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Sujet : Discute cette affirmation de Friedrich HAYEK : « Plus

grande est la surface de la société couverte par l’État, moins celui-ci n’a
de chances d’être démocratique. »

Développement
Il existe plusieurs modes d’organisation sociale. Au nombre de
ces modes, nous avons la démocratie. La démocratie fait office d’un
régime qui plait et dont la disparition créé des inquiétudes. C’est dans
ce sens que s’inscrit cette affirmation de Hayek : « Plus grande est la
surface de la société couverte par l’État, moins celui-ci n’a de chances
d’être démocratique. » Il se pose ainsi le problème des impacts de l’Etat
sur la démocratie. Dans ce cadre, après avoir montré en quoi l’extension
des pouvoirs de l’Etat réduit l’espace démocratique dans une nation,
nous relativiserons nos propos en soutenant que l’Etat peut bien être
présent sur tout le territoire sans pour autant faire partir les vertus
démocratiques.

Par l’Etat, il faut entendre une institution chargée de gérer les


personnes et les biens dans une société. C’est aussi une organisation
politique et juridique s'exerçant sur une population installée sur un
territoire, tandis qu’une société démocratique est une société dans
laquelle la souveraineté appartient aux citoyens et où l’égalité et le
respect des lois règnent. Ainsi affirmer qu’une société a moins de
chances d’être démocratique si la surface couverte par l’Etat est grande,
c’est vouloir signifier que le pouvoir appartient de moins en moins aux
citoyens à mesure que l’institution chargée de gérer les personnes et les
biens sur un territoire étend son pouvoir.
Effectivement, plus grande est la surface de la société couverte
par l’Etat et moins celui-ci a de chances d’être démocratique. Une telle
affirmation se comprend aisément lorsqu’on sait que d’une part, la
démocratie est née de la volonté de mettre l’individu au cœur de son
existence. La démocratie est le régime qui accorde la liberté aux
citoyens dans tous les domaines. En effet, l’idéal démocratique en lui-
même cherche à garantir l’égalité et les libertés fondamentales, à
autonomiser le citoyen ordinaire, à résoudre les différends par un
dialogue pacifique, à respecter les différences et à contribuer au
renouveau politique et social sans heurts. Or, si l’Etat intervient, il
imposera des limites aux citoyens. A titre illustratif, nous pouvons
évoquer le cas des Etats confessionnels, dictatoriaux ou communistes
qui privent les citoyens de leurs libertés.
D’autre part, qui parle de l’Etat parle de la puissance publique, il
doit exister un appareil d'Etat doté d'un pouvoir normatif, et surtout du
monopole d'utilisation de la force. En d'autres termes, si l'Etat n'est pas
le seul à pouvoir édicter des normes, il doit être le seul à pouvoir exiger,
y compris par la force, le respect des normes qu'il édicte. En un mot, il
doit être obéi. Mais, cette obéissance de la part des gouvernés peut être
volontaire, dans ce cas le monopole de la force est légitime, ou subi,
c'est l'hypothèse de régimes dictatoriaux. Mieux, Dans le cadre de la
recherche du bien et de la sécurité commune, l'État va étendre sa
compétence, par exemple en s'intéressant à la santé, à l'éducation, etc.
On a alors un risque de paternalisme étatique. Le risque de dégradation
des libertés présent dans le projet de maintenir la sécurité est aussi
présent dans l'objectif de faire le bien commun
Voilà autant de raisons qui nous poussent à soutenir que si la
surface couverte par l’Etat est grande, la société perd de plus en plus
son caractère démocratique. Cela dit, nous ne devons pourtant pas
perdre de vue que l’Etat peut bien couvrir toutes les couches sociales
sans que la société démocratique ne perde de sa qualité.
Effectivement, la surface couverte par l’Etat peut être grande sans
que ce dernier ait moins de chance d’être démocratique. Une telle
position se comprend si l’on sait d’une part que l’Etat joue plusieurs
rôles très bénéfiques pour la population. Cette idée se comprend si nous
savons que l’Etat est une institution qui assure la sécurité et le bien-être
de tous les citoyens. Dans ce cadre, quand on parle de l’Etat moderne,
on a à faire à trois pouvoirs à savoir, le pouvoir exécutif, le pouvoir
législatif et le pouvoir judiciaire. Mieux, si au sein des fins qu'on associe
couramment à l'État on trouve la sécurité et le bien commun, l'État a
donc pour fonction première d'éviter la guerre, extérieure ou civile, et
de maintenir la sécurité. À cette fonction strictement négative
(empêcher que...) s'ajoute souvent un aspect positif : participer au bien
commun, au mieux être de tous, voire au « bonheur » des administrés
(ce qui n'est pas sans poser problème). C’est le cas par exemple de
toutes les réformes sociales qui voient le jour au Bénin pour soulager
les peines des populations comme par exemple le fait d’offrir à
plusieurs enfants un repas chaud par jour pour les maintenir à l’école.
D’autre part, avec la décentralisation qui est le corollaire de la
démocratie, l’Etat peut bien être présente partout sans pour autant
étouffer les libertés. En effet, La décentralisation territoriale est, elle,
d'une autre nature. Il s'agit ici de créer des entités juridiques distinctes
de l'Etat dotées de la personnalité morale et basées sur une
circonscription territoriale donnée, comme par exemple les communes,
les départements ou les régions. Ce procédé permet, en plus de
rapprocher les décisions des administrés, de faire prendre en charge par
ces derniers le destin de leur province et, dans le même temps, de
renforcer le respect des exigences démocratiques. Concrètement, ces
collectivités sont dotées de la personnalité morale et s'administrent
librement par des conseils élus, ce qui est le gage d'une certaine
autonomie par rapport au pouvoir central. De plus, ces collectivités
doivent être dotées de compétences propres de façon à ce que les
conseils élus disposent véritablement d'un pouvoir de décision. Par
ailleurs, elles doivent être dotées de ressources propres suffisantes de
manière à leur permettre d'assurer, par elles-mêmes, la mise en pratique
de leurs compétences, sans dépendre du bon vouloir des autorités
centrales. C’est le cas de la République du Bénin où les citoyens
s’administrent librement par le biais de leurs représentants élus.
En raison de ces considérations, nous pouvons affirmer que la
présente de l’Etat sur tout un territoire ne peut pas forcément signifier
le recul de la démocratie.
En définitive, la question de l’Etat dans sa relation avec la
démocratie est l’objet de nombreuses réflexions et de préoccupation
permanente. Nous avons eu à montrer que la trop grande présence de
l’Etat peut rimer avec le recul démocratique. Mais certaines analyses
nous ont aussi amené(e) à relativiser cette thèse au profit de l’idée selon
laquelle l’Etat peut bien être présente sur tout le territoire et être au cœur
du renforcement de la démocratie. Nous pensons que le tout dépend du
type d’Etat auquel les citoyens ont à faire. En tout Etat de cause, il
renvient aux citoyens d’être très vigilants et d’exercer la veille
citoyenne. Mais la question qui se pose est de savoir si une société
moderne peut se concevoir sans Etat.

Sujet :
Commente cette affirmation de Régis DEBRAY en te référant aux
réalités du monde contemporain et aux réalités du monde éducatif: « Il
n’y a plus de limites à car il n’y a plus de limites entre ».

Développement
Dans nos sociétés traditionnelles, on constate très aisément
le respect des normes et de beaucoup d’interdits qui tendent à
hiérarchiser les sociétés et à créer une harmonie au sein des couches
sociales. Mais de plus en plus, tout porte à croire que nous vivons dans
un monde où tout semble permis. C’est dans ce sens que s’inscrit cette
affirmation de Régis Debray : « Il n’y a plus de limites à car il n’y a
plus de limites entre ». Il se pose ainsi le problème des raisons justifiant
l’absence de limites à. Dans ce cadre, après avoir clarifié l’affirmation,
nous montrerons en quoi l’absence de limite à toutes choses peut elle
justifier l’absence de limites entre les hommes.

Ce qui importe de comprendre par cette affirmation, c’est que


tout devient permis parce qu’on confond tout. Autrement dit, nous
sommes aujourd’hui dans la permissivité des mœurs parce qu’on n’a
plus d’égards pour rien. Effectivement, il n’y a plus de limites à parce
qu’il n’y a plus de limites entre. Une telle affirmation se comprend
aisément lorsqu’on sait que d’abord, la limite entre devrait permettre
d’instaurer des hiérarchies, des différentes entre les hommes, des
frontières entre les choses et les hommes en vue de mieux profiter des
choses ou les uns des autres. Lorsqu’il n’y a de limites, tout se passe
sans repère et ainsi chacun peut faire ce qu’il veut de sa vie et même de
l’autre. Or, tout a sa raison d’être dans la vie, tout à une finalité qu’il
faut respecter. Ensuite, l’éducation que reçoit nos enfants aujourd’hui
est largement influencée par l’esprit de la mondialisation. En effet, le
monde est devenu un village planétaire, et ce, avec les médias qui
investissent tous les familles et qui influencent l’éducation des enfants.
Or, ce que la mondialisation actuelle apporte, c’est l’initiation à des
comportements égoïstes et très individualistes. Cela amène les jeunes à
se faire leur propre vision de la vie, au détriment des valeurs
traditionnelles qui instaurent des limites. Le monde est ainsi en crise sur
le plan des valeurs et par la rupture avec le passé. Mieux, on voit
aisément que les parents perdent sérieusement leur boussole en matière
d’éducation parce que les enfants ne les respectent plus du tout. Dans
les écoles, c’est le même comportement qu’on observe, ce qui rend
difficiles les activités pédagogiques et amène beaucoup d’enseignants à
ne plus savoir à quel saint se vouer. A titre illustratif, nous pouvons
évoquer le conflit des générations qu’on observe aujourd’hui. On peut
ajouter à tout cela la montée en flèche de l’homosexualité, des violences
sur mineurs, de la communauté LGBT, etc. Par ailleurs, sur le plan
médical et sanitaire, on remarque aisément qu’on peut aujourd’hui
tenter de faire toutes sortes d’expériences sur le corps humain parce
qu’on n’a plus aucun respect pour l’humain. L’être humain est chosifié
et il n’y a plus ainsi de limite entre le corps d’un être humain et le corps
d’un animal. C’est ce qui explique la mise sur pied d’une discipline
qu’on appelle la bioéthique qu’on peut définir comme l’étude des
problèmes éthiques posés par les avancées en matière de biologie et
médecine et dont le but est de lutter contre les dérives en matière
biomédicale. Enfin, comme on peut le constater, avec la mondialisation
et la globalisation, l’esprit capitaliste s’est rendu maître de nos vies.
Cette situation n’est pas indifférente au crash de nos traditions, à la
destruction de nos valeurs de fraternité sur fond du respect de la
hiérarchie. Ainsi, une fois que nos traditions sont en train de disparaitre,
tous les comportements semblent permis, l’homme n’ayant plus de
repères. Il faut même dire que cet esprit capitaliste et de profit a atteint
même le cœur des gardiens de nos traditions qui n’hésitent pas à les
utiliser à des fins commerciales. Par exemple, il n’est pas rare de
remarquer que certains de nos secrets traditionnels qui faisaient notre
identité culturelle sont cédés contre de l’argent.
Cela est tant et si bien vrai qu’on ne peut s’empêcher de soutenir
que l’absence de limite à est bien justifiable par l’absence de limite
entre.

Ainsi, la question de l’absence de limite dans ses relations avec la


société est l’objet de nombreuses réflexions et de préoccupation
permanente. Nous avons eu à montrer que le monde est en perte de
vitesse parce que de plus en plus, les frontières s’estompent au profit du
libertinage et de la permissivité des mœurs. Nous pensons qu’il faut
vraiment une véritable prise de conscience des risques que l’on court
sur ce plan et le système éducatif doit être fortement mis à contribution
pour inverser la tendance. Mais la question qui se pose est de savoir si
on peut espérer que cette tendance à la confusion puisse disparaître un
jour.

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