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CHAPITRE 1

LES COMPETENCES ET SOURCES AU SEIN DE L’UNION EUROPEENNE

Section 1. Les compétences au sein de l’Union européenne

1) La répartition des compétences au sein de l’UE

A- La détermination des compétences au sein de l’Union

Une Compétence L’adaptation des


d’attribution compétences Détermination de la
base juridique
Art 5 TUE consacre le → art. 352 TFUE : Clause
principe des compétences de flexibilité prévoit une La CJ a considéré que le
de l’Union adaptation des choix de la base juridique
compétences doit être objectif.
Art 13 §2 TUE : « chaque
institution agit dans les →Permet à l’UE (Conseil de Aujourd’hui, les conflits se
limites des attributions qui l’U) de prendre des sont déplacés hors du TFUE
lui sont conférées dans les mesures « pour atteindre (vers le TUE). Dans le TUE,
traités » l’un des objectifs visés par il n’y a pas d’actes
les traités », alors que législatifs et le Conseil doit
→L’Union a une
ceux-ci n’ont prévu aucun se prononcer à l’unanimité́.
compétence attributive :
les Etats ont librement moyen d’action
décidé de s’unir et de correspondant
former l’Union →Deux limites : mesures
→Mais, principe pas ne peuvent pas apporter
toujours fixe : art. 352 une harmonisation des
TFUE : Clause de flexibilité législations et
règlementations sur la base
de l’article 150 TUE + pas
d’adaptation des
compétences sur la base du
TFUE dans la PESC
(politique étrangère et de
sécurité commune)
-LES COMPETENCES INTERNES ET EXTERNES-
Compétence Interne sont verticale → entre U et EM

Compétence externe sont les relations de l’UE→Si l’Union a une compétence externe, c’est que les EM
l’ont perdu, une compétence externe est exclusive.

Arrêt du 31 Mars 1971 Commission contre Conseil (AETR) distinction entre compétence externe / interne
et il fait apparaitre théorie des compétences implicites → une compétence interne explicite peut
impliquer une compétence externe explicite

→Reprise de la jurisprudence AETR, Lisbonne apporte des précisions sur cette compétence externe de l’UE :
Art 216 TFUE fixe le champ d’action de l’UE, Art 3§2 TFUE insiste sur le caractère exclusif de la compétence
→ le traité de Lisbonne distingue trois catégories principales

-LES COMPETENCES EXTERNES EXCLUSIVES : SEUL UE AGIT-


→Ce sont les domaines auxquels il est présumé qu’une mesure au niveau de l’UE est
plus efficace qu’une mesure non coordonnée d’un quelconque Etat membre.

→Art 2§1 TFUE : affirme que dans le cadre des compétences exclusives de l’UE →
« seule l'Union peut légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants. Les
Etats membres ne peuvent le faire par eux-mêmes que s’ils sont habilités par l’Union,
ou pour mettre en œuvre les actes de l’Union. » → Dessaisissement total des Etats.

→Art 3 TFUE énumère les différents domaines tel que Union douanière, Union
B - Les Diverses économique et monétaire
Catégories de
Compétences
-LES COMPETENCES EXTERNES PARTAGES : UE + EM-
→Art 4 TFUE : consacre le cadre des compétences partagés et les domaines (11) :
l’environnement, l’énergie, L’espace de sécurité, de liberté et de justice…

→Art 2§2 TFUE : dans le cadre d’un domaine où la compétence est partagée, « l'Union
et les États membres peuvent légiférer et adopter des actes juridiquement
contraignants dans ce domaine » + Etat compétent dès lors que l’Union n’a pas ou plus
exercé sa compétence

-COMPETENCE EXTERNE COORDONNEE OU COMPLEMENTAIRE : SOUTIENT UE-


→Art 2§5 TFUE : l’UE intervient exclusivement pour coordonner ou compléter l’action des Etats membres ;
elle ne peut en aucun cas harmoniser les dispositions de droit national → l’Union ne peut pas légiférer dans
ces domaines → soft law, textes sans valeur juridique fixant des orientations, EM libre

→Art 7 TFUE : énumère les domaines de ces actions : L’Industrie, la culture, le tourisme…

-LES COMPETENCES ATYPIQUES-


→Art 2§ 3 TFUE : cible deux catégories atypiques : Compétence visant à la coordination des politiques économiques et
de l’emploi → compétences laissent le champ libre aux EM

→Art 2§4 TFUE : Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC), l’Union dispose d’une compétence pour mettre
en œuvre une politique de défense commune. Compétence à part car CJUE n’est pas compétente en matière de PESC
sauf cas exceptionnel. Il s’agit d’une action concertée des EM au nom de l’Union → expression de la communauté des
EM
2) L’exercice des compétences de l’Union

Cet exercice est régi par des principes juridiques

LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITE : LE PRINCIPE DE PROPORTIONNALITE


un principe de régulation des pouvoirs

P →Apparaît dès le début des années 1970 avec


→Art 5 TUE : présente le principe comme un
l’arrêt KÖSTER du 17 décembre 1970, non crée
principe fondamental, vise à rapprocher l’exercice
mais découvert par le juge donc est justiciable
des compétences au niveau le plus proche possible
(s’applique devant le tribunal)
des citoyens (principe de proximité : art 10 §3 TUE)
→Est un PGD définit dans un arrêt du 24 septembre
→Art 5 §3 TUE : présente deux idées
1985 The Queen : permet de « vérifier si les moyens
- L’union agit car l’action des EM n’est pas mis en œuvre sont appropriés et nécessaires pour
toujours suffisante atteindre le but recherché ».
- L’action de l’UE apporte une valeur ajoutée
→Arte 5 §4 du TUE : « le contenu et la forme de
l’action de l’Union, n’excèdent pas ce qui est
nécessaire pour atteindre les objectifs des traités ».
C
En dehors des compétences exclusives, l’UE ne peut agir
* que si son action est plus efficace que l’action conduite
au niveau des EM. Par Conséquent, le principe ne
s’applique que pour les cas de COMPETENCE PARTAGEE.
LE PRINCIPE DE COOPERATION LOYALE :
➔ Mise en œuvre du principe : Un Principe Multidirectionnel
Faite par la Commission en 92/93 mais EM mettent en
place le protocole n°2 sur la subsidiarité qui apparaît →Visé formellement depuis le traité de
dans le traité d’Amsterdam : précision des critères Lisbonne à Art 4§3 TUE : « L'Union et les États
relatifs à la mise en œuvre du principe membres se respectent et s'assistent
mutuellement » → réciprocité du principe
➔ Contrôle juridictionnel du principe :
→Impose aux Etats membres l’obligation de se
Grâce à Lisbonne, le respect du principe de subsidiarité
mettre au service des objectifs de l’Union
peut être contrôlé a posteriori (après l'adoption de
européenne et implique en même temps que
l'acte législatif), à travers un recours juridictionnel
l’Union européenne soit une Union d’Etats qui
devant la Cour de justice de l'Union européenne,
préservent leur autonomie.
comme le précise aussi le protocole.
→Caractère horizontal : art 13§ 2 TUE dispose
➔ Contrôle politique du principe :
que « les institutions pratiquent entre elles une
Article 5 TUE + protocole n°2 : fait des contrôles coopération loyale ».
nationaux les gardiens du principe de subsidiarité : mise
en place d’une commission spécialisée et permanente
pour la construction européenne (coopération
interparlementaire). Chaque Parlement est habilité par
sa Constitution pour faire un contrôle politique
individuel (droit d’alerte) : La Commission envoie tous
ses documents, notamment les propositions législatives,
disposent d’un délai minimum pour l’examiner et
alerter.
LES SOURCES DU DROIT DE L’UNION
EUROPEENNE
LE DROIT PRIMAIRE LES ACCORDS EXTERNES
Le Droit des États Source Suprême du droit de l’Union
→ Article 216 TFUE : « les
A- Les Traités accords conclus par l’Union lie
Plusieurs catégories de traités : les institutions et les États
membres. »
- Traités fondateurs : Traité de Rome de 1957 (institut la CEE) +
Traité de Maastricht de 1992 (crée le TUE) →Trois grandes catégories
- Traités modificatifs : Acte Unique 1986, Maastricht, Nice 2002, d’accord :
Lisbonne 2009 - Art 207 TFUE : Accords
- Traités d’adhésion : Font réviser les traités existants commerciaux
→ Les traités forment la charte constitutionnelle de l’UE - Art 217 TFUE : Accords
d’associations
B- Les protocoles annexés aux traités →accords privilégiés
souvent avec les pays
→Art 51 TUE : prévoit que les protocoles ont la même valeurs que les
voisins ou candidats à
traités, ils précisent les traités
l’UE
C- Les déclarations - Accords de
coopération : Accords
Annexés au traités, n’ont pas de valeur juridique, manifeste simplement
déséquilibrés, l’UE va
une volonté d’Etat.
nouer des accords avec
D- Les caractères du droit primaire : norme suprême du droit des Etats en
de l’UE développement

→Le droit primaire est le sommet de la hiérarchie des normes de l’Union : ➔ Place intermédiaire
Arrêt « les verts » du 23 avril 1986 : les traités sont la charte
dans la hiérarchie des
constitutionnelle de base → Cet arrêt est à la base de la sources des droits de
constitutionnalisation du droit de l’Union. l’UE inférieur aux traités
→ Article 351 TFUE : empêcher que des traités, donc que des États et supérieur au droit
s’engagent dans de nvx traités pour se dégager des anciens traités dérivé

→Droit primaire est la norme suprême de l’Etat : pas de hiérarchie entre


LE DROIT DERIVE
les traités

A- Les actes de droit dérivé, créateur de droit prévu par le traité


1. Nomenclature

→ Article 288 TFUE : « Pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règlements, des
directives, des décisions, des recommandations et des avis :

a. Le règlement : acte à portée générale directement applicable → s’applique à tous les EM (Art 288 TFUE)
b. La directive : acte original de législation indirecte → instrument de législation indirecte : elle lie tout État
membre destinataire quant aux résultats à atteindre, tout en laissant aux instances nationales le choix
quant à la forme et aux moyens --> n’oblige que les destinataires qu’elle désigne, délai de transposition
indiqué dans la directive
c. La décision : acte protéiforme → permettent de réglementer une situation particulière, n’oblige que les
destinataires qu’elle vise, effet direct garanti par les personnes privés alors que les décisions destinés aux
EM sont soumises au même régime d’invocabilité que les directives.
2. Le régime juridique des actes de droit dérivé créateur de droit

a. La motivation des actes de droit dérivé : Art 296 TUE→ Les règlements, directives et décisions doivent être
motivés. Si les exigences ne sont pas respectées, l’acte sera annulé. Dans le contrôle de légalité, la Cour de justice
va vérifier ces motivations (arrêt 29/09/2002 Potach Compagnie). En langage contentieux, la motivation est une
formalité substantielle de l’acte → contrôle juridictionnel de la CJ
b. La publication et la notification des actes de droit dérivé : Art 294 TFUE : Historiquement, il n’y avait que le
règlement qui était publié. Il a été décidé que les directives feraient également l’objet d’une notification.
Désormais, la publication se fait au journal officiel de l’Union. Ainsi, ils ont une force obligatoire dès leur
publication.

3. La place des actes de droit dérivé créateur de droit dans la hiérarchie des normes de l’UE

→ Droit dérivé est subordonné au droit primaire et au droit conventionnel

→Arrêt Köster 1970 : hiérarchie au sein des actes du droit dérivé, La CJUE pose le principe d’une distinction entre les
actes qui trouvent directement leur base dans le traité (règlement de base) et le droit dérivé destiné à assurer leur
exécution (règlement d’exécution)

◼ Notion d’actes législatifs : Article 289 §3 TFUE→ Pour la première fois, parle dans le traité de Lisbonne d’actes
législatifs
◼ Les actes non-législatif : Actes délégués → actes juridiquement contraignants qui permettent à la Commission
de compléter ou de modifier des éléments non-essentiels des actes législatifs de l’UE, ont une portée générale
et sont adoptés par la Commission en délégation du pouvoir législatif, entre en vigueur si le Parlement et le
Conseil ne s'y opposent pas + Actes d’exécution → prévus à l’art 291 TFUE, sont des actes juridiquement
contraignants qui permettent à la Commission ou, « dans des cas spécifiques dûment justifiés et dans les cas
prévus aux articles 24 et 26 du TUE », le Conseil, de fixer des conditions garantissant l'application uniforme de
la législation de l'Union européenne, sous la supervision de comités composés de représentants des pays de
l’Union européenne.
LE DROIT COMPLEMENTAIRE

A-Accords entre EM prévus


B- La recommandation : n’est pas contraignante par les traités : d
→ Les avis expriment une opinion ou diffusent une information, instrument qui permet Droit dans des domaines qui
aux institutions de l’UE de faire une déclaration, sans imposer d’obligations juridiques au ne font pas l’objet de
destinataire dispositions précises dans
→ Les recommandations permettent aux institutions européennes de faire connaître les traités et qui au fil du
leur point de vue, et de suggérer une ligne de conduite, sans imposer d'obligation légale temps, se communautarise
à leurs destinataires → a une connotation + forte que les avis → CJ admet que même si → devient du droit de l’UE
elles ne sont pas contraignantes, les les juges nationaux sont tenus de prendre les Ex ; Accord Shengen intégré
recommandations en considération en vue de la solution des litiges qui leur sont soumis dans D Primaire depuis T
C- Les actes de droit dérivé hors nomenclature de l’article 288 TFUE prévu d’Amsterdam
par les traités B-Les actes mixtes :
◼ Les actes d’organisations internes aux institutions : Tous les actes créateurs de possibilité prévue par les
droit ne sont pas dans la nomenclature : le droit antérieur ou encore les actes dispositions relatives au
internes aux institutions ne sont pas prévus dans la nomenclature conseil et fait pour lui
◼ Les actes atypiques : atypiques parce qu’ils vont avoir la même appellation que permettre de sortir du cadre
règlements, recommandations, directives alors même qu’ils n’ont pas de portée. préétabli des compétences
de l’Union.
D- Les actes des institutions non prévus par les traités : assez courant : les C-Valeur : subordonné au D
communications, les résolutions, les conclusions, des déclarations, des primaire et au D dérivé
mémorandum, etc… → Ils n’ont de portée contraignante. lorsqu’il relève de
E- Les actes de soft law : désigne des règles de conduite qui ne produisent pas compétence exclusive et
d’effets juridiques concurrente
CHAPITRE 2
LA FORMATION DU DROIT DERIVE DE L’UNION
Section 1 : La Fonction législative de l’Union
1) La procédure de Consultation : le degré minimal de l’intervention parlementaire

LE DOMAINE DE LA PROCEDURE DE CONSULTATION LA PORTEE DE LA PROCEDURE DE CONSULTATION

→ La procédure de consultation (anciennement →Arrêt « Roquette frères » du 29/10/1980 :


appelée procédure de l'avis simple) permet au demande de consultation du Conseil faite à l’égard
Parlement européen de donner son avis sur une du Parlement européen au début de 1980 qui n’est
proposition de la Commission européenne. pas examinée en raison des élections. Conduit le
Conseil à adopter un acte de droit dérivé sans
À l'origine, le traité de Rome, de 1957, accordait au consultation du Parlement (considère qu’il peut s’en
Parlement un rôle consultatif dans le processus passer puisque son avis ne lit pas). Affaire déposée
législatif ; c'était la Commission qui proposait la devant le greffe de la Cour de Justice : il est
législation et le Conseil qui l'adoptait. considéré que cette consultation prévue par les
→L'Acte unique européen (1986) et les traités de traités est « une formalité substantielle dont le non-
Maastricht, d'Amsterdam, de Nice et de Lisbonne ont respect entraîne l'annulation de l'acte concerné »
successivement étendu les prérogatives du → Se pose alors la question : le Parlement dispose-t-
Parlement : celui-ci est désormais Co législateur à il d’un veto suspensif avec cette possibilité de
égalité avec le Conseil dans la toute grande majorité retarder l’émission d’un avis → CJ répond dans un
des domaines (voir la procédure législative ordinaire) arrêt du 30/03/1995, « le Parlement européen ne
et la consultation est devenue une procédure peut manquer à son devoir de coopération loyale vis-
législative spéciale (ou même une procédure non à-vis du conseil européenne » ce qui l'empêche de
législative), utilisée dans un nombre limité de cas. retarder indéfiniment l'émission d'un avis en
Cette procédure est à présent applicable dans un s'appuyant sur la jurisprudence Roquette.
nombre réduit de domaines législatifs, comme les
exemptions du marché intérieur et le droit de la →Arrêt du 16/07/1992 : La CJ va faire découler du
concurrence mais a une part capital parce que dans la pouvoir consultatif du Parlement européen une
mesure où le rôle du Parlement est limité, elle éclaire obligation de re consultation → CJ dit que lorsque la
sur la sensibilité des dispositions concernés. proposition sur laquelle le Parlement européen s’est
prononcé a subi des modifications substantielles, le
→ Que l’avis soit facultatif ou obligatoire, il ne lit pas Parlement européen doit être consulté à nouveau.

SUPPRESSION DE LA PROCEDURE DE COOPERATION


LA PROCEDURE DE CONCERTATION
→ Suppression de la procédure depuis le traité de
→ Procédure de Concertation entre le Parlement et le
Lisbonne car décevante : les parlementaires
Conseil est instituée par la Déclaration commune du 4
attendaient une codécision
mars 1975
→ Conseil était mettre des décisions et le Parlement
→ Est susceptible de s’appliquer lorsque les actes
ne pouvait émettre que des avis → pas de codécision
législatifs qui doivent être adoptés porte sur des
aspects budgétaires et qu’il y a un désaccord entre le →Procédure de codécision apparaît avec le traité
Parlement et le Conseil pour les dispositions qui relèvent de Maastricht. Tentative de suppression de cette
de la consultation procédure lors du traité d’Amsterdam et du traité de
Nice en vain car il était considéré qu’il s’agit d’une
→Procédure tombée en désuétude.
procédure pratique pour l'Union économique et
monétaire mais le traité de Lisbonne y parvient.
2) Le partage équitable de la fonction législative européenne entre le Parlement et le Conseil

LA PROCEDURE D’APPROBATION une


procédure législative spéciale de « LA PROCEDURE LEGISLATIVE ORDINAIRE
codécision passive » la coproduction législative

Apparaît en 1986 avec l'acte unique européen qui lui →Depuis Amsterdam, vrai Co-législation : mise en
confère un pouvoir d’avis conforme → Conseil doit place d’une procédure où le Parlement et le Conseil
se conformer à l’avis.
sont à égalité → procédure est symétrique depuis
Arrêt du 27 septembre 1988 : Parlement contre Amsterdam
Conseil au terme duquel la cour de justice affirme
→ Depuis le traité de Lisbonne : couplage
que le Parlement détient un pouvoir de codécision
depuis l'acte unique systématique entre la codécision et la majorité
qualifiée → toutes les procédures relevant de la
Le traité de Lisbonne prend en considération cette codécision sont adoptées par le Conseil à la
donnée puisqu'il va qualifier cette procédure majorité qualifiée
d'approbation de procédure législative spéciale. Une
procédure législative spéciale va générer un acte LE DOMAINE D’APPLICATION DE LA PROCEDURE
législatif mais elle va le générer de manière spéciale LEGISLATIVE ORDINAIRE
précisément parce que le Parlement européen →82 dispositions du TFUE retiennent cette
dispose de ce pouvoir d'approbation. procédure législative ordinaire.
LE DOMAINE HETEROGENE DE LA PROCEDURE →Les grands domaines : le marché, tout ce qui est
D’APPROBATION lié au droit de l’individu (protection des données,
→Procédure d’adhésion concernant les relations initiative citoyenne, etc.), des politiques publiques
extérieures soit les accords d’adhésion et les accords internes de l’UE (aide au développement régional),
d’association : tout Etat associé doit recevoir l’environnement, les transports…
l’approbation du PE (art 217 TFUE : accords d’assos /
→Procédure est en dents de scie car : 2011-170
art 49 TFUE : accords d’adhésion)
procédures alors qu’en 2015- 49.
→ Art 50 TFUE : le retrait d'un état membre et
depuis le traité de Lisbonne soumis à l'approbation
du Parlement européen → Brexit

→Art 218§6 TFUE : énumérer les diverses


catégories d'accords externes pour lesquels la
procédure d'approbation est prévu

→Art 2 TUE : appartient au PE de constater le risque


*
et l’existence d’une violation grave et persistante
des valeurs de l’UE.

→Dans des matières législatives : citoyenneté


européenne (article 22 TFUE), en matière de
coopération pénale (article 82 TFUE) et policière
(article 86 TFUE).

→La mise en œuvre : le PE montre son intérêt qui


est de faire en sorte que sa position soit connue du La mise en œuvre de la procédure de législation ordinaire
Conseil le plus tôt possible
*
Section 2 : La fonction exécutive au sein de l’Union
Depuis le traité de Lisbonne, il y a une séparation entre les deux fonctions (législative et
exécutives). C’est la Commission qui a été désigné comme étant l’exécutif de l’Union.

1) La compétence d’exécution de la Commission

LA FIN DE LA QUERELLE DE LA COMITOLOGIE


→Historiquement, le traité de Rome prévoit que le Conseil exécute mais ce dernier délègue sa
compétence à la Commission. Le Conseil tente tout de même de garder le contrôle en créant
des comités + après sa montée en puissance, le PE va considérer que lui revient un droit de
regard sur la manière dont les textes adoptés sont exécutés → Querelle

→Art 291§2 TFUE : Traité de Lisbonne reconnaît alors la compétence de principe de la


Commission : le Conseil n’a plus a délégué.

LES ACTES DELEGUES


Innovation du Traité de Lisbonne
→Art 290§1 TFUE : les actes délégués sont des actes qui permettent à la Commission d’adopter
des actes non législatifs pouvant compléter ou modifier « certains éléments non-essentiels de
l’acte législatif ».

→ L’acte délégué peut faire l’objet d’une révocation par le Parlement ou le Conseil.

LES ACTES D’EXECUTION


Selon le règlement comitologie du 16 février 2011

→Règlement adopté en février 2011 qui fixe les modalités d’exécution de la Commission
→Deux procédures :

-Procédure Consultative : procédure de droit commun dans laquelle un comité va donner un


avis à la Commission sur la manière dont elle projette l’exécution d’un texte.

-Procédure d’examen : + contraignante, va porter sur les actes d’exécution contenant des
mesures de portée générale, des actes ayant des implications budgétaires notables ou pour
des mesures spécifiques pouvant avoir une incidence majeure. Si le comité émet un avis
défavorable, l’exécution sera suspendue et la Commission devra soumettre son projet à un
comité d’appel où elle pourra de nouveau présenter son texte dans un délai de deux mois. Ce
comité d’appel est composé des représentants de chaque EM→ difficile de réunir un telle
majorité donc ce règlement offre finalement un meilleur autonomie à la Commission.
2) La mise en œuvre du droit de l’Union dans les États membres

→PRINCIPE D’ADMINISTRATION INDIRECTE : Art4§3 TUE énonce le principe de coopération


loyale ainsi que le principe d’autonomie procédurale et institutionnelle des états membres :
LE PRINCIPE remet aux autorités nationales d’exécution le droit de l’Union suivant son ordre juridique
D’AUTONOMIE interne. Cette autonomie ne doit pas menacer le principe d’uniformité du droit de l’Union
PROCEDURALE ET puisque sans ce principe, il n’y a pas d’intégration juridique.
INSTITUTIONNELLE →Art 291§1 TFUE : « Les États membres prennent toutes les mesures de droit interne
DES EM nécessaires pour la mise en œuvre des actes juridiquement contraignants de l'Union ».

→ Arrêt du 15/12/1971, International Fruits Company : expose ce principe d’autonomie et


en fixe les limites.

1-La Définition Européenne Des Conditions d’Exécution Par Le Juge National

Du point de vue de la Cour de justice, l’autonomie procédurale ne peut pas aller contre
l’uniformité d’application du droit de l’Union. La Cour de justice a développé un
important corps jurisprudentiel encadrant l’autonomie procédurale en matière de
contentieux avec l’arrêt fondateur du 16/12/1976, Rewe :

→Met en avant deux principes : le juge exécute le droit de l’Union suivant le principe de
coopération + Juge doit s’appuyer sur des règles communautaires
UN PRINCIPE
→Apparaît également deux autres principes qui sont cumulatifs : le principe
AMENAGE PAR d’équivalence → le juge national doit exécuter le droit de l’Union dans un cadre qui ne
LA peut pas être moins favorable que les modalités concernant des recours similaires de
JURISPRUDENCE nature interne + le principe d’effectivité → cette exécution par le juge national doit
rendre effective la bonne exécution du droit de l’UE.
EUROPEENNE
CJ a tissé des conditions d’exécution, d’autonomie du juge national qui sont de plus en
plus contraintes : arrêt Francovich 1991 - Obligation de réparer les dommages nés de la
violation du droit de l’Union + arrêt Zuckerfabrik de 1991 - Obligation du juge national à
prendre des mesures provisoires pour assurer la protection de son droit

2-La Protection Juridique Effective


→Initialement, il s’agit d’un PGD

→Repris à l’art 47 de la Charte des Droits Fondamentaux : À partir de ce droit au juge, la CJ s’immisce dans le détail :
Par exemple, dans les délais, la CJ considère que certains délais sont trop longs et que, dans certains cas, il doit y avoir un
relevé d’office → ctd que le juge doit soulever d’office les problèmes qui découlent d’une violation du droit de l’Union.

→ Exemple de l’arrêt Peter Broeck du 14/12/1995, la CJ considère que le juge belge est obligé de relever d’office une
violation du droit de l’U alors même que le juge en question ne pouvait pas le faire au regard de son droit procédural.

→ Arrêt DEB du 22/12/2010 : « « l’existence même d’un contrôle juridictionnel effectif est destiné à assurer le respect du
droit de l’Union. Cette existence est inhérente à un État de droit » → Donc les EM ont en commun d’être des Etats de
droits avec un contrôle juridictionnel effectif, CJ soutient ce principe→ UE est une construction de droit donc le droit est
central
CHAPITRE 3 : LES EFFETS ATTACHES AU DROIT DE L’UE
Section 1 : Le principe de primauté du droit de l’UE

I- L’AFFIRMATION JURISPRUDENTIELLE DU PRINCIPE DE PRIMAUTE


A- Le Fondement Du Principe De Primauté :
B- La Portée Du Principe De Primauté
L’application Uniforme Du Droit De
L’union
1- Une primauté générale et Interne
→Art 19 TUE : confère à la CJUE le pouvoir «
→Cour pose le principe de la primauté inconditionnelle
d’assurer le respect du droit dans l'interprétation
de tout le droit communautaire sur tout le droit
et l'application des traités ».
national. Ainsi, la primauté est :
→Arrêt Costa/Enel 15 juillet 1964 : CJ pose la
- Générale : l’ensemble du droit communautaire
règle suivante : le droit européen droit primer sur
s’impose au droit national ctd que l'ensemble des
le droit nationale qu’il soit antérieur ou postérieur
sources du droit communautaire bénéficie de cette
au Droit européen
qualité, qu'il s'agisse du droit originaire ou du droit
→Cour justifie cette décision par plusieurs dérivé, mais aussi des engagements internationaux
arguments : liant la Communauté ou encore des PGD

- Se base sur un argument de système : - Absolue : vaut à l’égard de l’ensemble du droit


« Le traité (sur le fonctionnement de l’UE) national. Ainsi, en cas de contrariété, le droit national
a institué un ordre juridique propre devra, en toute hypothèse, céder devant le droit
intégré au système juridique des EM lors communautaire.
de l’entrée en vigueur du traité et qui
2- Une primauté respectueuse de la dignité
s’impose à leurs juridictions »
humaine et de l’identité nationale
- Principe de coopération loyale : le Droit
européen est un « ordre juridique accepté →Art 4 TUE : prévoit que « l’UE respecte l’identité
par les EM sur une base de réciprocité » nationale de ses Etats membres ».
- Nécessite de respecter l’Art 18 du Traité
du TFUE : dispose que « dans le domaine → L’art 4§2 TUE : précise l’identité nationale : «
d’application des traités (…) est interdite l’Union respecte l’égalité des États membres devant les
toute discrimination exercée en raison de traités ainsi que leur identité nationale inhérente à leur
la nationalité » → faire primer les structure fondamentale politique et constitutionnelle »
dispositions nationales au droit de l’UE
implique un traitement différent des
citoyen européens en fonction de leur
nationalité C- La Soumission Des Autorités Publiques Au
- Nécessité de respect de l’article 288 Principe De Primauté
TFUE : si les lois nationales priment, le →Arrêt Simmenthal en 1978 : met en relation l’effet
principe selon laquelle les règlements direct du droit de l’Union et la primauté en considérant
sont obligatoires perdraient toutes que le juge doit laisser « inappliqué de plein droit » le
valeurs → une loi nationale pourrait droit national contraire. Il doit aussi « empêcher la
annuler tous les effets d’un règlement formation valable de nouveaux actes législatifs
européen nationaux »
- Technique : aucun EM n’a consenti de
réserve au traité. → Le juge national est le premier concerné par le
principe de primauté
→Donc important de garantir la primauté du droit
européen → principe fondamental selon l’arrêt →Possibilité de faire un recours en manquement face à
Variola 1983 un Etat qui maintient des dispositions contraires au droit
de l’UE.
II- LA RECEPTION
La réception DU PRINCIPE
du principe DE PRIMAUTE
de primauté du droit deDU DROIT
l’Union par leDE L’UNION
juge français PAR LE JUGE
FRANÇAIS

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL LE JUGE JUDICIAIRE ET LA PRIMAUTE


ET LA PRIMAUTE DU DROIT DE DU DROIT DE L’UNION EUROPEENNE
L’UNION EUROPEENNE
◼ Pendant longtemps, le juge judiciaire a
◼ Art 55 C : les traités ou accords régulièrement refusé de faire prévaloir un traité ou un
ratifiés ou approuvés ont une valeur supérieure accord international sur une loi postérieure
aux lois sous réserve de réciprocité (ne se au motif qu’il ne reconnaissait pas le droit de
prononce pas sur le droit dérivé) remettre en cause la volonté du législateur.
◼ Toutefois, le CC français se refuse ◼ Quelques mois après la décision du CC de
traditionnellement à examiner la conformité d’une janvier 1975 qui confie implicitement le
loi aux dispositions d’un traité ou d’un accord contrôle de conventionnalité des lois aux
international. Estime qu’il ne lui appartient pas de juges ordinaires, la Cour de cassation décide
prononcer, au titre de l’article 61 de la que le traité CEE prévalait sur un texte de
Constitution, l’inconstitutionnalité d’une loi valeur législative postérieur dans l’arrêt
contraire à un traité. Société des cafés Jacques Vabre du 24 mai
◼ Ressort dans sa décision du 15 janvier 1975, Loi 1975.
relative à l’interruption volontaire de grossesse →
le juge constitutionnel défend que si les
dispositions de l’art 55 de la Constitution confèrent
aux traités une autorité supérieure à celle des lois
« elles ne prescrivent ni n’impliquent que le respect
de ce principe doit être assuré dans le cadre du LE JUGE ADMINISTRATIF ET LA
contrôle de la conformité des lois à la Constitution PRIMAUTE DU DROIT DE L’UNION
prévu à l’art 61 de celle-ci »
EUROPEENNE
◼ Ainsi, en refusant d’apprécier la conformité d’une
◼ La JA a suivi le raisonnement inverse que le
loi a un traité, le CC pose le principe selon lequel il
Juge judiciaire, il estime dans son arrêt
ne lui appartient pas de se prononcer sur la
Syndicat Général des semoules de France
primauté des droits internationaux sur la loi et que
du 1er mars 1968, qu’il ne pouvait pas, sauf à
cette tâche incombe donc implicitement aux juges
opérer une manière de contrôle de
ordinaires
constitutionnalité et à méconnaitre la
conception française de la séparation de
pouvoirs, faire prévaloir une disposition
communautaire sur une loi interne
postérieure.
Pour aller plus loin…
◼ En dépit de la décision du CC de janvier 1975
De manière très surprenante, la Cour de Justice a remis en et de l’arrêt de la Cour de cassation qui y fait
cause, dans son arrêt Poplawski de juin 2019, l’obligation suite, le CE va rester très fermement camper
pour le juge nationale de juger inapplicable une règle sur cette position pendant plus de 20 ans.
nationale incompatible avec une norme de droit de l’Union ◼ Ce n’est que le 20 octobre 1989, par son
dès que la norme en question n’est pas d’effet direct → arrêt Nicolo que le JA a enfin accepté la
décision qui soulèvera inévitablement pour les juridictions primauté du droit communautaire
des EM des incertitudes durables, sauf revirement de
jurisprudence rapide et claire de la CJ ou précisions
attendues quant à l’attitude qui s’impose pour le juge
national, en matière de conséquences à tirer de la primauté
de l’Union, s’agissant des dispositions dépourvues d’effet
direct.
Section 2 : Le principe de l’effet direct du droit de l’Union Européenne

1. LES CONTOURS DE L’EFFET DIRECT 2. PORTEE DE L’EFFET DIRECT POSEE


PAR LA COUR DE JUSTICE
A- L’affirmation jurisprudentielle du principe de L’effet direct du droit européen se décline de deux
l’applicabilité direct manières :

◼ Arrêt Van Gend & Loos rendu le 5 février 1963 : la CJ a ◼ Effet direct verticale : joue dans les relations
estimé que la « communauté constitue un nouvel ordre entre les particuliers et l’EM → signifie que les
juridique de droit international, au profit duquel les Etats 1er peuvent se prévaloir d’une norme
ont limité, bien que dans des domaines restreints, leurs européenne vis-à-vis du 2nd
droits souverains, et dont les sujets sont non seulement les ◼ Effet direct horizontal : joue dans les relations
Etats membres mais également leur ressortissants » entre les particuliers → signifie qu’un particulier
◼ Elle en a déduit que « le droit communautaire (…) est aussi peut se prévaloir d’une norme européenne vis-
destiné à engendrer des droits qui entrent dans leur à-vis d’un autre particulier
patrimoine juridique ». →Selon le type d’acte, la CJ a accepté soit un effet
◼ Raisonnement repose sur plusieurs arguments : direct complet (à la fois horizontal et vertical) soit
- Estime que le traité CEE a créer des organes dotés de un effet direct partiel (uniquement vertical)
compétences dont l’exercice affecte aussi bien les
Etats membre que leur citoyens. Le principe n’a pas une portée générale, ne vaut
- Considère que le préambule du traité CEE vise, au- que pour certaines normes :
delà des gouvernements, les peuples européens -Le droit primaire : disposition d’effet directe si elle
- Rappelle que le renvoi préjudiciel, prévu désormais est claire, précise et inconditionnelle
par l’art 267 du traité FUE, n’a de raison d’être dans
l’économie du traité qu’en raison du fait que le droit -Les PGD de l’Union : sont d’effet direct. Aucun
communautaire est susceptible d’être invoqué par les critère n’est posé.
particuliers devant le juge national, juge de l’Union de
-Accords externes : Crée normalement des droits et
droit commun.
obligations qu’entre les signataires. Peuvent à
◼ Ainsi, le principe permet
certaines conditions être d’effet direct →
- Aux particuliers sous certaines conditions, d’invoquer
disposition doit comporter une obligation clair et
directement une norme de l’Union devant une
précise qui n’est subordonnée dans son exécution
juridiction nationale ou européenne
ou dans son effet, à l’intervention d’aucun acte
- D’assurer une applicabilité effective du droit
ultérieure (CJCE, Sept 1987, Demirel)
européen dans tous les pays membres
-Les règlements : sont d’effet direct, Art 288 TFUE
B- Les conditions jurisprudentielles du principe qui précise qu’ils sont « directement applicables
dans tous les EM ». Une réserve : lorsque les
Selon la CJ, une norme de l’Union, mis à part le règlement qui règlements sont « incomplets », pas considérés
est par définition directement applicable (TFUE, art.288),
comme d’effet direct
bénéficie de l’applicabilité directe dès lors qu’elle réunit trois
conditions, à savoir être clair, précise et inconditionnelle. -Les directives : a priori pas d’effet direct mais peut
avoir un effet direct lorsqu’un Etat ne l’a pas
En revanche, il n’est pas indispensable que la disposition transposé dans les délais ou adopté des mesures
confère des droits subjectifs aux particuliers → Ainsi, le Juge non-conformes, à condition qu’elle soit claire,
de l’Union peut parfaitement admettre l’applicabilité directe précise et inconditionnelle.
d’une disposition pour les particuliers alors même qu’elle
désigne seulement les EM comme sujets d’une obligation de -Les décisions : Celle adressées aux
s’abstenir (Ex : Art 30 TFUE interdit entre les EM les droits de particuliers→effet direct complet à l’égard de leurs
douanes à l’importation et à l’exportation ainsi que tout taxe destinataires ; celles adressés aux EM ont un effet
d’effet équivalent) direct vertical sous certaines conditions.
LA RECEPTION DU PRINCIPE DE L’EFFET DIRECT PAR LES JUGES NATIOINAUX
CHAPITRE 4 : LE SYSTEME CONTENTIEUX DE L’UNION EUROPEENNE
Section 1 : Le principe de l’effet direct du droit de l’Union Européenne

LE RECOURS EN CONSTATATION DE MANQUEMENT


→Art 258 à 260 TFUE : consacre le recours en constatation de manquement → constitue la seule modalité de contrôle
juridictionnel des EM par le juge de l’Union.

→Vise à faire constater par le juge de Luxembourg l’inexécution par un EM des obligations qui lui incombent en vertu
des traités

◼ Notion de manquement : Les art 258 et suivants du FUE visent de manière très générale tout manquement
d’un EM « à une des obligations qui lui incombent en vertu des traités » →pour qu’un recours en manquement
puisse être engagé à l’encontre d’un EM, il faut donc qu’il méconnaisse une norme obligatoire et contraignante
de l’Union

→Manquement peut donc découler de la violation d’obligations résultant de l’ensemble des sources du droit de
l’Union : les traités, les actes obligatoires de droit dérivé ou encore les accords internationaux conclus par l’Union.

→Arrêt du 8 mai 1991 Commission/Italie : est dit que la notion de faute est étrangère au manquement

◼ Les moyens exonérant l’Etat de sa responsabilité → Un seul moyen qui exonère l’Etat de sa responsabilité :
la force majeure

→ Dans l’arrêt du 11/07/1985


La procédure
Commission c/de la constatation
Italie : la Cour de justiceen manquement
a considéré que l’État était dans un cas de force
majeure.
- ◼ L’initiative du recours : ouvert à la Commission européenne (TFUE, art 258) et aux EM (TFUE, art 259) → dans la
pratique, la Commission joue un rôle essentiel dans la procédure conformément à son rôle de gardienne des traités qui
lui est assigné par l’art 17§1er du TUE étant donné les réticences qu’éprouvent les EM à faire usage de l’art 259 TFUE.
- La phase précontentieuse : Commission adresse tout d’abord à l’EM concerné une lettre de mise en demeure qui
non seulement délimite le manquement reproché à l’Etat mais l’invite également à présenter dans un certain délai ses
observations sur les griefs formulés par la Commission européenne. Selon la CJ, la mise en demeure doit « donner
l’occasion à l’EM de justifier sa position et, le cas échéant, de permettre à la Commission d’amener l’EM à se conformer
volontairement aux exigences » des traités → but est d’éviter le litige. Phase précontentieuse prend fin par un avis
motivé qui est l’acte par lequel la Commission européenne enjoint l’Etat concerné à mettre fin au manquement. Si
l’EM se conforme à l’avis motivé dans le délai prescrit par la Commission, cette dernière doit classer l’affaire. En
revanche, si elle estime que ce n’est pas le cas, elle saisit la CJ.
- La phase contentieuse : La commission décide de l’opportunité d’introduire un recours, pas d’obligation de saisir la
CJ, contenu et cohérence de l’avis motivé son nécessaire d’après la CJ → l’existence d’un manquement est appréciée
par la CJ en fonction de la situation de l’EM telle qu’elle se présentait au terme du délai fixé dans l’avis motivé.

Effet de l’arrêt en constatation de manquement


◼ Arrêt en constatation de manquement
- Portée de l’arrêt : arrêt a un effet déclaratoire → la CJ ne fait que constater que l’Etat concerné à manquer aux
obligations qui lui incombent en vertu du droit de l’Union donc ne peut ni contraindre à adopter des mesures ou
condamner à des dommages et intérêts. En revanche, traité a un effet erga omnes (autorité absolue de chose jugée)
et peut être dès lors invoque par une personne physique ou morale en vue d’obtenir du juge national l’inapplication
de toute norme nationale qui serait contraire au droit de l’Union.
- Les sanctions aux manquements : traité de Maastricht prévoit que, pour le second arrêt en manquement, des
sanctions financières peuvent être appliquées. Ainsi, la CJ peut de prononcer des sanctions. Deux catégories de
sanctions : sanction sous la forme d’une somme forfaitaire ou sous la forme d’une astreinte, cumul de sanction
possible→ CJ qui se prononce

Ex : Arrêt du 04/07/2000 : sanctionne la Grèce en raison de la violation d’une norme environnementale


LE RECOURS EN ANNULATION

A- LA RECEVABILITE DU RECOURS EN ANNULATION C- LES MOYENS DU RECOURS EN


ANNULATION

→Art 263 TFUE : consacre le recours en annulation


1. L’incompétence
→Vise à obtenir du juge de l’Union une annulation pour illégalité d’un
acte émanent des institutions, organes, et organismes de l’Union → →Moyen d’ordre public : peut être soulevé à
s’apparente, dans son mécanisme général, à une transposition de tout moment par le juge
recours pour excès de pouvoir prévu en droit administratif français → Moyen assez peu invoqué en raison du
1. La nature de l’acte attaquable principe d’attribution des compétences de
l’Union
→Art 263 al.1 TFUE mentionne désormais que la CJ est compétente
pour contrôler la légalité : des actes législatifs, des actes du Conseil, de 2. Violation du traité ou de toute règle
la Commission et de la Banque centrale européenne (autres que les de droit relative à son application
recommandations et les avis), des actes du Parlement européen et du
→ Défense du droit primaire, du droit dérivé
Conseil destinés à produire des effets juridiques à l’égard des tiers et
Köster, ainsi que des PGD, des accords
des actes des organes et des organismes de l’Union destinés à produire
conclus par l’UE et plus exceptionnellement
des effets juridiques à l’égard des tiers.
pour des éléments tirés de la coutume
→Arrêt du 31 mars 1971 Commission/Conseil : le juge de Luxembourg internationale
considère que « toutes dispositions prises par les institutions qui visent
3. La violation des formes substantielles
à produire des effets de droit, qu’elles qu’en soient la nature et la
forme » pouvaient faire m’objet d’un recours en annulation →Violation des procédures, moyen d’ordre
public : sont qualifiées de substantielles les
2. La nature du requérant
formes qui vont toucher à l’élaboration d’un
Art 263 TFUE distingue trois catégories de requérants : acte litigieux ou à sa motivation

-Les EM : droit illimité d’agir en annulation, ctd qu’ils n’ont pas à → De nombreux actes annulés pour défaut ou
justifier d’un intérêt à agir et qu’ils peuvent se prévaloir de tout moyen motivation insuffisante : 14/02/1990, Delacre
d’annulation → qualifié de requérant privilégié
4. Le détournement de pouvoir
-Les institutions et organes de l’Union : Art 263 TFUE distingue :
→ L’utilisation d’un pouvoir dans un but autre
• Le PE, le Conseil et la Commission : bénéficie du droit d’agir en : on le trouve souvent en matière de
annulation dans les mêmes conditions que les EM → requérants contentieux de la fonction publique, comme
privilégiés une sanction déguisée.
• La Cour des comptes européennes, la Banque centrale
→ Défini par l’affaire du 22/11/2001, Pays-
européenne et depuis le traité de Lisbonne, le Comité
Bas c/ Conseil.
européen des régions ne peut agir en annulation que pour
défendre leur prérogatives –> requérant intermédiaire
B- LES EFFETS DU RECOURS EN
-Les personnes physiques ou morales : droit d’agir en annulation dont
ANNULATION
les conditions de recevabilité sont particulièrement restrictives → Art
263, al. 4 TFUE permet tout d’abord aux personnes physiques ou L’acte est censé́ n’avoir jamais existé.
morales d’introduire un recours en annulation à l’encontre de tout acte Cependant, la disparition de l’acte va porter
dont elles sont destinataires ou qui les concernent directement et atteinte à la sécurité juridique : L’article 263
individuellement « ainsi que contre les actes réglementaires qui la TFUE autorise pour les règlements à indiquer
concernent et qui ne comportent pas de mesure d’exécution » ceux des effets du règlement annulés qui
doivent être considérés comme définitif →
3. Les délais de recours
possibilité a été étendue par la Cour de justice
Reprise des délais de recours pour excès de pouvoir : délai de 2
aux décisions budgétaires
mois après publication, notification ou connaissance de l’acte
(exception d’illégalité)
Recours en carence + renvoi préjudiciel

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