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N° d’ordre : 36/2012- M/S.

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE HOUARI


BOUMEDIENE (U.S.T.H.B.) ALGER

FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE LA GEOGRAPHIE ET DE


L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (FSTGAT)

MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du grade de MAGISTER
En : Science de la Terre
Spécialité Pétrologie-Structurologie
Par : DAHOUMANE Farida

THEME

ETUDE SISMOTECTONIQUE DE LA REGION DE GUELMA

Soutenu publiquement le : 07/10/2012, devant le jury composé de :

Mr. A.OUABADI Professeur à FSTGAT/USTHB Président


Mr. H.DJELLIT Directeur de Recherche au CRAAG Directeur de Thèse
Mr. D. BELHAI Professeur à FSTGAT/USTHB Examinateur
Mr. M.OUYED Professeur à FSTGAT/USTHB Examinateur
Mme. L. MOULFI Maitre de Conférences à FSTGAT/USTHB Examinateur
Remerciements

Tout d’abord, je voudrais exprimer ma profonde gratitude et ma reconnaissance à mon

directeur de thèse Mr Djellit Hamou, qui a proposé ce sujet et qui m’a guidé et conseillé dans

toutes les étapes de mon travail. Les sorties de terrains en sa compagnie et les discussions

qu’elles ont entrainées m’ont permis de mieux appréhender les difficultés. Je le remercie

vivement et je le prie de croire à ma profonde reconnaissance.

Je présente mes profonds remerciements au Pr Ouabadi Aziouez pour m’avoir fait l’honneur

et le plaisir, de présider le jury de cette thèse

Je remercie le Pr Djelloul Belhai, Pr Ouyed Merzouk et Dr. Moulfi Leila de m’avoir fait

l’honneur d’examiner et de juger mon travail de recherche.

Enfin mes remerciements à mes parents à qui je dois mes études et ma formation, à mes sœurs

et frères et leurs enfant. Ainsi à tout l’ensemble de mes collègues et mes amis.

Ce mémoire je le dédié à mon fils Mohamed Idir


SOMMAIRE

CHAPITRE I : CONTEXTE GEOLOGIQUE GENERAL

I.1 Présentation du secteur d’étude 02


I.1.1 Situation géographique 02
I.1.2 Hydrographie 03
I.1.3 Orographie 03
I.2- Place de la région étudiée dans le contexte géodynamique global 04
I.3- Formations géologiques de l’orogène nord-algérien 05
I.3.1- Les massifs anciens Kabyles ou socle kabyle 05
I.3.2- La dorsale Kabyle 06
I.3.3- Les flyschs kabyles 06
I.3.4- Les nappes telliennes 06
I.3.5- La nappe néritique constantinoise 07
I.4- Les phases tectoniques ayant structurées le domaine alpin 07
I.4.1 Introduction 07
I.4.2- Problématique 07
I.4.2.1 A la fin du Lutétien 08
I.4.2.2 Au Burdigalien 09
I.4.2.3 La fin du Burdigalien-Langhien 10
I.5- Le Néogène Post Nappe 12
I.5.1- Un premier cycle, post nappes 13
I.5.2- Un deuxième cycle, post nappe 13
I.5.3- Le Pliocène 14
I.5.4.- Le Quaternaire 15
I.5.4.1- Le Calabrien 15
I.5.4.2- -Le Villafrachien 15
I.5.4.3- le Sicilien 15
I.4.4.4- le Tyrrhénien 15
I.6 - Cinématique des plaques Afrique-Europe et collision alpine 16
I.7 - Le contexte géodynamique du Maghreb et de la méditerranée occidentale 17
I.8 - Distribution des contraintes le long de la faille Açores-Gibraltar et le long de l’Atlas
tellien 17
I.9 - Les structures tectoniques récentes et actuelles dans le Maghreb 21

I.10 - Les provinces magmatiques Néogènes et Quaternaire et leur relation avec l’orogène
maghrébides 21

CHAPITRE.II : LE BASSIN DE GUELMA, CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL

II.1 Présentation du bassin de Guelma dans le contexte Constantinois 26

II.2- Description des unités tectoniques et lithostratigraphique du secteur étudié 27

II.2.1- Introduction 27

II.2.2- Les grandes unités tectoniques et héritage structurale ante nappes 28


II.2.2.1- Le flysch numidien 30

II.2.2.2 Les flyschs kabyles 31

II.2.2.2.1- Le Flysch Maurétanien 31

II.2.2.2.2- Le flysch Massylien 31

II.2.2.3 Les unités telliennes 32

II.2.2.3.1- Les séries ultra telliennes 33

II.2.2.3.2- Les séries épi telliennes 33

II.2.2.3.3- Les séries telliennes S.S 36

II.2.2.3.4- Les séries telliennes méridionales à Nummulites 36

II.2.2.3.5- Les séries néritiques constantinoises 36

II.2.2.3.6- Les séries de type sellaoua 37

II.3.synthèse bibliographique : données sur l’évolution géologique de la région 37


II.3.1- La phase fini-lutétienne 37

II.3.2- La phase du Burdigalien supérieur 37

II.3.3- Pendant la fin du Burdigalien terminal-Langhien inférieur 37


II.3.4- La phase tortonienne 38

II.3.5- Du Tortonien supérieur au Quaternaire : genèse des reliefs actuels 38

CHAPITRE III : LE NEOGENE ET LE QUATERNAIRE DE LA REGION DE


GUELMA

III.1- Répartition des affleurements Mio-Pliocène dans la région de Guelma 41


III.2- Description du Néogène post-nappes du bassin de Guelma 42
III.2.1- Introduction 42
III.2.2- Le Miocène supérieur (Tortono-Messinien): 43

III.2.3- Le Mio-Pliocène 43

III.2.4- Le Pliocène inférieur à supérieur 44

III.3- Le Néogène des environs de Guelma 44

III.3.1- Sur la rive gauche de la Seybouse 44

III.3.2- Sur la rive droite de la seybouse 46

III.3.3- Le Néogène des environs de Hammam Debagh 54

III.4- Le Quaternaire 56
III.4.1- La nomenclature du Quaternaire méditerranien 56
III.4.2- Le Quaternaire de la région de Guelma 58

III.4.2.1- Introduction 58

III.4.2.2- Le Salétien 58
III.4.2.3- L’Amirien 59
III.4.2.4- Tensiftien 60
III.4.2.5- Pré soltanien 61

III.4.2.6- Soltanien 61

III.4.2.7- Rharbo-actuel et alluvions indéterminées des vallées 62

III.4.2.8- Travertins et tufs quaternaires 62

III.5- Comparaisons avec les bassins continentaux voisins 70


III.5.1- Le Néogène du bassin de Constantine 70

III.5.2- Le Néogène de la région D’Oum El Bouaghi 72


III.5.3- Le Néogène de Sillegue (Beni Fouda) 73
III.5.4- Le Néogène du bassin de M’Sila 74

CHAPITRE IV : ANALYSE DE LA SISMICITE DU BASSIN DE GUELMA

IV.6- Cadre sismotectonique de la région de Guelma 76


IV.6.1- Introduction 76

IV.6.2- La sismicité de la région de Guelma 76


IV.6.2.1- Le séisme de Hammam Debagh (ex : Hammam Meskhoutine) 81
IV.6.2.1.1- Aspect macrosismique 81
IV.6.2.1.2- Les répliques 82
IV.6.2.1.3- Le mécanisme de déformation 85
IV. 6.2.2- Le séisme d’Oued Cheham du 21 décembre 1980 85
IV.6.2.3- Le séisme d’Aïn Hassania (Guelma) du 16 mars 1978 85
IV.6.2.4- Le séisme de Guelma du 10 février 1937 86
IV.6.2.5- Le séisme de Guelma du 3 décembre 1928 87
IV.6.2.6- Le séisme de Guelma du 17 juin 1908 88
IV.6.2.7- Le séisme d’Héliopolis du 17 décembre 1850 88

CHAPITRE V : LES STRUCTURES NEOTECTONIQUES DU BASSIN DE GUELMA

V. 1- Analyse tectonique et microtectonique du bassin de Guelma 90


V. 1. 1- les accidents bordiers du bassin 90
V. 1. 1. 1- l’accident du Debagh – Kef-Hahouner 90
V. 1. 1. 2- Accident Roknia – Hammam Debagh 94

V. 1 .2- Zone des chevauchements 99

V. 1.2.1 Les chevauchements de Hammam Meskhoutine 99


V. 1.2.2 Les chevauchements de Aïn Beni Djera 101

V. 2- Evolution néotectonique du bassin de Guelma 102


V. 3- Conclusion 104

Conclusion générale 105

Bibliographie 107

 
Liste des figures

Fig. I. 1. Situation géographique du secteur d’étude 02

Fig. I.2. Configuration des grands domaines de l’orogène alpin en méditerranée 04


occidentale (M. Durand Delga, 1969, modifiée)

Fig. I.3. Les grands ensembles de l’édifice structural alpin Nord algérien 06

Fig. I.4. Représentation schématique d’une évolution possible des zones internes 12
du Constantinois entre le Lutétien et le Burdigalien inférieur-moyen (Bouillin, 1979)

Fig. I.5. Cadre géodynamique global de la Méditerranée. Données NUVELIA 18


(flèches noires épaisses) d’après DeMets et al. (1994). Hachures horizontales : reliquats de
croûte océanique ; d’après Ziegler et Roure (1999) pour la mer Tyrrhénienne et la
méditerranée occidentale ; d’après Chamot-Rooke et al. (2001) pour l’Arc Egéen et la
Méditerranée orientale. FC : faille transformante de Céphalonie ; FEA : faille Est anatolienne ;
FNA : faille Nord anatolienne ; p.a.i. : plaine abyssale ionienne ; p.a.s. : plaine abyssale de
syrte ; p.a.h. : plaine abyssale d’Hérodote ; SH : subduction héllinique. Extrait de Flotté
(2002) in Duriez (2006).

Fig. I.6. Principales zones avec leur régime tectonique et cinématique situées 19
a la limite de plaques Afrique-Eurasie avec les vitesses de déformation correspondantes en
mm/an (D’après Serpelloni et al. 2007 in Maouche, 2010).

Fig. I.7. (A) Principales structures tectoniques de la zone de déformation 20


GALTEL (Gorringe-Alboran-Tell) engendrées par une compression NNW-SSE. Le système
décrochant dextre des Açores se transforme en un système transpressif dextre E-W marquant
la limite entre les plaques Afrique et Eurasie. (B). Modèle de déformation illustrant la
compatibilité entre un raccourcissement NNW-SSE et la rotation horaire de blocs qui
affectent la zone GALTEL. (C). Modèle cinématique d’une zone déformée avec rotation de
blocs sans extension latérale (Lamb, 1987 ; Jackson et Molnar, 1990 in Meghraoui et al,
1996).
Fig. I.8. Distribution et caractéristique du magmatisme néogène et Quaternaire 24
du Maghreb. En haut : localisation des principaux massifs volcaniques et plutoniques. En
bas : diagrammes illustrant les variations d’âge, de saturation ou de sous-saturation en silice,
ainsi que les variations du rapport La/Nb en fonction de la position géographique (longitude)
des massifs. (In Piqué et al, 1998).

Fig. II. 1. Carte d’affleurements du Mio-Pliocène continental dans le Nord Est 27


algérien (d’après Vila, 1980)

Fig. II.2. Esquisse structurale du bassin de Guelma (d’après Vila, 1980). 29

Fig. II.3. Coupe montrant les relations entre les diverses unités géologiques. 29

Fig. II.4. Colonne stratigraphique et synthétique du flysch numidien. 30


(d’après J.F. Raoult, 1974).

Fig. II. 5. Colonne stratigraphique et synthétique des flyschs kabyles et de la nappe 34


ultra tellienne.

Fig. II.6. Colonne stratigraphique et synthétique des unités telliennes et de l’unité 35


néritique constantinoise.

Fig. III.1. Affleurements du Mio-Pliocène continental dans la région de Guelma 41


(d’après Dareste De La Chavane, 1910)

Fig. III. 2. Disposition du Néogène sur le tellien au niveau du barrage 43


de Hammam Debagh

Fig.III. 3. Le Tortono-Méssinien est surmonté par le Mio-Pliocène 46

Fig. III.4. Disposition du Tortono-Messinien au lieu Si Ali ben Goui 49


Fig. III. 5. Interprétation des photos. III.5 et III.6 : transgression des travertins 51
sur les marnes à gypses du Tortono-Messinien.

Fig. III.6. Affleurement du Néogène sur les flancs du tellien (route Guelma 53
vers Aïn Beni Djera en face de Kellerman.

Fig. IV. 1 : distribution de la sismicité historique et instrumentale dans la région de Guelma


et des zones limitrophes de Constantine et de Jemmapes (carré : localisation macrosismique,
cercle : localisation instrumentale, u pour unknown (inconnu) magnitude. 77

Fig. IV. 2: histogramme de fréquence des séismes de la région de Guelma 78


depuis 1810 à 2010.

Fig.IV. 3: la fréquence des séismes avant l’installation de la première station


sismologique en Algérie. 78

Fig. IV. 4: fréquence des séismes avant l'installation du réseau mondial WWSSN 79

Fig. IV. 5: fréquence des séismes avant la remise en route du réseau CRAAG qui a été remis
en marche dans les années 90 puis n'a pas bien fonctionné à cause du terrorisme. 79

Fig. IV. 6: Fréquence des séismes depuis l’amélioration du réseau CRAAG. 80

Fig. IV. 7 : Carte de la distribution des épicentres observés suite au séisme de Hammam
Debagh du 20 septembre 2003, l’étoile blanche indique l’épicentre macrosismique (Hammam
Debagh) où l’intensité maximale est de Io = V. 82

Fig. IV. 8 : distribution spaciale des répliques du séisme de Guelma avec son mécanisme

au foyer (selon MED-RCMT). 83

Fig.IV. 9: Localisation horizontale des 20 meilleures répliques


Emplacement des coupes AA’ et BB’ 84
Fig. IV. 10 : coupe perpendiculaire BB’ de l’essaim NW-SE 84

Fig. IV. 11 : coupe perpendiculaire AA’ à l’essaim de répliques orienté NE-SW. 84

Fig. IV 12 :.Carte isoséiste du séisme de Oued Cheham du 21 décembre 1980,


d’après Harbi (2009) 86

Fig. IV 13 : Carte isoséiste du séisme de Aïn Hassania du 16 mars 1978,


d’après Harbi (2009) 86

Fig. IV. 14 : Carte isoséiste du séisme de Guelma du 10 février 1937,


d’après Benouar (1994). 87

Fig. IV. 15 : Carte isoséiste du séisme de Guelma du 3 décembre 1928


d’après Harbi (2009) 88

Fig. IV. 16 : Carte isoséiste du séisme d’Héliopolis du 17 décembre 1850


d’après Harbi (2009) 88

Fig. V. 1 : Localisation des sites étudiés 91

Fig. V. 2 : Carte géologique de Oued Zenati 98

Fig. V. 3 : Transgression du Mio-Pliocène continental sur le Tortono-Messinien lacustre 100

Fig. V. 4 : Coupe schématique de la transversale Djebel Debagh-Medjez Amar, montrant le


décrochevauchement majeur qui met en contact l’unité néritique du Debagh et le Néogène de
la dépression de Hammam Debagh. 101

Fig. V. 5 : Coupe schématique montrant les chevauchements de Aïn Beni Djera (Djellit non
publiée) 102
Fig. V. 6 : Distribution des fractures à une zone de cisaillement. R et R’ joints de cisaillement
conjugués (ou Riedel), symétrique pae rapport à l’axe Z et faisant entre eux un angle voisin de
60° ; T : fente de tension inclinée à 45° par rapport au plan principal et parallèle à l’axe Z (axe
de raccourcissement maximal) ; X : axe d’allongement maximal. In Aïte (1994). 103
Liste des photos

Photo.III.1- Marnes à gypses déformées du Miocène post nappes (Tortono-Messénien)


affleurant prés du Kef el Boumba, vers Héliopolis sur la rive gauche de la seybouse. 45

Photo. III.2 : Marnes à gypses du Tortono-Messinien et molasse du Mio-Pliocène affleurant


sur le versant Sud de l’Oued Seybouse (au lieu Mtat Si Ali ben Goui) A : vue générale, B :
détail, C : continuité de la coupe vers le Sud 48

Photo.III.3 : Marnes à gypses du Tortono-Messinien surmontées par les conglomérats rouges


du Mio-Pliocène, affleurant sur la route près de Milléssimo 49

Photo. III.5 : faciès molassique des travertins de Guelma affleurant à gauche de la route vers
Aïn Beni Djera 50

Photo. III.6 : Suite vers le Sud de la photo III.5 : les Travertins de Guelma sont transgressifs
sur les marnes gypseuses du Tortono-Méssinien 51

Photo. III.7 : Miocène supérieur à gypse. (A) vue général à l’affleurement


et (B) vue de détail 53

Photo. III.8 : assise de marno-calcaires Tortono –Messinien dans la zone de glissement


des marnes. 54

Photo.III. 9 : les conglomérats rouges du Mio-Pliocène Affleurant au Nord


du village Draa en Noukhal. 54

Photo. III.10 : vue panoramique montrant la terrasse salétienne. 59

Photo. III.11 : Vue sur la rive gauche de l’oued Bou Hamdane (à l’endroit de l’ancien
camp où cet oued forme un méandre) : le tellien est surmonté par une terrasse Quaternaire
de 50 m. 60
Photo. III.12 : terrasse Pré-Soltanien. 61

Photo. III.13 : vue panoramique de la rive droite de l’Oued Bou Hamdane montrant deux
niveaux de terrasses. 62

Photo V. 1 : l’accident du Debagh matérialisé par deux familles de fentes de tension. Le


mouvement dextre en rouge est postérieur au mouvement senestre en orange. 91

Photo V. 2 : déformation des galets dans les conglomérats et terrasses récentes jalonnant le
contact : (A) vue générale à l’affleurement et (B) vue de détail dans le plan YZ de la
déformation. 92

Photo V.3 : Chevauchement unité néritique du Debagh sur les dépôts néogènes au niveau de
Koudiat bou Fertout. 93

Photo V. 4 : Dépôts rubéfiés Quaternaire pincés sous les calcaires Jurassique Crétacé du
Djebel Debagh . 93

Photo V. 5 : le flysch numidien pris dans le plan de faille à proximité de l’accident (plan de
faille). Le flysch numidien est fortement cataclasé et plus ou moins délaceré. 93

Photo.V.6 : vue générale sur l’accident du Roknia – Hammam - Debagh, au niveau du


barrage bou Hamdan montrant le plissement du Néogène (A). vue de détail (B), montre le
synclinal du pli occupé par les dépôts pentés du Mio – Pliocène conglomératique 94

Photo. V.7 : travertins verticalisés en formes de croissant de lune assimilés à des méga fentes
de tension, crées par le jeu de l’accident Roknia – Hammam Debagh (vue générale en (A)) et
dont l’axe est matérialisé par des stries de croissance (Détail en (B)). 95

Photo. V. 8 : l’accident Roknia –Hammam – Debagh de direction N140°, mis en contact le


Néogène du bassin de Guelma avec le tellien, au niveau de la localité de Aïn Amara 96

Photo. V. 9 : contact argiles à gypses avec les conglomérats rouges à l’entrée du village
Houari Boumediene (ex : Aïn Saint 96
Photo. V 10 : Vue panoramique de la carrière du Djebel Karboussa, montrant le calcaire
plissé avec plusieurs miroirs striés (en A) et des fentes de tension remplies
de calcite (en B) 97

Photo. V. 11 : exemple d’accident transversal : faille (N040 68SE) décrochante dextre à jeu
normal, observée dans la carrière du Djebel Karboussa 98

Photo. V. 12 : Chevauchement à vergence sud des marnes Tortono – Messinien sur les
conglomérats rouges du Mio – Pliocène et sur les grès numidiens 100
Introduction Générale

En dépit de son activité sismique, le bassin de Guelma reste parmi les zones sismogènes
inexplorées de l’Algérie.

Sur le plan stratigraphique très peu d’études se sont particulièrement penchées sur les
formations récentes (Miocène et Quaternaire) de cette région. Les principaux travaux portant
sur cette tranche d’âge sont généralement anciens et manquent d’une nomenclature adéquate.
Nous citerons parmi les rares documents paléontologique qui existe J. Dareste De La
Chavanne (1910) ; J. Blayac (1912) ; P. Deleau (1938) et J.M Vila (1980).

Sur le plan sismique et néotectonique, Meghraoui (1988) et Harbi et al . (1999) ont donné
une vue d’ensemble de cette zone.

Le travail présenté ici a pour but d'étudier les déformations récentes de la région de
Guelma. C’est une contribution à une amélioration de la connaissance de la néotectonique et
de la sismotectonique de cette partie du tell oriental.
A ce titre nous avons procédé à une étude précise des formations du Néogène, et de la
géologie locale et régionale.
Le mémoire comporte cinq chapitres.

Le premier décrit le contexte géologique et sismotectonique de la chaîne tellienne où se


situe le bassin actif de Guelma. Dans ce chapitre, nous avons défini les grandes et complexes
problématiques de la chaîne et la synthèse de l’ensemble des problèmes géodynamiques de la
méditerranée occidentale.

Le second décrit, là aussi, le bassin de Guelma, dans son contexte régional


constantinois. Dans ce chapitre nous présentons également ici, les grands traits
géomorphologiques et les différentes unités tectoniques qui composent le substratum alpin du
bassin. Ce chapitre s’appui sur une carte géologique, une coupe structurale et des descriptions
suffisamment étayées, où les grands traits de la géologie du secteur étudié sont clairement
résumés.
Le troisième chapitre est consacré à l’analyse détaillée litho stratigraphique des dépôts
néogènes poste nappes du bassin sismogène de Guelma. Dans ce chapitre, nous avons fournit
de précieuses informations sur la nature des terrains du secteur étudié. Le texte est appuyé par
des photographies de terrain et des coupes géologiques.

Les quatrièmes et cinquièmes chapitres font le point sur l’activité sismique localisée au
niveau du bassin de Guelma et l’analyse des failles actives de ces secteurs.
Chapitre I

Contexte Géologique Général


Chapitre I : Contexte Géologique Général

I.1 Présentation du secteur d’étude

I.1.1 Situation géographique

Guelma se situe à environ 600 km à l’Est d’Alger et 70 km au Nord Est de Constantine


(fig.I.1), au cœur d'une grande région agricole à 290 m d'altitude, entourée de montagnes
(Mahouna, Debagh, Houara). La zone d’étude est limitée par les coordonnées géographiques
suivantes : longitude : 7°et 7° 50ˊE ; latitude : 36° 19ˊN et 36° 33ˊ.

Ce secteur appartient principalement aux coupures de la carte géologique de l’Algérie au 1/50


000 suivantes : Hammam Debagh (ex: H. Meskhoutine, feuille n°53) ; Oued Zenati (feuille
n°75) ; Guelma (feuille n°54) et Gounod (feuille n°76).

La région de Guelma bénéficie d'une grande fertilité grâce notamment à la Seybouse et d’un
grand barrage qui assure un vaste périmètre d'irrigation.

Fig. I‐1. Situation géographique du secteur d’étude 


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Elle occupe aussi une position géographique stratégique, en sa qualité de carrefour dans la
région nord-est de l’Algérie, reliant le littoral des Wilaya de Annaba, El Tarf et Skikda, aux
régions intérieures telles que les Wilaya de Constantine, Oum El Bouagui et Souk-Ahras.

I.1.2 Hydrographie

La région de Guelma se caractérise par un climat humide à sub-humide, la pluviométrie est de


l’ordre de 450 à 600 mm/an.

Tous les oueds de la région de Guelma convergent vers la plaine de Guelma. La Seybouse est
l’un des fleuves les plus importants de la région pour la longueur de son parcours, le nombre
de ses affluents et la superficie de son cours. Il traverse le bassin de Guelma d'Ouest en Est,
il draine toute la partie centrale et s’écoule dans la direction NE-SW, sur le flanc Sud de la
forêt de Beni Ahmed. L’oued Bou Hamdane qui se jette dans la Seybouse à Madjez Amar, en
est l’affluent le plus important après l’oued Cherf.

Le réseau routier de la région de Guelma est bien développé. Il joue un rôle important dans les
différentes activités de cette région, notamment, l’activité minière qui s'appuie sur
l’exploitation du kaolin de Djebel Debbagh, l’antimoine de Hammam N'bails, l'onyx de
Mahouna et autres.

I.1.3 Orographie

La région de Guelma est un pays de nappes. Les terrains qui composent son sol et son sous sol
sont variés et leurs âges oscillent entre le trias et le quaternaire que surmontent, ça et là, des
dépôts récents, correspondant à des sols alluvionnaires ou limoneux.

Ce bassin est adossé, au Nord comme au Sud, à des reliefs constitués de terrains allochtones,
appartenant, pour l’essentiel, au domaine tellien, connu pour être géologiquement constitué de
marnes et de carbonates d’âge méso cénozoïque et dont la sédimentation, de mer ouverte,
s’est effectuée en domaine pélagique.

Du point de vu orographie, cette région est limitée au NW par un pays accidenté occupé par
des chaînons et des massifs, orientés E – W, le plus souvent dénudés, constitués par des
marnes, des marno–calcaires et des calcaires où affleurent le Djebel Ragouba (557m), le
Djebel El Mkralen (546m), le Djebel bou Sba (635m). Ces chaînons s’abaissent légèrement
vers l’Est au col d’El Fedjoudj pour livrer passage à la route de Guelma à Annaba et vers


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

l’Ouest au col d’Abd er Zech (380m) où a été tracée la route de Guelma à Skikda. Vers
l’Ouest se développe un axe orographique important orienté E – W et constitué par des crêtes,
et des arêtes calcaires souvent très abrupts et à l’aspect déchiqueté. Cette importante chaîne,
dont l’altitude varie de 1000 à 1200mètres, comprend de l’Ouest à l’Est l’arête du Kef
Hahouner (1023m), le Djebel Taya (1208m), le Djebel El Graar (1078m), et enfin la longue
crête du Djebel Debagh (1060m), qui vient s’arrêter brusquement au Nord - Ouest de
Guelma, pour ne réapparaître que sous forme d’une légère ride qui s’ennoie plus à l’Est aux
environ d’Héliopolis sous les flyschs et le tellien.

I.2- Place de la région étudiée dans le contexte géodynamique global [Cadre géologique
général]

En Algérie, la chaîne alpine, où se situe cette étude, s’étend de l’Atlas saharien à la mer
Méditerranée. Ajoutée à l’Ouest aux chaînes rifaines marocaines et à l’Est à l’arc calabro-
sicilien. Elle s’intègre à la branche sud méditerranéenne du système alpin qui s’étend sur plus
de 1200km, depuis l’océan atlantique au golf de Gabes. En Algérie, elle représente par rapport
à la plate forme africaine stable, située plus au Sud, la zone mobile alpine où se concentre la
quasi-totalité de l’activité sismique maghrébine. Rappelons qu’en méditerranée occidentale le
système alpin est représentée par deux tronçons : le tronçon sud méditerranéen, et son
complément nord ou rameau occidental, défini par les chaînes bétiques et les alpes, de
l’orogenèse alpine périméditerranéen (fig. I.2).

Fig. I.2 : Configuration des grands domaines de l’orogène alpin en méditerranée occidentale (M. 
Durand Delga, 1969, modifiée) 


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Les nombreuses études qui ont été consacrées à la chaîne alpine d’Algérie montrent qu’elle a
été édifiée au cours du Tertiaire, grâce à des phases de grands charriages et chevauchement.
Au sein des édifices structuraux qui la caractérisent, décrits ça et là par les différents auteurs,
on reconnaît plusieurs unités et écailles tectoniques plus ou moins déplacées et plus ou moins
imbriquées les unes dans et/ou sur les autres. Dans le détail, leur analyse est très complexe.
Toutefois des résumés et synthèses générales s’accordent pour dire que ces unités complexes
et les différentes écailles, d’échelle réduite, résultent de la tectonisation de quatre grands
domaines paléogéographiques principaux : 1)- le socle ancien kabyle, 2)- la formation de
plate forme ou chaîne calcaire ou encore dorsale Kabyle, -3)- les nappes à matériel flysch
ou flyschs kabyles (Massylien, Maurétanien et Numidien, 4) les nappes marno-carbonatées
ou nappes telliennes. Si l’unanimité est de mise sur la patrie d’origine de la plupart des unités
qui composent l’édifice, il n’en est pas de même, comme nous le verrons plus loin, pour les
nappes de flysch.

La carte résumant l’orogène alpin périméditerranéen (fig. I.2), donne l’allure générale de la
distribution spatiale des grands domaines qui composent cette chaîne. Du Nord au Sud, on
reconnaît les quatre grandes unités structurales, (Durand Delga, 1955, Raoult, 1974 ;
Bouillin, 1977 ; Vila, 1980 ; Djellit, 1987). Avec en plus dans le secteur étudié, une
cinquième unité découpée dans le domaine tellien. Il s’agit de l’unité néritique ou nappe
néritique constantinoise.

Ces domaines, sont largement charriés sur un avant pays para autochtone représenté par les
séries du Hodna et de l’Atlas saharien, visibles plus au Sud.

I.3- Formations géologiques de l’orogène nord-algérien

Sur le plan structural la coupe (fig.I. 3) résume les rapports spatiaux que contractent les unités
principales découpées au cours du Tertiaire dans les différents domaines précédents. Ainsi, on
reconnaît dans les édifices structuraux de cette chaîne les unités tectoniques suivantes:

I.3.1- Les massifs anciens Kabyles ou socle kabyle : ils sont formés d’élément, issus de la
dislocation de la microplaque méso méditerranéenne (ou plaque d’Alboran). Ces massifs sont
formés essentiellement de terrains métamorphiques antérieurs au Trias. Le socle kabyle de
ces massifs est composé d’un substratum gneissique méso-catazonal, surmonté de schistes et
phyllades peu ou pas métamorphiques.


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Fig. I.3 : les grands ensembles de l’édifice structurale alpin Nord algérien (voir localisation fig. I.1). 

I.3.2- La dorsale Kabyle : elle est constituée de niveaux surtout carbonatés partiellement
dolomitisés et représente la couverture sud des massifs kabyles. Elle montre en petite et
grande Kabylie, des termes allant du Permo-Trias, discordant sur le socle, à l’Oligocène
(Djellit, 1987). Dans le Djurdjura, elle est découpée en trois écailles principales
chevauchantes les unes sur les autres tectoniquement superposées aux flyschs sous-jacents.
D’après les faciès sédimentaires du Lias, la dorsale kabyle est subdivisée en dorsale interne,
dorsale médiane et dorsale externe. Ces dernières correspondent à trois aires de sédimentation
téthysiennes, de plus en plus profondes au fur et à mesure que l’on se déplace vers le Sud
(Flandrin, 1952 ; Durand Delga, 1969 ; Raoult, 1974 ; Vila, 1980). Ces unités sont
tectoniquement superposées et paléogéographiquement distinctes.

I.3.3- Les flyschs kabyles : ce sont des dépôts de mer profonde qui séparaient à la fin du
Crétacé inférieur, la marge africaine de la marge européenne. Les flyschs sont d’âge crétacé
indifférencié et composés essentiellement de pélites, de grès fins silteux, de silex, de
radiolarites. Ils renferment des sédiments d’âge Crétacé-Paléogène (Bouillin, 1986).

I.3.4- Les nappes telliennes : avant leur tectonisation à la fin du Lutétien, leurs dépôts se sont
accumulés sur la marge septentrionale de l’Afrique. Elles sont formées essentiellement par
des séries marneuses ou marno-calcaires d’âge Crétacé et Paléogène, structurées en grandes


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

nappes gravitaires, charriées pour l’essentiel sur l’autochtone hodnéen présaharien. Elles
couvrent la majeure partie des zones externes (tell méridional).

I.3.5- La nappe néritique constantinoise: elle est caractérisée par le développement des
séries carbonatées à faciès néritiques dominants d’âge Jurassique et Crétacé et, localement,
d’une couverture décollée, marneuse et marno-calcaire du Sénonien supérieur et du
Paléogène.

C’est durant le Tertiaire, entre – 45 et –17 millions d’années, que le matériel de ces domaines
a été déformé et découpé en plusieurs unités tectoniques, sous l’effet du rapprochement entre
les plaques africaine et européenne.

I.4 Les phases tectoniques ayant structurées le domaine alpin

I.4.1 Introduction

Avant d’entreprendre l’étude sismotectonique du bassin de Guelma, qui s’intègre, rappelons-


le, dans le contexte géodynamique de la chaîne alpine et qui fait l’objet de cette étude, il est
nécessaire de décrire succinctement les structurations alpines ayant affectées la région. Ces
structurations sont importantes puisqu’elles constituent l’héritage tectonique sur lequel
s’articulera plus tard, vers la fin du Miocène inférieur, la distension qui initiera les bassins
sismogènes néogènes nord Algérien.

L’édification des grands reliefs des massifs kabyles et du Tell, dont ceux de la région de
Guelma est un processus ancien, réalisé, grâce à des accidents tectoniques (plans de
cisaillement, failles, etc.) dont la plupart sont à l’heure actuelle inactifs et ne jouent aucun rôle
dans l’activité sismique de ces secteurs, exceptés ceux dont la disposition, vis-à-vis du champ
de contraintes actuel, est favorable à une possible réactivation, à l’image de l’accident du
Debagh-Kef Hahounner où son activité néotectonique (Vila, 1980) et récente est prouvée,
comme nous le verrons au cours de cette étude.

I.4.2- Problématique

La chaîne alpine de l’Algérie du Nord, se compose essentiellement de terrains allochtones


impliqués dans des édifices structuraux qui ont été édifiés au cours du Tertiaire grâce à trois
phases tectoniques de serrage majeures ou paroxysmes alpins :


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

- La première, vers la fin de l’Eocène : pour Raoult (1968,1974) ; Lahondere (1987) et


Chouabbi (1987) elle est fini-lutétienne, pour Vila (1980) elle est priabonienne.

- la seconde, au Burdigalien (Boullin, 1977 ; J. M. Vila, 1980 ; Wildi, 1983 ; Chouabbi


(1987).

- la troisième, Burdigalien terminal-Langhien inférieur (Djellit, 1987 ; Andrieux et Djellit,


1989).

Toutefois, pour certains auteurs ces mouvements de serrage ont débuté déjà vers la fin de
Crétacé (Djellit, 1987, 1989 ; Coiffait, 1992).

Dans ce qui va suivre, nous ne présentons que les phases de serrages franchement Tertiaires et
les évènements distensifs de réajustement isostasique qui se sont déroulés.

En petite Kabylie, ces trois phases majeures sont marquées par des chevauchements et
d’importants charriages ainsi que des glissements gravitaires. La figure I.4 résume, d’après
Bouillin (1979) l’essentiel de cette évolution. Comme on peut le constater, sur les coupes
retraçant les étapes principales de celle-ci, sont impliquées des unités issues de la
tectonisation des domaines majeurs décrits précédemment et initialement disposés, avant
l’intervention des phases de déformation, selon une logique Nord-Sud, avec (fig. I.4): au Nord
le Socle Kabyle ; sur sa bordure méridionale; la dorsale calcaire ; puis plus au Sud, les flyschs
kabyles (Maurétanien proximal et Massylien distal) ; et enfin en position méridionale les
séries telliennes). Pour l’auteur, le déroulement des phases tectoniques, ayant affectées ces
domaines, s’est effectué de la manière suivante :

I.4.2.1 A la fin du Lutétien, ce dispositif structural alpin est marqué par des chevauchements
qui ont affecté la dorsale et le flysch Maurétanien, ainsi des molasses et des flyschs gréso-
micacés du NummulitiqueII (formations qui succèdent à la phase tectonique priabonienne,
elles commencent à la limite Lutétien-Priabonien et atteignent l’Oligocène supérieur voire
même l’Aquitanien (J M. Vila, 1980). Deux faciès ont pu être distingués : Le Nummulitique
IIa de J.F Raoult, que J.P. Bouillin appelle ‘’le flysch gréso-micacé ‘’, et Nummilitique IIb de
Raoult, correspondant au « au flysch à microbrèches rousses de J.P. Bouillin.) se déposent sur
ces deux ensembles tectonisés. Cette phase est rattachée à la phase pyrénéenne (Raoult,
1974 ; Gélard, 1979 ; Vila, 1980 ; Wildi, 1983). Pour Djellit (1987) ; Andrieux et Djellit


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

(1989) elle est la conséquence d’un décrochement dextre localisé sur la bordure sud des
massifs kabyles.

En se basant sur l’existence dans le domaine tellien, des formations à blocs et des accidents
qui n’affectent que des unités dont la série ne dépasse pas le Lutétien supérieur-Priabonien
basal, Vila (1980) place cet événement tectonique dans le Priabonien.

Les structures impliquant la superposition socle kabyle, sur flysch maurétanien, sur flysch
massylien, sur séries telliennes sont liées à un phénomène de sous charriage. Elles sont
réalisées, pour l’essentiel à la fin de l’Oligocène.

De la fin de l’Oligocène au Burdigalien, au Nord, l’envahissement du socle kabyle par la mer


est suivi de la sédimentation des séries de l’Oligo-Miocène kabyle par glissement de
lambeaux de flyschs vers la mer, et des Olistostromes par la suite. Au Sud, la série détritique
numidienne se dépose dans la partie restante du bassin maghrébin et sur une partie de la
marge tellienne (Aïte et Gélard, 1997) ; entre ces deux régions, on assiste à la surrection du
domaine où s’est sédimenté le Nummulitique II. Cette surrection est probablement due à une
avancée vers le Sud du socle kabyle, et la désolidarisation de la couverture de la marge
africaine de son substratum quand celui-ci est engagé dans un mouvement, Sud-Nord, de
sous charriage sous les kabylides.

L’oligo-Miocène kabyle du domaine interne qui se dépose sur le socle et la dorsale kabyle,
indique le début de l’affaissement vers le Nord du bloc interne qui sera suivi de l’écoulement
des olistostromes (Wildi, 1983).

Cette phase dont les effets se retrouvent jusque dans le domaine atlasique (KaziTani, 1986 ;
Addoum, 1995 ; Frizon de Lamotte et al., 2000 ; Bracene et Frizon de Lamotte, 2000)
présente une direction de serrage NW-SE (Djellit, 1987 ; Belhaï et al., 1990) in Guemache
(2010).

I.4.2.2 Au Burdigalien : les zones internes s’effondrent brutalement et cessent définitivement


de se comporter en zone haute. Des lambeaux de nappes antérieurs viennent se resédimenter
dans le nouveau bassin nord-algérien (qui s'est progressivement approfondi au cours du
Miocène inférieur): ce sont les olistostromes kabyles Vila, 1980 ; Bouillin, 1977, 1979).
L’avancée du socle kabyle vers le Sud se continue, entrainant ainsi le charriage vers le Sud de
la nappe néritique du constantinois et la dislocation de la série numidienne qui glisse, vers le


 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Nord, en position suprakabyle et, vers le Sud, dans le constantinois, au dessus des séries
telliennes et de la nappe néritique.

Ce mouvement de charriage s’effectue après le dépôt des formations les plus récentes datées
de la série numidienne (N6 dans l’échelle de Blow) et avant ceux du Miocène post-nappe des
régions littorales (environ N8), soit il y a un peu plus de 15 MA (Lahondere, 1987). Des
chevauchements se poursuivent cependant dans la partie Sud des zones externes au
Serravallien et au Tortonien (Vila, 1980; Thomas, 1985) et atteignent alors le domaine des
chaînes atlasiques.

Pour Vila (1980), le charriage de la série numidienne s’est prolongé jusqu’au Tortonien dans
la région de Sedrata situé plus au Sud.

I.4.2.3 La fin du Burdigalien-Langhien

D’après Maury et al (2000) ; Gelabert et al (2002) in Domzig (2006), les nappes telliennes
sont mises en place après la collision du socle kabyle avec le continent africain, du Miocène
moyen à la fin du Miocène. La déformation migre alors vers le Sud. Le tell et l’Atlas sont
affectés par des plis à cette période.

La fin de la subduction de l’ancien océan téthysien coïncide avec le début d’un épisode
distensif post-collisionnel entre 28-11 Ma (Aïte, 1995 ; Aïte et Gélard, 1997), Cette dernière
est probablement liée au rebond lithosphérique entraîné par la plaque plongeante à la fin du
Miocène (Zeck, 1996).

Mais il faut souligner que les rapports des dépôts miocènes avec la mise en place des nappes
est variable d’une région à une autre, dans l’espace et dans le temps. Ainsi, certains auteurs
(Delfaud et al (1973) ; Neurdin-Trescartes (1993) ; Delteil (1974) ; (Fenet (1974) ; (Guardia
(1975) et Thomas (1985) décrivent les dépôts du Miocène moyen ou supérieur, comme des
formations post nappes qui scellent les chevauchements dans les zones internes et dans la
partie la plus septentrionale des zones externes. Ces auteurs font de la dernière phase de
serrage importante, responsable de la structuration de l’édifice orogénique des Maghrébides,
un évènement d’âge Miocène moyen ; à l’exemple du cas du bassin du Chélif (Thomas,
1985). Pour le groupe de recherche néotectonique (1977) cette phase serait encore plus jeune
dans la courbure Bético-Rifain, le Rif externe et l’Ouest de l’Oranie, puisqu’elle se déroule,
pour ces auteurs, après la phase compressive postérieur au Serravallien. Elle serait encore
plus récente, du Pliocène inférieur, pour Feinberg (1976) ; dans le bassin de Rharb (dans le

10 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Rif oriental); et enfin, du Plio-Quaternaire à l’Ouest de l’arc de Gibraltar (Lajat et al. 1975 in
groupe de recherche néotectonique, 1977).

Dans le Constantinois, elle se situe par contre, au Burdigalien moyen à supérieur (Coiffait,
1992) ; au Tortonien, dans l’avant pays oriental d’après Vila (1980) et enfin, à la fin du
Serravallien à Tortonien basal dans le bassin de Jijel (Djellit, 1987).

Compte tenu des divergences entre les différents auteurs sur la fin des mouvements de
serrages ayant construits la chaîne des Maghrébides algérienne, nous admettrons à la suite de
plusieurs auteurs qui ont travaillés sur le Néogène de l’Algérie (Aïte, 1994 ; Delfaud et al.,
1973 ; Neurdin-Trescartes, 1993 ; Delteil, 1974 ; Fenet, 1974 ; (Guardia, 1975 ; Coiffait, 1992
et Thomas, 1985) que la distinction entre le Miocène anté-nappes et le Miocène post-nappes
se fait à partir d’une discordance majeure matérialisée par la mise en place des nappes au
Burdigallien. En effet, La comparaison de la stratigraphie du Miocène algérien avec celle de
la Sicile a permis à Courme-Rault (1985) de mettre en évidence trois principales subdivisions
dans le Miocène.

- Le Miocène anté-nappes qui débute par des niveaux du Burdigalien supérieur-Langhien


inférieur (zones N 7-8 de Blow).
- Le Miocène allochtone débute dans le Langhien basal (zone N 8 avec Préorbulines)
- le Miocène post-nappes : il débute dès le Langhien inférieur (zone N 8 sans Préorbulines) et il
atteint au moins le Serravallien (zone N 10-11).

Selon Guiraud (1977), l’épisode distensif qui a suivi la mise en place des nappes, a débuté
dans les zones internes au Burdigalien supérieur-Langhien inférieur tandis que dans les zones
externes elle est plus tardive, elle s’est déroulée à partir du Tortonien supérieur à Zancléen
(Pliocène inférieur).

Dans ces conditions, il apparaît clairement que dans les bassins continentaux de tell oriental
dont celui de Guelma, objet du présent travail,les dépôts du Néogène post nappe englobe
toutes les séries élaborées entre le Tortonien (moyen-inf. ?) et l’actuel.

11 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

I.4 

I.5- Le Néogène Post Nappe

La période de mise en place des nappes telliennes a été suivie d’une distension N-S
généralisée dans l’ensemble des chaînes du Maghreb engendrant l’ouverture de plusieurs
bassins d’effondrement dits post-nappes. Cette ouverture et la tectonique verticale, ont été
avec les transgressions marines (Miocène supérieur au Quaternaire) et l’érosion des reliefs
bordiers issus des nappes, les facteurs qui ont permis des dépôts importants allant du Miocène
supérieur au Quaternaire (El Robrini, 1986).

12 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Ces bassins sont datés du Serravallien-Tortonien dans le bassin du Chélif Thomas, 1985, du
Burdigalien terminal dans le bassin de Constantine (Coiffait, 1992), du Messinien dans le
bassin du Hodna (Guiraud, 1990) et du Serravallien-Tortonien dans le bassin du Menacer
(Lepvrier, Magné, 1981).

C’est à partir du Tortonien que l’histoire des dépôts devient plus homogène. Puisque celle-ci
se marque à l’échelle de toute la chaîne par :

Un Tortono-Messinien assez régulier montrant des marnes bleus parfois à passés calcaires à la
base (Tortonien) et des évaporites au sommet (Messinien).

Un Pliocène, composé de marnes bleues du Plaisansien, suivi par de grès molassiques, à


débris d’huitres, plus ou moins sableux de l’Astien. Cet ensemble se termine par les dépôts
continentaux rubéfiés, comportant des conglomérats et argiles rouges limoneuses et
localement les calcarénites.

Au dessus de ce dispositif s’installe des terrasses marines et continentales d’âge Quaternaire.

En Oranie, où les terrains néogènes sont bien développés, beaucoup d’auteurs s’accordent à
identifier deux cycles sédimentaires post-nappes (deltei, 1974) ; Fenet, 1974 ; Guardia,
1975 et Thomas, 1985) :

I.5.1- Un premier cycle, post nappes (MII), daté de la fin Serravallien-Tortonien par
Thomas (1985). Il débute sur les bordures du bassin du Chellif par des dépôts continentaux
rubéfiés, comprenant des alternances de conglomérats et marnes parfois gypseuses, d’origine
fluviatile ou saumâtre. Au centre du bassin, ces couches rouges continentales passent vers le
haut de la série et latéralement à une série marine essentiellement marneuse à intercalations
détritiques. Dans le Dahra, la base de cette série marneuse est datée du Langhien inférieur,
alors que la formation continentale des bordures est rapportée au sommet du Burdigalien par
Delteil (1974). Selon Thomas (1985), les formations continentales des massifs littoraux
oranais appartiennent au Serravallien et la série marneuse qui fait suite, est attribuée au
Tortonien.

I.5.2- Un deuxième cycle, post nappe (MIII), se déroule entre 8,5 Ma et 5,3 Ma. Il englobe
une partie du Tortonien et le Méssinien (Thomas, 1985). Sur les bordures du bassin du

13 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Chéliff, ce cycle repose en discordance sur le premier, vers le centre de l’aire de


sédimentation il y’ a continuité entre les deux cycles. Le deuxième cycle montre un faciès
diversifié représenté par des séquences sédimentaires suivantes : -les grès de base et les
marnes bleues qui représente le Tortonien supérieur, passant au sommet à des tripolis,
évaporites (gypse) et marnes lagunaires du Méssinien. Sur les bordures du bassin, le
Méssinien se termine par des stromatolites (Thomas, 1980 ; Atif et al., 2008).

La fin du Miocène (Méssinien) est marquée, sur tout le pourtour méditerranéen, par le retrait
de la mer sur une grande partie du domaine continental actuel. Au même moment, dans la
partie abyssale du bassin se dépose une épaisse série évaporitique dont la profondeur actuelle
sous le Plio-Quaternaire est d’environ 3500 m (Le Pichon, 1971). Par ailleurs, une séquence
évaporitique lithologiquement comparable se dépose dans le bassin du Chellif. La régression
de la mer au Méssinien s’explique par la fermeture du détroit de Gibraltar et par conséquent,
l’assèchement progressif de cette mer.

A la fin du Messénien, le bassin du Chéliff était probablement comblé. La subsidence se


poursuivant dans la plaine abyssale et la marge était le siège d’une importante érosion.
L’érosion des édifices stromatolitiques (ravinement) marque le dernier événement méssinien
(Atif et al. 2008) avant la remise en eau au Pliocène.

Les évaporites méssiniennes se trouvent actuellement à des altitudes variables : au fond du


bassin méditerranéen et les bassins périphériques, actuellement émergés. Selon Montenat
(1977), les mouvements tectoniques post-messéniens sont responsables de la répartition
altimétrique de ces évaporites (plus de 5000 m) en Sicile.

I.5.3- Le Pliocène

Le Pliocène du bassin du Chellif représente un troisième cycle sédimentaire. Il est transgressif


sur les séries gypseuses du Miocène terminal et se termine par la régression astienne
(Atroune, 1993).

Le Pliocène inférieur et moyen est représenté par une première séquence marine, constituée
par les marnes bleues du Plaisancien et une série gréseuse de couleur jaune fauve riche en
pétoncle (astienne) (Philip et al., 1977).

14 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Le Pliocène supérieur, est représenté par l’Astien continental qui montre une deuxième
séquence du cycle Pliocène. Il est souligné à sa base par une légère discordance
correspondant à des sables fluvio-deltaïques mis en place au cours de la régression intra-
Pliocène, passant vers le haut à des formations lacustres, lagunaires et cotidales (grès et
lumachelles) (Thomas, 1976 in Philip et al., 1977).

I.5.4.- Le Quaternaire

Il est caractérisé par des terrasses marines et des dépôts continentaux. Il renferme les étages
suivants, de plus ancien au plus récent :

I.5.4.1- Le Calabrien est formé par des dépôts marins gréseux, avec généralement des
niveaux lumachelliques à la base. Cette série littorale est surmontée par des grès dunaires à
stratifications entrecroisées. C’est une séquence typique décrite dans l’Algérois par Betrouni
(1983) et Braik (1989).

I.5.4.2- -Le Villafrachien est discordant sur l’Astien continental (Perrodon, 1957 in Atroune,
1993). C’est un ensemble détritique comprenant des sables et des limons rouges.

I.5.4.3- le Sicilien est un faciès marin formé de lumachelles à pétoncles et de dépôts


lagunaires (Atroune, 1993).

I.5.4.4- le Tyrrhénien est représenté par des formations dunaires ou de plages dessinant un
étroit cordon le long de la côte actuelle. C’est un faciès marin constitué de grés et lumachelles
à Pétoncles et Strombus bubonius (Atroune, 1993 ; Foudil Bouras, 1993).

15 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

I.6-Cinématique des plaques Afrique-Europe et collision alpine

Différents modèles ont été proposés pour expliquer les caractéristiques géologiques et
géophysiques du domaine alpin, et de la Méditerranée occidentale. Dans le cadre de la
tectonique des plaques, l’évolution de la Méditerranée occidentale est guidée par les
mouvements relatifs de deux grandes plaques continentales :

La plaque Européenne, située au Nord, à laquelle est rattaché le bloc Ibérique qui va se
mouvoir à un moment de son histoire le long d’une faille transformante NW-SE à
fonctionnement dextre, nommée «accident Paul Fallot» par Durand-Delga et Fontboté (1980).
De ce mouvement transcurant est née la chaîne des Pyrénées.

La plaque Africaine est situé au Sud et dont les mouvements relatifs, depuis le Jurassique
inférieur à l’actuel sont suggérés par Morelli et al. (1975).
Ainsi la phase ancienne consiste d’abord, en un mouvement de coulissage senestre de
l’Afrique par rapport à l’Europe, depuis le Jurassique inférieur jusqu’au début du Crétacé
supérieur. Cet événement est suivi, par un mouvement vers l’Ouest de l’Afrique par rapport à
l’Europe à la fin du Crétacé supérieur jusqu’à l’Eocène tardif. Ce mouvement se termine enfin
par un déplacement vers le Nord, depuis l’Eocène tardif à l’actuel.

Entre ces deux plaques va évoluer une sous-plaque Meso-Méditerranéenne appelée également
«bloc d’Alboran» Andrieux et al (1971). Il correspond aux domaines internes des chaînes
alpines de la Méditerranée occidentale. Ce nouveau bloc se déplacera au cours de son histoire,
d’Est en Ouest.
A l’échelle de la tectonique des plaques, la convergence des plaques (Europe-Afrique), depuis
le Crétacé, entraine la fermeture de l’océan mésogéen par subduction associée. Cette
convergence se termine du Paléocène à la fin de l’Eocène par une collision (Rehault et al.,
1984). Le rapprochement de ces deux continents et la collision qui en résulte se traduisent par
une compression généralisée et par la création d’édifices tectoniques matérialisés par des
déformations tectoniques, discordances et mise en place de nappes.

Le signe de cette collision se manifeste clairement dans les structures compressives des
Pyrénées, des Alpes occidentales et les chaînes bétiques et Nord–africaines.

16 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

I.7- Le contexte géodynamique du Maghreb et de la méditerranée occidentale

Par rapport à la plaque Eurasiatique stable (McKenzie, 1972 ; Minster et Jordan, 1978 ; Argus
et al, 1989 ; De Mets et al, 1990, actuellement la plaque africaine se déplace de 10 mm/an
vers le Nord. Son mouvement a commencé entre le Paléocène et l’Eocène supérieur et s’est
accompagné par un raccourcissement qui a été absorbé, en partie, par les chaînes plissées du
Rif et du Tell. La tectonique active de ces régions exprime d’ailleurs la poursuite de cette
convergence au cours des temps Plio-Quaternaire et actuelle.

Les modalités de cette convergence sont complexes et présentent des styles différents selon
les endroits. Ainsi : - Au Nord Est de l’Afrique (du côté de la Lybie et de l’Egypte), La
convergence obéit à une subduction, puisque les reliquats de croûte océanique qui subsistent
au front de la plaque africaine, s’enfonce sous le domaine Egéen. Le résultat de Cette
subduction, probablement initié au Miocène est la création de l’Arc insulaire Hellénique (fig.
I.5). ; La faille Açores-Gibraltar (fig. I.6) dont le caractère transpressif dextre (Grimison et
Chen, 1986) est le résultat de la convergence entre les plaques Afrique et Eurasie.

I.8- Distribution des contraintes le long de la faille Açores-Gibraltar et le long de l’Atlas


tellien

La sismicité diffuse montre que la zone de contact Afrique–Europe recouvre presque


l’ensemble des chaînes plissées de l’Afrique du Nord (Hatzfeld et al., 1977). Dans cette zone
de collision active où se situe l’Atlas tellien, le régime tectonique globale est généralement
compressif depuis le début du Tertiaire avec un raccourcissement N-S à NW-SE au
Quaternaire (Meghraoui et al., 1986 ; Aoudia et Maghraoui, 1995 ; Bezzeghoud et al., 1995 ;
Aoudia et al., 2000).

Il est également entrecoupée par des épisodes de distension (Bousquet, 1977). En effet, cette
zone de convergence est caractérisée, depuis les açores à l’Ouest (dans l’Atlantique) jusqu’à
l’extrême Est de la Tunisie (fig. I.6) par le changement de caractère le long de la faille
Açores-Gibraltar, confirmé par les mécanismes focaux (Beuzart, 1972 ; Mckenzie, 1970,
1972 ; Buforn et al., 1988 ; Meghraoui et al., 1996 ; Bezzeghoud et Buforn, 1999). Ces
mécanismes passent d’un coulissage latéral dextre à une compression horizontale N-S au
Nord du Maroc et de l’Algérie, jusqu’à l’Arc calabrien et la méditerranée orientale où la
subduction de la plaque africaine est bien connue (El Robrini, 1986).

17 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Fig.I.5 :  Cadre  géodynamique  global  de  la  Méditerranée.  Données  NUVELIA 


(flèches  noires  épaisses)  d’après  DeMets  et  al.  (1994).  Hachures  horizontales : 
reliquats  de  croûte  océanique ;  d’après  Ziegler  et  Roure  (1999)  pour  la  mer 
Tyrrhénienne et la méditerranée occidentale ; d’après Chamot‐Rooke et al. (2001) 
pour  l’Arc  Egéen  et  la  Méditerranée  orientale.  FC :  faille  transformante  de 
Céphalonie ;  FEA :  faille  Est  anatolienne ;  FNA :  faille  Nord  anatolienne ;  p.a.i. : 
plaine abyssale ionienne ; p.a.s. : plaine abyssale de syrte ; p.a.h. : plaine abyssale 
d’Hérodote ; SH : subduction héllinique. Extrait de Flotté (2002) in Duriez (2006). 

18 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Fig.I.6- principales zones avec leur régime tectonique et cinématique situées a


la limite de plaques Afrique-Eurasie avec les vitesses de déformation
correspondantes en mm/an (D’après Serpelloni et al. 2007 in Maouche, 2010)

Dans les parties centrale et occidentale de la chaîne tellienne, le régime compressif se


manifeste par la mise en place de plis et failles inverses associées de direction N050 à N070.
Ces plis se propagent dans une bande de direction E-W depuis le bassin de bas Chellif
jusqu’au bassin de la Mitidja en un système d’échelons dextres (Meghraoui et al., 1996). Les
décrochements dextres E-W contrôlent des plis et plis-failles actifs de direction NE-SW
(N050 à N070). Ainsi la redistribution des contraintes dans l’Atlas tellien est accommodée par
des décrochements actifs dextres E-W et NW-SE et senestres inverses NE-SW (Maufret et al.,
1987; Meghraoui et al., 1996). L’ensemble définit les dimensions des blocs tectoniques ayant
environ 50 km de longueur et 10 à 20 km de large (Meghraoui et al., 1996) fonctionnant
suivant un modèle de zone déformée avec rotation horaire de blocs (fig.I.7), sans extension
latérale (Lamb, 1987 ; jackson et Molnar, 1990) in (Meghraoui et al., 1996 ).

Des investigations sismologiques et tectoniques menés dans le tell oriental (plus précisément
dans la région de Constantine) suite au séisme de Constantine du 27 octobre 1985 Ms = 6.0
(Bounif et al, 1987 ; Deschamps et al, 1991), révèlent que l’activité sismique dans cette région
est lié à la présence d’un décrochement senestre, de direction N 050E. Il s’agit éventuellement
de la continuité NE de la faille de Ain Smara qui affecte les dépôts Plio-Quaternaire.

Il en résulte que les failles sismogènes inverses avec des composantes en décrochement, sont
principalement cantonnées aux parties centrale et occidentale de la chaîne tellienne où les

19 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Fig.  I.  7 :  (A)  Principales  structures  tectoniques  de  la  zone  de  déformation  GALTEL 
(Gorringe‐Alboran‐Tell)  engendrées  par  une  compression  NNW‐SSE.  Le  système 
décrochant  dextre  des  Açores  se  transforme  en  un  système  transpressif  dextre  E‐W 
marquant  la  limite  entre  les  plaques  Afrique  et  Eurasie.  (B).  Modèle  de  déformation 
illustrant la compatibilité entre un raccourcissement NNW‐SSE et la rotation horaire de 
blocs qui affectent la zone GALTEL. (C). Modèle cinématique d’une zone déformée avec 
rotation  de  blocs  sans  extension  latérale  (Lamb,  1987 ;  Jackson  et  Molnar,  1990  in 
Meghraoui et al., 1996). 

mécanismes focaux des séismes récents d’El Asnam(1980, Mw=7.3), Tipaza(1989, Mw=5.9),
Mascara (1994, Mw=5.7), Aïn Temouchent (1999, Mw=5.7) et Zemmouri (2003, Mw=6.8),
illustrent bien cette structure. Tandis que la partie orientale du tell est caractérisée par des
décrochements actifs, mis en évidence lors des séismes de Constantine (1985, Ms=6.0). De
même, Vila (1980) a cartographié des structures néotectoniques affectant les sédiments Plio-
Quaternaires. Il s’agit des failles de Aïn Smara (NE-SW), de Sigus (E-W) et de Constantine
(N-S).

Dans le tell tunisien (où la sismicité est faible à modéré avec une fréquence élevée), les
mécanismes en décrochement et en failles inverses coexistent. Ainsi, les failles actives de
Gardimaou et de Mellègue, de direction NE-SW jouent en mouvement senestre, et celle de
Hammam-Biadha de même direction présente un jeu de faille inverse (Guediche et al, 1992).

20 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

En Algérie, et selon Aïte (1994), les conséquences de ce raccourcissement, sont, en surface, la


réduction tectonique du bassin tellien et des flysch et la genèse des nappes pelliculaires et en,
profondeur, un épaississement crustal important.

Les principaux événements tectoniques se sont produits, pour l’essentiel au début du Tertiaire
ou au cours du Miocène. En outre, les déformations Quaternaires et la sismicité actuelle
prouvent que la compression se continue de nos jours.

I.9- Les structures tectoniques récentes et actuelles dans le Maghreb

La fin du Burdigalien – Langhien correspond à l’effondrement de plusieurs bassins post


nappes dont les plus importants sont ceux du Chéllif, de la Mitidja, de Tizi ouzou, de la
Soummam, du Constantine, du Hodna, de Guelma et de la mer d’Alboran. Ces bassins
subsidents s’intègrent de manière cohérente dans les schémas et modèles cinématiques
associant des déformations en extension dans un contexte général compressif (Frizon de
lamotte et al., 1991). Ils sont ouverts par le jeu sénestre de décrochements N60° à N80° et des
failles normales N20°E engendrant des bassins losangiques qui s’apparentent localement à un
méga dispositif de Riedel (Thomas, 1985). Ce mouvement en transtension suggère une
contrainte maximale entre l’Afrique et l’Europe orientée NE–SW. Pour Montenat in Groupe
de Recherche Néotectonique (1977), le régime distensif qui s’est enclenché dés le début du
Tortonien par une fracturation importante, en domaine bétique et Nord-algérien a pu
conditionner le jeu en faille normal de nombreux accidents (NE-SW, NW-SE et E-W). Ces
accidents règlent la distribution d’une série de sillons, grabens ou demi grabens fortement
subsidents et étroitement compartimentés. Les bassins de la mer d’Alboran obéissent au
même processus. Leur subsidence importante est attribuée à l’existence d’un système en
extension N-S en horsts et grabens de direction E-W (Platt et vissers, 1989).

I.10- Les provinces magmatiques Néogènes et Quaternaire et leur relation avec


l’orogène maghrébides

Le magmatisme Nord maghrébin (fig. I.8) dont la manifestation est postérieur à la mise en
place des nappes gravitaires, se situe à l’intérieur d’une étroite bande de 1200 km de long sur
50 km de large, tout au long de la zone côtière, de Ras Tarf et Gourougou (Maroc) au Nefza et
Mogod et à l’archipel de la Galite (Tunisie). Un autre linéament volcanique de direction NE-
SW est localisé le long de l’axe Transmarocain d’Oujda au Siroua (A. Piqué et al., 1998). Ce

21 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

magmatisme est globalement partout de nature calco-alcaline (et localement shoshonitique)


est souvent associé à des rhyolites et à des plutons de granodiorites (Girod et al., 1977).

En Algérie, les données stratigraphiques et géochronologiques montrent que cette activité


magmatique qui accompagne l’ouverture des bassins post nappes, se situe entre -15,6 Ma et -
8,9Ma (Bellon et al. 1977 ; Ait Hamou, 1987), soit une période allant du Burdigallien
supérieur au Tortonien. Elle concerne la partie centrale et orientale de l’Algérie où affleurent
les granodiorites de Thénia, basaltes et andésite de Cap Djinet, basaltes de Dellys, granites et
diorites de Collo, basaltes de Cap de Fer à Annaba, (Belanteur et al., 1995 in M.Guemache,
2010), micromonzonites de Cherchell, andésites de Hadjout, rhyolites et andésites de
Ménaceur, granodiorites et andésites de Béjaia-Amizour, diorites et andésites d’El Aouna
(Bellon, 1976 ; Lepvrier et velde, 1976 ; Bellon et al., 1977; Bellon et Brousse, 1977 ;
Hernandez et Lepvrier, 1979 ; Aït Hamou, 1987 in M. Guemache, 2010). Les différents
travaux pétrographiques et géochimiques faites par ces nombreux auteurs qui ont travaillé
dans cette région de l’Algérie du Nord concluent à leurs affinité essentiellement calco-
alcaline (absence d’enrichissement en Fe et teneur en Al2 O3 et CaO élevée).

Ce magmatisme calco-alcalin qui a débuté au Langhien en Algérie, se propage de Nefza


(Tunisie) à Gourougou (Maroc) au Serravallien (14,5-11 Ma) (Bellon, 1976 ; Marignac et
Zimmermann, 1983 in Piqué et al., 1998) pour affecter ainsi la quasi-totalité de la marge
maghrébine (fig. I.8). Au début du Tortonien (11-6,5 Ma) le magmatisme calco-alcalin
cesse en Algérie centrale et orientale, tandis qu’il reste alcalin dans le Moyen Atlas. A partir
de 9-8 Ma, des magmas calco-alcalins et alcalins se mettent simultanément en place en
Tunisie, en Oranie et au Maroc oriental, accompagnés dans ces deux dernières régions de
magmas intermédiaires. Au Messinien(6,5-5,3), les magmas calco-alcalins ont définitivement
disparu pour laisser place aux magmas alcalins, sauf dans le Gourougou, et les dernières laves
intermédiaires se mettent en place au Pliocène vers 4-3 Ma.

Le Quaternaire est représenté par un volcanisme purement alcalin, il se limite aux régions du
Moyen-Atlas marocain, d’Oujda et de l’Oranie occidentale.

En raison de leur nature exclusivement calco-alcaline, les provinces volcaniques miocènes de


l’Afrique du Nord pourraient être les témoins d’une (ou plusieurs) zones de subduction
(Auzende et al., 1975 in Girod et al., 1977) contemporaines de l’ouverture du « bassin
océanique Nord africain » (Alvarez et al., 1974 ; Bayer,1974 in Girod et al., 1977).

22 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Toute fois, les études récentes (Hernandez et Bellon, 1985 ; Thomas, 1985) montrent qu’il
n’existe pas au Miocène supérieur d’arguments permettant de supposer la présence d’une
zone de subduction ayant existé lors de la formation des bassins et de la mise en place du
volcanisme qui leur est lié. Le volcanisme calco-alcalin doit être mis en relation avec les
décrochements crustaux de l’Afrique du Nord. Ces derniers mettent en contact des croûtes de
nature différentes et affectent l’ensemble de la lithosphère.

Ce modèle est établie, tant par des études, structurales que par des données géophysique.

La nature et le changement spatio-temporelle de ce magmatisme est en étroite relation avec


l’évolution structurale du Maghreb (A. Piqué et al, 1998) : le magmatisme miocène calco-
alcalin s’effectue du langhien au Tortonien, et suit des structures développées dans un régime
de compression régionale NNE- SSW. Ce volcanisme est relayé, entre le Messinien et Plio-
Quaternaire par le magmatisme alcalin aux extrémités occidentales et orientale de la chaîne.
Ces extrémités représentent deux ailes latérales mobiles : à l’Ouest, le Maroc, coulisse le long
de l’accident NE-SW transmarocain ; à l’Est la Tunisie qui coulisse le long des accidents
NW-SE dextres, comme celui de Gafsa. Ainsi, dans cette compression Nord-Sud à NNW-SSE
l’Algérie reste en position de blocage. Le découplage du Maghreb centrale (Algérie) par
rapport à ses extrémités occidentale et orientale (qui est une partie du vaste poinçon
méditerranéen de Tapponier (1977) in A.Piqué et al (1998)) utilise des déchirures cruslales le
long desquelles se produit une fusion partielle du manteau sous-continental et la mise en place
des magmas alcalins au Maroc et, dans une plus faible mesure, dans le Mogod tunisien.

Pour le Groupe de Recherche Néotectonique (1977), l’apparition d’un tel volcanisme est
interprétée comme un ralentissement de la collision des deux plaques Afrique et Europe, bien
avant la phase de compression Quaternaire.

23 
 
Chapitre I : Contexte Géologique Général

Fig. I.8 : Distribution et caractéristique du magmatisme néogène et Quaternaire du 
Maghreb.  En  haut :  localisation  des  principaux  massifs  volcaniques  et  plutoniques. 
En  bas :  diagrammes  illustrant  les  variations  d’âge,  de  saturation  ou  de  sous‐
saturation  en  silice,  ainsi  que  les  variations  du  rapport  La/Nb  en  fonction    de  la 
position géographique (longitude) des massifs. (In Piqué et al., 1998). 

24 
 
Chapitre II
Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
II- Le Bassin de Guelma, contexte géologique local.

II.1 Présentation du bassin de Guelma dans le contexte Constantinois

Les dépôts post-nappes du tell oriental sont discordants sur toutes les unités tectoniques
antérieures. Ils sont marins dans les régions littorales situées au Nord, et continentaux dans
les bassins intra-montagneux situés plus au Sud.
Dans le Constantinois, les affleurements du Mio-Pliocène et du Quaternaire se répartissent
dans des bassins post nappes (fig.II.1). Ces bassins sont comblés par des sédiments allant du
Miocène moyen au Quaternaire actuel (Darest De La Chavane, 1910, Delaud, 1938 ; David et
Jodot, 1955 ; Chouabi, 1987 ; Guiraud, 1990 ; Coiffait, 1992).

L’histoire récente du bassin de Guelma s’intègre dans le contexte néotectonique


constantinois. Un examen rapide de la carte géologique montre qu’il s’agit d’une « sorte de
digitation » plus ou moins effondrée et disposée dans le prolongement vers l’Est des zones
définissant le bassin de Constantine (s.s). En outre, comme on peut le remarquer, son histoire
tectonique est en liaison directe, au même titre que les dépressions néogènes du constantinois,
au décrochement, Est - Ouest du Djebel Debagh – Aicha – Kef Hahouner. Dans ces régions
de façon générale, le remplissage de ces dépressions a débuté après la phase orogénique post
– burdigalienne qui a provoqué l’édification du Tell (A. Chouabi, 1987 ; L. David et P. Jodot,
1955). C’est ce mouvement tectonique qui a conduit au retrait de la mer vers le Miocène
moyen, suivi d’une phase d’érosion intense et d’une tectonique d’effondrement. Ces
phénomènes ont permis la naissance de petits bassins d’effondrements post nappes, tels celui
de Guelma, Hammam Meskhoutine, Hammam N’Baïls, Clauzel…etc. Cette période a été
marquée aussi par des manifestations diapiriques intenses du Trias, surtout pendant le
Pliocène (A. Chouabi, 1987).

Les affleurements du Mio-pliocène continentale suivent deux directions, E-W et NE-SW.


Leur répartition en partant depuis le méridien passant par Sétif vers l’extrême Est Algérien est
la suivante (Vila, 1980) (fig.II.1) : le bassin de Bousselem, le bassin de Beni Fouda (Sillegue),
le bassin de Constantine-Oued Athmania, bassin de Zighout Youcef, le bassin de Guelma-
Hammam Meskhoutine.

26 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 

Fig. II‐1. Carte d’affleurements du Mio‐Pliocène continental dans le Nord Est algérien 
(d’après Vila, 1980) 

L’âge des petits bassins marins du Nord Constantinois est attribué au Burdigalien supérieur-
Langhien (Hilly, 1957; Durand-Delga, 1955 ; Bouillin, 1977 et Courme-Rault, 1985). Leurs
dépôts sont issus d’une transgression qui débute (dans la biozone N7 de H Blow) précocement
dans l’ouest (bassins de la basse Soummam, des Babors occidentaux, et de Lalla Kouba) et
atteint les bassins les plus orientaux (bassins du Cap de Fer, de Collo et d’el Milia) à la fin du
Burdigalien supérieur.

II.2- Description des unités tectoniques et lithostratigraphique du secteur étudié

II.2.1- Introduction

Sachant que l’objectif principal de ce travail est l’étude de la déformation récente (Néogène et
actuelle), il n’était pas possible de procéder à une analyse détaillée du contenu
lithostratigraphique, de toutes séries du substratum visibles dans le secteur étudié. Grâce aux
travaux antérieurs menés dans la région, il existe, toutefois sur ce plan, suffisamment de
données pour mener à bien leur étude tectonique ; excepté pour certains termes du néogène
que nous discuterons en temps utile. Ainsi, la description lithostratigraphique des séries types
27 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
des unités tectoniques que nous proposons ci-dessous est largement inspirée des travaux de
(Vila, 1980 ; Chouabbi, 1987 ; Lahondere,1987). Un accent particulier est accordé à la série
Néogène (qui est décrite au chapitre III), compte tenu de son importance dans la fossilisation
des déformations récentes qui nous intéressent. A cet égard, tout en reprenant les descriptions
des anciens auteurs, elle est plus ou moins complétée et/ou précisée quand les conditions de
nouvelles observations le permettent.

II.2.2- Les grandes unités tectoniques et héritage structurale ante nappes

Le bâti structural de cette région (fig.II.2) où se rencontrent trois grandes unités géologiques,
à savoir: a) les flyschs, b) les nappes telliennes, c) le domaine néritique constantinois, d) le
bassin post nappes faisant partie du tell méridional de la chaîne alpine d’Atlas tellien. Il est
tectoniquement fortement accidenté, et bien exposé sur la route joignant la ville de Guelma à
la localité de Guelaat bou Sbaa, d’une part et, d’autre part vers le Sud, le long de la route
reliant Guelma au petit village de Kraroubat el Hadj.

Il comporte, depuis Héliopolis à Guelaat bou Sbaa, un empilement de nappes où on reconnaît


aisément plusieurs unités continues, d’Est en Ouest, entre lesquelles s’intercalent des écailles
discontinues. La carte (fig.II.2) ainsi que la coupe géologique (fig.II.3) résument la
superposition spatiale des unités géologiques de la région de Guelma. Du point de vue
stratigraphique, les principaux terrains qui affleurent dans la région de Guelma vont du Trias
au Quaternaire.

Ainsi, cet agencement structural est schématisé selon des transversales Nord-Sud au sein de
l’édifice (fig.II.3), de haut on bas on distingue :

28 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 

Fig. II.2. Esquisse structurale du bassin de Guelma (d’après Vila, 1980 modifié) 

Fig. II.3. Coupe montrant les relations entre les diverses unités géologiques. 

29 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
II.2.2.1- Le flysch numidien : il représente, en termes d’affleurements, l’élément le plus
prépondérant dans la région de Guelma. Allochtone, il occupe la position la plus haute de
l’édifice structural et cartographiquement discordant sur l’ensemble des unités qui composent
l’ossature de cette région, qu’il recouvre indifféremment. Ce flysch est connu pour sa
monotonie et ses faciès classiques se résumant à (fig. II.4) :

À la base des argiles ‘’sous numidiennes’’ varicolores à Tubotomaculum, datées de


l’Oligocène moyen supérieur (J. M. Vila, 1980). Ces argiles sont localement très développées
et peuvent totaliser des épaisseurs considérables ou au contraire tectoniquement réduits, voir
même absentes, du fait de la tectonique. Dans le secteur de Guelma, elles sont visibles sur la
coupe de Nador, entre la localité de Nador et le kef Bir el Anani . Par contre dans les autres
localités de la région, ces argiles sont masquées par les éboulis du grès numidien. Leur
épaisseur n’excède pas les 80 à 100m.

Fig. II‐4. Colonne stratigraphique et synthétique du  flysch numidien 
(d’après J.F. Raoult, 1974). 

Sur les argiles, vient ensuite un flysch en bancs épais de 0,5 à 3 m séparés par des inter lits
argileux très oxydé, mais montrant parfois, ça et là, des loupes sédimentaires ou chenaux.
30 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
Dans ce flysch en petits bancs, il est fréquent d’observer des figures sédimentaires, telles que :
turbidites, des figures convolutées, des bases de bancs…etc.

Cette épaisse masse de grès en banc épais (jusqu’à 2000m à l’Est) à dragées de quartz roulées
très hétérogènes dont le nom « grès numidiens » est appliqué à l’ensemble de la formation
« Flysch Numidien. L’âge de ces grès est Aquitanien; eux-mêmes surmontés d’une formation
argilo - marneuse à silexites « argiles supra numidiennes », datée du Burdigalien inférieur.

Selon Wildi (1983), la nappe numidienne n’est jamais impliquée dans les contacts
chevauchants majeurs liés à la phase alpine (antérieure au Miocène supérieur).

II.2.2.2 Les flyschs kabyles (Fig. II.5)


Les flyschs kabyles affleurent souvent sous forme d’écailles et unités tectoniques chaotiques
fortement dilacérées et/ou intimement imbriquées et où les raccords stratigraphiques sont très
difficiles a mettre en évidence. C’est pourquoi Bouillin et al (1970) ont tenté de les regrouper
en deux séries synthétiques types. Il s’agit du Flysch Maurétanien, proximal, et du Flysch
Massylien distal.

II.2.2.2.1- Le Flysch Maurétanien : il correspond à l’ensemble de « flysch de Guerrouch »


(Durand Delga et Lambert, 1955) (Tithonique et Crétacé inférieur) et du « Flysch de
Penthièvre » (Nemman et Vila, 1967) (Crétacé supérieur et Eocène) ou de ses équivalents. Il
est caractérisé par : un Néocomien pélito-calcaro-gréseux suivi jusqu’à l’Albien inférieur-
moyen d’un faciès pélito-gréseux en gros bancs, puis vient, du Vraconien au Lutétien, des
turbidites calcareuses à débris calcaires accompagnés d’une petite quantité de quartz
détritique. Des bancs compacts de conglomérats et microconglomérats calcaires à ciment de
calcite spathique représentant le Sénonien supérieur. Des niveaux conglomératiques se
poursuivent dans le Palèocène, l’Yprésien et le Lutétien (Bouillin et al, 1970 ; Bouillin, 1986).

II.2.2.2.2- le flysch Massylien : il correspond à des ensembles d’abord pélito-quartzitique, à


bancs décimétriques de l’Albo-Aptien, et à phtanites et calcaires microbrèchiques du
Vraconien au Turonien et enfin marno-microbrèchiques (flysch à micro brèche) du Sénonien
(Bouillin et al, 1970 ; Raoult, 1974 ; Bouillin, 1986).

31 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
Au Nord de Guelma, les petits affleurements situés entre Nechmeya et le Djebel Bézioun, au
Nord-ouest de ce dernier et au Sud de la partie la plus orientale du Djebel Debagh ont été
qualifies de séries apparentées au flysch Maurétanien par Vila (1980).

Le flysch massylien typique de la série située au Nord du Kef Sidi Driss (Raoult, 1974) est
absent dans la région de Guelma. Il est remplacé par des séries atypiques à microbrèches et
à phtanites, à fortes affinités telliennes où Vila (1980) leur donne le nom de ‘’séries pré-
kabyles méridionales’’ et il les regroupe en trois lames tectoniques suivantes :

a) le complexe à microbrèches contient un flysch à plaquettes de microbrèches


organo-détritiques et montrant des intercalations marneuses ou marno-calcaire
de types tellien : il s’agit de flyschs de transition entre flyschs kabyles et séries
telliennes ;
b) formation Eocène de type Adissa est développée sur la feuille de Hammam
Meskoutine, aux alentours du Djebel Taya et du Djebel Arara. Un affleurement
isolé au NE de Guelma surplombe la station du Nador au Nord ;
c) le Barremo-Aptien à Ammonites pyriteuses affleure au Sud du Djebel Arara
près de Hammam Debagh (Guelaa ben Addi), au col situé entre Galliéni et
Roknia, au Sud – Ouest de Guelma (Tebiebe Amar) et au Nord-Est
d’Héliopolis sous les éboulis numidiens.

Grâce à l’organisation générale des bancs gréseux durs détritiques centimétriques,


régulièrement distribués dans des argiles en petits bancs serrés, situés sur la coupe Héliopolis-
Guelaat bou Sbaa, cet ensemble s’apparente bien à la partie albo-aptienne de la série du flysch
massylien. Du point de vue épaisseur, dans les autres secteurs de la chaîne, l’unité
massylienne peut être très développée. Dans la région de Guelma, elle est par contre réduite à
quelques lames de faible épaisseur ne dépassant pas les 50 à 70 m.

II.2.2.3 Les unités telliennes

Ces unités issues du sillon tellien, sont constituées par des séries épaisses souvent marneuses
ou marno-calcaires d’âge crétacé et paléogène.

32 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
En Algérie orientale et plus précisément dans la région de Guelma, on distingue paléo
géographiquement et du Nord vers le Sud (Wildi, 1983 ; J-M. Vila, 1980 ; Chouabi, 1987 ; J-
K. Lahondere, 1987) :

II.2.2.3.1- Les séries ultra telliennes (Fig. II.6) : ce sont les unités telliennes les plus
étendues dans cette partie du tell. Elles affleurent largement au djebel bou-Sba, Au Djebel
Aouara, en aval d’Hammam Debagh (entre le Djebel Arara et Medjez Amar), dans les
formations marneuses qui entourent le Djebel Taya et le Djebel Mermera et au Nord de
Medjez Sfa. Elles sont composées de marnes grises, entrecoupées par de rares bancs calcaro-
greseux décimétriques à centimétriques, de couleur brun ocre fortement oxydes a l’altération.
Elles sont tectoniquement, recouvertes par les flyschs (kabyles ou numidien) et superposées
aux unités sud telliennes ou épi telliennes. L’épaisseur de la nappe ultra tellienne peut
dépasser les 300m.

II.2.2.3.2- Les séries épi telliennes (fig. II.6) : elle rassemble tous les terrains coincés
tectoniquement entre la nappe néritique de Hammam Oulad Ali et la nappe de Djebel Bou
Sbaa (Vila, 1980). Leur faciès se caractérise par la prédominance des teintes noires. Elles sont
composées par des marnes et des calcaires (50m visibles à l’affleurement) à ciment fin,
micritique, où les bancs de calcaire massif sont métriques à décimétriques et s’intercalent
d’inter lits marneux, d’allure feuilletée. Les faciès fins de cette série marno-carbonatée,
témoignent d’une sédimentation profonde en domaine pélagique. Cette unité est en grande
partie masquée par les dépôts récents, réduits tectoniquement et recouverte à l’affleurement
par les unités affleurant plus au Nord. En profondeur, elle peut atteindre une épaisseur variant
de 300 à 400m.

33 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 

Fig. II.5. Colonne stratigraphique et synthétique des flyschs kabyles et de la nappe ultra tellienne. 

34 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 

Fig. II.6 : Colonne stratigraphique et synthétique des unités telliennes et 
de l’unité néritique constantinoise.

35 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
II.2.2.3.3- Les séries telliennes S.S. n’affleurent qu’avec des niveaux Paléogènes : des séries
Eocène ont été définie au Sud de Guelma, à l’Est du Djebel Mahouna et à l’Oued Zenati
(depuis Aïn Regada à l’ouest jusqu’à Aïn Amara au NE) où elles supportent les formations
ultra-tellienne de cette région.

II.2.2.3.4- Les séries telliennes méridionales à Nummulites: ce sont des copeaux de nappes
disposés irrégulièrement au front des nappes telliennes (Vila, 1972 ; 1977). Elles constituent
les nappes les plus basses et occupent l’espace paleogéographique situé entre les séries
néritiques franches et les séries telliennes les plus typiques. Elles renferment au Sud de
Guelma, le lambeau du Dj.Bardo et celui du versant sud du Dj. Zouara (J. M. Vila, 1980).

II.2.2.3.5- Les séries néritiques constantinoises (fig. II.6) : elles sont caractérisée par le
développement des séries carbonatées qui affleurent dans la région de Guelma à la faveur de
la néotectonique (Vila, 1980). Ces môles néritiques sont tectoniquement juxtaposées aux
formations néogènes du bassin de Guelma où ils se présentent sous formes de pointements
calcaires que l’on peut observer d ’Est en Ouest : les massifs de la station du Nador (témoin le
plus oriental), le Djebel el Kelaa, le Douar bou Zitoune d’Héliopolis, le Hammam Oulad Ali,
le Djebel Debar, la Koudiet bou Fertout, les Djebel Taya et Grar, le Kef Hahouner.

Les séries néritiques constantinoises sont charriées vers le Sud, suite à une tectonique
tangentielle d’âge Tortonien (Vila, 1978,1988).

Les môles néritiques constantinois représentent les séries les plus profondes de la région.
L’unité la plus complète (1000m environ) de ses masses néritiques est représentée par la
terminaison orientale du Djebel Debagh. Elle présente à la base un Trias comportant deux
faciès : il s’agit d’une part des niveaux gréso-pélitiques rouges qui occupent le cœur de l’
anticlinal Debagh, et d’autre part les niveaux argilo – gypseux, les cargneules et les calcaires
vermiculés qui sont impliqués dans les jeux des failles les plus méridionales. Puis vient les
dolomies noires du Jurassique. Ce dernier est recouvert par : des calcaires à Characées, des
dolomies, des faciès épi-néritiques graveleux ou oolithiques du Crétacé inférieur, les
calcaires construits à Caprines du Cénomanien et le Sénonien supérieur, localement d’aspect
conglomératique (fig. 6) (J. M. Vila, 1969, 1970, 1971, 1972, 1980).

36 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
II.2.2.3.6- Les séries de type sellaoua : ce sont des séries qui constituent une vaste bande
développée depuis Aïn Fakroun au Sud-Ouest jusqu’à Ghardimaou au Nord-Est dans les
confins algéro-tunisien. Dans la région de Guelma, elles constituent ‘’ l’anticlinal de l’oued
Cheniour ‘’ et le substratum des nappes telliennes du Sud de Guelma aux environs de Souk-
Ahras. Ces formations se sont déposées dans un large sillon de direction NE-SW (qui se relie
vers l’Est au sillon tunisien), situé entre la plate-forme atlasique au Sud et le domaine alpin au
Nord.

II.3.synthèse bibliographique : données sur l’évolution géologique de la région

L’évolution géologique de la région se résume, selon Vila(1980), Lahondère (1987), Chouabi


(1987) aux points suivants :

II.3.1- La phase fini-lutétienne aboutit à la mise en place de l’unité ultra-tellienne par


diverticulation et glissement dans un bassin externe tellien. Ce fait est réalisable par le
soulèvement des zones ultra-telliennes et l’affaissement des zones telliennes au
Sud(subsidence) (Lahondère, 1987) sous l’effet de la gravité et d’une poussée tangentielle du
socle kabyle vers le Sud. Pour vila (1980) qui situe cette phase au Priabonien, les séries
sédimentaires du domaine tellien, quoiqu’elles sont déformées par cette tectonique de
serrage ; mais ne seront pas expulsés par-dessus la plate forme constantinoise qui reste
émergée à cette époque.

Pour conclure avec cette phase, Vila (1980) présente l’édifice priabonien comme une chaîne
de collision typique qui absorbe une grande partie de l’espace téthysien et du jeu des accidents
coulissants issues par l’ouverture de l’Atlantique.

II.3.2- La phase du Burdigalien supérieur : elle représente selon Chouabi (1987), la phase
la plus importante pour l’écaillage et le charriage des nappes telliennes. Le domaine tellien
connaît à cette époque un raccourcissement très important provoquant son soulèvement et par
conséquent, un décollement des terrains paléogènes, en structures écaillée.

La série numédienne s’est désolidarisée de son substratum et a glissé vers le Sud à cette
période, sans être impliquée dans cette tectonique d’écaillage.

II.3.3- Pendant la fin du Burdigalien terminal-Langhien inférieur, on assiste à une une


phase importante d’écaillage des Sellaoua et la mise en place des nappes du domaine tellien

37 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
externe. Cette phase a été signalée par Chouabi (1987) Le déplacement du tellien externe par
une tectonique gravitaire, du Nord vers le Sud s’est manifesté pendant la fin du Burdigalien
supérieur-Langhien basal. Celui-ci est facilité par l’approfondissement du sillon de Sellaoua
au cours de la compression de la fin du Burdigalien terminal.

II.3.4- La phase tortonienne : majeure selon Vila (1980), elle reprend les structures
antérieures, et aboutit à la mise en place de la nappe numidienne dans le bassin miocène
atlasique, percutant le domaine plissé atlasique. Pendant cette phase tectonique tortonienne,
l’avant pays est débité par de grands cisaillements qui créent alors de nouvelles nappes :
ensemble allochtone sud-sétifien, la nappe néritique constantinoise et les unités allochtones de
type Sellaoua. Ces nappes percutent et déforment fortement le bord nord du domaine plissé
atlasique.

Dans le cadre du Maghreb, la somme des raccourcissements à l’Est dans le constantinois


(environ 200 km) correspond presque au double de ce qui est évalué pour l’Ouest de la chaîne
(dans les confins algéro-marocains) où l’avant-pays du domaine tellien n’est pas engagé dans
une tectonique tangentielle de grands cisaillements (Vila, 1980). Ceci explique la répartition
actuelle des reliefs de l’Est algérien avec une position très septentrionale de l’Atlas-saharien.

La tectonique tortonienne se fait à sec au dessus d’un plan de sous charriage beaucoup plus
méridional et qui ne tient pas compte de la paléogéographie antérieure.

Durant la période comprise entre le Burdigalien et le Tortonien, l’Algérie orientale est en


grande partie émergé à l’exception des régions méridionales où la mer envahie des golfes qui
s’élargissent en direction de la Tunisie et atteignent le Sud-Est de Guelma (Lahondere, 1987).

II.3.5- Du Tortonien supérieur au Quaternaire : genèse des reliefs actuels

A la fin du Tortonien on assiste à l’émersion général de la région suivie d’une phase d’érosion
intense sur les reliefs récemment crées. La région est aussi le siège d’une tectonique
d’effondrement ; c’est à cette époque que Vila (1980) situe le dépôt des premières formations
lacustres de Guelma.

Sur le plan bibliographique il y’a très peu de données sur les dépôts post-nappes du Néogène,
sur l’évolution tectonique post-nappe et aucune étude ou données sur l’aspect
sismotectonique.

38 
Chapitre II : Le Bassin de Guelma, Contexte Géologique Local
 
L’étude que nous avons mené dans le cadre de ce travail est donc une contribution dont
l’objectif est double puisque :

-1) il s’agit de rechercher des données lithostratigraphiques et structurales sur une


tranche de temps (Néogène) très peu étudiée auparavant.
-2) identifier, analyser et caractériser les structures actives sismogènes de la région.  

39 
Chapitre III
Le Néogène et le Quaternaire de la Région de Guelma
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

III.1- Répartition des affleurements Mio-Pliocène dans la région de Guelma

Le bassin de Guelma (au sens large) est un bassin d’effondrement ayant valeur à l’échelle
locale d’un graben. Il contient une série de profondes et étroites dépressions (où affleure le
Mio-Pliocène continental) s’étendant le long de la vallée de la Seybouse, depuis Oued Bou
Hamdane à l’Ouest, jusqu’à Bouchegouf (ex : Duvivier) à l’Est (fig. III.1). Ce sont :

Fig. III‐1. Affleurements du Mio‐Pliocène continental dans la région de Guelma 
(d’après Dareste De La Chavane, 1910) 

a)- la dépression de Hammam–Debagh et de Aïn Hassaïnia (ex: Clauzel) traversées


respectivement par Oued bou Hamdane et l’oued Cherf (les affluents les plus importants de la
Seybouse). Elle représente le prolongement élevé vers l’Ouest du bassin de Guelma et la
partie orientale de la vallée de l’oued bou Hamdam. Ces deux dépressions se développent

41 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
surtout entre Hammam–Debagh (ex : Hammam Meskhoutine) et Dj. Debagh, sur la rive
gauche de l’oued bou – Hamdane et au Sud du confluent de cet oued et de l’oued Cherf.

b)- au centre, la dépression de Guelma (ou bassin de Guelma) est traversée de l’Ouest en Est
par la Seybouse. Elle mesure environ 25km de long et une largeur variant de 3 à 12 km ;

c)- la dépression de Bouchegouf (ex : Duvivier) qui représente la limite Est du bassin ;

d)-le bassin du Nador n’Baïls, situé au SE de la dépression de Guelma ; il est séparé de celle-
ci par le massif gréseux des Beni Marmi. Il occupe à peu près l’axe de la grande dépression
anticlinale orientée NNE – SSW.

La bordure Nord du bassin de Guelma (au sens large) est limité par les chaînes de Taya, d’El
Grar, le Djebel Debagh , le Djebel Bou Sba, et le Djebel Haouara. La bordure meridionale est
caractérisée par le Dj. Announa, le Dj. Kamadja, les massifs de la Mahouna, de Beni Marmi et
celui du Nador N’Baïls.

III.2- Description du Néogène post-nappes du bassin de Guelma

III.2.1- Introduction

Il est constitué de dépôts allant du Miocène supérieur au Pliocène. Il s’agit d’un matériel de
comblement qui s’est déposé dans des bassins correspondant aux grandes dépressions
actuelles (fig.III-1), en discordance sur les nappes telliennes (fig.III-2). Ces dépôts regroupent
essentiellement des termes lacustres avec une influence continentale au sommet.

La série néogène de Guelma comprend trois termes essentiels. un ensemble principalement


marneux à gypse du Tortono-Messinien, un ensemble d’argiles rouges et de conglomérats
rouges du Mio-Pliocène, un ensemble de calcaire lacustre de calcarénites et quelques niveaux
de grès sableux immatures qui représentent vraisemblablement le Pliocène inférieur à
supérieur. Ces trois ensembles sont recouverts par des terrasses alluviales du Quaternaire ou
par des calcarénites d’âge Quaternaire. Localement, la série de référence décrite ci-dessus,
comporte des variations. C’est ce qu’on verra ultérieurement sur les différents sites que nous
étudiés.

42 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

Fig. III‐2. Disposition du Néogène sur le tellien au 
niveau du barrage de Hammam Debagh 

III.2.2- Le Miocène supérieur (Tortono-Messinien):

On attribue au Tortono-Messinien les marnes gypseuses qui constituent la base de la série


Néogène de la région étudiée. Il se présente sous différents litho faciès et dont les marnes à
gypse restent le constituant prédominant de la série Tortono-Messinienne des divers sites que
nous avons étudié. Cette série est constituée, soit par des argiles noires et grises, souvent
schisteuses intercalées de lits de gypse. Ces derniers prennent des formes très variables, en
lamelles, en cristaux, en plaquettes, en fibres, en rognons et en lentilles et même parfois en
masses ; Soit par des marnes bleus feuilletées intercalées de lamelles marno- calcaire et de
lames de gypse.

III.2.3- Le Mio-Pliocène

Il est constitué par une formation détritique à allure continentale de plus en plus accentuée.
Elle renferme à la base, des couches fluvio-lacustres représentées soit par des limons rouges,
soit par des marnes gréseuses rouges ou orangées. Ces couches passent, au sommet de la série
et particulièrement sur les bords des bassins, à des conglomérats rouges et quelque fois à des
poudingues à petits éléments bréchiformes. Ces conglomérats à blocs bien arrondis et à

43 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
ciment terreux, jamais induré, sont formés essentiellement de grès numidiens. Ce faciès
ressemble bien à celui décrit par P. E. Coiffait (1992) dans le bassin de Constantine. Cet
auteur le classe à la base du Quaternaire.

Le Mio-Pliocène est aisément reconnaissable grâce à la coloration rouge qu’il donne aux
collines qui en sont formées.

Les argiles et conglomérats rouges, les argiles grises à gypse et les marnes sulfo – gypseuses,
les tufs et les calcaires lacustres de Guelma qui se succèdent, de bas en haut constituent un
second cycle post nappes discordant (Vila., 1980). La formation gypseuse – salifère pourrait
être probablement d’âge messinien comme dans le bassin de Chelif (Thomas, 1985), et au
nord de la Tunisie et en Sicile.

III.2.4- Le Pliocène inférieur à supérieur

Il forme les travertins de Guelma. Il s’agit de calcaires «tuffacés» ou massifs qui occupent de
vastes étendues au Sud de Guelma. Au centre du bassin (près de Guelma), ces travertins se
présentent sous forme de calcaires intercalés de lits marneux de lits de poudingues et de bancs
tuffacés. Ils passent vers le bord sud du bassin à des calcaires marmoréens rosés compacts en
bancs épais alternant avec quelques lits d’argiles rouges et de poudingues.

III.3- Le Néogène des environs de Guelma

Le Néogène affleure aux environs de Guelma, de part et d’autre de l’oued seybouse :

III.3.1- Sur la rive gauche de la Seybouse (fig.III.3) (photo.1) où la série gypseuse est très
développée et forme les flancs des collines, J. Dareste De La Chavane (1912) signale la
présence soit, de bancs de marnes blanches lacustres à faune d’eau douce (à 3 km au sud de
Kellermann), soit, de plaquettes calcareo-marneuses jaunâtres à Bithinies, qui se trouvent
intercalées vers le sommet des marnes à gypses. Cet auteur relie la faune trouvée (Bithinies,
Limnées, Planorbes et Ancyles) dans ce niveau de marnes blanches et de calcaire marneux
lacustres à celle du Miocène supérieur de Cucuron (Vaucluse), dans le bassin du Rhône. Ces
Constatations lui permettent de placer cette assise, plus précisément dans le Pontien inférieur.

Le Néogène est bien représenté et décrit sur la coupe relevée le long de la route du Kef el
Boumba (Moulin Guiraud sur la carte topographique 1/50 000) à Héliopolis. Nos observations
sur ce site corroborent ceux décrit par M. Dareste De La Chavane (1912). Nous y avons
distingué la succession suivante :

44 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
- A Kef el Boumba, (photo.1), cette série débute avec une épaisse assise de marnes
grises à gypses en plaquettes, puis fibreux et compacts en bancs épais et
irréguliers. L’épaisseur est d’environ 14 m. Cet affleurement de marnes à gypses
parait plissé et déformé en cet endroit.

- Au dessus de cette assise gypseuse, se dépose des calcaires marneux jaunes (3 m)


de J. Dareste De La Chavane (1912).

- Marnes gréseuses jaunes orangées avec lits de conglomérats, 10 m

- Travertins marno-calcaires subhorizotaux, reposant en discordance sur les termes


ci dessus, qui sont redressés et plongent vers le Nord. Ces calcarénites sont
probablement d’âge Quaternaire. Elles sont plus récentes que celles de la rive
gauche de Guelma que nous allons décrire ultérieurement.

Photo.III.1‐  Marnes  à  gypses  déformées  du  Miocène  post  nappes  (Tortono‐


Messénien) affleurant prés du Kef el Boumba, vers Héliopolis sur la rive gauche 
de la seybouse. 

Au Sud de Kellermann (fig. III.3), la base de la série gypseuse est constituée par des argiles
marneuses jaunes et noires, puis des argiles grises gypseuses. Vers le sommet le gypse prend
des formes : en fibre, en lentilles puis en plaquettes.

Sur cet ensemble vient se mettre en concordance, les marnes blanches lacustres (3 à 4 m
d’épaisseur) précédentes.

45 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Vers le sommet de tout cet ensemble constitué par les argiles gypseuses et les marnes
blanches, vient se déposer les limons et conglomérats rouges.

Selon J. Dareste De La Chavane (1912), MM. L. Joleaud, (1912) et P. Deleau. (1938), les
marnes à gypses sont d’âge Tortonien supérieur et les marnes blanches à Bithinies qui les
surmontent datent du Pontien inférieur.

Les limons et conglomérats rouges sont donc d’âge Mio-Pliocène.

Fig.III‐3. Le Tortono‐Méssinien est surmonté par le Mio‐Pliocène 

III.3.2- Sur la rive droite de la seybouse, le Tortono- Messinien est très peu développé. Les
quelques lambeaux exigus que nous avons relevés dans ce secteur sont décrit à partir de
l’étude des coupes suivante :

a) La coupe de Mtat Si Ali ben Goui (fig.III. 4) (photo.III.2): cette coupe se situe sur la
route Guelma - Hammam Debagh (face à la cimenterie) à 3km à l’Ouest de Guelma.
Cette coupe offre la succession suivante :

i. alternance de marnes un peu schistosé à plaquettes de gypse fibreux et de bancs


gréseux centimétriques.

ii. Alternance de conglomérats en bancs épais décimétriques (à éléments hétérogènes


mal classés de taille variable, (allant du millimètre au décimètre) marrons vertes,
sableux très mal cimentés, avec des niveaux d’argiles conglomératiques (éléments
roulés).

46 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Ces dépôts (Pliocène?) molassique sont fluviaux-continentaux. Ils ont une direction de N090
et un pendage de 60 à 70° vers le Nord.

Sur la route à 100m environ du site précédent (avant l’embranchement vers Constantine –
Hammam Debagh – Guelma), un petit affleurement de 10m environ fait ressortir la
succession suivante :

- Grès micro conglomératiques poudreux (mollassiques) jaunâtres.

- Conglomérats plus fins (éléments centimétriques) cimentés par une gangue


ferrugineuse.

- Conglomérats à éléments roulés décimétriques (grès numidien, grès blanchâtres à


stratifications bien marquées dans les tons blanchâtres).

b) Vers Bouchegouf, au village Millesimo (photo.III.3) la série gypso-saline, plus au


moins bien réglée, affectée ça et là par de petites failles normales est surmontée grâce
à une surface de ravinement par des conglomérats Mio-Pliocène. Il s’agit d’argiles
rouges lie de vin et conglomérats à éléments plus ou moins roulés, rouges, fluviatiles
remaniant : les grès numidiens, galets de tellien (micrites jaunes et facies gris foncé
rappelant le Cénomanien du Néritique constantinois).

- Sur la route en allant vers Millesimo, les talus ne représentent pas la même série : à
gauche, série précédente, à droite, série argileuse (limons) montrant de très rares
niveaux, au sommet des conglomérats.

47 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

Nord  Sud


Photo. III.2 : Marnes à gypses du Tortono‐Messinien et molasse du Mio‐Pliocène affleurant 
sur le versant Sud de l’Oued Seybouse (au lieu Mtat Si Ali ben Goui) 

A : vue générale, B : détail, C : continuité de la coupe vers le Sud 

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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

Fig. III‐4. Disposition du Tortono‐Messinien au lieu Si Ali ben Goui 

Conglomérats 

Marnes à gypses

Photo.III.3 : Marnes à gypses du Tortono-Messinien surmontées


par les conglomérats rouges du Mio-Pliocène, affleurant sur la
route près de Milléssimo.

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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
c) Le Néogène Aïn Beni Djera :

La route qui relie Aïn Beni Djera au petit village dit «Fme St Louis du télégraphe» permet de
voir, dans le néogène post-nappe, deux termes essentiels. En effet, sur le tellien plissé de ces
secteurs, on observe la succession suivante (fig. III.5) :

Au sommet, les travertins de Guelma

La ville de Guelma est construite sur des travertins pentés présentant des figures de courants.
Cet affleurement d’âge probablement Pliocène est assez étendu, il se développe aux environs
de la ville. La route vers Aïn Beni Djera nous a permet d’observer en détail la constitution de
ces travertins (photo.III.5), (Fig. III.5).

-La base de la série est formée par des travertins sableux altérés (tuffacés) blanchâtres
d’environ 3m d’épaisseur, avec quelques niveaux de grès sableux à la base. Au dessus vient
une séquence rythmique de bancs épais, constitués de grès molassiques, sableux plus massifs
mais plus fins, jaunes fortement fracturés et d’aspect noduleux. Entre les deux séries se
trouve un joint centimétrique rougeâtre. Vers le haut de la séquence, on trouve des bancs de
travertins bien réglés décimétriques sableux et conglomératiques d’aspect molassiques,
immature. La série se termine par un banc massif grisâtre, décimétrique à métrique. Sous les
travertins de Guelma on peut observer un banc métrique discontinu d’argiles gypseuses
conglomératique transgressif sur les marnes gypseuses du Tortono-Messinien (photo III.6).
Cette surface de transgression est ravinante et montre un pendage vers le NE.

Photo. III.5 : faciès molassique des travertins de Guelma 
affleurant à gauche de la route vers Aïn Beni Djera 

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Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

N  S 

Travertins 

Argiles à gypse 

Photo. III.6 : Suite vers le Sud de la photo III.5 : les Travertins de Guelma sont 
transgressifs sur les marnes gypseuses du Tortono‐Méssinien 

Fig. III‐5. Interprétation des photos. III.5 ET III.6 : transgression des travertins sur les marnes à 
gypses du Tortono‐Messinien. 

Ces travertins forment des plateaux inclinés, à des altitudes variées, entre Guelma et le flanc nord
du Dj. Mahouna. Tous ces dépôts ont une direction de N110° et un pendage de 40° vers le NE.
Leur formation est certainement due à des sources hydrothermales, semblables aux eaux chaudes
jaillissantes de Hammam Debagh.

Ils sont attribués au Pliocène supérieur par J. Dareste De La Chavane (1910) suite à la
découverte des Gastéropodes lacustres : Helix (Leucochroa) subsemperi Thomas, des
ossements d’Hipparion ? sp. (Humérus) et des empreintes de feuilles de roseaux. Tandis que
J. M. Vila (1974-1992) les comparent aux encroûtements et aux tufs moulouyens (Quaternaire
ancien) de la feuille d’Aïn El Berda, mais sans arguments à l’appui. La dalle en question

51 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
«dalle saumon moulouyenne» est également observée dans le bassin du Hodna par Guiraud
(1990). C’est un faciès connu dans toute l’Afrique du Nord, il caractérise le Quaternaire
ancien des Hauts plateaux algériens.

On remarque que ces calcaires de Guelma sont cartographiquement discordants sur les
terrains sous-jacents, ils surmontent les couches redressées et ravinées du Miocène supérieur
(photo.), qui forme le substratum du Pliocène dans le bassin de Guelma (s. str). Ils
correspondent vraisemblablement à un cycle sédimentaire indépendant, intervenant après une
phase de déformation tectonique. A partir de là et compte tenu de la mise en évidence sur tout
le pourtour méditerranéen d’un cycle messinien, caractérisé par des dépôts gypso-salins, il
devient logique de rapporter au Pliocène inférieur les calcarénites de Guelma. En outre, ces
calcaires sont d’aspect identique à ceux du Dj. El Hadj Baba (Constantine). Ces derniers sont
datés du Pliocène inferieur par P. E. Coiffait (1992). Ils peuvent être comparés également aux
calcaires lacustres du Dj Nador où L. David (1953) leur donne un âge Pliocène inférieur.

Aux environs de Guelma, ces travertins Pliocènes reposent sur des séries de différents âges :
sur les marnes barrémiennes, sur les argiles et la molasse du Miocène moyen et sur les marnes
à gypse sahéliennes.

A Guelma, le Pliocène est représenté seulement par des travertins (J. Blayac., 1912), mais J.
Dareste De La Chavane (1910) intègre dans le Pliocène deux terrasses alluviales situées à des
altitudes de 170 m et de 90-100 m.

Le tortono Messinien (photo. III .7): il est constitué par des marnes grises cendrées à petits
bancs de calcaires, intercalés de fins passées, bien réglées d’horizons centimétriques gypseux.
Il s’agit plus exactement de marnes à lamelles marno-calcaires et à lames de gypses. Le
Tortono-Messinien dont les strates prennent une direction de N140° et un pendage de 22°vers
l’E, reposent en discordance sur les marno-calcaires du Sénonien.

52 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

NE  SW

(B)

(A) 

Photo. III.7 : Miocène supérieur à gypse. (A) vue 
général à l’affleurement et (B)  vue de détail

Le tellien : en se dirigeant vers le Sud et en remontant dans la direction de Aïn Beni Djera, le
tellien affleure et forme le cœur d’un anticlinal où les flancs supportent le Néogène. Il est
représenté par des marnes feuilletées claires et compactes avec des niveaux marno-calcaires.
On trouve des nodules de calcite enrobées dans les marnes. Ces assises du tellien renferment
probablement le Sénonien.

Plus on monte vers le SW on retrouve la succession précédente (calcarénites, marnes à gypse


et tellien) (Fig. III.6) mais avec des pendages différents. Vers Bordj du Cheikh bou Nar, les
calcarénites surmontent directement les marnes à Ammonites du Barrémien (tellien) ou le
numidien. Cette disposition des faciès sera discutée ultérieurement dans le chapitre consacré à
la tectonique.

Fig. III.6‐ Affleurement du Néogène sur les flancs du tellien (route Guelma vers Aïn 
Beni Djera en face de Kellerman. 

53 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
III.3.3- Le Néogène des environs de Hammam Debagh

Le Néogène lacustre et fluvio-continental de Hammam Debagh occupe un graben


d’orientation NNW-SSE, faisant suite à l’Est à celui de Guelma.

Ces affleurements s’étendent entre Hammam Debagh et le Djebel Debagh, à l’Ouest de la


ligne ben Haddi-Arara jusqu’aux vallées des Oued Douaka et Ragouba. Le Mio-Pliocène
conglomératique est transgressif sur le Tortono-Messinien lacustre.

Le Tortono-Messinien : il débute par des marnes grises à gypse (photo. III.8) surmontées par
des marnes bleues violacées, à lentilles de grès quartzites gris noirâtres et à quelques bancs de
marno-calcaires à Bithinies (30-100m) (P.Deleau, 1938).

Cette dernière assise de marno-calcaires Blanchâtres à Bithinies est l’équivalent de faciès de


marnes blanches à Limnées, Planorbes, etc que J. Dareste De La Chavane (1910) a signalé à
Héliopolis.

Le Mio-Pliocène : il est constitué par des argiles rouges grèso-sableuses passant au sommet à
des conglomérats rouges, des poudingues à assez gros éléments et à des grès rouges grossiers
(photo. III.9). Dans ces secteurs, c’est les conglomérats rouges qui couronnent bien la série
néogène.

Des témoins du Mio-Pliocène sont visibles autour de Hammam Debagh, au Sud du Debagh,
au S du Kef Hahouner et entre le Djebel Taya et le Grar.

Photo.  III.8  :  assise  de  marno‐ Photo.III. 9 : les conglomérats rouges du Mio‐Pliocène 


calcaires  Tortono  –Messinien 
dans la zone de glissement des  Affleurant au Nord du village Draa en Noukhal. 
marnes. 

54 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
L’âge Mio-Pliocène des poudingues et des grès rouges est déduit des observations faites par
P. Deleau (1938) entre le Kef Hahouner et Bordj Sabath : ces poudingues et grès rouges sont
surmontés par des calcaires lacustres d’âge Pliocène ancien comme ceux du bassin de
Constantine. Le sommet des poudingues rouges pourrait probablement, se rapporter au
Pliocène inférieur également.

Au Sud du Kef Hahouner, et d’après P. Deleau (1938), les marnes grises à gypse sont ravinées
par des marnes noires, ces dernières sont liées à des poudingues rouges qui les dominent.
Deleau (1938) place les poudingues rouges qui clôturent bien la série, dans le Pontien
supérieur. Entre le massif du Taya et du djebel el Graar, les limons rouges et conglomérats
reposent directement sur le Crétacé et l’Eocène (M. Dareste De La Chavane, 1910). Les
observations de P. Deleau (1938), faites du sud de Debagh au sud du Kef Hahouner
concordent bien avec celles de M. Dareste De La Chavane (1910) sur le Taya et el Graar. Ces
deux auteurs sont arrivés à la conclusion suivante : le Sahélien supérieur continental est
transgressif par rapport au Sahélien inférieur lacustre.

Dans le bassin du Nador N’Baïls, près du point culminant du Djebel Nador, on trouve des
calcaires crayeux riches en Gastéropodes. Selon L. David et P. Jodot (1955), ces calcaires que
J. Dareste De La Chavane (1910) laisse à tort dans L’Eocène, caractérisent bien la base du
Pliocène. La faune suivante, ainsi récoltée par David dans les calcaires lacustres blancs du
dj. Nador et étudiée par Judot, caractérise bien le niveau de base du Pliocène inférieur :

Helix (Archelix) subsenilis Crosse

Helix (Xerocincta) neglectoïdes Pall

Succinea (Amphibinia) thomasi Pall

Ferussacia atava Cross

Limnaea (Limnaea) cirtana Pall.. forme minor Pall

Planorbis (Goretus) jobae BOURGT. forme minor Jodot

Hydrobia sp

55 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Dans la dépression de Gambetta (cuvette la plus orientale de l’Est Constantinois : région de
Souk Ahras), L. David (1953) a mis en évidence deux ensembles sédimentaires qui forment
les hauteurs d’El Guenaï : l’un lacustre d’une centaine de mètres d’épaisseur surmontant le
Burdigalien marin ; l’autre continentale, de 200 et 350 m de puissance. Ce dernier est
constitué par des alternances irrégulières de conglomérats, de cailloutis, de marnes, de
calcaires grumeleux et de calcaire lacustres.

L. David (1953) a recueilli dans les niveaux de calcaires lacustres supérieurs, des restes de
Gastéropodes d’âge Pliocène inférieur. A partir de là, il place en partie sinon en totalité, le
complexe détritique supérieur dans le Pliocène et les assises lacustres sous-jacentes dans le
Miocène supérieur.

III.4- Le Quaternaire

III.4.1- La nomenclature du Quaternaire méditerranéen

Le Quaternaire se caractérise par l’apparition de l’homme et par ses glaciations. Il désigne


l’ensemble de l’ère géologique comprenant le Villafranchien, le Pléistocène et l’Holocène. La
limite Tertiaire-Quaternaire est un problème délicat qui a été longuement débattu par les
climatologues, géologues et paléontologues. Les congrès internationaux de géologie de
Londres (1948) et d’Alger (1952), ont fait débuter le Quaternaire vers 1,8 Ma. Cette limite
coïncide avec la première grande détérioration climatique enregistrée en Europe. En se basant
sur des critères paléomagnétiques, cette limite est repoussée vers 2,4Ma-2,5Ma, aux congrès
de Pékin (1991) et de Berlin (1995).

La nomenclature du Quaternaire marin et continental dans le bassin méditerranéen (tabl. 1et2)


est largement utilisée dans le monde. Elle comporte, pour la chronologie marine : un
Quaternaire ancien subdivisé en Calabrien et Sicilien, un Quaternaire moyen et
récent représenté par le Tyrrhénien et enfin le Versilien ou flandrien.

En Algérie, ces étages marins sont cités dans le littoral algérois (M. Betrouni., 1983 ; N
Saoudi., 1989) et oranais ( Perrodon., 1957).

Quant à la chronologie continentale du Quaternaire des bassins post nappes de l’Algérie, celle
ci est inspirée de la classification du Quaternaire continental marocain (Texier et al., 1985)
(tabl. 1) où quatre cycles climatiques (Moulouyen, Amirien, Tensiftien et Soltanien) et un

56 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
demi cycle récent (le Rharbien) ont été définis. Cette chronologie est fondée sur l’alternance
des phases pluviaux et interpluviaux, équivalents des glaciaires et interglaciaires d’Europe
(tabl.1). Cette nomenclature, on la rencontre dans le bassin du Cheliff (G. Thomas., 1985),
dans le Hodna (R. Guiraud., 1990) et dans le bassin de Guelma (J. M. Vila., 1980).

Tableau. 1 : Chronologie marine et continentale (Maroc) dans le 
bassin Méditerranéen. In J M Bardintzeff et al. , 1999.  Tableau.  2 :  Chronologie  continentale 
Europe occidentale . In A. Nahid (2001). 

57 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
III.4.2- Le Quaternaire de la région de Guelma

III.4.2.1- Introduction

Très peu d’études ont concerné les formations quaternaires de la région de Guelma. Les
principaux travaux portant sur cette tranche d’âge sont généralement anciens et manquent
d’une nomenclature adéquate. Les rares documents paléontologiques qu’on connaît, ne
permettent pas de faire de subdivisions en harmonie avec celles du Quaternaire méditerranéen
ou même de quelques points privilégiés de l’Afrique du Nord. Parmi ces travaux nous citerons
notamment J. Dareste De La Chavanne (1910) ; J. Blayac (1912) ; P. Deleau (1938) et J.M
Vila (1980). Nos observations sur le terrain appuyées par les corrélations faites dans les
études citées dans le texte nous ont permis de faire une synthèse sur la répartition des terrasses
Quaternaires dans le bassin de Guelma et ses alentours.

Sur les flancs de la vallée de la seybouse, de l’oued Cherf et de l’oued Bou – Hamdane, se
développe une série de terrasses alluviales étagées, témoignant des oscillations auxquelles
celle-ci a été soumise pendant le Quaternaire. Ces terrasses sont représentées par des
sédiments fluvio–continentaux, alluvionnaires ou travertineux tuffacés.

Il existe dans la vallée de la seybouse, aux environs de Guelma, sept niveaux de terrasses
fluvio-continentales étagées à niveaux décroissants ; ces terrasses pleistocène sont d’autant
plus élevées qu’elles sont plus anciennes.

D’après J. Dareste (1910), ces terrasses se relient à des terrasses marines qui se situent au
Nord de l’embouchure de la seybouse.

III.4.2.2- Le Salétien

Il forme la terrasse la plus haute de la Seybouse, qui domine de 170 m son lit actuel (photo.
III.10). Le matériel qui constitue cette topographie est un vaste épandage de blocs et de galets
de grés numidiens, tout autour du Dj. Zemzouma où ils peuvent atteindre plus de 100 m
d’épaisseur. Ces dépôts sont essentiellement constitués par des galets du Numidien atteignant
60 cm de diamètre, à patine ferrugineuse luisante (J. M. Vila., 1988). Ce plateau se relie au
pied du massif gréseux du Dj. Aouara à un important cône de déjection torrentiel. Il peut
s’agir de la même terrasse qui affleure au voisinage du lac souterrain à une altitude de 150 –
160 m au dessus de l’oued Bou Hamdane (sur la feuille de Hammam Debagh).

58 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Le Salétien affleure seulement sur la rive gauche de la Seybouse où il forme des alluvions
anciennes du Dj. Zemzouma déposées sur un glacis d’érosion en pente douce vers le Sud.

Des dépôts de ce type ont été décrits en Espagne sous le nom de « ranas » où ils sont
rapportées à du Villafranchien (Quaternaire plus ancien que le Salétien). J. M. Vila (1972) a
également reconnu sur la feuille de Aïn Berda (ex Penthièvre) un épandage analogue,
symétrique de celui qui s’étend au Sud du Dj. Aouara, mais qui est lui, en pente douce vers le
Nord.

D’épais dépôts conglomératiques de ce type ont été décrits à Constantine, tout au tour du Dj
Ouasch par P. E. Coiffait (1992).

A Bouchegouf (ex Duvivier), cette terrasse est également classée dans le Quaternaire ancien
par J. Flandrin (1930) mais sans argument paléontologique ; tandis que J. Dareste (1910) la
place dans le Pliocène.
 

Dj. Zemzouma 
   Guelma 
(Terrasse de 170 m) 

Photo. III.10 : vue panoramique montrant la terrasse salétienne. 

III.4.2.3- L’Amirien

Je rattache les dépôts de la deuxième terrasse à l’Amirien. Selon A. Marre (1987), Ces dépôts
représentent le niveau IV des glacis, qui dominent les oueds de 80 à 100 m par des versants
convexes, avec un matériel fin et rubéfié. Il s’agit de galets plus ou moins roulés, noyés le
plus souvent dans un limon rouge ou jaunâtre. Les éléments semblent provenir de grès
numidien.

A Hammam Meskhoutine, ce niveau est masqué par les travertins. P. Deleau (1938) range
cette terrasse dans le Sicilien.

59 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Dans le bassin de Guelma, cette terrasse est largement développée sur la rive droite, entre
Guelma et petit. Ses alluvions contiennent, soit des limons avec cailloux roulés à gros
éléments, soit des conglomérats intercalés de bancs marno–calcaires un peu travertineux, ou
des cônes de déjection. Dareste De La Chavane (1910) donne un âge Pliocène pour ces
affleurements par contre, J.Blayac (1912) les attribue à la terrasse moyenne du Quaternaire et
J. M Vila (1980) la classe dans le Salétien.

III.4.2.4- Tensiftien

Il est constitué par des sables, limons et galets à patine de couleur ocre ou brun jaunâtre, bien
représenté sur la rive droite de la Seybouse au Sud des villages de Millesimo et de Petit. Ces
alluvions anciennes dominent de 55 à 60 m le lit de la Seybouse et de ses affluents (terrasse
moyenne).

Dans la localité de Hammam Debagh, (photo. III.11) cette terrasse est recouverte de
travertins. Les affleurements sont localisés : vers le SE de Hammam Debagh (sur la rive
droite de l’ Oued Bou Hamdane) où ils dominent la route à partir de la c. 287 au virage
brusque ; entre l’Oued Kralifa et l’Oued bou Hamdane (sur la rive gauche de l’Oued bou
Hamdane ; entre Oued Mouguer et Oued Ajara à l’W de Roknia, au NW de Galliéni et au Sud
de Taya.

D’après P. Deleau (1938), le niveau (terrasse) de 50-60 m constitue les alluvions des hautes
terrasses des vallées et se situe dans le Milazzien (voir tableau chronostratigraphique).

Terrasse de 50 m 

Photo.  III.11  :  Vue  sur  la  rive 


gauche de l’oued Bou Hamdane (à 
l’endroit  de  l’ancien  camp  où  cet 
oued  forme  un  méandre) :  le 
tellien  est  surmonté  par  une 
terrasse Quaternaire  de 50 m. 

60 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

III.4.2.5- Pré soltanien

Il correspond à des glacis et terrasses, dominant d’environ 20 à 35 m le lit actuel de la


Seybouse et de ses affluents. Ils sont constitués par des galets appartenant en majeure partie
aux flysch gréseux (numidien) noyés dans un limon argilo–sableux.

Des restes de cette terrasse, existent entre Guelma et Heliopolis, ainsi que vers les villages de
Millesimo et de Petit.

A Hammam Meskhoutine, cette terrasse, qui forme les alluvions des moyennes terrasses des
vallées est attribuée au Tyrrhénien par P. Deleau (1938). Ces alluvions couvrent le pied du
Galaat ben Haddi Photo. III.12) et la plus grande partie de la plaine de Medjez Amar ; la route
vers Guelma (au SE de la c.287) est constamment sur ces dernières ; à l’E de la grande
Cascade, elles forment le sous–sol des vignobles d’Hammam Meskhoutine, de la ferme à la
station et au passage à niveau ; elles affleurent aussi, en face de ‘’ l’ancien camp ‘’.

Les exsurgences chaudes de la Grande Cascade sortent du niveau le plus bas de cette terrasse.

Photo. III.12 : terrasse Pré‐Soltanien. 

III.4.2.6- Soltanien

Il est constitué par des limons rouges reposant sur une base composée de cailloutis dominant
de 10 à 15 m le lit des oueds Bou Hamdam (Photo. III.13), Seybouse, Mouguer et Hammam.

Ces alluvions des basses terrasses des vallées sont assimilées au Monastirien par P. Deleau
(1938). Ils affleurent près du confluent du Chabet bou Ali et de l’Oued bou Hamdane, de part

61 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
et d’autre de l’Oued bou Hamdane (entre les Mta beni Foughal et Garouba) et de nombreux
lambeaux de part et d’autre de la vallée de la Seybouse (entre Guelma et les gorges de Nador).

Il convient de signaler la découverte dans la terrasse inférieure (de 10 m d’altitude) de la


Seybousse (au pont de Bouchegouf) des restes d’Hippopotamus hipponensis par A. Papier
(1876) et A. Gaudry (1876) in J. Blayac (1912).

Terrasse de 30 m
Terrasse de 15 m 

Photo. III.13 : vue panoramique de la rive droite de l’Oued Bou Hamdane montrant deux
niveaux de terrasses.

III.4.2.7- Rharbo-actuel et alluvions indéterminées des vallées

Se sont des limons, sables et cailloux roulés qui recouvrent le lit majeur des cours d’eau.

III.4.2.8- Travertins et tufs quaternaires

On les observe à Heliopolis, dans la vallée de l’Oued el Hammam, Oulad Ali, à Hammam
Meskhoutine, dans la vallée de l ‘oued el Hammam près de Hammam Bail’s et aux environs
de Roknia.

Ces dépôt se localisent le long de failles ou de plis failles et dans le fond des vallées
anticlinales, au contact des terrains les plus anciens de la région (Trias, Néocomien, etc.). Ceci
peut s’expliquer par le fait que ces sources minérales et hydrothermales viennent au jour à la
faveur de grands accidents tectoniques mettant en contact ces terrains avec des terrains plus
récents (Dareste De La Chavane., 1910). Ces dépôts travertineux ont commencés à se former
probablement après les mouvements orogéniques post–Pontien où des sources hydrothermales
ont pu jaillir à travers des grandes fractures.

62 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
A Hammam Meskhoutine, les travertins anciens se sont déposés sur les terrasses de 100 et de
50 mètres en les fossilisant. Ces deux plates formes sont séparées par une pente raide d’où
jaillissent les eaux thermales ; c’est ce qui se produit actuellement au niveau des sources de la
station des thermes.

L. Joleaud ( 1914 ) situe le dépôt des travertins les plus anciens de Hammam Meskhoutine et
ceux de Roknia après le dépôt de la terrasse de 50 m. (Pleistocène ancien=Rissien). Cela est
confirmé par la découverte d’un fragment de la machoire supérieur d’un Cervidé ‘’ Cervus
algericus‘’ par M. Lydekker dans les travertins de Hammam Debagh. Cette espèce est
assimilable à cervus pachygenys Pomel du littoral de Bougie–Alger où elle est associée à un
outillage moustérien. Ces constatations ont permet à L. Joleaud (1914) de confirmer son
hypothèse et de placer ces travertins dans le Pleistocène moyen.

De même, une molaire et quelques fragments de dents d’Elephas africanus ont été découverts
dans le tuf du village de Millésimo par P. Gervais (1849). Ces dents sont rapportés à Elephas
Atlanticus qui caractérise en Algérie (Ternifine) une époque quaternaire assez récente à
industrie préhistorique très probablement moustérienne Pomel et Ph. Thomas in J. Blayac
(1912).

Pour J. Blayac (1912), les travertins qui se trouvent au dessous de la côte 350m sont d’âge
Quaternaire car ils sont stratifiés en plusieurs points au sein des alluvions des terrasses de la
Seybouse. Ceux qui se trouvent entre les côtes 600m et 350m, entre Guelma et le flanc Nord
de la Mahouna sont probablement pliocènes.

J. Blayac (1912) corrèle les calcaires blancs de Millésimo (près de Guelma) à ceux d’Aïn El
Bey (Constantine). Or ces derniers sont d’âge Quaternaire ancien (P. E. Coiffait., 1992).

63 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 

Corrélations lithostratigraphiques proposées pour le Quaternaire de la région de


Guelma et des régions voisines

Formes et caractéristiques des


dépôts
Classification utilisée
(faciès et climats)

Terrasses Altitude Age

a2 4 à 5m Limons et cailloux roulés


couvrant le lit majeur de l’oued
Dans le bassin de
seybouse
Guelma

q1(terrasse 15m
Alluvions récentes
inférieure)

(par J.Dareste De
La Chavane., 1910)
qI(terrasse
30 ou
moyenne) Alluvions composées de
35m
cailloux roulés, sont soit noyés
dans un limon argileux, soit
agglutinés en conglomérats par
un ciment gréso-calcaire

qII(terrasse
55 à
supérieure) Alluvions anciennes (de même
60m
composition que les
précédentes) de la grande plaine
à l’Est de Guelma

64 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
a2 Alluvions limoneuses du fond
des vallées : Limons et cailloux
A Hammam
roulés
Meskhoutine

q1(basse 10 à15m Monastirien


Alluvions limoneuses
terrasse des
vallées)
( par P. Deleau.,
1938)

qIa(moyenn
e terrasse 30 à Tyrrhénien
Alluvions constituées de galets
des vallées) 40m
de grès numidiens et de
calcaires urgoniens noyées dans
un limon argilo-sableux.
qIb(haute
terrasse des
50 à
vallées) Milazzien
60m Alluvions formées de calcaires
à silex eocènes inférieurs,
recouverts de cailloutis non
qIIa(Alluvio
rubéfiés.
ns des bas
niveaux des 90 à
plateaux) 100m Sicilien
Les cailloutis sont masqués par
les travertins

A Rharbo- Limons, sables et cailloux


actuel roulés recouvrant le lit majeur
des cours d’eau
Dans le bassin de
Guelma Soltanien
Q1
Sables, limons et cailloux
Tensiftien
Q2(2

65 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
J.-M. Vila (1974- terrasse) roulés
1992)
Q3 Amirien Sables, limons et galets

Q4-5 Salétien Sables et galets rubéfiés

Vastes épandage constitué par


des galets de Numidien à patine
ferrugineuse luisante
(équivalent de la formation raña
en Espagne)
Qt Moulouyen
?

Calcaires tuffacés ou massifs,


gris ou blanc rosé passant vers
le sud de Guelma à des
calcaires bien lités.

Q1 Terrasse 1 à 2m Rharbien Alluvions terreuses mal


inférieure consolidées.
Bassin de
Constantine

Q2 2eme
Soltanien
Terrasse Limons, graviers, blocs roulés,
parfois encroûtés.
(P.-E. Coiffait
(1992)
Q3 3eme
Tensiftien
Alluvions à galets encroûtés et
Terrasse
limons.

66 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Q4 4eme Amirien
terrasse
Galets, et blocs plus ou moins
roulés, noyés dans une matrice
limoneuse.

Salétien
Vastes épandages
conglomératiques, dont les
galets sont empruntés aux grès
Numidien et présentent un
cortex ferruginisé très
Qc caractéristique.
?

Qg Calcaires lacustres (calcaires


?
d’Aïn el Bey)

Assise détritique (assise de


l’Aïn Jourdel) à Equus et
Hipparion

q6c subactuel -grandes dunes sableuses au sud


de Chott
Bassin du Hodna
-dépôts liés à l’activité des
oueds
Basses
terrasses
R. Guiraud (1990)
-Accumulations lenticulaires de
régime des graviers bien roulés alternant
sebkhas avec des marnes sableuses
q6b
brunes
Dunes

67 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
ou Rharbien
lunettes
- matériel argilo-gypso-sableux
?
à stratifications obliques

glacis

-croûte gypseuse

II
Plaines,c
-Passées caillouteuses à la base
onstitué (faciès
plus fines que I qui sont
es par la lacustre)
surmontées par des sables
superpos
argileux gris jaunâtre à
q5 ition de
verdâtre, montrant des passées
deux Soltanien }
hydromorphes noirâtres riches
ensembl
en gastéropodes lacustres. Cet
es
ensemble est

superposé à I en le ravinant
légèrement
I

- Alluvions récentes qui


débutent par un conglomérat
assez grossier, puis viennent au
dessus, des lentilles de galets
pouvant s’interstratifier au sein

68 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
d’argiles sableuses à débit
prismatique

q4 tensiftien
-Croûte calcaire zonée
Glacis
de Encroûtement calcaro-gypseux
piémont
Glacis couvert à matériel très
étagés
grossier
q3 Amirien

(cuvette
-Croûte calcaire zonée
fermée)
Encroûtement calcaro-gypseux

Glacis couvert à matériel très


q2 Salétien grossier

-Croûte calcaire zonée

Encroûtement calcaro-gypseux

Glacis couvert à matériel très


grossier
q1 Moulouyen

-Débute localement par des


argiles sableuses roses, au
sommet desquels apparaît du
calcaire,pulvérulent puis
concrétionné. Cet ensemble est
surmonté par une dalle calcaire
conglomératique saumonée.

69 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
III.5- Comparaisons avec les bassins continentaux voisins

Comme il a été dit au chapitre II, les affleurements Mio-Pliocène et Quaternaires du


Constantinois occupent des dépressions post nappes (fig.II.1). Ces dépressions sont comblées
par des sédiments allant du Miocène moyen au Quaternaires actuel. On reconnaît ces petits
affleurements dans le bassin de Constantine, le bassin du haut Bou Séllam et de sud d’El
Eulma (ex Saint-Arnaud), le bassin de Béni Fouda et le bassin du Hodna.

III.5.1- Le Néogène du bassin de Constantine: le bassin de Constantine a fait l’objet d’une


étude approfondie par P. E. Coiffait (1992). Nous nous contenterons de donner ici un bref
aperçu sur ses séries néogènes.

Dans le bassin de Constantine le Miocène supérieur est continental, il affleure au cœur du


bassin, depuis Zighout Youcef à l’est, jusqu’au-delà de Mila à l’ouest.

Le Vallésien et le Turolien inférieur et moyen, équivalents continentaux du Tortonien marin


se composent des termes suivants (Coiffait. 1992) :

Le Vallésien (Tortonien inférieur): les formations de base, sous-jacentes au Turolien


affleurent au NE du bassin. Elles forment la succession suivante:

- des conglomérats rouge vif à stratification mal marquée, présentant la base de la série, et
alternant avec des lits d’argiles sableuses (formation des conglomérats de Ras bou Sioud) ;

- des argiles sableuses avec quelques lentilles conglomératiques (formation des argiles de
l’Oued Kranga) dont l’épaisseur varie de 0 à 100m

- des conglomérats, parfois gréseux, à passées d’argiles sableuses (formation des


conglomérats du Kef Merguerguet). La puissance de l’ensemble atteint 150 m

- les grès jaunâtres, souvent à matrices pélitiques (formation des sables jaunes).

Localement, dans la partie occidentale du bassin, les calcaires de Sidi Merouane s’intercalent
entre le Vallésien et le Turolien inférieur.

Turolien inférieur et moyen (équivalent continentale du Tortonien supérieur) : il est


constitué par des pélites gris foncé, souvent gypseuses. Des bancs calcaires décimétriques se
rencontrent dans la partie centrale du bassin, où les argiles passent à de véritables marnes.

70 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
Cette séquence essentiellement argileuse contient quelques niveaux de lignite et peut avoir
une puissance de 300 à 500m. Elle correspond aux argiles de Zighout Youcef.

Des niveaux fossilifères associés à ceux de lignites sont signalés dans les environs de Zighout
Youcef où plusieurs gisement ont été découvert : il s’agit de gisement de Zighout Youcef
(Turolien inférieur (8,6 Ma)), gisement d’El Hiout (fin du Turolien inférieur (8,0 Ma)), le
gisement de Smendo 6 (Turolien moyen (7,7 Ma)), le gisement de Bou Adjeb (Turolien
moyen (7,3 Ma)) et le gisement de Beni Brahim ( Turolien moyen , 7,3 Ma).

Compte tenu de la découverte d’assez nombreux gisements de micromammifères qui ont daté
les argiles de Zighout Youcef du Turolien inférieur et moyen, et de l’âge des calcaires de la
Koudiat bou el Kendoulde de l’Astaracien supérieur, les niveaux détritiques qui supportent
les argiles de Zighout Youcef ne peuvent être que du Vallésien.

Cet âge peut être attesté par la découverte de coulées volcaniques de l’Oued Oum Torba, sur
la bordure nord du Bassin de Constantine (au sud du Kef Hahounner) par Raoult
(1974) ;Velde (1971) et Bellon (1976). Des datations radiométriques sont faites sur des
trachytes potassiques à olivine et andésites épaisses d’une centaine de mètres, situées au
sommet de la formation du Kef Mguerguet. Leur âges respectives de 10 ± 0,5 Ma et de 9,3 ±
0,5 Ma, indique un âge Vallésien moyen à supérieur.

Le Pliocène : le cycle Pliocène est bien développé dans la partie sud du bassin de
Constantine, et beaucoup plus réduit dans la partie nord.

Le Pliocène inférieur : il affleure au sud-ouest de Constantine, au Djebel el Hadj Baba,


surmontant en discordance les argiles et conglomérats du Miocène. En tenant compte des
analogies de faciès avec les autres terrains connu, ces calcaires dit d’El Hadj Baba sont
assimilée au Pliocène inférieur par P.-E. Coiffait (1992).

Les calcaires d’El Hadj Baba sont des calcaires lacustres clairs, alternant avec des interlits
d’argiles rouges ou roses. La puissance de ce terme atteint 80 m. A la base, ces calcaires se
présentent, en bancs bien marqués de 40 cm à 1 m de puissance, assez massifs ; au sommet,
en bancs moins bien marqués, plus grumeleux et plus crayeux.

Les calcaires d’Oued Athmania sont constitués par des calcaires gris brun, en bancs
métriques, alternant avec des argiles gris noir. Vers le sommet, ces calcaires passent à des

71 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
calcaires blancs, à fentes de dessiccation et « bird eyes » assez nombreux. Vers le sommet, la
série est formée par des calcaires lacustres, et bancs de gypse saccharoïde, alternant avec des
marnes grises. Son épaisseur atteint la centaine de mètres. C’est dans la partie inférieure des
calcaires à gypses du terme sommitale que le gisement d’Oued Athmania a fourni des espèces
de micromammifères permettant de le rapporter à la fin du Pliocène inférieur et de proposer
donc un âge de 3,2 Ma. Les calcaires d’Oued Athmania et les calcaires d’el Hadj Baba
correspondent à la même formation de calcaires continentaux.

Le Pliocène supérieur : dans la partie sud du bassin et, à moindre degré, dans la région de
Zighout Youcef, le Pliocène supérieur correspond à des calcaires, passant progressivement à
des marnes grises à nombreux restes de gastropodes, puis à des marnes argileuses noires à
gypse pouvant contenir des passées centimétriques de lignite. Cette formation se termine par
des argiles brunes puis rouges orangées à graviers, alternant avec des bancs de 20 cm à 1 m de
calcaires blancs ou rosés. Dans les marnes de base, le gisement d’Oued Smendou à livré une
riche faune de micromammifères d’âge 3,3 Ma.

III.5.2- Le Néogène de la région D’Oum El Bouaghi

Turolien supérieur (équivalent continentale du Méssinien) : dans le Constantinois, le


Turolien supérieur, équivalent continental du Messinien n’affleure qu’à quelques kilomètres
au sud d’Oum el Bouaghi il clôture le Miocène du Djebel Guellif (cf. J.-M. Vila, 1972 in P.-E.
Coiffait, 1992). Il est constitué à la base par des argiles et marnes grises, de teinte générale
claire, et au sommet par des sables jaunâtres légèrement gréseux.

Le gisement de micromammifères d’Argoub Kemellal 1situé au sommet des marnes de base


permet de dater le Turolien supérieur (5,8 Ma ± 0,5 Ma). D’après P.-E. Coiffait (1992), ce
gisement d’Argoub Kemellal est le seul gisement d’Afrique du Nord daté de cet âge.

Le Pliocène : correspond à une décharge détritique à laquelle succède un ensemble de marnes


claires, que surmonte la croûte quaternaire. Le gisement d’Argoub Kemellal 2 situé dans une
passée pélitique au sein de conglomérats, permet de dater le Pliocène supérieur (2,1 Ma).

72 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
III.5.3- Le Néogène de Sillegue (Beni Fouda)

Au Nord d’El Eulma (ex Saint Arnaud), le bassin continental mio-Pliocène de Beni Fouda est
entouré par des formations allochtones du Tell sétifien.

Savornin (1920) a donné une description géologique relativement détaillée du bassin, mais
c’est Pomel (1889) qui signale, pour la première fois la présence de Mammifères fossiles
datant du Pliocène supérieur, aux environs de Saint Arnaud. Dans le but d’établir des
corrélations avec les séries du Hodna, Guiraud en collaboration avec Jaeger ont entamé une
étude de l’ensemble du bassin de Sillegue.

Le bassin de Sillegue montre une épaisse série continue de formation lacustre ou continentale
dont l’âge s’étend du Miocène inférieur à moyen, au Pliocène supérieur.

La série néogène débute par de puissants dépôts détritiques rouges reposant en discordance
sur du Crétacé supérieur ou de l’Eocène. Des intercalations de marnes sableuses grises à
rosâtres parfois gypseuses avec passées conglomératiques lenticulaires. L’essentiel de la
formation est constitué par des marnes argileuses noires à nombreux Gastéropodes. La série
se termine par des alternances de calcaires blancs travertineux, de marnes noires et de petits
bancs de gypse, surmontées par des marnes noires à gris bleuté à Gastéropodes, qui montrent
de petites intercalations lenticulaires de grès grossiers à débris de vertébrés. Les sédiments
deviennent ensuite plus grossiers et de couleur brun à rougeâtre.

A Koudiat El Amama, Jaeger et al. (1973) ont découvert deux gisements de


micromammifères :

 Le niveau inférieur situé juste au dessus des passées calcaires est nommé «Ammama
1». Il lui suggère un âge Turolien (de l’ordre de 8 Ma), mais B. Coiffait-Martin in P.
E. Coiffait (1992) le rapporte au Vallésien supérieur.
 un niveau de grès à galets situé vers le sommet de la série «Amama 2», contient une
faune caractéristique du Pliocène d’après Jaeger et al. (1973). D’après le degré
évolutif des espèces, Coiffait (1992) classe ce gisement dans le Turolien moyen.
 L’un des derniers niveaux de marnes noires «Amama 3» est assimilé au Pliocène
moyen par Jaeger.
La découverte, par ces auteurs, d’un niveau de cinérites à biotite, situé entre Amama1 et
Amama 2 corrobore les datations biochronostratigraphiques faites par E. Coiffait (1992). En

73 
 
Chapitre. III : Le Néogène et le Quaternaire de la région de Guelma
 
effet la datation radiochronologique sur des échantillons de ces cinérites donne un âge de 7,7
± 0,6 (Turolien inférieur à moyen) (in coiffait,1992).

La conclusion que l’on peut tirer de ces datations, est que les conglomérats et les argiles
sableuses qui débutent la formation sont probablement rapportés à l’Astaracien (équivalent
continental du Serravallien). Par contre les calcaires, et les petits bancs de gypse qui les
surmontent sont éventuellement d’âge Vallésien.

Dans le centre du bassin, les grès et conglomérats renferment des gisements célèbres de
grands mammifères, situés au N d’Aïn Boucherit et Aïn Hanech. Ces gisements
correspondraient respectivement à des périodes comprises entre 3,4 et 2,8 Ma pour Aïn
Boucherit , 2 et 1,4 Ma pour Aïn Hanech. Arambourg (1969) in Guiraud (1990).

III.5.4- Le Néogène du bassin de M’Sila

Le Méssinien

Les premiers dépôts néogènes post-nappes correspondent dans le bassin de M’Sila au


Miocène 4 (Messinien) de Guiraud (1973). Il s’agit d’une formation essentiellement marno-
gréseuse avec des intercalations de lentilles de conglomérats puis des passées gypseuses qui
prennent localement une grande importance.

Le Pliocène

Généralement concordant sur le Miocène, avec une légère discordance qui s’observe
seulement dans la région de M’Sila. Ce Pliocène a été étudié par Guiraud (1973). Il débute
dans le Hodna par une barre gréso-conglomératique puis la série devient progressivement
marneuse, avec des marnes sableuses et gypseuses. Vers le sommet de la série les apports
détritiques redeviennent importants.

La sédimentation «marine» qui s’est initié par une transgression généralisée à partir du
Burdigalien, persiste au début du Pliocène dans l’Ouest et le centre du bassin du Hodna, fait
place latéralement vers l’Est et Sud Est à une sédimentation laguno-continentale. La zone du
Hodna apparaît comme la seule zone de sédimentation à influence marines permanentes à
partir du Tortonien.

74 
 
Chapitre IV

Analyse de la Sismicité du Bassin de Guelma


Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
IV.1- Cadre sismotectonique de la région de Guelma

IV.1.1- Introduction

La Sismo-tectonique correspond à l’analyse de la répartition de la sismicité (instrumentale et


historique) et des caractéristiques des séismes, notamment des mécanismes au foyer, pour
obtenir des informations sur la localisation des failles et les mouvements sur celles-ci.

En règle générale, la connaissance de la sismicité historique et instrumentale d’une région est


un signe de son activité tectonique actuelle. Son étude contribue à la détermination de zones
sismotectoniques et par conséquent le régime de la déformation par la connaissance des
mécanismes au foyer.

La sismicité historique, qui correspond aux séismes décrits dans les récits historiques et
autres archives (articles de presse, manuscrits des Zaouiats, des églises…) avant la période
instrumentale, s’avère être une importante source de renseignements quant à la position
probable et approximative de failles actives.

IV.1.2- La sismicité de la région de Guelma

La région de Guelma, de par sa situation sur le bassin sismogène de Guelma, a connu de


nombreux tremblements de terre, aussi bien dans la période historique qu’instrumentale (fig.
IV.1). Elle est de ce fait le siège d’une sismicité quasi permanente. Comme l’atteste le
catalogue de la sismicité du NE de l’ Algérie de Harbi et al. (2010), celle-ci est connue depuis
des siècles.

76 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 

Figure IV. 1 : distribution de la sismicité historique et instrumentale dans la région de


Guelma et des zones limitrophes de Constantine et de Jemmapes (carré : localisation
macrosismique, cercle : localisation instrumentale, u pour unknown (inconnu) magnitude.

Les données de ce catalogue sont mises à jour, complétées et homogénéisées. Elles


constituent, à cet effet, un outil indispensable pour l’analyse sismotectonique.

On remarque que la distribution de la sismicité dans la région de Guelma et ses environs n’est
pas aléatoire. Elle suit deux tendances majeurs (Fig. IV.1), l’une E-W liée au grand
décrochement dextre Aicha-Debagh et l’autre NE-SW qui concorde avec des décrochements
sénestres mise en évidence notamment dans le bassin de Constantine, lors du séisme du
27.10.1985. Donc cette sismicité est en relation directe avec les structures actives de la région.

77 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
Dans ce travail, nous avons dressé des histogrammes de fréquences (Fig. IV. 2, 3, 4, 5, et 6),
qui montrent une activité sismique quasi permanente dans cette région du tell oriental.

1
120

100

80

60
1

40

20

0
1810
1859
1867
1877
1885
1892
1910
1919
1926
1930
1934
1939
1943
1949
1956
1960
1967
1978
1981
1987
1998
2002
2005
2008
Fig. IV. 2: histogramme de fréquence des séismes de la région de Guelma depuis 1810 à 
2010. 

4.5
Avant 1910
4

3.5
Nombre d'observations

2.5

1.5

0.5

Année

Fig. IV. 3: la fréquence des séismes avant l’installation de la première station sismologique 
en Algérie. 

78 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 

1910‐1963
16

14

12
Nombre d'observations

10

0
1910
1912
1913
1919
1920
1923
1926
1928
1929
1930
1931
1933
1934
1937
1938
1939
1940
1941
1943
1946
1948
1949
1950
1952
1956
1958
1959
1960
1961
1962
Année

Fig. IV. 4: fréquence des séismes avant l'installation du réseau mondial WWSSN 

6
1964‐1999
5
Nombre d'observations

0
1967 1971 1977 1978 1979 1980 Année
1981 1985 1986 1987 1993 1997 1998

Fig. IV. 5: fréquence des séismes avant la remise en route du réseau CRAAG qui a été remis 
en marche dans les années 90 puis n'a pas bien fonctionné à cause du terrorisme. 

79 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
120

2000‐2010
100
Nombre d'observations

80

60

40

20

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Année

Fig. IV. 6: Fréquence des séismes depuis l’amélioration du réseau CRAAG. 

Dans notre travail et dans le but de donner un aperçu sur l’analyse de la sismicité de la région,
nous avons utilisé le catalogue récemment publié sur l’est de l’Algérie et dont le descriptif et
les sources utilisées sont largement détaillés dans Harbi (2009) et Harbi et al. (2010). Il ressort
de l’analyse faite à partir de ce catalogue que la région de Guelma a connu dans son histoire
au moins sept séismes répertoriés comme forts (Io = V) ou ayant causés des dégâts assez
importants (Io > V), il s’agit de ceux : d’Héliopolis du 17 décembre 1850 (I0 = VI EMS), de
Guelma du 17 juin 1908, qui a été ressenti à Guelma avec une intensité (I0= VII-VIII EMS),
celui du 3 décembre 1928 qui a détruit plusieurs maisons dans la localité de Lapain et ses
environs, le séisme de Guelma du 10 février 1937 (mb = 5.4, I0 = VIII EMS, Benouar,1993),
de Aïn Hassania du 16 mars, 1978 (I0 = VI EMS, mb = 4,6 ), d’Oued Cheham du 21
décembre 1980 (I0 = VI – VII EMS) et celui de Hammam Debagh du 20 septembre 2003 (I0
= V EMS, mb = 4,8).

80 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
IV.1.2.1- Le séisme de Hammam Debagh (ex : Hammam Meskhoutine)

IV.1.2.1.1- Aspect macrosismique

Samedi, le 20 septembre 2003, vers 11h 50mn 47s, la région de Guelma a été affectée par un
séisme de magnitude ML=4.8 (CRAAG). L’épicentre est localisé par le CRAAG, à 11
kilomètres à l’ouest de Roknia (Wilaya de Guelma), dans la localité de Hammam Debagh et a
pour coordonnées 36,563°N et 7,09°E. Sa magnitude et sa localisation ont été différemment
appréciés par d’autres organismes sismologiques internationaux où elles présentent un léger
écart par rapport aux données nationales : 36.60°N-7.20°E, M=4.4Mb (CSEM), 36.53°N-
7.32°E, Mb=5.2 (IGN)), 36.787°N-7.241°E, M (ETHZ : Zur_RMT). Dans la zone épicentrale,
qui regroupe Roknia, Hammam Debagh, Ras El Akba et Ben Djerah, l’intensité maximal I0 a
atteint V sur l’échelle EMS-98. Ce séisme a occasionné de légers dégâts à certains édifices
vétustes. Des fissures aux mûrs ont été signalées ainsi que des craquements de meubles et
planchers.

Le journal, le quotidien d’Oran de septembre 2003 (références N° 2672) a rapporté les


informations suivantes : cette secousse a provoqué plus de peur que de mal, puisque aucune
perte humaine, ni dégât matériel important n’a été déploré.

Cependant, le village Draa en Noukhal (ex-village socialiste Dahmoune Tahar) situé à 5km au
Nord de Hammam Debagh a été fortement ébranlé. Les maisons individuelles et différentes
structures édifiées voilà une trentaine d’années, ont été, quelque peu, endommagées comme
l’attestent les fissures.

En effet, pour notre part, nous avons observé des glissements de terrain à une centaine de
mètres en bas de ce village (photo. III.8)

Selon le responsable du CTC de la région, quelques maisons présentent un danger réel pour
leur habitants et doivent être démolies, le reste, à savoir : deux centaines d’habitation
nécessitent une restauration et une consolidation. Le groupe scolaire de cette bourgade a été
totalement réhabilité.

D’après les habitants de cette localité, le débit de la fameuse cascade de Hammam Debagh a
beaucoup baissé et l’eau fumante qui sortait de la coupole a complètement disparu suite à
cette secousse.

81 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
Le peu d’informations recueillis, suite à l’enquête macrosismique menée par le CRAAG a
permis de tracer la carte des isoséistes (fig. IV.7) qui montre une direction d’allongement NE-
SW, probablement en rapport avec un segment de la faille qui a généré ce tremblement de
terre. Le rayon de perception est de 140 km puisque la secousse a été ressentie jusqu'à El Tarf,
Annaba et Chetaibi avec une intensité Io=II EMS-98.

Fig.  IV.  7 :  Carte  de  la  distribution  des  épicentres  observés  suite  au  séisme  de 
Hammam  Debagh  du  20  septembre  2003,  l’étoile  blanche  indique  l’épicentre 
macrosismique  (Hammam  Debagh)  où  l’intensité  maximale  est  de  Io=V.  L’étoile 
noire montre l’épicentre instrumental (CRAAG, 2003). 

IV.1.2.1.2- Les répliques

Une centaine de répliques de magnitude comprise entre 0.9 et 3.9 ont été enregistrées par le
réseau national de surveillance sismologique du CRAAG entre le 20 septembre et le 31
décembre 2003. 46 répliques ont été localisées car enregistrées par au moins trois stations.
Ces répliques ont permis de cartographier l’activité sismique de la faille qui a engendré ce
séisme. Il ressort de la répartition spatiale de ces évènements deux essaims orthogonaux (fig.
IV. 8). Le premier essaim de ~35km de longueur, est de direction NW-SE. Le deuxième
essaim d’une longueur de ~70km et sa direction est NE-SW.

82 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
L’épicentre du séisme de Guelma ainsi que les répliques qui l’ont suivi sont probablement liés
à la faille de Roknia-Hammam Debagh.

Pour établir la coupe de la distribution des meilleurs répliques en profondeur on a sélectionné


20 événements bien localisées (Fig. 9) et dont le (erreur quadratique moyenne) RMS<=0.3,
ERH<=3km et ERZ<=3km. Ces répliques sont réparties suivant les deux directions déjà citées
(NW-SE et NE-SW).

Fig. IV. : 8 : distribution spaciale des répliques du séisme de Guelma avec son 
mécanisme au foyer (selon MED‐RCMT). 

- la première orientation NW-SE (N140) s’étend sur une longueur d’environ 20 km. La coupe
perpendiculaire BB’(N55) à cet essaim (fig. IV 10) montre que ces répliques sont localisées
entre 0 et10 km de profondeur.

- La seconde d’orientation NE-SW (N50) s’étendant également sur une longueur de 20 km. La
coupe AA’ (N140) (fig. IV.11), montre que les séismes sont localisés entre 0 et 5km de
profondeur.

83 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
Le choc principal de magnitude 4.8 est localisé sur l’extrémité Nord de l’orientation NW-SE
(Fig.IV. 9).

Le nombre des répliques est insuffisant pour déterminer le pendage et le plongement du plan
de la faille qui a généré ce séisme.

Fig. IV. 9: Localisation horizontale des 20 meilleures répliques 
Emplacement des coupes AA’ et BB’ 

Fig. IV. 10 : coupe perpendiculaire BB’ de l’essaim NW‐SE 

Fig. IV. 11 : coupe 
perpendiculaire 
AA’ à l’essaim de 
répliques orienté 
NE‐SW.  

84 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 

IV.1.2.1.3- Le mécanisme de déformation

Le mécanisme au foyer calculé par ZUR-RMT* et MED-RCMT**, aboutit au même résultat,


avec les caractéristiques suivantes :

Lat° Lon° ϕ1 δ1 λ1 ϕ2 δ2 λ2 P T Référence


36.79  7.24  35.00 71.00 52.00 149.00 42.00 -150 347 50 98 17 ZUR-RMT
36.43  7.20  33.00 74.00 - 42.00 137.00 50.00 -159 347 41 90 15 MED-RCMT

Tableau. 1 : paramètres du mécanisme au foyer calculés par ZUR-RMT et MED-RCMT

* Zurich Moment Tensors, Switzerland ** MedNet Regional Centroid Moment Tensors

ϕ1=Azimut du plan 1, δ1=Pendage du plan 1, λ1=Angle de glissement, ϕ2=Azimut du plan 2, δ2=Pendage du


plan 2, λ2=Angle de glissement, P (Az_Pend) degrès = Axe de pression et T (Az_Pend) degrès = Axe de tension

Il s’agit d’une solution normale avec une importante composante de décrochement (fig. IV.
8). On remarque que l’axe de pression est orienté N347, compatible avec les contraintes
régionales actuelles générées par le rapprochement entre les plaques africaine et eurasienne.

IV. 1.2.2- Le séisme de Oued Cheham du 21 décembre 1980 (fig. IV.12)

le séisme qui a eu lieu dans la localité de Oued Cheham à 40 km au Sud-Est de Guelma a été
ressenti par l’ensemble de la population et des dégâts importants ont été infligés aux
immeubles. L’intensité maximale a été réévaluée à VI-VII EMS et l’épicentre macrosismique
est rééstimé à 7°58 et 36°34 par Harbi et al (2009).

IV.1.2.3- Le séisme de Aïn Hassania (Guelma) du 16 mars 1978 (fig.IV.13)

Ce séisme a été ressenti par tout le monde à Aïn Hassania (ex :Clauzel) avec une intensité
I0=VI EMS (Harbi, 2009). Il a occasionné dans la région pléistoséiste qui regroupe les
localités de Aïn Hassania, Guelâat Bousbâa et Boumahra Ahmed, des vibrations de vitres et
meubles, des fissures dans les murs et plafonds et diminution du niveau d’eau dans le lac sous
terrain Bordj Ben Osmane. La zone d’intensité maximale est orientée NE-SW.

85 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 

Fig. IV 12 :.Carte isoséiste du séisme d’Oued


Cheham du 21 décembre 1980, d’après Harbi
(2009) Fig. IV 13 : Carte isoséiste du séisme de Aïn
Hassania du 16 mars 1978, d’après Harbi
(2009)

IV.1.2.4- Le séisme de Guelma du 10 février 1937

Il est survenu à 8h 14 mn 38 s (GMT) et a duré 15 s environ causant la perte de deux vies, 16


blessés au moins et plusieurs personnes sans abri ; plusieurs logements et édifices publics ont
été détruit. Ce premier choc a affecté des structures sur un rayon de perception de 52 km, il a
sérieusement touché la partie orientale de la province de Constantine jusqu’à Tabarca en
Tunisie. Le choc principal a été accompagné d’un violent grondement assourdissant; la
direction des oscillations est ESE-WNW. Selon Hée (1937), le jour même, à 6 h (GMT) le
choc principal a été précédé par un précurseur d’une intensité de IV. Plusieurs répliques ont
été enregistrées, dont une a succédé au choc principal, le 13 février 1937 avec une magnitude
comparable au choc principal. Cette réplique a été fortement ressentie dans la zone affectée
par le choc principal et jusqu’à la calle à 130 km plus loin.

Cet événement sismique est l’un des plus forts qu’a connu la ville de Guelma et ses environs
durant le siècle passé. Il a fait l’objet d’une étude détaillée par Benouar (1994) où les
caractéristiques macrosismiques et instrumentales ont été ré-évaluées. L’épicentre
macrosismique a été relocalisé de 36°4 N, 7°5 E (Rothé, 1950) aux cordonnées 36.338°N,
7.525°E, à environ 12 km au Sud Ouest de l’Apaine; L’épicentre instrumental a été relocalisé
de 36°6 N, 7°5 E (ISS et Strasbourg in Rothé, 1950) à 36.4°N, 7.2°E suivant la procédure de
localisation actuelle de l’ISC et lectures de 26 stations sismologiques; sa profondeur est de 6
km environ. La magnitude de l’onde de surface a été estimé à Ms=5.20 (Benouar, 1994),

86 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
Ms=5.3 (Karnick, 1969 ; Rothé, 1950) ; Mezcua et Martinez (1983) donnent une magnitude
de l’onde de volume mb= 5.4.

Toutes les sources que nous avons consulté ont accordé le maximum de dégâts aux localités
de Lapaine et de Bled Gaffar et les villages environnants (Hée, 1937 ; Rothé, 1950 ; Mezcua
et Martinez, 1983 ; Benouar, 1994) où l’intensité maximale a été réévaluée à I0= VIII (MSK)
sur un rayon de perception de 9 km. Dans ces sites, ce séisme a engendré l’effondrement des
structures, la déformation du sol et la perte de vie. Le dépouillement des enquêtes
macrosismiques, la compilation et l’analyse critique a partir des sources d’informations
disponibles (Hée, 1937 ; Rothé 1950 ; les journaux algérien et français, 1937 dont « La
Dépêche Algérienne » ; Karnik, 1969 ; Mezcua et Martinez, 1983) a permis à Benouar (1994)
d’établir une carte isoséiste (fig. IV.14).

Fig. IV. 14 : Carte isoséiste du séisme de Guelma du 10 février 1937, d’après Benouar 
(1994). 

IV.1.2.5- Le séisme de Guelma du 3 décembre 1928 (fig. IV. 15)

Il est survenu à 5 h 30 mn, l’épicentre macrosismique est probablement voisin de Guelma,


localisé aux cordonnées 36°4 N, 7°2 E par Rothé (1950) avec une intensité de VII MM et une
magnitude de 5.

87 
 
Chapitre IV : Analyse de la sismicité du bassin de Guelma
 
IV.1.2.6- Le séisme de Guelma du 17 juin 1908

Une intensité d’I0 = VII – VIII MM à été ressenti à Guelma, une intensité de I0= VI MM à
Annaba et une forte intensité a été ressenti à Montcalm (Rothé, 1950). D’après cet auteur,
l’épicentre se situe probablement au voisinage de Guelma et le foyer est situé éventuellement
en mer au large d’Annaba. Par manque de points d’observations cités par la presse de
l’époque, il n’était pas possible d’estimer l’intensité épicentrale et l’épicentre macrosismique ;
mais pour les dégâts qu’il a engendré, Harbi (2006, 2009) lui attribue une intensité de VI ≤ I0
≤ VIII EMS.

IV.1.2.7- Le séisme d’Héliopolis du 17 décembre 1850 (fig. IV.16).

Le 17 décembre 1850 à 12h 30 mn, un séisme de magnitude Ms = 4.2 et d’une intensité


estimée probablement à VI EMS (harbi et al, 2003a) frappa la ville de Guelma et ses
alentours.

Ce séisme a été ressenti très fortement à Guelma (où des murs ont été lézardés) et dans les
villages de, Millessimo, Petit, Héliopolis et Hammam Berda (où des murs ont été également
lézardés) ; ressenti moins fortement à Abbaba et Skikda. Plusieurs maisons de Jemmapes
situées à 30 km au sud-est de Philippeville ont été lézardées. Avec le peu d’informations
récoltées dans la presse de l’époque et Rothé (1950), une carte isoséiste a été dressée par
Harbi et al. (2003a) au sein de laquelle l’épicentre macrosismique a été ré-estimé à 36.48N-
7.45

Fig. IV. 15 : Carte isoséiste du séisme de Guelma


du 3 décembre 1928 d’après Harbi (2009)  Fig. IV. 16 : Carte isoséiste du séisme d’Héliopolis
du 17 décembre 1850 d’après Harbi (2009)

88 
 
Chapitre V

Les Structures Néotectoniques du Bassin de Guelma


Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

V.1- Analyse tectonique et microtectonique du bassin de Guelma

V. 1. 1- les accidents bordiers du bassin

V. 1. 1. 1- l’accident du Debagh – Kef-Hahouner

L’accident du Debagh – Kef-Hahounner est ancien ; très vraisemblablement synchrone ou


antérieur à la mise en place des nappes telliennes alpines.

Il s’agit, de toute évidence, d’un accident dont au moins un des jeux/ou plusieurs se sont
déroulés avant le dépôt des séries du Pliocène, à cachet fortement continental, qui se sont
accumulées durant le Néogène dans le bassin de Guelma. Actuellement, il apparaît comme un
linéament orographique et tectonique remarquable sur plusieurs kilomètres. L’examen des
photos aériennes et des cartes géologiques de la région (Vila, 1980 ; Deleau, 1938…etc), le
présentent comme l’élément structural majeur de ces secteurs.

L’accident tectonique du Djebel Debagh – Kef Hahouner de direction E – W coupe de biais le


Djebel Debagh et met en contact le calcaire néritique massif de l’Aptien avec les
conglomérats rouges du Mio – Pliocène continental (fig. II.3). La zone de contact est
soulignée par des niveaux, appartenant soit aux séries néritiques, soit aux dépôts du Néogène,
fortement fracturés. Ce qui montre que cet accident est récent, néotectonique.
Cartographiquement, il se suit sur plus de 80 km, depuis Djebel M’cid Aïcha au NW de
Constantine jusqu’au Nord de Guelma. En dehors de la zone de contact, comme nous le
verrons plus loin, les déformations tectoniques récentes qu’il engendre, sont bien enregistrées
dans les sédiments post nappes du bassin de Guelma. En effet, ces déformations
correspondent à des décrochements et des chevauchements vers le Sud, des niveaux crétacés
de la nappe néritiques du Djebel Debagh sur les niveaux plus récents du Mio – Pliocène et du
Quaternaire.

Sur le terrain, cet accident se marque par un ensemble de marqueurs structuraux (fentes de
tension; failles inverses, galets impressionnés etc.… (site 1 : photo. 1,2, 3, 4 et 5),) qui ne
laissent aucun doute sur son activité ancienne et actuelle. Puisque ces effets sont visibles dans
plusieurs secteurs, à l’image des sites suivants (fig. V. 1):
Site 1 carrière Debagh : Ce site est situé au pied du Djebel Debagh, près de la carrière
de calcite, au point de coordonnées, x1=7° 14’ 40’’ et y1=36° 30’ 51’’. Sur ce site, on observe
deux générations de fentes en échelons qui indiquent un changement du champ des
contraintes au cours du temps, la première est senestre et de direction N50°, la deuxième est
dextre et postérieure à la première avec une direction N160°. Rappelons que ces
microfractures s’ouvrent parallèlement à la contrainte principale Sigma3, et leurs épontes sont
remplies de calcite. On note que ces fentes de tension matérialisent le plan Z-X de l’ellipsoïde
de la déformation, où ‘’X’’ représente la direction d’allongement et ‘’Z’’ la direction de
raccourcissement. Sachant que l’allongement X est perpendiculaire aux fentes de tension et

90
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

donc que le raccourcissement Z est parallèle à leur axe, on peut construire sur la photo V.1
l’ellipsoïde de déformation.

Détail
N δ1 δ1 Vue de loin

Photo V.°1 : l’accident du Debagh matérialisé par deux familles de fentes de tension. Le mouvement
dextre en rouge est postérieur au mouvement senestre en orange.

Fig. V. 1 : Localisation des sites étudiées

Vers l’Est, à environ 20m du site 1, le contact tectonique entre les unités à matériel Jurassique
et crétacé du Debagh avec les dépôts récents du Mio – Pliocène de la dépression de Hammam
Meskhoutine correspond à une faille inverse de direction Est – Ouest et dont le plan plonge
d’environ 45° vers le sud (photo V. 2). Ce plan de chevauchement se poursuit vers l’Ouest au
niveau de la Koudiat bou Fertout (photo V.3). On note que la phase tectonique qui a pu porter
les terrains allochtones formant normalement le substratum du bassin de Guelma à une
altitude élevée est de toute évidence récente. Au niveau du contact, dans les terrasses récentes

91
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

remaniant les conglomérats des cônes de déjection, se trouvant au dessus de la série Mio-
Pliocène (photo V.2 et V. 4), on observe des éléments remaniés hétérométriques,
centimétriques à décimétriques, fortement impressionnés, d’origine diverses puisque
provenant indifféremment des terrains situés plus en amont (les calcaires de la nappe
néritique, les grès numidiens et les flyschs) noyés dans une matrice argileuse récente.
Dans le plan YZ de la déformation, ces éléments sont fracturés et fortement étirés et/ou
allongés. Ces stigmates de déformations témoignent du régime actuel, post terrasse de
l’accident du Debagh.
De même, le flysch numidien qui juxtapose le plan de chevauchement est fortement cataclasé
et plus ou moins dilacéré (Photo V. 5).

Photo V. °2 : déformation des galets dans les conglomérats et terrasses récentes


Terrasse
jalonnant le contact : (A) vue générale à l’affleurement et (B) vue de détail dans le plan
Quaternaire
YZ de la déformation.

92
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Plan de chevauchement
SW NE

Photo V.3 : Chevauchement unité néritique du Debagh sur les dépôts néogènes au niveau
de Koudiat bou Fertout.

S N

Photo V. 4 : Dépôts rubéfiés Quaternaire Calcaire


pincés sous les calcaires Jurassique Jurassique
Crétacé du Djebel Debagh . La flèche en Crétacé
rouge indique le plan de faille .
Terrasse

Quaternaire

Vue de loin

Vue de près

Photo V. 5 : le flysch numidien pris dans le plan de faille à


proximité de l’accident (plan de faille). Le flysch numidien est
fortement cataclasé et plus ou moins délaceré.

93
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

V.1.1.2- Accident Roknia – Hammam Debagh


Comme l’accident du Djebel Debagh, la faille de Roknia – Hammam Debagh représente
l’élément structural néotectonique important dans la région de Guelma. Limitant la dépression
de Hammam Debagh sur sa bordure Ouest, l’accident de Roknia – Hammam Debagh a joué
en failles normales transtensives dextres durant la création du bassin probablement au
Miocène supérieur. Au Plio-quaternaire, cet accident se comporte comme un décro
chevauchement transpressif.
Sur le terrain, cet accident est bien exprimé près du barrage d’Oued Bouhamdan (site 2) mais
existe aussi à Hammam Debagh (site 3) ainsi qu’à Aïn St. Charles dans la localité de Clauzel
(site 4). L’accident Roknia – Hammam Debagh a connu une activité tectonique récente
manifestée par la déformation des dépôts mio – Pliocène le long de sa zone de passage à
travers les sites mentionnés plus haut.

Site 2 du barrage : situé à proximité du barrage bou Hamdane (photo. V. 6), ce site nous
permis d’observer une succession de plis actifs affectant le Néogène à proximité de l’accident
Roknia–Hammam Debagh. Ces déformations souples donnent aux dépôts du Mio – Pliocène
une allure de plis déversés vers l’E où les sédiments pentés du Pliocène rouge
conglomératique présentent un azimut de S0 : N090 et un plongement de 70°N.

(A)

(B)

Photo.V.6 : vue générale sur l’accident du Roknia – Hammam -


Debagh, au niveau du barrage bou Hamdan montrant le plissement du
Néogène (A). vue de détail (B), montre le synclinal du pli occupé par
les dépôts pentés du Mio – Pliocène conglomératique

94
(A)

Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Site 3 du Hammam : il se situe dans la localité de Hammam Debagh, entre Chabet Aïn bou
Ali et Oued bou Hamdane. Sur ce site les dépôts travertineux dessinent un grand plateau où
l’on observe différentes formes de griffons dispersés : a) les travertins récents incomplètement
solidifiés situés au Nord de l’établissement thermale, b) les cônes concrétionnés se trouvant
près de la voie ferré, c) les travertins en voilage qui constituent les concrétions de la grande
cascade, d) les travertins qui forment des arrêtes continues d’environ 9m de haut.
Ces derniers griffons nous intéressent plus particulièrement puisqu’ils sont beaucoup moins
dispersés, leur répartition et orientation donnent des informations précises sur le réseau de
fissures emprunté par l’eau et masquées aujourd’hui par ces dépôts. L’axe de ces travertins
verticalisés est doté d’une fissure large de 5 à 15cm de largeur parfois remplie de fibres de
croissance.
La plus caractéristique de ces arêtes est située entre l’Oued Chedakha et Chaabet Zerdouina
(Photo. V. 7). Elle mesure plus de 500m de long, et sa hauteur varie entre 10 à 20m. Aux
abords de l’accident Roknia – Hammam Debagh, les travertins sont arqués et dessinent des
croissants de lune dont la géométrie correspond à des fentes de tension. A grande échelle, la
’’fente’’ décrite ici, est répétée plusieurs fois, de sorte que l’ensemble dessine
cartographiquement, à grande échelle, un méga système de fentes en échelon. A l’appui de
cette interprétation, notons que les centre plan de ces mega - structures est rempli de
cristallisation orientée, comparable en tout point à celle que l’on rencontre dans les fentes
classiques, d’échelle mésoscopique.

Photo. V.7 : travertins verticalisés en formes de


croissant de lune assimilés à des méga fentes de
tension, crées par le jeu de l’accident Roknia –
Hammam Debagh (vue générale en (A)) et dont l’axe
est matérialisé par des stries de croissance (Détail en
(B)).

95
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Site 4 de Aïn Amara : à l’entrée de Aïn Amara, l’accident de Roknia – Hammam Debagh de
direction N140° limite nettement le bassin de Guelma vers l’ouest. En effet, les arguments en
faveur de cette constatation sont : l’anticlinal tellien du Djebel bou Ladreau qui chevauche
vers le NE, les argiles à gypse et les conglomérats rouges de la dépression de Clauzel et les
crochons qu’il fait subir aux couches du Néogène et du tellien à son contact (Photo. V. 8). En
suivant la même direction, sur la route national N°20 près de la localité de H Boumedienne
(ex Aïn St Charle), les conglomérats rouges du Mio–Pliocène se verticalisent au contact de
cette faille (photo. V. 9).

Photo. V. 8 : l’accident Roknia –Hammam – Photo. V. 9 : contact argiles à gypses avec


Debagh de direction N140°, mis en contact le les conglomérats rouges à l’entrée du
Néogène du bassin de Guelma avec le tellien, au village Houari Boumediene (ex : Aïn Saint
niveau de la localité de Aïn Amara

Site5 carrière du Djebel Karboussa : au NE de Ras el Agba, les calcaires plissés de la


carrière du Djebel Karboussa sont affectés par des fentes de tension sub verticales avec
remplissage de calcite et plusieurs miroirs striés (photo. V. 10 et V. 11) indiquant la nature
polyphasée de la déformation.
En dépit de nombre minime de stations de mesures considérées, nous avons relevé les
caractéristiques des failles suivantes :

96
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

L’analyse de ces tectoglyphes notamment les stries portées par les plans de failles (qui
marquent la direction de déplacement relatif des 2 plans de part et d’autre de la faille) montre
que ces dernières ont enregistrées une succession d’événements tectoniques. Puisqu’ elles
affectent allochtone et recoupent également le néogène et les témoins de terrasses
quaternaires. Elles sont donc post nappes.
Les accidents de direction N040° et N050° sont bien mentionnés sur la carte géologique 1/50
000 de Oued Zenati (fig. V. 2). Il s’agit des deux accidents qui limitent respectivement vers le
NW et SW le Djebel bou ladreou et le djebel Kamadja.

(A)

Photo. V 10 : Vue panoramique de la carrière du Djebel Karboussa,


(B)
montrant le calcaire plissé avec plusieurs miroirs striés (en A) et
des fentes de tension remplies de calcite (en B).

97
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Photo. V. 11 : exemple d’accident transversal : faille (N040 68SE) décrochante


dextre à jeu normal, observée dans la carrière du Djebel Karboussa

Fig. V. 2 : Carte géologique de Oued Zenati

98
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

V.1.2- Zone des chevauchements

V.1.2.1 Les chevauchements de Hammam Meskhoutine (site 6) sont situés en bas du


village agricole Draa en Noukhal. Comme on peut le constater sur la photo. V. 12, (fig. V.3)
l’ensemble, constitué des marnes à gypse et des conglomérats plus travertins qui les
surmontent, est à l’origine transgressif sur les écailles numidiennes qui affleurent ça et là dans
la dépression de Guelma. Notons que la surface de transgression est ravinante et montre un
fort pendage vers le NW ou franchement vers le Nord. Cette disposition des différents
ensembles témoigne, à elle seule, de deux événements :
- le premier est une transgression qui explique le recouvrement des unités
numidiennes, déjà tectonisées antérieurement, par les dépôts récents du Néogène.
- Le second, vraisemblablement tectonique, est responsable du basculement et/ou du
plissement des séries néogènes qui montrent un fort pendage vers le NW à Nord.
En effet, expliquer la création de ce pendage revient : - soit à faire basculer, grâce
à une faille normale située plus au Nord, les séries du Néogène ; - soit plissé ces
séries de telle sorte que leur différents niveaux montrent des pendages vis- à vis
d’axes de plissements dirigés statistiquement Est – Ouest.
Après la création du bassin de Guelma par distension, des mouvements compressifs
ont affectés la couverture néogène en donnant naissance, au Sud du môle néritique du
Debagh (fig. V. 4) (dans la dépression de Hammam Meskhoutine) à une succession de
plis actifs d’orientation NE - SW
Les couches du Tortono – Messinien présentent un pendage faible dirigé vers le NNW

(C)

(B)

(C)

99
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

NNW SSE
Plan de faille chevauchant Mio - Pliocène

grès numidiens du Kef Baba


Marnes à gypse
Aïssa

Photo. V. 12 : Chevauchement à vergence sud des marnes Tortono – Messinien


sur les conglomérats rouges du Mio – Pliocène et sur les grès numidiens

Fig. V. 3 : Transgression du Moi-Pliocène continental sur le Tortono-Messinien lacustre

100
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Fig. V. 4 : Coupe schématique de la transversale Djebel Debagh-Medjez Amar, montrant le


décrochevauchement majeur qui met en contact l’unité néritique du Debagh et le Néogène de
la dépression de Hammam Debagh.

V. 1.2.2 Les chevauchements de Aïn Beni Djera (site. 7)


Des mouvements postérieurs au dépôt des calcaires travertineux, composant le sous sol de la
ville de Guelma ont été observés tout au long de la route allant de l’intersection à l’entrée de
la ville de Guelma vers Aïn Beni Djera. En effet des petits fronts de chevauchement (Fig. V.5)
actifs en failles inverses induisent des déformations dans les dépôts du pliocène représentés
par les travertins de Guelma. Ces derniers sont discordants sur les argiles à gypse et sur le
numidien.

101
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

Fig. V. 5 : Coupe schématique montrant les chevauchements de Aïn Beni Djera (Djellit non
publiée)

V.2- Evolution néotectonique du bassin de Guelma


La coupe de la figure II.4 (chapitre. II) illustre bien l’édifice structural de la région de
Guelma. Comme on peut le constater, la dépression de Guelma est aménagée au toit d’un
édifice tectonique d’âge alpin construit antérieurement, du Lutétien au miocène moyen à
supérieur. A ce titre, cet espace effondré représente en tout un « graben » étroit, à valeur de
bassin ; dans lequel se sont accumulés des dépôts du Mio-Plio-Quaternaire.
Des investigations géophysiques, effectuées sur la partie ouest du bassin, menées par l’équipe
de gravimétrie du CRAAG (Abtout, 2004, rapport interne, CRAAG), montrent également
qu’il s’agit d’un fossé d’effondrement limité par des failles normales.

102
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

L’étude que nous avons menée dans ces dépôts et leurs déformations, montre que ce graben
est limité par deux accidents majeurs. Le premier Est – Ouest se situe le long du contact entre
le tellien et le bassin néogène; le second est un accident décrochant de type R (système de
Riedels) qui limite le graben vers l’W. Des petites déformations locales sont observés à
l’intérieure du bassin ; il s’agit des plis et des petits chevauchements observés dans les
localités de Hammam Debagh et de Aïn Beni Djera (fig. V 4 et V. 5).

Le dispositif tectonique global, obéit au modèle de Riedels qui, rappelons le, s’applique à des
structures tectoniques faillées qui ont été produites au même moment dans un même champ
de contraintes. Dans ce modèle, le mouvement décrochant affecte une bande de roches plus
ou moins large séparant deux panneaux ou blocs mobiles. C’est à l’intérieur d’une telle bande
de déformation que naissent les failles, fractures, fentes de tensions etc …, dont la disposition
conjuguées définie un système dit en « Riedels » (fig. V. 6).

Fig. V. 6 : Distribution des fractures à une zone de cisaillement. R et R’ joints de cisaillement


conjugués (ou Riedel), symétrique pae rapport à l’axe Z et faisant entre eux un angle voisin de 60° ;
T : fente de tension inclinée à 45° par rapport au plan principal et parallèle à l’axe Z (axe de
raccourcissement maximal) ; X : axe d’allongement maximal. In Aïte (1994).

L’accident Debagh- Roknia a joué en transtension senestre pendant la création du bassin au


Miocène supérieur suivi d’une transpression dextre au cours de la phase fini Miocène.

Cet accident met en contact direct, depuis Constantine jusqu’aux confins orientaux, les séries
néritiques du constantinois avec les écailles découpées dans les formations marno -calcaires,
plus tendres, du domaine telliens, situé plus au Sud. Dans la région étudiée, on le suit de façon
claire depuis la localité de Roknia, où les séries néritiques sont bien dégagées par l’érosion,
sur la route joignant cette localité à Hammam Debagh (ex Hammam Meskhoutine) jusqu’à
Héliopolis où il disparaît, ennoyé sous les séries écaillées marno-calcaire telliennes.

L’analyse microtectonique et la géométrie des structures plicatives avoisinants l’accident


Roknia-Hammam Debagh, révèlent deux phases bien distinctes : - La première est
distensive et s’exprime par des failles normales transtensives dextres qui induisent un
effondrement latéral en direction de l’Est, de l’édifice alpin tellien, construit durant les
103
Chapitre V : Les structures néotectoniques du bassin de Guelma

paroxysmes alpin, bien décrits dans ces secteurs par les travaux anciens (Vila, 1980 ; Raoult,
1974 ; Durand Delga, 1955 etc). – la seconde est postérieure au Pliocène qu’elle déforme
selon des plis N140° à N-S et se marque par des failles transpressives dextres inverses N-S
à N050° affectant localement les dépôts récents postérieurs au Pliocène.

V.3- Conclusion

Quatre logiques structurales caractérisent les structures néotectonique du bassin de Guelma :

Au centre du bassin proprement dit les déformations associées aux structures actives
correspondent pour l’essentiel à des failles inverses Est-Ouest où les transports s’effectuent
selon une vergence N-S et semble réactiver les contacts anormaux alpins bien exprimés entre
les écailles tectoniques telliennes, connues dans ces secteurs.

A l’Est la limite du bassin est affectée à un ‘’diapir triasique’’ de toute évidence postérieur au
Miocène terminal qu’il déforme en lui imprimant, surtout aux marnes à inter lits gypseux, de
remarquables rebroussements.

A l’Ouest les structures sont polyphasées et s’organisent selon une logique N140°,
transverses sur les structures du bassin.

Enfin la bordure Nord est soulignée par un accident connu (l’accident du Djebel Debagh -
Kef-Hahounner) où nous avons identifié deux jeux majeurs : le premier senestre est
probablement contemporain du jeu dextre (antithétique ?) transtensif ayant effondré
latéralement en direction de l’Est les édifices alpins tellien évoqué précédemment ; le second
est dextre et s’intègre bien dans la logique d’évolution globale lisible au centre et en bordure
orientale du bassin.

En somme, le bassin néogène de Guelma, correspond à une zone effondrée de type pull-appart
constitué de deux stades.

Stade 1 – décrochement transtensif senestre vers le Miocène moyen, le long de l’axe


Debagh – Kef-Hahounner et installation du bassin rhombique de Guelma

Stade 2 – inversion tectonique qui réactive l’axe Debagh-Kef Haouner en décrochement


soulignée dextre transpressif à forte compression (δ1). Ce deuxième stade qui s’accompagne
d’un système de failles disposées en Riedels transverses sur le bassin, réactive les anciens
chevauchements séparant les principales unités alpines.

104
Conclusion générale

Le travail réalisé dans le cadre de ce mémoire aboutit à un modèle sismotectonique cohérent


où l’activité sismique du bassin sismogène de Guelma s’explique par un système de failles
décrochantes et/ou décro-chevauchantes, organisé en Riedels et hérité des stades de
déformations alpines antérieurs à la structure alpine de la chaîne.
Du point de vue géomorphologique, la région de Guelma correspond à une dépression E- W, à
valeur de bassin d’effondrements, comblé par des dépôts récents du néogène. Ce bassin est
adossé au Nord comme au Sud, à des reliefs constitués de terrains allochtones, appartenant
pour l’essentiel au domaine tellien, connu pour être géologiquement de nature marno-
carbonaté et dont la sédimentation s’est effectuée en domaine pélagique de mer ouverte
(Durand Delga, 1955, 1969, Vila, 1980, J.F Raoult, 1976, Bouillin 1979, Lahondère 1987,
Djellit 1987).
Les reliefs sur lesquels s’articule le bassin néogène de Guelma sont limités par des accidents
majeurs, E-W et NW-SE à N-S, dont le fonctionnement, postérieurement à la période alpine
des grands charriages, a guidé l’installation de zone d’effondrement de type pull apart.
Ainsi, la limite nord du bassin qui correspond à l’accident de Debagh ’est un décrochement
majeur d’orientation E-W qui juxtapose l’édifice structural (représenté par le Djebel Debagh)
aux formations Mio-Plio-Quaternaire du bassin néogène de Guelma. Cet accident profond a
une grande extension (une centaine de Km). Puisque, comme en témoignent les données de
géophysique, au Nord de Guelma, celui-ci se prolonge le long de dépression, marquées par
des anomalies gravimétrique faibles, probablement en liaison avec un socle dense effondré,
demeuré relativement en grande profondeur.
Le jeu en distension de cet accident pendant tout le Miocène est attesté par ailleurs par: - la
présence de coulées volcaniques (andésites et de trachyte potassique intercalées dans les
conglomérats de base en bordure Nord du bassin de Constantine) - des sources thermales,
réparties suivant le même axe orographique, - de plus, au contact de cet accident les dépôts
Mio-Pliocène sont redressés.
- A l’Est la limite du bassin est affectée par un diapir triasique de toute évidence postérieur au
Miocène Terminal que celui-ci déforme en lui imprimant, surtout aux marnes à inter lits
gypseux, de remarquables rebroussements.
-A l’Ouest les structures sont polyphasées et s’organisent selon une logique N140°,
transverses sur les structures du bassin.

105
Le bassin est rempli par des dépôts continentaux Mio-pliocènes représentés par des
formations fluvio-lacustres et continentales. Cette séquence est représentée par l’alternance
marnes-argiles et de calcaires lacustres, conglomérats et travertins au sommet. L’importance
des dépôts de travertins témoigne de l’intensité de l’activité thermale dans le bassin.
L’étude que nous avons menée dans ces secteurs montre que l’activité sismique résulte de la
réactivation de ce système de failles dont les décrochements majeurs configure un modèle en
Riedels.

106
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