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Dissertation Philosophie Tronc Commun

Depuis toujours, l'humanité a vécu sous de nombreux systèmes, tous différents les uns des
autres. En passant d'un État de nature à des systèmes monarchiques, oligarchiques, démocratique,
dictatoriaux ou encore sous des « démocratures » ( des dictatures qui ressemblent, de l'extérieur, à
des démocraties. ) l'Humanité fonctionne, toujours aujourd’hui, sous des systèmes tous différents.
Cependant, leur base reste la même : unir une population dans un but de bien vivre ensemble. La
question qui reste à se poser est « L'État doit-il contrôler la société et l'individu ? ». Pour essayer d'y
répondre, nous verrons dans une première partie les caractéristiques de la dictature, puis dans une
seconde partie les caractéristiques de l'anarchisme ou d'états trop laxistes, et enfin dans une dernière
partie l'Équilibre.

Premièrement, on peut prendre l'exemple de la Corée du Nord, une dictature qui contrôle sa
population et les individus, jusqu'à leur faire intégrer des idées et une idéologie propre à l'État en
lui-même. Cela crée une population que l'on peut caractériser de fanatique ou fanatisée. Cette
population fanatisée a plusieurs caractéristiques : elle croit notamment que tout ce que gouverneur
fait est alors juste et légitime, et qu'elle se doit d'accomplir ses envies. Pour exemple, on peut
prendre les Croisades, des massacres dont le seul départ a été une vérité imposée par une institution,
qui ont été suivis par des années de guerres, de pillages et de viols. Cette violence institutionnalisée
est due à une unification de la population, qui est alors obligée de supprimer toute diversité de son
paysage urbain. Cela a pour effet une intolérance visible qui mène à une violence directe sur des
personnes qui seraient alors « anormale ». Cette unification est notamment visible, comme en
Arabie Saoudite actuellement, où l'homosexualité est passible de la peine de mort. Ces violences
sont donc comparables à celles des Croisades. En revanche, au delà des violences vues de
l'extérieur, depuis l'intérieur du pays, où la population est fanatisée, ces violences semblent juste et
alors la population et les individus sont, même si totalement contrôlés, tout à fait unis : c'est
notamment ce qui fait la force d'un Léviathan, d'un dictateur ou d'un monarque.

Ensuite, on peut voir que cette précédente méthode de fanatisation ne fonctionne seulement
dans un pays où la presse et l'information est directement contrôlée par ce Léviathan. Alors, comme
en Russie, l'État prend le contrôle de la presse et diffuse uniquement les choses qui l'arrangent, où
alors des infox, qui conditionnent la population a penser que tout ce que fait l'État est alors justifié,
qu'il fait ça pour le bien de tous. Dans cet État, où le Léviathan est maître, il diffuse alors des
informations qui paraissent vraies et qui le flattent, qui l'iconise aux yeux du peuple, il est alors
comme un demi-dieu, quelqu'un qui peut faire l'impossible. Ces informations sont un peu comme la
métaphore de la pierre de Spinoza : la population pense donc avoir des nouvelles qui sont
totalement vraies et/où légitimes : elle se sent alors libre, elle a l'impression que la presse en elle-
même est neutre, mais il n'en est rien : c'est d'une impulsion du Léviathan que cette impression
perdure. C'est une illusion de liberté. Le Léviathan est alors là uniquement pour créer à sa
population fanatisée et unifiée une raison de se sentir libre : celle d'être protégée par un demi-dieu
qui sait ce qu'il fait. On peut encore le voir en Corée du Nord, où des statues du dictateur en place
sont érigées de partout, des portraits de lui dans les écoles et dans les maisons ; il y est vénéré.

Enfin, le Léviathan a pour principe de gouverner par la peur ; c'est d'ailleurs grâce à cette
capacité qu'il est le gouverneur de ses sujets. En effet, L'État du Léviathan a pour valeur la peur, il
contrôle avec elle les passions de son peuple. Précisément, il contrôle les passions déviantes, celles
qui n'ont pas pu être bloquées par l'éducation selon Freud. Il contrôle alors en installant des lois
liberticides qui ont pour effet la peur de la sanction chez ses sujets. Les lois sont alors, pour l'État,
l'épée de Damoclès des pulsions déviantes. On a pu retrouver ça dans les pays gouvernés par des
religieux, ou alors à une époque où l'État et la religion n'étaient pas séparés. Alors, le peuple était
effrayé des sanctions qui pour le coup étaient divines, des punitions qui vont jusque dans l'au-delà.
Cette manière de contrôler cette population est celle de l'État du Léviathan. Comme on a pu le voir
lors des bûchers de Salem par exemple ou des chasses aux sorcières de manières générales, la
religion était un moyen simple et rapide de justifier l'extermination de cette diversité qui choquait
tant.

Dans cette seconde partie, nous verrons les caractéristiques d'un État trop laxiste ou d'un
groupe humain anarchiste. D'abord, c'est un système qui sur le papier est très intéressant, car il
permet à chacun de vivre comme iel le souhaite. Hors, beaucoup de contraintes doivent
nécessairement être remplies pour que ce système ait une chance de fonctionner. D'abord, on peut
voir la nécessité d'une morale commune. En effet, comme le dit Hobbes, « l'homme est un loup
pour l'homme ». Les conséquences d'un manque de morale ou du moins un manque d'une morale
qui soit commune serait une loi de la jungle, qui consisterait en les plus forts qui reprendraient le
contrôle et/ou ruineraient l'anarchie présente. Tout le monde doit être sur un pied d'égalité et des
règles communes doivent être installées, établies par la conscience et la culture commune. Dans ce
cas où la morale est commune et les idées partagées, l'humain qui vit dans ce système doit alors
développer sa pitié, au delà même de son amour égocentrique, car celui-ci le place au dessus des
autres. Développer sa pitié permet alors de se mettre à la place des autres et donc de ne pas leur
faire subir ce que l'on ne veut soit même pas subir, pour ne pas rendre la phrase de Hobbes réelle.

Puis, on peut voir que ce système est uniquement utilisable à petite échelle. En effet, le
manque de contrôle sur une plus grande zone empêcherait alors de surveiller la morale de chacun, et
que celle-ci soit en accord avec celle du groupe. Alors, ce système est utilisable à une échelle
réduite, qui ferait passer les groupes pour des sortes de « clans ». Encore plus important que cette
petite échelle, le problème de la morale : comment permettre à chacun d'avoir la même morale que
le groupe ? Le problème majeur n'est en réalité pas la mise en place de ce système, mais bien
d'assurer dans la durée sa fonctionnalité. Une éducation bien équilibrée et commune permettrait à
chacun de résister à ses pulsions, pulsions humaines telles que la soif de pouvoir ou le goût du luxe.
En effet, les pulsions de chacun seraient alors un énorme problème pour le bien-vivre du groupe.

Dans cette troisième partie, nous verrons pourquoi l'équilibre est actuellement le meilleur système
qui ait été crée. La démocratie représentative est un mélange de ces deux systèmes ; assez stricte
pour maintenir l'ordre mais aussi assez souple pour permettre au peuple/ aux sujets d'amener leurs
idées et leurs élus au pouvoir. De plus, son plus grand avantage est qu'elle reste applicable à grande
échelle, contrairement à l'anarchisme. Elle ne nécessite pas non plus que tout le monde ait la même
morale. On peut en effet voir en France par exemple que énormément de gens ont des idées, des
religions, des valeurs et des modes de vie diamétralement opposés. Pourtant, la société tient debout,
et les lois, malgré leur caractère liberticide, amène quand même la protection et l'assurance d'un
certain bien-être/bien-vivre aux gens. Cependant, comme tout système, elle doit faire des
compromis pour empêcher sa chute. Ici, elle doit assouvir certaines passions du peuple pour
empêcher la naissance de révoltes qui risqueraient de détruire le système. Cependant, par cette
assouvissement de certaines pulsions, elle laisse libre court à un épicurisme moderne, totalement
opposé à l'épicurisme antique, celui originellement distribué par Épicure lui-même. Un épicurisme
qui consiste en excès, un assouvissement immédiat de tout les désirs, et qui est dangereux, car il
donne une impression de liberté totale à l'être humain. Comme le dit si bien le proverbe populaire,
« qui vole un œuf vole un bœuf ». Cette liberté donnerait alors le « droit » à ces gens de faire tout ce
qui leur passe par la tête.

Enfin, le bien et le mal serait alors discernés par le système de la Justice, la balance aveugle
qui met fin aux conflits internes de la société. Cette justice est objective par rapport à la politique,
mais elle fais quand même partie du système, elle y est liée tout en restant objective. Par exemple,
on peut voir les élus qui passent quand même dans les tribunaux après leurs mandats, ce qui montre
l'objectivité de cette Justice par rapport au système politique lui-même, celui qui crée les lois qui
permet à la justice de trier les cas et d'être objective. Ces mêmes élus sont amenés au pouvoir selon
le bon vouloir du peuple, ils créent des lois en fonction de l'avis des gens : ils incarnent en quelque
sorte la personnalité des électeurs. Cependant, la Justice n'empêche pas tout à bannir comme le
ferait un Léviathan par la peur, elle permet seulement de les limiter : c'est tout le problème d'un
système comme celui-ci.

Pour conclure,  nous pouvons dire que l'État doit contrôler les individus et la société dans
une certaine mesure ; les extrêmes mènent toujours à des dérives qui sont malsaines et éloignées de
l'idée de base du système. L'avantage d'être au milieu se fait tout de suite voir : une forme
d'assurance de bien faire, d'assurer le minimum syndical est alors installée, tout en contrôlant par la
même occasion la majorité des pulsions déviantes. C'est le moyen le plus sûr d'arriver aux fins du
peuple. Comme le disait Winston Churchill, « la démocratie est un mauvais système, mais c'est le
moins mauvais de tout les systèmes. »

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