Vous êtes sur la page 1sur 9

Chapitre 3 : L’Union Européenne et la démocratie

Doc d’accroche : Manuel p83 + Powerpoint Diapo 1


=> 1 modèle attractif / 1 modèle que l’on quitte

Commencer par leur poser la question :


- Qu’est-ce que l’Union Européenne pour eux ?
- Que représente l’Union Européenne pour eux ? Donner des exemples
- Existe-t-il une unité européenne, une identité européenne, une citoyenneté ? En quoi ça consiste ?
- Quelles sont les réalisations concrètes de l’UE ?
- Qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui « être européen » ?
- Comment s’est fait l’unification du continent à travers l’Histoire ? Donner des exemples

INTRODUCTION :
 L’Union Européenne est une organisation internationale unique au monde, dans laquelle les Etats
membres ont volontairement confié, délégué, une partie de leurs compétences, comme l’émission de
monnaie. Ainsi, aux pouvoirs nationaux se superpose un pouvoir européen fondé sur des institutions
démocratiques, comme le Parlement Européen.
 L’Union Européenne est également un ensemble de 28 Etats forgés au cours des siècles d’une histoire
mouvementée, et qui tentent depuis 50 ans de s’unir autour du pôle fédérateur de l’UE et de valeurs
communes comme la démocratie, le respect des libertés fondamentales et des droits de l’Homme.
 Toutefois, ces dernières années ont vu la montée en puissance de l’euroscepticisme, voire de
l’europhobie et des populismes, obligeant les Européens à s’interroger sur leur modèle de démocratie
déléguée
 Entre démocratie représentative et démocratie déléguée, comment l’UE fonctionne-t-elle?
 Comment expliquer la défiance croissante des Européens envers l’UE ?

Bien connaître les cartes pp84-85

I : L’UE, 1 expérience démocratique unique dans l’histoire politique

A] 1 projet né d’un besoin de paix et de liberté à l’échelle d’un continent

a) L’expérience traumatisante de 2 guerres mondiales et un projet déjà ancien


Powerpoint Diapo 5 : Victor Hugo regarder la modernité du texte et dégager le schéma des institutions europ.
- L’idée d’une Europe politiquement et économiquement unifiée est ancienne. Rêvée par Victor Hugo au
XIXème, théorisée lors de la crise de 1929 par l’Allemand Gustav Stresemann et le Français Aristide
Briand, elle est pensée à la fois comme un outil de paix pour le vieux continent et comme un facteur de
prospérité. Pendant la 2ème WW, elle est reprise par certains mouvements de résistance qui pensent déjà
à la réorganisation de l’Europe.
- La Guerre Froide redonne du crédit à l’idée d’unification du continent. Quelle place pour l’Europe dans 1
monde devenu bipolaire, quelle chance de survie coincée entre l’URSS et les Etats-Unis ?
L’unification européenne est lente et progressive. C’est un phénomène sans précédent dans l’histoire parce que
pacifique. C’est un véritable défi que relèvent les anciens belligérants.

b) Le contexte d’après-guerre et la difficile reconstruction de l’Europe


- Prise de conscience d’un modèle de civilisation spécifiquement européenne (différent de ceux des Etats
Unis et de l’URSS). Héritage culturel qui remonte à l’Antiquité et qui s’appuie sur les valeurs de la
démocratie athénienne et des Lumières (Raison, tolérance, démocratie libérale).
- Prise de conscience de la fragilité de l’Europe qui a multiplié les guerres fratricides. Immense faiblesse
de l’Europe qui est devenu un enjeu pour les 2 Grands.
- Triple crainte à l’origine de l’Europe :
Crainte face à la puissance de l’URSS et face à son expansion en Europe de l’ Est ralliée de force au
modèle de la démocratie populaire
Crainte face à l’hégémonie américaine toute aussi puissante en matière économique et financière
Crainte d’une résurrection incontrôlée de la puissance et du militarisme allemand.
Seule une union des pays d’Europe de l’Ouest peut encore permettre de conserver une existence sur la scène
internationale et de préserver une véritable communauté d’intérêt.

c) Les principes fondateurs de l’Europe, des principes issus de la social-démocratie et de la démocratie


libérale
Bien connaître les 5 pères fondateurs ainsi que leur courant politique
- Le courant Démocrate chrétien présent dans les pays d’Europe.
Allemagne : Konrad Adenauer et la CDU
Italie : Alcide de Gaspari
France : Robert Schuman et le MRP (mouvement républicain populaire)
- La sociale Démocratie se rallie également à l’idée européenne : Belgique : Paul Henri Spaak et le PS
belge.
Les freins à la construction européenne : L’opposition entre Unioniste et Fédéraliste
Les forces politiques qui entendent préserver la souveraineté nationale au maximum et qui soutiennent la mise
en place d’1 « Europe des Etats » ou d’une « Europe des Nations ». Refusent tout idée fédérale et de parler des
Etats-Unis d’Europe.
Grande Bretagne et France gaulliste : refus de toute supranationalité.

B] Les premiers succès : une approche pragmatique fondée sur la coopération

a) La création de l’OECE pour la gestion de l’aide Marshall en 1948.


Organisme de gestion de l’aide qui rassemble les bénéficiaires du Plan Marshall en vue de la répartition par
les Européens eux-mêmes de l’aide (12 milliards $ fournis aux 16 pays d’Europe qui l’acceptent). => 1 er
organisme de coopération et de négociation.

b) Les initiatives européennes.


- Création du Benelux en 1948 : Union douanière entre la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg afin de
faciliter la reconstruction et d’optimiser l’aide Marshall.
- Le Conseil de l’Europe : 1ère instance de démocratie déléguée
Organisation du Congrès de La Haye à l’initiative de Churchill qui lance un appel à la constitution des
Etats-Unis d’Europe. (présence de 800 délégués de 19 pays favorables).
Mai 1949 : Création du Conseil de l’Europe par 10 pays (puis 21 membres soit la totalité des pays de
l’Europe occidentale). Est composé d’un conseil des ministres représentant les gouvernements et d’une
assemblée consultative siégeant à Strasbourg.
Il a un rôle de défense du modèle européen (démocratie libérale) et de coopération dans les domaines
juridique et culturel.

c) La réussite de la CECA : 1951 Diapo 6


 Une initiative française : Jean Monnet et Robert Schuman
Respectivement à l’époque initiateur de la planification à la française et ministre des Affaires Etrangères.
- 9 mai 1950 : Proposition de communauté franco-allemande pour le charbon et l’acier. Volonté de créer
une communauté ouverte aux autres pays européens.
Les motivations sont avant tout politiques : l’acier est le produit de base du matériel militaire et le
charbon est le produit de base de la reconstruction. L’objectif est donc de faciliter la reconstruction
française tout en encadrant celle de l’Allemagne.
- La vision de Jean Monnet et de Robert Schuman : Ne pas isoler l’Allemagne mais l’associer à un projet
commun et créer des solidarités de fait entre les pays européens afin d’éviter de nouvelles guerres.
1 grands courage politique des 2 hommes, 5 ans seulement après la fin de la guerre et alors que la France a
abandonné les tickets de rationnement 1 an auparavant seulement.
 La CECA : 1 pouvoir supranational sans précédent.
Signature du Traité de Paris le 18 avril 1951 et entrée en vigueur le 25 juillet 1952.
6 pays fondateurs : Naissance de l’Europe des Six : Fce, All, It, et Benelux
- Hostilité britannique face à un pôle continental en construction
- Condamnation soviétique car tournée contre l’URSS.
CECA a à sa tête 1 président de la Haute Autorité : Jean Monnet.
Les fonctions de la Haute Autorité : coordonner et harmoniser les productions de fer, de charbon et d’acier
entre les pays membres, mener une politique sociale pour le reclassement des ouvriers touchés par le déclin
ultérieur de ces industries.
 Son succès représente un pas décisif dans la construction européenne et rend les pères fondateurs
ambitieux pour l’Europe.

C] Une nouvelle forme de démocratie : Le Traité de Rome et la mise en place de la CEE (1957)

a) La CEE, une révolution des mentalités


 1957 : Naissance de la CEE (Communauté Economique Européenne) grâce au Traité de Rome
Réconciliation franco-allemande s’engage progressivement au début des années 1950 (nécessité de la
reconstruction et volonté française d’encadrer le redressement de l’Allemagne). Démarche d’intégration
progressive des économies à partir de projets concrets comme le Marché commun ou la politique agricole
commune => Idée : faire fusionner les économies et les rendre interdépendantes afin d’éviter tout nouveau
risque de conflit
Il s’agit « de poursuivre la construction européenne par le développement d’institutions communes, la fusion
progressive des économies nationales, la création d’un Marché Commun et l’harmonisation progressive des
politiques sociales » Jean Monnet, sommet de Messine 1955.

 La démocratie au cœur des institutions européennes : Schémas 1 p92 et schéma 3 p93 + Diapo 8
Les institutions européennes sont 1 compromis entre les différentes visions du projet européen, entre les
intérêts nationaux et les intérêts communautaires :
- La Commission européenne : est la gardienne des traités et celle qui incarne véritablement l’intérêt
communautaire. Elle est totalement indépendant des gouvernements nationaux et incarne un pouvoir
supranational. Les commissaires sont bien issus des pays membres. Ils sont proposés par les
gouvernements nationaux. On est ici dans un schéma d’Europe Fédérale, le plus fort degré d’intégration
- Le Parlement Européen : Il incarne l’organe le plus démocratique de l’Europe car ses membres sont issus
des parlements nationaux en 1957 (seront directement élus par les peuples européens en 1979). Il est là
pour représenter les citoyens européens et leurs intérêts. Jusqu’en 1986, il dispose de peu de pouvoir car
n’a qu’un rôle consultatif.
- Le Conseil Européen : C’est le conseil des chefs d’Etats. Il représente les intérêts nationaux, les intérêts
des Etats membres qui coopèrent sur les sujets. On est ici dans le schéma de l’Europe des Nations.
Bilan du modèle politique mis en place en 1958 : Une démocratie libérale déléguée dans chacune des
institutions de la CEE Diapo 9

b) 1979 : L’arrivée du SU direct pour l’élection du Parlement Européen : la mise en place d’une
démocratie libérale représentative Diapo 7
Avec l’arrivée de la Grande Bretagne dans la CEE en 1973, la construction européenne soulève des débats quant
au visage qu’elle est appelée à prendre :
- Souverainiste ou Unioniste : coopération renforcée dans certains domaines entre Etats qui conservent leur
souveraineté et leur pouvoir de décision
- Fédéraliste : Partisans d’une Europe supranationale à l’intégration renforcée. Les Etats ont transféré
certaines de leurs compétences à des institutions européennes supranationales. Sont pour des Etats-Unis
d’Europe.
1979 : Renforcement des pouvoirs du Parlement et légitimation de son rôle par l’élection au SU directe
- Des élections au SU tous les 5 ans.
- Chaque pays dispose d’un nombre de députés proportionnel à sa population pour plus de représentativité
- Des pouvoirs renforcés : Contrôle le budget européen, mais toujours pas de participation à l’élaboration
des lois.
1 parlement plus représentatif doté d’un pouvoir de contrôle, mais dépourvu de pouvoir législatif.

II : Elargissement et approfondissement : 1 modèle démocratique européen qui attire (1976-2013)

A] Le processus d’élargissement : 1 projet démocratique qui attire Cartes p84

CEE enregistre dans les années 60 une croissance sans précédent de ses échanges et des IDE => zone de
prospérité et de stabilité dont les monnaies ne cessent de s’apprécier => forte attractivité de la CEE et
élargissement successifs.
1 projet européen qui s’approfondit et couvre de nouveaux domaines grâce à un transfert de compétences des
Etats membres vers les institutions communautaires => des institutions qui se perfectionnent et des politiques
communes qui se multiplient.

a) De l’Europe des Six à l’Europe des Douze.


 Les élargissements :
- 1973 : RU, DK, Irl => la CEE compte 252 millions d’habitant et constitue le 2 nd pôle économique du
monde. Elargissement au Nord
- 1981 : Grèce avec la fin de la dictature militaire
- 1986 : Esp + Port => fin des dictatures de Franco et de Salazar Elargissement au Sud et à l’espace
Méditerranéen
Pour la Grèce, l’Espagne et le Portugal, il a fallu attendre la fin des dictatures pour accepter leurs
candidatures. La CEE voit dans cette intégration le moyen de contrer tout retour de l’autoritarisme et d’y
ancrer la démocratie.
L’intégration des pays méditerranéens entraîne une stabilisation politique et un développement
économique de la région mais également une hausse des dépenses européennes pour la mise à niveau de
ces Etats.

b) La réunification allemande : le 9 novembre 1989 et l’élargissement à l’Europe de l’Est


1989 : Les Démocraties populaires s’émancipent de la tutelle soviétique. En 2 ans, fin du bloc soviétique et
disparition de l’URSS.
- 9 novembre 1989 : Chute du mur de Berlin => élections en RDA en mars 1990 : débâcle du PC et victoire
de l’Union Chrétienne. Helmut Kohl accélère le processus et supervise la réunification.
- 3 octobre 1990 : Absorption de la RDA par la RFA. C’est la fin officielle de la 2 ème WW en Europe. Berlin
redevient la capitale de l’Allemagne qui retrouve sa pleine souveraineté.
L’Allemagne réunifiée compte 80 millions de personnes ce qui fait d’elle le poids lourd de l’Union.
- 1995 : Adhésion de l’Autriche, la Suède et la Finlande
- 2004 : Adhésion des pays de l’Est. L’UE passe à 25 => Réalisation de l’unification et de la
démocratisation du continent.
- 2007 : UE des 27 avec Roumanie et Bulgarie
- 2013 : UE des 28 avec la Croatie
La démocratie est l’un des critères fondamentaux pour adhérer à l’Union Européenne. Les pays qui veulent
devenir membres, doivent prouver qu’ils possèdent des institutions démocratiques, mais aussi qu’ils en
respectent le fonctionnement et les valeurs. Une fois membre de l’UE, ils s’engagent à protéger et à respecter le
jeu de la démocratie libérale => les problèmes actuels avec la Hongrie et la Pologne

B] Le processus d’approfondissement : Vers plus de démocratie au sein de l’UE

La rupture du Traité de Maastricht en 1992


 1ère avancée démocratique en 1986 avec l’Acte Unique Européen : des réformes institutionnelles pour
préparer l’arrivée de l’UE
- Le recours plus fréquent au vote à la majorité qualifiée rend l'adoption des décisions du Conseil de l'Union
européenne plus facile. L'unanimité n'est plus requise en matière de marché intérieur.
- Elargissement des compétences du Parlement européen.
Obligation de l'avis conforme du Parlement européen pour l'adoption des accords d'élargissement de la
Communauté et des accords d'association avec les pays tiers.
Mise en place de la procédure de "coopération" : pouvoir accru au Parlement tout en renforçant le rôle
d'arbitre de la Commission européenne et en maintenant le pouvoir de décision final au Conseil de l'UE. Elle
concerne le marché intérieur, la politique sociale, la cohésion économique et sociale, la recherche et le
développement technologique.
- Consécration de l'existence du Conseil européen. Organe intergouvernemental, il réunit tous les chefs d'Etat
ou de gouvernement des Etats membres et le président de la Commission européenne.

 La rupture du Traité de Maastricht 1992 : la création d l’Union Européenne


Signé par les chefs d’Etat des Douze en décembre 1991, il institue l’UE qui remplace la CEE. Ce texte modifie et
complète les traités de Rome, de la CECA et de l’Euratom. Il entre en vigueur en novembre 1993.
Un volet économique : l’UEM
Mise en place d’une monnaie unique : l’Euro
Entre en circulation au 1 er janvier 2002 dans les 12 pays de la zone euro. Enorme succès (RU, DK et Suède
restent dehors)
Instrument de la politique monétaire européenne
- Instauration du SEBC : BCE à Francfort (1997)
- Pacte de Stabilité et de croissance (SEBC) (1997). Assurer une gestion saine des finances publiques de la
zone euro et assurer 1 convergence durable des économies des Etats membres de la zone euro.
- Définit les critères de convergence, indispensable pour entrer dans la zone euro
Le volet politique
- Instauration de la citoyenneté européenne : double nationalité pour les Européens : celle du pays
membre et celle de l’UE
- Extension des prérogatives européenne à travers les politiques communes (PAC)
- La PESC reste à l’état de projet. L’UE a un rôle très secondaire sur la scène internationale => guerre de
Yougoslavie montre les faiblesses des Européens incapables de gérer le conflit => doivent faire appel à
l’OTAN. Idem pour la 1ère guerre du Golfe avec absence de position commune entre les pays membres.
1 seule tentative : l’Eurocorps qui reste à l’état embryonnaire.
- Renforcement du rôle du Parlement Européen et de la représentativité à l’échelle européenne : mise en
place du principe de subsidiarité : le pouvoir de décision pour les affaire locales est décentralisé au niveau
des collectivités locales européennes lorsqu’elles sont les mieux placées pour décider ou pour faire
appliquer des décisions européennes.

Conclusion B :
Avec le Traité de Maastricht, la CEE devient l’UE des 15 et prépare son élargissement à l’Europe d l’Est.
L’UE est une union volontaire d’Etats qui acceptent de déléguer 1 partie de leur souveraineté selon 3 modalités :
- Certaines compétences relèvent exclusivement de l’Union (monnaie)
- Certaines sont partagées entre l’Union et les Etats (transports, agriculture)
- Certaines relèvent exclusivement des Etats (éducation, santé)
Maastricht, puis le Traité de Lisbonne en 2007, mettent en place une démocratie représentative à l’échelle
européenne
- Le Parlement européen, incarne cette représentativité car élu au SU direct
- Le mode par élection des présidents des institutions européennes : 1 Psdt de la Commission élu par le
Parlement, 1 Psdt du Conseil européen élu à la majorité qualifiée par les chefs d’Etat et de gvt.

C] Les limites de l’intégration européenne

 Le fonctionnement des institutions : l’enjeu du processus d’approfondissement.


- Institutions prévues pour fonctionner à 6 en 1957. Ont marché à 15 mais bloquent à 28. Tentative de
réforme avec le Traité de Lisbonne en 2007. Les décisions adoptées lors du Conseil des ministres ne se
prennent plus à l’unanimité mais à la majorité qualifiée. Diapo 10
- Problème de la gouvernance européenne : absence d’un gouvernement même si Lisbonne crée le poste de
Président de l’UE et de Ministre des Affaires Etrangères. Postes de prestige mais sans réelles
compétences (couple franco-allemand !!!)
- Echec du projet de Constitution Européenne en 2001 : Refus d’une intégration plus poussée et d’un
modèle fédéraliste. Ce refus est celui des peuples européens : Texte soumis à référendum en France et au
Pays Bas : victoire du « non » à chaque fois => démocratie participative contre démocratie déléguée et
représentative
- Quid du futur visage de l’UE : Europe des Etats Nations, Europe Fédérale, Europe à géométrie
variable ???? (développer)

 Quel projet pour l’avenir de l’UE ?


- Plus les Etats abandonnent des parcelles de souveraineté et plus ils s’accrochent à leur identité
nationale. => Crise identitaire et montée des nationalismes/populismes
- Divergences de vues sur l’Europe.
1 zone de libre-échange : Britanniques et Scandinaves
1 Europe des Etats : les souverainistes (Ph. De Villiers)
1 Europe Confédérale : Etat actuel de l’UE
1 Europe Fédérale : Allemands (le projet le plus ambitieux)
1 Europe à plusieurs vitesses ou à géométrie variable. (GB jusqu’à maintenant)

III : Une démocratie en crise face à ses Etats membres et aux opinions publiques

A] Des crises polymorphes révélatrices d’un malaise

 Crise économique de 2007-2008 : Crise de la dette publique grecque


- Craintes des investisseurs sur l’incapacité de la Grèce à honorer les échéances de sa dette publique (poids
des intérêts à rembourser) + importance du déficit budgétaire qui fait sortir la Grèce des critères de
convergences de la zone euro => pbles structurels de la Grèce dont la collecte des impôts
- Crainte des Européens d’un effet de contagion (Esp, Port, It) et de déstabilisation de la zone euro par le
jeu des Banques et des banques centrales
- Mise en place d’une solidarité européenne : Intervention des pays membres (Allemagne, France, BCE) à
travers des plans d’aide sous contrôle d’une Troïka : FMI, BCE. 3 plans d’aide à la Grèce de pus de 100
milliards d’euros chacun accordés par l’UE
- Mise en place de structures européennes de soutien :
Création d’un Fonds européen de stabilité financière (FESF) de 750 milliards d’euros pour venir
potentiellement en aide aux pays de la zone euros qui seraient touchés par cette crise => logique de
solidarité entre Etats membres
Création Mécanisme européen de stabilité financière (MESF) : 60 milliards d’euros
 2012 : fusion des 2 mécanismes pour donner naissance au MES Mécanisme Européen de Stabilité,
institution permanente capable de lever 700 milliards d’euros sur les marchés financiers

 La crise migratoire et la mise en lumière des égoïsmes européens


- Début de la crise migratoire : Début en 2010 mais une nette accélération en 2015 avec la crise syrienne
- 2 étapes :
2015 : plus d’1 millions de migrants arrivent en dans l’Espace Schengen par la route des Balkans (Grèce,
Croatie, Serbie, Hongrie pour aller vers l’Allemagne) => réaction : fermeture des frontières avec retour
des barbelés en Hongrie ou en Serbie. Des réfugiés politiques venant essentiellement de Syrie, d’Irak ou
d’Afghanistan Powerpoint Diapo 11
2016-2019 : Environ 100 000 migrants par an par le Méditerranée débarquant essentiellement en Italie.
Réfugiés politiques mais surtout économique venant de l’Afrique Sahélienne, du Sénégal jusqu’à
l’Ethiopie. Passent par la Lybie et les trafics organisés par les passeurs.
- Réactions dispersées de l’Europe et tensions entre les pays membres : certains ferment leurs frontières,
d’autres accueillent les Clandestins. Peu de soutien des pays membres envers la Grèce et l’Italie qui
doivent affronter seule les flux des clandestins. => Absence de solidarité entre les Etats membres, en
particulier des pays de l’Est
- 2015 : Discours sur l’état de l’Union du Psdt de la Commission Jean Claude Juncker : répartition des
migrants entre chaque pays membre en fonction de quotas sur une base totale de 160 000 migrants.=>
opposition totale des pays de l’Est et montée des populismes, y compris dans les démocraties occidentales
(mise en difficulté d’Angela Merkel qui est obligée de réduire l’accueil en Allemagne)
- Créations de Hotspots en Turquie et en Lybie : l’UE paye ces pays pour garder les migrants, faire les
démarches d’émigration et les filtrer.
Analyse de la crise :
1 contradiction totale avec les valeurs européennes de respect des droits de l’homme (gestion par la Turquie,
non assistance aux navires en Méditerranée)
1 absence de solidarité entre pays membres : vis-à-vis de l’Italie et de la Grèce, séparation nette entre l’Ouest et
l’Est
1 montée des populismes qui surfent sur la vague de l’immigration et du repli identitaire
1 mise en difficulté des démocraties libérales anciennement établies : Allemagne de Merkel, France de Macron,
GB du Brexit

 Le Brexit : 1 échec de la construction européenne ? Docs 3 et 5 p95


- 23 juin 2016 : Référendum anglais sur la sortie de l’UE => 51,9% en faveur de la sortie avec 1 Tx de
participation de 72%
- Motifs invoqués : immigration et retrouver le contrôle des frontières, pouvoir commercer avec qui on
veut sans être limité par les accords européens, ne plus subir la législation et les normes européennes =>
reprendre son destin en mains.
Rejet des interférences européennes dans la vie quotidienne, retrouver la liberté du Royaume Uni

B] Le retour des égoïsmes nationaux sur le sol européen

Avec la crise économique de 2007 suivie de la crise migratoire à partir de 2015, l’Union Européenne doit faire
face à une remise en cause de son action, mais aussi de ses valeurs.
- Montée des populismes : Un mouvement trans-européen qui touche aussi bien les vieilles démocraties
que les démocraties plus jeunes des pays de l’Est.
Particulièrement visible dans la Hongrie de Viktor Orban ou la Pologne du Pdt Kaczynski, il est
également bien implanté en Italie avec Matteo Salvini ou en France avec Marine Le Pen. Libertés
fondamentales et droits de l’homme bafoués en Pologne et en Hongrie => seul recours : l’UE Diapo 12
Score particulièrement important aux dernières élections européennes de 2018 : 135 sièges
- Montée en puissance des souverainistes qui dénoncent le « trop d’Europe », 1 Europe intrusive et
technocratique qui serait déconnectée des citoyens
- Montée en puissance des régionalismes : Catalogne

C] Des opinions publiques moins favorables et une démocratie européenne qui serait
inachevée

- Absence d’Europe sociale : la construction européenne s’est faite de façon pragmatique dans un contexte
de reconstruction puis de Trente Glorieuses : a donné la priorité aux politiques économiques et
monétaires afin de rendre les économies interdépendantes pour éviter tout nouveau conflit. Il fallait
alimenter la croissance et créer une zone de paix et de prospérité. => les politiques sociales ont très peu
été abordées.
 On a donné des droits politiques et 1 citoyenneté européenne, mais peu d droits sociaux (absence
d’harmonisation sur les systèmes de santé, sur le chômage etc). 1 er reproche fait à l’UE par les peuples
d’Europe
- Problème du déficit démocratique des institutions : L’UE est-elle oui ou non 1 démocratie représentative.
Oui dans la réalité, mais non dans le ressenti des populations. 1 début de solution avec la mise en place de
l’ICE. Powerpoint Diapo 13
- Le problème de l’abstention comme révélateur :
Du désintérêt des citoyens : manque de visibilité des députés européens lointain (perdus à Bruxelles) +
complexité du processus décisionnel européen
Méconnaissance des institutions européennes et des enjeux qu’elles représentent sur le quotidien des
citoyens
Défiance des Européens vis-à-vis des institutions européennes Powerpoint Diapo 14-15
Des élections européennes qui sont trop souvent parasitées par des enjeux nationaux => se transforment
en plébiscite ou en vote sanction pour les gouvernements nationaux. Ne faudrait-il pas dès lors des listes
transnationales avec des candidats européens et non pas nationaux ?
CONCLUSION : Diapos 16
L’UE demeure une structure politique complexe, plus intégrée qu’une simple union d’Etats, moins fédérale
cependant que l’Allemagne ou les Etats-Unis.
Entre l’Europe des Nations et l’Europe Fédérale, certains penseurs en appellent à une démocratie post-
nationale, qui dépasserait l’Etat-Nation traditionnel et serait fondée sur les libertés garanties par les Traités
Européens
Les crises récemment traversées insistent sur le déficit de démocratie ressenti par les citoyens. Pourtant l’UE
a un rôle à jouer dans la protection des citoyens face aux nouvelles menaces (terrorisme, cyber-attaque,
environnement). Les divergences entre les Etats membres conduisent à développer des politiques à
géométrie variables, chaque Etat poussant plus ou moins l’intégration
L’UE n’est pas une entité politique clairement définie. C’est un concept reposant sur des valeurs
collectivement consenties en perpétuelle évolution. C’est une entité politico-culturelle qui change de contenu
au cours des siècles. L’Europe est plus une problématique qu’une réponse. Elle n’existe que si les Européens le
décident et que si les Européens pensent l’Europe, si ils l’imaginent.
Aujourd’hui menacée de l’intérieur par le retour des populismes et des nationalismes, et menacée dans ses
fondements de l’extérieur par le terrorisme, l’UE reste néanmoins un modèle d’intégration pacifique unique
dans l’histoire de l’Humanité. Démocratie libérale à la fois représentative et déléguée, elle reste un modèle à
suivre pour de nombreuses régions du monde.

Ateliers de groupes Magnard pp82-83

- Débat : L’UE est-elle un rempart contre les nationalismes ? Répondre de façon structurée
et argumentée à l’aide d’exemples précis

- Analyse d’1 émission : « L’Europe : la crise démocratique », Affaires Etrangères, France


Culture, 15 décembre 2018, 59’
3 grandes démocraties sont mal en point en Europe : la France ; le Royaume Uni et l’Italie. Que se passe-
t-il sur le continent ? Débat et analyses de 5 spécialistes de la démocratie en Europe.
Distribuer la fiche Méthode Magnard p333
Fiche d’Objectifs n°3
Chapitre 3 : L’Union Européenne et la démocratie

I : Définitions
- Fédéralisme - Principe de subsidiarité - Acte Unique
- Souverainisme - ICE - Etat-Nation
- Supranationalité - Processus d’élargissement - Critères de
- Majorité qualifiée - Processus d’approfondissement convergence

II : Connaissances de cours

1/ Je connais les différentes phases des élargissements européens : date et pays entrants

2/ Je connais les institutions européennes : fonctionnement et prérogatives

3/ Je sais expliquer pourquoi l’UE est une démocratie « déléguée » et en même temps « représentative »

4/ Je sais expliquer en quoi consiste le projet d’une Europe Fédérale, le projet d’une Europe des Etats

5/ Je sais expliquer pourquoi les institutions européennes sont toutes démocratiques, mais en précisant les
degrés de représentativité

6/ Je connais les dates des différents traités ainsi que les avancées politiques qu’ils mettent en œuvre
- Traité de Rome : 1957
- Acte Unique Européen 1986
- Traité de Maastricht 1992
- Traité d’Amsterdam 1997
- Projet de Constitution Européenne 2001
- Traité de Lisbonne 2007

7/ Je sais expliquer quels sont les défis qui se posent aujourd’hui à l’Europe

8/ Je sais analyser les grandes crises que traverse l’UE tout en montrant qu’elles servent de révélateurs aux
faiblesses de l’UE

Vous aimerez peut-être aussi