de Recherche Participative


(MARP) a permis de collecter les informations auprès des pêcheurs et des
mareyeuses, des présidents d’associations de pêcheurs, des maraîchers et des
décideurs. Selon Ogouwalé (2007), cette technique est utilisée pour collecter les
informations relatives au problème de développement et pour avoir les
perceptions et les savoirs des communautés sur un problème ou sur une
thématique donnée. Ainsi, dans le cadre de la présente étude, elle est utilisée
pour appréhender les conditions de vie et les impacts socio-économiques
qu’engendrent les inondations dans la commune de Grand-Popo. De même,
l’observation directe sur le terrain a permis d’analyser les facteurs
géographiques locaux et les comportements des populations qui favorisent les
inondations et par ricochet accroissent leur vulnérabilité. La méthode des
itinéraires, quant à elle, est utilisée pour l’identification des principaux acteurs
en charge de la gestion environnementale et des préoccupations relatives aux
inondations.

➢ Echantillonnage

Pour la détermination de l’échantillon, la technique de choix raisonné a été


utilisée. L’échantillon a été constitué à deux niveaux : d’abord pour identifier les
arrondissements où sont déroulées les enquêtes, ensuite pour identifier la
population cible interrogée.

22
Les critères de choix des arrondissements se définissent comme suit :

❖ arrondissements traversés par le fleuve Mono ;

❖ arrondissements régulièrement victimes des inondations ;

❖ arrondissements où les habitants utilisent les eaux des plans et cours d’eaux
pour leurs diverses activités;

❖ arrondissements où les problèmes écologiques (envahissement de la jacinthe,


pollution, eutrophisation, …) sont les plus perceptibles.

Sur la base de ces critères, les enquêtes se sont déroulées dans cinq
arrondissements de la commune de Grand-Popo. Il s’agit de Sazué,
Djanglanmey, Adjaha, Grand-Popo et Avlo. Dans chaque arrondissement, trois
villages ont été ciblés de par leur situation géographique par rapport au fleuve
Mono et aussi à partir de l’occurrence et de l’ampleur des inondations dans les
différentes localités. Ainsi, à Sazué, les villages retenus sont Vodomey, Gnito et
Adankpé. A Djanglanmey, les villages de Dévikanmey, Kpatcha-Condji et
Djanglanmey sont retenus. Dans l’arrondissement de Adjaha, on a Hêvê,
Cotocoli et Tokpa-Aïzo. En ce qui concerne l’arrondissement de Grand-Popo,
les villages retenus sont Houndjohoundji, Hounsoukouè et Agonnèkanmey. A
Avlo, Allongo, Avlo et Hakouè sont retenus.

La population de la commune de Grand est de 57490 habitants en 2013


(INSAE, 2013). Afin de déterminer celle des arrondissements parcourus en
2013, le calcul de projection a été réalisé à l’aide de la formule de l’hypothèse
géométrique :

PE = PI (1+a) n

avec : PE = Population estimée (2013)

PI = Population considérée (27025 ménages selon l’INSAE, 2002)

23
a= Taux d’accroissement de l’Arrondissement (2,52 % selon l’INSAE, 2002)

n = nombre d’année considérées 11

Ainsi, la population des arrondissements parcourus est estimée à 35403 et le


nombre de ménages est estimé à 7812 en 2013.

Au sein de cette population, il est pris en compte le chef de ménage assisté de sa


femme, son frère ou de toute personne ayant 25 à 70 ans et plus et tout
responsable ou personne ressource ayant vécu dans le quartier les quinze (15)
dernières années.
Le tableau II présente les caractéristiques de l’échantillon choisi ainsi que la
taille d’échantillonnage.
Tableau II : Composition socioprofessionnelle de l’échantillon
N° Catégories Acteurs de la Taille de
catégorie l’échantillon
1 Ménages 7812 107
2 Associations de développement 06 06
3 Autorités de la Mairie/G-Popo 08 07
4 Chefs d’arrondissement 05 05
5 Chefs quartier ou village 32 15
6 0NG et autres Organisations 18 10
7 Total 7881 150
Source : Résultats d’enquêtes de terrain, septembre 2013

Au total, cent cinquante (150) personnes ont été enquêtées dont :


• cinq (05) chefs d’arrondissement ;
• sept (07) agents et élus de la mairie de Grand-Popo ;
• quinze (15) chefs de quartier ou village ;
• dix (10) agents de ONG et Organisations ayant aidé les populations sinistrées;
• six (06) Comités de Développement d’arrondissement ;
• cent sept (107) ménages.

24
Compte tenu des critères de sélection des personnes interrogées, le nombre de
ménages enquêtés est fonction du nombre de ménages par quartiers de ville ou
de villages. Pour déterminer la taille de l’échantillon (N, le nombre de ménages
à enquêter), la méthode probabiliste suivante a été utilisée :

N=F xT

avec : N = le nombre de chef de ménage par village,

F = l’effectif total des ménages du village,

T = le taux d’échantillonnage. Ce taux est fixé à 5 % pour une meilleure


représentativité du nombre de ménage estimé par arrondissement et par village
ou quartier de ville.

Le tableau III fait le récapitulatif des personnes enquêtées.

Tableau III : Récapitulatif des personnes enquêtées


Arrondissements Villages Nombres de ménages enquêtés
Vodomey 06
Sazué Gnito 05
Adankpé 04
Dévikanmey 06
Djanglanmey Kpatcha-Condji 05
Djanglanmey 10
Hêvê 10
Adjaha Cotocoli 05
Tokpa-Aïzo 04
Houndjohoundji 09
Grand-Popo Hounsoukouè 10
Agonnèkanmey 11
Avlo 06
Avlo Allongo 08
Hakouè 06
Total --- 107
Source : Résultats d’enquêtes de terrain, septembre 2013
Au total 107 ménages ont été enquêtés dans les villages environnants du fleuve
Mono. A cela, s’ajoutent les personnes ressources et les autorités locales.

25
1.4.4. Traitement des données et analyse des résultats

Le traitement des données concerne le dépouillement des fiches d’enquêtes, des


guides d’observation et certains calculs statistiques. Les informations obtenues
sont transformées en tableaux et figures d’illustration. La réalisation de
graphiques, le calcul de certaines valeurs statistiques et la rédaction du mémoire
sont faits au moyen d’outils informatiques appropriés. En ce qui concerne les
cartes, leur réalisation a été faite à l’aide des logiciels Mapinfo 8.0 et Adobe
Photoshop 7.0.

➢ Pour l’étude des régimes pluviométrique et hydrologique, la moyenne


 =  i
arithmétique a été calculée par la formule :  avec : X = la
moyenne arithmétique; N = l’effectif total des modalités ; Xi = modalité du
caractère étudié. Elle permet aussi, le calcul de certains paramètres de
dispersion.

➢ La détermination de l’écart- type qui est la racine carrée de la variance a


permis de faire une étude sur la dispersion des valeurs pluviométriques et
hydrologiques annuelles sur la période de l’enregistrement au poste considéré
autour de la moyenne.

Sa formule est la suivante : (x)= V où V est la variance est définie sous la


forme

𝑛
1
𝜎 = √ ∑(𝑥𝑖 − 𝑥̅ )2
𝑛
𝑖=1

➢ A partir du calcul de l’écart type, l’étude des anomalies pluviométriques et


hydrométriques interannuelles a été possible en standardisant les données. L’anomalie
désigne une situation de déficit et d’excédent par rapport à la moyenne jugée comme
une situation pluviométrique ou hydrologique normale. C’est une observation mesurée
sous forme statistique qui, par rapport à une moyenne « normale » donnée, peut être
positive ou négative. Les anomalies sont calculées par la formule :
26
xi− X
x’i =
(x) où

xi : est la valeur de la variable,

X : la moyenne de la série et

 (x ) : l’écart type de la série.

➢ La quantification du degré de variabilité de la pluviosité annuelle,


saisonnière et mensuelle a été faite grâce au coefficient de variation
pluviométrique qui s’exprime par la formule :

Cv =  (x ) avec  (x ) écart type et X moyenne.


X

➢ Le coefficient d’écoulement, évolue suivant les variations climatiques en


montrant les écarts de variations entre les pluies et les écoulements (Mahé et
Olivry, 1995). Il correspond au rapport entre lame écoulée et lame précipitée. Il
caractérise l’aptitude à l’écoulement du fleuve, qui dépend à la fois des
caractéristiques géomorphologiques de la commune et des précipitations, en
particulier de leur distribution temporelle (Le Lay, 2002). Il a pour
formule mathématique :

c = Q x100 avec Q : écoulement et P : hauteur de pluie.


P

➢ La recherche du degré de liaison entre les lames précipitées et celles


écoulées dans la commune de Grand-Popo a été faite par le calcul du coefficient
de corrélation. Ce coefficient linéaire est obtenu par la formule suivante :

Soit deux séries statistiques x et y pour l’année i, pour la période (1965-2009),

N est le nombre total d’individus, x , y et (x) , (y) représentent respectivement


les moyennes des variables et les écarts types. Alors,

r=

27
➢ La formule utilisée au cours de cette étude pour calculer le bilan
hydrologique est celle de l’équation du bilan hydrologique de Le Barbé et al.,
(1993), Vissin (2007), Akognongbé (2011). Elle s’écrit : P= E+L+I+ (s1−s0),
avec :

P= pluie (mm) ; E= évaporation (mm) ; L= écoulement (mm) ; I= infiltration


(mm) ; s1−s0= variation du stock d’eau dans le bassin (mm) pendant une période
donnée.

➢ Pour l’étude de la vulnérabilité, une triple approche a été utilisée :


- l’approche par secteurs qui permet de s’intéresser aux impacts des variations
pluvio-hydrologiques du fleuve Mono sur les activités sociales et économiques ;
- l’approche par milieux qui tient compte des spécificités géographiques et
d’occupation du sol ;
- l’approche transversale qui regroupe les interactions entre les milieux et/ou les
secteurs d’activités afin d’éviter les mauvaises stratégies d’adaptation.

Cette triple approche a permis d’atteindre une connaissance très fine de la


vulnérabilité des écosystèmes étudiés. A cet effet, le modèle multi-échelles « D-
P-R » (Diagnostic, Pronostic et Réponses) de Winograd (2006) a été adapté à
l’évaluation de la vulnérabilité et des stratégies d’adaptation. Ce modèle a été
choisi en tenant compte des avantages, des inconvénients, des besoins en
données, l’expertise et les ressources nécessaires et sa potentialité à évaluer
l’adaptation. La matrice suivante a permis d’évaluer les modèles avant le choix.

Tableau IV : Matrice d’évaluation des modèles d’analyse de vulnérabilité

Modèles disponibles Le modèle est-il compatible avec :


Le but de L’expertise et les Les données
l’estimation ? ressources disponibles ? disponibles ?
Approche IPCC: ‘Top-Down’ Oui Non Non
Modèle D-P-R Oui Oui Oui
Approche APF/UNDP-GEF:
Oui Non Non
‘Bottom-Up’
Modèle de Kasperson et
Non Non Non
Kasperson, 2001

28
Cette évaluation permet de choisir le modèle le plus approprié pour cette étude.
Le modèle multi-échelles « D-P-R » retenu est appliqué alors à l’étude de
l’évaluation de la vulnérabilité et d’adaptation des populations de la commune
de Grand-Popo aux impacts des inondations.

1.4.5. Démarche d’évaluation de la vulnérabilité et d’appréhension des


perceptions populaires sur les inondations

La démarche méthodologique utilisée pour évaluer la vulnérabilité des


populations aux inondations dans la commune de Grand-Popo s'inspire des
travaux de (Meur-Ferec et al., 2003). Cette démarche nécessite l’utilisation de
«La grille de vulnérabilité » qui a pour but de contribuer à répondre à la
demande sociale en matière de gestion des risques.

Cette démarche a permis d'évaluer la vulnérabilité à travers l'étude des


mécanismes d'exposition aux risques, de prévention, d'intervention et de
perception. Ainsi, les différents aspects d’exposition aux risques (aléas et
enjeux), de prise en compte des risques par les politiques publiques de
prévention et de « réparation » (outils et application), de perception et de formes
de connaissance du risque par les populations sont pris en compte (Morel et al.
2004). L'outil se présente sous la forme de 5 critères d'évaluation qui traitent de
la vulnérabilité dans ses différentes dimensions : il s’agit de la vulnérabilité liée
à 1) l’aléa, 2) la vulnérabilité de la population, 3) la vulnérabilité des
constructions, 4) la vulnérabilité liée aux usages et 5) la vulnérabilité liée à la
gestion des inondations. Sur la base de la grille d’évaluation, il a été créé des
indices de vulnérabilité à partir de différents descripteurs. Cette architecture
permet de comparer les indices synthétiques de chaque critère afin d’évaluer les
vulnérabilités les plus importantes et sur lesquelles il convient de travailler en
priorité. La grille d’évaluation (tableau V) se présente sous la forme de quatre
niveaux d’analyse à renseigner en plusieurs étapes: les critères de vulnérabilités,
les sources, l’évaluation et les indices.

29
Tableau V : Grille d’évaluation des vulnérabilités
Critères Critères
Sources Indices
« pères » « fils » Indice global
d’information synthétiques
vulnérabilité sous-critères de
globale vulnérabilité
Importance du CENATEL/ DG Eau
réseau Enquêtes de terrain Moyenne des
hydrographique Observations en milieu réel indices de tous
Facteurs CENATEL les
Situation
naturels Enquêtes de terrain critères « fils »
géographique
Observations en milieu réel facteurs
Faiblesse du couvert naturels
Observations en milieu réel
végétal, relief et sol
Caractéristiques du LSSEE Documentation Moyenne des
sol Lares indices de tous
Construction Matériaux de les Moyenne des
construction Observations en milieu réel critères « fils » indices
précaires construction synthétiques
INSAE Moyenne des + Ecart-Type
Niveau de pauvreté
indices de tous
Mode d’occupation Mairie les
Humains
de l’espace Observations en milieu réel critères « fils »
Aménagement humains
Observations en milieu réel
sommaire
Existence de ANPC Moyenne des
mesures préventives Mairie indices de tous
Existence de ANPC les
Résilience
mesures réactives Mairie critères « fils »
Résilience
Niveau de pauvreté INSAE
Source : LEFORT, 2004 et Adaptation 2013

Le tableau V présente les différents indicateurs d’analyse et les informations


analysées. Ces indicateurs sont détaillées à travers :

1.4.5.1. Critères

Conformément à la méthode testée par le PNEC (Meur-Ferec. et al., 2003), la


première colonne à gauche constitue l'entrée de la grille. Elle regroupe une liste
de critères de vulnérabilité globaux, dits critères « pères ». Ils sont la synthèse de
plusieurs sous-critères de vulnérabilité, dits critères « fils » (2ème colonne), dont
l'objectif est la description la plus précise et la plus objective possible de la

30
situation à l’échelle locale. Les critères « pères » et « fils » sont triés, choisis,
listés et définis selon la méthode suivante :

1. en premier lieu, il a été réalisé un « diagnostic territorial » du risque (Barroca


et al, 2004). Cette étape a conduit à une meilleure connaissance des secteurs
inondables, de leurs enjeux, de ses spécificités sociales, culturelles et politiques,
etc. Il s’agit, non pas d’en tirer directement des critères de vulnérabilités, mais
de s’imprégner du territoire à évaluer et d’ébaucher une première liste de
facteurs de vulnérabilités spécifiques au territoire ;

2. dans une seconde phase, il a été procédé à des enquêtes auprès des différents
acteurs locaux directement impliqués dans le travail de réduction des
vulnérabilités aux inondations. L’expérience des acteurs a permis d’acquérir une
connaissance implicite des facteurs de sensibilité pour chaque enjeu inondé et/ou
sinistré lors des crises. Un guide d’entretien semi dirigé est construit, il est bâti
de telle sorte que les interlocuteurs soient menés à donner leur propre perception
du risque, leur définition des vulnérabilités, les facteurs qu’ils leur attribuent et
leur hiérarchisation.

Les critères « pères » et « fils » étant maintenant connus, une notice est annexée
à la grille et fournit des indications sur la façon de renseigner les critères. La
première étape consiste à attribuer à chaque critère « fils » une valeur
quantitative ou qualitative (occurrence de l’aléa, densité de population, nombre
d’inondations connues, valeur monétaire des biens concernés…). Les valeurs ne
sont pas exprimées dans des unités homogènes et ne peuvent donc pas faire
l’objet de calculs.

1.4.5.2. Sources

La colonne « sources » précise l’ensemble des données utile pour évaluer le


critère ainsi que des aspects d’actualisation.

31
1.4.5.3. Evaluation

L’évaluation des critères de vulnérabilité s’est faite dans la colonne Evaluation


de vulnérabilité (4ème colonne). En fonction de la situation locale, à chaque
critère « fils » est attribué une note de 0 à 3 :

0 = pas vulnérable = résistant

1 = faiblement vulnérable

2 = moyennement vulnérable

3 = fortement vulnérable

1.4.5.4. Indices synthétiques et indices globaux

Les deux dernières colonnes synthétisent toutes les rubriques de la grille :

• la colonne indice synthétique (colonne 5) est renseignée par la moyenne des


côtes, éventuellement pondérées, obtenues pour les différentes évaluations de
vulnérabilité. On obtient donc un indicateur synthétique de vulnérabilité,
échelonné de 0 à 3 ;

• la colonne indices globaux (colonne 6) est renseignée par la moyenne des


côtes, pondérées pour certaines thématiques, obtenues pour les différents
indices synthétiques. On obtient donc un indicateur global de vulnérabilité,
échelonné de 0 à 3, pour chaque élément d'évaluation.

La démarche méthodologique ainsi présentée est appliquée aux objectifs fixés


afin de vérifier les hypothèses émises. Les résultats obtenus sont exposés dans
les chapitres suivants.

32
CHAPITRE II :

FACTEURS DE VULNERABILITE DES POPULATIONS DE LA


COMMUNE DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS

Le présent chapitre procède à l’analyse des facteurs naturels et anthropiques qui


amplifient les impacts des inondations dans la commune de Grand-Popo.

2.1. Facteurs naturels de vulnérabilité des populations de la commune de


Grand-Popo aux inondations

L’importance du réseau hydrographique, le contexte hydrologique du fleuve


Mono, l’évolution des écoulements, la situation géographique de la commune, la
disparition du couvert végétal sont autant de facteurs naturels qui rendent les
populations de la commune de Grand-Popo vulnérables aux inondations.

2.1.1. Réseau hydrographique de la commune de Grand-Popo

La commune de Grand-Popo est arrosée par un important réseau hydrographique


constitué du fleuve Mono, de la lagune de Grand-Popo, des rivières Sazué et
Gbaga ainsi que des marais (figure 2).

33
Figure 2 : Carte du réseau hydrographique de la commune de Grand-Popo

La figure 2 présente les différents cours et plans d’eau qui parcourent le


territoire de la commune de Grand-Popo.

En effet, le département du Mono tire son nom du fleuve Mono. D’une longueur
d’environ cinq cent kilomètres, le Mono prend sa source dans les monts
d’Alédjo et se jette dans l’océan Atlantique à Kouéta par l’intermédiaire de la
lagune de Grand-Popo et la bouche du roi. Ses hauteurs de chute excèdent
rarement 3 à 4 mètres. La pente longitudinale du lit diminue progressivement
jusqu’à l’embouchure. La hauteur des berges diminue également, ce qui facilite
le débordement des eaux.

2.1.1.1. Contexte hydrologique du fleuve Mono

Les caractéristiques hydrométriques du fleuve Mono sur les 148 km de son


parcours au Bénin sont données par la station d’Athiémé (principal station de
contrôle). Avant la construction du barrage hydroélectrique de Nangbéto,
l'étiage s’observait une année sur deux entre le 8 mars et le 22 avril. Le
34
maximum de la crue survenait la plupart du temps au cours de la deuxième
saison des pluies et sa date d'apparition était comprise une fois sur deux entre le
7 septembre et le 20 octobre (LIFAD, 1999).

Mais depuis 1988, le régime hydrologique est plus sous l'influence du barrage de
Nangbéto que celle des hauteurs d'eau précipitées. Le régime du fleuve Mono a
connu une grande modification avec un étiage soutenu par un débit moyen
mensuel de 40 m3/s. Ce régime influence l’hydrographie de la commune.

2.1.1.2. Lagune côtière

La lagune côtière est constituée d’un chenal étroit de 500 m de large qui s’étire
parallèlement à la côte depuis l’embouchure du Mono à Agbanankin à l’ouest
jusqu’à Togbin situé à proximité de Cotonou. C’est un plan d’eau d’une
longueur de 60 km et couvre une superficie de 1200 hectares en moyenne. Elle
sert d’exutoire au fleuve Mono, la Sazué, et le lac Ahémé par le chenal Aho. Son
extension favorise plusieurs activités sporadiques telles que la pêche et la
saliculture. Ces activités obligent les populations parfois à s’installer dans des
marécages et sont vulnérables aux inondations avec toutes ses incidences.

2.1.1.3. Rivières Sazué et Gbaga

La Sazué est un défluent du Mono, d’une longueur de 35 km. Elle coule


parallèlement à ce dernier depuis la région de Zounhouè jusqu’à leur confluence
à Hêvê. La Sazué est entièrement située dans le Delta intérieur du Mono. Depuis
la construction du barrage de Nangbéto, ce cours d’eau a vu ses caractères
physico-chimiques modifiés. Elle traverse trois des cinq arrondissements
parcourus. En ce qui concerne le Gbaga, il constitue la frontière entre le Bénin et
le Togo sur 19 km et est perpendiculaire au fleuve Mono. Il sert en période de
basse eau à l’irrigation du maraîchage. Son débordement en période de crues
entraîne une importante quantité de la production agricole.

35
2.1.2. Variabilité pluviométrique à Grand-Popo

Comme dans toute la région côtière, la commune de Grand-Popo est sous


l’influence du climat subéquatorial de type Guinéen (PMAE, 2001). Il est
caractérisé par quatre (04) saisons Adam et Boko (1993) :

- une grande saison des pluies avec 201,77 mm en juin;

- une petite saison sèche avec un fléchissement des pluies en août ;

- une petite saison pluvieuse avec une reprise des pluies en septembre ;

- une grande saison sèche caractérisée par une absence presque totale de pluie,
une chaleur excessive et surtout l’harmattan, vent sec, froid et violent.

Ce type de climat permet une bonne production agricole mais exerce une
influence négative sur les récoltes. La grande et la petite saison de pluies sont
séparées par un mois, le mois de juillet qui à priori n’est pas aussi un mois bien
ensoleillé. Les productions agricoles sont soit abandonnées dans les champs
pour difficulté de transport ou carrément pour inaccessibilité des sites de
productions. Ceci accentue le niveau de pauvreté des sinistrés. Le régime
pluviométrique de la commune de Grand-Popo est présenté par la figure 3.

250
Précipitations en mm

200

150

100

50

0
J F M A M J J A S O N D
Mois

Figure 3: Régime pluviométrique moyen à Grand-Popo entre 1968 et 2012


Source des données: ASECNA, 2013

Cette figure montre que le régime pluviométrique est bimodal avec un pic au
mois de juin (201,77 mm) et un second au mois d’octobre (148 mm) moins

36
élevé. L’accumulation des précipitations des mois de mai, juin et juillet dans ce
milieu est très favorable à l’inondation et celles du mois d’octobre viennent
anéantir tous les efforts déployés par la population pour limiter les risques
d’inondation. Cette variation climatique constitue un facteur déterminant dans le
processus d’inondation compte tenu de la qualité du sol, du relief et du couvert
végétal.

La figure 4 montre l’évolution de la variabilité interannuelle des hauteurs de


pluie dans la commune de Grand-Popo.
4

3 Anomalie 5 Moy. mobile sur pér. (Anomalie)

2
Anomalies

-1

-2

-3
2002
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000

2004
2006
2008
2010
2012

Figure 4 : Variabilité interannuelle des hauteurs de pluie dans la commune de


Grand-Popo (1968-2012)
Source : ASECNA, 2012
L’analyse du graphe révèle que la pluviométrie n’évolue pas selon le même
rythme toutes les années. Ceci peut être dû à l’évolution du gradient Est- Ouest
comme l’avait montré Boko (1988), Afouda (1990), Houndénou (1999).

Une étude comparative des moyennes pluviométriques de certaines stations du


Bénin traversées par le fleuve révèle que la pluviométrie moyenne annuelle de
ces stations est pour la plupart inférieure à celle de Ouidah avec une
pluviométrie moyenne annuelle de 1084,4 mm (tableau VI).

37
Tableau VI : Moyennes pluviométriques annuelles par période et par stations
Moyennes pluviométriques annuelles (mm)
Stations 1965 - 2000 1965 – 2012
Athiémé 876,40 900,96
Grand-Popo 977,54 979,95
Ouidah 1087,03 1080,85
Source des données : ASECNA, 2012 et travaux de terrains

Le tableau VI montre les moyennes annuelles comparatives de trois stations


pluviométriques dont celle du secteur d’étude. Il s’agit de Athiémé, Ouidah et
Grand-Popo. Les stations les moins arrosées sont celle d’Athiémé (901 mm en
moyenne) et de Grand-Popo (980 mm en moyenne). Ce qui confirme le résultat
de l’ASECNA (2004) dans une étude menée sur la période 1961- 1990.

L’étude de la variabilité pluviométrique dans la basse vallée du Mono et par


ricochet dans la commune de Grand-Popo, a permis de mettre en évidence les
baisses importantes des hauteurs de pluies au cours des décennies 70 et 80.

Les résultats de cette étude montrent comme ceux de plusieurs auteurs (Boko,
1988 ; Bokonon-Ganta, 1987 ; Houndénou, 1992 ; Klassou, 1996 ; Gnélé, 2005
et Amoussou, 2011) que la tendance pluviométrique est à la baisse en Afrique
occidentale en général et dans la basse vallée du Mono qui abrite la commune de
Grand-Popo en particulier.

2.1.3. Evolution des écoulements dans la commune de Grand-Popo

La figure 5 montre l’évolution interannuelle des débits moyens annuels à


Athiémé. Une tendance générale à la baisse est observée sur toute la période de
l’étude.

38
800

Débits (m3/S)
600
400
200
0

1965
1968
1971
1974
1977
1980
1983
1986
1989
1992
1996
1999
2003
2006
2009
Années

Figure 5 : Débit inter-annuel du fleuve Mono à Athiémé (1965-2009)


Source des données : DG Eau, 2012
L’année 1968 est celle qui a enregistré le plus fort débit (579,80 en moyenne)
cela est dû aux crues de cette année qui a causé la délocalisation temporaire de
certains villages. Mis à part l’année 1968, deux séquences sont à identifier dans
l’évolution des débits dans la basse vallée. La première séquence part de 1965 à
1987 où le régime hydrologique du Mono se caractérisait par des apports
naturels pratiquement nuls durant six mois de décembre à mai. Le Mono
présentait en saison sèche un étiage presque sec et on pouvait traverser le lit du
cours d’eau à pied. La seconde séquence part de 1987, année où le barrage
Nangbéto a été mis en eau. A partir de cette année le régime du bas Mono a
connu une grande modification due surtout aux turbinages irréguliers du
barrage, pour un étiage soutenu avec un débit moyen d’étiage d’au moins 50
m3/s contre un écoulement pratiquement nul avant le barrage. Le fleuve ne tarit
plus à cette station en saison sèche.

2.1.3.1. Bilan hydrologique

La lame d’eau écoulée dans le lit du cours d’eau dépend de la quantité d’eau
tombée, de l’évapotranspiration et de l’infiltration. Le tableau VII fait une
récapitulation de l’étude du bilan hydrologique.

39
Tableau VII : Récapitulation de l’étude du bilan hydrologique du fleuve Mono
à Athiémé
1965-2005 1965-1972 1973-2005 Ecart Déficit
Pluie (mm) 1165.49 1270.68 1139.99 -130.7 -11.5
Evaporation (mm) 852.03 871.83 847.24 -24.6 -2.9
Ecoulement (mm) 170.01 173.55 169.16 -4.4 -2.6
Infiltration (mm) 173.28 225.29 160.67 -64.6 -40.2
Source des données : ASECNA, 2012 et DG Eau, 2012

Il ressort de l’analyse du tableau VII, un déficit total de tous les termes du bilan
hydrologique. Le déficit pluviométrique amplifie quatre fois le déficit
d’écoulement et d’évapotranspiration et par conséquent la baisse sensible de la
disponibilité d’eau dans le lit. Or, le déficit pluviométrique amplifie moins le
déficit d’infiltration. Ce qui pourrait être relié à la baisse de l’évapotranspiration.

2.1.3.2. Corrélation pluie et écoulement à Athiémé

La figure 6 traduit la relation qui lie les précipitations et l’écoulement à


Athiémé. Elle montre d’ailleurs que les précipitations participent à l’écoulement
à la station hydrométrique d’Athiémé.

Figure 6 : Corrélation pluie/écoulement dans la basse vallée du Mono à Athiémé


(1965-2009)
Source des données : ASECNA, 2012 ; DG Eau, 2012

La figure 6 illustre la relation qui existe entre la pluie et les écoulements du


fleuve Mono au niveau de la station hydrométrique de Athiémé. On constate que
la plage de point matérialisant les écoulements suit strictement le sens de

40
progression linéaire de la pluie. La covariance r=0,4 est une expression de cette
relation.

D’une manière générale, le déficit pluviométrique observé au cours des


décennies 70 et 80, a d’influence sur les écoulements dans la basse vallée du
Mono. La baisse des précipitations est sans doute un indicateur des problèmes
hydrologiques dans la basse vallée du fleuve Mono, que d’autres facteurs
contribuent à expliquer. Il s’agit de l’importance de l’aquifère que draine le
Mono à Athiémé et les lâchures d’eau du barrage de Nangbéto qui voilent la
variabilité saisonnière de la pluviométrie et atténuent l’impact de la péjoration
pluviométrique sur les lames d’eau écoulées. Cette situation explique la
pérennité de l’écoulement quelle que soit la saison ou la période de l’année.

Il ressort de cette étude que la basse vallée du Mono à laquelle appartient la


commune de Grand-Popo a aussi connu la baisse générale des précipitations au
cours des décennies 70 et 80. Mais la légère reprise pluviométrique de la
décennie 1990 a conduit à une augmentation de l’écoulement. Le déficit
pluvieux engendre non seulement une réduction sensible des écoulements de
surface mais aussi l’amenuisement des ressources de la commune. Les crues
sont encore plus variables dans l’espace que les pluies.

2.1.4. Situation géographique de la commune de Grand-Popo et sa


vulnérabilité aux inondations
Située à l’extrême sud-ouest du pays, elle est parcourue par de nombreux cours
d’eau et abrite également une embouchure : la « Bouche du Roi ». Dans
l’arrondissement de Avlo, la jonction des eaux du Fleuve Mono et celles du
fleuve Couffo contribue en grande partie aux débordements des eaux, donc des
inondations. Cette commune, de par la pente des deux fleuves constitue le
réceptacle naturel des eaux d’où son inondation régulière. La variabilité
climatique ajoutée à la variabilité hydrologique des deux fleuves est un facteur

41
d’inondation compte tenu de la position géographique stratégique de cette
commune.

2.1.5. Sols et végétation favorables aux inondations

Sur le territoire de la commune de Grand-Popo, on trouve cinq (05) types de sols


(CENATEL, 2012) :

- les sols hydromorphes peu évolués,


- les sols noirs hydromorphes moyennement organiques humiques à gley,
- les sols hydromorphes minéraux ou peu humifères à pseudo-gley,
- les sols hydromorphes minéraux ou peu humifères à gley,
- les sols ferrugineux tropicaux lessivés sans concrétions.
La figure 7 présente les différents types de sols à Grand-Popo.

Figure 7 : Carte pédologique de la commune de Grand-Popo

L’observation de la figure 7 montre que les différents types de sols dans la


commune de Grand-Popo peuvent être regroupés en trois grandes catégories :

42
- les sols du littoral sont des sols hydromorphes peu évolués, couvrant les
arrondissements d’Avlo et de Grand-Popo ; ils sont constitués de sables fins,
pauvres en matière organique et très perméables ;

- les sols noirs hydromorphes moyennement organiques humiques à gley dont la


capacité de rétention en eau est très élevée dans ces trois arrondissements. Ces
sols sont imperméables ;

- les sols alluvionnaires se trouvent dans les marécages et on y rencontre les


mangroves.

L’imperméabilité des sols empêche l’infiltration des eaux de pluie à rejoindre


rapidement la nappe phréatique (qui joue naturellement le rôle de bassin de
rétention). Ces modifications constituent un facteur déterminant dans la
manifestation des inondations dans la commune de Grand-Popo.

De même, le couvert végétal (forêt, bois) favorise le ralentissement du


mouvement des eaux. En effet, les feuilles et les autres matières organiques que
l’on retrouve sur le sol absorbent les eaux de pluie et la libèrent progressivement
pour le sol situé en dessous. L’eau ressurgit bien plus tard dans des sources qui
alimentent les cours d’eau favorisant l’infiltration de l’eau grâce à leurs racines,
et l’évapotranspiration grâce à leur feuillage.

Dans la commune de Grand-Popo, le couvert végétal notamment les grands


arbres sont détruits au profit des habitations. Ce qui ne favorise plus une
infiltration des eaux dans des sols déjà hydromorphes et à faible capacité
d’infiltration. Tout ceci diminue les capacités de réduction des inondations par la
végétation et amplifie ces impacts dans les secteurs inondables.

De façon générale, les causes naturelles des inondations sont principalement


constituées de l’importance du réseau hydrographique, la position géographique
de la commune, la qualité du sol et la variabilité pluviométrique qui provoque
les crues du fleuve Mono.

43
En dehors de ces facteurs naturels de vulnérabilité, d’autres facteurs
socioéconomiques amplifient la vulnérabilité des populations aux inondations
dans la commune de Grand-Popo.

2.2. Facteurs socioéconomiques de vulnérabilité aux inondations dans


la commune de Grand-Popo
Les populations de la commune de Grand-Popo sont vulnérables à la
manifestation des inondations en raison de leur niveau de pauvreté, de leur mode
d’occupation de l’espace et des méthodes d’assainissement de l’espace qui ne
répondent pas toujours aux normes recommandées.

2.2.1. Niveau de pauvreté des secteurs inondables de la communauté

Les localités les plus vulnérables aux inondations identifiées sont présentées
dans le tableau VIII.

Tableau VII : Vulnérabilité aux inondations des localités parcourues dans les
arrondissements à Grand-Popo
Situation de la zone Indice de
Arrondissements Quartiers
habitée (propice ou non) pauvreté
Sazué Vodomey Propice Élevé
Gnito Propice par endroit Élevé
Adankpé Propice Élevé
Djanglanmey Dévikanmey Propice Élevé
Kpatcha-Condji Propice Élevé
Djanglanmey Propice par endroit Moyen
Adjaha Adjaha Propice par endroit Moyen
Cotocoli Propice Élevé
Tokpa-Aïzo Propice Élevé
Avlo Allongo Propice Élevé
Avlo Propice Élevé
Hakouè Propice Élevé
Grand-Popo Houndjohoundji Propice Élevé
Hounsoukouè Propice Élevé
Agonnèkanmey Propice Élevé
Source : INSAE/EMICoV, 2009 et travaux de terrain, 2013

L’analyse du tableau VIII montre que les localités les plus vulnérables aux
inondations dans la commune de Grand-Popo sont habitées par des populations
dont le niveau de vie est assez faible. En effet, les maisons régulièrement
inondées dans ces villages sont habitées soit par des populations de pêcheurs,
44
des artisans, des maraîchers, des petits revendeurs et autres dont le revenu
annuel ne dépasse les 500 $US recommandés par le PNUD en 2000. Cette
situation ne leur permet pas de disposer d’une bonne capacité de résilience en
période d’inondation ; amplifiant ainsi leur vulnérabilité.

2.2.2. Mode d’occupation de l’espace et amplification de la vulnérabilité


aux inondations
L’occupation de l’espace dans la commune de Grand-Popo est un facteur
déterminant dans l’amplification des inondations. En 2010, Assogba et Alladatin
ont fait le zonage du territoire de la commune. Le tableau IX présente les
différentes zones du territoire de Grand-Popo.

Tableau IX : Zonage du territoire de la commune de Grand-Popo

Zones Superficie Pourcentage


(Km2) (%)
Terres fermes (zones de plateaux et agglomérations urbaines) 45 15,6
Plans d’eau et principaux cours d’eau 15 5,2
Marécages 41 14,2
Zones inondables (plaines) 178 61,6
Plage (cordon littoral) 10 3,4
Total 289 100
Source : Assogba et Alladatin, 2010 et travaux de terrains, 2013

L’observation du tableau IX révèle que les zones inondables de la commune de


Grand-Popo avoisinent les 80 % du territoire communal. Cet espace est
confronté à deux problèmes: l’érosion côtière et lagunaire et la mauvaise
gestion.

Les résultats provisoires du RGPH4, montrent une nette évolution de la


population de cette commune qui est passée de 40335 habitants en 2002 pour
57490 habitants en 2013. Les populations ne respectent pas les règles
d’occupation et d’assainissement. Ainsi donc, des couloirs naturels
d’écoulement des eaux se sont retrouvés bloqués par des constructions. La figure
8 illustre l’état d’occupation de la commune de Grand-Popo en 2012.

45
Figure 8 : Etat d’occupation de la commune de Grand-Popo en 2012

L’observation de cette figure montre que la commune de Grand-Popo est sujette


à un étalement urbain anarchique, l’installation humaine dans les espaces
alluviaux. Cette occupation conduit à une saturation des marécages par temps de
précipitations et à augmenter très fortement le volume d’eaux à évacuer. La
diminution, voire la suppression des zones naturelles d’expansion des eaux et
l’imperméabilisation des sols par endroit et une urbanisation mal maîtrisée
concourent à l’aggravation des risques d’inondation.

Par ailleurs, dans son extension spatiale, la commune de Grand-Popo présente


deux caractéristiques : au sud, malgré l’avancée de la mer, on assiste à
l’implantation des hôtels et au nord, la population s’accroît et occupe plus les
46
berges du fleuve Mono. Cette extension incontrôlée vient du désir des Popo
(Xwla) d’avoir au moins une maison au village. Ils s’installent alors comme ils
le peuvent sans se soucier du caractère insalubre des bas-fonds ou des zones
marécageuses. Pour transformer ces zones en des parcelles d’habitation, les
populations les comblent par les ordures ménagères (planche 1). Cette
population ne tient pas compte des recommandations du Schéma Directeur
d’Aménagement de la Commune. L’absence d’un plan communal de lotissement
et d’urbanisation est aussi un facteur d’occupation anarchique dans cette
commune.

Planche 1 : Remblai et occupation de berge à Vodomey et à Hakouè


Prise de vue : Djossou, décembre 2013
La planche 1 montre un système de remblai des berges développé par les
populations dans les villages riverains de Grand-Popo. La construction des
habitations sur les sols constitués à partir des ordures ne leur garantit pas une
stabilité durable et une résistance des fondations. Ce qui expose les populations
à des risques d’écroulement surtout en période d’inondation où le sol est gorgé
d’eau.

Aussi, les pratiques peu responsables des populations accentuent leur


vulnérabilité. En effet, il est fréquent de constater la construction
d’infrastructures sociocommunautaires dans des secteurs inondables et des
taudis (planche 2).

47
Planche 2 : Ecoles construites dans un marécage à Houndjohoundji et sur la
berge du fleuve Mono à Ollongo
Source : Mairie Grand-Popo, septembre 2010

La planche 2 illustre une école inondée à Houndjohoundji et une autre à dix


mètres du lit principal du fleuve. De façon générale, dans les différents quartiers
parcourus dans les arrondissements de la commune de Grand-Popo, l’inondation
est favorisée par la lente politique d’urbanisation ce qui occasionne l’occupation
anarchique de l’espace notamment des exutoires naturels, la dégradation de
l’environnement et l’utilisation irrationnelle des terres créent des conditions
précaires qui amplifient les effets des inondations et les types d’habitations
constituent un des facteurs de vulnérabilité pour certains types d’aléas comme
les inondations. En raison de l’inexistence de moyens financiers, les populations
construisent leurs habitations avec des matériaux locaux provisoires, au mépris
des normes requises et n’offrant aucune garantie de sécurité en cas de
catastrophe.

Il est à remarquer que la commune de Grand-Popo ne dispose d’aucune


infrastructure d’assainissement.

Ces différents facteurs ont engendré des incidences socio-économiques et


environnementales dans les différentes localités de la commune de Grand-Popo.

48
CHAPITRE III :
INCIDENCES DES INONDATIONS SUR LES POPULATIONS DE LA
COMMUNE DE GRAND-POPO ET STRATEGIES ADAPTATIVES
Les incidences de la variabilité hydrologique du fleuve Mono dans la commune
de Grand-Popo bouleversent le quotidien des populations et de l’environnement.
A partir de l’analyse de l’historique de ces inondations dans la commune de
Grand-Popo, la fréquence reste annuelle depuis bientôt deux décennies. Elles
occasionnent des incidences sociales et économiques.

3.1. Incidences socio-économiques des inondations sur les populations


de la commune de Grand-Popo
La mobilité de l’embouchure, l’avancée de l’océan Atlantique très visible, la
montée des eaux et les flux et reflux des vagues ont déjà emporté plusieurs
maisons dans le passé, plusieurs villages à Grand-Popo : Agbético et aujourd’hui
Gbêffa, Gbêcon et Hêvê entraînant l’élargissement du lit du fleuve et de la
lagune. Des champs sont régulièrement détruits.

3.1.1. Conséquences sociales des inondations sur les populations de la


commune de Grand-Popo
Des milliers de personnes vivant dans les localités à fort risque ont été
contraintes de se déplacer car les conditions de vie à chaque inondation sont
extrêmes (planche 3).

Planche 3 : Déplacement en période d’inondation par la nage à Hêvê et par pirogue à


Onkuihoué
Source : Mairie Grand-Popo, septembre 2010

49
La planche 3 montre les conditions de déplacement très difficiles des
populations pendant les inondations dans les localités de Grand-Popo.
Le tableau X présente le point des conséquences sociales causées par les
inondations dans la commune de Grand-Popo en 2007, 2009 et 2010.

Tableau X : Point des dégâts sociaux causés par les inondations de 2007, 2009
et 2010 dans la commune de Grand-Popo
Arrondissements Nombre Nombre Nombre Nombre de Autres Cases
de décès de de sans salles de classes infrastructures démolies
blessés abris endommagées publiques
endommagées
2007 ADJAHA 01 00 3269 00 RNIE1-Adjaha 1406
AVLO 00 00 135 01 - 45
DJANGLANMEY 00 00 3243 06 1 pont 153
SAZUE 00 06 1300 00 Vodomey-Sazué 174
GRAND-POPO 01 00 4863 06 12 poteaux 210
TOTAL 02 06 12810 13 --- 1988
ADJAHA 01 01 1026 04 Cotocoli-Conho 723
AVLO 03 00 824 01 ---- ---
Djanglanmey-
DJANGLANMEY 00 02 2011 03 Oumako 188
2009 Adjaha-Athiémé
SAZUE 04 08 1001 02 Sazué-Vodomey 211
Gbèkon-
GRAND-POPO 00 02 679 01 178
Agonèkanmey
TOTAL 08 13 5541 11 ---- 1300
ADJAHA 00 07 1531 06 22,5 Kml 109
AVLO 00 03 604 03 - 75
DJANGLANMEY 00 06 660 06 18,2 Kml 94
2010
SAZUE 01 04 1152 04 6,5 Kml 70
GRAND-POPO 02 01 951 02 09 Kml 97
TOTAL 03 21 4966 21 66,9 Kml 461
Source des données: Mairie de Grand-Popo et travaux de terrain, 2013

De l’observation du tableau X, il ressort que dans les arrondissements parcourus,


les incidences représentent 96 % à 100 % du total communal. Les autres
arrondissements ne sont pas assez inondables. Mis à part le coût humain, les
dégâts sociaux de ces inondations sont estimés selon une étude de la Croix rouge
et de l’ONG-APRETECTRA en 2012 à 69.087 F CFA par sinistré.

De même, en septembre 2010, la liste des écoles inondées dans la


circonscription scolaire de Grand-Popo est présentée dans le tableau XI.

50
Tableau XI : Liste des écoles inondées en septembre 2010 dans la commune de
Grand-Popo
N° Ecoles inondées Arrondissements Observations
1 Cotocoli
2 Conho
3 Kpovidji A
4 Kpovidji B ADJAHA
5 Sèho-Condji
6 Tokpa-Aïzo
7 Tokpa Monoto
8 Hanmlangni
DJANGLANMEY
9 Tomadjihoué
10 Vodomey
11 Batoto
12 Gnito Saloukou SAZUE
13 Gbodjomè
14 Adankpé
15 Kpèko
16 Hèyi Gbadji
AVLO
17 Kouèta
18 Avlo-Village
19 Houndjouhoundji A
GRAND-POPO
20 Houndjouhoundji B

Source : Circonscription Scolaire/ Grand-Popo 2010

Le tableau XI expose les écoles inondées dans la commune de Grand-Popo


jusqu’au début de la rentrée scolaire 2010-2011. Ces écoles ne sont pas capables
de recevoir les écoliers à la rentrée et de ce fait les activités pédagogiques sont
retardées.

En ce qui concerne la santé des populations, on peut retenir la résurgence des


maladies liées à la qualité et à la consommation de l’eau en période
d’inondation. La photo 1 illustre le mode de transport de l’eau de consommation
en période d’inondation.

51
Photo 1 : Mode de transport de l’eau de consommation en période d’inondation
à Dévikanmey
Source : Mairie Grand-Popo, septembre 2010

Cette illustration de la photo 1 montre que les modes de transport de l’eau dans
la commune de Grand-Popo ne permettent pas de conserver la potabilité de cette
eau dans les secteurs inondables disposant des installations de la SONEB. Pour
les secteurs dépourvus de ces installations, 85 % des investigués reconnaissent
les risques liés à la consommation des eaux de mauvaise qualité mais se disent
défavorisés pour traiter cette eau. Les 15 % de ces investigués ont affirmé traiter
les eaux de consommation en les bouillant, en les filtrant ou en y mettant des
comprimés d’aquatabs. Cependant, le relevé épidémiologique de la commune de
Grand-Popo de 2007 à 2011, a permis de réaliser la figure 9.
250
Paludisme
Nombre de cas

200
Diarrhée
150
AGI
100

50

Mois

Figure 9 : Evolution mensuelle des différentes pathologies dans la commune de


Grand-Popo de 2007 à 2011
Source des données : Centre communal de santé de Grand-Popo, 2012
La figure 9 montre l’évolution mensuelle des différentes pathologies dans la
commune de Grand-Popo de 2007 à 2011. On constate à travers cette figure qu’à

52
partir du mois de septembre le paludisme, les diarrhées et les affections gastro-
intestinales sont les maladies dont les populations ont assez souffert.

3.1.2. Conséquences économiques des inondations sur les populations de


la commune de Grand-Popo
Sur le plan économique, la vulnérabilité des populations est très élevée compte
tenu du faible niveau de vie de ces populations avant la survenance des
catastrophes. Dans la commune, le débordement des eaux du fleuve Mono est
souvent source de malheur pour les populations. Les photos 2 et 3 montrent un
champ de riz régulièrement inondé et un marché envahi par les eaux.

Photo 2 : Champ de riz souvent inondé Photo 3 : Marché de Onkuihoué inondé


Prise de vue : Djossou, avril 2013 Source : Mairie Grand-Popo, septembre 2010

Les photos 2 et 3 montrent qu’en plus des voies de communication qui ne


facilitent pas en période d’inondation l’accès aux différentes localités, les
cultures sont également emportées par les inondations. Ces inondations
n’épargnent pas aussi les marchés de la commune. Les animaux sont emportés
par les eaux. Le tableau XII présente les conséquences économiques des
inondations de 2007, 2009 et 2010 dans la commune de Grand-Popo.

53
Tableau XII : Point des dégâts économiques causés par les inondations de
2007, 2009 et 2010 dans la commune de Grand-Popo

Superficie cultures Nombre de têtes de Nombre de volailles


Arrondissements
vivrières détruites (ha) bêtes perdues perdues
ADJAHA 525 150 1026
AVLO 30 30 824
2007
DJANGLANMEY 60 100 2011
SAZUE 265 700 1001
GRAND-POPO 47 800 679
TOTAL 927 1880 5141
ADJAHA 198 996 1423
AVLO Indisponible Indisponible Indisponible
DJANGLANMEY 290 1580 2650
2009
SAZUE 25 1221 1472
GRAND-POPO 349 Indisponible 937
TOTAL 862 3797 6482
ADJAHA 349 777 964
AVLO 25 210 527
DJANGLANMEY 201 1746 1098
2010
SAZUE 95 532 523
GRAND-POPO 111 94 873
TOTAL 781 3359 3985
Source des données : CeRPA Grand-Popo, 2011

Il ressort de l’observation du tableau XII, que les pertes enregistrées par les
populations lors des inondations sont élevées. En 2007, 2009 et 2010, les pertes
en hectares des cultures vivrières sont respectivement de 927, 862 et 781. Ces
produits vivriers sont constitués de tomates, d’oignons, de carottes (des produits
maraîchers). Pour les mêmes années, les bêtes perdues sont 1880, 3797 et 3359.
Ces bêtes sont des moutons, des porcs, des chèvres, des lapins et des bœufs. Les
volailles (5141, 6482 et 3985) sont les poulets, les pintades, les colombes, les
canards et autres sont les plus nombreux à être victimes de ces inondations.
Selon les agents de CeRPA, le coût moyen investi à l’hectare au maraîchage
s’élève à 448.479 F CFA. L’estimation des dégâts agricoles pour les trois
inondations s’élèverait à un milliard cent cinquante-deux millions neuf cent dix
mille sept cent vingt-quatre francs (1.152.910.724 F.) CFA. En ce qui concerne
les volailles, ce serait à vingt-trois millions quatre cent douze mille francs

54
(23.412.000 F) CFA et les bêtes à cent quatre-vingt millions sept cent vingt-
quatre mille francs (180.720.000 F) CFA. Ainsi, les dégâts économiques annuels
d’une inondation dans la commune de Grand-Popo se chiffreraient à un milliard
trois-cent-cinquante-sept millions quarante-deux mille sept cent vingt-quatre
francs (1.357.042.724 F) CFA.

De façon globale, les inondations, à l’instar des conflits sociaux et des incendies,
ne privent pas seulement les populations de leurs sources de revenus, mais aussi
elles les empêchent de faire face aux coûts supplémentaires induits par la
survenue brutale de l’évènement, pour l’achat de matériel de reconstruction. Il
s’en suit une accélération du cycle de pauvreté et une plus grande vulnérabilité
aux catastrophes.

Cela les expose à une précarité de la situation sanitaire liée à la dégradation de


l’environnement : la prolifération des maladies transmissibles du fait de
l’insalubrité permanente du milieu entraîne des impacts négatifs sur la capacité
de production et sur l’accès au peu de ressources dont la population peut
disposer. L’inaccessibilité géographique des populations aux services de santé,
l’inaccessibilité financière des groupes à risques (femmes notamment enceintes,
nourrices, les nouveaux et enfants, les jeunes) aux prestations de soins, les
risques de recrudescence de certaines maladies (paludisme, affections gastro-
intestinales, diarrhées), le risque de sur-morbidité maternelle et
infantile (menaces d’avortement, accouchement prématuré, complications
obstétricales), les difficultés des structures de santé à faire face aux situations
d’afflux des sinistrés malades et à entreprendre une surveillance adéquate en ce
qui concerne le suivi de la situation épidémiologique des zones à risques sont
autant de défis à relever au plan sanitaire face aux inondations . En cas de
déplacement des sinistrés, il faut noter le risque de violence basée sur le genre
associées ou non aux infections sexuellement transmissibles y compris de VIH.
Cet aspect peut s’aggraver par l’insécurité alimentaire qui résulte de la

55
destruction des cultures vivrières, du fait des inondations ou de l’insuffisance
des ressources en eau. De même, la dégradation des infrastructures
sociocommunautaires (routes, ouvrages d’art, centres de santé, écoles) altère
considérablement la qualité de la vie et la destruction des habitations qui résulte
souvent de l’inobservance des normes de construction et de l’utilisation des
matériaux locaux qui résistent difficilement aux inondations

3.2. Incidences environnementales des inondations dans la commune de


Grand-Popo
Les variations du niveau de l’eau, la violence (surtout pendant les crues) des
écoulements et les lâchers d’eau du barrage de Nangbéto ont des impacts sur
l’environnement. Le degré de vulnérabilité des écosystèmes de la basse vallée
du Mono dépend de la période hydrologique (crue et étiage).

3.2.1. Erosion des berges

Les variations hydrologiques quotidiennes dues à l’influence des courants de


marées et l’alternance de périodes humides et sèches liées aux crues saisonnières
induisent la dégradation des berges (photo 4), le transport des sédiments et le
comblement des différents plans et cours d’eau de la commune de Grand-Popo.

Photo 4 : Evolution de l’érosion de la berge du fleuve Mono


Prise de vue : Djossou, décembre 2013
L’importance de ce phénomène érosif sur la photo 4 dépend du débit
hydrologique, de la pente des versants et de l’état de la végétation au niveau des
berges.

56
Selon Amoussou (2010), la lagune côtière, le chenal Aho et le ‘’lac’’ Ahémé,
présentant une pente et un débit des eaux très faible, sont les lieux
d’accumulation privilégiés des sédiments charriés venus de l’amont du bassin.
L’érosion des berges à l’est de l’embouchure devient perceptible en période de
crue où les débits d’écoulement deviennent plus forts, ce qui engendre le
transport des sédiments apportés par le ruissellement au niveau des versants en
absence de la végétation. Ces sédiments érodés se déposent dans le fleuve et la
lagune côtière et font de ce secteur un domaine de piégeage des sédiments en
absence de tout écoulement d’où le comblement des plans d’eau de la commune
de Grand-Popo. Ces différentes modifications hydro sédimentaires influencent
le déplacement de l’embouchure et l’érosion côtière.

3.2.2. Dynamique à l’embouchure

Selon 90 % des populations enquêtées dans la commune de Grand-Popo, la mise


en eau du barrage Nangbéto est à la base du déplacement régulier de
l’embouchure et de toutes les modifications environnementales dans la basse
vallée du Mono. Cette déclaration des populations riveraines est confirmée par
Amoussou (2010) qui affirmait que la construction du barrage sur le Mono, est
le principal facteur de mobilité de l’embouchure du fleuve et la modification de
la dynamique morpho sédimentaire au niveau de l’embouchure. Cette
dynamique morpho sédimentaire conduit à l’engloutissement des maisons et la
disparition progressive de certains villages comme Gbêffa, Gbêcon et Hêvê
entraînant l’élargissement du lit du fleuve.

3.2.3. Dynamique de la flore

Les modifications hydrologiques (haute et basse eau) que connaissent les plans
et cours d’eau de la commune de Grand-Popo influencent la répartition des
formations végétales. Les inondations périodiques et la montée fréquente (même
en étiage) du niveau de l’eau causé par les lâchers du barrage de Nangbéto
érodent les berges et détruisent toutes les formations végétales situées le long

57
des plans et cours d’eau de la commune de Grand-Popo. Le phénomène est
beaucoup plus accentué à l’ouest de l’embouchure (Avlo, Gbêffa et
Agbanankin. Tout débordement du niveau de l’eau entraîne la destruction des
jeunes pousses de palétuvier. Les jeunes plants de palétuviers nouvellement
reboisés dont la taille n’est pas supérieure à la hauteur d’eau montée sont
submergés et asphyxiés.

De même la variabilité hydrologique influence le taux de salinité de l’eau et crée


des conditions favorables à la propagation des espèces floristiques
envahissantes. Il faut noter qu’aujourd’hui avec le débit d’écoulement du fleuve
Mono, les eaux marines ne remontent plus à l’ouest de l’embouchure. Ce
phénomène réduit le taux de salinité dans la lagune de Grand-Popo et la rivière
Sazué favorisant le développement des jacinthes d’eau douce (planche 4).

Planche 4 : Propagation des espèces envahissantes sur Sazué et Mono à Grand-Popo


Prise de vue : Djossou, décembre 2013
Les espèces fréquemment retrouvées à la surface des eaux sont la jacinthe d’eau,
le nénuphar et les rhizomes. Les joncs et les pailles sont abondants en périodes
humides. L’installation sur la quasi-totalité des espaces libres de l’eau, colonise
ces plans d’eau suivant des densités élevées en étouffant le système racinaire des
propagules avec pour conséquence la régression de la productivité par réduction
de la luminosité et de l’oxygénation (ABE, 2001). D’après les populations
enquêtées, ces colonies d’espèces envahissantes finissent par mourir et à cause

58
de la non salinité de l’eau, ils n’arrivent pas à vite se décomposées pour nourrir
les poissons mais participent au contraire au comblement des plans d’eau.

3.2.4. Dynamique de la faune

Les inondations ont aussi des répercussions sur les écosystèmes aquatiques. On
note une réduction du nombre d’espèces de poissons (72 espèces dont 32 sont
d’origine marine), et une réduction de la taille de la capture. De même, on
remarque que les espèces marines du genre Elops, Trachinotus, Epinephelus,
Arius Pohydactylus, Galeoides, Dasyatis sont très rares et apparaissent de façon
très sporadique dans le fleuve Mono. Cette disparition est due en partie au faite
que les eaux marines ne remontent plus dans les plans d’eaux. Aujourd’hui, les
inondations sont brusques et durent très peu de temps, les ressources en eau
s’amenuisent, en saison sèche la superficie des plans est considérablement
réduite et l’eau ne reste plus en permanence sous les écosystèmes de mangrove
empêchant la reproduction des poissons sous les frayères d’où
l’appauvrissement de la commune de Grand-Popo en ressources halieutique.

3.3. Stratégies d’adaptations des populations de la commune de Grand-


Popo aux inondations
Les inondations liées à la variabilité hydrologique renforcent la vulnérabilité des
populations de la commune de Grand-Popo. Face à cette situation les
populations riveraines ont mis en œuvre de multiples stratégies, appuyées
parfois par les ONG et les structures étatiques. Ces stratégies sont entre autres la
reconversion dans d’autres activités, les mesures de restauration des
écosystèmes, l’innovation d’autres techniques de pêche.

3.3.1. Perception de la société

Les enquêtes de terrain relèvent de façon unanime qu’il ne pleut plus


aujourd’hui comme autrefois et que commençant plus tard, les pluies cessent
plus tôt. Les raisons de ces changements sont nombreuses :

59
- pour une minorité (5 %), c’est l’effet des changements climatique dus à la
destruction des ressources naturelles (la végétation, la pollution de l’eau et de
l’air) ;

- pour la majorité (85 %), des populations enquêtées, cela se justifie par la
coupure des arbres fétiches, la négligence des divinités et le non-respect des
interdits et totems. Les crimes d’incestes sont également évoqués pour étayer
la thèse de la punition divine.

Ce qui traduit l’ignorance des conséquences de la destruction des ressources de


la nature par les populations.

3.3.2. Stratégies endogènes d’adaptation des populations aux inondations


dans la commune de Grand-Popo
Les populations de la commune de Grand-Popo ont développé plusieurs
stratégies localement afin de réduire leur vulnérabilité aux inondations
engendrées par la variabilité hydrologique des cours et plans d’eau.

3.3.2.1. Déplacement des sinistrés vers les centres d’accueil et prise en


charges
L’ampleur des inondations dans la commune de Grand-Popo requiert d’attention
particulière. Les autorités locales et les structures décentralisées accompagnent
les sinistrés au cours de ces périodes. Les dispositions régulièrement prises sont
disproportionnées mais participent à la réduction de la vulnérabilité des
riverains. Au nombre de ces mesures, on note :
- l’identification d’un site d’accueil par arrondissement ;
- la mobilisation de tentes ;
- la volonté des chefs villages et chefs quartiers de villes à sensibiliser la
population par le biais des crieurs publics ;
- l’appel des populations à la prudence, vigilance, responsabilité, respect des
consignes d’hygiène, de sécurité et de salubrité publique ;

60
- l’actualisation et la validation annuelle du plan de contingence dont la
simulation se fait dans la première quinzaine du mois de juin ;
- le recensement et l’enregistrement des barques motorisées.
En ce qui concerne les pirogues et autres matériels de gestion des risques et
catastrophes (inondations), la Mairie sollicite l’appui technique et financier des
structures intervenant dans la gestion de cette calamité naturelle pour une
meilleure prise en charge de ses populations. A cet effet, des appuis dans les
domaines de l’alimentation; de l’eau potable; d’hygiène et d’assainissement; de
la santé et de la nutrition ; d’abris et non-vivres ; de la sécurité et la protection ;
de l’éducation ; de la logistique et du transport ont été sollicités.

- l’ouverture de l’embouchure est prise en compte dans le budget communal et


les pelles excavatrices sont sollicitées ;

- l’activation et la formation des comités communaux de protection civile sont


récurrentes depuis les inondations de 2010.

Des dispositions idoines sont prises pour protéger les sinistrés contre toutes
autres affections. Les photos 5 et 6 présentent les sinistrés de Hounsoukouè et
Houndjohoundji en 2010.

Photo 5 : Sinistré de Houndjo-houndji Photo 6 : Sinistrés de Hounsoukouè


accueilli à l’EPP-Hêvê accueillis au marché de Onkuihoué
Source :Mairie/Grand-Popo, septembre 2010 Source :Mairie/Grand-Popo, septembre 2010

61
Les photos 5 et 6 illustrent des cas de déplacement qui sont pris en charges par
les autorités locales. Ces sinistrés sont parfois réticents à cause des actes de
vandalisme qui ont cours suite à leurs départs lors des inondations précédentes.

3.3.2.2. Reboisement des berges

La majorité des populations riveraine (60 % environ) ont reconnu le rôle très
important que joue les formations végétales le long des berges des plans et cours
d’eau, même s’il leur arrive de les détruire pour satisfaire certains besoins
(préparation du sel, du charbon de bois, pour faire acadja, pour les charpentes
des cases…). Elles ont pris conscience du déséquilibre environnemental causé
par la régression des écosystèmes de mangroves. Pour éviter la disparition totale
de ces écosystèmes de mangrove, les populations reboisent volontairement ou
sur incitation du pouvoir public local et les ONG les berges de certaines localités
dénudées ou colonisées par le paspalum vaginatum en repiquant les propagules
du Rhizophora racemosa collectées. Cette activité est renforcée par plusieurs
projets de reboisement dont PSRRT, PPL, PAZH, ABE. Le projet « 10 millions
d’âmes, 10 millions d’arbres », a pris corps dans la commune qui a souhaité
recevoir au moins 60.000 arbres pour ses 57488 habitants en 2013 (RGPH 4).

Ainsi les projets, ont contribué au reboisement de la mangrove des berges de


quelques localités (Agoué, Gbêcon, Houndjohoundji, Hounsoukouè, …).

A part le reboisement d’autres approches socioculturelles de conservation


fondée sur les savoirs endogènes sont mis en œuvre. On peut parler entre autre
de l’introduction des fétiches Zangbéto, Avlékété et Hèviosso pour contraindre
les populations à éviter la dégradation de ces écosystèmes dans certaines
localités comme Avlo, Hêvê et Houndjohoundji.

3.3.2.3. Exploitation des espèces envahissantes

Les jacinthes d’eau douce constituent aujourd’hui un grand danger pour les
plans d’eau à l’ouest de l’embouchure. Pour freiner la propagation de ces

62
espèces envahissantes la population en coopération affiliée à l’UCP (Union
Communale des Producteurs) de Grand-Popo ont décidé de procéder au
ramassage des jacinthes de la surface de l’eau pour une aération des plans d’eau
puis passer à sa mise en valeur. Les jacinthes d’eau ramassées sont associées aux
fientes d’animaux et au son de riz. Ce mélange est couvert au sol et laissé
pendant trois mois au moins (photo 4) pour la fabrication du compose qui sert de
fertilisant aux maraîchers et autres productions agricoles. Le sac de compost est
vendu à 2000 F. La planche 5 montre les différentes étapes de sa fabrication.

Planche 5 : Ramassage et fabrication du compost avec les jacinthes d’eau à Adjaha


Source : Amoussou, novembre 2011 et Djossou, décembre 2013
La planche 5 illustre les diverses étapes de fabrication du compost servant
d’engrais naturel. Les bénéfices générés par cette activité sont destinés à la
survie des fabricants. Cette activité est appuyée par le PNUD (Programme des
Nations Unis pour le Développement) dans le but de la réduction de la pauvreté
en milieu rural. Il faut noter que les moyens dont dispose les fabricants ne
permettent pas de ramasser le maximum d’espèces envahissantes qui colonisent
les plans d’eaux. Cette activité a besoin d’être appuyé par les pouvoirs locaux et
les structures étatiques, car elle génère des revenus aux populations et permet de
sauvegarder les écosystèmes aquatiques.

3.3.2.4. Reconversion professionnelle et dynamique de l’économie rurale

Le mauvais rendement de la pêche et des activités salicoles a favorisé la


redynamisation des activités et la création de nouvelles activités génératrices de
revenus qui n’existaient pas ou sont peu développées. Ces activités sont entre

63
autre le maraîchage, l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture et de nouvelles
techniques de pêche.

3.3.2.4.1. Maraîchage, agriculture et élevage

Le maraîchage et l’élevage sont les principales activités de reconversion des


populations de la commune de Grand-Popo. Ces activités sont appuyées par les
structures étatiques et des ONG dans le but d’encourager le développement
d’autres activités génératrices de revenus aux populations et d’éviter la
surexploitation des plans et cours d’eaux qui peut faciliter leur comblement.

La culture des produits, tel que l’oignon (Aliumcepa), le piment (Capsicum


frutescens), carotte (Daucus carotta), pastèque (Colocynthis) et les tomates se
développent dans les plaines d’inondations, les versants des pentes et sur les
plateaux. La production maraîchère est essentiellement développée par les
populations pour pallier au déclin des activités agricoles, de pêches et salicoles
bouleversées par les inondations. Ce qui fait que la commune de Grand-Popo
compte aujourd’hui d’après les informations obtenues à l’UCP, environ 6000
maraîchers contre 100 environ il y a 10 ans. Le riz devient la seconde culture la
plus pratiquée après le maïs dans les bas-fonds. Il est selon les producteurs le
mieux adapté à cause de la forte variabilité du niveau de l’eau due à l’alternance
des marées et des lâchers d’eau du barrage Nangbéto. Les types d’élevages de
reconversion professionnelle sont limités qu’à celle du porcin, du caprin, du
lapin et de la volaille facile à promouvoir.

3.3.2.4.2. Pisciculture

La pisciculture est le seul moyen des populations pour avoir le poisson en toute
période pour l’alimentation. Même si elle est confrontée à beaucoup de
difficultés (surtout les inondations), elle se développe dans presque toutes les
localités de la commune sous diverses formes. L’utilisation des trous à poisson
associé parfois à l’élevage est la technique la plus utilisée dans la commune. La
cage flottante est une technique qui consiste à élever les poissons dans des cages
64
implantées dans un plan ou cours d’eau. Sa confection nécessite beaucoup de
moyen financier (trois à quatre millions) par cage mais donne un bon rendement
si les alevins sont bien nourris et bien entretenus. L’installation de ces cages
flottantes sur le fleuve Mono à Grand-Popo et à Adjaha est financée par les
partenaires Japonais pour aider les populations rurales (Photo 9).

Photo 9: Cage flottante à Onkuihoué


Prise de vue : Djossou, novembre 2013
L’élevage des poissons se fait pendant six mois (Janvier à Juin) compte tenu du
rythme d’écoulement du fleuve Mono. Les poissons ne supportent pas le rythme
d’écoulement des mois de juillet à décembre d’après les acteurs et meurt s’ils
sont dans les cages. Cette technique parait la mieux adaptée à la variabilité
hydrologique et mérite d’être appuyée par l’état dans toute la commune afin de
lutter contre la pauvreté en milieu rural.

3.3.2.4.3. Nouvelles techniques de pêche

L’écoulement de l’eau des plans d’eau est contrôlé par l’alternance des marées à
savoir la haute marée appelée Ahouè (écoulement de l’océan vers le continent)
et la basse marée appelée Ahoui (écoulement du continent vers l’océan) en
Xwla. A chaque type de marée correspond une technique de pêche donnée. Mais
il faut noter d’abord que la baisse des rendements de pêche a amené les
populations à utiliser les techniques qu’elles-mêmes jugeaient nuisibles aux
écosystèmes aquatiques de la commune.

65
Ainsi, à la haute marée, les populations profitent pour entourer les mangroves
sous lesquelles se trouvent les poissons des claies (Hâ en Pédah) tissés avec des
branches de palmiers. A basse marée, l’eau se retire totalement des mangroves et
les poissons se trouvent piégés et ils viennent ramasser, même les petits alevins.
La pêche à filet Gbagbaloulou est généralisée.

3.3.3. Etat des lieux et approches de mesure d’adaptation durable de


gestion des écosystèmes de la commune de Grand-Popo
La question d’une meilleure prise en charges des risques liés aux inondations
dans la commune de Grand-Popo doit tenir compte de plusieurs aspects.

3.3.3.1. Etats des lieux des mesures d’adaptation

La gestion des impacts liés aux inondations dans la commune de Grand-Popo ne


peut se faire par des actions isolées d’une localité à une autre. Une action
d’adaptation en un lieu peut causer des problèmes à d’autres secteurs. Pire
encore, bons nombres des stratégies d’adaptations n’ont pas pour but d’assurer
l’équilibre environnemental de manière durable, mais de régler les problèmes
socioéconomiques auxquels les populations sont confrontées en un temps donné.
On peut citer entre autre l’ouverture de l’embouchure, les techniques de pêche,
les formes d’exploitations agricoles et maraîchères.

Quant aux autres stratégies comme la pêche à barrage (hâ), l’utilisation des filets
à maille fines, ils participent à l’appauvrissement des plans et cours d’eau en
ressources halieutiques.

La dégradation de l’environnement de la commune de Grand-Popo amène


certaines structures étatiques à intervenir dans les programmes de conservation
et de protection des écosystèmes, la lutte contre l’utilisation des filets à maille
fine et les techniques nuisibles à la reproduction des poissons.

Le Programme d’Appui au Développement Participatif de la Pêche Artisanale


(PADPPA) en collaboration avec les agents de CeRPA (Centre Régional de la
Promotion Agricole) lutte contre la pratique des acadja, hâ et autres techniques

66
de pêches prohibées. Il faut noter que la méthode qui consistait à associer les
populations à des actions de protection des écosystèmes de la commune de
Grand-Popo a montré ses limites. D’après les enquêtes, près de 50 % de la
population avoue avoir pris conscience du phénomène, mais n’ayant plus
d’activité alternative génératrice de revenu, ils sont obligés de s’adonner aux
pratiques jugées nuisibles. Alors, il serait mieux d’ajouter aux approches
participatives des populations, des activités génératrices de revenu adaptées aux
contextes socio- culturelles des populations afin de diminuer la pression exercée
sur les ressources de la commune de Grand-Popo.

D’autre part, la prise en charge des sinistrés n’est pas efficace car les moyens
qui doivent servir à cette prise en charge ne sont pas souvent budgétisés et c’est
la survenance des catastrophes qui amène les autorités à solliciter des appuis au
niveau central et auprès des partenaires financiers de la commune.

3.3.3.2. Approches de mesures d’adaptation durables pour la réduction de


la vulnérabilité de la population de la commune de Grand-Popo
La gestion des écosystèmes de la commune de Grand-Popo passe par
l’aménagement des zones marécageuses en gérant convenablement le couvert
végétal pour réduire la destruction de la flore qui accroît l’érosion, le
comblement des plans et cours d’eau et la baisse de la production halieutique. Il
est très important de renforcer les versants et les berges en plantant des espèces à
croissance rapide entre autre semi-hydromorphes.

Par ailleurs, le dragage n’est pas une chose à encourager pour deux raisons
fondamentales à savoir : le coût exorbitant qu’il nécessite d’une part, et les
retombés néfastes sur le plan écologique. Mais compte tenu de la fréquence des
inondations suite à une petite augmentation des hauteurs pluviométriques et ses
conséquences sur la vie socio-économique, il s’avère indispensable de penser au
dragage des plans d’eaux (rivière Sazué, lagune de Grand-Popo, le chenal Aho)

67
pour une meilleure évacuation des eaux d’amont vers l’océan atlantique afin
d’éviter les inondations catastrophiques.

Il est aussi souhaitable de revoir le système de fonctionnement du barrage


Nangbéto en tenant compte de la vulnérabilité des populations riveraines. La
réussite des mesures à prendre passe non seulement par l’approche participative
des populations concertées et conscientisées, mais surtout en trouvant des
activités alternatives génératrices de revenus adaptées aux contextes
socioculturelles des riverains.

Ainsi, certaines stratégies de reconversion professionnelles devraient être


étudiées et renforcer par l’état, les ONG ou les responsables locaux en tenant
compte des moyens et du niveau d’instruction de la population. Il s’agit de :

➢promouvoir la vulgarisation et la généralisation de la pisciculture à travers des


financements des groupements. L’association de la pisciculture à l’aviculture
doit permettre aux populations d’accroître leurs revenus. Le système des cages
flottantes doit être appuyé par l’état et les partenaires au développement,

➢encourager la production du riz car les potentialités de cette commune sont


énormes et sont sous exploitées,

➢ mettre en place des crédits mutuels pour financer le maraîchage qui est
rentable quand les soins nécessaires lui sont consacrés,

➢organiser et valoriser l’exploitation des jacinthes ;

➢instaurer le programme d’enseignement GLOBE dans toutes les écoles


primaires et secondaires de la commune afin que les apprenants prennent aux
sérieux la gestion de l’environnement de Grand-Popo ;

➢accompagner le projet PUGEMU à travers la mise à disposition de réels


volontaires capables d’être mobilisés et de réagir promptement en prenant des
initiatives en cas de catastrophes ;

➢ actualiser annuellement le plan de contingence suivie d’épreuves de simulation.


68
Conclusion

Les inondations dans la commune de Grand-Popo sont favorisées par de


nombreux facteurs dont les lâchers d’eau du barrage de Nangbéto, le sens de
l’écoulement du fleuve, la situation géographique de la commune, ses
caractéristiques géomorphologiques, la disparition du couvert végétal, les
variations pluviométriques, la mauvaise occupation de l’espace, l’installation
anarchique dans les zones marécageuses et le non-respect du SDAC.

Ces crues surviennent de manière rapide avec des conséquences catastrophiques


sur le plan socio-économique et écologique. Des pertes en vie humaines, des
blessés, des déplacés sont enregistrés dans les différentes localités de la
commune. Les écoles et autres infrastructures socioéconomiques sont
inaccessibles. Les hectares de cultures vivrières, les bêtes et les volailles sont
emportés. Parmi les impacts environnementaux, on peut citer la désalinisation
des plans d’eau, l’érosion des berges, l’envahissement des plans d’eau par les
espèces envahissantes, la disparition de certaines espèces de poisson.

Face à ces catastrophes, les populations et les autorités locales développent des
stratégies afin de diminuer la vulnérabilité des sinistrés. Au nombre de ces
stratégies, on a le déplacement et la prise en charge des sinistrés, le reboisement
des berges, l’exploitation des espèces envahissantes, la reconversion
professionnelle des populations dans des activités de maraîchage, agriculture,
pisciculture, élevage et l’utilisation de nouvelles techniques de pêche.

Cependant, la persistance et l’ampleur des catastrophes stipulent le renforcement


de certaines de ces stratégies et l’application d’autres telles que le dragage des
plans d’eau de la commune qui sont fortement comblés, l’ouverture d’une passe
protégée à Gbècon pour rétablir la salinité à l’ouest de l’embouchure, l’appui
des activités professionnelles de reconversion et la sensibilisation des
populations sur les risques hydrologiques.

69
BIBLIOGRAPHIE
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de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme ; Cotonou, Bénin.
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l’Ouest). Thèse présentée pour l’obtention du doctorat en géographie physique
appliquée. Université de Bourgogne, Paris ; 313p
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complexe Chenal Aho-lac Ahémé au Bénin (Afrique de l’Ouest). Actes du XX ème
colloque AIC. In ‘’Climat, Tourisme et Environnement’’ de Carthage, Tunisie, pp
81-86.
Amoussou (2011) : Stratégies d’adaptation aux impacts environnementaux de la
variabilité pluvio-hydrologique dans la basse vallée du Mono. Mémoire de
maitrise, DGAT/FLASH/UAC, 75 p.
Assogba et Alladatin (2010) : Rapport d’étude de la vulnérabilité des ménages
face aux changements climatiques dans les communes de Grand-Popo et de
Ouidah ; 89 p.
Ayi (2011) : Activités humaines par épisode climatique et efforts d’adaptation des
populations dans les milieux lagunaires du littoral béninois. Mémoire de maîtrise
en géographie, DGAT/FLASH/UAC, 128 p.
Boko (1988) : Climats et communautés rurales du Bénin : rythmes climatiques et
rythmes de développement. Thèse d’Etat, Paris IV, 2 volumes, 608 p.
Boko (1998) : Climat et communautés rurales au Bénin : rythmes climatiques et
rythmes de développement. Thèse de doctorat d’Etat, Dijon, Université de
Bourgogne, 605 p.
Bokonon-Ganta (1987) : Les climats de la région du Golfe du Bénin (Afrique de
l’Ouest), thèse de doctorat de 3è cycle en climatologie, Université de Paris, IV
Sorbonne, 248 p. + annexe
Caritas Bénin (2009) : Programme d’assistance aux victimes des inondations dans
le département du Mono. Membre de Caritas Internationales, Cadjèhoun-Cotonou,
23 p.
Carry et Veyret (1996) : La prévention du risque d’inondation: l’exemple français
est-il transposable aux pays en développement ? Paris ; 12 p.

70
Djossou (2012) : Effets des inondations sur la santé des populations de
l’arrondissement d’Agatogbo (Commune de Comé). Mémoire de maîtrise de
Géographie. UAC/FLASH, 90 p.
Donou (2005) : Dynamique pluvio-hydrologique et manifestation des crues dans le
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Gnélé (2005) : Contribution à l’étude de la variabilité des précipitations et des
écoulements dans le bassin versant du Mono au Bénin. Mémoire de maîtrise,
FLASH, DGAT, 72 p.
Houndakinnou (2005) : Fréquence des événements pluvieux extrêmes et leurs
impacts environnementaux dans la ville de Cotonou. Mémoire de DEA, UAC. 60 p.
Houndénou (1992) : Variabilité pluviométrique et conséquence socio-
économiques dans les plateaux du bas-Bénin (Afrique de l’Ouest). Mémoire de
DEA « Climats et contraintes climatiques ». URA 909 du CNRS « Climatologie
Tropicale ». Université de Bourgogne. 2 volumes, Dijon, 90 p.
Houndénou (1999) : Variabilité climatique et maïsiculture en milieu tropical
humide : L’exemple du Bénin, diagnostic et modélisation. Thèse de Doctorat,
Université de Bourgogne, Dijon. 390 p.
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INSAE (2013) : Recensement Général de la population et de L’habitat-4, Résultat
provisoire, Cotonou, Bénin, 15 p.
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spécial sur l’Evaluation de la vulnérabilité en Afrique. IP, Washington. 53 p.
IPCC (2002): Workshop on changes in extreme weather a climate event. Beijing,
35 p.
Issifou-Condé (2001) : Profil environnemental de la sous-préfecture de Grand-
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LACEEDE (2010) : Changements climatiques et inondations dans le grand
Cotonou : situations de base et analyse prospective. Rapport d’étude, Abomey-
Calavi 104 p.
Lalèyè (1997) : Inventaire des poissons menacés de disparition du Bénin. Rapport
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Le Barbé et al., (1993) : Monographie des ressources en eaux superficielles de la
République du Bénin. Paris, ORSTOM, 540 p.
LECREDE (2002) : Changements climatiques, gestion des ressources en eau et
problèmes sanitaires sur le littoral béninois (Afrique de l’Ouest). Cotonou. 57 p.
Mahé (1992) : Les écoulements fluviaux sur la façade Atlantique de l’Afrique :
Etude des éléments du bilan hydrique et variabilité interannuelle, Analyse de

71
situations hydroclimatiques moyennes et extrêmes. Thèse de Doctorat en science
de la terre OR SAY ORSTOM, Montpellier, 385 p + Annexes.
Mahé et Olivry (1995) : Variation des précipitations et des écoulements en
Afrique de l’ouest et Centrale de 1951 à 1989, Rev. Sécheresse, 6(1), pp. 109-117.
Montin (2012) : Effets des crues sur la production agricole dans
l’arrondissement de Ouèdème-Adja (commune de Lokossa). Mémoire de
maîtrise en géographie, DGAT/FLASH/UAC, 86 p.
Ogouwalé (2001) : Vulnérabilité et adaptation de l’agriculture aux changements
climatiques dans le Département des Collines. Mémoire de maitrise de Géographie,
Université d’Abomey-Calavi, 117 p.
Ogouwalé (2006) : Changements climatiques dans le Bénin méridional et central :
indicateurs, scenarios et prospective de la sécurité alimentaire. Thèse présentée
pour obtenir le Diplôme de Doctorat Unique de l’Université d’Abomey-Calavi, 302
p.
Ogouwalé (2007) : Evaluation des impacts des changements climatiques sur les
écosystèmes du lac Nokoué ; Draft d’octobre 2007, Sénégal-Dakar, 90 p.
Ogouwalé (2013) : Changements climatiques, dynamique des états de surface et
prospectives sur les ressources en eau dans le bassin versant de l’Okpara à
l’exutoire de Kaboua. Thèse de Doctorat Unique, EDP/FLASH, UAC, 203 p.
Ouédraogo (2001) : Contribution à l’étude de l’impact de la variabilité climatique
sur les ressources en eau en Afrique de l’Ouest. Analyse des conséquences d’une
sécheresse persistante : normes hydrologiques et modélisation régionale. Thèse de
Doctorat, Université de Montpellier II, 257 p.
PDC (2013) Plan de développement communal de Grand Popo. (2013-2018)
PNUD (2001) : Etudes sur les conditions de vie des ménages ruraux (ECVR2). 170 p.
Puèch et Regnauld (1992) : Géographie physique. Presse universitaire, France,
424 p.
Salou (2007) : Saison et Pathologie diarrhéiques dans le 16ème arrondissement de
Cotonou. Mémoire de maîtrise de Géographie, FLASH/UAC, 87 p.
Sossou-Agbo (1998) : Système foncier et gestion des plans d’eux dans
l’écosystème de la lagune côtière du Bénin. Mémoire de maîtrise de géographie,
FLASH/UNB, Abomey-Calavi, 114 p.
Vissin (1998) : Contribution à l’étude du fonctionnement hydrologique du bassin
de la Sota. Mémoire de maitrise, DGAT/FLASH/UNB, 80 p.
Vissin (2001) : Contribution à l’étude de variabilité des précipitations et des
écoulements dans le bassin béninois du fleuve Niger. Mémoire de DEA, université
de Bourgogne, Dijon, 52 p.
Vissin (2007) : Impact de la variabilité climatique et de la dynamique des états de
surface sur les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger. Thèse de doctorat;
Université de Bourgogne, Dijon, 311 p.
Winograd (2006) : Concepts, cadres et méthodologie pour évaluer la vulnérabilité
et les stratégies d’adaptation. Enda, CIAT, 32 p.

72
Liste des photos et planches
Photo 1 : Mode de transport de l’eau de consommation en période d’inondation
52
à Dévikanmey
Photo 2 : Champ de riz souvent inondé 53
Photo 3 : Marché de Onkuihoué inondé 53
Photo 4 : Evolution de l’érosion de la berge du fleuve Mono 56
Photo 5 : Sinistré de Houndjohoundji accueilli à l’EPP- Hêvê 61
Photo 6 : Sinistrés de Hounsoukouè accueillis au marché de Onkuihoué 61
Photo 7 : Cage flottante à Onkuihoué 65

Planche 1 Remblai et occupation de berge à Vodomey et à Hakouè 47


Planche 2 Ecoles construites dans un marécage à Houndjohoundji et sur la berge
48
du fleuve Mono à Ollongo
Planche 3 : Déplacement en période d’inondation par la nage à Hêvê et par
49
pirogue à Onkuihoué
Planche 4 Propagation des espèces envahissantes sur Sazué et Mono à Grand-
Popo
Planche 5 : Ramassage et fabrication du compost avec les jacinthes d’eau à
63
Adjaha

Listes des figures


Figure 1 : Situations géographique et administrative de la Commune de Grand-
09
Popo
Figure 2 : Carte du réseau hydrographique de la commune de Grand-Popo 34
Figure 3 : Régime pluviométrique moyen à Grand-Popo entre 1968 et 2012 36
Figure 4 : Variabilité interannuelle des hauteurs de pluie dans la commune de
37
Grand-Popo (1968-2012)
Figure 5 : Débit inter-annuel du fleuve Mono à Athiémé (1965-2009) 39
Figure 6 : Corrélation pluie/écoulement dans la basse vallée du Mono à Athiémé
40
(1965-2009)
Figure 7 : Carte pédologique de la commune de Grand-Popo 42
Figure 8 : Etat d’occupation de la commune de Grand-Popo en 2012 46
Figure 9 : Evolution des différentes pathologies dans la commune de Grand-
52
Popo de 2007 à 2011

73
Liste des tableaux
Tableau I : Centres de documentation parcourus et types d’informations
21
recueillies
Tableau II : Composition socioprofessionnelle de l’échantillon 24
Tableau III : Récapitulatif des personnes enquêtées 25
Tableau IV : Matrice d’évaluation des modèles d’analyse de vulnérabilité 28
Tableau V : Grille d’évaluation des vulnérabilités 30
Tableau VI : Moyennes pluviométriques annuelles par période et par
38
stations
Tableau VII : Récapitulation de l’étude du bilan hydrologique du fleuve
40
Mono à Athiémé
Tableau VIII : Vulnérabilité aux inondations des localités parcourues dans
44
les arrondissements à Grand-Popo
Tableau IX : Zonage du territoire de la commune de Grand-Popo 45
Tableau X : Point des dégâts sociaux causés par les inondations de 2007,
50
2009 et 2010 dans la commune de Grand-Popo
Tableau XI : Liste des écoles inondées en septembre 2010 dans la
51
commune de Grand-Popo
Tableau XII : Point des dégâts économiques causés par les inondations de
54
2007, 2009 et 2010 dans la commune de Grand-Popo

74
ANNEXES

Questionnaire (à l’endroit des ménages)


Ce questionnaire s’inscrit dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de Master II en
Intégration Régionale et Développement/Spécialité Gestion des risques et Catastrophes à
l’université d’Abomey-Calavi. Je vous remercie par anticipation pour votre collaboration à la
réalisation de ce travail de recherche.

THEME : VULNERABILITE ET ADAPTATION DES POPULATIONS DE LA


COMMUNE DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS
Identification de la localité
Commune Arrondissement Village
GRAND-POPO

I- Identification du ménage et son chef


Nom et prénoms du chef de ménage : ……………………………..……………..
Profession : ………………………………………...…………………………...
Age : …………………………………………………..………….………………
Situation matrimoniale : ……………………………...…………………………..
Durée de séjour dans l’arrondissement : …………………………….…………..
Nombre total de personnes dans le ménage : ………………………………....
II- Identification de l’individu
Nom et prénoms : ………………………………………………………………..
Sexe : Masculin Féminin
Age : ……………………………………………………………….……………..
Profession : …………………………………………………...…
I- IDENTIFICATION DES FACTEURS DE VULNERABILITE DE LA COMMUNE DE
GRAND-POPO AUX INONDATIONS
1- Est-ce que votre localité est inondée ?
Oui Non
2-Pendant quelles périodes vous enregistrez de fortes inondations ?
mars à mai juin à août sept à oct nov à fév autres à préciser

3-Si oui, pendant combien de fois dans l’année ?


1-2 mois 2-4 mois 4-6 6-8 mois 8-10 mois 10-12 mois Autres à préciser
mois

4-Quelle sont selon vous les raisons des inondations dans votre localité ?
Facteurs influençant les inondations Oui Non
Caractéristiques géomorphologiques de la basse vallée
Disparition du couvert végétal
Fermeture de l’embouchure
Imperméabilité du sol
la disparition du couvert végétal
Lâchers d’eau du barrage de Nangbéto
Mauvais comportements (à préciser)
Obligation de garder les héritages (terres et fétiches)

75
Sens de l’écoulement du fleuve
Situation géographique de la commune
Variabilité de la pluviométrie
Variations des niveaux d’eau du fleuve Mono
Variations pluviométriques dans le bassin du fleuve Mono

II- EVALUER LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DE LA COMMUNE DE


GRAND-POPO AUX RISQUES LIES AUX INONDATIONS
1- Avez-vous des moyens pour apprécier l’éventualité des inondations ?
2- Pouvez-vous nous faire le point des incidences économiques des dernières inondations
dans votre ménage puis votre localité ?
Superficie cultures Nombre de têtes de Nombre de volailles
vivrières détruites (ha) bêtes perdues perdues
2007
2009
2010
3- Pouvez-vous nous faire le point des incidences sociales des dernières inondations dans
votre ménage puis votre localité ?

Arrondis- Nombre Nombre Nombre de Nombre de salles Autres infrastructures Cases


sements de décès de blessés sans abris de classes publiques démolies
endommagées endommagées
2007
2009
2010
4- Avez-vous des écoles inondées ?
Si oui, combien ? ………………………
5- Quels sont les dégâts causés par les eaux du fleuve Mono sur l’environnement ?
……………………………….................. ……………….. … ………………………………………………
………………………. ………………. ………… ………………………………
III- ANALYSER LES STRATEGIES D’ADAPTATION DEVELOPPEES PAR LES
POPULATIONS DE LA COMMUNE DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS
1- En période d’inondation, quelles sont vos premières réactions ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………….……………………………………………………………………………………………………………………………………
2- Avez-vous l’habitude de prendre des précautions avant la survenance des inondations ?
Oui Non
Si oui, lesquelles ? ………………………………………………………… …………… … …
… …… …………………………….... ... ... …………………………… …………… …… …
3- Que font les autorités à votre endroit ? ………………………………………………………
……………. ………………………………………………………………………………… …
4- Les dispositions prises sont-elles suffisantes ? Oui Non
5- Que faites-vous pour sauver les ressources naturelles ? ………… ……… … …
……………………………………………………………..
6- Faites des propositions pour une réduction de votre vulnérabilité et celle des ressources
naturelles. ………………………………………………. …………. … ……………………
…………………………… …………………………… … ……… …… …………… …………………… ……………………………

76
TABLE DES MATIERES Pages
Sommaire 2
Dédicace 3
Sigles et acronymes 4
Remerciements 5
Résumé 6
Abstract 6
Introduction 7
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE 10
L’ETUDE
1.1. Revue de littérature 10
1-2. Problématique 13
1.2.1. Justification du sujet 13
1.2.2. Hypothèses de travail 16
1.2.3. Objectifs de l’étude 16
1.2- 1-3. Clarification des concepts 16
1-4.Démarche méthodologique 19
1.4.1. Données utilisées, sources et nature 19
1.4.2. Outils de collecte des données 20
1.4.3. Techniques de collecte des données 21
1.4.3.1. Recherche documentaire 21
1.4.3.2. Travaux d’enquêtes de terrain 22
1.4.4. Traitement des données et analyse des résultats 26
1.4.5. Démarche d’évaluation de la vulnérabilité et d’appréhension des perceptions
29
populaires sur les inondations
1.4.5.1. Critères 30
1.4.5.2. Sources 31
1.4.5.3. Evaluation 32
1.4.5.4. Indices synthétiques et indices globaux 32
CHAPITRE II :
FACTEURS DE VULNERABILITE DES POPULATIONS DE LA 33
COMMUNE DE GRAND-POPO AUX INONDATIONS
2-1. Facteurs naturels de vulnérabilité des populations de la commune de Grand-
33
Popo aux inondations
2.1.1. Réseau hydrographique de la commune de Grand-Popo 33
2.1.1.1. Contexte hydrologique du fleuve Mono 34
2.1.1.2. Lagune côtière 35
2.1.1.3. Rivières Sazué et Gbaga 35
2.1.2. Variabilité pluviométrique à Grand-Popo 36
2.1.3. Evolution des écoulements dans la commune de Grand-Popo 38
2.1.3.1. Bilan hydrologique 39
2.1.3.2. Corrélation pluie et écoulement à Athiémé 40
2.1.4. Situation géographique de la commune de Grand-Popo et sa vulnérabilité
41
aux inondations
2.1.5. Sols et végétation favorables aux inondations 42

77
2.2. Facteurs socioéconomiques de vulnérabilité aux inondations dans la commune
44
de Grand-Popo
2.2.1. Niveau de pauvreté des secteurs inondables de la communauté 44
2.2.2. Mode d’occupation de l’espace et amplification de la vulnérabilité aux
45
inondations
CHAPITRE III :
INCIDENCES DES INONDATIONS SUR LES POPULATIONS DE LA 49
COMMUNE DE GRAND-POPO ET STRATEGIES ADAPTATIVES
3-1. Incidences socio-économiques des inondations sur les populations de la
49
commune de Grand-Popo
3.1.1. Conséquences sociales des inondations sur les populations de la commune
49
de Grand-Popo
3.1.2. Conséquences économiques des inondations sur les populations dans la
53
commune de Grand-Popo
3-2. Incidences environnementales des inondations 56
3.2.1. Erosion des berges 56
3.2.2. Dynamique à l’embouchure 57
3.2.3. Dynamique de la flore 57
3.2.4. Dynamique de la faune 59
3.3. Stratégies d’adaptations des populations de la commune de Grand-Popo aux
59
inondations
3.3.1. Perception de la société 59
3.3.2. Stratégies endogènes d’adaptation des populations aux inondations dans la
60
commune de Grand-Popo
3.3.2.1. Déplacement des sinistrés vers les centres d’accueil et prise en charges 60
3.3.2.2. Reboisement des berges 62
3.3.2.3. Exploitation des espèces envahissantes 62
3.3.2.4. Reconversion professionnelle et dynamique de l’économie rurale 63
3.3.2.4.1. Maraîchage, agriculture et élevage 64
3.3.2.4.2. Pisciculture 64
3.3.2.4.3. Nouvelles techniques de pêche 65
3.3.3. Etat des lieux et approches de mesure d’adaptation durable de gestion des
66
écosystèmes de la commune de Grand-Popo
3.3.3.1. Etats des lieux des mesures d’adaptation 66
3.3.3.2. Approches de mesures d’adaptation durables pour la réduction de la
67
vulnérabilité de la population de la commune de Grand-Popo
Conclusion 69
Bibliographie 70
Liste des photos et planches 73
Liste des figures 73
Liste des tableaux 74
Annexes 75
Table des matières 77

78

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