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Etude des organes d’évacuation du barrage Bab Ouender

II. Apports au site de Bab Ouender


II.1. Apports liquides
II.1.1. Apports des crues

Compte tenu de la forme de l’hydrogramme de crue adoptée et des débits de pointe retenus pour
différentes fréquences, les apports de crues pour chaque période de retour sont les suivants :

T=10ans T=20ans T=50ans T=100ans T=1000ans T=10000ans

Qp (m3/s) 1340 1793 2350 2772 4176 5185

V (Mm3) 34.1 49.3 68.9 83.7 132.4 170.1

Ces résultats tiennent compte du barrage Assfalou qui contrôle environ le tiers du bassin versant total
de Bab Ouender. Le calcul de rétention au niveau du barrage Assfalou a été effectué en considérant le
barrage plein à la cote RN (745.00 NGM).

II.1.2. Apports moyens

Le bassin versant du barrage Bab Ouender est un bassin versant jaugé. La série des apports enregistrée
au droit de la station hydrologique s’étend sur la période de 1954-2011. La série sur la période 1954-
2000 a été contrôlée et validée à l’occasion de l’étude des crues au niveau du bassin du Sebou réalisée
par CID pour le compte de l’ABHS en 2005. Il s’agit d’une série naturelle non influencée par le barrage
Assfalou puisque ce dernier n’a été mis en eau qu’à partir de l’année 2000.

Pour ce qui est de la période 2001-2011, la reconstitution la série des apports naturels au site de Bab
Ouender s’est effectuée en ajoutant aux apports enregistrés au droit de la station hydrologique, les
apports au barrage Assfalou auxquels nous avons retranché les déversés de ce barrage.

La série des apports correspondant au bassin intermédiaire Assfalou-Bab Ouender a été obtenue à
partir de la série totale au prorata des superficies des bassins versants pour la période 1954-2000.
Pour la période 2001-2010, elle a été déterminée en retranchant les déversés du barrage Assfalou aux
apports mesurés au droit de la station Bab Ouender.

La série des apports du bassin intermédiaire Assfalou-Bab Ouender fait l’objet de l’annexe 2.4.

Les principales caractéristiques de cette série des apports sont illustrées dans la Erreur ! Source du
renvoi introuvable. et la Erreur ! Source du renvoi introuvable. ci-après.

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Apports mensuels moyens du bassin intermédiaire Assfalou- Bab Ouender


70.000

60.000

50.000

40.000
Volume des apports (Mm3)

30.000

20.000

10.000

0.000
Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mar Avril Maï Jui Juillet Aoû

Figure 9 : Apports mensuels moyens du bassin intermédiaire Assfalou-Bab Ouender

Apports annuels du bassin intermédiaire Assfalou- Bab Ouender


1200

1000
Volume des apports (Mm3)

800

600

400

200

Figure 10 : Apports annuels du bassin intermédiaire Assfalou-Bab Ouender

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 L’apport annuel moyen calculé au droit du site de Bab Ouender, sur la période 1954-2011,
s’élève à 378 Mm3/an.

II.2. Apports solides

Les retenues des barrages sont sujettes à des formes différentes et des degrés variables de
sédimentation. L’estimation du rythme d’envasement dépend de la nature, de la quantité et de la
qualité de l’information disponible ainsi que de la gestion à posteriori du barrage.
L’envasement des retenues des barrages est une conséquence directe de l’érosion des bassins
versants qu’ils contrôlent. Cette dégradation dépend essentiellement du couvert végétal, des
conditions physiographiques et climatiques du bassin.
La prévision des apports solides et des mécanismes sédimentaires, est d’une importance capitale, aussi
bien au niveau de la conception de l’ouvrage, qu’au niveau de son exploitation. La prévision de
l’envasement nécessite la connaissance des apports solides par l’oued et ses affluents. Cependant ces
apports solides sont souvent très mal estimés. Dans le cas présent, nous allons adopter une
dégradation spécifique moyenne pour la région qui est de l’ordre de 2040 T/km²/an (mesurée au
niveau du barrage Al Wahda).
En appliquant la valeur de la dégradation spécifique citée ci-haut et en considérant que la densité de la
vase est de 1.2 (soit une dégradation spécifique de 1700m3/km²/an), on obtient :
- Un envasement de l’ordre de 63.08 hm3 en 30ans.
- Un envasement de l’ordre de 105.15 hm3 en 50ans.

L’envasement a été calculé uniquement pour le bassin intermédiaire Assfalou-Bab Ouender. On


considère que les apports solides engendrés au niveau du bassin versant d’Assfalou restent piégés
dans le barrage du même nom.

43 Mémoire du projet de fin d’étude


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Chapitre III : Etude de régularisation

44 Mémoire du projet de fin d’étude


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I. Introduction
A partir des données des simulations de l'état de remplissage de la retenue seront menées, en
dressant les bilans mensuels des éléments suivants:

 Apports de la rivière.
 Dotation aux besoins AEP et aux besoins de l’irrigation.
 Pertes par évaporation.
 Pertes par déversement.
 Lâchers sous forme de débit sanitaire.

Ces simulations illustrent l'évolution du volume stocké sur une longue période (30ans et 50 ans) et
informent sur les conditions de satisfaction du maitre d’ouvrage.

II. Données d’entrée


II.1. Exigences du maitre d’ouvrage
Afin de parvenir à une réponse optimale des besoins socio-économique du barrage, le maitre
d’ouvrage a fixé des critères de satisfaction à respecter lors de l’étude de la régularisation de la
retenue :

 Pour l’irrigation :

 Une année est considérée déficitaire si le déficit annuel dépasse 15 %.


 La fréquence de déficit doit être inférieure ou égale à 20 % (2 année sur 10).
 Le déficit maximum annuel à tolérer pendant toute la période de simulation ne doit pas
dépasser 50 %

45 Mémoire du projet de fin d’étude


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 Pour l’AEP :
 Le déficit maximum annuel à tolérer pendant toute la période de simulation ne doit pas
dépasser 10%
 Débit sanitaire :
 Lâcher en permanence un débit de 1 m³/s.

II.2. Apports du bassin


Les apports mensuels au droit du site de Bab Ouender correspondent aux apports moyens du bassin
intermédiaire Assfalou- Bab Ouender, discuté dans le ‎Chapitre II :et fournis en Annexe 2. 4.

Pour les besoin de cette étude, nous allons considérer les apports de la période 1961-2010, afin de
constituer une durée de simulation de 50 ans.

II.3. Besoins AEP et Irrigation


Les besoins annuels en AEP et en eau d’irrigation considérés dans l’étude de la régularisation sont ceux
projetés à l’horizon 2030 (12 Mm3 pour l’AEP et 40 Mm3 pour l’irrigation). La répartition mensuelle de
ces besoins est donnée dans le Tableau 10 ci-dessous :

Mois Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
3
AEP en (Mm ) 1.02 0.924 1.02 0.984 1.02 0.984 1.02 1.02 0.984 1.02 0.984 1.02
3
Irrigation (Mm ) 0 0 0.12 0.892 2.804 7.9 11.72 8.664 6.368 1.148 0.384 0

Tableau 10 : répartition mensuelle des besoins AEP et Irrigation (Mm3

II.4. Pertes par évaporation


Dans le bassin versant de l’Ouergha, les variations des températures mensuelles sont marquées. Elles
varient entre 11 °C et 20,9 °C avec une moyenne de 18,5 °C et un écart type de 2,98°C. L’amplitude de
variation de la température est importante. Elle varie entre 40 et 50 °C. Les températures sont
maximales en juillet-août et minimales en janvier.

L’évaporation moyenne annuelle est assez forte dans le bassin. Elle est de l’ordre 2000 mm. Elle est
maximale en juillet-août avec près de 300 mm/mois et minimale en décembre-janvier avec moins de
50 mm/mois. La période allant de mai à septembre totalise 65 % de l’évaporation annuelle.

L’estimation des pertes par évaporation au niveau de la retenue est effectuée sur la base de la
moyenne journalière de la lame l’eau évaporée pour chaque mois :

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Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

2.29 2.88 3.5 4.31 5.63 7.57 9.6 9.12 6.86 4.38 2.92 2.17

Tableau 11 : Evaporation au niveau de la retenue (mm/j)

II.5. APPORTS SOLIDES


Les facteurs de base agissant sur l'existence et l'intensité de l'érosion hydrique sont :
 Le facteur climatique.
 Le facteur topographique.
 Le facteur sol.
 Le facteur couvert végétal.
 Le facteur humain.

Le calcul des apports solide a était cité dans le 16‎Chapitre II :, dont on rappelle les principaux
résultats :

 Un envasement de l’ordre de 63.08 hm3 en 30ans.


 Un envasement de l’ordre de 105.15 hm3 en 50ans.

III. Simulation de la régularisation


III.1. Calcul des variables du modèle ‎[1]

 Calcul des Déficits :

Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑡𝑚

𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃 = 0
Alors { }
𝐷é𝑓𝐴𝑔 = 0

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + (1 − 𝜏𝐴𝑔 ) ∗ 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑡𝑚

𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃 = 0
Alors { }
𝐷é𝑓𝐴𝑔 = (𝐵𝐴𝑔 ) − [𝐴𝑃 + ((𝑉𝑖 − 𝑉𝑡𝑚 ) − 𝐵𝐴𝐸𝑃 − 𝑆 ]

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − ((1 − 𝜏𝐴𝐸𝑃 ) ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃 + (1 − 𝜏𝐴𝑔 ) ∗ 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑡𝑚

𝐷é𝑓 = 𝐵𝐴𝐸𝑃 − ((𝑉𝑖 − 𝑉𝑡𝑚 ) + 𝐴𝑝 − (1 − 𝜏𝐴𝑔 ) ∗ 𝐵𝐴 𝑔 − 𝑆)


Alors { 𝐴𝐸𝑃 }
𝐷é𝑓𝐴𝑔 = 𝜏𝐴𝑔 ∗ 𝐵𝐴𝑔

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (1 − 𝜏𝐴𝐸𝑃 ) ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝑆 ] > 𝑉𝑡𝑚

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𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃 = 𝜏𝐴𝐸𝑃 ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃


𝐷é𝑓𝐴𝑔 = 𝐵𝐴𝑔 − [ (𝑉𝑖 − 𝑉𝑡𝑚 ) + 𝐴𝑝 − (1 − 𝜏𝐴𝐸𝑃 ) ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃 − 𝑆 ]
Alors 𝒔𝒊𝒏𝒐𝒏
𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃 = 𝐵𝐴𝐸𝑃 − ((𝑉𝑖 − 𝑉𝑡𝑚 ) + 𝐴𝑝 )
{ 𝐷é𝑓𝐴𝑔 = 𝐵𝐴𝑔 }

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (1 − 𝜏𝐴𝐸𝑃 ) ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃 ] > 𝑉𝑡𝑚

𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃 = 𝜏𝐴𝐸𝑃 ∗ 𝐵𝐴𝐸𝑃


Alors { }
𝐷é𝑓 = 𝐵 𝐴𝑔 𝐴𝑔

Sinon

𝐷é𝑓 = 𝐵𝐴𝐸𝑃 − ((𝑉𝑖 − 𝑉𝑡𝑚 ) + 𝐴𝑝 )


{ 𝐴𝐸𝑃 }
𝐷é𝑓𝐴𝑔 = 𝐵𝐴𝑔

 Calcul du Déversement :

Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆 )] > 𝑉𝑁

𝐷é𝑣 = [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] − 𝑉𝑁


Alors { 𝒔𝒊𝒏𝒐𝒏 }
𝐷é𝑣 = 0

 Calcul du volume initial

Si [(𝑉𝑓 − 𝑉𝑒𝑣 )] > 𝑉𝑡𝑚

𝑉𝑖 = 𝑉𝑓 − 𝑉𝑒𝑣
Alors { 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 }
𝑉𝑖 = 𝑉𝑡𝑚

 Calcul du Volume final :

Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑁

Alors 𝑉𝑓 = 𝑉𝑁

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑡𝑚

𝑉𝑓 = [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴 𝑔 + 𝑆)]


Alors { 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 }
𝑉𝑓 = 𝑉𝑡𝑚

48 Mémoire du projet de fin d’étude


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 Calcul du Volume évaporé

Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑁

Alors 𝑉𝑒𝑣 = 0

Sinon Si [(𝑉𝑖 + 𝐴𝑝 ) − (𝐵𝐴𝐸𝑃 + 𝐵𝐴𝑔 + 𝑆)] > 𝑉𝑡𝑚

𝑆𝑖 +𝑆𝑓
𝑉𝑒𝑣 = 2 × 𝐸𝑣
Alors { 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 }
𝑉𝑒𝑣 = 0

 Calcul des taux de déficit :

Pour une hauteur normale donnée, le taux de déficit est donné par la formule :

∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐷é𝑓𝐴𝐸𝑃
𝜏𝐴𝐸𝑃 =
∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐵𝐴𝐸𝑃

∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐷é𝑓𝐴𝑔
𝜏𝐴𝑔 =
∑𝑖=𝑛
𝑖=1 𝐵𝐴𝑔

Avec :

Vi Volume mensuel initial


Vf Volume mensuel final
Dév Déversement
Vtm Volume de la tranche morte
VN Volume normale
Vev Volume mensuel évaporé
Ev Lame d’eau évaporée
Ap Volume des apports mensuels
S Débit sanitaire
𝑩𝑨𝑬𝑷 Besoins mensuel pour AEP
𝑩𝑨𝒈 Besoins mensuel pour l’irrigation
𝝉𝑨𝑬𝑷 Taux de déficit théorique pour AEP
𝝉𝑨𝒈 Taux de déficit théorique pour l’irrigation
𝑫é𝒇𝑨𝑬𝑷 Volume de déficit mensuel pour AEP
𝑫é𝒇𝑨𝒈 Volume de déficit mensuel pour l’irrigation

49 Mémoire du projet de fin d’étude


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III.2. Résultats de l’étude de régularisation


On se basant sur les données et le modèle ci-dessus, la simulation de la gestion de la retenue à abouti
aux résultats suivants, tout en respectant les contraintes précédemment cité :

Taille Hauteur (m) Cote (NGM) Volume de la retenue (Mm3) Surface (Km²)
Normale 52 360 258.13 12.12
Basse 62 370 400.42 16.44
Intermédiaire 82 390 809.8 24.25
Haute 89.5 397.5 1002.22 26.77

Tableau 12 : CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DE LA RETENUE

Pour cette retenue, la taille proposée dite Normale est la taille optimale pour laquelle les critères de
déficits sont satisfaits : Cette taille correspond à une première côte d’alerte (360 NGM) et dont les
résultats des déficits sont les suivants :

Critères AEP Irrigation


Taux de déficit imposés 0.1 0.15
Taux de déficit calculés 0.007 0.028
Nombre d’années déficitaires 0 5
Fréquence de déficit % 0 16.67
Nombre d’années à déficit critique 0 0

Tableau 13 : Résultat des déficits AEP et irrigation.

III.3. Ecrêtement de la crue


Certains barrages sont conçus pour écrêter les crues, c’est à dire diminuer le débit maximum de la
rivière pendant une crue. Normalement vides à l’arrivée de la crue, ils se remplissent pour empêcher
l’eau de poursuivre sa course. Le volume ainsi stocké provisoirement est restitué à la rivière après le
passage de la crue. Toutefois, si la crue réelle est plus grande (en débit, en volume) que la crue de
protection, le réservoir se remplit et le débit de la crue passe par l’évacuateur de crues de surface : la
crue n’est plus alors écrêtée, le débit dans la rivière augmentant en outre très rapidement.[*]

Nous avons ainsi proposé un mode de gestion d’un creux d’écrêtement dans la retenue du barrage. Ce
mode de gestion consiste à redéfinir une côte d’alerte qui permet d’augmenter la tranche de la
retenue dédiée à l’écrêtement tout en respectant les critères de déficits précédant.

Ce modèle étant simplifié facilitera la tâche pour l’opérateur chargé de manœuvrer les vannes de la
vidange de fond afin de pourvoir évacué le volume d’eau excédant la côte d’alerte.

[*] http://www.barrages-cfbr.eu/

50 Mémoire du projet de fin d’étude


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Le choix étant porté sur la période entre 01 juillet et 30 septembre pour chaque année. Ce choix
permettra à la retenue du barrage d’accueillir la crue de la saison humide et soutenir de débit d’étiage
pendant la période sèche.

Pour de Barrage Dab Ouender, trois hauteurs normales sont fixés. Cependant, le mode de gestion ne
sera appliqué que sur la taille basse, vu qu’elle présente un volume d’écrêtement relativement faible.
Le tableau ci-dessous présente la variation du creux selon la tailles de la retenue et avec ou sans le
mode de gestion de ce creux :

Côte d’alerte Volume du creux avec Volume du creux sans


Taille du barrage
(NGM) mode de gestion (Mm3) mode de gestion (Mm3)
Basse 356.7 180 142
Intermédiaire 356.7 588.82 551.67
Haute 356.7 781.24 744.09

Tableau 14 : Volume moyen du creux en Mm3

51 Mémoire du projet de fin d’étude


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Chapitre IV : Etude hydraulique des


ouvrages

52 Mémoire du projet de fin d’étude


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I. Introduction
Le présent chapitre sera consacré à l’étude hydraulique et le dimensionnement des ouvrages annexes
à savoir l’évacuateur de crue, la vidange de fond, les prises d’eau et la dérivation provisoire. Pour ce
faire, les données hydrologiques ainsi que d’autres données de base seront nécessaires.

II. Données de base


II.1. Courbe de tarage aval de l’oued

La vallée à l’aval immédiat du barrage est caractérisée par une morphologie régulière : pas de
rétrécissement de la gorge ni de rupture de pente significative pouvant constituer une section de
contrôle de l’écoulement. Ainsi, on peut estimer que le régime uniforme s’établit immédiatement à
l’aval du barrage.

Ces conditions permettent de calculer la courbe de tarage aval, pour une section située juste à l’aval
du barrage, par la formule de Manning-Strickler ‎[2]:

𝟐
𝑸 = 𝑲𝒔 . 𝑺. √𝑰. 𝑹𝒉 𝟑 ( 18 )

Avec :
Q : Débit (m3/s)
Ks : Coefficient de Strickler (m1/3/s)
S : Surface mouillée (m²)
i : Pente moyenne du lit de l’oued (environ 0.32 %)
Rh : Rayon hydraulique (m)

La section sujette au tarage est établie par un profil en travers du lit de l’oued à l’aide du logiciel
Autocad Civil3D sur la base d’un plan contenant des courbes de niveaux présenté en Annexe 4.5.

Le calcul du débit est donné pour trois valeurs de Ks (25,30 et 35 S.I). La valeur de Ks = 30 est retenue
pour des considérations sécuritaires et pour limiter l’impact du débit restitué sur l’aval de l’oued.

53 Mémoire du projet de fin d’étude


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Les résultats des calculs sont présentés dans le Tableau 15 si dessous. La courbe de tarage est
présentée à l’Annexe 4.6.

Périmètre Surface K
Cote NGM Rh (m)
(m) (m²) 25 30 35
306 0 0 0 0 0 0
307 66.41 64.34 0.97 89.08 106.90 124.71
308 69.27 130.69 1.89 282.21 338.65 395.10
309 72.18 199.95 2.77 557.73 669.28 780.82
310 75.37 271.11 3.60 900.11 1080.14 1260.16
311 78.00 344.31 4.41 1310.25 1572.30 1834.35
312 81.44 419.76 5.15 1771.32 2125.59 2479.85
313 84.94 499.80 5.88 2303.73 2764.47 3225.22
314 88.29 578.95 6.56 2868.43 3442.12 4015.80
315 91.83 662.04 7.21 3494.02 4192.83 4891.63
316 96.45 750.16 7.78 4164.47 4997.36 5830.25
Tableau 15 : Calcul de la courbe de tarage.

II.2. Caractéristique de la crue


Les caractéristiques de la crue sont présentées dans le Tableau 16 ci-dessous :

T (ans) Q (m3/s) V (hm3)


10 1340 34.1
20 1793 49.3
50 2350 68.9
100 2772 83.7
1000 4176 132.4
10000 5185 170.1
Tableau 16 : Caractéristique de la crue

Les hydrogrammes des crues pour les différentes périodes de retours sont présentés dans les
graphiques en Annexe 4.7.

La crue du projet est une crue décamillénale (T=10000 ans) qui correspond à un débit Qp = 5185 m3/s
et une cote de plus hautes eaux aval égale à 311 NGM.

La crue du chantier est de période de retour T=50 ans et correspond au débit Qc = 2350 m3/s et une
CPHE aval de 309.8 NGM.

54 Mémoire du projet de fin d’étude


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II.3. Caractéristique de la retenue


Les caractéristiques topographiques de ta retenue sont présentées sous forme de courbes HSV du site
en Annexe 4.8.

Le

Tableau 1 présente les surfaces et volume de la retenue pour différentes cote NGM.

III. Laminage de la crue


Dans le but de dimensionner l’évacuateur de crue, on doit procéder par deux opérations préalables :
d’abord, déterminer la crue dont on veut protéger l’ouvrage et son environnement directe (Traité au
paragraphe précédent) puis évaluer l’effet du laminage provoqué par le réservoir sur cette crue. En
effet, la surface de la retenue étant importante, la crue fait monter le plan d’eau depuis le niveau de la
retenue normale RN jusqu’au niveau des plus hautes eaux PHE, constituant ainsi un volume tampon.
On dit ainsi que la retenue lamine la crue.

III.1. Méthode de calcul


Le calcul de laminage (ou de rétention) repose sur la détermination de la variation du niveau du plan
d’eau dans la retenue induit par le passage de la crue, ainsi que les valeurs du débit sortant lors à
travers les divers organes d’évacuation en fonctionnement (Evacuateur de crues et vidange de fond).

Pour de considérations sécuritaires, il ne sera pas tenu compte de la participation de la vidange de


fond à l’évacuation des crues. Le calcul de laminage permet, en particulier, de déterminer les valeurs
maximales atteintes par le plan d’eau dans la retenue ainsi que le débit évacué par l’évacuateur de
crues.

La méthode de calcul est basée sur la résolution de l’équation de continuité suivante ‎[1] :

∆𝑽 = (𝑸𝒆 − 𝑸𝒔). ∆𝒕 ( 19 )

Avec :

∆V : Variation du volume pendant l’intervalle ∆t


Qe : Débit moyen entrant pendant ∆t (donné par l’hydrogramme de la crue considérée)
Qs : Débit moyen sortant pendant ∆t

55 Mémoire du projet de fin d’étude


Etude des organes d’évacuation du barrage Bab Ouender

III.2. Longueur déversante


Pour la variante masque amont, l’évacuateur de crues consiste en un seuil libre placé en rive gauche.
Le calcul de laminage de la crue de projet décamillénale a été effectué pour plusieurs valeurs de la
longueur déversante de l’évacuateur de crues entre 20 et 140 m.

L’évacuateur de crues a été dimensionné pour transiter la crue laminée (de fréquence décamillénale).
Par sécurité, le dimensionnement est fait sans tenir compte du fonctionnement de la vidange de fond,
ce qui induit une longueur déversante de l’évacuateur de crue de 20 m.

III.3. Débit sortant

Pour un évacuateur à seuil libre agissant comme un déversoir à mince paroi, le débit sortant est donné
par la relation suivante ‎[1] :

𝑸𝒔 = 𝑪. 𝑳′ . √𝟐𝒈. 𝑯𝟑 ( 20 )

Avec :
Qs : débit déversé par l’évacuateur de crue en m3/s
C : Coefficient du débit dépendant de H
L’ : largeur effective de l’évacuateur en m
H : charge au-dessus du seuil en m

𝑳′ = 𝑳 − 𝟐𝑯(𝑲𝒂 + 𝑵. 𝑲𝒑) ( 21 )

L : largeur totale de l’évacuateur


Kp : coefficient tenant compte de la forme des piliers
Ka : coefficient de contraction latérale
N : nombre de piliers de l’évacuateur
C : coefficient de débit

Pour ce cas d’étude, on prend Ka = 0.1 et N = 0 (pas de piliers).

𝟐 𝟒𝜸
𝑪= (𝟏 + ) ( 22 )
𝟑√𝟑 𝟗+𝟓𝜸

H
Avec ∶ γ = (HD est la hauteur maximale d’eau sur le seuil déversant).
HD

56 Mémoire du projet de fin d’étude


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III.4. Résultat du laminage


Les résultats des calculs du laminage sont synthétisés dans le tableau ci-après et présentés dans le
graphique en Annexe 4.9.

L 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140


Qmax 493 693 873 1038 1190 1331 1462 1584 1700 1807 1910 2007 2097
HD 5.2 4.9 4.7 4.5 4.4 4.3 4.1 4.0 3.9 3.8 3.8 3.7 3.6
NPHE 402.7 402.4 402.2 402.0 401.9 401.8 401.6 401.5 401.4 401.3 401.3 401.2 401.1
q (m²/s) 24.66 23.10 21.83 20.76 19.84 19.01 18.27 17.60 17.00 16.43 15.92 15.44 14.98
Tableau 17 : Résultats du laminage de la crue

On note q (m²/s) le débit spécifique transitant à travers l’évacuateur de crue.

Pour des considérations économiques et géologique du terrain, on retient la longueur L = 20 m comme


longueur déversante. Donc les résultats retenus pour le dimensionnement de l’évacuateur sont :

L Qmax HD NPHE q (m²/s)


20 493 5.2 402.7 24.66

III.5. Calage du couronnement


III.5.1. Méthodologie adoptée

La méthodologie suivie pour la détermination des caractéristiques du couronnement de la digue est


prescrite dans « USBR Design Standards No. 13, Chapter 6: Freeboard » ‎[9].

Le niveau du couronnement est égal au maximum entre NC1 et NC2 avec :

NC1 = NRN + hmax + hc ( 23 )


NC2 = NPHE + hmin + hc ( 24 )
Avec :

NRN : Niveau de la retenue normale


NPHE : Niveau des plus hautes eaux
hmax, hmin : Hauteurs des vagues correspondant respectivement aux cas normal et exceptionnel

57 Mémoire du projet de fin d’étude


Etude des organes d’évacuation du barrage Bab Ouender

hc : Tranche de sécurité égales à 0.70 m pour tenir compte des tassements de la digue.

La hauteur de vague est fonction du Fetch, de la vitesse du vent, de sa durée et de la profondeur


d’eau.

 Fetch :

Le fetch est la longueur (horizontale) du plan d’eau dans la direction des vents dominants.
Pour le cas du barrage Bab Ouender, les valeurs de fetch considérées sont de :
Fetch : 9.0 km
Fetch effectif : 2.9 km.

 Vitesse du vent :

Les vitesses du vent sont déterminées à partir du Fetch selon le Tableau 18 établie par USBR.
Pour notre cas, ayant un Fetch de 5,8 Mi on obtient les valeurs suivantes pour la vitesse du vent :

V = 160 km/h pour la revanche normale


V = 80 km/h pour la revanche minimale

Tableau 18 : Valeurs des vitesses du vent suivant le Fetch (USBR DOSD)

 Hauteurs significative des vagues :

Les vagues générées par le vent ne sont pas uniformes en hauteur, mais ils sont constitués d'une
distribution de vagues avec différentes hauteurs. La hauteur significative des vagues Hs est définie
comme une moyenne sur un champ d'ondes. La hauteur de vague significative (en pieds) est donné
par:

58 Mémoire du projet de fin d’étude


Etude des organes d’évacuation du barrage Bab Ouender

Hs = 0.0245xF1/2xVMPHx(1.1+0.0156 VMPH)1/2 ( 25 )
Avec :
F : fetch en Milles.
VMPH : Vitesse du vent en Milles/h (MPH)

Pour des profondeurs d’eau importantes, et quand les déversements sur le parement aval de la digue
n’est pas permis, on utilise la hauteur de vague de projet Hd tel que :

Hd = 1.27xHs ( 26 )
Pour chaque situation de projet vis-à-vis du vent, le calcul du niveau atteint par l’eau de la retenue
s’effectue en deux étapes :

(1) Connaissant la vitesse du vent, on estime la hauteur de vague significative Hs et la hauteur de


vague de projet Hd = 1.27 Hs.
(2) On estime la hauteur de déferlement R qui permet de fixer le niveau d’eau atteint par rapport au
plan d’eau initial (cas de charge en question).

 Période des vagues T :

La période des vagues (en seconde) est donnée par la relation suivante :

T = 0.464 F1/3 x VMPH1/3(1.1 + 0.0156 VMPH)1/6 ( 27 )


Avec :
F : fetch en Milles.
VMPH : Vitesse du vent en Milles/h (MPH)

 Hauteur de déferlement R :

L’équation suivante permet de calculer la hauteur de déferlement des vagues sur le parement amont
de la digue :

𝑹 = 𝑯𝒔. (𝑨. 𝑬𝒑 + 𝑪). 𝒚𝒓. 𝒚𝒃. 𝒚𝒉. 𝒚𝜷 ( 28 )


2.26 𝑇. tan(𝛼)
𝐸𝑝 =
√𝐻𝑠
Avec :

α : Angle du parement amont avec l’horizontal.


A et C : coefficients dépendants de Ep. (Tableau 19)
yr : coefficient dépendant de la nature du parement amont. (Tableau 20)
yh : coefficient dépendant de la profondeur de l’eau.
yb : coefficient dépendant de la présence des risbermes.
yβ : coefficient dépendant de la direction des vents dominants par rapport à l’axe de la digue. (Figure
11 : Valeur de yβ suivant‎β°

59 Mémoire du projet de fin d’étude


Etude des organes d’évacuation du barrage Bab Ouender

Tableau 19 : Valeurs de A et C suivant Ep

Tableau 20 : valeurs de yr.

Figure 11 : Valeur de yβ suivant β°

60 Mémoire du projet de fin d’étude

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