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Cours de Multicuralisme : Laurence Dreyfuss

Mercredi 08/09/2021 :

22 septembre premier séminaire

- Partiel : Dissertation avec un plan d’idées (Cours du CM SEULEMENT)


- Seconde Evaluation : (Cours du Séminaire SEULEMENT)
- Pas d’examen de Mi Semestre
Plan du Cours :

I. Les enjeux du multicuralisme et de l’intégration


1) Les faits, les ambiguïtés, le changement
2) Les défis de l’intégration et citoyenneté

II. Les effets de la socialisation


1) La famille
2) L’école

III. Culture d’entreprise et mutations du travail


1) Culture d’entreprise, identité et management
2) Professions et métiers : de la faction au drame social

3) Les nouvelles logiques de GRH : les compétences et le projet

Zoom 1. Sur la logique des compétences

IV. Diversité culturelle, action collective et négociations


1) La diversité culturelle dans les entreprises
2) Les conflits culturels au sein des organisations

3) La gestion de la diversité (réglementation/dispositifs)

Zoom 2. Les discriminations

Zoom 3. Genre et rapports sociaux de sexe : de quoi parle-t-on ?


Introduction :

Les enjeux, la problématique


- La construction du sujet,
- La culture (cohabitation, cohésion sociale, vivre ensemble)
- L’identité,
- Le rapport à la différence
Ce sont des thématiques qui reviennent lors de campagne électorale, c’est des questions de qui nous
somme et de comment on se définit par rapport à une culture collective (état dans lequel on habite ;
ou l’origine dont on est issues ; notre village de naissance…) Toutes ces dimensions qui nous
caractérise, notre identité n’est pas unique, plein de choses nous définissent. Cela nous renvoie à la
manière dont le sujet se construit et vers le rapport qu’on entretient vers la différence.
Comment on se construit à l’égard d’autrui ? Comment on interagi d’une manière pacifié, dans un
contexte de cohésion sociale avec autrui qui est différent de nous ? Quel est notre rapport à la
différence ?
C’est un sujet sensible dans les médias (arguments caricaturaux) qui aboutit à des conflits entre des
groupes/camps opposé.
La culture : Cultura en latin, c’est travailler la terre, progressivement le sens du mot culture a évolué
pour donner des sens différents qui peuvent renvoyer à des notions comme le patrimoine culturelle,
ils ont été abordé et définit dans des logiques nationales qui relèvent de l’identité de la nation.
La culture est l’expression de la totalité de la vie sociale de l’homme. Elle se caractérise par une
dimension collective. Elle est acquise et non pas hérité biologiquement, elle s’acquière.
Boaz (1883-1884) : Rupture d’une idée de race supérieure à une autre
Au-delà de la culture qui est acquise, vient la question de la transmission (famille, école…) et de la
reproduction.
La culture renvoie à la socialisation, elle est le fruit d’interaction permanente, c’est un processus
constant qui se déroule tout au long de notre vie. Cependant, l’approche que propose Bourdieu
permet d’éclairer les conditions de cette transmission, de cette socialisation à travers deux concepts
structurants de sa pensé.
- L’habitus et la Violence Symbolique
L’habitus c’est une matrice de perception et de représentation qu’on a intériorisé, et qui nous
conduis à adopter un certain nombre de normes de comportements. Nous sommes tous fabriquer et
construit par notre milieu d’origine, et par un certain nombre de déterminants sociaux qui vont nous
amener à reproduire ce qui est attendu de nous, d’autant plus rendu possible par le biais de ce qu’il
appelle la violence symbolique/domination symbolique.
Exemple : Les Universités ont été créé pour la reproduction des classes sociales.
Il a fait un ouvrage sur les goûts et les couleurs, il parle de l’adage, comme quoi les goûts et les
couleurs ça se discute. Ils ne sont que reproduction du milieu dans lequel on a évolué (manière de
s’habiller, logement, préférences musicales…), notre goût a été construit socialement et non pas
seulement à notre personnalité. Il y’a des déterminismes qui oriente nos choix.
Il montre quelles sont les mécanismes de la domination masculine (par le biais de l’habitus).
Exemple : Les femmes ont intériorisé ce qui est attendu d’eux en tant que femme (jambes croisé avec
jupe…).

Cours du mercredi 15 septembre 2021 :


1.1 Les faits, les ambiguïtés, le changement

Le sens des mots :

« Multiculturel » : recensé pour la 1ère fois dans la langue anglaise en 1941 pour désigner une société
cosmopolite, composé d’individus sans préjugés (Lacorne, 2003).

Plusieurs cultures cohabitent ensemble sur un même espace.

« Multicuralisme » apparaît dans les années 1970 en Australie et au Canada pour qualifier des
politiques publiques dont le but est de promouvoir et de valoriser la diversité culturelle.

C’est bien plus tard dans les années 1990 qu’on va utiliser ce terme aux Etats-Unis, il se présente
comme une solution culturelle/politique ou les acteurs sont conduits à se situer en fonction de la
présence des autres sur un même territoire.

C’est une position morale ou l’on promeut le respect des différences. Le Multicuralisme pose donc la
question de la différence.

Les modèles explicatifs, les typologies :

Il n’y a pas un mais plusieurs modèles d’espace multiculturel et chacun offre une perspective
différente sur le problème de la cohésion ; 4 modèles, illustrant les principales positions du débat
actuel (d’après Andrea Semprini).

a. Le modèle politique libéral classique

Modèle qui inspire de nombreuses constitutions européennes et américaines, ce modèle opère une
distinction de base entre sphère public et sphère privée. La sphère publique fixe les droits mais aussi
les devoirs civiques et politiques des individus. Comme par exemple, le respect des lois et donc le
paiement des impôts, l’exercice du droit de vote et les libertés d’expression et de mouvements. Dans
la mesure où l’individu se conforme à cet ensemble de droits/obligations et bien il obtient le statut
de citoyen. C’est ce statut qui lui permet d’accéder à l’espace public. En tant que citoyen, il se trouve
sur un plan d’égalité absolue avec ces concitoyens. Dans cette perspective, l’espace public est un
espace par définition neutre et homogène, il est aveugle aux différences. Par contre les différences
ne sont pas niées, mais elles sont renvoyées à l’intérieur de l’espace privé. L’espace privé est un
complément de l’espace public. Tous nos comportements individuels relèvent de la sphère privée.

b. Le modèle libéral multiculturel

Modèle de citoyenneté culturel, on reconnaît le rôle central joué par les dimensions ethniques et
culturelles dans la constitution de l’individu. C’est le modèle opposé. La communauté constitue cette
cohésion/reconnaissance. On a des espaces mono culturelles qui cohabitent, chaque groupe dispose
de son autonomie. Il peut y avoir cependant des conflits entre les groupes. Ce modèle il est
maximaliste, il y’a des formes de revendications/séparations ou d’autonomie politique complète.
c. Le modèle multiculturel « maximaliste »
d. Le modèle du Corporate Multiculturalism

L’horizon de ce modèle est purement économique, l’enjeu des différences est une préoccupation
principale, il correspond typiquement aux stratégies des grandes firmes dont l’objectifs est de
pouvoir faire de la différence un argument de vente. La différence, les groupes ethniques sont des
marchés à capter.

Une tentative de définition (Doytcheva, 2018)

1) Le Multicuralisme est un idéal et un programme politique. Les sociétés ont été de tout temps
plurielles, culturellement diversifiées, mais les réponses politiques à cette diversité ont varié
à travers les époques ;
2) Le Multicuralisme est, ensuite, d’invention « récente » propre, dans sa genèse du moins, aux
démocraties libérales qui ont vu se transformer les enjeux minoritaires en question de justice
sociale ;
3) En tant que programme politique, il implique un changement institutionnel et plus
généralement un rôle actif dévolu aux institutions et aux pouvoirs publics (différent du
métissage, le cosmopolitisme ou l’interculturalité porteuse de perspectives davantage
individuelles, biologiques, esthétique ou culturelle.

1.2 Les défis de l’intégration et de la citoyenneté

La reconnaissance politique et institutionnelle de la diversité culturelle

Comment on considère l’individu dans une société en tant qu’il est un sujet de pouvoir (pouvoir
d’agir)

Le modèle de la citoyenneté à la française

- Des fondements juridique : « neutralisation » de la sphère publique + « soumission » des


citoyens à une volonté générale incarnée par l’Etat (lois + normes administratives).
- Un processus historique qui conjugue l’histoire de la citoyenneté avec celle de la nationalité.

Le droit de la nationalité en France relève du modèle de Sang Prini ou on a une sphère publique
homogène avec une forme de neutralité ou tout citoyens a accès à la sphère publique quand il se
conforme à un certains nombres de règles, il accède donc au statue de citoyen.

Ça amène à réfléchir sur les droits qui sont accordés aux ressortissants nationaux par opposition aux
ressortissants étrangers qui dépendent d’une autre souveraineté nationale. Débats en 1981.
Le droit de la nationalité a évolué, l’idée du droit du sol a évolué aussi (18 ANS requis), le droit de
l’immigration aussi en fonction du droit de la nationalité (encouragement au droit de la
naturalisation pas effectué de la même façon)
Cours du mercredi 22 septembre 2021 :

L’intégration des immigrés :

Abdelmalek Sayad, La double absence. Des illusions de l’immigré aux souffrances de l’émigré, Paris,
Seuil, 1999 (il analyse la sociohistoire de l’immigration algérienne, l’intérêt est de comprendre les
tenants et les aboutissants de l’immigration et ce qu’il nous permet de comprendre c’est que toutes
les formes d’immigration ont des spécificités mais celle-ci est exemplaire de toutes les immigrations.
Elle sort de l’ordinaire et elle contient la vérité de toutes les autres. Il met en avant les conditions
sociales des émigrés avant qu’ils ne le deviennent des immigrés = Analyse des trajectoires)

Il identifie 3 grands âges de l’émigration algérienne, ça commence au moment où les paysans


algériens sont déposséder de leurs terres en 1871 et c’est à partir de là que les premières vagues
d’immigration vers la France vont commencer. Il appelle ça une « émigration ordonnée » ça dure
jusque la 2nd guerre mondiale. Pendant cette période les paysans algériens qui n’ont plus leurs terres
vont se retrouver dans une misère et ils voient dans l’émigration une opportunité pour subsister
pour les familles. Elle se fait comme une forme de mandat, c’est généralement un homme jeune,
père de famille, marié qui devra partir le temps de pouvoir gagner de l’argent sur une période courte
(quelques mois) en revenant au village assez rapidement. C’est donc limité dans le temps et dans les
objectifs, limité les relations etc… Quand ils reviennent c’est presque un acte caché, il reprend sa
place dans la communauté.

La deuxième période commence à l’après-guerre jusque à l’indépendance de l’Algérie. Il l’appelle la


« perte de contrôle », pendant cette période l’appauvrissement des paysans algériens de plus en plus
nombreux, cette situation va déclencher une immigration plus importante dans le sens où des
paysans algériens voient cette immigration comme la seule solution de pouvoir réaliser leurs
inspirations et pour vivre. Malgré, la volonté des plus anciens à maitriser et à mandater, ça va
commencer à déborder, on va plus avoir le même type de profils, les immigrés sont plus jeunes et
l’attachement au statue de paysan va diminuer. L’immigration n’est plus un acte collectif mais un
acte individuel, c’est une aventure plus individualiste. L’immigré de la seconde génération va couvrir
d’abord ses dépenses et puis s’il reste quelque chose il renvoie une part au pays. On est plus dans les
mêmes modalités, ça devient une assistance. Les séjours sont de plus en long voir permanent, les
conditions d’immigré, le rapport au pays, tout se modifie. Ils vont également se confronter plus
étroitement à la société française. Comme les départs sont plus long, le retour à leurs famille n’est
pas pareil (il y’a un certain décalage), la communauté elle n’est pas en capacité de l’intégrer non plus
donc il est seulement « vacancier » dans son propre pays.

La troisième période de l’immigration « colonie algérienne en France » elle démarre après


l’indépendance de l’Algérie mais va accentuer encore plus ce qui était présent dans le deuxième âge
de l’immigration, progressivement une communauté algérienne va s’implanter en France de manière
relativement autonome tant à l’égard de la société française que à l’égard de la société algérienne
dont elle tire ses origines. On va avoir un allongement des séjours qui va aboutir à une quasi
professionnalisation de l’état d’immigré. Une structure permanente se constitue et garantie des
formes de solidarités et d’entraide avec tous les nouveaux arrivants, la condition d’immigré devient
la provisoire durable (effets pour l’immigré qui est balloté entre deux pays de conditions, de
temporalités. C’est toute une communauté qui est en transite. A partir de 1952, l’immigration
devient familiale et non plus que des hommes.

Toute cette immigration est aussi utile pour la France qui a renforcé son économie avec toute cette
main d’œuvre.
Théoriquement, l’immigré quand il arrive sur le territoire français, il est intégré naturellement s’il se
conforme aux obligations/contraintes de l’espace public, il doit également se soumettre à la loi mais
ses différences ne sont pas niées. A partir des années 80, un certains nombres de facteurs vont
crisper les relations autours de l’immigration, ça va devenir un enjeu politique, les enfants de
l’immigration qui auront la nationalité française se mobilisent/manifestent.

L’intégration ailleurs :

L’exemple britannique  Philippe Bourgois, En quête de respect. Le crack à New York, Paris, Le Seuil,
2001

Cours du mercredi 29 septembre 2021 :

II. LES EFFETS DE LA SOCIALISATION

2.1 La famille

Vivre en famille : qu’estce qu’une famille aujourd’hui ?

Sens statistique, sociologique, psychologique, etc.

Données INSEE :

- Le plus faible nombre de mariages enregistré depuis l’après guerre


- On se marie moins et plus tard
- La part des remariages augmente
- Mariage pour tous : environ 7500 mariages entre personnes de même sexe en 2013, et
augmentation constatée en 2014 des mariages portée par le « mariage pour tous » (4,4% de
l’ensemble des mariages de l’année 2014.

Processus continue qui dure tout au long de la vie, l’individu va s’adapter aux normes de son groupe
de référence, il va adapter sa personnalité, ce processus est plus intensif lors de l’enfance et de
l’adolescence dans le cadre de la famille, c’est la socialisation primaire. Mais ce processus se poursuit
aux seins d’autres institutions tout aussi importantes comme l’école, le travail (on y intègre des
normes de comportement). On construit notre identité et donc notre habitus.

La définition de la famille a changé (deux pères, deux mères…) : Evolution de la conception de la


famille mais elle reste le cadre structurant de la socialisation primaire. La famille est un lieu de
transmission de valeurs culturelles, politique, religieuse et de normes/morales.
La transmission des valeurs / La socialisation des jeunesses

« La jeunesse n’est qu’un mot ! » Pierre Bourdieu

On assisterait, en fait, à un rapprochement des valeurs des différents groupes d’âge.

- La famille : (très sollicitée : 85% des 18-29 ans la considèrent comme très importante dans la vie
en 2008, pour 88% des 30 ans et plus).
- Le travail : valeur essentielle pour les jeunes (70%) et les adultes (68%). Les jeunes considèrent
le travail comme un devoir social. Les attentes matérielles seraient en baisse par rapport à la
réalisation de soi.
- Les amis : (57% des 18-29 ans les considèrent comme très importants en 2008) : la variable âge
étant ici très important.
- Les loisirs : 39% des 18-29 ans les considèrent comme très importants.
- La politique : 13% des 18-29 ans choisissent l’item très important. Cela est en augmentation par
rapport à 1999 et est comparable au degré de politisation des adultes.
- La religion : « Certes, l’appartenance des 18-29 ans à la religion catholique a fortement baissé en
trente ans, avec 23% d’appartenance en 2008 contre 43% en 1999 et 55% en 1981. En même
temps, 11% des jeunes appartiennent aujourd’hui à d’autres religions contre 4% en 1981,
augmentation due à la proportion plus importante de jeunes musulmans (7%).

Les valeurs des jeunes Européens en cinq profils


Typologie proposée par Olivier Galland :
- Participatifs confiants : 23% de jeunes confiants dans les autres, impliqué dans les associations
politisés ouverts à l’égard de personnes différentes majoritaires dans les pays du nord et au
centre.
- Individualistes inciviques : ils sont éloigné de la religion et se soucient peu des autre, présent
dans les pays Baltes et un peu en Autriche et Belgique.
- Religieux traditionnels autoritaires : 25% très religieux, adhèrent à des normes morales
traditionnelles, grande méfiance à l’égard de la démocratie, présent au Portugal et dans la partie
Oriental de l’Europe.
- Religieux hyper-participatifs : 4%, forte religiosité, forte participation religieuse, politique et
associative, très engagé, des jeunes protestants et des jeunes catholiques.
- Individualistes en retrait : 28%, se sent peu concerné par le sort des autres, mais cette forme
d’individualisme n’est pas associé à une contestation des normes ni une adhésion à des idées
politiques autoritaires, ces jeunes sont caractérisé plus par le retrait et la méfiance.

La socialisation politique des jeunes (A. Muxel)

2.2 L’école

Un lieu d’apprentissage des relations sociales (hiérarchie, codes)

Des processus de sélection sociale masquée


- Bourdieu Pierre et Passeron Jean-Claude : Les héritiers (1964) et La reproduction (1970)
- Dubet François (1991), Les lycéens
- Beaud Stéphane (2003), 80% au bac et après ?

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