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d'intégration en Afrique
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- Afrique de l'Ouest : Communauté Économique des États de l'Afrique
par les étudiants, à partir notamment des grandes étapes d une intégration
intergouvernementalisme ;
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- Distinction entre organisations de coopération et d'intégration
les États :
puis ratification par tous les États selon leurs règles constitutionnelles
consensus (art. 16), adopte les actes les plus importants (actes additionnels par
3
adopté par le Conseil des ministres sur proposition de la Commission, art. 49 ‒
l'UEAC (art. 8) et l'UMAC (art. 2) : l'Union agit dans le respect des objectifs qui
lui sont assignés par les traités et respecte l'identité nationale des États
membres ;
propres dans la limite des pouvoirs qui leur sont conférés par le présent
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plus proche d'un phénomène de coopération intergouvernementale teinté de
5
A) La notion de citoyen communautaire
l Union complète la citoyenneté nationale et ne la remplace pas (art. 20, & 1er
le verbe complète par s ajoute). Elle apparaît donc comme une qualité
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qui se trouvent dans la même situation d obtenir, indépendamment de leur
le même traitement juridique » (20 sept 2001, Rudy Grzelczyk : Rec. I-6193).
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citoyens sur les conditions d'entrée, de séjour, de résidence et d'établissement
aux citoyens désirant accéder ou non à une activité salariée et à l'exercer (hors
nationaux, sauf droits politiques ; institution d'une carte de résident des EM par
constituer et de gérer des entreprises et/ou sociétés (dans les mêmes conditions
le traité de Lisbonne) prévoit d une part que « dans toutes ses activités, l Union
respecte le principe de l égalité de ses citoyens… » (art. 9), et d autre part que
décisions sont prises aussi ouvertement et aussi près possible des citoyens »
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Par ailleurs, les citoyens de l'UE bénéficient conjointement avec les
et ceux qui sont liés au Parlement européen. Parmi les premiers, on trouve tout
membres (art. 21 TFUE). Ce droit ne s exerce cependant que sous réserve des
limitations et des conditions prévues par le traité et les dispositions prises pour
ou à la protection sociale.
l Union ne sont pas ressortissants de cet État (art. 22, & 1 TFUE). Les
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participation à la désignation des électeurs ou à l élection d une assemblée
parlementaire.
l État membre dont il est le ressortissant n est pas représenté (art. 23 TFUE).
et de Sécurité Commune (PESC) par une décision des représentants des États
mais le traité crée une obligation de coopération entre États membres de telle
sorte que l un d entre eux doit assurer cette protection lorsque l État dont le
citoyen a la nationalité n est pas représenté dans l État tiers en cause. Il s agit
autre État membre (art. 22, & 2 TFUE). Les modalités d exercice de ce droit
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l égalité de traitement : les droits de vote et d éligibilité s exerçant dans les
TFUE). Le Médiateur, aux termes de l art. 228 TFUE, est nommé par le
En lien indirect avec ce qui précède, l'art. 11, & 4 TUE stipule que :
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appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu un
acte juridique de l Union est nécessaire aux fins de l application des traités »
UEMOA révisé stipule par exemple que : « Elle de la capacité juridique la plus
large reconnue aux personnes morales par la législation nationale. Elle est
litige y afférent sont régies par la loi applicable au contrat en cause ». Ainsi
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dans chaque EM la Communauté agit selon les dispositions les plus favorables
prévues par les législations nationales. Même formulation que l'art. 3 du traité
révisé CEMAC.
Communauté peut conclure des accords de coopération avec des pays tiers ».
L'article 8, alinéa 3 du traité CEMAC révisé prévoit quant à lui que « Des
accords de coopération et d'assistance peuvent être signés avec les États tiers
existantes ».
membres, que les accords signés entre un Etat membre et un Etat dans le cadre
Communauté… ».
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possibilité pour les EM de conclure individuellement des accords
d'investissement avec les pays tiers), « en tant que sujet de droit international,
définis comme « tout engagement ayant force obligatoire pris par un sujet de
droit international ».
souligner d abord, à cet égard, que la CEE est une communauté de droit en ce
décembre 1991, Accord sur la création de l EEE, Avis 1/91). Dans cette
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que le pouvoir discrétionnaire des institutions communautaires ne puisse se
dans l affaire Les Verts la Cour a, par sa jurisprudence, complété le traité pour
des différents traités (art. 48 traité CEMAC), l'article 4 du traité CEDEAO révisé
dans chaque État membre (art. 4-j). Les hautes parties contractantes au traité
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« L'Union respecte dans son action les droits fondamentaux énoncés dans la
2001 qui, dans son article 1er, considère notamment comme principes
relatifs aux droits de l'homme. Quant au traité CEMAC, allusion est faite aux
l'UEAC porte sur la bonne gouvernance, les droits de l'homme, les questions de
que le Conseil des ministres peut définir des actions, notamment : pour
sein des sociétés des États membres, le respect universel et la protection des
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cas, coïncider avec des dispositions relatives aux droits de l homme. Cela
économique des traités de base, peu enclins selon leurs auteurs à interférer
février 1959, aff. 1/58, Stork c/ Haute Autorité de la CECA, et 12 février 1960,
CECA). Cette jurisprudence était critiquable car elle pouvait conduire à penser
allemande qui, dans un arrêt du 23 mars 1974 dit Solange I (position déjà
décembre 1973, Frontini et Pozzani). Notons que la CJCE n y est pas restée
insensible : dès 1969, elle reconnaissait que les droits fondamentaux faisaient
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partie du droit communautaire en tant que PGD (12 novembre 1969, aff.
29/69, Stauder). Elle affirma par la suite dans l arrêt du 17 décembre 1970 (aff.
fondamentaux faisait partie des Principes Généraux du Droit (PGD) dont elle
Puis en 1974 dans l arrêt Nold (14 mars, aff. 4/74), elle affinait sa
marquée par le TUE qui consolide la jurisprudence de la CJCE dans l art. F & 2
(aujourd hui 6), en faisant du respect des droits fondamentaux un des PGD
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communautaire et en reproduisant la référence à la CEDH et aux traditions
aux États candidats le respect des principes de l art. 6 & 1 précité, parmi
constitutionnel de l Union .
1999. Les travaux ont commencé en décembre 1999, sous l égide d une
celle-ci dans une forme juridique de telle sorte qu elle puisse, le cas échéant,
les droits, les libertés et les principes énoncés dans la Charte des droits
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fondamentaux du 7 décembre 2000, […] laquelle a la même valeur juridique
Les droits fondamentaux, tels qu ils sont garantis par la Conv. EDH et tels
qu ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux EM, font partie
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sur l éventuelle nature constitutionnelle des traités communautaires. S il est
vrai que ces derniers conservent un inné tiré du droit international (qu ils sont
souveraine des États telle qu elle s est exprimée dans le cadre du droit
l analyse, car toutes les spécificités communautaires tirent leur origine des
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reste déterminant. Pour eux, ce que l on considère comme des spécificités du
communautaires
juridique de droit international… (5 février 1963, Van Gend & Loos, 26/62).
international sera effectué l année suivante dans l arrêt Flaminio Costa c/ Enel
CEMAC évoque quant à elle, dans son arrêt du 31 mars 2011, Banque
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De ce point de vue, la vision internationaliste permet seulement
remarquablement relevé par la Cour dans son avis déjà cité sur l EEE : « …le
plus précise dans son avis 2/13 du 18 décembre 2014 portant sur la question
paragraphe 158 que : « ...L'Union est dotée d'un ordre juridique d'un genre
nouveau, ayant une nature qui lui est spécifique, un cadre constitutionnel et
des principes fondateurs qui lui sont propres, une structure institutionnelle
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n ont pas été adoptées au terme d une procédure constitutionnelle. On n est
charte constitutionnelle.
international.
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de la Constitution, « le constituant a ainsi consacré l existence d un OJC intégré
concédé une partie de leurs droits souverains pour créer un ordre juridique
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ne dispose que de compétences d attribution. Le préambule du traité CEMAC
compétences et d'organes propres agissant dans la limite des pouvoirs qui leur
sont conférés par le présent traité ». Quant à l'UE, (Art. 1er UE : mise en place
« l Union n agit que dans les limites des compétences que les EM lui ont
attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités établissent.
Toute compétence non attribuée à l Union dans les traités appartient aux
EM »).
dans les domaines dans lesquels les États ont transféré certaines de leurs
exige l accord de tous ses membres (art. 106 UEMOA : ratification des
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Au total, si l organisation d'intégration dispose de plus en plus de
certains attributs de l État, elle ne saurait pour l instant être analysée comme
traité (107 UEMOA ; 58 CEMAC et 91 CEDEAO ; art. 50, & 1 TUE : « & 1. Tout
l Union »).
institué un nouvel ordre juridique… (Costa c/ Enel, 1964 et avis EEE, 1991) ;
direct qui est la règle, citoyenneté, etc.), on réalise que l on est en présence
internationale.
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C. La Communauté ou l' Union, une organisation sui generis ?
Communautés. Ce serait une gageure aujourd hui de vouloir faire entrer ces
European Law Review 1998, n 23, p. 201). L idée sous-jacente dans cette
a à trouver une qualification qui fasse autorité montre que l Union demeure
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CHAPITRE I : LES SOURCES DU DROIT COMMUNAUTAIRE
partir des indications fournies par les traités, par la pratique des institutions et
cet égard les sources écrites du droit communautaire ou les sources non
sources externes et les sources non écrites. Sur cette question, voir l excellent
Que sais-je ? (n 3560, PUF, Paris, 2000), de Pierre-Yves MONJAL, Les normes
de droit communautaire.
EM, ces derniers apparaissant ainsi comme les « maîtres des traités ». Il
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& 1. L identification du droit primaire
complexes.
révisions respectives.
annexes qui ont la même valeur juridique que les traités eux-mêmes (cf.
(décision Maastricht I du 9 avril 1992, & 45, qui précise que les protocoles sont
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la même valeur juridique que les traités eux-mêmes. Cependant, les
déclarations insérées dans l acte final des traités n ont en principe aucun
déclarations expriment l accord unanime des EM, elles ont, en dépit de leur
protocoles additionnels qui soit viennent compléter les traités dans des
juin 2008 relatives d'une part à l'Union économique d'Afrique centrale (UEAC)
de révision des traités fondateurs et ratifiés par l'ensemble des États selon leurs
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138), entré en vigueur le 1er juillet 1978, après adoption par les EM selon leurs
d autres normes ainsi que des conditions de leur révision. De ce point de vue,
bénéficient à ce titre d une primauté absolue dans l OJC. Quant aux clauses
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concernant la révision des traités, elles marquent le caractère évolutif et le
l évidence. D une part, les actes pris par les institutions ne peuvent être
adoptés que dans la limite des attributions qui leur sont conférées par les
corroborée par l interdiction de toute révision déguisée des traités par un acte
de révision.
33
B. Les rapports du droit primaire avec les autres engagements
internationaux
Communauté de droit. Les risques de conflits entre les traités conclus par la
par la procédure consultative préventive de l art. 300, & 6 CE (ex-228, art. 218,
une décision prise selon les formes de la révision ; par ailleurs la décision de
fait l objet d une nouvelle décision de conclusion prise cette fois par le Conseil,
les traités conclus par les EM est plus complexe. Concernant les traités
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conclus postérieurement à l entrée en vigueur des traités communautaires,
successives souscrites par les mêmes parties. On voit mal en effet comment les
EM pourraient conclure un accord dans des domaines dans lesquels ils ne sont
Communauté a en effet été fermement rappelée par la Cour dans ses avis 1/75
(11 novembre 1975, Arrangement concernant une norme pour les dépenses
rapports avec les pays tiers, des positions divergentes de celles que la
affectés par les dispositions des traités de Paris et de Rome, comme le confirme
l art. 351, & 1er TFUE. Tout au plus est-il prévu qu en cas d incompatibilité, les
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EM sont supposés recourir à tous les moyens appropriés pour éliminer les
sont tenus par une véritable obligation d éliminer les incompatibilités avec le
Par contre, les EM, s ils restent tenus par les engagements souscrits à
l égard d États tiers, ne peuvent plus se prévaloir des droits qu ils tirent de
traités communautaires insusceptibles d affecter les droits des États tiers (27
droits tirés du GATT sur les règles douanières communautaires dans les
avoir pour effet de lier la Communauté à l égard des États tiers concernés (14
36
- Avis précité du 19 octobre 2007 : accords de promotion et de
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traités de base comme tous les traités internationaux pouvaient faire l objet
aux règles du droit international général. Cette position n est pas partagée par
la Cour de justice, qui estime dans l arrêt Defrenne du 8 avril 1976 (43/75)
236 ».
juridictionnel institué par l accord relatif à l EEE avec le traité CEE, la Cour
soulignait que l accord était incompatible avec l art. 164 du traité CEE (art. 19,
traité CEE ne fournit aucune base pour instituer un système juridictionnel qui
porte atteinte à l art. 164 de ce traité et, plus généralement, aux fondements
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même de la Communauté. Pour les mêmes raisons, une modification de cette
du traité par la voie d une révision du seul art. 238. Pour qu une telle altération
unilatéraux adoptés par les institutions communautaires tels qu ils sont prévus
l application des traités. Les actes de droit communautaire dérivé peuvent être
distingués selon une typologie qui repose sur le traité. Ils répondent cependant
de règles communes.
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& 1. La typologie des actes communautaires de droit dérivé
communautaire africain, s'est ajoutée une catégorie originale : celle des actes
additionnels. Au-delà de l énumération des actes telle qu'elle figure dans les
atypiques.
A. La typologie officielle
avis ». C'est la même typologie qui est retenue par les traités européens, et par
le traité CEMAC (art. 41, sauf règlements cadres) et par traité UEMOA (art. 43).
De manière générale, les actes additionnels sont pris par la seule Conférence
des chefs d'État et de Gouvernement (art. 40, traité CEMAC) ; tous les autres
actes peuvent être adoptés ou émis par le Conseil, alors que la Commission ne
1. L acte additionnel
Art. 41, al. 1 CEMAC (9, al. 1 CEDEAO ; 19, al. 2 UEMOA) : « Les
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sans le modifier. Leur respect s'impose aux institutions, aux organes et aux
et complète celui-ci (même nature que l'acte auquel il est annexé) ; il s'impose
aux actes pris par les institutions et organes communautaires comme par les
traité et n'est pas subordonné, pour son entrée en vigueur, à la ratification par
41
réglementaire (ceux mettant en place ou fixant l'organisation et le
traité, les actes additionnels ne peuvent que les compléter sans les modifier ».
Par conséquent, les articles de l acte additionnel en cause, qui modifiaient les
2. Le règlement communautaire
règlements […] ont une portée générale. [Ils] sont obligatoires dans tous leurs
UEMOA).
plus que c est à son propos que la Cour de justice a utilisé l expression de
42
Il a une portée générale parce qu il s applique de manière abstraite à
toutes les personnes qui entrent dans son champ d application. Il s oppose
ainsi à la décision de l art. 41, al. 4 CEMAC (43, al. 3 UEMOA) qui est un acte
jointes 19-22/62).
dans tous ses éléments, ce qui l oppose à la directive qui ne lie que « quant au
43
Le règlement est directement applicable dans tout EM. Les
produisent, dès la date de leur entrée en vigueur, leurs effets juridiques dans
engendre par lui-même des droits et des obligations pour les particuliers eux-
tel, apte à confier aux particuliers des droits que les juridictions nationales ont
peuvent faire valoir les droits et obligations créés par un règlement tant à
cadres qui ont, comme les règlements, une portée générale. A la différence
certains de leurs éléments » (41, al. 2). Quant à l'UEMOA, l'article 24 du traité
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révisé stipule que « le Conseil peut déléguer à la Commission l'adoption des
règlements d'exécution des actes qu'il édicte. Ces règlements d'exécution ont la
même force juridique que les actes pour l'exécution desquels ils sont pris ». A
3. La directive communautaire
transposition par un acte national destiné à traduire ces objectifs dans le droit
interne de chaque EM. Il s agit sans doute de l acte de droit dérivé qui révèle le
45
Portée de la directive. Sur le plan juridique, les directives
compétence quant à la forme et aux moyens. Elle fixe donc seulement une
qui laisse peu de marge d appréciation aux EM quant aux moyens de mise en
œuvre.
conséquence que la directive était dépourvue d effet direct, d autant plus que
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directement affecté que par la mesure nationale. Il a été cependant admis que
créer des droits invocables en justice devant les tribunaux nationaux même si
directive est intégrée dans l ordre interne des EM dès sa publication au Bulletin
officiel, au même titre qu un règlement, mais elle ne déploiera son plein effet
jour qui suit leur publication, et non au terme du délai imparti aux EM pour
directive. Il s agit d une obligation de faire qui peut comprendre une obligation
47
L existence d une pratique administrative conforme aux exigences de
efficacité de la directive.
conformément à leurs règles internes, sont les mieux adaptés pour assurer la
réalisation des objectifs fixés par la directive. Cette compétence est néanmoins
dans tous les EM. La transposition doit être effectuée par un acte
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d opposabilité aux administrés imposés par l application effective de la
directive.
est donc proscrit de laisser passer le délai sans adopter les mesures de
avoir transposé la directive tant que le délai n est pas expiré. Cependant, il
pèse sur ces États, pendant le délai imparti pour la transposition, une exigence
directive, obligation qui devrait être sanctionnée par les juridictions nationales
49
directive dans l acte de transposition ; ce qui implique un acte positif de
transposition.
L effet utile attaché aux directives suppose également que toutes les
son effet obligatoire non seulement à l égard des services centraux et extérieurs
décentralisées. C est ainsi que les États fédérés des EM fédéraux, les
50
communautaires et les collectivités territoriales (matérialisation du principe de
pour les autorités d application, de faire en sorte que les mesures prises dans le
4. La décision
L art. 43, al. 4 CEMAC stipule que : « Les décisions sont obligatoires
dans tous leurs éléments pour les destinataires qu elles désignent » (idem, art.
43, al. 3 UEMOA). (Art. 288, al. 4 TFUE : « La décision est obligatoire dans
tous ses éléments. Lorsqu elle désigne destinataires, elle n est obligatoire que
en œuvre dans des cas individuels une compétence communautaire. C est donc
traité des aides publiques aux entreprises au titre des règles de concurrence
51
entreprises en vertu des pouvoirs de contrôle des ententes ou des abus de
entreprises).
les cas prévus par les traités, sous forme de décision adressée à tous les EM ; il
décision est obligatoire dans tous éléments, ce qui implique que les éventuelles
elle crée directement des droits et/ou des obligations dans leur patrimoine
produire un effet direct analogue à celui reconnu dans certaines conditions aux
lient pas » (art. 43, al. 4 UEMOA : « Les recommandations et les avis n'ont pas
de force exécutoire ».
52
à adopter une ligne de conduite déterminée. Ils peuvent intervenir dans des
sous-estimée, dans la mesure où ils sont dotés d une portée politique certaine,
adoptées pour leur mise en œuvre ou lorsqu elle vient à l appui d autres
Grimaldi).
d'avis : les moins contraignants sont les avis simples ; on trouve par ailleurs
d'établissement, libre circulation des personnes, des biens et des services), par
53
B. Les actes atypiques et hors nomenclature
actes.
1. La notion
Dans la pratique, les institutions ont recours à divers actes qui ne sont pas
mentionnés dans cet article. Certains auteurs ont utilisé à cet égard la
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limite pas aux actes communautaires figurant dans la nomenclature (prévue par
en place toute une série d actes exprimant des engagements réciproques des
institutions, qui présentent une assez grande diversité à la fois quant à leur
écrits, dont la teneur résulte de la rencontre des volontés exprimées par des
encore d échanges de lettres entre les présidents des institutions : les relations
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à organiser les rapports de coopération entre institutions communautaires en
Conseil et de la Commission).
controversée. Les institutions qui ont y recours ont souvent tendance à y voir
seulement « une déclaration d intention de caractère politique qui lie les trois
public, sans pour autant constituer une obligation juridique en tant que telle ».
56
Pour autant, la Cour a admis assez prudemment que de tels actes puissent
produire des effets juridiques entre institutions (12 mai 1998, RU c/ Conseil).
des effets juridiques obligatoires pour les tiers, et donc n étaient pas des actes
au sein des organes de la FAO (19 mars 1996, Commission c/ Conseil). On peut
parler d une pratique constante des institutions qui ne peut en aucun cas
que dans le but de faciliter l application des traités, sans pouvoir modifier ou
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compléter leurs dispositions. En somme, cette déclaration concilie un double
par les EM (libre circulation des marchandises, libre circulation des personnes).
Par ailleurs, la Cour de justice a admis que de tels actes étaient susceptibles de
secteur textile, ne peut être modifiée par une décision individuelle ; TPICE, 30
avril 1998, Cityflyer Express Ltd, T-16/96 et Het Vlaamse Gewest, T-214/95, les
58
« lignes directrices » contenues dans une communication de la Commission
étaient opposables aux justiciables pour autant qu elles étaient conformes aux
en annulation dès lors qu ils produisaient des effets juridiques à l égard des
tiers (16 juin 1993, France c/ Commission). Cependant, de tels actes ne doivent
à l acte contraignant qui aurait pu être adopté selon les règles du traité ; ils
institutions non prévus par les traités, et qui sont nés de la pratique
d action, livres blancs, livres verts, codes de conduite, etc.) ; celles renvoyant à
juridique manifeste. En règle générale, ces actes ont vocation à exprimer une
le cas échéant engendrer des effets juridiques, dès lors que l auteur de l acte en
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résolutions du Conseil ont été considérées comme liant les institutions et/ou les
EM (4octobre 1979, France c/ RU). Nonobstant les critiques qui lui ont été
plupart des positions arrêtées par le Conseil européen (Conférence des chefs
motivation à la fois pour donner aux administrés les moyens de faire valoir
leurs droits et pour fournir au juge les éléments nécessaires à l exercice de son
60
janvier 1979, Racke). C est ainsi que l'article 43 CEMAC précise-t-il que les
alors que les directives et décisions sont notifiées à leurs destinataires (voir
L entrée en vigueur des actes communautaires peut être soit fixée par
destinataires.
61
toute rétroactivité en matière pénale : 10 juillet 1984, Kirk), et à l exception des
national : le retrait des actes créateurs de droits est licite dans un « délai
actes non créateurs de droits est également possible dans un délai raisonnable ;
l abrogation est licite dans les conditions prévues pour l adoption d une
des sources de droit dans l OJC, où elles s insèrent avec un rang spécifique
& 1. Les accords conclus par la Communauté avec des Etats tiers
62
A. L intégration des accords dans l OJC
puissent conclure des accords de coopération avec des États tiers ou des
alinéa 2 CEMAC ; 83, al. 1 CEDEAO). Mais ces traités sont très souvent
Aux termes de l art. 216, & 2 TFUE : « Les accords conclus selon les
les EM ». A travers cette formule, il est clair que les accords conclus par la
t-elle affirmé dans l arrêt Haegeman du 30 avril 1974 que « les dispositions de
dans l OJC ». Cette intégration dans l OJC ne vaut que si l accord a été publié
de cause, il faut dire que la Communauté est moniste en ceci que les accords
63
internationaux font partie de l OJC sans qu il soit besoin qu intervienne une
sont les accords ou les conventions conclus par la Communauté avec les États
d adopter des actes obligatoires unilatéraux, c est-à-dire qui n ont pas besoin
d une ratification ou d une approbation pour lier les parties (ex : Conseils des
Sevince).
64
B. La place des engagements externes dans l OJC
à partir du moment où l art. 216, & 2 TFUE précité stipule que ces accords
place supérieure à celle du droit dérivé. Autrement dit, le droit issu des
octobre 2007 précité) a pour sa part considéré que, si les EM et l'Union ont des
65
droit communautaire sur le droit interne et du principe de coopération [loyale]
En principe les accords conclus par les EM ne lient que ces derniers
1980, Burgoa).
traités communautaires. Ainsi en est-il du GATT, dont tous les EM sont parties.
La Cour constate tout d abord que les EM n ont pas entendu se dégager des
qu ils ont au contraire manifesté leur volonté de respecter les buts et les
de la Communauté impliquait nécessairement que cette dernière fut liée par les
66
dispositions de l Accord général (12 décembre 1972, International Fruit). Cette
commerciale... ».
internationaux des EM. En effet, son paragraphe 1 précise que les EM peuvent
incompatibilités constatées ».
67
& 3. Les règles du droit international coutumier
aucune clause expresse du traité CE pour reconnaître que les règles du droit
international général font partie de l OJC. Ceci étant, dans son arrêt Poulsen et
traités. A cet égard, les arrêts rendus par le TPICE dans l affaire Opel Austria c/
Conseil (22 janvier 1997) et par la Cour dans l affaire Racke (16 juin 1998)
avait reconnu, sur la base du droit international des traités, l existence d une
obligation de bonne foi pesant sur les parties contractantes entre la signature et
68
1969 et de 1986 sur le droit des traités) ; principe qui « lie la Communauté ».
partie de l OJC ».
que ces règles s imposent aux institutions dans l adoption d actes de droit
69
très dynamiques. Les développements ci-après seront fondés essentiellement
Les PGD communautaire sont des sources non écrites qui procèdent
70
Quant à la Cour de Justice de la CEMAC, elle a par exemple consacré le
douanes).
internes des EM. Ainsi a-t-elle abondamment recours aux règles fondamentales
démarche de la Cour, il ne s agit pas pour elle de ne retenir que les principes
offertes par les droits nationaux, mais encore d écarter les principes communs
qui seraient incompatibles avec les exigences communautaires (11 juillet 1968,
Dausin). En tout état de cause, les PG issus des droits nationaux ne seront
Communauté ».
71
En droit communautaire CEMAC, l'article 28 de la Convention du 30
les litiges relatifs à la réparation des dommages causés par les organes et
leurs fonctions, que la Cour doit statuer « en tenant compte du droit positif
En effet, les traités étaient muets sur des questions aussi essentielles que la
72
1. Les droits fondamentaux de la personne
citer deux arrêts. D abord, celui du 2 juillet 2009, Société Price Waterhouse
SARL, dans lequel elle estime : « Attendu que les droits de la défense et le
le droit au recours ou droit au juge faisant partie des droits fondamentaux qui
été dit plus haut, précisons que le contenu essentiellement économique des
lacune, la Cour de justice va avoir recours aux PGD (« le respect des droits
fondamentaux fait partie intégrante des PGD dont la Cour assure le respect »)
73
ces droits, tout en s inspirant des traditions constitutionnelles communes aux
sont appréhendés, non comme des « prérogatives absolues », mais sous réserve
des « limites justifiées par les objectifs d intérêt général poursuivis par la
ailleurs que l OJC tend à assurer le respect de la dignité humaine en tant que
74
2. Les principes découlant de la Communauté de droit
ainsi affirmés le « droit au juge » et les droits de la défense dans les procédures
2003, Les Laboratoires Servier) : « …le principe de précaution peut être défini
75
pour la santé publique, la sécurité et l environnement, en faisant prévaloir les
marché commun.
économique et sociale.
droits fondamentaux.
76
1. L autorité jurisprudentielle
préciser que ces principes s imposent aussi aux EM dès lors qu ils agissent dans
communautaires et des maîtres des traités . C est ainsi que les trois autres
institutions ont adopté une déclaration commune le 5 avril 1977 par laquelle
confortée par le préambule de l Acte Unique Européen qui fait référence aux
77
d Amsterdam a accompli un pas supplémentaire dans la consécration des
fait partie des valeurs de l Union (art. 2 UE), et le & 3 de l art. 6 UE précise
que : « Les droits fondamentaux, tels qu ils sont garantis par la CEDH et tels
qu ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux EM, font partie
& 2. La jurisprudence
dans l'interprétation et l'application du traité de l'Union » (voir aussi art. 48, al.
ajoute les « principes d'équité » ; également, art. 19, & 1 TUE). Il n est pas
78
exagéré de dire que la jurisprudence d'une Cour de justice a une valeur
emploi hautement productif de l effet utile. L appel à l intention des parties est
nul doute à faire prévaloir les finalités des traités. La Cour procède ainsi à une
79
CHAPITRE II : LES RAPPORTS ENTRE LE DROIT
COMMUNAUTAIRE ET LES DROITS NATIONAUX
Elle commande l autorité dont jouira le droit communautaire dans les différents
EM. Par sa nature propre le droit communautaire possède une force spécifique
est-il susceptible de créer, par lui-même, des droits et des obligations pour les
particuliers ; prend-il place avec rang de priorité sur toute norme nationale. Au
l ordre communautaire
notamment son autonomie par rapport aux ordres juridiques nationaux, exclut
80
dit, la spécificité du droit communautaire postule le monisme : le droit
communautaire est intégré de plein droit dans le droit interne des EM, en ce
sens que sa pénétration s effectue sans aucune « médiatisation ». Ceci vaut tout
d abord pour le droit originaire car les traités constitutifs, dès lors qu ils sont
doivent être appliqués par les autorités et juridictions nationales en tant que
tels.
1973, Variola). Ceci vaut également pour les directives ainsi que pour les
décisions prises par les institutions, ou encore les accords internationaux liant
d une part par le principe d effet direct et d autre part par la théorie de la
primauté.
81
& 1. La théorie de l effet direct du droit communautaire
peuvent invoquer devant le juge national (invocabilité directe). Il est vrai que le
executing. C est ainsi que la CPJI, dans l avis du 13 mars 1928, Compétences
celle-ci des effets à l égard des particuliers. Mais ceci est l exception alors
82
un particulier de l art. 12 CE (devenu art. 25), relatif à l introduction de
EM, il fait naître directement des droits pour les justiciables. Ceci peut prendre
appui à la fois sur le texte du préambule du traité de Rome qui s adresse aux
peuples des EM, et surtout sur le fait que les individus contribuent aux prises
argument tiré du renvoi préjudiciel ; mécanisme qui « confirme que les EM ont
de même qu il crée des charges dans le chef des particuliers, est aussi destiné à
engendrer des droits qui entrent dans leur patrimoine juridique ». Aussi,
83
lorsqu une attribution explicite en est faite par le traité, mais aussi en raison
d obligations que le traité impose d une manière bien définie, tant aux
classiques, les traités communautaires confèrent aux particuliers des droits que
encore lorsqu elles imposent aux EM une obligation bien définie. On peut donc
Cour ; effet direct dont les conséquences ont été parfaitement résumées dans
elles constituent « une source de droits et d obligations pour tous ceux qu elles
Quels sont les critères de l effet direct ? Ces critères ont été
84
qui concerne la précision de l acte, il a été jugé que la nécessité d une
l effet direct.
Cette condition est remplie non seulement lorsque la mesure est applicable par
norme communautaire produit des effets directs dès lors que sa mise en œuvre
des EM.
peuvent être invoquées devant les juridictions nationales, y compris dans des
direct limité, dès lors qu ils ne créent pas directement d obligations à la charge
des justiciables, mais seulement à l égard des États, et qu elles ne sont alors
85
invocables devant les tribunaux nationaux que dans les litiges opposant les
reconnaître que seules certaines d entre elles peuvent faire naître des droits et
obligations que les tribunaux nationaux sont conduits à sauvegarder quel que
à produire des effets directs dans les relations entre particuliers » (CJCE, 30
comme destinataires, mettent à leur charge des obligations qui leur sont
opposables de la part des bénéficiaires des droits créés directement par le droit
86
communautaire : a été admis l effet direct horizontal des règles de libre
du sexe.
dit plus haut, elles créent des droits et obligations pour les particuliers à l égard
des seuls EM. Citons d abord des dispositions instituant des obligations de ne
tarifaires.
avoir un effet direct vertical, notamment s'ils portent non pas sur les
87
institutions mais sur les politiques sectorielles, et à condition de remplir les
complète : il est apte à conférer des droits et des obligations aux particuliers
règlement.
88
point de vue, la reconnaissance par la Cour de l effet direct des directives a
Van Duyn (4 décembre 1974, 41/74) qui posent le principe de l effet direct des
contestée par la Cour ; mais elle vise l hypothèse particulière dans laquelle
reviendrait à ôter tout effet utile à la directive alors qu elle est, selon le traité,
un acte obligatoire. Par ailleurs, l EM qui n a pas pris dans les délais, les
garantie minimale pour les particuliers : « Ce n est que dans des circonstances
requises, ou adopté des mesures non conformes à une directive, que la Cour a
89
vertu de l art. 189, 3e alinéa, -art. 249 nouveau ‒ ne saurait servir de
Allemagne).
mesure d application prise dans les délais, les dispositions d une directive qui
d exclusion), ou encore en tant qu elles créent des droits que les particuliers
sanction du comportement de l État défaillant, cet effet vertical est entendu par
la Cour au sens large, c est-à-dire qu une directive peut être opposée à l État
90
arrêt Marshall de 1986 précité, le caractère contraignant d une directive
particulier et qu une disposition d une directive ne peut donc pas être invoquée
en tant que telle à l encontre d une telle personne ». Relevons tout de même
autre particulier (effet direct horizontal) les dispositions d une directive qui
produire certains effets dans les litiges entre particuliers. Il est ainsi admis
91
plus l obligation d interprétation conforme du droit national est généralement
directives, car elle s applique même dans les litiges opposant deux particuliers
celles adressées à des EM. L effet direct des décisions adressées à une
une décision communautaire produit à son égard un effet direct complet : elle
crée des droits et/ou obligations au profit de son destinataire ; celui-ci pouvant
s en prévaloir devant les juridictions nationales. Elle crée aussi des droits pour
L effet direct des décisions adressées aux EM. Elles créent des
créer des droits au profit des particuliers qui peuvent s en prévaloir devant les
tribunaux nationaux. Il s agit d un effet direct vertical qui peut concerner les
décision seule, ou encore d une décision prise par un organe créé par une
92
6. L effet direct des engagements internationaux de la
Communauté
a souligné que les critères de l effet direct doivent être ici utilisés eu égard à
Communauté avec des pays tiers doit être considérée comme étant
nature de l accord, elle comporte une obligation claire et précise, qui n est
effet direct de ces règles (23 novembre 1999, Portugal c/ Conseil). Cependant
lorsque cet acte vise à exécuter une disposition particulière des accords ou
93
renvoie à des dispositions précises de ceux-ci (22 juin 1989, Fediol, 70/87 et 7
mai 1991, Nakajima). Par ailleurs, n est pas exclue la reconnaissance d une
A. La consécration de la primauté
C est dans le célèbre arrêt Costa c/ ENEL (15 juillet 1964), que la
espaces africains, la primauté est d abord et surtout consacrée dans les traités.
94
dans chaque EM nonobstant toute législation nationale contraire, antérieure ou
respect des actes additionnels « s'impose aux institutions, aux organes et aux
Quant à l'article 6 UEMOA, il prévoit que « Les arrêtés par les organes de
pour les actes de droit privé s'impose a fortiori pour le droit primaire.
Cour des comptes au Mali, dans les termes suivants : « La primauté du droit
l'emporte dans son intégralité sur les ordres juridiques nationaux. Les États
une norme de droit communautaire qui répond aux engagements qu'ils ont
pris, ne puisse pas être valablement opposée à celui-ci. Cette obligation est le
95
corollaire de la supériorité de la norme communautaire sur la norme nationale.
dans lequel la même Cour affirme dans son dispositif : « La primauté de l ordre
juridique de l Union dans son intégralité sur les ordres juridiques nationaux
juridiques qui veut que les textes communautaires priment sur les lois
96
communautaire sur la norme nationale, d écarter l application de la norme
originale, ne peut se voir opposer tout texte interne quel qu il soit, sans perdre
son caractère communautaire et sans que soit mise en cause la base juridique
de la Communauté elle-même ;
97
adopté par l Union sur la base des traités priment le droit des EM, dans les
primauté ne soit pas inscrit dans le futur traité ne modifiera en rien l existence
communautaire européen.
position retenue par la Cour de justice ; pour elle en effet, les relations entre
lumière des solutions diverses prévues par les droits constitutionnels nationaux.
sans perdre son caractère communautaire et sans que soit mise en cause la
98
base juridique de la Communauté elle-même » (arrêt Costa). Comme l a affirmé
droit national, il est inefficace, et donc, pour autant, inexistant. L idée même
Nonobstant les indices textuels de primauté (art. 189 CE, devenu 249
doctrine de la primauté réside, autant sur la nature propre de l OJC, que sur la
effet que toutes les normes communautaires disposent dans tous les EM de la
position :
99
« …la force exécutoire du droit communautaire ne saurait, en effet,
être mises en cause par les actes législatifs futurs des signataires ; Même force
obligatoire
« …le transfert opéré par les États, de leur ordre juridique interne au
traité, entraîne donc une limitation définitive de leurs droits souverains contre
notion de Communauté ».
nationaux. En effet, la Cour a elle-même affirmé dans son arrêt Costa que le
communautaire sur tout le droit national. Cette vision englobante postule que
100
jurisprudence communautaire, sont considérées comme étant supérieures à
toutes les règles des ordres juridiques nationaux. Tout d abord l ensemble des
texte interne quel qu il soit » (arrêt Costa). Cette expression a été précisée par
portées soit aux droits fondamentaux tels qu ils sont formulés par la
effet sur le territoire de cet État ». Les normes constitutionnelles ne donc pas
101
Ph. Léger pour qui, il suffisait « de rappeler que, selon une jurisprudence bien
Tanja Kreil (La Cour y a interprété la directive sur l égalité de traitement entre
qui excluait de manière générale les femmes des emplois militaires comportant
l utilisation d armes).
cet État ».
102
B. Les conséquences de la primauté
membres
nationale illicite. Cette tâche revient aux juridictions nationales car il incombe
juridique interne, ceux qui sont appropriés pour sauvegarder les droits
103
Cette autonomie procédurale est en effet subordonnée à l obligation
été mise en valeur par la Cour lorsqu elle affirme que l effectivité du droit
communautaire » (CJCE, 13 juill. 1972, Comm. c/ Italie : Rec. 529). Deux effets
nationales postérieures.
104
Conclusion empruntée au Professeur Denys SIMON : La spécificité
ces atteintes.
a) Le droit au juge
que toute violation du droit communautaire par les autorités nationales fera
105
l objet d un contrôle juridictionnel. La CJCE le considère à la fois comme une
Heylens).
du droit national n ont qu une portée consultative. Notons par ailleurs que le
spécifique à travers des obligations insérées dans des actes de droit dérivé. Il
faut d ailleurs observer que la Cour de justice a récemment précisé que les
106
b) Le principe d équivalence du traitement juridictionnel
communautaire doit être assurée dans les mêmes conditions qu aux nationaux
l Union les mêmes droits et facilités linguistiques que ceux reconnus à leurs
nationaux. Un tel principe doit dès lors être considéré comme une condition
droit communautaire.
provisoire » des droits issus du droit communautaire. En effet, elle a jugé dans
d écarter toute règle procédurale nationale qui pourrait avoir pour effet de
107
des mesures provisoires en vue de garantir la pleine efficacité de la décision
Zuckerfabrik).
droit procédural national, en admettant que chaque fois que le droit interne
néanmoins que, dès lors que le droit processuel national interdit au juge de
108
interne de relever d office les moyens tirés du droit communautaire (CJCE, 14
déc. 1995, Van Schijndel). Cette dernière solution doit cependant être
réparer les dommages causés aux particuliers par les violations du droit
responsabilité.
de la responsabilité de l État pour les dommages causés aux particuliers par des
109
« inhérent au système du traité » ; et le droit à réparation « trouve directement
les EM sont obligés de réparer les dommages causés aux particuliers par les
Cet arrêt vient d être confirmé par la Cour (13 juin 2006, Traghetti
del Mediterraneo c/ Italie) : cette responsabilité ne peut être limitée aux seuls
110
méconnaissance manifeste du droit communautaire a été commise. Elle peut
d une interprétation des règles de droit ou d une appréciation des faits et des
preuves.
de la violation.
111
n est que lorsque le texte communautaire laisse à l EM une certaine marge
excessivement difficile.
Tobacco Products et SA Philip Morris France), mais avait semblé éprouver plus
112
déc. 1976, fixant les prix de vente des tabacs selon des modalités
l adoption de lois qui ne seraient pas compatibles avec les objectifs d une
directive communautaire ».
des raisons procédurales (30 oct. 1996, Dangeville). Soulignons que la France a
113
été récemment condamnée dans cette affaire par la Cour EDH, se fondant sur
responsabilité sui generis, de type objectif dans son arrêt d ass., 8 février 2007,
l'État du fait des lois est susceptible d'être engagée, d'une part, sur le
fondement de l'égalité des citoyens devant les charges publiques, pour assurer
loi n'ait pas entendu exclure toute indemnisation et que le préjudice dont il est
d'autre part, en raison des obligations qui sont les siennes pour assurer le
114
respect des conventions internationales par les autorités publiques, pour
jurisprudence Köbler dans son arrêt du 18 juin 2008, Gestas : « En vertu des
particuliers ».
communautaire
115
francophone ; droit national qui constitue à la fois l'expression d'une liberté et
ces États avec les systèmes juridiques mis en place au niveau communautaire.
droit communautaire).
l État.
volonté de l État légitime son engagement dans l ordre externe. Elle se traduit
116
généralement par l'expression formelle des autorités habilitées au sein de l'État
vue.
117
principale autorité habilitée à engager l'État au plan international, et donc dans
le cadre de la construction communautaire. C'est ainsi par exemple que lui est
Il faut ensuite préciser que cette même volonté de l'État est prégnante
1
L'article 89 du traité CEDEAO révisé à Cotonou en 1993 et l'article 4 du protocole additionnel du 11 juin 2006
portant amendement de ce traité subordonnent l'entrée en vigueur à l'accomplissement des formalités appropriées
en la matière par 9 États membres.
118
l'unanimité. C'est ainsi qu'ils doivent être signés ou révisés par l'ensemble des
sujet, le traité révisé CEMAC de juin 2008 prévoit respectivement que : les
après avoir été ratifiées par tous les États membres en conformité avec leurs
ainsi sauvegardée. Ce diagnostic est conforté par la possibilité qui est ouverte à
communautaire2.
l'influence de la volonté de l'État, vers les règles classiques du droit des traités.
l intégration.
2
Articles 107 du traité UEMOA révisé, 91 du traité CEDEAO révisé, 91, paragraphes 1 à 3 du traité CEEAC et 58
du traité CEMAC révisé.
119
B) Le droit national d habilitation, entre banalisation et
singularisation
des traités communautaires ? Cette question est d'autant plus essentielle que
120
Dans le prolongement de ces proclamations préambulaires, les constituants
concernés ont prévu des clauses d'intégration rédigées ainsi qu'il suit : « La
République du Sénégal peut conclure avec tout État africain des accords
3
Article 96, alinéa 3 de la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001 révisée ; voir aussi l'article 172 de la
Constitution de la VIIème République du Niger en date du 25 novembre 2010.
4
Article 149 de la Constitution du Bénin du 11 décembre 1990 modifiée.
5
Décision DCC 19-94 du 30 juin 1994, Président de la République.
121
Cour affirme d'une part « qu'il n'en résulte pas cependant changement de statut
6
Conseil constitutionnel sénégalais, 16 décembre 1993 : Recueil Pénant, n° 827, mai-août 1998, pp. 225-234,
note A. Sall.
7
Aux termes de l'article 217 de la Constitution de 2006 : « La RDC peut conclure des traités ou accords
d'association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l'Unité
africaine ».
122
souveraineté des États membres au profit de l'OHADA »8. Au vu de ces
l'intégration ».
d'autres États. Elle accepte de créer avec eux des organismes internationaux de
part, que celui-ci constitue un traité ou accord au sens des articles 113 à 115
de la Constitution et, d'autre part, que ledit texte ne comporte aucune clause
8
Cour suprême de justice de RDC, décision n° R.CONST.112/TSR, 5 février 2010, comm. Marcel
WETSH'OKONDA KOSO, www.la-constitution-en-afrique.org/8-categorie-10195444.html
9
Voir, pour des formules proches, les articles 218 de la Constitution tchadienne de 1996 révisée et 182 de la
Constitution congolaise du 20 janvier 2002.
10
Décision n° 009/CC du 13 juin 2001 relative à la loi n° 003/2001 autorisant la ratification de l'Acte constitutif de
l'Union africaine. Voir de manière générale.
123
conduisant à cette déclaration de non contrariété. Ce qui incline à penser que
régionale.
considérer que les formules figurant dans les préambules pouvaient servir de
la réalisation d'une solidarité de plus en plus étroite entre les peuples africains,
Afrique unie et libre, tout en entretenant avec les autres nations du monde des
124
international de la Constitution camerounaise, il n'en demeure pas moins ‒
ainsi que l'ont montré certains auteurs ‒ que nous sommes en présence d'une
125
qu'en dépit de l'ancienneté de l'engagement [camerounais] dans la construction
126
juridiques et matériels par lesquels les organes étatiques concourent à
retenue.
par G. Scelle aux termes de laquelle « les agents dotés d une compétence
fonctionnelle telle qu elle est organisée dans l ordre juridique qui les a
instituées mais pour assurer l efficacité des normes d un autre ordre juridique
plus près possible du citoyen » par des moyens conformes aux exigences de
127
l État de droit ». On ne peut à ce stade qu en déduire que, pour ce qui est de
arrêtées par les États membres, ceux-ci se conforment aux règles qui découlent
le règlement.
paragraphe 2 du traité CEDEAO révisé qui stipule que « Chaque État membre
128
procédures constitutionnelles, pour assurer la promulgation et la diffusion des
CEMAC révisé dans les termes suivants : « Les États membres apportent leur
actes pris pour son application »11. Ainsi formulé, le principe de coopération
double obligation : « positive à la charge des États membres […] qui se traduit
11
Ce principe de loyauté communautaire a été précisé par la Cour de justice des Communautés européennes, 22
octobre 1998, Kellinghusen, aff. C-36/97 et C-37/97, Rec. I-6337 : « Selon une jurisprudence de la Cour, les
relations entre les États membres et les institutions communautaires sont régies […] par un principe de
coopération loyale. Ce principe oblige […] les États membres à prendre toutes les mesures propres à garantir la
portée et l’efficacité du droit communautaire ».
129
généralisée des ministères chargés de l intégration régionale au sein des
gouvernements des États membres de la CEMAC ; texte qui invite les États
d État membre » ne sont pas encore assez visibles. Cela implique de mettre en
130
(assurant principalement la coordination interministérielle dans le processus
voire à une absence de volonté politique des États. Est significative à cet égard
1er janvier 2014. Il n est donc pas aisé à l heure actuelle de mesurer le taux
131
uniforme du droit de l intégration ; une telle considération n est pas étrangère à
plus seulement un office de pur droit interne. On parle dans cette mesure de
communautaire a été par ailleurs reprise par certains juges européens, à l'instar
encore été appréhendé à sa juste mesure ; alors même qu'il est impliqué par
001/2003 du 18 mars 2003). Or, nos investigations ne nous ont pas permis
12
Conseil d'Etat français, ass., 30 octobre 2009, Mme Perreux.
132
d'identifier des prises de position de juridictions nationales reconnaissant la
de cet ordre juridique d'intégration. Une telle situation est peut-être inhérente
postérieure » ;
133
sur la norme interne ; que le juge national en tire son investiture à exercer le
prévaloir le traité sur celles-ci au cas où elles lui sont contraires ; qu'ainsi, en
recours, et lorsque tel est le cas, elles ne le font nullement dans la logique du
134
dialogue des juges. Ainsi, la Cour de justice de l'UEMOA a-t-elle dû se déclarer
incompétente, dans son arrêt n 02/2005 du 12 janvier 2005, Cie Air France et
juridiction nationale devant connaître d'un pourvoi ainsi que le lui demandait
indemnité de fonction ».
135
de justice CEMAC : pour l'un, « ...une connaissance générale des principes du
façon tout à fait réaliste, il est difficile en l'état actuel du degré d'appréhension,
par les pays d'Afrique noire francophone, de la qualité d'État membre d'une
restant à parcourir pour lesdits États membres, en tant que cela conditionne le
136