Vous êtes sur la page 1sur 15

Thème 1 – Fragilités des démocraties, totalitarismes et

Seconde Guerre mondiale (1929-1945)

Chapitre 2. Les régimes totalitaires

Les régimes totalitaires


Introduction
La Première Guerre mondiale va totalement bouleverser les pays européens qui vont
connaitre des crises profondes (politiques, sociales, économiques) qui fragilisent les
démocraties les plus récentes, comme la République allemande de Weimar. Entre 1917 et
1933, des régimes politiques qualifiés de totalitaires s’imposent en Russie, en Italie et en
Allemagne. Ces régimes veulent soumettre l’individu à leur projet de transformation de la
société et affirment la toute-puissance de l’État, Ils participent à la déstabilisation de l’Europe
de l’entre-deux-guerres.

Comment se caractérisent les régimes totalitaires de l’entre-deux-guerres ?

I) Points communs et différences idéologiques des régimes


totalitaires.
Quels sont les fondements idéologiques des régimes totalitaires ?

Voir les 3 vidéos du dossier : Les régimes totalitaires.

Question1

Consignes : En utilisant les 3 vidéos indiquez quels sont les points communs et les
spécificités de ces 3 régimes.

Question 2

Consignes : Regardez la vidéo : « Révision sur le régime totalitaire soviétique et nazi » et


corrigez ou complétez si nécessaire votre réponse à la question 1.

1
1. La guerre à l’origine de l’apparition de ces régimes.

a) Une Europe déstabilisée par la première guerre mondiale.

Les pays européens sortent profondément déstabilisés de la Grande Guerre. En Allemagne, la


République de Weimar, proclamée en novembre1918, mais est associée à la défaite militaire
et au Diktat de Versailles et de ce fait est mal aimée des allemands. À la fin des années
1920, la crise économique aggrave l’instabilité politique. Le pays connait alors un climat
révolutionnaire. L’Italie est elle aussi fragilisée par la «victoire mutilée» et connaît également
de fortes tensions. Dans ces démocraties fragilisées par la guerre, la violence extrême du
premier conflit mondial contamine le domaine politique.

b) Les démocraties italienne et allemande fortement fragilisées.

Mussolini et Hitler arrivent au pouvoir en utilisant le cadre institutionnel. En Italie, le Parti


national fasciste, fondé en 1921, se présente comme le garant de l’ordre. En octobre1922, les
Chemises noires fascistes marchent sur Rome pour obtenir du roi Victor Emmanuel III la
nomination de Mussolini au pouvoir. En Allemagne, le Parti national-socialiste, avec Hitler
à sa tête, voit ses résultats électoraux progresser au cours des années 1920. Dans le même
temps, les SA utilisent systématiquement la violence contre leurs adversaires. ( SA
(Sturmabteilung) : organisation paramilitaire du parti nazi.)

Confronté à une crise politique aigüe, le président Hindenburg est contraint de nommer
Hitler chancelier en janvier 1933.

c) La révolution russe.

Au début de l’année 1917, l’Empire russe subit des défaites militaires, des pénuries dans les
villes, ainsi que des grèves ouvrières. En février, une révolution renverse le tsar. La
situation politique demeure instable et des troubles révolutionnaires gagnent l’ensemble du
pays. En octobre, les bolcheviques conduits par Lénine et Trotsky s’emparent du pouvoir
(Bolcheviques : partisans du parti créé par Lénine en 1903 et qui devient Parti communiste en
1918.). Ils affrontent les partisans du tsar lors d’une longue guerre civile. Fin 1922, devenus
maîtres du pays, ils proclament la naissance de l’URSS.

2
2. Fascisme italien et nazisme allemand

a) La volonté de créer un homme nouveau.

Le fascisme comme le nazisme considèrent qu’ils doivent sauver leur pays du déclin. Selon
Mussolini et Hitler, la démocratie, affaiblit la nation. Pour assurer la toute-puissance de l’État
il faut donc supprimer la démocratie. En Italie, les lois dites «fascistissimes» de 1925-1926
organisent l’encadrement autoritaire de la population. La restauration de la grandeur nationale
passe également, pour ces dirigeants, par la transformation de la société et des individus. La
révolution totalitaire entend forger un «homme nouveau », produit de l’idéologie du régime.

b) Le fascisme : Une révolution nationale.

Mussolini fonde le fascisme sur un double mouvement. A la fois une référence au glorieux
passé de l’Empire Romain mais en même temps un véritable culte de la modernité. L’Empire
romain de l’Antiquité est érigé en modèle. L’instauration d’un calendrier fasciste marque
l’entrée du pays dans une nouvelle ère. De même Mussolini entreprend de transformer et
moderniser l’architecture de la ville de Rome. Le peuple italien quant à lui doit
impérativement être uni et mettre son énergie au service d’un projet de grandeur nationale.

c) Le racisme à la base de l’idéologie nazie.

(Racisme : théorie pseudo-scientifique qui divise l’humanité en plusieurs races inégales et antagonistes.)

Dans Mein Kampf, Hitler prône la suprématie de la «race aryenne» (Aryen : membre de la «
race » jugée supérieure par les nazis, d’origine indo-européenne.). Il expose également son
antisémitisme et son racisme. (Antisémitisme : hostilité, haine à l’encontre des Juifs.)

La communauté du peuple (Volksgemeinschaft), considérée comme un « corps vivant », doit


être « nettoyée » de tout ce qui contribue à l’affaiblir.

En septembre1935, les Juifs sont exclus de la communauté nationale par les lois de
Nuremberg. L’antisémitisme nazi s’exprime dans toute sa violence en novembre 1938, lors
de la Nuit de cristal, au cours de laquelle les Juifs allemands sont victimes d’un pogrom à
l’échelle nationale (Pogrom : terme russe qui désigne un déchaînement de violences contre une
communauté juive, caractérisé par des pillages et des assassinats). Les homosexuels, les témoins de
Jehova, les handicapés sont également persécutés par le régime nazi.

3
Point de passage : 9-10 novembre 1938. La nuit de cristal.

Consignes : Regardez les vidéos du dossier documentaire « la nuit de cristal » puis répondez
aux questions.

Questions :

1) Quel évènement sert de prétexte aux nazis pour déclencher la nuit de cristal
2) Pourquoi a-t-on donné à cet évènement le nom de « nuit de cristal » ?
3) Pour quelle raison peut-on parler d’un évènement orchestré par l’état ?
4) Quelles formes les violences de la nuit de cristal prennent-elles ?
5) Pourquoi peut-on parler d’un évènement de grande ampleur ?
6) Pourquoi « la nuit de cristal » représente le début d’un sinistre processus pour les juifs
d’Allemagne ?

3. Le socialisme soviétique

a) L’abolition des classes sociales.

Pour Lénine, fondateur du parti bolchevique, la révolution de 1917 doit mettre fin à la lutte
des classes et conduire à une dictature du prolétariat permettant d’aboutir à une société
idéale sans classes sociales et sans État. (Prolétariat : groupe social constitué par les prolétaires, qui ne
possèdent que leur force de travail.)

Comme pour le fascisme et le nazisme, ce projet de transformation s’étend à l’individu lui-


même. Le communisme soviétique a pour ambition de produire un citoyen idéal, dévoué à
l’édification d’une société purement socialiste.

b) Un idéal internationaliste.

Pour Léon Trotsky, une révolution restreinte à un seul pays ne peut être efficace. La
révolution bolchevique est donc considérée comme la première étape d’une révolution
mondiale. En 1919, Lénine impulse la création d’une Internationale communiste, appelée
Komintern, qui travaille à coordonner les forces des partis communistes du monde entier.

c) La prise du pouvoir par staline.

Secrétaire général du Parti communiste soviétique à partir de 1922, Staline, qui se présente
comme un héritier de Marx et de Lénine, s’empare progressivement de la totalité des
pouvoirs. Fin 1928, il apparaît comme le maître incontesté du pays.

4
II) De nombreuses similitudes dans les régimes totalitaires.
Comment les régimes totalitaires contrôlent-ils leurs sociétés ?

1. Des régimes autoritaires

a) Une vie politique dominée par un chef incontesté et un parti unique.

Dès leur arrivée au pouvoir, Mussolini le Duce, (Duce : mot italien dérivé du latin « dux », signifiant
« guide ».) Hitler le Führer (Führer : mot allemand signifiant « chef », « guide ».) et Staline le Vodj
(Vojd : mot russe signifiant « chef », « guide ».) imposent une dictature implacable. Chacun se
présente en tant que chef infaillible guidant son peuple. Ils n’admettent qu’un parti unique
qui détient le monopole de l’action et du discours politiques. Ce parti est omniprésent et
exerce une influence considérable sur l’organisation politique et sociale.

b) Une propagande et une mise en scène du pouvoir permanente.

Les régimes totalitaires cherchent à contrôler les esprits. L’information est soumise à la
censure et véhicule une propagande qui met en scène la toute-puissance de l’État et du parti
unique. (Propagande : ensemble des actions exercées sur l’opinion qui vise à la faire adhérer à un modèle
politique et sociétal.)

Le chef est l’objet d’un culte de la personnalité. Les arts (sculpture, architecture, etc.) et les
médias (radio, cinéma) participent à l’élaboration d’un mythe du chef infaillible. En
Allemagne, Joseph Goebbels organise ainsi chaque année à Nuremberg de grandes
cérémonies nazies filmées par la cinéaste Leni Riefenstahl.

c) La terreur comme moyen de gouvernement.

L’État impose son pouvoir total par la pratique de la terreur. Des polices politiques traquent
les individus qui refusent de se soumettre. Le 20mars 1933, le premier camp de
concentration ouvre à Dachau, en Allemagne, pour enfermer les militants communistes.
(Camp de concentration : lieu de détention ayant pour mission première la « rééducation » des opposants
politiques. Ce sont en général des camps de travail forcé.)

En URSS, Staline veut également éliminer «les ennemis de l’intérieur». Ceux qui sont
considérés comme tels sont déportés et assassinés en masse dans des colonies spéciales et des

5
camps de travail forcé administrés par le Goulag. (Goulag : administration soviétique chargée de la
gestion des camps de travail forcé. Le terme désigne également les camps eux-mêmes.)

Des millions de personnes, comme Evguénia Guinzbourg, sont victimes de cette violence
d’État.

Point de passage : 1937-1938. La Grande Terreur en URSS.

Consignes : Regardez les vidéos du dossier documentaire « la Grande Terreur » puis


répondez aux questions.

Questions

1) Qu’est-ce que la Grande Terreur ?


2) Pourquoi peut-on affirmer que Staline a opéré une « purge politique » durant la
Grande Terreur
3) Comment les « ennemis de l’intérieur étaient-ils déterminés »
4) Quel sort était réservé aux « ennemis de l’intérieur »
5) Décrivez les conditions de vie et de travail dans les Goulags
6) Pourquoi peut-on affirmer que la Grande Terreur et les goulags permettaient à Staline
de développer et aménager l’URSS à moindre frais ?
7) Dressez un bilan chiffré de la grande terreur

2. La société totalement contrôlée.

a) Le contrôle de la vie quotidienne.

L’emprise totalitaire s’exerce sur tous les aspects de la vie sociale et privée. En
Allemagne, l’organisation Kraft durch Freude (La force par la joie) se charge des loisirs et des
vacances des travailleurs afin de contrôler leur temps libre. En Italie, le parti fasciste met en

6
place des groupes de quartier et des chefs d’immeuble qui exercent le contrôle des individus
au plan local. L’ensemble de la vie quotidienne est ainsi contrôlé et politisé.

b) Une jeunesse embrigadée.

Les régimes totalitaires veillent à embrigader la jeunesse pour mieux transformer la


société. La Jeunesse italienne du licteur en Italie, (Jeunesse italienne du licteur : organisation de la
jeunesse fasciste en Italie.) les Komsomols en URSS (Komsomol : organisation des jeunesses
communistes en URSS.) et les Jeunesses hitlériennes en Allemagne recrutent des millions de
jeunes pour en faire de purs produits de l’idéal totalitaire. Ces organisations de type
paramilitaire visent à éradiquer toute forme d’opposition et soumettre entièrement la jeunesse
à l’autorité de l’État.

c) Une résistance tente néanmoins de s’organiser.

L’adhésion ou le consentement des populations aux régimes totalitaires est réelle et repose sur
de multiples facteurs, dont la peur, la propagande et le travail d’encadrement. Mais certaines
formes de résistance se manifestent. En Italie, l’Église qui a soutenu l’arrivée au pouvoir de
Mussolini s’impose parfois comme une force d’opposition. En URSS, de nombreux
Soviétiques continuent à fréquenter les églises orthodoxes malgré la politique antireligieuse
du régime. En Allemagne, une partie de la jeunesse, des ouvriers de la Ruhr et des catholiques
de Bavière se montre hostile à l’embrigadement dans les organisations nazies.

3. Une volonté de contrôler également l’économie.

a) La mise en place du communisme en URSS.

Le communisme soviétique entend supprimer la propriété privée pour mettre en place une
économie planifiée et nationalisée. (Économie planifiée : économie dont les principales orientations
sont fixées par l’État.) (Nationalisation : opération par laquelle une entreprise privée devient la propriété de
l’État.)

Staline accélère ce programme à partir de 1928. Il lance un premier plan quinquennal et


accentue la politique de nationalisation des moyens de production, notamment dans les
campagnes.

b) En Allemagne et en Italie des états très interventionnistes.

L’État totalitaire instaure une politique de grands travaux, ainsi que d’ambitieux programmes
agricoles et industriels. Mussolini lance de «grandes batailles» (pour le blé, pour la
bonification des terres insalubres) afin de soutenir l’activité économique de l’Italie. En
Allemagne, Hitler initie la construction d’autoroutes et commande la production d’un modèle
de voiture économique volontairement appelée «Volkswagen » (voiture du peuple), mais que le
pays peine à produire.

7
c) Des succès à relativiser.

Ces politiques économiques interventionnistes permettent de faire reculer le chômage en Italie


et en Allemagne. Les populations en ressentent une certaine satisfaction matérielle qui
explique en partie leur adhésion à ces régimes. Pour autant, l’économie italienne n’est pas
véritablement transformée et en Allemagne, l’essor économique s’explique avant tout par la
relance d’une industrie de l’armement en prévision de la guerre.

III) Des régimes qui mènent à la guerre


Quelles sont les conséquences des pratiques totalitaires sur l’ordre européen ?

1. La guerre idéalisée

a) La guerre comme moyen pour dynamiser la nation.

Fascistes italiens et nazis allemands considèrent la guerre comme un moyen de revivifier la


nation. Elle est pour eux la conséquence nécessaire d’une volonté de puissance et consacre la
domination des plus forts. Hitler et Mussolini paradent d’ailleurs souvent en uniforme
militaire. Pour les nazis, la guerre n’est pas uniquement un moyen de conquérir des
territoires: elle est une loi naturelle, au cœur de toutes les relations humaines et un
moyen d’éliminer les plus faibles.

b) Une volonté de retrouver la grandeur impériale pour Mussolini.

Au milieu des années 1930, devant l’usure du régime fasciste, Mussolini cherche un nouvel
élan. Il érige l’Empire romain en modèle absolu et souhaite le ressusciter par la conquête
coloniale. En octobre1935, ses troupes envahissent l’Éthiopie. Pour Mussolini, cette
conquête annonce une domination italienne sur l’ensemble de la mer Méditerranée.

c) Espace vital et pangermanisme.

(Pangermanisme : volonté de regrouper dans un même État tous les peuples d’origine germanique.)

Pour Hitler, la conquête territoriale est considérée comme le moyen de garantir au peuple
allemand un espace vital (Lebensraum), indispensable à la survie de la race germanique. Dès
1920, le parti nazi exige dans son programme «de la terre et des colonies pour nourrir son
peuple et résorber sa surpopulation». L’expansion est également justifiée par la nécessité de
réunir toutes les populations «de sang et de langue allemands» dans un grand Reich,
aussi bien les Allemands de Pologne et de Tchécoslovaquie que les Autrichiens.

8
2. Après 1933, une remise en cause de l’ordre international par les
régimes totalitaires s’opèrent.

a) Un ordre international remis en cause.

L’Allemagne nazie et l’Empire du Japon quittent la SDN dès 1933. (SDN (Société des Nations) :
organisation internationale créée en 1919 afin de pacifier les relations internationales.)

Hitler bafoue les dispositions du traité de Versailles en rétablissant le service militaire dès
1935. Les effectifs de la Wehrmacht, limités par le traité, augmentent rapidement. En
mars1936, il remilitarise la Rhénanie, région frontalière de la France. (Wehrmacht : nom porté par
l’armée allemande à partir de mai 1935.)

b) Des totalitarismes qui s’affrontent.

À son arrivée au pouvoir, Hitler cherche des alliés pour contrer la menace communiste. En
novembre1936, l’Allemagne et l’Italie affichent leur alliance en proclamant la constitution de
l’Axe Rome-Berlin. Puis Hitler signe le pacte Antikomintern avec l’Empire du Japon.
(Pacte Antikomintern: pacte conclu contre l’Internationale communiste entre l’Allemagne et le Japon, puis
l’Italie (1937), la Hongrie et l’Espagne (1939).)

Staline entend s’appuyer sur les partis communistes des démocraties européennes pour « faire
barrage au fascisme ».

c) Le non-respect du principe de non-intervention dans la guerre d’Espagne.

En Espagne, le gouvernement du Front populaire, élu démocratiquement en février1936,


doit faire face à un soulèvement militaire déclenché au mois de juillet. Une guerre civile
oppose les nationalistes menés par le général Franco aux défenseurs de la République.
Ce conflit fracture l’Europe. L’Allemagne et l’Italie livrent des armes aux forces nationalistes,
rompant le pacte de non-intervention signé avec les démocraties européennes. De son côté, le
Komintern organise les Brigades internationales. Composées de volontaires communistes,
socialistes et anarchistes du monde entier, elles combattent aux côtés des forces républicaines.
L’Espagne devient le terrain d’affrontement des totalitarismes.

9
Point de passage : 1936-1938. Les interventions étrangères dans la
guerre civile espagnole.

Consignes : Regardez les vidéos du dossier documentaire « Les interventions étrangères dans
la guerre civile espagnole.» puis répondez aux questions.

Questions

1) Pourquoi une guerre civile éclate-t-elle en Espagne en 1936 ?


2) Quels états étrangers interviennent dans la guerre civile espagnole ?
3) Qui soutiennent-ils ?
4) Quelle est l’attitude des démocraties française et anglaise face à la guerre d’Espagne ?
5) Que sont les brigades internationales ? Pourquoi sont-ils venus combattre en Espagne ?
6) Quelles sont les raisons qui ont rendu la ville de Guernica célèbre.
7) Quelles sont les raisons qui font de la guerre d’Espagne une « répétition générale » de la
Seconde Guerre Mondiale ?

3. 1938-1939, la marche à la guerre

a) Les démocraties européennes résolument pacifistes.

Les gouvernements britannique et français sont paralysés face à l’impérialisme et au


bellicisme des régimes totalitaires. Leurs opinions publiques, encore marquées par
l’expérience de la Grande Guerre, sont profondément pacifistes. Neville Chamberlain, le
Premier ministre britannique, défend une politique d’appeasement (apaisement), fondée sur
des négociations pour protéger le continent d’un nouveau conflit.

b) Une Allemagne résolument expansionniste.

Profitant de la faiblesse des démocraties, Hitler engage son projet de constitution d’une
« grande Allemagne ». En mars1938, ses troupes pénètrent en Autriche, qui est annexée.
C’est l’Anschluss. (Anschluss : nom donné à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en mars 1938.)

10
Il réclame ensuite le rattachement de la région des Sudètes en Tchécoslovaquie, où vivent 2
millions de germanophones.

En septembre1938, Chamberlain propose une conférence internationale qui se tient à Munich.


L’accord, validé par Édouard Daladier pour la France, impose à la Tchécoslovaquie de céder
les Sudètes aux nazis.

c) Une guerre souhaitée et préparée par Hitler.

Au début de l’année 1939, Hitler poursuit sa politique d’expansion vers l’est. En mars, la
Wehrmacht entre dans Prague, la capitale tchécoslovaque. L’état-major allemand accélère les
derniers préparatifs d’une guerre programmée depuis longtemps. En août1939, les ennemis
allemands et soviétiques signent un pacte de non-agression qui prévoit des partages
territoriaux. À la fin de l’été, Hitler, dont l’armée compte 2,2 millions d’hommes, est prêt à
envahir la Pologne.

Conclusion

L’europe des années 30 déstabilisée par la première guerre mondiale et la terrible crise économique
née aux Etats-Unis en 1929 se divise sur le plan idéologique avec d’un côté des démocraties pacifistes
et affaiblies et de l’autre des régimes totalitaires et de plus en plus agressifs tels que le fascisme
italien, le nazisme allemand et le totalitarisme soviétique qui partagent de nombreux points communs
même si des spécificités peuvent les éloigner. Les régimes totalitaires remettent en cause l’ordre établi
après la première guerre mondiale et vont conduire progressivement le monde vers une nouvelle
guerre.

11
Retenir l’essentiel
Avec 2 schémas bilan

12
Avec quelques notions clés

Avec quelques dates clés

13
Avec quelques personnages clés

14
Avec une synthèse rédigée

Les régimes totalitaires (1917-1939)

Comment se caractérisent les régimes totalitaires de l’entre-deux-guerres ?

I) Points communs et différences idéologiques des régimes totalitaires.

- Les régimes totalitaires s’imposent dans une Europe déstabilisée par le premier conflit
mondial et se consolident dans l’entre-deux-guerres.
- Ces régimes portent un projet de transformation de la société et de l’individu.
- Fascisme et nazisme mêlent nationalisme et autoritarisme.
- Le nazisme se distingue par son racisme et son antisémitisme.
- Le socialisme soviétique entend fonder une société sans classes.
- À la fin des années 1920, Staline impose son pouvoir à la tête du pays.

II) De nombreuses similitudes dans les régimes totalitaires.

- Les régimes totalitaires s’appuient sur un chef incontesté et un parti unique.


- Ils développent une propagande intensive et font usage de la terreur.
- La société est étroitement encadrée.
- La vie quotidienne est contrôlée, la jeunesse embrigadée.
- Dans le domaine économique, les régimes totalitaires sont interventionnistes.
- L’URSS met en place une économie dirigée et planifiée.

III) Des régimes qui mènent à la guerre

- Fascistes et nazis ont la guerre comme objectif.


- Ils rêvent de conquêtes pour bâtir des empires ou assurer la survie de leur peuple.
- Ils bouleversent la géopolitique du continent européen en remettant en cause les traités de
paix et en pratiquant un nationalisme de conquête.
- À partir de 1938, les revendications territoriales d’Hitler déstabilisent encore davantage
l’Europe.
- Les démocraties évaluent difficilement le risque de guerre que font peser les régimes
totalitaires en général et la politique d’Hitler en particulier.
- À la fin de l’été 1939, les régimes totalitaires, l’Allemagne nazie surtout, précipitent le
continent européen dans la guerre.

15

Vous aimerez peut-être aussi