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Question 1.

a) Après avoir défini la citoyenneté dans ses éléments essentiels,

C’est d’abord un idéal, c’est-à-dire des valeurs mobilisatrices ; c’est ensuite un


ensemble articulé de normes politico-juridiques, c’est-à-dire des droits et des devoirs
qui se légitiment les uns les autres et sont garantis par le pouvoir politique qui pour
l’essentiel s’exerce dans le cadre de l’Etat-nation ; c’est enfin un certain nombre de
pratiques effectives des citoyens pour participer activement à l’animation de la vie
collective dans la Cité.

b) Veuillez identifier les éléments qui, depuis quelques années et récemment, ont
contribué au renforcement de l’identité citoyenne de nos compatriotes.

Tout enfant grâce d’abord à l’entourage de ses parents va apprendre à respecter


l’autre. Par exemple, lorsqu’en présence des parents, un jeune enfant dans une
fratrie enlève avec force à son frère le jouet que celui-ci a entre les mains, les
parents vont intervenir pour lui expliquer que son comportement vis-à-vis de son petit
frère n’est pas acceptable car il doit apprendre à lui parler et lui demander s’il peut
obtenir son jouet. Bref, apprendre à vivre une vie sociale où il n’est pas tout seul sur
la planète mais où il doit cohabiter avec d’autres et les respecter dans ce qui est
aussi leur droit ; dans ce cas-ci, le droit, pour le plus jeune, de continuer à jouer avec
le jouet et de le céder à son frère après une démarche « pacifique » de celui-ci.

Question 2.
Dans le cadre du lien existant entre citoyenneté et démocratie, veuillez citer
a) Les éléments qui permettent de comprendre la fragilité de celle-ci et

La démocratie, avec laquelle la citoyenneté est en lien étroit, n’est pas répandue
partout dans le monde (elle ne le serait que dans moins de la moitié des Etats du
monde, actuellement).
De plus, rappelons encore qu’elle ne l’a jamais été en permanence dans l’histoire
des pays qui actuellement la mettent en œuvre. Ainsi, il s’est passé plus de mille ans
entre son « invention » par la Grèce antique (Vème siècle avant J-C) et sa
redécouverte à partir de la Renaissance (XVème-XVIème siècle) en Europe.

b) Les transformations essentielles qui l’ont marquée au cours du temps.

Rappelons aussi les profondes transformations qui ont marqué la démocratie. Ainsi,
la démocratie était directe dans les Cités grecques antiques mais ne concernait
qu’une minorité de citoyens. Les nouvelles démocraties nées au XVIIIème siècle
(aux Etats-Unis d’Amérique en 1776 ou en France en 1789) sont dorénavant
représentatives, organisées dans le cadre d’Etats-nations. Elles connaîtront
ultérieurement un élargissement continuel des droits civils, politiques et sociaux des
citoyens (garanties judiciaires aux personnes, établissement progressif du suffrage
universel, mise en place d’un Etat-Providence).
Question 3.
Veuillez
a) Identifier et illustrer les grandes étapes de la reconnaissance des différents droits
dans l’Histoire et

Les valeurs citoyennes s’incarnent dans un ensemble de normes concrètes qui


concernent les droits et les devoirs des citoyens et délimitent ainsi un « vivre
ensemble au quotidien ». Ceux-ci sont articulés les uns aux autres et forment un
statut juridico-politique garanti pour l’essentiel par l’Etat-nation dont nous faisons
partie. Selon la classification proposée par T.H. Marshall6, la reconnaissance des
droits s’est faite dans l’Histoire à partir de la reconnaissance
➔ Des droits civils (comme la liberté de conscience et de pensée, le droit à un
procès équitable, le droit de propriété, …),
➔ Des droits politiques (droits de vote sur base d’un suffrage universel et égal,
droit d’éligibilité aux fonctions politiques, droit de concourir pour les emplois
publics, droit de pétition, …) et
➔ Des droits socio-économiques (droit de se syndiquer, droit au travail, au bien-
être, à l’éducation, à la sécurité sociale) qui ne sont apparus, en général, que
durant le XXème siècle dans les pays occidentaux à travers l’Etat-
Providence.

b) Expliquer la notion de « communauté de citoyens ».

La citoyenneté apparaît comme un principe d’inclusion qui intègre, dans la nation


démocratique, l’ensemble des citoyens, malgré et au-delà de leurs différences de
nationalités et d’origines culturelles, de religion et de convictions philosophiques,
d’opinions politiques, de langues, de profession, de statuts socio-économiques,
d’âge, de genre ou de région.
Cette intégration dans une même « communauté de citoyens », selon l’expression de
D. Schnapper, serait source d’une identité collective à travers un sentiment national
de solidarité, capable de transcender les intérêts particuliers et les identités
spécifiques. Cette intégration dans cette même « communauté de citoyens »
permettrait de réguler les inégalités et conflits internes propres à l’espace socio-
politique concerné.

Question 4.
a) Quelles sont les différentes formes de la participation citoyenne à la vie publique et

Cette participation peut prendre :


➔ Des formes « conventionnelles », comme la participation aux élections
organisées par les gouvernements ou ;
➔ Des formes « non conventionnelles », dans le cadre
◆ D’actions collectives autonomes (protestations publiques par voie de
pétition ou de manifestations13) ou ;
◆ D’adhésion à des associations à vocation
● Locale (associations de quartiers),
● Sociale (type « Restos du Cœur »),
● Socio-professionnelle (organisations syndicales de travailleurs
salariés) ou ;
● Internationale (Greenpeace, Amnesty International, …).

b) Comment les désigne-t-on ?

Sont aussi parfois appelées « citoyenneté par le bas » (elle est particulièrement
développée dans les pays anglo-saxons14) par différence avec une « citoyenneté
par le haut », plus « passive » car instituée par les dirigeants (comme les assurances
sociales, organisées par le chancelier Bismarck, pour les travailleurs du Reich
allemand à la fin du XIXème siècle).

Ainsi, on parlera de « civisme » ou encore d’esprit civique à propos de l’ensemble


des attitudes marquées par l’attachement et l’engagement des individus aux
principes de la citoyenneté, notamment dans leur versant « devoirs et
responsabilités» envers la vie collective.

Question 5.
a) Quelles sont les différentes causes des incivilités et

On peut en répertorier 4 :
➔ Le développement de la tolérance vis-à-vis des déviances mineures (par
exemple, jeter sa canette vide par terre plutôt que dans la poubelle à
proximité ; jeter de sa voiture des papiers d’emballage le long de la route
plutôt que les jeter dans la poubelle une fois rentré chez soi ;…) ; cette
augmentation de la tolérance vis-à-vis des déviances mineures doit sans
doute être mise en relation avec une plus grande mobilité géographique des
populations qui, en diminuant les relations d’interconnaissance, affaiblit la
pression sociale, tant chez ceux qui l’exercent que chez ceux qui la
subissent.
➔ Un relâchement de l’autorité parentale dans la mesure où celle-ci est
d’ailleurs de plus en plus souvent relativisée chez les enfants par d’autres
modèles normatifs proposés par les médias, notamment ; de plus, certains
parents semblent délaisser l’autorité parentale car ils répugnent à faire usage
de relations autoritaires dans le foyer qu’ils souhaitent d’abord hédoniste17,
non-contraignant.
➔ Une certaine frustration sociale due à des difficultés chez certains
jeunes de parvenir à s’intégrer socialement de manière satisfaisante
(faible niveau scolaire obtenu, diminution des activités de travail peu
qualifiées, difficultés d’adaptation aux changements technologiques sur le
marché du travail).
➔ Un affaiblissement du contrôle des institutions, policières et judiciaires,
qui, débordées par d’autres priorités (dont la lutte contre le terrorisme, par
exemple) délaissent ces petites infractions. Or, une norme sociale ou
juridique qui est de moins en moins réprimée finit par perdre sa valeur
contraignante et donc normative.
b) Quels rapports y a-t-il entre civilité et citoyenneté ?

Si citoyenneté et civilité ont des points communs (la vie dans l’espace public
opposée à la vie en privé), elles ne se confondent pas : la première a une dimension
politique, civique (elle concerne l’organisation et le fonctionnement de la « Cité »), la
seconde a une dimension civile, interpersonnelle concernant la vie quotidienne dans
nos différents espaces de vie.

Question 6.
Dans le cadre du cours, nous avons dit que ce que vise la philosophie ne correspond pas à
une certitude scientifique mais qu’il s’agit plutôt d’un examen critique de nos actes, de nos
idées, de nos valeurs.
a) A partir de là, certaines personnes considèrent que presque chacun peut s’estimer
compétent en matière de réflexion philosophique. En quoi cela serait-il une difficulté
pour la philosophie par rapport à la science ? Expliquer.

La philosophie est cette conception générale de l’existence tirée de l’expérience


vécue. Une des difficultés de compréhension dans ce domaine est que presque
chacun s’estime compétent ou à la prétention de s’y connaitre et de pouvoir
participer au débat sans aucune préparation. Tandis qu’en science c’est le contraire,
on reconnait que l’étude, l’entrainement et la méthode sont des conditions
nécessaires à la compréhension.

En effet, la philosophie est une activité réflexive et critique qui n’est pas un avoir
mais une recherche, une réflexion sur l’ensemble de nos savoirs et nos pouvoirs. Le
savoir scientifique est le pouvoir technique proprement dits ne sauraient avoir leur
finalité et leur sens en eux-mêmes.

b) Pourquoi y a-t-il une différence entre les questions que posent les philosophes et
celles posées par les scientifiques ?

La philosophie est la réflexion sur les savoirs, réflexion sur les fins c.à.d. les buts de
l’action ?
Cette réflexion implique donc de réfléchir à travers notre existence, à l’orientation à
donner à nos actes. Elle pose également des questions qui lui sont propres.

Les sciences expliquent comment tel phénomène plutôt que tel autre se produise.
Seule la philosophie pose :

➔ Le problème de l’être : Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien


?
➔ Le problème des valeurs : Qu’est-ce que la Justice, la Beauté, la
Vérité ?
➔ Le premier problème de la liberté, de l’existence et la morte, c.à.d. le
problème de la destinée humaine.

Le questionnement philosophique a pour particularité que celui qui questionne se


trouve directement concerné par les questions qu’il pose.

c) D’autre part, la philosophie est considérée par certains comme superflue et


nuisible. Que veulent-ils dire ?
➔ La philosophie est superflue : elle détournerait l’homme de sa tâche réelle qui
est de s’occuper de ce qui est utile à sa vie ici et maintenant.
➔ La philosophie est nuisible : elle sape l’ordre, elle stimule le questionnement
et donc l’esprit d’indépendance, voire de révolte et d’indignation.

La réponse à ces critiques est que la philosophie peut seulement se communiquer.


En cela, elle ne résiste pas quand on la rejette comme elle ne triomphe pas quand
on l’écoute. L’essence de la philosophie, c’est la recherche de la vérité, non sa
possession. Philosopher c’est « être en route » vers cette vérité de soi que l'on
construit en partie à travers ses actes.

Question 7.
a) Veuillez définir, avec précision, les notions, concepts de morale, d’éthique et de
déontologie.

« Science du bien et du mal, théorie de l’action humaine en tant qu’elle est soumise
au devoir et a pour but le bien » (Le Robert)

Les « actes de l’homme » sont tous les actes, volontaires ou non, accomplis par
l’homme.

Les « actes humains » sont les actes que l’homme accomplit par sa volonté.

La morale s’applique donc aux « actes humains » seuls, elle ne considère que
l’homme qu’en tant qu’il est maître de ses actes. Elle nous apprend à vivre notre vie
en faisant tout ce que nous avons à faire par devoir.

L’éthique correspond à :
➔ Une réflexion sur les fondements et les contenues de l’action ainsi que sur la
« vie bonne ».
➔ Une recherche des principes qui permettraient que, dans l’action, on parvient
au bonheur personnel et à l’harmonie sociale.

Elle « recommande » c.à.d. qu’elle indique, conseille, préconise. Elle requiert une
reconnaissance des réalités et vise à nous permettre de faire des évaluations
morales plus réfléchis, plus critiques et plus relationnelles du comportement d’autrui,
de l’organisation de la société ou de nos propres décisions et comportements. Elle
s’intéresse à ce qui est juste et s’interroge sur les normes morales qui doivent régir
les comportements humains.

L’éthique professionnelles, souvent appelée déontologie, est une branche de


l’éthique appliquée qui s’intéresse aux problèmes moraux particuliers qui se posent
aux professionnelles. Elle s’appuie sur un dialogue pluridisciplinaire (philosophie
morale, droit, etc.) pour développer une perspective décentrée.

b) Quels liens est-il possible de mettre entre la morale, l’éthique et la déontologie ?

L’éthique sert de « toile de fond » à la déontologie, elle correspond à la recherche


d’une qualité de l’action. La déontologie applique donc les principes généraux de la
moralité à l’activité professionnelle, notamment en déterminant les devoirs
personnels, interpersonnels et sociaux dans l’exercice de la profession.
Question 8.
a) Après avoir défini valeurs et normes,

Les valeurs correspondent, aux sens philosophiques, à la recherche d’une certaine


perfection, de l’ordre du Juste, du Beau, du Bien ; bref, ce qui devrait être par rapport
à ce qui est. Il s’agit de tout ce qui peut revêtir une importance :
➔ Pour qui que ce soit,
➔ De quelque point de vue qu’il se place,
➔ Dans quelque contexte qu’il soit situé,

Les valeurs s’énoncent à travers un principe de jugement qui exprime « ce qui


importe ». Elles renvoient de manière constante à un absolu mais les valeurs sont
fortement dépendantes de l’environnement socioculturel dans lequel elles
s’inscrivent et de la dimension subjective qui les portent.

Une norme, au sens original, c’est un sens de mesure géométrique. Elle désigne
aussi le caractère régulier d’un phénomène du point de vue de sa fréquence
d’apparition dans l’espace et le temps. C’est, ici, un sens statistique. C’est aussi
l’instrument qui rend possible l’activité de juger, discriminer : « Ce qui ne se fait pas
», le licite de l’illicite.

b) Veuillez indiquer s’il y a un lien entre ces notions et pourquoi ?

Oui, il existe un lien car c’est la norme qui va permettre de concrétiser la valeur de
l’action au quotidien. On peut dire que les normes se reposent sur les valeurs.

c) Qu’est-ce que le droit positif et le droit subjectif ?

Le droit positif se présente comme des ensembles plus ou moins codifiés de règles,
émanant d’un pouvoir politique. C’est un ensemble de normes générales et
abstraites s’appliquant à l’ensemble des ressortissants d’une territoire donné sous
une forme légale à travers des textes (lois, décrets, ...).

Le droit subjectif présente, quant à lui, sous la forme d’un ensemble de valeurs et
d’idéaux, de caractère moral et politique, de portée universelle, que les hommes
peuvent opposer à titre de revendication légitimes face à une situation ou un pouvoir
jugés injustes.

Question 9.
« Il nous arrive à tous de faire face à des problèmes moraux et de porter des jugements
moraux. » Sur base de ce constat,
a) Quelles sont les deux caractéristiques d’une démarche d’évaluation, de jugement
moral ?

En réaction à des informations qui nous sont transmises, il est fréquent d’évaluer les
comportements d’autrui, les institutions et les pratiques admises dans notre société
ou dans d’autres sociétés. Il s’agit de jugements moraux. Il est important de se
rendre compte qu’en tant que membres de la société, nous évaluons
quotidiennement, sur le plan moral, les nombreux choix qui se présentent à nous.
Les évaluations morales peuvent avoir trait à des problèmes complexes :

Exemple :

Le fils du Président Sarkozy, après avoir brigué un poste à responsabilité au niveau


de l’arche de la défense, en est venu, sous la pression des médias et de l’opinion
publique, à retirer sa candidature à cette fonction.

➔ On y trouve le jugement moral suivant : On ne peut pas faire de


discrimination sociale de quelque forme que ce soit parce que cette personne
est le fils ou la fille de telle personne qui occupe une fonction importante dans
la société.

Mais aussi à des questions bien quotidiennes qui reposent sur des principes
rationnels qui ont une certaine généralité et ne sont pas arbitraires.

Exemple :

A un moment donné en soirée, Marie se lève et va éteindre la TV. Commence alors


un bref monologue intérieur dont l’objet porte sur la question de savoir :

➔ Si elle devrait passer une partie de la nuit à lire un roman, quitte à manquer
son travail le lendemain ;
➔ Pour qui voter aux prochaines élections qui auront lieu dans quelques
semaines.

Ainsi, lorsque Marie envisage de ne pas aller travailler le lendemain, elle fait appels
aux principes courants selon lesquels on doit respecter ses engagements et autrui et
qu’il faut être cohérent.

Certains problèmes de nature éthique se résolvent assez facilement comme la


décision de Marie d’aller au travail le lendemain. Contrairement à la réflexion de
Marie sur son vote aux élections.

b) Quel serait le rapport entre les jugements moraux que nous tenons et notre identité
(ce que nous sommes) ?

L’éthique fait l’examen de la justification rationnelle de nos jugements moraux. Elle


vise à nous permettre de faire des évaluations morales plus réfléchis, plus critiques
et plus rationnelles du comportement d’autrui, de l’organisation de la société ou de
nos propres décisions et comportements. Ces jugements moraux sont fréquents
dans nos vies, ils composent et reflètent notre identité ainsi que le genre de
personnes que nous désirons être. Ils témoignent du genre de sociétés. Ils guident le
choix de nos investissements de temps, d’énergie et de ressources, et ont de ce fait,
une influence sur le type de vie que nous menons.
Question 10.
Identifier, à partir des énoncés qui vous seront précisés sur la copie d’examen, les types de
jugements auxquels ils appartiennent.

Question 11.
A partir de l’approche éthique mentionnée sur la copie d’examen, veuillez en établir les
caractéristiques principales de manière claire et cohérente.

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