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INSTITUTION EUROPÉENNES :

Thème 1 : L’approche historique de l’UE :

L’Europe, avant d’être union européenne, a été un mythe : Europe était une héroïne de la
mythologie grecque. L’Europe a aussi été une utopie. C’est un espace géographique, mais
aussi un espace politique, un espace qui est un ordre juridique particulier. C’est surtout un ob-
jet d’étude complexe qui ne peut vraiment être étudié qu’à partir de son Histoire.
I. Les origines de l’Europe
A. Les origines anciennes
Idées très anciennes qui vont se concrétiser très tardivement : les premiers discours sur la
volonté d’unifier et rassembler le continent Européen va se trouver chez Charlemagne, qui de
son vivant se faisait appeler le père de l’Europe, et son sacre comme empereur en 800 fait état
de plusieurs témoignages en ce sens. Ce sacre va être analysé comme une marque de l’unifi-
cation du continent sous une seule couronne.
Cette période d’unité ne va pas durer très longtemps, notamment après la mort de
Charlemagne. Tout au long du Moyen-âge, l’Europe va être très divisée politiquement, entre
les grands royaumes, et on va assister à d’autres volontés d’unification du continent, avec no-
tamment Charles Quint vers 1500, qui avait pour projet la mise en place d’un empire chrétien
européen, mais cette volonté n’a pas abouti du fait de plusieurs types d’oppositions, comme
par exemple celle de la France ou des Ottomans.

A la fin du Moyen-âge, on va voir apparaitre les premiers théoriciens de l’unification


politique de l’Europe : penseurs qui vont écrire sur les avantages que représenterai une union
de l’Europe (des auteurs, des philosophes, des juristes) mais assez rapidement, vont être
confrontés à la question de savoir comment concilier une Europe unifiée et la diversité de ses
composantes, c'est à dire comment constituer une Europe avec des pays ayant des sensibilité,
des politiques, des logiques différentes.
Parmi ces penseurs, le juriste Allemand Johannes Althusius (1557-1638) s’est penché sur la
question de la répartition des compétences entre les États dans cette structuration politique. Il
a été le premier théoricien de la subsidiarité, qui est un concept particulier : il s’agit du fait
que la décision doit être prise le plus près possible des citoyens.

Au début des années 1800, lorsque Napoléon est sacré empereur en 1804, il se place
très clairement dans la continuité de Charlemagne. Il développe une ambition au niveau euro-
péen et aurait dit « je n’ai pas succédé à Louis XVI, mais à Charlemagne »

Les états européens vont prendre l’habitude de coopérer régulièrement pour des raisons éco-
nomique mais également pour passer des traités de paix/guerre afin de maintenir la stabilité
sur le contient.

A partir de 1848, le continent européen connaît plusieurs crises importantes, plusieurs


révolutions et l’apparition du nationalisme dans plusieurs pays.
En 1849 Victor Hugo, fervent partisan de l’unification européenne, fait un discours resté assez
célèbre sur ce sujet (cf moodle).
A ce stade, il n’y a aucune concrétisation de ces idées, et la période instable ne s’y prête pas.
Au début du XXème siècle, la 1ère GM, au point de vue du droit international, va entrainer un
bouleversement assez important car pour la première fois les États vont accepter de mettre en
place une organisation internationale qui sera placé au dessus d’eux : la société des nations
(SDN), créé en 1919 par le traité de Versailles, avec un objectif particulièrement ambitieux :
celui de maintenir les états signataires dans un période de paix pour empêcher une nouvelle
guerre.
La SDN va très rapidement être un échec car les plus grandes puissances n’en font pas partie,
et qu’elle n’avait pas les moyens de garantir aux États le maintien d’un état de paix : elle
n’avait pas de pouvoir contraignant à l’égard des États.

Cette impuissance de la SDN explique qu’elle s’est plutôt concentrée sur des problématiques
européennes, ex : le lien avec Aristide Briand, en 1929, a fait un discours à l’assemblée géné-
rale de la SDN : il s’est servi de cette tribune pour présenter son projet de fédération euro-
péenne.
Sa logique est intéressante pour l’époque car va être reprise par la suite : elle est d’abord éco-
nomique, c'est à dire qu’il envisageait la mise en place d’un marché commun, et une structure
fédérale qui regrouperait les Etats européens qui le souhaiterai.
Cependant contexte particulier : crise économique qui arrive très vite, mais également la réti-
cence du royaume uni a l’idée fédérale, et les relations difficiles avec l’Allemagne explique
que ce projet a été assez vite abandonné.

B. Les origines contemporaines

Pendant la seconde guerre mondiale, Churchill dès 1942, va reprendre l’idée « d’Etats-Unis
d’Europe » de Victor Hugo. En constatant que l’Europe a été au centre de 2 conflits mon-
diaux, il fallait trouver les moyens de les faire ce regrouper.
Cette idée là, il l’énonce dès 1942, va la rappeler plusieurs fois, notamment dans un discours a
l’université de Zurich en 1946 dans lequel notamment il reconnaît à l’Europe un héritage
commun qui pourrait servir de base à une « famille européenne » et à une « construction ré-
gionale appelée états unis d’Europe ».
La situation à l’époque est très compliquée, le bilan humain et matériel est extrêmement im-
portant : l’Europe est détruite économiquement. A partir de ce constat, la réconciliation appa-
raît extrêmement difficile, d’autant plus que la fin de la guerre ne signifie pas un retour a la
normal : on voit apparaitre un nouveau type de conflit (Guerre Froide) avec de nombreuses
tensions internationales, avec l’Europe au centre des affrontements indirects entre les US et
URSS.

Ce qui va permettre la collaboration entre les États est un certain nombre de nécessités : la re-
construction économique, la réaffirmation des valeurs démocratiques après l’échec du na-
zisme, et renforcer la solidarité militaire notamment dans ce contexte particulier de guerre
froide.
Ce sont ces 3 nécessités qui vont faire que les différents Etats vont se rassembler autour de
projets communs.
En mai 1948, se tient à La Haye un congrès qui a été une scène très intéressante de ce point de
vue là. Ce congrès, sous la présidence de Churchill, réunit environ mille personnes, qui
viennent de milieux extrêmement différents (hommes politiques, représentants étatiques, in-
dustriels, religieux, intellectuels…) venant des différents pays européens, réfléchissant aux
formes concrètes que pourrait prendre l’union des états européens.
On y retrouve une idée nouvelle : « l’heure est venue pour les nations de l’europe de transfé-
rer certains de leurs droits souverains pour les exercer désormais en commun, en vue de coor-
donner et développer leur ressources ».

II. Les concrétisations


Ces concrétisations vont se faire de 2 façons : selon une méthode qui existe depuis très long-
temps : les États vont renforcer leur coopération mais également par un méthode nouvelle, qui
renvoi à l’idée du congrès de La Haye que l’on trouve sous la forme de l’intégration.

A. La coopération

EX 1 : coopération dans le domaine économique

C’est le fait que les États s’entendent pour renforcer leur coopération dans certains domaines,
mais sans pour autant que cela touche a l’exercice de leurs propres compétences (rencontre
dans des congrès, etc…).
C’est au niveau international qu’est apparue la volonté d’aider l’Europe d’un point de vu éco-
nomique, notamment l’ONU, avec la création en 1943 d’une instance appelée « l’administra-
tion des nation unies pour les secours et la reconstruction » pour aider économiquement et ap-
porter une aide humanitaire en Europe.
Mais cette aide apparait rapidement comme insuffisante, ce qui explique l’application du plan
Marshall en 1947.
16 pays européens l’acceptent, et signent en 1948 une convention qui va mettre en place une
organisation internationale chargée de répartir l’aide du plan Marshall et plus globalement
d’aider a la reconstruction de l’économie européenne.
Cette organisation c’est « l’organisation Européenne de coopération économique » (OECE)
fondée le 16 avril 1848.
Une fois que cet objectif a été rempli, l’OECE à laissé la place a une autre organisation, doté
d’une mission un peu plus vaste : l’OCDE, le 14 décembre 1960 : « organisation de coopéra-
tion et de développement économique », Avec une composition plus large car les US et le Ca-
nada la rejoignent.
Elle compte aujourd’hui 37 États membres, considérés comme les plus industrialisés du
monde. Ils se réunissent pour comparer leur politique économique et promouvoir celles qui
semblent les plus adaptées. Mais ce n’est que de la coopération économique : cette organisa-
tion n’a pas de pouvoir contraignant a l’égard de ses États membres.

EX2 : coopération militaire

Elle s’est construite en plusieurs étapes.


La première en 1947, lorsque la France et le R-U signent un traité bilatéral d’assistance mu-
tuelle, qui a pour objectif de se prémunir d’une autre attaque de l’Allemagne. Cette étape se
passe dans un climat de tension assez fort, notamment fondé sur la mise en place du plan Mar-
shall qui a été accueilli froidement par les états de l’Est. C’est ce qui explique la dimension de
cette assistance mutuelle va être renforcée car 5 États (FR, R-U, Belgique, Luxembourg et
Pays Bas) signent le traité de Bruxelles pour se prémunir de toute agression armée.
On retrouve dans ce traité la première formalisation de coopération militaire entre ces 5 États.
Assez vite, ils se rendent compte que cela va être compliqué pour eux de se défendre contre
une éventuelle attaque d’une grande puissance , le tout dans un contexte du Blocus de Berlin,
qui montre que la solidarité internationale a pu fonctionner.
Le 4 avril 1949, ce sont 12 États qui signent le traité de l’Atlantique nord.
Ne va pas contribuer à détendre les conflits (quelques mois plus tard 1 ère explosion de bombe
A soviétique).
L’OTAN à pour objectif principal de prévoir un mécanisme d’assistance collective (article 5).
Le traité crée l’organisation dans laquelle les États s’engagent a coopérer, même si on re-
trouve une réelle évolution dans les attributions de ses missions

EX 3 : La coopération politique

La volonté de mettre en place une organisation dont le rôle serait la protection des droits de
l’homme apparait également à ce moment là : 1949, création du conseil de l’Europe (cf partie
appropriée du cours)

Progressivement, on va voir des personnes voulant pousser la logique au-delà et voir com-
ment aller vers un mécanisme plus intégré

B. L’Intégration

L’idée générale ici est « comment aller au-delà de la coopération sans aller a l’encontre de la
souveraineté des États ? »
Comment renforcer une construction européenne qui ferait que les État abandonneraient cer-
taines de leurs compétences sans pour autant aller à l’encontre de la souveraineté des États.
La solution qui a été trouvé est d’aller prudemment/ ne pas heurter frontalement cette souve-
raineté, en prenant un domaine précis pour faire une « expérimentation » pour pousser la col-
laboration (le premier a été celui du charbon et de l’acier).

Cours du 23/02/2021

Logique initiée par quelques personnes que l’on appelle les « pères de l’Europe » qui renvoi
au fait que ce sont ces personnes qui ont eu l’idée de prononcer les éléments fondateurs de ce
que l’on va appeler l’Europe
Ex : Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi, Jean Monet, Robert Schuman.
Ce sont eux qui ont poussé l’idée d’aller dans une forme de coopération plus poussée.
Cette idée va être développée le 9 mai 1950, date de la déclaration Schuman, qui va poser les
bases de cette nouvelle forme d’intégration (cf moodle)
On trouve dans cette déclaration une idée de progressivité :
L’Europe ne se fera pas d’un coup. Elle se fera par des réalisations concrètes, qui va presque
contraindre les Etats à la solidarité. Elle va également se fonder sur un point symboliquement
important : la réconciliation avec l’Allemagne.
Par réalisation concrète, Schuman propose de placer toute la production (notamment franco-
allemande) de charbon et de l’acier sous la responsabilité d’autres institutions que le gouver-
nement classique.
Cette mise en commun n’a pas vocation de s’arrêter a cette simple étape, il y a derrière une
ambition, celle qu’elle soit la première étape d’une fédération européenne.

Ces personnes avaient vraiment comme idée de dire que ce serait un processus évolutif : on
part de cette mise en commun du charbon et de l’acier, et d’aller vers une intégration de plus
en plus possédante des domaines de plus en plus nombreux.
On parle d’intégration car dépasse la simple coopération. Les États vont accepter de transférer
leurs compétences en la matière à d’autres institutions, qui sont supranationales. Ces institu-
tions vont donc avoir des compétences importantes, et vont notamment pouvoir adopter des
actes contraignant vis-à-vis des États (ce qui est nouveau).

Sur le territoire européen, ces 2 logiques coexistent, et même se superposent : on va être en


présence de 2 ordres juridiques (systèmes) qui sont soumis a des règles qui leur sont propres.
Le premier système est l’ordre juridique de l’union européenne, qui est un système intégré.
Le 2nd système est celui du conseil de l’Europe, qui est soumis a ses propres règles, et qui a un
périmètre géographique plus étendu.
Ils sont complémentaires car s’inspirent l’un de l’autre, notamment dans le domaine des droits
de l’Homme.

! Aux termes employés, notamment car certains sont très proches mais ne renvoient pas a la
même finalité
Ex : le conseil de l’Europe est totalement différente de celle de conseil européen, qui elle-
même est différente du conseil de l’union européenne

Partie 1 : Les institutions de l’Union Européenne

Chapitre I : la construction de l’Union Européenne

➔ Approche chronologique
➔ Essayer de comprendre comment de cette idée d’intégration de 1950 on est arrivé a
l’UE d’aujourd’hui.

La construction de l’Union européenne est passé (et passe, car processus continue d’évoluer)
par la création de ce que l’on appelle les communautés européennes, qui sont comparables a
des organisations régionales, avant de basculer vers une autre logique plus politique et ambi-
tieuse pour le projet européen.
L’union européenne, comme les communautés européennes avant, entrent dans la catégorie
juridique de ce que l’on appelle les organisations internationales.
En droit une organisation internationale, c’est une association d’États qui s’entendent sur la
base d’un document écrit appelé traité/convention internationale pour créer une organisation
doté d’organes permanents qui va être chargée de poursuivre la réalisation d’objectifs com-
muns aux États.

I. La mise en place des communautés européennes

1950, déclaration Schuman : le terrain d’expérimentation est défini.


A partir de là, une première organisation/communauté est créée, dans un sercteur bien précis
(on parle d’intégration sectorielle) : la communauté européenne du charbon et de l’acier
(CECA)

A. L’intégration sectorielle : la CECA

Il s’agit de la communauté qui vient concrétiser la déclaration Schumann.


Des États décident de s’associer (ici au nombre de 6, que l’on appelle parfois États fondateurs
de l’Europe : FR, Al, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Ils le font sur la base du traité
de Paris signé le 18 avril 1951, et entre en vigueur en juillet 1952.
Ce qui est original est que cette communauté est crée pour une durée de 50ans (La CECA
n’existe plus en tant que tel depuis juillet 2002, mais la question du charbon et de l’acier fait
désormais partie du droit commun européen, il n’a plus de statut particulier).

Pour qu’un traité entre en vigueur, il y a 2 étapes : la première est la négociation et la signa-
ture du traité par les États. Pour ensuite que ce traité entre en vigueur, il faut qu’il y ait une
autre Etape qui se passe à l’intérieur de chaque État selon ses propres règles constitution-
nelles : la phase de ratification (soit par le parlement, soit par référendum)

Le royaume uni n’est pas dans les membres fondateurs, car a estimé d’emblé que les aban-
dons de souveraineté qu’impliquait cette organisation étaient beaucoup trop importants.

L’organisation a besoins d’institutions, la CECA en à quatre, qui obéissent a des logiques, des
intérêts et légitimités différentes.
- La première institution est particulièrement intéressante car tout à fait nouvelle : la
Haute Autorité. Elle est composée de 9 personnes. Ces personnes sont indépendantes
des États, ce qui est vraiment nouveau. les États n’ont donc pas le contrôle sur le fonc-
tionnement de cette institution, raison pour laquelle on parle d’institution supranatio-
nale. Elle dispose également de l’essentiel du pouvoir : elle est chargée de gérer ce qui
va constituer le marché commun du charbon et de l’acier. Elle dispose de pouvoirs
normatif important et peux adopter des actes contraignant a l’égard des États et des en-
treprises.
- Le Conseil des Ministres : institution composé de ministres, qui font partie des gou-
vernements. C’est donc une institution qui représente les intérêts des États. Pouvoir as-
sez marginal dans la pratique, il fait surtout le lien entre la Haute autorité et les diffé -
rents États.
- Le traité CECA met également en place une assemblée, composée de représentants des
parlements nationaux (dans les parlements de chaque État, il va y avoir des députés/sé-
nateurs désignés/élus pour aller siéger à l’assemblée de la SECA). Il a un pouvoir
consultatif uniquement. Mais cet avis n’est pas contraignant pour la Haute Autorité.
- Mise en place d’une cours de justice, dont le rôle est limité à ce traité : elle garantie la
bonne application par les États et les entreprise des dispositions du traité SECA.

Assez vite, le traité fonctionne bien : les États délèguent à la haute autorité qui agit de manière
autonome sur la gestion de ce marché.
➔ Les États vont chercher à développer des projets plus ambitieux.

B. L’échec de la CED

Les États vont essayer de mettre en place la communauté européenne de défense (CED) en
parallèle de la CECA.
On est au début des années 50, contexte de guerre froide/tensions internationales/guerre de
Corée. Volonté assez forte, notamment de la part des US de réarmer l’Allemagne pour qu’elle
puisse participer a la défense de l’Europe dans un contexte de menace soviétique assez forte.

L’idée américaine qui est reprise est que la seule solution pour réarmer l’Allemagne est de le
faire dans un cadre européen. Car craintes assez fortes autour d’un réarmement de l’Alle-
magne indépendant.
2 discours : soit pro-réarmement de l’Allemagne dans le contexte européen (qui éviterai en
toute logique un autre conflit) et de l’autre des tensions assez fortes contre un réarmement al-
lemand.

C’est la France qui prend l’initiative des négociations autour de ce projet de CEE. L’objectif
était la création d’une armée européenne, avec des contingents des différents États, et placé
sous le commandement d’un État majors européen.
Le traité qui crée la CEE est signé a Paris le 25 mai 1952 entre les 6 mêmes États que la
CECA.
Alors même que c’est la France qui construit et mène le projet, les tensions internes sont
vives, et après 2ans de débat houleux, l’assemblée nationale française refuse la ratification du
traité, ce qui peut conduire a l’annulation, notamment dans ce genre de projet, ce qui s’est
produit.

Il s’agit de la première crise dans la construction de l’UE, qui va avoir des conséquences assez
longues : il va falloir attendre longtemps avant que les États reparlent de coopération militaire
(dans les années 90).

Conclusion de cet échec : il ne fallait pas aller trop vite, et que le modèle de la CECA de
prendre un domaine bien précis, ayant moins de répercussions sur le domaine de la souverai-
neté des États est le plus logique.
On va donc revenir sur des sujets moins sensibles politiquement et sur une logique sectorielle
et économique.

C. La relance de l’intégration économique : CEEA et CEE

Les États vont assez vite recommencer de nouvelles négociations, afin d’avancer au-delà de la
CECA. En 1955, la conférence de Messine va marquer la relance des négociations et va se
scinder en 2 groupes de travail qui vont poser les bases de 2 nouvelles communautés :
- une qui va reprendre la logique de la CECA (mise en place d’une seconde intégration
sectoriel dans un secteur différent) dans le domaine de l’énergie nucléaire civile
- l’autre, qui a une dimension sectorielle, mais beaucoup plus large, car le but est de
l’étendre a l’ensemble du secteur économique : la communauté économique euro-
péenne ;
Ces 2 communautés vont être créées par 2 traités signés par les 6 Chefs d’État des mêmes
États le 25 mars 1957 à Rome (Traité de Rome).
Contrairement à la CECA, ils sont signés pour une durée illimitée.

a. La CEAA

Communauté européenne de l’énergie atomique également appelée Euratom (toujours exis-


tante aujourd’hui).
L’objectif de cette communauté était double : la promotion de l’utilisation de l’énergie nu-
cléaire a des fins pacifiques, mais également essayer de développer dans les États une indus-
trie nucléaire aussi puissante que possible.
Plusieurs éléments ont poussé les États a procéder a cette intégration : cette énergie avait a
l’époque un cout particulièrement élevé, ce qui les a incité a se rassembler, mais également
des considérations politiques : la plupart des États avaient un retard assez importants vis-à-vis
d’autres pays comme les US, l’UK et l’URSS. Mais également une prévision d’augmentation
des besoins énergétiques.
La CEEA fonctionne avec pas mal de pts communs avec la CECA :
- même nombre de représentants : 9 personnes indépendantes des États
- On ne parle pas d’haute autorité mais de commission. La commission à beaucoup
moins de pouvoir qu’en à la Haute autorité.
- On trouve de la même façon que dans la CECA, mais avec des pouvoirs plus impor-
tants, d’un conseil des ministres (1 ministre par État, généralement le ministre de l’in-
dustrie, comme pour la CECA).
- On trouve également l’assemblée et la cours de justice, qui sont commune aux 3 com-
munautés.

Elle n’a jamais très bien fonctionné. Assez vite le nucléaire civil perdu son attrait aux yeux
des européens, et les États n’ont pas vraiment joué le rôle communautaire : ils ont de façon as-
sez autonome lancé la construction de centrales nucléaires. Aujourd’hui, c’est toujours elle
qui gère le marché commun sur l’approvisionnement des matières nucléaires et a développée
ses activités de recherches sur les risques, sur la santé, etc…

b. La CEE

Communauté économique européenne. L'objectif de cette communauté européenne est de


mettre en place un marché intérieur sans frontières, c'est à dire un espace qui rassemble les
territoires des États membres sans frontières, et qui se caractérise par une libre circulation des
marchandises, des personnes, des services et des capitaux.
Pour pouvoir y arriver, l’objectif est de mettre en place des politiques communes, c'est à dire
une politique définie par la communauté et plus par les États (rejoins la def de l’intégration).
Dès 1957, plusieurs politiques communes vont être mise en place, ex : la politique agricole,
des transports, commerciale.
Un État ne peut donc plus négocier un traité de libre échange. Il ne peut se négocier qu’au ni-
veau européen.

Cours du 01/03/2021

Au niveau institutionnel : on retrouve dans la CEE une commission composée de la même fa-
çon que ces homologues (commissions CECA et CEEA) c'est à dire 9 membres indépendants
des États. La commission CEE à moins de pouvoirs que la Haute-autorité de la CECA, car
comme dans le CEEA, le centre de décision ce déplace vers le conseil des ministres (égale-
ment présent dans la CEE donc).
On retrouve également une assemblée et une cours de justice qui est commune avec la CECA
et la CEEA (il n’y en a donc qu’une seule pour 3)

On a donc 3 communautés différentes avec des objectifs distincts. Dans chacune des ses com-
munautés on a un organe supranational (commission ou haute autorité) et un organe gouver-
nemental (conseil des ministres) mais une seule assemblée et 1 seule cours de justice.
Assez rapidement, le 8 avril 1965, traité d’unification institutionnelle, pour n’avoir qu’un seul
organe supranational et qu’un seul organe intergouvernemental
II. L’évolution vers l’Union européenne

2 logiques différentes qui vont se regrouper :


- Différents traités qui font évoluer la nature juridique de ces communautés
- Passage de 6 États membres, puis 28, puis 27.

A. Les traités successifs

Le point de départ est le traité de Rome du 25 mars 1957 qui crée la Communauté Europe.
Ce traité a par la suite connu plusieurs révisions (au nombre de 6) :
La première date de 1986, il marque la fin d’une période de calme/stagnation dans la
construction communautaire.
Acte Unique européen (14 et 28 février 1986)  Question du couple Franco-allemand
de comment faire progresser le marché intérieur. L’acte unique donne une vraie échéance en
disant qu’au 1er janvier 1992 le marché intérieur devait être réalisé. Il y avait également une
autre volonté, celle d’améliorer le fonctionnement institutionnel (car tensions fortes entre les
organes, blocages, etc…). C’est également la première étape vers une construction commu-
nautaire qui ne soit plus uniquement économique.

2ème révision : le traité de Maastricht (7 février 1992) : marque une étape très impor-
tante dans la construction de l’union européenne. Sont mise en place 2 conférences intergou-
vernementales qui réfléchissent chacune a 2 idées :
- Le premier travail sur la possibilité de mettre en place une union économique et moné-
taire
- Et la seconde réfléchit a la mise en place d’une union politique.
Ce traité réforme celui qui a mis en place la CEE, et change le nom : on ne parle plus de com-
munauté économique européenne mais de communauté européenne. Montre qu’elle n’est plus
uniquement économique et montre une volonté de s’étendre a d’autres domaines.
Avec le traité de Maastricht apparait pour la première fois le terme d’Union Européenne, et
coexiste avec la notion de communauté européenne.
Ce traité défini l’union européenne en disant qu’il s’agit des communautés européennes +
d’autres formes de coopération qui sont mises en place par le traité.
Ces coopérations ( ! pas intégration !) sont dans 2 domaines :
- la politique étrangère et de sécurité commune
- la coopération en matière de justice et d’affaires intérieures.

Le traité de Maastricht met également en place la citoyenneté européenne, qui transcende les
États : on entend cette citoyenneté comme : est citoyen de l’union toute personne ayant la na-
tionalité d’un État membre.
Il faut donc être citoyen d’un des pays membre pour se voir reconnaitre certains droits lié a la
citoyenneté européenne, ex : celui de circuler librement sur l’ensemble du territoire des États
européens, et d’y séjourner, le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et euro-
péennes dans l’État de résidence.
Il met également en place l’union économique et monétaire, qui a permis la mise en place
quelques années plus tard de la monnaie commune.
Enfin, ce traité a considérablement rééquilibré les pouvoirs entre 2 institutions : le conseil et
le parlement, en les mettant à égalité dans la fonction législative (aujourd’hui les actes
contraignants pour les États sont adoptés à égalité entre le conseil et le parlement, ce qui
n’était pas le cas avant le traité de Maastricht).
Traité d’Amsterdam (2 octobre 1997) : on aborde une période plus compliquée pour la
construction européenne. L’objectif de ce traité était de mettre en place une réforme des insti-
tutions, et notamment de la commission européenne, avec l’idée de réduire le nombre des
membres de la commission, sauf que n’a pas été possible car les États ne sont pas parvenus a
s’entendre sur ce sujet.
Le traité a cependant mis en place un nouveau mécanisme : celui des coopérations renforcées.
L’idée c’est de permettre a certains États d’aller plus vite que d’autres dans l’avancée de la
construction européenne.
Il y a également un aspect social car c’est la première fois qu’il y a des dispositions socilaes
(pour l’emploi) dans un traité.

Assez vite, de nouvelles négociations commencent et un nouveau traité est négocié. Il sera si-
gné a Nice en février 2001.
Ici aussi, a été très compliqué, car objectif était de répondre aux questions non traités par le
traité de Amsterdam. Sont parvenus a un accord sur le principe de réduction du nombre de
membres de la commission, mais ne sont pas parvenus a s’entendre sur le 2 nd objectif qui était
de faciliter la prise de décision au conseil.

➔ Echec du traité établissant une constitution européenne (2005)


Entre 2002 et 2003 a été mis en place quelque chose de nouveau, une convention, dont l’ob -
jectif était de réfléchir a une réforme en profondeur des institutions européennes et des traités.
Les propositions issues de cette convention ont été synthétisées dans un traité, qui est signé
par l’ensemble des États membres en octobre 2004, mais les premières ratifications ont été né-
gatives en France et Pays-Bas en 2005 (référendums négatifs) et le projet a été abandonné.

La dernière étape est le traité de Lisbonne (13 décembre 2007)


Reprend les éléments du traités de constitution européenne, mais certains éléments sont lais -
sés de cotés, notamment les éléments constitutionnels (hymne, devise, etc…), et ce n’est
qu’une modification des traités, ce qui explique que l’on a une véritable simplification : a par-
tir de là on ne parle plus de communauté européenne.
Mais toujours présence des 2 traités complexes : l’un sur l’union européenne, et l’autre à coté
sur non plus les communautés européenne, mais sur le fonctionnement de l’union européenne.
La charte des droits fondamentaux est également intégrée comme un traité par le traité de Lis -
bonne.
Le traité de Lisbonne est entré en vigueur après qu’il a été ratifié par l’ensemble des états, ce
qui a été assez long en raison des craintes des états membres quant à un refus de ratification.
D’un point de vue constitutionnel dans tous les états où cela était possible, c’est la voie parle-
mentaire qui été choisie (éviter le plus possible la voix référendaire). En Irlande seule la voie
de ratification est imposée par la constitution, et lorsque le projet a été soumis à ratification, le
résultat a été négatif en 2008, ce qui a donné lieu à des négociations pour cerner les points
problématiques et faire en sorte qu’elle porte politiquement la voie du oui à la ratification. Un
nouveau référendum a été proposé en Irlande, et en octobre 2009 le oui a été obtenu à 67%.

B. Les différents élargissements

Au départ (que ce soit 1954 ou 1957) on a 6 états membres Allemagne, France, Italie, Bel-
gique, Luxembourg, Pays-Bas.
Dès le départ la question s’est posée de l’association du Royaume-Uni, mais celui-ci a trouvé
les différentes communautés trop intégrés pour sa constitution.
Lors du traité de Rome, le Royaume uni annonce que la CEE ne l’intéresse pas et va créer une
autre organisation avec d’autres États qui mettra en lace une zone de libre échange des mar-
chandises. IL a rassemblé plusieurs États (Suède, Norvège, Danemark, Suisse, Portugal, Au-
triche…) qui ont signé la convention de Stockholm en 1960 qui crée l’AELE : « l’association
européenne de libre-échange ».
Assez vite, le RU commence a souhaiter intégrer la CEE, mais à ses conditions, et notamment
ne pas participer a la politique agricole commune, sauf que cet aspect est important car cette
politique a généré les fonds les plus importants de la CEE, et que la plus grande partie des
fonds y étaient consacrés.
Dans les années 1960, le RU s’est opposé plusieurs fois au refus, notamment de la France, car
conditions qui étaient considérées comme inacceptables par De Gaule
Les négociations n’ont véritablement commencé qu’après le départ de De Gaulle.

4 états ont participé en même temps : Le RU, L’Irlande, Danemark et Norvège.


Ils signent les traités d’adhésion le 1/1/1973, avec l’ensemble des autres États. ( a l’exception
de la Norvège qui a refusé par référendum)

Le 2ème élargissement a mis longtemps a être effectif, car la Grèce avait demandé a adhérer
dès les années 1960, sauf qu’il y a eu des éléments politiques et économiques qui ont retardés
son adhésion (coup d’état militaire entre 1967 et 1974) et retard économique important par
rapport aux 9 autres États de la communautés.
Finalement, le 1/1/1981 la Grèce devient le 10° pays de l’UE.

Le 3ème élargissement a des points communs avec celui de la Grèce. Notamment la question
politique, car l’adhésion de l’Espagne et du Portugal ne s’est posé que quand ces Etats ont re-
trouvé un régime démocratique.
On retrouve aussi des considérations économiques doubles : retards économiques dans ces 2
États, et certains États membres avaient des craintes vis-à-vis des potentiels agricoles de ces
États. Ce qui explique par des négociations longues qui aboutissent par leur adhésion le
1/1/1986.

Le 4ème élargissement a lieu plus tard, sans difficulté majeur car certaine équivalence écono-
mique entre ces États et les États membres : la Suède, la Finlande et l’Autriche rejoignent le
1/1/1995
(Remarque, en 1994, la Norvège revient dans la discussion, a signé le traité, puis a de nou-
veau refusé par referendum).

Le 5ème élargissement est le plus important que l’Europe ait connu.


Contexte historique particulier car négociations ont commencé dans la continuité du conflit en
ex-Yougoslavie.
C’est le 1/5/2004 que : Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slova-
quie, Slovénie, République Tchèque rejoignent l’UE.
2 autres États auraient du rejoindre, mais ont été considérés comme pas suffisaient près pour
la Bulgarie et la Roumanie.

Le 6ème élargissement de 2007 voit la Bulgarie et la Roumanie devenir membres


Le dernier élargissement à permis à la Croatie d’adhérer à l’UE en 2013.
Cours du 2/03

5 autres États ne font pas partie de l’UE mais ont officiellement le statut de candidat, ce qui
leur permet de commencer les négociations pour officiellement adhérer à l’union.
Celui qui a ce statut depuis le plus longtemps est la Turquie, en 1999, et différents évène-
ments ont retardés les négociations, et depuis 2019 elles sont au point mort du fait de la situa-
tion des droits de l’Homme dans ce pays.
On retrouve également la Macédoine du nord qui a ce statut depuis 2005. Les négociations
ont pris du retard notamment car relations compliquées avec la Grèce, car problèmes sur la
dénomination de cet état. En 2019 situation s’est réglé, et depuis 2020 les institutions euro-
péennes ont donné leur accord pour que les négociations commencent.
Le Monténégro est quant a lui candidat depuis 2010, les négociations ont commencé en 2012
et avancent lentement. La Serbie a le statu de candidat depuis 2012 et a commencé les négo -
ciations depuis 2014, et enfin, l’Albanie qui est candidate depuis 2014, et les négociations ont
commencé en 2020.
Ces États vont-ils intégrer l’UE rapidement ? Question sensible, et en 2018 les institutions ont
défini un calendrier prévisionnel : la Serbie et le Monténégro sont susceptibles d’adhérer en
2025, et 2030 pour la macédoine et l’Albanie (pour la Turquie, pas de date car négociations à
l’arrêt).

On retrouve également une catégorie d’États « candidats potentiels », ce sont des Etats qui
pour la commission ont vocation à devenir candidats. Il s’agit la Bosnie-Herzégovine et le
Kosovo.

Certaines candidatures ont été aussi initiées mais pas concrétisés : La suisse, qui avait candi-
daté en 1992 et qui 6 mois après a rejeté par référendum l’adhésion, La Norvège en 1972 et
1994 qui rejette par référendum, et l’Islande qui candidate en 2009, et qui rejette en 2015
avec un changement de gouvernement.

Conditions d’adhésion à l’UE :

Les conditions d’adhésion sont prévues à l’article 49 du traité sur l’UE, qui dit que
peut demander à devenir membre de l’UE tout État européen qui respecte les valeurs démo-
cratiques et qui s’engage à les promouvoir.
Européen : pose la question des frontières de l’Europe, plusieurs interprétations géopo-
litiques/géographiques. La question de la frontière se pose surtout à l’Est, lorsque la Turquie a
posé sa candidature.
État :ce n’est qu’un État au sens du droit international et non une entité fédérée ou une
collectivité décentralisée qui peut demander à adhérer.
(La question de la démocratie n’existe dans les traités que depuis de 1992, même si
dans la pratique elle allait presque de sois avant).
A côté de ces conditions, on peut préciser que d’autres conditions peuvent être ajou-
tées, notamment par le Conseil Européen (c'est à dire les chefs d’États)  critères de Copen-
hague définis en 1993, qui prévoient notamment que l’État qui souhaite adhérer devra être ca-
pable de mettre en place des réformes économiques qui vont lui permettre de faire face à la
pression concurrentielle des autres États (c'est à dire mettre en place une économie de marché
suffisamment forte).
L’État qui souhaite adhérer doit faire sa demande aux institutions européennes : il de-
mande au conseil, qui doit se prononcer a l’unanimité, et les autres institutions doivent égale-
ment être d’accord (commission et parlement Européen).
Il y a ensuite des négociations, puis un traité/accord d’adhésion qui est signé par les États, et
qui ensuite doit être ratifié par chaque État membre.

Retrait de l’Union Européenne :

Question longtemps resté théorique, et n’était même pas envisagée dans les traités. C’est le
traité de Lisbonne qui prévoir la possibilité pour un État de quitter l’UE, à l’article 50 qui
énonce que :
1. Tout État membre peut décider de se retirer de l’Union.
2. L’état membre qui décide de se retirer doit notifie son intention au Conseil Européen.

Ensuite vient une période de négociations qui a pour objectif la conclusion d’un accord, qui
vise à préciser les modalités du retrait, voire poser des règles futures de relations entre cet état
et l’UE.
Le retrait effectif se traduit par l’arrêt d’application des traités à l’état concerné, soit à la date
fixée par l’accord de retrait, soit s’il n’y a pas d’accord de retrait, 2 ans après la notification
du retrait au conseil européen.
Troisième possibilité : le conseil européen, en accord avec l’état concerné, peut décider à
l’unanimité de prolonger ce délai.

Brexit :

Il y a eu un référendum au RU en juin 2016, et ce référendum était une promesse élec-


torale du premier ministre de l’époque : il posait la question « le RU doit-il rester un membre
de l’UE ou quitter l’UE ? ». Le leave gagne à 51,8%.

Le 29 mars 2017, le gouvernement anglais notifie au conseil européen sa volonté de se retirer


de l’Union.
Le 29 mars 2019, accord pour un report de la sortie de l’Union.
Le 17 octobre 2019, accord de retrait
31 janvier 2020, date de retrait effective du RU.

Cependant, les discussions ont continué jusqu’en décembre 2020 pour traiter des problèmes
restants :

- droits des citoyens britanniques résidant dans les autres états membres, ainsi que les
droits des citoyens non-britanniques qui résident au Royaume-Uni.
- Question de la frontière avec l’Irlande (entre les 2 Irlande) vu qu’il n’y a plus de libre
circulation aux frontières.

30 décembre 2020 : accord de commerce et de coopération entre l’UE et le RU, qui va poser
les bases de discussion pour toutes les questions encore en suspend.

Chapitre II : Les institutions représentant les intérêts étatiques : les conseils


Le système institutionnel est prévu à l’article 13 du traité sur l’UE. Il dispose que
« l’union dispose d’un cadre institutionnel visant à promouvoir ses valeurs, poursuivre ses ob-
jectifs, servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et ceux des états membres, ainsi qu’à assurer
la cohérence, l’efficacité et la continuité de ses politiques et de ses actions ».
Les institutions de l’union sont : le Parlement européen, le Conseil européen, la Com-
mission européenne, la Cour de justice de l’UE, La banque centrale européenne et La cour des
comptes.
Ces institutions ont des rôles spécifiques, des légitimités spécifiques, et représentent des inté-
rêts différents : Le Conseil depuis l’origine est composé de ministres représentants un gouver-
nement, et représente donc les intérêts étatiques, La Commission européenne représente l’in-
térêt général de l’UE, Le Parlement européen représente les intérêts des citoyens de l’UE
Le système institutionnel de l’UE est un système complexe, et on peut dire que dans l’UE il
n’y a pas de séparation des pouvoirs tels qu’on la connait dans la plupart des États membres,
sauf pour le pouvoir judiciaire qui est exercé par al cours de justice. Le pouvoir législatif est
partagé entre le conseil, la commission et le parlement, et même chose pour la fonction exécu-
tive surtout partagée entre le conseil et la commission.

A chaque fois qu’une organisation est créée, des organes sont mis en place pour la
faire fonctionner, et des organes sont mis en place pour représenter les États, de manière à dé-
fendre leurs intérêts. Il s’agit du prolongement du principe de souveraineté, surtout dans le cas
où il y a transfert de pouvoir.
A partir de là, il y a 2 institution chargées de représenter les intérêts des États : l’une qui
existe depuis le début : le conseil des ministres, et une autre qui est apparue dans la pratique
avant d’être consacrée dans les traités : le conseil européen.

Cours du 8/03

I. Le conseil européen

Ce n’est pas une institution qui existe depuis l’origine. Il est issu de la pratique (il n’était donc
pas prévu dans les traités). La pratique lui a donné une importance de plus en plus grande au
fil des années.
Le conseil européen est un organe politique, il n’a pas pour but d’adopter des actes juridiques.

A. L’institutionnalisation progressive du conseil européen

1. Contexte historique de la création du conseil d’État.

C’est a a fin des années 1960 que les Etats ont souhaité donner une dimension de plus en
plus politique a la construction communautaire. Cette volonté se manifeste car les chefs
d’États des pays concernés vont se réunir régulièrement (ce qui n’existait jusque là pas du
tout). Et en 1970, le rapport Davignon pose les bases d’un renforcement de la coopération po-
litique entre les États : Cette coopération politique commence a se concrétiser dans ce que
l’on appelle les sommets de chefs d’États, où ils se mettent d’accord qu’ils se réuniront aussi
souvent qu’ils l’estimeront nécessaire.
L’appellation va changer, et la date qui matérialise cette évolution est 1974, lors du sommet
des chefs d’États membre de la CEE. Le président Français, Valéry-Giscard d’Estaing pro-
pose un nom spécifique, et c’est a partir de là qu’apparait cette dénomination de conseil euro-
péen (formalisation).

Progressivement les traités vont prendre en compte cette institution. Il faut attendre le traité de
Lisbonne pour que le conseil européen soit consacré comme institution de l’union européenne
(dans l’article 13).

2. Composition du Conseil Européen

Art15§2 TUE : « le conseil européen est composé des chefs d’État ou de gouvernement
des États membres, ainsi que de son président, et du président de la commission ».
Cet article ajoute que : « Le haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité parti-
cipent à ces travaux». Ce qui est ambigu.

- La fonction de président de conseil européen est beaucoup plus récente que le Conseil
Européen lui-même (depuis le traité de Lisbonne). Il est prévu que le conseil européen élise
son président à la majorité qualifié pour une durée de 2ans ½ renouvelable 1 seule fois.
Le président du conseil européen ne peut pas être un chef d’État en exercice.
Depuis décembre 2019 le président du conseil de l’Europe est Charles Michel (ancien 1 er mi-
nistre Belge).
Lors de la négociation du traité de Lisbonne, l’idée de mettre en place un président au conseil
européen, c’était de donner un visage à l’Europe (et permettre d’avoir une image de l’Europe
à l’extérieur).

- Le président de la commission européenne

- Le haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité (occupé depuis 2019 par
Josep Borell). C’est une fonction qui existe depuis le traité d’Amsterdam, qui devait être ren-
forcé par le traité établissant une constitution européenne (elle changeait alors de dénomina-
tion pour prendre le nom « ministre des affaires étrangères européennes).
Ce haut représentant est nommé par le conseil européen pour une durée de 5ans. Dans une po-
litique assez précise, son rôle est de définir et diriger la politique étrangère et de sécurité com -
mune.
Ce haut représentant (qui est l’équivalent d’un ministre des affaires étrangères) porte la voix
de l’UE dans ses relations avec les autres organisations ou pays tiers.
Il préside une des formations du Conseil (cf. II) et préside également le conseil Affaires Etran-
gères.
Il a également un lien très fort avec une autre institution : la commission européenne, dont il
est le vice-président.

B. L’accroissement du rôle du Conseil européen

Art15§1 TUE : « Le conseil européen donne à l’union les impulsions nécessaires à son déve-
loppement et en définit les orientations et les priorités politiques générales. Il n’exerce pas de
fonction législative ».
Il est donc chargé des directions politiques données à l’union européenne.
Ce conseil se réunit 4 fois par an, plus si besoin/si la situation l’exige.

Plusieurs éléments peuvent être donnés pour illustrer sa fonction :


- Il adopte un programme stratégique pour l’union européenne. Le programme actuel
date de 2019, où le conseil européen a défini un programme pour les 5 prochaines an-
nées. Il comprend 4 grandes priorités :
* Protéger les citoyens et les libertés
* mettre en place une base économique solide et dynamique
* construire une Europe neutre pour le climat (et équitable et sociale)
* promouvoir les intérêts et les valeurs de l’Europe sur la scène mondiale

- Il adopte des conclusions a chaque fois qu’il se réunit : les conclusions qu’il fait a l’is-
sue de chaque réunion décrit les question et surtout donne des indications sur les me-
sures a prendre et objectifs a atteindre.

- Il joue un rôle important dans la coordination des politiques économiques des États
membres.

- Il a également un rôle assez important dans tout ce qui touche aux nominations (ex :
c’est le conseil européen qui élit son président, c’est également lui qui est chargé de
proposer un nom/candidat à la fonction de président de la commission, c’est également
lui qui nomme le haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité, c’est lui
qui nomme les membres de la commission, c’est également lui qui nomme les
membres du directoire de la banque centrale européenne et notamment son président).

Art15 §6 TUE : « Le président du conseil européen préside et anime les travaux du conseil
européen (…) Le président du conseil européen assure, à son niveau et en sa qualité, la repré-
sentation extérieure de l’union pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécu-
rité commune, sans préjudice des attributions du haut représentant de l’union pour les affaires
étrangères et de la politique de sécurité ».

En somme, il s’agit pour lui de présider les travaux du conseil européen et d’assurer la cohé -
sion au sein des Etats membres.
Le président du conseil européen doit présenter au parlement européen un rapport a la suite de
chacune des réunion du conseil européen.

CCL :

Le conseil européen est une réponse assez pragmatique des États aux limites et insuffi-
sance du système communautaire tel qu’imaginé au départ. Cette institution est donné d’une
notoriété politique particulièrement forte (car composée de chefs d’États), c’est élément là qui
explique a la fois les impulsions qui peuvent être données a la construction européenne, et qui
expliquent aussi que certains dossiers particulièrement sensibles ne sont traités qu’au niveau
du conseil européen.
Il n’est pas étonnant de constater que le conseil européen s’est affirmé a partir des années
2000, notamment après la crise financière : le conseil européen a proposé des mécanismes
pour atténuer cette crise. Et tous les mécanismes mis en place ont été proposé par le conseil
européen.
Autres sujets sensibles traités : les régimes migratoires, le Brexit…
Depuis 2020, quasiment toutes les réunions sont consacrées a la crise sanitaire et notamment
aux moyens de l’endiguer (stratégies vaccinales, etc…) y a été discuté
II. Le conseil
Il peut aussi s’appeler conseil de l’union ou conseil des ministres. C’est le successeur direct
des conseils des ministres mis en places dans les différentes communautés, et qui est devenu
un conseil des ministres unique en 1965.
Ce conseil existe depuis l’origine et depuis l’origine son objectif est de représenter les intérêts
des États. Il avait un rôle essentiel dans la CEE : un rôle législatif et politique important car
c’est lui qui détenait l’essentiel du pouvoir. Il y a eu par la suite rééquilibrage des compé-
tences avec le parlement

A. L’organisation du conseil

1. Composition

Article 16§2 TUE : Le conseil est composé d’un représentant de chaque état membre au ni-
veau ministériel, habilité à engager le gouvernement de l’État membre qu’il représente et a
exercer le droit de vote.
➔ Un ministre par État.

Ce conseil n’est pas une organisation permanente : article 16§6 TUE : « Le conseil siège en
différentes formations » c'est à dire que la composition varie en fonction de l’ordre du jour du
conseil. Il peut se réunir en 10 formations différentes en fonction du sujet traité. L’idée est
que chaque État envoie un ministre chargé du domaine politique qui correspond a la forma-
tion au jour de la réunion.

La formation qui se réunit le plus souvent est celle qui rassemble les ministres des affaires
étrangère des États.
Comme c’est la formation qui se réunit le plus souvent, elle a une appellation spécifique : le
« conseil affaires générales ». C’est aussi celui qui est chargé d’assurer la cohérence entre les
différentes formations du conseil, c'est à dire savoir quel conseil doit se réunir sur quelle ques-
tion, ex : la question des pesticide, il faut les ministres de l’agriculture, mais également de
l’environnement.
Il a même un lien avec le conseil européen.
D’autres formations se réunissent très souvent, par exemple celle qui réuni les ministres de
l’économie et des finances de chaque Etat : « le conseil ecofin », le conseil agriculture,
conseil environnement, conseil commerce, etc…

Il y a une autre formation du conseil qui est particulière : le conseil affaires étrangères. Ce
sont toujours les ministres des affaires étrangères qui se réunissent. La différence tient a ce
que le conseil affaire étrangère est préside par le haut représentant affaires étrangère et sécuri-
té. Il a pour but de centrer les sujets sur la politique étrangère de l’union européenne (les rela-
tions de l’UE avec les États tiers).

Cours du 09/03

2. La prise de décision

Historiquement, le conseil avait l’essentiel du pouvoir de décision, c’est lui qui avait la capa-
cité de prendre les décisions pour faire fonctionner les communautés européennes.
C’est une question importante car les enjeux sont importants. Un des objectifs du traité d’Am-
sterdam était de réfléchir a des réformes institutionnelles, notamment la prise de décision du
conseil.
Le traité d’Amsterdam n’a pas réussi a régler cette question car les Etats ne sont pas parvenus
s’entendre sur les modalités d’évolutions.
Entre une institution qui va prendre ses décisions a l’unanimité et une qui va prendre a la ma-
jorité simple, la nature de l’institution sera totalement différente. Dans un premier cas les
États vont garder le contrôle sur toutes les décisions, car chaque état aura la possibilité de blo -
quer une décision. Si on considère que l’institution peut prendre les décisions a la majorité, le
pays peut se retrouver dans la minorité et donc ne pas avoir d’influence sur la décision.
Le choix d’une prise de décision a l’unanimité confirme la nature interétatique de l’institution,
et le choix d’un vote majoritaire donne une nature un peu plus supranationale au système : les
états acceptent qu’une décision soit prise alors même qu’ils ne sont pas d’accord.

La prise de décision au conseil peut se faire de 3 façons (les traités envisagent 3 systèmes de
prises de décision) :

➢ Le vote a la majorité simple (50% + 1).


Dans le système actuel du conseil, c'est à dire un conseil de 27 membres, il faut que 14
membres effectuent un vote favorable.
A l’origine, il était envisagé comme devant être la modalité la plus fréquente de prise de déci-
sion, mais très vite il est apparu que ça ne serait pas le cas et même le contraire : aujourd’hui
il est très rare, limité a des questions très précises (ex : l’adoption du règlement intérieur du
conseil).

➢ Vote à la majorité qualifiée


Ce système existe depuis l’origine, et pendant des années (jusqu’au traité de Lisbonne, et jus-
qu’au années 2010) le vote a la majorité qualifié reposait sur un système de pondération des
voix, c'est à dire que chaque état avait un nombre de voix qui dépendait de son poids écono-
mique, et la décision était considérée comme prise lorsqu’un certain nombre de voix était at-
teint.
Ex : Les 4 grands États avaient chacun 29 voix, et les autres États avaient un nombre de voix
décroissant en fonction de leur puissance économique (Belgique 12, Malte 3 (le minimum)) le
nombre total se chiffrait a 345 voix, et pour que la décision soit adoptée il fallait qu’elle re-
cueille 255/345 voix.
A chaque fois il y avait des tractations entre les États pour savoir si le nombre allait être at-
teint, et le cas échéant de quels états il fallait s’assurer le vote.
Le traité de Lisbonne supprime ce système, mais certains États ont du mal a abandonner ce
système (utilisé jusqu’en 2017).

Depuis 2017, c’est un nouveau système de majorité qualifiée qui s’applique. Il y a 2 aspects
pour qu’une décision soit adoptée : d’une part qu’elle recueille une majorité de 55% des états
membres (c'est à dire 15/27) et aussi pour que les grands états ne se voient pas imposer des
décisions par des pays a démographie faible, il faut que la décision rassemble 65% de la popu-
lation européenne.
C’est d’autant plus important que la majorité des actes est prise à la majorité qualifiée.

Il y a une possibilité de bloquer la prise de décision au conseil, mais pour pouvoir bloquer une
décision il faut qu’il y ait au moins 4 États qui représentent 35% de la population.
Il y a une hypothèse dans laquelle cette majorité évolue, celle où le conseil va adopter un acte
qui ne sera pas proposé par la commission : la majorité doit alors être de 72% des États pour
65% de la population.

➢ Vote à l’unanimité
Lorsque les traités prévoient qu’une décision doit être prise a l’unanimité, il faut que tous les
États soient d’accord, il faut qu’il y en ait aucun qui ne soit pas d’accord, car les abstenions ne
font pas obstacle a l’adoption de la décision. En revanche si 1’État décide de voter contre
l’acte, l’acte ne pourra pas être adopté.
Les domaines qui requiert l’unanimité sont ceux les plus sensibles, c'est à dire ceux où les
États souhaitent garder le contrôle. Ex : la fiscalité. Qui ne peuvent être traités/discutées que si
tous les États sont d’accord. Ex2 : tout ce qui touche à la politique étrangère.

Historiquement il y a eu une évolution entre 1957 et aujourd’hui : au début la plupart des dé-
cisions étaient prises a l’unanimité et progressivement, a chaque révision des traités, les do-
maines où la décision était prise a la majorité qualifiée ont été étendue

3. Préparation des travaux du Conseil

Il y a une instance très particulière a Bruxelles, qui est une organe (n’est pas une institution au
sens des traités) : le comité des représentants permanents (CoRePer). Son objectif est d’assu-
rer une représentation permanente du conseil et donc des gouvernements des États a Bruxelles
auprès des institutions de l’Union.
Les traités définissent sa mission : « préparer les travaux du conseil ». Et concrètement il se
décompose en 2 parties :

- Le CoRePer 1 qui traite surtout des questions liées aux politiques communes, et sui
sont plutôt techniques.
- Le CoRePer 2 qui traite les questions politiques importantes (moins techniques)
comme par exemple les enjeux commerciaux.

Sa fonction de préparation des travaux du conseil consiste surtout a classer les points qui vont
être a l’ordre du jour du conseil.
Il y a un travail en amont qui est fait pour identifier les points qui vont être traités, des discus-
sions vont également avoir lieu (vu que le CoRePer est composé de représentants des États).

Il se décompose en 2 parties :

- le point A de l’ordre du jour : il regroupe les points ou sujets qui ont déjà obtenu un
accord au sein du CoRePer et qui vont être susceptibles d’être acceptées facilement
voir sans débat par le conseil.
- Le point B de l’ordre du jour : ce sont les questions plus complexes, qui n’ont pas ob-
tenues un accord au sein du CoRePer, et qui vont nécessiter un débat et une décision
par le conseil.

Cette institution a un rôle très important, d’une part elle a un rôle de coordination entre les
différents représentants des États, et d’autre part c’est au sein du CoRePer qu’il doit y avoir
une coordination entre les positions individuelles des États et celles qui seront adoptées au
conseil.
4. Présidence du conseil

Comme le conseil existe depuis l’origine, la question de sa présidence est aussi une question
récurrente. Depuis l’origine le système de présidence est particulier puisque c’est un État qui
est chargé de présider ce conseil avec une rotation tous les 6 mois.
C’est le ministre de l’État qui assure la présidence qui est chargé de présider le déroulement
de ce conseil.
Ex : L’état qui préside actuellement est le Portugal, donc sur un conseil affaires générales,
c’est le ministre des affaires étrangères portugais qui préside ; Sur un conseil ecofin, c’est le
ministre de l’économie et des finances portugais qui préside le conseil. (Entre juillet et dé -
cembre 2020, c’était l’Allemagne. Sur la 2ème moitié 2021 ce sera la Slovénie).
Remarque : le conseil « affaire étrangères » est présidé par le Haut représentant de l’Union
pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Depuis quelques années il y a une volonté d’assurer une continuité et une cohérence entre les
présidences des conseils car 6 mois c’est très court. Depuis le traité de Lisbonne, il y a un sys-
tème de trio qui a été mis en place : les 3 Etats qui sont associés a la fois en amont et en aval
de la présidence travaillent ensemble, ex : actuellement c’est l’Allemagne, le Portugal et la
Slovénie. Cela permet d’avoir une cohérence sur 18mois et d’avoir une vision harmonisée
entre les présidences.

B. Le rôle du conseil

Historiquement il a un rôle extrêmement important car détenait l’essentiel du pouvoir déci-


sionnel. Il y a eu une évolution importante avec un rééquilibrage de ces pouvoirs au profit des
autres institutions.

Le premier de ses pouvoirs et le plus important, c’est son pouvoir dans le domaine législatif,
c'est à dire le pouvoir d’’adopter des actes législatifs.
Au départ il le faisait seul ou avec un simple avis du parlement européen. Désormais il le fait
en codécision avec le parlement européen.

2ème pouvoir : le pouvoir budgétaire.


On relève la même logique historique que le pouvoir précédent. Au départ et jusqu'à la der-
nière révision des traités, c’est le conseil qui détenait l’essentiel du pouvoir budgétaire (le par-
lement européen n’avait qu’un pouvoir marginal). Depuis le traité de Lisbonne, le budget de
l’union européenne est voté à égalité entre le conseil et le parlement.

Autre pouvoir, prévu dès l’origine, et qui n’a pas beaucoup évolué : le pouvoir pour coordon-
ner les politiques économiques des États et notamment pour les États membres de la zone
euro.

Il a également un rôle s’agissant des relations extérieures (de l’union européenne), et notam-
ment dans les hypothèses de signature de traités avec des États non-européens (États tiers) et
lorsqu’un accord est envisagé (ex : accords de libre échange avec des Etats tiers). La compé-
tence du conseil est double : d’une part c’est lui qui ouvre les négociations et définit le mandat
de négociation (l’objectif) et les signes au nom de l’union européenne (ce n’est pas lui qui les
négocie).
Enfin, dans le domaine particulier de la politique étrangère et de sécurité commune, il a des
pouvoirs particulièrement importants, car c’est lui qui a la fois est a l’initiative des actes qui
vont être pris dans cette politique, et c’est également lui qui a précisé et même décliné cette
politique car au sein de cette politique on en trouve une spécifique celle de sécurité et défense
commune qui a pour objectif d’aller vers une défense européenne qui serait définie en cohé -
rence avec les différents États.
(N.B. Toutes les décisions prises dans le cadre de la politique étrangère et sécurité commune
sont des décisions prises à l’unanimité des États).

Cours du 15/03

Chapitre III : L’institution représentant l’intérêt général de l’Union Euro-


péenne : La commission européenne.

Cette caractéristique qui apparait dans le titre, qui représente l’intérêt général de l’UE,
c’est une caractéristique singulière/originale, car on ne trouve pas du tout son équivalent a au-
cun autre endroit dans aucune autre instance en droit international.

I. L’organisation de la commission.
A. La composition

A l’origine, dans les différentes communautés, les grands États disposaient chacun de 2
commissaires dans les commissions de ces communautés, tandis que les petits États avaient 1
seul commissaire. Assez rapidement, autant cette solution satisfaisait les grands États, autant
elle satisfaisait moins les petits États.
Il y avait un consensus selon lequel le nombre de membres dans la commission était trop éle-
vé.
Cette question de la volonté de réduire le nombre des commissaires est l’un des 2 éléments
qui ont menés au traité d’Amsterdam. Cependant c’est un échec, ce qui a justifié la tenue
d’autres négociations qui ont mené au traité de Nice. C’est avec le traité de Nice que le prin-
cipe d’un seul commissaire par État membre est posé pour les élections de 2004.
Même si ce principe s’applique assez vite, il est apparu que les États ont voulu aller plus loin
dans cette logique et réduire encore plus dans la réduction du nombre de commissaire, qui
s’est concrétisé dans le traité de Lisbonne, et notamment dans l’art17 sur l’UE :
« §5 : A partir du 1er Novembre 2014, la commission est composée d’un nombre de membres,
y compris son président et le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la
politique de sécurité, correspondant aux 2/3 du nombre d’États membres, a moins que le
conseil européen a l’unanimité ne décide de modifier ce nombre »
L’Irlande avait refusé la ratification puis négocié pour avoir toujours un représentant à la
commission. Après discussions, les États décident en pratique de rester à 1 commissaire par
État.

B. Désignation

La procédure de désignation est assez longue et complexe. Elle a été modifiée plusieurs
fois. Cette complexité s’explique par la volonté d’essayer de rechercher la plus grande légiti-
mité possible pour ces membres qui ne sont pas élus.
Elle se déroule en 6 étapes distinctes :

1° : La désignation du président/présidente de la commission.


Assez original car très souvent, quand une instance est mise en place avec une présidence, on
met en place l’instance qui désigne ensuite son président.
Le président est proposé par le conseil européen au parlement européen: « en tenant compte
des élections au parlement européen », c'est à dire que cette désignation est concomitante aux
élections parlementaires. Le renouvellement de la commission se fait donc au même moment
que le parlement européen. Pendant la campagne des élections parlementaires européennes, il
y a déjà au moins 2 personnes qui se positionnent comme futur présidents de la commission.
Cette idée de tenir compte des élections veut dire que depuis le traité de Lisbonne, on a une
idée de qui peut être potentiellement le président de la commission, ce qui n’était pas le cas
avant.

2° : L’élection du président de la commission


Art17, §7. Qui dit que ce candidat est élu a la majorité des membres qui le compose, sachant
que la présidente actuelle a été élue, il lui fallait 374 voix et en a recueillie 383.
Si cette personne ne recueille pas la majorité, le conseil européen doit proposer un nouveau
candidat.

3° : Désignation des autres membres


C’est une concertation qui commence, qui associe a la fois le président de la commission (qui
n’est pas encore officiellement président), le Conseil, qui se mettent d’accord sur les noms
des autres membres de la commission : l’idée est que les État font remonter des noms de per-
sonnes qui auront vocation à être membre de la commission.

4° : Audition devant les parlementaires européens


Audition des candidats de façon individuelle. Ces auditions sont retransmises en direct (sont
donc publiques). Plusieurs candidatures ont été rejetées sur la base de ces auditions. Ce sur
quoi les parlementaires s’attachent lors de ces auditions sont les compétences des candidats, et
notamment connaissance des dossiers, et vérifier qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt. Lorsqu’il
y a rejet de la candidature, les États retirent la candidature et proposent un autre nom qui sui-
vra à son tour la procédure.

5° : L’approbation par le parlement européen


On commence a avoir le collège des commissaires (les 27 commissaires). Lors de cette Etape,
c’est l’ensemble de la commission qui fait l’objet d’un vote d’approbation du parlement euro-
péen (président, vice président, Haut représentant aux affaires étrangères, les 25 autres
membres). Normalement a ce stade, le parlement a déjà approuvé le président, recalé les
membres qui ne les satisfaisait pas, donc l’approbation ne doit pas poser de problèmes.

6° : La nomination
Nomination officielle de la commission Européenne effectuée par le conseil Européen, pour
un mandat de 5ans.

Remarque : la fin des fonctions : c’est la fin du mandat, mais il y a plusieurs possibilités de
cessations anticipées des fonctions de commissaire :
- Démission individuelle (obéit à des formalités très simples) : présente sa démission au
président de la commission qui l’accepte ou non. Ex : commissaire Irlandais contraint
de démissionner suite à scandale.

- Démission collective : la commission est responsable devant le parlement européen.


Le parlement peut adopter une motion de censure, si elle est adoptée, l’ensemble de la
commission doit démissionner. Dans la pratique il y a eu des tentatives de motion de
censure, celle qui a été le plus proche d’aboutir a été en 1999 mais démission avant de
la commission. Donc a ce jour, aucune n’a été votée car aucune n’a réuni les condi-
tions de vote nécessaires : il faut que la motion de censure obtiennent les 2/3 des suf-
frages exprimés et la majorité des membres du parlement européen.

- Démission d’office : peut être prononcé par le juge (cours de justice de l’union euro-
péenne) dans l’hypothèse où un membre de la commission soit ne rempli plus les
conditions nécessaire a l’exercice de ses fonctions, soit a commis une faute grave : a la
demande du conseil ou de la commission, la cour de justice peut le déclarer démission-
naire.

C. Fonctionnement

Chaque commissaire se voit attribuer un secteur d’activité. Chaque commissaire a donc un


portefeuille qui lui est propre (parallèle avec des ministres assez flagrant). Ex : commissaire
FR est Thiery Breton, responsable du marché intérieur.
La commission est un organe politique, mais c’est également un organe administratif car
chaque commissaire a sous son autorité une administration qui lui est propre (des directions
générales).

Le principe de collégialité a la commission, principe très important qui se traduit par le fait
que les commissaires n’ont pas de pouvoir de décision propre. Tout acte qui est pris par la
commission représente a volonté de l’ensemble des commissaires.

Principe d’indépendance, extrêmement important, veut évidemment dire que les commissaires
ne défendent pas/n’agissent pas pour l’intérêt de leur État mais pour l’intérêt de l’Union. Plus
globalement, ce principe d’indépendance implique que les commissaires ne doivent ni sollici-
ter ni accepter d’instructions d’aucun gouvernement/institution/organisme.

Depuis le traité de Lisbonne, il y a le président qui est accompagné de vice-présidents, ce qui


va structurer le travail de la commission.

II. Les attributions de la commission.

Elle a de nombreuses fonctions diversifiées que l’on peut regrouper en 4 catégories :

A. Fonction de surveillance

Cette fonction de surveillance renvoie à l’idée que c’est la commission qui est chargée de
veiller à la bonne application des traités par les États, on parle parfois de gardienne des traités
pour définir la commission. L’article 17§1 dit que « la commission veille à l’application des
dispositions du traité et des dispositions prises par les institutions en vertu de celui-ci ».
Renvoie au fait que la commission peut demander aux États si ils appliquent correctement le
droit de l’Union (ex : s’ils prennent bien toute les mesures pour que telle directive ou tel rè-
glement soit appliqué), qui sont tenus de lui répondre.
Elle peut avoir des pouvoirs beaucoup plus étendus dans certains domaines, notamment dans
2 domaines en particulier :
- le charbon et l’acier : a des pouvoirs étendus, survivance des pouvoirs de la Haute au-
torité du temps de la CECA
- Le domaine de la concurrence : Ses pouvoirs sont très importants et se concrétisent par
le fait qu’elle peut elle-même faire des enquêtes pour vérifier si les entreprises de
faussent pas la concurrence (qui développerait des méthodes comme le dumping, de
ententes entre certaines grosses entreprises). Il n’y a que dans ce domaine que la com-
mission peut prononcer des amendes qui peuvent être extrêmement importantes et en
générale proportionnelles a l’atteinte a la libre concurrence.

B. Initiative législative

Un acte législatif de l’union ne peut être adopté que sur proposition de la commission sauf
dans les cas ou les traités en disposent autrement.

Cours du 16/03

La commission a le monopole de l’initiative législative (Art 17§2 TUE : un acte législatif de


l’union ne peut être adopté que sur proposition de la commission, sauf dans les cas où les trai -
tés en disposent autrement).
Ce monopole de l’initiative est valorisé par les traités car si un acte n’est pas proposé par la
commission, lorsque le conseil devra voter sur cet acte, la majorité qualifiée à laquelle doit
statuer le conseil devra être renforcé.
L’initiative législative est concurrencée de plusieurs façons :

- Par la Banque centrale européenne, notamment dans l’hypothèse où un acte doit etre
pris dans le domaine de l’union économique et monétaire : l’initiative est partagée
entre la commission et la BCE.

- L’influence progressive qu’a pris le parlement européen dans ce domaine, où depuis le


traité de Maastricht, il a la possibilité de demander à la commission de présenter une
proposition, et il peut le faire a la majorité de ses membres. Parfois la commission ac-
cepte, parfois elle refuse (mais doit justifier le refus).

- L’initiative citoyenne européenne (Art 11 §4 TUE) cette possibilité existe depuis le


traité de Lisbonne. Nécessite au moins 1million de citoyens, issus d’un nombre signi-
ficatif d’État (au moins 7 États) peuvent prendre l’initiative d’inviter la commission à
soumettre une proposition législative. Bilan mitigé : sur une 50aine d’initiative ci-
toyenne, seulement 6 ont atteint les conditions, et toutes n’ont pas été reprises par la
commission (car elle n’est pas obligée de soumettre cette proposition législative). Ex :
Proposition que le droit a l’eau soit considéré comme un droit humain.

La commission a également un pourvoir d’initiative budgétaire : c’est elle qui propose le bud-
get de l’union européenne au conseil et au parlement, qui seront chargés de le voter/l’adopter.
C. Fonction d’exécution (des actes législatifs de l’Union)

Il y a 2 logiques, qui apparaissent dans l’article 291 TFUE :


La première logique est que ce sont les États membres qui mettent en œuvre les actes juridi -
quement contraignant de l’union. Se traduit par le fait qu’une fois qu’un acte contraignant est
adopté, les États par le biais de leur propre administration prennent les actes réglementaires
nécessaires pour mettre en œuvre l’acte européen.
La seconde logique prévoir que lorsque des conditions uniformes d’exécutions des actes juri-
diquement contraignant de l’Union sont nécessaires (qu’elles doivent avoir la même nature/
formes dans l’ensemble des États membres de l’Union) c’est a la commission d’adopter des
actes d’exécutions du droit de l’Union.

Cette fonction n’est pas totalement autonome, elle l’exerce sous le contrôle du Conseil, c'est à
dire qu’a chaque fois qu’elle prend un acte d’exécution, elle doit soumettre cet acte à des co-
mités composés de représentants des États membres qui donnent un avis plus ou moins
contraignant sur l’acte d’exécution qui est adopté par la commission.

Elle a également une fonction d’exécution dans le domaine budgétaire, c’est elle qui est char -
gée d’exécuter le budget.

D. Les fonctions internationales

Fonctions assez diverses. Ces fonctions se traduisent au niveau de la représentation de


l’Union européenne, c'est à dire que c’est la commission qui est chargé de cette représentation
de l’union européenne, a la fois dans les États membres (Ex : en France il y en a 1 a Paris, et 1
à Marseille). L’objet est d’informer sur l’action de l’Union européenne, le rôle des institu-
tions, sur ce que fait l’union européenne concrètement, idée de pédagogie au delà de l’infor -
mation.
Cette représentation existe également en dehors de l’Union Européenne où elles prennent un
autre nom : les délégations de l’Union européenne, que l’on retrouve dans plus de 130 États,
où elles ont un rôle d’information, mais davantage ciblé sur la politique extérieure de l’Union.

La commission européenne est également chargée de la fonction de négociation des accords


internationaux. Elle négocie au nom de l’ensemble des États de l’union européenne. Les États
n’ont plus la compétence de passer ce type d’accords. (Le conseil défini le mandat de l’ac-
cord, puis passe la main a la commission qui négocie, et pour finir le conseil signe).

Ce n’est pas elle qui négocie les accords en lien a la politique de sécurité ou a la défense, mais
le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Chapitre IV : L’institution représentant l’intérêt des citoyens de l’Union


Européenne : le parlement européen
Ici aussi, c’est une institution qui est très originale dans l’ordre juridique international (autre
qu’Etatique), puisqu’il est extrêmement rare de trouver dans une organisation internationale
une institution qui représente les intérêts des peuples ou des citoyens. Il est encore plus rare
car même lorsqu’on trouve une assemblée ou un parlement il est rare que celui-ci ait des pou-
voirs aussi étendus que le parlement européen.
En revanche dans le système Etatique, on trouve des équivalents de manière récurrente (des
assemblées qui représentent les citoyens de l’État).

Pendant très longtemps cette institution avait la dénomination d’assemblée, et c’est a partir
des années 60-70 qu’il s’auto-dénomme parlement européen et que finalement cette appella-
tion est officialisé en 1986.

I. L’organisation du parlement européen

Art 14 al 2 UTUE : « Le parlement européen est composé des représentants des citoyens de
l’union ».

A. L’élection des parlementaires européens

Il y a eu une évolution s’agissant de la désignation des parlementaire, on distingue 2 période :


avant 1979, et après 1979.
Avant 1979, les parlementaire européens n’étaient pas élus directement. C’était des parlemen-
taires nationaux qui étaient désignés par leur propre parlement pour siéger à l’assemblée euro-
péenne.
Ce n’est qu’au milieu des années 70, une décision du conseil du 20 octobre 1976, qu’il a été
décidé de recourir à l’élection directe au suffrage universel. Cette décision a pris effet en
1979.
Ils sont élus pour une durée de 5ans (les dernières élections ont eu lieu en 2019).

Peuvent voter à ces élections, en France, tous les citoyens de plus de 2018 inscrits sur les
listes électorales et domiciliés dans la commune où ils souhaitent voter. Les ressortissants de
l’Union européenne qui résident dans un État qui n’est pas leur État de nationalité peuvent vo-
ter dans cet État de résidence a partir du moment où ils ont leur résidence dans la commune et
sont inscrits sur les listes électorales.

Certaines fonctions ou mandats ne sont pas compatibles avec celui de député européen, c’est
le cas des fonctions exécutives locales (être maire ou président d’une collectivité par
exemple). En revanche peuvent être conseillers/ avoir un mandat local.

Les traités (art 14§2 TUE) prévoient un nombre maximal et minimal de députés par État
membre : « la représentation des citoyens est assurée de façon dégressivement proportion-
nelle, avec un seuil minimum de 6 membres par État membre. Aucun État membre ne se voit
attribuer plus de 96 sièges ». La France en a 79.

Nombre de députés depuis 2019 : 705. Avant 2019, il y en avait 751. Représentation propor-
tionnelle par rapport au nombre d’habitants.

En France, c’est la loi de Juin 2018, qui est la dernière modification en date, qui remet en
place une circonscription unique. L’élection a lieu au suffrage universel direct à 1 tour. C’est
une représentation proportionnelle à scrutin de liste, à la plus forte moyenne. Les partis qui
obtiennent plus de 5% des suffrages obtiennent un nombre de siège proportionnel à leur
nombre de voix.
Cours du 22/03/2021

Certains députés européens ont proposé de l’abaisser à 3%. La plupart des Etats européens
fonctionnent sur ce système de circonscription unique.
La question de la participation, qui est très souvent un élément de réflexion et d’analyse pour
mesure le taux des citoyens, s’agissant des dernières élections il y a eu une surprise avec une
augmentation considérable du taux de participation : en 2014 il était de 42,6% et en 2019 il
était de 51%. Alors que depuis 1994, le taux avait sans arrêt diminué. Il s’agit du taux le plus
élevé depuis 1994.
Entre les années 2017 et 2018 une réflexion s’est engagée à la fois dans certains États euro-
péens (ex : France, Allemagne) autour de l’idée de mettre en place des listes transnationales.
Cependant il a été considéré que serait trop compliqué a mettre en place en 2019, mais ont
promis d’y réfléchir pour 2024.

B. Le fonctionnement du parlement européen

On va ici trouver de nombreux pts communs avec le fonctionnement d’une assemblée par-
lementaire interne. Il fonctionne selon un régime de session annuelle, qui est tout de même
particulière, car cette session annuelle est divisée en plusieurs périodes de session qui se tra-
duit par 4 jours par mois à Strasbourg.
Au-delà de ces sessions ordinaires, il peut se réunir également de manière ponctuelle, ces ses-
sions se tiennent alors à Bruxelles.
Les débats sont publics, et possède un mode de décision classique : le plus souvent le parle-
ment européen statut a la majorité absolue de ses membres.
Autre point commun avec un parlement classique, le parlement européen fonctionne
en commission parlementaires, qui sont thématiques au nombre de 20.
Le rôle de ces commissions est de préparer le travail/ les discussions pour les séances plé-
nières. C’est au cours de ces séances que les actes sont adoptés par le parlement.
Ce parlement possède un président, assisté par 14 vice-présidents. Il est élu pour 2ans
½ renouvelables 2 fois.
La question du siège du parlement est sensible et compliqué car dans cette question on
trouve une dimension diplomatique. Cette question a toujours été sensible même si le principe
depuis l’origine est que le siège du parlement est à Strasbourg. Ce principe n’a été acté qu’en
1992. Cependant, de plus en plus de réunions ont lieu a Bruxelles, notamment les commis-
sions parlementaires et toutes les autres réunions qui peuvent paraitre nécessaire.
Tous les services du parlement (le secrétariat général par ex), siègent au Luxembourg. Des
discussions ont eu lieu pour déplacer le parlement à Bruxelles, La France y oppose un non ca-
tégorique car c’est important diplomatiquement parlant de pouvoir dire que l’on possède le
siège d’une institution européenne en France.
Les parlementaires européens sont organisés en groupes politiques, c'est à dire qu’ils se re-
groupent non pas par nationalités mais par affinité politique, sachant que la notion de groupe
politique a un sens particulier : pour pouvoir former un groupe il faut au moins 25 députés ori-
ginaires du quart des états membres (soit 7 pays différents minimums). Les députés ne sont
pas obligés de faire parti d’un groupe politique, on les considère alors comme les non-inscrits.
Il ya aujourd’hui 7 groupes politiques au parlement : le groupe d’extrême gauche, le groupe
des socio-démocrates, les écologistes, les libéraux, les conservateurs, la droite eurosceptique,
l’extrême droit, et les non inscrits.
II. Les pouvoirs du parlement européen

Ces pouvoirs ont considérablement augmentés depuis l’origine, ce qui témoigne d’une cer-
taine démocratisation du système (garder a l’esprit que c’est la seule institution qui représente
les peuples et qui est élue au suffrage universel). Il dispose de 3 types de pouvoirs.

A. Le pouvoir législatif

C’est la possibilité pour le parlement d’être associé a l’adoption des actes législatifs.
Contrairement à ce que l’on va trouver dans les parlements internes, le parlement européen
n’a pas la compétence d’initiative législative (ne peut pas faire de proposition d’actes législa-
tifs, monopolisé par la commission). La seule chose qu’il peut faire est de proposer a la com -
mission d’adopter un acte dans un domaine déterminé.
Cette association du parlement au processus législatif est devenue de plus en plus importante,
surtout depuis 1992 (traité de Maastricht, qui augmente considérablement les pouvoirs du par-
lement européen). C’est à partir de là que l’on parle de codécision législative, c'est à dire que
le parlement devient co-décisionnaire, c'est à dire qu’il adopte les actes législatifs a égalité
avec le conseil (avec un rôle équivalent).
Avant, la commission proposait des actes, le parlement était uniquement consulté, et le
conseil adoptait l’acte législatif. Depuis Maastricht, et renforcé depuis le traité de Lisbonne,
qui parle de procédure législative ordinaire, c'est à dire la commission qui propose un acte et
le conseil et le parlement qui l’adoptent.

Dans les traités, l’article 288 du TFU défini les actes que peuvent prendre les institutions déci-
sionnaires. : « Pour exercer les compétences de l’Union, les institutions adoptent des règle-
ments, des directives, des décisions, des recommandations et des avis ». « Le règlement a une
portée générale (est très proche de la loi dans l’ordre juridique interne). Il est obligatoire
dans tous ses éléments et il est directement applicable dans tout État membre ».  Les États
membres ne doivent prendre aucune mesure pour que cet acte puisse s’appliquer dans leur
État : une fois publié au journal officiel de l’Union, il s’applique a tous les États membres
sans aucune actions des institutions nationales. Le règlement est doté de « l’effet direct », c'est
à dire qu’il crée des droits et des obligations, notamment pour les particuliers, qui peuvent en
demander le respect devant les juges internes.
« La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant
aux instances nationales la compétence quant a la forme et aux moyens ». Dit autrement, elle
donne un but à l’État en le laissant libre sur les moyens d’atteindre ce but : l’État devra trans-
poser la directive, c'est à dire prendre une mesure nationale (généralement une loi) pour
mettre en œuvre et remplir l’objectif fixé dans la directive. Chaque directive fixe un délai de
transposition. « La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu’elle désigne des
destinataires, elle n’est obligatoire que pour ceux-ci ».
« Les recommandations et les avis ne lient pas ».

B. Le pouvoir budgétaire

On parle du pouvoir d’adopter le budget de l’union européenne. Ici aussi, l’évolution des pou-
voirs du parlement européen est extrêmement importante puisqu’on peut faire exactement le
même parallèle s’agissant de la procédure législative : historiquement le parlement n’avait
qu’un pouvoir consultatif, et avec l’évolution est les différents traités ses pouvoirs ce sont
considérablement accrus, notamment avec le traité de Lisbonne car il devient co-décisionnaire
a égalité avec le conseil sur l’adoption du budget.
Avant le traité de Lisbonne la commission proposait le budget, le parlement avait le pouvoir
de se prononcer sur certains types de dépenses (mais pouvoir limité), et le conseil avait le
pouvoir décisionnel en la matière.
Depuis le traité de Lisbonne, il y a une vraie égalité entre le parlement et le conseil quant a
l’adoption du budget. Ce n’est jamais simple en réalité ; toutes les procédures budgétaires sont
complexes et les négociations sont systématiquement difficiles.

Quand on parle de budget, on parle de budget annuel qui représente 160 milliards d’euros (1%
de la richesse des États). Ce budget annuel s’inscrit dans le cadre d’un plan pluriannuel fixé
pour 7ans. Ce cadre fixe les montants maximums que l’union peut dépenser chaque année (ac-
tuellement, cadre pluriannuel 2021-2027). Il est adopté par le conseil avec l’accord du parle-
ment européen.

C. Les pouvoirs de contrôle politique

L’objectif de ces pouvoirs est de pouvoir contrôler l’exécutif. Dans l’union européenne, cela
ce traduit par le contrôle de la commission et du conseil (surtout de la commission).
Le parlement européen a pris un rôle très important dans la désignation de la commission :
Approuve le ou la futur(e) président, auditionne les commissaires, approuve collectivement le
collège des commissaires, c’est également lui qui fait une pression très forte (ex : 2014) pour
demander aux partis politiques européen de proposer des candidats au poste de président de la
commission.

- Questions parlementaires : ce sont des questions faites par des parlementaires qui
s’adressent aussi bien au conseil qu’a la commission. Elles peuvent être soit orale soit
écrite. Les destinataires sont tenus d’y répondre.

- Constitution de commissions temporaire d’enquête : elles peuvent être constituées à la


demande d’1/4 des membres du parlement, et elles sont constitué dans un objectif pré-
cis, c'est à dire pour « examiner les allégations d’infraction ou de mauvaise adminis-
tration dans l’application du droit de l’union ». Introduit par le traité de Maastricht la
première créée date de 1996. En 2007, enquête car la CIA a été soupçonnée d’utiliser
des aéroports européens pour détenir et transporter illégalement certains prisonniers ;
en 2017, sur les blanchiments de capitaux, l’évasion fiscale dans l’Union européenne.
Le but est de mettre en avant des dysfonctionnements : la commission d’enquête ré-
dige un rapport pour mettre en évidence ces infractions, et faire des recommandations.
Les traductions concrètes sont donc limitées. Depuis plusieurs années, le parlement es-
saye de faire évoluer cette fonction, notamment de renforcer ses conséquences, sauf
qu’il ne peut le faire qu’avec l’accord de la commission et du conseil (leur demande
depuis 5ans, et rien n’a été fait).

- Motion de censure : pouvoir théoriquement/politiquement important que lui donne les


traités (article 234 TFUE) qui lui donne la possibilité d’adopter une motion de cen-
sure. En cas d’adoption, la motion de censure à pour conséquence la démission collec-
tive de la commission. Elle possède néanmoins des conditions d’adoptions très restric-
tives : elle doit être déposée, mais le parlement ne peut se prononcer que 24h après son
dépôt, et doit être votée à la double majorité des 2/3 des voix exprimées et la majorité
des membres, conditions qui sont très difficiles a obtenir, ce qui explique que malgré
plusieurs tentatives, aucune motion de censure n’a été adoptée.

Cours du 23/03/2021

Remarque : il y a des coopérations entre le parlement européen et les parlements internes/na-


tionaux. A partir du moment où les États ont transférés des compétences a des institutions
communes européennes, de façon assez logique ce transfert de compétence à entrainé une di-
minution du rôle des parlements nationaux.

Entre l’origine et 1979, il y avait des liens, et notamment des liens organiques entre le parle-
ment européen et les parlements nationaux, car les députés européens étaient désignés par les
parlements nationaux parmi leurs membres. Ce lien a disparus a partir du moment ù les
membres du parlement européen ont été élus au suffrage universel direct.

Depuis 1992, des liens et une coopération se renforcent entre parlements internes et systèmes
de l’union européenne. Ce renforcement prend 2 aspects :

- Renforcement de l’information des parlements nationaux : les parlements internes


doivent être informés, notamment par leurs gouvernements respectifs, des propositions
d’actes législatifs européens. Elle se traduit en 1992 par une évolution concrète : une
modification de la constitution Française avec l’insertion d’un point 4 à l’article 88 qui
consacre le rôle du parlement à la fois sous l’angle de son information, mais aussi sous
l’angle de contrôle des actes européens, c'est à dire qu’il prévoit l’association des par-
lements nationaux dans le contrôle des actes européens. Il prévoir que les propositions
d’actes législatifs doivent être transmis aux parlements nationaux pour avis  s’est
traduit au niveau du parlement FR par la mise en place de commission spéciales (ex :
commission des affaires européennes a l’assemblée nationale) qui donne son avis (qui
n’est que consultatif, ne lie rien ni personne). On estime qu’elle donne 1000 avis par
an.

- Une coopération plus étroite entre les institutions, c'est à dire entre les parlements in-
ternes et le parlement européen. L’idée est d’intensifier les contacts, échanges pour
harmoniser les prises de positions.

Ex : 2 instances on été crées : la conférence des présidents des assemblées parlemen-


taire de l’union européenne : ce sont les présidents des assemblées des états membres
qui se ré unissent pour débattre des grands sujets, la conférence des organes spéciali-
sés dans les affaires de l’union européenne : ce sont les différentes commissions des
affaires européennes des parlements internes ainsi que des députés européennes qui se
réunissent 2x par an, notamment autour des questions d’actualité.

CCL : a la fois dans l’histoire, renforcement de la légitimité démocratique du parlement, no-


tamment par son élection au suffrage universel direct, et au-delà, il y a eu un renforcement de
cette légitimité démocratique par un accroissement de ces pouvoirs notamment depuis 1992
qui le met, s’agissant des pouvoirs normatifs, sur un pied d’égalité avec le conseil.

Remarque :
Qui est le visage de l’Union européenne ?
Fait écho à des questions qui ce sont posées souvent dans l’histoire, de l’image, de la place de
l’Europe dans le monde. C’est aujourd’hui extrêmement compliqué de répondre a cette ques-
tion. En 2012 le prix Nobel de la paix a été attribué à l’Europe. Qui va récupérer le prix Nobel
 pendant plusieurs mois il y a eu un débat compliqué pour savoir qui irait le chercher. Au fi-
nal président du conseil, du parlement, de la commission et 20aine de chefs d’États.

Chapitre 5 : Les organes complémentaires de l’union européenne

Ils viennent en complément des organes décisionnels précédents. Dans ces organes complé-
mentaires on en trouve de 2 sortes : les organes qui ont une nature consultative, dont le rôle va
être de donner des avis, et des organes qui ont un rôle de contrôle qui peut prendre plusieurs
aspects.

I. Les organes complémentaires consultatifs.

Art 300§1 TFUE : Le parlement européen et la commission sont assistés d’un comité écono-
mique et social et d’un comité des régions, qui exercent des fonctions consultatives.

A. Le comité économique et social européen.

Ce comité économique et social existe depuis l’origine de la CEE (depuis 1957). Comme son
nom l’indique, ce comité a pour objectif de représenter des intérêts économiques et sociaux.
Cela se traduit par sa composition : l’art 300§2 TFUE  « Le comité économique et social
est composé de représentants d’organisations d’employeurs, de salariés et d’autres acteurs re-
présentatifs de la société civile, en particulier dans les domaines socio-économiques, civique,
professionnel et culturel ».

Dans ce comité on trouve 329 membres, avec une représentation qui est pondérée selon les
États. Ils sont issus des milieux socio-économiques, et qui sont proposés par les États, et sont
nommés par le conseil pour 5 ans renouvelables.
Ce comité est organisé en 3 groupes :
- Le groupe 1 est le groupe des employeurs
- Le groupe 2 est le groupe des travailleurs
- Le groupe 3 est celui des activités diverses (assure la complétude de la représentativi-
té des acteurs sociaux).
Ces 3 groupes sont ensuite mélangés et travaillent ensemble dans des sections thématiques
particulières. Ces sections sont au nombre de 6 :
- Union économique et monétaire,
- Cohésion économique et sociale,
- marché unique, production et consommation,
- transport, énergie, infrastructures,
- société de l’information,
- emploi, affaires sociales.

Son rôle est de représenter la société civile. Il donne des avis sur des projets. Plus précisé-
ment, il doit être saisi pour avis par les institutions. Au départ sa saisine était facultative, mais
désormais elle est obligatoire. Si elle ne le fait pas, le comité pourra saisir le juge et l’acte
pourra être annulé sur le seul fondement que le comité n’a pas été saisi. Son avis ne lie pas les
institutions qui la consulte. Il rend aux alentours de 180 avis par an.

C’est une institution qui a le mérite d’être un forum où des intérêts qui ne sont pas représentés
ailleurs dans le système institutionnel peuvent s’exprimer. Toutefois, même s’il est saisi assez
régulièrement, son influence reste relativement faible sur les positions prises par les institu-
tions décisionnelles.
B. Le comité Européen des régions

Plus récent, il a été créé par le Traité de Maastricht en 1992. Son objectif est de permettre une
représentation des intérêts infra-étatiques, c'est à dire des régions ou plus largement collectivi-
tés territoriales.

Art 300§3 TFUE : « Le comité des régions est composé de représentants des collectivités ré-
gionales et locales qui sont soit titulaires d’un mandat électoral au sein d’une collectivité lo -
cale ou régionale, soit politiquement responsable devant une assemblée élue ».

Il a la même nombre de membre : 329 membres titulaires. Et un mode de désignation qui est
exactement le même que pour le comité économique et social : une représentation pondérée
selon les États et des membres proposés par les États et nommés par le Conseil.
Leur mandat est également de 5ans.

Il y a une dimension politique plus importante que le Comité économique et social, car ce co-
mité peut rassembler ses membres en fonctions des appartenances politiques. On va donc re-
trouver des groupes politiques au comité des régions (au nombre de 6, seul l’extrême droite
n’y est pas représentée).

Concernant les modalités de travail : on va retrouver des modalités similaires au comité éco-
nomique et social. Les thématiques ne sont pas les mêmes. Le travail se fait autour de 6 thé-
matiques :
- Politique de cohésion territoriale
- La politique économique et sociale
- Education, recherche et jeunesse
- Environnement, changement climatique et énergie
- Citoyenneté
- Ressources naturelles

Ce comité des régions a un rôle similaire : il rend des avis et selon les mêmes modalités : il
doit obligatoirement être consulté par les institutions décisionnelles (notamment la commis-
sion) lorsqu’elle envisage d’adopter des actes dans son domaine de compétence. Ces avis ne
lient pas l’institution qui les demande.

La dernière révision des traités (traité de Lisbonne) a renforcé le rôle du comité des régions
car il prévoir que la commission doit le consulter le plus tôt possible, c'est à dire même si pos-
sible avant d’avoir élaboré sa proposition d’acte législatif. L’idée est de tenir compte le plus
tôt possible de l’avis de ce comité.
Selon les trois priorités politiques du Comité pour la période 2020-2025, adoptées en juillet
2020, toutes les décisions prises au niveau de l’Union pour faire face aux transformations so-
ciétales majeures auxquelles sont confrontés aujourd’hui les villages, les villes et les régions,
telles que les pandémies mondiales, les transitions verte et numérique, les défis démogra-
phiques et les flux migratoires, doivent l’être au plus près des citoyens, conformément au
principe de subsidiarité.

Cet organe se défini donc des priorités.


Pour la période 2020-2025, l’idée est d’aller au plus près des citoyens. C’est cette idée que les
décisions doivent être prises au plus près des citoyens. Cette idée renvoi a un principe extrê -
mement important, c’est le principe de subsidiarité.

Elles sont déclinées en 3 temps :

- 1 : Rapprocher l’Europe de ses citoyens: la démocratie et l’avenir de l’Union Euro-


péenne
- 2 : Faire face à des transformations sociétales fondamentales: renforcer la résilience
des collectivités régionales et locales
- 3 : Cohésion, notre valeur fondamentale: les politiques de l’UE «territorialisées»,
adaptées au terrain

L’objectif est donc la représentation des collectivités locales et régionales, et que cette re-
présentation puisse influencer la prise de décision. Mais ici aussi, cette influence est limitée
car les institutions décisionnelles sont libres de tenir compte ou non des avis de ce comité.

Ces organes consultatifs ont pour intérêt essentiel de représenter des intérêts spécifiques qui
ne sont pas représentés ailleurs dans la prise de décision. Ils ont le mérite d’exister/de porter
ces voix. Mais leur influence est assez limitée car dépend du bon vouloir des institutions déci-
sionnelles.

II. Les organes complémentaires de contrôle.

On va être plus dans du contrôle. On s’arrêtera sur les exemples du médiateur européen et de
la cour des comptes européenne.

A. Le médiateur européen

Cette fonction de médiateur existe dans les traités depuis 1992 (Maastricht), où il y avait une
vraie volonté de renforcer la démocratie du système institutionnel et la place des citoyens.
La mise en place d’un médiateur européen s’inscrit dans cette logique en essayant de renfor-
cer la place du citoyen et notamment le rôle des citoyens dans le domaine des voies de droit
non contentieuses.

Art 228 TFUE : Un médiateur européen, élu par le parlement européen, est habilité à rece-
voir les plaintes émanant de tout citoyen de l’Union ou toute personne physique ou morale ré-
sidant ou ayant son siège statutaire dans un État membre et relatives à des cas de mauvaise ad-
ministration dans l’action des institutions, organes ou organismes de l’Union, à l’exclusion de
la Cour de justice de l’Union européenne dans l’exercice de ses fonctions juridictionnelles. Il
instruit ces plaintes et fait un rapport à leur sujet.
Cours du 29/03

Ce n’est pas une institution au sens des traités mais plus un organe complémentaire. Il a pro -
gressivement acquis un rôle important qui peut être comparé au défenseur des droits dans le
système interne Français.
Fonction plutôt récente car il a été créé par le traité de Maastricht dans un contexte de renfor-
cement de la démocratie du système institutionnel européen. Ce médiateur européen est élu
par le parlement européen pour une durée de 5 ans renouvelable. Actuellement le médiateur
européen est irlandaise : Emily O’Reilly.
Le médiateur est une fonction qui doit s’exercer en indépendance de toute institution, il ne
doit recevoir d’instruction ni de la part des États, ni de tout autre organisme (entreprises,
etc…). Se traduit par le fait que le médiateur ne peut pas exercer d’autre activité que la sienne.

Sa mission essentielle est d’enquêter sur des plaintes qui peuvent être faites par tout citoyen
ou résident européen, mais aussi de toute personne physique ou morale qui réside (ou a son
siège) dans l’UE. Ces plaintes doivent être relatives à des cas de mauvaise administration dans
l’action des institutions, organes ou organismes de l’Union.

Cas de mauvaise administration  très large, peut recouvrir des hypothèses d’actions illé-
gales (ex : abus de pouvoir, discrimination, fait de ne pas respecter les procédures telles que
prévues, etc…) mais peuvent aussi renvoyer a des hypothèses/situations qui ne sont pas forcé-
ment illégales (ex : délais de réponse très long, sans pou autant être considéré comme relevant
de l’illégalité). Les cas de mauvaise administration doivent être attribués qu’aux institutions
de l’union, pas aux institutions nationales.

Quand il est saisi, il procède à une enquête, sur la base des faits relatés dans la plainte. Si au
terme de l’enquête il conclut à un cas de mauvaise administration, alors il fait une recomman-
dation à l’institution en lui demandant de remédier à la situation. A partir de là l’institution a
un délai de 3 mois pour réagir.
Le médiateur transmet ensuite un rapport au parlement européen, et a l’institution concernée,
et de façon assez logique, la personne a l’origine de la plainte est également informée du ré-
sultat de l’enquête.
Il peut également s’autosaisir et procéder lui-même a une enquête ; ce qu’il a fait plusieurs
fois, notamment avec le manque de transparence dans le processus décisionnel, et notamment
sur la question du lobbying.

Chaque année, le médiateur fait un rapport annuel dans lequel il présente un bilan de son ac-
tion devant le parlement européen.

Environ 500 enquêtes sont ouvertes par an, sur 20 000 demandes provenant de citoyens. C’est
surtout la commission européenne qui fait l’objet d’enquête.

C’est une institution qui a un intérêt s’agissant du lien entre les citoyens et les institutions.
Son role est d’interroger/demander des comptes aux institutions européennes quand des dys-
fonctionnements sont relevés par des citoyens. Il y a une limite assez importante a son role,
notamment car il n’a pas de pouvoir contraignant a l’égard des institutions. Dans la pratique,
les institutions suivent globalement ses recommandations.
B. La cour des comptes

C’est une institution qui n’existe pas depuis l’origine, elle a été créée en 1975 par le traité du
22 juillet 1975. Elle siège au Luxembourg.
Cette institution se compose de 27 membre (1 par État) qui sont nommés pour 6ans par le
conseil a la majorité qualifiée. Les membres sont choisis en fonction de leurs compétences,
très souvent ils sont issus de la cour des comptes de leur État respectif.
C’est une fonction qui doit être exercée en pleine indépendance.
Cette cours à un président, en l’occurrence celui actuel a été élu en 2019 pour 3ans (renouvel-
lement de mandat).

Art 258 TFUE : La cour des comptes assure le contrôle des comptes de l’Union.

C’est elle qui est chargée de contrôler la régularité des comptes, notamment du budget de
l’Union européenne. C’est elle qui vérifie la bonne exécution a la fois des dépenses et égale-
ment des recettes.
Ce contrôle de l’exécution du budget se traduit dans le rapport annuel que cette cour doit
faire, qui porte sur l’exercice budgétaire précédent. Ce rapport est présenté au parlement et au
conseil.
Dans ce rapport, la cour des comptes fait une « déclaration d’assurance » qui concerne la fia-
bilité des comptes et la régularité des opérations. Si elle considère que les opérations sont lé-
gales, régulières, bien exécutées, elle fourni une déclaration d’assurance positive. Si a l’in-
verse elle considère qu’il y a des irrégularités ou des taux d’erreur trop importants, elle émet
une déclaration d’assurance négative (ce qui lui arrive assez souvent, ex : politique agricole).

Pour exercer ses fonctions, elle dispose de pouvoirs d’investigation et d’enquête. Concrète-
ment elle peut aller contrôler : elle peut faire un audit de toutes les structures chargées de gé-
rer les fonds européens, aussi bien au niveau des institutions européennes que dans les États
membres  tant que des fonds de l’union sont versés, elle est susceptible de pouvoir contrô-
ler.
La cour des comptes effectue 3 types d’audit :
- les audits financiers, c'est à dire qu’elle vérifie que les comptes sont fidèles à ce qui
était prévu dans le budget
- Les audits de conformité : elle vérifie que les opérations financières respectent les
règles
- Les audits de performance : l’objectif est de vérifier que les fonds atteignent bien leur
objectif.

Son pouvoir est assez limité : elle n’a pas de pouvoir de sanction si elle découvre une irrégula-
rité ou une fraude : elle peut juste en faire état dans son rapport et saisir une autre structure
dont le rôle est ciblé sur la lute antifraude, c'est à dire saisir l’office européen anti-fraude
(OLAF) qui a pour objectif de protéger les intérêts financiers de l’Union en luttant contre la
fraude, la corruption, etc… Cet office peut lui-même faire des enquêtes et alerter les autorités
nationales en cas de fraude, et ce sera aux autorités nationales de décider de poursuites éven-
tuelles et de sanctions administratives ou financières.

Elle a donc une double mission : sur sa mission de contrôler le budget il a de réelles consé-
quences. Mais il est assez limité s’agissant des conséquences concrètes lorsque les fraudes
sont identifiées.
P1- Chapitre 6 : Les institutions chargées du contrôle juridictionnel : les ju-
ridictions de l’Union européenne

Il existe une cour de justice dans le système de l’Union européenne depuis l’origine (avec la
création de la CECA) dont le rôle était de veiller a la bonne application des traités. Cette cour
de justice a toujours été unique et commune aux 3 communautés a partir de 1957.
Depuis l’origine il existe donc une cour dont la mission est de veiller a la bonne application
des traités.
Le rôle de cette cour est particulièrement important, notamment dans une organisation supra-
nationale. L’aspect original de cette cour est qu’elle est chargée du respect du droit de l’Union
de façon uniforme (éviter une interprétation et une application différenciée selon les États).
Les arrêts rendus par les juridictions européennes viennent compléter la législation euro-
péenne et les États doivent s’y conformer. Le rôle de la jurisprudence est donc particulière-
ment important.

I. Présentation du système juridictionnel de l’Union européenne

Art 19 TUE : La cour de justice de l’Union européenne comprend la cour de justice, le Tribu-
nal et les tribunaux spécialisés. Elle assure le respect du droit dans l’interprétation et l’appli-
cation des traités.

Actuellement il n’y a pas de tribunal spécialisé dans l’union européenne, il y en a eu, notam-
ment entre 2004 et 2016 il y avait un tribunal spécialisé : le tribunal de la fonction publique. Il
était compétent pour le contentieux de la fonction publique (c'est à dire le contentieux qui op-
pose le personnel des institutions européennes à ses institutions).
Ce tribunal n’existe plus et ce contentieux de la fonction publique est désormais assuré par le
Tribunal.
Aujourd’hui quand on parle du système juridictionnel de l’UE il n’y a donc que 2 compo-
santes : la cour de justice et le tribunal.

A. La cour de justice

Elle se compose de 27 juges (1 juge par État). Ces juges sont assistés par des avocats géné-
raux (11) c'est à dire des personnes qui assistent les juges et en cas de besoin donnent un avis
juridique. Cet avis juridique est donné avant que la cour de justice ne rende son arrêt. Il a pour
objectif d’éclairer les juges en rappelant les faits, la jurisprudence, etc… Et en donnant une
solution. Les juges ne sont pas liés par cette décision. Es avocats généraux ne sont pas tou-
jours sollicités (leur rôle se rapproche du rapporteur public en France).

Ils sont désignés par les gouvernements des États membres, après la consultation d’un comité
chargé de donner son avis sur la compétence des candidats.
2 qualités importants pour être juge : l’indépendance mais également la compétence (c'est à
dire qu’on considère qu’ils doivent réunir les conditions pour exercer les plus hautes fonctions
juridictionnelles dans leur État).

Ils sont nommés pour 6 ans renouvelables, sachant que les membres de la cours de justice sont
renouvelés partiellement tous les 3 ans.
Elle peut siéger en différentes formations (4 de possibles) :

- Formation plénière, la plus solennelle : elle regroupe l’ensemble des juges. Elle se
réunit très rarement puisqu’elle se réunit soit dans des hypothèses particulières prévues
par le statut de la cour, soit dans des circonstances exceptionnelles.

- Grande Chambre : formation de 15 juges, aussi relativement rare. Soit quand une af-
faire est importante et complexe mais pas au point de se réunir en formation plénière,
soit à la demande d’un État membre ou d’une institution.

- Formation à 5 juges (la plus fréquente, concerne plus de 60% des affaires)

- Les autres affaires sont traitées par des affaires à 3 juges.

B. Le tribunal

Contrairement à la cour, il n’existe pas depuis l’origine, puisqu’il a été créé par une décision
du Conseil du 24 octobre 1988, et a commencé à fonctionner en janvier 1989.
Au départ, il s’agissait décharger la cour d’une partie du contentieux, et plus spécifiquement
du contentieux de la fonction publique.
Ses compétences se sont étendues par la suite.

Le traité prévoit qu’il est composé d’au moins un juge par état membre. Il l’était jusqu’à la ré-
forme des juridictions de 2015, qui a entraîné la fusion de son activité avec celle de la fonc-
tion publique. L’objectif de cette réforme était d’augmenter le nombre de juges au tribunal,
avec pour objectif fin 2019 d’arriver à 2 juges par état membre, avec une augmentation pro-
gressive. Aujourd’hui, 54 juges siègent au tribunal.

Les conditions de désignations sont les mêmes que pour ceux de a cour de justice : désigné
par les gouvernements des États membres pour 6ans après consultation d’un comité.
Contrairement a la cours de justice, il n’y a pas d’avocats généraux.

Ce tribunal peut aussi siéger en Grande Chambre de 15 juges, en chambre de 5 juges, ou 3


juges (cette dernière formation concerne plus de 80% des affaires, il s’agit donc de la plus fré -
quente).
Le dernier mode de formation possible est la formation en juge unique pour les affaires
simples.

Les jugements rendus par le Tribunal peuvent faire l’objet d’un pourvoi (transmission à la
cour de justice) sur les questions de droit dans un délai de 2 mois après que le jugement ait été
rendu.

II. Les différentes voies du droit

Ces juridictions ont pour rôle d’assurer le respect du droit dans l’application et l’interprétation
des traités.
Cette mission va s’organiser autour de 3 types de voies de droits ayant chacune des objectifs
spécifiques :
- elles sont chargées de contrôler la légalité des actions des institutions européennes
- Elles sont chargées du contrôle de la façon dont les États appliquent le droit de
l’union.
- Elles sont chargées de présenter le mécanisme de coopération entre les juges internes
et la cour de justice.

A. Le contrôle des institutions

Il s’agit de contrôler la légalité de l’action des institutions européennes : c'est à dire contrôler
la légalité des actes pris par les institutions décisionnelles. Pour cela, un recours en annulation
est possible, c'est à dire demander l’annulation d’un acte que l’on pense illégale.
Il est également possible de contrôler les inactions, c'est à dire les carences des institutions.

1. Le recours en annulation

Art 263 TFUE : La cour de justice de l’Union européenne contrôle la légalité des actes desti-
nés à produire des effets juridiques à l’égard des tiers.

C’est la possibilité de faire un recours contre un acte/ d’en demander l’annulation. Pour cela,
il faut que cet acte ait certaines caractéristiques : cet acte doit notamment produire des effets
juridiques.

Il y a 3 types de requérants :
- les requérants « privilégiés » : Ils n’ont pas d’intérêt à agir. Ils font un recours de par
leur statut et n’ont donc pas de justification à apporter. Ce sont les États, les institu-
tions décisionnelles (le conseil, la commission et le Parlement).

- Les requérants semi-privilégiés : ce sont le comité des régions, cour des comptes,
banque centrale européenne. Ils peuvent faire des recours en annulation, mais unique-
ment dans un objectif précis, c'est à dire lorsque l’acte est susceptible de porter atteinte
à leur compétence.

- Les requérants non privilégiés : personnes privées (physiques ou morales). Ne sont pas
privilégiés car ces requérants doivent être individuellement et directement concerné
par l’acte qui est contesté : elles doivent avoir un intérêt a agir.

Ce recours peut être intenté dans un délai de 2 mois à compter de la publication, ou à compter
de la notification.
La demande peut être fondée sur des moyens de illégalité externe (qui ne touchent pas l’acte
en lui-même, ex : incompétence de l’auteur de l’acte) ou de illégalité interne (concerne direc-
tement l’acte : l’acte est contraire a un traité).
Si le juge considère que le recours est fondé, l’acte est annulé.

Cours du 30/03/2021

2. Le recours en carence

Art 265 TFUE : Dans le cas où, en violation des traités, les institutions s’abstiennent de sta-
tuer, les États membres et les autres institutions de l’Union peuvent saisir la Cour de justice de
l’Union européenne en vue de faire constater cette violation.
Sanction pour une institution qui ne prendrait pas un acte alors que les traités lui obligeaient.

Les conditions sont les mêmes que pour le recours en annulation : on retrouve les requérants
privilégiés, semi-privilégiés et non-privilégiés.

En revanche, s’agissant de la procédure, il y a une élément particulier qui se justifie par le fait
que c’est une inaction qui est sanctionnée : l’institution qui aurait du prendre l’acte doit être
invitée a agir (doit y avoir une demande officielle qui lui est faite par la personne qui est
concernée/qui souhaite mettre en évidence cette carence, de prendre cet acte). A partir de là,
l’institution a 2 mois pour prendre cet acte, mais une fois ce délais expiré, si il n’y a pas eu
d’action de la part de l’institution, début de délai de la procédure (nouveau délai de 2 mois
pendant lequel il est possible de faire le recours).

La commission a fait l’objet d’un recours en carence en 2015, formé par un État (la Suède)
qui lui reprochait de ne pas avoir pris des actes d’exécution dans un domaine où elle s’était
engagée à le faire.

B. Le contrôle des États membres

Contrôle et surtout sanction des États qui aurait manqués a leurs obligations issues du droit de
l’Union. Ce contrôle de l’action des États se fait par un type de recours particulier : le recours
en manquement. Il a donc pour objectif de sanctionner les manquements des États, qui par
exemple ne respecteraient pas les traités ou encore ne tireraient pas les conséquences d’un rè-
glement, ou encore lorsqu’un État ne transpose pas une directive. Sanctionne donc soit une
action soit une inaction qui est contraire au droit de l’Union.

Selon les traités, il n’y a que 2 acteurs qui peuvent faire ce recours : Les États et la Commis-
sion européenne.
Les États en théorie peuvent faire ce type de recours, mais dans la pratique c’est extrêmement
rare (s’explique pour des raisons de relations diplomatiques entre les États).
La commission : fait écho à l’une de ses caractéristiques (gardienne des traités). Elle est char-
gée du bon respect des traités, notamment par les États, ce qui implique de faire ce recours en
manquement.

La procédure se déroule en deux étapes :

- La première est qualifiée de pré-contentieuse.


Phase de dialogue entre la Commission et l’État. Elle permet à l’État de se justifier et de se
conformer au droit de l’Union. C’est cette phase là qui va permettre si effectivement l’État de
se mettre en conformité et donc d’éviter d’aller au contentieux. (Cette phase est généralement
une réussite : 90% des violations sont résolues a ce stade là).

-La deuxième a lieu si l’état ne se conforme pas : c’est la phase contentieuse.


La Commission saisit la Cour de justice européenne. Elle demande à la cour de constater que
l’État a manqué a ses obligations. La cour va rendre un arrêt, on parle d’arrêt en constatation
de manquement. C’est donc un arrêt qui a une fonction uniquement déclaratoire dans un pre-
mier temps. Ex : en octobre 2019, la France a été condamnée pour manquement car n’avait
pas respecté une directive de 2008 relative à la qualité de l’air.
Très souvent les États n’exécutaient pas cet arrêt, c'est à dire qu’ils ne remédiant pas au man-
quement identifié, c’est ce qui explique que si l’État ne se conforme pas à l’arrêt, une 2 nde pro-
cédure peut être engagée : il est possible que la cour condamne l’État a des sanctions finan-
cières. Cette possibilité a été mise en place depuis le traité de Maastricht, mais n’a été mis en
œuvre qu’a partir des années 2000. Désormais, la cour condamne assez régulièrement les
États qui ne tirent pas les conséquences de l’arrêt en manquement. Ex : 2005, la France a été
condamnée financièrement (particulièrement lourdement) a une amende de plus de 20M d’eu-
ros, et aune astreinte de plus de 57M d’euros par tranche de 6 mois.
Art 260 TFUE : « si la cours reconnait que l’État membre concerné ne s’est pas conformé à
son arrêt, elle peut lui infliger le paiement d’une somme forfaitaire ou d’une astreinte »

C. La coopération entre les juges internes et la cour de justice de l’UE : Le renvoi


préjudiciel.

Son initiative vient du juge interne sur un contentieux interne. Dans le cadre d’un conten-
tieux interne, le juge peut être confronté à une difficulté d’interprétation ou d’appréciation de
validité du droit de l’union européenne. Dans ce cas, il arrete son contentieux au niveau in-
terne et saisi la cours de justice d’un renvoi préjudiciel/ poser une question préjudicielle.
Cette procédure est prévue par l’art 267 TFUE : « La cours de justice de l’union euro-
péenne est compétente pour statuer, a titre préjudiciel :
a) Sur l’interprétation des traités
b) Sur la validité et l’interprétation des actes pris par les institutions, organes ou orga-
nismes de l’Union. »

Il peut donc être demandé d’interpréter un traité, ou sur la validité ou l’interprétation des actes
pris par les institutions
Procédure de juge à juge.

Pour tous les juges ordinaires (qui ne sont pas les juges de dernier ressort) le renvoi est facul-
tatif (n’est pas obligé de saisir la cour). Mais lorsque c’est une juridiction de dernier ressort
qui statue le renvoi préjudiciel est obligatoire.

Procédure particulière du droit de l’union qui a pour objectif d’assurer une interprétation uni-
forme dans tous les États membres. Renvoi à l’autorité des arrêts : la solution donnée par la
cours a la question posée par le juge interne s’applique non seulement au juge qui a posé la
question, mais également dans toutes les juridictions des tous les États membres.

Représente plus de 50% du contentieux devant la cour de justice européenne.

CCL : de multiples voies de droit dans l’union européenne, qui ont des objets différents et ont
pour conséquence une influence assez forte dans les ordres juridiques des États qui sont tenus
d’en tirer les conséquences

Partie II : Le conseil de l’Europe


Le conseil de l’Europe, contrairement a l’Union européenne, est une organisation de coopéra-
tion dont l’origine vient des conséquences de l’après seconde guerre mondiale, et notamment
de la volonté forte de réaffirmer les valeurs démocratiques de l’Europe.
Réaffirmé très fortement durant le congrès de La Haye (1948). Ce qui apparait a ce moment là
est la volonté de créer une organisation européenne spécifique, volonté qui s’est concrétisée
par le traité de Londres du 5 mais 1949, qui créé cette organisation particulière qu’est le
conseil de l’Europe. Cette création se fait au départ entre 10 États européens. Il y a eu des
élargissements progressifs, notamment à la fin des années 1980 avec les pays de l’est. Aujour-
d’hui, c’est une organisation qui regroupe 47 États (cf map moodle). Dans les 47 États, on re -
trouve les 27 de l’UE.
C’est une organisation qui siège à Strasbourg. On l’appelle aussi le Palais de l’Europe.

Objectifs :
Article 1er du traité de Londres :
« Le but du Conseil de l'Europe est de réaliser une union plus étroite entre ses membres afin
de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun
et de favoriser leur progrès économique et social. Ce but sera poursuivi au moyen des organes
du Conseil, par l'examen des questions d’intérêt commun, par la conclusion d'accords et par
l'adoption d'une action commune dans les domaines économique, social, culturel, scientifique,
juridique et administratif, ainsi que par la sauvegarde et le développement des droits de
l'homme et des libertés fondamentales »

C’est donc essentiellement défendre les droits de l’homme et la démocratie pluraliste (et la
proéminence du droit), la défense et la discussion autour de la mise en valeur de la diversité et
de la culture de l’Europe, ou encore échanger et chercher des solutions aux problèmes de so-
ciété.
C’est ce qui explique que pour adhérer au conseil de l’Europe, les États doivent souscrire a
ces objectifs (ce qui est assez compliqué pour certains États, ce qui explique que certains États
comme l’Espagne ont adhéré assez tardivement).

C’est une organisation de coopération dont la réalisation essentielle est l’adoption d’une
convention spécifique : la convention européenne des droits de l’homme.

Chapitre 1 : Présentation du conseil de l’Europe

Ne pas confondre conseil de l’Europe avec conseil européen et le Conseil.

I. La structure institutionnelle.

Elle s’articule autour de plusieurs institutions, certaines qui existent depuis l’origine et qui
sont considérées comme principales

A. Le comité des ministres

C’est l’institution du conseil de l’Europe qui est la plus importante/ qui a le pouvoir décision-
nel. Comme son nom l’indique elle est composé des ministres des affaires étrangères (ou leurs
représentants) des États membres (conseil composé donc de 47 personnes). Les réunions des
ministres sont assez rares (1 fois par an) alors que les représentants/délégués se réunissent 1
fois par semaine.
La présidence du comité qui dure 6 mois (actuellement c’est le ministre des affaires étran-
gères allemand qui préside, sera ensuite la Hongrie, etc…).

Son rôle s’articule autour de différentes possibilités :


- Il est chargé d’adopter des recommandations (qui s’adressent aux États membre) mais
qui n’ont pas d’effet obligatoire/ contraignant même si peuvent avoir une influence as-
sez forte sur les systèmes juridiques des États.
- Adopte également des résolutions, qui ont des objectifs plus généraux (ne s’adressent
pas forcément aux États).
- Il peut aussi négocier les traités.
- Vote le budget de l’Europe.
- Peut décider d’admettre de nouveaux membres.
- Peut intervenir quand un arrêt de la cours européenne des droits de l’homme n’est pas
respecté.

B. L’assemblée parlementaire

On peut trouver 2 noms : assemblée consultative ou assemblée parlementaire. Elle est compo-
sée de 324 membres qui sont désignés parmi les parlementaires nationaux. Leur nombre varie
en fonction de la population des États : les États les plus peuplés on plus de sièges (entre 2 et
18 par État : les 5 plus grands Italie, France, Russie, All et Royaume uni en ayant 18, les petits
États comme Monaco 2).

Cette assemblée se réuni 4 fois par an, pendant une semaine à Strasbourg.
Elle fonctionne en commissions thématiques (au nombre de 9) chargées de préparer les tra-
vaux de l’assemblée.
Son rôle est de faire des recommandations au comité des ministres. Elle adopte également des
résolutions, dans lesquelles elle va exprimer son point de vue sur des thématiques actuelles.
Egalement, elle peut adopter des avis.

Il possède également un secrétariat général, chargé de coordonner les différentes activités du


conseil de l’Europe. A la tête du secrétariat général on trouve un (une) secrétaire général(e) :
Marija Buric

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