Vous êtes sur la page 1sur 76

Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia


Master Sciences et Techniques : Sciences et Gestion de l’Environnement

Module Climatologie de l’Environnement


Cours de changement climatique

Prof. Laila STOUR A.U : 2021 - 2022


PLAN
1. Définitions et terminologie (vulnérabilité & adaptation)
2. Approches permettant de caractériser la vulnérabilité/opportunité pour un
domaine impacté
3. Sensibilité et vulnérabilité du Maroc face au CC
4. Contexte actuel du changement climatique au Maroc
5. Perspectives du changement climatique au Maroc
6. Approches adoptées à ce jour au Maroc pour évaluer la vulnérabilité et
s’adapter au CC
7. Secteurs les plus vulnérables identifiés, impacts attendus du CC dans ces
secteurs et Adaptation associée
8. Besoin d’intégration, de suivi et d’évaluation des approches adaptatives
engagées.
L.STOUR 2
1. Définition de la vulnérabilité

• L’exposition au CC est évaluée sur la base des aléas climatiques identifiées et les tendances dégagées à l’échelle spatiale considérée. Il s’agit
principalement d’identifier les milieux naturels, les systèmes productifs et les activités économiques qui sont les plus exposés aux impacts
actuels et futurs des aléas climatiques et du changement attendu.
• La sensibilité est évaluée en fonction de l’exposition au CC et de ses effets directs et indirects, en termes de pressions. Il s’agit d’une
appréciation du niveau de sensibilité de chacun des milieux naturels, des secteurs productifs et des secteurs sociaux aux pressions et stress
L.STOUR 3
liés aux aléas climatiques et au CC attendu.
Définition de la vulnérabilité

Le risque est souvent représenté comme la


probabilité d’occurrence de tendances ou
d’événements climatiques que viennent amplifier les
conséquences de tels phénomènes lorsqu’ils se
produisent. Le risque découle des interactions de
la vulnérabilité, de l’exposition et des aléas.

L.STOUR 4
1. Définition de l’adaptation

• L’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs
effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques (3ème
rapport de GIEC)

• Un changement de procédures, de pratiques et de structures visant à limiter ou effacer les


dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par le changement climatique.

Opportunité d’adaptation : Facteurs qui facilitent la planification et la mise en place de mesures d’adaptation,
qui élargissent le choix des options d’adaptation ou qui fournissent des avantages connexes.

L.STOUR 5
1. Définition et objectif de l’adaptation

• L’adaptation est instinctive chez les êtres vivants. On la retrouve à tous les niveaux dans les modes de vie
passés des sociétés humaines, et ce bien avant que cette problématique du CC ne se présente.

• Les sociétés ont su s’adapter aux impacts des variabilités climatiques antérieures à travers une série de
pratiques : la diversification des cultures, l’irrigation, la gestion de l’eau, la gestion du risque de
catastrophes naturelles, etc.

• Avec le CC attendu, les capacités d’adaptation humaines classiques et leurs acquis s’avèreront insuffisantes
devant l’ampleur et la vitesse du CC.

• Même les efforts de réduction d’émissions les plus rigoureux ne pourraient nous éviter les divers impacts
du CC durant les prochaines décennies.

D’où l’urgence d’anticiper et d’avoir des stratégies et des moyens d’adaptation d’une autre
dimension

L.STOUR 6
1. Définition et objectif de l’adaptation

• L’adaptation consiste en un ensemble de mesures qui peuvent concerner plusieurs domaines:


• Des mesures politiques et de gouvernance ;
• Des mesures juridiques et réglementaires ;
• Des mesures économiques ;
• Des mesures environnementales ;
• Des mesures sociales.

• Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour évaluer la pertinence des mesures d’adaptation au CC.
Ainsi, les mesures d`adaptation doivent être :
• Simples à mettre en œuvre par les acteurs locaux concernés ;
• Dynamiques apportant des ajustements rapides et évolutifs dans le temps ;
• Efficaces avec des solutions à moindre coûts ;
• Appropriables et Reproductibles facilement dans d’autres territoires.

L.STOUR 7
1. Définition et objectif de l’adaptation

• Parmi les mesures d’adaptation, on trouve des mesures dites `sans regret`: Ce sont des mesures « utiles
en tout état de cause ».

• Ce sont des mesures dont les bénéfices sont au moins égaux à leurs coûts pour la collectivité, quels
que soient les avantages apportés par la réduction des incidences de l’évolution du climat.
• Les mesures « sans regrets » permettent de réduire la vulnérabilité au CC tout en ayant des bénéfices
immédiats et une efficacité indépendante de l'incertitude sur les évolutions climatiques.

• La mise en œuvre des mesures d’adaptation doit être suivie de prêt pour vérifier réellement leur effet
adaptatif. Il arrive par exemple qu`une mauvaise calibration des mesures d’adaptation consécutive à une
mauvaise anticipation de la nature ou de l’ampleur des changements futurs conduit à augmenter la
vulnérabilité au lieu de la réduire : on désigne cela par la mal-adaptation.

L.STOUR 8
Approches permettant de caractériser la
vulnérabilité/opportunité pour
un domaine impacté

L.STOUR 9
2. Approches permettant de caractériser la vulnérabilité/opportunité
pour un domaine impacté

• Trois grandes catégories :

• Approches qualitatives ;
• Approches quantitatives ;
• Approches mixtes.

• Comme les données quantitatives sont souvent peu fournies, l’appréciation de la vulnérabilité dans
notre contexte repose souvent sur les méthodes qualitatives ou mixtes.

• La méthode que nous allons développer ici est de type qualitatif :


• Elle est basée sur la construction d’une matrice de vulnérabilité pour les milieux naturels et les
secteurs-clés d’activité en relation avec le domaine visé
• C’est une méthode participative associant les différents acteurs du domaine (représentants de
l`administration, du secteur privé, de la société civile) et experts du climat et du CC
L.STOUR 10
Grandes lignes de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

Scénarios de changement climatique

L.STOUR 11
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• Phase 1 : Découper le domaine en systèmes et sous-systèmes homogènes, tout en distinguant les


milieux naturels, les secteurs-clés d’activité humaine et les secteurs sociaux en relation avec le domaine et
cela en fonction de leurs caractéristiques intrinsèques et leurs vulnérabilités au CC.

• Phase 2 : Définir les aléas climatiques et les phénomènes extrêmes qui affectent directement et/ou
indirectement chaque système et sous système du domaine en utilisant les résultats de l’état des lieux sur
le climat du Maroc et ses tendances.

• Phase 3 : Caractériser et apprécier les pressions et les stress, inhérents aux aléas climatiques, qui
s’exercent sur chaque système et sous-système du domaine : Il s’agira d’identifier, avec les parties
prenantes, les milieux naturels, les secteurs-clés et les sous secteurs qui sont les plus affectés ou
susceptibles d’être affectés à moyen terme par les aléas climatiques et les phénomènes extrêmes, compte
tenu des scénarii et des projections climatiques.

L.STOUR 12
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

L.STOUR 13
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• Phase 4 : Déterminer collectivement les systèmes et les sous-systèmes les plus exposés et les plus
sensibles aux aléas climatiques et aux phénomènes extrêmes : A partir des résultats de
l’appréciation collective de l’exposition (phase 3), Une évaluation qualitative des niveaux de
sensibilité des systèmes identifiés doit être réalisée. Il s’agira d’attribuer des scores de 0 à 5 en
fonction du niveau de sensibilité de chaque système et sous-système du domaine.

L.STOUR 14
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• Etablir un premier bilan de situation sur les niveaux d’exposition et de sensibilité de chaque système et sous-
système du domaine sur la base des résultats obtenus dans les phases précédentes = fondation de base sur
laquelle reposera l’évaluation participative de la vulnérabilité du domaine.

L.STOUR 15
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• Phase 5 : Evaluer de manière participative la capacité d’adaptation existante à l’échelle du domaine par
milieu naturel et par secteur d’activités : Cette action vise à dresser un état des lieux sur la capacité
interne d’adaptation du domaine sur la base d’un inventaire de l’ensemble des actions d’adaptation
existantes. Ensuite, la capacité d’adaptation du domaine doit être appréciée.

L.STOUR 16
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• Phase 6 : Matrice de vulnérabilité du domaine au CC, identifiant les principaux enjeux climatiques et
leurs tendances.
L’évaluation collective de la vulnérabilité consiste en un croisement de l’ensemble des résultats dégagés
des tâches précédentes. Il s’agira d’attribuer un score de 0 à 4 à chaque milieu naturel, secteur
d’activités et secteur social, en fonction respectivement de son exposition, sa sensibilité et la capacité
d’adaptation existante.
• Les systèmes les plus vulnérables : Situation où l’exposition et la sensibilité sont fortes avec absence
ou quasi-absence d’actions d’adaptation.
• Les systèmes les moins vulnérables : Situation où les niveaux de l’exposition et la sensibilité sont
faibles à moyens, et la capacité d’adaptation existe, alors la vulnérabilité est jugée faible à moyenne.

L.STOUR 17
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• L’exploitation des résultats de l’évaluation doivent être rapportés dans un tableau synthétique permettant
une identification partagée des principaux enjeux du domaine liés aux aléas climatiques et au CC
attendus.

L.STOUR 18
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

Extrait de la matrice de vulnérabilité du secteur agricole


de la commune de Fezna

L.STOUR 19
Phases de la méthode d’évaluation de la vulnérabilité au CC

• La synthèse des résultats de l’évaluation participative de la vulnérabilité du domaine doit reprendre et


intégrer l’ensemble des produits issus des phases franchies précédemment selon le cheminement suivant :

L.STOUR 20
Maroc : Exemples du Processus d’intégration de l’adaptation dans la
planification territoriale à l’échelle communale

• Des études de cas de quatre communes oasiennes ont été faites utilisant cette démarche. Il s’agit
des communes de Fezna, Lakhmis Dadès, Tahala N et Tata.

• Pour ces communes, un portefeuille de projets a été identifié et ce selon 4 axes d`intervention :

 Axe d’intervention 1 : Réduire la vulnérabilité des ressources naturelles et du patrimoine ;


 Axe d’intervention 2 : Adapter les infrastructures et le cadre de vie des habitants ;
 Axe d’intervention 3 : Développer les capacités locales en matière d’adaptation au CC ;
 Axe d’intervention 4 : Développer des moyens de subsistance stables/ résilients au CC.

L.STOUR 21
Maroc : Exemples du Processus d’intégration de l’adaptation dans la
planification territoriale à l’échelle communale

L.STOUR 22
Maroc : Exemples du Processus d’intégration de l’adaptation dans la
planification territoriale à l’échelle communale

L.STOUR 23
Maroc : Exemples du Processus d’intégration de l’adaptation dans la
planification territoriale à l’échelle communale

L.STOUR 24
Maroc : Exemples du Processus d’intégration de l’adaptation dans la
planification territoriale à l’échelle communale

L.STOUR 25
Vulnérabilité du Maroc face au CC

L.STOUR 26
Sensibilité et vulnérabilité du Maroc au CC
Causes multiples de la vulnérabilité du Maroc et facteurs de son accentuation

Maroc : une vulnérabilité plurielle face au CC

• Une répartition spatio-temporelle des


précipitations très hétérogène et qui risque de
s’ accentuer avec le CC attendu;

• Une importante frange littorale fortement


urbanisée, subissant des dégradations
diverses qui seront aggravées, par endroits, à
cause de l’EANM prévue avec le CC ;
• Un domaine montagneux avec de fortes
dissemblables en étendue et en altitude : Gros
problèmes pour le secteur eau suite au CC
(moins de neige, moins d’eau et plus de
besoins) ;
L.STOUR 27
Sensibilité et vulnérabilité du Maroc au CC
Causes multiples de la vulnérabilité du Maroc et facteurs de son accentuation

• Une grande fragilité de certains écosystèmes en l’occurrence les zones littorales ainsi que les
oasis ;

• Une économie basée en grande partie sur l`Agriculture et le tourisme : secteurs particulièrement
exposés au risque climatique ;

• Un secteur de la santé fragile avec des foyers de maladies (hydriques) risquant de se développer
en nombre et en type en relation avec le CC ;

• Une forêt marocaine qui se perd avec une pression anarchique des utilisateurs et la baisse des
apports pluvieux durant les dernières décennies : Recul de la surface forestière qui risque de
s`accentuer avec le CC.

L.STOUR 28
Sensibilité et vulnérabilité du Maroc au CC
Causes multiples de la vulnérabilité du Maroc et facteurs de son accentuation

Plusieurs facteurs socio-économiques accentuent cette vulnérabilité, en


l’occurrence :

• Une prise en compte fragmentée du risque CC dans les politiques publiques ;


• Une urbanisation croissante des zones à risque ;
• L’insuffisance de connaissances pertinentes sur les moyens d’adaptation au CC ;
• L’insuffisance de systèmes d’alerte rapide, de mécanismes de gestion des crises
pertinents et de plans de riposte robustes.

L.STOUR 29
Contexte actuel du changement climatique au Maroc
Indice des
précipitations
Evolution de la
Température

le réchauffement a varié entre 1 et 3°C Une réduction des précipitations


selon la région pendant la période durant les dernières décennies
1998-2007 par rapport à 1971-1980 estimée entre 3 et 30%
L.STOUR 30
Contexte actuel du changement climatique au Maroc
Evolution climatique constatée
Une nette tendance à la baisse à l’échelle nationale du nombre de
jours frais avec une diminution de l’ordre 25 jours en 45 ans

L.STOUR 31
Contexte actuel du changement climatique au Maroc
Evolution climatique constatée
Une progression nette des vagues de chaleur au détriment des
vagues de froid

L.STOUR 32
Contexte actuel du changement climatique au Maroc
Intensification des événements extrêmes
Une augmentation importante de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes du type
sécheresses et inondations

Sécheresses, 1976-2006

• Allongement de la durée du nombre de jours consécutifs sans pluies durant la saison pluvieuse
(Septembre-Avril) de 15 jours.
• Baisse des précipitations durant cette saison pluvieuse de l`ordre de 23 mm en moyenne (38mm
dans la région Nord-ouest soit l`équivalent du tiers de la normale).

Inondations 1995-2010

• Inondations de plus en plus importantes ; tant au niveau de leur intensité qu`au niveau de leur
fréquence durant les 15 dernières années.

L.STOUR 33
Contexte actuel du changement climatique au Maroc

Une nette tendance vers la migration du climat à caractère


semi-aride vers le nord

L.STOUR 34
Perspectives du changement climatique au Maroc
Projections des précipitations en
Scénario optimiste relation avec le CC Scénario pessimiste
RCP 2.6 RCP 8.5

2016-2035 2046-2065 2081-2100 2016-2035 2046-2065 2081-2100

Baisse des cumuls annuels des précipitations qui varie Baisse de 0 à 20% des cumuls annuels des précipitations
entre 10 et 20 % pour atteindre 30% sur les provinces pour les périodes 2016-2035 et 2046-2065 sur l’ensemble
sahariennes à l’horizon 2100 par rapport à 1986-2005. du pays, à l’exception des régions sahariennes (0% à
+10%) et baisse importante de 40% à l’Ouest des chaines
de l’Atlas et du Rif (Plaines du Saiss, du Loukkos, du
Ghrab et de la Chaouia) au cours 2081-2100
L.STOUR 35
Perspectives du changement climatique au Maroc
Projections des températures en
Scénario optimiste relation avec le CC Scénario pessimiste
RCP 2.6 RCP 8.5

2016-2035 2046-2065 2081-2100 2016-2035 2046-2065 2081-2100

Tendance à la hausse des T de 0,5 à 1°C à l’horizon 2020 et Tendance générale à la hausse des T sur l’ensemble du
de 1 à 1,5 °C aux horizons 2050 et 2080, sur l’ensemble du pays de 0.5°C à +1.5°C pour la période 2016-2035, et de
pays et cela par rapport à la période 1986-2005 . 1.5°C à +2.0°C pour la période 2046-2065, et de 3 à 7°C
pour l’horizon 2100 selon la région.

L.STOUR 36
Approches adoptées à ce jour au Maroc pour évaluer cette vulnérabilité

1. Avec les longues et fréquentes sécheresses des années 80 et les inondations exceptionnelles des
années 90/2000, le Maroc a dans un premier temps fait face au CC de façon réactive.

2. Et puis progressivement, avec l’installation structurelle de ces irrégularités climatiques, des


approches organisationnelles, des plans d’action ont été mis en place pour faire face avec plus
d’anticipation au CC et ses effets.

3. Ces dernières années, les stratégies nationales sectorielles ont cherché à intégrer au mieux le CC en
tant que facteur de risque : L’agriculture, l’eau, le littoral, la foret, et la santé, se sont dotés
d`approches, d`études et de compétences locales pour évaluer leurs vulnérabilités et intégrer au
mieux le CC dans leurs politiques.

4. La réalisation de la première, la seconde, la troisième et la quatrième communications nationales du


Maroc dans le cadre de la CCNUCC et des études de vulnérabilité associées a créé une dynamique qui
a beaucoup aidé dans le sens de l`anticipation du risque CC .

L.STOUR 37
Besoins de stratégies d’adaptation anticipatives
• Pour faire face à sa vulnérabilité forte et plurielle au CC, le Maroc s’est déjà doté ‘naturellement’ et dès les
années 90 d’actions diverses et variées d’adaptation aux impacts des mutations de son climat, avec en
particulier:
• des politiques de l’eau plus économes,
• des choix agricoles plus adaptés au nouveau climat,
• des incitations financières pour préserver les ressources naturelles,
• des politiques de lutte contre les inondations,
• des systèmes d’assurances sécheresses.

Il s’agissait cependant d’actions éparses et variées d’adaptation réactives. Ces actions ont permis de créer
un savoir faire, et de tester des approches.

• Le besoin actuel est d’aller vers :


• une politique d’adaptation proactive : Il s’agit d‘anticiper les impacts futurs qui nous menacent et de s’y préparer.
• une approche structurelle d’adaptation et non de réactions conjoncturelles car le défi climatique futur pour notre
région est fort. Les actions conjoncturelles d’adaptation deviendront vite inefficaces et trop coûteuses devant les
risques qui nous menacent.
L.STOUR 38
Besoins de stratégies d’adaptation anticipatives

Aujourd’hui, les pouvoirs publics sont conscients et convaincus de la nécessité:

• d’évaluer et de suivre cette vulnérabilité avec la définition d’indicateurs de


vulnérabilité pour les différents secteurs ;
• de proposer dans les politiques locales, régionales et nationales des actions
d`adaptation qui pourront limiter cette vulnérabilité et augmenter la résilience face au
CC :

Un Plan National d’Adaptation est en cours


de finalisation

L.STOUR 39
Secteurs les plus vulnérables identifiés, impacts
attendus du CC et Adaptation associée
Eau - Agriculture – Littoral - Forêt – Hydroélectricité - Santé

L.STOUR 40
Vulnérabilité du Secteur Eau
Potentiel en RE limité
 Le potentiel en RE au Maroc est estimé en année moyenne à près de 22 milliards de m³
 Ce potentiel était évalué à près de 30 milliards de m3 par an, avant la prise en compte des années de sécheresse
qui ont marqué les trois dernières décennies par une nette diminution des apports des cours d’eau.
 Les réductions des apports d’eau observées au niveau de l’ensemble des barrages existants ont atteint 35% si on
compare 1970-2005 à 1940-1970.
 Cette situation de déficit touche l’ensemble des bassins hydrographiques, à l’exception de ceux du Nord.
 La situation est critique pour les quatre bassins hydrographiques les plus importants du pays (Oum Er Rbia, Sebou,
Moulouya et Souss-Massa)
Débit (Mm3)
Evolution interannuelle des débits La moy =128,3 Mm3
Evolution interannuelle des débits Débit (Mm3)
Courbe de tendance
600 Moy=565,3Mm3
1800
Tendance generale
500 1600

Débit (Million m3)


1400
400
1200
Débit (Mm3)

1000
300
800

600
200
400

100
200

0
50 54 58 62 66 70 74 78 82 86 90 94 98 02
0 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20
50

52

54

56

58

60

62

64

66

68

70

72

74

76

78

80

82

84

86

88

90

92

94

96

98

00

02

Année
19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

20

20

Année

Historique des apports au barrage HASSAN EDAKHIL Historique des apports au barrage IDRISS 1er
sur l’OUED ZIZ L.STOUR sur l’OUED INAOUENE (Bassin du SEBOU). 41
Vulnérabilité du Secteur Eau
Potentiel fortement sollicité
 Capital en eau : 1960 : 2560 m3/hab./an, actuellement : 700 m3/hab./an (stress hydrique), 2020 : 520 m3/hab./an
(Pénurie hydrique)
 Baisse alarmante dans la plupart des nappes : Souss : Baisse de 24 m en 34 ans, Volume surexploité en 25 ans : 4.2
Md m3 ; Haouz : Baisse de 18 m en 24 ans, Volume surexploité en 25 ans : 3.2 Md m3 ; Saiss : Baisse de 64 m en 25
ans, Volume surexploité en 25 ans : 2.5 Md m3.
 Quasi-épuisement de certaines nappes : Effets conjugués des sécheresses et des irrégularités climatiques et de la
surexploitation par les usagers.

- 80%

L.STOUR 42
Vulnérabilité du Secteur Eau
Potentiel fortement sollicité

 Tarissement des sources

Ain Semene Ain Si Slimane

Débit avant 1980 : 400 l/s Débit avant 1980 : 300 l/s
Débit actuel : 23 l/s Débit actuel : 20 l/s

L.STOUR 43
Vulnérabilité du Secteur Eau
Potentiel en RE sous-valorisé

Utilisation peu efficiente:

 Majorité des centres urbains ont un rendement de réseau inférieur à 70%;

 Rendement du réseau d’irrigation de l’ordre de 60%. Perte d’eau à la parcelle


(env. 40%).

L.STOUR 44
Vulnérabilité du Secteur Eau
Potentiel en RE menacé
Pollution alarmante des ressources en eau :
 750 Mm3/an d’eaux usées domestiques générées en 2010.
 le volume des eaux usées épurées en 2015 était d’environ 313 Mm3, soit 41,8% du volume
global ;
 3.3 Millions d’Équivalent Habitant rejetés sans épuration par les industries
 Pollution des nappes par les engrais et les pesticides.

Envasement:
 Sur 23 millions d’hectares en zones montagneuses, 75% sont touchées par l’érosion dont un
tiers de manière très critique.
 Perte de capacité de stockage par envasement de 75 Mm3/an
 Perte totale cumulée de capacité de 1 200 Mm3 sur 16 000 Mm3. soit près de 7% de la
capacité de stockage des barrages existants.
L.STOUR 45
Vulnérabilité du Secteur Eau
• Quelques Inondations au Maroc

L.STOUR 46
Impacts attendus du CC sur le Secteur Eau
 Une évaluation détaillée appuyée par une modélisation de l’effet du CC sur le cycle de l`eau a été faite pour
deux barrages Hassan Addakhil et Idriss 1er : Baisse des RE comprise entre 7,6 % (scénario optimiste) et environ
40 % (scénario pessimiste) à l’horizon 2080.

 Capital en eau (en m3/habitant/an) : Baisse importante dès l’horizon 2020, devant engendrer une situation de
pénurie d’eau entre les horizons 2020 et 2050 et ce quelque soit le scénario d’émission de GES considéré

Seuil de pénurie hydrique

L.STOUR 47
Impacts attendus du CC sur le Secteur Eau
Le CC attendu au Maroc aurait des impacts négatifs sur les ressources en eau des différents bassins
versants :

• Accélération de l’évaporation des plans d’eau naturels et artificiels (lacs, lacs collinaires,
barrages, etc.) ;
• Accélération de l’évapotranspiration des sols et des couverts végétaux ;
• Augmentation de la demande en eau (notamment en irrigation) ;
• Rétrécissement du manteau neigeux et réduction des taux d’enneigement ;
• Réduction des volumes d’eau souterraine ;
• Réduction du ruissellement ;
• Accentuation de la baisse des débits des sources;
• Augmentation de la salinité des nappes côtières en raison d’une invasion plus importante des
eaux marines ;
• Dégradation de la qualité des eaux superficielles en raison d’une baisse de la dilution,
notamment au niveau des oueds recevant des rejets d’eaux usées (domestiques et industrielles)
brutes.
L.STOUR 48
Mesures d’adaptation concernant le secteur de l’eau

• Loi sur l’eau mise en place en 1995 (loi 10-95) et actualisée en novembre 2015 (projet de loi 10-36).
• Stratégie nationale de l’eau adoptée en 2009 et couvre la période 2010-2030 :
• Rétablir les bilans hydriques dans tous les bassins d’ici à 2020 ;
• Améliorer la situation dès 2015 grâce à la mise en œuvre de quelques mesures importantes dans le
court terme comme la gestion de la demande en eau ;
• Reconstituer en partie les nappes surexploitées ;
• Disposer de nouvelles infrastructures et capacités de stockage pour mieux se protéger face aux
sécheresses et aux inondations.
• Cette stratégie globale du secteur de l’eau couvre 3 axes avec des mesures qui sont pour la plupart
des actions d’adaptation.
• Pour consolider les acquis et relever les défis susmentionnés, le Ministère Délégué chargé de l’Eau a
élaboré le Plan National de l’Eau (PNE 2020 - 2050), constituant un prolongement des orientations de la
stratégie nationale de l’eau.
L.STOUR 49
Mesures d’adaptation concernant le secteur de l’eau

• Les grands principes pris en considération dans l’élaboration des plans d’actions du PNE portent
essentiellement sur :

• la gestion intégrée et concertée de la demande et de la ressource en eau,


• le renforcement de la sécurité hydrique du pays et l’adaptation au CC,
• la solidarité dans ses diverses dimensions,
• la promotion de la bonne gouvernance du secteur de l’eau et la recherche de l’efficacité de l’action
des acteurs, la recherche de la convergence et la mise en cohérence des programmes sectoriels,
• et la recherche des mécanismes et des moyens de financement du secteur de l’eau combinant les
subventions publiques et le recouvrement direct des coûts par les tarifs des services de l’eau.

• Le PNE est fondé sur trois piliers à savoir :


• Gestion de la demande en eau et valorisation de l’eau
• Développement de l’offre
• Préservation des ressources en eau, du milieu naturel et adaptation au CC

L.STOUR 50
Mesures d’adaptation concernant le secteur de l’eau

Stratégie de l’Eau
Axe 1 : Gestion de la demande et valorisation des ressources en eau

 Reconversion à l’irrigation localisée (2 Milliards de m3/an) ;


 Amélioration des rendements des réseaux d’adductions vers les périmètres irrigués (0.4 Milliards de m3/an) ;
 Amélioration des rendements des réseaux d’EP, industrielle et touristique (Economie potentielle de 200 Mm3/an à
l’horizon 2020) :
 Maîtrise des prélèvements et mise en place des périmètres de protection et de sauvegarde des nappes
surexploitées ou en voie de surexploitation ;
 Substitution des prélèvements à partir des nappes surexploitées (85 Mm3/an à l’horizon 2020) par des
prélèvements à partir des eaux de surface ;
 Développement de la recharge artificielle des nappes : 180 Mm3/an à l’horizon 2020 ;
 Amélioration des moyens d’exercice de la police de l’eau ;
 Mise en place de contrats de nappes entre l’Etat et les utilisateurs ;
 Incitations financières à l’économie d’eau ;
 Sensibilisation et encadrement des agriculteurs pour les techniques d’économies d’eau.
L.STOUR 51
Mesures d’adaptation concernant le secteur de l’eau

Stratégie de l’Eau

AXE 2 : Gestion et développement de l’offre


 Réalisation des programmes de mobilisation par les grands barrages d’ici à 2030 selon les PDAIRE : Plus
de 1,7 Milliards de m3 additionnels mobilisés à terme ;

 Poursuite du programme de réalisation des petits et moyens barrages ;

 Transfert Nord-Sud pour le soutien du développement socioéconomique des bassins déficitaires ;

 Mobilisation des ressources non conventionnelles à travers :


 Le dessalement d’eau de mer : 30880 m3/jour produits à ce jour pour l’AEP des villes et centres de Laâyoune,
Boujdour et Akhfenir et 285 Mm3/an à l’horizon 2030 ;
 La réutilisation des eaux usées épurées (Un potentiel de réutilisation de 300 Mm3/an d’eaux usées épurées à
l’horizon 2030).

 Réalisation des projets de captage des eaux de pluie.

L.STOUR 52
Mesures d’adaptation concernant le secteur de l’eau
Stratégie de l’Eau
AXE 3 : Protection des ressources en eau et du milieu naturel et adaptation au changement climatique
• Accélération du rythme de mise en œuvre du :
• Programme National d’Assainissement et d’Epuration des Eaux Usées (90% à l’horizon 2030) ;
• Programme National d’Assainissement Rural (taux de raccordement 90% à l’horizon 2030) ;
• Programme National de Prévention et de Lutte contre la Pollution Industrielle ;
• Plan National de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés ;
• Programme de Protection Contre l’Erosion des Bassins Versants à l’amont des barrages ;
• Programme de Protection des Zones Humides et Lacs Naturels ;
• Programme de Préservation des Oasis et de Lutte Contre la Désertification ;
• …….
• Amélioration de la connaissance dans le domaine de la prévision météorologique et de l’hydrologie urbaine ;
• Développement de l’annonce de crues et de plans de secours ;
• Développement de modèles numériques de prévision hydrologique pour les bassins vulnérables ;
• Mise en place de réseaux et de systèmes de télémesure pour la gestion prévisionnelle des RE (suivi des bilans, aide à
la décision pour l’optimisation des procédures de gestion des retenues des barrages, suivi des crues et de la
sécheresse, ...) ;
• Intégration du risque d’inondation dans les plans d’aménagement du territoire, d’urbanisme et d’aménagement des
bassins versants ;
• Développement de mécanismes financiers, tels que lesL.STOUR
assurances et les fonds de catastrophes Naturelles. 53
Vulnérabilité du Secteur agricole
• L’agriculture est un secteur d’importance stratégique au Maroc, du point de vue économique, social et
environnemental: 19% du PIB, 45% de l’emploi (85% dans les zones rurales), 85% de l’usage totale de l’eau,
et concerne plus de 70% de la population.
• Les zones cultivées couvrent environ 9 millions d’ha soit 15% du territoire.
• Le Bour représente 81% de la surface agricole utile : directement tributaire des eaux pluviales et
particulièrement vulnérable suite à l’augmentation des T et la baisse des P:
• Baisse des rendements de l’orge de 0.26% par an (1960-2004)
• Réduction du cycle biologique des productions agricoles,
• Accentuation du processus de désertification,
• Rabattement de la nappe souterraine, et
• Prolifération des ravageurs.
• L’agriculture irriguée est aussi vulnérable:
• une gestion peu efficiente des eaux dans les périmètres irrigués
• la disponibilité des eaux d’irrigation dans les barrages est largement affectée par les hauteurs de pluies
reçues et l’enneigement.

L.STOUR
54
Impacts du CC futur sur le Secteur agricole
• Accroissement des besoins en eau des cultures irriguées compris entre 7 et 12% en raison de
l’augmentation prévisible des températures et de l’évapotranspiration;
• Réduction des rendements des céréales de 10% en année normale et de 50% à 75% en année sèche à
l’horizon 2080.
• Rétrécissement des superficies de terres à aptitudes moyennes au détriment de terres inaptes à
l’agriculture.
• Décalage des premières pluies significatives à la fin de l’année.
Impact des changements climatiques
Actuellement sur la vocation agricole des terres
Agriculture pluviale, Scénario A1B (émissions C0 2 maîtrisées)

2050

2100

Aptitude forte (S1)

Aptitude moyenne (S2)

Aptitude faible (S3)

Inapte (N)

Projet CLIMED : INRA-IBIMET-Agris-CNR-UNISS-FAO


L.STOUR 55
Impacts du CC futur sur le Secteur agricole

• Chute de rendements des cultures pluviales

• A, légumineuses et fourrages irrigués,


• B, arboriculture fruitière et cultures légumières irriguées,
• C, fourrages et cultures légumières pluviales,
• D, céréales et légumineuses pluviales,
• E, céréales d’automne pluviales et
• F, autres cultures pluviales.

L.STOUR 56
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de l’agriculture

L’intérêt du secteur agricole pour l’adaptation au CC est important et date des années 80 avec les sécheresses
fortes vécues et leurs impacts dans le domaine. Trois groupes de mesure d’adaptation ont été identifiées pour
ce secteur et sont en cours de mise en œuvre :

1. Mesures d’adaptation dans le cadre du Plan Maroc Vert

• Modifications des pratiques agricoles ;


• Refonte du calendrier agricole traditionnel ;
• Utilisation de semences sélectionnées et choix de variétés adaptées au climat ;
• Reconversion et repositionnement des cultures ;
• Mise en œuvre de l’irrigation complémentaire pour les cultures pluviales ;
• Généralisation de techniques d’optimisation de l’irrigation.
• Intégration de la dimension CC dès la conception des projets prévus dans le Plan Maroc Vert ;
• Introduction de la pratique du semis direct ;
• Incitation à l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur agricole (solaire, éolien, et biogaz).

L.STOUR 57
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de l’agriculture

2. Mesures d’adaptation pilotées par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime en


relation avec l’INRA :

• Renforcement de la capacité adaptative des populations rurales vulnérables au CC à travers l’identification


et le développement d’options techniques, institutionnelles et politiques appropriées ;

• Développement de systèmes opérationnels de prévision de la production agricole à l’échelle nationale et


élaboration d’un système d’avertissement agricole ;

• Création des variétés de blé tendre avec les caractéristiques de tolérance à la sécheresse et de résistance
aux principales maladies et parasites ;

• Amélioration de la productivité et la durabilité des systèmes de culture à travers l’application et


l’adaptation des techniques de semis direct en zones semi arides ;

• Développement du cactus par la création variétale, l’amélioration des techniques culturales et la


recherche de débouchés agro-industriel, en vue de la lutte contre la désertification et contre la pauvreté
L.STOUR 58
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de l’agriculture

3. Mesures d’ordre législatif :

• Mesures d’amélioration du régime foncier des terres agricoles ;

• Incitations et subventions pour les agriculteurs probants en matière de rationalisation de


l’utilisation de l’eau, d’amélioration des pratiques culturales et d’utilisation de technologies
modernes ;

• Réorganisation du secteur de l’eau en agriculture ;

• Formation et sensibilisation des agriculteurs aux techniques d’adaptation.

L.STOUR 59
Vulnérabilité du Littoral marocain

• Le Maroc est doté d’une importante frange


littorale : pôle d’attraction important pour les
activités socio-économiques.

• L’analyse de vulnérabilité a fait ressortir :


• la lagune de Nador et la lagune de
Oualidia-Sidi Moussa et l’estuaire du
Sebou comme systèmes paraliques les
plus vulnérables
• Tanger, Casablanca, Mohammedia et
Agadir comme agglomérations urbaines
les plus vulnérables.

L.STOUR 60
Impacts du CC sur le Littoral marocain
• Littoral sollicité (Concentration des activités socio-économiques),
fragilisé par l’activité anthropique et exposé à ENM :

• Une variation du niveau marin même de quelques décimètres peut,


dans différents segments côtiers, entraîner un retrait sensible du
rivage soit par érosion ou par submersion ;

• Risques d’intrusion des eaux marines pouvant conduire à des formes


de dégradation par salinisation dans des terrains étendus exploités
par l’agriculture côtière ;

• Les principaux ouvrages littoraux des aménagements portuaires,


lagunaires et d’assainissement sont vulnérables à l’ENM;

• L’ENM aura des conséquences sur l’environnement mais aussi sur


différents secteurs de l’économie dont en particulier le tourisme, la
pêche et les transports maritimes, et obligera à des interventions
(protection, réhabilitation, ...).

L.STOUR 61
Mesures d’Adaptation concernant le littoral

• L’adaptation du littoral du Maroc au CC et ses effets, dont l’ENM, passe en premier lieu par une meilleure
connaissance des points du littoral les plus vulnérables et de la conséquence attendue de cette élévation au
niveau de ces points critiques ;

• Une fois ces informations, données et résultats de simulations acquis on pourrait par la suite et par zones
identifier trois stratégies de réponse distinctes à l’ENM : Le retrait, l’accommodement et la protection.

• Les premières études menées à ce jour en la matière étaient qualitatives et ont concerné uniquement deux
zones limitées (Tanger et Saidia). Ils ont montré qu’il est important et urgent pour protéger ce patrimoine
national de :
• Mener des actions permettant d’appréhender avec plus de précisions, les effets possibles sur les
différentes franges littorales du Maroc,
• limiter les impacts négatifs et surtout adapter la gestion et l’aménagement de ce littoral aux situations
futures pouvant se présenter ;
• Mettre en en œuvre de politiques Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) intégrant le risque climat ;
• Développer des études et des recherches sur ce système qui pourraient être des outils allant dans le sens
d’une adaptation anticipée du littoral marocain au CC.
L.STOUR 62
Mesures d’Adaptation concernant le littoral

Exemples de stratégies, plans, programmes et projets dédiés au


littoral pouvant contribuer à son adaptation au CC
• Stratégie Portuaire Nationale.
• Stratégie de gestion Intégrée des Zones Côtières.
• Plan d’Aménagement Côtier.
• Plan d’Aménagement Stratégique de la Biodiversité en Méditerranée.
• Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Biodiversité Marine et Côtière dans la Méditerranée ‘’PASBIO’’.
• Plan Halieutis.
• Plan d’Action GIZC local.
• Programme National de Lutte contre la Pollution Marine Accidentelle.
• Programme d’Aménagement Côtier du Rif Central (PAC-Maroc).
• Projet de Conservation des espaces littoraux dans le bassin méditerranéen.
• Projet d’évaluation de l’Impact et de l’Adaptation au Changement Climatique (AIACC) dans les zones côtières du
Maroc.
• Projet ACCMA : Adaptation à l’élévation du niveau de la mer et aux événements climatiques extrêmes dans le littoral
méditerranéen oriental. L.STOUR 63
Vulnérabilité de la Forêt et impacts attendus du CC
• La dynamique de la forêt Marocaine commence déjà à se métamorphoser suite au recul des pluies et de
la surface forestière et un changement de l'état dynamique à un état statique avec un équilibre très
précaire, comme l'exemple de la forêt Maâmoura.

• Les principaux signes de vulnérabilité de la cédraie au CC sont:


• Déséquilibre de la cédraie du moyen Atlas: difficultés de régénération naturelle, recul de la surface;
• Disparition du cèdre des versants sud (qui deviennent de plus en plus chauds avec un bilan hydrique
négatif) pour se réfugier dans les versants Nord ;

• La vulnérabilité de la forêt au climat est accentuée par des facteurs anthropiques notamment, le
pastoralisme, le défrichement, les incendies…etc.

L.STOUR 64
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de la forêt

• Nécessité d’une nouvelle stratégie de reboisement adaptée aux nouvelles conditions :


• Aider les espèces autochtones, adaptées à la sécheresse et au stress hydrique, en leur facilitant cette émigration,
et en les aidant à se redéployer et à s’installer dans les nouveaux bioclimats conquis.
• L’accent doit être mis sur les techniques d’élevage des plants, les techniques de reboisement, de sylviculture et
d’aménagement en zones arides.

• Recherche et développement de nouvelles espèces résistantes au stress hydrique pour diversifier et


compenser les espèces disparues ;

• Exploiter l’analyse des différentes espèces introduites pour être testées dans les différents étages
bioclimatiques du Maroc et dans les différentes parcelles expérimentales pour être utilisées dans la
reconversion des forets naturelles ;

• Mise en place d’une politique forte en matière de lutte contre la déforestation et la dégradation des
forêts (Sa mise en œuvre pourra être soutenue dans le cadre du nouveau mécanisme en cours de finalisation au niveau de la
CCNUCC : La REDD (Réduction des Emissions en lien avec la Déforestation et la Dégradation de la foret))

L.STOUR 65
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de la forêt
Plans et programmes nationaux pouvant contribuer à l’adaptation de la foret au CC :
• Plan Directeur de Reboisement ;
• Plan Directeur des Aires Protégées ;
• Plan Directeur de Lutte Contre les Incendies de Forêts ;
• Programme National de Protection et de Valorisation de la Biodiversité ;
• Programme Forestier National ;
• Programme d’Aménagement d’Espaces Récréatifs dans les Forêts ;
• Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification.

La Stratégie Nationale de l’Environnement préconise la focalisation des efforts sur cinq axes stratégiques principaux
(période 2012-2016) :
• Conservation des eaux et des sols en zone de montagne ;
• Réhabilitation et reconstitution des écosystèmes forestiers ;
• Renforcement de la lutte contre l’ensablement en zone littorale et saharienne ;
• Préservation et valorisation de la biodiversité ;
• Renforcement des capacités et mise à niveau des interfaces du secteur.
L.STOUR 66
Impacts du CC sur la production hydro-électrique

Baisse significative de la part de la production Projection de la baisse de production de l’énergie


hydroélectrique dans la production énergétique totale hydroélectrique des usines actuelles aux horizons
du Maroc depuis la décennie 80 du 20ème siècle 2020, 2050 et 2080

L.STOUR 67
Impacts attendus du CC sur la Santé
Impacts attendus du CC sur la santé directs et indirects

L.STOUR 68
Vulnérabilité de la Santé
Au Maroc, la vulnérabilité de la santé est expliquée par :

La présence des Des facteurs non climatiques


foyers endémiques favorables à la prolifération
des maladies qui des maladies
risquent d’être
aggravées par le CC
 infrastructure sanitaire,
 accès aux infrastructures
• Paludisme,
de base
• Bilharziose,
 …etc.
• Leishmaniose
• …etc.

L.STOUR 69
Mesures d’Adaptation concernant la santé
• Amélioration des connaissances sur les aspects épidémiologiques du CC ;
• Conduite d’évaluation de l’impact du CC sur la santé et de la capacité de riposte du Secteur de la Santé au
moyen d’études sectorielles ou thématiques ciblées ;
• Intégration des risques actuels et prévus du CC aux programmes existants pour mieux contrôler les effets
sur la santé ;
• Plaidoirie pour l’implication des autres secteurs dans le développement de politiques sanitaires
protégeant la santé et diminuant les effets du CC ;
• Mise en place des institutions politiques d’aide et de coordination des activités d’adaptation du
changement et de la variabilité climatique (Création d’un bureau national sur les changements et variabilités
climatiques et la santé, un fond d’appui au CC, etc.) ;
• Mise en place de plans d’alerte aux conditions météorologiques extrêmes en vue de la prévention de leurs
effets sur la population ;
• Mise en réseau des compétences ;
• Formation de personnel qualifié : Infectio-logues, épidémiologistes, entomologistes, etc. familiers avec les
questions du CC ;
• Sensibilisation à l’hygiène et l’assainissement dans les collectivités rurale et urbaine ;
• Renforcement des capacités de prévention et de riposte
L.STOUR aux maladies à fort potentiel épidémique. 70
Mesures d’Adaptation concernant le Secteur de la météorologie

Parmi les mesures d’adaptation de ce secteur identifiées on trouve :

• Le renforcement des structures humaine et technique pour le perfectionnement du dispositif d’alerte


aux événements météorologiques extrêmes (inondations, vagues de chaleur et de froid, etc.) par le
renforcement du réseau d’observation au sol et en altitude ;

• La mise en place d’un système d’information dédié à la vigilance climatique et à l’alerte aux
événements extrêmes facilement consultable par tous les acteurs sectoriels ;

• L’établissement d’études de risques climatiques aux niveaux régional et local et la satisfaction de la


demande des usagers à ces niveaux.

L.STOUR 71
Mesures d’Adaptation concernant l’espace urbain
En matière de planification Urbaine :

• Intégrer le CC dans les documents d’urbanismes suivants :


• Les SDAU : Grandes lignes de développement des agglomérations urbaines et leurs zones d’influence directes
• Les Plans de Zonages: Affectation des différentes zones suivant l’usage principal: habitat, zones industrielle,
commerciale, touristique, agricole et forestière
• Les Plans d’Aménagement : Règles générales d’occupation des sols
• Les Plans de Développement : Organisation spatiale pour les centres ruraux qui présentent des signes de
croissance qu’il faut orienter et contrôler

En matière des Infrastructures Urbaines :

• Identification des défenses maritimes appropriées ;


• Protection des structures portuaires et logistiques, de traitement des eaux usées, de production
électrique, des systèmes de drainage, de pompage d’eau potable, … ;
• Adaptation du cadre bâti et des services urbains des municipalités.

L.STOUR 72
Mesures d’Adaptation concernant l’espace Rural et Périurbain

• Intégrer des actions d’adaptation spécifiques dans la nouvelle vision de la décentralisation,


notamment au niveau des communes rurales en tenant compte des spécificités locales, des atouts
et des priorités de chaque localité ;

• Intégrer les actions d’adaptation au CC dans les programmes de l’INDH visant la réduction de la
pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, à travers des actions de :
• Soutien aux activités génératrices de revenus ;
• Amélioration des conditions d'accès aux services et infrastructures de base (éducation, santé,
culte, route, eau et assainissement, protection de l’environnement etc.) ;
• Soutien aux personnes en grande vulnérabilité.

L.STOUR 73
Besoin d’intégration, de suivi et d’évaluation
d’approches adaptatives engagées
Le Maroc dispose aujourd’hui de stratégies et de programmes d’action donnant à ses choix et à sa
dynamique de développement une visibilité pour le moyen et le long terme. Le CC est un facteur de risque
pour la réussite de ces stratégies et programmes qu’il faudra surmonter :

• Stratégie nationale pour la protection de l’environnement ;


• Nouvelle stratégie énergétique ;
• Nouvelle stratégie de l’eau ;
• Nouvelle stratégie agricole : Plan Maroc Vert ;
• Nouvelle stratégie de développement du secteur de la pêche : Halieutis ;
• Programme National d’Assainissement Liquide (PNAL) ;
• Programme National des Déchets Ménagers (PNDM) ;
• Programme national Forestier ;
• Stratégie d’Aménagement et de développement des Oasis ;
• Stratégie de développement des zones montagneuses ;
• Initiative Nationale de Développement Humain : Lutte contre la pauvreté ;
• …

L.STOUR 74
Besoin d’intégration, de suivi et d’évaluation
d’approches adaptatives engagées

• Dans la plupart des secteurs ou ces stratégies sont développés, le souci de l’adaptation au CC a été pris en
compte, parfois au cours de l’élaboration des stratégies mais souvent après avec donc une modification
limitée de celle-ci.

• On se retrouve avec un nombre considérable d’actions d’adaptation, dans différents secteurs, qui parfois
se chevauchent.

• D’ou le besoin d’une approche intégrée en matière d’adaptation avec la mise en place d’une stratégie
nationale transversale d’adaptation. Elle permettrait en particulier de :

L.STOUR 75
Besoin d’intégration, de suivi et d’évaluation
d’approches adaptatives engagées

 donner une cohérence globale à la politique nationale de lutte conte le CC ;


 créer et suivre une base de données sur le CC et la vulnérabilité au niveau du Maroc et des
différentes régions et sur les actions d`adaptation engagées ;
 suivre la mise en œuvre des actions d’adaptation engagées et d’en évaluer les résultats ;
 aider au financement de certaines mesures d’adaptation par des moyens nationaux ou
internationaux ;
 favoriser un cadre juridique et financier favorisant l’investissement dans l’adaptation au
Maroc ;
 proposer un référentiel méthodologique pour l’intégration systématique de l’adaptation au
CC dans le montage et la conception des actions de développement ;
 soutenir le développement d’une expertise nationale spécialisée dans ce domaine pour
accompagner les secteurs dans leurs démarches adaptatives.

L.STOUR 76

Vous aimerez peut-être aussi