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Individualisme et lien social

Objectif

Connaitre les liens entre individualisme et lien social.

Points clés

Il ne faut pas assimiler l’individualisme à la seule définition courante qui le confond avec le repli sur soi
et l’égoïsme. L’individualisme est présenté comme la source de nombreux maux de notre société mais
n’en est-il pas seulement le fruit et non la cause ?

L’individualisme est aussi basé sur des valeurs positives comme la liberté ou l’égalité des droits et des
chances pour tous les individus. En ce sens, il n’est pas forcément synonyme de rupture du lien social.

L’individualisme est souvent vu comme un effet néfaste créé par les sociétés modernes.

Qu’en est-il réellement ?

1. L'individualisme

a. Définir l'individualisme

L’individualisme est une notion polysémique. Dans un sens courant, généralement accepté,
l’individualisme est vu comme un repli sur soi, il est synonyme d’égoïsme et de rupture du lien social.
C’est un principe alors assimilé au « chacun pour soi », à la perte d’un sentiment collectif et de
solidarité.

Mais il existe d’autres sens à l’individualisme, plus positifs. Au sens politique, l’individualisme
correspond à une conception de la vie en société dans laquelle l'individu constitue la valeur centrale.
Cette notion met alors l’accent sur la liberté de l’individu, son autonomie et elle est donc liée au principe
démocratique et à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Dans un sens plus sociologique, l’individualisme correspond à une libération de l’individu par rapport
aux contraintes sociales. Il n’est plus seulement un membre du groupe parmi d’autres mais une
personne avec sa différence, des droits et des devoirs particuliers. L’individualisme se comprend comme
un affranchissement par rapport aux tutelles traditionnelles (sociales, familiales, religieuses) à l’image de
l’émancipation des femmes après la Seconde Guerre Mondiale.

b. Comment l'individualisme est-il apparu dans les sociétés modernes ?

Sous l’Ancien Régime, l’individu est nié : il n’est qu’une partie d’un groupe. Les individus appartiennent
par la naissance à des ordres (Clergé, Tiers-État, Noblesse) qui déterminent leur place dans la hiérarchie
sociale. Mais l’enrichissement d’une partie du Tiers-État par le commerce (classe qui deviendra la
bourgeoisie) fait apparaître l’idée que l’individu peut transformer sa vie et ne pas rester cantonné dans
le rôle qu’on lui a assigné. La hiérarchie sociale est bousculée et ce mouvement conduira à la Révolution
française de 1789. Celle-ci proclamera la fin des ordres et des privilèges acquis à la naissance et l’égalité
des droits pour tous les citoyens. L’individualisme est alors indissociable de la démocratie.

Petit à petit, ce processus permet d'arracher l'individu à l'emprise de la collectivité afin de prendre en
charge son propre destin, de construire sa propre personnalité, d'effectuer des choix personnels ; il se
libère des normes de la religion, de l’emprise de l'État, du travail, de la famille, etc. Cet individualisme va
aller en s’accroissant tout au long du XXe siècle avec la réaffirmation de l’égalité des chances, de la
démocratie mais aussi de la société de consommation et de loisirs qui vont développer l’idée de la
jouissance personnelle et du droit au bien-être pour tous.

2. Les effets de l'individualisme

a. Une société moins solidaire

L’individualisme est donc vu comme un danger pour le lien social car :

du point de vue de la famille, il serait responsable de la montée des divorces car les individus privilégient
leur bien-être personnel et n’hésitent plus à briser les liens familiaux. De plus, ceux-ci seraient aussi
fragilisés du fait de l’accroissement de l’autonomie revendiquée par les membres de la famille (par
exemple les enfants) ;

dans le travail, l’individualisme croissant créerait des tensions entre les salariés qui désirent progresser
dans la hiérarchie. L’entreprise favoriserait ce phénomène en individualisant de plus en plus les
carrières, les rémunérations… De plus, les combats collectifs seraient amoindris car les individus font un
calcul rationnel. Dans ce cas, ils laissent le soin aux autres de mener le combat pour en retirer les
bénéfices éventuels sans en subir les coûts (théorie du passager clandestin). La baisse du taux de
syndicalisation pourrait être expliquée par ces manifestations de l’individualisme ;

dans le domaine politique, l’individualisme se manifesterait par une baisse de l’action militante (baisse
des effectifs dans les partis politiques ou certaines associations) et par une plus forte abstention lors des
élections. A. de Tocqueville parlait au XIXe siècle d’un risque majeur pour la démocratie de voir les
individus se replier dans la sphère privée, au détriment de la sphère publique. Cela pouvait, selon lui,
déboucher sur une forme de « despotisme » où le pouvoir serait abandonné à des élites inamovibles ;

une partie des conflits s’est transformée en luttes structurées autour de la défense d’intérêts
particuliers, comme les conflits contre l’implantation d’une centrale nucléaire à proximité de zones
résidentielles (mouvements sociaux dits NIMBY de l’anglais « Not In My BackYard ») ;

on peut constater aussi la crise de légitimité que traverse la protection sociale collective. Les systèmes
de retraite par répartition par exemple sont remis en cause suite à leur coût énorme pour la collectivité.
Les systèmes collectifs d’assurance maladie sont critiqués car ils sont présentés comme inefficaces et
gangrénés par la fraude, ce qui fait qu’une partie de la population les rejette et souhaite un système plus
individuel comme dans les pays anglo-saxons.

b. L'individualisme peut renforcer le lien social

Cette vision du lien social, en partie détruit par la montée de l’individualisme, doit être relativisée. En
effet, les diverses études montrent que le lien social ne s’affaiblit pas mais qu'il est en mutation. La
solidarité familiale reste entière (la famille reste un refuge moral et affectif) et les nouveaux liens de
filiation ou d’alliance ne sont pas moins denses que ceux du mariage ou de la famille nucléaire. Les
individus participent de manière plus importante aujourd’hui à des associations culturelles ou sportives
et les associations caritatives comptent de nombreux bénévoles. De plus, la solidarité nationale n’est pas
en reste comme le montre le succès annuel de manifestations comme le Téléthon ou les Restos du
Cœur.

Les Français ne se désintéressent pas de la politique, de nombreux forums de discussion sont ouverts
dans les médias ou grâce aux nouveaux moyens de communication en ce qui concerne les débats publics
(le débat sur le référendum pour une constitution européenne en 2005 en est un bon exemple).

Enfin, la recherche de son intérêt personnel ne peut-il pas conduire à se tourner vers les autres ?
N’existe-t-il pas un individualisme relationnel ?

On peut prendre le cas des jeunes diplômés célibataires qui privilégient leur carrière mais qui ont une
vie sociale très intense. De la même manière, de nombreuses personnes font le choix de participer à des
associations humanitaires ou caritatives en partie dans une optique individualiste (pour se nourrir de
nouvelles expériences, voyager, améliorer leur curriculum vitae). Cet individualisme-là conduit alors vers
les autres et enrichit le lien social.

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