Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. INTRODUCTION
Les Nations Unies s'emploient depuis plus de dix ans à promouvoir des politiques de
réduction des pertes humaines et matérielles résultant de catastrophes tant naturelles que causées
par l'homme. Cette action s'est poursuivie depuis la Décennie internationale de la prévention des
catastrophes naturelles jusqu'à la création de l'Équipe spéciale des Nations Unies pour la prévention
des catastrophes en passant par la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.
Un programme efficace de sensibilisation dans le cadre d'un système d'alerte rapide aux
tsunamis dans l'océan Indien (IOTWS) peut s'appuyer sur cette action menée par les Nations Unies
dans le cadre de leur programme de prévention des catastrophes naturelles, dans la mesure où la
sensibilisation et la préparation ainsi que les vecteurs de transmission des alertes sont communs à
tous les programmes d'atténuation des aléas naturels. À l'instar de bon nombre d'autres initiatives
des Nations Unies, l'IOTWS sera centré sur les populations et favorisera une vaste participation des
communautés. Cette initiative procédera aussi d'une démarche multi-aléa qui permettra d'intégrer le
Système d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets aux systèmes axés sur d'autres aléas
naturels dans les zones côtières, le but étant d'accroître leur efficacité et leur utilité pour la
population.
• sensibilisation et éducation ;
Ces questions ont été examinées dernièrement à Kobe (Hyogo), au Japon, lors de la
Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des catastrophes (18-22 janvier 2005), qui
a débouché sur l'adoption du Cadre d'action de Hyogo 2005-2015. Partant des engagements inscrits
dans le Cadre d'action de Hyogo, le présent rapport précise les besoins supplémentaires pour un
IOTWS.
Les effets des tsunamis et autres aléas peuvent être notablement réduits par la mise en place
de cadres institutionnels et législatifs appropriés et par le développement de la participation
communautaire. Il faut pour cela que la population soit bien informée, et motivée, à l'égard de
mesures et interventions de sécurité qui exigent :
-2-
2. des structures hiérarchiques claires et faciles à comprendre aux échelons local, national
et régional ;
3. des politiques et pratiques de réduction des effets et des risques de catastrophe en ce qui
concerne les plans d'occupation des sols, les activités de construction, la location, l'achat
et la vente de terrains, la foresterie et l'agriculture ;
5. une information facile à comprendre dans toutes les couches de la société et toutes les
communautés.
En outre, les pays doivent désigner un point focal national de gestion des catastrophes qui
serait chargé d'accroître la sensibilisation du public aux tsunamis et autres aléas. Ce point focal dans
chaque pays devrait, avec d'autres organismes compétents, planifier et mettre en œuvre les
interventions décrites de manière détaillée dans les sections qui suivent. Enfin, les mesures décrites
ci-dessous ne peuvent être appliquées, ni efficaces, sans un soutien résolu et continu sur les plans
législatif, financier et autres de la part des gouvernements des pays, et le soutien de la communauté
internationale.
La région de l'océan Indien est exposée à plusieurs aléas naturels, les plus fréquents étant les
ondes de tempête, les cyclones, les inondations côtières et fluviales, les glissements de terrain, les
tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les tsunamis. Le dernier tsunami a eu pour
conséquences environnementales la pollution des eaux souterraines et la salinisation des terres
agricoles, des accidents et déversements industriels, des dépôts de déchets, la dégradation des récifs
de corail et autres habitats et écosystèmes proches du littoral, et des modifications des cycles de
pêche et autres cycles alimentaires, des côtes et des plages. Les pays de la région peuvent certes
adapter les pratiques optimales d'autres régions océaniques en matière d'aléas marins mais ils
doivent aussi tenir compte des caractéristiques particulières de l'océan Indien. Ces pays doivent
également identifier les risques afférents à leurs zones côtières, dont les éléments les plus
importants sont les suivants :
[Nous entendons par vulnérabilité la mesure dans laquelle une communauté est prédisposée à
être touchée par une catastrophe, mais en y incluant aussi l'aptitude de la communauté à faire face
aux effets d'une catastrophe, et en tenant compte du type d'aléa et de l'intensité de l'événement.]
La première condition à remplir en matière d'évaluation des risques est d'établir une carte
numérique portant les données bathymétriques et topographiques de la zone côtière considérée
(de -200 m à +50 m) concernant :
1. établissement d'un plan de masse après tsunami, qui doit sortir rapidement avec des
observations sur l'amplitude de la vague, l'inondation (hauteur de l'eau), les dégâts
structurels/non structurels, les affouillements, l'érosion et autres dégâts
environnementaux ;
2. une modélisation avec simulation numérique pour prévoir les impacts des tsunamis.
1. des cartes des risques et autres cartes hypsométriques, indiquant notamment les cadres
bâtis et la répartition des populations ;
3. des cartes d'évacuation qui indiquent les zones sans danger et les abris, l'itinéraire à
suivre pour s'y rendre, les endroits où aller, et ce à partir de données scientifiques.
7. Le réexamen des mécanismes de partage des risques avec, notamment, des polices
d'assurance qui offrent un mécanisme pour aider les communautés à faire face aux
catastrophes dues aux tsunamis.
Si l'évaluation des risques doit se faire dans le cadre de l'institution nationale concernée ou
sous sa direction, la planification de la gestion des catastrophes à l'échelle communautaire est aussi
un élément important du processus qui recouvre :
La Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes a identifié les problèmes clés et
les principales mesures à prendre en matière de sensibilisation et d'éducation dans le Cadre d'action
de Hyogo, et les a classés en quatre grandes catégories. La présente partie du Rapport, intitulée
Sensibilisation et préparation dans le cadre d'un système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien,
s'articule autour de quatre sections analogues :
2. Éducation et formation
3. Liens avec les aspects sociaux - médias, sciences sociales, capacités de résistance et
d'adaptation de la collectivité
En outre, un certain nombre d'autres mesures doivent être envisagées pour faire face à
différents aléas :
• Des programmes doivent être mis en œuvre sur place pour faciliter l'étude des activités de
prévention des aléas/risques et permettre de tirer les leçons de l'expérience.
• Il faut donner aux populations locales l'accès aux responsabilités en reconnaissant la valeur
de leurs contributions, promouvoir la prudence et améliorer la participation de ces
populations à l'évaluation et à la gestion du risque.
• Les médias doivent être exhortés à œuvrer à faire comprendre la portée et les limites du
processus d'alerte et à mettre au point des pratiques visant à appuyer ce processus. En
agissant de la sorte, les médias favoriseraient une culture de la résilience après une
catastrophe et une forte participation de la collectivité à des campagnes prolongées
d'éducation du public et à des consultations publiques à tous les niveaux de la société.
-6-
• Des matériels promotionnels doivent être mis au point en faisant appel à l'innovation, aux
savoirs générés par la culture locale et à l'expérience des organisations et programmes
internationaux et des autres pays de la région ayant des compétences en la matière.
• Il faut faire prendre conscience au public des responsabilités nationales en matière d'alerte
ainsi que des processus, des procédures et de la terminologie en la matière.
• Les personnalités locales et des bénévoles devraient participer à l'information du public sur
les mesures prises en ce qui concerne l'alerte et la sécurité.
• Ces activités concernant les risques d'origine marine devraient être intégrées aux actions de
sensibilisation et d'éducation concernant d'autres risques de catastrophes naturelles.
de favoriser des alliances avec les points focaux nationaux pour amplifier le partage, la
cohérence, le volume et la pertinence des connaissances,
de fournir des produits existants (brochures, manuels) aux points focaux nationaux pour
qu'ils s'en servent éventuellement comme modèles,
• préciser le rôle que doivent jouer les agences nationales de gestion des situations d'urgence
dans l'établissement de procédures d'alerte aux catastrophes claires, la définition des
chaînes de commandement et la désignation d'agences responsables, de manière à garantir
des avis d'alerte fiables.
• mettre au point des méthodes innovantes pour donner des moyens d'action aux populations
en prenant exemple sur d'autres initiatives dans le domaine de la santé, de la gestion de
l'environnement et de l'éducation sociale.
1. Il importe de clarifier les rôles et les responsabilités des institutions par rapport aux
différentes fonctions qu'elles auront à assumer au moyen d'une législation appropriée. Un point
focal national chargé de la gestion en cas de catastrophe doit être désigné, et une hiérarchisation des
pouvoirs établie avec des protocoles et des procédures clairs, notamment en ce qui concerne des
principes fiables d'émission d'avis d'alerte, la mise en place d'une infrastructure bien conçue pour
l'évacuation des populations, et des secours appropriés pour les populations touchées. Le NDMO
(responsable national de la gestion des catastrophes) doit pouvoir être informé et agir 24 heures sur
24, 7 jours sur 7.
2. L'information sur les tsunamis doit être comprise à tous les niveaux. Elle doit parvenir dans
les villes et les villages par divers moyens, y compris la radio.
3. Les centres d'alerte aux tsunamis publient des avis d'alerte fondés sur des informations
scientifiques, mais ne donnent pas d'instructions au public sur les mesures à prendre. Cette
responsabilité incombe au NDMO. Celui-ci doit être en mesure d'interpréter l'avis d'alerte de
manière à donner des instructions claires, simples et concises aux premiers intervenants et au public
en danger. Les alertes sont adressées aux responsables politiques et autres décideurs, aux
intervenants des services de secours et des organismes de gestion des situations d'urgence, aux
médias et au public en danger.
4. Le public doit être informé de la meilleure façon de réagir à l'avis d'alerte. Des lieux sûrs
doivent être repérés, avant la catastrophe, de manière que la population puisse évacuer vers ces
endroits dès que l'avis d'alerte est émis. Lorsque aucun lieu sûr n'est disponible à proximité, des
abris contre les tsunamis et autres catastrophes doivent être construits pour éviter les pertes
humaines. Les actions de préparation et de sensibilisation doivent être adaptées aux nécessités
locales.
5. Pour que la population soit préparée à la catastrophe et sache réagir quand elle est là et
ensuite, il faut des activités préparant aux situations d'avant et d'après catastrophe qui garantissent
une réaction efficace lors d'un événement réel. Ces activités comprennent des répétitions, des
exercices, l'analyse de l'effet du scénario et des réactions, la mise à jour des plans d'intervention en
tirant parti des meilleures connaissances dont on dispose sur l'évaluation des risques.
6. L'éducation joue un rôle essentiel dans la préparation des populations ; elle est
particulièrement efficace lorsqu'elle est dispensée dans les écoles élémentaires.
7. Des politiques et des plans spécifiques concernant la sécurité des routes, des abris et des
évacuations doivent être expérimentés et mis en œuvre.
-8-
1. Pour renforcer les capacités nationales de gestion des catastrophes, s'agissant de réagir aux
tsunamis et d'y être préparé, il convient :
3. Un mécanisme qu'il serait bon de mettre en place pour une réponse efficace aux situations
d'urgence pourrait être la création d'un fonds national de secours en cas de catastrophe qui
s'accompagnerait de protocoles de dépenses préétablis pour la mise en œuvre des programmes et
actions prioritaires en cas de catastrophe.
ANNEXES (non jointes) : Exemples de systèmes existants de gestion des situations d'urgence
(océan Indien, Japon, Hawaii, Chili, États de l'ouest des États-Unis (Tsunami Warning Systems,
Guidance for Local Officials, 2001, également www.pmel.noaa.gov/tsunami))