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De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins »  est un adage résumant de manière générale les
principes d'une société socialiste ou communiste, au sens premier du terme. Les régimes totalitaires en opposition
à la démocratie libérale s'installent en Russie avec la révolution bolchévique et le gouvernement de Staline tout
comme en Italie avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922 et en Allemagne avec Hitler en 1933. Ces régimes
suppriment la démocratie et les libertés et prônent l'élévation d'un "homme nouveau" et d'une "société nouvelle".
Aussi, alors que les régimes naissent et s'affirment en URSS, en Italie et en Allemagne pendant l'entre-
deux-guerres, dans quelle mesure peut-on parler d'un ou des totalitarismes ?
Les régimes totalitaires de Staline, Hitler et Mussolini ont pour but de créer une société nouvelle
complètement différente de la précédente ainsi qu'un "homme nouveau". Les outils et les moyens utilisées pour y
parvenir sont identiques, leurs objectifs et leur idéologie restent cependant différents.

Les différents régimes totalitaires ont un même projet "révolutionnaire", celui d'une société nouvelle et
d'un homme nouveau au service d'un chef leader.
Pour mener à bien ces projets révolutionnaires et permettre la création d'un "homme nouveau", la nation
doit s'identifier à un chef. En effet, le chef concentre tous les pouvoirs et inspire les politiques mises en œuvre. Il est
considéré par la population comme un vrai sauveur. En URSS, on surnomme Staline "Le petit père des peuples"
ce qui nous donne une image d'un homme proche des enfants, d'une personne bienveillante. En Allemagne, Hitler
est appelé "Führer" qui peut se traduire par "guide". Mussolini est surnommé "Duce" pouvant être traduit par
"conducteur". Tous ces surnoms montrent la fascination que les trois chefs exercent sur le peuple. Les
manifestation à la gloire des chefs dans les espaces publiques sont nombreuses, les populations organisent des
parades et chantent des poèmes.
Les trois régimes rejettent tous d'l'idée de démocratie, ils sont dit anti-démocratiques. En URSS , le
parlementarisme serait au service des bourgeois et causerait donc l'exploitation des travailleurs ce qui est contre le
principe d'égalité sociale que prône justement le communisme. En Allemagne et en Italie, il briserait l'unité
nationale. Ainsi, les libertés individuelles et collectives sont supprimées de manière drastique.
Les régimes totalitaires montrent la volonté de rompre avec la société passée et préconisent la création d'un
"homme nouveau". En Allemagne, l'idéal de l'homme nouveau est celui de la race aryenne. En Italie, Mussolini
veut créer un homme guerrier et dangereux. En URSS, l'ouvrier paysan dévoué au communisme est mit au
premier plan.

De cette façon, les trois régimes souhaitent la création d'un homme nouveau dans une société nouvelle.
Aussi, les outils pour y parvenir restent identiques.

Les régimes totalitaires de l'entre-deux-guerres utilisent les mêmes instruments pour imposer leur
politique.
Les régimes encadrent sévèrement les populations. En effet, Ils souhaitent maitriser tous les aspects de la
vie des habitants. De cette façon, le travail, l'école ou encore les loisirs font l'objet d'un contrôle rigoureux. La
population n'existe qu'à travers le collectif. Ce sont les jeunes qui sont le plus encadrés puisqu'ils représentent le
futur du parti. En Allemagne par exemple, on crée l'organisation des "jeunesses hitlériennes". La propagande est
omniprésente dans les régimes totalitaires. Elle se traduit par des affiches, des chansons et des manifestations à la
gloire du régime sans oublier la censure qui touche les médias et les artistes.
Les régimes totalitaires utilisent la violence et la répression contre ceux qui sont considérés comme de
freins à l'épanouissement du régime. Le KGB en URSS déporte les opposants au régime dans les goulags. Staline
organisa la Grande Terreur en 1937 qui frappa près de 680 000 personnes. En Italie, ce sont avec les "chemises
noires" que les arrestations arbitraires, l'intimidation et les procès truqués se multiplient. Quant à l'Allemagne, les
S.A, les S.S et la Gestapo se chargent de persécuter et déporter les juifs, les tsiganes, les opposants ainsi que les
homosexuels. Dès 1933, ce sont plus de 50 000 opposants qui sont déportés dans camps de concentration.
L'Italie et l'Allemagne adoptent une économie de guerre basée sur le réarmement. En URRS, l'économie
est planifiée avec les plans quinquennaux et les terres sont collectivisées pour financer l'industrie lourde. En Italie
et en Allemagne, les régimes visent l'autarcie. La politique économique s'appuie sur la réalisation de grands
travaux pour doter le pays d'infrastructures et lutter contre le chômage.
Ainsi, les différents régimes totalitaires de l'entre-deux-guerres possèdent une multitudes de points
communs qui ne sont autres que leurs outils mais il faut noter qu'ils n'ont pas les mêmes objectifs ni la même
idéologie.

Des spécificités peuvent néanmoins êtres observées entre chacun des régimes totalitaires.
Les régimes totalitaires présentent tous les trois des points communs mais divergent sur la société qu'ils
veulent mettre en place. Hitler veut instaurer la pureté raciale. Selon lui, la race allemande est la race supérieure.
Ainsi, il souhaite préserver cette race et considère les handicapés, les juifs -exclus par les lois de Nuremberg en
1935- ou encore les homosexuels comme crimes contre la race. Ils abâtardiraient la race. Il veut dominer la race
inférieure et mène une guerre expansionniste pour conquérir l'espace vital qui appartiendrait à la race allemande.
Les persécutions, pogroms, se multiplient. Alors que le nazisme se caractérise par la sacralisation d'une race
supérieure, le fascisme se caractérise par la sacralisation de la nation. En effet, Mussolini préconise un projet
nationaliste et souhaite atteindre la grandeur de l'empire romain. Il mène des expansions colonniales et veut faire
de l'Italie un pays autosuffisant en appliquant une politique autarcique. A l'opposée, le stalinisme met l'égalité
sociale au cœur de son idéologie. En effet, le capitalisme serait à l'origine de toutes les inégalités sociales. Ainsi, il
supprime la propriété privée, instaure la collectivisation des moyens de production et place tout le peuple comme
salarié de l'Etat.
L'Art est rigoureusement contrôlé par l'Etat. Le réalisme socialiste font l'éloge des prouesses soviétiques :
les ouvriers et les paysans sont mit en valeur. En Italie, Mussolini encourage un retour à l'Art antique. En
Allemagne, Hitler mène une lutte contre l'art moderne qu'il qualifie d' "art dégénéré" et met en valeur l'art
classique qui glorifie évidemment la race aryenne. Des autodafés et des expositions d'œuvres à bannir sont
organisées
Les régimes s'opposent également en terme de religion. En effet, pour s'assurer le soutient des catholiques,
Mussolini signe en 1929 les accords de Latran, reconnaissant la souveraineté du Pape sur le Vatican. En URSS,
Staline encourage l'athéisme tandis que l'idéologie nazie est au contraire radicalement antichrétienne.

Ainsi, les régimes totalitaires, de Staline, Hitler et Mussolini, ayant prit place durant l'entre-deux-guerres
ont pour même projet de créer une société nouvelle anti-démocratique autour d'un chef. Pour cela, ils optent pour
les mêmes outils : la violence et l'embrigadement de la population. Cependant, leur idéologie et leur objectifs
restent particulièrement différents. L'URSS se rapporte au communisme et donc à la collectivisation des moyens
de production, l'Italie à la sacralisation de la nation tandis que l'Allemagne, elle, sacralise une prétendue "race
supérieure" aruyenne.
Parallèlement à cela, on pourrait se demander comment des populations entières ont pu se soumettre au
différents régimes aussi facilement.

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