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MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du grade de MAGISTER
En : Science de la Terre
Spécialité Pétrologie-Structurologie
Par : DAHOUMANE Farida
THEME
directeur de thèse Mr Djellit Hamou, qui a proposé ce sujet et qui m’a guidé et conseillé dans
toutes les étapes de mon travail. Les sorties de terrains en sa compagnie et les discussions
qu’elles ont entrainées m’ont permis de mieux appréhender les difficultés. Je le remercie
Je présente mes profonds remerciements au Pr Ouabadi Aziouez pour m’avoir fait l’honneur
Je remercie le Pr Djelloul Belhai, Pr Ouyed Merzouk et Dr. Moulfi Leila de m’avoir fait
Enfin mes remerciements à mes parents à qui je dois mes études et ma formation, à mes sœurs
et frères et leurs enfant. Ainsi à tout l’ensemble de mes collègues et mes amis.
I.10 - Les provinces magmatiques Néogènes et Quaternaire et leur relation avec l’orogène
maghrébides 21
II.2.1- Introduction 27
III.2.3- Le Mio-Pliocène 43
III.4- Le Quaternaire 56
III.4.1- La nomenclature du Quaternaire méditerranien 56
III.4.2- Le Quaternaire de la région de Guelma 58
III.4.2.1- Introduction 58
III.4.2.2- Le Salétien 58
III.4.2.3- L’Amirien 59
III.4.2.4- Tensiftien 60
III.4.2.5- Pré soltanien 61
III.4.2.6- Soltanien 61
Bibliographie 107
Liste des figures
Fig. I.3. Les grands ensembles de l’édifice structural alpin Nord algérien 06
Fig. I.4. Représentation schématique d’une évolution possible des zones internes 12
du Constantinois entre le Lutétien et le Burdigalien inférieur-moyen (Bouillin, 1979)
Fig. I.6. Principales zones avec leur régime tectonique et cinématique situées 19
a la limite de plaques Afrique-Eurasie avec les vitesses de déformation correspondantes en
mm/an (D’après Serpelloni et al. 2007 in Maouche, 2010).
Fig. II.3. Coupe montrant les relations entre les diverses unités géologiques. 29
Fig. III.6. Affleurement du Néogène sur les flancs du tellien (route Guelma 53
vers Aïn Beni Djera en face de Kellerman.
Fig. IV. 4: fréquence des séismes avant l'installation du réseau mondial WWSSN 79
Fig. IV. 5: fréquence des séismes avant la remise en route du réseau CRAAG qui a été remis
en marche dans les années 90 puis n'a pas bien fonctionné à cause du terrorisme. 79
Fig. IV. 7 : Carte de la distribution des épicentres observés suite au séisme de Hammam
Debagh du 20 septembre 2003, l’étoile blanche indique l’épicentre macrosismique (Hammam
Debagh) où l’intensité maximale est de Io = V. 82
Fig. IV. 8 : distribution spaciale des répliques du séisme de Guelma avec son mécanisme
Fig. V. 5 : Coupe schématique montrant les chevauchements de Aïn Beni Djera (Djellit non
publiée) 102
Fig. V. 6 : Distribution des fractures à une zone de cisaillement. R et R’ joints de cisaillement
conjugués (ou Riedel), symétrique pae rapport à l’axe Z et faisant entre eux un angle voisin de
60° ; T : fente de tension inclinée à 45° par rapport au plan principal et parallèle à l’axe Z (axe
de raccourcissement maximal) ; X : axe d’allongement maximal. In Aïte (1994). 103
Liste des photos
Photo. III.5 : faciès molassique des travertins de Guelma affleurant à gauche de la route vers
Aïn Beni Djera 50
Photo. III.6 : Suite vers le Sud de la photo III.5 : les Travertins de Guelma sont transgressifs
sur les marnes gypseuses du Tortono-Méssinien 51
Photo. III.11 : Vue sur la rive gauche de l’oued Bou Hamdane (à l’endroit de l’ancien
camp où cet oued forme un méandre) : le tellien est surmonté par une terrasse Quaternaire
de 50 m. 60
Photo. III.12 : terrasse Pré-Soltanien. 61
Photo. III.13 : vue panoramique de la rive droite de l’Oued Bou Hamdane montrant deux
niveaux de terrasses. 62
Photo V. 2 : déformation des galets dans les conglomérats et terrasses récentes jalonnant le
contact : (A) vue générale à l’affleurement et (B) vue de détail dans le plan YZ de la
déformation. 92
Photo V.3 : Chevauchement unité néritique du Debagh sur les dépôts néogènes au niveau de
Koudiat bou Fertout. 93
Photo V. 4 : Dépôts rubéfiés Quaternaire pincés sous les calcaires Jurassique Crétacé du
Djebel Debagh . 93
Photo V. 5 : le flysch numidien pris dans le plan de faille à proximité de l’accident (plan de
faille). Le flysch numidien est fortement cataclasé et plus ou moins délaceré. 93
Photo. V.7 : travertins verticalisés en formes de croissant de lune assimilés à des méga fentes
de tension, crées par le jeu de l’accident Roknia – Hammam Debagh (vue générale en (A)) et
dont l’axe est matérialisé par des stries de croissance (Détail en (B)). 95
Photo. V. 9 : contact argiles à gypses avec les conglomérats rouges à l’entrée du village
Houari Boumediene (ex : Aïn Saint 96
Photo. V 10 : Vue panoramique de la carrière du Djebel Karboussa, montrant le calcaire
plissé avec plusieurs miroirs striés (en A) et des fentes de tension remplies
de calcite (en B) 97
Photo. V. 11 : exemple d’accident transversal : faille (N040 68SE) décrochante dextre à jeu
normal, observée dans la carrière du Djebel Karboussa 98
Photo. V. 12 : Chevauchement à vergence sud des marnes Tortono – Messinien sur les
conglomérats rouges du Mio – Pliocène et sur les grès numidiens 100
Introduction Générale
En dépit de son activité sismique, le bassin de Guelma reste parmi les zones sismogènes
inexplorées de l’Algérie.
Sur le plan stratigraphique très peu d’études se sont particulièrement penchées sur les
formations récentes (Miocène et Quaternaire) de cette région. Les principaux travaux portant
sur cette tranche d’âge sont généralement anciens et manquent d’une nomenclature adéquate.
Nous citerons parmi les rares documents paléontologique qui existe J. Dareste De La
Chavanne (1910) ; J. Blayac (1912) ; P. Deleau (1938) et J.M Vila (1980).
Sur le plan sismique et néotectonique, Meghraoui (1988) et Harbi et al . (1999) ont donné
une vue d’ensemble de cette zone.
Le travail présenté ici a pour but d'étudier les déformations récentes de la région de
Guelma. C’est une contribution à une amélioration de la connaissance de la néotectonique et
de la sismotectonique de cette partie du tell oriental.
A ce titre nous avons procédé à une étude précise des formations du Néogène, et de la
géologie locale et régionale.
Le mémoire comporte cinq chapitres.
Les quatrièmes et cinquièmes chapitres font le point sur l’activité sismique localisée au
niveau du bassin de Guelma et l’analyse des failles actives de ces secteurs.
Chapitre I
La région de Guelma bénéficie d'une grande fertilité grâce notamment à la Seybouse et d’un
grand barrage qui assure un vaste périmètre d'irrigation.
Fig. I‐1. Situation géographique du secteur d’étude
2
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Elle occupe aussi une position géographique stratégique, en sa qualité de carrefour dans la
région nord-est de l’Algérie, reliant le littoral des Wilaya de Annaba, El Tarf et Skikda, aux
régions intérieures telles que les Wilaya de Constantine, Oum El Bouagui et Souk-Ahras.
I.1.2 Hydrographie
Tous les oueds de la région de Guelma convergent vers la plaine de Guelma. La Seybouse est
l’un des fleuves les plus importants de la région pour la longueur de son parcours, le nombre
de ses affluents et la superficie de son cours. Il traverse le bassin de Guelma d'Ouest en Est,
il draine toute la partie centrale et s’écoule dans la direction NE-SW, sur le flanc Sud de la
forêt de Beni Ahmed. L’oued Bou Hamdane qui se jette dans la Seybouse à Madjez Amar, en
est l’affluent le plus important après l’oued Cherf.
Le réseau routier de la région de Guelma est bien développé. Il joue un rôle important dans les
différentes activités de cette région, notamment, l’activité minière qui s'appuie sur
l’exploitation du kaolin de Djebel Debbagh, l’antimoine de Hammam N'bails, l'onyx de
Mahouna et autres.
I.1.3 Orographie
La région de Guelma est un pays de nappes. Les terrains qui composent son sol et son sous sol
sont variés et leurs âges oscillent entre le trias et le quaternaire que surmontent, ça et là, des
dépôts récents, correspondant à des sols alluvionnaires ou limoneux.
Ce bassin est adossé, au Nord comme au Sud, à des reliefs constitués de terrains allochtones,
appartenant, pour l’essentiel, au domaine tellien, connu pour être géologiquement constitué de
marnes et de carbonates d’âge méso cénozoïque et dont la sédimentation, de mer ouverte,
s’est effectuée en domaine pélagique.
Du point de vu orographie, cette région est limitée au NW par un pays accidenté occupé par
des chaînons et des massifs, orientés E – W, le plus souvent dénudés, constitués par des
marnes, des marno–calcaires et des calcaires où affleurent le Djebel Ragouba (557m), le
Djebel El Mkralen (546m), le Djebel bou Sba (635m). Ces chaînons s’abaissent légèrement
vers l’Est au col d’El Fedjoudj pour livrer passage à la route de Guelma à Annaba et vers
3
Chapitre I : Contexte Géologique Général
l’Ouest au col d’Abd er Zech (380m) où a été tracée la route de Guelma à Skikda. Vers
l’Ouest se développe un axe orographique important orienté E – W et constitué par des crêtes,
et des arêtes calcaires souvent très abrupts et à l’aspect déchiqueté. Cette importante chaîne,
dont l’altitude varie de 1000 à 1200mètres, comprend de l’Ouest à l’Est l’arête du Kef
Hahouner (1023m), le Djebel Taya (1208m), le Djebel El Graar (1078m), et enfin la longue
crête du Djebel Debagh (1060m), qui vient s’arrêter brusquement au Nord - Ouest de
Guelma, pour ne réapparaître que sous forme d’une légère ride qui s’ennoie plus à l’Est aux
environ d’Héliopolis sous les flyschs et le tellien.
I.2- Place de la région étudiée dans le contexte géodynamique global [Cadre géologique
général]
En Algérie, la chaîne alpine, où se situe cette étude, s’étend de l’Atlas saharien à la mer
Méditerranée. Ajoutée à l’Ouest aux chaînes rifaines marocaines et à l’Est à l’arc calabro-
sicilien. Elle s’intègre à la branche sud méditerranéenne du système alpin qui s’étend sur plus
de 1200km, depuis l’océan atlantique au golf de Gabes. En Algérie, elle représente par rapport
à la plate forme africaine stable, située plus au Sud, la zone mobile alpine où se concentre la
quasi-totalité de l’activité sismique maghrébine. Rappelons qu’en méditerranée occidentale le
système alpin est représentée par deux tronçons : le tronçon sud méditerranéen, et son
complément nord ou rameau occidental, défini par les chaînes bétiques et les alpes, de
l’orogenèse alpine périméditerranéen (fig. I.2).
Fig. I.2 : Configuration des grands domaines de l’orogène alpin en méditerranée occidentale (M.
Durand Delga, 1969, modifiée)
4
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Les nombreuses études qui ont été consacrées à la chaîne alpine d’Algérie montrent qu’elle a
été édifiée au cours du Tertiaire, grâce à des phases de grands charriages et chevauchement.
Au sein des édifices structuraux qui la caractérisent, décrits ça et là par les différents auteurs,
on reconnaît plusieurs unités et écailles tectoniques plus ou moins déplacées et plus ou moins
imbriquées les unes dans et/ou sur les autres. Dans le détail, leur analyse est très complexe.
Toutefois des résumés et synthèses générales s’accordent pour dire que ces unités complexes
et les différentes écailles, d’échelle réduite, résultent de la tectonisation de quatre grands
domaines paléogéographiques principaux : 1)- le socle ancien kabyle, 2)- la formation de
plate forme ou chaîne calcaire ou encore dorsale Kabyle, -3)- les nappes à matériel flysch
ou flyschs kabyles (Massylien, Maurétanien et Numidien, 4) les nappes marno-carbonatées
ou nappes telliennes. Si l’unanimité est de mise sur la patrie d’origine de la plupart des unités
qui composent l’édifice, il n’en est pas de même, comme nous le verrons plus loin, pour les
nappes de flysch.
La carte résumant l’orogène alpin périméditerranéen (fig. I.2), donne l’allure générale de la
distribution spatiale des grands domaines qui composent cette chaîne. Du Nord au Sud, on
reconnaît les quatre grandes unités structurales, (Durand Delga, 1955, Raoult, 1974 ;
Bouillin, 1977 ; Vila, 1980 ; Djellit, 1987). Avec en plus dans le secteur étudié, une
cinquième unité découpée dans le domaine tellien. Il s’agit de l’unité néritique ou nappe
néritique constantinoise.
Ces domaines, sont largement charriés sur un avant pays para autochtone représenté par les
séries du Hodna et de l’Atlas saharien, visibles plus au Sud.
Sur le plan structural la coupe (fig.I. 3) résume les rapports spatiaux que contractent les unités
principales découpées au cours du Tertiaire dans les différents domaines précédents. Ainsi, on
reconnaît dans les édifices structuraux de cette chaîne les unités tectoniques suivantes:
I.3.1- Les massifs anciens Kabyles ou socle kabyle : ils sont formés d’élément, issus de la
dislocation de la microplaque méso méditerranéenne (ou plaque d’Alboran). Ces massifs sont
formés essentiellement de terrains métamorphiques antérieurs au Trias. Le socle kabyle de
ces massifs est composé d’un substratum gneissique méso-catazonal, surmonté de schistes et
phyllades peu ou pas métamorphiques.
5
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Fig. I.3 : les grands ensembles de l’édifice structurale alpin Nord algérien (voir localisation fig. I.1).
I.3.2- La dorsale Kabyle : elle est constituée de niveaux surtout carbonatés partiellement
dolomitisés et représente la couverture sud des massifs kabyles. Elle montre en petite et
grande Kabylie, des termes allant du Permo-Trias, discordant sur le socle, à l’Oligocène
(Djellit, 1987). Dans le Djurdjura, elle est découpée en trois écailles principales
chevauchantes les unes sur les autres tectoniquement superposées aux flyschs sous-jacents.
D’après les faciès sédimentaires du Lias, la dorsale kabyle est subdivisée en dorsale interne,
dorsale médiane et dorsale externe. Ces dernières correspondent à trois aires de sédimentation
téthysiennes, de plus en plus profondes au fur et à mesure que l’on se déplace vers le Sud
(Flandrin, 1952 ; Durand Delga, 1969 ; Raoult, 1974 ; Vila, 1980). Ces unités sont
tectoniquement superposées et paléogéographiquement distinctes.
I.3.3- Les flyschs kabyles : ce sont des dépôts de mer profonde qui séparaient à la fin du
Crétacé inférieur, la marge africaine de la marge européenne. Les flyschs sont d’âge crétacé
indifférencié et composés essentiellement de pélites, de grès fins silteux, de silex, de
radiolarites. Ils renferment des sédiments d’âge Crétacé-Paléogène (Bouillin, 1986).
I.3.4- Les nappes telliennes : avant leur tectonisation à la fin du Lutétien, leurs dépôts se sont
accumulés sur la marge septentrionale de l’Afrique. Elles sont formées essentiellement par
des séries marneuses ou marno-calcaires d’âge Crétacé et Paléogène, structurées en grandes
6
Chapitre I : Contexte Géologique Général
nappes gravitaires, charriées pour l’essentiel sur l’autochtone hodnéen présaharien. Elles
couvrent la majeure partie des zones externes (tell méridional).
I.3.5- La nappe néritique constantinoise: elle est caractérisée par le développement des
séries carbonatées à faciès néritiques dominants d’âge Jurassique et Crétacé et, localement,
d’une couverture décollée, marneuse et marno-calcaire du Sénonien supérieur et du
Paléogène.
C’est durant le Tertiaire, entre – 45 et –17 millions d’années, que le matériel de ces domaines
a été déformé et découpé en plusieurs unités tectoniques, sous l’effet du rapprochement entre
les plaques africaine et européenne.
I.4.1 Introduction
L’édification des grands reliefs des massifs kabyles et du Tell, dont ceux de la région de
Guelma est un processus ancien, réalisé, grâce à des accidents tectoniques (plans de
cisaillement, failles, etc.) dont la plupart sont à l’heure actuelle inactifs et ne jouent aucun rôle
dans l’activité sismique de ces secteurs, exceptés ceux dont la disposition, vis-à-vis du champ
de contraintes actuel, est favorable à une possible réactivation, à l’image de l’accident du
Debagh-Kef Hahounner où son activité néotectonique (Vila, 1980) et récente est prouvée,
comme nous le verrons au cours de cette étude.
I.4.2- Problématique
7
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Toutefois, pour certains auteurs ces mouvements de serrage ont débuté déjà vers la fin de
Crétacé (Djellit, 1987, 1989 ; Coiffait, 1992).
Dans ce qui va suivre, nous ne présentons que les phases de serrages franchement Tertiaires et
les évènements distensifs de réajustement isostasique qui se sont déroulés.
En petite Kabylie, ces trois phases majeures sont marquées par des chevauchements et
d’importants charriages ainsi que des glissements gravitaires. La figure I.4 résume, d’après
Bouillin (1979) l’essentiel de cette évolution. Comme on peut le constater, sur les coupes
retraçant les étapes principales de celle-ci, sont impliquées des unités issues de la
tectonisation des domaines majeurs décrits précédemment et initialement disposés, avant
l’intervention des phases de déformation, selon une logique Nord-Sud, avec (fig. I.4): au Nord
le Socle Kabyle ; sur sa bordure méridionale; la dorsale calcaire ; puis plus au Sud, les flyschs
kabyles (Maurétanien proximal et Massylien distal) ; et enfin en position méridionale les
séries telliennes). Pour l’auteur, le déroulement des phases tectoniques, ayant affectées ces
domaines, s’est effectué de la manière suivante :
I.4.2.1 A la fin du Lutétien, ce dispositif structural alpin est marqué par des chevauchements
qui ont affecté la dorsale et le flysch Maurétanien, ainsi des molasses et des flyschs gréso-
micacés du NummulitiqueII (formations qui succèdent à la phase tectonique priabonienne,
elles commencent à la limite Lutétien-Priabonien et atteignent l’Oligocène supérieur voire
même l’Aquitanien (J M. Vila, 1980). Deux faciès ont pu être distingués : Le Nummulitique
IIa de J.F Raoult, que J.P. Bouillin appelle ‘’le flysch gréso-micacé ‘’, et Nummilitique IIb de
Raoult, correspondant au « au flysch à microbrèches rousses de J.P. Bouillin.) se déposent sur
ces deux ensembles tectonisés. Cette phase est rattachée à la phase pyrénéenne (Raoult,
1974 ; Gélard, 1979 ; Vila, 1980 ; Wildi, 1983). Pour Djellit (1987) ; Andrieux et Djellit
8
Chapitre I : Contexte Géologique Général
(1989) elle est la conséquence d’un décrochement dextre localisé sur la bordure sud des
massifs kabyles.
En se basant sur l’existence dans le domaine tellien, des formations à blocs et des accidents
qui n’affectent que des unités dont la série ne dépasse pas le Lutétien supérieur-Priabonien
basal, Vila (1980) place cet événement tectonique dans le Priabonien.
Les structures impliquant la superposition socle kabyle, sur flysch maurétanien, sur flysch
massylien, sur séries telliennes sont liées à un phénomène de sous charriage. Elles sont
réalisées, pour l’essentiel à la fin de l’Oligocène.
L’oligo-Miocène kabyle du domaine interne qui se dépose sur le socle et la dorsale kabyle,
indique le début de l’affaissement vers le Nord du bloc interne qui sera suivi de l’écoulement
des olistostromes (Wildi, 1983).
Cette phase dont les effets se retrouvent jusque dans le domaine atlasique (KaziTani, 1986 ;
Addoum, 1995 ; Frizon de Lamotte et al., 2000 ; Bracene et Frizon de Lamotte, 2000)
présente une direction de serrage NW-SE (Djellit, 1987 ; Belhaï et al., 1990) in Guemache
(2010).
9
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Nord, en position suprakabyle et, vers le Sud, dans le constantinois, au dessus des séries
telliennes et de la nappe néritique.
Ce mouvement de charriage s’effectue après le dépôt des formations les plus récentes datées
de la série numidienne (N6 dans l’échelle de Blow) et avant ceux du Miocène post-nappe des
régions littorales (environ N8), soit il y a un peu plus de 15 MA (Lahondere, 1987). Des
chevauchements se poursuivent cependant dans la partie Sud des zones externes au
Serravallien et au Tortonien (Vila, 1980; Thomas, 1985) et atteignent alors le domaine des
chaînes atlasiques.
Pour Vila (1980), le charriage de la série numidienne s’est prolongé jusqu’au Tortonien dans
la région de Sedrata situé plus au Sud.
D’après Maury et al (2000) ; Gelabert et al (2002) in Domzig (2006), les nappes telliennes
sont mises en place après la collision du socle kabyle avec le continent africain, du Miocène
moyen à la fin du Miocène. La déformation migre alors vers le Sud. Le tell et l’Atlas sont
affectés par des plis à cette période.
La fin de la subduction de l’ancien océan téthysien coïncide avec le début d’un épisode
distensif post-collisionnel entre 28-11 Ma (Aïte, 1995 ; Aïte et Gélard, 1997), Cette dernière
est probablement liée au rebond lithosphérique entraîné par la plaque plongeante à la fin du
Miocène (Zeck, 1996).
Mais il faut souligner que les rapports des dépôts miocènes avec la mise en place des nappes
est variable d’une région à une autre, dans l’espace et dans le temps. Ainsi, certains auteurs
(Delfaud et al (1973) ; Neurdin-Trescartes (1993) ; Delteil (1974) ; (Fenet (1974) ; (Guardia
(1975) et Thomas (1985) décrivent les dépôts du Miocène moyen ou supérieur, comme des
formations post nappes qui scellent les chevauchements dans les zones internes et dans la
partie la plus septentrionale des zones externes. Ces auteurs font de la dernière phase de
serrage importante, responsable de la structuration de l’édifice orogénique des Maghrébides,
un évènement d’âge Miocène moyen ; à l’exemple du cas du bassin du Chélif (Thomas,
1985). Pour le groupe de recherche néotectonique (1977) cette phase serait encore plus jeune
dans la courbure Bético-Rifain, le Rif externe et l’Ouest de l’Oranie, puisqu’elle se déroule,
pour ces auteurs, après la phase compressive postérieur au Serravallien. Elle serait encore
plus récente, du Pliocène inférieur, pour Feinberg (1976) ; dans le bassin de Rharb (dans le
10
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Rif oriental); et enfin, du Plio-Quaternaire à l’Ouest de l’arc de Gibraltar (Lajat et al. 1975 in
groupe de recherche néotectonique, 1977).
Dans le Constantinois, elle se situe par contre, au Burdigalien moyen à supérieur (Coiffait,
1992) ; au Tortonien, dans l’avant pays oriental d’après Vila (1980) et enfin, à la fin du
Serravallien à Tortonien basal dans le bassin de Jijel (Djellit, 1987).
Compte tenu des divergences entre les différents auteurs sur la fin des mouvements de
serrages ayant construits la chaîne des Maghrébides algérienne, nous admettrons à la suite de
plusieurs auteurs qui ont travaillés sur le Néogène de l’Algérie (Aïte, 1994 ; Delfaud et al.,
1973 ; Neurdin-Trescartes, 1993 ; Delteil, 1974 ; Fenet, 1974 ; (Guardia, 1975 ; Coiffait, 1992
et Thomas, 1985) que la distinction entre le Miocène anté-nappes et le Miocène post-nappes
se fait à partir d’une discordance majeure matérialisée par la mise en place des nappes au
Burdigallien. En effet, La comparaison de la stratigraphie du Miocène algérien avec celle de
la Sicile a permis à Courme-Rault (1985) de mettre en évidence trois principales subdivisions
dans le Miocène.
Selon Guiraud (1977), l’épisode distensif qui a suivi la mise en place des nappes, a débuté
dans les zones internes au Burdigalien supérieur-Langhien inférieur tandis que dans les zones
externes elle est plus tardive, elle s’est déroulée à partir du Tortonien supérieur à Zancléen
(Pliocène inférieur).
Dans ces conditions, il apparaît clairement que dans les bassins continentaux de tell oriental
dont celui de Guelma, objet du présent travail,les dépôts du Néogène post nappe englobe
toutes les séries élaborées entre le Tortonien (moyen-inf. ?) et l’actuel.
11
Chapitre I : Contexte Géologique Général
I.4
La période de mise en place des nappes telliennes a été suivie d’une distension N-S
généralisée dans l’ensemble des chaînes du Maghreb engendrant l’ouverture de plusieurs
bassins d’effondrement dits post-nappes. Cette ouverture et la tectonique verticale, ont été
avec les transgressions marines (Miocène supérieur au Quaternaire) et l’érosion des reliefs
bordiers issus des nappes, les facteurs qui ont permis des dépôts importants allant du Miocène
supérieur au Quaternaire (El Robrini, 1986).
12
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Ces bassins sont datés du Serravallien-Tortonien dans le bassin du Chélif Thomas, 1985, du
Burdigalien terminal dans le bassin de Constantine (Coiffait, 1992), du Messinien dans le
bassin du Hodna (Guiraud, 1990) et du Serravallien-Tortonien dans le bassin du Menacer
(Lepvrier, Magné, 1981).
C’est à partir du Tortonien que l’histoire des dépôts devient plus homogène. Puisque celle-ci
se marque à l’échelle de toute la chaîne par :
Un Tortono-Messinien assez régulier montrant des marnes bleus parfois à passés calcaires à la
base (Tortonien) et des évaporites au sommet (Messinien).
En Oranie, où les terrains néogènes sont bien développés, beaucoup d’auteurs s’accordent à
identifier deux cycles sédimentaires post-nappes (deltei, 1974) ; Fenet, 1974 ; Guardia,
1975 et Thomas, 1985) :
I.5.1- Un premier cycle, post nappes (MII), daté de la fin Serravallien-Tortonien par
Thomas (1985). Il débute sur les bordures du bassin du Chellif par des dépôts continentaux
rubéfiés, comprenant des alternances de conglomérats et marnes parfois gypseuses, d’origine
fluviatile ou saumâtre. Au centre du bassin, ces couches rouges continentales passent vers le
haut de la série et latéralement à une série marine essentiellement marneuse à intercalations
détritiques. Dans le Dahra, la base de cette série marneuse est datée du Langhien inférieur,
alors que la formation continentale des bordures est rapportée au sommet du Burdigalien par
Delteil (1974). Selon Thomas (1985), les formations continentales des massifs littoraux
oranais appartiennent au Serravallien et la série marneuse qui fait suite, est attribuée au
Tortonien.
I.5.2- Un deuxième cycle, post nappe (MIII), se déroule entre 8,5 Ma et 5,3 Ma. Il englobe
une partie du Tortonien et le Méssinien (Thomas, 1985). Sur les bordures du bassin du
13
Chapitre I : Contexte Géologique Général
La fin du Miocène (Méssinien) est marquée, sur tout le pourtour méditerranéen, par le retrait
de la mer sur une grande partie du domaine continental actuel. Au même moment, dans la
partie abyssale du bassin se dépose une épaisse série évaporitique dont la profondeur actuelle
sous le Plio-Quaternaire est d’environ 3500 m (Le Pichon, 1971). Par ailleurs, une séquence
évaporitique lithologiquement comparable se dépose dans le bassin du Chellif. La régression
de la mer au Méssinien s’explique par la fermeture du détroit de Gibraltar et par conséquent,
l’assèchement progressif de cette mer.
I.5.3- Le Pliocène
Le Pliocène inférieur et moyen est représenté par une première séquence marine, constituée
par les marnes bleues du Plaisancien et une série gréseuse de couleur jaune fauve riche en
pétoncle (astienne) (Philip et al., 1977).
14
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Le Pliocène supérieur, est représenté par l’Astien continental qui montre une deuxième
séquence du cycle Pliocène. Il est souligné à sa base par une légère discordance
correspondant à des sables fluvio-deltaïques mis en place au cours de la régression intra-
Pliocène, passant vers le haut à des formations lacustres, lagunaires et cotidales (grès et
lumachelles) (Thomas, 1976 in Philip et al., 1977).
I.5.4.- Le Quaternaire
Il est caractérisé par des terrasses marines et des dépôts continentaux. Il renferme les étages
suivants, de plus ancien au plus récent :
I.5.4.1- Le Calabrien est formé par des dépôts marins gréseux, avec généralement des
niveaux lumachelliques à la base. Cette série littorale est surmontée par des grès dunaires à
stratifications entrecroisées. C’est une séquence typique décrite dans l’Algérois par Betrouni
(1983) et Braik (1989).
I.5.4.2- -Le Villafrachien est discordant sur l’Astien continental (Perrodon, 1957 in Atroune,
1993). C’est un ensemble détritique comprenant des sables et des limons rouges.
I.5.4.4- le Tyrrhénien est représenté par des formations dunaires ou de plages dessinant un
étroit cordon le long de la côte actuelle. C’est un faciès marin constitué de grés et lumachelles
à Pétoncles et Strombus bubonius (Atroune, 1993 ; Foudil Bouras, 1993).
15
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Différents modèles ont été proposés pour expliquer les caractéristiques géologiques et
géophysiques du domaine alpin, et de la Méditerranée occidentale. Dans le cadre de la
tectonique des plaques, l’évolution de la Méditerranée occidentale est guidée par les
mouvements relatifs de deux grandes plaques continentales :
La plaque Européenne, située au Nord, à laquelle est rattaché le bloc Ibérique qui va se
mouvoir à un moment de son histoire le long d’une faille transformante NW-SE à
fonctionnement dextre, nommée «accident Paul Fallot» par Durand-Delga et Fontboté (1980).
De ce mouvement transcurant est née la chaîne des Pyrénées.
La plaque Africaine est situé au Sud et dont les mouvements relatifs, depuis le Jurassique
inférieur à l’actuel sont suggérés par Morelli et al. (1975).
Ainsi la phase ancienne consiste d’abord, en un mouvement de coulissage senestre de
l’Afrique par rapport à l’Europe, depuis le Jurassique inférieur jusqu’au début du Crétacé
supérieur. Cet événement est suivi, par un mouvement vers l’Ouest de l’Afrique par rapport à
l’Europe à la fin du Crétacé supérieur jusqu’à l’Eocène tardif. Ce mouvement se termine enfin
par un déplacement vers le Nord, depuis l’Eocène tardif à l’actuel.
Entre ces deux plaques va évoluer une sous-plaque Meso-Méditerranéenne appelée également
«bloc d’Alboran» Andrieux et al (1971). Il correspond aux domaines internes des chaînes
alpines de la Méditerranée occidentale. Ce nouveau bloc se déplacera au cours de son histoire,
d’Est en Ouest.
A l’échelle de la tectonique des plaques, la convergence des plaques (Europe-Afrique), depuis
le Crétacé, entraine la fermeture de l’océan mésogéen par subduction associée. Cette
convergence se termine du Paléocène à la fin de l’Eocène par une collision (Rehault et al.,
1984). Le rapprochement de ces deux continents et la collision qui en résulte se traduisent par
une compression généralisée et par la création d’édifices tectoniques matérialisés par des
déformations tectoniques, discordances et mise en place de nappes.
Le signe de cette collision se manifeste clairement dans les structures compressives des
Pyrénées, des Alpes occidentales et les chaînes bétiques et Nord–africaines.
16
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Par rapport à la plaque Eurasiatique stable (McKenzie, 1972 ; Minster et Jordan, 1978 ; Argus
et al, 1989 ; De Mets et al, 1990, actuellement la plaque africaine se déplace de 10 mm/an
vers le Nord. Son mouvement a commencé entre le Paléocène et l’Eocène supérieur et s’est
accompagné par un raccourcissement qui a été absorbé, en partie, par les chaînes plissées du
Rif et du Tell. La tectonique active de ces régions exprime d’ailleurs la poursuite de cette
convergence au cours des temps Plio-Quaternaire et actuelle.
Les modalités de cette convergence sont complexes et présentent des styles différents selon
les endroits. Ainsi : - Au Nord Est de l’Afrique (du côté de la Lybie et de l’Egypte), La
convergence obéit à une subduction, puisque les reliquats de croûte océanique qui subsistent
au front de la plaque africaine, s’enfonce sous le domaine Egéen. Le résultat de Cette
subduction, probablement initié au Miocène est la création de l’Arc insulaire Hellénique (fig.
I.5). ; La faille Açores-Gibraltar (fig. I.6) dont le caractère transpressif dextre (Grimison et
Chen, 1986) est le résultat de la convergence entre les plaques Afrique et Eurasie.
Il est également entrecoupée par des épisodes de distension (Bousquet, 1977). En effet, cette
zone de convergence est caractérisée, depuis les açores à l’Ouest (dans l’Atlantique) jusqu’à
l’extrême Est de la Tunisie (fig. I.6) par le changement de caractère le long de la faille
Açores-Gibraltar, confirmé par les mécanismes focaux (Beuzart, 1972 ; Mckenzie, 1970,
1972 ; Buforn et al., 1988 ; Meghraoui et al., 1996 ; Bezzeghoud et Buforn, 1999). Ces
mécanismes passent d’un coulissage latéral dextre à une compression horizontale N-S au
Nord du Maroc et de l’Algérie, jusqu’à l’Arc calabrien et la méditerranée orientale où la
subduction de la plaque africaine est bien connue (El Robrini, 1986).
17
Chapitre I : Contexte Géologique Général
18
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Des investigations sismologiques et tectoniques menés dans le tell oriental (plus précisément
dans la région de Constantine) suite au séisme de Constantine du 27 octobre 1985 Ms = 6.0
(Bounif et al, 1987 ; Deschamps et al, 1991), révèlent que l’activité sismique dans cette région
est lié à la présence d’un décrochement senestre, de direction N 050E. Il s’agit éventuellement
de la continuité NE de la faille de Ain Smara qui affecte les dépôts Plio-Quaternaire.
Il en résulte que les failles sismogènes inverses avec des composantes en décrochement, sont
principalement cantonnées aux parties centrale et occidentale de la chaîne tellienne où les
19
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Fig. I. 7 : (A) Principales structures tectoniques de la zone de déformation GALTEL
(Gorringe‐Alboran‐Tell) engendrées par une compression NNW‐SSE. Le système
décrochant dextre des Açores se transforme en un système transpressif dextre E‐W
marquant la limite entre les plaques Afrique et Eurasie. (B). Modèle de déformation
illustrant la compatibilité entre un raccourcissement NNW‐SSE et la rotation horaire de
blocs qui affectent la zone GALTEL. (C). Modèle cinématique d’une zone déformée avec
rotation de blocs sans extension latérale (Lamb, 1987 ; Jackson et Molnar, 1990 in
Meghraoui et al., 1996).
mécanismes focaux des séismes récents d’El Asnam(1980, Mw=7.3), Tipaza(1989, Mw=5.9),
Mascara (1994, Mw=5.7), Aïn Temouchent (1999, Mw=5.7) et Zemmouri (2003, Mw=6.8),
illustrent bien cette structure. Tandis que la partie orientale du tell est caractérisée par des
décrochements actifs, mis en évidence lors des séismes de Constantine (1985, Ms=6.0). De
même, Vila (1980) a cartographié des structures néotectoniques affectant les sédiments Plio-
Quaternaires. Il s’agit des failles de Aïn Smara (NE-SW), de Sigus (E-W) et de Constantine
(N-S).
Dans le tell tunisien (où la sismicité est faible à modéré avec une fréquence élevée), les
mécanismes en décrochement et en failles inverses coexistent. Ainsi, les failles actives de
Gardimaou et de Mellègue, de direction NE-SW jouent en mouvement senestre, et celle de
Hammam-Biadha de même direction présente un jeu de faille inverse (Guediche et al, 1992).
20
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Les principaux événements tectoniques se sont produits, pour l’essentiel au début du Tertiaire
ou au cours du Miocène. En outre, les déformations Quaternaires et la sismicité actuelle
prouvent que la compression se continue de nos jours.
Le magmatisme Nord maghrébin (fig. I.8) dont la manifestation est postérieur à la mise en
place des nappes gravitaires, se situe à l’intérieur d’une étroite bande de 1200 km de long sur
50 km de large, tout au long de la zone côtière, de Ras Tarf et Gourougou (Maroc) au Nefza et
Mogod et à l’archipel de la Galite (Tunisie). Un autre linéament volcanique de direction NE-
SW est localisé le long de l’axe Transmarocain d’Oujda au Siroua (A. Piqué et al., 1998). Ce
21
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Le Quaternaire est représenté par un volcanisme purement alcalin, il se limite aux régions du
Moyen-Atlas marocain, d’Oujda et de l’Oranie occidentale.
22
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Toute fois, les études récentes (Hernandez et Bellon, 1985 ; Thomas, 1985) montrent qu’il
n’existe pas au Miocène supérieur d’arguments permettant de supposer la présence d’une
zone de subduction ayant existé lors de la formation des bassins et de la mise en place du
volcanisme qui leur est lié. Le volcanisme calco-alcalin doit être mis en relation avec les
décrochements crustaux de l’Afrique du Nord. Ces derniers mettent en contact des croûtes de
nature différentes et affectent l’ensemble de la lithosphère.
Ce modèle est établie, tant par des études, structurales que par des données géophysique.
Pour le Groupe de Recherche Néotectonique (1977), l’apparition d’un tel volcanisme est
interprétée comme un ralentissement de la collision des deux plaques Afrique et Europe, bien
avant la phase de compression Quaternaire.
23
Chapitre I : Contexte Géologique Général
Fig. I.8 : Distribution et caractéristique du magmatisme néogène et Quaternaire du
Maghreb. En haut : localisation des principaux massifs volcaniques et plutoniques.
En bas : diagrammes illustrant les variations d’âge, de saturation ou de sous‐
saturation en silice, ainsi que les variations du rapport La/Nb en fonction de la
position géographique (longitude) des massifs. (In Piqué et al., 1998).
24
Chapitre II
Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
II- Le Bassin de Guelma, contexte géologique local.
Les dépôts post-nappes du tell oriental sont discordants sur toutes les unités tectoniques
antérieures. Ils sont marins dans les régions littorales situées au Nord, et continentaux dans
les bassins intra-montagneux situés plus au Sud.
Dans le Constantinois, les affleurements du Mio-Pliocène et du Quaternaire se répartissent
dans des bassins post nappes (fig.II.1). Ces bassins sont comblés par des sédiments allant du
Miocène moyen au Quaternaire actuel (Darest De La Chavane, 1910, Delaud, 1938 ; David et
Jodot, 1955 ; Chouabi, 1987 ; Guiraud, 1990 ; Coiffait, 1992).
26
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Fig. II‐1. Carte d’affleurements du Mio‐Pliocène continental dans le Nord Est algérien
(d’après Vila, 1980)
L’âge des petits bassins marins du Nord Constantinois est attribué au Burdigalien supérieur-
Langhien (Hilly, 1957; Durand-Delga, 1955 ; Bouillin, 1977 et Courme-Rault, 1985). Leurs
dépôts sont issus d’une transgression qui débute (dans la biozone N7 de H Blow) précocement
dans l’ouest (bassins de la basse Soummam, des Babors occidentaux, et de Lalla Kouba) et
atteint les bassins les plus orientaux (bassins du Cap de Fer, de Collo et d’el Milia) à la fin du
Burdigalien supérieur.
II.2.1- Introduction
Sachant que l’objectif principal de ce travail est l’étude de la déformation récente (Néogène et
actuelle), il n’était pas possible de procéder à une analyse détaillée du contenu
lithostratigraphique, de toutes séries du substratum visibles dans le secteur étudié. Grâce aux
travaux antérieurs menés dans la région, il existe, toutefois sur ce plan, suffisamment de
données pour mener à bien leur étude tectonique ; excepté pour certains termes du néogène
que nous discuterons en temps utile. Ainsi, la description lithostratigraphique des séries types
27
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
des unités tectoniques que nous proposons ci-dessous est largement inspirée des travaux de
(Vila, 1980 ; Chouabbi, 1987 ; Lahondere,1987). Un accent particulier est accordé à la série
Néogène (qui est décrite au chapitre III), compte tenu de son importance dans la fossilisation
des déformations récentes qui nous intéressent. A cet égard, tout en reprenant les descriptions
des anciens auteurs, elle est plus ou moins complétée et/ou précisée quand les conditions de
nouvelles observations le permettent.
Le bâti structural de cette région (fig.II.2) où se rencontrent trois grandes unités géologiques,
à savoir: a) les flyschs, b) les nappes telliennes, c) le domaine néritique constantinois, d) le
bassin post nappes faisant partie du tell méridional de la chaîne alpine d’Atlas tellien. Il est
tectoniquement fortement accidenté, et bien exposé sur la route joignant la ville de Guelma à
la localité de Guelaat bou Sbaa, d’une part et, d’autre part vers le Sud, le long de la route
reliant Guelma au petit village de Kraroubat el Hadj.
Ainsi, cet agencement structural est schématisé selon des transversales Nord-Sud au sein de
l’édifice (fig.II.3), de haut on bas on distingue :
28
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Fig. II.2. Esquisse structurale du bassin de Guelma (d’après Vila, 1980 modifié)
Fig. II.3. Coupe montrant les relations entre les diverses unités géologiques.
29
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
II.2.2.1- Le flysch numidien : il représente, en termes d’affleurements, l’élément le plus
prépondérant dans la région de Guelma. Allochtone, il occupe la position la plus haute de
l’édifice structural et cartographiquement discordant sur l’ensemble des unités qui composent
l’ossature de cette région, qu’il recouvre indifféremment. Ce flysch est connu pour sa
monotonie et ses faciès classiques se résumant à (fig. II.4) :
Fig. II‐4. Colonne stratigraphique et synthétique du flysch numidien
(d’après J.F. Raoult, 1974).
Sur les argiles, vient ensuite un flysch en bancs épais de 0,5 à 3 m séparés par des inter lits
argileux très oxydé, mais montrant parfois, ça et là, des loupes sédimentaires ou chenaux.
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Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Dans ce flysch en petits bancs, il est fréquent d’observer des figures sédimentaires, telles que :
turbidites, des figures convolutées, des bases de bancs…etc.
Cette épaisse masse de grès en banc épais (jusqu’à 2000m à l’Est) à dragées de quartz roulées
très hétérogènes dont le nom « grès numidiens » est appliqué à l’ensemble de la formation
« Flysch Numidien. L’âge de ces grès est Aquitanien; eux-mêmes surmontés d’une formation
argilo - marneuse à silexites « argiles supra numidiennes », datée du Burdigalien inférieur.
Selon Wildi (1983), la nappe numidienne n’est jamais impliquée dans les contacts
chevauchants majeurs liés à la phase alpine (antérieure au Miocène supérieur).
31
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Au Nord de Guelma, les petits affleurements situés entre Nechmeya et le Djebel Bézioun, au
Nord-ouest de ce dernier et au Sud de la partie la plus orientale du Djebel Debagh ont été
qualifies de séries apparentées au flysch Maurétanien par Vila (1980).
Le flysch massylien typique de la série située au Nord du Kef Sidi Driss (Raoult, 1974) est
absent dans la région de Guelma. Il est remplacé par des séries atypiques à microbrèches et
à phtanites, à fortes affinités telliennes où Vila (1980) leur donne le nom de ‘’séries pré-
kabyles méridionales’’ et il les regroupe en trois lames tectoniques suivantes :
Ces unités issues du sillon tellien, sont constituées par des séries épaisses souvent marneuses
ou marno-calcaires d’âge crétacé et paléogène.
32
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
En Algérie orientale et plus précisément dans la région de Guelma, on distingue paléo
géographiquement et du Nord vers le Sud (Wildi, 1983 ; J-M. Vila, 1980 ; Chouabi, 1987 ; J-
K. Lahondere, 1987) :
II.2.2.3.1- Les séries ultra telliennes (Fig. II.6) : ce sont les unités telliennes les plus
étendues dans cette partie du tell. Elles affleurent largement au djebel bou-Sba, Au Djebel
Aouara, en aval d’Hammam Debagh (entre le Djebel Arara et Medjez Amar), dans les
formations marneuses qui entourent le Djebel Taya et le Djebel Mermera et au Nord de
Medjez Sfa. Elles sont composées de marnes grises, entrecoupées par de rares bancs calcaro-
greseux décimétriques à centimétriques, de couleur brun ocre fortement oxydes a l’altération.
Elles sont tectoniquement, recouvertes par les flyschs (kabyles ou numidien) et superposées
aux unités sud telliennes ou épi telliennes. L’épaisseur de la nappe ultra tellienne peut
dépasser les 300m.
II.2.2.3.2- Les séries épi telliennes (fig. II.6) : elle rassemble tous les terrains coincés
tectoniquement entre la nappe néritique de Hammam Oulad Ali et la nappe de Djebel Bou
Sbaa (Vila, 1980). Leur faciès se caractérise par la prédominance des teintes noires. Elles sont
composées par des marnes et des calcaires (50m visibles à l’affleurement) à ciment fin,
micritique, où les bancs de calcaire massif sont métriques à décimétriques et s’intercalent
d’inter lits marneux, d’allure feuilletée. Les faciès fins de cette série marno-carbonatée,
témoignent d’une sédimentation profonde en domaine pélagique. Cette unité est en grande
partie masquée par les dépôts récents, réduits tectoniquement et recouverte à l’affleurement
par les unités affleurant plus au Nord. En profondeur, elle peut atteindre une épaisseur variant
de 300 à 400m.
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Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Fig. II.5. Colonne stratigraphique et synthétique des flyschs kabyles et de la nappe ultra tellienne.
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Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Fig. II.6 : Colonne stratigraphique et synthétique des unités telliennes et
de l’unité néritique constantinoise.
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Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
II.2.2.3.3- Les séries telliennes S.S. n’affleurent qu’avec des niveaux Paléogènes : des séries
Eocène ont été définie au Sud de Guelma, à l’Est du Djebel Mahouna et à l’Oued Zenati
(depuis Aïn Regada à l’ouest jusqu’à Aïn Amara au NE) où elles supportent les formations
ultra-tellienne de cette région.
II.2.2.3.4- Les séries telliennes méridionales à Nummulites: ce sont des copeaux de nappes
disposés irrégulièrement au front des nappes telliennes (Vila, 1972 ; 1977). Elles constituent
les nappes les plus basses et occupent l’espace paleogéographique situé entre les séries
néritiques franches et les séries telliennes les plus typiques. Elles renferment au Sud de
Guelma, le lambeau du Dj.Bardo et celui du versant sud du Dj. Zouara (J. M. Vila, 1980).
II.2.2.3.5- Les séries néritiques constantinoises (fig. II.6) : elles sont caractérisée par le
développement des séries carbonatées qui affleurent dans la région de Guelma à la faveur de
la néotectonique (Vila, 1980). Ces môles néritiques sont tectoniquement juxtaposées aux
formations néogènes du bassin de Guelma où ils se présentent sous formes de pointements
calcaires que l’on peut observer d ’Est en Ouest : les massifs de la station du Nador (témoin le
plus oriental), le Djebel el Kelaa, le Douar bou Zitoune d’Héliopolis, le Hammam Oulad Ali,
le Djebel Debar, la Koudiet bou Fertout, les Djebel Taya et Grar, le Kef Hahouner.
Les séries néritiques constantinoises sont charriées vers le Sud, suite à une tectonique
tangentielle d’âge Tortonien (Vila, 1978,1988).
Les môles néritiques constantinois représentent les séries les plus profondes de la région.
L’unité la plus complète (1000m environ) de ses masses néritiques est représentée par la
terminaison orientale du Djebel Debagh. Elle présente à la base un Trias comportant deux
faciès : il s’agit d’une part des niveaux gréso-pélitiques rouges qui occupent le cœur de l’
anticlinal Debagh, et d’autre part les niveaux argilo – gypseux, les cargneules et les calcaires
vermiculés qui sont impliqués dans les jeux des failles les plus méridionales. Puis vient les
dolomies noires du Jurassique. Ce dernier est recouvert par : des calcaires à Characées, des
dolomies, des faciès épi-néritiques graveleux ou oolithiques du Crétacé inférieur, les
calcaires construits à Caprines du Cénomanien et le Sénonien supérieur, localement d’aspect
conglomératique (fig. 6) (J. M. Vila, 1969, 1970, 1971, 1972, 1980).
36
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
II.2.2.3.6- Les séries de type sellaoua : ce sont des séries qui constituent une vaste bande
développée depuis Aïn Fakroun au Sud-Ouest jusqu’à Ghardimaou au Nord-Est dans les
confins algéro-tunisien. Dans la région de Guelma, elles constituent ‘’ l’anticlinal de l’oued
Cheniour ‘’ et le substratum des nappes telliennes du Sud de Guelma aux environs de Souk-
Ahras. Ces formations se sont déposées dans un large sillon de direction NE-SW (qui se relie
vers l’Est au sillon tunisien), situé entre la plate-forme atlasique au Sud et le domaine alpin au
Nord.
Pour conclure avec cette phase, Vila (1980) présente l’édifice priabonien comme une chaîne
de collision typique qui absorbe une grande partie de l’espace téthysien et du jeu des accidents
coulissants issues par l’ouverture de l’Atlantique.
II.3.2- La phase du Burdigalien supérieur : elle représente selon Chouabi (1987), la phase
la plus importante pour l’écaillage et le charriage des nappes telliennes. Le domaine tellien
connaît à cette époque un raccourcissement très important provoquant son soulèvement et par
conséquent, un décollement des terrains paléogènes, en structures écaillée.
La série numédienne s’est désolidarisée de son substratum et a glissé vers le Sud à cette
période, sans être impliquée dans cette tectonique d’écaillage.
37
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
externe. Cette phase a été signalée par Chouabi (1987) Le déplacement du tellien externe par
une tectonique gravitaire, du Nord vers le Sud s’est manifesté pendant la fin du Burdigalien
supérieur-Langhien basal. Celui-ci est facilité par l’approfondissement du sillon de Sellaoua
au cours de la compression de la fin du Burdigalien terminal.
II.3.4- La phase tortonienne : majeure selon Vila (1980), elle reprend les structures
antérieures, et aboutit à la mise en place de la nappe numidienne dans le bassin miocène
atlasique, percutant le domaine plissé atlasique. Pendant cette phase tectonique tortonienne,
l’avant pays est débité par de grands cisaillements qui créent alors de nouvelles nappes :
ensemble allochtone sud-sétifien, la nappe néritique constantinoise et les unités allochtones de
type Sellaoua. Ces nappes percutent et déforment fortement le bord nord du domaine plissé
atlasique.
La tectonique tortonienne se fait à sec au dessus d’un plan de sous charriage beaucoup plus
méridional et qui ne tient pas compte de la paléogéographie antérieure.
A la fin du Tortonien on assiste à l’émersion général de la région suivie d’une phase d’érosion
intense sur les reliefs récemment crées. La région est aussi le siège d’une tectonique
d’effondrement ; c’est à cette époque que Vila (1980) situe le dépôt des premières formations
lacustres de Guelma.
Sur le plan bibliographique il y’a très peu de données sur les dépôts post-nappes du Néogène,
sur l’évolution tectonique post-nappe et aucune étude ou données sur l’aspect
sismotectonique.
38
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
L’étude que nous avons mené dans le cadre de ce travail est donc une contribution dont
l’objectif est double puisque :
39
Chapitre III
Le Néogène et le Quaternaire de la Région de Guelma
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Le bassin de Guelma (au sens large) est un bassin d’effondrement ayant valeur à l’échelle
locale d’un graben. Il contient une série de profondes et étroites dépressions (où affleure le
Mio-Pliocène continental) s’étendant le long de la vallée de la Seybouse, depuis Oued Bou
Hamdane à l’Ouest, jusqu’à Bouchegouf (ex : Duvivier) à l’Est (fig. III.1). Ce sont :
Fig. III‐1. Affleurements du Mio‐Pliocène continental dans la région de Guelma
(d’après Dareste De La Chavane, 1910)
41
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
surtout entre Hammam–Debagh (ex : Hammam Meskhoutine) et Dj. Debagh, sur la rive
gauche de l’oued bou – Hamdane et au Sud du confluent de cet oued et de l’oued Cherf.
b)- au centre, la dépression de Guelma (ou bassin de Guelma) est traversée de l’Ouest en Est
par la Seybouse. Elle mesure environ 25km de long et une largeur variant de 3 à 12 km ;
c)- la dépression de Bouchegouf (ex : Duvivier) qui représente la limite Est du bassin ;
d)-le bassin du Nador n’Baïls, situé au SE de la dépression de Guelma ; il est séparé de celle-
ci par le massif gréseux des Beni Marmi. Il occupe à peu près l’axe de la grande dépression
anticlinale orientée NNE – SSW.
La bordure Nord du bassin de Guelma (au sens large) est limité par les chaînes de Taya, d’El
Grar, le Djebel Debagh , le Djebel Bou Sba, et le Djebel Haouara. La bordure meridionale est
caractérisée par le Dj. Announa, le Dj. Kamadja, les massifs de la Mahouna, de Beni Marmi et
celui du Nador N’Baïls.
III.2.1- Introduction
Il est constitué de dépôts allant du Miocène supérieur au Pliocène. Il s’agit d’un matériel de
comblement qui s’est déposé dans des bassins correspondant aux grandes dépressions
actuelles (fig.III-1), en discordance sur les nappes telliennes (fig.III-2). Ces dépôts regroupent
essentiellement des termes lacustres avec une influence continentale au sommet.
42
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Fig. III‐2. Disposition du Néogène sur le tellien au
niveau du barrage de Hammam Debagh
III.2.3- Le Mio-Pliocène
Il est constitué par une formation détritique à allure continentale de plus en plus accentuée.
Elle renferme à la base, des couches fluvio-lacustres représentées soit par des limons rouges,
soit par des marnes gréseuses rouges ou orangées. Ces couches passent, au sommet de la série
et particulièrement sur les bords des bassins, à des conglomérats rouges et quelque fois à des
poudingues à petits éléments bréchiformes. Ces conglomérats à blocs bien arrondis et à
43
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
ciment terreux, jamais induré, sont formés essentiellement de grès numidiens. Ce faciès
ressemble bien à celui décrit par P. E. Coiffait (1992) dans le bassin de Constantine. Cet
auteur le classe à la base du Quaternaire.
Le Mio-Pliocène est aisément reconnaissable grâce à la coloration rouge qu’il donne aux
collines qui en sont formées.
Les argiles et conglomérats rouges, les argiles grises à gypse et les marnes sulfo – gypseuses,
les tufs et les calcaires lacustres de Guelma qui se succèdent, de bas en haut constituent un
second cycle post nappes discordant (Vila., 1980). La formation gypseuse – salifère pourrait
être probablement d’âge messinien comme dans le bassin de Chelif (Thomas, 1985), et au
nord de la Tunisie et en Sicile.
Il forme les travertins de Guelma. Il s’agit de calcaires «tuffacés» ou massifs qui occupent de
vastes étendues au Sud de Guelma. Au centre du bassin (près de Guelma), ces travertins se
présentent sous forme de calcaires intercalés de lits marneux de lits de poudingues et de bancs
tuffacés. Ils passent vers le bord sud du bassin à des calcaires marmoréens rosés compacts en
bancs épais alternant avec quelques lits d’argiles rouges et de poudingues.
III.3.1- Sur la rive gauche de la Seybouse (fig.III.3) (photo.1) où la série gypseuse est très
développée et forme les flancs des collines, J. Dareste De La Chavane (1912) signale la
présence soit, de bancs de marnes blanches lacustres à faune d’eau douce (à 3 km au sud de
Kellermann), soit, de plaquettes calcareo-marneuses jaunâtres à Bithinies, qui se trouvent
intercalées vers le sommet des marnes à gypses. Cet auteur relie la faune trouvée (Bithinies,
Limnées, Planorbes et Ancyles) dans ce niveau de marnes blanches et de calcaire marneux
lacustres à celle du Miocène supérieur de Cucuron (Vaucluse), dans le bassin du Rhône. Ces
Constatations lui permettent de placer cette assise, plus précisément dans le Pontien inférieur.
Le Néogène est bien représenté et décrit sur la coupe relevée le long de la route du Kef el
Boumba (Moulin Guiraud sur la carte topographique 1/50 000) à Héliopolis. Nos observations
sur ce site corroborent ceux décrit par M. Dareste De La Chavane (1912). Nous y avons
distingué la succession suivante :
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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
- A Kef el Boumba, (photo.1), cette série débute avec une épaisse assise de marnes
grises à gypses en plaquettes, puis fibreux et compacts en bancs épais et
irréguliers. L’épaisseur est d’environ 14 m. Cet affleurement de marnes à gypses
parait plissé et déformé en cet endroit.
Au Sud de Kellermann (fig. III.3), la base de la série gypseuse est constituée par des argiles
marneuses jaunes et noires, puis des argiles grises gypseuses. Vers le sommet le gypse prend
des formes : en fibre, en lentilles puis en plaquettes.
Sur cet ensemble vient se mettre en concordance, les marnes blanches lacustres (3 à 4 m
d’épaisseur) précédentes.
45
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Vers le sommet de tout cet ensemble constitué par les argiles gypseuses et les marnes
blanches, vient se déposer les limons et conglomérats rouges.
Selon J. Dareste De La Chavane (1912), MM. L. Joleaud, (1912) et P. Deleau. (1938), les
marnes à gypses sont d’âge Tortonien supérieur et les marnes blanches à Bithinies qui les
surmontent datent du Pontien inférieur.
Fig.III‐3. Le Tortono‐Méssinien est surmonté par le Mio‐Pliocène
III.3.2- Sur la rive droite de la seybouse, le Tortono- Messinien est très peu développé. Les
quelques lambeaux exigus que nous avons relevés dans ce secteur sont décrit à partir de
l’étude des coupes suivante :
a) La coupe de Mtat Si Ali ben Goui (fig.III. 4) (photo.III.2): cette coupe se situe sur la
route Guelma - Hammam Debagh (face à la cimenterie) à 3km à l’Ouest de Guelma.
Cette coupe offre la succession suivante :
46
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Ces dépôts (Pliocène?) molassique sont fluviaux-continentaux. Ils ont une direction de N090
et un pendage de 60 à 70° vers le Nord.
Sur la route à 100m environ du site précédent (avant l’embranchement vers Constantine –
Hammam Debagh – Guelma), un petit affleurement de 10m environ fait ressortir la
succession suivante :
- Sur la route en allant vers Millesimo, les talus ne représentent pas la même série : à
gauche, série précédente, à droite, série argileuse (limons) montrant de très rares
niveaux, au sommet des conglomérats.
47
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
B
Nord Sud
A
C
Photo. III.2 : Marnes à gypses du Tortono‐Messinien et molasse du Mio‐Pliocène affleurant
sur le versant Sud de l’Oued Seybouse (au lieu Mtat Si Ali ben Goui)
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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Fig. III‐4. Disposition du Tortono‐Messinien au lieu Si Ali ben Goui
Conglomérats
Marnes à gypses
49
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
c) Le Néogène Aïn Beni Djera :
La route qui relie Aïn Beni Djera au petit village dit «Fme St Louis du télégraphe» permet de
voir, dans le néogène post-nappe, deux termes essentiels. En effet, sur le tellien plissé de ces
secteurs, on observe la succession suivante (fig. III.5) :
La ville de Guelma est construite sur des travertins pentés présentant des figures de courants.
Cet affleurement d’âge probablement Pliocène est assez étendu, il se développe aux environs
de la ville. La route vers Aïn Beni Djera nous a permet d’observer en détail la constitution de
ces travertins (photo.III.5), (Fig. III.5).
-La base de la série est formée par des travertins sableux altérés (tuffacés) blanchâtres
d’environ 3m d’épaisseur, avec quelques niveaux de grès sableux à la base. Au dessus vient
une séquence rythmique de bancs épais, constitués de grès molassiques, sableux plus massifs
mais plus fins, jaunes fortement fracturés et d’aspect noduleux. Entre les deux séries se
trouve un joint centimétrique rougeâtre. Vers le haut de la séquence, on trouve des bancs de
travertins bien réglés décimétriques sableux et conglomératiques d’aspect molassiques,
immature. La série se termine par un banc massif grisâtre, décimétrique à métrique. Sous les
travertins de Guelma on peut observer un banc métrique discontinu d’argiles gypseuses
conglomératique transgressif sur les marnes gypseuses du Tortono-Messinien (photo III.6).
Cette surface de transgression est ravinante et montre un pendage vers le NE.
Photo. III.5 : faciès molassique des travertins de Guelma
affleurant à gauche de la route vers Aïn Beni Djera
50
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
N S
Travertins
Argiles à gypse
Photo. III.6 : Suite vers le Sud de la photo III.5 : les Travertins de Guelma sont
transgressifs sur les marnes gypseuses du Tortono‐Méssinien
Fig. III‐5. Interprétation des photos. III.5 ET III.6 : transgression des travertins sur les marnes à
gypses du Tortono‐Messinien.
Ces travertins forment des plateaux inclinés, à des altitudes variées, entre Guelma et le flanc nord
du Dj. Mahouna. Tous ces dépôts ont une direction de N110° et un pendage de 40° vers le NE.
Leur formation est certainement due à des sources hydrothermales, semblables aux eaux chaudes
jaillissantes de Hammam Debagh.
Ils sont attribués au Pliocène supérieur par J. Dareste De La Chavane (1910) suite à la
découverte des Gastéropodes lacustres : Helix (Leucochroa) subsemperi Thomas, des
ossements d’Hipparion ? sp. (Humérus) et des empreintes de feuilles de roseaux. Tandis que
J. M. Vila (1974-1992) les comparent aux encroûtements et aux tufs moulouyens (Quaternaire
ancien) de la feuille d’Aïn El Berda, mais sans arguments à l’appui. La dalle en question
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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
«dalle saumon moulouyenne» est également observée dans le bassin du Hodna par Guiraud
(1990). C’est un faciès connu dans toute l’Afrique du Nord, il caractérise le Quaternaire
ancien des Hauts plateaux algériens.
On remarque que ces calcaires de Guelma sont cartographiquement discordants sur les
terrains sous-jacents, ils surmontent les couches redressées et ravinées du Miocène supérieur
(photo.), qui forme le substratum du Pliocène dans le bassin de Guelma (s. str). Ils
correspondent vraisemblablement à un cycle sédimentaire indépendant, intervenant après une
phase de déformation tectonique. A partir de là et compte tenu de la mise en évidence sur tout
le pourtour méditerranéen d’un cycle messinien, caractérisé par des dépôts gypso-salins, il
devient logique de rapporter au Pliocène inférieur les calcarénites de Guelma. En outre, ces
calcaires sont d’aspect identique à ceux du Dj. El Hadj Baba (Constantine). Ces derniers sont
datés du Pliocène inferieur par P. E. Coiffait (1992). Ils peuvent être comparés également aux
calcaires lacustres du Dj Nador où L. David (1953) leur donne un âge Pliocène inférieur.
Aux environs de Guelma, ces travertins Pliocènes reposent sur des séries de différents âges :
sur les marnes barrémiennes, sur les argiles et la molasse du Miocène moyen et sur les marnes
à gypse sahéliennes.
A Guelma, le Pliocène est représenté seulement par des travertins (J. Blayac., 1912), mais J.
Dareste De La Chavane (1910) intègre dans le Pliocène deux terrasses alluviales situées à des
altitudes de 170 m et de 90-100 m.
Le tortono Messinien (photo. III .7): il est constitué par des marnes grises cendrées à petits
bancs de calcaires, intercalés de fins passées, bien réglées d’horizons centimétriques gypseux.
Il s’agit plus exactement de marnes à lamelles marno-calcaires et à lames de gypses. Le
Tortono-Messinien dont les strates prennent une direction de N140° et un pendage de 22°vers
l’E, reposent en discordance sur les marno-calcaires du Sénonien.
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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
NE SW
(B)
(A)
Photo. III.7 : Miocène supérieur à gypse. (A) vue
général à l’affleurement et (B) vue de détail
Le tellien : en se dirigeant vers le Sud et en remontant dans la direction de Aïn Beni Djera, le
tellien affleure et forme le cœur d’un anticlinal où les flancs supportent le Néogène. Il est
représenté par des marnes feuilletées claires et compactes avec des niveaux marno-calcaires.
On trouve des nodules de calcite enrobées dans les marnes. Ces assises du tellien renferment
probablement le Sénonien.
Fig. III.6‐ Affleurement du Néogène sur les flancs du tellien (route Guelma vers Aïn
Beni Djera en face de Kellerman.
53
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
III.3.3- Le Néogène des environs de Hammam Debagh
Le Tortono-Messinien : il débute par des marnes grises à gypse (photo. III.8) surmontées par
des marnes bleues violacées, à lentilles de grès quartzites gris noirâtres et à quelques bancs de
marno-calcaires à Bithinies (30-100m) (P.Deleau, 1938).
Le Mio-Pliocène : il est constitué par des argiles rouges grèso-sableuses passant au sommet à
des conglomérats rouges, des poudingues à assez gros éléments et à des grès rouges grossiers
(photo. III.9). Dans ces secteurs, c’est les conglomérats rouges qui couronnent bien la série
néogène.
Des témoins du Mio-Pliocène sont visibles autour de Hammam Debagh, au Sud du Debagh,
au S du Kef Hahouner et entre le Djebel Taya et le Grar.
54
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
L’âge Mio-Pliocène des poudingues et des grès rouges est déduit des observations faites par
P. Deleau (1938) entre le Kef Hahouner et Bordj Sabath : ces poudingues et grès rouges sont
surmontés par des calcaires lacustres d’âge Pliocène ancien comme ceux du bassin de
Constantine. Le sommet des poudingues rouges pourrait probablement, se rapporter au
Pliocène inférieur également.
Au Sud du Kef Hahouner, et d’après P. Deleau (1938), les marnes grises à gypse sont ravinées
par des marnes noires, ces dernières sont liées à des poudingues rouges qui les dominent.
Deleau (1938) place les poudingues rouges qui clôturent bien la série, dans le Pontien
supérieur. Entre le massif du Taya et du djebel el Graar, les limons rouges et conglomérats
reposent directement sur le Crétacé et l’Eocène (M. Dareste De La Chavane, 1910). Les
observations de P. Deleau (1938), faites du sud de Debagh au sud du Kef Hahouner
concordent bien avec celles de M. Dareste De La Chavane (1910) sur le Taya et el Graar. Ces
deux auteurs sont arrivés à la conclusion suivante : le Sahélien supérieur continental est
transgressif par rapport au Sahélien inférieur lacustre.
Dans le bassin du Nador N’Baïls, près du point culminant du Djebel Nador, on trouve des
calcaires crayeux riches en Gastéropodes. Selon L. David et P. Jodot (1955), ces calcaires que
J. Dareste De La Chavane (1910) laisse à tort dans L’Eocène, caractérisent bien la base du
Pliocène. La faune suivante, ainsi récoltée par David dans les calcaires lacustres blancs du
dj. Nador et étudiée par Judot, caractérise bien le niveau de base du Pliocène inférieur :
Hydrobia sp
55
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Dans la dépression de Gambetta (cuvette la plus orientale de l’Est Constantinois : région de
Souk Ahras), L. David (1953) a mis en évidence deux ensembles sédimentaires qui forment
les hauteurs d’El Guenaï : l’un lacustre d’une centaine de mètres d’épaisseur surmontant le
Burdigalien marin ; l’autre continentale, de 200 et 350 m de puissance. Ce dernier est
constitué par des alternances irrégulières de conglomérats, de cailloutis, de marnes, de
calcaires grumeleux et de calcaire lacustres.
L. David (1953) a recueilli dans les niveaux de calcaires lacustres supérieurs, des restes de
Gastéropodes d’âge Pliocène inférieur. A partir de là, il place en partie sinon en totalité, le
complexe détritique supérieur dans le Pliocène et les assises lacustres sous-jacentes dans le
Miocène supérieur.
III.4- Le Quaternaire
En Algérie, ces étages marins sont cités dans le littoral algérois (M. Betrouni., 1983 ; N
Saoudi., 1989) et oranais ( Perrodon., 1957).
Quant à la chronologie continentale du Quaternaire des bassins post nappes de l’Algérie, celle
ci est inspirée de la classification du Quaternaire continental marocain (Texier et al., 1985)
(tabl. 1) où quatre cycles climatiques (Moulouyen, Amirien, Tensiftien et Soltanien) et un
56
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
demi cycle récent (le Rharbien) ont été définis. Cette chronologie est fondée sur l’alternance
des phases pluviaux et interpluviaux, équivalents des glaciaires et interglaciaires d’Europe
(tabl.1). Cette nomenclature, on la rencontre dans le bassin du Cheliff (G. Thomas., 1985),
dans le Hodna (R. Guiraud., 1990) et dans le bassin de Guelma (J. M. Vila., 1980).
Tableau. 1 : Chronologie marine et continentale (Maroc) dans le
bassin Méditerranéen. In J M Bardintzeff et al. , 1999. Tableau. 2 : Chronologie continentale
Europe occidentale . In A. Nahid (2001).
57
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
III.4.2- Le Quaternaire de la région de Guelma
III.4.2.1- Introduction
Très peu d’études ont concerné les formations quaternaires de la région de Guelma. Les
principaux travaux portant sur cette tranche d’âge sont généralement anciens et manquent
d’une nomenclature adéquate. Les rares documents paléontologiques qu’on connaît, ne
permettent pas de faire de subdivisions en harmonie avec celles du Quaternaire méditerranéen
ou même de quelques points privilégiés de l’Afrique du Nord. Parmi ces travaux nous citerons
notamment J. Dareste De La Chavanne (1910) ; J. Blayac (1912) ; P. Deleau (1938) et J.M
Vila (1980). Nos observations sur le terrain appuyées par les corrélations faites dans les
études citées dans le texte nous ont permis de faire une synthèse sur la répartition des terrasses
Quaternaires dans le bassin de Guelma et ses alentours.
Sur les flancs de la vallée de la seybouse, de l’oued Cherf et de l’oued Bou – Hamdane, se
développe une série de terrasses alluviales étagées, témoignant des oscillations auxquelles
celle-ci a été soumise pendant le Quaternaire. Ces terrasses sont représentées par des
sédiments fluvio–continentaux, alluvionnaires ou travertineux tuffacés.
Il existe dans la vallée de la seybouse, aux environs de Guelma, sept niveaux de terrasses
fluvio-continentales étagées à niveaux décroissants ; ces terrasses pleistocène sont d’autant
plus élevées qu’elles sont plus anciennes.
D’après J. Dareste (1910), ces terrasses se relient à des terrasses marines qui se situent au
Nord de l’embouchure de la seybouse.
III.4.2.2- Le Salétien
Il forme la terrasse la plus haute de la Seybouse, qui domine de 170 m son lit actuel (photo.
III.10). Le matériel qui constitue cette topographie est un vaste épandage de blocs et de galets
de grés numidiens, tout autour du Dj. Zemzouma où ils peuvent atteindre plus de 100 m
d’épaisseur. Ces dépôts sont essentiellement constitués par des galets du Numidien atteignant
60 cm de diamètre, à patine ferrugineuse luisante (J. M. Vila., 1988). Ce plateau se relie au
pied du massif gréseux du Dj. Aouara à un important cône de déjection torrentiel. Il peut
s’agir de la même terrasse qui affleure au voisinage du lac souterrain à une altitude de 150 –
160 m au dessus de l’oued Bou Hamdane (sur la feuille de Hammam Debagh).
58
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Le Salétien affleure seulement sur la rive gauche de la Seybouse où il forme des alluvions
anciennes du Dj. Zemzouma déposées sur un glacis d’érosion en pente douce vers le Sud.
Des dépôts de ce type ont été décrits en Espagne sous le nom de « ranas » où ils sont
rapportées à du Villafranchien (Quaternaire plus ancien que le Salétien). J. M. Vila (1972) a
également reconnu sur la feuille de Aïn Berda (ex Penthièvre) un épandage analogue,
symétrique de celui qui s’étend au Sud du Dj. Aouara, mais qui est lui, en pente douce vers le
Nord.
D’épais dépôts conglomératiques de ce type ont été décrits à Constantine, tout au tour du Dj
Ouasch par P. E. Coiffait (1992).
A Bouchegouf (ex Duvivier), cette terrasse est également classée dans le Quaternaire ancien
par J. Flandrin (1930) mais sans argument paléontologique ; tandis que J. Dareste (1910) la
place dans le Pliocène.
Dj. Zemzouma
Guelma
(Terrasse de 170 m)
Photo. III.10 : vue panoramique montrant la terrasse salétienne.
III.4.2.3- L’Amirien
Je rattache les dépôts de la deuxième terrasse à l’Amirien. Selon A. Marre (1987), Ces dépôts
représentent le niveau IV des glacis, qui dominent les oueds de 80 à 100 m par des versants
convexes, avec un matériel fin et rubéfié. Il s’agit de galets plus ou moins roulés, noyés le
plus souvent dans un limon rouge ou jaunâtre. Les éléments semblent provenir de grès
numidien.
A Hammam Meskhoutine, ce niveau est masqué par les travertins. P. Deleau (1938) range
cette terrasse dans le Sicilien.
59
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Dans le bassin de Guelma, cette terrasse est largement développée sur la rive droite, entre
Guelma et petit. Ses alluvions contiennent, soit des limons avec cailloux roulés à gros
éléments, soit des conglomérats intercalés de bancs marno–calcaires un peu travertineux, ou
des cônes de déjection. Dareste De La Chavane (1910) donne un âge Pliocène pour ces
affleurements par contre, J.Blayac (1912) les attribue à la terrasse moyenne du Quaternaire et
J. M Vila (1980) la classe dans le Salétien.
III.4.2.4- Tensiftien
Il est constitué par des sables, limons et galets à patine de couleur ocre ou brun jaunâtre, bien
représenté sur la rive droite de la Seybouse au Sud des villages de Millesimo et de Petit. Ces
alluvions anciennes dominent de 55 à 60 m le lit de la Seybouse et de ses affluents (terrasse
moyenne).
Dans la localité de Hammam Debagh, (photo. III.11) cette terrasse est recouverte de
travertins. Les affleurements sont localisés : vers le SE de Hammam Debagh (sur la rive
droite de l’ Oued Bou Hamdane) où ils dominent la route à partir de la c. 287 au virage
brusque ; entre l’Oued Kralifa et l’Oued bou Hamdane (sur la rive gauche de l’Oued bou
Hamdane ; entre Oued Mouguer et Oued Ajara à l’W de Roknia, au NW de Galliéni et au Sud
de Taya.
D’après P. Deleau (1938), le niveau (terrasse) de 50-60 m constitue les alluvions des hautes
terrasses des vallées et se situe dans le Milazzien (voir tableau chronostratigraphique).
Terrasse de 50 m
60
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Des restes de cette terrasse, existent entre Guelma et Heliopolis, ainsi que vers les villages de
Millesimo et de Petit.
A Hammam Meskhoutine, cette terrasse, qui forme les alluvions des moyennes terrasses des
vallées est attribuée au Tyrrhénien par P. Deleau (1938). Ces alluvions couvrent le pied du
Galaat ben Haddi Photo. III.12) et la plus grande partie de la plaine de Medjez Amar ; la route
vers Guelma (au SE de la c.287) est constamment sur ces dernières ; à l’E de la grande
Cascade, elles forment le sous–sol des vignobles d’Hammam Meskhoutine, de la ferme à la
station et au passage à niveau ; elles affleurent aussi, en face de ‘’ l’ancien camp ‘’.
Les exsurgences chaudes de la Grande Cascade sortent du niveau le plus bas de cette terrasse.
Photo. III.12 : terrasse Pré‐Soltanien.
III.4.2.6- Soltanien
Il est constitué par des limons rouges reposant sur une base composée de cailloutis dominant
de 10 à 15 m le lit des oueds Bou Hamdam (Photo. III.13), Seybouse, Mouguer et Hammam.
Ces alluvions des basses terrasses des vallées sont assimilées au Monastirien par P. Deleau
(1938). Ils affleurent près du confluent du Chabet bou Ali et de l’Oued bou Hamdane, de part
61
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
et d’autre de l’Oued bou Hamdane (entre les Mta beni Foughal et Garouba) et de nombreux
lambeaux de part et d’autre de la vallée de la Seybouse (entre Guelma et les gorges de Nador).
Terrasse de 30 m
Terrasse de 15 m
Photo. III.13 : vue panoramique de la rive droite de l’Oued Bou Hamdane montrant deux
niveaux de terrasses.
Se sont des limons, sables et cailloux roulés qui recouvrent le lit majeur des cours d’eau.
On les observe à Heliopolis, dans la vallée de l’Oued el Hammam, Oulad Ali, à Hammam
Meskhoutine, dans la vallée de l ‘oued el Hammam près de Hammam Bail’s et aux environs
de Roknia.
Ces dépôt se localisent le long de failles ou de plis failles et dans le fond des vallées
anticlinales, au contact des terrains les plus anciens de la région (Trias, Néocomien, etc.). Ceci
peut s’expliquer par le fait que ces sources minérales et hydrothermales viennent au jour à la
faveur de grands accidents tectoniques mettant en contact ces terrains avec des terrains plus
récents (Dareste De La Chavane., 1910). Ces dépôts travertineux ont commencés à se former
probablement après les mouvements orogéniques post–Pontien où des sources hydrothermales
ont pu jaillir à travers des grandes fractures.
62
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
A Hammam Meskhoutine, les travertins anciens se sont déposés sur les terrasses de 100 et de
50 mètres en les fossilisant. Ces deux plates formes sont séparées par une pente raide d’où
jaillissent les eaux thermales ; c’est ce qui se produit actuellement au niveau des sources de la
station des thermes.
L. Joleaud ( 1914 ) situe le dépôt des travertins les plus anciens de Hammam Meskhoutine et
ceux de Roknia après le dépôt de la terrasse de 50 m. (Pleistocène ancien=Rissien). Cela est
confirmé par la découverte d’un fragment de la machoire supérieur d’un Cervidé ‘’ Cervus
algericus‘’ par M. Lydekker dans les travertins de Hammam Debagh. Cette espèce est
assimilable à cervus pachygenys Pomel du littoral de Bougie–Alger où elle est associée à un
outillage moustérien. Ces constatations ont permet à L. Joleaud (1914) de confirmer son
hypothèse et de placer ces travertins dans le Pleistocène moyen.
De même, une molaire et quelques fragments de dents d’Elephas africanus ont été découverts
dans le tuf du village de Millésimo par P. Gervais (1849). Ces dents sont rapportés à Elephas
Atlanticus qui caractérise en Algérie (Ternifine) une époque quaternaire assez récente à
industrie préhistorique très probablement moustérienne Pomel et Ph. Thomas in J. Blayac
(1912).
Pour J. Blayac (1912), les travertins qui se trouvent au dessous de la côte 350m sont d’âge
Quaternaire car ils sont stratifiés en plusieurs points au sein des alluvions des terrasses de la
Seybouse. Ceux qui se trouvent entre les côtes 600m et 350m, entre Guelma et le flanc Nord
de la Mahouna sont probablement pliocènes.
J. Blayac (1912) corrèle les calcaires blancs de Millésimo (près de Guelma) à ceux d’Aïn El
Bey (Constantine). Or ces derniers sont d’âge Quaternaire ancien (P. E. Coiffait., 1992).
63
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
q1(terrasse 15m
Alluvions récentes
inférieure)
(par J.Dareste De
La Chavane., 1910)
qI(terrasse
30 ou
moyenne) Alluvions composées de
35m
cailloux roulés, sont soit noyés
dans un limon argileux, soit
agglutinés en conglomérats par
un ciment gréso-calcaire
qII(terrasse
55 à
supérieure) Alluvions anciennes (de même
60m
composition que les
précédentes) de la grande plaine
à l’Est de Guelma
64
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
a2 Alluvions limoneuses du fond
des vallées : Limons et cailloux
A Hammam
roulés
Meskhoutine
qIa(moyenn
e terrasse 30 à Tyrrhénien
Alluvions constituées de galets
des vallées) 40m
de grès numidiens et de
calcaires urgoniens noyées dans
un limon argilo-sableux.
qIb(haute
terrasse des
50 à
vallées) Milazzien
60m Alluvions formées de calcaires
à silex eocènes inférieurs,
recouverts de cailloutis non
qIIa(Alluvio
rubéfiés.
ns des bas
niveaux des 90 à
plateaux) 100m Sicilien
Les cailloutis sont masqués par
les travertins
65
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
J.-M. Vila (1974- terrasse) roulés
1992)
Q3 Amirien Sables, limons et galets
Q2 2eme
Soltanien
Terrasse Limons, graviers, blocs roulés,
parfois encroûtés.
(P.-E. Coiffait
(1992)
Q3 3eme
Tensiftien
Alluvions à galets encroûtés et
Terrasse
limons.
66
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Q4 4eme Amirien
terrasse
Galets, et blocs plus ou moins
roulés, noyés dans une matrice
limoneuse.
Salétien
Vastes épandages
conglomératiques, dont les
galets sont empruntés aux grès
Numidien et présentent un
cortex ferruginisé très
Qc caractéristique.
?
67
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
ou Rharbien
lunettes
- matériel argilo-gypso-sableux
?
à stratifications obliques
glacis
-croûte gypseuse
II
Plaines,c
-Passées caillouteuses à la base
onstitué (faciès
plus fines que I qui sont
es par la lacustre)
surmontées par des sables
superpos
argileux gris jaunâtre à
q5 ition de
verdâtre, montrant des passées
deux Soltanien }
hydromorphes noirâtres riches
ensembl
en gastéropodes lacustres. Cet
es
ensemble est
superposé à I en le ravinant
légèrement
I
68
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
d’argiles sableuses à débit
prismatique
q4 tensiftien
-Croûte calcaire zonée
Glacis
de Encroûtement calcaro-gypseux
piémont
Glacis couvert à matériel très
étagés
grossier
q3 Amirien
(cuvette
-Croûte calcaire zonée
fermée)
Encroûtement calcaro-gypseux
Encroûtement calcaro-gypseux
69
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
III.5- Comparaisons avec les bassins continentaux voisins
- des conglomérats rouge vif à stratification mal marquée, présentant la base de la série, et
alternant avec des lits d’argiles sableuses (formation des conglomérats de Ras bou Sioud) ;
- des argiles sableuses avec quelques lentilles conglomératiques (formation des argiles de
l’Oued Kranga) dont l’épaisseur varie de 0 à 100m
- les grès jaunâtres, souvent à matrices pélitiques (formation des sables jaunes).
Localement, dans la partie occidentale du bassin, les calcaires de Sidi Merouane s’intercalent
entre le Vallésien et le Turolien inférieur.
70
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
Cette séquence essentiellement argileuse contient quelques niveaux de lignite et peut avoir
une puissance de 300 à 500m. Elle correspond aux argiles de Zighout Youcef.
Des niveaux fossilifères associés à ceux de lignites sont signalés dans les environs de Zighout
Youcef où plusieurs gisement ont été découvert : il s’agit de gisement de Zighout Youcef
(Turolien inférieur (8,6 Ma)), gisement d’El Hiout (fin du Turolien inférieur (8,0 Ma)), le
gisement de Smendo 6 (Turolien moyen (7,7 Ma)), le gisement de Bou Adjeb (Turolien
moyen (7,3 Ma)) et le gisement de Beni Brahim ( Turolien moyen , 7,3 Ma).
Compte tenu de la découverte d’assez nombreux gisements de micromammifères qui ont daté
les argiles de Zighout Youcef du Turolien inférieur et moyen, et de l’âge des calcaires de la
Koudiat bou el Kendoulde de l’Astaracien supérieur, les niveaux détritiques qui supportent
les argiles de Zighout Youcef ne peuvent être que du Vallésien.
Cet âge peut être attesté par la découverte de coulées volcaniques de l’Oued Oum Torba, sur
la bordure nord du Bassin de Constantine (au sud du Kef Hahounner) par Raoult
(1974) ;Velde (1971) et Bellon (1976). Des datations radiométriques sont faites sur des
trachytes potassiques à olivine et andésites épaisses d’une centaine de mètres, situées au
sommet de la formation du Kef Mguerguet. Leur âges respectives de 10 ± 0,5 Ma et de 9,3 ±
0,5 Ma, indique un âge Vallésien moyen à supérieur.
Le Pliocène : le cycle Pliocène est bien développé dans la partie sud du bassin de
Constantine, et beaucoup plus réduit dans la partie nord.
Les calcaires d’El Hadj Baba sont des calcaires lacustres clairs, alternant avec des interlits
d’argiles rouges ou roses. La puissance de ce terme atteint 80 m. A la base, ces calcaires se
présentent, en bancs bien marqués de 40 cm à 1 m de puissance, assez massifs ; au sommet,
en bancs moins bien marqués, plus grumeleux et plus crayeux.
Les calcaires d’Oued Athmania sont constitués par des calcaires gris brun, en bancs
métriques, alternant avec des argiles gris noir. Vers le sommet, ces calcaires passent à des
71
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
calcaires blancs, à fentes de dessiccation et « bird eyes » assez nombreux. Vers le sommet, la
série est formée par des calcaires lacustres, et bancs de gypse saccharoïde, alternant avec des
marnes grises. Son épaisseur atteint la centaine de mètres. C’est dans la partie inférieure des
calcaires à gypses du terme sommitale que le gisement d’Oued Athmania a fourni des espèces
de micromammifères permettant de le rapporter à la fin du Pliocène inférieur et de proposer
donc un âge de 3,2 Ma. Les calcaires d’Oued Athmania et les calcaires d’el Hadj Baba
correspondent à la même formation de calcaires continentaux.
Le Pliocène supérieur : dans la partie sud du bassin et, à moindre degré, dans la région de
Zighout Youcef, le Pliocène supérieur correspond à des calcaires, passant progressivement à
des marnes grises à nombreux restes de gastropodes, puis à des marnes argileuses noires à
gypse pouvant contenir des passées centimétriques de lignite. Cette formation se termine par
des argiles brunes puis rouges orangées à graviers, alternant avec des bancs de 20 cm à 1 m de
calcaires blancs ou rosés. Dans les marnes de base, le gisement d’Oued Smendou à livré une
riche faune de micromammifères d’âge 3,3 Ma.
72
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
III.5.3- Le Néogène de Sillegue (Beni Fouda)
Au Nord d’El Eulma (ex Saint Arnaud), le bassin continental mio-Pliocène de Beni Fouda est
entouré par des formations allochtones du Tell sétifien.
Savornin (1920) a donné une description géologique relativement détaillée du bassin, mais
c’est Pomel (1889) qui signale, pour la première fois la présence de Mammifères fossiles
datant du Pliocène supérieur, aux environs de Saint Arnaud. Dans le but d’établir des
corrélations avec les séries du Hodna, Guiraud en collaboration avec Jaeger ont entamé une
étude de l’ensemble du bassin de Sillegue.
Le bassin de Sillegue montre une épaisse série continue de formation lacustre ou continentale
dont l’âge s’étend du Miocène inférieur à moyen, au Pliocène supérieur.
La série néogène débute par de puissants dépôts détritiques rouges reposant en discordance
sur du Crétacé supérieur ou de l’Eocène. Des intercalations de marnes sableuses grises à
rosâtres parfois gypseuses avec passées conglomératiques lenticulaires. L’essentiel de la
formation est constitué par des marnes argileuses noires à nombreux Gastéropodes. La série
se termine par des alternances de calcaires blancs travertineux, de marnes noires et de petits
bancs de gypse, surmontées par des marnes noires à gris bleuté à Gastéropodes, qui montrent
de petites intercalations lenticulaires de grès grossiers à débris de vertébrés. Les sédiments
deviennent ensuite plus grossiers et de couleur brun à rougeâtre.
Le niveau inférieur situé juste au dessus des passées calcaires est nommé «Ammama
1». Il lui suggère un âge Turolien (de l’ordre de 8 Ma), mais B. Coiffait-Martin in P.
E. Coiffait (1992) le rapporte au Vallésien supérieur.
un niveau de grès à galets situé vers le sommet de la série «Amama 2», contient une
faune caractéristique du Pliocène d’après Jaeger et al. (1973). D’après le degré
évolutif des espèces, Coiffait (1992) classe ce gisement dans le Turolien moyen.
L’un des derniers niveaux de marnes noires «Amama 3» est assimilé au Pliocène
moyen par Jaeger.
La découverte, par ces auteurs, d’un niveau de cinérites à biotite, situé entre Amama1 et
Amama 2 corrobore les datations biochronostratigraphiques faites par E. Coiffait (1992). En
73
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
effet la datation radiochronologique sur des échantillons de ces cinérites donne un âge de 7,7
± 0,6 (Turolien inférieur à moyen) (in coiffait,1992).
La conclusion que l’on peut tirer de ces datations, est que les conglomérats et les argiles
sableuses qui débutent la formation sont probablement rapportés à l’Astaracien (équivalent
continental du Serravallien). Par contre les calcaires, et les petits bancs de gypse qui les
surmontent sont éventuellement d’âge Vallésien.
Dans le centre du bassin, les grès et conglomérats renferment des gisements célèbres de
grands mammifères, situés au N d’Aïn Boucherit et Aïn Hanech. Ces gisements
correspondraient respectivement à des périodes comprises entre 3,4 et 2,8 Ma pour Aïn
Boucherit , 2 et 1,4 Ma pour Aïn Hanech. Arambourg (1969) in Guiraud (1990).
Le Méssinien
Le Pliocène
Généralement concordant sur le Miocène, avec une légère discordance qui s’observe
seulement dans la région de M’Sila. Ce Pliocène a été étudié par Guiraud (1973). Il débute
dans le Hodna par une barre gréso-conglomératique puis la série devient progressivement
marneuse, avec des marnes sableuses et gypseuses. Vers le sommet de la série les apports
détritiques redeviennent importants.
La sédimentation «marine» qui s’est initié par une transgression généralisée à partir du
Burdigalien, persiste au début du Pliocène dans l’Ouest et le centre du bassin du Hodna, fait
place latéralement vers l’Est et Sud Est à une sédimentation laguno-continentale. La zone du
Hodna apparaît comme la seule zone de sédimentation à influence marines permanentes à
partir du Tortonien.
74
Chapitre IV
IV.1.1- Introduction
La sismicité historique, qui correspond aux séismes décrits dans les récits historiques et
autres archives (articles de presse, manuscrits des Zaouiats, des églises…) avant la période
instrumentale, s’avère être une importante source de renseignements quant à la position
probable et approximative de failles actives.
76
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
On remarque que la distribution de la sismicité dans la région de Guelma et ses environs n’est
pas aléatoire. Elle suit deux tendances majeurs (Fig. IV.1), l’une E-W liée au grand
décrochement dextre Aicha-Debagh et l’autre NE-SW qui concorde avec des décrochements
sénestres mise en évidence notamment dans le bassin de Constantine, lors du séisme du
27.10.1985. Donc cette sismicité est en relation directe avec les structures actives de la région.
77
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Dans ce travail, nous avons dressé des histogrammes de fréquences (Fig. IV. 2, 3, 4, 5, et 6),
qui montrent une activité sismique quasi permanente dans cette région du tell oriental.
1
120
100
80
60
1
40
20
0
1810
1859
1867
1877
1885
1892
1910
1919
1926
1930
1934
1939
1943
1949
1956
1960
1967
1978
1981
1987
1998
2002
2005
2008
Fig. IV. 2: histogramme de fréquence des séismes de la région de Guelma depuis 1810 à
2010.
4.5
Avant 1910
4
3.5
Nombre d'observations
2.5
1.5
0.5
Année
Fig. IV. 3: la fréquence des séismes avant l’installation de la première station sismologique
en Algérie.
78
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
1910‐1963
16
14
12
Nombre d'observations
10
0
1910
1912
1913
1919
1920
1923
1926
1928
1929
1930
1931
1933
1934
1937
1938
1939
1940
1941
1943
1946
1948
1949
1950
1952
1956
1958
1959
1960
1961
1962
Année
Fig. IV. 4: fréquence des séismes avant l'installation du réseau mondial WWSSN
6
1964‐1999
5
Nombre d'observations
0
1967 1971 1977 1978 1979 1980 Année
1981 1985 1986 1987 1993 1997 1998
Fig. IV. 5: fréquence des séismes avant la remise en route du réseau CRAAG qui a été remis
en marche dans les années 90 puis n'a pas bien fonctionné à cause du terrorisme.
79
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
120
2000‐2010
100
Nombre d'observations
80
60
40
20
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Année
Fig. IV. 6: Fréquence des séismes depuis l’amélioration du réseau CRAAG.
Dans notre travail et dans le but de donner un aperçu sur l’analyse de la sismicité de la région,
nous avons utilisé le catalogue récemment publié sur l’est de l’Algérie et dont le descriptif et
les sources utilisées sont largement détaillés dans Harbi (2009) et Harbi et al. (2010). Il ressort
de l’analyse faite à partir de ce catalogue que la région de Guelma a connu dans son histoire
au moins sept séismes répertoriés comme forts (Io = V) ou ayant causés des dégâts assez
importants (Io > V), il s’agit de ceux : d’Héliopolis du 17 décembre 1850 (I0 = VI EMS), de
Guelma du 17 juin 1908, qui a été ressenti à Guelma avec une intensité (I0= VII-VIII EMS),
celui du 3 décembre 1928 qui a détruit plusieurs maisons dans la localité de Lapain et ses
environs, le séisme de Guelma du 10 février 1937 (mb = 5.4, I0 = VIII EMS, Benouar,1993),
de Aïn Hassania du 16 mars, 1978 (I0 = VI EMS, mb = 4,6 ), d’Oued Cheham du 21
décembre 1980 (I0 = VI – VII EMS) et celui de Hammam Debagh du 20 septembre 2003 (I0
= V EMS, mb = 4,8).
80
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
IV.1.2.1- Le séisme de Hammam Debagh (ex : Hammam Meskhoutine)
Samedi, le 20 septembre 2003, vers 11h 50mn 47s, la région de Guelma a été affectée par un
séisme de magnitude ML=4.8 (CRAAG). L’épicentre est localisé par le CRAAG, à 11
kilomètres à l’ouest de Roknia (Wilaya de Guelma), dans la localité de Hammam Debagh et a
pour coordonnées 36,563°N et 7,09°E. Sa magnitude et sa localisation ont été différemment
appréciés par d’autres organismes sismologiques internationaux où elles présentent un léger
écart par rapport aux données nationales : 36.60°N-7.20°E, M=4.4Mb (CSEM), 36.53°N-
7.32°E, Mb=5.2 (IGN)), 36.787°N-7.241°E, M (ETHZ : Zur_RMT). Dans la zone épicentrale,
qui regroupe Roknia, Hammam Debagh, Ras El Akba et Ben Djerah, l’intensité maximal I0 a
atteint V sur l’échelle EMS-98. Ce séisme a occasionné de légers dégâts à certains édifices
vétustes. Des fissures aux mûrs ont été signalées ainsi que des craquements de meubles et
planchers.
Cependant, le village Draa en Noukhal (ex-village socialiste Dahmoune Tahar) situé à 5km au
Nord de Hammam Debagh a été fortement ébranlé. Les maisons individuelles et différentes
structures édifiées voilà une trentaine d’années, ont été, quelque peu, endommagées comme
l’attestent les fissures.
En effet, pour notre part, nous avons observé des glissements de terrain à une centaine de
mètres en bas de ce village (photo. III.8)
Selon le responsable du CTC de la région, quelques maisons présentent un danger réel pour
leur habitants et doivent être démolies, le reste, à savoir : deux centaines d’habitation
nécessitent une restauration et une consolidation. Le groupe scolaire de cette bourgade a été
totalement réhabilité.
D’après les habitants de cette localité, le débit de la fameuse cascade de Hammam Debagh a
beaucoup baissé et l’eau fumante qui sortait de la coupole a complètement disparu suite à
cette secousse.
81
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Le peu d’informations recueillis, suite à l’enquête macrosismique menée par le CRAAG a
permis de tracer la carte des isoséistes (fig. IV.7) qui montre une direction d’allongement NE-
SW, probablement en rapport avec un segment de la faille qui a généré ce tremblement de
terre. Le rayon de perception est de 140 km puisque la secousse a été ressentie jusqu'à El Tarf,
Annaba et Chetaibi avec une intensité Io=II EMS-98.
Fig. IV. 7 : Carte de la distribution des épicentres observés suite au séisme de
Hammam Debagh du 20 septembre 2003, l’étoile blanche indique l’épicentre
macrosismique (Hammam Debagh) où l’intensité maximale est de Io=V. L’étoile
noire montre l’épicentre instrumental (CRAAG, 2003).
Une centaine de répliques de magnitude comprise entre 0.9 et 3.9 ont été enregistrées par le
réseau national de surveillance sismologique du CRAAG entre le 20 septembre et le 31
décembre 2003. 46 répliques ont été localisées car enregistrées par au moins trois stations.
Ces répliques ont permis de cartographier l’activité sismique de la faille qui a engendré ce
séisme. Il ressort de la répartition spatiale de ces évènements deux essaims orthogonaux (fig.
IV. 8). Le premier essaim de ~35km de longueur, est de direction NW-SE. Le deuxième
essaim d’une longueur de ~70km et sa direction est NE-SW.
82
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
L’épicentre du séisme de Guelma ainsi que les répliques qui l’ont suivi sont probablement liés
à la faille de Roknia-Hammam Debagh.
Fig. IV. : 8 : distribution spaciale des répliques du séisme de Guelma avec son
mécanisme au foyer (selon MED‐RCMT).
- la première orientation NW-SE (N140) s’étend sur une longueur d’environ 20 km. La coupe
perpendiculaire BB’(N55) à cet essaim (fig. IV 10) montre que ces répliques sont localisées
entre 0 et10 km de profondeur.
- La seconde d’orientation NE-SW (N50) s’étendant également sur une longueur de 20 km. La
coupe AA’ (N140) (fig. IV.11), montre que les séismes sont localisés entre 0 et 5km de
profondeur.
83
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Le choc principal de magnitude 4.8 est localisé sur l’extrémité Nord de l’orientation NW-SE
(Fig.IV. 9).
Le nombre des répliques est insuffisant pour déterminer le pendage et le plongement du plan
de la faille qui a généré ce séisme.
Fig. IV. 9: Localisation horizontale des 20 meilleures répliques
Emplacement des coupes AA’ et BB’
Fig. IV. 10 : coupe perpendiculaire BB’ de l’essaim NW‐SE
Fig. IV. 11 : coupe
perpendiculaire
AA’ à l’essaim de
répliques orienté
NE‐SW.
84
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Tableau. 1 : paramètres du mécanisme au foyer calculés par ZUR-RMT et MED-RCMT
Il s’agit d’une solution normale avec une importante composante de décrochement (fig. IV.
8). On remarque que l’axe de pression est orienté N347, compatible avec les contraintes
régionales actuelles générées par le rapprochement entre les plaques africaine et eurasienne.
le séisme qui a eu lieu dans la localité de Oued Cheham à 40 km au Sud-Est de Guelma a été
ressenti par l’ensemble de la population et des dégâts importants ont été infligés aux
immeubles. L’intensité maximale a été réévaluée à VI-VII EMS et l’épicentre macrosismique
est rééstimé à 7°58 et 36°34 par Harbi et al (2009).
Ce séisme a été ressenti par tout le monde à Aïn Hassania (ex :Clauzel) avec une intensité
I0=VI EMS (Harbi, 2009). Il a occasionné dans la région pléistoséiste qui regroupe les
localités de Aïn Hassania, Guelâat Bousbâa et Boumahra Ahmed, des vibrations de vitres et
meubles, des fissures dans les murs et plafonds et diminution du niveau d’eau dans le lac sous
terrain Bordj Ben Osmane. La zone d’intensité maximale est orientée NE-SW.
85
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Cet événement sismique est l’un des plus forts qu’a connu la ville de Guelma et ses environs
durant le siècle passé. Il a fait l’objet d’une étude détaillée par Benouar (1994) où les
caractéristiques macrosismiques et instrumentales ont été ré-évaluées. L’épicentre
macrosismique a été relocalisé de 36°4 N, 7°5 E (Rothé, 1950) aux cordonnées 36.338°N,
7.525°E, à environ 12 km au Sud Ouest de l’Apaine; L’épicentre instrumental a été relocalisé
de 36°6 N, 7°5 E (ISS et Strasbourg in Rothé, 1950) à 36.4°N, 7.2°E suivant la procédure de
localisation actuelle de l’ISC et lectures de 26 stations sismologiques; sa profondeur est de 6
km environ. La magnitude de l’onde de surface a été estimé à Ms=5.20 (Benouar, 1994),
86
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
Ms=5.3 (Karnick, 1969 ; Rothé, 1950) ; Mezcua et Martinez (1983) donnent une magnitude
de l’onde de volume mb= 5.4.
Toutes les sources que nous avons consulté ont accordé le maximum de dégâts aux localités
de Lapaine et de Bled Gaffar et les villages environnants (Hée, 1937 ; Rothé, 1950 ; Mezcua
et Martinez, 1983 ; Benouar, 1994) où l’intensité maximale a été réévaluée à I0= VIII (MSK)
sur un rayon de perception de 9 km. Dans ces sites, ce séisme a engendré l’effondrement des
structures, la déformation du sol et la perte de vie. Le dépouillement des enquêtes
macrosismiques, la compilation et l’analyse critique a partir des sources d’informations
disponibles (Hée, 1937 ; Rothé 1950 ; les journaux algérien et français, 1937 dont « La
Dépêche Algérienne » ; Karnik, 1969 ; Mezcua et Martinez, 1983) a permis à Benouar (1994)
d’établir une carte isoséiste (fig. IV.14).
Fig. IV. 14 : Carte isoséiste du séisme de Guelma du 10 février 1937, d’après Benouar
(1994).
87
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
IV.1.2.6- Le séisme de Guelma du 17 juin 1908
Une intensité d’I0 = VII – VIII MM à été ressenti à Guelma, une intensité de I0= VI MM à
Annaba et une forte intensité a été ressenti à Montcalm (Rothé, 1950). D’après cet auteur,
l’épicentre se situe probablement au voisinage de Guelma et le foyer est situé éventuellement
en mer au large d’Annaba. Par manque de points d’observations cités par la presse de
l’époque, il n’était pas possible d’estimer l’intensité épicentrale et l’épicentre macrosismique ;
mais pour les dégâts qu’il a engendré, Harbi (2006, 2009) lui attribue une intensité de VI ≤ I0
≤ VIII EMS.
Ce séisme a été ressenti très fortement à Guelma (où des murs ont été lézardés) et dans les
villages de, Millessimo, Petit, Héliopolis et Hammam Berda (où des murs ont été également
lézardés) ; ressenti moins fortement à Abbaba et Skikda. Plusieurs maisons de Jemmapes
situées à 30 km au sud-est de Philippeville ont été lézardées. Avec le peu d’informations
récoltées dans la presse de l’époque et Rothé (1950), une carte isoséiste a été dressée par
Harbi et al. (2003a) au sein de laquelle l’épicentre macrosismique a été ré-estimé à 36.48N-
7.45
88
Chapitre V
Il s’agit, de toute évidence, d’un accident dont au moins un des jeux/ou plusieurs se sont
déroulés avant le dépôt des séries du Pliocène, à cachet fortement continental, qui se sont
accumulées durant le Néogène dans le bassin de Guelma. Actuellement, il apparaît comme un
linéament orographique et tectonique remarquable sur plusieurs kilomètres. L’examen des
photos aériennes et des cartes géologiques de la région (Vila, 1980 ; Deleau, 1938…etc), le
présentent comme l’élément structural majeur de ces secteurs.
Sur le terrain, cet accident se marque par un ensemble de marqueurs structuraux (fentes de
tension; failles inverses, galets impressionnés etc.… (site 1 : photo. 1,2, 3, 4 et 5),) qui ne
laissent aucun doute sur son activité ancienne et actuelle. Puisque ces effets sont visibles dans
plusieurs secteurs, à l’image des sites suivants (fig. V. 1):
Site 1 carrière Debagh : Ce site est situé au pied du Djebel Debagh, près de la carrière
de calcite, au point de coordonnées, x1=7° 14’ 40’’ et y1=36° 30’ 51’’. Sur ce site, on observe
deux générations de fentes en échelons qui indiquent un changement du champ des
contraintes au cours du temps, la première est senestre et de direction N50°, la deuxième est
dextre et postérieure à la première avec une direction N160°. Rappelons que ces
microfractures s’ouvrent parallèlement à la contrainte principale Sigma3, et leurs épontes sont
remplies de calcite. On note que ces fentes de tension matérialisent le plan Z-X de l’ellipsoïde
de la déformation, où ‘’X’’ représente la direction d’allongement et ‘’Z’’ la direction de
raccourcissement. Sachant que l’allongement X est perpendiculaire aux fentes de tension et
90
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
donc que le raccourcissement Z est parallèle à leur axe, on peut construire sur la photo V.1
l’ellipsoïde de déformation.
Détail
N δ1 δ1 Vue de loin
Photo V.°1 : l’accident du Debagh matérialisé par deux familles de fentes de tension. Le mouvement
dextre en rouge est postérieur au mouvement senestre en orange.
Vers l’Est, à environ 20m du site 1, le contact tectonique entre les unités à matériel Jurassique
et crétacé du Debagh avec les dépôts récents du Mio – Pliocène de la dépression de Hammam
Meskhoutine correspond à une faille inverse de direction Est – Ouest et dont le plan plonge
d’environ 45° vers le sud (photo V. 2). Ce plan de chevauchement se poursuit vers l’Ouest au
niveau de la Koudiat bou Fertout (photo V.3). On note que la phase tectonique qui a pu porter
les terrains allochtones formant normalement le substratum du bassin de Guelma à une
altitude élevée est de toute évidence récente. Au niveau du contact, dans les terrasses récentes
91
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
remaniant les conglomérats des cônes de déjection, se trouvant au dessus de la série Mio-
Pliocène (photo V.2 et V. 4), on observe des éléments remaniés hétérométriques,
centimétriques à décimétriques, fortement impressionnés, d’origine diverses puisque
provenant indifféremment des terrains situés plus en amont (les calcaires de la nappe
néritique, les grès numidiens et les flyschs) noyés dans une matrice argileuse récente.
Dans le plan YZ de la déformation, ces éléments sont fracturés et fortement étirés et/ou
allongés. Ces stigmates de déformations témoignent du régime actuel, post terrasse de
l’accident du Debagh.
De même, le flysch numidien qui juxtapose le plan de chevauchement est fortement cataclasé
et plus ou moins dilacéré (Photo V. 5).
92
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
Plan de chevauchement
SW NE
Photo V.3 : Chevauchement unité néritique du Debagh sur les dépôts néogènes au niveau
de Koudiat bou Fertout.
S N
Quaternaire
Vue de loin
Vue de près
93
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
Site 2 du barrage : situé à proximité du barrage bou Hamdane (photo. V. 6), ce site nous
permis d’observer une succession de plis actifs affectant le Néogène à proximité de l’accident
Roknia–Hammam Debagh. Ces déformations souples donnent aux dépôts du Mio – Pliocène
une allure de plis déversés vers l’E où les sédiments pentés du Pliocène rouge
conglomératique présentent un azimut de S0 : N090 et un plongement de 70°N.
(A)
(B)
94
(A)
Site 3 du Hammam : il se situe dans la localité de Hammam Debagh, entre Chabet Aïn bou
Ali et Oued bou Hamdane. Sur ce site les dépôts travertineux dessinent un grand plateau où
l’on observe différentes formes de griffons dispersés : a) les travertins récents incomplètement
solidifiés situés au Nord de l’établissement thermale, b) les cônes concrétionnés se trouvant
près de la voie ferré, c) les travertins en voilage qui constituent les concrétions de la grande
cascade, d) les travertins qui forment des arrêtes continues d’environ 9m de haut.
Ces derniers griffons nous intéressent plus particulièrement puisqu’ils sont beaucoup moins
dispersés, leur répartition et orientation donnent des informations précises sur le réseau de
fissures emprunté par l’eau et masquées aujourd’hui par ces dépôts. L’axe de ces travertins
verticalisés est doté d’une fissure large de 5 à 15cm de largeur parfois remplie de fibres de
croissance.
La plus caractéristique de ces arêtes est située entre l’Oued Chedakha et Chaabet Zerdouina
(Photo. V. 7). Elle mesure plus de 500m de long, et sa hauteur varie entre 10 à 20m. Aux
abords de l’accident Roknia – Hammam Debagh, les travertins sont arqués et dessinent des
croissants de lune dont la géométrie correspond à des fentes de tension. A grande échelle, la
’’fente’’ décrite ici, est répétée plusieurs fois, de sorte que l’ensemble dessine
cartographiquement, à grande échelle, un méga système de fentes en échelon. A l’appui de
cette interprétation, notons que les centre plan de ces mega - structures est rempli de
cristallisation orientée, comparable en tout point à celle que l’on rencontre dans les fentes
classiques, d’échelle mésoscopique.
95
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
Site 4 de Aïn Amara : à l’entrée de Aïn Amara, l’accident de Roknia – Hammam Debagh de
direction N140° limite nettement le bassin de Guelma vers l’ouest. En effet, les arguments en
faveur de cette constatation sont : l’anticlinal tellien du Djebel bou Ladreau qui chevauche
vers le NE, les argiles à gypse et les conglomérats rouges de la dépression de Clauzel et les
crochons qu’il fait subir aux couches du Néogène et du tellien à son contact (Photo. V. 8). En
suivant la même direction, sur la route national N°20 près de la localité de H Boumedienne
(ex Aïn St Charle), les conglomérats rouges du Mio–Pliocène se verticalisent au contact de
cette faille (photo. V. 9).
96
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
L’analyse de ces tectoglyphes notamment les stries portées par les plans de failles (qui
marquent la direction de déplacement relatif des 2 plans de part et d’autre de la faille) montre
que ces dernières ont enregistrées une succession d’événements tectoniques. Puisqu’ elles
affectent allochtone et recoupent également le néogène et les témoins de terrasses
quaternaires. Elles sont donc post nappes.
Les accidents de direction N040° et N050° sont bien mentionnés sur la carte géologique 1/50
000 de Oued Zenati (fig. V. 2). Il s’agit des deux accidents qui limitent respectivement vers le
NW et SW le Djebel bou ladreou et le djebel Kamadja.
(A)
97
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
98
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
(C)
(B)
(C)
99
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
NNW SSE
Plan de faille chevauchant Mio - Pliocène
100
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
101
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
Fig. V. 5 : Coupe schématique montrant les chevauchements de Aïn Beni Djera (Djellit non
publiée)
102
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma
L’étude que nous avons menée dans ces dépôts et leurs déformations, montre que ce graben
est limité par deux accidents majeurs. Le premier Est – Ouest se situe le long du contact entre
le tellien et le bassin néogène; le second est un accident décrochant de type R (système de
Riedels) qui limite le graben vers l’W. Des petites déformations locales sont observés à
l’intérieure du bassin ; il s’agit des plis et des petits chevauchements observés dans les
localités de Hammam Debagh et de Aïn Beni Djera (fig. V 4 et V. 5).
Le dispositif tectonique global, obéit au modèle de Riedels qui, rappelons le, s’applique à des
structures tectoniques faillées qui ont été produites au même moment dans un même champ
de contraintes. Dans ce modèle, le mouvement décrochant affecte une bande de roches plus
ou moins large séparant deux panneaux ou blocs mobiles. C’est à l’intérieur d’une telle bande
de déformation que naissent les failles, fractures, fentes de tensions etc …, dont la disposition
conjuguées définie un système dit en « Riedels » (fig. V. 6).
Cet accident met en contact direct, depuis Constantine jusqu’aux confins orientaux, les séries
néritiques du constantinois avec les écailles découpées dans les formations marno -calcaires,
plus tendres, du domaine telliens, situé plus au Sud. Dans la région étudiée, on le suit de façon
claire depuis la localité de Roknia, où les séries néritiques sont bien dégagées par l’érosion,
sur la route joignant cette localité à Hammam Debagh (ex Hammam Meskhoutine) jusqu’à
Héliopolis où il disparaît, ennoyé sous les séries écaillées marno-calcaire telliennes.
paroxysmes alpin, bien décrits dans ces secteurs par les travaux anciens (Vila, 1980 ; Raoult,
1974 ; Durand Delga, 1955 etc). – la seconde est postérieure au Pliocène qu’elle déforme
selon des plis N140° à N-S et se marque par des failles transpressives dextres inverses N-S
à N050° affectant localement les dépôts récents postérieurs au Pliocène.
V.3- Conclusion
Au centre du bassin proprement dit les déformations associées aux structures actives
correspondent pour l’essentiel à des failles inverses Est-Ouest où les transports s’effectuent
selon une vergence N-S et semble réactiver les contacts anormaux alpins bien exprimés entre
les écailles tectoniques telliennes, connues dans ces secteurs.
A l’Est la limite du bassin est affectée à un ‘’diapir triasique’’ de toute évidence postérieur au
Miocène terminal qu’il déforme en lui imprimant, surtout aux marnes à inter lits gypseux, de
remarquables rebroussements.
A l’Ouest les structures sont polyphasées et s’organisent selon une logique N140°,
transverses sur les structures du bassin.
Enfin la bordure Nord est soulignée par un accident connu (l’accident du Djebel Debagh -
Kef-Hahounner) où nous avons identifié deux jeux majeurs : le premier senestre est
probablement contemporain du jeu dextre (antithétique ?) transtensif ayant effondré
latéralement en direction de l’Est les édifices alpins tellien évoqué précédemment ; le second
est dextre et s’intègre bien dans la logique d’évolution globale lisible au centre et en bordure
orientale du bassin.
En somme, le bassin néogène de Guelma, correspond à une zone effondrée de type pull-appart
constitué de deux stades.
104
Conclusion générale
105
Le bassin est rempli par des dépôts continentaux Mio-pliocènes représentés par des
formations fluvio-lacustres et continentales. Cette séquence est représentée par l’alternance
marnes-argiles et de calcaires lacustres, conglomérats et travertins au sommet. L’importance
des dépôts de travertins témoigne de l’intensité de l’activité thermale dans le bassin.
L’étude que nous avons menée dans ces secteurs montre que l’activité sismique résulte de la
réactivation de ce système de failles dont les décrochements majeurs configure un modèle en
Riedels.
106
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