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UNIVERSITE CADI AYYAD

FACULTE DES SCIENCES SEMLALIA


DEPARTEMENT DE GEOLOGIE MARRAKECH

MASTER
«GEOSCIENCES APPLIQUEES AUX RESSOURCES MINERALES ET ENERGETIQUES»

Mémoire de fin d’Etudes

Intitulé :

CARACTERISATION GEOLOGIQUE DES STRUCTURES


MINERALISEES EN ARGENT (SS1 ET B1) D’IMITER II
(MINE D’IMITER - SAGHRO ORIENTAL - MAROC)

Préparé par :
AMRANI Iman

Soutenu publiquement le 17/07/2017 devant le jury composé de :

BERRADA Samia Présidente Professeur, Université Cadi Ayyad


MOUGUINA El Mustafa Encadrant Professeur, Université Cadi Ayyad
ESSALHI Mourad Co-Encadrant Professeur, Université Moulay Ismail
ADMOU Hassan Examinateur Professeur, Université Cadi Ayyad

A.U : 2016 – 2017


REMERCIEMENTS

Au terme de ce projet de fin d’étude, je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail.

Je tiens à remercier vivement mon encadrant M. MOUGUINA El Mostafa, professeur à la


Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM), et mon co-encadrant M. ESSALHI Mourad,
professeur à la Faculté des Sciences et Techniques d’Errachidia (FSTE), pour l’honneur qu’ils m’ont
fait en acceptant de m’encadrer, et pour la qualité de leur encadrement, leur suivi, et leurs
orientations constructives.

Mes vifs remerciements s’adressent également aux membres de jury, Pr. BERRADA Samia, et
Pr. ADMOU Hassan qui m’ont fait l’honneur de participer au jury de ma soutenance, tout en
apportant des remarques constructives sur le présent travail.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur le Directeur de la Société


Métallurgique d’Imiter (SMI) M. EL HAMDAOUI Farid pour m’avoir accordé à ce stage.

Je tiens à remercier aussi M. MOHAJIR Mohamed, chef de service de géologie de la SMI, pour
son encouragement et ses orientations dont il m’a fait bénéficier tout au long de ce travail. Mes vifs
remerciements vont également à M. OUTHONJITE Saïd et Mr. AIT OUHAMMOU Brahim, cadres
géologues responsables du secteur d’Imiter II, qui par leur gentillesse, soutien et disponibilité m’ont
assisté et dirigé durant cette période de stage.

Je voudrais également remercier mes encadrants et parrains du terrain M.


ATIF Youssef, M. BENIBAGHAT Abdalilah et M. MOUBARHIN Hamid, pour leur support, leur
encadrement remarquable et leurs précieux conseils tout au long de mon stage à Imiter.
Je remercie aussi M. OULMKI Aziz et M. DERROUICH Mohamed et tous les membres du
service de géologie pour leurs conseils, leur assistance et l’aide inconditionnel durant ma période de
stage.
Mes vifs remerciements s’adressent aussi à M. AIT HOU Ahmed Doyen de la FST d’Errachidia
et M. BOUJAMAOUI Mustapha, chef de département de géologie de la FST d’Errachidia pour m’avoir
accordé à la réalisation des lames minces et polies, et leur étude au sein de département de la FSTE.
Je remercier aussi M. ASSOUSSI Ismail, technicien du laboratoire de la FST d’Errachidia pour leur
préparation des lames minces et polies.

Un grand merci à tous les enseignants du département de géologie de la FSSM, qui ont
contribués à notre formation par la qualité de leurs apports.

1
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 1
SOMMAIRE 2
Avant-Propos 8
Résumé 9
Abstract 10
PARTIE I
CHAPITRE I : GENERALITES

I - PRESENTATION DE L’ANTI-ATLAS MAROCAIN 12


II - LES GRANDS DOMAINES DE L’ANTI-ATLAS 13
II - 1 : Subdivision géographique 13
II - 2 : Subdivision structurale 14
II - 3 : Subdivision lithostratigraphique du précambrien de l’Anti-Atlas 14
III- L’EVOLUTION GEODYNAMIQUE DE L’ANTI-ATLAS 16

CHAPITRE II :
GENERALITES SUR LE GISEMENT D’Ag - Hg D’IMITER

I -PRESENTATION DU JBEL SAGHRO 18


II - LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU GISEMENT D’IMITER 19
III -CADRE GEOLOGIQUE DU SECTEUR D’IMITER 19
IV - CADRE STRUCTURALE DU SECTEUR D’IMITER 21
V - MODELE GENETIQUE 24

PARTIE II
CHAPITRE III : ETUDE GEOLOGIQUE DES STRUCTURES MINERALISEES
EN ARGENT (LA SS1 ET LA B1)

INTRODUCTION 27
I -PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE (IMITER II – PUITS 3) 27
II -REALISATION DES LEVES GEOLOGIQUES 28
II -1 : Principe du levé géologique fond 28
II - 2 : Description des levés géologiques fond 28
❖ Levé géologique de niveau 1070m 28
❖ Levé géologique du niveau 1143m 29
II -3 : Carte de superposition des deux structures (SS1 et B1) 30

III - ETUDE DES SONDAGES CAROTTES 31


CONCLUION 37

2
CAPITRE IV : ETUDE PETROGRAPHIQUE

INTRODUCTION 38
I –DESCRIPTION MACROSCOPIQUE ET MICROSCOPIQUE DES ECHANTILLONS 38
II – LES ALTERATIONS HYDROTHERMALES 42

CHAPITRE V : ANALYSE STRUCTURALE

INTRODUCTION 43
I - ANALYSE STRUCTURALE DE LA ZONE D’ETUDE (IMITER II) 43
I -1 : Tectonique souple 43
I - 2 : Tectonique cassante 43
II - RELATION FAILLES NNE - FILONS MINERALISES EN Ag 49

CONCLUSION 50

CHAPITRE VI : ETUDE METALLOGENIQUE

INTRODUCTION 51
I - MPRPHOLOGIE ET REMPLISSAGE DES STRUCTURES MINERALISES 51
II-ETUDE TEXTURALE DE LA MINERALISATION 52
III -MINERALOGIE DE LA ZONE D’ETUDE 53
IV -ETUDE PARAGENETIQUE 55
CONCLUSION 59

CHAPITRE VII : ETUDE GEOCHIMIQUE

INTRODUCTION 60
I-ECHANTILLONNAGE 60
I - 1 : Principe de l’échantillonnage 60
I - 2 : Résultats des analyses chimiques 60
II- ANALYSE DES DONNEES 62
II- 1 : La relation famille de faille – minéralisation 62
II - 2 : Corrélation des éléments chimiques par méthode d’ACP 64
II -3 : Corrélation des éléments chimiques par méthode de matrice de Pearson 65

CONCLUSION 65

DISCUSSION ET CONCLUSION GENERALE 66


BIBLIOGRAPHIE 68

3
Liste des figures
Fig. 1 : Carte géologique montre la position de l’Anti-Atlas marocain (Piqué, 1994). ......................... 12
Fig. 3 : Evolution géodynamique de l’Anti Atlas pendant le Précambrien (d’après Saquaque, 1992). 17
Fig. 4 : Carte géologique du Jbel Saghro (Hindermeyer et al.,1977). ................................................... 18
Fig. 5 : Localisation du gisement d’Imiter dans l’Anti-Atlas (Levresse, 2001). .................................... 19
Fig. 6 : Carte géologique de la boutonnière d’Imiter, document SMI (inTuduri, 2005). ....................... 20
Fig. 7 : Log stratigraphique sommaire du secteur minier, d'après documents SMI (in Tuduri, 2005). . 21
Fig. 8 : Carte détaillée des formations géologiques rencontrées autour du faisceau de failles d’après
document SMI (In Tuduri, 2005). .......................................................................................................... 23
Fig. 9 : Schéma structural de la boutonnière d’Imiter ; (Tuduri, 2005). ............................................... 23
Fig. 10 : Modèle d’évolution expliquant la formation des veines minéralisées de la mine d’Imiter (Tuduri,
2005). (a) Stade 1 dextre inverse, associé à la mise en place des veines à quartz et dolomie rose sous
les effets d’une direction de raccourcissement WNW–ESE. La formation des chevauchements associés,
le long des structures annexes F0 sud, F0 nord, R6 et R7, se réalise au cœur des relais transpressifs. (b)
Stade 2 senestre normal, à remplissage de dolomite rose, rouvrant et réutilisant les structures
précédentes. Le stade 2 affecte principalement les structures primaires F0 et B3. Le troisième stade
d’altération n’est pas représenté. .......................................................................................................... 25
Fig. 11 : Modèle génétique, épithermal neutre, pour le gisement Ag-Hg D’Imiter (Levresse, 2001). . 25
Fig. 12 : Situation du secteur d’étude sur la carte géologique d’Imiter (Leistel et Qadrouci, 1991)... 27
Fig. 13 : A/ Levé géologique fond de la structure principale SS1 et leur accès ; B/ Zoom sur la structure
principale filonienne SS1 (Imiter II)...................................................................................................... 29
Fig. 14 : A/Levé géologique fond de la structure principale B1 et leur accès. B/ Zoomsur la structure
filonienne B1 (Imiter II). ....................................................................................................................... 30
Fig. 15 : A/ Carte de superposition des structures filoniennes SS1 et B1 ; B/ Zoom sur les structures
filoniennes. ............................................................................................................................................ 31
Fig. 16 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2549/0°réalisé dans le niveau 1070 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains horizontalement. ......................................................................... 33
Fig. 17 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2069/+10° réalisé dans le niveau 1070 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de +10° par rapport au niveau 1070 m. .. 33
Fig. 18 : Levé géologique du niveau 1070 m montre la corrélation entre des données de terrain et de
sondages carottés. ................................................................................................................................. 34
Fig. 19 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2029/-36°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de –36°par rapport au niveau 1143 m. .. 35

4
Fig. 20 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2055/-21°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de -21° par rapport au niveau 1143 m. . 35
Fig. 21 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2105/-10°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de -10° par rapport au niveau 1143 m. . 36
Fig. 22 : Levé géologique du niveau 1143m montre la corrélation entre des données de fond et de
sondages carottés. ................................................................................................................................. 36
Fig. 23 : A/ Levé géologique fond montre les familles de failles mesurées dans le niveau 1070 m. B/ Zoom sur la
faille principale qui montre un jeu dextre. C/ Fentes de tension de dolomite rose montre un jeu sénestre. ........ 45

Fig. 24 : Projection stéréographique de l’ensemble de failles mesurées dans le niveau 1070. A/ Rosace
des directions dominants des failles. B/ Stéréogramme des pendages dominants des failles. .............. 46
Fig. 25 : Levé géologique montre les différentes familles de failles du niveau 1143.B/ Croquis de filons
de quartz déformés selon un jeu sénestre. B/ Lentille de quartz blanc montre un jeu sénestre. ........... 48
Fig. 26 : Projection stéréographique de failles mesurées dans le niveau 1143. A/ Rosace des directions
dominants des failles. B/ Stéréogramme des pendages dominants des failles. .................................... 49
Fig. 27 : Le couloir E-W de la structure filonienne SS1 qui montre l’influence des failles NNE-SSW sur
les filons minéralisés. A/ Faille de direction N25 montre un jeu dextre. B/ Faille de direction N20 montre
un jeu sénestre. ...................................................................................................................................... 49
Fig. 28 : Succession paragénétique de la minéralisation épithermale argentifère (Popov, 1995). ....... 59
Fig. 29 : Levé géologique montre la position des échantillons prélevés dans les failles dans le niveau
1070m. ................................................................................................................................................... 61
Fig. 30 : Levé géologique montre la position des échantillons prélevés dans les failles dans le niveau
1143 m. .................................................................................................................................................. 62
Fig. 31 : Rosaces des directions dominantes de failles mesurées. A/Rosace de directions dominantes des
failles où l’argent (Ag) est présente des teneurs anomaliques ; B/ Rosace de directions dominantes des
failles où le plomb (Pb) est présente des teneurs anomaliques ; C/ Rosace de directions dominantes des
failles où le cuivre (Cu) est présente des teneurs anomaliques ; D/ Rosace de directions dominantes des
failles où le zinc (Zn) est présente des teneurs anomaliques. ................................................................ 63
Fig. 32 : Cercle de corrélation des éléments chimiques de la zone d’étude (Imiter II). ........................ 64

5
Liste des photos

Photo. 1 : A/ Pélite noir traversée par un filon de quartz ; B/ Pélite noir traversée par un filon de
dolomite rose ; C/ Echantillon d’un dyke basique ; D/ Pélite noir ; E/ Echantillon d’un dyke
intermédiaire ; F/ Grés.......................................................................................................................... 40
Photo. 2 : Aperçu microscopique du pélite noir (L.M.E4) ; (Qz : Quartz, Act : Actinote). .................. 40
Photo. 3 : Aperçu microscopique d’une andésite (L.M.E5) (Fds-K : Feldspath potassique ; Chl :
Chlorite ; Qz : Quartz. .......................................................................................................................... 41
Photo. 4 : Aperçu microscopique des grés (L.M.E6) (Qz : Quartz ; Epi : Epidote ; Bt : Biotite). ....... 41
Photo. 5 : Aperçu microscopique d’une dolérite (L.M.E7) (Chl : Chlorite). ........................................ 41
Photo. 6 : Aperçu microscopique d’une pélite-gréseuse recoupée par la dolomite (L.M.E3). ............. 42
Photo. 7 : Schistosité de fracturation dans les gréso-pélites à Imiter II............................................... 43
Photo. 8 : A/ Filon minéralisé en Ag montre un jeu sénestre. B/ Faille NNE décale un filon de quartz
avec un jeu normal ; C/ Pull appart remplie en carbonates montre un jeu dextre. .............................. 46
Photo. 9 : D/ Pull appart remplie en dolomite rose montre un jeu sénestre ; E/ Filon de quartz blanc
montre une cinématique sénestre ; F/ Lentille de quartz blanc à Ag noir à jeu sénestre ; G/ Filon de
quartz de direction N47 montre un jeu décrochant dextre à composante inverse. ............................... 47
Photo. 10 : A/ Le filon minéralisé SS1 à remplissage dolomitique plus Ag natif en plaquette dans
parement Ouest...................................................................................................................................... 51
Photo. 11 : A/ Texture rubanée et remplissage de fracture en pyrite ; B/ Texture disséminé de la galène ;
C/ Brèche tectonique ; B/ Brèche hydraulique ; E/ Texture en stockwork ; F/ Texture massive de la pyrite
dans une pélite. ...................................................................................................................................... 52
Photo. 12 : A/ Plaquette d’Ag natif ; B/ Ag natif disséminé dans la dolomite rose ; C/ Galène massive ;
D/ L’achanthite dans le quartz blanc ; E/ Cristaux de Proustite ; F/ Cinabre disséminé dans les pélites
noirs ; G/ La pyrite dans le quartz blanc. ............................................................................................. 54
Photo. 13 : Brèche hydraulique qui contient de la sphalérite, la chalcopyrite, l’arsénopyrite et la galène.
............................................................................................................................................................... 55
Photo. 14 : Aperçu microscopique de la Lame Eb1. A/ Chalcopyrite associée avec la pyrite dans une
galène ; B/ Pyrite dans une galène ; C/ Chalcopyrite dans une galène. (Gal : Galène ; Cpy :
Chalcopyrite ; Py : Pyrite). .................................................................................................................. 56
Photo. 15 : Aperçu microscopique de la Lame E9. E/ Chalcopyrite remplie les interstices de la pyrite
altéré. (Gal : Galène ; Py : Pyrite)........................................................................................................ 56
Photo. 16 : Lame E3 montre la bornite disséminé. ............................................................................... 57
Photo. 17 : Lame E1a montre la succession entre la pyrite, la chalcopyrite et la sphalérite. .............. 57

6
Liste des tableaux
Tableau I : Résultats d’analyse des teneurs des éléments du niveau 1070m......................................... 60
Tableau II: Résultats d’analyse des teneurs des éléments chimique du niveau 1143 m. ....................... 61
Tableau III: Tableau de corrélation par méthode de matrice de Pearson............................................. 65

7
AVANT- PROPOS

Le présent travail s’inscrit dans le cadre d’un projet de fin d’étude master réalisé au sein
de la Société Métallurgique d’Imiter (SMI), filiale holding MANAGEM (premier groupe minier
privé du Maroc) qui est le pôle mine du groupe SNI, en collaboration avec la Faculté des
Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM) et la Faculté des Sciences et Techniques d’Errachidia
(FSTE).

Problématique du sujet :

Dans le secteur d’Imiter II, les structures principales porteuses de la minéralisation


argentifère, sont des couloirs et des fentes de cisaillement, ayant généralement une direction E-
W et un pendage tantôt vers le Nord et tantôt vers le Sud. Ces structures sont caractérisées par
une forte bréchification à texture hydraulique, et elles ont un caractère discontinu et irrégulier.
Elles sont recoupées et décalées par un réseau de faille ayant une direction NE-SW et NNE-
SSW. Ce caractère discontinu des structures minéralisées, pose une problématique au niveau
de l’exploration et l’exploitation du gisement. Alors, l’objectif de notre travail est de :

• Faire une comparaison entre les caractéristiques des deux structure filoniennes SS1 et B1 ;
• Caractériser les familles de failles et les régimes tectoniques qui affectent la zone d’étude ;
• Définir la relation existant entre les structures porteuses de la minéralisation et le réseau de
failles NNE-SSW, en raison de leur effet structural sur les structures minéralisées en Ag.

Méthodologie de travail :
Pour atteindre les objectifs cités en dessus, nous nous sommes intéressés à l’étude des
structures filoniennes minéralisées en argent (SS1 et B1) dans le fond par :
• La réalisation des levés géologiques fond dans les niveaux 1143 m et 1070 m ;
• L’analyse structurale des populations de failles qui affectent la zone d’étude ;
• L’étude pétrographique et minéralogique pour identifier les différentes espèces minérales
du secteur ;
• L’étude géochimique pour chercher la relation existant entre les familles de failles et
chaque élément chimique (Ag, Cu, Zn, Pb) ; et pour faire une corrélation entre les
éléments chimiques (Ag, Cu, Zn, Pb).

8
RESUME

Le gisement d’Ag-Hg d’Imiter constitue la principale ressource en argent de l’Anti-


Atlas, il compte parmi les rares gisements à l’échelle mondiale où l’argent peut s’exprimer sous
sa forme native. Il est localisé sur le flanc Nord-Ouest du Jbel Saghro dans l’Anti-Atlas oriental.
L’étude géologique effectuée dans le secteur d’Imiter II, montre que les filons
minéralisés en argent SS1 et B1 sont encaissés dans des formations gréso-pélitiques d’âge
Néoprotérozoïque moyen (Cryogénien).La présence des dykes andésitiques et doléritiques de
direction NE-SW, indique la manifestation volcanique du Néoprotérozoïque terminal dans la
zone d’étude.

L’étude pétrographique et métallogénique effectuée montrer que plusieurs types faciès


sont présents dans ce secteur (pélites noirs, gréso-pélites, dolérites et andésites), ainsi qu’une
variété de minéraux (argent, pyrite, chalcopyrite, proustite, achanthite…) sont identifiés.

L’étude structurale effectuée sur l’ensemble des failles mesurés à Imiter II, montre que
la minéralisation mercuro-argentifère filonienne, supportée par une gangue dolomitique, est
déposée dans un couloir de direction générale E-W, en recoupant les gréso-pélites. Trois
familles de failles sont bien distinguées dans la zone d’étude, et qui sont classées selon leurs
directions : La famille des failles E-W, la famille des NE-SW et la famille des NNE-SSW. Cette
étude montre aussi que la zone d’étude est affectée par deux régimes tectoniques, l’un dextre et
l’autre sénestre. On marque aussi l’influence de la fracturation postérieure à la minéralisation,
qui se manifeste par le déplacement des filons minéralisé en Ag par les failles NNE-SSW.

L’étude géochimique effectuée pour le but de chercher la relation entre les familles de
failles et la minéralisation, montre que la minéralisation en Ag, Cu, Pb et Zn est se concentre
en avantage dans la famille des failles de direction E-W. Ainsi que les résultats de l’étude
géochimique effectuée par méthode d’ACP (Analyse en Composante Principale), montre qu’il
existe une affinité très élevée entre le Pb et le Zn et le Cu et l’Ag ; et ces résultats sont bien
confirmés par la méthode de matrice de Pearson.

9
Abstract

The Ag-Hg deposit of Imiter is the main resource of silver in the Anti-Atlas, and is one
of the few deposits on the world where the silver can be expressed in its native form. It is located
on the North -Western flank of the Jbel Saghro in the eastern Anti-Atlas.

The geological study carried out in the Imiter II area shows that the SS1 and B1 silver
mineralized veins are deposited in the greywacke formations of lower Neoproterozoic
(Cryogenic). The presence of the andesitic and doleritic dykes with NE-SW direction, indicate
the volcanic manifestation of the terminal Neoproterozoic in the study area.

The petrographic and metallogenic studies show that several types of facies are present
in this sector, and a variety of minerals, are identified.

The structural study carried out on the faults measured at Imiter II shows that the vein
mercuro-argentiferous mineralization, supported by a dolomitic gangue, is deposited in a
corridor of general direction E-W. Three fault families are distinguished in the study area
classified, according to their directions: the E-W fault family, the NE-SW family and the NNE-
SSW family. Two tectonic regimes affect the study area, one is dextre and the other is senestre,
showing that the study area is governed by two tectonic phases. The influence of posterior
fracturing on mineralization, which is manifested by the displacement of mineralized veins in
Ag by the NNE-SSW faults, is also noted.

The results of the geochemical study carried out by PCA (Principal Component
Analysis) method show that there is a very high affinity between Pb and Zn and Cu and Ag. In
other words, galena is correlated with sphalerite and native silver is correlated with pyrite. As
well as the results of the geochemical study carried out by PCA method (Principal Component
Analysis), shows that there is a very high affinity between Pb and Zn and Cu and Ag; and these
results are well confirmed by the Pearson matrix method.

10
PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

11
CHAPITRE I : GENERALITES

I - PRESENTATION DE L’ANTI-ATLAS MAROCAIN

L’Anti-Atlas fait partie du Craton Ouest Africain dont il constitue la bordure Nord
métacratonique. Il est limité au Nord par la chaîne alpine du Haut Atlas et à l’Est par les bassins
de Tafilalet et Bechar (Fig.1). Il a été le siège des orogenèses éburnéenne, panafricaine et
hercynienne qui se rattachent respectivement au Paléoprotérozoïque, Néoprotérozoïque et au
Paléozoïque.
Les terrains de Protérozoïques affleurent sous forme de boutonnière d’érosion sous une
couverture paléozoïque. Cette chaîne est séparée du reste du Maroc par la Faille Sud Atlasique
(FSA) qui correspond à une discontinuité entre un domaine métacratonique saharien au sud et
le domaine méseto-atlasique à substratum hercynien au Nord.

Fig. 1 : Carte géologique montre la position de l’Anti-Atlas marocain (Piqué, 1994).

12
II – LES GRANDS DOMAINES DE L’ANTI-ATLAS
II - 1 : Subdivision géographique

L’Anti-Atlas représente trois zones géographiquement à extension différentes


(Choubert, 1956) (Fig.2) :

❖ Anti-Atlas occidental : s’étend de l’Atlantique au piedmont de Siroua, et constitué


de boutonnières suivant : Ifni, Kerdous, Tagragra d’Akka, Tagragra de Tata, Ighrm,
Ighrda et Znaga;
❖ L’Anti-Atlas central : situé entre Siroua et Saghro, il est constitué de trois
boutonnières importantes : Siroua, Znaga et Bou-Azzer- El Graara ;
❖ L’Anti-Atlas oriental : il montre deux boutonnières essentielles : le Saghro et
l’Ougnat.

Fig. 2 : Carte géologique simplifiée de l'Anti-Atlas marocain (Choubert, 1980).

13
II - 2 : Subdivision structurale

Cette subdivision est basée sur une structure tectonique majeure qui est l’Accident
Majeur de l’Anti-Atlas (AMAA). Il limite l’Anti-Atlas occidental de l’Anti-Atlas central et
oriental. Cet accident majeur de direction moyenne WNW-ESE, d’âge Néoprotérozoïque,
s’étend depuis le Nord de Jbel Siroua jusqu’à Zagora. Il a rejoué à plusieurs reprises durant les
orogenèses panafricaine, hercynienne et alpine. Au Maroc il délimite à l’Ouest un domaine dit
éburnéen (2 Ga) d’un domaine panafricain à l’Est (Leblanc et Lancelot, 1980) :

❖ Le domaine éburnéen stable : situé au sud-ouest de l’accident majeur. Il comprend


l’Anti-Atlas occidental et la moitié sud-ouest de l’Anti-Atlas central. Il est formé par
des terrains anciens, d’âge Paléoprotérozoïque, cratonisé pendent l’orogenèse
éburnéenne vers 1700-1750 Ma (Leblanc, 1975 ; Charlot, 1976, 1982). Ces terrains
anciens sont surmontés par une couverture Néoprotérozoïque.

❖ Le domaine panafricain mobile, situé au Nord oriental. Il englobe l’Anti-Atlas


oriental et la moitié Nord-Est de l’Anti-Atlas central (Siroua). Il est formé de terrains
plus récents d’âge Néoprotérozoïque affecté par l’orogenèse panafricaine entre 700 et
600 Ma (Choubert, 1963 ; Leblanc, 1975 ; Charlot, 1976, 1982).

II -3 : Subdivision lithostratigraphique du précambrien de l’Anti-Atlas

D’après les différents travaux effectués sur l’Anti-Atlas, de multiples subdivisions


lithostratigraphiques du Précambrien ont été proposés suivant les régions d’étude et en fonction
de la disponibilité des données stratigraphiques, tectoniques et géochronologiques.

Malgré la diversité des interprétations, tous les auteurs s’accordent sur l’existence d’un
socle paléoprotérozoïque (Eburnéen à ca 2 Ga) et une couverture néoprotérozoïque et
cambrienne.

❖ Le socle paléoprotérozoïque
Les terrains paléoprotérozoïques affleurent uniquement dans l’Anti-Atlas occidental et
central. Ils sont particulièrement présents dans de nombreuses boutonnières (Bas Drâa, Ifni,
Kerdous, Tagragra d’Akka, Tagragra de Tata, Ighrm, Zenaga) appartenant à la bordure Nord
du Craton Ouest Africain (Choubert, 1952 ; Charlot, 1982 ; Hassenforder, 1987). Son extension
géographique est limitée à l’Anti-Atlas occidental. Le socle protérozoïque est constitué de
schiste, gneiss oeillés, dolérites, migmatites et granites.

14
❖ Le socle Mésoprotérozoïque
Il est représenté par la série sédimentaire constituée par les limestones et les
quartzites dans les boutonnières de Zenaga, Tizi N’Taghatine, Agadir Melloul, Iguerda,
Ighrm, Ait Abdallah, Kerdous and Bas Drâa (Ikenne et al., 2016). Cependant, il a été
suggéré par Youbi et al.,(2013) que le groupe Taghdout pourrait être Mésoprotérozoïque
avec une préférence pour un âge de 1750 Ma.Afin detester cette idée, un sill mafique
dans le groupe Taghdout dans la boutonnière de Zenaga a été daté par méthode U-Pb
SHRIMP(Sensitive High Resolution Ion Microprobe) donnant un âge de 1639 ± 34 Ma.
Cet âge confirme que le Taghdout Group est proche de 1 Ga (Ikenne et al., 2016).

❖ Le socle Néoprotérozoïque

Il est subdivisé en deux grands ensembles lithologiques. La première séquence est


constituée de l’ophiolite de Bou-Azzer datée à 788 ± 8 Ma (Rb/Sr) (Clauer, 1974 ; 1976). Une
séquence volcano-sédimentaire, dite de Bleïda, formée de quartzite, de calcaire à stromatolites,
de pélites noirs, de méta-grauwackes et de turbidites distales, complète cette première séquence.
L’ensemble est plissé et schistosé par les phases de déformation panafricaine « B1 » et « B2 »
(Leblanc, 1975) et recoupé par des intrusions syn- et tardi-orogéniques (Leblanc, 1975,
Saquaque et al., 1989). La seconde séquence est appelé série de Tidiline ou Siroua-Saghro dans
l’Anti-Atlas centro-oriental, des faciès différents le long de la chaîne et reposent en discordance
sur le Néoprotérozoïque moyen. La séquence Néoprotérozoïque moyen et supérieur est affectée
uniquement par la seconde phase de déformation panafricaine « B2 ».

❖ La couverture Néoprotérozoïque terminal

Appelé aussi série de Ouarzazate dans l’Anti-Atlas centro-orientale et série de Tanalte


dans l’Anti-Atlas occidental. Cette série repose en discordance sur les séries sédimentaire du
Néoprotérozoïque moyen. La succession lithostratigraphique et l’épaisseur de la série varient
d’une localité à l’autre, ce qui pose des problèmes de corrélation latérale. Le Précambrien de
l’Anti-Atlas est subdivisé en deux «supergroupes» : le supergroupe de l’Anti-Atlas et le
supergroupe d’Ouarzazate.

15
❖ La série infracambrienne (ou formation Adoudounienne)
La base de cette série enregistre une transgression en direction du sud-est. Elle repose
en légère discordance angulaire sur la formation volcano-sédimentaire du Néoprotérozoïque
terminal. L’invasion marine se fait sur une paléogéographie contrastée constitué de plates-
formes subsidentes et d’îles (le Saghro reste émergé). Les dépôts transgressifs débutent par des
niveaux de conglomérats, de dolomies et de silts.

III - L’EVOLUTION GEODYNAMIQUE DE L’ANTI-ATLAS

La chaîne précambrienne de l’Anti-Atlas a fait l’objet de nombreuses études et


interprétations dont certaines ont été traduite sous forme de modèles géodynamiques. Bien que
fondées sur des critères radiométriques, magmatiques et structuraux, ces interprétations sont
encore débattues sur plusieurs points. Parmi ces points on note la vergence, la présence d’un ou
plusieurs plans de subduction, la présence ou non d’un bassin arrière arc.
Cependant le principal point de convergence a été est le fait que la chaîne Anti-Atlasique
est structurée principalement par deux orogenèses : éburnéen et panafricain. Alors, plusieurs
travaux ont été effectués pour la compréhension de la géodynamique. Nous retiendrons dans ce
travail, celui de Saquaque (1992), cet auteur propose un schéma géodynamique en trois stades
(Fig.3) :

- Stade A : ouverture océanique entre le Craton Ouest Africain et un continent hypothétique au


Nord vers la fin du cycle éburnéen. Cette océanisation s’accompagne par le détachement d’une
partie du craton sous forme de microcontinent. L’important amincissement crûstal de ce dernier,
est attesté par la mise en place des laves basiques, des amphibolites et des ultrabasites. Ensuite,
une subduction intra-océanique s’amorce au Sud du microcontinent avec un pendage faible à
moyen vers le Nord. La croûte océanique atteint la profondeur de fusion au niveau du Jbel
Saghro dans lequel on assiste aux premières expressions d’un magmatisme orogénique associé
à cette subduction. En même temps à Bou-Azzer, les fluides émanant de la croûte subductée
vont provoquer une fusion du manteau supérieur avec mise en place d’un diapir mantellique
qui occasionnera une ouverture océanique (ophiolite de Bou-Azzer) ;

- Stade B : Durant ce stade, on assiste à un changement de pendage du plan Bénioff. Ce plan


devient plus fort ce qui a pour conséquence la migration de l’arc vers le Sud. Cette migration
s’accompagne d’un déplacement du front magmatique orogénique qui atteint la partie Sud de
la boutonnière de Bou-Azzer où se poursuit l’ouverture de l’Avant-arc. Simultanément à ces

16
événements, une seconde subduction intra-océanique entre le domaine Nord et centre de Bou-
Azzer dirigée vers le Nord, s’amorce au Nord du microcontinent. Elle se traduit par le
plutonisme et le volcanisme orogénique du Néoprotérozoïque moyen et de Néoprotérozoïque
supérieur et les intrusions à caractère orogénique datées à 600 Ma (diorites d’Ousdrate et de
Bou Izbane). La position de la suture entre le domaine Nord et le domaine central au niveau de
l’A.M.A.A. est suggérée par la présence d’un métamorphisme de haute pression (amphibole
bleue) le long du contact entre ces deux domaines ;

- Stade C : Enfin, fermeture des deux bassins de façon oblique comme l’atteste le
développement de grands cisaillements trancurents sénestres.

STADE A Microcontinent
Début de l’extension à
Continent hypothétique Craton Ouest
Bou Azzer
hypothétique Africain SUD
NORD
Saghro

STADE BContinent Craton Ouest


Bou Azzer
hypothétique Africain
Saghro Microcontinent

1ère croûte océanique


2ère croûte océanique

STADE C
1ème arc rémanant SUD
NORD
ème
2 arc

1ère croûte océanique


ère
2 croûte océanique

Fig. 3 : Evolution géodynamique de l’Anti Atlas pendant le Précambrien (d’après Saquaque, 1992).

17
CHAPITRE II :
GENERALITES SUR LE DU GISEMENT D’Ag - Hg D’IMITER

I - PRESENTATION DU JBEL SAGHRO

Le massif du Jbel Saghro, s’étalant sur une superficie de près de 4000 km2, est limité
au Nord par les vallées du Dadès et du Toghdra, à l’Est par l’Ougnat et le Tafilalt, au Sud par
le Jbel Bani et à l’ouest par la vallée du Drâa. Ce massif est allongé selon une direction E-NE
est constitué de formations précambriennes. Au cœur du Jbel Saghro, les formations les plus
anciennes de Néoprotérozoïque inférieur affleurent dans quatre secteurs que l’on définira
également comme des boutonnières de taille plus réduite, entourées par d’épaisses formations
du Néoprotérozoïque terminal et/ou de l’Adoudounien (Infracambrien). D’Ouest en Est, on
dénombre quatre secteurs : i) Sidi Flah- Bou Skour, ii) Kelâa M’Gouna, iii) Boumalne, iv)
Imiter(Fig.4).

5 km

Fig. 4: Carte géologique du Jbel Saghro (Hindermeyer et al.,1977).

18
II - LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU GISEMENT D’IMITER

Le gisement mercuro-argentifère d’Imiter est localisé sur le flanc Nord-Ouest du Jbel


Saghro dans la province administrative de Tinghir, à mi-distance entre les villes de Boumalne
de Dadès et de Tinghir (GPS : N 31°22'46.65", W5°43'38.43") (Fig.5). La mine se trouve à une
altitude moyenne de 1500 m où règne un climat semi-désertique. Il constitue la principale
ressource d’argent dans l’Anti-Atlas et dans le Maroc, et compte parmi les rares gisements à
l’échelle mondiale où l’argent peut s’exprimer sous sa forme native.

Fig. 5: Localisation du gisement d’Imiter dans l’Anti-Atlas (Levresse, 2001).

III –CADRE GEOLOGIQUE DU SECTEUR D’IMITER

Le gisement argentifère d’Imiter se répartit le long du faisceau de failles d’Imiter sur


près de 7 km. Ce gisement est encaissé dans les terrains de la boutonnière d’Imiter qui est
constituée de deux grandes unités litho-structurales (Fig.6 et 7) :

❖ Le complexe inférieur : d'âge Néoprotérozoïque moyen (Cryogénien) (Ouguir et al, 1996 ;


Fekkak et al, 2001), il est constitué principalement d’une série gréso-pélitique, recoupées par
des intrusions granitiques de diorites et de granodiorites datées de 565–580 Ma (De Wall et al,
2001 ; Cheilletz et al, 2002 ;).

❖ Le complexe supérieur : d’âge Néoprotérozoïque supérieur (Ediacarien) est constitué de


formations volcaniques et volcano-clastiques, de composition andésitique à rhyolitique.

19
Ce complexe constitue une couverture qui repose en discordance majeure sur le socle
panafricain ; elle débute par des conglomérats de base, surmontés par un empilement
subtabulaire de séquences volcaniques à prédominance de rhyolites, d’andésites et de
pyroclastites associées. L’ensemble est traversé par des dykes acides, basiques et
intermédiaires, orientés E-W, ENE et NE d’âge Néoprotérozoïque supérieur (Ikenne et al.
2007). Le tout est recouvert en discordance majeure par les formations sédimentaires
(carbonates, surmonté par une série pélitique et gréseuse) du Cambrien moyen.

Le gisement d’Imiter est formé de veines épithermales encaissées dans les formations
du complexes inférieur gréso-pélitique et supérieur volcanique (Leistel et al, 1991 ; Levresse et
al, 2001). Il est localisé sur un important faisceau de failles d’échelle régionale, orientées N70°
à N90°.

Fig. 6: Carte géologique de la boutonnière d’Imiter, document SMI (in Tuduri, 2005).

20
Cambrien inférieur

Néoprotérozoïque supérieur
(-650Ma)

(complexe supérieur)

Néoprotérozoïque moyen
(-850-650Ma)

(Complexe inférieur)

Fig. 7: Log stratigraphique sommaire du secteur minier, d'après documents SMI (in Tuduri, 2005).

IV – CADRE STRUCTURALE DU SECTEUR D’IMITER

Le faisceau de failles d’Imiter, de dizaine de kilomètres, est localisé le long du contact


entre le complexe inférieur et le complexe supérieur. Il s’agit d’un système de failles
principalement orientées N90 avec de nombreux relais orientés N60 à N70 et décrivant, à
l’échelle cartographique, une succession de pull-apparts dont la cinématique d’ouverture
apparente serait senestre (Levresse, 2001) (Fig.8).

Au niveau de la mine, la faille d’Imiter montre de nombreuses évidences de failles


normales qui séparent et décalent un compartiment Nord, composé de roches volcaniques, et
d’un compartiment Sud, essentiellement constitué par les formations du complexe inférieur. Le
décalage vertical observé à partir des relevés miniers est estimé de 400 m.

21
L'étude des plans de failles striés dans les gisements, le long du faisceau de failles
d'Imiter, a permis de mettre en évidence deux régimes de déformation majeurs. Le premier
(régime A) est un régime distensif de direction N-S à NNW-SSE. Il a été défini sur
l'ensemble de la zone de failles d'Imiter et de la zone minéralisée. Le second régime (régime
B) est de type décrochant sénestre (Levresse, 2001).

Les deux régimes de déformations A et B que nous venons d'identifier et de d'écrire sont
responsables de la mise en place de la minéralisation argentifère sous la forme de veines à
gangue de quartz et/ou de dolomite. Le régime extensif A favorise la mise en place du
volcanisme rhyolitique tardi-Néoprotérozoïque terminal. Celui-ci est donc au moins
contemporain de la formation des veines minéralisées à quartz. Donc, La géométrie des corps
minéralisés est conditionnée par la superposition des deux régimes A et B et de leurs structures
satellites d'ordre successif (Vialonet al. 1976). Ce dispositif structural multi-échelles explique
l'importance de la minéralisation en veine principalement et/ou de la dissémination autour des
structures principales (Levresse, 2001).

Les résultats d'Ouguir et al. (1994) disent que la série méta-sédimentaire du


Néoprotérozoïque moyen est structurée par deux phases de déformation compressive
successives qui sont associées aux phases de déformation Panafricaines B1-B2. Une première
compression (B1) de direction WSW-ENE développe des plis synschisteux, et confère à la série
sa structuration majeure en un vaste système anticlinal et synclinal déversé vers le sud (lghid,
1989 ; Ouguiret al., 1994) et il est accompagnée d’un métamorphisme régional de faible degré.
Une seconde compression (B2) reprend les structures Bl. Elle développe des plis à grand rayon
de courbure. Alors que la tectonique hercynienne est peu développée dans la région. Elle se
traduit essentiellement par de larges plis dishannoniques dans le Paléozoïque (Fig.9).

22
Fig. 8: Carte détaillée des formations géologiques rencontrées autour du faisceau de failles d’après document
SMI (In Tuduri, 2005).

Fig. 9 : Schéma structural de la boutonnière d’Imiter ; (Tuduri, 2005).

23
V- MODELE GENETIQUE

Un modèle de mise en place en trois stades, expliquant la majorité des structures


minéralisées du gisement argentifère d'Imiter, est proposé par Tuduri (2005) (Fig. 10) :

❖ Stade 1 : il correspond à la formation des zones de cisaillement Est-Ouest décrochantes


dextres. Les structures engendrées lors de ce stade servent des réceptacles aux fluides
minéralisateurs et sont caractérisées par le dépôt d'une gangue essentiellement
quartzeuse, suivi par la cristallisation de dolomite rose. Le dépôt de l'essentiel de la
minéralisation mercuro-argentifère d'Imiter est associé à ce premier stade.

❖ Stade 2 : durant ce stade, les structures du stade 1 sont rouvertes lors de la reprise des
shear zones en cisaillement senestre à composante normale, sous les effets d'une
direction de raccourcissement orientée nord-sud.

❖ Stade 3 : correspondant aux phénomènes d'altérations, se développe tardivement et en


tous cas, postérieurement à l'épisode minéralisateur 1. Il contribue à un enrichissement
local en Ag.

Levresse (2001) et Cheilletz et al. (2002) considèrent le stock métal Ag en grande partie
d’origine mantellique et sa mise en place en relation avec le volcanisme felsique (Fig.11).
Celui-ci est daté à 550 ±3 Ma (U-Pb zircon ; protrusion rhyolitique de Takhatert), et les
40
datations Ar-39Ar sur des cristaux de muscovite associée à la minéralisation argentifère ont
donné des âges de 560-540 Ma (Cheilletzet al., 2002).

24
Fig. 10 : Modèle d’évolution expliquant la formation des veines minéralisées de la mine d’Imiter (Tuduri,
2005). (a) Stade 1 dextre inverse, associé à la mise en place des veines à quartz et dolomie rose sous les effets
d’une direction de raccourcissement WNW–ESE. La formation des chevauchements associés, le long des
structures annexes F0 sud, F0 nord, R6 et R7, se réalise au cœur des relais transpressifs. (b) Stade 2 senestre
normal, à remplissage de dolomite rose, rouvrant et réutilisant les structures précédentes. Le stade 2 affecte
principalement les structures primaires F0 et B3. Le troisième stade d’altération n’est pas représenté.

Fig. 11 : Modèle génétique, épithermal neutre, pour le gisement Ag-Hg D’Imiter (Levresse, 2001).

25
PARTIE II : CARACTERISATION GEOLOGIQUE DES
STRUCTURES MINERALISEES EN ARGENT
IMITER II

26
CHAPITRE III : ETUDE GEOLOGIQUE DES STRUCTURES
MINERALISEES (LA SS1 ET LA B1)

INTRODUCTION
Dans cette partie on va essayer de faire une étude géologique au niveau du secteur Imiter
II (Puits 3). Notre objectif c’est de faire la cartographie du fond, par la réalisation des levés
géologiques, pour donner une vue générale sur la géologie de la zone d’étude, et de mettre les
deux structures filoniennes minéralisées SS1 et B1 dans leur contexte géologique.

I – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE (IMITER II – PUITS 3)

Le secteur d’Imiter II est situé à 600 m de l’Est du centre minier d’Imiter. Il renferme le
puits 3 (la zone d’étude) et le puits C. Le secteur d’Imiter II, englobe plusieurs structures
minéralisées tels que : structure SS1, structures B1, et les structures R3, R4, R5, R6, R7 et R8.

La zone d’étude

Fig. 12 : Situation du secteur d’étude sur la carte géologique d’Imiter (Leistel et Qadrouci, 1991).

Les structures ciblées dans ce travail sont des structures qui sont localisés dans les avals
du puits III à Imiter II (Fig. 12). Ces structures filoniennes sont nommées B1 et SS1, et sont
exploités au fond dans les niveaux 1143 m et 1070 m. Ces structures sont caractérisés par un
pendage qui est vers le Sud. De point de vue teneur, la SS1 a une teneur moyenne de 430 g/t, et
pour la B1 elle a une teneur de 300 g/t.

27
II - REALISATION DES LEVES GEOLOGIQUES
II - 1 : Principe du levé géologique fond

Concernant la technique de réalisation des levés géologiques, elle est identique à celle
de la cartographie géologique de la surface. Son objectif est de présenter la répartition spatiale
des faciès, leur succession, ainsi que les diverses structures d'ordre tectonique. Pour réaliser un
levé géologique fond on utilise :

- Un plan de galerie, réalisé par le topographe, qui contient des informations concernant
les cordonnées (X, Y), et les longueurs et largeurs des galeries ;
- Chaîne de mesure de 20 m, boussole et marteau.

La cartographie du fond consiste à rapporter toute structure qui apparaître dans la


couronne (plafond des galeries) sur le plan en respectant l’échelle suivant ces étapes :

- Trouver la broche de repère qui nous sert de se repérer dans chaque niveau ;
- Poser la roulette à partir de la broche de repère jusqu'à la fin du traçage de la zone
d’étude ;
- Lire à partir de la roulette le début de chaque couronne de la structure ;
- Mesurer la direction et le pendage des structures ;
- Puis l’identification de chaque faciès et les minéraux présents dans les structures.

II-2 : Description des levés géologiques fond


❖ Levé géologique de niveau 1070 m :
La vue générale du levé géologique montre qu’il existe différents types de faciès : les
gréso-pélites, les grés, les pélites noirs, les dykes basiques et les dykes andésitiques(Fig.13A).
Ce réseau de dykes recoupe les formations gréso-pélitiques avec une direction NE-SW (N40 à
N45).
La structure minéralisée exploitée dans ce niveau, nommée SS1, est de type filonien.
Cette dernière a un aspect discontinu dans l’espace, avec une direction E-W (N80) et un
pendage de 65° vers le Sud (Fig. 13B). La minéralisation est encaissée dans des formations
gréso-pélitiques, et portée par une gangue carbonatée de type dolomitique. On trouve aussi
l’argent noir (Achanthite) porté par le quartz blanc comme minéral de gangue.

De point de vue minéralogique on trouve de la Pyrite, la Chalcopyrite, la Sphalérite,


l’Arsénopyrite, le Cinabre, l’Argent natif, l’Achanthite et la Proustite, qui présentent la
paragenèse minérale de la zone. La minéralisation argentifère dans ce niveau est associée à une
bréchification de type hydraulique.

28
N

Accès

Structure principale

Filon de dolomite rose


S1
à Ag natif
N80
65°S

Brèche hydraulique à
Ag disséminé dolomite rose + Ag rouge B
Fig. 13: A/ Levé géologique fond de la structure principale SS1 et leur accès ; B/ Zoom sur la structure
principale filonienne SS1 (Imiter II).

❖ Levé géologique du niveau 1143m :

Dans ce niveau, le filon minéralisé exploité est nommé la B1, il a une direction générale
E-W (N85) et un pendage moyen de 60° vers le Sud. La minéralisation argentifère se présente
disséminée dans une gangue dolomitique, et encaissée dans des formations gréso-pélitiques qui
ont une schistosité pentée vers le Nord avec 70 à 75°(Fig.14B). Les filons du quartz ne sont pas
minéralisés en argent.

On note aussi la présence des dykes, l’un intermédiaire de 10 m d’épaisseur et l’autre


basique de 1m d’épaisseur. En général ils ont une direction NE-SW (N40 à N45). De point de
vue minéralogique, on trouve de la pyrite, la chalcopyrite, la sphalérite et la galène qui est
abondante (Fig.14A).

29
Accès

Structure principale B1

N85
60S

Fig. 14 : A/ Levé géologique fond de la structure principale B1 et leur accès. B/ Zoom sur la structure
filonienne B1 (Imiter II).

II – 3 : Carte de superposition des deux structures

Les deux structures filoniens des niveaux 1143 m et 1070 m ayant 73 m de différence,
ont été superposés en vue de les comparés. Le plan de superposition montre que la B1 est située
directement sur la SS1 (Fig.15) ce qui pose la question est ce que la SS1 en 1070 m est la
continuité de la B1 en 1143 m ?

De point de vue lithologique les deux structures sont encaissées dans le même faciès
gréso-pélitique, la minéralisation argentifère est portée par une gangue dolomitique, et elles ont
la même direction qui est E-W (N80 à N95) et un pendage de 60 à 65° vers le Sud.

30
En générale les deux structures ont les mêmes caractéristiques, mais ça n’indique pas
qu’elles constituent une seul structure continue, c’est pour ça il faut penser à faire une coupe
transversale en se basant sur les sondages carottés qui traversent les deux structures en même
temps. Dans notre cas, il n’y a pas de sondage qui est effectué et qui traverse la SS1 et la B1 en
même temps et dans ce cas on le propose parmi les suggestions pour confirmer ou non notre
hypothèse sur que la SS1 et la continuité de la B1.

Filon minéralisé en Ag (B1)

Filon minéralisée en Ag (SS1)

B
Fig. 15: A/ Carte de superposition des structures filoniennes SS1 et B1 ; B/ Zoom sur les structures
filoniennes.

III - ETUDE DES SONDAGES CAROTTES

Les sondages carottés présentent un outil indispensable pour la recherche des gisements.
Ils jouent un rôle très important dans l’exploration minière et dans la reconnaissance

31
géologique, car ils présentent une image fidèle des terrains traversés. Ils permettent aussi de
suivre les extensions verticales (en aval et en amont) et latérale des structures anomaliques.

En réalité, ces forages commencent bien avant qu'une cible soit en vue, et donnent les
premières informations qui vont exploités pour orienter les travaux d’exploration et de
production. Comme ils se poursuivent pour obtenir les informations pour planifier
l'implantation de la mine.

Notre objectif dans cette partie c’est de faire la description des sondages fonds carottés
(SFC), réaliser les coupes synthétiques des sondages carottés et en suite les projetés dans les
levés géologiques.

III – 1 : Description et réalisation des coupes géologiques des sondages

La description des sondages consiste à décrire la lithologie, la pétrographie, la


minéralogie et les structures observés (fractures, couloirs, fentes etc.). L’objectif de cette
description c’est de faire des coupes synthétiques qui simplifient au géologue de ressortir des
informations utiles pour définir les cibles.

❖ Niveau 1070
Dans ce niveau on fait la description de deux sondages carottés qui ont permet
la découverte de la structure minéralisée SS1, et qui donnent des impacts minéralisés en
Ag natif. Le sondage SFC 2549/ 0° est un sondage horizontal dans lequel on se base
pour ouvrir l’accès à la structure SS1. Il nous permet aussi de confirmer les faciès qu’on
trouve au niveau de l’accès qu’il traverse. L’autre sondage est nommé SFC 2069 et il a
une inclinaison de +10° par rapport au niveau 1070.

➢ Coupe du sondage SFC 2549/0° : cette coupe montre l’abandonce du faciès gréso-
pélitique recoupé par des dykes basiques caractérisés par la présence de tâches noirs des
ferromagnésiens, et un dyke intermédiaire avec une épaisseur de 32 m qui est caractérisé
par la présence des porphyres de feldspaths. On trouve aussi des couloirs broyés et
altérés qui portent la galène, et des veines remplient en dolomite rose plus la pyrite
disséminée. On note aussi un couloir à fentes de carbonates entre 79.4 et 80 m dans
lequel se présente l’Ag natif en plaquette (Fig.16).

➢ Coupe du sondage SFC 2069/+10° : dans cette coupe on trouve une alternance des
formations gréso-pélitique et gréseuses qui domine. On note aussi la présence de dykes
basiques altérés caractérisés par la présence des tâches noirs de ferromagnésiens. Toutes

32
ces formations sont traversées par des fentes et veinules de dolomite rose et du quartz,
et par des couloirs broyés dans lesquelles on trouve la pyrite et la galène massive. La
longueur de ce sondage est d’environ 181m, (Fig.17).

Plaquette d’Ag natif

1070

SFC 2549/0°
Imiter II – Niv. 1070 m

Fig. 16 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2549/0°réalisé dans le niveau 1070 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains horizontalement.

SFC 2069/+10°
Imiter II – Niv. 1070 m

Fig. 17 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2069/+10° réalisé dans le niveau 1070 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de +10° par rapport au niveau 1070 m.

D’après les coupes synthétiques des sondages carottés réalisés dans le niveau 1070 m,
on arrive à confirmer les formations qu’on trouve dans le fond et on fait une corrélation entre
les dykes intermédiaires et basiques qu’existent dans la zone d’étude (Fig. 18).

33
N

Fig. 18: Levé géologique du niveau 1070 m montre la corrélation entre des données de terrain et de sondages
carottés.

❖ Niveau 1143
Pour ce niveau on fait l’étude de trois sondages carottés. Ces sondages sont effectués
pour l’objectif de chercher l’extension latéral de la structure filonienne minéralisée B1. A partir
de ces sondages on va essayer de réaliser des coupes synthétiques suivant lesquelles on fait la
corrélation des formations géologiques de la zone d’étude.

➢ Coupe du sondage SFC 2029/-36° : dans cette coupe le faciès dominant c’est les gréso-
pélites recoupés par des dykes basiques avec une épaisseur de 2 m. Les fentes de
dolomite rose et du quartz blanc sont présentes en traversant l’ensemble des faciès. Ces
fentes contiennent de la galène massif et parfois que des traces. Il existe aussi des
brèches hydrauliques qui contiennent la pyrite, la sphalérite et la galène (Fig.19).

➢ Coupe du sondage SFC 2055/-21° : cette coupe montre que le faciès dominant c’est
des gréso-pélites recoupés par un dyke andésitique. Toutes ces formations sont
traversées par des fentes et veinules de dolomite rose et du quartz qui contiennent des
traces de sulfures (Pyrite ; chalcopyrite et galène) (Fig.20).
➢ Coupe du sondage SFC 2105/-10° : dans cette coupe on trouve des gréso-pélites qui
sont traversés par des veines de dolomite rose dans lesquelles se trouvent la pyrite et la
galène. On marque aussi la présence d’un dyke andésitique recoupé par des fentes de
quartz (Fig.21).

34
SFC 2029/-36°
Imiter II – Niv. 1143 m

Fig. 19 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2029/-36°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de –36° par rapport au niveau 1143 m.

SFC 2055/-21°
Imiter II – Niv. 1143 m

Fig. 20 : Coupe synthétique NS du sondage SFC 2055/-21°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de -21° par rapport au niveau 1143 m.

35
SFC 2105/-10°
Imiter II – Niv. 1143 m

Fig. 21: Coupe synthétique NS du sondage SFC 2105/-10°réalisé dans le niveau 1143 m dans le secteur
d’Imiter II en traversant les terrains avec une inclinaison de -10° par rapport au niveau 1143 m.

A partir des coupes synthétiques des sondages carottés étudiés, on fait la corrélation
des donnés du fond et celles des sondages et on obtient la carte ci-dessous (Fig.22).
N

Fig. 22 : Levé géologique du niveau 1143m montre la corrélation entre des données de fond et de sondages
carottés.

36
CONCLUSION
L’étude géologique effectuée par la réalisation des levés géologiques fonds, montre que
les structures filoniennes minéralisées en argent (SS1 et B1) sont encaissées dans des
formations gréso-pélitiques du Néoprotérozoïque moyen. Ces filons ont une direction E-W
(N80° à N85°) et un pendage de 60° à 65°vers le Sud. La gangue porteuse de la minéralisation
argentifère est dolomitique. Les brèches hydrauliques sont dominantes dans la zone d’Imiter II,
et présentent un témoin des processus hydrothermaux qui affectent la zone. Les dykes
andésitiques et basiques sont présents aussi en recoupant les formations gréso-pélitiques, ils
sont d’âge Néoprotérozoïque supérieure, et ils ont une direction NE-SW (N40°-N45°).
Les sondages géologiques ont un rôle important dans la reconnaissance géologique. Ils
permettent de confirmer les données cartographies dans les levés géologiques, et de corrélé
entre les dykes. Le rôle principal des sondages carottés fond (SFC) est de chercher les impacts
minéralisés et de guider l’exploration minière.

37
CAPITRE IV :
ETUDE PETROGRAPHIQUE

INTRODUCTION

Afin d’identifier les différents faciès qui constituent la zone d’étude, on passe
maintenant à faire une étude pétrographique en vue de déterminer les associations
minéralogiques, les textures, la nomenclature des faciès et les altérations hydrothermales.

I – DESCRIPTION MACROSCOPIQUE ET MICROSCOPIQUE DES ECHANTILLONS

De point de vue pétrographique, plusieurs faciès lithologiques sont observés dans le


fond à Imiter II. On peut les subdiviser en deux catégories : les roches sédimentaires et les
roches volcaniques :

❖ Les roches sédimentaires : on trouve essentiellement les formations pélitiques et


gréseuses comme on peut trouver des zones intermédiaires constitués par les gréso-
pélites (Photo.1D, 1F). On peut trouver ces faciès recoupés par des filons de dolomite
ou du quartz tardif (Photo.1A, 1B).

1. Pélite noir (L.M.E4): cette roche a une couleur sombre recoupée par des veines
remplies en quartz tardif. Les baguettes d’actinote sont bien présentes comme
minérale d’altération. Alors, la paragenèse secondaire est constituée par le quartz
et l’actinote (Photo.2) ;

2. Grés (L.M.E6) : cette roche montre une abondance de cristaux de quartz. Les
plagioclases aussi sont présents mais moins abondants dans la roche. Pour les
minéraux d’altération ou secondaire on distingue l’épidote qui provient de
l’altération hydrothermale de la roche (Photo.4).

3. Dolomite (L.M.E3) : cette roche présente la dolomite qui est caractérisée par les
clivages rhomboédriques, une teinte multicolore rose et vert, plus une extinction
ondulaire. Cette dolomite est recoupée par des viennes remplies en quartz tardif
(Photo.7).

38
❖ Les roches volcaniques : dans lesquelle son distingue deux types de dykes :

1. Dykes basiques : ce type de faciès est facilement reconnaissable sur le terrain, car il
se caractérise par la présence de tâches noirs millimétriques correspondent aux
phénoblastes de ferromagnésiens. Leur texture est phénoblastique (Photo.1C).

Microscopiquement, cette roche a une texture doléritique (intergranulaire ou


intersertale) (Lame E7). Les microlites de plagioclase sont automorphes et jointifs.
L’amphibole aussi présent comme minérale primaire et forme une large plage. La
chlorite est très abondante dans cette roche et provient de l’altération des amphiboles et
prend une forme acciculaire. Alors, la paragenèse primaire est composée de plagioclases
et d’amphiboles, et la paragenèse secondaire est composée de chlorite. Alor, cette roche
est nommée dolérite (Photo.5) ;

2. Dykes intermédiaires : ce faciès est caractérisé par leur couleur verdâtre, avec la
présence de grands porphyres millimétriques de feldspaths et de rares tâches sombres
des ferromagnésiens. Alors, la roche a une texture porphyrique (Photo.1E).

Microscopiquement, cette roche montre une texture microlitique-porphyrique (Lame


E5). Elle est caractérisée par la présence de phénocristaux automorphes de feldspath
potassique qui est connu par les macles de Carlsbad. Ces phénocristaux ont une taille
d’environ 1 à 2 mm qui confèrent à la roche cette texture porphyrique. La matrice est
constituée de microlites de plagioclase. L’altération est très intense, et il se produit par
un assemblage de chlorite et du quartz. La chlorite est provient de l’altération complète
des anciens ferromagnésiens. Alors, la paragenèse primaire est présentée par les
microlites de plagioclase et les feldspaths potassiques. La paragenèse secondaire est
composée par la chlorite et le quartz. (Photo.3). Alors, cette roche est nommée andésite.

39
Photo. 1 : A/ Pélite noir traversée par un filon de quartz ; B/ Pélite noir traversée par un filon de dolomite
rose ; C/ Echantillon d’un dyke basique ; D/ Pélite noir ; E/ Echantillon d’un dyke intermédiaire ; F/ Grés.

Qz Qz

Pélite

Act

100 µm
L.P 100 µm L.P

Photo. 2 : Aperçu microscopique du pélite noir (L.M.E4) ; (Qz : Quartz, Act : Actinote).

40
Qz

Fds-K

Chl
Microlites
de Fds
100 µm L.P 100 µm L.P

Photo. 3: Aperçu microscopique d’une andésite (L.M.E5) (Fds-K : Feldspath potassique ; Chl : Chlorite ; Qz :
Quartz.

Epi
Plagio

Qz Qz

100 µm 100 µm
L.P L.P

Photo. 4: Aperçu microscopique des grés (L.M.E6) (Qz : Quartz ; Epi : Epidote ; Bt : Biotite).

Plagio

Amphibole

Chl
100µm L.P 100µm Chl L.P

Photo. 5: Aperçu microscopique d’une dolérite (L.M.E7) (Chl : Chlorite).

41
Qz
Dolomite

Dolomite
100 µm 100 µm L.P
L.P

Photo. 6 : Aperçu microscopique d’une pélite-gréseuse recoupée par la dolomite (L.M.E3).

II - LES ALTERATIONS HYDROTHERMALES

Les altérations hydrothermales représentent un phénomène de métasomatisme, résultant


d’un déséquilibre chimique entre la roche encaissante et le fluide hydrothermal engendrant le
minerai.

La zonalité de l’altération hydrothermale dans notre zone est étudiée à partir des lames
minces réalisées, ainsi les minéraux d’altération sont présentés par : le chlorite, la silice,
l’épidote et les carbonates. Les altérations hydrothermales développées dans la zone d’étude se
manifestent par : la silicification, la chloritisation et la carbonatation :

❖ La silicification : Cette altération se présente sous forme des plages de quartz qui
envahissent les minéraux existants, ou sous forme des remplissages tardifs qui colmatent
les fractures ;

❖ Carbonatation : il est macroscopiquement et microscopiquement marqué par le


remplissage des fractures et des veines par les carbonates dolomitiques qui porte la
minéralisation argentifère ;

❖ Chloritisation : cette altération se manifeste par la présence du chlorite. Elle est issue
de l’altération des amphiboles.

42
CHAPITRE V : ANALYSE STRUCTURALE

INTRODUCTION
La zone de la mine d’Imiter est correspond à un nœud tectonique qui se représente par
un complexe de failles de directions différentes. Alors, dans ce chapitre, on va essayer de faire
une analyse structurale pour trouver les différentes familles de failles qui affectent la zone
d’Imiter II, dans les niveaux 1070 m et 1143 m. Cette étude nous permet aussi de trouver les
régimes tectoniques qui affectent la zone.

I – ANALYSE STRUCTURALE DE LA ZONE D’ETUDE (IMITER II)


I – 1 : Tectonique souple

La zone dans laquelle on fait la cartographie au niveau d’Imiter II ne montre pas ni


plissements ni indice de tectonique souple, mais elle est dominée par les failles et les fractures.

I – 2 : Tectonique cassante

Dans le secteur d’Imiter II, la schistosité de fracturation est bien développée dans les
gréso-pélites et les pélites noirs. Cette schistosité a une direction de N70 à N90 avec un pendage
générale 50° à 75° vers le Nord (Photo.7).Toujours cette schistosité est pentée vers le nord et
parallèle à la S0.

N S

S1
N75, 50°N

Photo. 7 : Schistosité de fracturation dans les gréso-pélites à Imiter II.

43
➢ Niveau 1070 :

D’après l’observation du levé géologique effectué dans ce niveau, et la projection


stéréographique de différentes failles mesurées sur le logiciel DIPS, on distingue trois familles
de failles qui affectent la zone d’étude (Fig.23Aet 24A) :

❖ Famille1 : elle est abondante dans le secteur d’étude, avec une direction NE-SW (N40
et N50). Les failles de cette famille sont en générale broyés et certains on les trouve
remplies en quartz. Celles qui sont remplies en dolomite rose sont moins abondantes ;
❖ Famille2 : de direction E-W, moins abondante dans ce niveau, et parallèle à subparallèle
à la structure filonienne minéralisée SS1, avec une direction entre N70 et N90.
❖ Famille 3 : de direction NNE-SSW (N10 à N25), cette famille de failles ne montre pas
de remplissage, et elle a un effet structural sur les filons minéralisé en argent puisqu’elle
les découpe et les décale.

Ces différentes familles de failles montrent, d’après le stéréogramme, un pendage


dominant qui est vers le NNW, puisque la projection de leurs pôles est montre une direction
SSE (Fig.24B).
Les fentes de tension qui sont remplies en dolomite rose et encaissés dans un banc
gréseux, nous a permis de distinguer un jeu sénestre du couloir minéralisé SS1 (Fig.23C). Par
contre la faille principale de la galerie qui est parallèle à la SS1, est montre un jeu dextre
témoigné dans le fond par les crochons de failles et associées à un remplissage de nature
dolomitique (Fig.24B). Ces deux jeux qu’on trouve dans le fond il faut les renversés pour
trouver le jeu réel qui existe dans la surface. Toujours les jeux horizontaux changent leurs sens
du mouvement, parce que la vue en surface des structures est l’inverse de ce qu’on voie dans la
couronne au fond. Alors, le jeu réel de la SS1 est dextre, et de l’autre faille principale est
sénestre.
Dans ce niveau, on distingue différents éléments structuraux (lentilles, pull appart,
filons) dans les qui sont d’après leurs géométrie on peut sortir les jeux tectoniques qui affectent
la zone. Alors, on marque la présence d’un filon quartzeux qui montre un jeu dextre à
composante inverse dans une zone de cisaillement Est–Ouest décrochant (Photo.9G). Les
structures en pull appart sont aussi présentes avec un remplissage en carbonates, et montrent
deux jeux décrochants différents, issus de deux phases tectoniques différentes l’une dextre
(Photo. 8C) et l’autre sénestre (Photo.9D).

44
N

16 m A

SW NE
Faille
principale

Décrochement dextre

Jeu dextre
B

E W

Grés

Gréso-pélite C

Fig. 23 : A/ Levé géologique fond montre les familles de failles mesurées dans le niveau 1070 m. B/ Zoom sur la
faille principale qui montre un jeu dextre. C/ Fentes de tension de dolomite rose montre un jeu sénestre.

45
n =51 mesures

A B
Fig. 24 : Projection stéréographique de l’ensemble de failles mesurées dans le niveau 1070. A/ Rosace des
directions dominants des failles. B/ Stéréogramme des pendages dominants des failles.

Quartz

Carbonates
N20, 80W
15 cm

Photo. 8: A/ Filon minéralisé en Ag montre un jeu sénestre. B/ Faille NNE décale un filon de quartz avec un
jeu normal ; C/ Pull appart remplie en carbonates montre un jeu dextre.

46
15 cm

Photo. 9 : D/ Pull appart remplie en dolomite rose montre un jeu sénestre ; E/ Filon de quartz blanc montre
une cinématique sénestre ; F/ Lentille de quartz blanc à Ag noir à jeu sénestre ; G/ Filon de quartz de
direction N47 montre un jeu décrochant dextre à composante inverse.

47
❖ Niveau 1143 m :

A partir de l’observation du levé géologique de ce niveau, on peut distinguer trois


différentes familles de failles, et suivant leurs directions on trouve la famille des E-W (N80 à
N100), puis la famille des NNE-SSW (N10 à N15) (Fig.25A et 26). Le traitement de l’ensemble
des mesures de ces failles par le logiciel DIPS nous a permis de réaliser une rosace montrant
par ordre d’importance la dominance des E-W, puis les NE, ainsi qu’un stéréogramme à partir
duquel on déduit que les familles à pendage Nord sont dominantes par rapport aux familles de
pendage vers l’Ouest (Fig.26). On marque aussi dans ce niveau la présence des lentilles à
remplissage en quartz blanc, qui présentent un jeu sénestre (Fig.25B Et C).

9m

SSW NNE
Jeu senestre
W E

Jeu sénestre
B 1m
C

Fig. 25 : Levé géologique montre les différentes familles de failles du niveau 1143.B/ Croquis de filons de
quartz déformés selon un jeu sénestre. B/ Lentille de quartz blanc montre un jeu sénestre.

48
n = 49 mesures

A B
Fig. 26: Projection stéréographique de failles mesurées dans le niveau 1143. A/ Rosace des directions
dominants des failles. B/ Stéréogramme des pendages dominants des failles.

II –RELATION FAILLES NNE - FILONS MINERALISE EN Ag

Dans cette partie, on va essayer de chercher la relation qu’existe entre les failles NNE-
SSW et les structures minéralisées en argent. Alors, cette relation est bien apparue dans la
structure filonienne SS1. D’après l’observation du levé géologique effectué dans le niveau 1070
m dans le secteur d’Imiter II, on déduit que les filons sont découpés et décalés sous l’effet des
failles NNE. Pour la faille de direction N25, elle montre un jeu dextre, par contre la faille de
direction N20 montre un jeu sénestre (Fig.27). D’abord, on renverse ces deux jeux pour obtenir
le jeu réel qu’on voie en surface, alors le premier jeu devient sénestre et l’autre dextre. Pour ce
qui concerne la chronologie de ces failles on peut dire qu’elles sont postérieures aux filons
minéralisés, car elles les recoupent et les décalent par un jeu décrochant.

75
A N20
B

Fig. 27 : Le couloir E-W de la structure filonienne SS1 qui montre l’influence des failles NNE-SSW sur les
filons minéralisés. A/ Faille de direction N25 montre un jeu dextre. B/ Faille de direction N20 montre un jeu
sénestre.

49
Alors, l’aspect sécant de cette famille de failles NNE pose une problématique au niveau
de la mine, car elles découpent les filons minéralisés en plusieurs corps, ce qui laisse
l’estimation de la position de ces corps difficile. L’étude de cette famille de failles et très
important, et la détermination de leurs jeux peut guider l’exploration minière et puis la
production.

Donc, si elles ont un jeu décrochant soit sénestre soit dextre il faut implanter des
sondages carottés dans l’un des parements selon le jeu de la faille et à quel sens le filon est
décalé. Par contre si elles ont un jeu à composante verticale, donc il doit implanter les sondages
soit en haut de la galerie soit en bas selon le jeu est ce qu’elle normale ou inverse.

Dans notre cas on trouve que la SS1 est affecté par une faille de direction N20 avec un
jeu sénestre qui permet le décalage l’autre compartiment vers le Nord. Alors, si on veut chercher
la continuité de ce filon, on propose, parmi les recommandations, de faire un sondage carotté
de recherche dans le parement nord du couloir E-W de la SS1.

CONCLUSION
A partir de cette étude analytique sur l’ensemble de mesures effectuées sur les failles à
Imiter II, trois familles de failles sont bien marquées : la famille des failles de direction E-W
(N70 à N100), la famille des failles NE-SW (N40 à N50) et la famille des failles NNE-SSW
(N10 àN25). En général, on trouve que le dépôt de la minéralisation argentifère, se fait
principalement dans des couloirs de direction E-W.

L’étude de la géométrie des éléments structuraux (pull appart, lentilles, filons, fentes)
nous a permis de ressortir les régimes tectoniques qui affectent la zone d’étude. A partir de cette
étude on déduit que les deux niveaux sont affectés par deux régimes tectoniques, l’un dextre à
composante inverse et l’autre sénestre, lié à deux phases tectoniques différentes.

La cinématique d’ouverture du couloir minéralisé SS1 est dextre, par contre la B1 ne


montre aucun indice de leur cinématique d’ouverture.

L’étude de la relation faille NNE et filons minéralisés en argent est très importante, car
elle permet de guider l’exploration puis la production au niveau d’Imiter. Alors, pour la SS1 il
elle est recoupé par ce type de failles avec un jeu décrochant tantôt dextre et tantôt sénestre. La
recherche des autres compartiments décalés se fait par l’implantation des sondages carottés de
recherche.

50
CHAPITRE VI : ETUDE METALLOGENIQUE

INTRODUCTION

L’étude métallogénique effectuée a pour but de déterminer les caractéristiques des structures
minéralisées étudiés (morphologie, remplissage), ainsi que la minéralogie.

I- MORPHOLOGIE ET REMPLISSAGE DES STRUCTURES MINERALISEES (SS1


ET B1)

La minéralisation argentifère des structures SS1 et B1 à Imiter II, est essentiellement


concentrée dans une gangue principalement carbonatée de type dolomitique et qui correspond
à des structures typiquement filoniennes (Photo.10). La puissance générale de ces filons est à
peu près de 50 à 60 cm et moins pour les veines, toujours avec un pendage vers le Sud ; Cette
variation de puissance est due principalement au processus d’ouverture de la structure. Ces
structures présentent un aspect discontinu grâce à la tectonique.

S N

Veines de dolomite
S rose

Filon minéralisée

N SS1 à remplissage dolomitique plusSAg natif en plaquette dans parement


Photo. 10 : A/ Le filon minéralisé
Ouest.

51
II – ETUDE TEXTURALE DE LA MINERALISATION

La minéralisation au niveau d’Imiter II peut se présenter sous différents aspects


texturaux qui constituent des marqueurs qui permettent l’interprétation du mode de formation
de la minéralisation. Alors, parmi les textures distinguées dans la zone d’étude on cite :

❖ Texture rubanée : représenté par un remplissage des fractures en pyrite dans les pélites noirs
(Fig.11A)
❖ Texture disséminée : représentée par la galène disséminée dans les pélites noirs (Fig.11B) ;
❖ Texture bréchique de type tectonique : représentée par les fragments de l’encaissant gréseux
sous forme de puzzle (Fig.11C.) ;
❖ Texture bréchique de type hydraulique : représentée par des fragments de l’encaissant
pélitique cimentés par la dolomite rose (Fig.11D) ;
❖ Texture en stockwork : ensemble de veines de dolomite rose qui recoupent les
grés (Fig11E.) ;
❖ Texture massive : de la pyrite dans les pélites noirs (Fig.11F).

Photo. 11: A/ Texture rubanée et remplissage de fracture en pyrite ; B/ Texture disséminé de la galène ; C/
Brèche tectonique ; B/ Brèche hydraulique ; E/ Texture en stockwork ; F/ Texture massive de la pyrite dans
une pélite.

52
III – MINERALOGIE DE LA ZONE D’ETUDE

Les observations macroscopiques des échantillons qui sont pris au fond de la mine, nous
ont permis l’identification de plusieurs espèces minérales. Ces minéralisations polymétalliques
se présentent sous diverses formes avec des paragenèses complexes à sulfures, à argent et à
sulfures d’argent.

❖ L’argent natif (Ag) : il se présente souvent disséminé ou sous forme de plaquette avec
une couleur beige dans une gangue dolomitique (Photo.12A, B) ;

❖ Galène (PbS) : elle présente l’espèce la plus abondante et qui est associée à la
chalcopyrite, la sphalérite et de l’argent. Elle peut se présenter sous forme disséminé ou
massive (Photo.12C) ;
❖ Acanthite (Ag2S) : elle est plus au moins abondante dans le gisement d’Imiter, on peut
la trouver associée aux sulfures d’argent (Photo.12D) ;
❖ Proustite (Ag3AsS3) : est une espèce argentifère de couleur rouge et se présente soit
sous forme disséminé, soit sous forme de minuscules gouttelettes (Photo.12E) ;

❖ Cinabre (HgS) : il est de couleur rouge à rose pâle dans les amas argentifères sous forme
de petits cristaux rouges et encaissé dans les pélites noirs (Photo.12F) ;

❖ Pyrite (FeS2) : il est très abondante et se présente sous différents aspects soit disséminé
dans la roche, soit en lits stratiformes de faible puissance d’ordre millimétrique, soit
sous forme de veinules (Photo.12G) ;

❖ Sphalérite (ZnS) : elle se trouve disséminée dans la roche et associée (Photo.13) ;


❖ Arsénopyrite (FeAsS) : se présente sous forme disséminée ou en association avec la
galène, la sphalérite, la chalcopyrite, la pyrite et les minéraux d'argent (Photo.13) ;

❖ Chalcopyrite (FeCuS2) : elle constitue une espèce assez fréquente et qui est toujours
associé aux autres sulfures sous forme disséminé et n’apparait que très rarement isolé
(Photo.13) ;

53
Ag natif
Ag natif

Dolomite
rose

A B

L’achanthite

C Galène massive D

Cinabre
Proustite
E F

Pyrite
Qz gris

Photo. 12 : A/ Plaquette d’Ag natif ; B/ Ag natif disséminé dans la dolomite rose ; C/ Galène massive ; D/
L’achanthite dans le quartz blanc ; E/ Cristaux de Proustite ; F/ Cinabre disséminé dans les pélites noirs ; G/
La pyrite dans le quartz blanc.

54
Arsénopyrite

Dolomite rose

Galène

Chalcopyrite
Sphalérite

Pélite noir

Photo. 13: Brèche hydraulique qui contient de la sphalérite, la chalcopyrite, l’arsénopyrite et la galène.

A partir de la photo 13, on trouve l’association de différents sulfures dans une brèche
hydraulique. Cette brèche se forme au moment de la monté des fluides hydrothermaux qui
engendrent une pression hydraulique qui permet la fragmentation de l’encaissant. L’ensemble
de ces fragments sont cimentés par la dolomite rose qui présente un témoin d’un événement
hydrothermal.

IV – ETUDE PARAGENETIQUE
Dans le but de faire une étude paragénétique, une étude métallographique est menée sur
la série des échantillons prélevés dans la zone d’étude. On note que ces échantillons sont tous
prélevés au niveau des dykes. Alors, les lames polies étudiés sont bien illustrés dans les photos
ci-dessous.

55
A Gal

Sph
Py
Chp

Gal
Py

Chp

50µm

B
Gal

Gal
Py
Py

50 µm

Photo. 14 : Aperçu microscopique de la Lame Eb1. A/ Chalcopyrite associée avec la pyrite dans une
galène ; B/ Pyrite dans une galène ; C/ Chalcopyrite dans une galène. (Gal : Galène ; Cpy :
Chalcopyrite ; Py : Pyrite).

Gal

Py
Py

Chp

100 µm

Photo. 15 : Aperçu microscopique de la Lame E9. E/ Chalcopyrite remplie les interstices de la pyrite
altéré. (Gal : Galène ; Py : Pyrite).

56
Chp
Bornite

Py
100 µm Sph
100µm

Photo. 16: Lame E3 montre la bornite disséminé. Photo. 17 : Lame E1a montre la succession entre
la pyrite, la chalcopyrite et la sphalérite.

➢ Description des lames polies


L’étude des différentes lames polies nous permet de définir les associations
minéralogiques suivantes :

❖ Galène : ce minéral est facile à reconnaître par les triangles d’arrachements, et sa


réflectance qui est élevée, et elle est associée toujours avec la pyrite et la chalcopyrite ;

❖ Pyrite : elle se présente sous forme de cristaux automorphes ou sous forme de veines.
Elle a une couleur jaune clair et associé avec la chalcopyrite ;

❖ Chalcopyrite : elle a une couleur jaune, avec une réflectance assez élevée. Elle est
toujours associée avec la pyrite ;

❖ Sphalérite : elle a une couleur grise, et se présente sous forme de veine, et postérieur à
la pyrite et la chalcopyrite ;

❖ Bornite : provient de l’altération du cuivre, elle a une couleur rose.

Pour la lame Eb1 on observe que la pyrite, la sphalérite et la chalcopyrite sont associées.
On marque des limites nettes entre la pyrite et la galène, et la chalcopyrite et la galène ce qui
montre que la pyrite et la chalcopyrite sont postérieures à la galène (Photo.14).

On marque aussi dans la lame E9 une texture qui est poreuse, qui montre l’altération de
l’encaissant doléritique et la précipitation de la pyrite et de la chalcopyrite dans ces pores. Cette
texture de la pyrite et la chalcopyrite montre qu’elles sont antérieures à la galène. (Photo.15).

57
L’étude de la lame E1a permet de sortir la succession entre la pyrite, la chalcopyrite et
la sphalérite. Alors, on observe qu’une veine de chalcopyrite est traversée par la une veine de
pyrite, et que la pyrite de son rôle est traversée par une veine de sphalérite (Photo.17).

La description de différentes lames polies effectuée, montre que les dykes de la zone
d’étude sont caractérisés par une paragenèse en sulfures (pyrite, chalcopyrite, sphalérite et
galène), et par l’absence de l’argent et ses sulfures. Ce qui permet de déduire que les dykes dans
les zones étudiés ne sont pas minéralisés en argent.

De nombreuses études paragénétiques ont été menées sur le gisement d’Imiter et ont
permis la mise en évidence d’au moins quatre stades successifs minéralisateurs (Vargas, 1983 ;
Popov et al., 1986; Levresse, 2001) (Fig.28) :

❖ Le stade syngénétique et tectono-métamorphique : il se caractérise aussi soit par une


dissémination de pyrite dans les pélites noires, soit par le développement de veines de
quartz pyriteuses ou de calcite. Le dépôt de ces phases minérales seraient liées à des
phénomènes de pré-concentration sédimentaire et à l’épisode tectono-métamorphique.
Les assemblages minéralogiques de cet événement sont surtout caractérisés par
l’association entre la pyrite et d’autres sulfures (galène, cuivre gris, arsénopyrite,
sphalérite), surtout présents dans des fissures ;

❖ Le stade hydrothermal sulfuré précoce :il est constitué de sulfures à métaux de base
(pyrite, arsénopyrite, chalcopyrite, galène, cuivre-gris et sphalérite) associés à des
veines de quartz à texture mosaïque, de la muscovite et du chlorite ;

❖ Le stade épithermal argentifère : Cet épisode, responsable du dépôt de l’essentiel de la


minéralisation argentifère. Cette minéralisation très variée résulte d’un processus de
dépôt polyphasé mis en valeur par la nature de la gangue d’abord quartzeuse puis
dolomitique. La paragenèse principale se caractérise par : de l’amalgame Ag-Hg (35%
Hg), des sulfosels (dont l’imitérite), argentite, arsénopyrite, sulfo-arséniures de cobalt,
pyrite, galène, sphalérite et chalcopyrite. Les sulfures à métaux de base seraient plus
abondants que dans le stade à quartz ;

❖ Le stade supergène : les auteurs distinguent une zone de cémentation et d’oxydation


dans les trente premiers mètres, puis plus en profondeur une zone de minéralisation
primaire ainsi qu’une zone plus profonde de minéralisations polymétalliques peu riche
en argent. Selon les auteurs, les dépôts des zones de cémentation sont constitués de

58
boxwork à limonite pulvérulente, malachite, smithsonite, érythrine, oxydes de Mn,
cérusite et kaolinite.

Fig. 28 : Succession paragénétique de la minéralisation épithermale argentifère (Popov, 1995).

CONCLUSION
De point de vue métallogénique, la minéralisation au niveau d’Imiter II peut se présenter
sous différents aspects texturales (texture rubanée ; texture disséminée ; texture ; textures en
stockwork ; texture massive), ainsi que les minéralisations polymétalliques se présentent sous
diverses formes avec des paragenèses en sulfures. L’étude métallographique montre que les
dykes dans lesquelles on a pris des échantillons sont constitués d’une association à sulfures
(pyrite, chalcopyrite, sphalérite et galène), mais ne sont pas minéralisé en argent.

59
CHAPITRE VII : ETUDE GEOCHIMIQUE

INTRODUCTION
Cette étude a pour objectif de chercher la relation qu’existe entre les familles de failles
et la richesse en minéralisation (Ag, Cu, Pb, Zn) d’une part, et d’autre part de faire une
corrélation entre ces éléments chimiques par méthode ACP (Analyse en Composante
Principale), et par méthode de matrice de Pearson. Pour ce but un nombre d’échantillons est
prélevé le long des failles dans les niveaux 1143 m et 1070 m.

I - ECHANTILLONNAGE
I - 1 : Principe de l’échantillonnage

L’échantillonnage est la phase essentielle dans cette étude, elle consiste à prendre des
données sur terrain (des échantillons) sur lesquelles va se baser la phase concernant les
interprétations analytiques. Elle passe par les étapes ci-après :

- Observer les différentes structures intéressantes ;


- Prélèvement des échantillons ;
- Mise en sachet les échantillons en indiquant la date, le puits, le niveau, le code de la
structure, le parement, et numéro de l’échantillon ;
- Préparation des fiches d’analyse et expédier les échantillons au laboratoire pour les
analyses.

I - 2 : Résultats des analyses


❖ Le niveau 1070 m : Les résultats des analyses effectués dans ce niveau sont
représentés dans le tableau I ci-après :

Tableau. I : Résultats d’analyse des teneurs des éléments du niveau 1070 m.

Faille
Désignation Ag (g/t) Pb (g/t) Cu (g/t) Zn (g/t) Hg (g/t)
Direction Pendage
A1 3 290 87 633 <50 N15 80E
A2 4 103 26 255 <50 N15 70NW
A3 9 13248 448 6281 <50 N10 65NW
A4 22 263 28 536 <50 N45 65SE
A5 4 155 18 2203 <50 N05 64E
A6 4 1404 60 565 <50 N26 80E
A7 3 68 52 658 <50 N50 80NE
A8 6 8068 212 5330 <50 N35 65NE

60
C1 5 552 55 1000 <50 N90 85N
C2 3 35 25 228 <50 N45 70N
C3 3 1626 63 743 <50 N45 85N
C4 2 324 294 509 <50 N80 75N
C5-PE 3 562 21 316 <50 N40 80NE
C5-PW 45 13244 106 14336 <50 N40 80NE
C6 4 3306 99 202 <50 N80 90N
C7 12 2424 180 10302 <50 N25 70W

Ce tableau montre la teneur de chaque élément en g/t de chaque échantillon. Ces


échantillons sont prélevés dans des failles de directions différentes. La carte ci-dessous montre
la répartition de ces échantillons dans le niveau 1070 m (Fig.29).

Légende :
Dyke andésitique

Gréso-pélites

Filon minéralisé SS1

Zone d’échantillonnage 16 m
Echelle :

Fig. 29: Levé géologique montre la position des échantillons prélevés dans les failles dans le niveau 1070 m.

❖ Le niveau 1143 m : Pour ce niveau on obtient le tableau ci-dessous qui montre les
résultats des analyses effectués, pour chaque échantillon (Tb. II).

Tableau. II : Résultats d’analyse des teneurs des éléments chimique du niveau 1143 m.

Faille
Désignation Ag (g/t) Pb (g/t) Cu (g/t) Zn (g/t) Hg (g/t)
Direction Pendage
E1 14 582 24 605 <50 N90 75N
E2 14043 2412 333 33 340 N95 60S
E3 10500 2822 1308 5126 322 N95 60S
E4 57 740 85 636 <50 N25 65W
E5 34 1120 39 776 <50 N85 80S
E6 17 2004 226 1696 <50 N90 50N

61
E7 14 1021 14 665 <50 N40 70N
E8 15 6854 62 2069 <50 N45 50NE
E9 7 3928 62 904 <50 N80 70N
E10 6 3713 62 857 <50 N80 70S
E11 4 1078 76 535 <50 N80 75S
E12 4 2299 80 1570 <50 N85 80N
E13 8 12366 270 540 <50 N85 86N

Ce tableau montre la teneur de chaque élément chimique en g/t dans chaque échantillon.
Ces échantillons sont prélevés le long des failles de direction différentes. Alors, la carte ci-
dessous montre la répartition de ces échantillons dans la zone d’étude dans le niveau 1143m
(Fig.30).

E5

(andésitique) 9m

Fig. 30: Levé géologique montre la position des échantillons prélevés dans les failles dans le niveau 1143m.

II- ANALYSE DES DONNEES


II- 1 : La relation famille de faille - minéralisation

Afin d’obtenir les résultats des analyses des éléments chimiques, on va essayer de
chercher la relation qu’existe entre les teneurs des éléments chimiques (Ag, Cu, Pb, Zn) et les
familles des failles. Alors, on prend les failles qui représentent des teneurs anomaliques (valeurs

62
très supérieurs au Clarke de chaque élément) pour chaque élément et on les projette dans des
diagrammes stéréographiques. Chaque rosace montre les familles de failles qui présentent des
teneurs importantes pour chaque élément (Fig.31).

Ag n = 10 mesures n = 17 mesures
Pb

A B

Cu Zn n = 9 mesures
n = 11 mesures

C D

Fig. 31: Rosaces des directions dominantes de failles mesurées. A/Rosace de directions dominantes des failles
où l’argent (Ag) est présente des teneurs anomaliques ; B/ Rosace de directions dominantes des failles où le
plomb (Pb) est présente des teneurs anomaliques ; C/ Rosace de directions dominantes des failles où le cuivre
(Cu) est présente des teneurs anomaliques ; D/ Rosace de directions dominantes des failles où le zinc (Zn) est
présente des teneurs anomaliques.

D’après ces différentes rosaces, on trouve que les quatre éléments (Ag, Cu, Zn, Pb) se
concentrent en générale dans des failles de direction E-W (N80 à N95). Pour l’Ag on trouve
qu’il se concentre principalement dans des failles E-W (N90 à N95) avec des teneurs très
importantes puis dans des failles NE-SW (N40 à N45) (Fig.31A). De même on trouve que le
zinc est aussi présente des teneurs très importantes dans les failles E-W et les failles NE-SW
(Fig.31D). Par contre la famille des NNE-SSW est moins abondante pour ces deux éléments.
Pour le plomb on trouve qu’il se concentre dans des failles de direction E-W qui sont

63
dominantes. Pour le cuivre, on le trouve concentrer dans des failles E-W (N80 à N95). Cette
famille est plus dominante que les NNE-SSW (N10 à N15).

II – 2 : Corrélation des éléments chimiques par méthode d’ACP


 Principe de la méthode ACP

L’ACP est une méthode très efficace pour l'analyse des données quantitatives (continues
ou discrètes) qui se présentent sous forme de tableaux à M observations et N variables. Elle
permet de :
❖ Visualiser et analyser rapidement les corrélations entre les N variables ;
❖ Visualiser et analyser les M observations initialement décrites par N variables sur un
graphique à deux ou trois dimensions, construit de manière à ce que la dispersion entre
les données soit aussi bien préservée que possible.

Alors, les résultats obtenus sont présentés par le cercle de corrélation ci-dessous :

Variables (axes F1 et F2 : 66,08 %)


1

0,75
Ag (g/t)
0,5

0,25 Cu (g/t)
F2 (26,51 %)

-0,25

-0,5
Pb (g/t)
Zn (g/t)
-0,75

-1
-1 -0,75 -0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1
F1 (39,57 %)

Fig. 32 : Cercle de corrélation des éléments chimiques de la zone d’étude (Imiter II).

Le graphique ci-dessus est correspond à une projection des variables initiales sur un plan
à deux dimensions constituées par deux facteurs, chacun de ces facteurs est correspond à une
valeur propre.
D’après ce diagramme de projection (Fig.32), on trouve que tous les éléments sont loin
du centre du cercle et que le Zn est proche du Pb, et le Cu proche de l’Ag. Alors, on peut dire
que ces éléments sont positivement corrélables, et on peut déduire qu’il existe une affinité très
élevée entre le Pb et le Zn et le Cu et l’Ag.

64
II – 3 : Corrélation des éléments chimiques par méthode de matrice de Pearson

A partir des résultats des analyses chimiques effectués, la matrice de corrélation de


Pearson résumée dans le tableau ci-dessous (Tb. III), montre que l’Ag est n’est pas corrélable
avec le Pb car la valeur de corrélation est négative (-0.028). Pour l’Ag et le Zn, aussi ils ne sont
pas corrélables car la valeur de corrélation est très faible (0.013) et proche de zéro. Par contre
on trouve que l’Ag et le Cu sont corrélable avec une valeur de 0.661, et que le Pb et le Zn sont
aussi corrélables avec une valeur de 0.599.

Tableau III : Tableau de corrélation par méthode de matrice de Pearson.

Variables Ag (g/t) Pb (g/t) Cu (g/t) Zn (g/t)


Ag (g/t) 1 -0,028 0,661 0,013

Pb (g/t) -0,028 1 0,240 0,599


Cu (g/t) 0,661 0,240 1 0,280
Zn (g/t) 0,013 0,599 0,280 1

Alors, on peut dire d’après ces résultats qu’il existe une corrélation entre l’Ag et le Cu
et entre le Pb et Zn. Par contre l’Ag et le Cu ne sont pas corrélables avec le Pb et le Zn. Donc,
les résultats obtenus à partir de cette méthode confirment les résultats qu’on trouve par la
méthode d’ACP précédente.

CONCLUSION
L’étude géochimique effectuée sur l’ensemble des échantillons prisent dans la zone
d’étude montre que le dépôt de la minéralisation en Ag, Cu, Pb, Zn est effectué dans des failles
qui ont une direction général E-W. Cette étude montre aussi qu’il existe une corrélation entre
le Pb et le Zn et entre l’Ag et le Cu.

65
DISCUSSION ET CONCLUSION GENERALE

L’étude géologique effectuée par la réalisation des levés géologiques fonds, montre que
les structures filoniennes minéralisées en argent (SS1 et B1) sont encaissées dans des
formations gréso-pélitiques du Néoprotérozoïque moyen. Ces filons ont une direction E-W
(N80° à N85°) et un pendage de 60° à 65°vers le Sud. La gangue porteuse de la minéralisation
argentifère est dolomitique. Les dykes andésitiques et doléritiques, d’âge Néoprotérozoïque
supérieur, recoupent l’encaissant gréso-pélitique avec une direction NE-SW (N40°- N45°).

L’analyse statistique des failles mesurées au fond, nous a permis de distinguer trois
familles de failles qu’on classe selon leurs directions : la famille des E-W (N70 à N100), la
famille des NE-SW (N40 à N50) et la famille des NNE-SSW (N10 à N25). D’après les données
géométriques des différents structures (fentes, filons, lentilles, pull apparts) à remplissage en
dolomite rose et en quartz blanc qui ont été mises en évidence dans un couloir de direction E-
W, on distingue deux régimes tectoniques qui affectent la zone d’étude. L’étude de la
cinématique des failles, on se basant sur les crochons de failles et les fentes de tension confirme
que la zone a été subite à deux régimes tectoniques issus de deux phases tectoniques différentes.
Alors, le premier régime est un décrochement dextre à composante inverse et le deuxième est
un décrochement sénestre.

La famille des failles NNE-SSW, sont bien présents dans le secteur d’étude. Elles sont
postérieurs aux structures minéralisés, et leurs infuences se maniféste par décalage de ces
structures filoniennes.

L’étude géochimique est effectuée à pour le but de trouver la relation entre les familles
de failles et la minéralisation en chaque élément chimique (Ag, Cu, Zn, Pb). Cette étude montre
que ces quatre éléments sont concentrés en grandes teneurs dans la famille des failles de
direction E-W. La famille des NE-SW et des NNE-SSW porte aussi de la minéralisation
argentifère bien qu’elles sont postérieurs aux structures filoniennes minéralisés, ce qui indique
une remobilisation ultérieur de la minéralisation à partir des structures principales ayant
généralement des directions E-W vers ces failles NE et NNE qui sont tardifs.

L’étude géochimique effectuée sur l’ensemble des échantillons prisent dans la zone
d’étude montre qu’il existe une corrélation entre le Pb et le Zn et entre l’Ag et le Cu.

Alors, nos résultats sont conformes avec le modèle proposé par Tuduri (2005). Ce
modèle explique la majorité des structures minéralisées du gisement argentifère d’Imiter en

66
trois stades. Le premier stade correspond à la formation des zones de cisaillement E-W
décrochantes dextre. Les structures engendrées lors de ce stade servent de réceptacles aux
fluides minéralisateurs et sont caractérisées par le dépôt d’une gangue essentiellement
quartzeuse, suivi par la cristallisation de dolomite rose. Le second stade, correspond à une
transtension sénestre qui réactive les structures formées dans le premier stade. Le troisième
stade, correspondant aux phénomènes d’altérations. Il se développe tardivement et en tous cas,
postérieurement à l’épisode minéralisateur. Il contribue à un enrichissement local en Ag.

Tuduri (2004) considère que le dépôt de la minéralisation à Ag, Zn, Pb, Cu s’est effectué
dans les ouvertures E-W résultant du raccourcissement dextre inverse NW-SE à WNW-ESE
tardi-néoprotérozoïque.

De point de vue métallogénique, notre étude montre que les dykes dans lesquelles on a
pris les échantillons, sont caractérisés par une paragenèse en sulfures (pyrite, chalcopyrite,
sphalérite et galène), et par l’absence de l’argent et ses sulfures. Ce qui permet de déduire que
les dykes dans les zones étudiés ne sont pas minéralisés en argent.

67
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