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THESE DE DOCTORAT
Présentée par :
Samir KAMEL
Pour l’obtention du titre :
Docteur en Géologie
Doctorat du
Laboratoire de Radio-Analyses et Environnement de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax-Tunisie
A la mémoire de ma mère et à mon père
J’adresse mes remerciements les plus vifs à mes amis Monef Chalbaoui et
Younès Hamed pour leur soutien moral tout au long des longues années de la
préparation de ce travail.
Je ne peux pas oublier Toumi ben Ramdan, Hacen Ben Lamine et Ridha
Mchantel, chauffeurs à l’Arrondissement des Ressources en Eaux pour les efforts
qu’ils ont déployé pour l’accomplissement de ce travail.
Tout le mérite revient à ma chère mère, qui n’est plus de ce monde, mon
père ainsi que mon frère Mounir qui m’ont toujours poussé à finir ma thèse.
INTRODUCTION GENERALE 1
III-1-2-1 Le Néocomien 25
(iiii) l’Aptien 29
III-1-2-3 l’Albien (Formation Orbata) 30
III-1-3-3 le Sénonien 32
III-1-4 le Tertiaire 32
III-1-4-1 Le Paléocène (formation El Haria) 32
32
III-1-4-2 L’Eocène ( Formations Thalja, Chouabine et Metlaoui)
III-1-4-3 Le Mio-Pliocène( Formations Beglia et Segui) 33
I- INTRODUCTION 43
VII- CONCLUSION 85
I- INTRODUCTION 87
V- CONCUSION 116
I- INTRODUCTION 118
II- PRINCIPES ET GENERALITES 119
II-1 DEFINITION 119
II-2 PRINCIPES 119
II-2-1 Lois d’action de masse 119
II-2-2 Mesures et mode d’expression des résultat 119
II-2-3 Fractionnement isotopique 120
II-2-4 Enrichissement isotopique 121
II-3 PRINCIPE DU TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES PAR LE COUPLE : 18O 121
ET 2H
II-3-1 la condensation 121
II-3-2 L’évaporation 122
II-3-3 Conditions particulières 124
II-3-2-1 L’échange eau-roche 124
II-3-2-2 Echange entre l’eau et les autres fluides 124
II-4 TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES A L’AIDE DU TRITIUM 125
II-4-1 Généralités 125
II-4-2 Principe et mode d’expression 125
II-4-3 Sources du tritium 126
II-5 TRAÇAGE PAR LES ISOTOPES DU CARBONE INORGANIQUE TOTAL 127
DISSOUS (13C/14C)
II-5-1 Traçage du Carbone 13 127
II-5-1-1 Le CO2 atmosphérique 127
II-5-1-2 Le CO2 biogénique 127
II-5-1-3 Le carbonate marin 128
II-5-2 Introduction et minéralisation du carbone 128
II-5-3 Les processus de fractionnement isotopique des espèces carbonatées 129
II-5-3-1 système ouvert 130
II-5-3-2 système fermé 130
II-5-4 Le carbone 14 131
II-5-4-1 Mode de formation et distribution dans le cycle hydrologique. 131
II-5-4-2 Estimation de l’activité initiale A 14Co 132
II-5-4-3 Calcul du CO2 gaz équilibrant 133
Fig. II-1 Limites d’extension des nappes du C.I du C.T (OSS, 2002) 45
Fig. II-2 Carte de localisation des corrélations 48
Fig. II-3 Corrélation I : Atlas saharien-Dahar ( Roautbi, 1970) 49
Fig. II-4 Corrélation II : Ben Gacha-Bir Roumi 50
Fig. II-5 Corrélation III : Degache-Hazoua 51
Fig. II-6 Corrélation IV : Bir Roumi-Jemna 52
Fig. II-7 Corrélation V : Gantas-Kébili CI 17 (Moumni, 2001) 53
Fig. II-8 Carte du toit et de l’épaisseur utile du CI (ERESS, 1972) 54
Fig. II-9 Carte des isobathes du toit de la formation réservoir du CT 56
Fig. II-10 Carte des isobathes du mur de la formation réservoir du CT 56
Fig. II-11 Carte de l’épaisseur utile du réservoir de la nappe du CT (ERESS, 1972) 57
Fig. II-12 Carte de l’épaisseur utile du réservoir de la nappe du CT (2000) 57
Fig. II-13 Carte de localisation des corrélations (Plio-Quaternaire) 58
Fig. II-14 Coupes schématiques du réservoir de la nappe du P.Q 59
Fig. II-15 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CI 64
Fig. II-16 Carte piézomètrique de la nappe du CI dans le Djérid (Moumni, 2001) 66
Fig. II-17 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CT 67
Fig. II-18 Piézomètrie de la nappe du CT (ERESS, 1972) 69
Fig. II-19 Piézomètrie de la nappe du CT (2000) 70
Fig. II-20 Evolution de la profondeur du plan d’eau de la nappe du PQ 71
Fig. II-21 Piézomètrie de la nappe du PQ (2000) 72
Fig. II-22 Evolution de l’exploitation de la nappe du CI 74
Fig. II-23 Affleurements perméables utiles des nappes du CI et du CT 75
(OSS, 2002)
Fig. II-24 Evolution de l’exploitation de la nappe du CT dans le Djérid 78
Fig. II-25 Evolution de l’exploitation de la nappe du CT 79
Fig. II-26 Evolution du nombre de puits dans quelques oasis 82
Fig. II-27 Evolution de l’exploitation de la nappe du PQ 83
Fig. IV-1 Résumé des modalités du traçage en isotopes stables (Fontes, 1976) 123
Fig. IV-2 Traçage des précipitations en tritium 126
Fig. IV-3 Evolution de 1950 à 1998 de l’activité en 14C du CO2 atmosphérique 132
Fig. IV-4 Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT depuis 1972 137
Fig. IV-5 Histogrammes des fréquences des teneurs en isotopes stables 140
Fig. IV-6 Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT 141
Fig. IV-7 Evolution ponctuelle des teneurs en 18O de 1972 à 1999 142
de la nappe du CT
Fig. IV-8 Relation 2H/18O dans les eaux souterraines (Campagne de 1999) 144
Fig. IV-9 Chlorures versus 18 O dans les eaux souterraines 148
Fig. IV-10 Chlorures versus 2H dans les eaux souterraines 149
Fig. IV-11 Activité 14C pour les eaux des différentes nappes du bassin 152
Fig. IV-12 Répartition spatiale des activités 14C des eaux du Complexe Terminal 154
Fig. IV-13 Activités 14C en fonction de l’18O dans les eaux souterraines 156
Fig. IV-14 Evolution des activités 14C des eaux de la nappe du CT 157
Fig. IV-15 Relation profondeur moyenne de captage/Age 14C corrigé ( Pearson) 164
Fig. IV-16 Activité 14C en fonction des teneurs en 13C 166
Fig. IV-17 Oxygène-18 en fonction des ages 14 C corrigés 168
Fig. IV-18 Schéma de conception du système hydrogéologique 170
Liste des tableaux
Tab. IV-3 Ages 14C des eaux souterraines selon différents modèles 163
Tab. IV-4 Taux de participation des deux pôles de minéralisation du 165
carbone (gaz, matrice)
Tab. IV-5 Activités initiales et âges corrigés des eaux 167
Tab. IV-6 Teneurs en isotopes stables (Campagne de 1999) Annexe
3
Tab. IV-7 Teneurs en isotopes stables (Campagne de 2001) Annexe
3
Tab. IV-8 Teneurs en isotopes stables (RAF/2003) Annexe
3
Tab. IV-9 Activités 14C, teneurs en 13C, ages apparents et 3H dans Annexe
les eaux des différents aquifères (Campagne de 1999) 3
Tab. IV-10 Activités 14C, teneurs en 13C et ages apparents dans les Annexe
eaux des différents aquifères (Campagne de 2001) 3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
1
Introduction générale
Pour avoir des éléments de réponse à ces diverses questions, une étude
pluridisciplinaire faisant appel aux méthodes de l’hydrogéologie classique et aux
techniques nucléaires (isotopes stables et radioactifs de la molécule d’eau) a été
menée dans cette thèse structurée en 4 chapitres :
2
Introduction générale
2H. Le couple 13C/14C donnera des indications sur le temps de séjour des eaux et
les principales périodes de recharge.
3
CHAPITRTE I :
CADRE GÉOGRAPHIQUE ET HUMAIN,
CLIMATOLOGIE ET GÉOLOGIE
I- CADRE GEOGRAPHIQUE ET HUMAIN
N 8° 8° 30’ 9°
CHAINE NORD DES CHOTTS
J. Mora
Chott El Gharsa di
J. S Bouhlel J. el Asker
J. Dghoumes
El Hamma 34°
TOZEUR
Nefta Degache
ALGERIE
KEBILI
Chott El Jérid
Hazoua
ALGERIE
Légende
: Axe routier
: Chemin de fer
: Chott 0 10 Km
: Montagne
: Frontière Tuniso-algérienne
Par l’ancienneté de ses oasis, le Djérid paraît être parmi les vieux centres
habités de la Tunisie comme le témoigne les vestiges de l’époque préhistorique et
les ruines datant de l’époque romaine dans les villages intra oasiens
(soubassements de minarets et autres édifices antiques à Beld El Hadar et à
Degache).
La concentration autour des sources est à l’origine de ces agglomérations
du désert ou oasis qui servaient d’escales pour caravanes, de lieu de production
agricole et d’articulation de la circulation trans-saharienne.
L’hypothèse la plus répandue aujourd’hui sur l’expansion des oasis et
l’introduction de l’agriculture en milieu aride, écrivait J. Berthemont en 1982, met
en relation les variations du climat, l’évolution des populations locales et
notamment la croissance démographique et la conversion d’une partie de la
société pastorale à l’agriculture autour des points d’eau.
De nos jours, les oasis ne constituent plus une juxtaposition de jardins
gérés par des nomades sédentarisés autour des points d’eau et entourés par un
milieu désertique hostile, mais un lieu d’existence de groupements sociaux en
communication avec le monde extérieur.
Pour mettre en évidence l’ampleur des mutations démographiques et ses
impacts sur le développement de la zone d’étude, nous avons procédé au
dépouillement des principales statistiques fournies par l’Institut National de la
Statistique (I.N.S) depuis la veille de l’indépendance du pays en 1956.
Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain
120000
100000
Nombre d'habitants
80000
60000
40000
20000
0
Tozeur Degache Tamerza Nefta Hazoua Total Gouvernorat
Délégation Solde
Tozeur + 450
Degache + 650
Tamerza +100
Nefta - 370
Hazoua +200
Total + 1030
4000
Population active
3000
2000
1000
0
[15-17]
[18-19]
[20-24]
[25-29]
[30-34]
[35-39]
[40-44]
[45-49]
[50-54]
[55-59]
[60-64]
[65-69]
[70-90]
Tranches d'age
32%
33%
Tozeur Tozeur
Nefta Nefta
Degache Degache
25% Hazoua Hazoua
Tamerza Tamerza
35%
14%
27%
Conçues au départ pour assurer leurs propres besoins alimentaires, les oasis du
Djérid n’échappent pas désormais aux grands enjeux économiques du pays leur
imposant une tâche de production de dattes exploitant à l’extrême leurs
ressources en eau et en sol.
La productivité économique des oasis se trouve ainsi affrontée à la quantité
de dattes produites pour l’exportation (28300 tonnes de dattes en 1976 contre
38000 tonnes en 2004 ; CRDA de Tozeur) et à l’amélioration du rendement (14100
tonnes Deglet en 1976 contre 25000 tonnes Deglet en 2004 ; CRDA de Tozeur).
I-3. CONCLUSION
Le Djérid se situe à une latitude comprise entre 33° 30’ et 34°. D’après
Emberger, cette zone fait partie de l’étage bioclimatique aride inférieur, avec des
tendances sahariennes à hivers tempérés caractérisé par la présence de deux
saisons : une saison estivale sèche et aride et une saison hivernale avec des
précipitations faibles et irrégulières. Ce climat présente de grands écarts de
température, un taux d’évaporation élevé et une forte luminosité. Pour mieux
cerner les différents paramètres climatiques de la zone d’étude, nous nous
sommes basés sur les données relevées aux stations météorologiques de Tozeur
(no 97771) fonctionnelle depuis 1897 (pluviométrie, température, vent, insolation
et évaporation) et pluviométrique de Nefta (no 94642) crée également depuis
1897. Les deux stations sont gérées par l’Institut National de Météorologie.
250
Précipitations en mm
200
150
100
50
0
1950
1952
1954
1956
1958
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
Années
Distance/mer (Km)
212
185 184
178 174
160
105 101
91
79
34
20
2
Degache
Hazoua
Metouia
Tozeur
Gabès
Nefta
El Hamma de Gabes
Cette corrélation (Figure I-6) montre que la pluviométrie décroît de la cote vers le
continent de façon linéaire avec une droite de régression ayant pour équation :
P = 0,45 D + 190 où
P = pluviométrie moyenne interannuelle en mm.
D = distance en Km.
20
18
16
14
Précipitations (mm)
12
10
0
Mai
Juil.
Oct.
Jan.
Juin
Nov
Déc
Fev
Mars
Sep.
Avr.
Août
50
45
40
35
Précipitations en mm
30
25
20
15
10
0
HAZOUA
NEFTA
DEGACHE
TOZEUR
Figure I-8 : Répartition saisonnière des pluies (mm) dans les principales
stations du Djérid (1950-1990 ; INM)
II-2. LA TEMPERATURE
T (°C) Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jul Aou Sep Oct Nov Dec
T moyenne 11.4 13.5 16.2 20 24.5 29.4 32.1 32 28.2 22.3 16.2 12.2
T min moyenne 6.2 7.9 10.2 13.7 17.9 22.4 24.9 25.1 22 16.7 10.9 7
T max moyenne 16.6 19.1 22.2 26.3 31.2 36.4 39.2 38.9 34.3 27.9 21.6 17.4
45
T moyenne °C
T min °C
40
T max °C
35
Température en °C
30
25
20
15
10
0
Avr
Fev
Nov
Jan
Jui
Jul
Mar
Aou
Sep
Mai
Oct
Dec
Mois
Figure I-9 : Variation des températures moyennes mensuelles
Station de Tozeur (1984-1996)
Les températures minimales et maximales absolues, enregistrées à la station de
Tozeur pendant la période considérée sont respectivement de 0.1 oC et 44.5 oC. Le
climat du Djérid, du type saharien, est caractérisé par des étés chauds et des
amplitudes thermiques très importantes en été (Fig. I-9).
La rose des vents au niveau de la station de Tozeur (1970-1997) (Fig. I-10) montre
3 directions principales :
Les vents d’Est au printemps ; généralement violents avec fréquemment
des tempêtes de sable.
Les vents du Sud Ouest en été, forts et responsables des vents de sirocco.
Les saisons de l’hiver et de l’automne sont dominés par des vents modérés
de directions Ouest et Nord Ouest.
D F
N M
A J
Jll
II-5-1. L’ Evaporation
En Tunisie, le pouvoir évaporateur dépasse généralement 1.5 m/an. Les
observations suivies dans les stations météorologiques de Sfax, Gafsa, Gabès et
Metlaoui, montrent les taux d’évaporation annuels consignés dans le Tableau I-
11.
Tableau I-11 : Ordres de grandeur des taux d’évaporation annuels dans le sud
tunisien (Hamrouni, 1986 in Mamou et Kassah, 2002 )
Série Evaporation en mm
J F M A M J JT A S O N D total
6 95. 186 150 259 196 31 28 233 13 12 89. 2101
2 6 .6 .3 .2 .9 1 5 .1 7 4 6
II-5-2. L’évapotranspiration
L’évapotranspiration est, après les précipitations, le terme le plus
important du bilan hydrologique. Ce terme correspond aux pertes en eau
provenant de l’évaporation du sol, de l’interception par les feuilles des arbres et
autres obstacles d’une partie des précipitations qui n’atteignent pas le sol, et de la
consommation en eau des végétaux, surtout par transpiration (Roche, 1963)
Les facteurs qui conditionnent l’évapotranspiration sont : les températures
de l’air, de l’eau et celle du sol, l’humidité de l’air, le rayonnement solaire, le vent,
la pression atmosphérique et les caractéristiques de la couverture végétale. Dans
le Tableau I-13 sont consignés les valeurs de l’évapotranspiration concernant 8
ans d’observations dans la station de Tozeur et publiées par l’Office Nationale de
Météorologie.
Le réseau hydrographique (Fig. I-11) est très peu dense sur l’ensemble de la
zone d’étude. La partie Est de la région d’étude constituée par l’extrémité
occidentale de la chaîne nord des Chotts, dispose d’un réseau hydrographique
relativement plus développé, cependant la proximité immédiate du Chott El Jérid
limite les différentes nappes souterraines de profiter des eaux de ruissellent.
La ride de Tozeur proprement dite s’étend de la région d’El Hamma jusqu’à
Nefta. Sur le plan géologique, elle est formée d’affleurement des sables ne
favorisant pas la formation d’un réseau hydrographique mais contribue plus ou
moins à la recharge des nappes du Plio-quaternaire et celle du Complexe
Terminal à ce niveau.
La zone située entre Nefta et la frontière algérienne est formée par un paysage
dunaire installé sur un substratum argileux du Pliocène. Cette structure favorise
la formation des Garaas.
II-7. CONCLUSION
Le Djérid est caractérisé par un climat aride avec un effet de continentalité très
marqué et des séquences humides et sèches. Les moyennes décennales sèches et
humides montrent des écarts à la moyenne qui peuvent être très importants et les
périodes déficitaires l’emportent sur les périodes excédentaires.
O.Chaba kherfene
N
O. Hassi Sassi
O.Bourbita
O. Oum El Afej O.TARFAOUI
O. GOUIFLA O.Chakmou
CHOTT EL GHARSA O. Hachana
O. El Azizi
O. El Coudia
O. Msine
O. Bougenedda
O. Dghoumes
O. Roucbet Saad
O. Chereiet
O. Sidi Chragui
O. Sbikia
O. Souf
O. Mileh
TOZEUR
O. Coudiet
NEFTA
CHOTT EL JERID
Les observations de la pluviométrie, faite sur une période de 50 ans montrent que
les précipitations saisonnières varient de l’Est vers l’Ouest sous l’effet de relief
(Degache) et l’ouverture sur le Sahara (Hazoua et Nefta). Les faibles moyennes des
précipitations inter-annuelles (100 mm/an) et les taux élevés de
l’évapotranspiration, font que les réserves souterraines en eau sont
essentiellement anciennes et ne sont pas tributaires des pluies actuelles.
III- GEOLOGIE DE LA REGION D’ETUDE
Bien que beaucoup d’auteurs ont travaillé sur la géologie du Djérid depuis
la fin du 19eme siècle (Prost, 1887 in Mamou, 1989), l’intérêt hydrogéologique
consacré à la région, a été porté principalement après le tarissement des sources
et la réalisation de nombreux forages pour remplacer les sources sourdant des
nappes du Complexe Terminal et du Continental Intercalaire. Ces forages réalisés
dans différentes zones du Djérid, ont permis la précision de la structure
géologique et les caractéristiques des différentes nappes.
III-1. STRATIGRAPHIE
zToz. CI1
Ced. CI
z
Debab. CI1
zHaz. CI
c
Hazoua 4
BAR
FNG-1
z
B. Abd CI1
33°
z NEFTA Petrolier
Bir Roumi CI
SAB-1
Légende
Figure I-12 : Plan de position des forages d’eau et des forages pétroliers
III-1-2. Le Crétacé Inférieur
Burollet (1956) a subdivisé les séries du Crétacé inférieur en Tunisie centrale, en
six formations portant chacune le nom de sa localité : Sidi Khalif, Melloussi, Bou
Dinar, Bou Hedma, Sidi Aich et Orbata.
Busson (1970), Bishop (1975), Abdeljaouad (1983), Rabia (1984), Zargouni
(1985), Ben Youssef et al (1986), M’Rabet (1987) et l’ ETAP (1992), ont repris la
nomenclature de Burollet tout en modifiant certains détails.
Les 16 forages d’eau qui captent les grès du Continental Intercalaire, crées
depuis 1981 ont mis en évidence l’appartenance du faciès du Crétacé inférieur
du Djérid à celui de la Tunisie centrale et de ce fait les formations gréseuses
traversées par les forages, se limitent à la formation Sidi Aich et en partie à la
formation Bou Dinar. Le Djérid, par cette lithostratigraphie spécifique se détache
des faciès rencontrés dans la région des sillons des chotts et la plate forme
saharienne.
Comme pour le Jurassique, seuls les forages pétroliers de Guentas, Nefta
pétrolier et Bouaroua, ont traversé en totalité les formations du Crétacé
Inférieur. Les forages d’eau n’ont traversé que partiellement les formations du
Crétacé inférieur.
III-1-2-1. Le Berriasien-Valanginien-Hautérivien
F. Berda
Moyen
CRETACE SUPERIEUR
Inférieur
Campanien
Santonien
Formation Aleg
Coniacien
Turonien
Formation Zebbag
Supérieur
Cénomanien Moyen
Inférieur
CRETACE INFERIEUR
Malm -
JURASSIQUE Formation Nara
Dogger
1 2 3 4 5 6
CHOTT EL GHARSA
El Hamma
34°
Degache
Drâa Djérid
Nefta TOZEUR
Hazoua
CHOTT El JERID
ALGERIE
Légende
(iiii) L’Aptien
L’Aptien se distingue par des dolomies grises et ocre. Ce niveau
dolomitique intercalé entre les séries détritiques du Barrémien et les niveaux
marno-argileux de la formation Orbata (Albien), constitue un marqueur sismique
qui est un bon repère lithostratigraphique. La masse dolomitique surmontant les
grès et les sables est connue par le nom de dolomie aptienne.
Le fait d’attribuer un âge Aptien supérieur Barrémien inférieur à la formation des
sables de Sidi Aich, renvoie la dolomie aptienne à l'Aptien supérieur. La
profondeur et l’épaisseur de la dolomie aptienne dans les différentes régions du
Djérid, sont consignées dans le tableau I-14 :
1500
2700
1600
2800
2600 2600 2000 1700
1800
III-1-3-2. Le Turonien
On attribue au Turonien, les calcaires et calcaires dolomitiques
surmontant l’épaisse série du Cénomanien. Avec la dolomie aptienne, les dolomies
et les calcaires du Turonien sont considérés comme d’excellents repères
stratigraphiques et sismiques. La profondeur et l’épaisseur du Turonien sont
consignées dans le tableau I-15.
III-1-4. Le Tertiaire
III-1-4-1. Le Paléocène (formation El Haria).
Le Paléocène est essentiellement formé par une série marno-argileuse
correspondant aux argiles de transition du Crétacé au Tertiaire. Le Paléocène est
traversé uniquement par forages d’eau et forages pétroliers à l’Ouest de Nefta
(Mzara CI, Hazoua CI et Nefta pétrolier). Il est formé par des marnes grises à
intercalations de lits calcaires. Son épaisseur varie de 50 à 100 m.
III-1-4-2. L’Eocène (Formations Thalja, Chouabine et Metlaoui)
L’Eocène est absent dans le secteur El Hamma à Dégache et au Sud de
Jebel Sidi Bou Helal (à Tazrarit et Cedada). Comme le Paléocène, l’Eocène est
reconnu par les forages d’eau et les sondages miniers. L’Eocène est représenté par
deux barres calcaires intercalées par des niveaux marneux et phosphatés.
L’Eocène correspond à la formation Thelja, il est généralement riche en phosphate
et exploité dans le bassin minier de Gafsa-Metlaoui.
L’Eocène est isolé du Sénonien carbonaté à l’Ouest de Nefta par les marnes et les
argiles de la formation El Haria, alors qu’il repose directement sur les calcaires
sénoniens entre Tozeur et Nefta.
A Tozeur, la partie sommitale de l’Eocène est érodée et son épaisseur est de
90 m à 149 m. A Nefta, l’Eocène est plus développé son épaisseur totale est de
180m à 200m. Plus à l’ouest, le forage Hazoua CI (N° 20365/5) a traversé
l’Eocène entre 175 m et 360 m (185m).
III-1-5. Le Quaternaire
Il est décrit par Castany depuis 1949 (in Tunisie Mines, 1992) sur des
coupes faites entre Drâa Djérid et Chott Djérid, au niveau du Jebel Dghoumes, à
l’Est de Tozeur. De bas en haut, à quelques exceptions locales, le Quaternaire est
formé de sable à Cardium Villafranchien, un remplissage silto-gypseux surmonté
par des alluvions récentes.
Lors de ses travaux sur la Tunisie présaharienne en 1962, Coque a
identifié quatre unités géomorphologiques dans le Quaternaire continental :
Le glacis 4, le plus ancien, visible uniquement sous forme de petits
lambeaux au pied de la chaîne de Tebaga.
Le glacis 3, peu étendu, se caractérise par des alluvions de 0.5 à 6 m
d’épaisseur, il est surtout représenté par des buttes couvertes d’une croûte
gypseuse. Ce glacis se caractérise par la présence d’industrie acheuléenne
(âge approximatif supposé 1000 Ka) dans la couverture alluviale.
Le glacis 2, a industrie moustérienne et à croûte gypseuse, occupe
l’essentiel du paysage du piémont. Une industrie moustérienne (âge
supposé de 40 à 80 Ka) caractérise la base des alluvions de ce glacis,
tandis qu’une industrie à lumachelles est présente vers le sommet.
Une basse terrasse constituée localement de sable et de limons
gypseux, épais de 1 m environ. Elle renferme une industrie capsienne (âge
supposé 8 à 9 Ka)
Dans le Djérid, le Quaternaire a été recoupé par forage sur les 145
premiers mètres au niveau de Hazoua 4 (no 19166), 88 m au niveau d’IBC 13,
188 m au niveau d’El Moncef 4 (no 19394). A Chott El Gharsa Nord et au niveau
du forage Dhafria 3 (N° 19330), 264 m de sables argileux et argiles sableuses
attribués au Quaternaire ont été recoupés, 156 m à Oued Shili 2 (no 18647). Le
forage de Thaldja 2 (no 17627), situé sur le cône d’éjection a recoupé le
Quaternaire sur 422 m.
Qu’il soit ancien ou récent, le Quaternaire est essentiellement formé par
des intercalations de sables, de sables argileux et d’argiles sableuses.
Les encroûtements gypseux sont très fréquents à tel point qu’ils forment des
assises bien individualisées imperméables.
L’épaisseur des formations Quaternaire est en moyenne de 20 m au niveau des
zones préchotteuses et croit en direction des Chotts pour atteindre 150 m à Chott
El Jérid. A Chott El Gharsa, elle peut atteindre les 400 m.
Le Quaternaire repose en continuité sur les argiles du Segui qui
constituent un écran imperméable et constituent le substratum des nappes
phréatiques des oasis.
IV- CADRE STRUCTURAL
Cette chaîne de direction Est-ouest, en forme de guirlande, est constituée par les
reliefs d’El Bliji et Alima , sépare le bassin de Tamerza de celui de Chott El
Gharsa. Elle constitue la limite Nord du Djérid et montre des structures
dissymétriques d’axe E-W avec des flancs Sud très redressés et parfois renversés.
Ces plis sont tronqués à leur terminaison orientale par une faille N 120-130 et à
l’Ouest, par un autre accident jalonnant leur flanc Sud depuis Chebika à l’Ouest
jusqu’à jebel Zeref à l’Est. (Fig. I-15)
Il s’agit d’une vaste dépression occupée dans sa majeure partie par Chott El
Gharsa d’altitude comprise entre 0 et –22 m/N Mer. Cette structure est limitée
au Nord par le flanc sud de la chaîne de Metlaoui et au Sud par la ride de Tozeur.
Elle est affectée par un réseau de failles de direction sensiblement Est-Ouest
donnant une structure en horsts et grabens. Le remplissage Mio- plio-
quaternaire est très développé au niveau de cette structure (Fig. I-14).
C’est une structure anticlinale d’altitude moyenne comprise entre 50 et 120 m qui
plonge vers l’Est par la chaîne nord des Chotts. Cette structure est marquée par
deux accidents majeurs orientés Est-Ouest. L’accident affectant le flanc Sud de
l’anticlinal de Djérid se prolonge vers l’Est, probablement jusqu’à Zemlet EL
Beida (Mamou, 1989). Le rejet de cette faille est d’environ 150 m à 200m. Il est
beaucoup plus important au niveau de Tozeur atteignant probablement, 300 à
350 m (Abidi, 1993 ; Moumni, 2001).
La faille du flanc Nord se prolonge depuis Hazoua à l’Ouest jusqu’ à EL Hamma
à l’Est.
8o 9o
N C.M.G
F1
A.D.D
C.N.C
S.C.E F2 34o
F N 120-140
R.F.H
ALGERIE
Légende
Axe anticlinal
Axe synclinal
Faille majeure
10 Km Faille
Figure I-15 : Carte structurale du bloc Chott El Gharsa (ETAP, 1992 modifiée)
Son tracé se perd dans le flanc nord de Jebel Sidi Bou Helal (Fig. I-15). Ainsi, le
Djérid se situe entre les dépressions périatlasiques et la plate forme saharienne
d’une part (au Sud et à l’Ouest), et les terminaisons des horsts de l’Atlas central à
l’Est, d’autre part. Des failles parallèles à l’axe de l’anticlinal du Djérid, ont isolé
la ride de Tozeur. D’autres failles perpendiculaires au même axe anticlinal, ont
séparé d’une part Hazoua des compartiments Nefta-Tozeur et Degache. (Fig. I-15)
En plus des deux accidents majeurs, responsables de l’effondrement des flancs
Nord et Sud de l’anticlinal du Drâa Djérid, il a été supposé (Zargouni, 1985 ;
Mamou, 1989) que la faille Negrine Chebika passe entre Tozeur et EL Hamma,
continue jusqu’à Kebili au Sud et serait responsable de l’émergence des sources
chaudes d’El Hamma. (Fig. I-16)
V- EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE
7o 8o 9o
N
Taberdga
35o
Bir Atar
Si Naji
Maknassy
Negrine Gafsa
Metlaoui
Chebika
Faisceau des Chotts
34o
Légende Tozeur
Chott El Fedjej Gabès
La région du Djérid est située au Sud Ouest tunisien où règne un climat aride à
semi aride. La pluviométrie y est très faible (ne dépassant qu’exceptionnellement
les 100 mm/an) et irrégulière. Bien que le nombre de jours de pluie est faible, le
caractère orageux des événements pluvieux peut engendrer en quelques heures,
des hauteurs d’eau dépassant la moyenne annuelle.
A cette contrainte pluviométrique s’associe une forte reprise par évaporation
dépassant les 1500 mm/an. L’association de ces deux paramètres se traduit par
un bilan hydrique déficitaire.
Sur le plan géologique, le bassin du Djérid, assure la transition entre les reliefs
les plus reculés de l’Atlas au Nord et la plate forme saharienne au Sud.
Les formations géologiques en affleurement se limitent à celles d’âge Mio-Plio-
Quaternaire, dans la quasi-totalité du bassin et d’âge Eocène au niveau de la ride
de Tozeur. Les principales formations géologiques n’affleurent que sur les reliefs
bordants le bassin (Chaîne Nord des Chotts et la Chaîne de Metlaoui-Gafsa) et ce
sont les forages pétroliers et les forages d’eau qui ont permis de les caractériser en
profondeur. Les formations recoupées se présentent sous la forme de trois
niveaux aquifères superposés et séparés par des formations semi-perméables :
− Sidi Aich (gréseuse) recelant la nappe du Continental Intercalaire.
− Beglia (sableuse), reliée à l’Est au niveau de la Nefzaoua par la formation
carbonatée d’El Berda, renfermant la nappe du Complexe Terminal.
− La formation sablo-argileuse à gypseuse du Plio-Quaternaire, limitée dans
les basses zones du bassin.
I- INTRODUCTION
43
Chapitre II: Etude hydrogéologique
44
Chapitre II: Etude hydrogéologique
15o
10o
5o
0o
34o
33o
29o
28o
45
Chapitre II: Etude hydrogéologique
46
Chapitre II: Etude hydrogéologique
47
Chapitre II: Etude hydrogéologique
8o 9o 10o N
ALGERIE
V
II Gs
B.G
O.N Golfe de
Gabès
Hm III Tz.C.I
34o
H.C.I 2 Cda.4
Mra D.C.I 3
H.C.I 1b
N.C.I 3
T.C.I 4
K.C.I. 17
MT-103
IV
MT-107
Ha.CI
MT-109
Jem.C.I 12
I
A.O.G
MT-095
B.R. CT
N.Petr
B.R.C.I
0 10 Km
48
Chapitre II: Etude hydrogéologique
NW SE
Djerid Nefzaoua
-800m
-1200m
50 Km
49
Chapitre II: Etude hydrogéologique
S N
Bir Roumi Ain Ouled Ghrissi Hazoua CI Mzara Htam Ben Gacha
20418 20417 20363 20289 20075 20584
Profondeur (m)
N.S
0
200
400
600
800
1000
1200
Sables argileux (Plio-Quaternaire)
1400 Argiles compactes (Segui)
Sables hétérogènes (Beglia)
2000 m
Calcaires Eocènes
Argiles (Paléocène)
Faille
50
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Ouest Est
Tozeur CI 4 Hamma CI 1b Degache CI 3
Hazoua CI Nefta CI 3 (20702) (19260) (19231)
P(m) (20365) (20816)
500
1000
1500
2000
Hamma CI 2
? ? (20815)
2500
20 Km
51
Chapitre II: Etude hydrogéologique
W E
B ir R ou m i N efta C hott D jérid Je m n a
CI P étrolier C I 12
0
500
1000
1500
G .S
A .L
A .K G .B
G .C
K H (U M G )
2000 K H (U G )
Sidi A ich
B ouhedm a
2500 B oudinar
N ara
T uro nie n
F C é no m a no -A lbie n
3000 A ptie n
B arré m ie n
52
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Cette coupe (Fig. II-6) confirme la présence d’une faille passant entre le forage de
Bir Roumi et Nefta pétrolier et la structure anticlinale de la région de Bir Roumi.
Elle confirme également le mur de la nappe du Continental Intercalaire formé
par les calcaires jurassiques de la formation Nara, recoupés à 2600 m au niveau
du forage Nefta pétrolier. Cette corrélation met en évidence les variations latérales
des formations du niveau aquifère du Continental Intercalaire entre le Djérid et la
Nefzaoua et le développement particulier de l’unité de Kbar El Haj dans cette
région.
III-1-5. Corrélation V : Gantas-Kébili CI 17 (Moumni, 2001)
N S
J. Bouhlel
Gantass O. Nagues Tazrarit
CI Ceddada 4 Kébili CI
0 (m) 17
500
1000
G.S
A.L
1500 G.B
A.K
G.C
2000 K.H (UMG)
K.H (U.G)
2500
3000
S.A
B.H Dolomies et calcaires dolomitiques (Turonien)
3500
B.D Marnes, argiles et dolomies (Cénomanien)
M Dolomies (Aptien)
4000 Crétacé Inférieur dans le Djérid
S.A : Sidi Aich
2 Km B.H : Bou Hedma
B.D : Bou Dinar
Sables argileux à gypseux (Mio-Plio-Quaternaire) M : Meloussi
Argiles rouges compactes (Pontien supérieur, Miocène) Crétacé Inférieur dans la Nefzaoua
Sables hétérogènes (Pontien Inférieur, Miocène) G.S : Grés Supérieurs
A.L : Argiles de Limaguès
Calcaires avec niveaux phosphatés (Eocène) G.B : Grés à bois
Calcaires friables (Sénonien Supérieur) A.K : Argiles de Kliker
G.C : Grés des Chotts
Marnes et évaporites (Sénonien inférieur) K.H (UMG) : Kbar El Haj (Unité Marno-gypseuse)
K.H (U.G) : Kbar El Haj (Unité gréseuse)
53
Chapitre II: Etude hydrogéologique
(Moumni, 2001)
Cette corrélation (Fig. II-7) met en évidence l’équivalence entre les grès de Sidi
Aich dans le Djérid et les grès supérieurs au niveau de la Nefzaoua. La formation
Bouhedma (Barrémien) gréseuse à dominance argileuse et captée de ce fait
uniquement dans deux forages au niveau du Djérid, trouve son équivalent dans la
Nefzaoua dans l’unité gréseuse de Kbar El Haj, fortement exploitée.
8o 9o
Chaîne de Metlaoui-Gafsa
N
ALGERIE
0
- 3250 125
- 3000 250 34o
- 2750
- 2500
375
- 2250
- 2000
- 2000
- 1750 - 1750 Dome
Permo-Jurassique
- 1500
- 1250
33o
0
- 500 - 250
375
- 750
- 1000
20 Km
- 1000 Isobathe du toit
54
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Etablie dans le cadre du projet ERESS, cette carte (Fig. II-8) se réfère aux données
des forages pétroliers et aux résultats d’interprétation des profils sismiques. Bien
que les renseignements soient tirés des forages limitrophes de la région du Djérid
(Bouaroua à l’Ouest, Bliji au Nord et Sabria au Sud), cette carte reste toujours
d’actualité avec les corrections apportées par les forages profonds d’eau réalisés
depuis 1980. Cette carte montre depuis 1972 l’existence de la nappe du CI dans
la Nefzaoua dans l’unité gréseuse de Kbar El Haj, fortement exploitée.
55
Chapitre II: Etude hydrogéologique
8 ° 8 ° 30’
C h a în e d e M e tla o u i-G a fs a
N 100
300
500
C h o tt E l G h a r s a
100 34 °
600
400
200
200
200
C h o tt E l J é r id
10 K m
33 ° 30’
200
A ff le u r e m e n t d e
la n a p p e d u C T
8° 8° 30’
C h a în e d e M e tla o u i-G a fs a
N 400 200
600
C h o tt E l G h a r s a
700 34°
200
500
300 300
400
500
600
C h o tt E l J é r id
10 K m
33° 30’
500 600
400
300
A f fle u r e m e n t d e
la n a p p e d u C T
56
Chapitre II: Etude hydrogéologique
8° 8 ° 30’ 9° 34 ° 30’
Chaîne de Metlaoui-Gafsa N
100
50
200
150 Chaîne Nord des Chotts
Chott El Gharsa 34 °
0
50
100
50
Chott El Jérid
200
33 ° 30’
100 150
Légende
150
50 Epaisseur utile du reservoir CT
20 Km
200 34 °
150
100
300 100 50 150
200
Chott El Jérid
200
33 ° 30’
150
10 Km
Affleurement de la nappe du CT
33 °
57
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Les données des forages, des puits de surface et les corrélations litho
stratigraphiques ont permis de préciser la nature et la puissance de la formation
du Plio-Quaternaire ainsi que la position de son substratum. Cette formation
constitue un aquifère limité par la frange où sont implantées les oasis du Djérid
(Fig. II-13), soit une longueur approximative de 100 Km sur une largeur moyenne
de 2 km. Quatre corrélations litho stratigraphiques (Fig. II-14), réalisées à partir
des données des forages captant la nappe du Complexe Terminal dans les oasis
de Hazoua, Nefta, Tozeur et Ceddada, ont permis de préciser la puissance du
réservoir de la nappe superficielle du Plio-Quaternaire et la position de son
substratum argileux (Formation Segui).
N
CHOTT EL GHARSA
Ceddada
El Hamma
4
Draa Nord
34o 00 Htam
El Ouidiane
Tozeur
A L G E R I E
2
Hazoua et ses oasis
satellites CHOTT EL JERID
Légende
Oasis 0 5 Km
Tracé de coupe
1 8o
58
Chapitre II: Etude hydrogéologique
N S
1
Hazoua BM2 Hazoua BM4 Ouled Ghrissi
19167/5 19240/5 19137/5
NW SE
2
Nefta 3
8262/5
Nefta 5b
1924/5
NW SE
3
Tozeur 3
18927/5
Tozeur 7
16721/5
Tozeur 10
19599/5
NW SE
4 Ceddada 2
9342/5
Ceddada 3
10192/5
250 m Ceddada 5
14625/5
100 m
1 2 3 4
59
Chapitre II: Etude hydrogéologique
60
Chapitre II: Etude hydrogéologique
que rarement les quinze mètres à l’amont des oasis pour atteindre les 100 m à
l’aval de ces oasis (248 m au niveau de Nefta 5 bis).
IV-2. TRANSMISSIVITE
61
Chapitre II: Etude hydrogéologique
T T T T
2 2 2
Forage (m /s) Forage (m /s) Forage (m /s) Forage (m2/s)
(10-3) (10-3) (10-3) (10-3)
Mzara 6.5 Helba 1 23 Haz. 4 b 20 Od Ghrissi 27
bis
Nefta 12 17 Tozeur 11 15 Neflaye 2b 9 Od Kebir 1b 13
Hamma 18 10 Cedda 6b 4 Nefta 7 11 Haz BM 2 21
Hamma 19 11 Nefta 8 30 Hamm 15 7.5 Nefta 5 b 13
Tozeur Gare 3 12 Nefta 9 2 Erraced 1 9 Manachi 2 b 24
Neflayet 2 12 Nefta 3 b 1.43 Drâa N 2 5.2 Chemsa 1 b 41
Tozeur 6 bis 18 Tozeur 12 7 Mileh 5 Sif Lakdar 3
Tozeur 4 20 Zaouia 27 PK 13 7.35 Sabâa biar 3
Tozeur 7 bis 40 Moncef 4b 13 Nefta 5 3.2 Jhim 1 4
Kriz 3 ter 9.4 Ain Tor 3 t 25 Neflay 2 3 Nefta 6 29
Nefta Ras El ain 12 IBC 11 b 30 An Jedida 1.5 Degache 2 12
Toz. Ras El ain 19 Horcha 2b 1.8 Ch. Zerga 2.7 Degache 3 6
La nappe du Complexe Terminal est partout captive sauf sur une faible
superficie à proximité de l’axe de l’anticlinal du Draa Djérid. La configuration en
nappe libre et en nappe captive est à l’origine des valeurs du coefficient
d’emmagasinement qui passe d’une simple porosité dans les zones où la nappe
est libre à une compressibilité de l’eau dans une matrice rocheuse dans les zones
où la nappe est captive.
L’estimation du coefficient d’emmagasinement nécessite au moins un
piézomètre à proximité du point pompé pour relever simultanément les
rabattements des deux points d’eau au cours du pompage. Cette condition n’a été
remplie que pour quelques forages : Nefta 2 bis avec 2.6 10-3 (estimation faite par
l’ERESS, 1972).
62
Chapitre II: Etude hydrogéologique
La nappe du CI est considérée parmi les nappes les plus importantes de point de
vue extension et réserves. Cette nappe montre dans le Djérid une évolution non
homogène de sa pression d’Ouest en Est (dans le sens d’écoulement),
sur une distance ne dépassant pas les 100 Km, ce qui justifie sa
compartimentation en 4 secteurs dans cette région (Tab. II-8 Annexe 1) :
63
Chapitre II: Etude hydrogéologique
250 A 120 B
100
230
80
N.P (m)
210
60
N.P (m)
190
40
170 20
150 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 1983 1988 1993 1998 2003
55 C 70 D
45 60
35 50
N.P (m)
N.P (m)
25 40
15 30
5 20
-5 10
-15 0
1983 1988 1993 1998 2003 1983 1988 1993 1998 2003
El Hamma CI 1bis
Tozeur CI2 El Hamma CI 2
45 E 60 F
40
50
35
30 40
N.P (m)
N.P (m)
25
30
20
15 20
10
10
5
0 0
1983 1988 1993 1998 2003 1988 1993 1998 2003
64
Chapitre II: Etude hydrogéologique
maintenues relativement stables avec des baisses n’excédant pas les 2 m par an.
Le forage de Degache CI 3 (Fig. II-15-D et II-15-E), semble faire l’exception avec
des
chutes de pressions considérables entre 1998 et 2002. A partir de 2003,
l’exploitation de la nappe du CI a été compensée par la réalisation de trois forages
de remplacement, captant la nappe du CT dans la région. Ceci s’est traduit par
un léger redressement de la pression de la nappe du CI, enregistrée en tête de ce
forage.
La carte piézomètrique établie par Moumni (2001), (Fig. II-16) à partir des
données des forages du Djérid et la presqu’île de Kébili, montre un écoulement
probable de direction Nord Ouest/Sud Est passant sous Chott El Gharsa.
Le forage profond de reconnaissance, El Mergueb CI, implanté entre les oasis d’El
Hamma du Djérid et Neflayet et en cours de réalisation (2005), a pour objectif la
reconnaissance des caractéristiques de la nappe du CI à ce niveau.
65
Chapitre II: Etude hydrogéologique
7° 30’ 8° 30’
N
z
z
z Chaîne Nord des Chotts
z z z
280 z z 34°
z
z
260 zz
z
240 140
220 z
120
z 100 60
200 80
180
160
z
33°
Légende
z Forage profond
10 Km
80 Courbe isopièze
66
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Errached Nefta Km 4
1974 1979 1984 1989 1994 1999 2004 1980 1985 1990 1995 2000 2005
20 0
15 -5
10
-10
5
-15
0
-20
-5
-10 -25
-15 -30
1974 1979 1984 1989 1994 1999 1972 1977 1982 1987 1992 1997 2002
0 0
-2
-5
-4
Niveau statique (m)
-6 -10
Niveau statique (m)
-8
-15
-10
-12 -20
-14 -25
-16
-30
-18
-20 -35
Le niveau statique baisse dans tous les forages en fonction du temps, ce qui est
justifié par l’intensification de l’exploitation de la nappe du CT. La tendance à la
baisse du plan d’eau, est passée par deux phases : De la réception à la date de
1990 et de cette date à 2000/2005. Le tableau II-2 récapitule les baisses
enregistrées dans les forages des principales oasis au cours de ces deux périodes.
La baisse est continue et stationnaire dans les forages de l’oasis de Hazoua,
cependant la baisse piézomètrique du forage Errached qui était artésien à sa
réception (+15,8 m) s’effectue selon une loi différente de la baisse piézomètrique
observée dans les forages non artésiens de la région qui affichent une baisse
67
Chapitre II: Etude hydrogéologique
moyenne annuelle ne dépassant pas les 50 cm. Cette légère baisse reflète encore
un état d’équilibre de la nappe du Complexe Terminal dans ce secteur.
La baisse moyenne du plan d’eau est passée de 0,2 à 0,9 m à Nefta au cours des
10 dernières années traduisant l’intensification de l’exploitation dans cette oasis.
La baisse moyenne dans les forages des oasis de Tozeur et El Ouidiane a été
multiplié par un facteur de deux en se référant aux deux périodes citées.
Les baisses les plus significatives (2 m/an), sont enregistrées dans les forages des
oasis modernes d’Ibn Chabbat implantées dans le flanc Nord du Draa Djérid (non
représentée) où le niveau statique avoisine les -70 m/TN.
68
Chapitre II: Etude hydrogéologique
60
55
50 N
45
CHOTT EL GHARSA
CHOTT EL GHARSA
60
55
34o
50
45
50
55 50
55
60
60
65
65
CHOTT EL JERID
Limite de l’ artésianisme
La carte piézomètrique (Fig. II-19), établie 28 ans après (2000) sur la base d’une
vingtaine de piézomètres nivelés montre :
(i) l’isopièze passant par le flanc Sud du Draa Djérid (où sont implantés la
quasi-totalité des forages captant cette nappe) est passée de 60 m en 1972 à 30 m
en l’an 2000, soit une baisse annuelle moyenne approximative de 1 m/an.
(ii) Les isopièzes les plus faibles (en pointillé, Fig. II. 19), contournent Chott
El Gharsa probablement à cause de la batterie de 17 forages d’Ibn Chabbat,
Chemsa et Neflayet implantés entre les deux chotts où l’intensification du
pompage a pour conséquence l’assèchement de l’exutoire naturel au détriment de
l’exploitation par pompage.
69
Chapitre II: Etude hydrogéologique
7° 30’ 30 8° 30’
z z
N 20
z
z 60
z
z 33°
70 z
z
z
Légende
z Piézomètre
60 Courbe isopièze 10 Km
Ecoulement principal
70
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Années de suivi
-1
Niveau du plan d'eau (m/TN)
-2
-3
-4
71
Chapitre II: Etude hydrogéologique
CHOTT EL GHARSA
Ceddada
El Hamma
El Ouidiane
34o 00 Htam
Draa Nord
Draa Djérid
CHOTT EL
Draa Sud
JERID
Oasis de Tozeur
30
25
Hazoua et ses oasis 40 35
satellites z z
Oasis de Nefta z
30
25 z 35 z
z z z z
z zz 40
20 z
z z z z 35 z z
z z z
z zz 30 z z
Légende z z
Oasis 25 z
z
z Puits de surface
Ecoulement principal
20
Courbe isopièze 0 5 Km
o
8
72
Chapitre II: Etude hydrogéologique
1981 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Q(l/s) 9 265 265 264 230 223 236 240 215 300 296 247
Total
Q(l/s) 9 265 240 239 205 193 191 195 182 270 261 207
arté
Q(l/s) 25 25 25 30 45 45 33 33 35 40
pompé
73
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Artésianisme
300
Pompage
250
200
Debit (l/s)
150
100
50
0
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
2005
Années
Les ressources allouées par la nappe du Complexe Terminal sont à leurs limites
dans le Djérid et l’exploitation maximale de la nappe du CI constituerait un
précieux appoint.
74
Chapitre II: Etude hydrogéologique
75
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Section 1:
T1 = 5.10-3 m2/s
I1 = 1,3.10-3
L1 = 30.000 m
Q1 = 195 l/s
76
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Section 2:
T2 = 4,5.10-3 m2/s
I2 = 2.10-3
L2 = 25.000 m
Q2 = 225 l/s
Soit :
Q = Q1 + Q2 = 420 l/s
A ce débit, on ajoute l’exploitation en amont de l’isopièze 80, pour intégrer les
prélèvements effectués pendant la période de mesure des niveaux piézomètriques.
Cette exploitation par forages est estimée à 163 l/s. les ressources de la nappe du
CI, au niveau du Djérid seraient donc de 420 l/s + 163 l/s = 583 l/s.
Cette valeur est très proche de celle adoptée (600 l/l) après la rectification des
hypothèses de l’ERESS (1972).
Le bilan reste encore positif pour cette nappe au niveau du Djérid.
Le bilan Hydrogéologique des nappes profondes a été arrêté pour la première fois
en 1972 dans le cadre du projet ERESS. Le modèle a servi pour la réalisation des
simulations prévisionnelles d’exploitation. Sur la base des résultats obtenus, fut
élaboré le Plan Directeur des Eaux du Sud (PDES). Ce plan a fixé une allocation
77
Chapitre II: Etude hydrogéologique
de 4500 l/s pour le Djérid, 350 l/s pour la région de Chott El Gharsa et 5260 l/s
pour la Nefzaoua exhaurés à partir de la nappe profonde du Complexe terminal.
La figure II-25 donne l’évolution de l’exploitation de la nappe du Complexe
Terminal dans le sud tunisien de 1983 à 2005 :
Le débit des forages exploitant la nappe du Complexe Terminal dans le Sud
tunisien depuis 1950, est passé par deux principales phases qui sont :
Une première phase qui s’étend jusqu’en 1974 avec un débit voisin de
3000 l/s.
Une deuxième phase entre 1974 et 1995, pendant laquelle ce débit s’est
continuellement accru pour dépasser en 1988, la valeur de 10 000 l/s
Du fait de la grande exploitation de cette nappe, l’artésianisme a pratiquement
disparu et seuls quelques forages situés dans les basses zones sont encore
4500
Pompage
Artésianisme
4000
Sources
3500
3000
Débit d'exploitation (l.s-1)
2500
2000
1500
1000
500
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Années
78
Chapitre II: Etude hydrogéologique
16000
14000
10000
Exploitation (l.s-1)
8000
6000
4000
2000
0
1985 1990 1995 2000 2005
Les prélèvements de l’an 2005 sont arrêtés à 4083 l/s soit 129 Mm3.
Depuis 1995, l’exploitation se stabilise entre 4000 et 4200 l/s.
La répartition de l’exploitation par secteur économique dans le Djérid est donnée
dans le Tableau II-5.
79
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Le secteur agricole occupe dans le Djérid le premier rang avec une consommation
de 90 % des prélèvements globaux en eau. Le tourisme est comptabilisé dans les
prélèvements de l’eau potable. L’industrie est essentiellement représentée par la
Campanie des Phosphates de Gafsa (CPG) qui exploite les forages d’El Gouifla et
Oued Segui (nappe du CT).
Les ressources en eaux exploitables de la nappe du CT, s’égalisent
approximativement avec les ressources allouées à cette région (4500 l\s) à la suite
de simulations qui ne cessent d’être actualisées. Les principaux résultats de cette
surexploitation sont :
- Une nette diminution des débit et des débits spécifiques en fonction
du temps. (comparaison faite entre les forages et leurs remplaçants) ;
- Une baisse accentuée du plan d’eau dans les ouvrages pouvant
dépasser les 2 mètres par an (Ibn Chabbat) ;
- Des hauteurs d’aspiration des pompes excessives et se situent entre
–50 et –90 m, faisant grimper le coût du m3 d’eau pompée ;
- Le tarissement progressif des exutoires ;
- La chute de la pression de la nappe du Complexe Terminal à
proximité des chotts (isopièze 10 à 20 m), inverserait le gradient piézomètrique et
la nappe superficielle des chotts envahirait progressivement la nappe profonde là
où elle affleure entre Nefta et Tozeur.
Le bilan de la nappe du CT, dressé depuis 1972 et actualisé en 2003 (OSS) est
consigné dans le Tableau II-6.
80
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Exutoires - Chott El Gharsa dont le débit de percolation vertical est estimé à 0.74
m3.s-1 (en 1970)
- Chott Djérid dont le débit de percolation vertical est estimé à 6.39 m3.s-1
(en 1970)
- Les sources de Nefzaoua et de Djérid dont le débit (= 700 l.s-1) ne cesse de
baisser suite à l’exploitation de la nappe.
- Les forages qui constituent le principal mode d’exploitation de cette nappe
avec un débit d’exhaure de l’ordre de 6m3.s-1
81
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Le nombre total des puits exploitant la nappe phréatique n’a cessé d’augmenter
depuis 1980. (Fig. II-26). Le Tableau II-7, traduit l’augmentation du nombre de
puits et l’évolution de l’exploitation de 1980 à 2003.
400
350
300
250
Nombre de puits
200
150
100
50
0
Hazoua Nefta Tozeur Degache El Hamma
Oasis
82
Chapitre II: Etude hydrogéologique
L’exploitation est passée de 140 l/s en 1980 pour atteindre 898 l/s en 2003, soit
un volume annuel exhauré six fois plus important. (Fig. II-27)
Les prélèvements de l’année 2003 sont évalués à environ 900 l/s. Cet ordre de
grandeur dépasse légèrement les ressources exploitables. Ce dépassement est
surtout important au niveau des nouvelle oasis crées dans le voisinage de Tozeur.
Durant la période de recharge (automne et hiver), L’eau pompée des nappes
profondes du CT et du CI est suffisante et les extensions périphériques se
contentent en général d’une seule irrigation hebdomadaire.
En été, le taux d’irrigation devient important, les prélèvements s’égalisent
approximativement avec les ressources disponibles et le puisage risque de toucher
les réserves géologiques de la nappe.
300
250
200
Exploitation (l/s)
150
100
50
0
Hazoua Nefta Tozeur Degache El Hamma
Oasis
83
Chapitre II: Etude hydrogéologique
84
Chapitre II: Etude hydrogéologique
Cette méthode conduit à des réserves régulatrices comprises entre 550 et 600 l/s.
La sous estimation des réserves régulatrices serait due à la surface de 150 km2
prise en considération qui correspond uniquement à la superficie des oasis, sans
tenir compte de la composante latérale de l’écoulement en dehors de ces mêmes
oasis.
VII- CONCLUSION
85
Chapitre II: Etude hydrogéologique
86
CHAPITRTE III:
ÉTUDE GÉOCHIMIQUE
Chapitre III: Etude géochimique
I- INTRODUCTION
87
Chapitre III: Etude géochimique
8o 44 48
38 45
39 47
28 37 43
35o 26 36
23
33 42
46 N
Chaîne de Metlaoui-Gafsa 24 40 41
13 14 30 35
34
151617 18
19 25 27 29 32
22 31
2120
Chott El Gharsa 51 Chaîne Nord des Chotts
10 50 52
11 53 54
49
9 12 55
7 8 Re g i o n du D j é r i d
6 56 Région de Nefzaoua
5
Chott El Jerid 57
4
58
59 Reliefs du Dahar
o 3 60
33
2 61 Plio-Quaternaire
Algerie
1 63
62 CT : Miocène
CT : Sénonien
0 20 Km
Grand Erg Oriental Continental Intercalaire
88
Chapitre III: Etude géochimique
II-2-1. La température
Les paramètres physico-chimiques mesurés in situ, au cours de la principale
campagne d’échantillonnage de 1999, figurent en Tab. III-5 (Annexe 2).
35
34 36 36 Courbe d’iso-température
N (OC)
37
CHOTT EL GHARSA
33 37 Chotts 5 Km
El Hamma 32
36
31 35
29
Degache
34 ° 30 30
29
TOZEUR 28
Nefta
KEBILI
Hazoua
31
30 CHOTT EL JERID
29 Matrouha
33° 30’
28
27
El Faouar 20
25 23
22 21
26 8° 8° 30’ 24
89
Chapitre III: Etude géochimique
- Sur le flanc Sud de l’anticlinal du Drâa Djérid, les températures affichent des
valeurs comprises entre 28°C (Garaet Jaballah) et 30°C (Tozeur 8).
- Sur le flanc Nord, les températures accusent une légère baisse, avec 27°C à
Ibn Chabbat 1 bis et Ibn Chabbat 10 bis.
- Au niveau du forage Drâa CRDA, où la nappe du Complexe terminal est libre,
on a enregistré des températures de 28 °C.
- Les températures accusent une augmentation significative de l’Ouest vers
l’Est. Elles sont assez homogènes entre Castilia et Kriz, avec des valeurs
comprises entre 31 et 32 °C. A Ceddada et Tazrarit, on a enregistré 35 °C et
37,5 °C à Dghoumes 4.
- Au niveau d’El Hamma du Djérid, les valeurs de la température sont voisines
de 34 °C.
- A l’Est et au Nord de Chott El Gharsa, le captage de la nappe du Complexe
Terminal est plus profond et la température de l’eau est régie par un gradient
géothermique normal de l’ordre de 1°C/33 m de profondeur.
- Dans la Nefzaoua la température de l’eau est de 21 °C au niveau de Douz et
augmente vers le Nord Ouest et le Nord pour atteindre 28°C dans la presqu’île
de Kébili (Fatnassa 2).
- A Réjime Mâatoug, la valeur de la température avoisine les 27 °C.
II-2-1-4. Interprétations
La température des eaux de la nappe phréatique est assez homogène (24 °C en
moyenne) et influencée par la température de l’air (la moyenne annuelle est de
22°C). En effet, les puits de surface de grand diamètre dépassent rarement les 10
m de profondeur et les puits forés de petit diamètre et habillés en PVC ne
dépassent guère les 50 m. La température des eaux de la nappe du Complexe
Terminal est de l’ordre de 21°C à Douz du même ordre de grandeur que la
température moyenne annuelle de l’air. On est à proximité de la zone
90
Chapitre III: Etude géochimique
II-2-2. La conductivité
La conductivité des eaux souterraines des nappes profondes et superficielles
présente une large gamme de variation. (Tabl. III-V Annexe 2).
Les valeurs les plus élevées sont enregistrées au niveau des puits de surface
captant la nappe du Plio-Quaternaire alimentée par le surplus d’eau d’irrigation et
peuvent afficher jusqu’à 10710 μS/cm (Bir Touil). La conductivité des eaux de la
nappe du Complexe Terminal est comprise entre 1132 (Sabria Mol) et 5880 μS/cm
(Tazrarit 1). Ce sont les eaux du Nord Est du bassin qui affichent les plus fortes
valeurs de conductivité. Les valeurs de la conductivité oscillent entre 2390 et
6470 μS/cm pour la nappe du Continental Intercalaire.
La valeur la plus faible est enregistrée à Hazoua CI (2390 μS/cm), la plus forte à
Tazrarit CI (6470 μS/cm).
La relation reliant le Résidu sec à la conductivité est linéaire, (Fig. III-3), de type :
RS = 0.53 C + 20 avec un coefficient de détermination R2 = 0.89 pour la nappe du
PQ.
91
Chapitre III: Etude géochimique
9000
Plio-Quaternaire
8000
CT : Miocène
7000 CT : Sénonien
Continental Intercalaire
6000
Résidu sec (mg/l)
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
Conductivité (μ S/cm)
Figure III-3 : Relation entre résidu sec et conductivité dans les eaux souterraines
du Djérid
II-2-3. Le pH
La gamme des pH des eaux souterraines du Djérid, se situe entre 5,6 (Matrouha
2) et 8.2 (Hamma CI2), dans la Nefzaoua entre 5,9 (Zarcine 1) et 7,6 (Douz 2 bis)
avec une moyenne de 7,4 pour le Djérid et 6,4 pour la Nefzaoua (Tableau III-5
Annexe 2).
92
Chapitre III: Etude géochimique
93
Chapitre III: Etude géochimique
7° 30’ 8° 30’
N
z
z z z
z z z z z
z z
34° zz
z z
z z
zz z z z
z
z
z
z z
ALGERIE
z CHOTT DJERID
z
z z
z
33° z z
(Fig. III-7) et du sodium (Fig. III-8) du Sud Est vers le Nord et le Nord Ouest
mettant en évidence l’importance de participation de ces éléments majeurs dans
la salinisation des eaux. Les teneurs les plus élevées en Chlorures et en sodium
sont enregistrées aux piedmonts de la chaîne Nord des Chotts où peuvent
s’infiltrer dans la nappe libre à semi captive, et à l’occasion des événements
pluvieux, les eaux lessivant les terrains marno-gypseux du Sénonien Inférieur et
occupant le cœur de Jebel Sidi Bouhlel.
La carte de répartition spatiale des sulfates (Fig. III-5) montre que les teneurs les
plus élevées et dépassant les 1000 mg/l s’observent au Nord Est (piedmonts de la
chaîne Nord des Chotts) et á l’Ouest de la zone d’étude entre Nefta et Hazoua
probablement en relation avec l’abondance de gypse dans la formation aquifère de
la nappe du Complexe Terminal. Il est à noter que l’érosion a dégagé d’importants
bancs d’anhydrite (60°N) au Nord de Hazoua.
94
Chapitre III: Etude géochimique
672
zz
800
586
768
1200 664 z z 1000
1241 z
676
1100 z 600 700
1056 zz z z z 576 700
864 z
1248
z 792
800 1145
900
z
700 z 1461
1075 z 600 645
z Chott Djérid 600
500
800 900 1000
z
574
1136
1000 z
z 1100
1008 349 z
33° 30 z
1160
z 909 500
ALGERIE
z
900 400 z 341
800 377
z
700 419
Légende
z Forage CT avec
1067
teneur ponctuelle en 400
sulfates (mg/l) 500 5 Km
Courbe d’iso-teneur 600
1000
en sulfates (mg/l)
7° 30’ 8° 8° 30’ 9°
Figure III-5 : Carte d’iso teneur en SO42- dans les eaux du Complexe Terminal
600
Chott El Gharsa 1500 2449
600 1000 z 1751
z
z
z
z 462 500 z z
z N
514 z
z
1398
617 497
590 z
1073
z
497
604 z
462
z 690 494z
426
600 zz z z
527
z 835
639 z
390
z 1500
817
500
746
1125
639
Chott Djérid 500 z
z z 1000
460
800 600
z 700 500
700 960 500
443
z 400 341
700 z
600 z 604
568
33° 30 z z
500
z
ALGERIE
424 z 1136
307
400
z z
426 300 222
Légende
z Forage CT avec
596 teneur ponctuelle en
Chlorures (mg/l) 5 Km
Courbe d’iso-teneur
500 en Chlorures (mg/l)
8° 8° 30’ 9°
Figure III-6 : Carte d’iso teneur en Cl- dans les eaux du Complexe Terminal
95
Chapitre III: Etude géochimique
Chott El Gharsa
350 350 300 350
300 300
z 250 400 260
z
z
320 z N
215
z z z z z 387
z 400
z 316 363
404 350
170
254
34° zz
170
216
z z
z 195 z 300
137
250 256 zz z z z 160
440 426 184 z 250
400
z 150 364
300 320
400
z
z z 418 200
209
233
ALGERIE
z
320
Chott Djérid
350 350 z
182 z
z 136
390 z
33° 30 z 150
180
366
z 250
z
z 118
250 146
z
100
200 150
Légende
z Forage CT avec
318 teneur ponctuelle en 5 Km
Calcium (mg/l)
Figure III-7 : Carte d’iso teneur en Ca2+ dans les eaux du Complexe Terminal
500
Chott El Gharsa
400 z 839
z z 368 500 1600 600 z N
500 z z z 400 z z
z 276 345 z
590
500
350
zz
500 700
242
300
299
169 z z
400 z
330
z
403 zz z z 329
z 300 z
391
276 300
200 200
z 186
256 z
z 500
345 z
33°30 z 575
382
z
296 z
300 z 170
234
z
200 163 200
Légende 200
5 Km
Forage CT avec teneur
z ponctuelle en sodium
163
(mg/l)
Courbe d’iso-teneur en
200 sodium (mg/l)
7° 30’ 8° 8° 30’ 9°
Figure III-8 : Carte d’iso teneur en Na+ dans les eaux du Complexe Terminal
96
Chapitre III: Etude géochimique
97
Chapitre III: Etude géochimique
Chlorurée
et sulfatée
calcique et
magnésienne
Carbonatée
Magnésium sodique et Sulfatée
potassique
Pas de Pas
cations d'anions
dominants Sodium dominants
Calcium Carbonatée Chlorurée
Potassium Bicarbonatée
Carbonatée
sodique
100 Plio-Quaternaire
CT : Miocène
CT : Sénonien
Continental Intercalaire
3
NO
C l+
Ca
+M
4+
SO
0 0
10
0
0
0
10
0
3
CO
Na
SO
Mg
3+
+K
4
CO
100
0
0
0
10
10
0
100 0 0 100
Ca Cl+NO3
98
Chapitre III: Etude géochimique
0
0
10
10
0
O3
HC
Na
Mg
SO
3+
+K
4
CO
B. Touil
H. Maklouf
H. Maklouf
Nefta foret
0
10
0
10
0
B. Touil
0
100 Ca 0 0 Cl+NO3 100
Figure III-11 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Plio-Quaternaire
0
0
10
10
0
Ghardga. 4b
O3
HC
Na
Mg
SO
3+
+K
4
CO
D CRDA
Ceddada 4b
Dghoumes 4
Htam Tazrarit 1
Kriz 5
Kriz 5
Tazrarit 1
Dghoumes 4
0
10
10
0
0
Ghardga. 4b
0
Figure III-12 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Complexe Terminal
0
0
10
10
0
O3
Hazoua CI
HC
Na
Mg
SO
3+
+K
4
CO
Tazrarit CI
Hazoua CI
0
Nefta CI1
Tozeur CI3
10
10
Hamma CI1b
0
Hamma CI2CI
Tazrarit
0
Figure III-13 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Continental
Intercalaire
99
Chapitre III: Etude géochimique
Le diagramme des cations (Fig. III-12), montre une dominance partagée entre le
sodium et le calcium pour la quasi-totalité des points d’eau. Les eaux des forages
implantés dans le Nord Est de la zone d’étude présentent un faciès où domine le
sodium sur le calcium. Un seul forage (Ghardgaya 4) affiche un faciès où domine
le calcium sur le sodium.
L’ordre d’abondance des ions dans la nappe du CT du Djérid est le suivant :
Faciès 1
SO42- > Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ > K+
Faciès 2
SO42- = Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ > K+
Faciès 3
Cl- > SO42- > HCO3-
Na+ > Ca2+ > Mg2+ > K+
La nappe du Plio-Quaternaire est alimentée presque exclusivement par les eaux
de retour d’irrigation assurée par les eaux de la nappe profonde du CT, ce qui
explique que les faciès chimiques de ces deux nappes sont identiques.
100
Chapitre III: Etude géochimique
101
Chapitre III: Etude géochimique
100
Concentrations (meq/l)
10
0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
100
Concentrations (meq/l)
10
0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
100
Concentrations (meq/l)
10
0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
Douz 2b Jemna Rasel Ain Fatnassa 2 Sabria Mol
Faouar 4 Zafrane 3 b Negga 6 Zarcine 1
100
Concentrations (meq/l)
10
0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
Nefta CI1 Nefta CI2 Toz CI 2 Tozeur CI3
Hamma CI2 Hamma CI 4 Tazrarit CI Ceddada CI
Hazoua CI Mahacen CI1 Hamma CI1b
102
Chapitre III: Etude géochimique
Chott El Gharsa N
z z zz Chaîne Nord des Chotts
z z z z z
34° z z
zz
z z
z z
zz z z z
z z
z
z
z CHOTT EL JERID z
ALGERIE
z Chott Djérid
z
z
z
33° 30’ z z
z
z
z
z
Légende
z Forage CT
5 Km
Faciès Mixte
Faciès Ca-SO4
Faciès Na-Cl
8° 8° 30’ 9°
Figure III-15 : Carte de répartition spatiale des faciès chimiques des eaux de la
nappe du Complexe Terminal
103
Chapitre III: Etude géochimique
(Plummer et al., 1976) qui permet d’identifier les équilibres chimiques entre les
eaux souterraines et les minéraux et calculer la force ionique et les indices de
saturation de l’eau vis-à-vis des minéraux rentrant dans la composition de l’eau.
104
Chapitre III: Etude géochimique
Quand Is = 0, l’eau est alors en équilibre avec le minéral. En revanche, l’eau est
sous-saturée ou sursaturée vis-à-vis du minéral dans le cas où Is serait inférieur
ou supérieur à zéro.
La connaissance de la saturation des eaux vis-à-vis de certains minéraux apporte
des éléments nouveaux à la compréhension des phénomènes d’équilibre dans les
eaux. D’autre part, elle permet de dire sous quelles formes chimiques sont
transportés certains éléments dans les solutions.
Les indices de saturation sont utilisés pour évaluer le degré d’équilibre entre l’eau
et le minéral afin de mettre en évidence les différents stades de l’évolution
géochimique des eaux qui se traduisent par une variation de ces indices.
105
Chapitre III: Etude géochimique
-4 0
-0,2
-4,5
-0,4
Is (Anhydrite)
Is (Halite)
-5
-0,6
-6,5 -1,4
0 25 50 75 100 125 150 0 50 100 150
+ - 2+ 2-
Na + Cl (méq/l) Ca + SO4 (méq/l)
a/ b/
0,4 2
0,2 1,5
0 1
Is (Gypse)
Is (Calcite)
-0,2 0,5
-0,4 0
-0,6 -0,5
-0,8 -1
-1 -1,5
-1,2 -2
0 50 100 150
0 10 20 30 40 50
Ca2++ SO42- (méq/l) 2+
Ca (méq/l)
c/ d/
3
2
2 1,5
1 1
Is (Dolomite)
Is (Aragonite)
0 0,5
0
-1
-0,5
-2
-1
-3
-1,5
-4 -2
0 20 40 60 80 0 10 20 30 40 50
2+ 2+ 2+
ca + Mg (méq/l) Ca (méq/l)
e/ f/
106
Chapitre III: Etude géochimique
107
Chapitre III: Etude géochimique
Plio-Quaternaire
2500
2500 CT : Miocène
CT : Sénonien
2000
2000 Continental Intercalaire
1500
Na (mg/)
1500
Cl (mg/)
1000 1000
500 500
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l)
RS (mg/l)
3500 1000
900
3000
800
2500 700
600
SO4 (mg/)
Ca (mg/)
2000
500
1500 400
1000 300
200
500
100
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l) RS (mg/l)
400 1400
350 1200
300
1000
Ca + Mg (mg/)
250
Mg (mg/)
800
200
600
150
400
100
200
50
0
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l)
RS (mg/l)
120 400
350
100
300
80
250
HCO3 (mg/)
K (mg/)
60 200
150
40
100
20
50
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l) RS (mg/l)
Figure III-17 : Relation entre les éléments majeurs et la minéralisation des eaux
souterraines
108
Chapitre III: Etude géochimique
70 90
Plio-Quaternaire
80
60 CT : Miocène
CT : Sénonien
70
Continental Intercalaire
50
60 Droite de pente 1
Na (méq/l)
SO4 (méq/l)
40 50
40
30
30
20
20
10 10
0
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cl (méq/l) Cl (méq/l)
50 35
45
30
40
25
35
30
Mg (méq/l)
20
Ca (méq/l)
25
15
20
15 10
10
5
5
0
0 0 10 20 30 40 50 60 70 80
0 20 40 60 80
Cl (méq/l)
Cl (méq/l)
4 7
3 6
3 5
HCO3 (méq/l)
2 4
K (méq/l)
2 3
1 2
1 1
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cl (méq/l) Cl (méq/l)
Figure III-18 : Relation entre les éléments majeurs et la teneur en chlorures dans
les eaux souterraines
109
Chapitre III: Etude géochimique
Le lessivage des sels par les événements pluvieux et le retour des eaux d’irrigation
favorisent l’accumulation des sels dans les sols et contribuent à l’acquisition de la
minéralisation des eaux de la nappe phréatique et celles des niveaux peu
profonds de la nappe du Complexe Terminal (en particulier dans la Nefzaoua).
70
60
50
40
SO4 (meq/l)
30
20
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
CT : Sénonien
10
Continental Intercalaire
droite de pente 1
0
0 10 20 30 40 50
Ca (meq/l)
Figure III-19 : Relation entre les teneurs en sulfates et en calcium dans les eaux
souterraines
110
Chapitre III: Etude géochimique
L’effet de la dissolution des évaporites et des minéraux carbonatés peut être mis
en évidence par la relation entre (Ca2+ + Mg 2+) et (HCO3- + SO4 2-). La figure (Fig.
III-20), montre que la majorité des échantillons prélevés dans la nappe du
Complexe Terminal et du Plio-Quaternaire sont concernés par la dissolution. Les
eaux de la nappe profonde du Continental Intercalaire ne semblent pas être
impliquées dans ce processus.
90
Plio-Quaternaire
80 CT : Miocène
CT : Sénonien
70 Continental Intercalaire
Droite de pente 1
60
Ca 2+ + Mg2+ (meq/l)
50
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
HCO3- + SO42- (meq/l)
111
Chapitre III: Etude géochimique
20
Plio-Quaternaire
15
CT : Miocène
CT : Sénonien
(Ca + Mg) - (HCO3 + SO4) (meq/l)
10
Continental Intercalaire
-5
-10
-15
y = -1,1 X + 1,8
-20
R2 = 0,96
-25
-20 -10 0 10 20 30
(Ca + K) - Cl (meq/l)
Figure III-21 : Mise en évidence des échanges de base avec les minéraux argileux.
Cependant, pour les eaux de la nappe du CI, la figure III-21 montre une
augmentation de (Ca + Mg) accompagnée d’une diminution de (Ca + K) et vis
versa. Ces échanges se traduisent par la bonne corrélation négative (droite de
pente – 1), tracée par la position des échantillons du Continental Intercalaire. Le
coefficient de corrélation (R2), supérieur à 0,7, confirme l’implication du calcium
et du sodium dans des réactions d’échanges de bases entre l’eau et les minéraux
argileux durant le séjour des eaux au sein de l’aquifère albien du Continental
Intercalaire.
112
Chapitre III: Etude géochimique
1,0
Plio-Quaternaire
0,9
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,8
0,7
NO3- (meq/l)
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-
Cl (meq/l)
113
Chapitre III: Etude géochimique
0,250
0,200
0,150
(meq/l)
2-
Sr
0,100
0,050
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,000
0 10 20 30 40 50
2+
Ca (meq/l)
0,25
0,20
(meq/l)
0,15
2-
Sr
0,10
0,05 Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,00
0 10 20 30 40 50 60
2-
SO4 (meq/l)
114
Chapitre III: Etude géochimique
0,030
0,025
0,020
Br (meq/l)
0,015
-
0,010
0,005
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,000
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-
Cl (meq/l)
115
Chapitre III: Etude géochimique
La dureté des eaux est utilisée pour qualifier l’aptitude des eaux vis-à-vis des
taches domestiques (cuisson, lessive, colmatage, entartrement…), c’est pourquoi,
on a tendance à utiliser le SAR (sodium adsorption ratio) ou mieux l’ESR
(Exchangeable Adsorption Ratio), quand l’eau est destinée à l’irrigation.
Les sols présentent une forte concentration en sodium en solution, sont les mieux
placés pour avoir une mauvaise structure et une perméabilité réduite. Les
problèmes avec la structure du sol apparaissent quand les ions Na+ atteignent la
barre de 15 % des cations échangés et la force ionique de la solution est inférieure
à 0,015 (Appela et Postma, 1994).
Avec Na+, Mg2+ et Ca2+, comme cations dominants dans les eaux naturelles, la
fraction de Na+ échangée est fonction du rapport de Na+ par la racine carré de la
somme de Ca2+ et Mg2+. Ainsi le SAR s’écrit :
SAR = mNa+/(mCa2+ + mMg2+)1/2 où mi est la concentration de i en mmol/l.
ESR = 0,0158 SAR (Appela et Postma, 1994).
La valeur critique de l’ESR = 0,15 est atteint quand le SAR = 10.
On a consigné dans le tableau III-VII (Annexe 2) les valeurs du SAR et de l’ESR
pour les eaux échantillonnées des trois aquifères étudiés.
Les forages de Tazrarit 1 et Dghoumès 4 captant la nappe du Complexe terminal,
les deux forages profonds de Tazrarit CI et El Hamma CI 2 ainsi que les deux
puits de surface de Bir Touil et Hatem Maklouf captant la nappe du Plio-
Quaternaire, ont dépassé la barre de 10 pour la valeur du SAR et une valeur de
l’ESR > 0,15. L’utilisation de ces points d’eau pour l’irrigation entraînerait des
conséquences néfastes sur la structure et les propriétés des sols irrigués dans ces
localités.
V- CONCUSION
Les eaux souterraines du Djérid sont relativement chargées, avec des salinités
très hétérogènes. Les fortes salinités, dépassant les 6g/l, caractérisant les eaux
de la nappe du Plio-Quaternaire. Les nappes profondes du Complexe Terminal et
du Continental Intercalaire affichent des salinités moyennes de 3g/l.
116
Chapitre III: Etude géochimique
Les cartes de répartition spatiale des éléments majeurs montre une nette
croissance des sulfates, des chlorures, du calcium et du sodium du Sud Est vers
le Nord et le Nord Ouest mettant en évidence l’importance de participation de ces
éléments majeurs dans la salinisation des eaux
117
CHAPITRTE IV:
ÉTUDE ISOTOPIQUE
Chapitre IV: Etude isotopique
I- INTRODUCTION
118
Chapitre IV: Etude isotopique
II-1. DEFINITION
II-2. PRINCIPES
Réch
δ(‰) = ( - 1).1000
Rét
Pour les isotopes stables de la molécule d’eau, l’étalon de référence est le
SMOW (Standard Mean Ocean Water). Il est représentatif de la composition
119
Chapitre IV: Etude isotopique
120
Chapitre IV: Etude isotopique
II-3-1. La condensation
La condensation, c’est à dire le passage de la phase vapeur saturée à la
phase condensée (liquide ou solide), s’effectue à l’équilibre (humidité relative =
100 %). Craig, 1961, Fontes 1976)
Lors d’une succession d’épisodes de condensations issues de la même masse
de vapeur, chaque épisode pluvieux issu du réservoir vapeur (nuage) sera moins
riche en isotopes lourds que l’épisode précédent et correspondra à un nouvel
abaissement de la température de condensation (Craig, 1961; Dansgaard, 1964;
in Maliki, 2000).Ceci est dû à l’appauvrissement isotopique de la vapeur d’eau
résiduelle selon le modèle de Rayleigh qui peut être assimilé à une exponentielle
de la forme :
δV – δVo =- ε In f
avec,
δVo = composition isotopique de la vapeur d’eau à l’instant initial,
δV = composition isotopique de la vapeur d’eau à l’instant t,
f = fraction restante de vapeur
Une relation simple existe alors entre teneurs en isotopes lourds des pluies
et températures de condensation. Cette dépendance entre les teneurs en isotopes
lourds des précipitations et des températures est importante puisqu’elle conduit à
des variations de la composition isotopique des précipitations en fonction de la
latitude, l’altitude, la saison et la période climatique ( Fontes, 1976 ; Yurtsever et
Gat, 1981).
121
Chapitre IV: Etude isotopique
II-3-2. L’évaporation
Les enrichissements en isotopes lourds engendrés par l’évaporation, dans
des systèmes ouverts ont un déterminisme complexe qui fait intervenir, la
température, la teneur en eau de l’atmosphère, la vitesse d’évaporation ainsi que
la diffusion différentielle des molécules isotopiques de l’air.
Lorsqu’une masse d’eau est soumise à l’évaporation, les fractions restantes
sont enrichies progressivement en isotopes lourds avant d’atteindre un seuil
stationnaire au-delà duquel, il n’y a plus d’enrichissement quelque soit le degré
d’évaporation (Fontes, 1976).
122
Chapitre IV: Etude isotopique
δ 2H ‰ vs SMOW
Précipitations
(Domaine méditerranéen)
+ 50
Précipitations
(Echelle mondiale)
0 SMOW
Echanges avec H2S
- 50
- 10 -5 0 +5 + 10
δ O ‰ vs SMOW
18
Figure IV-1 : Résumé des modalités du traçage en isotopes stables (Fontes, 1976)
Ce seuil est plus vite atteint lorsqu’il s’agit d’eaux chargées en sel. Il est à
noter que la mer est un système clos à cause de son étendue.
123
Chapitre IV: Etude isotopique
124
Chapitre IV: Etude isotopique
II-4-1. Généralités
14 1 12 3
N + n =====> C + H*
7 0 6 1
Où
125
Chapitre IV: Etude isotopique
UT
6000
4000 OTTAWA
3000
2000
1000
800
600
400
300
200
100
80
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989
Figure IV-2 : Traçage des précipitations en tritium (Brown, 1970 in Fontes, 1976)
126
Chapitre IV: Etude isotopique
127
Chapitre IV: Etude isotopique
128
Chapitre IV: Etude isotopique
T °C 20 25 30 35
εga 1.08 1.06 1.04 1.02
129
Chapitre IV: Etude isotopique
130
Chapitre IV: Etude isotopique
système fermé vis à vis du CO2 gaz, va passer à un système ouvert sur le carbone
solide (Fontes, 1985).
La teneur en carbone-13 du CITD, mesurée, tendra vers zéro (teneur
moyenne du carbonate solide marin). Par conséquent, la teneur en carbone-13
initiale, doit être redéfinie en fonction des mélanges chimiques et des échanges
isotopiques qui se sont produits entre les différentes espèces carbonées.
La contribution de sources gazeuses de carbone, autre que le CO2
biogénique est possible. Il peut s’agir par exemple, d’un CO2 volcanique ou d’un
CO2 profond mantellique. (Fontes, 1985).
II- 5- 4. Le carbone 14
II- 5- 4- 1. Mode de formation et distribution dans le cycle hydrologique.
Le carbone-14 est l’isotope radioactif du carbone, son abondance naturelle
moyenne est de 1.2 10-2 atomes de 14C par atome de carbone. Le carbone 14
résulte de la collision entre les neutrons induits par le rayonnement cosmique et
les atomes d’azote-14 dans la haute atmosphère selon :
4
N + 1n 14
C + 1H
Le carbone-14 ainsi formé régénère ensuite l’azote-14 par décroissance
radioactive avec une période t = 5730 ± 30 ans (Godwin, 1972) :
14 14
C N ( β-)
Après oxydation à l’état de 14CO ,
2 le radiocarbone est mélangé au CO2
atmosphérique et pénètre dans le cycle du carbone.
La désintégration radioactive du 14C obéit à la loi générale de décroissance :
A = Ao.e-λt
avec :
Ao = activité initiale,
A = activité à l’instant t,
L’activité du 14C définie en pour cent du carbone moderne (pmc = percent modern
carbone).
La valeur de la période τ = 5730 ans est admise par convention.
Le ‘Présent’ correspond par convention à l’année 1952.
Au dix-neuvième et au vingtième siècle, deux sources artificielles ont modifié la
concentration en 14C dans l’atmosphère :
(i) La baisse d’activité en 14C par ‘l’effet Suess’ qui correspond à un
apport, de 14C ‘mort’ dû à l’utilisation de combustibles fossiles. (à partir
de 1850)
131
Chapitre IV: Etude isotopique
210
190
A14CO2 atm. en pcm
170
150
130
110
90
1950 1960 1970 1980 1990 2000
Années
L’acquisition du 14C du CO2 de l’atmosphère par le CITD des eaux s’opère par les
mêmes voies que pour le 13C.
132
Chapitre IV: Etude isotopique
133
Chapitre IV: Etude isotopique
III-1. INTRODUCTION
L’étude isotopique entamée en 1972 par le projet ERESS, régi par l’UNESCO,
constitue la première investigation isotopique couvrant l’ensemble des grands
aquifères sahariens. Au total, vingt points d’eau captant la nappe du Complexe
Terminal, ont été échantillonnés dans le bassin du Djérid : Six forages et deux
134
Chapitre IV: Etude isotopique
sources dans la Nefzaoua et dix forages et deux sources dans le Djérid. Les
teneurs en oxygène-18 varient entre un minimum de -7,9 ‰ (Gouifla) et un
maximum de -3,9 ‰ (Tozeur 3). Pour le deutérium, la valeur minimale
enregistrée est de -56 ‰ (Gouifla) et la valeur maximale est de -42 ‰ (Source El
Hamma). Dans la figure (IV-4 a), sont reportées les teneurs en deutérium en
fonction de l’oxygène-18. Les échantillons s’alignent sur une droite de pente 4
traduisant à la fois le caractère évaporé et ancien de ces eaux. Seuls les forages
de Gouifla et Ain Touargha, par leur proximité de la Droite Météorique Mondiale
semblent recevoir une récente recharge par les Oueds de la chaîne de Metlaoui-
Gafsa pour le premier et par les affluents des reliefs du Dahar pour le second.
Douze points captant la nappe du CT, ont été échantillonnés dans le bassin
du Djérid. Les teneurs en oxygène-18, varient entre -6,86 ‰ (Chakmou 3) et -
4,12 ‰ (El Moncef) avec une moyenne de -5,7 ‰. Les teneurs en deutérium,
varient entre -46,5 ‰ (Gouifla) et -40,7 ‰ (El Moncef) avec une moyenne de -
44,6 ‰.
135
Chapitre IV: Etude isotopique
En 1995, trente trois points captant la nappe du CT, ont été échantillonnés
dans le bassin du Djérid dans le cadre du projet AVICENNE. Les teneurs en
oxygène-18, varient entre -8,2 ‰ (El Oudia) et -3,5 ‰ (Ain Hamda) avec une
moyenne de -6,3 ‰. Les teneurs en deutérium, varient de -60 ‰ (Dhafria) à -30
‰ (Bir Hanek) avec une moyenne de -47,3 ‰.
Les prélèvements pour étude chimique et isotopique ont été effectués selon
les principaux profils de la zone supposée de recharge vers les exutoires.
Les résultats du couple (18O/2H) montrent que tous les points représentatifs
de ce profil (Oum Chiah, Merbeh Essandoug, Tamezret et Bir El Haj Brahim) se
localisent entre la DMM et celle des précipitations de Sfax (Figure IV-4 c),
traduisant le caractère récent de ces eaux et confirmant la recharge de la nappe
du CT au niveau de ces reliefs.
Les teneurs en isotopes stables (Figure IV-4. c), le long de ce profil, indiquent
le caractère ancien et évaporé de ces eaux.
Tous les points représentatifs de ce profil s’alignent sur une droite plus ou
moins parallèle à la DMM, traduisant le caractère non évaporé de ces eaux.
Trois forages (El Oudia, Oued Shili 3, Oued Shili 4) et trois sources (Thalja,
Ain Chebika et Ain tahar) semblent recevoir une composante d’eau récente des
affluents de la chaîne de Metlaoui Gafsa.
Sept forages et sept sources ont été échantillonnés dans le bassin de Chott
El Gharsa dans le cadre de mémoire de DEA par Jribi en 1997. Les teneurs en
oxygène-18 varient entre un minimum de -8,2 ‰ (oudia) et un maximum de - 6
‰ (Gouifla 8), avec une valeur moyenne de -6,77 ‰. Pour le deutérium, la valeur
moyenne est de -45,4 ‰ avec une valeur minimale de -58 ‰ (Dhafria 2) et une
valeur maximale de -38,2 ‰ (Ain Tahar). Dans la Figure (IV-4 d), sont reportées
les teneurs en deutérium en fonction de l’oxygène-18.
136
Chapitre IV: Etude isotopique
-10 CT : Miocene
CT : Sénonien et Miocène -10
Sources CT : Senonien
-20 DMM DMM
-20
D de Sfax
D de Sfax
δ H ‰ vs SMOW
δ H ‰ vs SMOW
-30
-30
-40 -40
-50
2
-50
2
-60 -60
-70 -70
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3
δ 18
O ‰ vs SMOW δ 18
O ‰ vs SMOW
a/ b/
-10 CT : senonien -10
CT : Miocene
Chott El Gharsa
-20 Sources CT -20
DMM
D de Sfax
δ H ‰ vs SMOW
-30 δ H ‰ vs SMOW
-30
-40 -40
Forages CT
-50
2
-50 Sources CT
DMM
-60 -60
D de Sfax
-70 -70
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3
δ 18O ‰ vs SMOW δ 18
O ‰ vs SMOW
c/ d/
Figure IV-4 : Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT depuis 1972
137
Chapitre IV: Etude isotopique
138
Chapitre IV: Etude isotopique
teneurs en deutérium ont été mesurées sur le gaz hydrogène obtenu par
réduction de l’eau des échantillons par le zinc. L’incertitude analytique est de 2
‰.
III- 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS
Campagne de 1999
Les teneurs en oxygène 18 ont varié entre -7,78 (Oued Essabkha) et -4.02 ‰
(Dghoumes 2) pour la nappe du CT. Pour les teneurs en deutérium le minimum et
le maximum sont de –57.95 (Drâa CRDA) et -39,97 (Jhim 1) respectivement. Les
eaux de la nappe du CI affichent des teneurs comprises entre -7,75 (Mzara CI) et -
6,16 (El Hamma CI 1bis) pour l’oxygene-18 et entre -53,59 et – 47,64 pour le
deutérium respectivement. Seuls 3 points représentant la nappe du PQ ont été
échantillonné au cours de cette campagne.
Les histogrammes de fréquence (figure IV-5) montrent que la gamme des valeurs
les plus fréquentes se situent dans la gamme de ]-4.5 -5] pour les teneurs en 18O
139
Chapitre IV: Etude isotopique
20 19
18 16 50 44
16 15 45
14 40
Fréquence
12 11 35
Fréquence
10 9 30
8 25 20
6 5 20
4 4
4 2 15 10
8
2 10
0 5 2 1
]-3.5 -4]
]-4 -4.5]
]-4.5 -5]
]-5 -5.5]
]-5.5 -6]
]-6 -6.5]
]-6.5 -7]
]-7 -7.5]
]-7.5 -8]
0
]-40 -45]
]-45 -50]
]-50 -55]
]-55 -60]
]-60 -65]
]-65 -70]
δ O (‰ vs SMOW)
18
δ H (‰ vs SMOW)
2
a/Campagne de 1999
14 13
18 16
12
16
14 13
10
8
Fréquence
12
Fréquence
8
10
6 5 8
6
4 4
2 2 1 1 1
2 1 1 2 0
0 0 0
0
]-25 -30]
]-30 -35]
]-35 -40]
]-40 -45]
]-45 -50]
]-50 -55]
]-2 -2.5]
]-3 -3.5]
]-4 -4.5]
]-5 -5.5]
]-6 -6.5]
]-2.5 -3]
]-3.5 -4]
]-4.5 -5]
]-5.5 -6]
δ H (‰ vs SMOW)
2
δ O (‰ vs SMOW)
18
b/Campagne de 2001
12 30
10 10 26
10 25
7
Fréquence
8 20
Fréquence
6
6 5 15 13
4
4 3 3 10
6
2 1 1 5 3
1 0 0 0 1
0 0
]-15 -20]
]-20 -25]
]-25 -30]
]-30 -35]
]-35 -40]
]-40 -45]
]-45 -50]
]-50 -55]
]--55 -60]
]-0,5 -1]
]-3.5 -4]
]-4 -4.5]
]-4.5 -5]
]-5 -5.5]
]-5.5 -6]
]-6 -6.5]
]-6.5 -7]
]-7 -7.5]
]-7.5 -8]
δ O (‰ vs SMOW)
18
δ2H (‰ vs SMOW)
c/Campagne de 2003
Figure IV- 5 : Histogrammes des fréquences des teneurs en isotopes stables des 3
campagnes d’échantillonnage toutes nappes confondues
140
Chapitre IV: Etude isotopique
DMM D de SFAX
-20
-30
δ H ‰ vs SMOW
-40
2
-50
-60
-70
-80
-10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3
δ O ‰ vs SMOW
18
Figure IV- 6 : Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT dans le bassin
du Djérid, toutes campagnes confondues
141
Chapitre IV: Etude isotopique
A l’échelle ponctuelle
Dix points d’eau ont été échantillonnés en 1972 (ERESS), leurs remplaçants
captant la nappe du CT aux mêmes cotes, ont été ré échantillonnés en 1999. La
figure IV-7 montre l’évolution des teneurs en oxygène-18 au cours de ces 27 ans
pour trois points échantillonnés dans les calcaires sénoniens de la Nefzaoua et
sept points dans les sables miocènes du Djérid.
-2
-4
Zaafrana
18
-6
-8
-10
-10 -8 -6 -4 -2 0
δ O en 1972 (‰)
18
Figure IV- 7 : Evolution ponctuelle des teneurs en 18O de 1972 à 1999 dans les
eaux de la nappe du Complexe Terminal
142
Chapitre IV: Etude isotopique
143
Chapitre IV: Etude isotopique
-20
Plio-Quaternaire
CT : Miocene
CT : Senonien
Continental Intercalaire
-30
DMM
DMS
Recharge récente
δ H (‰ vs SMOW)
-40
-50
2
Droite d'évaporation/mélange
(pente 4,3)
-60
-70
-10 -8 -6 -4 -2
δ O (‰ vs SMOW)
18
Figure IV. 8 : Relation 2H/18O dans les eaux souterraines du bassin du Djérid
(Campagne de 1999)
Effet d’altitude
144
Chapitre IV: Etude isotopique
bassin (chaîne nord des Chotts et le Dahar) ne dépassent pas les 500 m. Donc, les
différences dans les compositions isotopiques entre les eaux de la nappe profonde
et celles des précipitations actuelles ne peuvent pas être dues à un effet
d’altitude.
Effet paléoclimatique
145
Chapitre IV: Etude isotopique
En outre, dans le diagramme 18O/2H (Fig. IV-8.), les points représentatifs des
eaux de ce deuxième groupe s’alignent sur une droite de pente 4,3 reflétant une
évaporation de ces eaux. Cette évaporation a vraisemblablement eu lieu pendant
la recharge par retour d’irrigation en milieu oasien. La superposition des
échantillons des eaux représentatifs des deux nappes (CT et PQ) le long de cette
droite d’évaporation indique l’origine commune et le mélange de ces eaux. En
effet, le surplus d’eau d’irrigation pompée du CT s’évapore en surface et en zone
non saturée avant de recharger la nappe superficielle du PQ et les niveaux les
moins confinés du CT.
III-4-2-2. Relation Cl/ isotopes stables dans les eaux échantillonnées en 1999
L’oxygène-18 et le deutérium sont les traceurs les plus efficaces dans
l’identification du processus d’évaporation et de mélange des masses d’eaux
d’origines différentes car ils font partie intégrante de la molécule d’eau. Toutefois
une évaporation prolongée des eaux souterraines peut altérer les signatures
isotopiques et masquer l’effet de mélange.
Le chlorure est considéré comme traceur chimique conservatif et s’avère
d’une grande utilité dans notre cas d’étude, puisque ses teneurs dans les eaux
des différentes nappes étudiées se distinguent nettement. En effet, les eaux des
146
Chapitre IV: Etude isotopique
vs 2H. Ces figures montrent nettement le processus de mélange entre les eaux du
CI et du CT, d’une part, et les eaux du CT et du PQ d’autre part. Deux types de
mélange, en relation avec les deux principaux sens d’écoulements indiqués par la
carte piézommétrique du CI dans le Sud tunisien (voir fig. II-16), sont mis en
évidence. Le mélange de type 1 est en relation avec l’écoulement en provenance
du Sud et du Sud-Est tunisien. Les forages impliqués dans ce mélange se
caractérisent par des faibles concentrations en chlorures du fait de leur proximité
des zones de recharge (les reliefs Dahar). Le mélange de type 2 est rattaché à la
composante d’écoulement provenant de l’Ouest (Algérie) et intéresse les eaux à
forte concentration en chlorures. Ces fortes concentrations confirment l’origine
lointaine de ces eaux (les reliefs de l’Atlas saharien algérien) et leur proximité des
exutoires.
Dans les figures IV-9 et IV-10, des points représentatifs des eaux du CI, CT
et PQ s’alignent sur les droites de mélange de type 1 et de types 2. Ceci traduit
l’origine commune de ces eaux. En effet, une partie des eaux du CI percole dans
la nappe du CT et se mélange avec ses eaux. Les eaux du CT pompées, rechargent
la nappe du PQ par retour d’irrigation en milieu oasien.
Outre cette recharge par retour d’irrigation, une composante d’eau récente
rechargerait la nappe du PQ au niveau des inter-dunes en dehors du milieu
oasien. Ce type de recharge est matérialisé par l’existence de trois points
relativement évaporés et qui se détachent des droites de mélange.
D’autres points à caractère évaporé, représentant la nappe du CT, se
détachent également des droites de mélange. Ces points traduisent l’existence
147
Chapitre IV: Etude isotopique
80
Plio-Quaternaire
CT: Miocene
CT: Senonien
Continental Intercalaire
60 Eau initiale du CT
(sans m élange avec le PQ)
Cl (meq/l)
40
Mélange CI-CT (Type 2)
Recharge
actuelle au
Mélange CI-CT (Type 1) niveau des
inter-dunes
20
Recharge actuelle
au niveau de la
ride de Tozeur
18
δ O (‰ vs SMOW)
148
Chapitre IV: Etude isotopique
80
Plio-Quaternaire
CT : Miocene
CT : Senonien
Continental Intercalaire
Eau initiale du CT
60 (sans mélange avec le PQ)
Cl (meq/l)
IV- 1. INTRODUCTION
149
Chapitre IV: Etude isotopique
150
Chapitre IV: Etude isotopique
V-1. INTRODUCTION
Le traçage des eaux souterraines par le couple 14C/13C est utilisé dans les
études des cycles hydrogéologiques relativement long. Ce traçage permet la
détermination des temps de résidence des eaux pouvant atteindre 30000 à 35000
ans. Le principe d’estimation de temps de séjour entre l’époque d’infiltration et
celui de prélèvement, repose sur la décroissance d’un atome radioactif qui s’est
infiltré en même temps que l’eau et a suivi le même parcours (Fontes, 1978). Le
traçage par le couple 14C/13C, est également utilisé pour l’estimation des vitesses
d’écoulement des eaux souterraines dans les grands aquifères (sahariens) et
l’évaluation de leurs ressources.
Dans le cas de notre étude, le traçage par ce couple va t-il nous permettre de
mettre en évidence des zones de recharge de la nappe du CT, captive sur la quasi-
totalité de la zone d’étude, où la pluviométrie annuelle moyenne ne dépasse pas
les 100 mm et où le tritium est absent dans ces eaux ?
151
Chapitre IV: Etude isotopique
Les teneurs en 13C ont été mesurées sur le CO2 obtenu par attaque acide (H3PO4)
du CITD au laboratoire de Géochimie isotopique d’Orsay.
Les activités 14C mesurées pour les trois nappes étudiées, présentent une large
gamme de variations (figure IV-11), elles sont comprises entre 0 % (Tazrarit 1) et
100 % (A. Sekala)
Les activités des eaux échantillonnées dans la nappe du CI sont très faibles (entre
0,27 et 2,4 %) et n’ont dépassé la barre de 1 % que pour le forage d’El Hamma CI1
bis (2,4 %) (Fig. IV-11).
Les activités des eaux échantillonnées dans la nappe du CT sont très hétérogènes
(Fig. IV- 11) et varient entre 0 % (Tazrarit) et 44.9 % (Kriz 5).
Seuls 6 échantillons affichent des activités en carbone moderne inférieures à 5
pcm et 5 supérieurs à 20 pcm. La majorité des points analytiques présentent des
activités comprises entre 10 et 20 pcm (environ la moitié), 8 échantillons entre 5
et 10 pcm, 6 échantillons entre 10 et 15 et 4 échantillons entre 15 et 20 pcm.
100
90
80
C (pcm)
70
60
Plio-Quaternaire CT Djerid CT Nefzaoua CI Djerid
50
14
Activité
40
30
20
10
0
A O Ghrissi
A. Jhimi
Sabria Mol
Fatnassa 2
Tazrarit CI
Hazoua CI
Mahacen CI1
Jhim Foret
H. Maklouf
Ceddada CI
B Roumi
O Koucha
Matrouh
Deg. Senon
Dghoumes 4
Manach 2b
Zarcine 1
K. Rhouma
M. zaeter
A. Sekala
Tozeur 8
IBC 1
Ghardga. 4b
Kriz 5
Tazrarit 1
Faouar 4
Toz CI 2
Nef 2bis
Hazoua 1b
M Tatta
Mzara
PK 14b
Rej Matoug
Zafrana
Jemna
Zafrane 3 b
Negga 6
Nefta CI2
Nefta foret
D CRDA
Hamma CI1b
Hamma CI 4
Hamma 14b
Hamma 15
Htam
G. Jaballah
Figure IV- 11 : Activité 14C des eaux des différentes nappes du bassin
152
Chapitre IV: Etude isotopique
Les activités 14C mesurées dans la nappe du PQ sont très élevées (Fig. IV-11), elles
sont comprises entre 72.1 % (Nefta foret) et 100 % (Abdallah Sekala).
153
Chapitre IV: Etude isotopique
N Chott El Gharsa
29
z Chaîne Nord des Chotts
z
4 17 z z
34° z z 45
18 z z 2 37
Ride de Tozeur z
3 z 12 8
z z z 18 28
z z
0 6 10 6 z
8z
z
8 z
6 Chott Djérid 12
z
ALGERIE
z
10
12z
2 z
z 9 11
33° 30’ z
10
z
z Forage échantillonné z
z
A 14C 10
10 21
5 km z 6
A 14C 10
8° 8° 30’ 9°
Figure IV. 12 : Répartition spatiale des activités 14C des eaux du Complexe
Terminal
− Des activités comprises entre 12 et 18 pcm sont enregistrées entre Nefta et El
Hamma du Djérid, probablement en relation avec une recharge locale au niveau
des accidents majeurs longeant l’anticlinal du Drâa Djérid. Cependant, ces
activités significatives, semblent être surestimées à l’Ouest de Tozeur
probablement à cause du phénomène du rajeunissement apparent par
équilibration avec le CO2 atmosphérique.
− Les activités enregistrées dans la Nefzaoua, sont comprises entre 11 et 28
pcm traduisant la proximité d’une zone de recharge. (reliefs du Dahar tunisien)
154
Chapitre IV: Etude isotopique
Les activités 14C des eaux du bassin du Djerid affichent des valeurs entre 0 et 100
pcm. Les eaux profondes de la nappe du CT, caractérisées par des faibles
activités, se rajeunissent par équilibration avec le CO2 atmosphérique lors de
l’irrigation et pendant leur infiltration. Ceci explique les fortes activités
enregistrées au niveau de l’aquifère de surface et où la nappe du CT est semi
captive.
Les concentrations en tritium ne dépassant pas l’unité pour tous les points
échantillonnés confirment l’origine ancienne et commune des eaux du CT et de la
nappe phréatique. La relation activités 14C vs 18O (Figure IV-13), montre
l’existence de différentes masses d’eau :
- Les eaux anciennes (CI et CT) sans contribution des eaux de retour
d’irrigation.
- Les eaux anciennes de la nappe du CT avec contribution des eaux de
retour d’irrigation.
- Les eaux de la nappe phréatique du PQ, constituées exclusivement des eaux
de la nappe profonde rajeunies et re-infiltrées par retour d’irrigation en milieu
oasien. En dehors des oasis, une recharge par drainance ascendante de la
nappe du CT et une éventuelle contribution par les événements pluvieux sont
enregistrés au niveau des puits de Bir Touil et Bir El Hod.
155
Chapitre IV: Etude isotopique
80 CT : Senonien
Recharge par drainance
Continental Intercalaire acsendante du CT et
70 événements pluvieux
Activite C (%)
60
14
50
40
30
10
Eaux anciennes sans
retour d'irrigation
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
18
δ O ‰ vs SMOW
Figure IV-13 : Activités 14C en fonction des teneurs en oxygène-18 des eaux
souterraines
Cinq points d’eau ont été échantillonnés en 1972 (ERESS), leurs remplaçants
captant la nappe du CT aux mêmes cotes, ont été ré échantillonnés en 1999. La
figure IV-14 montre l’évolution des teneurs en activité 14C au cours de ces 27 ans.
156
Chapitre IV: Etude isotopique
25
Douz 2 bis
20
Tozeur 3
Rajeunissement par appel d'eau de
surface et/ou par effet de retour
A14C en 1999 (pcm)
d'eau d'irrigation
15
O. Koucha 2 bis
10
Jemna 1bis
Zafrana
5
Veillissement par appel d'eau
profonde
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
157
Chapitre IV: Etude isotopique
L’estimation des temps de résidence réels des eaux dans l’aquifère consiste
à calculer une valeur de l’activité « initiale » A0, corrigée des phénomènes de
mélange et d’échanges chimiques et isotopiques entre l’eau et la matrice.
Deux types de modèles de correction permettent de déterminer le temps de
résidence « réel » des eaux dans un aquifère. Les modèles de mélange chimique et
isotopique et les modèles d’échange isotopiques. Il existe également des modèles
dits mixtes et combinant les mélanges chimiques et isotopiques.
− −
mCO2 g + 0,5mHCO3 . A14 C g + 0,5mHCO3 . A14 C carb .
A0 CCITD =
14
−
(mCO2 g + mHCO3 )
158
Chapitre IV: Etude isotopique
Avec :
Ao14CCITD.corr : Activité initiale corrigée.
δ13CCITD : Teneur en 13C du CITD.
δ13CCarb solide : Teneur en 13C du carbonate solide de l’aquifère.
δ13Cg sol : Teneur en 13C du CO2 gaz du sol.
δ14CCarb solide : Activité en 14C du carbonate solide.
1 A − Abo
K= + be ((a + b)δ ε − aδ ao − bδ bo )
a + b δ be − δ bo
Avec :
A = activité
δ = composition isotopique
a = concentration en CO2 dissous
b = concentration en bicarbonates
0 = état initial avant réaction isotopique entre le CO2 du sol et la phase liquide
e = état après équilibre isotopique entre le CO2 du sol et la phase liquide.
159
Chapitre IV: Etude isotopique
2− 1
mCITDcarb = mCa 2+ + mMg 2+ − mSO4 + (mNa + + mK + − mCl − )
2
Les nitrates ne sont pas pris en considération car négligeables dans les eaux
anciennes.
L’échange isotopique du carbone dissous est traité comme un mélange partiel
d’une fraction ayant conservé sa composition isotopique et son activité initiales,
avec une fraction totalement équilibrée, soit avec l’encaissant carbonaté, soit avec
un excès de CO2 gazeux. L’équation finale est :
1 2ε δ C − δ M C M − δ ao (C T − C M ) % carb.mod.
Ao = ((C T − C M ) Aao + C M AM + ( Aa o + − AM ) T T )
CT 10 (δ ao + ε ) − δ M
Modèle de l’AIEA
Considérant deux étapes, l’équilibration de HCO3- et le CO2 gazeux et la
dissolution de carbonate solide, ce modèle a été développé par l’AIEA (Salem et al,
1983) dans le but de simplification des concepts d’échanges et de mélange.
L’activité initiale s’écrit :
(δ T − δc)( Ag − Ac ) + (δ g − δ φ − δ c ) Ac
AOAIEA =
δ g − εφ − δ c
δT + εφ − δ c
Ao = Ag
δ g + εφ − δ c
avec :
εϕ : facteur de fractionnement entre les carbonates et les bicarbonates
160
Chapitre IV: Etude isotopique
Les valeurs de ces paramètres, utilisés pour effectuer les calculs selon les
différents modèles sont :
δ 13Catm = -7 ‰ (le CO2 atmosphérique présente actuellement une teneur en 13C
qui varie entre -6,7 ‰ et -7,3 ‰ vs PDB Keeling, 1961 in Maliki 2000)
δ 13Cg = -21 ‰ vs PDB (C’est la teneur en carbone 13 du CO2 gazeux des sols
dans la zone de recharge ; elle est mesurée par prélèvement de gaz des sols dans
des régions à caractère climatique et un couvert végétal similaire au bassin du
Djérid. Des mesures effectuées par Guendouz (1985, in Daoud, 1995), sur des
échantillons de racines et de bois décomposés prélevés dans la dorsale de M’Zab
(Algerie) donnent des valeurs comprises entre -22,21 et -25,75 ‰.
δ 13Cs = 0 (voisin de 0 ‰ dans le cas de carbonate marin, Fontes, 1976)
A14 Cg = 100 % pcm. Elle correspond à l’activité moderne au moment de
l’infiltration soit, par définition, 100 % de carbone moderne pour les eaux
antérieures aux essais nucléaires.
A14 Cs = 0 sauf cas particuliers, elle est proche de 0.
Les concentrations chimiques telle que le TAC et H2CO3, sont calculées par le
Programme WATEQ.
Les valeurs des activités initiales et les âges calculés sont reportées dans les
tableaux IV-1 et IV-2.
161
Chapitre IV: Etude isotopique
162
Chapitre IV: Etude isotopique
− Les activités initiales et les âges correspondants les plus élevés sont
donnés par les modèles de l’AIEA et de Fontes-Garnier. Les résultats sont
très proches pour les points échantillonnés dans la nappe du Complexe
Terminal, significativement différents pour la nappe du Plio-Quaternaire
entre les deux modèles cités. D’autre part, les eaux relativement tritiées
(Chabbat 1 bis et Ghardgaya 4), normalement plus récentes, montrent des
activités et des âges plus élevés. Ces modèles ne peuvent donc pas être
adaptés dans la détermination des activités initiales et des âges carbone-14
corrigés dans la zone d’étude.
163
Chapitre IV: Etude isotopique
En effet, seuls les forages Cbabbat 1bis et Chabbat 14 présentent des activités de
17 et 18 % pcm respectivement et la teneur la plus élevée en tritium (Chabbat
1bis avec 1 UT). Les forages de Chabbat 1bis et 14, implantés à proximité de la
faille majeur F2, longeant le flanc Nord du Drâa Djérid semblent recevoir une
composante d’eaux récentes lors des événements pluvieux.
La figure IV-15 montre la corrélation significativement positive entre les âges 14C
700
Chabbat 14
600
Profondeur moyenne de captage (m)
500
Chabbat 1b
400
300
200
100
0
0 5000 10000 15000 20000
14
Age C corrigé selon le modèle de Pearson (ans )
164
Chapitre IV: Etude isotopique
Désignation A14C δ13C CITD d13Cg.eq d13Cg.eq d13Ceq.s pôle gaz pôle matrice
(pcm) ‰ PDB % (X) % (1- X)
Nefta foret 72 -10,4 -16,95 -15,45 0,71 68,74 31,26
K. Rhouma 87,5 -9,96 -17,95 -14,01 0,71 72,5 27,5
PK 14 bis 6,1 -7,27 -14,18 -15,09 1,12 51,75 48,25
Ghard. 4 b 10,4 -5,46 -12,23 -15,23 1,19 40,49 59,51
A.O. Ghrissi 5,8 -7,46 -14,68 -14,78 1,14 54,01 45,99
Mzara 3,2 -6,36 -12,5 -15,86 1,00 43,65 56,35
G. Jaballah 7,9 -6,94 -13,01 -15,93 1,05 47,03 52,97
Chabbat 1b 17 -6,18 -13,41 -14,77 0,95 45,37 54,63
Drâa CRDA 17,9 -6,14 -12,70 -15,44 1,05 43,60 56,40
Tozeur 8 18,3 -8,29 -15,15 -15,14 1,14 57,94 42,06
Sabria Mol 6,1 -5,9 -12,79 -15,11 0,86 42,32 57,68
El Faouar 4 9,6 -4,59 -12,12 -14,47 0,86 35,55 64,45
Jemna 1b 10,8 -3,6 -10,57 -15,03 0,81 27,84 72,16
Fatnassa 2 27,8 -5,29 -11,82 -15,47 0,93 37,91 62,09
Negga 6 11,6 -6,7 -13,84 -14,86 1,00 48,55 51,45
Zarcine 1 11,6 -5,77 -13,44 -14,33 0,93 43,90 56,10
165
Chapitre IV: Etude isotopique
Pole biogénique
120
100
80
C (pcm)
14
60
Activité
40
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
20
CT : Sénonien
Limite 1
limite 2
0
-22 -20 -18 -16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0
13
Pole minéral
Teneur en C (% PDB)
166
Chapitre IV: Etude isotopique
Les teneurs en 13C ont permis d’admettre une dilution du carbone inorganique
total dissous d’origine biogénique (pCO2 > 10-3.5 ; d’après les résultats du Wateq)
par un carbone mort résultant de la dissolution des carbonates. Le résultat de
cette dilution apparaît sous forme de vieillissement apparent des eaux.
L’estimation des temps de résidence réels des eaux dans l’aquifère consiste alors à
calculer leur activité initiale Ao, corrigée des phénomènes de mélange et
d’échanges chimiques et isotopiques entre l’eau et la matrice. Le modèle de
correction appliqué dans la présente étude est celui de Pearson (1970). Les ages
corrigés sont consignés dans le tableau IV-1
167
Chapitre IV: Etude isotopique
Ce modèle suppose que le CITD est issu d’un simple mélange isotopique entre un
carbone gazeux biogène et un carbone minéral et ne fait intervenir que la
composition isotopique de ces deux pôles. (Fontes, 1987)
-3,5
-4
Eau récente
δ O ‰ vs SMOW
-4,5
-5
18
-5,5
-6
-6,5
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
11000
12000
13000
14000
15000
16000
17000
18000
19000
20000
168
Chapitre IV: Etude isotopique
VI- CONCLUSION
169
Chapitre IV: Etude isotopique
OUEST EST
PQ PQ
Toit du CT : Argiles
Toit du CT : Epaisse rouges sableuses (100m)
couche d’argiles rouges
CT
compactes (300 m)
Toit du CI : Semi perméable
CT CI
Toit du CI : Semi perméable
Signatures d’eaux mois
CI appauvries, donc plus jeunes
Signatures d’eaux anciennes Les eaux de retour d’irrigation
dans la nappe du CT et du PQ alimentent la nappe du PQ et
F
Les eaux de retour d’irrigation retournent à la nappe du CT
se limitent à la nappe du PQ
Les eaux affichent des Activités
Les eaux affichent des Activités 14
14 C plus fortes (bordure du
C faibles (axe du bassin)
bassin)
170
Chapitre IV: Etude isotopique
Les faibles teneurs en tritium dans les eaux de la nappe du Complexe Terminal
peuvent traduire une faible recharge de cette nappe à proximité des accidents
majeurs longeant l’anticlinal du Djérid d’une part et le caractère ancien de ces
eaux qui masquent par les grandes masses d’eaux ascendantes (drainance) les
signes de recharge d’autre part. Les fortes teneurs en tritium, enregistrées au
niveau des puits implantés en dehors du milieu oasien, confirment la contribution
des précipitations dans la recharge de la nappe du Plio-Quaternaire.
Les activités 14C des eaux de la nappe du Complexe Terminal peuvent traduire à
la fois une éventuelle contribution d’eaux récentes et/ou une recharge d’eaux
anciennes rajeunies en surface par retour d’irrigation. Ces phénomènes
s’observent essentiellement où la nappe du Complexe Terminal est libre à semi
captive.
Les corrélations entre les teneurs en 18O et les âges corrigés des eaux de la nappe
du CT, dans le bassin du Djérid ont mis en évidence 3 principaux groupes d’âges
compris entre l’actuel et 18 000 BP en rapprochement avec des périodes citées
dans la littérature. Les eaux de la nappe du CI, datées par d’autres méthodes
(Griès, 2002), sont plus anciennes et affichent des ages avoisinants les 100 Ka.
171
CONCLUSION GÉNÉRALE
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Le Djérid appartient au domaine saharien caractérisé par des reliefs assez plats
sauf dans sa partie Est où se dresse la chaîne Nord des chotts qui se prolonge à
l’Ouest par l’anticlinal du Draa du Djèrid. Deux accidents majeurs orientés Est-
Ouest longent l’axe de cet anticlinal et seraient responsables de l’effondrement
des dépressions de Chott El Gharsa au Nord et Chott Djérid au Sud. D’autres
failles perpendiculaires à ce même axe anticlinal se situent entre Hazoua et Nefta
et semblent affecter les formations géologiques à partir du Crétacé inférieur.
Les eaux souterraines du Djérid sont relativement chargées, avec des salinités
très hétérogènes. Les fortes salinités, dépassant les 6g/l, caractérisant les eaux
de la nappe du Plio-Quaternaire. Les nappes profondes du Complexe Terminal et
du Continental Intercalaire affichent des salinités moyennes de 3g/l.
172
Conclusion générale
Les cartes de répartition spatiale des éléments majeurs montre une nette
croissance des sulfates, des chlorures, du calcium et du sodium du Sud Est vers
le Nord et le Nord Ouest mettant en évidence l’importance de participation de ces
éléments majeurs dans la salinisation des eaux
173
Conclusion générale
Les résultats conjugués des teneurs en tritium et en 14C des eaux souterraines,
sont examinés conjointement, pour mettre en évidence les zones de recharge,
dans la zone d’étude.
174
Conclusion générale
175
BIBLIOGRAPHIE
REFERENCES
Tableau IV-9 : Activités 14C, teneurs en 13C, âges apparents et 3H des eaux des
différents aquifères (Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère A14C (pcm) A13C ‰ PDB Age apparent (BP)
3
H UT
44 Dhafria 3 CT sables
45 Ferdaous C1F1 CT sables
46 Essalem 2 CT sables
47 Nasr1 C1N1 CT sables
48 Fatnassa 2 CT calcaires 27,8±2,3
49 Negga 6 CT calcaires 11,6 ± 1,4 -6,7 17270 ± 950
50 Bechni CT calcaires
51 Faouar 4 CT calcaires 9,6 ± 1,1 -4,59 18850 ± 910
52 Sabria Môl CT calcaires 6,1 ± 1 -5,9 22200 ± 1295
53 Zarcine 1 CT calcaires 11,6 ± 1,2 -5,77 17290 ± 810
54 Jemna 1 bis CT calcaires 10,8 ± 0,85 -3,6 17905 ± 630
55 D. Kousksi 1bis CT calcaires
56 Bir Haj Brahim CT calcaires
57 Zaafrane 3 b CT calcaires 21,1 12490 ± 530
58 Douz 2 bis CT calcaires
59 Hezoua F 5 Plio-Quaternaire
60 S.Bejia Rached Plio-Quaternaire
61 M.Ftita Mileh Plio-Quaternaire
62 Salah B Taleb Plio-Quaternaire
63 Bogdadi M°(W) Plio-Quaternaire
64 Nefta fôret Plio-Quaternaire 72 ± 1 -10,41 2640 ± 120
65 Abdelha. Nasr Plio-Quaternaire
66 M° Zercini Plio-Quaternaire
67 Ezzouaia Plio-Quaternaire
68 Laroussi Ezouni Plio-Quaternaire
69 Ali B Saad Plio-Quaternaire
70 Belgac. Hamza Plio-Quaternaire
71 Legtari Abdelm Plio-Quaternaire
72 Kamel Jmoii Plio-Quaternaire
73 M° Ali Nouri Plio-Quaternaire
74 Amed Ammam Plio-Quaternaire
75 Nefta CI1 CI Djérid
76 Nefta CI2 CI Djérid 0,48 -8,96
77 Toz CI 2 CI Djérid 0,44 -8,47
78 Tozeur CI3 CI Djérid
79 Hamma CI2 CI Djérid
80 Hamma CI 4 CI Djérid 0,38 -8,8
81 Tazrarit CI CI Djérid 0,35 -7,9
82 Ceddada CI CI Djérid 0,27 -8,51
83 Hazoua CI CI Djérid 0,42 -9,65
84 Mahacen CI1 CI Djérid 0,69 -8,88
85 Hamma CI1b CI Djérid 2,4 -8,28
Tableau IV-9 (suite) : Activités 14C, teneurs en 13C, âges apparents et 3H des eaux
des différents aquifères (Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère A14C (pcm) A13C ‰ PDB Age apparent (BP)
1 El Hamma 9 bis CT sables
2 Moncef 3 bis CT sables
3 Hazoua 1 bis CT sables
4 Tozeur 3 CT sables
5 Ibn Chabbat 3 ter CT sables
6 Nefta 2 bis CT sables
7 Hazoua 4 CT sables
8 Manachi 2 bis CT sables
9 Hotel Ras El Aîn Toz CT sables
10 El Hamma 15 CT sables
11 Matrouha 2 CT sables 8,8 ± 0,9 19490 ± 820
12 Rejim Mâatoug 2 CT sables 10,3 ± 1,5 18260 ± 1140
13 B. maure Haguiga CT sables
14 Duntex CT sables 7,5 ± 1,5 20785 ± 1550
15 Heretiers Saîdi Plio-Quaternaire
16 Hatem Maklouf Plio-Quaternaire
17 Hedi Abdelwahed Plio-Quaternaire
18 Abdallah Messaoud Plio-Quaternaire
19 Abdallah Sekala Plio-Quaternaire 103,6 ± 0,9 Actuel
20 Othman Souissi Plio-Quaternaire
21 Amara Jhimi Plio-Quaternaire 99,4 ± 0,8 Actuel
22 Abderr. Mâatoug Plio-Quaternaire
23 Mbarek Tatta Plio-Quaternaire 85,5 ± 1 1260 ± 100
24 Rached Hanachi Plio-Quaternaire
25 Oued Hachana CT sables 15,2 ± 1,35 15140 ± 710
26 Jhim forêt Plio-Quaternaire 83 ± 1,3 1500 ± 125
27 Kmaês Bouchiba Plio-Quaternaire
28 Bir El Hod Plio-Quaternaire
29 Hazoua F2 Plio-Quaternaire
30 Bir Touil Plio-Quaternaire
31 M° Zaêter Plio-Quaternaire 77,6 ± 1,15 2040 ± 123
32 Kamel Rhouma Plio-Quaternaire 87,5 ± 1,8 -9,96 1080 ± 160
Tableau IV-10 : Activités 14C, teneurs en 13C et âges apparents des eaux des
différents aquifères (Campagne de 2001)