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UNIVERSITE DE TUNIS EL MANAR

FACULTE DES SCIENCES DE TUNIS


DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

THESE DE DOCTORAT

Présentée par :

Samir KAMEL
Pour l’obtention du titre :

Docteur en Géologie

CARACTÉRISATION HYDRODYNAMIQUE ET GÉOCHIMIQUE DES


AQUIFÈRES DU DJÉRID (SUD OUEST TUNISIEN)

Soutenue le 1er mars 2007, devant le jury composé de :

MM F. ZARGOUNI Professeur FST Président

K. ZOUARI Professeur ENIS Directeur de thèse

M. GUEDDARI Professeur FST Rapporteur

A. BEN MAMOU Professeur FST Rapporteur

S. BOUHLEL Professeur FST Examinateur

A. MAMOU Docteur Es. Sc. OSS Invité

Doctorat du
Laboratoire de Radio-Analyses et Environnement de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax-Tunisie
A la mémoire de ma mère et à mon père

A Mon frère et mes soeurs

A Ilhem, Mouadh, Mohamed El Fadl et Wajih


REMERCIEMENT

Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma reconnaissance à tous ceux


qui ont rendu possible par leurs collaborations scientifiques, leurs soutiens ou
tout simplement leur encouragement.

C’est tout d’abord à Monsieur Kamel ZOUARI, Professeur à l’Ecole Nationale


d’ingénieurs de Sfax que je dois adresser mes remerciements les plus profonds
pour la confiance qu’il m’a accordée en m’accueillant dans son Laboratoire et
pour avoir mis à ma disposition tous les moyens possibles et nécessaires pour
l’avancement de mes travaux de recherche. C’est grâce à son soutien scientifique
et moral et à sa générosité que j’ai eu la force et le courage d’accomplir ce travail.
Je le remercie également de m’avoir permis de participer à plusieurs stages et
activités scientifiques, ce qui m’a permis d’enrichir mes connaissances et
d’acquérir une bonne expérience dans le domaine de l’utilisation des techniques
géochimiques et isotopiques; qu’il en soit vivement remercié.

Je remercie Monsieur Fouad ZARGOUNI, Professeur à la faculté des


Sciences de Tunis pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de présider le jury de
cette thèse, malgré ses multiples occupations.

Ma profonde gratitude s’adresse à Monsieur Moncef GUEDDARI, Professeur


à la faculté des Sciences de Tunis qui m’a honoré en acceptant de rapporter ce
travail. Qu’il veuille accepter mes plus vifs remerciements.

Ma profonde gratitude s’adresse à Monsieur Abdallah BEN MAMOU,


Professeur à la faculté des Sciences de Tunis pour l’honneur qu’il m’a fait en
acceptant de rapporter et de juger cette thèse. Ses judicieuses remarques ont été
très bénéfiques pour l’amélioration de la qualité de ce travail.

J’adresse tous mes remerciements à Monsieur Salah BOUHLEL, Professeur


à la faculté des Sciences de Tunis pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de
rapporter et de juger cette thèse.

Mes profonds remerciements s’adressent à Monsieur Ahmed MAMOU, Ex-


Directeur des Eaux souterraines au DGRE et actuellement Conseiller auprès de
l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), d’avoir proposé le sujet de cette thèse
et d’accepter de faire partie du jury.

Je remercie aussi le Professeur P. SEILER (Laboratoire d’hydrologie de


Munich) pour ses précieuses remarques et sa participation aux analyses
isotopiques.

Je tiens à remercier Monsieur Béchir DADDI, Commissaire Régional au


Développement Agricole de Tozeur pour son aide et sa compréhension pour la
réalisation de ce travail. Mes vifs remerciements s’adressent à Monsieur Lahmadi
MOUMNI Chef d’arrondissement des Ressources en eaux au CRDA de Tozeur
pour le temps qu’il m’a consacré et pour son aide inestimable. Messieurs Ahmed
CHABBI, Hafedh BELKHIR, Atef ZAMOURI sans oublier le défunt Said SAHRAOUI
ont assuré les campagnes d’échantillonnage et les travaux de terrain. Qu’ils
trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.
J’adresse mes remerciements les plus vifs à mes collègues et amis Lassaad
DASSI, Docteur à la Faculté des Sciences de Gabès et Brahim Abidi, pour leurs
disponibilités, leurs aides inestimables et leurs collaborations fructueuses. Je les
remercie profondément.

Je tiens à remercier Madame Najiba CHKIR, Docteur à la faculté de Lettres


et des Sciences Humaines de Sfax et membre du Laboratoire pour sa
disponibilité.

J’adresse mes remerciements les plus vifs à mes amis Monef Chalbaoui et
Younès Hamed pour leur soutien moral tout au long des longues années de la
préparation de ce travail.

Abdelmajid CHATOUI, Aida BEDRAOUI et Hlima SAHRAOUI se sont chargés du


travail de bureau. Qu’ils en soient remerciés.

Je ne peux pas oublier Toumi ben Ramdan, Hacen Ben Lamine et Ridha
Mchantel, chauffeurs à l’Arrondissement des Ressources en Eaux pour les efforts
qu’ils ont déployé pour l’accomplissement de ce travail.

Je remercie également mes amis (es) et collègues de l’équipe du Laboratoire


de Radio-Analyse et Environnement de l’ENIS, en particulier Monsieur
Abdelkarim DAOUD, Madame Leila MEDHIOUB, Monsieur Hafedh GARGOURI,
Madame Leila JERIBI, Monsieur Safouane BEN AMAR, Sameh, Abir, Rim, et
Sihem.

J’adresse mes remerciements les plus sincères au personnel du département


de géologie de l’ENIS et à tous les techniciens du laboratoire, en particulier
Hafedh GARGOURI qui a assuré les analyses chimiques.

Une pensée, très particulière, à ma chère campagne Ilhem et mes gosses


Mouadh, Mohamed et Wajih qui m’ont supporté et soutenu pendant les périodes
les plus difficiles.

Tout le mérite revient à ma chère mère, qui n’est plus de ce monde, mon
père ainsi que mon frère Mounir qui m’ont toujours poussé à finir ma thèse.

SAMIR KAMEL, Tozeur le 03 janvier 2007


TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET HUMAIN,


CLIMATOLOGIE ET GEOLOGIE

I- CADRE GEOGRAPHIQUE ET HUMAIN 4


I-1 CADRE GEOGRAPHIQUE 4
I-2 CADRE HUMAIN 5
I-2-1. Une forte croissance démographique 5
I-2-2. Vieillissement de la population active et régression des emplois 8
I-2-3. Extension des périmètres oasiens et enjeux économiques 9
I-3 CONCLUSION 10

II- CADRE CLIMATIQUE ET HYDROLOGIQUE 11

II-1 LES PRECIPITATIONS 11


II-1-1 Pluviométrie annuelle 11
II-1-1-1. Moyennes interannuelles 11
II-1-1-2. La moyenne décennale 12
II-1-1-3. Effet de la continentalité 13
II-1-2 Pluviométrie mensuelle 14
II-1-3 Variations saisonnières des pluies 16
II-2 LA TEMPERATURE 17
II-3 LE REGIME DES VENTS 18
II-4 HUMIDITE RELATIVE ET INSOLATION 19
II-5 EVAPORATION ET EVAPOTRANSPIRATION 19
II-5-1 L’ Evaporation 19
II-5-2 L’évapotranspiration 20
II-6 LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE 21
II-7 CONCLUSION 21

III- GEOLOGIE DE LA REGION D’ETUDE 23


III-1 STRATIGRAPHIE 23
III-1-1 Le Jurassique 24
III-1-2 Le Crétacé Inférieur 25

III-1-2-1 Le Néocomien 25

(i) Berriasien-Valanginien (Formation Sidi-Kralif) 25

(ii) Hautévirien (Formation Melloussi) 25

III-1-2-2 Le Barrémien (Formations Bou Dinar, Bou Hedma et Sidi Aich en 27


partie)

(i) Hauterivien supérieur Barrémien (Formation Bou Dinar) 27

(ii) Barrémien inférieur et moyen (Formation Bou Hedma) 27

(iii) Aptien inférieur-Barremien supérieur (Formation Sidi Aîch) 28

(iiii) l’Aptien 29
III-1-2-3 l’Albien (Formation Orbata) 30

III-1-3 Le Crétacé Supérieur 31


III-1-3-1 le Cénomanien 31
III-1-3-2 le Turonien 31

III-1-3-3 le Sénonien 32

III-1-4 le Tertiaire 32
III-1-4-1 Le Paléocène (formation El Haria) 32
32
III-1-4-2 L’Eocène ( Formations Thalja, Chouabine et Metlaoui)
III-1-4-3 Le Mio-Pliocène( Formations Beglia et Segui) 33

(i) Formatin Beglia 33


(ii) Formation Ségui 34
III-1-5 Le Quaternaire 34

IV- CADRE STRUCTURAL 35

IV-1 LA CHAINE DES PLIS DE METLAOUI 36

IV-2 LE SYNCLINAL DE CHOTT EL GHARSA 36

IV-3 L’ANTICLINAL DU DJERID 36


V- EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE 38

V-1 PALEOGEOGRAPHIE DU SECONDAIRE 38


V-2 PALEOGEOGRAPHIE DU TERTIAIRE 40
V-3 PALEOGEOGRAPHIE DU QUATERNAIRE 41
VI- CONCLUSION DE LA CLIMATOLOGIE ET DE LA GEOLOGIE 41

CHAPITRE II : ETUDE HYDROGEOLOGIQUE

I- INTRODUCTION 43

II- DEFINITION ET EXTENSION DES AQUIFERES 44

II-1 L’AQUIFERE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE (CI) 44


II-2 L’AQUIFERE DU COMPLEXE TERMINAL (CT) 46
II-3 L’AQUIFERE DU PLIO-QUATERNAIRE (PQ) 46

III- GEOMETRIE DES RESERVOIRS 47

III-1 CORRELATIONS HYDROSTRATIGRAPHIQUES 47


III-1-1 Corrélation I : Atlas saharien-Dahar 47
III-1-2 Corrélation II : Ben Gacha-Bir Roumi 50
III-1-3 Corrélation III : Degache-Hazoua 51
III-1-4 Corrélation IV : Bir Roumi-Jemna 52
III-1-5 Corrélation V : Gantas-Kébili 53
III-2 EPONTES ET EPAISSEURS UTILES DES FORMATIONS RESERVOIRS 54
III-2-1 Carte du toit et de l’épaisseur utile du CI (ERESS, 1972) 54
III-2-2 Carte des épontes et de l’épaisseur utile du réservoir CT 55
III-2-2-1 Carte des isobathes du toit de la formation réservoir 55
III-2-2-2 Carte des isobathes du mur de la formation réservoir 55
III-2-2-3 Carte de l’épaisseur utile de la formation réservoir 55
III-3 GEOMETRIE DU RESERVOIR DE LA NAPPE DU PQ 58
III-3-1 Corrélation BM2 – Ouled Ghrissi 60
III-3-2 Corrélation Nefta3 - Nefta 5 bis 60
III-3-3 Corrélation Tozeur3 - Tozeur 10 60
III-3-4 Corrélation Ceddada2 - Ceddada5 60

IV- PARAMETRES HYDRODYNAMIQUES DES AQUIFERES 61

IV-1 CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE 61


IV-2 TRANSMISSIVITE 61
IV-3 COEFFICIENT D’EMMAGASINEMENT 62

V- ETUDE DE LA PIEZOMETRIE DES NAPPES 63

V-1 LA NAPPE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE 63


V-2 LA NAPPE DU COMPLEXE TERMINAL 66
V-3 LA NAPPE DU PLIO-QUATERNAIRE 70

VI- EXPLOITATION ET BILAN DES NAPPES 73

VI-1 LA NAPPE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE 73


VI-1-1 Historique de l’exploitation 73
VI-1-2 Composantes du bilan hydraulique 74
VI-2 LA NAPPE DU COMPLEXE TERMINAL 77
VI-2-1 Historique de l’exploitation 77
VI-2-2 Etat de l’exploitation actuelle (Etat de 2005) 77
VI-2-3 Bilan hydraulique 80
VI-3 LA NAPPE DU PLIO-QUATERNAIRE 82
VI-3-1 Historique de l’exploitation 82
VI-3-2 Estimation du bilan 84

VII- CONCLUSION 85

CHAPITRE III : ETUDE GEOCHIMIQUE

I- INTRODUCTION 87

II- CARACTERISTIQUES CHIMIQUES DES EAUXV 87


II-1 ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES 87
II-1-1 Campagnes d’échantillonnages 87
II-1-2 Fiabilité des analyses 88
II-2 PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES 89
II-2-1 La température 89
II-2-2-1 les nappes phréatiques 89
II-2-2-2 la nappe du Complexe Terminal 89
II-2-2-3 La nappe du Continental Intercalaire 90
II-2-2-4 Interprétations 90
II-2-2 La conductivité 91
II-2-3 Le pH 92
II-3 REPARTITION SPATIALE DE LA SALINITE 93
II-4 FACIES CHIMIQUE DES EAUX 97
II-4-1 Diagramme de Piper 97
II-4-1-1 la nappe du Plio-Quaternaire 97
II-4-1-2 la nappe du Complexe Terminal du Djérid (Miocène) 97
II-4-1-3 la nappe du Complexe Terminal de la Nefzaoua (Sénonien) 100
II-4-1-4 la nappe du Continental Intercalaire 100
II-4-2 Diagramme de Schoeller-Berkaloff 101
II-4-3 Répartition spatiale des faciès chimiques 101

III- MECANISMES DE LA MINERALISATION DES EAUX 103

III-1 CALCUL DES INDICES DE SATURATION vis-à-vis DES PHASES 104


MINERALES
III-1-1 Rappel théorique 104
. III-1-1-1. Notion d’activité ionique 104
III-1-1-2. Indice de saturation Is 104
III-1-2 Saturation vis-à-vis de certains minéraux 105
III-2 ORIGINE DE LA MINERALISATION 107
III-2-1 Rapports éléments majeurs/résidu sec 107
III-2-2 Rapports éléments majeurs/Cl 107
III-2-3 Mise en évidence de la dissolution 110
III-2-4 Mise en évidence des échanges de bases 111
III-3 APPORT DES NITRATES, DU STRONTIUM ET DES BROMURES 113
III-3-1 Rapport (NO3-) / (Cl-) 113
III-3-2 Rapport (Sr 2-) / (Ca2+) et (Sr 2-) / (SO42) 115
III-3-3 Rapport (Br-) / (Cl-) 115

IV- LE SAR ET L’ESR DES EAUX SOUTERRAINES nbnnnnnnnnnnnnn 116

V- CONCUSION 116

CHAPITRE IV : ETUDE ISOTOPIQUE

I- INTRODUCTION 118
II- PRINCIPES ET GENERALITES 119
II-1 DEFINITION 119
II-2 PRINCIPES 119
II-2-1 Lois d’action de masse 119
II-2-2 Mesures et mode d’expression des résultat 119
II-2-3 Fractionnement isotopique 120
II-2-4 Enrichissement isotopique 121
II-3 PRINCIPE DU TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES PAR LE COUPLE : 18O 121
ET 2H
II-3-1 la condensation 121
II-3-2 L’évaporation 122
II-3-3 Conditions particulières 124
II-3-2-1 L’échange eau-roche 124
II-3-2-2 Echange entre l’eau et les autres fluides 124
II-4 TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES A L’AIDE DU TRITIUM 125
II-4-1 Généralités 125
II-4-2 Principe et mode d’expression 125
II-4-3 Sources du tritium 126
II-5 TRAÇAGE PAR LES ISOTOPES DU CARBONE INORGANIQUE TOTAL 127
DISSOUS (13C/14C)
II-5-1 Traçage du Carbone 13 127
II-5-1-1 Le CO2 atmosphérique 127
II-5-1-2 Le CO2 biogénique 127
II-5-1-3 Le carbonate marin 128
II-5-2 Introduction et minéralisation du carbone 128
II-5-3 Les processus de fractionnement isotopique des espèces carbonatées 129
II-5-3-1 système ouvert 130
II-5-3-2 système fermé 130
II-5-4 Le carbone 14 131
II-5-4-1 Mode de formation et distribution dans le cycle hydrologique. 131
II-5-4-2 Estimation de l’activité initiale A 14Co 132
II-5-4-3 Calcul du CO2 gaz équilibrant 133

III- TRAÇAGE DES EAUX SOUTERRAINES 134


III-1 INTRODUCTION 134
III-2 TRAVAUX ANTERIEURS 134
III-3 ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES 137
III-4 RESULTATS ET DISCUSSIONS 139
III-4-1 variations interannuelles des teneurs isotopiques 141
III-4-2 Origine et mode de recharge des eaux souterraines 143
III-4-3-1 Relation 2H/18O 143
III-4-3-2 Relation Cl/isotopes stables dans les eaux échantillonnées en 146
1999

IV- TRAÇAGE DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE TRITIUM (3H) 149

IV-1 INTRODUCTION 149


IV -2 ECHANTILLONNAGE ET ANALYSES 150
IV -3 RESULTATS ET DISCUSSION 150
IV -3-1 La nappe du Complexe Terminal 150
IV -3-2 La nappe du Plio Quaternaire 151

V TRAÇAGE DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE COUPLE 14C/13C 151

V-1 INTRODUCTION 151


V-2 ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES 151
V-3 RESULTATS ET DISCUSSIONS 153
V-3-1 Nappe du Continental intercalaire 153
V-3-2 Nappe du Complexe Terminal 153
V-4 ESTIMATION DES VITESSES DE CIRCULATION DANS LA NAPPE DU CT 155
V-5 ACTIVITE 14C vs 18O 155
V-6 MISE EN EVIDENCE DES EFFETS DE L’EXPLOITATION PAR 156
L’EVOLUTION DES ACTIVITES 14C DES EAUX DE LA NAPPE DU CT
V-7 MODELES D’ESTIMATION DE L’ACTIVITE INITIALE AO UTILISES DANS 158
LES EAUX DES NAPPES DU COMPLEXE TERMINAL ET DU PQ
V-7-1 Modèle chimique 158
V-7-2 Modèle isotopique 158
V-7-3 Modèle mixte 159
V-7-4 Discussion du choix du modèle de correction 162
V-8 TAUX DU δ13C BIOGENIQUE ET δ13C MINERAL 165
V-9 APPLICATION DES MODELES DE CORRECTION DES AGES 14C 167
V-10 LES PERIODES DE RECHARGE DES EAUX SOUTERRAINES 168
VI CONCLUSION 169
CONCLUSION GENERALE 172
Liste des figures

CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET HUMAIN,


CLIMATOLOGIE ET GEOLOGIE

Fig. I-1 Carte de localisation de la zone d’étude 4


Fig. I-2 Evolution démographique des agglomérations de la zone d’étude 6
Fig. I-3 Cloches d’ages de la population active dans le Gouvernorat 9
Fig. I-4 Répartition des périmètres irrigués publics et privés 10
Fig. I-5 Précipitations annuelles au niveau de la station de Tozeur et de Nefta 12
Fig. I-6 Répartition des précipitations en fonction de la distance à la mer 14
Fig. I-7 Précipitations moyennes mensuelles dans les principales stations 15
Fig. I-8 Répartition saisonnière des pluies (mm) dans les principales stations 16
Fig. I-9 Variation des températures moyennes mensuelles Station de Tozeur 17
Fig. I-10 Rose des vents au niveau de la station de Tozeur (1970-1997) 18
Fig. I-11 Réseau hydrographique simplifié 22
Fig. I-12 Plan de position des forages d’eau et des forages pétroliers 24
Fig. I-13 Log synthétique de la série lithostratigraphique 26
Fig. I-14 Géologie de la zone d’étude 28
Fig. I-15 Toit de la dolomie aptienne (ETAP, 1983) 30
Fig. I-16 Carte structurale du bloc Chott El Gharsa (ETAP, 1995) 37
Fig. I-17 Découpage schématique de en faisceaux de plis (Zargouni, 1986) 39

CHAPITRE II : ETUDE HYDROGEOLOGIQUE

Fig. II-1 Limites d’extension des nappes du C.I du C.T (OSS, 2002) 45
Fig. II-2 Carte de localisation des corrélations 48
Fig. II-3 Corrélation I : Atlas saharien-Dahar ( Roautbi, 1970) 49
Fig. II-4 Corrélation II : Ben Gacha-Bir Roumi 50
Fig. II-5 Corrélation III : Degache-Hazoua 51
Fig. II-6 Corrélation IV : Bir Roumi-Jemna 52
Fig. II-7 Corrélation V : Gantas-Kébili CI 17 (Moumni, 2001) 53
Fig. II-8 Carte du toit et de l’épaisseur utile du CI (ERESS, 1972) 54
Fig. II-9 Carte des isobathes du toit de la formation réservoir du CT 56
Fig. II-10 Carte des isobathes du mur de la formation réservoir du CT 56
Fig. II-11 Carte de l’épaisseur utile du réservoir de la nappe du CT (ERESS, 1972) 57
Fig. II-12 Carte de l’épaisseur utile du réservoir de la nappe du CT (2000) 57
Fig. II-13 Carte de localisation des corrélations (Plio-Quaternaire) 58
Fig. II-14 Coupes schématiques du réservoir de la nappe du P.Q 59
Fig. II-15 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CI 64
Fig. II-16 Carte piézomètrique de la nappe du CI dans le Djérid (Moumni, 2001) 66
Fig. II-17 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CT 67
Fig. II-18 Piézomètrie de la nappe du CT (ERESS, 1972) 69
Fig. II-19 Piézomètrie de la nappe du CT (2000) 70
Fig. II-20 Evolution de la profondeur du plan d’eau de la nappe du PQ 71
Fig. II-21 Piézomètrie de la nappe du PQ (2000) 72
Fig. II-22 Evolution de l’exploitation de la nappe du CI 74
Fig. II-23 Affleurements perméables utiles des nappes du CI et du CT 75
(OSS, 2002)
Fig. II-24 Evolution de l’exploitation de la nappe du CT dans le Djérid 78
Fig. II-25 Evolution de l’exploitation de la nappe du CT 79
Fig. II-26 Evolution du nombre de puits dans quelques oasis 82
Fig. II-27 Evolution de l’exploitation de la nappe du PQ 83

CHAPITRE III : ETUDE GEOCHIMIQUE

Fig. III-1 Carte de localisation des points d’eau échantillonnés 88


Fig. III-2 Carte de répartition de la température des eaux de la nappe du C.T 89
Fig. III-3 Relation entre résidu sec et conductivité dans les eaux souterraines 92
Fig. III-4 Carte de la minéralisation totale des eaux du Complexe Terminal 94
Fig. III-5 Carte d’iso teneur en SO42- dans les eaux du Complexe Terminal 95
Fig. III-6 Carte d’iso teneur en Cl- dans les eaux du Complexe Terminal 95
Fig. III-7 Carte d’iso teneur en Ca2+ dans les eaux du Complexe Terminal 96
Fig. III-8 Carte d’iso teneur en Na+ dans les eaux du Complexe Terminal 96
Fig. III-9 Représentation des faciès chimiques sur le diagramme de Piper 98
Fig. III-10 Diagramme de Piper des eaux souterraines du bassin du Djérid 98
Fig. III-11 Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du P.Q 99
Fig. III-12 Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du C.T 99
Fig. III-13 Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du C.I 99
Fig. III-14 Diagramme de Schoeller-Berkallof des eaux souterraines 102
Fig. III-15 Carte de répartition spatiale des faciès des eaux de la nappe du C.T 103
Fig. III-16 Saturations des eaux vis à vis de certains minéraux 106
Fig. III-17 Relation entre les éléments majeurs et la minéralisation 108
Fig. III-18 Relation entre les éléments majeurs et la teneur en chlorures 109
Fig. III-19 Relation entre les teneurs en sulfates et en calcium 110
Fig. III-20 Mise en évidence de la dissolution des carbonates et des évaporites 111
Fig. III-21 Mise en évidence des échanges de base avec les minéraux argileux. 112
Fig. III-22 Rapport (NO3-) / (Cl-) des eaux souterraines 113
Fig. III-23 Rapport (Sr2-) / (Ca2+) des eaux souterraines 114
Fig. III-24 Rapport (Sr2-) / (SO42-) des eaux souterraines 114
Fig. III-25 Rapport (Br -) / (Cl-) des eaux souterraines 115

CHAPITRE IV : ETUDE ISOTOPIQUE

Fig. IV-1 Résumé des modalités du traçage en isotopes stables (Fontes, 1976) 123
Fig. IV-2 Traçage des précipitations en tritium 126
Fig. IV-3 Evolution de 1950 à 1998 de l’activité en 14C du CO2 atmosphérique 132
Fig. IV-4 Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT depuis 1972 137
Fig. IV-5 Histogrammes des fréquences des teneurs en isotopes stables 140
Fig. IV-6 Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT 141
Fig. IV-7 Evolution ponctuelle des teneurs en 18O de 1972 à 1999 142
de la nappe du CT
Fig. IV-8 Relation 2H/18O dans les eaux souterraines (Campagne de 1999) 144
Fig. IV-9 Chlorures versus 18 O dans les eaux souterraines 148
Fig. IV-10 Chlorures versus 2H dans les eaux souterraines 149
Fig. IV-11 Activité 14C pour les eaux des différentes nappes du bassin 152
Fig. IV-12 Répartition spatiale des activités 14C des eaux du Complexe Terminal 154
Fig. IV-13 Activités 14C en fonction de l’18O dans les eaux souterraines 156
Fig. IV-14 Evolution des activités 14C des eaux de la nappe du CT 157
Fig. IV-15 Relation profondeur moyenne de captage/Age 14C corrigé ( Pearson) 164
Fig. IV-16 Activité 14C en fonction des teneurs en 13C 166
Fig. IV-17 Oxygène-18 en fonction des ages 14 C corrigés 168
Fig. IV-18 Schéma de conception du système hydrogéologique 170
Liste des tableaux

CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET


HUMAIN, CLIMATOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE

Tab. I-1 Evolution démographique et taux d’urbanisme


par délégation (1956-1997) 6
Tab. I-2 Taux d’accroissement moyen annuel de la population du
Sud tunisien comparé au taux moyen d’accroissement
national. (1956-1997) 7
Tab. I-3 Solde migratoire dans le Djérid. (1979-1984) 7
Tab. I-4 Répartition de la population active par tranches d’age et 8
son évolution entre 1984 et 2000 dans le Gouvernorat de
Tozeur
Tab. I-5 Superficie des exploitations agricoles par délégation. 9
(CRDA de Tozeur ; 2000)
Tab. I-6 Moyennes interannuelles des précipitations dans les 11
principales stations

Tab. I-7 Moyennes décennales sèches et humides 13

station de Nefta (1888-2000)

Tab. I-8 Pluviométrie en fonction de la distance à la mer. 13


Tab. I-9 Précipitations moyennes mensuelles dans les principales 15
stations du Djérid (1950-1990 ; INM)

Tab. I-10 Données sur la température de l’air à Tozeur (1984-1996) 17

Tab. I-11 Ordres de grandeur des taux d’évaporation annuels dans 19


le sud tunisien (Hamrouni, 1986)

Tab. I-12 Taux d’évaporation annuels moyens à Tozeur (1969-1972) 20


UNESCO

Tab. I-13 Taux d’évapotranspiration annuelle enregistrée à Tozeur 20


(1984-1991) (El Mannakh ONM, 1992)

Tab. I-14 Cotes du toit et épaisseur de la dolomie aptienne 29


Tab. I-15 Profondeur et l’épaisseur du Turonien dans les forages 31
profonds du Djérid
CHAPITRE II : ETUDE HYDROGEOLOGIQUE

Tab. II-1 Transmissivités de l’aquifère du CT déduites des essais de 62


pompage
Tab. II-2 Evolution de la profondeur du plan d’eau en fonction de 68
l’exploitation
Tab. II-3 Historique de l’artésianisme de la nappe du Continental 73
Intercalaire du Djérid (1981-2000)
Tab. II-4 Données récapitulatives des composantes du bilan de la 76
nappe du Continental Intercalaire dans le Sud tunisien
(OSS, 2002)
Tab. II-5 Répartition de l’exploitation de la nappe du CT par 80
secteurs économiques dans le Djérid
Tab. II-6 Données récapitulatives des composantes du bilan de la 81
nappe du Complexe Terminal dans le Sud tunisien (OSS,
2002)
Tab. II-7 Evolution du nombre des puits et du débit d’exploitation 82
de la nappe du P.Q (1980-2003)
Tab. II-8 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CI dans le Annexe
Djérid 1
Tab. II-9 Evolution de la piézomètrie de la nappe du CT dans le Annexe
Djérid 1
Tab. II-10 Evolution de la piézomètrie de la nappe du PQ dans le Annexe
Djérid 1
Tab. II-11 Historique du tarissement des sources dans le Djérid Annexe
1
Tab. II-12 Suivi des fluctuations piézomètriques annuelles de la Annexe
nappe du Plio-Quaternaire dans le Djérid 1
Tab. II-13 Evaluation des apports nets à la nappe du PQ par la Annexe
méthode des fluctuations piézomètriques 1

CHAPITRE III : ETUDE GEOCHIMIQUE

Tab. III-1 Analyses chimiques des eaux souterraines en mg.l.-1 Annexe


(Campagne de 1999) 2
Tab. III-2 Analyses chimiques des eaux souterraines en meq.l.-1 Annexe
(Campagne de 1999) 2
Tab. III-3 Analyses chimiques des eaux souterraines en mg.l.-1 Annexe
(Campagne de 2001) 2
Tab. III-4 Analyses chimiques des eaux souterraines en meq.l.-1 Annexe
(Campagne de 2001) 2
Tab. III-5 Caractéristiques physico-chimiques des eaux Annexe
souterraines 2
Tab. III-6 Indices de saturation calculés par le programme Wateq.F Annexe
2
Tab. III-7 SAR et ESR des eaux souterraines Annexe
2
CHAPITRE IV : ETUDE ISOTOPIQUE

Tab. IV-1 Variation de l’enrichissement isotopique ε en fonction de 129


la température
Tab. IV-2 Activités initiales en 14C selon différents modèles 162

Tab. IV-3 Ages 14C des eaux souterraines selon différents modèles 163
Tab. IV-4 Taux de participation des deux pôles de minéralisation du 165
carbone (gaz, matrice)
Tab. IV-5 Activités initiales et âges corrigés des eaux 167
Tab. IV-6 Teneurs en isotopes stables (Campagne de 1999) Annexe
3
Tab. IV-7 Teneurs en isotopes stables (Campagne de 2001) Annexe
3
Tab. IV-8 Teneurs en isotopes stables (RAF/2003) Annexe
3
Tab. IV-9 Activités 14C, teneurs en 13C, ages apparents et 3H dans Annexe
les eaux des différents aquifères (Campagne de 1999) 3
Tab. IV-10 Activités 14C, teneurs en 13C et ages apparents dans les Annexe
eaux des différents aquifères (Campagne de 2001) 3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction générale

INTRODUCTION GENERALE

Avec la croissance démographique enregistrée dans le Djérid depuis la veille de


l’indépendance du pays, la demande en eau pour subvenir aux besoins humains,
agricoles et industriels (mines et tourisme) n’a cessé d’augmenter. De ce fait, la
situation du Djérid, comme partout dans les régions du Sud tunisien, a
particulièrement changé avec l’introduction des techniques de forage et la
réalisation de forages profonds pour subvenir à ces nouvelles demandes, souvent
en toute méconnaissance des éléments du bilan de la nappe exploitée. Ce n’est
qu’à partir de 1972 et à la suite des travaux du projet de l’UNESCO connu sous
ERESS (Etude des Ressources en Eau du Sahara Septentrional) que fut établi le
bilan des deux principales nappes souterraines du Continental Intercalaire (CI) et
du Complexe Terminal (CT). Des "quotas" d’exploitation de ces deux nappes ont
été fixés pour chaque région du Sud tunisien et algérien.

Ces quotas ne sont pas souvent respectés et les pertes de performances de la


nappe du Complexe Terminal sont les premières à se manifester. La dernière
source du Djérid a tari en 1988, l’artésianisme a pratiquement disparu et le
pompage s’est généralisé suite à la baisse alarmante du plan d’eau dans les
piézomètres (2 m/an dans certains piézomètres).

Face à cette situation, un certain nombre de questions concernant l’évolution


de la piézomètrie, de la salinité des eaux en fonction de l’exploitation, l’origine de
ces eaux après le tarissement des sources et la généralisation du pompage sont à
mettre au clair.
Les interrelations entre la nappe du Complexe Terminal et la nappe du Plio-
Quaternaire dans la recharge et le drainage ont été également discutées.

Nos intentions dans le travail présenté dans cette thèse sont :


- Actualiser la carte piézomètrique de la nappe du Complexe Terminal (état de
l’an 2000) en intégrant les données fournies par 13 nouveaux piézomètres
crées depuis 1993 dans le Djérid.
- Préciser sur la base des nouvelles données de forages (3 nouveaux forages
profonds réalisés entre 1998 et 2004), le fonctionnement hydrodynamique de

1
Introduction générale

la nappe du Continental Intercalaire entre Hazoua et le reste du Djérid tout en


exploitant les données de la sismique.
- Dresser le bilan des nappes phréatiques par la méthode des fluctuations
piézomètriques. (l’ancien bilan est estimé par une méthode expérimentale
datant de 1973)
- Mieux cerner le rôle des nappes phréatiques dans l’alimentation et\ou le
drainage de la nappe du Complexe Terminal en milieu oasien.
- Estimer le temps de résidence de l’eau dans les aquifères.
- Préciser les zones favorables à la recharge dans la zone d’étude.
- Préciser l’origine et la fréquence des eaux des pluies qui tombent dans la
région par un traçage isotopique naturel de la molécule d’eau en zone non
saturée.

Pour avoir des éléments de réponse à ces diverses questions, une étude
pluridisciplinaire faisant appel aux méthodes de l’hydrogéologie classique et aux
techniques nucléaires (isotopes stables et radioactifs de la molécule d’eau) a été
menée dans cette thèse structurée en 4 chapitres :

Le premier chapitre présente une synthèse bibliographique des connaissances


géographiques, avec un intérêt particulier à l’évolution démographique et aux
mutations socio-économiques et leurs répercussions sur l’exploitation des
ressources en eau. Les données climatiques, notamment celles des pluies
recueillies depuis 1897 dans les stations de Tozeur et de Nefta, seront traitées en
détail.

Le deuxième chapitre, est consacré à l’étude hydrogéologique des trois


aquifères exploités dans le Djérid. L’accent sera mis sur la précision des réservoirs
des nappes profondes avec l’acquisition des nouvelles données de forages, en
particulier à Hazoua, Bir Roumi et Ben Gacha. Le changement latéral de lithologie
du toit de la nappe du CT fait que cette nappe peut être libre (toit érodé), captive
(argiles rouges compactes) ou semi captive (argiles sableuses). Les conséquences
de telles dispositions sur les interrelations avec la nappe du Plio-Quaternaire sont
grandes.

2
Introduction générale

Le troisième chapitre est consacré à l’hydrochimie des eaux souterraines en se


basant sur les analyses des éléments majeurs et quelques éléments en traces.
Nous présenterons d’abord les caractéristiques physico-chimiques des eaux, leur
faciès chimiques et leur répartition spatiale. Nous exposerons par la suite les
indices de saturation vis-à-vis de quelques phases minérales et les processus
géochimiques pouvant exister entre l’eau et la matrice. Enfin, nous discuterons
l’origine et les mécanismes de l’acquisition de la salinité des eaux.

Le quatrième chapitre s’intéresse à l’étude isotopique des eaux souterraines.


Nous présenterons d’abord, les principes du traçage isotopique par les isotopes de
la molécule d’eau (18O, 2H et 3H), ensuite, nous discuterons l’origine et les modes
de recharge des eaux souterraines, en se basant sur le traçage par le couple 18O/

2H. Le couple 13C/14C donnera des indications sur le temps de séjour des eaux et
les principales périodes de recharge.

3
CHAPITRTE I :
CADRE GÉOGRAPHIQUE ET HUMAIN,
CLIMATOLOGIE ET GÉOLOGIE
I- CADRE GEOGRAPHIQUE ET HUMAIN

I-1. CADRE GEOGRAPHIQUE

La région du Djérid est située au Sud Ouest de la Tunisie et constitue la partie


Nord Ouest du bassin du Djérid qui est partagé entre les gouvernorats de Tozeur
et de Kébili. Cette région appartient au domaine saharien caractérisé par des
reliefs assez plats sauf dans sa partie Est où se dresse la chaîne Nord des Chotts.
Cette chaîne se prolonge à l’Ouest par un bombement anticlinal qui sépare les
dépressions de Chott El Gharsa au Nord et Chott El Jérid au Sud. (Fig. I-1).
D’une superficie de 1400 Km2, la région du Djérid, objet de la présente étude, fait
partie du bassin du Djérid qui s’étend sur 10.000 Km2. Cette région est limitée au
Nord par Chott El Gharsa et la chaîne nord des chotts, à l’Est et au Sud, par
Chott El Jérid et à l’Ouest, par la frontière algérienne.

N 8° 8° 30’ 9°
CHAINE NORD DES CHOTTS
J. Mora
Chott El Gharsa di
J. S Bouhlel J. el Asker
J. Dghoumes

El Hamma 34°
TOZEUR
Nefta Degache
ALGERIE

KEBILI
Chott El Jérid

Hazoua
ALGERIE

Légende
: Axe routier
: Chemin de fer
: Chott 0 10 Km
: Montagne
: Frontière Tuniso-algérienne

Figure I-1 : Carte de localisation de la zone d’étude


I-2. CADRE HUMAIN

Par l’ancienneté de ses oasis, le Djérid paraît être parmi les vieux centres
habités de la Tunisie comme le témoigne les vestiges de l’époque préhistorique et
les ruines datant de l’époque romaine dans les villages intra oasiens
(soubassements de minarets et autres édifices antiques à Beld El Hadar et à
Degache).
La concentration autour des sources est à l’origine de ces agglomérations
du désert ou oasis qui servaient d’escales pour caravanes, de lieu de production
agricole et d’articulation de la circulation trans-saharienne.
L’hypothèse la plus répandue aujourd’hui sur l’expansion des oasis et
l’introduction de l’agriculture en milieu aride, écrivait J. Berthemont en 1982, met
en relation les variations du climat, l’évolution des populations locales et
notamment la croissance démographique et la conversion d’une partie de la
société pastorale à l’agriculture autour des points d’eau.
De nos jours, les oasis ne constituent plus une juxtaposition de jardins
gérés par des nomades sédentarisés autour des points d’eau et entourés par un
milieu désertique hostile, mais un lieu d’existence de groupements sociaux en
communication avec le monde extérieur.
Pour mettre en évidence l’ampleur des mutations démographiques et ses
impacts sur le développement de la zone d’étude, nous avons procédé au
dépouillement des principales statistiques fournies par l’Institut National de la
Statistique (I.N.S) depuis la veille de l’indépendance du pays en 1956.

I-2-1. Une forte croissance démographique


Le gouvernorat de Tozeur, crée depuis 1980, couvre une superficie de 5593
Km2 soit 3.6 % de la superficie de la Tunisie. Ce Gouvernorat compte 5
délégations : Tozeur, Degache, Nefta, Tamerza et Hazoua. Tozeur est le chef lieu et
le siège du gouvernorat. Le nombre d’habitants recensés en 2004 fait état de
97526 individus avec un taux d’urbanisme de 70 % et une densité de 17 habitant
au Km2 (INS, 2004) (Tabl. I-1).
La population du gouvernorat de Tozeur qui s’élevait à 40029 habitants en
1956, a pratiquement été multipliée par 2 en 48 ans avec 97526 habitants en
1997 (ODS, 2005). La figure I-2 met en évidence l’évolution démographique des
agglomérations de la zone d’étude depuis 1956.
Tableau I-1 : Evolution démographique et taux d’urbanisme par délégation
(1956-2004) (O.D.S, 2005)

1956 1975 1984 1994 2004

Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain Total % Urbain

Tozeur 13881 - 19574 86 26832 81 35609 81 39862 81

Degache 12029 - 15297 33 19435 32 25302 53 26596 52

Tamerza 696 - 4181 0 4210 0 5471 36 6362 34

Nefta 13423 - 12735 98 15653 97 19206 99 20544 99

Hazoua - - 1089 0 1813 0 3467 0 4162 0

Total 40029 52876 67943 89055 97526


gouvernorat

120000

100000
Nombre d'habitants

80000

60000

40000

20000

0
Tozeur Degache Tamerza Nefta Hazoua Total Gouvernorat

1956 1975 1984 1994 2004

Figure I-2 : Evolution démographique des agglomérations de la zone d’étude


La croissance démographique de l’ensemble du Sud tunisien est restée
inférieure à la moyenne nationale jusqu’en 1975. Entre 1956 et 1966, ce taux de
croissance n’était que de 1.7 % par an. La situation en 1984, pour l’ensemble du
Sud, témoigne d’un renversement de tendance ; cette région dont la démographie
s’était accrue de 1975 à 1984 au rythme de 3.13 % par an en moyenne, soit bien
plus que l’accroissement national moyen qui est de 2.2 %. (Tabl. I-2)

Tableau I-2 : Taux d’accroissement moyen annuel de la population du Sud


tunisien comparé au taux moyen d’accroissement national. (1956-1997)
(INS, recensement, in Mamou et Kassah, 2002)

Période Population du Sud Population tunisienne


1956-1975 1.7 % 2.1 %
1975-1984 3.1 % 2.5 %
1984-1994 2.8 % 2.3 %
1956-1994 2.3 % 2.2 %

Le Djérid constituait un des principaux foyers d’émigration du pays à la


veille de l’indépendance par les forts courants migratoires à l’étranger, à Tunis et
un court exode intra-régional alimentant la croissance des villes minières.
(Mamou et Kassah, 2002). Le solde migratoire de la région est négatif avant les
années 70 (Tabl. I-3) par le départ des ressortissants français et de la population
juive. Il s’est redressé à partir des années 1980 à l’occasion de la création du
nouveau gouvernorat de Tozeur et des deux nouvelles délégations (Tamerza et
Hazoua), facteurs encourageants de sédentarisation et fixation des populations.
Tableau I-3 : Solde migratoire dans le Djérid. (1979-1984) (O.D.S, 1997)

Délégation Solde
Tozeur + 450
Degache + 650
Tamerza +100
Nefta - 370
Hazoua +200
Total + 1030

I-2-2. Vieillissement de la population active et régression des emplois agricoles


Bien que plus de 50% de la population du Djérid est âgée de moins 20 ans,
ce qui rejoint la moyenne nationale, on constate un vieillissement de la population
active au cours des 30 dernières années. (Tabl. I-4)
Tableau I-4 : Répartition de la population active par tranches d’âges et son
évolution entre 1984 et 2004 dans le gouvernorat de Tozeur. (O.D.S, 2005)

Tranche d’age de la population active 1984 1995 2004


15-17 1270 1200 813
18-19 1520 1100 1144
20-24 3510 3400 4268
25-29 2680 4600 5189
30-34 2250 4000 4737
35-39 1380 2800 4333
40-44 1160 2100 3673
45-49 1400 230 2739
50-54 1390 1100 1931
55-59 950 1200 999
60-64 810 800 489
65-69 350 500 467
70 et plus 420 500 448

En effet la fourchette de la population active la plus importante est


comprise entre 20-24 ans en 1984, elle passe à 29-39 ans en l’an 2004. (Fig. I-3).
Ce phénomène est à rattacher aux taux élevé de scolarisation d’une part et
l’apparitions d’emplois de services (administration, hôtellerie, artisanat…) sur le
compte des travaux agricoles attirant de moins en moins les jeunes.
6000
Total 1984
Total 1995
Total 2004
5000

4000
Population active

3000

2000

1000

0
[15-17]

[18-19]

[20-24]

[25-29]

[30-34]

[35-39]

[40-44]

[45-49]

[50-54]

[55-59]

[60-64]

[65-69]

[70-90]
Tranches d'age

Figure I-3 : Cloches d’ages de la population active dans le Gouvernorat

I-2-3. Extension des périmètres oasiens et enjeux économiques


La superficie oasienne est passée du simple au double en 30 ans (1972-
2004) par la création de nouvelles oasis dites modernes (Groupements d’intérêts
communs) et la création de Sociétés civiles de mise en valeur agricole d’intérêt
privé. (Tabl. I-5 et Fig. I-4)

Tableau I-5 : Superficie des exploitations agricoles par délégation. (CRDA de


Tozeur ; 2005)

Délégation Périmètres irrigués publics Périmètres irrigués privés


nombre Superficie (ha) nombre Superficie (ha)
Tozeur 14 2064 3 564
Nefta 8 1630 5 246
Degache 8 1558 3 615
Hazoua 3 534 5 264
Tamerza 6 355 1 70
Total gouvernorat 39 6039 17 1761
6% 4%
9% 15%

32%
33%
Tozeur Tozeur
Nefta Nefta
Degache Degache
25% Hazoua Hazoua
Tamerza Tamerza

35%
14%
27%

a : périmètres publics b : périmètres privés

Figure I-4 : Répartition des périmètres irrigués publics et privés


(CRDA de Tozeur ; 2005)

Conçues au départ pour assurer leurs propres besoins alimentaires, les oasis du
Djérid n’échappent pas désormais aux grands enjeux économiques du pays leur
imposant une tâche de production de dattes exploitant à l’extrême leurs
ressources en eau et en sol.
La productivité économique des oasis se trouve ainsi affrontée à la quantité
de dattes produites pour l’exportation (28300 tonnes de dattes en 1976 contre
38000 tonnes en 2004 ; CRDA de Tozeur) et à l’amélioration du rendement (14100
tonnes Deglet en 1976 contre 25000 tonnes Deglet en 2004 ; CRDA de Tozeur).

I-3. CONCLUSION

La croissance démographique, l’extension des périmètres irrigués et les


activités urbaines et touristiques sont autant de contraintes accentuant les
besoins en eau dépassant les limites des ressources du Djérid.
Les impacts directs des mutations socio-économiques se sont traduits par le
tarissement définitif et irréversible des sources, la disparition de l’artésianisme et
la généralisation du pompage dans les forages faisant augmenter le coût du m3
d’eau pompé.
II- CADRE CLIMATIQUE ET HYDROLOGIQUE

Le Djérid se situe à une latitude comprise entre 33° 30’ et 34°. D’après
Emberger, cette zone fait partie de l’étage bioclimatique aride inférieur, avec des
tendances sahariennes à hivers tempérés caractérisé par la présence de deux
saisons : une saison estivale sèche et aride et une saison hivernale avec des
précipitations faibles et irrégulières. Ce climat présente de grands écarts de
température, un taux d’évaporation élevé et une forte luminosité. Pour mieux
cerner les différents paramètres climatiques de la zone d’étude, nous nous
sommes basés sur les données relevées aux stations météorologiques de Tozeur
(no 97771) fonctionnelle depuis 1897 (pluviométrie, température, vent, insolation
et évaporation) et pluviométrique de Nefta (no 94642) crée également depuis
1897. Les deux stations sont gérées par l’Institut National de Météorologie.

II-1. LES PRECIPITATIONS


II-1-1. Pluviométrie annuelle

II-1-1-1. Moyennes interannuelles


Les observations disponibles (sans lacunes) sur la période des dernières 50
ans (1950-2000), (Tabl. I-6) montrent que la moyenne interannuelle avoisine les
100 mm à l’est la zone d’étude et en deçà de cette valeur à l’est.

Tableau I-6 : Moyennes interannuelles des précipitations dans les


principales stations (CRDA de Tozeur)

Station Hazoua Nefta Tozeur Degache

Moyenne inter-annuelle en mm 79 91 101 105

La moyenne pluviométrique annuelle décroît d’Est en Ouest avec 105 mm/an à


Degache , 101 mm à Tozeur, 91 mm à Nefta et 79 mm à Hazoua
La Figure I-5 montre que :
ƒ la tendance générale (séquence pluvieuse ou sèche) est similaire pour les
stations de Tozeur et de Nefta.
350
Station de Tozeur
Station de Nefta
300 Moyenne interannuelle

250
Précipitations en mm

200

150

100

50

0
1950
1952
1954
1956
1958
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
Années

Figure I-5 : Précipitations annuelles au niveau des stations de Tozeur et


de Nefta (1950-2004)

ƒ La distribution des totaux annuels des précipitations relevés à la station de


Nefta sur 112 ans (1888-2000 avec une lacune d’observation de 27 ans), montre
que l’année 1970-71 est la plus sèche avec 23 mm et que l’année 1989-90 est la
plus arrosée avec 300.5 mm.

II-1-1-2. La moyenne décennale


Pour mieux appréhender cette variation, nous nous sommes basés sur la
moyenne décennale sèche et humide calculée pour la station de Nefta (1888-
2000). Les résultats sont consignés dans le tableau I-7.
Les moyennes décennales révèlent une longue période déficitaire qui s’étale de
1920 à 1950 au cours de laquelle aucune pluviométrie supérieure à 91 mm n’a
été enregistrée. Viennent ensuite deux décennies qui correspondent à deux
périodes excédentaires (1960-70 et 1980-90). Les pluies exceptionnelles de 1969-
70 et 1989-90 avec une hauteur d’eau dépassant les 300 mm en 1990 sont
survenues en fin de chacune de ces deux périodes humides.
Tableau I-7 : Moyennes décennales sèches et humides. Station de Nefta
(1888-2000) (CRDA de Tozeur)

Moyenne Moyenne décennale Remarques


décennale sèche humide (P en mm)
1888-1900 39 - Lacune de 8 ans
1900-1910 66.7 135.7
1910-1920 51.2 - Lacune de 5 ans
1920-1930 - - Aucune mesure
1930-1940 47.7 - Lacune de 7 ans
1940-1950 32.3 - Lacune de 5 ans
1950-1960 78.4 132.3
1960-1970 57.94 138.1 Lacune de 2 ans
1970-1980 55.92 153.3
1980-1990 58.43 196.8
1990-2000 62 119.8

Les moyennes décennales sèches et humides montrent que les écarts à la


moyenne peuvent être très importants et que les périodes déficitaires l’emportent
sur les périodes excédentaires.

II-1-1-3. Effet de la continentalité


Pour étudier l’effet de la continentalité, nous avons établi une corrélation
entre la pluviométrie et la distance par rapport à la mer. (La ville de Gabès est
prise comme point de départ) (Tabl. I-8).

Tableau I-8 : Pluviométrie en fonction de la distance à la mer.

Gabès Metouia El Hamma Degache Tozeur Nefta Hazoua


( Gabes)
Moyenne pluviométrique
annuelle (mm) 185 178 160 105 101 91 79
Distance par rapport à la
mer Km (vol d’oiseau) 2 20 34 174 184 212 248
Moyennes des precipitations annuelles (mm)

Distance/mer (Km)

Linéaire (Moyennes des precipitations annuelles (mm))


248

212

185 184
178 174
160

105 101
91
79

34
20

2
Degache

Hazoua
Metouia

Tozeur
Gabès

Nefta
El Hamma de Gabes

Figure I-6 : Répartition des précipitations en fonction de la distance à la mer

Cette corrélation (Figure I-6) montre que la pluviométrie décroît de la cote vers le
continent de façon linéaire avec une droite de régression ayant pour équation :
P = 0,45 D + 190 où
P = pluviométrie moyenne interannuelle en mm.
D = distance en Km.

II-1-2. Pluviométrie mensuelle


La pluviométrie mensuelle est faible dans le Djérid et ne dépasse guère 20 mm
par mois. Les mois d’octobre à janvier sont les plus arrosés et sont suivis de près
par mars-avril. (Tabl. I-9 et Fig. I-7)
Tableau I-9 : Précipitations moyennes mensuelles dans les principales stations
du Djérid (1950-1990 ; INM)

TOZEUR (Aéroport) NEFTA DEGACHE HAZOUA


Septembre 9.2 8 6 7
Octobre 15.7 10 8 8
Novembre 14.3 12 14 7
Décembre 10.7 11 18 10
Janvier 12.5 12 20 13
Février 7.1 7 6 5
Mars 10.3 13 13 10
Avril 10.6 10 10 10
Mai 7.9 6 6 5
Juin 1.7 1 2 1
Juillet 0.1 1 1 0
Août 1.7 0 1 4
Total annuel 101.8 91 105 79

20

18

16

14
Précipitations (mm)

12

10

0
Mai

Juil.
Oct.

Jan.

Juin
Nov

Déc

Fev

Mars
Sep.

Avr.

Août

Tozeur Nefta Degache Hazoua

Figure I-7 : Précipitations moyennes mensuelles dans les principales stations du


Djérid (1950-1990 ; INM)
II-1-3. Variations saisonnières des pluies
La répartition saisonnière des pluies au Djérid est relativement hétérogène
pour les principales stations (Fig. I-8).
ƒ La pluviométrie saisonnière à Degache montre que l’hiver est la saison la plus
pluvieuse (42 pour cent de la pluviométrie annuelle), l’automne et le printemps
affichent des hauteurs saisonnières similaires (28 pour cent chacune) et l’été est
sec
ƒ La pluviométrie saisonnière de la station de Tozeur, montre sur 40 ans
d’observations que l’automne est la saison la plus pluvieuse avec 39 % du total
annuel, l’hiver et le printemps enregistrent une pluviométrie de 30% chacune,
alors que l’été est quasiment sec.
ƒ Les stations de Nefta et celle de Hazoua se caractérisent par une pluviométrie
homogène relativement bien répartie sur l’automne, l’hiver et le printemps. L’été
est sec.

50

45

40

35
Précipitations en mm

30

25

20

15

10

0
HAZOUA
NEFTA

DEGACHE
TOZEUR

Automne Hiver Printemps Eté

Figure I-8 : Répartition saisonnière des pluies (mm) dans les principales
stations du Djérid (1950-1990 ; INM)
II-2. LA TEMPERATURE

La température moyenne annuelle enregistrée à Tozeur (1984-1996, El Manakh ;


1984-1997) est de 20.8 oC, avec un important écart (20oC) entre les températures
moyennes minimales et maximales.
Les températures moyennes mensuelles enregistrées durant la période 1984-1996
(Tab. I-10) à la station de Tozeur se répartissent entre 11.4 oC au mois de janvier
et 32 °C en août.

Tableau I-10 : Données sur la température de l’air à Tozeur (1984-1996)


(El Manakh, 1984-1997)

T (°C) Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jul Aou Sep Oct Nov Dec
T moyenne 11.4 13.5 16.2 20 24.5 29.4 32.1 32 28.2 22.3 16.2 12.2
T min moyenne 6.2 7.9 10.2 13.7 17.9 22.4 24.9 25.1 22 16.7 10.9 7
T max moyenne 16.6 19.1 22.2 26.3 31.2 36.4 39.2 38.9 34.3 27.9 21.6 17.4

45
T moyenne °C
T min °C
40
T max °C

35
Température en °C

30

25

20

15

10

0
Avr
Fev

Nov
Jan

Jui

Jul
Mar

Aou

Sep
Mai

Oct

Dec

Mois
Figure I-9 : Variation des températures moyennes mensuelles
Station de Tozeur (1984-1996)
Les températures minimales et maximales absolues, enregistrées à la station de
Tozeur pendant la période considérée sont respectivement de 0.1 oC et 44.5 oC. Le
climat du Djérid, du type saharien, est caractérisé par des étés chauds et des
amplitudes thermiques très importantes en été (Fig. I-9).

II-3. LE REGIME DES VENTS

La rose des vents au niveau de la station de Tozeur (1970-1997) (Fig. I-10) montre
3 directions principales :
ƒ Les vents d’Est au printemps ; généralement violents avec fréquemment
des tempêtes de sable.
ƒ Les vents du Sud Ouest en été, forts et responsables des vents de sirocco.
ƒ Les saisons de l’hiver et de l’automne sont dominés par des vents modérés
de directions Ouest et Nord Ouest.

D F

N M

vents modérés le O A Vents d'Est,


reste de l'année
tempêtes de
sables très
frequéntes
S M

A J

Jll

vents chuauds avec dominance de sirrocco

Figure I-10 : Rose des vents au niveau de la station de Tozeur (1970-1997)


II-4. HUMIDITE RELATIVE ET INSOLATION

L’humidité relative minimale mensuelle de l’air enregistrée à Tozeur sur une


période de 45 ans (1950-1995) affiche des valeurs comprises entre 18 et 44 %. En
ce qui concerne l’humidité minimale, humidité relative maximale varie entre 60 et
80 %. En général, l’humidité relative moyenne est comprise entre les valeurs de
39 et 62 %.
L’humidité de l’air constitue avec les pluies automnales, dans le Djérid, les deux
principaux facteurs climatologiques qui peuvent affecter la production des
palmiers et des cultures.
A Tozeur, l’hygrométrie de l’air se maintient tout au long de l’année entre 39 et
64 % ; la moyenne annuelle étant de l’ordre de 51 %. La durée d’insolation
moyenne est de 11 heures par jour

II-5. EVAPORATION ET EVAPOTRANSPIRATION

II-5-1. L’ Evaporation
En Tunisie, le pouvoir évaporateur dépasse généralement 1.5 m/an. Les
observations suivies dans les stations météorologiques de Sfax, Gafsa, Gabès et
Metlaoui, montrent les taux d’évaporation annuels consignés dans le Tableau I-
11.

Tableau I-11 : Ordres de grandeur des taux d’évaporation annuels dans le sud
tunisien (Hamrouni, 1986 in Mamou et Kassah, 2002 )

Série Evaporation en mm

Sfax 40-50 2056


Gafsa 46-50 2338

Gabes 50-70 2036


Metlaoui - 2431
Les archives du CRDA de Tozeur, disposent des données d’évaporation mesurées
par bac `Colorado’ dans le cadre du projet UNESCO (1969-1972). (Tabl. I-12).
Les données d’évaporation mesurées à Tozeur rentrent dans la gamme des
valeurs trouvées par Hamrouni dans le sud tunisien.

Tableau I-12 : Taux d’évaporation annuels moyens à Tozeur.


UNESCO (1969-1972)

J F M A M J JT A S O N D total
6 95. 186 150 259 196 31 28 233 13 12 89. 2101
2 6 .6 .3 .2 .9 1 5 .1 7 4 6

II-5-2. L’évapotranspiration
L’évapotranspiration est, après les précipitations, le terme le plus
important du bilan hydrologique. Ce terme correspond aux pertes en eau
provenant de l’évaporation du sol, de l’interception par les feuilles des arbres et
autres obstacles d’une partie des précipitations qui n’atteignent pas le sol, et de la
consommation en eau des végétaux, surtout par transpiration (Roche, 1963)
Les facteurs qui conditionnent l’évapotranspiration sont : les températures
de l’air, de l’eau et celle du sol, l’humidité de l’air, le rayonnement solaire, le vent,
la pression atmosphérique et les caractéristiques de la couverture végétale. Dans
le Tableau I-13 sont consignés les valeurs de l’évapotranspiration concernant 8
ans d’observations dans la station de Tozeur et publiées par l’Office Nationale de
Météorologie.

Tableau I-13 : Taux d’évapotranspiration annuelle enregistrée à Tozeur (1984-1991)


(El Manakh ONM, 1992)

Année 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991


ETP en mm 1616.3 1423 1374 1715 1680 1806 1524 1274.9

Ainsi, l’évapotranspiration annuelle à Tozeur est de l’ordre de 1793 mm/an


et 1435 mm/an à Gafsa. Ce taux d’évapotranspiration supérieur à 1.5 m/an
confirme l’aridité du climat du Djérid (Mamou, 1989).
La répartition mensuelle de l’évapotranspiration à Tozeur, montre des valeurs
maximales au mois de juillet avec 258 mm, des valeurs minimales au mois de
décembre avec 49 mm. La moyenne mensuelle pour la période 1984-1991 est de
138 mm.
L’évapotranspiration potentielle est 7 à 12 fois plus importante que les apports
d’eau de pluie, ce qui se traduit par un déficit hydrique responsable d’une baisse
du plan d’eau pouvant atteindre les 2 mètres pour les nappes phréatiques du
Djérid ainsi que l’assèchement des canaux de drainage et des Chotts Djérid et El
Gharsa, de mai à octobre.

II-6. LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE

Le réseau hydrographique (Fig. I-11) est très peu dense sur l’ensemble de la
zone d’étude. La partie Est de la région d’étude constituée par l’extrémité
occidentale de la chaîne nord des Chotts, dispose d’un réseau hydrographique
relativement plus développé, cependant la proximité immédiate du Chott El Jérid
limite les différentes nappes souterraines de profiter des eaux de ruissellent.
La ride de Tozeur proprement dite s’étend de la région d’El Hamma jusqu’à
Nefta. Sur le plan géologique, elle est formée d’affleurement des sables ne
favorisant pas la formation d’un réseau hydrographique mais contribue plus ou
moins à la recharge des nappes du Plio-quaternaire et celle du Complexe
Terminal à ce niveau.
La zone située entre Nefta et la frontière algérienne est formée par un paysage
dunaire installé sur un substratum argileux du Pliocène. Cette structure favorise
la formation des Garaas.

II-7. CONCLUSION

Le Djérid est caractérisé par un climat aride avec un effet de continentalité très
marqué et des séquences humides et sèches. Les moyennes décennales sèches et
humides montrent des écarts à la moyenne qui peuvent être très importants et les
périodes déficitaires l’emportent sur les périodes excédentaires.
O.Chaba kherfene
N

O. Hassi Sassi
O.Bourbita
O. Oum El Afej O.TARFAOUI
O. GOUIFLA O.Chakmou
CHOTT EL GHARSA O. Hachana

O. El Azizi
O. El Coudia

O. Msine
O. Bougenedda

O. Dghoumes
O. Roucbet Saad
O. Chereiet
O. Sidi Chragui
O. Sbikia
O. Souf
O. Mileh
TOZEUR

O. Coudiet
NEFTA

CHOTT EL JERID

Limite des bassins versants Chotts et Sebkha


10 Km
Cours d’eau Frontière algéro-tunisienne

Figure I-11 : Réseau hydrographique simplifié (Extrait de la carte du réseau


hydrographique de la Tunisie)

Les observations de la pluviométrie, faite sur une période de 50 ans montrent que
les précipitations saisonnières varient de l’Est vers l’Ouest sous l’effet de relief
(Degache) et l’ouverture sur le Sahara (Hazoua et Nefta). Les faibles moyennes des
précipitations inter-annuelles (100 mm/an) et les taux élevés de
l’évapotranspiration, font que les réserves souterraines en eau sont
essentiellement anciennes et ne sont pas tributaires des pluies actuelles.
III- GEOLOGIE DE LA REGION D’ETUDE

Les travaux géologiques réalisés dans la région du Djérid sont


multidisciplinaires (la cartographie, la stratigraphie et la tectonique). Ces travaux
sont menés dans le cadre d’études (cartographie, paléoclimatologie,
géomorphologie…) et de prospections (phosphates gaz et pétrole essentiellement).
Les reconnaissances hydrologiques par forages d’eau et forages pétroliers ont
également contribué à l’acquisition de certaines données géologiques de la région.

Bien que beaucoup d’auteurs ont travaillé sur la géologie du Djérid depuis
la fin du 19eme siècle (Prost, 1887 in Mamou, 1989), l’intérêt hydrogéologique
consacré à la région, a été porté principalement après le tarissement des sources
et la réalisation de nombreux forages pour remplacer les sources sourdant des
nappes du Complexe Terminal et du Continental Intercalaire. Ces forages réalisés
dans différentes zones du Djérid, ont permis la précision de la structure
géologique et les caractéristiques des différentes nappes.

III-1. STRATIGRAPHIE

Au Djérid, les principales formations géologiques se situent en profondeur


et ce sont les forages pétroliers et les forages d’eau qui ont permis la
caractérisation lithologique de ces formations.
Les formations affleurantes se limitent au Quaternaire principalement sur
les bordures des Chotts et dans la région de Hazoua, le Miocène sableux et
argileux au niveau de la ride de Tozeur, le Sénonien carbonaté à Degache et à
Djebel Sidi Bouhlel. Il faut s’éloigner plus à l’Est pour observer les formations
affleurantes du Crétacé inférieur (Fig. I-12).
Les autres formations ont été principalement décrites à partir des
affleurements de la chaîne de Metlaoui-Gafsa par Pervinquière (1903) , Solignac
(1931), Domergue et al (1952), Castany (1953), Burrolet (1956), Bishop (1975),
Ben Mamou (1981), Abdeljaoued (1983), Rabia (1984), Zargouni (1985) et
Chalbaoui (2001).
III-1-1. Le Jurassique
Le jurassique a été recoupé dans le Djérid par trois forages pétroliers Bou Aroua
(Bar1) à l’Ouest, Hazoua au Sud Ouest, et Nefta pétrolier (NEF1). Au Nord, il a
été traversé par le forage Gantass pétrolier (Gant 1) (Fig. I-12).
Le Jurassique est représenté par trois ensembles qui sont
- le Jurassique inférieur : représenté par des calcaires avec des niveaux argileux
et des anhydrites
- le Jurassique moyen : calcaires et dolomies avec des niveaux marneux
- le Jurassique supérieur : calcaires au sommet surmontés par des niveaux
minces de sables et grès avec des alternances de calcaires et marnes à la base.
Le jurassique est essentiellement carbonaté dans le Djérid. Il se démarque
nettement des formations détritiques du Crétacé Inférieur. L’épaisseur du
Jurassique varie de 600m à 700m. A Bou Aroua, le Jurassique est puissant de
662 m.

7° 30’ € BLIJI-1 8° 30’


N c
GNT-1
Thalja 2 €
Dhafria 3 c O. Shili 2
c
MCI2
Deg CI3z z
HCI4 zMCI1
Merg. CI z
z HCI1 z Deg CI2
HCI2zz Chaîne Nord des Chotts
IBC 13 z z z
c Toz. CI4 HCI3
Taz. CI

zToz. CI1
Ced. CI

Nef CI3 z 34°


z
z Nef CI1 z Toz. CI2
zz c Toz. CI3
Mza. CI z
Nef CI2 El Moncef 4

z
Debab. CI1
zHaz. CI
€ c
Hazoua 4
BAR
FNG-1
z
€ B. Abd CI1

33°
€
z NEFTA Petrolier
Bir Roumi CI €
SAB-1

Légende

z Forage d’eau captant la nappe du CI


Forage d’eau captant la nappe du CT
10 Km
c

€ Forage pétrolier Profil sismique

Figure I-12 : Plan de position des forages d’eau et des forages pétroliers
III-1-2. Le Crétacé Inférieur
Burollet (1956) a subdivisé les séries du Crétacé inférieur en Tunisie centrale, en
six formations portant chacune le nom de sa localité : Sidi Khalif, Melloussi, Bou
Dinar, Bou Hedma, Sidi Aich et Orbata.
Busson (1970), Bishop (1975), Abdeljaouad (1983), Rabia (1984), Zargouni
(1985), Ben Youssef et al (1986), M’Rabet (1987) et l’ ETAP (1992), ont repris la
nomenclature de Burollet tout en modifiant certains détails.
Les 16 forages d’eau qui captent les grès du Continental Intercalaire, crées
depuis 1981 ont mis en évidence l’appartenance du faciès du Crétacé inférieur
du Djérid à celui de la Tunisie centrale et de ce fait les formations gréseuses
traversées par les forages, se limitent à la formation Sidi Aich et en partie à la
formation Bou Dinar. Le Djérid, par cette lithostratigraphie spécifique se détache
des faciès rencontrés dans la région des sillons des chotts et la plate forme
saharienne.
Comme pour le Jurassique, seuls les forages pétroliers de Guentas, Nefta
pétrolier et Bouaroua, ont traversé en totalité les formations du Crétacé
Inférieur. Les forages d’eau n’ont traversé que partiellement les formations du
Crétacé inférieur.

III-1-2-1. Le Berriasien-Valanginien-Hautérivien

(i) Berriasien-Valanginien (Formation Sidi-Kralif)


Il est essentiellement représenté par des argiles, des calcaires marneux
avec des séquences réduites de grés argileux. Aucun forage d’eau n’a aboutit à la
formation de Sidi Kralif, celle-ci est décrite à partir des forages pétroliers de Bliji,
Bouaroua, Gantas et Nefta pétrolier.

(ii) Hautévirien (Formation Melloussi)


Il correspond à la formation Melloussi datée Valanginien supérieur
Hautéviren inférieur. Cette formation est constituée par des argiles vertes, des
marnes grises schisteuses avec des niveaux minces de sables et grès. Elle devient
carbonatée au sommet.
Aucun forage d’eau n’a aboutit à cette formation. Elle est décrite à partir des
forages pétroliers de Bliji, Bouaroua, Gantas et Nefta pétrolier.
Sous le Djérid, la puissance moyenne des formations Sidi-Kralif-Melloussi
(souvent non dissociées) est de 650 m.
Unité Litho- Niveaux
Syst./Sous Système Etage stratigraphique Log aquifères
QUATERNAIRE

NEOGENE Mio-Pliocène Formation Segui


Formation Beglia
Eocène Eocène évaporitique
PALEOGENE Formation Metlaoui
Paléocène
Formation El Haria
Maestrichtien Supérieur

F. Berda
Moyen
CRETACE SUPERIEUR

Inférieur
Campanien
Santonien
Formation Aleg
Coniacien
Turonien
Formation Zebbag

Supérieur

Cénomanien Moyen

Inférieur
CRETACE INFERIEUR

Albien Formation Orbata

Aptien Formation Sidi Aich


Formation Bou Hedma
Barrémien Formation Bou Dinar

Valangénien- Formation Sidi Kralif-


Hautérivien Melloussi

Malm -
JURASSIQUE Formation Nara
Dogger

1 2 3 4 5 6

Légende : 1 :Evaporites ; 2 :Sables et grès ; 3 :Argiles ; 4 :Marnes ; 5 :Calcaires ;


6 :Dolomies.

Figure I-13 : Log synthétique de la série lithostratigraphique


III-1-2-2. Le Barrémien (Formations Bou Dinar, Bou Hedma et Sidi Aich en partie)

(i) Hauterivien supérieur Barrémien (Formation Bou Dinar)


La formation Bou Dinar correspond aux étages Hauterivien supérieur
Barrémien inférieur. Elle est traversée partiellement par les forages Degache CI2
(72 m), le forage Degache CI3 (99 m) et le forage Nefta CI2 (123 m). La partie
sommitale est essentiellement constituée par une succession de niveaux gréseux
et sableux et d’autres plus épais d’argiles versicolores parfois gypseuses et
d’argiles gréseuses.
Les coupes lithologiques des forages pétroliers réalisés dans le Djérid et
dans les régions limitrophes ayant traversé la formation Bou Dinar, montrent
que cette formation est plutôt argileuse (Mamou, 1986). Les niveaux gréseux se
caractérisent, en effet, par des épaisseurs réduites (10 m à 15 m) et atteignent
rarement 20 m. Par contre, celles des argiles sont beaucoup plus épaisses (30 m
à 50 m). L’épaisseur de cette formation est relativement homogène. Elle varie de
336 m à Bou Aroua (Bar1) à l’Ouest de Hazoua à 410 m à Bliji au Nord de Chott
Gharsa. Au niveau du forage Gantass elle est d’environ 280 m. En revanche elle
ne fait que 155 m au niveau du forage de Nefta pétrolier au Sud Ouest de Chott
El Jérid. Sous le Djérid, la formation Bou Dinar a une épaisseur avoisinant les
300 m.

(ii) Barrémien inférieur et moyen (Formation Bou Hedma)


La formation Bou Hedma, équivalente du Barrémien inférieur et moyen,
est composée de séquences mixtes qui peuvent être subdivisées en deux
ensembles. Un niveau inférieur essentiellement marneux et gypseux avec des
intercalations argilo-gypseuses et des bancs de calcaires et de calcaires
marneux. Le niveau supérieur est plutôt carbonaté et se termine par un niveau
gréso-argileux (20 m à 25 m) et des argiles marron gréseuses
(Moumni, 2001). L’épaisseur de cette formation varie de 230 m à Degache à 200
m à Nefta et passe à 250 m au forage pétrolier Bou Aroua (Bar1). Au Nord du
Djérid, l’épaisseur de cette formation est de 240 m au niveau du forage Bliji (BLI)
et elle est de 270 m au niveau du forage pétrolier Gantass
(GANT-1). Au Sud Ouest de Chott Djérid, l’épaisseur de cette formation est plus
réduite dans le forage Nefta pétrolier (135 m).

8° 30’
N
O. Gouifla Chaîne nord des Chotts

CHOTT EL GHARSA

El Hamma
34°
Degache

Drâa Djérid

Nefta TOZEUR

Hazoua
CHOTT El JERID
ALGERIE

Légende

Alluvions actuelles Mio-Pliocène : Limons et argiles sableuses et gypseuses.


Quaternaire

Sables, argiles et gypses Miocène : Sables moyens à grossiers à passées argileuses.


Recouvrement éolien Campanien : Grès et calcaires avec alternances marneuses.
Sols de sebkha Santonien-Coniacien : Argiles, calcaires, dolomie et gypse.
Eocène : Calcaires dolomitiques
0 10 Km

Figure I-14 : Géologie de la zone d’étude d’après la carte Géologique de la Tunisie


au 1/500.000

(iii) Aptien inférieur-Barremien supérieur (Formation Sidi Aîch)


La formation Sidi Aich débute par une séquence de sables fins blancs et
silts. Puis vient une succession de grès ferrugineux et des sables à grains fins à
moyens blancs parfois roses. Des argiles gréseuses d’épaisseur variant entre 4 m
et 6 m, s’y intercalent. La série se termine par des argiles marron peu gréseuses
devenant vertes au sommet. Cette séquence est épaisse de
15 à 20 m. Elle se caractérise par son faciès gréseux et sableux et par la
constance dans son épaisseur (100 m à 150 m). Toutefois, cette formation est
plus développée à l’Ouest au niveau du forage Hazoua CI 1 (231m), Mzara CI
(200 m).

(iiii) L’Aptien
L’Aptien se distingue par des dolomies grises et ocre. Ce niveau
dolomitique intercalé entre les séries détritiques du Barrémien et les niveaux
marno-argileux de la formation Orbata (Albien), constitue un marqueur sismique
qui est un bon repère lithostratigraphique. La masse dolomitique surmontant les
grès et les sables est connue par le nom de dolomie aptienne.
Le fait d’attribuer un âge Aptien supérieur Barrémien inférieur à la formation des
sables de Sidi Aich, renvoie la dolomie aptienne à l'Aptien supérieur. La
profondeur et l’épaisseur de la dolomie aptienne dans les différentes régions du
Djérid, sont consignées dans le tableau I-14 :

Tableau I-14 : Cotes du toit et épaisseur de la dolomie aptienne


(Moumni, 2001)

Hazoua Nefta Tozeur Degache El Hamma Ceddada Tazrarit


CI 3 CI 1 CI 3 CI 1 bis CI CI
Profondeur (m) 1840 2095 1725 1269 1361 2150 1920
Epaisseur (m) 30 33 45 47 51 75 60

La barre dolomitique aptienne présente une épaisseur allant de 25 m à 75


m. Au niveau de Cedada et Tazrarit, elle varie de 60 m à 75 m. A Degache-El
Hamma, son épaisseur varie de 30 m à 44 m. Elle augmente légèrement à Tozeur
où elle est de 40 m à 45 m. A Tozeur CI3, elle est de 74 m ce qui semble être
surestimée puisque, à ce niveau, il n’était pas évident de mettre en évidence le toit
et le mur de la barre dolomitique aptienne, ni du point de vue faciès, ni à partir
des diagraphies électriques (Moumni, 2001). Les plus faibles épaisseurs (30 m) de
la dolomie aptienne sont rencontrées à Nefta et à Hazoua. La dolomie aptienne est
généralement recoupée à des cotes comprises entre 1400 et 1900 m. Fig. I.15
2600 2600

2500 Mjez Rekarka Chott el Gharsa


2400

Chott el Guebgueb El Hamma


Louah du Djérid

1500
2700
1600
2800
2600 2600 2000 1700
1800

2700 2100 1900


TOZEUR
2000 1800

DRAA EL 1800 1900 DJERID


1500
1900
2000 2200
Nefta
2800
2600 2500
Légende
2500 Courbe isobathe
avec sa valeur en m
Chott Djérid Faille

Figure I-15 : Toit de la dolomie aptienne (ETAP, 1983)

III-1-2-3. L’Albien (Formation Orbata)


On attribue à cet étage la formation Orbata encadrée en haut par les
dolomies du membre inférieur du Zebbag (Cénomanien inférieur) et les dolomies
de l’Aptien situées au-dessous.
Cette formation débute par des argiles vertes, des marnes grises et des niveaux de
grès argileux. Au milieu, elle est formée par des calcaires marneux, des argiles, des
marnes en feuillets et du gypse. Au sommet, nous avons recoupé des calcaires,
des marnes et des passages marno-gypseux. Au sein de cette formation, les
cuttings des derniers forages d’El Mahassen CI 2, Tozeur CI 4, Nefta CI 3, Hazoua
CI et Mzara CI, permettent de décrire un niveau gréseux dont l’épaisseur varie de 5
m à 30 m en allant d’El Mahassen à l’Est vers Hezoua à l’Ouest et Mzara CI. Au
niveau de Tazrarit, ce niveau est probablement absent. Il paraît que ce niveau
lithologique s’épaissit en allant d’El Mahassen à Hazoua et semble se développer
davantage à l’Ouest de Hezoua. Ce niveau se développe en Algérie (200 m) et
constitue le principal aquifère du Continental intercalaire dans le Sahara algérien.
En Tunisie, La formation Orbata est peu perméable et son rôle hydrogéologique
reste limité.

III-1-3. Le Crétacé Supérieur


III-1-3-1. Le Cénomanien
Il a été rencontré à Nefta CI2 (N°19227) entre 1304 et 1917 m et constitué
essentiellement par des calcaires au sommet et des calcaires dolomitiques à la
base. A Tozeur CI1 (no 19262), le cénomanien est traversé entre 998 et 1464 m. Il
est formé par des calcaires à la base et par des intercalations de marnes et
marno-calcaires au sommet.

III-1-3-2. Le Turonien
On attribue au Turonien, les calcaires et calcaires dolomitiques
surmontant l’épaisse série du Cénomanien. Avec la dolomie aptienne, les dolomies
et les calcaires du Turonien sont considérés comme d’excellents repères
stratigraphiques et sismiques. La profondeur et l’épaisseur du Turonien sont
consignées dans le tableau I-15.

Tableau I-15 : Profondeur et l’épaisseur du Turonien dans le Djérid

Désignation BAR 1 Hazoua Nefta Tozeur Degache Hamma Mahacen


CI CI2 CI 3 CI 3 CI 1bis CI1
Cote sup. 1187 1060 1139 863 705 673 705
Cote inf. 1287 1270 1304 1048 735 772 790
Epaisseur (m) 100 190 165 185 30 99 85
III-1-3-3. Le Sénonien
Il constitue le substratum des sables miocènes dans la partie orientale du
Djérid là où l’Eocène est absent. A l’Ouest de Tozeur jusqu’à Hazoua, le Sénonien
est couvert par les formations calcaires et phosphatées de l’Eocène et/ou du
Paléocène. Le Sénonien est présent en affleurement au niveau de Jebel Dghoumes
et Jebel Sidi Bouhlel. Le Sénonien se décrit par deux formations locales de haut
en bas :
ƒ La formation El Berda, datée Campanien Maestrichtien, constituée par
deux barres calcaires saccharoïdes séparées par une assise marneuse.
ƒ La formation Aleg, essentiellement marneuse équivalente du Coniacien-
Santonien.
Le forage El Hamma (CI2 N° 19233) a recoupé 123 mètres de calcaire jaune
gréseux attribué à la formation El Berda, et une formation datée Sénonien
Inférieur de 223 à 570 m de profondeur (formation Aleg), qui se présente comme
suit :
- de 123 à 350 m : Calcaires, marnes et gypse.
- de 350 à 394 m : Calcaires jaunes.
- de 394 à 440 m : marnes grises.
- de 440 à 570 m : Calcaires crayeux.
Le forage Tozeur CI2 (Ouest de Tozeur) a traversé de 283 à 910 mètre de
profondeur, des calcaires avec intercalations de marnes appartenant au Sénonien
indifférencié. La formation de transition El Haria (Paléocène) est totalement
absente dans ce forage et les calcaires d’El Berda sont directement surmontés par
les calcaires phosphatés de l’Eocène.
Au forage Nefta CI1 N° 19084, la formation El Berda a été rencontrée de 247 et
597 mètres et elle est formée essentiellement par deux dalles calcaires à la base et
au sommet, séparées par des marno-calcaires. En dessous viennent les marnes
de la formation Aleg de 597 à 1140 mètre de profondeur.

III-1-4. Le Tertiaire
III-1-4-1. Le Paléocène (formation El Haria).
Le Paléocène est essentiellement formé par une série marno-argileuse
correspondant aux argiles de transition du Crétacé au Tertiaire. Le Paléocène est
traversé uniquement par forages d’eau et forages pétroliers à l’Ouest de Nefta
(Mzara CI, Hazoua CI et Nefta pétrolier). Il est formé par des marnes grises à
intercalations de lits calcaires. Son épaisseur varie de 50 à 100 m.
III-1-4-2. L’Eocène (Formations Thalja, Chouabine et Metlaoui)
L’Eocène est absent dans le secteur El Hamma à Dégache et au Sud de
Jebel Sidi Bou Helal (à Tazrarit et Cedada). Comme le Paléocène, l’Eocène est
reconnu par les forages d’eau et les sondages miniers. L’Eocène est représenté par
deux barres calcaires intercalées par des niveaux marneux et phosphatés.
L’Eocène correspond à la formation Thelja, il est généralement riche en phosphate
et exploité dans le bassin minier de Gafsa-Metlaoui.
L’Eocène est isolé du Sénonien carbonaté à l’Ouest de Nefta par les marnes et les
argiles de la formation El Haria, alors qu’il repose directement sur les calcaires
sénoniens entre Tozeur et Nefta.
A Tozeur, la partie sommitale de l’Eocène est érodée et son épaisseur est de
90 m à 149 m. A Nefta, l’Eocène est plus développé son épaisseur totale est de
180m à 200m. Plus à l’ouest, le forage Hazoua CI (N° 20365/5) a traversé
l’Eocène entre 175 m et 360 m (185m).

III-1-4-3. Le Mio-Pliocène ( Formations Beglia et Segui)


Il est représenté par les deux formations : « la formation Beglia » et « la
formation Segui » désignant le Continental Terminal et faisant partie d’un
ensemble litho-stratigraphique appelé « Complexe Terminal ».

(i) Formatin Beglia


Décrite depuis 1962 au niveau de Tazrarit par Coque, elle est représentée
par une couche de sables moyens à grossiers qui se développe largement au
Djérid et dans la région de Chott El Gharsa Nord, avec une épaisseur
exceptionnelle de 100 à 200 m. Cette formation a été recoupée entre 505 et 624
m de profondeur au niveau du forage d’IBC13 (no 19029) et au niveau du forage
Hazoua 4 (no 19166), entre 491 et 599 m. Des variations lithologiques latérales
ont été constatées puisque les séries sableuses présentent des intercalations
argileuses plus ou moins importantes comme c’est le cas du flanc sud du Draa
Djérid où les sables se présentent en deux niveaux séparés par une bande
d’argiles plastiques.
Malgré son épaisseur réduite (50 m dans le Djérid), ce niveau présente
d’excellentes caractéristiques hydrogéologiques et constitue l’aquifère principal du
Complexe Terminal du Djérid. Dans la partie Est du Djérid (El Hamma, Degache
et Chakmou), les sables de Beglia reposent directement sur les calcaires
Sénoniens. A l’Ouest de Tozeur, les calcaires éocènes constituent le substratum
de cette formation.

(ii) Formation Ségui


Elle est absente au niveau de l’axe de l’anticlinal du Draa Djérid et
s’épaissit en direction des dépressions des Chotts.
Les argiles de la formation Segui sont en continuité structurale avec les sables de
Beglia. Généralement les argiles sont riches en sables dans la partie orientale du
Djérid et réduite d’épaisseur (recoupées entre 46 et 149 m de profondeur à El
Hamma 6 bis no 18768), alors qu’elles sont plus puissantes, plus compactes, de
couleur rouge brique vers l’Ouest. Ainsi, au niveau du forage El Moncef 4
(N°14794), les argiles de la formation Segui ont été recoupées entre 122 et 497 m
de profondeur et admettent un niveau sableux entre 284 et 338 m. Ces niveaux
sableux constituent les aquifères du Plio Quaternaire.
L’épaisseur de la formation Segui peut atteindre 600 m dans la région de Chott El
Gharsa, avec une moyenne de 150 m au niveau du Djérid.

III-1-5. Le Quaternaire
Il est décrit par Castany depuis 1949 (in Tunisie Mines, 1992) sur des
coupes faites entre Drâa Djérid et Chott Djérid, au niveau du Jebel Dghoumes, à
l’Est de Tozeur. De bas en haut, à quelques exceptions locales, le Quaternaire est
formé de sable à Cardium Villafranchien, un remplissage silto-gypseux surmonté
par des alluvions récentes.
Lors de ses travaux sur la Tunisie présaharienne en 1962, Coque a
identifié quatre unités géomorphologiques dans le Quaternaire continental :
ƒ Le glacis 4, le plus ancien, visible uniquement sous forme de petits
lambeaux au pied de la chaîne de Tebaga.
ƒ Le glacis 3, peu étendu, se caractérise par des alluvions de 0.5 à 6 m
d’épaisseur, il est surtout représenté par des buttes couvertes d’une croûte
gypseuse. Ce glacis se caractérise par la présence d’industrie acheuléenne
(âge approximatif supposé 1000 Ka) dans la couverture alluviale.
ƒ Le glacis 2, a industrie moustérienne et à croûte gypseuse, occupe
l’essentiel du paysage du piémont. Une industrie moustérienne (âge
supposé de 40 à 80 Ka) caractérise la base des alluvions de ce glacis,
tandis qu’une industrie à lumachelles est présente vers le sommet.
ƒ Une basse terrasse constituée localement de sable et de limons
gypseux, épais de 1 m environ. Elle renferme une industrie capsienne (âge
supposé 8 à 9 Ka)
Dans le Djérid, le Quaternaire a été recoupé par forage sur les 145
premiers mètres au niveau de Hazoua 4 (no 19166), 88 m au niveau d’IBC 13,
188 m au niveau d’El Moncef 4 (no 19394). A Chott El Gharsa Nord et au niveau
du forage Dhafria 3 (N° 19330), 264 m de sables argileux et argiles sableuses
attribués au Quaternaire ont été recoupés, 156 m à Oued Shili 2 (no 18647). Le
forage de Thaldja 2 (no 17627), situé sur le cône d’éjection a recoupé le
Quaternaire sur 422 m.
Qu’il soit ancien ou récent, le Quaternaire est essentiellement formé par
des intercalations de sables, de sables argileux et d’argiles sableuses.
Les encroûtements gypseux sont très fréquents à tel point qu’ils forment des
assises bien individualisées imperméables.
L’épaisseur des formations Quaternaire est en moyenne de 20 m au niveau des
zones préchotteuses et croit en direction des Chotts pour atteindre 150 m à Chott
El Jérid. A Chott El Gharsa, elle peut atteindre les 400 m.
Le Quaternaire repose en continuité sur les argiles du Segui qui
constituent un écran imperméable et constituent le substratum des nappes
phréatiques des oasis.
IV- CADRE STRUCTURAL

La région des Chotts appartient au domaine atlasique méridional occupant


une position charnière entre deux domaines géologiques à styles de déformation
différents : l’Atlas tunisien central qui témoigne des derniers

mouvements orogéniques alpins et la plate forme saharienne à structure stable et


monotone.
La genèse de la Chaîne Nord des Chotts dont les structures
anticlinales du Djérid font partie, est largement controversée. Selon certains
auteurs (Zargouni, 1985), ces structures anticlinales disposées en relais résultent
des jeux relatifs des deux importants couloirs de cisaillement dextres qui sont de
direction N120-N130 ; l’accident de Negrine-Tozeur à l’Ouest et la faille de Gafsa à
l’Est.
Pour d’autres auteurs (Ben Ayed, 1986 ; Ben Ayed et al, 1992), la chaîne Nord des
chotts correspond à des plis en échelons moulés sur un décrochement Est-Ouest
dextre profond.
On distingue du point de vue tectonique :

IV-1. LA CHAINE DES PLIS DE METLAOUI

Cette chaîne de direction Est-ouest, en forme de guirlande, est constituée par les
reliefs d’El Bliji et Alima , sépare le bassin de Tamerza de celui de Chott El
Gharsa. Elle constitue la limite Nord du Djérid et montre des structures
dissymétriques d’axe E-W avec des flancs Sud très redressés et parfois renversés.
Ces plis sont tronqués à leur terminaison orientale par une faille N 120-130 et à
l’Ouest, par un autre accident jalonnant leur flanc Sud depuis Chebika à l’Ouest
jusqu’à jebel Zeref à l’Est. (Fig. I-15)

IV-2. LA STRUCTURE DE CHOTT EL GHARSA

Il s’agit d’une vaste dépression occupée dans sa majeure partie par Chott El
Gharsa d’altitude comprise entre 0 et –22 m/N Mer. Cette structure est limitée
au Nord par le flanc sud de la chaîne de Metlaoui et au Sud par la ride de Tozeur.
Elle est affectée par un réseau de failles de direction sensiblement Est-Ouest
donnant une structure en horsts et grabens. Le remplissage Mio- plio-
quaternaire est très développé au niveau de cette structure (Fig. I-14).

IV-3. L’ANTICLINAL DU DJERID

C’est une structure anticlinale d’altitude moyenne comprise entre 50 et 120 m qui
plonge vers l’Est par la chaîne nord des Chotts. Cette structure est marquée par
deux accidents majeurs orientés Est-Ouest. L’accident affectant le flanc Sud de
l’anticlinal de Djérid se prolonge vers l’Est, probablement jusqu’à Zemlet EL
Beida (Mamou, 1989). Le rejet de cette faille est d’environ 150 m à 200m. Il est
beaucoup plus important au niveau de Tozeur atteignant probablement, 300 à
350 m (Abidi, 1993 ; Moumni, 2001).
La faille du flanc Nord se prolonge depuis Hazoua à l’Ouest jusqu’ à EL Hamma
à l’Est.
8o 9o
N C.M.G

F1
A.D.D
C.N.C
S.C.E F2 34o

F N 120-140

R.F.H
ALGERIE

Légende

Axe anticlinal
Axe synclinal
Faille majeure
10 Km Faille

C.M.G : Chaine de Metlaoui-Gafsa


C.N.C : Chaine nord des Chotts
A.D.D : Anticlinal du Draa Djérid
S.C.E : Synclinal de Chott El Gharsa
R.F.H : Réseau de failles de Hazoua
F1 et F2 : Failles majeurs longeant Draa du Djérid

Figure I-15 : Carte structurale du bloc Chott El Gharsa (ETAP, 1992 modifiée)
Son tracé se perd dans le flanc nord de Jebel Sidi Bou Helal (Fig. I-15). Ainsi, le
Djérid se situe entre les dépressions périatlasiques et la plate forme saharienne
d’une part (au Sud et à l’Ouest), et les terminaisons des horsts de l’Atlas central à
l’Est, d’autre part. Des failles parallèles à l’axe de l’anticlinal du Djérid, ont isolé
la ride de Tozeur. D’autres failles perpendiculaires au même axe anticlinal, ont
séparé d’une part Hazoua des compartiments Nefta-Tozeur et Degache. (Fig. I-15)
En plus des deux accidents majeurs, responsables de l’effondrement des flancs
Nord et Sud de l’anticlinal du Drâa Djérid, il a été supposé (Zargouni, 1985 ;
Mamou, 1989) que la faille Negrine Chebika passe entre Tozeur et EL Hamma,
continue jusqu’à Kebili au Sud et serait responsable de l’émergence des sources
chaudes d’El Hamma. (Fig. I-16)

V- EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE

V-1. PALEOGEOGRAPHIE DU SECONDAIRE

Dans la zone d’étude, la paléogéographie est examinée en se référant aux


descriptions faites par Castany (1952), Burrollet (1956), Coque (1962), Busson
(1970), Zargouni (1985), Ben Ayed (1986), Boukadi (1994), Zouari(1995), et Bedir
et al (1996 in Chalbaoui 2001).
Le caractère typiquement continental au sein des formations du Crétacé
inférieur est bien individualisé avec les séries de Boudinar et de Sidi Aich. Les
formations de Sidi Khalif, de Melloussi, de Bouhedma et de Orbata dénotent des
séquences à caractère intertidal ou littoral. Les conditions paléogéographiques qui
ont été à l’origine des séries détritiques constituant le réservoir du Continental
Intercalaire, semblent correspondre à un régime fluvio-lacustre. Ceci explique
l’épaisseur réduite des formations aquifères et la tendance vers une granulométrie
fine au niveau des séquences détritiques.
Dans le Djérid, l’épisode sédimentaire qui correspond au Continental Intercalaire
(définit par Kilan en 1931), peut être réduit du point de vue stratigraphique aux
séries encadrées entre la dolomie oxfordienne de la formation Nara au mur et la
dolomie aptienne de la formation Orbata au toit.
Cet épisode sédimentaire correspond aux formations Boudinar, Bouhedma et Sidi
Aich.
Un régime de transgression marine caractérise la Tunisie présaharienne pendant
tout le Crétacé supérieur. Les formations carbonatées déposées en milieu marin
sont celle d’une mer néritique à épinéritique avec des subsidences locales centrée
sur le sillon où s’est individualisé le bassin intra-cratonique de Gafsa (Sassi, in
mamou, 1989). Cette sédimentation sz caractérise par des alternances des séries
marno-argileuses avec des calcaires et des dolomies.
A la fin du Sénonien, la quasi*totalité du Sud tunisien est exondée. La mer ne
subsiste que dans une partie du bassin intra-cratonique de Gafsa et sous le

7o 8o 9o
N
Taberdga

35o

Bir Atar

Si Naji

Maknassy

Negrine Gafsa

Metlaoui
Chebika
Faisceau des Chotts
34o

Légende Tozeur
Chott El Fedjej Gabès

Axe des plis majeurs Chott El Jérid


Hazoua
Faille
Kebili
Couloir de décrochement 20 Km
Faille hypothétique

Figure I-16 : Découpage schématique de la couverture en faisceaux de plis sub E-


W ( Zargouni, 1985)

Golfe de Gabès. Cette tendance vers l’exhaussement a été accompagnée de


certains mouvements tectoniques dont les traces se manifestent sous forme de
discordance (Coniacien-Santonien), de zonations paléo-géographiques et de
disharmonies sédimentaires (zargouni, 1985, Bouaziz, 1986 ; in Mamou, 1998)
Au cours de l’Eocène, les incursions marines se limitent au Golfe de Gabès. Cette
vaste fosse subsidente, qui a dominé jusqu’alors la paléogéographie de la Tunisie
présaharienne, est caractérisée par une succession de faciès laguno-marins.
Contrairement à la partie orientale du golfe qui présente une lacune des argiles
du Danien, la mer paléocène succède, à l’Ouest, à celle du Sénonien supérieur
sans interruption ; mais l’environnement sédimentaire change d’infra-néritique à
euxinique (Coque, 1962)
Durant l’Eocène inférieur et au début du Lutétien, des épisodes lagunaires
marqués par une tendance au comblement du Golfe alternant avec des
récurrences marines. La sédimentation des phosphates s’effectue dans un milieu
épinéritique favorisé par une transgression.
Avec le Lutétien supérieur et le Priabonien, on assiste à la régression définitive de
la mer et la région est envahie par les apports continentaux.
Dès la fin de l’Eocène supérieur, l’emersion de cette zone est complète (Coque,
1962)

V-1. PALEOGEOGRAPHIE DU TERTIAIRE

Les formations paléocènes-eocènes se cantonnent dans la région de Gafsa et se


limitent, vers le Sud, aux alentours de la chaîne Nord des Chotts : Draa Djérid et
extrémité orientale (Zargouni, 1985)
L’Oligocène, caractérisé par son faciès gréseux (formation Fortuna), n’a pas été
recoupé dans le Djérid. Ceci traduit une régression croissante avec des
mouvements de surrection plus actifs au niveau des zones nourricières (Burrolet,
1956).
Dans le Djérid le Miocène correspond à une sédimentation continentale
caractérisée par des dépôts fluvio-continentaux dont le faciès le plus dominant est
représenté par les sables du Djérid recelant la nappe du CT.
Le fait marquant la sédimentation du Mio-Pliocène continental dans la région des
chotts est la présence de la ride de Tozeur qui se présente comme un axe
anticlinal très raide séparant deux grandes fosses qui sont : la fosse de Chott El
Gharsa au Nord et la fosse du Chott Djérid au Sud. La fosse de Chott El Gharsa
est en réalité, la continuité vers l’Est de la fosse du bas-Sahara axée
essentiellement sur les chotts algériens. La fosse du Chott Djérid se présente
comme un nouveau trait structural qui a résulté de l’orogenèse atlasique.
V-3. PALEOGEOGRAPHIE DU QUATERNAIRE

Le Quaternaire ancien est marqué par la persistance des dépôts fluviaux et


continentaux connus au Mio-Pliocène. «L’évolution de plusieurs zones en bassins
fermés (sebket et Garaet) indique la reprise de la subsidence» (Coque, 1962).

VI- CONCLUSION DE LA CLIMATOLOGIE ET DE LA GEOLOGIE

La région du Djérid est située au Sud Ouest tunisien où règne un climat aride à
semi aride. La pluviométrie y est très faible (ne dépassant qu’exceptionnellement
les 100 mm/an) et irrégulière. Bien que le nombre de jours de pluie est faible, le
caractère orageux des événements pluvieux peut engendrer en quelques heures,
des hauteurs d’eau dépassant la moyenne annuelle.
A cette contrainte pluviométrique s’associe une forte reprise par évaporation
dépassant les 1500 mm/an. L’association de ces deux paramètres se traduit par
un bilan hydrique déficitaire.
Sur le plan géologique, le bassin du Djérid, assure la transition entre les reliefs
les plus reculés de l’Atlas au Nord et la plate forme saharienne au Sud.
Les formations géologiques en affleurement se limitent à celles d’âge Mio-Plio-
Quaternaire, dans la quasi-totalité du bassin et d’âge Eocène au niveau de la ride
de Tozeur. Les principales formations géologiques n’affleurent que sur les reliefs
bordants le bassin (Chaîne Nord des Chotts et la Chaîne de Metlaoui-Gafsa) et ce
sont les forages pétroliers et les forages d’eau qui ont permis de les caractériser en
profondeur. Les formations recoupées se présentent sous la forme de trois
niveaux aquifères superposés et séparés par des formations semi-perméables :
− Sidi Aich (gréseuse) recelant la nappe du Continental Intercalaire.
− Beglia (sableuse), reliée à l’Est au niveau de la Nefzaoua par la formation
carbonatée d’El Berda, renfermant la nappe du Complexe Terminal.
− La formation sablo-argileuse à gypseuse du Plio-Quaternaire, limitée dans
les basses zones du bassin.

Les configurations en affleurement ou en profondeur des formations aquifères


recelant la nappe du CT sont régies par les particularités structurales et
stratigraphiques dans le bassin. En effet :
− Les derniers mouvements orogéniques alpins seraient responsables de la
mise en place de la ride de Tozeur et l’effondrement des dépressions de
Chott Djérid et Chott El Gharsa par les deux accidents majeurs longeant la
ride (Mamou, 1989). Ceci a pour conséquence l’affleurement d la formation
Beglia à proximité des accidents et son enfouissement sous les Chotts.
Cette formation est complètement érodée au niveau de l’axe de la ride de
Tozeur.
− L’importante pression exercée par l’épaisse sédimentation tertiaire et
Quaternaire (650 à 700 m au niveau de Chott El Jérid) sur les calcaires
sénoniens, a donné naissance au phénomène de ‘relais hydrogéologique’
entre les calcaires de la Nefzaoua (formation Berda) et les sables du Djérid
(formation Beglia).
CHAPITRTE II:
ÉTUDE HYDROGÉOLOGIQUE
Chapitre II: Etude hydrogéologique

I- INTRODUCTION

Avant les années 50 du siècle passé, l’hydrogéologie du sud tunisien


passait par une phase descriptive, se limitant aux observations faites à propos
des eaux thermales (Bousquet, 1947 in Mamou 1989) et à l’inventaire des
ressources hydrauliques de la Tunisie (Gosselin, 1952 in Mamou 1989), mettant
l’accent sur les nappes souterraines du Sud tunisien.

Ce n’est qu’à partir de 1972 que fut entrepris la première synthèse


hydrogéologique des nappes souterraines sahariennes algéro-tunisiennes du
Continental Intercalaire (CI) et du Complexe Terminal (CT). Il s’agit de l’étude des
ressources en eau du Sahara septentrional (ERESS). Les résultats de cette étude
ont permis la schématisation de la géométrie des aquifères, limitée aux frontières
des deux pays, par l’établissement de corrélations litho-stratigraphiques,
l’acquisition de paramètres hydrodynamiques à partir des essais de pompages et
diagraphies des forages d’eau, permettant de dresser pour la première fois un
bilan de ces deux nappes. Le modèle utilisé à l’époque, permettait des simulations
de l’exploitation jusqu’en 2000. En Tunisie, les résultats de ces simulations ont
été à la base de la mise en place du Plan Directeur des Eaux du Sud (PDES).

L’étude du projet RAB 80 (Programme des nations Unies pour le


Développement) était conçue en 1983 pour vérifier les simulations de l’ERESS en
ce qui concerne la piézomètrie et l’exploitation et d’étendre les simulations
exploratoires jusqu’à l’an 2020. Ce programme a permis de vérifier par l’outil
isotopique un certain nombre de questions concernant l’origine et les mélanges
entre différentes masses d’eau. Ce projet a également le mérite de définir et
d’introduire les nappes phréatiques sans dresser toutefois le bilan des ressources
en eau de ces nappes.

L’étude du projet SASS (Système Aquifère du Sahara Septentrional), lancée


en 1999, a pris en considération le bassin saharien recelant les nappes du CI et
du CT dans son intégrité, jusqu’à ses limites naturelles en intégrant la Libye.
Ce projet a pour principaux objectifs :
- la mise en place d’une base de données commune aux trois pays destinée à
valoriser l’information et servir d’outil d’échange.

43
Chapitre II: Etude hydrogéologique

- la réalisation d’un modèle simulant le comportement hydrodynamique du


système aquifère et permettant de prévoir l’impact du développement de
l’exploitation (OSS, 2003).

Parmi les références consultées, on cite les travaux de Domergue (1956),


Ceramelli (1969), Ricolvi (1970, 1973), Haoues (1966), Bouzaidi (1973), Castany
(1982), Abidi (1983, 1991), Farhat (1980), Mamou (1986, 1989, 1991, 1997,
1999), Hamza (1994), Kamel (1998, 2000, 2001, 2005, 2006), Swezy (1999),
Agoun (2000), Chalbaoui (2001) et Moumni (1998, 2001).

En se référant à ces différentes études, nous essayerons de préciser les


données locales concernant les caractéristiques hydrodynamiques des nappes
souterraines dans cette région.

II- DEFINITION ET EXTENSION DES AQUIFERES

Les aquifères des nappes profondes s’étendent depuis les contreforts de


l’Atlas saharien au Nord et à l’Ouest, aux monts du Ksour et du Dahar à l’Est,
coté tuniso-libyen, et aux reliefs du Hoggar au Sud, coté algérien (Fig. II-1). Les
formations géologiques post primaires sont constituées par une série de dépôts
alternativement continentaux et marins qui se sont déposées dans un vaste
bassin au fond modelé sur les dorsales primaires qui ont par endroit, interrompu
la sédimentation. (ERESS, 1972).
Deux grands ensembles sont séparés par d’épaisses séries argileuses de la
base du Crétacé Supérieur. L’ensemble inférieur (anté–Cénomanien) formé
d’importantes séries continentales argilo-gréseuses conserve une grande
continuité sur une large zone. L’ensemble supérieur (post-Sénonien Inférieur)
formé de plusieurs niveaux marins, se termine par une épaisse série continentale
du Mio-Pliocène. Cette distinction a servi de base à la définition des réservoirs
aquifères du Continental Intercalaire et du Complexe Terminal.

II-1. L’AQUIFERE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE (CI)

L’aquifère du Continental Intercalaire est contenue dans les formations


continentales du Crétacé Inférieur sur toute l’étendue du Sahara (600.000 Km2),
faisant ainsi l’un des plus grands réservoirs du monde. Dans la région du Djérid,

44
Chapitre II: Etude hydrogéologique

15o
10o
5o
0o
34o

33o

29o

28o

Figure II-1: Limites d’extension des nappes du Continental Intercalaire et de la


nappe du Complexe Terminal (OSS, 2003)

Le Crétacé Inférieur gréseux, s’apparente avec celui de la Tunisie centrale.


Les niveaux aquifères les plus importants de cette région sont :
- Formation Boudinar (Barrémien) : formée par une alternance
de grès blancs rarement jaunâtres, à grains fins, d’argiles versicolores et de rares
passées de gypse et de dolomie.
- Formation Sidi Aich (Aptien inférieur) : caractérisée par des
sables blancs, fins, bien classés, avec quelques rares intercalations dolomitiques.
Le sommet de cette formation est constitué par une série à prédominance
argileuse, située immédiatement sous la barre dolomitique aptienne.
Dans la Nefzaoua, les séries situées entre la base du Cénomanien et le sommet du
Jurassique, subissent un développement très remarquable de leurs épaisseurs. Le

45
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Continental Intercalaire se présente sous forme d’une succession d’horizons


gréseux séparés par des assises imperméables argileuses à argilo-sableuses.
Les niveaux aquifères constituant le Continental Intercalaire dans la Nefzaoua
sont formés par :
- La série des grès supérieurs,
- La série des grès à bois,
- La série des grès du Chott,
- La série de Kbar el Haj.
Ces niveaux aquifères sont séparés par les aquitards suivants :
- La série argileuse de Limagues
- La série marno-argileuse de kliker
- L’unité marno-gypseuse de Kbar el Haj.

II-2. L’AQUIFERE DU COMPLEXE TERMINAL (CT)

On désigne sous le nom de ‘ Complexe Terminal’ les formations les plus


récentes déposées au Bas Sahara et limitées à l’Ouest par la dorsale de M’Zab, au
Nord de l’accident majeur de l’Atlas sahrien, à l’Est par le Dahar, au Sud par une
ligne passant au Nord de l’axe In Salah-Zaraitine sous l’Erg oriental. (Fig. II-1)
D’une extension également très importante (350.000 km2), la nappe du Complexe
Terminal circule dans l’une ou les deux formations litho-stratigraphiques
suivantes :
• Sénonien et Eocène carbonaté.
• Mio-Pliocène sableux.
Le Sénonien carbonaté s’étend sur l’ensemble du bassin, tandis que l’Eocène
carbonaté ou Eocène inférieur ne se rencontre qu’au Nord d’une ligne Djemaa-
Tozeur (ERESS, 1972). Les sables du Mio-Pliocène couvrent en discordance la
quasi totalité du domaine mais s’interrompent à l’Ouest au contact de M’Zab et à
l’Est sur le Dahar.
Sur ces bordures Est et Ouest, la nappe du CT circule dans le Turonien
dolomitique qui y affleure largement. Le relais avec les autres aquifères calcaires
est assuré par les sables qui les couvrent en partie (ERESS, 1972).

II-3. L’AQUIFERE DU PLIO-QUATERNAIRE (PQ)

De faible épaisseur, l’aquifère du PQ, contenu dans les sables argileux et


gypseux du Plio-Quaternaire, renferme une nappe d’intérêt secondaire de point de

46
Chapitre II: Etude hydrogéologique

vue quantitatif. Mais son rôle dans le comportement hydrodynamique et


géochimique est très important dans la mesure où elle peut être en
communication avec la nappe du Complexe Terminal quand celle-ci est semi-
perméable. C’est le cas entre Tozeur et Degache où les argiles rouges du Pontien
supérieur ne sont pas franches mais présentent une importante fraction sableuse.
L’influence de cette nappe se situe alors au niveau d’une éventuelle contribution à
la recharge, ou au drainage de la nappe du CT.
La nappe du PQ se définit comme étant le premier niveau susceptible d’être
exploité par puits. Elle est libre sur toute l’étendue de la zone d’étude et est logée
dans des sables argileux à gypseux d’age Plio-Quaternaire. Les argiles du Pontien
supérieur (Miocène) constituent son mur. Cette nappe a été particulièrement bien
étudiée au niveau des oasis de Nefta et de Tozeur qui constituent les plus grandes
et les plus anciennes oasis de la région.

III- GEOMETRIE DES RESERVOIRS

Afin d’apporter des précisions à la géométrie du réservoir des nappes profondes


dans le Djérid, des corrélations hydrostratigraphiques ont été réalisées, en se
basant sur les données des forages profonds et les données sismiques réalisées
dans le cadre de prospections pétrolières (Fig. II-2).
Un certain nombre de forages nivelés, nous ont permis d’établir les cartes
d’altitude des toits, des murs ainsi que les épaisseurs utiles des formations
réservoirs.

III-1. CORRELATIONS HYDROSTRATIGRAPHIQUES

Les corrélations sont réalisées à partir des affleurements ou d’alignements


des forages profonds dont les profondeurs varient entre 100 et 1200 mètres pour
l’aquifère du CT et entre 1500 et 2400 mètres pour la nappe du CI. Ces
corrélations forment un quadrillage couvrant la quasi-totalité du bassin du
Djérid-Nefzaoua (Fig. II-2).

III-1. Corrélation I : Atlas saharien-Dahar à travers les Chotts (Rouatbi, 1967)


Cette coupe (Fig. II-3) relie les reliefs du Dahar à l’Atlas saharien passant par la
Nefzaoua, Chott Djérid et Chott El Gharsa. Elle montre :
- l’affleurement très limité de l’aquifère du Continental
Intercalaire dans le Dahar et son enfouissement au Nord Ouest où la nappe est
captive dans toute la zone d’étude.

47
Chapitre II: Etude hydrogéologique

8o 9o 10o N
ALGERIE

V
II Gs

B.G
O.N Golfe de
Gabès
Hm III Tz.C.I

34o
H.C.I 2 Cda.4
Mra D.C.I 3
H.C.I 1b
N.C.I 3
T.C.I 4
K.C.I. 17
MT-103
IV
MT-107
Ha.CI
MT-109
Jem.C.I 12
I
A.O.G
MT-095
B.R. CT

N.Petr

B.R.C.I

0 10 Km

I : Atlas saharien, Dahar tunisien


II : B.G (Ben Gacha), Hm(Htam), Mra(Mzara), Ha.C.I(hazoua CI), A.O.G(Ain Ouled Ghrissi)
B.R. CT(Bir Roumi CT).
III : D.C.I 3(Degache CI3), H.C.I2(Hamma CI 2), H.CI.1b(Hamma CI 1bis), T.C.I4 (Tozeur
CI4), N.C.I3(Nefta CI3), Ha C.I (Hazoua C.I)
IV : B.R.C.I (Bi Roumi CI), N.Pet(Nefta pétrolier), Jem.C.I 12(Jemna CI 12)
V : Gs(Gantas), O.N(Od. Nagues), Tz C.I (Tazrarit CI), Cda.4(Cedada4), KCI 17 (Kébili CI 17)
MT-095 : Profil sismique (ETAP, 1994)

Figure II-2 : Carte de localisation des corrélations

- Le mur de cette nappe, formé par les calcaires jurassiques,


n’a pas été recoupé par aucun forage d’eau sous le Djérid.
- La variation de profondeur du Complexe Terminal et surtout
du changement latéral de son faciès. En effet, l’augmentation de la pression
exercée par la sédimentation sur les calcaires sénoniens (à cause de leur
enfouissement en profondeur à proximité du Chott El Jérid sous l’effet des deux
accidents majeurs longeant Draa Djérid), a donné naissance au phénomène de
‘relais hydrogéologique’ entre les calcaires et les sables.

48
Chapitre II: Etude hydrogéologique

NW SE
Djerid Nefzaoua

Atlas Saharien Dahar


400m
Chott El Gharsa Chott Djerid
0

-800m

-1200m

50 Km

Mio-Plio-Quaternaire Sénonien Inférieur Crétacé Inférieur


Pontien Supérieur (Miocène) Turonien Jurassique et Trias
Pontien Inférieur (Miocène) Cénomano-Albien Permien
Eocène Aptien Infiltration
Sénonien Supérieur Ecoulement souterrain
Faille

Figure II-3 : Corrélation lithostratigraphique I : Atlas saharien-Dahar à travers les


Chotts (Roautbi, 1967)

- La présence de deux failles majeures parallèles et de direction


Est-Ouest, a engendré le soulèvement anticlinal qui constitue la ride de Tozeur.
Celle-ci sépare les deux dépressions de Chott El Gharsa et de Chott El Jérid.
De ce fait, la nappe du CT est captive sur une grande partie du bassin. Elle est
libre à semi-captive uniquement au niveau de la ride de Tozeur et dans la
Nefzaoua
- La subsidence du bassin du Djérid de part et d’autre de la
ride de Tozeur est à l’origine du développement de la nappe du Plio-Quaternaire
qui peut atteindre les 300 m de puissance dans l’axe du bassin.

49
Chapitre II: Etude hydrogéologique

III-1-2. Corrélation II : Ben Gacha-Bir Roumi


Cette coupe (Fig. II-4) passe respectivement du Nord au Sud par les forages de
Ben Gacha (20584), Htam (20075), Mmzara (20289), Hazoua CI (20363), Ain
Ouled Ghrissi (20417) et Bir Roumi CT (20418) et se limite aux nappes du
Complexe Terminal et la nappe superficielle du Plio-Quaternaire.
Cette coupe montre que :
- La nappe du Complexe Terminal est captive même entre les
deux accidents majeurs longeant l’anticlinal du Draa du Djérid, ce qui n’est pas le
cas au niveau de la ride de Tozeur.
- La dissymétrie du réservoir recelant la nappe du CT a pour
conséquence un développement plus important des argiles formant le toit de la
nappe du CT (argiles du Pontien supérieur) au niveau du flanc Nord.
- Le biseautage de l’Eocène et du Paléocène entre Ain Ouled
Ghrissi et Bir Roumi qui présentent les puissances les plus importantes aux
proximités de la ride du Djérid.

S N
Bir Roumi Ain Ouled Ghrissi Hazoua CI Mzara Htam Ben Gacha
20418 20417 20363 20289 20075 20584
Profondeur (m)
N.S
0

200

400

600

800

1000

1200
Sables argileux (Plio-Quaternaire)
1400 Argiles compactes (Segui)
Sables hétérogènes (Beglia)
2000 m
Calcaires Eocènes
Argiles (Paléocène)
Faille

Figure II-4 : Corrélation lithostratigraphique II : Ben Gacha-Bir Roumi

50
Chapitre II: Etude hydrogéologique

III-1-3. Corrélation III : Degache-Hazoua


Cette coupe (Fig. II-5), orientée Est-Ouest passe par l’axe de l’anticlinal du Djérid
où sont implantés tous les forages captant la nappe du CI. Elle est établie à
partir des données de ces forages et des résultats d’interprétation des profils
sismiques (Fig. II-2) réalisés dans le cadre de prospection pétrolière (ETAP, 1992).
Cette coupe montre :

Ouest Est
Tozeur CI 4 Hamma CI 1b Degache CI 3
Hazoua CI Nefta CI 3 (20702) (19260) (19231)
P(m) (20365) (20816)

500

1000

1500

2000
Hamma CI 2
? ? (20815)

2500
20 Km

Sables argileux à gypseux (Mio-Plio-Quaternaire) Dolomies et calcaires dolomitiques (Turonien)


Argiles rouges compactes (Pontien supérieur, Miocène) Marnes, argiles et dolomies (Cénomanien)
Sables hétérogènes (Pontien Inférieur, Miocène) Dolomies (Aptien)
Calcaires avec niveaux phosphatés (Eocène-Paléocène) Grès, sables et sables argileux (Crétacé Inférieur)
Calcaires friables (Sénonien Supérieur) Calcaires (Jurassique)
Marnes et évaporites (Sénonien Inférieur) Faille

Figure II-5 : Corrélation lithostratigraphique III : Degache-Hazoua

51
Chapitre II: Etude hydrogéologique

- La structure en horsts et grabens affectant les réservoirs


aquifères des nappes profondes, influencent les côtes de captage.
- L’anticlinal du Draa Djérid constitue le prolongement de la
chaîne Nord des Chotts vers l’Ouest où le toit de la nappe s’enfonce pour passer
de - 1400 m à - 1800 m.
- La constance de la puissance du Crétacé Inférieur dans tout
le Djérid (sans précision de l’épaisseur utile).
- L’absence de l’Eocène à l’Est de Tozeur entre Tozeur et El
Hamma du Djérid.

III-1-4. Corrélation IV : Bir Roumi-Jemna

W E
B ir R ou m i N efta C hott D jérid Je m n a
CI P étrolier C I 12
0

500

1000

1500
G .S
A .L
A .K G .B
G .C
K H (U M G )

2000 K H (U G )
Sidi A ich

B ouhedm a

2500 B oudinar

N ara
T uro nie n
F C é no m a no -A lbie n
3000 A ptie n
B arré m ie n

10 K m C rétacé In férieu r dan s la N efzaou a


G .S : grès supérieur
A .L : arg iles de L im ague s
M io cè ne M o ye n G .B : grès à bo is
M io cè ne Inférieur A .K : argile s de K liker
G .C : grès du C hott
S éno nie n S upérieur K H (U M G ) : K bar e l H a j (U nité m arno g ypseu se)
K H (U G ) : K bar e l H a j (U nité gréseuse)
S éno nie n Inférieur
Jurassique

Figure II-6 : Corrélation lithostratigraphique IV : Bir Roumi-Jemna

52
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Cette coupe (Fig. II-6) confirme la présence d’une faille passant entre le forage de
Bir Roumi et Nefta pétrolier et la structure anticlinale de la région de Bir Roumi.
Elle confirme également le mur de la nappe du Continental Intercalaire formé
par les calcaires jurassiques de la formation Nara, recoupés à 2600 m au niveau
du forage Nefta pétrolier. Cette corrélation met en évidence les variations latérales
des formations du niveau aquifère du Continental Intercalaire entre le Djérid et la
Nefzaoua et le développement particulier de l’unité de Kbar El Haj dans cette
région.
III-1-5. Corrélation V : Gantas-Kébili CI 17 (Moumni, 2001)

N S
J. Bouhlel
Gantass O. Nagues Tazrarit
CI Ceddada 4 Kébili CI
0 (m) 17

500

1000
G.S
A.L
1500 G.B
A.K
G.C
2000 K.H (UMG)
K.H (U.G)
2500

3000
S.A
B.H Dolomies et calcaires dolomitiques (Turonien)
3500
B.D Marnes, argiles et dolomies (Cénomanien)
M Dolomies (Aptien)
4000 Crétacé Inférieur dans le Djérid
S.A : Sidi Aich
2 Km B.H : Bou Hedma
B.D : Bou Dinar
Sables argileux à gypseux (Mio-Plio-Quaternaire) M : Meloussi
Argiles rouges compactes (Pontien supérieur, Miocène) Crétacé Inférieur dans la Nefzaoua
Sables hétérogènes (Pontien Inférieur, Miocène) G.S : Grés Supérieurs
A.L : Argiles de Limaguès
Calcaires avec niveaux phosphatés (Eocène) G.B : Grés à bois
Calcaires friables (Sénonien Supérieur) A.K : Argiles de Kliker
G.C : Grés des Chotts
Marnes et évaporites (Sénonien inférieur) K.H (UMG) : Kbar El Haj (Unité Marno-gypseuse)
K.H (U.G) : Kbar El Haj (Unité gréseuse)

Figure II-7 : Corrélation lithostratigraphique V : Gantas-Kébili CI 17

53
Chapitre II: Etude hydrogéologique

(Moumni, 2001)
Cette corrélation (Fig. II-7) met en évidence l’équivalence entre les grès de Sidi
Aich dans le Djérid et les grès supérieurs au niveau de la Nefzaoua. La formation
Bouhedma (Barrémien) gréseuse à dominance argileuse et captée de ce fait
uniquement dans deux forages au niveau du Djérid, trouve son équivalent dans la
Nefzaoua dans l’unité gréseuse de Kbar El Haj, fortement exploitée.

III-2. EPONTES ET EPAISSEURS UTILES DES FORMATIONS RESERVOIRS

III-2-1. Carte du toit et de l’épaisseur utile du CI (ERESS, 1972)

8o 9o

Chaîne de Metlaoui-Gafsa
N
ALGERIE

0
- 3250 125
- 3000 250 34o
- 2750
- 2500
375
- 2250
- 2000
- 2000
- 1750 - 1750 Dome
Permo-Jurassique
- 1500

- 1250
33o

0
- 500 - 250
375

- 750
- 1000

20 Km
- 1000 Isobathe du toit

250 Epaisseur utile du reservoir

Figure II-8 : Carte du toit de l’épaisseur utile du CI (ERESS, 1972)

54
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Etablie dans le cadre du projet ERESS, cette carte (Fig. II-8) se réfère aux données
des forages pétroliers et aux résultats d’interprétation des profils sismiques. Bien
que les renseignements soient tirés des forages limitrophes de la région du Djérid
(Bouaroua à l’Ouest, Bliji au Nord et Sabria au Sud), cette carte reste toujours
d’actualité avec les corrections apportées par les forages profonds d’eau réalisés
depuis 1980. Cette carte montre depuis 1972 l’existence de la nappe du CI dans
la Nefzaoua dans l’unité gréseuse de Kbar El Haj, fortement exploitée.

III-2-2. Carte des épontes et de l’épaisseur utile du réservoir CT


Les cartes des épontes et de l’épaisseur utile sont établies à partir d’une trentaine
de forages nivelés et repartis dans tout le secteur d’étude.
III-2-2-1. Carte des isobathes du toit de la formation réservoir
La carte des isobathes du toit (Fig. II-9) montre deux zones de subsidence qui
sont Chott El Gharsa au Nord et Chott El Jérid au Sud où l’altitude du toit peut
dépasser les 500 m de profondeur.
De part et d’autre du Drâa Djérid, plus on s’approche de l’axe de l’anticlinal, plus
le toit s’approche de la surface et la nappe affleure en plusieurs points entre Nefta
et Tozeur.
Au Nord Est de la zone d’étude, dans la région d’El Ouidiane, l’absence de
l’Eocène et la discordance des sables miocènes sur les calcaires senoniens, font
que la profondeur du toit ne dépasse pas les 150 m.
III-2-2-2. Carte des isobathes du mur de la formation réservoir
La carte des isobathes du mur (Fig. II-10) présente la même allure que celle du
toit de la formation réservoir. Le mur de l’aquifère atteint des profondeurs
dépassant les 650 m (793 m à Htam) au Nord de l’anticlinal du Drâa Djérid, alors
qu’au Sud de cette structure, il n’a dépassé dans aucun forage les 600 m (322 à
599 m).
III-2-2-3. Carte de l’épaisseur utile de la formation réservoir
Une carte des iso épaisseurs de la formation aquifère a été établie dans le cadre
du projet ERESS (Fig. II-11)à partir de 35 forages couvrant le Djérid et la
Nefzaoua. Cette carte présente des imprécisions au niveau du Draa Djérid où les
formations du Miocène recelant la nappe sont érodées et l’Eocène affleure. Une
carte actualisée (Fig. II-12), tenant compte des structures de la chaîne Nord des
Chotts et de l’anticlinal du Draa Djérid montre que les épaisseurs sont comprises
entre 0 et 200 m entre l’axe de l’anticlinal et les zones située près des chotts de
part et d’autre. A l’extrême Ouest de la zone d’étude et entre les deux Chotts,

55
Chapitre II: Etude hydrogéologique

8 ° 8 ° 30’

C h a în e d e M e tla o u i-G a fs a

N 100
300
500

C h o tt E l G h a r s a

100 34 °
600
400
200

200

200

C h o tt E l J é r id
10 K m

33 ° 30’
200

A ff le u r e m e n t d e
la n a p p e d u C T

Figure II-9 : Carte des isobathes du toit de la formation réservoir du CT (Beglia)

8° 8° 30’

C h a în e d e M e tla o u i-G a fs a

N 400 200
600

C h o tt E l G h a r s a

700 34°
200
500
300 300
400

500
600
C h o tt E l J é r id
10 K m

33° 30’
500 600
400
300

A f fle u r e m e n t d e
la n a p p e d u C T

Figure II-10 : Carte des isobathes du mur de la formation réservoir du CT (Beglia)

56
Chapitre II: Etude hydrogéologique

8° 8 ° 30’ 9° 34 ° 30’

Chaîne de Metlaoui-Gafsa N

100
50
200
150 Chaîne Nord des Chotts
Chott El Gharsa 34 °

0
50
100
50
Chott El Jérid

200

33 ° 30’
100 150

Légende

150
50 Epaisseur utile du reservoir CT
20 Km

Figure II-11 : Epaisseur utile de la formation réservoir du CT (ERESS,1972)


8° 8 ° 30’ 9° 34 ° 30’
Chaîne de Metlaoui-Gafsa N

200 150 100

Chott El Gharsa Chaîne Nord des Chotts

200 34 °
150
100
300 100 50 150
200

Chott El Jérid

200
33 ° 30’
150

10 Km

Affleurement de la nappe du CT

33 °

Figure II-12 : Carte de l’épaisseur utile de la formation réservoir du CT (Beglia)

57
Chapitre II: Etude hydrogéologique

l’absence de forages nous a empêché d’esquisser la puissance de la nappe à ce


niveau.

III-3. GEOMETRIE DU RESERVOIR DE LA NAPPE DU PQ

Les données des forages, des puits de surface et les corrélations litho
stratigraphiques ont permis de préciser la nature et la puissance de la formation
du Plio-Quaternaire ainsi que la position de son substratum. Cette formation
constitue un aquifère limité par la frange où sont implantées les oasis du Djérid
(Fig. II-13), soit une longueur approximative de 100 Km sur une largeur moyenne
de 2 km. Quatre corrélations litho stratigraphiques (Fig. II-14), réalisées à partir
des données des forages captant la nappe du Complexe Terminal dans les oasis
de Hazoua, Nefta, Tozeur et Ceddada, ont permis de préciser la puissance du
réservoir de la nappe superficielle du Plio-Quaternaire et la position de son
substratum argileux (Formation Segui).

N
CHOTT EL GHARSA
Ceddada
El Hamma
4

Draa Nord
34o 00 Htam
El Ouidiane
Tozeur
A L G E R I E

Nefta Draa Sud 3

2
Hazoua et ses oasis
satellites CHOTT EL JERID

Légende

Oasis 0 5 Km

Tracé de coupe
1 8o

Figure II-13 : Carte de localisation des corrélations (Plio-Quaternaire)

58
Chapitre II: Etude hydrogéologique

N S

1
Hazoua BM2 Hazoua BM4 Ouled Ghrissi
19167/5 19240/5 19137/5

NW SE
2
Nefta 3
8262/5

Nefta 5b
1924/5

NW SE

3
Tozeur 3
18927/5
Tozeur 7
16721/5
Tozeur 10
19599/5

NW SE

4 Ceddada 2
9342/5
Ceddada 3
10192/5

250 m Ceddada 5
14625/5
100 m

1 2 3 4

1 : sable argileux à gypseux (Plio-Quaternaire) 2 : argile rouge compacte


(Pontien supérieur) 3 : sables hétérogènes (Pontien inférieur) 4 : calcaire
(Sénonien)
Figure II-14 : Coupes schématiques du réservoir de la nappe du Plio-Quaternaire

59
Chapitre II: Etude hydrogéologique

III-3-1. Corrélation Hazoua BM2-Ouled Ghrissi


Les formations du Plio-Quaternaire sont marquées par des alternances de sables,
d’argiles sableuses et la présence de gypse à faible profondeur au niveau du
forage Hezoua BM2. Les argiles rouges compactes du Pontien supérieur sont
recoupées à la cote de - 96 m.
A 3 Km seulement au Sud de BM2, et au niveau du forage de Ouled Ghrissi, 240
m de remplissage Plio-Quaternaire ont été recoupés avant le Pontien argileux.
Cette coupe montre que la puissance de la formation du Plio-Quaternaire est
importante en amont de l’oasis de Hazoua, ce qui n’est pas le cas pour le reste des
oasis du Djérid et augmente du Nord au Sud mettant en évidence une pente de
l’ordre de 5 % du Pontien supérieur argileux.

III-3-2. Corrélation Nefta 3-Nefta 5 bis


Cette coupe montre l’affleurement des argiles rouges attribuées au Pontien
supérieur en amont de l’oasis, pour s’enfoncer en direction du Sud c’est à dire en
bordure des chotts supportant 248 m de remplissage Plio-Quaternaire au niveau
de Nefta 5 bis.

III-3-3. Corrélation Tozeur 3-Tozeur 10


La même situation observée à Nefta se répète à Tozeur avec cependant une pente
plus faible du substratum argileux, puisque au niveau de Tozeur 10, 166 m
seulement de remplissage sont recoupés.

III-3-4. Corrélation Ceddada 2- Ceddada 5


Seul le forage Ceddada 5 recoupe le Plio-Quaternaire qui atteint une puissance de
240 m. Ceddada 2 recoupe les sables miocènes reposant directement sur les
calcaires sénoniens.
L’extension et la puissance de ce réservoir sont limitées par :
- Les affleurements des calcaires du Sénonien à l’Est de la zone d’étude.
- Les affleurements des calcaires de l’Eocène dans l’axe du Draa du Djérid.
- Les affleurements des argiles et des sables du Miocène quand la nappe du
Complexe terminal est libre.
- Les fréquents encroûtements gypseux et calciques essentiellement à l’Ouest du
Djérid (région de Hazoua).
Toutes ces coupes montrent que les sables et les sables argileux à gypseux
où circulent les eaux de retour d’irrigation, affichent des puissances ne dépassant

60
Chapitre II: Etude hydrogéologique

que rarement les quinze mètres à l’amont des oasis pour atteindre les 100 m à
l’aval de ces oasis (248 m au niveau de Nefta 5 bis).

IV- PARAMETRES HYDRODYNAMIQUES DES AQUIFERES


IV-1. CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE ET PERMEABILITE

La conductivité hydraulique des horizons aquifères de la nappe phréatique du


Plio-Quaternaire du Djérid (la seule nappe franchement libre dans la zone
d’étude), oscille entre 0,25.10-4 m/s à Jhim (Sud Ouest de Tozeur) et 4,16.10-4
m/s à Oued El koucha (Nord Est de Tozeur).
Une moyenne faite sur 10 valeurs de ce paramètre déduite des analyses
granulométriques donne 2,54.10-4m/s, ce qui caractérise des terrains à
perméabilité moyenne.
Les conductivités hydrauliques les plus élevées s’observent au niveau des oasis
dites modernes (sols sableux), par contre les oasis traditionnelles affichent des
valeurs plus faibles probablement à cause des fréquents amendements apportés
aux sols.
L’estimation de la perméabilité à partir des analyses granulométriques,
donne des valeurs comprises entre 2.10-2 et 16.10-2 cm/s pour la formation Beglia
recelant la nappe du CT dans le Djérid (Mamou, 1989). Les grés de Sidi Aich qui
constituent le principal niveau aquifère du CI, dans le Djérid, donnent des
perméabilités de l’ordre de 25.10-4 cm/s à Ceddada-Tazrarit, à l’Est de Tozeur
(Moumni, 2001).

IV-2. TRANSMISSIVITE

On a consigné dans le tableau II-1, les transmissivités obtenues à partir


des résultats des essais de pompage des forages captant la nappe du CT à leur
réception. Les transmissivités concernant cet aquifère sont comprises entre 1,43
10-3 m2/s (Nefta 3 bis) et 41 10-3 m2/s (Chemsa 1 bis) avec une moyenne de 16,3
10-3 m2/s.
Les valeurs de la transmissivité de la nappe profonde du CI, déterminées à partir
des analyses granulométriques oscillent entre 0,6.10-3 m2/s (Nefta CI3) et 9.10-3
m2/s (Hazoua CI). La valeur moyenne est de 2,5.10-3 m2/s. Les faibles valeurs de
la transmissivité sont à rattacher à la lithologie argileuse de la formation aquifère,
particulièrement entre Tozeur et Nefta (Moumni, 2001).

61
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Tableau II-1 : Transmissivités de l’aquifère du CT déduites des essais de pompage

T T T T
2 2 2
Forage (m /s) Forage (m /s) Forage (m /s) Forage (m2/s)
(10-3) (10-3) (10-3) (10-3)
Mzara 6.5 Helba 1 23 Haz. 4 b 20 Od Ghrissi 27
bis
Nefta 12 17 Tozeur 11 15 Neflaye 2b 9 Od Kebir 1b 13
Hamma 18 10 Cedda 6b 4 Nefta 7 11 Haz BM 2 21
Hamma 19 11 Nefta 8 30 Hamm 15 7.5 Nefta 5 b 13
Tozeur Gare 3 12 Nefta 9 2 Erraced 1 9 Manachi 2 b 24
Neflayet 2 12 Nefta 3 b 1.43 Drâa N 2 5.2 Chemsa 1 b 41
Tozeur 6 bis 18 Tozeur 12 7 Mileh 5 Sif Lakdar 3
Tozeur 4 20 Zaouia 27 PK 13 7.35 Sabâa biar 3
Tozeur 7 bis 40 Moncef 4b 13 Nefta 5 3.2 Jhim 1 4
Kriz 3 ter 9.4 Ain Tor 3 t 25 Neflay 2 3 Nefta 6 29
Nefta Ras El ain 12 IBC 11 b 30 An Jedida 1.5 Degache 2 12
Toz. Ras El ain 19 Horcha 2b 1.8 Ch. Zerga 2.7 Degache 3 6

IV-3. COEFFICIENT D’EMMAGASINEMENT

La nappe du Complexe Terminal est partout captive sauf sur une faible
superficie à proximité de l’axe de l’anticlinal du Draa Djérid. La configuration en
nappe libre et en nappe captive est à l’origine des valeurs du coefficient
d’emmagasinement qui passe d’une simple porosité dans les zones où la nappe
est libre à une compressibilité de l’eau dans une matrice rocheuse dans les zones
où la nappe est captive.
L’estimation du coefficient d’emmagasinement nécessite au moins un
piézomètre à proximité du point pompé pour relever simultanément les
rabattements des deux points d’eau au cours du pompage. Cette condition n’a été
remplie que pour quelques forages : Nefta 2 bis avec 2.6 10-3 (estimation faite par
l’ERESS, 1972).

Faute de piézomètres d’observation, le coefficient d’emmagasinement est évalué


pour l’aquifère du Continental Intercalaire à partir de la puissance de la formation
aquifère et de sa porosité. Il oscille dans le Djérid entre 0,2 et 1,4.10-4.

62
Chapitre II: Etude hydrogéologique

V- ETUDE DE LA PIEZOMETRIE DES NAPPES


V-1. LA NAPPE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE

La nappe du CI est considérée parmi les nappes les plus importantes de point de
vue extension et réserves. Cette nappe montre dans le Djérid une évolution non
homogène de sa pression d’Ouest en Est (dans le sens d’écoulement),
sur une distance ne dépassant pas les 100 Km, ce qui justifie sa
compartimentation en 4 secteurs dans cette région (Tab. II-8 Annexe 1) :

(i) Compartiment de Mzara-Hazoua-Bir Roumi


Trois forages sont implantés à l’extrême Ouest du Djérid, non loin de la frontière
algérienne ; Hazoua CI en 1998, Mzara CI en l’an 2000 et Bir Roumi CI en 2004.
Tous ces forages affichent des pressions en tête supérieures à 20 bars, soit + 200
m par rapport au Niveau Général de la Mer. Le suivi piézomètrique du forage de
Hazoua a montré une constance de la pression en fonction du temps (Fig. II-15-A)

(ii) Compartiment de Nefta-Tozeur


Le forage de Nefta CI2, réalisé en 1985 affiche une pression en tête de +110 m,
pour chuter à +6m en 1995 (figure II. 14). Le même phénomène est observé dans
tous les forages de Nefta et Tozeur et est attribué à la décompression de la nappe
et ses faibles performances dans ce secteur. A Nefta, les 3 forages captant la
nappe du CI, affichent des pressions ne dépassant pas les 8 m et des débits
artésiens ne dépassant pas les 12 l/s. Les forages profonds implantés à Tozeur,
manifestent une extinction rapide de l’artésianisme sous l’effet de la
surexploitation de la nappe dans cette oasis. En effet l’arrêt d’exploitation de tous
les forages captant la nappe du CI dans cette zone pendant 24 heures rétablit un
faible artésianisme avec un écoulement de quelques l/s au niveau de ces forages.
Le suivi piézomètrique du forage Tozeur CI2, montre une chute de pression entre
1984 et 1998. (Fig. II-15-B et II-15-C). L’arrêt de pompage au niveau de ce forage
entre 1997 et 1998 a entraîné la réapparition de l’artésianisme de la nappe du CI
avec une pression en tête estimée à + 2m/TN.

(iii) Compartiment de El Hamma-Degache-El Mahacen


Les fortes pressions enregistrées à la réception des forages dans cette zone, ont
accusé des baisses particulièrement importantes, entre 1983 et 1986, puis se
sont

63
Chapitre II: Etude hydrogéologique

250 A 120 B
100
230
80

N.P (m)
210
60
N.P (m)

190
40

170 20

150 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 1983 1988 1993 1998 2003

Hazoua CI Nefta CI2

55 C 70 D
45 60

35 50
N.P (m)

N.P (m)

25 40

15 30

5 20
-5 10
-15 0
1983 1988 1993 1998 2003 1983 1988 1993 1998 2003
El Hamma CI 1bis
Tozeur CI2 El Hamma CI 2

45 E 60 F
40
50
35
30 40
N.P (m)

N.P (m)

25
30
20
15 20
10
10
5
0 0
1983 1988 1993 1998 2003 1988 1993 1998 2003

Degache CI 3 Tazrarit CI Ceddada CI

Figure II-15 : Evolution de la piézomètrie de la nappe du CI

64
Chapitre II: Etude hydrogéologique

maintenues relativement stables avec des baisses n’excédant pas les 2 m par an.
Le forage de Degache CI 3 (Fig. II-15-D et II-15-E), semble faire l’exception avec
des
chutes de pressions considérables entre 1998 et 2002. A partir de 2003,
l’exploitation de la nappe du CI a été compensée par la réalisation de trois forages
de remplacement, captant la nappe du CT dans la région. Ceci s’est traduit par
un léger redressement de la pression de la nappe du CI, enregistrée en tête de ce
forage.

(IV) Compartiment de Ceddada-Tazrarit


De 1993 à 1998, les forages de Ceddada et de Tazrarit, ont affiché une constance
remarquable des pressions en tête, se détachant par cette caractéristique des
forages de Nefta-Tozeur. Les pressions au niveau de ces forages, à leur réception,
oscillent entre 50 et 60 m (Fig. II-15-F) pour ne chuter qu’à partir de 1998 avec
une baisse moyenne annuelle de 2 m.

La carte piézomètrique établie par Moumni (2001), (Fig. II-16) à partir des
données des forages du Djérid et la presqu’île de Kébili, montre un écoulement
probable de direction Nord Ouest/Sud Est passant sous Chott El Gharsa.
Le forage profond de reconnaissance, El Mergueb CI, implanté entre les oasis d’El
Hamma du Djérid et Neflayet et en cours de réalisation (2005), a pour objectif la
reconnaissance des caractéristiques de la nappe du CI à ce niveau.

Le gradient piézomètrique moyen déduit de la piézomètrie est de 2,5 ‰.


La baisse brutale des pressions en tête des forages captant la nappe du CI, dans
le Djérid au cours des premières années de leur mise en exploitation a été
interprétée soit par la décompression de la nappe, soit par de grandes pertes de
charge au niveau des équipements de captage. Les forages nouvellement
implantés dans la région de Hazoua renforcent l’hypothèse de compartimentation
par un réseau de failles N-S (Fig. I-15) séparant le compartiment de Hazoua
(resserrement des iso pièzes traduisant une plus grande perméabilité) du reste du
Djérid.

65
Chapitre II: Etude hydrogéologique

7° 30’ 8° 30’
N
z
z
z Chaîne Nord des Chotts
z z z
280 z z 34°
z
z
260 zz
z
240 140
220 z
120
z 100 60
200 80

180
160
z

33°

Légende

z Forage profond
10 Km
80 Courbe isopièze

Ecoulement principal Sens probable

Figure II-16 : Carte piézomètrique de la nappe du CI dans le Djérid


(Moumni, 2001)

V-2. LA NAPPE DU COMPLEXE TERMINAL

L’historique de la piézomètrie de la nappe du Complexe Terminal, remonte dans le


Djérid à 1972 par le suivi de forages abandonnés servant de piézomètres (Tab. II-9
Annexe 1).
Le niveau du plan d’eau actuel (2005) de la nappe du CT se situe entre -10 et
-65 m par rapport au terrain naturel.
La figure II-17 traduit l’évolution du niveau statique de cette nappe dans les
oasis de Hazoua (Errached), Nefta (Nefta Km 4), Tozeur (Tozeur 2) et El Ouidiane
(Sabaa Biar) au cours du temps.

66
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Errached Nefta Km 4

1974 1979 1984 1989 1994 1999 2004 1980 1985 1990 1995 2000 2005
20 0

15 -5

Niveau statique (m)


Niveau statique (m)

10
-10
5
-15
0

-20
-5

-10 -25

-15 -30

Tozeur 2 Sabaa Biar

1974 1979 1984 1989 1994 1999 1972 1977 1982 1987 1992 1997 2002
0 0
-2
-5
-4
Niveau statique (m)

-6 -10
Niveau statique (m)

-8
-15
-10
-12 -20

-14 -25
-16
-30
-18

-20 -35

Figure II. 17 : Evolution de la piézomètrie de la nappe du CT

Le niveau statique baisse dans tous les forages en fonction du temps, ce qui est
justifié par l’intensification de l’exploitation de la nappe du CT. La tendance à la
baisse du plan d’eau, est passée par deux phases : De la réception à la date de
1990 et de cette date à 2000/2005. Le tableau II-2 récapitule les baisses
enregistrées dans les forages des principales oasis au cours de ces deux périodes.
La baisse est continue et stationnaire dans les forages de l’oasis de Hazoua,
cependant la baisse piézomètrique du forage Errached qui était artésien à sa
réception (+15,8 m) s’effectue selon une loi différente de la baisse piézomètrique
observée dans les forages non artésiens de la région qui affichent une baisse

67
Chapitre II: Etude hydrogéologique

moyenne annuelle ne dépassant pas les 50 cm. Cette légère baisse reflète encore
un état d’équilibre de la nappe du Complexe Terminal dans ce secteur.
La baisse moyenne du plan d’eau est passée de 0,2 à 0,9 m à Nefta au cours des
10 dernières années traduisant l’intensification de l’exploitation dans cette oasis.
La baisse moyenne dans les forages des oasis de Tozeur et El Ouidiane a été
multiplié par un facteur de deux en se référant aux deux périodes citées.
Les baisses les plus significatives (2 m/an), sont enregistrées dans les forages des
oasis modernes d’Ibn Chabbat implantées dans le flanc Nord du Draa Djérid (non
représentée) où le niveau statique avoisine les -70 m/TN.

Tableau II-2 : Evolution de la profondeur du plan d’eau en fonction de


l’exploitation

Baisse moyenne annuelle du Baisse moyenne annuelle du NS


NS de la réception à 1990 (m) de 1990 à 2000/2005 (m)
Errached
(Hazoua) 1,05 1,25
Nefta Km 4
(Nefta) 0,21 0,93
Tozeur 2
(Tozeur) 0,55 1,14
Sabaa Biar
(El Ouidiane) 0,57 0,91

La carte piézomètrique établie par l’ERESS en 1972, traduit l’état de la


piézomètrie de la nappe du CT avant l’intensification de l’exploitation (Fig. II-18).
Elle montre :
(i) la presqu’île de Kébili et l’extrémité occidentale de Chott El Gharsa, comme
exutoires de la nappe.
(ii) Quatre directions d’écoulement :
- Sud à Sud-Est vers le Nord à Nord-Ouest de la Nefzaoua vers le Djèrid.
- Nord- Sud, de la chaîne Bliji-Gafsa vers Chott El Gharsa.
- Nord Est à Sud Ouest de Gouifla vers El Oudia et Chott El Gharsa.
- Nord- Sud, de la région d’El Ouidiane vers la presqu’île de Kébili.

68
Chapitre II: Etude hydrogéologique

60
55

50 N
45
CHOTT EL GHARSA
CHOTT EL GHARSA

60
55
34o
50
45
50
55 50

55
60
60
65
65
CHOTT EL JERID

Légende 33o 30’


8o 8o 30’
Courbe isopièze avec sa cote en
50
mètres par rapport au niveau
de la mer et sens d’écoulement 5 Km

Limite de l’ artésianisme

Figure II-18 : Piézomètrie de la nappe du CT (ERESS, 1972)

La carte piézomètrique (Fig. II-19), établie 28 ans après (2000) sur la base d’une
vingtaine de piézomètres nivelés montre :
(i) l’isopièze passant par le flanc Sud du Draa Djérid (où sont implantés la
quasi-totalité des forages captant cette nappe) est passée de 60 m en 1972 à 30 m
en l’an 2000, soit une baisse annuelle moyenne approximative de 1 m/an.
(ii) Les isopièzes les plus faibles (en pointillé, Fig. II. 19), contournent Chott
El Gharsa probablement à cause de la batterie de 17 forages d’Ibn Chabbat,
Chemsa et Neflayet implantés entre les deux chotts où l’intensification du
pompage a pour conséquence l’assèchement de l’exutoire naturel au détriment de
l’exploitation par pompage.

69
Chapitre II: Etude hydrogéologique

7° 30’ 30 8° 30’
z z

N 20

z z Chaîne Nord des Chotts


40 50 z
z 40
z 30
34°
z
20
z 20
30
z
40 z
z z
50

z
z 60
z

z 33°
70 z
z
z

Légende

z Piézomètre
60 Courbe isopièze 10 Km
Ecoulement principal

Figure II-19 : Piézomètrie de la nappe du Complexe Terminal (2000)

(iii) Le gradient hydraulique calculé entre le flanc Sud (El Moncef 3) et le


flanc Nord du Draa Djérid (Chemsa 1 bis) est de 3 ‰.

V-3. LA NAPPE DU PLIO-QUATERNAIRE

L’historique de la piézomètrie de la nappe du Plio-Quaternaire, remonte dans le


Djérid à 1980 par le suivi de quatre puits de surface implantés à Tozeur et
Degache. La figure II-20 traduit l’évolution du plan d’eau de cette nappe au cours
du temps (Tab. II-10 Annexe 1).
Le niveau du plan d’eau de la nappe phréatique du Plio-Quaternaire se situe entre
-2 et -4 m par rapport au terrain naturel.

70
Chapitre II: Etude hydrogéologique

L’historique de la profondeur du plan d’eau (Fig. II-20) montre une baisse


généralisée du plan d’eau entre 1980 et 2000. Cette baisse est de 2,12 m à Tozeur
et seulement 0,21 m à Degache, soit respectivement une baisse moyenne annuelle
de 10 cm à Tozeur et 1 cm seulement à Degache.

Années de suivi

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005


0

-1
Niveau du plan d'eau (m/TN)

-2

-3

-4

Kouider Ennajar (Tozeur)


-5
Said Habayli (Neflayet)
Abderrahman Jrad (Degache)
Mansour El Aid (El Mannachi)
-6

Figure II-20 : Historique de l’évolution de la profondeur du plan d’eau de la nappe


du Plio-Quaternaire

La remontée du plan d’eau enregistrée en 1990 est tributaire des pluies


exceptionnelles qui ont dépassé les 300 mm dans toutes les oasis du Djérd.
Des cartes piézomètriques (Fig. II-21), établies dans les oasis de Nefta et de
Tozeur à partir d’une quinzaine de puits de surface nivelés dans chaque oasis,
nous permettant d’avancer les constatations suivantes :

71
Chapitre II: Etude hydrogéologique

CHOTT EL GHARSA
Ceddada
El Hamma

El Ouidiane
34o 00 Htam
Draa Nord
Draa Djérid
CHOTT EL
Draa Sud
JERID
Oasis de Tozeur
30
25
Hazoua et ses oasis 40 35
satellites z z
Oasis de Nefta z
30
25 z 35 z
z z z z
z zz 40
20 z
z z z z 35 z z
z z z
z zz 30 z z
Légende z z
Oasis 25 z
z
z Puits de surface
Ecoulement principal
20
Courbe isopièze 0 5 Km
o
8

Figure II-21 : Piézomètrie de la nappe du PQ (2000)

- La différence de charge est très importante de l’amont à l’aval


aussi bien à Tozeur qu’à Nefta (5 ‰), ce qui se traduit par des écoulements
significatifs dans le sens des isopièzes.

- Dans toutes les oasis du Djérid le sens d’écoulement de la


nappe du Plio-Quaternaire est sensiblement N-S vers l’exutoire de Chott Djérid
dans le flanc Sud du Draa Djérid (cas des exemples traités, Fig II- 21) et S-N vers
l’exutoire de Chott El Gharsa pour les oasis implantées dans le flanc Nord du
Draa Djérid.

72
Chapitre II: Etude hydrogéologique

VI- EXPLOITATION ET BILAN DES NAPPES


VI-1. LA NAPPE DU CONTINENTAL INTERCALAIRE

VI-1-1. Historique de l’exploitation

L’exploitation de la nappe du CI a débuté dans le Djérid en 1981 avec le premier


forage réalisé à El Mahacen. De 1982 à 1990 toute l’exploitation de la nappe du
CI était assurée exclusivement par artésianisme. A partir de 1991, le pompage de
la nappe du CI est introduit à Tozeur avec la baisse de l’artésianisme dans cette
oasis (Tab. II-3). A partir de 1998, on constate que l’exploitation de cette nappe a
dépassé la barre de 8 Mm3/an et le pompage est généralisé dans le compartiment
de Nefta-Tozeur. (Fig. II-22)

Tableau II-3 : Historique de l’artésianisme de la nappe du Continental Intercalaire


du Djérid (1981-2000)

1981 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Q(l/s) 9 265 265 264 230 223 236 240 215 300 296 247
Total
Q(l/s) 9 265 240 239 205 193 191 195 182 270 261 207
arté
Q(l/s) 25 25 25 30 45 45 33 33 35 40
pompé

- Les hypothèses émises par le projet ERESS en 1972 prévoyaient des


prélèvements de 1000 l/s à partir de la nappe du Continental Intercalaire au
niveau du Djérid. Après la réalisation des premiers forages entre Nefta et
Degache, qui ont montré les faibles performances de cette nappe, une rectification
des prévisions de l’ERESS a arrêté les débits d’exploitation à seulement 600l/s.

Avec l’exploitation des forages de Hazoua CI, Mzara CI et Bir Roumi CI et le


forage d’El Mergueb, projeté en l’an 2005 entre El Hamma et Neflayet, les
premières hypothèses émises par l’ERESS seraient possibles.

73
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Artésianisme
300
Pompage

250

200
Debit (l/s)

150

100

50

0
1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

2005
Années

Figure II-22 : Evolution de l’exploitation de la nappe du CI

Les ressources allouées par la nappe du Complexe Terminal sont à leurs limites
dans le Djérid et l’exploitation maximale de la nappe du CI constituerait un
précieux appoint.

VI-1-2. Composantes du bilan hydraulique

Dans tout système aquifère, l’estimation du bilan se base sur la comptabilisation


du stock. Dans le bassin du Djérid, les sorties excèdent les entrées sachant que
toute recharge par les précipitations est minime du fait de la limitation des aires
d’affleurements perméables utiles du CT et encore moins du CI dans ce bassin
(Fig. II-23). Les entrées sont relativement bien comptabilisées or les sorties sont
moins connues (l’estimation de la drainance, les débits des sources qui sourdent
dans Chott Djérid et les débits des exutoires restent toujours approximatifs).
Les variations lithologiques des faciès, des caractéristiques hydrodynamiques et
des épaisseurs de ces deux nappes, font que l’estimation de leurs réserves
anciennes soit très schématique.

74
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Le rapport de synthèse du Système Aquifère du Sahara Septentrional (OSS 2003),


actualise le bilan de la nappe du CI, dressé depuis 1972 (Tab. II-4). Cette
actualisation reste globale et ne fait pas le détail au niveau des différents secteurs
du Sud tunisien captant la nappe du CI.

Affleurements perméables utiles du CI

Affleurements perméables utiles du CT

Figure II-23 : Affleurements perméables utiles des nappes du CI et du CT


(OSS, 2003)

75
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Tableau II-4 : Données récapitulatives des composantes du bilan de la nappe du


Continental Intercalaire dans le Sud tunisien (OSS, 2003)

Le CI est représenté en un aquifère monocouche sablo-gréseux


Configuration
- Ancienne au cours des périodes pluvieuses du Quaternaire
Alimentations - Actuelle sur les affleurements du Dahar avec un débit
d’infiltration évalué à 1.99 m3.s-1
- A partir de l’Atlas saharien, de la Lybie et du Dahar tunisien
vers l’exutoire tunisien ( Nord-Chott, Tabaga de Medenine)
Ecoulements - Le déversement de l’eau du CI dans la nappe de la Djéfara
s’effectue au niveau d’El Hamma à travers la faille de
Médenine-Gafsa ; il est limité à 3.58 m3.s-1.

Exutoires - Evaporation à travers la surface du Chott Fedjaj après


percolation verticale, estimée à 0.3 m3.s-1
- Alimentation par drainance vers la nappe de la Djéfara.
- Exhaures par pompage et artésianisme

Moumni (2001), a évalué les ressources potentielles théoriques par la méthode


des isopièzes. Le débit de la nappe (Q), est évalué à partir de l’écoulement
transitant à travers deux sections représentées par l’isopièze 80 (Fig. II-16). Ce
débit Q est traduit par la loi de Darcy :
Q = T.I.L avec
T = transmissivité (m2/s)
I = gradient hydraulique
L = front de la nappe

Section 1:
T1 = 5.10-3 m2/s
I1 = 1,3.10-3
L1 = 30.000 m
Q1 = 195 l/s

76
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Section 2:
T2 = 4,5.10-3 m2/s
I2 = 2.10-3
L2 = 25.000 m
Q2 = 225 l/s

Soit :
Q = Q1 + Q2 = 420 l/s
A ce débit, on ajoute l’exploitation en amont de l’isopièze 80, pour intégrer les
prélèvements effectués pendant la période de mesure des niveaux piézomètriques.
Cette exploitation par forages est estimée à 163 l/s. les ressources de la nappe du
CI, au niveau du Djérid seraient donc de 420 l/s + 163 l/s = 583 l/s.
Cette valeur est très proche de celle adoptée (600 l/l) après la rectification des
hypothèses de l’ERESS (1972).
Le bilan reste encore positif pour cette nappe au niveau du Djérid.

VI-2. LA NAPPE DU COMPLEXE TERMINAL

VI-2-1. Historique de l’exploitation

Les ressources en eau du Djérid sont exclusivement constituées par les


réserves des nappes profondes. La figure II-24, traduit la chute des débits des
sources depuis 1975 jusqu’à leur extinction en 1988.
Depuis l’extinction des dernières sources du Djérid en 1988 (Tab. II-11 Annexe 1),
l’artésianisme s’est affaibli dans les forages captant la nappe du Complexe
terminal. Seuls quelques forages implantés à l’ouest de Nefta (entre Nefta et
Hazoua et au sud de Hazoua, au niveau de Ain Ouled Ghrissi) sont encore
artésiens. La figure II-25, traduit l’évolution du pompage au détriment de
l’artésianisme au niveau de la nappe du Complexe Terminal dans le Djérid.

VI-2-2. Etat de l’exploitation actuelle (2005)

Le bilan Hydrogéologique des nappes profondes a été arrêté pour la première fois
en 1972 dans le cadre du projet ERESS. Le modèle a servi pour la réalisation des
simulations prévisionnelles d’exploitation. Sur la base des résultats obtenus, fut
élaboré le Plan Directeur des Eaux du Sud (PDES). Ce plan a fixé une allocation

77
Chapitre II: Etude hydrogéologique

de 4500 l/s pour le Djérid, 350 l/s pour la région de Chott El Gharsa et 5260 l/s
pour la Nefzaoua exhaurés à partir de la nappe profonde du Complexe terminal.
La figure II-25 donne l’évolution de l’exploitation de la nappe du Complexe
Terminal dans le sud tunisien de 1983 à 2005 :
Le débit des forages exploitant la nappe du Complexe Terminal dans le Sud
tunisien depuis 1950, est passé par deux principales phases qui sont :
ƒ Une première phase qui s’étend jusqu’en 1974 avec un débit voisin de
3000 l/s.
ƒ Une deuxième phase entre 1974 et 1995, pendant laquelle ce débit s’est
continuellement accru pour dépasser en 1988, la valeur de 10 000 l/s
Du fait de la grande exploitation de cette nappe, l’artésianisme a pratiquement
disparu et seuls quelques forages situés dans les basses zones sont encore

4500

Pompage
Artésianisme
4000
Sources

3500

3000
Débit d'exploitation (l.s-1)

2500

2000

1500

1000

500

0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005

Années

Figure II-24 : Evolution de l’exploitation de la nappe du CT dans le Djérid

78
Chapitre II: Etude hydrogéologique

artésiens. Dans le Djérid, l’exploitation actuelle (Etat 2005) de la nappe du


Complexe Terminal est assurée par 180 forages profonds, dont sept artésiens.

16000

14000

Quota proposé dans la Nefzaoua et le Djérid


12000 par le Plan Directeur des Eaux du Sud

10000
Exploitation (l.s-1)

8000

6000

4000

2000

0
1985 1990 1995 2000 2005

Djerid Chott El gharsa Nefzaoua Rejime Maatoug Total

Fig.II-25 : Evolution de l’exploitation de la nappe du CT (1983-2000) dans le


bassin du Djérid

Les prélèvements de l’an 2005 sont arrêtés à 4083 l/s soit 129 Mm3.
Depuis 1995, l’exploitation se stabilise entre 4000 et 4200 l/s.
La répartition de l’exploitation par secteur économique dans le Djérid est donnée
dans le Tableau II-5.

79
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Tableau II-5 : Répartition de l’exploitation par secteurs économiques dans le


Djérid

Année Eau potable Agriculture Tourisme Industrie V. global


Mm3 % Mm3 % Mm3 % Mm3 % Mm3 %
1998 3.7 2.5 132.9 91.5 0.8 0.5 7.9 5.5 145.3 100
1999 3.95 2.7 134.74 92.3 0.8 0.5 6.47 4.45 145.16 100
2000 3.97 2.7 137 92.57 0.5 0.34 6.49 4.3 147.97 100
2005 4.03 2.8 133.29 90.9 0.96 0.7 8.32 5.7 146.6 100

Le secteur agricole occupe dans le Djérid le premier rang avec une consommation
de 90 % des prélèvements globaux en eau. Le tourisme est comptabilisé dans les
prélèvements de l’eau potable. L’industrie est essentiellement représentée par la
Campanie des Phosphates de Gafsa (CPG) qui exploite les forages d’El Gouifla et
Oued Segui (nappe du CT).
Les ressources en eaux exploitables de la nappe du CT, s’égalisent
approximativement avec les ressources allouées à cette région (4500 l\s) à la suite
de simulations qui ne cessent d’être actualisées. Les principaux résultats de cette
surexploitation sont :
- Une nette diminution des débit et des débits spécifiques en fonction
du temps. (comparaison faite entre les forages et leurs remplaçants) ;
- Une baisse accentuée du plan d’eau dans les ouvrages pouvant
dépasser les 2 mètres par an (Ibn Chabbat) ;
- Des hauteurs d’aspiration des pompes excessives et se situent entre
–50 et –90 m, faisant grimper le coût du m3 d’eau pompée ;
- Le tarissement progressif des exutoires ;
- La chute de la pression de la nappe du Complexe Terminal à
proximité des chotts (isopièze 10 à 20 m), inverserait le gradient piézomètrique et
la nappe superficielle des chotts envahirait progressivement la nappe profonde là
où elle affleure entre Nefta et Tozeur.

VI-2-3. Bilan hydraulique

Le bilan de la nappe du CT, dressé depuis 1972 et actualisé en 2003 (OSS) est
consigné dans le Tableau II-6.

80
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Tableau II-6 : Données récapitulatives des composantes du bilan de la nappe du


Complexe Terminal dans le Sud tunisien (OSS, 2003)

Nappe du Complexe Terminal


Configuration - 5 niveaux aquifères carbonatés captés dans la Nefzaoua.
- 2 niveaux aquifères dans le Djérid
Le débit a été calculé sur 4 fronts :
- Front Est entre Tebega et Ksar Rhilane : 2.13 m3.s-1
- Front Sud entre Ksar Rhilane et l’Algérie : 2.58 m3.s-1
Alimentations - Front Ouest le long de la frontière algérienne : 3.5 m3.s-1
- Front Nord à partir des chaînes de Redeyef-Metlaoui (0.33 m3.s-1), de la
chaîne de Gafsa (0.01 m3.s-1) et la chaîne Nord des chotts (1.04 m3.s-1)
Le débit d’alimentation total s’élève à 9.59 m3.s-1 avec un débit d’alimentation
sur les bordure égal à 3.5 m3.s-1 et un débit d’écoulement égal à 6.08 m3.s-1.
3 directions principales vers la zone des Chotts :
Ecoulements - SE vers NW de la frontière libyenne et du Dahar tunisien vers Chott Djérid.
- Oust-Est à travers la frontière algérienne.
- Nord-Sud de la chaîne de Gafsa vers Chott El Gharasa.

Exutoires - Chott El Gharsa dont le débit de percolation vertical est estimé à 0.74
m3.s-1 (en 1970)
- Chott Djérid dont le débit de percolation vertical est estimé à 6.39 m3.s-1
(en 1970)
- Les sources de Nefzaoua et de Djérid dont le débit (= 700 l.s-1) ne cesse de
baisser suite à l’exploitation de la nappe.
- Les forages qui constituent le principal mode d’exploitation de cette nappe
avec un débit d’exhaure de l’ordre de 6m3.s-1

Il en ressort que l’alimentation de la nappe du CT au niveau du Djérid, est


assurée par un front Ouest (le long de la frontière algérienne avec 3.5 m3.s-1), la
chaîne de Metlaoui-Gafsa avec 0.01 m3.s-1 et par la chaîne Nord des Chotts (1.04
m3.s-1), soit une alimentation équivaut à 4.55 m3.s-1.
L’exploitation par forages, s’élève à 3.5 m3.s-1 et l’alimentation s’égalise
approximativement avec l’exploitation pour la nappe du CT dans le Djérid.

81
Chapitre II: Etude hydrogéologique

VI-3. LA NAPPE DU PLIO-QUATERNAIRE

VI-3-1. Historique de l’exploitation

Le nombre total des puits exploitant la nappe phréatique n’a cessé d’augmenter
depuis 1980. (Fig. II-26). Le Tableau II-7, traduit l’augmentation du nombre de
puits et l’évolution de l’exploitation de 1980 à 2003.

Tableau II-7 : Evolution du nombre des puits et du débit d’exploitation de la


nappe du Plio-Quaternaire dans le Djérid

Années Nombre total des puits Puits équipés Exploitation en l/s


1980 147 79 140
1985 358 311 568
1989 808 725 728
1995 1030 876 776
2003 2027 1666 898

400

350

300

250
Nombre de puits

200

150

100

50

0
Hazoua Nefta Tozeur Degache El Hamma
Oasis

1980 1985 1990 2003

Figure II-26 : Evolution du nombre de puits dans quelques oasis

82
Chapitre II: Etude hydrogéologique

L’exploitation est passée de 140 l/s en 1980 pour atteindre 898 l/s en 2003, soit
un volume annuel exhauré six fois plus important. (Fig. II-27)
Les prélèvements de l’année 2003 sont évalués à environ 900 l/s. Cet ordre de
grandeur dépasse légèrement les ressources exploitables. Ce dépassement est
surtout important au niveau des nouvelle oasis crées dans le voisinage de Tozeur.
Durant la période de recharge (automne et hiver), L’eau pompée des nappes
profondes du CT et du CI est suffisante et les extensions périphériques se
contentent en général d’une seule irrigation hebdomadaire.
En été, le taux d’irrigation devient important, les prélèvements s’égalisent
approximativement avec les ressources disponibles et le puisage risque de toucher
les réserves géologiques de la nappe.

300

250

200
Exploitation (l/s)

150

100

50

0
Hazoua Nefta Tozeur Degache El Hamma

Oasis

1980 1985 1990 2003

Fig. II-27 : Evolution de l’exploitation de la nappe du PQ dans les principales oasis


(1980-2003)

83
Chapitre II: Etude hydrogéologique

VI-3-2. Estimation du bilan


La nappe phréatique du Plio-Quaternaire circule dans des couvertures
sablo-argileuses à argilo gypseuses avec des puissances ne dépassant pas les 10
m en amont des oasis et augmentent en allant vers les chotts.
La reconstitution des ressources de la nappe s’étale sur les six mois de l’automne
et de l’hiver. Le plan d’eau se rapproche de la surface du sol et le surplus
d’irrigation se manifeste dans le réseau du drainage.
Le pouvoir évaporant est à son maximum en période estivale favorisant
l’évapotranspiration et entraînant la mise à sec du réseau du drainage. Ce
phénomène favorise l’accumulation des sels dans la zone de rabattement de la
nappe et minimise la percolation de l’excès d’eau d’irrigation vers cette dernière.
L’estimation du bilan de cette nappe par deux approches différents conduits à des
valeurs significativement proches :

- L’Approche de Bouzaidi (1973), estimée expérimentalement par l’équation


suivante :
ΔS = Ir +P - (Et + D) Où
ΔS = variation de stock
Ir = apports totaux d’eau d’irrigation
Et = évapotranspiration réelle convertie en l/s
P = apports nets à la nappe phréatique
D = eaux évacuées par drainage (estimées à 20% des apports d’irrigation)
En utilisant cette formule le bilan des eaux de la nappe du PQ a été arrêté en
1991 par Abidi à 616 l/s (1991) et à 910 l/s par Moumni (1998), 10 ans plus
tard. Dans ce bilan, le volume total d’eau d’irrigation représente 66 %, les pertes
par drainage 20 % et l’apport à la nappe du PQ 14 %.

- La méthode des fluctuations piézomètriques


Sur la base des fluctuations piézomètriques annuelles moyennes (Tab. II-12
Annexe 1) de la nappe phréatique du Plio Quaternaire dans chaque oasis, de la
porosité de drainage estimée in situ (Tab. II-13 Annexe 1), on peut déduire les
réserves régulatrices. Ces réserves sont données par la formule suivante :
V = S*H*n où
S = surface d’infiltration (m2) ;
H = amplitude moyenne de la variation piézomètrique (m) ;
n = porosité efficace de la formation aquifère (%)

84
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Cette méthode conduit à des réserves régulatrices comprises entre 550 et 600 l/s.
La sous estimation des réserves régulatrices serait due à la surface de 150 km2
prise en considération qui correspond uniquement à la superficie des oasis, sans
tenir compte de la composante latérale de l’écoulement en dehors de ces mêmes
oasis.

VII- CONCLUSION

Le système aquifère du bassin du Djérid est composé principalement de


trois niveaux aquifères, logés dans des formations géologiques d’âge Barrémien-
Aptien, Sénonien-Pontien et Plio-Quaternaire. Ces niveaux aquifères sont séparés
par des semi-perméables sauf entre Tozeur et Hazoua où le toit de la nappe du CT
est formé par une épaisse couche d’argiles rouges compactes. Ces mêmes argiles
sont sableuses à l’Est et une éventuelle communication entre la nappe du CT et
celle de la nappe du PQ est possible.

A la complexité lithologique des formations réservoirs (variations, s’ajoute


une complexité structurale, en effet les deux accidents majeurs longeant Draa
Djérid (E-W) seraient responsables de l’important écart de la charge piézomètrique
de la nappe du CT entre le flanc Sud et le flanc Nord de l’anticlinal et de
l’enfouissement du toit de la nappe du CT pouvant dépasser les 1000 m de
profondeur (Dhafria). L’augmentation de la pression exercée par l’épaisse
sédimentation sur les calcaires sénoniens à cause de leur enfouissement en
profondeur à proximité du Chott El Jérid, a donné naissance au phénomène du
‘relai hydrogéologique’ entre les calcaires et les sables.

Le réseau de failles séparant Hezoua du compartiment Nefta-Tozeur (N130-


140) et affectant les séries du Crétacé inférieur serait responsable de la médiocrité
de la communication hydraulique de la nappe du CI entre l’Ouest et l’Est.

Le mécanisme hydrologique du bassin du Djérid est contrôlé par le


mouvement des nappes souterraines et par le ruissellement aboutissant dans les
Chotts. Trois nappes ont leur exutoire naturel dans Chott Djérid et Chott el Fejej :
la nappe du CI, la nappe du CT et la nappe de la zone côtière du Sud tunisien.

85
Chapitre II: Etude hydrogéologique

Le bilan hydrique est déficitaire du fait de la limitation des zones


d’affleurements perméables utiles, les faibles précipitations et l’intense
exploitation de la nappe du CT.

86
CHAPITRTE III:
ÉTUDE GÉOCHIMIQUE
Chapitre III: Etude géochimique

I- INTRODUCTION

L’hydrochimie des eaux souterraines du Djérid a été sérieusement entamée


par le projet ERESS (1972) et développée par la suite par les travaux de Haoues
(1977), Mamou (1979), Gueddari (1984) et Edmunds et al. (1997).
La présente étude a pour principaux objectifs l’analyse des caractéristiques
physico-chimiques en vue d’arrêter les faciès chimiques et les origines de la
minéralisation des eaux des différents aquifères.
Dans cette étude, nous nous proposons de dresser une carte de répartition
spatiale de la minéralisation des eaux souterraines dans la totalité du bassin du
Djérid et l’évolution de la minéralisation de ces eaux en fonction du sens de
l’écoulement.
Les différents stades d’évolution géochimique des eaux souterraines seront
discutés selon les changements des indices de saturation vis à vis des phases
minérales.
L’origine de la minéralisation des eaux sera traitée par l’examen des
différents rapports ioniques caractéristiques.

II- CARACTERISTIQUES CHIMIQUES DES EAUX SOUTERRAINES

II-1. ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES

II-1-1. Campagnes d’échantillonnages


La principale campagne d’échantillonnage a été effectuée en décembre 1999 et a
touché les nappes du Plio-Quaternaire, la nappe du Complexe Terminal et la
nappe du Continental Intercalaire (Tab. III-1 et Tab. III-2 Annexe 2).
Au total, quatre vingt cinq points d’eau échantillonnés ont fait l’objet d’analyses
chimiques des éléments majeurs aux laboratoires de Radio-analyses et
Environnement de l’ENIS et de l’Arrondissement des Sols du CRDA de Gafsa.
Certains éléments traces ont été analysés au Laboratoire d’Hydrogéologie
d’Avignon (Strontium et Bromures).
La campagne de 2001 a intéressé trente deux points d’eau captant les nappes du
Complexe Terminal et du Plio-Quaternaire. Les résultats des analyses chimiques
sont consignés en annexe (Tab. III-3 et Tab. III-4 Annexe 2).
Les paramètres physico-chimiques, à savoir la température, le pH et la
conductivité ont été mesurés in situ (Tab. III-5 Annexe 2).

87
Chapitre III: Etude géochimique

8o 44 48
38 45
39 47
28 37 43
35o 26 36
23
33 42
46 N
Chaîne de Metlaoui-Gafsa 24 40 41
13 14 30 35
34
151617 18
19 25 27 29 32
22 31
2120
Chott El Gharsa 51 Chaîne Nord des Chotts
10 50 52
11 53 54
49
9 12 55
7 8 Re g i o n du D j é r i d
6 56 Région de Nefzaoua
5
Chott El Jerid 57
4
58
59 Reliefs du Dahar
o 3 60
33
2 61 Plio-Quaternaire
Algerie

1 63
62 CT : Miocène
CT : Sénonien
0 20 Km
Grand Erg Oriental Continental Intercalaire

Figure III-1 : Carte de localisation des points d’eau échantillonnés

II-1-2. Fiabilité des analyses


Le calcul de la balance ionique des eaux, fournit le moyen d’apprécier la fiabilité
de ces analyses. Ce paramètre, exprimé en pourcentage, se calcule en se basant
sur la formule suivante :
E = [(Σ cations – Σ anions)\ (Σ cations + Σ anions)] x 100.
Avec :
E : balance ionique ou pourcentage d’erreur,
Σ cations = Na+ + K+ + Ca2+ + Mg2+
Σ anions = Cl- + SO42- + HCO3- + CO32-
La balance ionique des analyses effectuées pour chaque point échantillonné,
donne des valeurs inférieures à 5 %, ce qui témoigne d’une qualité acceptable des
résultats d’analyses. (Tab. III-2 et Tab. III-4 annexe 2)

88
Chapitre III: Etude géochimique

II-2. PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES

II-2-1. La température
Les paramètres physico-chimiques mesurés in situ, au cours de la principale
campagne d’échantillonnage de 1999, figurent en Tab. III-5 (Annexe 2).

II-2-1-1. Les nappes phréatiques


Les eaux des nappes phréatiques du Djérid, présentent des températures
comprises entre 21 °C (Bir Touil) et 25 °C (A.Amamra). Les valeurs les plus
fréquentes oscillent autour de 23 °C.

II-2-1-2. La nappe du Complexe Terminal


La figure III-2, montre la répartition spatiale des températures des eaux de la
nappe du Complexe Terminal dans le bassin du Djérid.

35
34 36 36 Courbe d’iso-température
N (OC)
37
CHOTT EL GHARSA
33 37 Chotts 5 Km
El Hamma 32
36
31 35
29
Degache
34 ° 30 30
29

TOZEUR 28
Nefta

KEBILI
Hazoua
31

30 CHOTT EL JERID
29 Matrouha
33° 30’
28

27
El Faouar 20
25 23
22 21
26 8° 8° 30’ 24

Figure III-2 : Carte de répartition de la température des eaux de la nappe du


Complexe Terminal dans le bassin du Djérid

89
Chapitre III: Etude géochimique

- Sur le flanc Sud de l’anticlinal du Drâa Djérid, les températures affichent des
valeurs comprises entre 28°C (Garaet Jaballah) et 30°C (Tozeur 8).
- Sur le flanc Nord, les températures accusent une légère baisse, avec 27°C à
Ibn Chabbat 1 bis et Ibn Chabbat 10 bis.
- Au niveau du forage Drâa CRDA, où la nappe du Complexe terminal est libre,
on a enregistré des températures de 28 °C.
- Les températures accusent une augmentation significative de l’Ouest vers
l’Est. Elles sont assez homogènes entre Castilia et Kriz, avec des valeurs
comprises entre 31 et 32 °C. A Ceddada et Tazrarit, on a enregistré 35 °C et
37,5 °C à Dghoumes 4.
- Au niveau d’El Hamma du Djérid, les valeurs de la température sont voisines
de 34 °C.
- A l’Est et au Nord de Chott El Gharsa, le captage de la nappe du Complexe
Terminal est plus profond et la température de l’eau est régie par un gradient
géothermique normal de l’ordre de 1°C/33 m de profondeur.
- Dans la Nefzaoua la température de l’eau est de 21 °C au niveau de Douz et
augmente vers le Nord Ouest et le Nord pour atteindre 28°C dans la presqu’île
de Kébili (Fatnassa 2).
- A Réjime Mâatoug, la valeur de la température avoisine les 27 °C.

II-2-1-3. La nappe du Continental Intercalaire


Les températures du CI mesurées en tête des forages du Djérid sont assez
homogènes avec une moyenne de 71 °C et un écart à la moyenne de 5 °C. La
température oscille au niveau du compartiment Hazoua-Nefta-Tozeur entre 66 et
72°C avec une moyenne de 69 °C. Plus à l’Est, elle oscille entre 68 et 76 dans le
compartiment de Degache-El Hamma. Au niveau de Ceddada-Tazrarit la
température de l’eau varie entre 71 et 74 °C.

II-2-1-4. Interprétations
La température des eaux de la nappe phréatique est assez homogène (24 °C en
moyenne) et influencée par la température de l’air (la moyenne annuelle est de
22°C). En effet, les puits de surface de grand diamètre dépassent rarement les 10
m de profondeur et les puits forés de petit diamètre et habillés en PVC ne
dépassent guère les 50 m. La température des eaux de la nappe du Complexe
Terminal est de l’ordre de 21°C à Douz du même ordre de grandeur que la
température moyenne annuelle de l’air. On est à proximité de la zone

90
Chapitre III: Etude géochimique

d’affleurement de l’aquifère dans un secteur où l’alimentation de la nappe est


supposée se faire par l’apport des oueds du versant du Dahar (Mamou,1989).
Dans la presqu’île de Kébili, bien que la profondeur de la formation calcaire
captée est similaire à celle de Douz, on attribue la température de 28 °C aux eaux
du Turonien plus profond et donc plus chaudes.
Dans la nappe des sables de la formation Beglia, l’augmentation de la
température du Sud (28°C à Réjime Maatoug) au Nord (32°C à Hazoua) est en
cohérence avec le sens d’écoulement et l’approfondissement de la nappe.
L’homogénéité de la température entre Hazoua et Tozeur, dans le flanc sud du
Drâ Djérid résulte du fait que la nappe est confinée et les profondeurs de captage
sont assez proches. Le gradient géothermique est normal et les valeurs de la
température sont rapprochées.
Au niveau d’El Hamma-Degache où on a une anomalie géothermique positive qui
semble résulter de la mobilité tectonique de cette zone (Mamou,1989), laisse
supposer la remontée des eaux chaudes plus profondes.

II-2-2. La conductivité
La conductivité des eaux souterraines des nappes profondes et superficielles
présente une large gamme de variation. (Tabl. III-V Annexe 2).
Les valeurs les plus élevées sont enregistrées au niveau des puits de surface
captant la nappe du Plio-Quaternaire alimentée par le surplus d’eau d’irrigation et
peuvent afficher jusqu’à 10710 μS/cm (Bir Touil). La conductivité des eaux de la
nappe du Complexe Terminal est comprise entre 1132 (Sabria Mol) et 5880 μS/cm
(Tazrarit 1). Ce sont les eaux du Nord Est du bassin qui affichent les plus fortes
valeurs de conductivité. Les valeurs de la conductivité oscillent entre 2390 et
6470 μS/cm pour la nappe du Continental Intercalaire.
La valeur la plus faible est enregistrée à Hazoua CI (2390 μS/cm), la plus forte à
Tazrarit CI (6470 μS/cm).
La relation reliant le Résidu sec à la conductivité est linéaire, (Fig. III-3), de type :
RS = 0.53 C + 20 avec un coefficient de détermination R2 = 0.89 pour la nappe du
PQ.

91
Chapitre III: Etude géochimique

9000

Plio-Quaternaire
8000
CT : Miocène

7000 CT : Sénonien

Continental Intercalaire
6000
Résidu sec (mg/l)

5000

4000

3000

2000

1000

0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000

Conductivité (μ S/cm)

Figure III-3 : Relation entre résidu sec et conductivité dans les eaux souterraines
du Djérid

RS = 0.62 C + 57 avec un coefficient de détermination R2 = 0.89 pour la nappe du


Complexe Terminal
RS = 0.59 C + 66 avec un coefficient de détermination R2 = 0.74 pour la nappe du
Continental Intercalaire.
La relation reliant le résidu sec à la conductivité est linéaire pour toutes les eaux
des nappes du Djérid et ne diffère que par la constante b. Ce qui témoignerait
d’une parenté chimique des eaux des nappes profondes et superficielles.

II-2-3. Le pH
La gamme des pH des eaux souterraines du Djérid, se situe entre 5,6 (Matrouha
2) et 8.2 (Hamma CI2), dans la Nefzaoua entre 5,9 (Zarcine 1) et 7,6 (Douz 2 bis)
avec une moyenne de 7,4 pour le Djérid et 6,4 pour la Nefzaoua (Tableau III-5
Annexe 2).

92
Chapitre III: Etude géochimique

II-3. REPARTITION SPATIALE DE LA SALINITE

Au cours de la principale campagne d’échantillonnage d’août 1999, le


minimum et le maximum de salinité des eaux souterraines du bassin du Djérid
sont enregistrés respectivement au niveau du forage Sabria Mol captant les
calcaires sénoniens avec 1132 mg/l et 7700 mg/l au niveau du puits de
K.Rhouma captant la nappe du Plio-Quaternaire. (Tab. III-5 Annexe 2)
Les eaux de la nappe du Plio-Quaternaire sont caractérisées par des salinités
élevées allant de 4940 mg/l (Bir El Hod) à 7700 mg/l (K.Rhouma). Cette nappe est
alimentée principalement par retour d’irrigation des eaux de la nappe du
Complexe Terminal qui assure à elle seule plus de 80% des besoins en eau des
oasis. Le surplus d’eau d’irrigation s’infiltre dans le remplissage sablo-argileux à
gypseux recelant la nappe du Plio-Quaternaire.

Les eaux de la nappe du Continental Intercalaire sont caractérisées par


une salinité comprise entre 1766 mg/l (Hazoua CI) et 4200 mg/l (Tazrarit CI), le
seul dépassant la barre de 3000 mg/l. (Tab. III-5 Annexe 2)

La nappe du Complexe Terminal sous la région du Djérid affiche une


salinité des eaux très hétérogène comprise entre 1800 mg/l (Ain Torba 1 ter) et
5880 mg/l (Tazrarit 1). Neuf forages ont été échantillonnés dans la région de la
Nefzaoua pour permettre de suivre l’évolution de la salinité de l’amont à l’aval.
La carte de répartition spatiale de la minéralisation totale des eaux de la
nappe du Complexe Terminal (Fig. III-4), montre que la salinité augmente des
reliefs du Dahar (Sud Est) vers les Chotts du Djérid et El Gharsa (Nord et Nord
Ouest), en concordance avec le sens d’écoulement général de la nappe. On note
également une salinité élevée aux piémonts de la chaîne Nord des Chotts
(dépassant les 4000 mg/l au niveau des forages de Tazrarit 1, Kriz 5 et
Dghoumès 4). Cette salinisation peut être rattachée soit au lessivage dans une
zone où le réseau hydrographique est le plus dense (d’où le nom d’El Ouidiane) et
où la nappe du Complexe Teminal est libre (Kriz 5) à semi captive, soit au contact
discordant des sables miocènes sur les calcaires sénoniens qui affichent des
salinités anormalement élevés dans le Djérid.
Les cartes de répartition spatiale des éléments majeurs montre une nette
croissance des sulfates (Fig. III-5), des chlorures (Fig. III-6), du calcium

93
Chapitre III: Etude géochimique

7° 30’ 8° 30’
N
z
z z z
z z z z z
z z
34° zz
z z
z z
zz z z z
z
z

z
z z
ALGERIE

z CHOTT DJERID

z
z z
z
33° z z

z Forage captant la nappe z


z
du Complexe Terminal
z
Résidu Sec < 1500 mg.l-1
2000 < Résidu Sec <2500 mg.l-1
1500 < Résidu Sec <2000 mg.l-1
2500 < Résidu Sec < 3000 mg.l-1 0 10 Km
Résidu Sec > 3000 mg.l-1

Figure III-4 : Carte de la minéralisation totale des eaux du Complexe Terminal

(Fig. III-7) et du sodium (Fig. III-8) du Sud Est vers le Nord et le Nord Ouest
mettant en évidence l’importance de participation de ces éléments majeurs dans
la salinisation des eaux. Les teneurs les plus élevées en Chlorures et en sodium
sont enregistrées aux piedmonts de la chaîne Nord des Chotts où peuvent
s’infiltrer dans la nappe libre à semi captive, et à l’occasion des événements
pluvieux, les eaux lessivant les terrains marno-gypseux du Sénonien Inférieur et
occupant le cœur de Jebel Sidi Bouhlel.
La carte de répartition spatiale des sulfates (Fig. III-5) montre que les teneurs les
plus élevées et dépassant les 1000 mg/l s’observent au Nord Est (piedmonts de la
chaîne Nord des Chotts) et á l’Ouest de la zone d’étude entre Nefta et Hazoua
probablement en relation avec l’abondance de gypse dans la formation aquifère de
la nappe du Complexe Terminal. Il est à noter que l’érosion a dégagé d’importants
bancs d’anhydrite (60°N) au Nord de Hazoua.

94
Chapitre III: Etude géochimique

1100 1100 1000 900 900


1200 1100
1300 Chott El Gharsa
1300 800 900
z
768
z 700
z
971 z N
1224
z z z z z 878
z 1049 1392 z 470 653
34° 1248 1163

672
zz
800

586
768
1200 664 z z 1000
1241 z

676
1100 z 600 700
1056 zz z z z 576 700
864 z

1248
z 792
800 1145
900
z
700 z 1461
1075 z 600 645
z Chott Djérid 600
500
800 900 1000
z
574
1136
1000 z
z 1100
1008 349 z
33° 30 z
1160
z 909 500
ALGERIE

z
900 400 z 341
800 377
z
700 419

Légende
z Forage CT avec
1067
teneur ponctuelle en 400
sulfates (mg/l) 500 5 Km
Courbe d’iso-teneur 600
1000
en sulfates (mg/l)

7° 30’ 8° 8° 30’ 9°

Figure III-5 : Carte d’iso teneur en SO42- dans les eaux du Complexe Terminal

600
Chott El Gharsa 1500 2449
600 1000 z 1751
z
z
z
z 462 500 z z
z N
514 z
z
1398

617 497
590 z
1073

34° 657 500 zz


417

z
497

604 z
462

z 690 494z
426

600 zz z z
527

z 835
639 z
390

z 1500
817

500

746
1125
639
Chott Djérid 500 z
z z 1000
460
800 600
z 700 500
700 960 500
443
z 400 341
700 z
600 z 604
568
33° 30 z z
500
z
ALGERIE

424 z 1136
307
400
z z
426 300 222
Légende
z Forage CT avec
596 teneur ponctuelle en
Chlorures (mg/l) 5 Km
Courbe d’iso-teneur
500 en Chlorures (mg/l)
8° 8° 30’ 9°

Figure III-6 : Carte d’iso teneur en Cl- dans les eaux du Complexe Terminal

95
Chapitre III: Etude géochimique

Chott El Gharsa
350 350 300 350
300 300
z 250 400 260
z
z
320 z N
215
z z z z z 387
z 400
z 316 363
404 350

170
254
34° zz

170
216
z z
z 195 z 300

137
250 256 zz z z z 160
440 426 184 z 250

400
z 150 364
300 320
400
z
z z 418 200
209
233
ALGERIE

z
320
Chott Djérid
350 350 z
182 z
z 136
390 z
33° 30 z 150
180
366
z 250
z
z 118
250 146
z
100
200 150
Légende
z Forage CT avec
318 teneur ponctuelle en 5 Km
Calcium (mg/l)

300 Courbe d’iso-teneur


en Calcium (mg/l)
7° 30 8° 8° 30’ 9°

Figure III-7 : Carte d’iso teneur en Ca2+ dans les eaux du Complexe Terminal

500
Chott El Gharsa
400 z 839
z z 368 500 1600 600 z N
500 z z z 400 z z
z 276 345 z
590

500

34° 361 800


242

350
zz
500 700
242

300
299

169 z z
400 z
330

z
403 zz z z 329
z 300 z
391

265 280 292


z 465
449 800
z 700
z 300 z 686
400 Chott Djérid 251 600
407 500
z 400
300
ALGERIE

276 300
200 200
z 186
256 z
z 500
345 z
33°30 z 575
382
z
296 z
300 z 170
234
z
200 163 200
Légende 200
5 Km
Forage CT avec teneur
z ponctuelle en sodium
163
(mg/l)

Courbe d’iso-teneur en
200 sodium (mg/l)

7° 30’ 8° 8° 30’ 9°

Figure III-8 : Carte d’iso teneur en Na+ dans les eaux du Complexe Terminal

96
Chapitre III: Etude géochimique

II-4. FACIES CHIMIQUE DES EAUX

II-4-1. Diagramme de Piper


Le diagramme de Piper (Fig. III-10), montre que les sulfates, les chlorures, le
calcium et le sodium constituent les principaux éléments majeurs qui rentrent
dans la composition des eaux souterraines du bassin du Djérid.

II-4-1-1. La nappe du Plio-Quaternaire


La quasi-totalité des points représentatifs de cette nappe ont un faciès à
dominance de sulfates et de chlorures. Les teneurs en sulfates présentent un
pourcentage variant entre 25% (M°. Zaeter) et 34,5% (M. Tatta), les chlorures
présentent un pourcentage compris entre 13% (M. Tatta) et 24,9% (K. Rhouma).
Dans le diagramme des anions (Fig. III-11), seuls les eaux des puits de H. Maklouf
et Bir Touil présentent une dominance des chlorures sur les sulfates.
Le diagramme des cations (Fig. III-11), montre une dominance partagée entre le
sodium et le calcium pour la quasi-totalité des points échantillonnés. Seuls les
puits de Bir Touil et celui de H. Maklouf présentent un faciès avec une dominance
du sodium sur le calcium. Nefta foret affiche un faciès où domine le calcium sur
le sodium. Dans l’ensemble, l’ordre d’abondance des ions dans la nappe du Plio-
Quaternaire est le suivant :
SO42- > Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ > K+

II-4-1-2. La nappe du Complexe Terminal du Djérid (Miocène)


Trois faciès chimiques sont mis en évidence par le triangle des anions (Fig. III-
12) :
Faciès 1 avec des eaux à dominance des sulfates sur les chlorures et qui
constituent la majorité des eaux échantillonnées dans cette nappe.
Faciès 2 avec des eaux à dominance partagée entre les sulfates et les chlorures et
qui se positionnant dans le triangle "pas d’anions dominants". Il d’agit des eaux
des forages de G. Jaballah, Tozeur 8, Degache Sénonien, CRDA, O. Koucha et El
Hamma 15.
Faciès 3 avec des eaux à dominance des chlorures sur les sulfates. Il s’agit des
forages Tazrarit 1, Ceddada 4, Kriz 5 et Dghoumes 4 et se localisent tous au Nord
Est du bassin du Djérid au pied de la chaîne Nord des Chotts.

97
Chapitre III: Etude géochimique

Hyper chlorurée calcique


Hyper sulfatée calcique

Chlorurée
et sulfatée
calcique et
magnésienne

Bicarbonatée Chlorurée Hyper chlorurée


calcique Bicarbonatée sodique et sodique
calcique et potassique
magnésienne ou sulfatée
sodique

Carbonatée
Magnésium sodique et Sulfatée
potassique

Pas de Pas
cations d'anions
dominants Sodium dominants
Calcium Carbonatée Chlorurée
Potassium Bicarbonatée

Carbonatée
sodique

Figure III-9 : Représentation des faciès chimiques sur le diagramme de Piper

100 Plio-Quaternaire
CT : Miocène
CT : Sénonien
Continental Intercalaire
3
NO
C l+

Ca
+M
4+
SO

0 0
10
0

0
0
10

0
3
CO
Na

SO
Mg

3+
+K

4
CO

100
0

0
0

10

10
0

100 0 0 100
Ca Cl+NO3

Figure III-10 : Diagramme de Piper des eaux souterraines du bassin du Djérid

98
Chapitre III: Etude géochimique

0
0

10
10

0
O3
HC
Na
Mg

SO
3+
+K

4
CO
B. Touil

H. Maklouf

H. Maklouf
Nefta foret

0
10

0
10
0

B. Touil

0
100 Ca 0 0 Cl+NO3 100

Figure III-11 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Plio-Quaternaire
0
0

10
10

0
Ghardga. 4b
O3
HC
Na
Mg

SO
3+
+K

4
CO

D CRDA

Ceddada 4b
Dghoumes 4
Htam Tazrarit 1
Kriz 5
Kriz 5
Tazrarit 1
Dghoumes 4
0
10
10

0
0

Ghardga. 4b
0

100 Ca 0 0 Cl+NO3 100

Figure III-12 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Complexe Terminal
0
0

10
10

0
O3

Hazoua CI
HC
Na
Mg

SO
3+
+K

4
CO

Tazrarit CI

Hazoua CI
0

Nefta CI1
Tozeur CI3
10
10

Hamma CI1b
0

Hamma CI2CI
Tazrarit
0

100 Ca 0 0 Cl+NO3 100

Figure III-13 : Triangles des cations et des anions des eaux de la nappe du Continental
Intercalaire

99
Chapitre III: Etude géochimique

Le diagramme des cations (Fig. III-12), montre une dominance partagée entre le
sodium et le calcium pour la quasi-totalité des points d’eau. Les eaux des forages
implantés dans le Nord Est de la zone d’étude présentent un faciès où domine le
sodium sur le calcium. Un seul forage (Ghardgaya 4) affiche un faciès où domine
le calcium sur le sodium.
L’ordre d’abondance des ions dans la nappe du CT du Djérid est le suivant :
Faciès 1
SO42- > Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ > K+
Faciès 2
SO42- = Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ > K+
Faciès 3
Cl- > SO42- > HCO3-
Na+ > Ca2+ > Mg2+ > K+
La nappe du Plio-Quaternaire est alimentée presque exclusivement par les eaux
de retour d’irrigation assurée par les eaux de la nappe profonde du CT, ce qui
explique que les faciès chimiques de ces deux nappes sont identiques.

II-4-1-3. La nappe du Complexe Terminal de la Nefzaoua (Sénonien)


La quasi-totalité des échantillons n’admettent ni une dominance du coté anions
ni une dominance du coté cations et se positionnent de ce fait dans les triangles
"pas d’anions dominants" et "pas de cations dominants" (Fig. III-10). Seul le
forage Douz 2 bis affiche une dominance des chlorures sur les sulfates.
L’ordre d’abondance des ions dans la nappe du CT de la Nefzaoua est le suivant :
SO42- = Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ >K+

II-4-1-4. La nappe du Continental Intercalaire


Le triangle des anions montre que les sulfates dominent les chlorures (Fig. III-13)
pour tous les forages captant la nappe du Continental Intercalaire, exception faite
au forage Tazrarit CI qui présente une eau où domine franchement les chlorures
sur les sulfates. Le triangle des cations (Fig. III-13), montre deux faciès
différents : Un faciès où domine le sodium sur le calcium (Tazrarit, El Hamma CI
1 bis, El Hamma CI4 et Tozeur CI 2) et un faciès sans dominance absolue de l’un
ou l’autre anions cités.

100
Chapitre III: Etude géochimique

L’ordre d’abondance des ions dans la nappe du CI est le suivant :

SO42- > Cl- > HCO3-


Na+ > Ca2+> Mg2+ >K+ pour le premier faciès et
SO42- > Cl- > HCO3-
Ca2+ = Na+ > Mg2+ >K+ pour le deuxième faciès. Seul le forage Tazrarit CI est
Chloruré sodique.

II-4-2. Diagramme de Schoeller-Berkaloff


Ce diagramme constitue un complément indispensable du diagramme de Piper
permettant de visualiser, en échelle logarithmique, en plus des différentes familles
d’eaux, les teneurs ioniques en milliéquivalent de chaque élément majeur.
Les résultats des analyses chimiques des eaux souterraines des différents
aquifères du bassin du Djérid, reportés sur le la figure III-14, montrent que les
teneurs en SO42-, Cl-, Ca2+, Na+ et Mg 2+, dépassent les 10 méq/l pour tous les
points échantillonnés dans la nappe du Plio-Quaternaire. La participation des
éléments majeurs est très semblable pour les nappes du Complexe Terminal dans
le Djérid et celle du Continental Intercalaire mais avec des teneurs plus faibles,
traduisant une probable origine commune de ces eaux.
Les eaux de la nappe du Complexe Terminal dans la Nefzaoua montrent une eau
où coodominent le Ca2+, Mg2+, Na+ pour les cations et SO42- et Cl- pour les anions
mettant en évidence une eau mixte recevant probablement une composante d’eau
récente (proximité des reliefs du Dahar) s’infiltrant à travers les calcaires fissurés
et qui se mélange avec les eaux anciennes du Sénonien.

II-4-3. Répartition spatiale des faciès chimiques


La carte de répartition des faciès chimiques des eaux de la nappe du Complexe
Terminal dans le bassin du Djérid (Fig. III-15), montre une évolution d’une eau
mixte chlorurée et/ou sulfatée calcique et magnésienne dans la région de la
Nefzaoua, vers une eau sulfatée calcique au Nord Ouest du bassin, entre Nefta et
Hazoua. Dans la zone centrale, entre Degache et Tozeur, le faciès des eaux occupe
une position intermédiaire des deux faciès cités avec des eaux sulfatées et /ou
chlorurées avec dominance du sodium sur le calcium.

101
Chapitre III: Etude géochimique

100

Concentrations (meq/l)
10

0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3

Hazoua F5 Nefta foret A. Nasr L. zouni A. Legtari


A. Amamra K. Rhouma M Tatta M. zaeter Jhim Foret
A. Sekala A. Jhimi H. Maklouf B. Touil B. Hod

100
Concentrations (meq/l)

10

0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3

Htam Nefta 4b IBC 10 Chemsa 1b


Tozeur 8 A Torba 3t Ceddada 4b Mzara
G. Jaballah O Koucha Hamma 15 IBC 1
A O Ghrissi PK 14b D CRDA Ghardga. 4b
Hamma 14b Matrouh B Roumi Dghoumes 4
Kriz 5 Tazrarit 1 Deg. Senon Nef 2bis
Manach 2b Rej Matoug Hazoua 1b Zafrana

100
Concentrations (meq/l)

10

0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
Douz 2b Jemna Rasel Ain Fatnassa 2 Sabria Mol
Faouar 4 Zafrane 3 b Negga 6 Zarcine 1

100
Concentrations (meq/l)

10

0,1
Ca Mg Na K Cl SO4 HCO3
Nefta CI1 Nefta CI2 Toz CI 2 Tozeur CI3
Hamma CI2 Hamma CI 4 Tazrarit CI Ceddada CI
Hazoua CI Mahacen CI1 Hamma CI1b

Figure III-14 : Diagramme de Schoeller-Berkallof des eaux souterraines du bassin


du Djérid

102
Chapitre III: Etude géochimique

Chott El Gharsa N
z z zz Chaîne Nord des Chotts
z z z z z
34° z z
zz
z z
z z
zz z z z
z z
z

z
z CHOTT EL JERID z
ALGERIE

z Chott Djérid
z
z
z
33° 30’ z z
z
z
z
z
Légende
z Forage CT
5 Km
Faciès Mixte
Faciès Ca-SO4
Faciès Na-Cl
8° 8° 30’ 9°

Figure III-15 : Carte de répartition spatiale des faciès chimiques des eaux de la
nappe du Complexe Terminal

Le pourcentage du taux de participation du magnésium diminue


considérablement par rapport à celui de la Nefzaoua.
Le faciès chloruré sodique caractérise les eaux de la nappe du Complexe terminal
aux piémonts de la chaîne Nord des chotts.

III- MECANISMES DE LA MINERALISATION DES EAUX

La minéralisation des eaux souterraines dépend essentiellement de la composition


initiale des eaux. Toutefois, certains processus, tel que l’interaction avec les
roches encaissantes et l’évaporation, peuvent intervenir au cours du transit des
eaux dans le système hydrogéologique. La composition initiale des eaux
souterraines peut également changer par le mélange avec des eaux de
compositions différentes.
Afin de mettre en évidence les processus d’acquisition de la minéralisation des
eaux souterraines dans la zone d’étude, nous avons utilisé le programme Wateq

103
Chapitre III: Etude géochimique

(Plummer et al., 1976) qui permet d’identifier les équilibres chimiques entre les
eaux souterraines et les minéraux et calculer la force ionique et les indices de
saturation de l’eau vis-à-vis des minéraux rentrant dans la composition de l’eau.

III-1. CALCUL DES INDICES DE SATURATION VIS-A-VIS DES PHASES


MINERALES

III-1-1. Rappel théorique

III-1-1-1. Notion d’activité ionique


Dans l’étude thermodynamique de la relation eau-minéraux, on utilise souvent
l’activité ionique (ai) comme expression de la concentration. L’étude des équilibres
chimiques des eaux souterraines et leur saturation vis-à-vis des différentes
phases minérales se base sur le calcul de ce paramètre. L’activité ionique est liée
aux concentrations molaires par la formule de Debye Hückel. Elle tient
principalement compte de l’attraction électrostatique entre les ions.
Pour une solution idéale (pure), l’activité ionique est égale à la concentration (ai =
mi) mais en réalité, il existe un coefficient de déviation appelé "coefficient
d’activité", (λi) qui mesure la déviation par rapport à l’état idéal (ai = λi.mi). D’après
le programme les données fournies par le programme Wateq , les valeurs de la
force ionique des eaux souterraines du Djérid oscillent entre 2,2.10-2( Zafrane 3b)
et 14,9.10-2 (Bir Touil).
Les valeurs les plus faibles de la force ionique sont enregistrées dans la nappe du
CT de la Nefzaoua, tandis que les valeurs les plus élevées représentent les eaux de
la nappe du Plio-Quaternaire.

III-1-1-2. Indice de saturation Is


L’équilibre eau-minéral est souvent exprimé par l’indice de saturation (Is)
déterminé par la formule :
Is = Log (PAI/Ks)
Avec,
PAI : le produit d’activité ionique des ions concernés,
Ks : la constante d’équilibre.

104
Chapitre III: Etude géochimique

Quand Is = 0, l’eau est alors en équilibre avec le minéral. En revanche, l’eau est
sous-saturée ou sursaturée vis-à-vis du minéral dans le cas où Is serait inférieur
ou supérieur à zéro.
La connaissance de la saturation des eaux vis-à-vis de certains minéraux apporte
des éléments nouveaux à la compréhension des phénomènes d’équilibre dans les
eaux. D’autre part, elle permet de dire sous quelles formes chimiques sont
transportés certains éléments dans les solutions.
Les indices de saturation sont utilisés pour évaluer le degré d’équilibre entre l’eau
et le minéral afin de mettre en évidence les différents stades de l’évolution
géochimique des eaux qui se traduisent par une variation de ces indices.

III-1-2. Saturation vis-à-vis de certains minéraux


Les résultats des calculs d’indices de saturation (Is) des eaux souterraines
vis-à-vis de certains minéraux sont consignés dans le Tableau III-VI (Annexe 2) et
sur la figure III-16.

Les indices de saturation de l’ensemble des eaux vis-à-vis des minéraux


concernés (halite, anhydrite et gypse) montrent un état de sous-saturation pour la
majorité des échantillons (IS moyen vis-à-vis de l’halite : -5,2 ; IS moyen vis-à-vis
de l’anhydrite : -0,54 IS moyen vis-à-vis du gypse : -052). Les figures III-16 a, b, et
c, illustrant les étroites corrélations entre les indices de saturation des eaux vis-à-
vis de l’halite de l’anhydrite et du gypse en fonction de Na+Cl et de Ca+SO4
respectivement, renforcent l’hypothèse de la dissolution de ces évaporites,
exception faite pour les eaux du PQ qui sont en équilibre vis-à-vis du gypse,
particulièrement abondant dans les niveaux superficiels avoisinants les Chotts.
Par contre, l’absence de corrélations entre les indices de saturation des eaux vis-
à-vis de la calcite en fonction de Ca+HCO3 (Fig. III-16 d) et de la dolomite en
fonction de Ca+Mg+HCO3 (Fig. III-16 e) infirme la dissolution des ces minéraux
carbonatés, malgré l’état de sous- saturation observé essentiellement pour les
eaux CT du Sénonien.

105
Chapitre III: Etude géochimique

-4 0

-0,2
-4,5
-0,4

Is (Anhydrite)
Is (Halite)

-5
-0,6

-5,5 -0,8 Plio-Quaternaire


CT : Miocène
-1
CT : Sénonoien
-6
-1,2 Continental Intercalaire

-6,5 -1,4
0 25 50 75 100 125 150 0 50 100 150
+ - 2+ 2-
Na + Cl (méq/l) Ca + SO4 (méq/l)

a/ b/

0,4 2

0,2 1,5

0 1
Is (Gypse)

Is (Calcite)

-0,2 0,5
-0,4 0
-0,6 -0,5
-0,8 -1
-1 -1,5
-1,2 -2
0 50 100 150
0 10 20 30 40 50
Ca2++ SO42- (méq/l) 2+
Ca (méq/l)

c/ d/
3
2
2 1,5

1 1
Is (Dolomite)

Is (Aragonite)

0 0,5

0
-1
-0,5
-2
-1
-3
-1,5
-4 -2
0 20 40 60 80 0 10 20 30 40 50
2+ 2+ 2+
ca + Mg (méq/l) Ca (méq/l)

e/ f/

Figure III-16 : Saturations des eaux vis à vis de certains minéraux

106
Chapitre III: Etude géochimique

La sous saturation des eaux du Plio-Quaternaire, du CT du Djérid et du CI vis à


vis de ces minéraux sulfatés indique que leur dissolution est probable,
supposition appuyée par la corrélation positive entre les Indices de saturation du
gypse et de l’anhydrite et les minéraux rentrant dans la composition de ces roches
dans les eaux. (Fig. III-16)

III-2. ORIGINE DE LA MINERALISATION

Afin de mettre en évidence l'origine de la minéralisation des eaux souterraines du


Djérid, nous avons établi les différentes relations entre les principaux éléments
majeurs (Cl-, SO42-, Na+, et Ca2+ et NO3) et la minéralisation totale, d'une part et
la teneur en chlorures d’autre part.

III-2-1. Rapports éléments majeurs/résidu sec


Exception faite au potassium, les différentes relations entre les valeurs du résidu
se et les teneurs en éléments majeurs montrent des corrélations positives (Fig. III-
17) Ceci indique que la minéralisation totale des eaux est acquise en grande
partie par l’altération des roches encaissantes et par l’effet de l’évaporation.

III-2-2. Rapports éléments majeurs/Cl


Des corrélations établies entre la concentration de chaque élément majeur et la
concentration en chlorures (Fig. III-18) sont utilisées pour mettre en évidence les
différents mécanismes qui contribuent à la salinisation des eaux souterraines.
D’une façon générale, les teneurs en sodium augmentent avec la concentration en
chlorures, les teneurs en bicarbonates et en potassium sont assez constantes. Le
calcium, les sulfates et le magnésium sont bien corrélés avec les chlorures
uniquement pour les eaux carbonatées de la Nefzaoua.
Ces corrélations traduisent une éventuelle dissolution de la halite, du gypse et/ou
de l’anhydrite particulièrement abondants dans les niveaux aquifères de la nappe
du CT quand elle est semi captive ou libre. La dissolution de ces évaporites est
d’ailleurs confirmée par les indices de saturation calculés par le programme
WateqF (Plummer et al., 1976) et qui mettent en évidence une sous saturation des
eaux vis-à-vis de ces minéraux. (Fig. III-16)

107
Chapitre III: Etude géochimique

Plio-Quaternaire
2500
2500 CT : Miocène
CT : Sénonien
2000
2000 Continental Intercalaire

1500

Na (mg/)
1500
Cl (mg/)

1000 1000

500 500

0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l)
RS (mg/l)

3500 1000
900
3000
800
2500 700
600
SO4 (mg/)

Ca (mg/)
2000
500
1500 400

1000 300
200
500
100
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l) RS (mg/l)

400 1400

350 1200

300
1000
Ca + Mg (mg/)

250
Mg (mg/)

800
200
600
150
400
100
200
50
0
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
0 2000 4000 6000 8000 10000
RS (mg/l)
RS (mg/l)

120 400

350
100
300
80
250
HCO3 (mg/)
K (mg/)

60 200

150
40
100
20
50

0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 2000 4000 6000 8000 10000

RS (mg/l) RS (mg/l)

Figure III-17 : Relation entre les éléments majeurs et la minéralisation des eaux
souterraines

108
Chapitre III: Etude géochimique

70 90
Plio-Quaternaire
80
60 CT : Miocène
CT : Sénonien
70
Continental Intercalaire
50
60 Droite de pente 1

Na (méq/l)
SO4 (méq/l)

40 50

40
30

30
20
20

10 10

0
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cl (méq/l) Cl (méq/l)

50 35

45
30
40
25
35

30
Mg (méq/l)

20
Ca (méq/l)

25
15
20

15 10

10
5

5
0
0 0 10 20 30 40 50 60 70 80
0 20 40 60 80
Cl (méq/l)
Cl (méq/l)

4 7

3 6

3 5
HCO3 (méq/l)

2 4
K (méq/l)

2 3

1 2

1 1

0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cl (méq/l) Cl (méq/l)

Figure III-18 : Relation entre les éléments majeurs et la teneur en chlorures dans
les eaux souterraines

109
Chapitre III: Etude géochimique

Le lessivage des sels par les événements pluvieux et le retour des eaux d’irrigation
favorisent l’accumulation des sels dans les sols et contribuent à l’acquisition de la
minéralisation des eaux de la nappe phréatique et celles des niveaux peu
profonds de la nappe du Complexe Terminal (en particulier dans la Nefzaoua).

III-2-3. Mise en évidence de la dissolution


Les teneurs en calcium sont bien corrélées avec les sulfates (Fig. III-19), ce qui
renforce l’hypothèse de la dissolution du gypse et/ou de l’anhydrite.

70

60

50

40
SO4 (meq/l)

30

20
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
CT : Sénonien
10
Continental Intercalaire
droite de pente 1

0
0 10 20 30 40 50
Ca (meq/l)

Figure III-19 : Relation entre les teneurs en sulfates et en calcium dans les eaux
souterraines

110
Chapitre III: Etude géochimique

L’effet de la dissolution des évaporites et des minéraux carbonatés peut être mis
en évidence par la relation entre (Ca2+ + Mg 2+) et (HCO3- + SO4 2-). La figure (Fig.
III-20), montre que la majorité des échantillons prélevés dans la nappe du
Complexe Terminal et du Plio-Quaternaire sont concernés par la dissolution. Les
eaux de la nappe profonde du Continental Intercalaire ne semblent pas être
impliquées dans ce processus.

90

Plio-Quaternaire
80 CT : Miocène
CT : Sénonien
70 Continental Intercalaire
Droite de pente 1
60
Ca 2+ + Mg2+ (meq/l)

50

40

30

20

10

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
HCO3- + SO42- (meq/l)

Figure III-20 : Mise en évidence de la dissolution des minéraux carbonatés et


évaporitiques (gypse)

III-2-4. Mise en évidence des échanges de bases


Le déficit en calcium (Fig. III-19) et l’excès en sodium (Fig. III-18) sont
probablement attribués au phénomène des échanges de bases mis en évidence
par la relation (Ca2+ + Mg2+) – (HCO3- + SO42-) en fonction de (Na+ + K+ – Cl-)
(Garcia et al., 2001 ; Dassi, 2004 ; Kamel et al., 2006 ). Dans cette relation, et en
absence d’échanges, tous les points représentatifs des échantillons devraient être
placés à proximité de l’origine (Mc Lean et al., 2000).

111
Chapitre III: Etude géochimique

20
Plio-Quaternaire
15
CT : Miocène
CT : Sénonien
(Ca + Mg) - (HCO3 + SO4) (meq/l)

10
Continental Intercalaire

-5

-10

-15
y = -1,1 X + 1,8
-20
R2 = 0,96

-25
-20 -10 0 10 20 30
(Ca + K) - Cl (meq/l)

Figure III-21 : Mise en évidence des échanges de base avec les minéraux argileux.

Cependant, pour les eaux de la nappe du CI, la figure III-21 montre une
augmentation de (Ca + Mg) accompagnée d’une diminution de (Ca + K) et vis
versa. Ces échanges se traduisent par la bonne corrélation négative (droite de
pente – 1), tracée par la position des échantillons du Continental Intercalaire. Le
coefficient de corrélation (R2), supérieur à 0,7, confirme l’implication du calcium
et du sodium dans des réactions d’échanges de bases entre l’eau et les minéraux
argileux durant le séjour des eaux au sein de l’aquifère albien du Continental
Intercalaire.

112
Chapitre III: Etude géochimique

III-3. APPORT DES NITRATES, DU STRONTIUM ET DES BROMURES

III-3-1. Rapport (NO3-) / (Cl-)


Seulement une vingtaine d’échantillons ont fait l’objet d’analyse des nitrates,
bromures et strontium. La figure III-22 met en évidence deux domaines de
concentrations en nitrates. Les eaux prélevées dans la nappe du CI, les forages
profonds du CT (Garaet jaballah) et les forages implantés éloignés des accidents
majeurs de la région (Rejime Maatoug 2 et Matrouha 2), affichent des
concentrations inférieures à 0,1 meq/l traduisant ainsi le confinement de ces
nappes.
La présence de nitrate avec des concentrations supérieures à 0.1 meq/l dans les
eaux des forages peu profonds de la nappe du CT indique l’existence d’une
recharge par retour d’eau d’irrigations riches en nitrates. La faible concentration
en nitrates du puits de Nefta Foret peut être interprétée par la

1,0

Plio-Quaternaire
0,9
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,8

0,7
NO3- (meq/l)

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-
Cl (meq/l)

Figure III-22 : Rapport (NO3-) / (Cl-) des eaux souterraines

113
Chapitre III: Etude géochimique

0,250

0,200

0,150
(meq/l)
2-
Sr

0,100

0,050
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,000
0 10 20 30 40 50

2+
Ca (meq/l)

Figure III-23 : Rapport (Sr2-) / (Ca2+) des eaux souterraines

0,25

0,20
(meq/l)

0,15
2-
Sr

0,10

0,05 Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,00
0 10 20 30 40 50 60
2-
SO4 (meq/l)

Figure III-24 : Rapport (Sr2-) / (SO42-) des eaux souterraines

114
Chapitre III: Etude géochimique

dénitrification bactérienne affectant les eaux des puits stagnants (Seiller,


communication orale).

III-3-2. Rapport (Sr 2-) / (Ca2+) et (Sr 2-) / (SO42)


La relation linéaire entre le Strontium et le calcium d’une part (Fig. III-23) et le
strontium et les sulfates d’autre part (Fig. III-24), indique probablement l’origine
commune du gypse et de la strontionite.

III-3-3. Rapport (Br-) / (Cl-)


La figure III-25, montre que les bromures ne sont pas bien corrélés avec
l’ensemble des teneurs en chlorures représentant les eaux du Djérid, par contre la
corrélation devient hautement significative en procédant nappe par nappe : Le
coefficient de détermination R2 est de 0,97 pour la nappe du CI, 0,83 pour la
nappe du CT et 0,71 pour la nappe du Plio-Quaternaire.
La relation linéaire entre ces ions indique probablement leur origine commune
dans chaque aquifère.

0,030

0,025

0,020
Br (meq/l)

0,015
-

0,010

0,005
Plio-Quaternaire
CT : Miocène
Continental Intercalaire
0,000
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-
Cl (meq/l)

Figure III-25 : Rapport (Br -) / (Cl-) des eaux souterraines

115
Chapitre III: Etude géochimique

IV- LE SAR ET L’ESR DES EAUX SOUTERRAINES

La dureté des eaux est utilisée pour qualifier l’aptitude des eaux vis-à-vis des
taches domestiques (cuisson, lessive, colmatage, entartrement…), c’est pourquoi,
on a tendance à utiliser le SAR (sodium adsorption ratio) ou mieux l’ESR
(Exchangeable Adsorption Ratio), quand l’eau est destinée à l’irrigation.
Les sols présentent une forte concentration en sodium en solution, sont les mieux
placés pour avoir une mauvaise structure et une perméabilité réduite. Les
problèmes avec la structure du sol apparaissent quand les ions Na+ atteignent la
barre de 15 % des cations échangés et la force ionique de la solution est inférieure
à 0,015 (Appela et Postma, 1994).
Avec Na+, Mg2+ et Ca2+, comme cations dominants dans les eaux naturelles, la
fraction de Na+ échangée est fonction du rapport de Na+ par la racine carré de la
somme de Ca2+ et Mg2+. Ainsi le SAR s’écrit :
SAR = mNa+/(mCa2+ + mMg2+)1/2 où mi est la concentration de i en mmol/l.
ESR = 0,0158 SAR (Appela et Postma, 1994).
La valeur critique de l’ESR = 0,15 est atteint quand le SAR = 10.
On a consigné dans le tableau III-VII (Annexe 2) les valeurs du SAR et de l’ESR
pour les eaux échantillonnées des trois aquifères étudiés.
Les forages de Tazrarit 1 et Dghoumès 4 captant la nappe du Complexe terminal,
les deux forages profonds de Tazrarit CI et El Hamma CI 2 ainsi que les deux
puits de surface de Bir Touil et Hatem Maklouf captant la nappe du Plio-
Quaternaire, ont dépassé la barre de 10 pour la valeur du SAR et une valeur de
l’ESR > 0,15. L’utilisation de ces points d’eau pour l’irrigation entraînerait des
conséquences néfastes sur la structure et les propriétés des sols irrigués dans ces
localités.

V- CONCUSION

Les eaux souterraines du Djérid sont relativement chargées, avec des salinités
très hétérogènes. Les fortes salinités, dépassant les 6g/l, caractérisant les eaux
de la nappe du Plio-Quaternaire. Les nappes profondes du Complexe Terminal et
du Continental Intercalaire affichent des salinités moyennes de 3g/l.

116
Chapitre III: Etude géochimique

La minéralisation totale des eaux de la nappe du CT, croit conformément


au sens d’écoulement général dans le bassin ; des reliefs du Dahar (Sud Est) vers
la zone des Chotts (Nord Ouest) qui constitue l’exutoire de la nappe du CT dans le
Sud tunisien.

Les cartes de répartition spatiale des éléments majeurs montre une nette
croissance des sulfates, des chlorures, du calcium et du sodium du Sud Est vers
le Nord et le Nord Ouest mettant en évidence l’importance de participation de ces
éléments majeurs dans la salinisation des eaux

La carte de répartition spatiale des faciès chimiques des eaux de la nappe


du CT, montre une évolution d’une eau mixte dans la Nefzaoua vers une eau à
faciès sulfaté calcique au Nord Ouest. Le faciès chloruré sodique caractérise les
eaux de la nappe du Complexe Terminal aux piedmonts de la chaîne Nord des
Chotts.

Les processus de dissolution semblent jouer un rôle prépondérant dans


l’acquisition de la minéralisation des eaux de la nappe du Plio-Quaternaire et la
nappe peu profonde du CT. Les échanges de bases avec les minéraux argileux,
joue un rôle important pour l’acquisition de la salinité de la nappe profonde du
CI, phénomène probablement accentué par le temps de séjour des eaux, très élevé
dans cet aquifère.

La présence de nitrates avec deux gammes de concentrations distinctes,


élevée pour les eaux échantillonnés dans la nappe du Plio-Quaternaire et la nappe
peu profonde du CT, met en évidence une probable interrelation entre ces deux
nappes par les eaux de retour d’irrigation. Les eaux des forages profonds captant
la nappe du CT et celle du CI, affichent des eaux avec des faibles concentrations
en nitrates (inférieures à 0,1 meq /l), traduisant le degré élevé de confinement de
ces nappes.

117
CHAPITRTE IV:
ÉTUDE ISOTOPIQUE
Chapitre IV: Etude isotopique

I- INTRODUCTION

Les isotopes du milieu sont utilisés comme un outil complémentaire aux


moyens d’investigation classiques qui sont l’hydrogéologie physique et la
géochimie. L’hydrologie isotopique constitue un outil indispensable dans les
études modernes du cycle de l’eau et le but de l’utilisation de ces techniques
isotopiques peut être résumé comme suit :

- l’identification des différents types d’eau et des conditions


d’infiltration,

- le mélange entre les masses d’eaux,

- la localisation des zones de recharge et des exutoires,

- la détermination du temps de transit des eaux et leur vitesse


d’écoulement.

L’utilisation des méthodes isotopiques dans le bassin du Djérid remonte à


1969 avec une vaste campagne d’analyses réalisée dans le cadre de l’ ERESS
(Etude des Ressources en Eau du Sahara Septentrional) et touchant les deux
principales nappes sahariennes du CI et du CT dans le Sud tunisien et algérien.

Le nombre de points échantillonnés dans le bassin du Djérid, à cette époque


n’a pas dépassé les vingt et les analyses se sont limitées à l’oxygène-18, le
deutérium et quelques détermination du carbone-14.Ce projet a permis de
préciser, grossièrement, les zones d’alimentation des principales nappes
sahariennes, leurs exutoires et les temps des résidences des eaux souterraines.

La présente étude se distingue d’une part par un grand nombre d’analyses


isotopiques (oxygène-18, deutérium, tritium, carbone-14 et carbone-13)
dépassant la centaine et intéressant en plus des deux nappes profondes du CI et
du CT les nappes superficielles du PQ en milieu oasien et en dehors. L’accent est
mis sur les interrelations entre les différentes nappes et non pas une étude isolée
de chaque nappe, d’autre part.

Ce support analytique pourrait aider à une meilleure compréhension du


fonctionnement hydrodynamique du système aquifère du Djérid.

118
Chapitre IV: Etude isotopique

II- PRINCIPES ET GENERALITES

II-1. DEFINITION

On appelle isotopes, tous les atomes ayant le même cortège électronique et


le même nombre de protons mais un nombre variable de neutrons (Soddy, 1910 ;
in Krimissa, 1992).

II-2. PRINCIPES

II-2-1. Lois d’action de masse

Les isotopes du milieu naturel obéissent à des lois de répartition identiques


à celles qui régissent les réactions chimiques : Lois d’action de masse appliquée
aux activités ou aux fugacités des molécules isotopiques (Fontes, 1976 ; Fritz et
Fontes, 1980). De plus les isotopes présentent une spécificité thermodynamique :
Ainsi, des échanges isotopiques peuvent avoir lieu entre deux composés ou deux
phases sans changement de leur composition chimique (Fritz et Fontes, 1980).

H2 18O + ½ C16O2 ⇔ H2 16O + ½ C18O16O

H2 16O liquide + H2 18O vapeur ⇔ H2 18O liquide + H2 16O vapeur

II-2-2. Mesures et mode d’expression des résultats


Les teneurs isotopiques, généralement faibles, sont exprimées en valeur
relative et données sous la forme de mesure différentielle à l’aide du rapport
d’abondance, R. (R = nombre d’atomes de l’isotope rare et lourd/nombre d’atomes
de la variété abondante et légère).

Exemples : R = 18O/16O; 2H/1H; 13C/12C ; 34S/32S

En valeur relative, les concentrations en isotopes stables, mesurées au


spectromètre de masse, sont exprimées en termes de différence par rapport à un
étalon en part pour mille. On utilise la notion δ qui s’exprime par :

Réch
δ(‰) = ( - 1).1000
Rét
Pour les isotopes stables de la molécule d’eau, l’étalon de référence est le
SMOW (Standard Mean Ocean Water). Il est représentatif de la composition

119
Chapitre IV: Etude isotopique

isotopique moyenne des eaux océaniques (Craig, 1961) ou encore le V-SMOW


(Vienne Standard Mean Ocean Water) distribué par l’Agence Internationale de
l’Energie Atomique de Vienne. Par définition δ SMOW = 0 ‰. Les rapports
atomiques (absolus) de ces deux étalons sont très voisins (in Michelot, 1988).
(18O/16O) SMOW = (1993.4 ± 2.5).10-6 (Craig, 1961)
(18O/16O)V-SMOW = (2005.2 ± 0.45).10-6 (Baertchi, 1976)
Dans la pratique, δ s’exprime en part pour mille (‰).

δ(‰) = ( (18O / 16O)éch - 1).1000


(18O / 16O)ét

II-2-3. Fractionnement isotopique


Lorsque l’eau passe partiellement d’une phase A à une autre B, les légères
différences entre les pressions de vapeur saturantes des différentes molécules
isotopiques sont responsables d’un fractionnement isotopique entre les deux
phases. Il se produit une répartition inégale des espèces isotopiques d’un même
élément entre les deux phases A et B. Cette répartition peut s’exprimer par un
facteur de fractionnement (α).
On note αA-B, le fractionnement isotopique entre les phases 1 et 2, et R1 et R2, les
rapports d’abondance isotopique de chaque phase :
RA/RB = αA-B
αA-B est appelé ‘facteur de fractionnement isotopique’ et peut s’écrire, en
introduisant la notation, δ sous la forme :
αA-B = (1000 + δA)/(1000 + δB)

D’une façon générale, le fractionnement isotopique décroît lorsque la


température augmente. L’équation qui le lie à la température est de la forme :
103 In αA-B = a + b.T-1 + c.T -2 (Fritz et Fontes, 1980)
avec T = température en Kelvin, a, b et c les constantes dépendantes de l’élément
isotopique et de sa phase.
Les valeurs de α pour l’oxygène 18 et pour le deutérium, pour un équilibre entre
la phase vapeur de l’eau sont données respectivement par les expressions
(Majoube, 1971; in Gasparini, 1989) :

In α(18O) = - 0.00207 - 0.4156.103.T-1 + 1137.T-2


In α(2H) = - 0.05261 - 76.248.T-1 + 24844.T-2

120
Chapitre IV: Etude isotopique

II-2-4. Enrichissement isotopique


Le plus souvent, les facteurs de fractionnement isotopique αA-B sont très
proches de 1. On utilise donc le facteur d’enrichissement isotopique, noté ε qui
est exprimé à l’aide de la déviation du facteur de fractionnement par rapport à 1
(Fritz et Fontes, 1980 in Daoud 1995).
ε = (α -1) X 1000
Compte tenu de la définition de (α), on peut faire l'approximation suivante :
αA-B = δA - δB (si εA-B ≤ 10 ‰)

II-3. PRINCIPE DU TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES PAR LE COUPLE : 18O


ET 2H

II-3-1. La condensation
La condensation, c’est à dire le passage de la phase vapeur saturée à la
phase condensée (liquide ou solide), s’effectue à l’équilibre (humidité relative =
100 %). Craig, 1961, Fontes 1976)
Lors d’une succession d’épisodes de condensations issues de la même masse
de vapeur, chaque épisode pluvieux issu du réservoir vapeur (nuage) sera moins
riche en isotopes lourds que l’épisode précédent et correspondra à un nouvel
abaissement de la température de condensation (Craig, 1961; Dansgaard, 1964;
in Maliki, 2000).Ceci est dû à l’appauvrissement isotopique de la vapeur d’eau
résiduelle selon le modèle de Rayleigh qui peut être assimilé à une exponentielle
de la forme :
δV – δVo =- ε In f
avec,
δVo = composition isotopique de la vapeur d’eau à l’instant initial,
δV = composition isotopique de la vapeur d’eau à l’instant t,
f = fraction restante de vapeur
Une relation simple existe alors entre teneurs en isotopes lourds des pluies
et températures de condensation. Cette dépendance entre les teneurs en isotopes
lourds des précipitations et des températures est importante puisqu’elle conduit à
des variations de la composition isotopique des précipitations en fonction de la
latitude, l’altitude, la saison et la période climatique ( Fontes, 1976 ; Yurtsever et
Gat, 1981).

121
Chapitre IV: Etude isotopique

Pour des températures inférieures à 10 °C, Dansgaard, en 1964 a établi une


corrélation linéaire entre les teneurs isotopiques moyennes annuelles des pluies
et la température moyenne annuelle du sol en °C.
δ18O = 0.69.T - 13.6
δ2H = 5.6.T - 100
Toutefois, cette relation n’est en général pas vérifiée à l’échelle locale et en
particulier pour les stations très continentales ou celles des moyennes et basses
latitudes à saisons contrastées.
Une relation linéaire lie les teneurs en 18O et 2H des précipitations mondiales
qui n’ont pas subi d’évaporation, appelée droite des eaux météoriques mondiales
‘DMM’ ou ‘droite de Craig’ (Craig, 1961)
δ2H = 8 δ18O +d (d en ‰ versus SMOW)
La pente 8 de cette droite est caractéristique du phénomène de condensation
qui se produit toujours à saturation et donc à l’équilibre, en absence de
phénomène d’évaporation. L’ordonnée à l’origine, encore appelée ‘excès en
deutérium’, d, non nulle, exprime le fait que l’évaporation des eaux océaniques,
intervenant dans une atmosphère non saturée, produit une vapeur qui n’est pas
en équilibre avec son eau d’origine (Merlivat et Jouzel, 1979; in Gallaire, 1995).
Pour les eaux océaniques, l’excès en deutérium, d, est égal à 10 ‰ (Fig. V.1)
Craig, 1961. L’équation (δ2H = 8 δ18O +d) devient alors :
δ2H = 8 δ18O + 10
Lorsque la vapeur condensante est produite à partir d’une mer fermée,
l’excès en deutérium est plus élevé. Il est de + 12.4 à la station de Tunis-Carthage
(Zouari et al, 1985) et + 22 en Méditerranée orientale (Nir, 1967, 1967) Fig IV-1.
L’excès en deutérium supérieur à 10 traduit un recyclage important de la
vapeur originelle sur les continents et les mers fermées.

II-3-2. L’évaporation
Les enrichissements en isotopes lourds engendrés par l’évaporation, dans
des systèmes ouverts ont un déterminisme complexe qui fait intervenir, la
température, la teneur en eau de l’atmosphère, la vitesse d’évaporation ainsi que
la diffusion différentielle des molécules isotopiques de l’air.
Lorsqu’une masse d’eau est soumise à l’évaporation, les fractions restantes
sont enrichies progressivement en isotopes lourds avant d’atteindre un seuil
stationnaire au-delà duquel, il n’y a plus d’enrichissement quelque soit le degré
d’évaporation (Fontes, 1976).

122
Chapitre IV: Etude isotopique

δ 2H ‰ vs SMOW

Précipitations
(Domaine méditerranéen)

+ 50
Précipitations
(Echelle mondiale)

0 SMOW
Echanges avec H2S

Echanges Echanges avec l’encaissant


avec CO2

- 50

Echanges avec les hydrocarbures

- 10 -5 0 +5 + 10
δ O ‰ vs SMOW
18

Figure IV-1 : Résumé des modalités du traçage en isotopes stables (Fontes, 1976)

Ce seuil est plus vite atteint lorsqu’il s’agit d’eaux chargées en sel. Il est à
noter que la mer est un système clos à cause de son étendue.

L’évaporation est un phénomène qui affecte préférentiellement les molécules


légères. Ainsi, par effet de bilan, la fraction restante de liquide s’enrichit de plus
en plus en isotopes lourds au cours de l’évaporation. Les points représentatifs
d’eaux évaporées se situent donc toujours sous la droite de Craig . En effet, les
fractions liquides restantes successives présentent des corrélations linéaires entre
leurs teneurs en 18O et en 2H avec des pentes toujours inférieures à 8. Elles sont
liées à l’humidité de l’air et en général comprises entre 3 et 5 (Fontes, 1976). Les
intersections avec la droite des précipitations permettent de déterminer les
teneurs initiales, avant évaporation (Fontes, 1976).

123
Chapitre IV: Etude isotopique

Des effets cinétiques ‘hors équilibre’ règlent le fractionnement isotopique


entre les deux phases (Craig et Gordon, 1965; in Poutoukis, 1991). Ils dépendent
de paramètres tels que la température, la vitesse d’évaporation, l’humidité liée au
flux évaporatoire. Chaque système évaporatoire possède donc sa propre cinétique,
qui reflète les paramètres climatiques locaux (Chery, 1988).

II-3-3. Conditions particulières

II-3-3-1. L’échange eau-roche

C’est un phénomène particulier et peu fréquent car ne se produit qu’à des


températures supérieures à 100 °C.

En effet, aux fortes températures, comme celles des champs géothermiques,


l’eau entre en réaction avec les minéraux de l’encaissant. Les teneurs en 18O des
eaux réchauffées vont s’élever et tendre vers les teneurs des minéraux constitutifs
de la roche (silicates et carbonates) au facteur d’enrichissement près (Fontes,
1976).

En revanche, les roches étant dépourvues de minéraux hydrogénés, à


l’exception des micas et des amphiboles, aucun effet ne vient perturber les
teneurs en deutérium. Les eaux des circuits géothermiques seront donc
caractérisés par une élévation des teneurs en 18 O, sans modification des teneurs
en 2H (Craig, 1963; Gonfiantini, 1973, in Fontes, 1996).

II-3-3-2. Echange entre l’eau et les autres fluides

L’échange isotopique entre l’eau et le CO2 provoque un appauvrissement en


18O de l’eau au profil du gaz.

Le contact de l’eau avec H2S, conduit à un enrichissement en deutérium de


l’eau.

Un fractionnement isotopique peut également intervenir entre l’eau et les


hydrocarbures. Ceux-ci sont pauvres en deutérium et leur contact avec l’eau
entraînera une baisse des teneurs en 2H de l’eau.

124
Chapitre IV: Etude isotopique

II- 4. TRAÇAGE DES EAUX NATURELLES A L’AIDE DU TRITIUM

II-4-1. Généralités

Le tritium (3H) est l’isotope radioactif de l’hydrogène et fait aussi partie


intégrante de la molécule d’eau. Il est produit naturellement par spallation de
l’azote-14 sous l’effet de la composante neutronique du rayonnement cosmique
selon la réaction suivante :

14 1 12 3
N + n =====> C + H*
7 0 6 1

La mesure des teneurs en tritium repose sur le comptage d’un rayonnement


β- émis lors de la désintégration du tritium donnant naissance à un noyau
d’hélium 3.
3 3
H* =====> He + β-
1 2
Grâce à sa période de demi-vie, relativement courte (12,43 ans, soit une perte de
5,5%) (Unterweger et al., 1980 ; IAEA, 1981), le tritium permet d’étudier les cycles
hydrogéologiques dont le temps de séjour ne dépasse pas 60 ans.

II-4-2. Principe et mode d’expression

Le tritium obéit à la loi de décroissance radioactive selon :

N = No e-λt avec λ = In 2/T (IAEA, 1981)

N = nombre d’atomes à l’instant t;

No = nombre d’atomes à la fermeture du système ;

t = temps écoulé depuis la fermeture du système ;

λ = constante de désintégration radioactive ;

T = période radioactive ou temps de demi-vie de l’isotope (T = 12.43 ans)

Les teneurs en 3H s’expriment en unités tritium (UT). Une UT correspond à un


atome de tritium pour 1018 atomes de 1H, soit 7,1 dpm.l-1 (désintégration par
minute et par litre d’eau).

125
Chapitre IV: Etude isotopique

II-4-3. Sources du tritium


Le taux de production moyen de tritium dans l’atmosphère est estimé à 0,25
atome/cm2/sec (Lat et Peters, 1962 et Suess, 1969). Cette production naturelle
est, en fait, très faible devant la production artificielle. En effet, depuis 1952 les
essais thermonucléaires ont commencé à produire le tritium abondamment dans
l’atmosphère. Les essais les plus importants, qui ont eu lieu entre 1951 et 1952,
ont conduit à l’augmentation radicale des teneurs de cet isotope radioactif dans
les précipitations à partir de 1963. Pendant cette année, un pic majeur de 3H a
été enregistré. Le tritium, ainsi produit, est rapidement oxydé, puis participe au
cycle hydrologique aboutissant à un traçage des eaux de précipitations de l’ordre
de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’UT masquant complètement le
phénomène naturel (figure IV-2).
Avec l’arrêt des essais nucléaires de 1963, les teneurs en tritium ont montré une
décroissance progressive pour tendre de nouveau vers les teneurs naturelles.
Ainsi, la production artificielle de tritium permet de différencier les eaux de
précipitations sans tritium naturel (avant 1952) des eaux naturellement formées
dans l’atmosphère et contenant du tritium nucléaire (après 1952).

UT
6000

4000 OTTAWA

3000

2000

1000
800
600

400
300

200

100
80
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989

Figure IV-2 : Traçage des précipitations en tritium (Brown, 1970 in Fontes, 1976)

126
Chapitre IV: Etude isotopique

A l’échelle du globe, la distribution du tritium dans l’atmosphère, et par


conséquent dans les précipitations, n’est donc pas homogène. Elle dépend
essentiellement de deux effets (Fontes, 1978) :
1. l’effet de continentalité : les teneurs en tritium sont plus élevées à
l’intérieur des continents qu’aux côtes. Des échanges peuvent exister entre les
masses de vapeurs océaniques et continentales. Le tritium est alors dilué par les
vapeurs océaniques, dépourvues de cet isotope à cause des longs temps de séjour
des eaux marines (plusieurs milinaires).
2. l’effet d’altitude : les précipitations collectées en altitude sont plus
tritiées que celles qui ont traversé la totalité des basses couches de l’atmosphère
où les mélanges avec la vapeur appauvrie en 3H sont plus efficaces (Fontes, 1976).

II-5. TRAÇAGE PAR LES ISOTOPES DU CARBONE INORGANIQUE TOTAL


DISSOUS (COUPLE 13C/14C )

II-5-1. Traçage du Carbone 13


C’est l’isotope stable du carbone et la connaissance de son cycle est une
condition essentielle pour pouvoir remonter à l’activité initiale en carbone 14 du
CITD. Sa qualité de traceur permet la reconstitution des modes de mélanges au
cours du temps et les quantifier.
On définit trois grands réservoirs naturels de carbone minéral :

II-5-1-1. Le CO2 atmosphérique


La teneur en carbone 13 du gaz carbonique atmosphérique varie actuellement
entre -6.7 ‰ et -7.3 ‰ (Salomons et Mook, 1968 ; in Daoud, 1995)

II-5-1-2. Le CO2 biogénique


La pénétration du carbone dans l’hydrosphère se fait essentiellement dans la
zone non saturée du sol par les racines des plantes après la dégradation
bactérienne de la matière organique.
Il est généralement observé un enrichissement en 13C du CO2 produit, de 2 à 5 ‰
par rapport aux teneurs en 13C de la végétation dont il est issu (Dörr et Munich,
1979).
Le CO2 du sol se dissout ensuite dans l’eau suivant les équilibres calco-
carboniques. Cette dissolution se produit selon la loi de Henry :
PCO2 = D (MCO2) où

127
Chapitre IV: Etude isotopique

PCO2 = pression partielle du CO2 en contact avec l’eau.


MCO2 = concentration molaire du CO2 dissous,
D = coefficient de dissolution du CO2 dans l’eau.
Cet équilibre peut s’écrire aussi sous la forme :
Log PCO2 = Log(aHCO3-) - pH - Log K où
K : est une constante d’équilibre qui dépend de la température,
a : est le coefficient d’activité ionique.

II-5-1-3. le carbonate marin


Les carbonates d’origine marine présentent des teneurs en carbone 13 proche de
0 ‰ vs PDB. (Fontes, 1976)

II- 5- 2. Introduction et minéralisation du carbone


La composition isotopique du gaz carbonique des sols dépend du type du
couvert végétal qui le produit.
Les plantes utilisent le CO2 atmosphérique, il se produit alors, au cours de la
synthèse chlorophyllienne, un fractionnement isotopique en fonction du nombre
de carbone mis en jeu.
Suite à cette discrimination isotopique, les plantes vertes ont été réparties en trois
groupes : C3, C4 et CAM.
- Le groupe C3 (de Calvin et Benson) :
Ce groupe est caractérisé par un composé à trois atomes résultant de la
fixation du carbone du CO2 atmosphérique, et englobe les plantes sylvestres, le
riz, le blé, le seigle...Ces plantes conduisent aux valeurs de δ 13C du CO2 les plus
pauvres variant dans l’intervalle -33 à -22 ‰ vs PDB (Lerman, 1974). La teneur
moyenne est centrée sur - 25 ‰ vs PDB.
- Le groupe C4 (de Hatch et Slack) :
Ce groupe correspond à un cycle faisant intervenir des composés à quatre
atomes de carbone. Parmi les plantes en C4, on cite les herbacées qui
comprennent un certain nombre de graminées tel que le maïs et l’herbe à
chameaux. Les teneurs en 13C varient entre -9 ‰ et -16 ‰ vs PDB autour d’une
moyenne de -12 ‰ vs PDB.
- Les plantes CAM (crassulaceam acid metabolism) :
Il fait intervenir des plantes qui fixent le CO2 atmosphérique la nuit par la voie
C4, et le restituent le jour par la voie C3 (Lerman, 1972).

128
Chapitre IV: Etude isotopique

Le CO2 du sol, résultant de la respiration et de la décomposition des plantes, est


enrichie 3 à 4 ‰ vs PDB par rapport aux teneurs de la végétation dont il résulte
(Dorr et Munnich, 1979 in Dassi, 2004)

II- 5- 3. Les processus de fractionnement isotopique des espèces carbonatées.


Un fractionnement isotopique (α) se produit à l’équilibre entre les espèces
carbonées. Ce fractionnement est défini en terme d’enrichissement (ε) dont les
valeurs numériques ont été déterminées expérimentalement et exprimées en
fonction de la température sous la forme :
ε = A + B/T
Les facteurs de fractionnement isotopiques α affectant le 13C, lors de sa
mise en solution sont thermodépendants. Cette thérmodépendance s’exprime par
les équations suivantes (Mook, 1974, in Maliki, 2000):
ε 13C(CO2g/H2CO3) = ε ga = -0.19 + 373/T ; ε 13
C(CO2g/HCO3-) = ε gb = 23.89 - 9483/Tε
13
C(CO2g/CO32-) = ε gc = 22.73 - 9037/T ; ε 13
C(H2CO3/HCO3-) = ε ab = 24.12 - 9866/Tε
13
C(CO32-/HCO3-) = ε cb = 1.63 - 604/T ; ε 13C(Ca CO3/HCO3-) = εs = 15.1 - 4232/T

ε 13 C en ‰ vs PDB, T en Kelvin = t(°C) + 273.15.


g = CO2, a = H2CO3, b = HCO3- C= CO3 2-; s = Ca SO3

Dans l’intervalle des valeurs de températures et pH courants, les variations de ε


13C calculées sont consignés dans le tableau IV-1.

Tableau VI-1. Variation de l’enrichissement isotopique ε en fonction de la


température

T °C 20 25 30 35
εga 1.08 1.06 1.04 1.02

εgb -8.46 -7.92 -7.39 -6.9

εgc -8.1 -7.58 -7.08 -6.61

εab -9.53 -8.97 -8.42 -7.89

εcb -0.43 -0.39 -0.36 -0.33

εs 0.66 0.9 1.14 1.36

129
Chapitre IV: Etude isotopique

La teneur en carbone 13 du CITD dépend de :


- la nature de l’espèce carbonatée considérée,
- la nature et l’amplitude du réservoir du carbone extérieur à la solution.
Si le réservoir considéré est un CO2 biogénique, la composition isotopique du
CITD se définit dans deux systèmes théoriques :

II-5-3-1. système ouvert


Un système ouvert signifie que la solution est en contact avec un réservoir infini
de CO2 gazeux.
Le bilan isotopique s’écrit (Deines et al, 1974 Fontes, 1978 Dever, 1985 Dever et
al, 1987. in Daoud, 1995)
δ 13 C CITD = Σ(mi(δ13Cg-ε13Cgi))/Σmi
Cependant, l’ouverture sur le réservoir de CO2 implique que le pH reste
relativement bas et que les carbonates sont pratiquement absents de la phase
aqueuse. Ce qui limite les échanges isotopiques à la mise en jeu de CO2 et HCO3-
selon les équilibres suivants (Fontes, 1978) :

12CO (gaz) + 13CO (aqueux) = 13CO (gaz) + 12CO (aqueux)


2 2 2 2

13CO (gaz) + H12CO3- = 12CO (gaz) + H13CO3-


2 2

En terme d’enrichissement isotopique, l’équation de bilan de masse devient


(Fontes, 1978 ; Fontes, 1985)
δ13 CCITD = δ13dCg - ε(13C)gb

II-5-3-2. Système fermé


Deux cas principaux peuvent être considérés :
- Transformation complète du CO2 en CITD
Dans ce cas, le flux de production de CO2 biogénique est faible devant le
flux de drainage du CITD. Par conséquent, tout le CO2 produit est rapidement
absorbé par la solution drainante avec un fractionnement nul (Fontes, 1978;
Akiti, 1980 ; Fontes, 1985 in Daoud, 1995)
δ13CCITD = δ 13Cg
- Système ouvert sur une source de carbone « mort »
Dans un système fermé vis à vis du CO2 gazeux, un échange chimique et
isotopique se produit en présence d’une matrice carbonatée, entre un pôle
biogénique et un pôle de carbone minéral. Si le carbone mort est dominant, le

130
Chapitre IV: Etude isotopique

système fermé vis à vis du CO2 gaz, va passer à un système ouvert sur le carbone
solide (Fontes, 1985).
La teneur en carbone-13 du CITD, mesurée, tendra vers zéro (teneur
moyenne du carbonate solide marin). Par conséquent, la teneur en carbone-13
initiale, doit être redéfinie en fonction des mélanges chimiques et des échanges
isotopiques qui se sont produits entre les différentes espèces carbonées.
La contribution de sources gazeuses de carbone, autre que le CO2
biogénique est possible. Il peut s’agir par exemple, d’un CO2 volcanique ou d’un
CO2 profond mantellique. (Fontes, 1985).

II- 5- 4. Le carbone 14
II- 5- 4- 1. Mode de formation et distribution dans le cycle hydrologique.
Le carbone-14 est l’isotope radioactif du carbone, son abondance naturelle
moyenne est de 1.2 10-2 atomes de 14C par atome de carbone. Le carbone 14
résulte de la collision entre les neutrons induits par le rayonnement cosmique et
les atomes d’azote-14 dans la haute atmosphère selon :
4
N + 1n 14
C + 1H
Le carbone-14 ainsi formé régénère ensuite l’azote-14 par décroissance
radioactive avec une période t = 5730 ± 30 ans (Godwin, 1972) :
14 14
C N ( β-)
Après oxydation à l’état de 14CO ,
2 le radiocarbone est mélangé au CO2
atmosphérique et pénètre dans le cycle du carbone.
La désintégration radioactive du 14C obéit à la loi générale de décroissance :
A = Ao.e-λt
avec :
Ao = activité initiale,
A = activité à l’instant t,
L’activité du 14C définie en pour cent du carbone moderne (pmc = percent modern
carbone).
La valeur de la période τ = 5730 ans est admise par convention.
Le ‘Présent’ correspond par convention à l’année 1952.
Au dix-neuvième et au vingtième siècle, deux sources artificielles ont modifié la
concentration en 14C dans l’atmosphère :
(i) La baisse d’activité en 14C par ‘l’effet Suess’ qui correspond à un
apport, de 14C ‘mort’ dû à l’utilisation de combustibles fossiles. (à partir
de 1850)

131
Chapitre IV: Etude isotopique

(ii) L’augmentation considérable de l’activité de 14C du CO2 de l’atmosphère,


suite à la multiplication des essais thermonucléaires aériens effectués dès 1952.
L’année 1963, date du moratoire sur les essais aériens, correspond au maximum
de l’activité en 14 C du CO2 atmosphérique.
L’activité actuelle est proche de 100 % (Figure IV-3).

210

190
A14CO2 atm. en pcm

170

150

130

110

90
1950 1960 1970 1980 1990 2000
Années

Figure IV-3 : Evolution de 1950 à 1998, de l’activité en 14C du CO2 atmosphérique


(A14CO2) exprimée en pcm (Olive, 1999).

L’acquisition du 14C du CO2 de l’atmosphère par le CITD des eaux s’opère par les
mêmes voies que pour le 13C.

Néanmoins, les fractionnements qui se produisent pour le carbone 14 de la


dissolution du CO2, sont minimes.
Ces fractionnements sont linéaires et liés à ceux du carbone-13 par (Fontes,
1978)
ε 14C % =0.23 ε13C ‰

II-5-4-2. Estimation de l’activité initiale A14Co


Il est possible d’estimer le temps de résidence des eaux dans un aquifère
par l’intermédiaire du calcul de ‘l’age’ du carbone inorganique total dissous.
Pour ce faire, il faut connaître l’activité initiale du CITD (Ao) qui est la base
de l’expression de la décroissance radioactive.
Comme pour le 13C, l’activité en 14C du CITD se définit dans les systèmes ‘ouvert’
et ‘fermé’ vis à vis d’une source de carbone.
(i) Si l’on admet une source unique de carbone gazeux biogénique

132
Chapitre IV: Etude isotopique

- en système ouvert : l’équilibre isotopique entre le CITD et le CO2 biogénique


est complet. On peut écrire :
A 14CCITD ≅ A 14 Cg(1-ε14Cgb)
- en système fermé : le piégeage rapide et complet du sol par solution
percolante se traduit par un fractionnement isotopique nul (Fontes, 1978;
Fontes, 1985) :
A 14CCITD ≅ A14Cg
(ii) Contribution d’une autre source de carbone
La décroissance radioactive du carbone 14 peut être masquée par l’apport d’un
carbone minéral (carbone mort) qui provoque un vieillissement apparent du CITD.
Dans ce cas, la composition isotopique du CITD est le produit d’un mélange
entre celle du carbone du CO2 biogénique et celle du carbone de la matrice
carbonatée.
Cependant, le vieillissement est considéré comme nul dans le cas où la
dissolution des carbonates se ferait à l’équilibre vis à vis du gaz du sol.
Dans le cas où le système serait ‘verrouillé’ vis à vis du gaz du sol et ouvert sur
une source de carbone mort, on fait appel à des modèles établis pour corriger
l’effet de vieillissement du carbone initial par un carbone minéral d’activité faible
ou nulle.
On cite parmi ces modèles qui sont largement appliqués , on cite le modèle d’
Ingerson et Pearson (1964), Tamers (1975), Gonfiantini ((1972) et Fontes et
Garnier (1979)

II-5-4-3. Calcul du CO2 gaz équilibrant


En système ouvert, le carbone 13 du CITD est marqué par celui du CO2 du sol
selon l’équation :
δ 13Cg = δ13CCITD + Σ((mi(ε13Cgi))/Σmi
A l’équilibre, on peut écrire :
δ13Cg = δ13Cg.eq = δ13CCITD + Σ((mi(ε13Cgi))/Σmi
Où,
δ13Cg.eq = teneur en 13C du gaz équilibrant
δ13Cg = teneur en 13C du gaz du sol
m = molarité en mmoles.
I = a, b et c
εga = -0.19 + 373/T

133
Chapitre IV: Etude isotopique

εgb = 23.89 – 9483/T


εgc = 22.73 – 90.37/T

III- TRAÇAGE DES EAUX SOUTERRAINES DU BASSIN DU DJERID PAR


LE COUPLE 18O/2H

III-1. INTRODUCTION

L’oxygène 18 et le deutérium constituent les principaux marqueurs de la molécule


d’eau, utilisés notamment en zones arides et semi arides comme traceurs
naturels. En effet, et en raison de leur caractère "conservatif", le couple (18O, 2H),
fournit d’importantes informations concernant l’origine des eaux et leurs
mouvements en profondeur et en surface.
Dans cette étude entreprise dans la région du Djérid, nous nous proposons de :
− Préciser l’origine des différentes masses d’eau aboutissant à la recharge de
la nappe du Complexe Terminal qui constitue la principale nappe du bassin du
Djérid.
− Confirmer, par l’outil isotopique, les interrelations de la nappe du
Complexe Terminal avec la nappe superficielle du Plio-Quaternaire, mises en
évidence par la géochimie.
− Interpréter l’évolution des teneurs en isotopes de la molécule d’eau en
fonction de l’exploitation à partir des données des campagnes d’échantillonnage
réalisées depuis 1972.

III-2. TRAVAUX ANTERIEURS

Quatre campagnes isotopiques ont été réalisées dans le Gouvernorat de


Tozeur qui couvre le bassin du Djérid (partagé avec Kébili) et le bassin de Chott El
Gharsa, essentiellement. Au cours de ces campagnes, Les points d’eau sont
échantillonnés dans les nappes du Continental Intercalaire et du Complexe
Terminal.

L’étude isotopique entamée en 1972 par le projet ERESS, régi par l’UNESCO,
constitue la première investigation isotopique couvrant l’ensemble des grands
aquifères sahariens. Au total, vingt points d’eau captant la nappe du Complexe
Terminal, ont été échantillonnés dans le bassin du Djérid : Six forages et deux

134
Chapitre IV: Etude isotopique

sources dans la Nefzaoua et dix forages et deux sources dans le Djérid. Les
teneurs en oxygène-18 varient entre un minimum de -7,9 ‰ (Gouifla) et un
maximum de -3,9 ‰ (Tozeur 3). Pour le deutérium, la valeur minimale
enregistrée est de -56 ‰ (Gouifla) et la valeur maximale est de -42 ‰ (Source El
Hamma). Dans la figure (IV-4 a), sont reportées les teneurs en deutérium en
fonction de l’oxygène-18. Les échantillons s’alignent sur une droite de pente 4
traduisant à la fois le caractère évaporé et ancien de ces eaux. Seuls les forages
de Gouifla et Ain Touargha, par leur proximité de la Droite Météorique Mondiale
semblent recevoir une récente recharge par les Oueds de la chaîne de Metlaoui-
Gafsa pour le premier et par les affluents des reliefs du Dahar pour le second.

A la suite de la première étude du bassin du Djérid, des hypothèses


nouvelles étaient soulevées à propos des mécanismes possibles de la recharge de
la nappe du CT dans ce bassin. Le projet RAF/8/007, entamé en 1983, devrait
également permettre, en échantillonnant à nouveau quelques points de l’ERESS,
de vérifier si les caractéristiques de l’eau captée n’avaient pas évoluée à la suite de
l’exploitation prolongée des ouvrages.

Douze points captant la nappe du CT, ont été échantillonnés dans le bassin
du Djérid. Les teneurs en oxygène-18, varient entre -6,86 ‰ (Chakmou 3) et -
4,12 ‰ (El Moncef) avec une moyenne de -5,7 ‰. Les teneurs en deutérium,
varient entre -46,5 ‰ (Gouifla) et -40,7 ‰ (El Moncef) avec une moyenne de -
44,6 ‰.

Les principaux résultats du projet RAF concernant la nappe du CT dans la


zone d’étude, ont permis de préciser (Figure IV-4 b) que les sables du Djérid
(Miocène) et les calcaires de la Nefzaoua (Sénonien) forment un groupe principal
autour d’une droite d’évaporation et qui peut être subdivisé en deux sous
groupes :

Les sables du Djérid reçoivent une alimentation très évaporée probablement


de la partie algérienne de l’Erg Oriental.

L’eau des calcaires, moins évaporée serait en provenance du Sud et du Sud


Est tunisien (Dahar).

Les forages de Gouifla, Chekmou et Rejime Matoug, par leur proximité de la


DMM, semblent recevoir une récente recharge des Oueds de la chaîne de
Metlaoui-Gafsa pour le premier, la chaîne Nord des Chotts pour le second et par
une probable recharge au niveau des inter dunes pour le troisième.

135
Chapitre IV: Etude isotopique

En 1995, trente trois points captant la nappe du CT, ont été échantillonnés
dans le bassin du Djérid dans le cadre du projet AVICENNE. Les teneurs en
oxygène-18, varient entre -8,2 ‰ (El Oudia) et -3,5 ‰ (Ain Hamda) avec une
moyenne de -6,3 ‰. Les teneurs en deutérium, varient de -60 ‰ (Dhafria) à -30
‰ (Bir Hanek) avec une moyenne de -47,3 ‰.

Les prélèvements pour étude chimique et isotopique ont été effectués selon
les principaux profils de la zone supposée de recharge vers les exutoires.

Un profil Est-ouest des reliefs du Dahar vers la région de Douz

Les résultats du couple (18O/2H) montrent que tous les points représentatifs
de ce profil (Oum Chiah, Merbeh Essandoug, Tamezret et Bir El Haj Brahim) se
localisent entre la DMM et celle des précipitations de Sfax (Figure IV-4 c),
traduisant le caractère récent de ces eaux et confirmant la recharge de la nappe
du CT au niveau de ces reliefs.

Un profil Sud Est/Nord Ouest de Réjime Maatoug vers Draa Djérid

Les teneurs en isotopes stables (Figure IV-4. c), le long de ce profil, indiquent
le caractère ancien et évaporé de ces eaux.

Un profil Nord Ouest/Sud Est de la chaine de Metlaoui-Gafsa vers Chott El


Gharsa.

Tous les points représentatifs de ce profil s’alignent sur une droite plus ou
moins parallèle à la DMM, traduisant le caractère non évaporé de ces eaux.

Trois forages (El Oudia, Oued Shili 3, Oued Shili 4) et trois sources (Thalja,
Ain Chebika et Ain tahar) semblent recevoir une composante d’eau récente des
affluents de la chaîne de Metlaoui Gafsa.

Sept forages et sept sources ont été échantillonnés dans le bassin de Chott
El Gharsa dans le cadre de mémoire de DEA par Jribi en 1997. Les teneurs en
oxygène-18 varient entre un minimum de -8,2 ‰ (oudia) et un maximum de - 6
‰ (Gouifla 8), avec une valeur moyenne de -6,77 ‰. Pour le deutérium, la valeur
moyenne est de -45,4 ‰ avec une valeur minimale de -58 ‰ (Dhafria 2) et une
valeur maximale de -38,2 ‰ (Ain Tahar). Dans la Figure (IV-4 d), sont reportées
les teneurs en deutérium en fonction de l’oxygène-18.

136
Chapitre IV: Etude isotopique

-10 CT : Miocene
CT : Sénonien et Miocène -10
Sources CT : Senonien
-20 DMM DMM
-20
D de Sfax
D de Sfax
δ H ‰ vs SMOW

δ H ‰ vs SMOW
-30
-30

-40 -40

-50
2

-50

2
-60 -60

-70 -70
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3
δ 18
O ‰ vs SMOW δ 18
O ‰ vs SMOW

a/ b/
-10 CT : senonien -10
CT : Miocene
Chott El Gharsa
-20 Sources CT -20
DMM
D de Sfax
δ H ‰ vs SMOW

-30 δ H ‰ vs SMOW
-30

-40 -40

Forages CT
-50
2

-50 Sources CT

DMM
-60 -60
D de Sfax

-70 -70
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3

δ 18O ‰ vs SMOW δ 18
O ‰ vs SMOW

c/ d/

Figure IV-4 : Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT depuis 1972

Jribi a précisé que la recharge actuelle de la nappe du CT, se fait


uniquement par infiltration des précipitations et des eaux des crues des oueds, à
partir de la chaîne de Metlaoui-Gafsa, là où les sables miocènes sont en
affleurement, ou reliés à la surface par des formations perméables du Plio-
Quaternaire.

III- 3. ECHANTILLONNAGE ET ANALYSES

Trois campagnes d’échantillonnage ont été effectuées au cours de cette étude.


Campagne de Juin 1999
Au cours de la principale campagne de 1999. Les prélèvements ont touché quatre
formations aquifères. Au total 85 points d’eau ont fait l’objet d’analyses en

137
Chapitre IV: Etude isotopique

isotopes stables (Tableau IV-1; Annexe III). La nappe du Continental intercalaire


sous le Djérid (11 points), la nappe des calcaires sénoniens dans la Nefzaoua (14
points), la nappe des sables miocènes du Djérid (45 points) et la nappe
superficielle du Plio-Quaternaire (15 points). Les points d’eau échantillonnés dans
la nappe du Complexe Terminal sont répartis sur tout le bassin du Djérid et les
bassins limitrophes pour suivre l’évolution spatiale et avoir un terme de
comparaison de l’évolution des teneurs isotopiques pour quelques points
échantillonnés au cours des campagnes antérieures. Parmi les 85 points
échantillonnés, 63 se répartissent dans le bassin du Djérid, les autres sont
implantés dans les bassins voisins (Fig. III-I).
Campagne de mai 2001

La deuxième campagne, réalisée en mai 2001, a été faite dans l’objectif de


déterminer le cachet isotopique de la nappe du Plio-Quaternaire en dehors du
milieu oasien (loin de l’influence de la recharge par retour d’irrigation) et de
combler les lacunes d’échantillonnage de la première campagne. Huit puits ont
été retenus pour analyses en dehors du milieu oasien, dix autres puits en milieu
oasien et 14 forages captant la nappe du Complexe Terminal (Tableau IV-2;
Annexe III).
Campagne d’avril 2003

La troisième campagne, a été réalisée en 2003 dans le cadre d’un vaste


projet RAF/08/35, couvrant les cinq Gouvernorats du Sud tunisien (Tozeur,
Kébili, Gabès, Medenine et Tataouine) et ayant pour principal objectif
l’actualisation des travaux de l’ERESS (UNESCO, 1972) et ceux du RAF/1983.
Cinquante points d’eau parmi les 138 échantillonnés intéressent la zone d’étude.
Trente sept échantillons ont été prélevés dans la nappe du Complexe Terminal,
dix dans la nappe profonde du Continental Intercalaire et trois dans la nappe du
Plio-Quaternaire. (Tableau IV- 3; Annexe III).

Les teneurs en isotopes lourds ont été déterminées par spectromètre de


masse dans les laboratoires du centre d’Orsay à Paris Sud pour la première
campagne, de l’Institut d’Hydrologie du centre National de Recherches de Munich
(GSF) en Allemagne pour la deuxième et à la section d’hydrologie isotopique de
l’AIEA à Vienne pour la troisième campagne. Les teneurs en oxygène-18 ont été
mesurées sur du CO2, équilibré préalablement avec l’eau des échantillons. Les
mesures exprimées en part pour mille par rapport au Standard International
(Standard Mean Ocean Water) avec des incertitudes analytiques de 0,2 ‰. Les

138
Chapitre IV: Etude isotopique

teneurs en deutérium ont été mesurées sur le gaz hydrogène obtenu par
réduction de l’eau des échantillons par le zinc. L’incertitude analytique est de 2
‰.
III- 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS

Campagne de 1999

Les résultats analytiques des teneurs en δ18O et en 2H, exprimées en ‰ vs


SMOW varient entre un minimum de –7.71 (Dhafria 3) et un maximum de -3.83
(Tozeur 8), pour la nappe du CT. Les teneurs en deutérium varient entre un
minimum de -57.9 (Essalem2) et un maximum de –43.6 (Tozeur 8). Les teneurs
en isotopes stables sont plus homogènes pour la nappe du CI et varient entre un
minimum de -7,6 (Tozeur CI3) et un maximum de -6,8 (El Hamma CI 2) pour
l’oxygène 18 et entre -67 et -54,6 pour le deutérium. Les eaux échantillonnées
dans la nappe du PQ affichent des teneurs en oxygène 18 comprises entre -5,32
(Abdelhafidh Nasr) et -3,53 (Ezouaia).Les teneurs en deutérium pour ces mêmes
puits sont de -49,4 et de – 42,2, respectivement.
Campagne de 2001

La gamme des valeurs obtenues en δ18O exprimées en ‰ varie pour la nappe du


CT entre un minimum de –6,62 (El Hamma 9 bis) et un maximum de –3,59 (B.M
Haguiga). Les teneurs en deutérium varient entre un minimum de –51.8 et un
maximum de –28,9 pour ces mêmes forages. La gamme des teneurs en isotopes
stables est comprise entre -5,41 (O. Hachana) et -2,17 (Bir El Hod) pour l’oxygène
18 et entre -49,2 et – 28,9 pour le deutérium.
Campagne de 2003

Les teneurs en oxygène 18 ont varié entre -7,78 (Oued Essabkha) et -4.02 ‰
(Dghoumes 2) pour la nappe du CT. Pour les teneurs en deutérium le minimum et
le maximum sont de –57.95 (Drâa CRDA) et -39,97 (Jhim 1) respectivement. Les
eaux de la nappe du CI affichent des teneurs comprises entre -7,75 (Mzara CI) et -
6,16 (El Hamma CI 1bis) pour l’oxygene-18 et entre -53,59 et – 47,64 pour le
deutérium respectivement. Seuls 3 points représentant la nappe du PQ ont été
échantillonné au cours de cette campagne.

Les histogrammes de fréquence (figure IV-5) montrent que la gamme des valeurs
les plus fréquentes se situent dans la gamme de ]-4.5 -5] pour les teneurs en 18O

avec un pourcentage de 22 % pour la première campagne, 40,6 % pour la


deuxième campagne et de 20 % pour la troisième campagne. Plus de 80 % des

139
Chapitre IV: Etude isotopique

teneurs en deutérium sont comprises dans la gamme de ]-45 -55], toutes


campagnes confondues.

20 19
18 16 50 44
16 15 45
14 40
Fréquence

12 11 35

Fréquence
10 9 30
8 25 20
6 5 20
4 4
4 2 15 10
8
2 10
0 5 2 1
]-3.5 -4]

]-4 -4.5]

]-4.5 -5]

]-5 -5.5]

]-5.5 -6]

]-6 -6.5]

]-6.5 -7]

]-7 -7.5]

]-7.5 -8]
0

]-40 -45]

]-45 -50]

]-50 -55]

]-55 -60]

]-60 -65]

]-65 -70]
δ O (‰ vs SMOW)
18
δ H (‰ vs SMOW)
2

a/Campagne de 1999

14 13
18 16
12
16
14 13
10
8
Fréquence

12
Fréquence

8
10
6 5 8
6
4 4
2 2 1 1 1
2 1 1 2 0
0 0 0
0
]-25 -30]

]-30 -35]

]-35 -40]

]-40 -45]

]-45 -50]

]-50 -55]
]-2 -2.5]

]-3 -3.5]

]-4 -4.5]

]-5 -5.5]

]-6 -6.5]
]-2.5 -3]

]-3.5 -4]

]-4.5 -5]

]-5.5 -6]

δ H (‰ vs SMOW)
2
δ O (‰ vs SMOW)
18

b/Campagne de 2001

12 30
10 10 26
10 25

7
Fréquence

8 20
Fréquence

6
6 5 15 13
4
4 3 3 10
6
2 1 1 5 3
1 0 0 0 1
0 0
]-15 -20]

]-20 -25]

]-25 -30]

]-30 -35]

]-35 -40]

]-40 -45]

]-45 -50]

]-50 -55]

]--55 -60]
]-0,5 -1]
]-3.5 -4]
]-4 -4.5]
]-4.5 -5]
]-5 -5.5]
]-5.5 -6]
]-6 -6.5]
]-6.5 -7]
]-7 -7.5]
]-7.5 -8]

δ O (‰ vs SMOW)
18
δ2H (‰ vs SMOW)

c/Campagne de 2003

Figure IV- 5 : Histogrammes des fréquences des teneurs en isotopes stables des 3
campagnes d’échantillonnage toutes nappes confondues

140
Chapitre IV: Etude isotopique

III-4-1. Variations interannuelles des teneurs isotopiques

A l’échelle des campagnes


Nous avons consigné dans la même figure (IV-6), les teneurs en deutérium versus
l’oxygène 18 pour toutes les campagnes isotopiques effectuées dans la nappe du
Complexe Terminal depuis 1972 avec élimination des points d’eau échantillonnés
en dehors du bassin d’étude. Les 140 points échantillonnés depuis 1972, se
positionnent autour d’une droite d’évaporation de pente 4 sans différence
significative avec les pentes des droites établie pour chaque campagne.
Ceci peut être interprété par l’état stationnaire de la nappe du CT, résultant d’un
long temps de résidence des eaux dans les aquifères calcaires et sableux et/ou
d’une très lente infiltration dans les zones d’affleurement de la nappe.

ERESS; 1972 RAF; 1983

AVICENNE; 1996 KAMEL; 1999


-10
KAMEL; 2001 RAF ; 2003

DMM D de SFAX
-20

-30
δ H ‰ vs SMOW

-40
2

-50

-60

-70

-80
-10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3

δ O ‰ vs SMOW
18

Figure IV- 6 : Relations 2H/18O dans les eaux de la nappe du CT dans le bassin
du Djérid, toutes campagnes confondues

141
Chapitre IV: Etude isotopique

A l’échelle ponctuelle

Dix points d’eau ont été échantillonnés en 1972 (ERESS), leurs remplaçants
captant la nappe du CT aux mêmes cotes, ont été ré échantillonnés en 1999. La
figure IV-7 montre l’évolution des teneurs en oxygène-18 au cours de ces 27 ans
pour trois points échantillonnés dans les calcaires sénoniens de la Nefzaoua et
sept points dans les sables miocènes du Djérid.

Les points représentatifs de la Nefzaou (Douz, Jemna et Ras El Ain) affichent


un léger enrichissement en 18O, probablement dû à un appel d’eau de surface. Le
forage de Zaafrana captant la nappe des sables du Djérid, montre un net
appauvrissement en oxygène-18. La nappe du CT est captive à ce niveau, avec un
toit formé de 300 m d’argile rouge compacte. L’appauvrissement des eaux à

-2

Enrichissement significatif pour les forages


de jemna et Ras el Ain
δ O en 1999 (‰)

-4

Zaafrana
18

-6

Appauvrissement par appel d'eau


profonde

-8

-10
-10 -8 -6 -4 -2 0
δ O en 1972 (‰)
18

Figure IV- 7 : Evolution ponctuelle des teneurs en 18O de 1972 à 1999 dans les
eaux de la nappe du Complexe Terminal

142
Chapitre IV: Etude isotopique

Zaafrana serait la conséquence de l’intense exploitation de ce forage par une


société privée de mise en valeur agricole. Une partie des eaux pompée
proviendrait des formations sénoniennes plus profondes et plus appauvries en
isotopes stables.

III-4-2. Origine et mode de recharge des eaux souterraines

III-4-2-1. Relation 2H/18O

Les teneurs en isotopes stables de la molécule d’eau des échantillons d’eau


souterraine collectés dans le bassin du Djérid ont été représentés dans le
diagramme 18O/2H, en se referant à la droite météorique mondiale (DMM)
d’équation δ2H= 8 δ18O + 10 (Craig, 1961) et à la droite météorique locale de la
ville de Sfax (DMS) ayant pour équation δ2H= 8 δ18O + 13,5 (Maliki, 2000).

- Nappe profonde du Continental Intercalaire

Dans ce digramme, tous les points représentatifs des échantillons se placent


nettement en dessous de la DMM et de la DMS (Fig. IV-8.) indiquant que les
masses de vapeurs à l’origine des pluies qui ont rechargé cette nappe ont
probablement une origine différente de celle des précipitations actuelles. D’autre
part, les teneurs relativement homogènes en isotopes lourds de la molécule d’eau
(oxygène-18 entre -7,6 et -6,8 ‰ et deutérium entre -67 et -54,6 ‰) ainsi que la
disposition en groupe des points représentatifs des ces eaux, excluent tout effet
d’évaporation (Fig. IV-8.).

Si on compare les teneurs moyennes en oxygène-18 et en deutérium des


eaux de la nappe profonde du CI (-7,34 et -59,23 ‰ vs SMOW) avec les teneurs
moyennes des précipitations pondérées à la station régionale de Sfax (événements
dépassant 5 mm de hauteur : 18O = -4,6 et 2H= -23,3 ‰ vs SMOW) (Maliki, 2000),
on constate que les eaux du CI sont appauvries d’environ 2,7δ. Cet important
appauvrissement conduit à admettre que les eaux du CI ne proviennent pas des
précipitations actuelles. Une telle différence entre les teneurs isotopiques des
eaux de la nappe profonde et celles des pluies actuelles peut être expliquée par la
différence de la température de formation des précipitations actuelles et celles qui
ont contribué à la recharge du CI. Cette variation thermique peut être liée à un
effet d’altitude ou à un effet paléoclimatique.

143
Chapitre IV: Etude isotopique

-20
Plio-Quaternaire
CT : Miocene
CT : Senonien
Continental Intercalaire
-30
DMM
DMS
Recharge récente
δ H (‰ vs SMOW)

-40

-50
2

Droite d'évaporation/mélange
(pente 4,3)
-60

Droite de mélange CT-CI


(drainance ascendente)

-70
-10 -8 -6 -4 -2

δ O (‰ vs SMOW)
18

Figure IV. 8 : Relation 2H/18O dans les eaux souterraines du bassin du Djérid
(Campagne de 1999)

Effet d’altitude

L’hypothèse d’un effet d’altitude implique que la recharge de la nappe


profonde du CI s’est effectuée au niveau des affleurements situés à hautes
altitudes. Afin de connaître l’altitude de recharge supposée pour la nappe du CI, il
est nécessaire de connaître le gradient en oxygène-18 en fonction de l’altitude. Or
aucune étude n’a été faite dans ce sens dans la région du Djérid ni dans les
régions voisines. En considérant un gradient altitudinal moyen en 18O de -0,3 ‰
pour chaque 100 m d’altitude (Balvoux, 1978 ; Zuppi et al., 1974 ; Maliki et al.,
2000 ; Dassi, 2004) et en supposant que ce gradient n’a pas varié au cours du
temps, on en déduit que les eaux souterraines de la nappe du CI devraient être
rechargées à une altitude d’environ 900 m. Or les altitudes des reliefs bordants le

144
Chapitre IV: Etude isotopique

bassin (chaîne nord des Chotts et le Dahar) ne dépassent pas les 500 m. Donc, les
différences dans les compositions isotopiques entre les eaux de la nappe profonde
et celles des précipitations actuelles ne peuvent pas être dues à un effet
d’altitude.

Effet paléoclimatique

L’effet paléoclimatique implique que les eaux souterraines sont rechargées


sous des conditions climatiques plus froides que celles qui règnent actuellement.
Cette hypothèse de paléorecharge a été avancée par les études effectuées par
Gonfiantini et al. (1974), Fonte et al., (1983), Fonte et al., (1985), Zouari (1998),
(Edmunds et al., 2002) et (Edmunds et al., 2003) dans le Sud tunisien et algérien.
En effet, Edmunds et al., 2003, suggèrent que les conditions de recharge du CI se
sont prolongées sur une longue période du temps géologique, pouvant atteindre
100 ka BP (Edmunds et al., 2002). Cette observation, confortée par les activités
carbone-14 très faibles (inférieures à 1 pcm), concorde avec les résultats des
études faisant appel aux gaz nobles menées par Guendouz et al., 1997 au sud
algérien, et le Cl 36 par Gries (2002) dans la zone d’étude. Ces études ont
démontré que les températures de recharge sont inférieures d’environ 5 ºC à la
temperature moyenne annuelle actuelle dans la région (Gries, 2002).

- Nappes du Complexe Terminal (CT) et du Plio-Quaternaire (PQ)

Dans le digramme 18O/2H, les points représentatifs des échantillons de la


nappe du Complexe Terminal et du Plio-Quaternaire se placent également en
dessous de la DMM et de la DMS (Fig. IV-8.) indiquant aussi que les pluies qui
ont rechargé ces nappes ont, à l’instar du CI, une origine différente de celle des
précipitations actuelles.

Les eaux du CT sont caractérisées par des teneurs en oxygène-18 et en


deutérium plus enrichies et plus hétérogènes que celles du CI. En effet, les points
représentatifs des eaux du CT se repartissent en deux principaux groupes bien
individualisés. Le premier groupe, représenté par les forages captant le CT de la
Nefzaoua et les niveaux les plus profonds du CT du Djérid, se distingue par des
teneurs appauvries en isotopes stables (de -7 à -5 ‰ pour l’oxygène-18 et de -58
à - 49,5 ‰ pour le deutérium). Les points de ce groupe s’alignent sur une droite
dont le prolongement tend vers les eaux du CI. Cette disposition confortée par les
activités faibles du carbone radioactif (inférieurs à 5 pcm) indique probablement
une participation des eaux profondes du CI dans la nappe du CT. Cet effet de

145
Chapitre IV: Etude isotopique

mélange est en relation avec la drainance ascendante à travers les unités


hydrogéologiques captives, mécanisme classique reconnue dans les aquifères à
temps de résidence relativement long.
Le deuxième groupe est constitué par les eaux du CT prélevées des niveaux où la
nappe est semi captive et par les échantillons de la nappe phréatique du Djérid.
Les eaux de ce groupe, qui se distinguent par des teneurs relativement enrichies
en isotopes stables (de -3 à -5,5 ‰ pour l’oxygène-18 et de -40 à -50 ‰ pour le
deutérium), se placent aussi en dessous des droites météoriques mondiale et
régionale indiquant également le caractère ancien de ces eaux.

En outre, dans le diagramme 18O/2H (Fig. IV-8.), les points représentatifs des
eaux de ce deuxième groupe s’alignent sur une droite de pente 4,3 reflétant une
évaporation de ces eaux. Cette évaporation a vraisemblablement eu lieu pendant
la recharge par retour d’irrigation en milieu oasien. La superposition des
échantillons des eaux représentatifs des deux nappes (CT et PQ) le long de cette
droite d’évaporation indique l’origine commune et le mélange de ces eaux. En
effet, le surplus d’eau d’irrigation pompée du CT s’évapore en surface et en zone
non saturée avant de recharger la nappe superficielle du PQ et les niveaux les
moins confinés du CT.

Le diagramme 18O/2H (Fig. IV-8.) montre, en plus des deux principaux


groupes, des points de la nappe du CT et de celle du PQ qui se détachent de la
droite d’évaporation/mélange vers la droite des précipitations mondiales. Les
points représentatifs du CT mettent en évidence une probable dilution par une
recharge actuelle dans la Néfzaoua à travers les calcaires fissurés et dans le
Djérid au niveau des failles de la ride de Tozeur. Ceux de la nappe du PQ
indiquent une recharge actuelle au niveau des inter-dunes en dehors du milieu
oasien comme cela été signalé par Edmunds et al (1997)

III-4-2-2. Relation Cl/ isotopes stables dans les eaux échantillonnées en 1999
L’oxygène-18 et le deutérium sont les traceurs les plus efficaces dans
l’identification du processus d’évaporation et de mélange des masses d’eaux
d’origines différentes car ils font partie intégrante de la molécule d’eau. Toutefois
une évaporation prolongée des eaux souterraines peut altérer les signatures
isotopiques et masquer l’effet de mélange.
Le chlorure est considéré comme traceur chimique conservatif et s’avère
d’une grande utilité dans notre cas d’étude, puisque ses teneurs dans les eaux
des différentes nappes étudiées se distinguent nettement. En effet, les eaux des

146
Chapitre IV: Etude isotopique

nappes profondes du Continental intercalaire et du Complexe Terminal sont


caractérisées par des concentrations en chlorures ne dépassant pas les 20 méq/l,
les eaux de la nappe du Plio-Quaternaire affichent des concentrations supérieures
à 20 méq/l.
Une combinaison entre les isotopes stables de la molécule d’eau et les
teneurs en chlorures peut fournir plus d’information concernant les processus
d’évaporation et de mélange dans un système aquifère assez complexe comme
celui du Djérid.

Les figures IV-9 et IV-10, mettant en évidence les relations 18O vs Cl et 2H


vs Cl respectivement, concordent avec les résultats fournis par le diagramme 18O

vs 2H. Ces figures montrent nettement le processus de mélange entre les eaux du
CI et du CT, d’une part, et les eaux du CT et du PQ d’autre part. Deux types de
mélange, en relation avec les deux principaux sens d’écoulements indiqués par la
carte piézommétrique du CI dans le Sud tunisien (voir fig. II-16), sont mis en
évidence. Le mélange de type 1 est en relation avec l’écoulement en provenance
du Sud et du Sud-Est tunisien. Les forages impliqués dans ce mélange se
caractérisent par des faibles concentrations en chlorures du fait de leur proximité
des zones de recharge (les reliefs Dahar). Le mélange de type 2 est rattaché à la
composante d’écoulement provenant de l’Ouest (Algérie) et intéresse les eaux à
forte concentration en chlorures. Ces fortes concentrations confirment l’origine
lointaine de ces eaux (les reliefs de l’Atlas saharien algérien) et leur proximité des
exutoires.
Dans les figures IV-9 et IV-10, des points représentatifs des eaux du CI, CT
et PQ s’alignent sur les droites de mélange de type 1 et de types 2. Ceci traduit
l’origine commune de ces eaux. En effet, une partie des eaux du CI percole dans
la nappe du CT et se mélange avec ses eaux. Les eaux du CT pompées, rechargent
la nappe du PQ par retour d’irrigation en milieu oasien.
Outre cette recharge par retour d’irrigation, une composante d’eau récente
rechargerait la nappe du PQ au niveau des inter-dunes en dehors du milieu
oasien. Ce type de recharge est matérialisé par l’existence de trois points
relativement évaporés et qui se détachent des droites de mélange.
D’autres points à caractère évaporé, représentant la nappe du CT, se
détachent également des droites de mélange. Ces points traduisent l’existence

147
Chapitre IV: Etude isotopique

80
Plio-Quaternaire
CT: Miocene
CT: Senonien
Continental Intercalaire

60 Eau initiale du CT
(sans m élange avec le PQ)
Cl (meq/l)

40
Mélange CI-CT (Type 2)
Recharge
actuelle au
Mélange CI-CT (Type 1) niveau des
inter-dunes

20
Recharge actuelle
au niveau de la
ride de Tozeur

Relais hydrogéologique à partir de la


Eaux paléoclimatiques
recharge actuelle au niveau de la Néfzoua
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3

18
δ O (‰ vs SMOW)

Figure IV-9 : Chlorures vs 18O dans les eaux souterraines

d’une composante récente qui contribue à la recharge du CT au niveau de la ride


de Tozeur où la nappe est libre.
En plus du processus de mélange, les corrélations 18O vs Cl et 2H vs Cl mettent
en évidence un mécanisme hydrodynamique très important qui est le phénomène
du relais hydrogéologique. Ce phénomène se matérialise par le passage des eaux
des calcaires du CT de la Néfzaoua vers les sables du CT du Djérid sous l’effet de
l’augmentation de pression de la colonne stratigraphique à proximité de la ride de
Tozeur. Ce passage des eaux est nettement illustré par la succession des points
représentatifs du CT de la Néfzaoua vers ceux du Djérid. Cet arrangement des
points reflète un passage des eaux relativement évaporées, à cause de la présence
d’une composante de recharge actuelle à proximité des reliefs du Dahar, vers les
eaux du Djérid relativement appauvries à cause de leur origine ancienne.

148
Chapitre IV: Etude isotopique

80
Plio-Quaternaire
CT : Miocene
CT : Senonien
Continental Intercalaire

Eau initiale du CT
60 (sans mélange avec le PQ)
Cl (meq/l)

40 Mélange CI-CT (Type 2)

Recharge actuelle au niveau


Mélange CI-CT (Type 1) des inter-dunes

20 Recharge actuelle au niveau


de la ride de Tozeur

Relais hydrogéologique à partir


de la recharge actuelle au niveau
Eaux paléoclimatiques de la Nefzaoua
0
-70 -60 -50 -40 -30
δ 2H ‰ vs SMOW

Figure IV-10 : Chlorures vs 2H dans les eaux souterraines

Cependant, l’allure du relais hydrogéologique dans diagramme est perturbée par

la présence d’une composante de recharge actuelle au niveau de la ride de Tozeur


et des inter-dunes. En effet, le tracé de ce relais est tiré vers les points
représentatifs de cette recharge actuelle à caractère plus évaporé probablement en
relation avec l’effet de continentalité.

IV- TRACAGE DES EAUX SOUTERRAINES PAR L’ISOTOPE


RADIOACTIF DE LA MOLECULE D’EAU : LE TRITIUM (3H)

IV- 1. INTRODUCTION

Le tritium, isotope radioactif de la molécule d’eau, constitue un marqueur


très important dans l’étude des cycles hydrogéologiques courts (temps de transit

149
Chapitre IV: Etude isotopique

inférieur à 60 ans). Il donne des indications très précieuses sur le mode


d’infiltration des eaux de pluie à travers la zone non saturée et la détermination
des zones préférentielles de recharge dans la zone étudiée.

IV-2. ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES

Quarante échantillons prélevés dans la nappe du Complexe Terminal, ont


fait l’objet d’analyses en tritium en 1999 (tableau IV-4 ; Annexe 3) au laboratoire
de l’Institut d’Hydrologie du Centre National de Recherches de Munich
(Allemagne). Le seuil de détection de cet isotope est de 0,7 UT avec une
incertitude analytique de 0,4 UT. Six échantillons représentant la nappe du CT et
trois autres échantillonnés dans la nappe du PQ, ont été analysés en 2003 dans
le cadre du projet RAF/08/35 (Tableau IV-4, Annexe 3) avec un seuil de détection
de 0,2 UT et une incertitude analytique de 0,5 UT à Vienne.
Deux résultats d’analyses ont été retenus du projet RAF/8/007 (1983) et
concernant 2 puits de surface situés dans la zone d’étude (actuellement taris)

IV-3. RESULTATS ET DISCUSSION

IV-3-1. La nappe du Complexe Terminal


Sur les 40 échantillons de la campagne de 1999, 16 seulement affichent
des teneurs supérieures au seuil de détection d’analyse (tableau IV-4 ; Annexe 3)
avec cependant des teneurs très faibles qui oscillent entre 0,7 et 1 UT. Ces faibles
teneurs peuvent être interprétées par :
- La dilution des eaux récentes par l’importante masse d’eau ancienne
de la nappe du CT.
- Les pluies actuelles en Afrique du nord, affichent des teneurs en
tritium allant de 0 à 6 UT (Seiler et Gat, sous presse). La moyenne des
teneurs en tritium dans les précipitations de la ville de Sfax entre
1992 et 1995 est de 6,75 UT (Maliki, 2000).
La conjugaison des teneurs en tritium et les activités 14C des eaux de la nappe du
CT sera prise en considération, pour déterminer d’éventuelles zones de recharge
dans le bassin.

150
Chapitre IV: Etude isotopique

IV-3-2. La nappe du Plio-Quaternaire


Cette nappe est représentée par des puits ne dépassant
qu’exceptionnellement les vingt mètres. Les eaux du puits de surface Bir El Hod,
situé au Nord Ouest de Nefta, affiche une teneur en 3H de 8,59 UT (RAF/2003).
Cette eau tritiée confirme les résultats des isotopes stables de la molécule d’eau
qui ont mis en évidence une composante de recharge récente dans la nappe du
PQ en dehors du domaine oasien (recharge au niveau des inter-dunes).
En tenant en compte de la décroissance de l’isotope radioactif de la
molécule d’eau, cette valeur de 8,59 UT correspondrait à une recharge post-
nucléaire résultant des pluies exceptionnelles des années 1990 (350 mm).

V- TRAÇAGE DES EAUX SOUTERRAINES DU BASSIN DU DJERID PAR


LES ISOTOPES DU CITD : COUPLE 14C/13C

V-1. INTRODUCTION

Le traçage des eaux souterraines par le couple 14C/13C est utilisé dans les
études des cycles hydrogéologiques relativement long. Ce traçage permet la
détermination des temps de résidence des eaux pouvant atteindre 30000 à 35000
ans. Le principe d’estimation de temps de séjour entre l’époque d’infiltration et
celui de prélèvement, repose sur la décroissance d’un atome radioactif qui s’est
infiltré en même temps que l’eau et a suivi le même parcours (Fontes, 1978). Le
traçage par le couple 14C/13C, est également utilisé pour l’estimation des vitesses
d’écoulement des eaux souterraines dans les grands aquifères (sahariens) et
l’évaluation de leurs ressources.
Dans le cas de notre étude, le traçage par ce couple va t-il nous permettre de
mettre en évidence des zones de recharge de la nappe du CT, captive sur la quasi-
totalité de la zone d’étude, où la pluviométrie annuelle moyenne ne dépasse pas
les 100 mm et où le tritium est absent dans ces eaux ?

V-2. ECHANTILLONNAGES ET ANALYSES

Sur l’ensemble des points prélevés au cours des différentes campagnes, 46


échantillons ont fait l’objet d’analyses en 14C et 23 seulement en 13C (tableau IV-
4 ; Annexe 3). Les mesures des teneurs en 14C ont été réalisées dans le
Laboratoire de Radio-Analyses et Environnement de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs
de Sfax. L’activité 14C du CITD a été déterminée par comptage β- dans un

151
Chapitre IV: Etude isotopique

compteur à scintillation liquide de type Beckmann, selon la méthode décrite par


Fontes en 1971. Cette méthode se résume aux étapes suivantes :
- attaque acide de l’échantillon
- carburation du CO2 sur du lithium porté à 650 °C.
- hydrolyse et trimérisation de l’acétylène en benzène par catalyse

H+ Li, 600°C H2O Cr


CO3- ⇒ CO2 ⇒ Li2C2 ⇒ C2H2 ⇒ C6H6
Attaque acide Carburation Hydrolyse Trimérisation

Les teneurs en 13C ont été mesurées sur le CO2 obtenu par attaque acide (H3PO4)
du CITD au laboratoire de Géochimie isotopique d’Orsay.
Les activités 14C mesurées pour les trois nappes étudiées, présentent une large
gamme de variations (figure IV-11), elles sont comprises entre 0 % (Tazrarit 1) et
100 % (A. Sekala)
Les activités des eaux échantillonnées dans la nappe du CI sont très faibles (entre
0,27 et 2,4 %) et n’ont dépassé la barre de 1 % que pour le forage d’El Hamma CI1
bis (2,4 %) (Fig. IV-11).
Les activités des eaux échantillonnées dans la nappe du CT sont très hétérogènes
(Fig. IV- 11) et varient entre 0 % (Tazrarit) et 44.9 % (Kriz 5).
Seuls 6 échantillons affichent des activités en carbone moderne inférieures à 5
pcm et 5 supérieurs à 20 pcm. La majorité des points analytiques présentent des
activités comprises entre 10 et 20 pcm (environ la moitié), 8 échantillons entre 5
et 10 pcm, 6 échantillons entre 10 et 15 et 4 échantillons entre 15 et 20 pcm.

100
90
80
C (pcm)

70
60
Plio-Quaternaire CT Djerid CT Nefzaoua CI Djerid
50
14
Activité

40
30
20
10
0
A O Ghrissi
A. Jhimi

Sabria Mol
Fatnassa 2

Tazrarit CI

Hazoua CI
Mahacen CI1
Jhim Foret

H. Maklouf

Ceddada CI
B Roumi
O Koucha

Matrouh

Deg. Senon
Dghoumes 4

Manach 2b

Zarcine 1
K. Rhouma

M. zaeter

A. Sekala

Tozeur 8

IBC 1

Ghardga. 4b

Kriz 5
Tazrarit 1

Faouar 4

Toz CI 2
Nef 2bis

Hazoua 1b
M Tatta

Mzara

PK 14b

Rej Matoug

Zafrana
Jemna

Zafrane 3 b
Negga 6

Nefta CI2
Nefta foret

D CRDA

Hamma CI1b
Hamma CI 4
Hamma 14b
Hamma 15
Htam

G. Jaballah

Figure IV- 11 : Activité 14C des eaux des différentes nappes du bassin

152
Chapitre IV: Etude isotopique

Les activités 14C mesurées dans la nappe du PQ sont très élevées (Fig. IV-11), elles
sont comprises entre 72.1 % (Nefta foret) et 100 % (Abdallah Sekala).

V-3. RESULTATS ET DISCUSSIONS

V-3-1. Nappe du Continental Intercalaire


Les faibles activités carbone-14 (ne dépassant pas la barre de 1 pcm) qui
caractérisent les eaux de cette nappe sont en accord avec leurs teneurs appauvris
en isotopes stables indiquant leur origine ancienne. La nappe du Continental
intercalaire est captive dans toute la zone d’étude avec une profondeur du toit
dépassant les 1500 m. De ce fait, cette nappe ne peut pas être en équilibre avec
l’alimentation contemporaine quelle que soit la perméabilité considérée pour les
faciès gréseux de l’aquifère et l’eau qui apparaît aux émergences avait quitté les
zones de recharge plusieurs milliers d’années plus tôt. Il s’agit donc d’eau
météorique précipitée sous des conditions climatiques complètement différentes
de celles de nos jours (Fontes, 1976). Ces activités ne peuvent pas être
interprétées en terme d’age puisqu’elles dépassent la limite de la méthode.
Cependant, les études d’Edmunds et al. 2003, de Gundouz et al., 1997 et Gries,
2002 ont démontré par l’utilisation des gaz nobles et l’isotope du Chlore que la
recharge de la nappe du CI est en relation avec les périodes humides du
Pléistocène.

V-3-2. Nappe du Complexe Terminal


La Figure VI-12 représente la répartition spatiale des activités 14C des eaux
souterraines du Complexe Terminal. Cette carte montre une distribution spatiale
des teneurs en 14C concordante avec les axes d’écoulement donnés par la carte
piézommétrique de la nappe du CT. En effet, les activités 14C diminuent de l’Ouest
vers l’Est (composante algérienne) et du SE vers le NO (en provenance du Dahar
tunisien). A partir de cette carte on peut tirer les constatations suivantes :
- Les activités les plus faibles (< 12 pcm), sont enregistrées au Sud et à l’Ouest du
Djérid (Htam 4,4 et à Mzara 3,1 pcm). Ces faibles activités justifient Chott Djérid
comme exutoire des eaux en provenance de l’Algérie.
− Les activités les plus élevées sont enregistrées aux piémonts de la chaîne Nord
des chotts (avec des Activités 14C de 44 pcm à Kriz 5, et 37 pcm à Dghoumes),
témoignant d’une contribution des eaux de pluie à la recharge de la nappe du CT
à ce niveau.

153
Chapitre IV: Etude isotopique

N Chott El Gharsa
29
z Chaîne Nord des Chotts
z
4 17 z z
34° z z 45
18 z z 2 37
Ride de Tozeur z
3 z 12 8
z z z 18 28
z z
0 6 10 6 z
8z
z
8 z
6 Chott Djérid 12
z
ALGERIE

z
10
12z
2 z
z 9 11
33° 30’ z
10
z
z Forage échantillonné z
z
A 14C 10
10 21
5 km z 6
A 14C 10
8° 8° 30’ 9°

Figure IV. 12 : Répartition spatiale des activités 14C des eaux du Complexe
Terminal
− Des activités comprises entre 12 et 18 pcm sont enregistrées entre Nefta et El
Hamma du Djérid, probablement en relation avec une recharge locale au niveau
des accidents majeurs longeant l’anticlinal du Drâa Djérid. Cependant, ces
activités significatives, semblent être surestimées à l’Ouest de Tozeur
probablement à cause du phénomène du rajeunissement apparent par
équilibration avec le CO2 atmosphérique.
− Les activités enregistrées dans la Nefzaoua, sont comprises entre 11 et 28
pcm traduisant la proximité d’une zone de recharge. (reliefs du Dahar tunisien)

V- 4. ESTIMATION DES VITESSES DE CIRCULATION DANS LA NAPPE DU


CT

La différence de temps de parcours entre deux points A et B de l’aquifère au long


d’une direction d’écoulement est donné par Fontes, 1976 :
tB - tA =⏐τ/In2 x InAB/AA⏐

154
Chapitre IV: Etude isotopique

tA-tB : temps de transit entre A et B en années.


τ : période du carbone 14 = 5730 ans.
AA/AB : activités mesurées en A et en B.
Cette différence de temps de parcours donne une idée sur le temps moyen de
renouvellement des eaux dans l’aquifère et leur vitesse de transit.
En admettant un transfert de type "piston flow", la vitesse de circulation calculée
à l’Est du bassin entre les forages de Zafrane 1 bis (A14C = 21,1) et Zarcine 3 (A14C
= 11,6), distants de 20 Km, est de 4 m/an (flèche sur la figure IV-12)
Une estimation de la vitesse moyenne de Transfert entre Oum Zab, el Borma et
Bir Zobas à l’extrême Sud a été faite dans le cadre du projet RAF /1983 et a
donné des vitesses qui varient entre 3 et 6 m/an.

V-5. ACTIVITE 14C vs 18O

Les activités 14C des eaux du bassin du Djerid affichent des valeurs entre 0 et 100
pcm. Les eaux profondes de la nappe du CT, caractérisées par des faibles
activités, se rajeunissent par équilibration avec le CO2 atmosphérique lors de
l’irrigation et pendant leur infiltration. Ceci explique les fortes activités
enregistrées au niveau de l’aquifère de surface et où la nappe du CT est semi
captive.
Les concentrations en tritium ne dépassant pas l’unité pour tous les points
échantillonnés confirment l’origine ancienne et commune des eaux du CT et de la
nappe phréatique. La relation activités 14C vs 18O (Figure IV-13), montre
l’existence de différentes masses d’eau :
- Les eaux anciennes (CI et CT) sans contribution des eaux de retour
d’irrigation.
- Les eaux anciennes de la nappe du CT avec contribution des eaux de
retour d’irrigation.
- Les eaux de la nappe phréatique du PQ, constituées exclusivement des eaux
de la nappe profonde rajeunies et re-infiltrées par retour d’irrigation en milieu
oasien. En dehors des oasis, une recharge par drainance ascendante de la
nappe du CT et une éventuelle contribution par les événements pluvieux sont
enregistrés au niveau des puits de Bir Touil et Bir El Hod.

155
Chapitre IV: Etude isotopique

100 Recharge par


Plio-Quaternaire retour d'irrigation
90 CT : Miocene

80 CT : Senonien
Recharge par drainance
Continental Intercalaire acsendante du CT et
70 événements pluvieux
Activite C (%)

60
14

50

40

30

20 Eaux anciennes avec


retour d'irrigation

10
Eaux anciennes sans
retour d'irrigation
0
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
18
δ O ‰ vs SMOW

Figure IV-13 : Activités 14C en fonction des teneurs en oxygène-18 des eaux
souterraines

V-6. MISE EN EVIDENCE DES EFFETS DE L’EXPLOITATION PAR


14
L’EVOLUTION DES ACTIVITES C DES EAUX DE LA NAPPE DU CT

Cinq points d’eau ont été échantillonnés en 1972 (ERESS), leurs remplaçants
captant la nappe du CT aux mêmes cotes, ont été ré échantillonnés en 1999. La
figure IV-14 montre l’évolution des teneurs en activité 14C au cours de ces 27 ans.

156
Chapitre IV: Etude isotopique

25
Douz 2 bis

20
Tozeur 3
Rajeunissement par appel d'eau de
surface et/ou par effet de retour
A14C en 1999 (pcm)

d'eau d'irrigation
15
O. Koucha 2 bis

10
Jemna 1bis
Zafrana

5
Veillissement par appel d'eau
profonde

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

A14C en 1972 (pcm)

Figure IV-14 : Evolution des activités 14 C des eaux de la nappe du CT

- Le forage de Tozeur 3 n’est passé que d’une activité de 17,4 à 18,3.


- Les points représentatifs des forages de Jemna 1 bis, Douz 2 bis, Oued El
Koucha 2 bis affichent une légère augmentation des activités 14C,

probablement dû à un appel d’eau de surface. Les deux forages de Jemna 1


bis et de Douz 2 bis, ne dépassent pas les 150 mètres de profondeur et
captent les calcaires sénoniens où la nappe du Complexe Terminal est
libre. Le forage de Oued El Koucha 2 bis capte les sables du Djérid à
seulement 285 m de profondeur. Ce forage est implanté à l’Est de Tozeur
où la nappe du Complexe Terminal est semi captive puisque l’épaisseur de
son toit est réduite et est formé par des argiles sableuses.
- Le forage de Zaafrana captant la nappe des sables du Djérid à partir de 612
m, montre une diminution en activité 14C (9 pcm en 1972 contre 6 pcm en
1999). La nappe du CT à ce au niveau de l’oasis de zafrana est captive, car
protégée par un toit argileux de 300 m de puissance. Une partie des eaux

157
Chapitre IV: Etude isotopique

pompée au niveau du forage de Zafrana proviendrait des formations plus


profondes et plus anciennes.

V-7. MODELES D’ESTIMATION DE L’ACTIVITE INITIALE A0 UTILISES DANS


LES EAUX DES NAPPES DU COMPLEXE TERMINAL ET DU PLIO-
QUATERNAIRE

L’estimation des temps de résidence réels des eaux dans l’aquifère consiste
à calculer une valeur de l’activité « initiale » A0, corrigée des phénomènes de
mélange et d’échanges chimiques et isotopiques entre l’eau et la matrice.
Deux types de modèles de correction permettent de déterminer le temps de
résidence « réel » des eaux dans un aquifère. Les modèles de mélange chimique et
isotopique et les modèles d’échange isotopiques. Il existe également des modèles
dits mixtes et combinant les mélanges chimiques et isotopiques.

V-7-1. Modèle chimique


Tamers (1975)
Ce modèle, basé sur un concept purement chimique néglige toute possibilité
d’échange isotopique entre les espèces carbonatées.
Le principe du modèle de Tamers (1967) repose sur les équilibres
stoechiométriques et considère que la moitié des bicarbonates provient du CO2
libre à condition que le pH soit voisin de 7. Ce modèle ne tient pas compte des
échanges isotopiques entre les espèces carbonatées.

− −
mCO2 g + 0,5mHCO3 . A14 C g + 0,5mHCO3 . A14 C carb .
A0 CCITD =
14

(mCO2 g + mHCO3 )

V-7-2. Modèle isotopique


Modèle de Pearson F. J. (1956)
Le principe du modèle de Pearson repose sur une origine du CITD issue d’un
simple mélange isotopique entre un carbone gazeux biogénique et un carbone
minéral et ne fait intervenir que les compositions isotopiques de ces deux pôles.
Ce modèle suppose connues les conditions aux limites (teneurs en 13C du CO2 du
sol et du carbonate solide). Ce système est performant lorsque les réactions se
produisent en système fermé.

158
Chapitre IV: Etude isotopique

(δ 13C CITD − δ 13 C carb.solide )( A14 C g .sol − A14 C arb.solide )


A0 C CITD .corr =
14
+ A14 C carb.solide
(δ C g .sol −δ C carb.solide )
13 13

Avec :
Ao14CCITD.corr : Activité initiale corrigée.
δ13CCITD : Teneur en 13C du CITD.
δ13CCarb solide : Teneur en 13C du carbonate solide de l’aquifère.
δ13Cg sol : Teneur en 13C du CO2 gaz du sol.
δ14CCarb solide : Activité en 14C du carbonate solide.

V-7-3. Modèles mixtes


Modèle de Mook (1976)
Il combine les données chimiques et isotopiques pour estimer la valeur de
l’activité initiale, selon l’expression suivante :
A0 = A0 (Tamers) + k (terme correctif)

1 A − Abo
K= + be ((a + b)δ ε − aδ ao − bδ bo )
a + b δ be − δ bo

Avec :
A = activité
δ = composition isotopique
a = concentration en CO2 dissous
b = concentration en bicarbonates
0 = état initial avant réaction isotopique entre le CO2 du sol et la phase liquide
e = état après équilibre isotopique entre le CO2 du sol et la phase liquide.

Fontes et Garnier (1976)


Ces auteurs proposent une approche fondée sur le bilan chimique des éléments
liés aux carbonates solides mobilisables (alcalino-terreux et éventuellement
carbonates alcalins). La concentration en carbone mort dissous CM est alors
donnée par :

159
Chapitre IV: Etude isotopique

2− 1
mCITDcarb = mCa 2+ + mMg 2+ − mSO4 + (mNa + + mK + − mCl − )
2
Les nitrates ne sont pas pris en considération car négligeables dans les eaux
anciennes.
L’échange isotopique du carbone dissous est traité comme un mélange partiel
d’une fraction ayant conservé sa composition isotopique et son activité initiales,
avec une fraction totalement équilibrée, soit avec l’encaissant carbonaté, soit avec
un excès de CO2 gazeux. L’équation finale est :

1 2ε δ C − δ M C M − δ ao (C T − C M ) % carb.mod.
Ao = ((C T − C M ) Aao + C M AM + ( Aa o + − AM ) T T )
CT 10 (δ ao + ε ) − δ M

où C désigne les concentrations, A les activités 14C et δ les compositions


isotopiques ; les symbles T, M et ao se rapportent respectivement au carbone total
dissous, au carbone mort mobilisé et au CO2 du sol. ε est pris comme le facteur
d’enrichissement isotopique en ‰ entre le CO2 gazeux et le carbonate solide.

Modèle de l’AIEA
Considérant deux étapes, l’équilibration de HCO3- et le CO2 gazeux et la
dissolution de carbonate solide, ce modèle a été développé par l’AIEA (Salem et al,
1983) dans le but de simplification des concepts d’échanges et de mélange.
L’activité initiale s’écrit :

(δ T − δc)( Ag − Ac ) + (δ g − δ φ − δ c ) Ac
AOAIEA =
δ g − εφ − δ c

Modèle d’Evans et al (1979)


Dans le cas où le réservoir de carbonates peut être considéré comme infini, Evans et al, ont
proposé un modèle basé sur le processus de dissolution et de précipitation. Dans le calcul de
Ao, seule la précipitation est considérée associée à un fractionnement isotopique.

δT + εφ − δ c
Ao = Ag
δ g + εφ − δ c
avec :
εϕ : facteur de fractionnement entre les carbonates et les bicarbonates

160
Chapitre IV: Etude isotopique

Ag : activité en carbone 14 du CO2 du sol


Ac : activité en carbone 14 des carbonates du sol
δT : teneurs en 13C du CITD
δc : teneurs en 13C des carbonates
δg : teneurs en CO2 du sol.

L’application de ces différents modèles de correction nécessite la connaissance


des :
ƒ paramètres chimiques et physicochimiques (pH, température et éléments
majeurs)
ƒ Les teneurs en 13C de l’atmosphère, notées δ 13Catm .
ƒ du gaz du sol, noté δ 13Cg .
ƒ de la matrice, notée δ 13Cs
ƒ teneur mesurée et notée δ13CCITD
ƒ l’activité en14C.

Les valeurs de ces paramètres, utilisés pour effectuer les calculs selon les
différents modèles sont :
δ 13Catm = -7 ‰ (le CO2 atmosphérique présente actuellement une teneur en 13C

qui varie entre -6,7 ‰ et -7,3 ‰ vs PDB Keeling, 1961 in Maliki 2000)
δ 13Cg = -21 ‰ vs PDB (C’est la teneur en carbone 13 du CO2 gazeux des sols
dans la zone de recharge ; elle est mesurée par prélèvement de gaz des sols dans
des régions à caractère climatique et un couvert végétal similaire au bassin du
Djérid. Des mesures effectuées par Guendouz (1985, in Daoud, 1995), sur des
échantillons de racines et de bois décomposés prélevés dans la dorsale de M’Zab
(Algerie) donnent des valeurs comprises entre -22,21 et -25,75 ‰.
δ 13Cs = 0 (voisin de 0 ‰ dans le cas de carbonate marin, Fontes, 1976)
A14 Cg = 100 % pcm. Elle correspond à l’activité moderne au moment de
l’infiltration soit, par définition, 100 % de carbone moderne pour les eaux
antérieures aux essais nucléaires.
A14 Cs = 0 sauf cas particuliers, elle est proche de 0.
Les concentrations chimiques telle que le TAC et H2CO3, sont calculées par le
Programme WATEQ.
Les valeurs des activités initiales et les âges calculés sont reportées dans les
tableaux IV-1 et IV-2.

161
Chapitre IV: Etude isotopique

Tableau IV-1 : Activités initiales en 14 C calculées selon différents modèles

A.14C δ13C mes. Fontes-


Aquifère mes. % ‰ Tamers Mook Pearson AIEA garnier Evans
pcm PDB
Sabria Mol CT. calc 6,1 -5,90 57 <0 27 42 42 24
Faouar 4 CT. calc 9,6 -4,59 54 <0 21 33 38 18
Jemna 1b CT. calc 10,8 -3,60 - - 16 26 - 13
Negga 6 CT. calc 11,6 -6,70 - - 30 47 - 27
Zarcine 1 CT. calc 11,6 -5,77 52 <0 26 41 44 23
PK 14 b CT. sab 6,1 -7,27 53 <0 33 50 49 29
Ghard. 4b CT. sab 10,4 -5,46 - - 24 37 - 21
A.O.Ghrissi CT. sab 5,8 -7,46 52 <0 34 51 51 30
Mzara CT CT. sab 3,2 -6,36 60 <0 29 44 42 26
G. Jaballah CT. sab 7,9 -6,94 60 <0 32 48 45 28
Chabbat 1b CT. sab 17 -6,18 54 <0 28 44 45 25
Draa CRDA CT. sab 17,9 -6,14 57 <0 28 43 43 24
Chabb. 14b CT. sab 18 - - - 36 56 - 33
Tozeur 8 CT. sab 18,3 -8,29 - - 38 57 - 34
Nefta foret PQ 72 -10,41 60 9 47 76 64 46
K. Rhouma PQ 87,5 -9,96 60 7 45 71 6- 43

V-7-4. Discussion du choix du modèle de correction


Les résultats des calculs obtenus pour les activités initiales et les âges 14C des
eaux de la nappe du Complexe Terminal et de la nappe du Plio-Quaternaire du
bassin du Djérid (Tableaux IV-1 et IV-2), montrent que :
− Le modèle de Mook donne des activités initiales négatives et ne peut pas
être appliqué dans le cas de cette étude.
− Le modèle de Tamers donne des activités initiales comprises entre 52 et 60
%, toutes nappes confondues, reflétant une dilution à part égale entre un
pôle biogénique et un pôle minéral. Ce modèle ne peut pas être
applicable dans un bassin où l’aquifère du Complexe Terminal est
carbonaté à l’Est (région de Nefzaoua) et sableux à l’Ouest (région du
Djérid).

162
Chapitre IV: Etude isotopique

Tableau IV-2 : Ages 14 C des eaux souterraines selon différents modèles

Age Tamers Pearson AIEA Fontes- 3 H Captage


apparent Garnier Evans (UT) Moyen (m)
Sabria Mol 23121 18365 12241 15991 16023 11271 0,8 160
Faouar 4 19372 14075 6417 10167 11398 5035 - 142
Jemna 1b 18398 - 3435 7249 - 1638 - 152
Negga 6 17808 - 7979 11543 - 7027 - 200
Zarcine 1 17808 12255 6744 10399 11050 5649 0,8 152
PK 14 b 23121 17895 13967 17381 17248 13019 543
Ghardgaya 4b 18710 - 7190 10517 - 5624 0,9 333
A.O.Ghrissi 23538 17977 14597 17982 17979 13666 - 466
Mzara CT 28454 24086 18195 21758 21346 17165 0,7 342
G. Jaballah 20983 16604 11446 14949 1436 10497 - 360
Chabbat 1b 14648 9441 4152 7777 8008 3133 1,0 462
Draa CRDA 14222 9427 3672 7175 7169 2529 0,7 62
Chabbat 14b 13556 - 5132 8695 - 4403 - 630
Tozeur 8 14039 - 5971 9356 - 5188 0,7 360
Nefta foret 2640 actuel actuel 467 actuel actuel - 10
Kamel Rhouma 1080 actuel actuel actuel actuel actuel - 8

− Les activités initiales et les âges correspondants les plus élevés sont
donnés par les modèles de l’AIEA et de Fontes-Garnier. Les résultats sont
très proches pour les points échantillonnés dans la nappe du Complexe
Terminal, significativement différents pour la nappe du Plio-Quaternaire
entre les deux modèles cités. D’autre part, les eaux relativement tritiées
(Chabbat 1 bis et Ghardgaya 4), normalement plus récentes, montrent des
activités et des âges plus élevés. Ces modèles ne peuvent donc pas être
adaptés dans la détermination des activités initiales et des âges carbone-14
corrigés dans la zone d’étude.

− Seuls les modèles de Pearson et Evans semblent rendre compte des


activités et des âges calculés en concordance avec les eaux relativement
tritiées de la nappe du Complexe Terminal.

163
Chapitre IV: Etude isotopique

En effet, seuls les forages Cbabbat 1bis et Chabbat 14 présentent des activités de
17 et 18 % pcm respectivement et la teneur la plus élevée en tritium (Chabbat
1bis avec 1 UT). Les forages de Chabbat 1bis et 14, implantés à proximité de la
faille majeur F2, longeant le flanc Nord du Drâa Djérid semblent recevoir une
composante d’eaux récentes lors des événements pluvieux.
La figure IV-15 montre la corrélation significativement positive entre les âges 14C

corrigés selon le modèle de Pearson et la profondeur moyenne de captage


(exception faite aux forages de Chabbat 1 bis et Chabbat 14), ce qui est en
parfaite concordance avec le principe même du modèle de Pearson, conçu pour un
système fermé.

700
Chabbat 14

600
Profondeur moyenne de captage (m)

500

Chabbat 1b
400

300

200

100

0
0 5000 10000 15000 20000

14
Age C corrigé selon le modèle de Pearson (ans )

Figure IV-15 : Relation Profondeur moyenne de captage/Age 14C corrigé selon le


modèle de Pearson

164
Chapitre IV: Etude isotopique

V-8. TAUX DU δ13C BIOGENIQUE ET δ13C MINERAL

La variation des teneurs en 13C suggère la présence de plus d’une source de


carbone surtout dans la Néfzaoua où la matrice carbonée de l’aquifère représente
une source potentielle de carbone ‘mort’.
Compte tenu des teneurs calculées du 13C du CO2 gaz équilibrant dans le sol et
les teneurs du CITD équilibrant dans l’aquifère, nous pouvons considérer que le
carbone actuel en solution dans les eaux souterraines du bassin du Djérid est le
produit d’un mélange isotopique entre une phase minérale et une phase gazeuse.
Les résultats des pôles du mélange du δ13C biogénique et δ13C minéral sont
consignés dans le tableau IV-2

Tableau IV- 2 : Taux de participation des deux pôles de minéralisation du carbone


(gaz, matrice)

Désignation A14C δ13C CITD d13Cg.eq d13Cg.eq d13Ceq.s pôle gaz pôle matrice
(pcm) ‰ PDB % (X) % (1- X)
Nefta foret 72 -10,4 -16,95 -15,45 0,71 68,74 31,26
K. Rhouma 87,5 -9,96 -17,95 -14,01 0,71 72,5 27,5
PK 14 bis 6,1 -7,27 -14,18 -15,09 1,12 51,75 48,25
Ghard. 4 b 10,4 -5,46 -12,23 -15,23 1,19 40,49 59,51
A.O. Ghrissi 5,8 -7,46 -14,68 -14,78 1,14 54,01 45,99
Mzara 3,2 -6,36 -12,5 -15,86 1,00 43,65 56,35
G. Jaballah 7,9 -6,94 -13,01 -15,93 1,05 47,03 52,97
Chabbat 1b 17 -6,18 -13,41 -14,77 0,95 45,37 54,63
Drâa CRDA 17,9 -6,14 -12,70 -15,44 1,05 43,60 56,40
Tozeur 8 18,3 -8,29 -15,15 -15,14 1,14 57,94 42,06
Sabria Mol 6,1 -5,9 -12,79 -15,11 0,86 42,32 57,68
El Faouar 4 9,6 -4,59 -12,12 -14,47 0,86 35,55 64,45
Jemna 1b 10,8 -3,6 -10,57 -15,03 0,81 27,84 72,16
Fatnassa 2 27,8 -5,29 -11,82 -15,47 0,93 37,91 62,09
Negga 6 11,6 -6,7 -13,84 -14,86 1,00 48,55 51,45
Zarcine 1 11,6 -5,77 -13,44 -14,33 0,93 43,90 56,10

Les contributions les plus importantes de la matrice sont observées dans la


Nefzaoua (72 % à Jemna 1 bis) où l’aquifère est carbonaté. Le pole gazeux est
dominant au niveau du Djérid (58 % à Tozeur 8).

165
Chapitre IV: Etude isotopique

Dans la Nefzaoua, la contribution moyenne du pole gazeux est de 39 %, dans le


Djérid, elle est de 51.3 %.
Les activités 14C en fonction des activités 13C, représentées en Figure IV-15,
mettent en évidence :

Pole biogénique
120

100

80
C (pcm)
14

60
Activité

40

Plio-Quaternaire
CT : Miocène
20
CT : Sénonien
Limite 1
limite 2
0
-22 -20 -18 -16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0
13
Pole minéral
Teneur en C (% PDB)

Figure IV-15 : Activité 14C en fonction des teneurs en 13C

ƒ Un pôle minéral représenté par les eaux du CT nettement séparé du pôle


biogénique représentant les eaux du Plio-Quaternaire.
ƒ L’échantillon représentatif des eaux du forage Fatnassa 2 captant les calcaires
sénoniens, se situe dans la zone de mélange (triangle en pointillé sur la figure),
traduisant l’origine minérale et biogénique vraisemblablement due à une probable
infiltration des eaux de surface à travers les calcaires fissurés à ce niveau.

166
Chapitre IV: Etude isotopique

L’Infiltration est accentuée par l’intense exploitation au niveau de la presqu’île de


Kébili.
ƒ Les eaux de la Néfzaoua affichent des activités en 13C plus élevées que celles
du Djérid, ce qui est probablement en relation avec la nature carbonatée de
l’aquifère de la Néfzaoua.

V-9. APPLICATION DES MODELES DE CORRECTION DES AGES 14C

Les teneurs en 13C ont permis d’admettre une dilution du carbone inorganique
total dissous d’origine biogénique (pCO2 > 10-3.5 ; d’après les résultats du Wateq)
par un carbone mort résultant de la dissolution des carbonates. Le résultat de
cette dilution apparaît sous forme de vieillissement apparent des eaux.
L’estimation des temps de résidence réels des eaux dans l’aquifère consiste alors à
calculer leur activité initiale Ao, corrigée des phénomènes de mélange et
d’échanges chimiques et isotopiques entre l’eau et la matrice. Le modèle de
correction appliqué dans la présente étude est celui de Pearson (1970). Les ages
corrigés sont consignés dans le tableau IV-1

Tableau VI-3 : Activités initiales et ages corrigés des eaux souterraines


14
δ C CITD ‰ PDB
13
Désignation A C (pcm) A0 initiale % Age Pearson
(an BP)
Nefta foret 72 -10,4 47,3 0
Kamel Rhouma 87,5 -9,96 45,3 0
PK 14 bis 6,1 -7,27 33 13967
Ghardgaya 4 b 10,4 -5,46 24,8 7190
Ain O. ghrissi 5,8 -7,46 33,9 14597
Mzara 3,2 -6,36 28,9 19194
G. Jaballah 7,9 -6,94 31,5 11445
Chabbat 1b 17 -6,18 28,1 4151
Drâa CRDA 17,9 -6,14 27,9 3671
Tozeur 8 18,3 -8,29 37,7 5970
Sabria Mol 6,1 -5,9 26,8 12241
El Faouar 4 9,6 -4,59 20,9 6416
Jemna 1b 10,8 -3,6 16,4 3434
Fatnassa 2 27,8 -5,29 24 -
Negga 6 11,6 -6,7 30,5 7979
Zarcine 1 11,6 -5,77 26,2 6734

167
Chapitre IV: Etude isotopique

Ce modèle suppose que le CITD est issu d’un simple mélange isotopique entre un
carbone gazeux biogène et un carbone minéral et ne fait intervenir que la
composition isotopique de ces deux pôles. (Fontes, 1987)

V-10. LES PERIODES DE RECHARGE DES EAUX SOUTERRAINES DANS LE


DJERID

Les eaux du Djérid affichent une large gamme de variation en isotopes


stables (4 δ 18Ο ‰ vs SMOW et 14 δ 2Η ‰ vs SMOW), ce qui plaide en faveur de
recharges paléoclimatiques à différents épisodes humides compris entre 3 et 18 K
ans.
Les teneurs en 18O en ‰ vs SMOW en fonction des âges corrigés (Figure IV-16),
mettent en évidence trois différentes périodes de recharge des eaux souterraines
dans le bassin du Djérid.

Recharge durant l'Holocène Recharge durant le pleistocène


-3

-3,5

-4
Eau récente
δ O ‰ vs SMOW

-4,5

-5
18

-5,5

-6

-6,5
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
11000
12000
13000
14000
15000
16000
17000
18000
19000
20000

Age corrigé (ans BP)

Plio-Quaternaire CT : Miocène CT : Sénonien

Figure IV-16 : oxygène 18 en fonction des ages 14 C corrigés

168
Chapitre IV: Etude isotopique

Groupe 1 (âge : actuel)


Formé par les puits de surface de Nefta foret, Kamel Rhouma et le forage de
Fatnassa 2, implanté dans la Nefzaoua. Les eaux de ce groupe se distinguent par
des ages corrigés inférieurs à 2 Ka. L’age des eaux des puits de surface peut être
justifié par :
- Ces deux puits ne reçoivent pas une composante d’eau de la nappe du
Complexe Terminal par retour d’irrigation.
- Leurs proximités des reliefs de l’anticlinal du Djérid pour le premier et de la
chaîne nord des chotts pour le second, favorisent une recharge par des eaux de
surface.

Groupe 2 (âge : 3 à 8 Ka)


Les forages Ibn Chabbat 1 bis, Drâa CRDA et Jemna forment un sous-groupe
avec des âges compris entre 3 et 6 Ka, le deuxième sous-groupe est formé par les
forages d’El Faouar 4, Zarcine 1, Tozeur 8 avec des âges compris entre 5.8 et 7.9
Ka. Ces eaux peuvent être mises en relation avec deux phases humides de
l’holocène. La première phase, signalée à l’Oued Akarit par Fontes et al. en 1983
et par Zouari en 1988 ainsi qu’au bassin de Meknassi par Ouda et al en 1998, a
eu lieu entre 10 et 7 Ka BP. La deuxième phase, signalée par Lefèvre en 1984 et
par Fontes et al. en 1988 au vallée Moulouya (Maroc), a eu lieu entre 5000 et
3000 ans BP.

Groupe 3 (âge : 12 à 18 Ka)


Il est formé par les forages de PK 14 bis, Ain Ouled Ghrissi, Garaet Jaballah, et
Mzara, implantés dans la région de Hazoua. Sabria Mol est implanté au Sud Est
du bassin où les sables du miocène prennent la relève sur les calcaires du
Sénonien. Les eaux de ce groupe, caractérisées par des ages corrigés d’environ 15
Ka, représentent la recharge au cours de la période du Pléistocène tardif,
probablement es relation avec la phase tardi-glaciaire qui a commencé il y’a
environ 14,5 Ka. Cette phase a été signalée à Sebkha Mellala au Maroc.

VI- CONCLUSION

L’étude isotopique des eaux souterraines du bassin du Djérid a permis de


répondre aux principales questions concernant l’origine des eaux, le mode de

169
Chapitre IV: Etude isotopique

recharge des aquifères superficiels du Plio-Quaternaire par retour d’irrigation et la


participation de ces mêmes eaux à la recharge locale de la nappe du CT.
Les corrélations entre les teneurs en deutérium et en Oxygène-18 des eaux
souterraines du bassin du Djérid ont mis en évidence le caractère ancien de ces
eaux et leurs divers degrés d’évaporation en liaison avec leur confinement ; ainsi
les eaux de la nappe du CI, plus profondes et plus anciennes, affichent les
teneurs isotopiques les plus appauvries avec une configuration en groupe
(teneurs en 18O et 2H très homogènes) traduisant le caractère non évaporé de ces
eaux.

OUEST EST

Hazoua Tozeur Degache

PQ PQ
Toit du CT : Argiles
Toit du CT : Epaisse rouges sableuses (100m)
couche d’argiles rouges
CT
compactes (300 m)
Toit du CI : Semi perméable
CT CI
Toit du CI : Semi perméable
Signatures d’eaux mois
CI appauvries, donc plus jeunes
Signatures d’eaux anciennes Les eaux de retour d’irrigation
dans la nappe du CT et du PQ alimentent la nappe du PQ et
F
Les eaux de retour d’irrigation retournent à la nappe du CT
se limitent à la nappe du PQ
Les eaux affichent des Activités
Les eaux affichent des Activités 14
14 C plus fortes (bordure du
C faibles (axe du bassin)
bassin)

Figure IV-17 : Schéma de conception du système hydrogéologique

Les eaux de la nappe du Plio-Quaternaire et la nappe du Complexe Terminal


s’alignent sur une droite de pente 4 reflétant l’effet d’évaporation et indiquant
vraisemblablement une recharge par les eaux évaporées de retour d’irrigation. La
superposition des échantillons des eaux des nappes phréatique et profonde le
long de cette droite d’évaporation indique l’origine commune et le mélange de ces
eaux. Ces mêmes effets sont confirmés par la relation Cl/isotopes stables.

170
Chapitre IV: Etude isotopique

Les faibles teneurs en tritium dans les eaux de la nappe du Complexe Terminal
peuvent traduire une faible recharge de cette nappe à proximité des accidents
majeurs longeant l’anticlinal du Djérid d’une part et le caractère ancien de ces
eaux qui masquent par les grandes masses d’eaux ascendantes (drainance) les
signes de recharge d’autre part. Les fortes teneurs en tritium, enregistrées au
niveau des puits implantés en dehors du milieu oasien, confirment la contribution
des précipitations dans la recharge de la nappe du Plio-Quaternaire.
Les activités 14C des eaux de la nappe du Complexe Terminal peuvent traduire à
la fois une éventuelle contribution d’eaux récentes et/ou une recharge d’eaux
anciennes rajeunies en surface par retour d’irrigation. Ces phénomènes
s’observent essentiellement où la nappe du Complexe Terminal est libre à semi
captive.
Les corrélations entre les teneurs en 18O et les âges corrigés des eaux de la nappe
du CT, dans le bassin du Djérid ont mis en évidence 3 principaux groupes d’âges
compris entre l’actuel et 18 000 BP en rapprochement avec des périodes citées
dans la littérature. Les eaux de la nappe du CI, datées par d’autres méthodes
(Griès, 2002), sont plus anciennes et affichent des ages avoisinants les 100 Ka.

171
CONCLUSION GÉNÉRALE
Conclusion générale

CONCLUSION GENERALE

Le Djérid appartient au domaine saharien caractérisé par des reliefs assez plats
sauf dans sa partie Est où se dresse la chaîne Nord des chotts qui se prolonge à
l’Ouest par l’anticlinal du Draa du Djèrid. Deux accidents majeurs orientés Est-
Ouest longent l’axe de cet anticlinal et seraient responsables de l’effondrement
des dépressions de Chott El Gharsa au Nord et Chott Djérid au Sud. D’autres
failles perpendiculaires à ce même axe anticlinal se situent entre Hazoua et Nefta
et semblent affecter les formations géologiques à partir du Crétacé inférieur.

Le système aquifère du bassin du Djérid est principalement composé de trois


niveaux aquifères, logés dans des formations géologiques d’age Barrémien-
Aptien, Sénonien-Pontien et Plio-Quaternaire. Ces niveaux aquifères sont séparés
par des semi-perméables sauf entre Tozeur et Hazoua où le toit de la nappe du CT
est formé par une épaisse couche d’argiles rouges compactes. Ces mêmes argiles
sont sableuses à l’Est et une éventuelle communication entre la nappe du CT et
celle du PQ est possible à ce niveau.

A la complexité lithologique des réservoirs, s’ajoute une complexité


structurale, en effet les deux accidents majeurs longeant Draa Djérid seraient
responsables de l’important écart de la charge piézomètrique de la nappe du CT
entre le flanc Sud et le flanc Nord de l’anticlinal et de l’enfouissement du toit de la
nappe du CT pouvant dépasser les 1000 m de profondeur (Dhafria). Le réseau de
failles séparant Hezoua du compartiment Nefta-Tozeur et affectant les séries du
Crétacé inférieur serait responsable de la médiocrité de la communication
hydraulique de la nappe du CI entre l’Ouest et l’Est.

Le bilan hydrique est déficitaire du fait de l’intense exploitation des nappes du


CI et du CT, la rareté des pluies et la limitation des affleurements perméables
utiles dans le bassin du Djérid.

Les eaux souterraines du Djérid sont relativement chargées, avec des salinités
très hétérogènes. Les fortes salinités, dépassant les 6g/l, caractérisant les eaux
de la nappe du Plio-Quaternaire. Les nappes profondes du Complexe Terminal et
du Continental Intercalaire affichent des salinités moyennes de 3g/l.

172
Conclusion générale

La minéralisation totale des eaux de la nappe du CT, croit conformément au


sens d’écoulement général dans le bassin ; des reliefs du Dahar (Sud Est) vers la
zone des Chotts (Nord Ouest) qui constitue l’exutoire de la nappe du CT dans le
Sud tunisien.

Les cartes de répartition spatiale des éléments majeurs montre une nette
croissance des sulfates, des chlorures, du calcium et du sodium du Sud Est vers
le Nord et le Nord Ouest mettant en évidence l’importance de participation de ces
éléments majeurs dans la salinisation des eaux

La carte de répartition spatiale des faciès chimiques des eaux de la nappe du


CT, montre une évolution d’une eau mixte dans la Nefzaoua vers une eau à
faciès sulfaté calcique au Nord Ouest. Le faciès chloruré sodique caractérise les
eaux de la nappe du Complexe Terminal aux piedmonts de la chaîne Nord des
Chotts.

Les processus de dissolution semblent jouer un rôle prépondérant dans


l’acquisition de la minéralisation des eaux de la nappe du Plio-Quaternaire et la
nappe du CT où elle est semi-captive. Les échanges de bases avec les minéraux
argileux, jouent un rôle important dans l’acquisition de la salinité de la nappe
profonde du CI, phénomène probablement accentué par le temps de séjour des
eaux, très élevé dans cet aquifère.

La présence de nitrates avec deux gammes de concentrations distinctes, élevée


pour les eaux échantillonnés dans la nappe du Plio-Quaternaire et la nappe peu
profonde du CT, met en évidence une probable interrelation entre ces deux
nappes par les eaux de retour d’irrigation. Les eaux des forages profonds captant
la nappe du CT et celle du CI, affichent des eaux avec des faibles concentrations
en nitrates (inférieures à 0,1 meq /l), traduisant le degré élevé de confinement de
ces nappes.

L’étude isotopique des eaux souterraines du bassin du Djérid a


permis de répondre aux principales questions concernant l’origine des eaux, le
mode de recharge des aquifères superficiels du Plio-Quaternaire par retour
d’irrigation et la participation de ces mêmes eaux à la recharge locale de la nappe
du CT.

173
Conclusion générale

Les corrélations entre les teneurs en deutérium et en Oxygène-18 des eaux


souterraines du bassin du Djérid ont mis en évidence le caractère ancien de ces
eaux et leurs divers degrés d’évaporation en liaison avec leur confinement ; ainsi
les eaux de la nappe du CI, plus profondes et plus anciennes, affichent les
teneurs isotopiques les plus appauvries avec une configuration en groupe
(teneurs en 18O et 2H très homogènes) traduisant le caractère non évaporé de ces
eaux.
Les eaux de la nappe du Plio-Quaternaire et la nappe du Complexe Terminal
s’alignent sur une droite de pente 4 reflétant l’effet d’évaporation et indiquant
vraisemblablement une recharge par les eaux évaporées de retour d’irrigation. La
superposition des échantillons des eaux des nappes phréatique et profonde le
long de cette droite d’évaporation indique l’origine commune et le mélange de ces
eaux. Ces mêmes effets sont confirmés par la relation Chlorures/isotopes stables.

Les faibles teneurs en tritium dans les eaux de la nappe du


Complexe Terminal peuvent traduire une faible recharge de cette nappe à
proximité des accidents majeurs longeant l’anticlinal du Djérid d’une part et le
caractère ancien de ces eaux qui masquent par les grandes masses d’eaux
ascendantes (drainance) les signes de recharge d’autre part. Les éventuelles
recharges sont également masquées par les faibles teneurs en tritium dans les
précipitations actuelles (entre 0 et 6 UT)

Les résultats conjugués des teneurs en tritium et en 14C des eaux souterraines,
sont examinés conjointement, pour mettre en évidence les zones de recharge,
dans la zone d’étude.

Les activités 14C des eaux de la nappe du Complexe Terminal


peuvent traduire à la fois une éventuelle contribution d’eaux récentes et/ou une
recharge d’eaux anciennes rajeunies en surface par retour d’irrigation. Ces
phénomènes s’observent essentiellement où la nappe du Complexe Terminal est
libre à semi captive.

La datation des eaux de la nappe du Plio-Quaternaire et celle de la nappe du


Complexe Terminal par le carbone 14, a mis en évidence 3 principaux groupes
d’âges compris entre l’actuel et 18 000 BP, en rapprochement avec les périodes de
recharge citées dans la littérature.

174
Conclusion générale

Les eaux de la nappe du Continental Intercalaire sont plus anciennes. Les


temps de résidence de ces eaux dans le Djérid sont de l’ordre de la centaine de
milliers d’années, d’après les estimations déduites des teneurs en chlore-36
(Griès, 2002).

175
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groundwater hydrology. IAEA Technical Report, Vienna. 341-361.
ANNEXE 1
El Hamma El Hamma Nefta Tozeur Degache Tazrarit Ceddada
CI 1 bis CI 2 CI 2 CI 2 CI 3 CI CI
1985 110 42,4
1986 54,5 63,5 18,3 36,5
1987 16
1988 30,5 45,5 33
1989 39,5
1990 39 ,5
1991 33,3 34 7,5
1992 27 29,5 6
52 50
1993 4,5
52 55,2
1994 35,2 3
53 55
1995 30 31 6 -8 30,5
50 50
1996 -9 33
50 55
1997 5 - 15 33
51 54
1998 30 31 - 12 32
51,5 55
1999 30 24,5 10 2 28
2000 38 47,5
28 25 8 2 19,5
2001 38 47
8 2 10
2002 29 38
8 2 8
2003 20 41
18 25 8 2 15

Tableau II-8 : Evolution de la piézomètrie (m/TN) de la nappe du CI dans le


Djérid
Errached Nefta Km 4 Tozeur 2 Sabaa biar
1972 -9.24
1973
1974 15 -2.27 -11
1975 -12.4
1976 -2.39 -11.5
1977 -2.47 -11.9
1978 -3.54 -11.8
1979 -4.4 -12.2
1980 -13.2 -5.61 -12.4
1981 -6.8 -13.6
1982 -6.2 -13.2
1983
1984 -8.7 -13.8
1985
1986
1987
1988 -11 -17.75
1989 -11.55 -19
1990
1991 -3 -20.5
1992 -3.35 -15.7 -15.9 -20.5
1993 -4.8 -17.4
1994 -4.8 -18 -23.2
1995 -5 -18.4 -24
1996 -6.2 -24.5
1997 -12.75 -26.7
1998 -13 -27.7
1999 -13 -28.61
2000
-23.6 -29.5
2001
-24.48 -29.89
2002
-25.41 -30.8
2003
-25.82 -31.74
2004
-27.15 -32.65
2005
-27.74 -33.5

Tableau II-9 : Evolution de la piézomètrie (m/NGT) de la nappe du CT dans le


Djérid
Oasis 1980 1985 1990 1995 2000
Kouider Ennajar Helba -2.5 -3 -4 -4.8 -4.62
Said Hbaili Neflayet -1.5 -2.5 -1.8 -2 -2.11
Abderra Jrad Degache -4 -3.85 -2.3 -3.1 -4.21
Aid Mansour El Manachi -1.2 -2.2 -0.8 -1.3 -2.85

Tableau II-10 : Evolution de la piézomètrie (m/NGT) de la nappe du PQ dans le


Djérid

Année 1890 1900 1950 1970 1975 1980 1985 1988


Débit des
Sources (l/s) 2100 1910 1600 1100 925 517 226 0

Tableau II-11 : Historique du tarissement des sources dans le Djérid


N° Désignation Localité Sept.99 Janv.00 Mars 00 Juin 00 Fluctuation
RDE en m
11005 Nasr B.Laid Hezoua1 3 1.9 1.79 2.22 1.21
11001 Lakdar Sahouda Hezoua1 3.56 2.83 2.52 2.92 1.04
11023 Belgacem . Saidi Hezoua2 2.34 1.83 1.46 1.79 0.88
12003 Noureddine Anna Errached 2.48 2.10 1.9 2.22 0.58
13002 Abdelhafidh Ennaoui El Milah 4.43 3.84 3.99 4.12 0.59
13004 Laroussi Labidi El Milah 2.9 2.85 2.82 2.99 0.17
15001 Abderrazak Hammadi Garet.Jab 2.48 2.4 2.1 2.15 0.38
14013 Ali Ammar Ch.Zerga 4.85 4.77 4.51 4.1 0.75
14012 Laroussi Ezaabi Ch.Zerga 3.73 3.52 3.16 2.72 1.01
14002 Abdejellil Mahmoud Ch.Zerga 4.93 4.69 4.51 4.39 0.54
21004 Hassib Khereddine El Farej 3.14 2.40 2.52 2.9 0.74
21006 Kmais Bouchiba El Farej 4.9 5.05 6.28 6.67 1.77
24002 Mohamed Zaiter Nefta 7.13 6.59 6.6 7.4 0.9
26033 Abdallah Abia Nefta 5.47 4 5.37 4.51 1.47
26032 Zouheir Bakir Nefta 5.89 1.16 2.55 5.21 3.73
25042 M° Ben Amira Denden Nefta 2.55 1.79 1.93 2.52 0.76
25032 Zoubeir Ellala Nefta 5.6 4.94 4.72 5.05 0.88
25041 Mbarek Tatta Nefta 2.97 1.05 1.1 1.96 1.92
25048 Mohamed Zercini Nefta 2.9 2.49 2.65 3.7 1.21
25051 Hedi B Abdelwahed Nefta 2.9 1.91 2.34 3.11 1.19
25012 Tahar Doua Nefta 1.5 0.96 1.13 1.5 0.54
25004 Ali B Saad Nefta 1.74 1.0 1.4 1.69 0.74
23015 Mohamed Ladghem Sif Lakda 6.12 6.12 5.87 6.26 0.75
23008 Taib Zarroug Sif Lakda 1.8 1.8 1.72 1.72 0.08
23002 Ammar Bouguerra Mrah.Lah 3 2.27 2.44 3.1 0.83
41072 Jilani Errezgui Jhim 1 4.37 3.98 4.2 4.65 0.67
41098 Mahmoud Gharsallah Jhim 2 2.4 1.66 1.63 1.8 0.77
44050 Kouider B Taîeb Abbès 2.31 0.83 1.3 2.2 1.01
42139 Tahar Mabrouk Abbès 6.47 4.85 4.9 5.6 1.62
45053 Kouider Ennajar Helba 5.55 4.62 4.05 4.53 1.5
46023 Héritiers Saîdi Castilia 7.60 7.54 7.39 7.5 0.21
46010 Hatem Maklouf Castilia 3.15 1.93 1.95 2.82 1.22
51070 Kamel Rhouma Manachi 6.75 4 5.52 5.61 1.23
51021 Habib Mansour Manachi 2.85 2.71 1.6 2.53 1.25
51026 Abderrah. El Khaldi Degache 4.21 3.41 3.29 4.21 0.92
51030 Abdelaziz Horchani AinTorba 2.1 1.54 1.21 1.8 0.89
51091 El Ghoul Smail Degache 9.29 8.65 7.99 8.86 1.3
54006 M° Rhouma O.Mejed 2.77 2.21 2.19 3.23 1.04
52012 M° B Moktar Darghout Mahacen 2.7 2.24 2.08 2.44 0.62
53013 Jamil B Mohamed Bouhlel 2.75 2.36 1.92 1.79 0.96
47001 Abdallah B Messaoud Chemsa 2.73 2.07 1.8 1.5 1.23
48009 Othman Souissi Neflayet 1.41 1.09 1.4 1.25 0.32
84015 Bedoui Abdellaziz Neflayet 2.7 1.82 1.85 2.11 0.59
55037 Mohamed B.Amor ElHamma 3.2 1.32 1.1 3.26 2.16
55033 Abdallah Achech ElHamma 3.38 3.13 2.42 3.67 1.25
55021 Hechmi Lmaîssa ElHamma 2.73 1.66 1.71 2.5 1.07

Tableau II-12 : Suivi des fluctuations piézomètriques annuelles de la nappe du


Plio-Quaternaire dans le Djérid (m)
Oasis Groupement d’Intérêt Superficie Fluctuation Porosité
Commun (GIC) S (ha) H (m) n (%) V(l/s)
Hazoua 1 72
Hazoua 2 46
Hazoua Hazoua Chabab 66 1,04 13 37,2
Hazoua BM4 54
Hazoua BM5 64
Hazoua BM6 54
Ouled Ghrissi 78
Bni Ali 210
Nefta 1,33 13 94,52
Fatnassa 310
Remada 342
Gherdgaya Gherdgaya 40 1 13 3,3
Drâa Sud Drâa Sud 200 0,83 13 13,68
Tranche 1 240
Ibn
Tranche 2 290
Chabbat 1 13 67,94
Tranche 3 210
IBC 15 84
Rbat 292 1 11 20,38
El Wast 356 1.62 10.95 40,06
Tozeur Abbès 288 1,01 12.5 23,06
Hafir 84 1 11.41 6,08
Jhim 1 et 2 44+39 0,74 11.42 4,44
Helba est et ouest 75+50 1,09 11 9,5
Castilia Castilia 74 1,22 13 7,44
Chemsa Chemsa 74 1,23 13 7,5
Neflayet Neflayet 72 0,45 11.16 2,28
Manachi 50 1,45 14.75 6,78
Aîn Torba 91 0,89 19.33 9,92
Degache Aîn Rebah 92 1,3 13.75 10,42
Zaouiet El Arab 43 1 12.9 3,5
Ouled Majed 362 1,04 12.4 29,6
Ouled Hmida 58 0,92 15.25 5,16
Mahacen 145 0,62 10.61 6,04
Tazrarit Tazrarit 53 1 12 4,04
Chakmou Chakmou 88.15 1 11.17 6,02
Dghoumes Dghoumes 104 1 12.8 8,44
El Hamma El Hamma 405 1,49 13 49,76
Bouhlel Bouhlel 55 0,96 9.83 3,28
SCMVA SCMVA 440 1 13 36,28
SODAD SODAD 445 1 13 36,68
CSPS CSPS 30 1 13 2,48
Total 6269,15 556

Tableau II-13 : Evaluation des apports nets à la nappe du Plio-Quaternaire par la


méthode des fluctuations piézomètriques (1999-2000)
ANNEXE 2
N° Désignation Aquifère Ph C R.S Ca Mg Na K SO4 Cl HCO3 CO3
1 Bir Roumi CT Djérid 7,53 9,85 7,68 390 120 345 31 1008 568 214 0
2 Ain Od Ghrissi CT Djérid 8 3,6 2,72 320 144 276 10,2 497 960 183 0
3 Hazoua 1 bis CT Djérid 8 3,2 2,68 216 115 465 11,9 1065 554 104 0
4 Htam CT CT Djérid 7,5 4,5 3,09 215 122 500 18 1143 515 168 0
5 Mzara CT Djérid 7,4 3,8 2,8 256 158 403 14 1056 604 122 0
6 El Faouz CT Djérid 7,4 4,02 3,14 296 182 437 21,4 1056 781 153 0
7 G.Jaballah 1 b CT Djérid 7,7 3 2,92 320 72 449 19,5 792 746 268 0
8 Choucht Zerga CT Djérid 7,6 3,96 3 360 96 380 23,4 912 639 183 0
9 Nefta 4 bis CT Djérid 7,5 4,1 3,24 195 200 400 23 1303 462 178 0
10 Nefta 9 CT Djérid 8 3,05 2,4 212 132 299 15 941 533 82 0
11 Sif Lakdar CT Djérid 7,85 3,23 2,24 208 88 288 15 700 535 64 0
12 Zafrana 1 bis CT Djérid 7,2 3,85 3,24 400 144 391 31,2 1248 817 183 0
13 Ghardgaya 4b CT Djérid 7 3,8 3,31 624 34,9 280 23 1685 390 174 0
14 IBC 1 b CT Djérid 7,5 4,2 3,24 254 180 350 20 1248 657 158 0
15 Mrah 1 bis CT Djérid 8 3,56 3,12 372 209 258 18 1560 497 123 0
16 PK 14 b CT Djérid 8 2,91 2,16 184 149 292 15 864 500 102 0
17 Moncef 3 ter CT Djérid 8,2 3,57 2,88 340 132 334 23,4 864 852 122 0
18 IBC 10 b CT Djérid 7,3 3,8 3,08 404 103 361 32 1210 682 128 0
19 IBC 13 b CT Djérid 7,65 3,96 3,22 360 168 460 7,02 1152 817 82 0
20 Chemsa 1 bis CT Djérid 7,5 3,93 3,06 400 96 276 18 864 639 188 0
21 Draa CRDA CT Djérid 7,2 2,4 1,93 194 190 169 3,8 664 494 143 0
22 Hotel Sarra CT Djérid 8,02 3,6 2,82 246 164 265 19 1315 426 110 0
23 Tozeur 8 CT Djérid 8,1 2,8 2,1 160 101 329 4,8 672 603 125 0
24 Neflayet 3 b CT Djérid 7,5 3,99 3,19 400 144 403 8,2 1248 639 153 0
25 O Koucha 2 b CT Djérid 7,7 2,8 1,89 137 122 330 23 676 426 151 0
26 M° Skich CT Djérid 8,02 3,07 1,92 128 96 299 16 600 533 99 0
27 Degache S. CT Djérid 8,15 3,91 2,42 170 104 242 0 586 497 125 0
28 Ain Torba 3 ter CT Djérid 7,5 2,53 1,8 280 96 242 15,6 672 497 122 0
29 Z. El Arab 1 t CT Djérid 7,71 2,68 1,9 240 72 230 14 480 604 183 0
30 Hamma 16 CT Djérid 7,2 2,1 2,14 176 77 301 0 648 493 146 0
31 Hamma 14 b CT Djérid 7,2 4,9 4,29 400 144 345 15 1392 497 122 0
32 Hamma 5 b CT Djérid 7,2 5,4 5,04 215 277 690 18 1850 763 166 0
33 Kriz 3 ter CT Djérid 7,2 6,36 4,12 316 105 590 252 470 1398 103 21
34 Hedi Triki CT Djérid 7,61 2,66 1,9 240 72 230 14 480 604 183 0
35 Ceddada 3 ter CT Djérid 7,7 4,38 3,26 360 156 391 7 1536 355 305 0
36 Ceddada 4 bis CT Djérid 7,7 4,3 3,19 363 125 500 18 653 1265 151 0
37 Dgoumes 3 b CT Djérid 7,3 3,2 6,49 576 350 1000 20 2400 1917 183 0
38 Tazrarit 1 CT Djérid 7,7 8,4 5,88 320 182 1600 0 971 2449 137 0
39 Tazrarit 1bis CT Djérid 7,54 4,17 2,94 320 120 483 17,5 720 1243 159 0
40 Chakmou 4 CT Djérid 7,3 3,2 6,49 676 350 1000 20 2400 1917 183 0
41 Gouifla 8 CT Djérid 8,1 9,3 6,42 440 196 1150 0 2040 1775 113 0
42 Ben Gacha CT Djérid 8,1 6,07 3,85 480 192 552 13,7 1680 781 122 0
43 O. Shili CT Djérid 7,7 8,9 6,26 544 358 1058 0 2040 1810 168 0

Tableau III-1 : Analyses chimiques des eaux souterraines en mg.l-1


(Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère Ph C R.S Ca Mg Na K SO4 Cl HCO3 CO3
44 Dhafria 3 CT Djérid 7,45 6,2 4,24 500 120 460 11,7 1200 1065 244 0
45 Ferdaous C1F1 CT Djérid 5,8 3,19 3,03 327 126 273,2 17,6 1254 409 164,7 0
46 Essalem 2 CT Djérid 6,14 5,09 4,93 564 237 410 31,2 2281 783,8 164,7 9
47 Nasr1C1N1 CT Djérid 6,19 3,5 2,89 309 121 300 21 1247 494,2 161,7 3
48 Fatnassa 2 CT Nefza. 6,28 4,03 3,4 364 94,7 465,4 19,1 1145 835 155,6 4,5
49 Negga 6 CT Nefza. 6,52 1,96 1,96 209 60,6 251,2 12 645 460,1 146,4 4,5
50 Bechni CT Nefza. 5,78 2,44 1,9 177 73,7 260 11,3 460 594,5 125,1 1,5
51 El Faouar 4 CT Nefza. 6,55 2,07 1,63 146 60,6 234,1 10,7 419,6 426 115,9 4,5
52 Sabria Môl CT Nefza. 6,4 1,49 1,13 100 42,1 162,9 14,5 376,8 221,5 137,3 4,5
53 Zarcine CT Nefza. 5,88 2,4 1,97 182 60,6 255,5 12 573,9 443 137,3 6
54 Jemna 1 b CT Nefza. 6,12 1,41 1,47 136 42,1 185,6 10 349,7 340,8 137,3 0
55 Dar Kouskous CT Nefza. 592 5,1 4,56 418 195 686,3 20 1461 1125 213,5 0
56 Bir H. Brahim CT Nefza. 6,45 3,64 2,87 327 100 390 14 971,7 630,5 122 4,5
57 Zaafrane 3b CT Nefza. 6,21 1,25 1,23 118 39,5 170,4 8,5 341,5 306,7 128,1 3
58 Douz 2b CT Nefza. 7,34 4,58 3,25 180 247 575 16 912 1136 120 0
59 Hazoua F5 Plio-Quat. 6,6 10,9 8,66 880 312 1196 17,5 3072 2130 183 0
60 S. Bejia Plio-Quat. 7,47 7,3 6,04 640 312 621 31,2 2304 781 427 0
61 M. Ftita Plio-Quat. 7,4 6,43 5,62 620 300 483 14 2592 533 183 0
62 S b Taleb Plio-Quat. 7,08 6,62 5,84 640 288 322 37,4 2112 799 183 0
63 Bogdadi M° Plio-Quat. 7,4 9,04 7,22 800 360 874 54,6 3360 910 366 0
64 Nefta foret Plio-Quat. 8 6,63 5,28 800 120 506 35,6 2342 781 104 0
65 A. Nasr Plio-Quat. 7,3 6,72 5,54 700 300 322 31,2 2160 675 305 0
66 M° Zarcini Plio-Quat. 7,54 8,36 6,5 760 312 437 27,3 2688 781 214 0
67 Ezouaia Plio-Quat. 7,3 6,7 5,53 665 295 317 30,1 2159 670 300 0
68 L. Zouni Plio-Quat. 7,5 6,91 5,58 705 305 327 31,8 2170 680 310 0
69 Ali b Saad Plio-Quat. 7,3 5,58 4,78 640 240 414 7,8 1920 710 183 0
70 B. Hamza Plio-Quat. 7,48 8,94 6,88 640 240 1058 50,7 2112 1704 214 0
71 L. Abdelmajid Plio-Quat. 7,83 6,32 5,2 680 288 299 31,2 2304 639 153 0
72 K. Jmoii Plio-Quat. 8,1 10,5 7,98 680 288 1150 50,7 3237 1527 226 0
73 M° Ali Nouri Plio-Quat. 7,1 9,55 7,32 920 432 368 35,9 2688 1420 275 0
74 A. Amamra Plio-Quat. 7,72 8,79 6,82 780 226 874 46,8 2688 1275 366 0
75 Nefta CI1 CI Djérid 7,34 5,13 3,4 412 66,5 520 69,6 1510 600 140 0
76 Nefta CI2 CI Djérid 7,1 3,4 2,7 386 46 380 63 1350 320 132 0
77 Toz CI 2 CI Djérid 7,1 4,64 3,6 400 46 669 55 1730 520 110 0
78 Tozeur CI3 CI Djérid 7,13 4,2 4,2 390 46,3 327 60 1320 366 110 0
79 Hamma CI2 CI Djérid 8,2 5,03 3,4 304 29,9 652 46,3 1710 360 256 0
80 Hamma CI 4 CI Djérid 7,3 3,46 2,8 318 36 510 63 1410 320 153 0
81 Tazrarit CI CI Djérid 7,2 6,47 4,3 395 40 996 114 827 1680 199 0
82 Ceddada CI CI Djérid 6,9 3,36 2,4 348 40 337 91 988 446 150 0
83 Hazoua CI CI Djérid 7 2,39 1,8 285 57 182 61,5 757 286 136 0
84 Mahacen CI1 CI Djérid 6,9 3,16 2,3 355 41 277 89 975 371 179 0
85 Hamma CI1b CI Djérid 6,9 3,47 2,7 337 37 460 63,4 1400 305 139 0

Tableau III-1 : Analyses chimiques des eaux souterraines en mg.l-1


(Campagne de 1999) suite
N° Désignation Aquifère Ca Mg Na K SO4 Cl HCO3 CO3 Er
1 Bir Roumi DT Djérid 19,5 9,9 15,0 0,8 20,97 16,0 3,5 0 5,5
2 Ain Od Ghrissi DT Djérid 16 11,8 12,0 0,3 10,34 27,1 3,0 0 -0,4
3 Hazoua 1 bis DT Djérid 10,8 9,5 20,2 0,3 22,15 15,6 1,7 0 1,6
4 Htam CT DT Djérid 10,75 10,0 21,7 0,5 23,77 14,5 2,8 0 2,3
5 Mzara DT Djérid 12,8 13,0 17,5 0,4 21,96 17,0 2,0 0 3,2
6 El Faouz DT Djérid 14,8 15,0 19,0 0,5 21,96 22,0 2,5 0 2,9
7 G.Jaballah 1 b DT Djérid 16 5,9 19,5 0,5 16,47 21,0 4,4 0 0,0
8 Choucht Zerga DT Djérid 18 7,9 16,5 0,6 18,97 18,0 3,0 0 3,6
9 Nefta 4 bis DT Djérid 9,75 16,4 17,4 0,6 27,10 13,0 2,9 0 1,3
10 Nefta 9 DT Djérid 10,6 10,9 13,0 0,4 19,57 15,0 1,3 0 -1,6
11 Sif Lakdar DT Djérid 10,4 7,2 12,5 0,4 14,56 15,1 1,0 0 -0,3
12 Zafrana 1 bis DT Djérid 20 11,8 17,0 0,8 25,96 23,0 3,0 0 -2,3
13 Ghardgaya 4b DT Djérid 31,2 2,9 12,2 0,6 35,05 11,0 2,9 0 -2,2
14 IBC 1 b DT Djérid 12,7 14,8 15,2 0,5 25,96 18,5 2,6 0 -4,3
15 Mrah 1 bis DT Djérid 18,6 17,2 11,2 0,5 32,45 14,0 2,0 0 -1,1
16 PK 14 b DT Djérid 9,2 12,2 12,7 0,4 17,97 14,1 1,7 0 1,1
17 Moncef 3 ter DT Djérid 17 10,9 14,5 0,6 17,97 24,0 2,0 0 -1,2
18 IBC 10 b DT Djérid 20,2 8,5 15,7 0,8 25,17 19,2 2,1 0 -1,4
19 IBC 13 b DT Djérid 18 13,8 20,0 0,2 23,96 23,0 1,3 0 3,6
20 Chemsa 1 bis DT Djérid 20 7,9 12,0 0,5 17,97 18,0 3,1 0 1,6
21 Draa CRDA DT Djérid 9,7 15,6 7,3 0,1 13,81 13,9 2,3 0 4,3
22 Hotel Sarra DT Djérid 12,3 13,5 11,5 0,5 27,35 12,0 1,8 0 -4,3
23 Tozeur 8 DT Djérid 8 8,3 14,3 0,1 13,98 17,0 2,1 0 -3,6
24 Neflayet 3 b DT Djérid 20 11,8 17,5 0,2 25,96 18,0 2,5 0 3,2
25 O Koucha 2 b DT Djérid 6,85 10,0 14,3 0,6 14,06 12,0 2,5 0 5,4
26 M° Skich DT Djérid 6,4 7,9 13,0 0,4 12,48 15,0 1,6 0 -2,5
27 Degache S. DT Djérid 8,5 8,5 10,5 0,0 12,19 14,0 2,1 0 -1,2
28 Ain Torba 3 ter DT Djérid 14 7,9 10,5 0,4 13,98 14,0 2,0 0 4,5
29 Z. El Arab 1 t DT Djérid 12 5,9 10,0 0,4 9,98 17,0 3,0 0 -3,0
30 Hamma 16 DT Djérid 8,8 6,3 13,1 0,0 13,48 13,9 2,4 0 -2,7
31 Hamma 14 b DT Djérid 20 11,8 15,0 0,4 28,95 14,0 2,0 0 2,4
32 Hamma 5 b DT Djérid 10,75 22,8 30,0 0,5 38,48 21,5 2,7 0 1,0
33 Kriz 3 ter DT Djérid 15,8 8,6 25,7 6,5 9,78 39,4 1,7 0,69 4,6
34 Hedi Triki DT Djérid 12 5,9 10,0 0,4 9,98 17,0 3,0 0 -3,0
35 Ceddada 3 ter DT Djérid 18 12,8 17,0 0,2 31,95 10,0 5,0 0 1,1
36 Ceddada 4 bis DT Djérid 18,15 10,3 21,7 0,5 13,58 35,7 2,5 0 -1,1
37 Dgoumes 3 b DT Djérid 28,8 28,8 43,5 0,5 49,92 54,1 3,0 0 -2,6
38 Tazrarit 1 DT Djérid 16 15,0 69,6 0,0 20,20 69,1 2,2 0 4,7
39 Tazrarit 1bis DT Djérid 16 9,9 21,0 0,4 14,98 35,1 2,6 0 -5,3
40 Chakmou 4 DT Djérid 33,8 28,8 43,5 0,5 49,92 54,1 3,0 0 -0,2
41 Gouifla 8 DT Djérid 22 16,1 50,0 0,0 42,43 50,1 1,9 0 -3,4
42 Ben Gacha DT Djérid 24 15,8 24,0 0,4 34,94 22,0 2,0 0 4,2
43 O. Shili DT Djérid 27,2 29,4 46,0 0,0 42,43 51,0 2,8 0 3,2

Tableau III-2 : Analyses chimiques des eaux souterraines en meq.l-1


(Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère Ca Mg Na K SO4 Cl HCO3 CO3 Er
44 Dhafria 3 DT Djérid 25 9,9 20,0 0,3 24,96 30,0 4,0 0 -3,4
45 Ferdaous C1F1 DT Djérid 16,4 10,4 11,9 0,5 26,08 11,5 2,7 0 -1,6
46 Essalem 2 DT Djérid 28,2 19,5 17,8 0,8 47,45 22,1 2,7 0,30 -4,5
47 Nasr1C1N1 DT Djérid 15,5 10,0 13,0 0,5 25,93 13,9 2,7 0,10 4,4
48 Fatnassa 2 CT Nefza. 18,2 7,8 20,24 0,49 23,82 23,55 2,55 0,15 -3,49
49 Negga 6 CT Nefza. 10,5 5,0 10,92 0,31 13,42 12,97 2,40 0,15 -4,09
50 Bechni CT Nefza. 8,9 6,1 11,30 0,29 9,57 16,76 2,05 0,05 -3,49
51 El Faouar 4 CT Nefza. 7,3 5,0 10,18 0,27 8,73 12,01 1,90 0,15 -0,18
52 Sabria Môl CT Nefza. 5 3,5 7,08 0,37 7,84 6,25 2,25 0,15 -1,76
53 Zarcine CT Nefza. 9,1 5,0 11,11 0,31 11,94 12,49 2,25 0,20 -2,66
54 Jemna 1 b CT Nefza. 6,8 3,5 8,07 0,26 7,27 9,61 2,25 0,00 -1,40
55 Dar Kouskous CT Nefza. 20,9 16,00 29,84 0,51 30,40 31,71 3,50 0,00 1,25
56 Bir H. Brahim CT Nefza. 16,4 8,2 16,96 0,36 20,21 17,78 2,00 0,15 2,15
57 Zaafrane 3b CT Nefza. 5,9 3,2 7,41 0,22 7,10 8,65 2,10 0,10 -3,36
58 Douz 2b CT Nefza. 9 20,30 25,00 0,41 18,97 32,04 1,97 0,00 1,62
59 Hazoua F5 Plio-Quat. 44 25,65 52,00 0,45 63,90 60,07 3,00 0,00 -1,95
60 S. Bejia Plio-Quat. 32 25,65 27,00 0,80 47,92 22,02 7,00 0,00 5,23
61 M. Ftita Plio-Quat. 31 24,66 21,00 0,36 53,91 15,03 3,00 0,00 3,41
62 S b Taleb Plio-Quat. 32 23,67 14,00 0,96 43,93 22,53 3,00 0,00 0,83
63 Bogdadi M° Plio-Quat. 40 29,59 38,00 1,40 69,89 25,66 6,00 0,00 3,53
64 Nefta foret Plio-Quat. 40 9,86 22,00 0,91 48,71 22,02 1,71 0,00 0,23
65 A. Nasr Plio-Quat. 35 24,66 14,00 0,80 44,93 19,04 5,00 0,00 3,83
66 M° Zarcini Plio-Quat. 38 25,65 19,00 0,70 55,91 22,02 3,51 0,00 1,15
67 Ezouaia Plio-Quat. 33,3 24,25 13,78 0,77 44,91 18,89 4,92 0,00 2,37
68 L. Zouni Plio-Quat. 35,3 25,07 14,22 0,81 45,14 19,18 5,08 0,00 4,12
69 Ali b Saad Plio-Quat. 32 19,73 18,00 0,20 39,94 20,02 3,00 0,00 5,24
70 B. Hamza Plio-Quat. 32 19,73 46,00 1,30 43,93 48,05 3,51 0,00 1,82
71 L. Abdelmajid Plio-Quat. 34 23,67 13,00 0,80 47,92 18,02 2,51 0,00 2,16
72 K. Jmoii Plio-Quat. 34 23,67 50,00 1,30 67,33 43,06 3,71 0,00 -2,30
73 M° Ali Nouri Plio-Quat. 46 35,51 16,00 0,92 55,91 40,04 4,51 0,00 -1,02
74 A. Amamra Plio-Quat. 39 18,58 38,00 1,20 55,91 35,96 6,00 0,00 -0,56
75 Nefta CI1 CI Djérid 20,6 5,47 22,61 1,78 31,41 16,92 2,30 0,00 -0,16
76 Nefta CI2 CI Djérid 19,3 3,78 16,52 1,61 28,08 9,02 2,16 0,00 2,42
77 Toz CI 2 CI Djérid 20 3,78 29,09 1,41 35,98 14,66 1,80 0,00 1,71
78 Tozeur CI3 CI Djérid 19,5 3,81 14,22 1,54 27,46 10,32 1,80 0,00 -0,66
79 Hamma CI2 CI Djérid 15,2 2,46 28,35 1,19 35,57 10,15 4,20 0,00 -2,81
80 Hamma CI 4 CI Djérid 15,9 2,96 22,17 1,61 29,33 9,02 2,51 0,00 2,14
81 Tazrarit CI CI Djérid 19,75 3,29 43,31 2,92 17,20 47,38 3,26 0,00 1,04
82 Ceddada CI CI Djérid 17,4 3,29 14,65 2,33 20,55 12,58 2,46 0,00 2,84
83 Hazoua CI CI Djérid 14,25 4,69 7,91 1,57 15,75 8,07 2,23 0,00 4,37
84 Mahacen CI1 CI Djérid 17,75 3,37 12,04 2,28 20,28 10,46 2,94 0,00 2,55
85 Hamma CI1b CI Djérid 16,85 3,04 20,00 1,62 29,12 8,60 2,28 0,00 1,86

Tableau III-2 : Analyses chimiques des eaux souterraines en meq.l-1


(Campagne de 1999) suite
N° Désignation Ph Cond R.S Ca Mg Na K SO4 Cl HCO3
1 El Hamma 9 bis 7,34 7,7 6,08 408 262 1092 21 2088 1668 111
2 Moncef 3 bis 7,98 3,24 2,34 208 117 315 16 912 533 117
3 Hazoua 1 bis 7,9 3,75 2,74 233 131 407 19,5 1075 639 128
4 Tozeur 3 8,02 3,6 2,862 280 166 258 16 1094 497 117
5 Ibn Chabbat 3 ter 7,6 4,05 3,1 440 144 265 19,5 1536 639 104
6 Nefta 2 bis 6,94 4,18 3,1 384 129 345 23,4 1200 799 214
7 Hazoua 4 7,19 4,11 2,9 320 192 414 23,4 1104 710 201
8 Manachi 2 bis 7,25 3,06 2,02 216 110 299 23,4 768 462 153
9 Hotel Ras El Aîn 8 3,5 2,78 252 134 244 20 1037 517 137
10 El Hamma 15 7,4 3,26 2,34 260 60 368 19,5 768 462 268
11 Matrouha 2 5,57 3,49 2,94 318,2 94,7 350 22 1067,1 596,4 186,1
12 Rejim Mâatoug 2 6,01 2,51 2,316 281,8 78,9 251,2 16,8 884,5 426 149,5
13 B. maure Haguiga 7,42 4,25 2,96 288 163 575 19,5 1104 888 140
14 Duntex 6,9 8,85 5,8 584 202 874 27,3 864 2485 140
15 Heretiers Saîdi 8,22 6,68 5,38 660 268 690 27,4 2104 924 305
16 Hatem Maklouf 7,46 10,55 7,04 584 226 1449 17 1680 2308 244
17 Hedi Abdelwahed 7,72 9,66 7,96 880 408 598 50,7 2976 1136 305
18 Abd. Messaoud 7,2 8,1 6,44 800 312 368 35,8 2352 1065 214
19 Abdallah Sekala 7,2 7,58 6,5 760 274 736 28,1 2496 1065 244
20 Othman Souissi 7,12 9,55 7,32 920 432 368 35,9 2688 1420 275
21 Amara Jhimi 7,82 9,87 7,58 770 259 1012 24,9 2640 1420 280
22 Abderr. Mâatoug 7,63 8,87 7,18 840 384 575 42,9 2880 1065 244
23 Mbarek Tatta 7,32 7,95 6,48 780 300 403 27,3 2688 750 183
24 Rached Hanachi 7,33 8,47 7,08 696 254 1058 25 1824 1882 305
25 Oued Hachana 7,53 9,85 7,68 552 299 1012 15,6 2880 1597 140
26 Jhim forêt 7,07 9,3 7,34 872 293 920 46,8 3000 1686 275
27 Kmaês Bouchiba 7,39 9,77 7,38 704 346 1104 78 2520 1775 232
28 Bir El Hod 7,31 5,92 4,94 656 206 690 27,3 2112 977 104
29 Hazoua F2 6,57 10,9 8,66 880 312 1196 17,5 3072 2130 183
30 Bir Touil 6,84 10,71 7,64 784 106 1690 39 2640 2485 98
31 M° Zaêter 6,88 8,26 6,28 536 350 920 54,6 2400 1633 366
32 Kamel Rhouma 7,1 10 7,7 640 312 1104 39 2688 1953 226

Tableau III-3 : Analyses chimiques des eaux souterraines en mg.l-1


(Campagne de 2001)
N° Désignation rCa rMg rNa rK rSO4 rCl rHCO Err
1 El Hamma 9 bis 20,4 21,54 47,48 0,538 43,4 47,04 1,82 1,28
2 Moncef 3 bis 10,4 9,617 13,7 0,41 19 15,03 1,92 2,56
3 Hazoua 1 bis 11,7 10,77 17,7 0,499 22,4 18,02 2,1 2,24
4 Tozeur 3 14 13,65 11,22 0,41 22,8 14,02 1,92 -0,75
5 Ibn Chabbat 3 ter 22 11,84 11,52 0,499 31,9 18,02 1,71 5,96
6 Nefta 2 bis 19,2 10,6 15 0,599 25 22,53 3,51 5,81
7 Hazoua 4 16 15,78 18 0,599 23 20,02 3,3 -4,24
8 Manachi 2 bis 10,8 9,042 13 0,599 16 13,03 2,51 -2,97
9 Hotel Ras El Aîn Toz 12,6 11,01 10,61 0,512 21,6 14,58 2,25 5,00
10 El Hamma 15 13 4,932 16 0,499 16 13,03 4,4 -1,52
11 Matrouha 2 15,9 7,784 15,22 0,563 22,2 16,82 3,05 3,18
12 Rejim Mâatoug 2 14,1 6,486 10,92 0,43 18,4 12,01 2,45 1,44
13 B. maure Haguiga 14,4 13,4 25 0,499 23 25,04 2,3 -2,89
14 Duntex 29,2 16,6 38 0,699 18 70,08 2,3 3,34
15 Heretiers Saîdi 33 22,03 30 0,701 43,8 26,06 5 -6,80
16 Hatem Maklouf 29,2 18,58 63 0,435 34,9 65,09 4 -3,34
17 Hedi Abdelwahed 44 33,54 26 1,298 61,9 32,04 5 -2,89
18 Abdallah Messaoud 40 25,65 16 0,916 48,9 30,03 3,51 -0,06
19 Abdallah Sekala 38 22,52 32 0,719 51,9 30,03 4 -4,07
20 Othman Souissi 46 35,51 16 0,919 55,9 40,04 4,51 1,02
21 Amara Jhimi 38,5 21,29 44 0,637 54,9 40,04 4,59 -2,39
22 Abderr. Mâatoug 42 31,56 25 1,098 59,9 30,03 4 -2,96
23 Mbarek Tatta 39 24,66 17,52 0,699 55,9 21,15 3 -1,12
24 Rached Hanachi 34,8 20,88 46 0,64 37,9 53,07 5 -3,18
25 Oued Hachana 27,6 24,58 44 0,399 59,9 45,04 2,3 5,23
26 Jhim forêt 43,6 24,08 40 1,198 62,4 47,55 4,51 2,49
27 Kmaês Bouchiba 35,2 28,44 48 1,997 52,4 50,06 3,8 -3,35
28 Bir El Hod 32,8 16,93 30 0,699 43,9 27,55 1,71 -4,72
29 Hazoua F2 44 25,65 52 0,448 63,9 60,07 3 1,95
30 Bir Touil 39,2 8,713 73,48 0,998 54,9 70,08 1,61 1,69
31 M° Zaêter 26,8 28,77 40 1,398 49,9 46,05 6 2,52
32 Kamel Rhouma 32 25,65 48 0,998 55,9 55,07 3,71 3,63

Tableau III-4 : Analyses chimiques des eaux souterraines en meq.l-1


(Campagne de 2001)

Désignation Aquifère Coordonnées Profondeur Captage T pH CE TDS
Latitude Longitude Altitude (m) (m) °C mS/cm mg/l
5 Hazoua F5 Plio-Quaternaire 33°43'46' 7°35'05'' 28,00 50 30-50 25 6,6 10400 7500
18 Nefta foret Plio-Quaternaire 33°51'59' 7°54'11'' 35,00 15 4,5-15 24 8 7000 5280
20 A. Nasr Plio-Quaternaire 33°51'48' 7°53'34'' 28,00 12 8,5-12 21,5 7,3 7050 5540
19 L. zouni Plio-Quaternaire 33°51'56' 7°53'35'' 28,00 35 6,5-32 22 7,5 7155 5600
24 A. Legtari Plio-Quaternaire 33°55'21'' 7°57'24'' ind 50 24-44 24 7,8 5230 5200
44 A. Amamra Plio-Quaternaire 34°00'49' 8°10'22'' ind 15 13-15 25 7,72 9030 6800
42 K. Rhouma Plio-Quaternaire 33°58'06'' 8°12'09'' 35,00 10 5,6-10 24 7,1 10000 7700
21 M Tatta Plio-Quaternaire 33°51'55'' 7°53'09'' 25,00 5 1,9-5 22,5 7,3 7950 6480
15 M. zaeter Plio-Quaternaire 33°51'57'' 7°50'43'' 35,00 12 7,5-12 21 6,88 8260 6280
31 Jhim Foret Plio-Quaternaire 33°54'00'' 8°07'12'' 32,00 15 4,5-14 23 7,07 9300 7340
35 A. Sekala Plio-Quaternaire 33°55'57'' 8°09'11'' 30,00 10 3,5-9 22,5 7,2 7580 6500
32 A. Jhimi Plio-Quaternaire 33°54'05'' 8°07'24'' 25,00 50 5,5-32 22 7,82 9870 7580
40 H. Maklouf Plio-Quaternaire 33°05'20'' 7°53'35'' 40,00 10 2,8-8 22 7,46 10550 7040
11 B. Touil Plio-Quaternaire 33°52'20'' 7°36'25'' 20,00 25 18-25 21 6,84 10710 7640
12 B. Hod Plio-Quaternaire 33°54'00'' 7°54'20'' 20,00 25 15-25 21 7,31 5920 4940
10 Htam CT: Miocène 33°58'39'' 7°38'44'' 12,00 805 666-739 37,4 7,5 5000 3100
16 Nefta 4b CT: Miocène 33°51'58'' 7°50'53'' ind 513 401-486 29,9 7,5 4000 3200
26 IBC 10 CT: Miocène 33°56'04'' 8°00'05'' ind 700 596-680 29,6 7,3 4010 3100
28 Chemsa 1b CT: Miocène 33°56'37'' 8°02'28'' ind 664 591-655 30 7,5 3930 3100
34 Tozeur 8 CT: Miocène 33°54'55'' 8°08'09'' 30,00 415 320-400 30 8,1 2800 2100
47 A Torba 3t CT: Miocène 33°58'53'' 8°13'13'' ind 185 96-172 31 7,66 2200 1800
53 Ceddada 4b CT: Miocène 34°00'39'' 8°15'48'' ind 643 550-635 35 7,73 4300 3190
9 Mzara CT: Miocène 33°49'42'' 7°37'01'' 38,00 375 323-361 27 7,4 3780 2800
8 G. Jaballah CT: Miocène 33°48'37'' 7°41'37'' 30,00 450 325-395 28 7,73 3000 2920
41 O Koucha CT: Miocène 33°57'33'' 8°11'24'' 28,00 354 285-342 32 7,73 2800 1890
38 Hamma 15 CT: Miocène 33°59'31'' 8°09'31'' ind 111 40-105 32,5 7,72 2500 2340
23 IBC 1 CT: Miocène 33°55'21'' 7°57'12'' ind 535 414-510 26 7,52 4200 3240
4 A O Ghrissi CT: Miocène 33°40'52'' 7°41'17'' 38,00 550 443-489 30 8 3600 2720
27 PK 14b CT: Miocène 33°52'21'' 8°02'36'' 32,00 630 507-578 29,5 8,02 2910 2160
33 D CRDA CT: Miocène 34°00'15'' 8°12'05'' 71,00 126 56-68 28 7,2 2400 1930
25 Ghardga. 4b CT: Miocène 33°51'41'' 7°58'04'' 43,00 423 285-380 31 6,96 3800 3310
37 Hamma 14b CT: Miocène 33°59'39'' 8°09'42'' 58,00 133 99-118 34 7,21 4900 4290
2 Matrouha CT: Miocène 33°22'15'' 8°41''09'' 47,00 302 190-288 28,4 5,57 3490 2940
3 B Roumi CT: Miocène 33°28'07'' 7°43'02'' 35,00 348 287-341 27 7,47 3940 3010
54 Dghoumes 4 CT: Miocène 34°01'28'' 8°19'26'' 45,00 623 550-620 37,5 8 5300 4100
49 Kriz 5 CT: Miocène 34°00'37'' 8°15'30'' ind 136 64-105 32 7,21 6360 4100
52 Tazrarit 1 CT: Miocène 34°00'58'' 8°17'03'' ind 77 49-91 35 7,7 8400 5880
46 Deg. Senon CT: Miocène 33°58'08'' 8°12'49'' ind 678 538-604 33 7,66 2600 2420
17 Nef 2bis CT: Miocène 33°52'13'' 7°52'51'' ind 581 62-142 29 7,45 4100 3100
43 Manach 2b CT: Miocène 33°58'32'' 8°12'45'' ind 224 180-216 28,8 7,25 3060 2020
1 Rej Matoug CT: Miocène 33°18'07'' 8°01'30'' 49,00 225 123-220 26,8 6,01 2510 2316
6 Hazoua 1b CT: Miocène 33°44'01'' 7°35'17'' 28,00 546 422-540 29,7 7,9 3750 2740
22 Zafrana CT: Miocène 33°51'39'' 7°56'21'' ind 680 612-672 30 7,24 3850 3240
60 Douz 2b CT: Sénonien 32°51'00'' 9°02'11'' 65,70 75 53-67 25 7,55 4580 3250
58 Jemna CT: Sénonien 32°55'42'' 8°55'01'' 45,90 200 103-200 24,3 6,12 1700 1470
57 Rasel Ain CT: Sénonien 33°20'00'' 8°48'00'' 53,00 214 72-78 26 6,42 4620 4560
55 Fatnassa 2 CT: Sénonien 33°33'32'' 8°45'00'' 53,30 185 92-185 25,50 6,28 4030 3406
62 Sabria Mol CT: Sénonien 32°45'10'' 8°32'00'' 60,20 333 118-200 24,00 6,40 1490 1132
63 Faouar 4 CT: Sénonien 32°45'00'' 8°40'30'' 48,60 195 88-195 24,50 6,55 2070 1634
61 Zafrane 3 b CT: Sénonien 32°54'03'' 8°45''00'' 39,00 122 95-122 23,50 6,21 1250 1234
56 Negga 6 CT: Sénonien 33°29'10'' 8°49'50'' 23,00 251 150-250 27,0 6,52 1960 1968
59 Zarcine 1 CT: Sénonien 33°05'10'' 8°49''10'' 28,00 200 103-200 25,5 5,88 2400 1974
14 Nefta CI1 Continental Interc. 33°52'54'' 7°52''53'' 98,00 2154 2068-2122 70 7,34 5130 3368
13 Nefta CI2 Continental Interc. 33°53'03'' 7°52''28'' 80,00 2645 2326-2584 66,6 7,1 3400 2665
30 Toz CI 2 Continental Interc. 33°54'53'' 8°05''56'' 105,4 2204 1757-1877 65,5 7,1 4640 3574
29 Tozeur CI3 Continental Interc. 33°54'25'' 8°06''03'' 94,88 2286 1856-2002 66 7,13 4200 4200
36 Hamma CI2 Continental Interc. 33°58'31'' 8°10''00'' 102,39 1608 1469-1586 64 8,2 5030 3377
45 Hamma CI 4 Continental Interc. 34°00'00'' 8°11''31'' 75,00 1531 1368-1475 62,9 7,3 3460 2811
51 Tazrarit CI Continental Interc. 34°01'47'' 8°16''55'' 70,00 2200 2052-2186 56,4 7,2 6470 4258
50 Ceddada CI Continental Interc. 34°00'48'' 8°15''41'' 77,00 2400 2257-2371 71,1 6,9 3360 2401
7 Hazoua CI Continental Interc. 33°44'59'' 7°35''34'' 98,00 2225 1870-1988 62,7 7 2390 1766
48 Mahacen CI1 Continental Interc. 34°00'46'' 8°14''25'' 102,34 1445 1370-1430 69,5 6,9 3160 2288
39 Hamma CI1b Continental Interc. 33°58'53'' 8°10''04'' 87,29 1700 1444-1550 69,9 6,9 3470 2742

Tableau III-5 : Caractéristiques physico-chimiques des eaux souterraines


n° sur carte Désignation Force Ionique *10-2 Is anhydrite Is Aragonite Is Calcite Is Dolomite Is Gypse
5 Haz F5 10.817 -0.115 -0.3 -0.156 -0.381 0.101
18 Ne foret 9.001 -0.109 0.78 0.924 1.397 0.118
20 A. Nasr 10.163 -0.213 0.47 0.616 1.208 0.042
19 L. zouni 10.082 -0.222 0.688 0.834 1.653 0.028
24 A. Legtari 8.834 -0.241 -0.71 0.855 1.705 -0.013
44 A Amamra 11.555 -0.156 0.334 0.478 0.8 0.611
42 K Rhouma 13.114 -0.233 0.104 0.248 0.558 -0.006
21 M Tatta 9.911 -0.123 0.298 0.443 0.828 0.121
15 M zaeter 11.779 -0.353 -0.006 0.141 0.436 -0.093
31 Jhim Foret 13.273 -0.087 0.264 0.409 0.708 0.151
35 A Sekala 10.848 -0.17 0.315 0.46 0.833 0.073
32 A Jhimi 12.171 -0.169 0.955 1.101 2.081 0.08
40 H Maklouf 12.681 -0.435 0.479 0.625 1.183 -0.187
11 B Touil 14.944 -0.191 -0.476 -0.329 -1.187 0.068
12 B Hod 9.254 -0.26 0.004 0.15 0.135 0
10 Htam 5.199 -0.643 0.243 0.379 0.977 -0.54
16 Nefta 4b 5.679 -0.765 0.122 0.262 0.955 -0.596
26 IBC 10 5.508 -0.475 0.107 0.248 0.318 -0.304
28 Chemsa 1b 5.194 -0.502 0.485 0.625 1.05 -0.334
34 Tozeur 8 3.748 -1.02 0.575 0.715 1.646 -0.853
47 Ain Tor 3t 3.524 -0.918 0.178 0.318 0.811 -0.76
53 Ceddada 4b 5.985 -0.711 0.657 0.794 1.582 -0.588
9 Mzara 5.324 -0.725 -0.058 0.086 0.338 -0.51
8 Garaet Jab 5.146 -0.698 0.764 0.905 1.564 -0.511
41 O Koucha 3.8 -1.019 0.25 0.388 1.159 -0.87
38 Hamma 15 4.201 -0.716 0.745 0.883 1.568 -0.571
23 IBC 1 5.679 -0.679 0.53 0.296 0.828 -0.472
4 A O Ghr 5.163 -0.881 0.908 1.048 2.168 -0.713
27 PK 14b 4.344 -0.859 0.415 0.556 1.436 -0.678
33 D CRDA 4.164 -0.952 -0.203 -0.61 0.266 -0.765
25 Ghardg 4b 5.943 -0.177 0.058 0.197 -0.43 -0.019
37 Hamma 14b 5.637 -0.4 0.027 0.164 0.332 -0.268
2 Matrouh 5.101 -0.59 -1.559 -1.418 -2.957 -0.407
3 B Roumi 5.405 -0.563 0.461 0.603 1.087 -0.366
54 Dghou 4 7.836 -0.595 0.869 1.004 1.875 -0.493
49 Kriz 5 6.176 -0.909 -0.091 0.048 0.051 -0.76
52 Tazrarit 1 10.984 -0.741 0.435 0.572 1.361 -0.619
46 Degache Sen 3.556 -0.958 0.226 0.364 0.953 -0.817
17 Nefta 2bis 6.019 -0.375 0.151 0.292 0.512 -0.197
43 Manach 2b 4.132 -0.824 -0.079 0.062 0.238 -0.645
1 Rej Matoug 5.115 -0.603 -1.142 -0.999 -2.133 -0.404
6 Hazoua 1b 5.163 -0.71 0.466 0.606 1.379 -0.54
22 Zafrana 6.267 -0.484 0.184 0.324 0.625 -0.316
660 Douz 2b 6.665 -0.979 -0.055 0.089 0.686 -0.762
58 Jemna 2.443 -1.221 -1.404 -1.259 -2.673 -0.995
57 Ras el Ain 8.071 -0.493 -0.64 -0.497 -0.938 -0.287
55 Fatnassa 2 5.969 -0.562 -0.929 -0.786 -1.777 -0.35
62 Sabria Mol 2.127 -1.295 -1.255 -1.11 -2.244 -1.067
63 Faouar 4 2.912 -1.159 -1.043 -0.899 -1.82 -0.936
61 Zafrane 3b 2.255 -1.277 -1.407 -1.262 -2.654 -1.043
56 Negga 6 3.543 -0.871 -0.833 -0.691 -1.53 -0.673
59 Zarcine 1 3.338 -0.97 -1.566 -1.423 -2.95 -0.757
14 Nefta CI1 5.893 -0.118 0.631 0.747 1.1 -0.189
13 Nef CI2 5.7552 -0.219 1.281 1.399 2.312 -0.279
30 Toz CI 2 6.308 -0.115 0.208 0.326 0.137 -0.171
29 Toz CI3 4.726 -0.161 0.294 0.412 0.325 -0.219
36 Ham CI2 5.832 -0.232 1.421 1.54 2.513 -0.283
45 Ham CI 4 5.033 -0.245 0.459 0.579 0.654 -0.291
51 Tazra CI 7.838 -0.471 0.514 0.637 0.783 -0.49
50 Ceda CI 4.372 -0.259 0.258 0.373 0.206 -0.333
7 Hazoua CI 3.325 -0.442 0.185 0.304 0.371 -0.488
48 Mahace CI1 4.154 -0.259 0.33 0.445 0.367 -0.328
39 Hamm CI1b 4.887 -0.178 0.138 0.254 -0.06 -0.249

Tableau III-6: Indices de saturations calculés par le programme Wateq F.


Ca 2+ Mg2+ Na+
-1 -1 -1 mCa mMg mNa mca+mMG Rac (mCa SAR ESR
(mg.l ) (mg.l ) (mg.l )
n° (carte) Désignation +mMg)
5 Hazoua F5 880 312 500 21,956 12,834 21,749 34,790 5,898 3,69 0,058
18 Nefta foret 800 120 506 19,960 4,936 22,010 24,896 4,990 4,41 0,070
20 A. Nasr 700 300 422 17,465 12,341 18,356 29,806 5,459 3,36 0,053
19 L. zouni 705 305 427 17,590 12,546 18,573 30,136 5,490 3,38 0,053
24 A. Legtari 680 288 299 16,966 11,847 13,006 28,813 5,368 2,42 0,038
44 A. Amamra 780 226 874 19,461 9,297 38,017 28,758 5,363 7,09 0,112
42 K. Rhouma 640 312 1104 15,968 12,834 48,021 28,802 5,367 8,95 0,141
21 M Tatta 780 300 403 19,461 12,341 17,529 31,802 5,639 3,11 0,049
15 M. zaeter 536 350 920 13,373 14,397 40,017 27,771 5,270 7,59 0,120
31 Jhim Foret 872 293 920 21,756 12,053 40,017 33,809 5,815 6,88 0,109
35 A. Sekala 760 274 736 18,962 11,271 32,014 30,233 5,498 5,82 0,092
32 A. Jhimi 770 259 1012 19,212 10,654 44,019 29,866 5,465 8,05 0,127
40 H. Maklouf 584 226 1449 14,571 9,297 63,027 23,867 4,885 12,90 0,204
11 B. Touil 784 106 1960 19,561 4,360 85,254 23,921 4,891 17,43 0,275
12 B. Hod 656 206 690 16,367 8,474 30,013 24,841 4,984 6,02 0,095
10 Htam 215 122 500 5,364 5,019 21,749 10,383 3,222 6,75 0,107
16 Nefta 4b 195 200 400 4,865 8,227 17,399 13,092 3,618 4,81 0,076
26 IBC 10 404 103 361 10,080 4,237 15,702 14,317 3,784 4,15 0,066
28 Chemsa 1b 400 96 276 9,980 3,949 12,005 13,929 3,732 3,22 0,051
34 Tozeur 8 160 101 329 3,992 4,155 14,311 8,147 2,854 5,01 0,079
47 A Torba 3t 170 96 242 4,242 3,949 10,526 8,191 2,862 3,68 0,058
53 Ceddada 4b 363 125 500 9,057 5,142 21,749 14,199 3,768 5,77 0,091
9 Mzara 256 158 403 6,387 6,499 17,529 12,887 3,590 4,88 0,077
8 G. Jaballah 320 72 449 7,984 2,962 19,530 10,946 3,308 5,90 0,093
41 O Koucha 137 122 330 3,418 5,019 14,354 8,437 2,905 4,94 0,078
38 Hamma 15 260 60 368 6,487 2,468 16,007 8,955 2,993 5,35 0,085
23 IBC 1 254 180 350 6,337 7,404 15,224 13,742 3,707 4,11 0,065
4 A O Ghrissi 320 144 276 7,984 5,923 12,005 13,908 3,729 3,22 0,051
27 PK 14b 184 149 292 4,591 6,129 12,701 10,720 3,274 3,88 0,061
33 D CRDA 194 190 169 4,840 7,816 7,351 12,656 3,558 2,07 0,033
25 Ghardga. 4b 624 34,9 280 15,569 1,436 12,179 17,004 4,124 2,95 0,047
37 Hamma 14b 400 144 345 9,980 5,923 15,007 15,904 3,988 3,76 0,059
2 Matrouh 366 119 382 9,132 4,895 16,616 14,027 3,745 4,44 0,070
3 B Roumi 390 120 345 9,731 4,936 15,007 14,667 3,830 3,92 0,062
54 Dghoumes 4 387,4 96 838,8 9,666 3,949 36,485 13,615 3,690 9,89 0,156
49 Kriz 5 316 105 590 7,884 4,319 25,663 12,203 3,493 7,35 0,116
52 Tazrarit 1 320 182 1600 7,984 7,487 69,595 15,471 3,933 17,69 0,280
46 Deg. Senon 170 104 242 4,242 4,278 10,526 8,520 2,919 3,61 0,057
17 Nef 2bis 440 144 265 10,978 5,923 11,527 16,902 4,111 2,80 0,044
43 Manach 2b 216 110 299 5,389 4,525 13,006 9,914 3,149 4,13 0,065
1 Rej Matoug 250 114 296 6,238 4,689 12,875 10,927 3,306 3,89 0,062
6 Hazoua 1b 233 131 407 5,813 5,389 17,703 11,202 3,347 5,29 0,084
22 Zafrana 400 144 391 9,980 5,923 17,007 15,904 3,988 4,26 0,067
60 Douz 2b 180 247 575 4,491 10,160 25,011 14,651 3,828 6,53 0,103
58 Jemna 136 42,1 185,6 3,393 1,732 8,073 5,125 2,264 3,57 0,056
57 Rasel Ain 418 195 686 10,429 8,021 29,839 18,451 4,295 6,95 0,110
55 Fatnassa 2 363,6 94,7 465,4 9,072 3,896 20,244 12,967 3,601 5,62 0,089
62 Sabria Mol 100 42,1 162,9 2,495 1,732 7,086 4,227 2,056 3,45 0,054
63 Faouar 4 145,5 60,6 234,1 3,630 2,493 10,183 6,123 2,474 4,12 0,065
61 Zafrane 3 b 118,2 39,5 170,4 2,949 1,625 7,412 4,574 2,139 3,47 0,055
56 Negga 6 209,1 60,6 251,2 5,217 2,493 10,926 7,710 2,777 3,94 0,062
59 Zarcine 1 181,8 60,6 255,5 4,536 2,493 11,114 7,029 2,651 4,19 0,066
14 Nefta CI1 412 66,5 520 10,279 2,735 22,619 13,015 3,608 6,27 0,099
13 Nefta CI2 386 46 380 9,631 1,892 16,529 11,523 3,395 4,87 0,077
30 Toz CI 2 400 46 669 9,980 1,892 29,100 11,872 3,446 8,45 0,133
29 Tozeur CI3 390 46,3 327 9,731 1,905 14,224 11,635 3,411 4,17 0,066
36 Hamma CI2 304 29,9 652 7,585 1,230 28,360 8,815 2,969 9,55 0,151
45 Hamma CI 4 318 36 510 7,934 1,481 22,184 9,415 3,068 7,23 0,114
51 Tazrarit CI 395 40 996 9,855 1,645 43,323 11,501 3,391 12,77 0,202
50 Ceddada CI 348 40 337 8,683 1,645 14,659 10,328 3,214 4,56 0,072
7 Hazoua CI 285 57 182 7,111 2,345 7,916 9,455 3,075 2,57 0,041
48 Mahacen CI1 355 41 277 8,857 1,687 12,049 10,544 3,247 3,71 0,059
39 Hamma CI1b 337 37 460 8,408 1,522 20,009 9,930 3,151 6,35 0,100

Tableau III-7 : SAR et ESR des eaux souterraines


ANNEXE 3
18 2
N° Désignation Nappe Formation O‰ H‰ d 2H
vs SMOW vs SMOW
1 Bir Roumi CT: Miocène Sables -5,04 -49,1 -8,78
2 A. Od Ghris CT: Miocène Sables -4,6 -46,9 -10,1
3 Hezoua 1 bis CT: Miocène Sables -4,74 -47,5 -9,58
4 Htam CT CT: Miocène Sables -5,29 -49,3 -6,98
5 Mzara CT: Miocène Sables -4,83 -47,4 -8,76
6 El Faouz CT: Miocène Sables -4,95 -48 -8,4
7 Gar. Jaball 1 bis CT: Miocène Sables -4,77 -47,6 -9,44
8 Choucht Zerga CT: Miocène Sables -4,78 -47,4 -9,16
9 Nefta 4 bis CT: Miocène Sables -5,11 -48,5 -7,62
10 Nefta 9 CT: Miocène Sables -4,23 -45,5 -11,66
11 Sif Lakdar CT: Miocène Sables -4,13 -44,4 -11,36
12 Zâafrana 1 bis CT: Miocène Sables -6,21 -54 -4,32
13 Gherdgaya 4 bis CT: Miocène Sables -6,11 -53,9 -5,02
14 IBC 1 bis CT: Miocène Sables -4,75 -45,4 -7,4
15 Mrah 1 bis CT: Miocène Sables -5,93 -53 -5,56
16 PK 14 bis CT: Miocène Sables -4,07 -45 -12,44
17 Moncef 3 ter CT: Miocène Sables -5,06 -48,7 -8,22
18 IBC 10 bis CT: Miocène Sables -4,99 -48,1 -8,18
19 IBC 13 bis CT: Miocène Sables -5,04 -48,4 -8,08
20 Chemsa 1 bis CT: Miocène Sables -5,01 -47,9 -7,82
21 Drâ CRDA CT: Miocène Sables -5,72 -51,8 -6,04
22 Hotel Sarra CT: Miocène Sables -5,73 -50,6 -4,76
23 Tozeur 8 CT: Miocène Sables -3,85 -43,6 -12,8
24 Neflayet3 b CT: Miocène Sables -4,97 -48 -8,24
25 O.Koucha 2b CT: Miocène Sables -4,79 -46,2 -7,88
26 M° Skich CT: Miocène Sables -4,76 -46,9 -8,82
27 Degache Senon CT: Miocène Sables -4,82 -46,6 -8,04
28 A.Torba 3 ter CT: Miocène Sables -5,85 -51,3 -4,5
29 Zaouiet El A 1 t CT: Miocène Sables -5,86 -50,1 -3,22
30 El Hamma 16 CT: Miocène Sables -4,7 -47 -9,4
31 El Hamma 14 b CT: Miocène Sables -5,44 -49,5 -5,98
32 El Hamma 5 bis CT: Miocène Sables -7,44 -52,9 6,62
33 Kriz 3 ter CT: Miocène Sables -5,85 -49,9 -3,1
34 Hedi Triki CT: Miocène Sables -5,97 -50,6 -2,84
35 Ceddada 3 ter CT: Miocène Sables -5,94 -50,5 -2,98
36 Ceddada 4 bis CT: Miocène Sables -5,98 -50,6 -2,76
37 Dghoumes 3 bis CT: Miocène Sables -5,99 -51,4 -3,48
38 Tazrarit 1 CT: Miocène Sables -5,72 -49,2 -3,44
39 Tazrarit 1 bis CT: Miocène Sables -6,04 -50,9 -2,58
40 Chakmou 4 CT: Miocène Sables -6,98 -50,8 5,04
41 Gouifla 8 CT: Miocène Sables -6,72 -50,2 3,56
42 Oued Shili CT: Miocène Sables -7,27 -51,2 6,96
43 Ben Gacha CT: Miocène Sables -6,44 -56 -4,48

Tableau IV-6 : Teneurs en isotopes stables (Campagne de 1999)


18 2
N° Désignation Nappe Formation O‰ H‰ d 2H
vs SMOW vs SMOW
44 Dhafria 3 CT: Miocène Sables -7,71 -57 4,68
45 Ferdaous C1F1 CT: Miocène Sables -4,22 -47,3 -13,54
46 Essalem 2 CT: Miocène Sables -6,77 -57,9 -3,74
47 Nasr1 C1N1 CT: Miocène Sables -4,6 -50 -13,2
48 Fatnassa 2 CT: Sénonien Calcaires -5,03 -47,7 -7,46
49 Negga 6 CT: Sénonien Calcaires -5,15 -51,1 -9,9
50 Bechni CT: Sénonien Calcaires -5,51 -49,2 -5,12
51 Faouar 4 CT: Sénonien Calcaires -4,52 -46,5 -10,34
52 Sabria Môl CT: Sénonien Calcaires -5,62 -51,5 -6,54
53 Zarcine 1 CT: Sénonien Calcaires -5,35 -49,1 -6,3
54 Jemna 1 bis CT: Sénonien Calcaires -5,13 -45,9 -4,86
55 D. Kousksi 1bis CT: Sénonien Calcaires -5,53 -49,6 -5,36
56 Bir Haj Brahim CT: Sénonien Calcaires -5,53 -49 -4,76
57 Zaafrane 3 b CT: Sénonien Calcaires -5,13 -47 -5,96
58 Douz 2 bis CT: Sénonien Calcaires -5,48 -49,6 -5,76
59 Hezoua F 5 Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,44 -46,3 -10,78
60 S.Bejia Rached Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,23 -45,6 -11,76
61 M.Ftita Mileh Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,55 -46,7 -10,3
62 Salah B Taleb Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,49 -46,7 -10,78
63 Bogdadi M°(W) Plio-Quaternaire Sab, argileux -5 -48,3 -8,3
64 Nefta fôret Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,86 -43,6 -12,72
65 Abdelha. Nasr Plio-Quaternaire Sab, argileux -5,32 -49,4 -6,84
66 M° Zercini Plio-Quaternaire Sab, argileux -5,08 -48,3 -7,66
67 Ezzouaia Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,53 -42,4 -14,16
68 Laroussi Ezouni Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,85 -48,5 -9,7
69 Ali B Saad Plio-Quaternaire Sab, argileux -6,5 -52,8 -0,8
70 Belgac. Hamza Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,8 -43,6 -13,2
71 Legtari Abdelm Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,58 -46 -9,36
72 Kamel Jmoii Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,23 -43,5 -9,66
73 M° Ali Nouri Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,49 -45,3 -9,38
74 Amed Ammam Plio-Quaternaire Sab, argileux -5,04 -43,9 -3,58
75 Nefta CI1 Cont. Intercalaire grés et sables -7,1 -58 -1,2
76 Nefta CI2 Cont. Intercalaire grés et sables -7,5 -57,9 2,1
77 Toz CI 2 Cont. Intercalaire grés et sables -7,4 -61,7 -2,5
78 Tozeur CI3 Cont. Intercalaire grés et sables -7,6 -61 -0,2
79 Hamma CI2 Cont. Intercalaire grés et sables -6,8 -67 -12,6
80 Hamma CI 4 Cont. Intercalaire grés et sables -7,4 -58,8 0,4
81 Tazrarit CI Cont. Intercalaire grés et sables -7,2 -56,9 0,7
82 Ceddada CI Cont. Intercalaire grés et sables -7,4 -54,6 4,6
83 Hazoua CI Cont. Intercalaire grés et sables -7,3 -57,3 1,1
84 Mahacen CI1 Cont. Intercalaire grés et sables -7,4 -56,4 2,8
85 Hamma CI1b Cont. Intercalaire grés et sables -7,5 -59,6 0,4

Tableau IV-6 (suite) : Teneurs en isotopes stables (Campagne de 1999)


18 2
N° Désignation Nappe Formation O ‰ vs SMOW H ‰ vs SMOW Excès en 2H
1 El Hamma 9 bis CT: Miocène Sables -6,62 -51,8 1,16
2 Moncef 3 bis CT: Miocène Sables -4,75 -48,2 -10,2
3 Hazoua 1 bis CT: Miocène Sables -4,45 -46,4 -10,8
4 Tozeur 3 CT: Miocène Sables -4,26 -45 -10,92
5 Ibn Chabbat 3 ter CT: Miocène Sables -4,64 -46,8 -9,68
6 Nefta 2 bis CT: Miocène Sables -4,81 -47,1 -8,62
7 Hazoua 4 CT: Miocène Sables -4,56 -46,8 -10,32
8 Manachi 2 bis CT: Miocène Sables -5,59 -48,9 -4,18
9 Hotel Ras El Aîn Toz CT: Miocène Sables -4,34 -44,6 -9,88
10 El Hamma 15 CT: Miocène Sables -4,08 -43,4 -10,76
11 Matrouha 2 CT: Miocène Sables -4,02 -44,9 -12,74
12 Rejim Mâatoug 2 CT: Miocène Sables -4,16 -45,2 -11,92
13 B. maure Haguiga CT: Miocène Sables -3,59 -43,1 -14,38
14 Duntex CT: Miocène Sables -4,48 -47 -11,16
15 Heretiers Saîdi Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,7 -43 -13,4
16 Hatem Maklouf Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,57 -42,5 -13,94
17 Hedi Abdelwahed Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,61 -47 -10,12
18 Abdallah Messaoud Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,58 -47,3 -10,66
19 Abdallah Sekala Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,48 -42,3 -14,46
20 Othman Souissi Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,68 -43,5 -14,06
21 Amara Jhimi Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,63 -43,4 -14,36
22 Abderr. Mâatoug Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,79 -48,1 -9,78
23 Mbarek Tatta Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,82 -49,2 -10,64
24 Rached Hanachi Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,33 -47,5 -12,86
25 Oued Hachana Plio-Quaternaire Sab, argileux -5,41 -43 0,28
26 Jhim forêt Plio-Quaternaire Sab, argileux -3,19 -40,9 -15,38
27 Kmaês Bouchiba Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,64 -47,4 -10,28
28 Bir El Hod Plio-Quaternaire Sab, argileux -2,17 -28,9 -11,54
29 Hazoua F2 Plio-Quaternaire Sab, argileux -5,12 -49,1 -8,14
30 Bir Touil Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,71 -39,4 -1,72
31 M° Zaêter Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,9 -46,7 -7,5
32 Kamel Rhouma Plio-Quaternaire Sab, argileux -4,23 -44,7 -10,86

Tableau IV-7 : Teneurs en isotopes stables (Campagne de 2001)


18 2
N° Désignation Aquifère O ‰ vs SMOW H ‰ vs SMOW Excès en 2H
1 El Faouz CT sab -4,92 -45,02 -5,66
2 Choucht Zerga CT sab -4,56 -42,9 -6,42
3 Farej 2 CT sab -4,95 -45,53 -5,93
4 Nefta 12 CT sab -5,53 -48,44 -4,2
5 Nefta SONEDE CT sab -4,11 -42,59 -9,71
6 Htam CT sab -5,19 -47,93 -6,41
7 Mzara CT sab -4,73 -45,82 -7,98
8 Hazoua 1 ter CT sab -4,55 -44,87 -8,47
9 A Ouled Ghris CT sab -4,53 -46,35 -10,11
10 Bir Roumi CT sab -5 -48,42 -8,42
11 Deghoumes 4 CT sab -5,98 -51,74 -3,9
12 Degache CT CT sab -5,24 -49,46 -7,54
13 A Torba 1 ter CT sab -5,85 -49,77 -2,97
14 Koudiet Lakoua CT sab -4,97 -43,94 -4,18
15 Hamma 21 CT sab -5,18 -45,48 -4,04
16 Hamma 20 CT sab -6,04 -49,33 -1,01
17 Hamma 14b CT sab -5,36 -44,64 -1,76
18 Hamma 18 CT sab -7,72 -50,56 11,2
19 Oued Sebk CT sab -7,78 -49,85 12,39
20 Neflayet2 CT sab -4,94 -45,01 -5,49
21 Jhim1b CT sab -4,25 -39,97 -5,97
22 Degache Senon CT sab -4,43 -41,51 -6,07
23 IBC 7 CT sab -5,09 -45,13 -4,41
24 Gherdgaya4 CT sab -6,13 -50,29 -1,25
25 Hotel sarra CT sab -5,46 -47,15 -3,47
26 Tazrarit1 CT sab -5,92 -47,92 -0,56
27 Draa CRDA CT sab -7,43 -59,95 -0,51
28 IBC 14 CT sab -5,02 -47,63 -7,47
29 Dghoumes 2 CT sab -4,07 -41,64 -9,08
30 Bir Touil PQ -3,85 -36,64 -5,84
31 Hamma 9b CT sab -6,94 -45,26 10,26
32 Moncef 3b CT sab -5,25 -43,99 -1,99
33 Oued Hachana PQ -5,23 -37,46 4,38
34 Tazrarit 1 bis CT sab -5,99 -47,16 0,76
35 Bir El Hod PQ -0,8 -19,47 -13,07
36 Mrah Lahouar 6 CT sab -4,44 -42,6 -7,08
37 Kriz 5 CT sab -6,06 -47,94 0,54
38 Chemsa 1bis CT sab -4,98 -44,66 -4,82
39 Castilia 3bis CT sab -4,16 -41,61 -8,33
40 Tozeur 9 CT sab -4,13 -42,22 -9,18
41 Mzara CI CI Djérid -7,75 -53,59 8,41
42 Hazoua CI CI Djérid -7,3 -52,58 5,82
43 Hamma CI 1b CI Djérid -6,16 -47,64 1,64
44 Ceddada CI CI Djérid -6,69 -49,03 4,49
45 Hamma CI 4 CI Djérid -6,99 -48,48 7,44
46 Degache CI3 CI Djérid -7,09 -48,31 8,41
47 Tozeur CI 4 CI Djérid -5,12 -44,35 -3,39
48 Mahacen CI2 CI Djérid -7,02 -49,94 6,22
49 Tazrarit CI CI Djérid -7,02 -49,87 6,29
50 Nefta CI 3 CI Djérid -7,09 -51,07 5,65

Tableau IV-8 : Teneurs en isotopes stables (RAF/2003)


N° Désignation Aquifère A14C (pcm) A13C ‰ PDB Age apparent (BP) 3
H UT
1 Bir Roumi CT sables inf 0.7
2 A. Od Ghris CT sables 5.8 ± 1.2 -7,46 22910 ± 1640
3 Hezoua 1 bis CT sables
4 Htam CT CT sables 4.4 ± 1.5 25020 ± 2650 inf 0.7
5 Mzara CT sables 3,2 ± 0,8 -6,36 27620 ± 1990 inf 0.7
6 El Faouz CT sables
7 Gar. Jaball 1 bis CT sables 7,9 ± 0,9 -6,94 20395 ± 905
8 Choucht Zerga CT sables
9 Nefta 4 bis CT sables inf 0.9
10 Nefta 9 CT sables inf 0.7
11 Sif Lakdar CT sables inf 0.7
12 Zâafrana 1 bis CT sables inf 0.7
13 Gherdgaya 4 bis CT sables 10.4 ± 1.7 -5,46 18210 ± 1325 inf 0.9
14 IBC 1 bis CT sables 19,4 ± 1.8 -7,94 13190 ± 760 inf 1.0
15 Mrah 1 bis CT sables
16 PK 14 bis CT sables 6.1 ± 1.1 -7,27 22460 ± 1490
17 Moncef 3 ter CT sables
18 IBC 10 bis CT sables inf 0.7
19 IBC 13 bis CT sables 19.4 ± 1.8
20 Chemsa 1 bis CT sables
21 Drâ CRDA CT sables 17.9 ± 1.6 13825 ± 710 inf 0.7
22 Hotel Sarra CT sables inf 0.7
23 Tozeur 8 CT sables 18.3 ± 1 -8,29 13630 ± 470 inf 0.7
24 Neflayet3 b CT sables inf 0.7
25 O.Koucha 2b CT sables 11,9 ± 1,35 17120 ± 909 inf 0.7
26 M° Skich CT sables
27 Degache Senon CT sables
28 A.Torba 3 ter CT sables inf 0.7
29 Zaouiet El A 1 t CT sables
30 El Hamma 16 CT sables inf 0.7
31 El Hamma 14 b CT sables 28.5 ± 0.9 -9,96 10070 ± 250
32 El Hamma 5 bis CT sables 3.65 ± 1.2 -10,75 26620 ± 2590
33 Kriz 3 ter CT sables
34 Hedi Triki CT sables
35 Ceddada 3 ter CT sables
36 Ceddada 4 bis CT sables inf 0.7
37 Dghoumes 3 bis CT sables
38 Tazrarit 1 CT sables
39 Tazrarit 1 bis CT sables inf 0.7
40 Chakmou 4 CT sables
41 Gouifla 8 CT sables
42 Oued Shili CT sables
43 Ben Gacha CT sables 17.1 ± 1.4 -7,65 14170 ± 655 inf 0.7

Tableau IV-9 : Activités 14C, teneurs en 13C, âges apparents et 3H des eaux des
différents aquifères (Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère A14C (pcm) A13C ‰ PDB Age apparent (BP)
3
H UT
44 Dhafria 3 CT sables
45 Ferdaous C1F1 CT sables
46 Essalem 2 CT sables
47 Nasr1 C1N1 CT sables
48 Fatnassa 2 CT calcaires 27,8±2,3
49 Negga 6 CT calcaires 11,6 ± 1,4 -6,7 17270 ± 950
50 Bechni CT calcaires
51 Faouar 4 CT calcaires 9,6 ± 1,1 -4,59 18850 ± 910
52 Sabria Môl CT calcaires 6,1 ± 1 -5,9 22200 ± 1295
53 Zarcine 1 CT calcaires 11,6 ± 1,2 -5,77 17290 ± 810
54 Jemna 1 bis CT calcaires 10,8 ± 0,85 -3,6 17905 ± 630
55 D. Kousksi 1bis CT calcaires
56 Bir Haj Brahim CT calcaires
57 Zaafrane 3 b CT calcaires 21,1 12490 ± 530
58 Douz 2 bis CT calcaires
59 Hezoua F 5 Plio-Quaternaire
60 S.Bejia Rached Plio-Quaternaire
61 M.Ftita Mileh Plio-Quaternaire
62 Salah B Taleb Plio-Quaternaire
63 Bogdadi M°(W) Plio-Quaternaire
64 Nefta fôret Plio-Quaternaire 72 ± 1 -10,41 2640 ± 120
65 Abdelha. Nasr Plio-Quaternaire
66 M° Zercini Plio-Quaternaire
67 Ezzouaia Plio-Quaternaire
68 Laroussi Ezouni Plio-Quaternaire
69 Ali B Saad Plio-Quaternaire
70 Belgac. Hamza Plio-Quaternaire
71 Legtari Abdelm Plio-Quaternaire
72 Kamel Jmoii Plio-Quaternaire
73 M° Ali Nouri Plio-Quaternaire
74 Amed Ammam Plio-Quaternaire
75 Nefta CI1 CI Djérid
76 Nefta CI2 CI Djérid 0,48 -8,96
77 Toz CI 2 CI Djérid 0,44 -8,47
78 Tozeur CI3 CI Djérid
79 Hamma CI2 CI Djérid
80 Hamma CI 4 CI Djérid 0,38 -8,8
81 Tazrarit CI CI Djérid 0,35 -7,9
82 Ceddada CI CI Djérid 0,27 -8,51
83 Hazoua CI CI Djérid 0,42 -9,65
84 Mahacen CI1 CI Djérid 0,69 -8,88
85 Hamma CI1b CI Djérid 2,4 -8,28

Tableau IV-9 (suite) : Activités 14C, teneurs en 13C, âges apparents et 3H des eaux
des différents aquifères (Campagne de 1999)
N° Désignation Aquifère A14C (pcm) A13C ‰ PDB Age apparent (BP)
1 El Hamma 9 bis CT sables
2 Moncef 3 bis CT sables
3 Hazoua 1 bis CT sables
4 Tozeur 3 CT sables
5 Ibn Chabbat 3 ter CT sables
6 Nefta 2 bis CT sables
7 Hazoua 4 CT sables
8 Manachi 2 bis CT sables
9 Hotel Ras El Aîn Toz CT sables
10 El Hamma 15 CT sables
11 Matrouha 2 CT sables 8,8 ± 0,9 19490 ± 820
12 Rejim Mâatoug 2 CT sables 10,3 ± 1,5 18260 ± 1140
13 B. maure Haguiga CT sables
14 Duntex CT sables 7,5 ± 1,5 20785 ± 1550
15 Heretiers Saîdi Plio-Quaternaire
16 Hatem Maklouf Plio-Quaternaire
17 Hedi Abdelwahed Plio-Quaternaire
18 Abdallah Messaoud Plio-Quaternaire
19 Abdallah Sekala Plio-Quaternaire 103,6 ± 0,9 Actuel
20 Othman Souissi Plio-Quaternaire
21 Amara Jhimi Plio-Quaternaire 99,4 ± 0,8 Actuel
22 Abderr. Mâatoug Plio-Quaternaire
23 Mbarek Tatta Plio-Quaternaire 85,5 ± 1 1260 ± 100
24 Rached Hanachi Plio-Quaternaire
25 Oued Hachana CT sables 15,2 ± 1,35 15140 ± 710
26 Jhim forêt Plio-Quaternaire 83 ± 1,3 1500 ± 125
27 Kmaês Bouchiba Plio-Quaternaire
28 Bir El Hod Plio-Quaternaire
29 Hazoua F2 Plio-Quaternaire
30 Bir Touil Plio-Quaternaire
31 M° Zaêter Plio-Quaternaire 77,6 ± 1,15 2040 ± 123
32 Kamel Rhouma Plio-Quaternaire 87,5 ± 1,8 -9,96 1080 ± 160

Tableau IV-10 : Activités 14C, teneurs en 13C et âges apparents des eaux des
différents aquifères (Campagne de 2001)

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