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De la démocratie en Amérique

Alexis de Tocqueville
Résumé
La lecture porte sur la Partie IV du Tome II
Voici la structure de l’œuvre :

ATTENTION : il faut bien définir chaque terme

2019
Tome II, Partie IV
De l’influence qu’exercent les idées et les
sentiments démocratiques sur la société politique

Tocqueville prévient le lecteur : il va reprendre des éléments


qu’il a déjà développés dans les parties précédentes, mais
cette fois-ci, dans le but de montrer l’influence des idées et
des sentiments sur le gouvernement.

Chapitre premier
Dans ce premier chapitre, Tocqueville va expliquer dans les
grandes lignes les conséquences de l’égalité des conditions.
L’égalité mène à 2 tendances :
Première tendance : l’égalité mène les hommes vers
l’indépendance.

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Mais comment ça indépendance ? Quelle indépendance ?

• Vu qu’avec l’égalité, tout le monde se retrouve à peu près


au même niveau, chaque individu a de moins en moins
besoin de l’autre !

Donc les hommes sont indépendants entre eux.

• Il y a aussi l’indépendance face au pouvoir politique.

Avec l’égalité, les individus ne supportent pas qu’il y ait un


pouvoir au-dessus d’eux !

Ils développent une sorte d’indocilité, c’est-à-dire qu’ils ne


se laissent pas faire, ils refusent de se plier aux règles, et ils
contestent le pouvoir.

Ce désir d’indépendance leur donne l’amour de la liberté


politique, c’est-à-dire que les hommes veulent que le
gouvernement reste sous leur contrôle.

Cela les pousse à mettre en place des institutions libres :


c’est-à-dire des organisations indépendantes du
gouvernement.

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Cette indocilité et cet amour pour la liberté politique peuvent
facilement mener à la première menace : l’anarchie.

L’anarchie, c’est absence de pouvoir, cela veut dire qu’il


n’y a pas de gouvernement ou d’autorité qui commande.
En étant indépendant, aucun individu n’est sous la
domination d’un autre.

La deuxième tendance est une tendance contraire : l’égalité


peut mener les hommes vers la servitude, c’est-à-dire que le
pouvoir a une emprise totale sur chaque individu.

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Pour Tocqueville, cette seconde menace est invisible, cachée
dans l’ombre, ce qui fait que la servitude est difficile à éviter.
Au contraire, l’anarchisme, lui, est évident, c’est donc facile de
l’éviter.

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Chapitre 2
Tocqueville présente les idées des peuples démocratiques,
c’est-à-dire, la manière qu’ont les individus de s’imaginer la
démocratie, comment ils la conçoivent.
De manière naturelle, quand les gens pensent à la démocratie,
ils pensent à l’égalité, ce qui veut dire que tout le monde doit
être traité de la même manière.
Pour répondre à cette exigence, les individus pensent que le
pouvoir doit être le même pour tout le monde.
De manière naturelle, cela pousse à la centralisation du pouvoir
dans le but de former un pouvoir unique.

Ce n’était pas le cas dans l’Ancien Régime…


Avec l’aristocratie, la tendance naturelle était d’avoir des
pouvoirs secondaires, ou encore pouvoirs intermédiaires.

Que veut dire pouvoirs secondaires ?


Ce sont des pouvoirs indépendants par rapport au pouvoir
central.

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Pourtant, la monarchie absolue n’est-elle pas censée
donner tous les pouvoirs au roi ?
En réalité, le roi n’était pas seul pour administrer la société
: les nobles étaient là pour l’aider.
Mais ils avaient une forme d’indépendance : chacun avait
un petit bout de pouvoir qu’il pouvait appliquer
indépendamment de son côté.
Le pouvoir n’était pas unique, mais sous la forme de
plusieurs pouvoirs secondaires répartis entre les nobles.

Revenons sur nos idées démocratiques : en plus d’un pouvoir


unique, le peuple demande une législation uniforme. Cela veut
dire que les lois et les règles doivent être les mêmes pour tout
le monde !
Donc au fur et à mesure, les individus sont de plus en plus
égaux.

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Les américains ont l’idée que le pouvoir doit être choisi par le
peuple, mais une fois qu’il est en place, ils reconnaissent que
ce pouvoir a le droit de tout faire !
Cette idée se répand en Europe, et plus particulièrement en
France, car la Révolution a effacé les pouvoirs secondaires de
l’Ancien Régime pour laisser place aux idées d’un pouvoir
unique qui applique les mêmes lois pour tout le monde.

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Chapitre 3
Avec ces idées sur la démocratie, les hommes ont de nouveaux
sentiments.

Déjà, la démocratie leur donne l’amour de la tranquillité.


En effet, maintenant que tout le monde est au même niveau,
l’individu ne doit rien à personne, et il n’attend rien de
personne. Il n’a ni supérieurs, ni inférieurs.
Donc il se suffit à lui-même : ce qui veut dire qu’il se focalise
sur ses propres affaires et sur sa vie privée, par exemple
travailler, s’enrichir, et avoir des loisirs avec sa famille et ses
amis.
De là vient son amour du bien-être et son amour de la
tranquillité.

Mais il y a une conséquence : cet individu n’a ni le temps, ni


l’envie de s’occuper des affaires communes et il se fout de la
politique.

C’est ce que Tocqueville appelle l’individualisme : les citoyens


se désintéressent des affaires publiques pour se retirer dans
leur sphère privée.

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Vu qu’ils ne peuvent pas s’occuper des affaires publiques, les
citoyens vont déléguer cette tâche au pouvoir central, le seul
qui peut faire ça de manière égale.

Cela rend chaque individu indépendant et faible :


• L’indépendance du citoyen le rend orgueilleux et fier
• Mais en même temps, il ressent le besoin d’être conduit. Le
fait de tout déléguer à l’Etat le rend faible.

Pour préciser, Tocqueville emploie aussi le mot débilité,


ce qui veut dire faiblesse, et non pas stupidité.

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Un autre sentiment important, c’est l’amour de l’égalité. Cela
veut dire que les gens ressentent le besoin d’être égaux.
Plus il y a d’égalité, plus l’amour de l’égalité augmente.
Pourquoi ?
Comme tout le monde est au même niveau, le moindre
privilège va être flagrant.
Les individus voient de plus en plus les privilèges, et leur
jalousie leur donne envie de les rabaisser.
Donc on va demander une législation toujours plus uniforme
qui va encore plus égaliser les conditions, ce qui va encore plus
mettre en avant le moindre privilège, etc, etc

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Pour Tocqueville, il y a une bonne et une mauvaise manière
d’aimer l’égalité :
• La bonne manière d’aimer l’égalité, c’est l’excitation qui
pousse chaque individu à devenir plus fort.
• La mauvaise manière d’aimer l’égalité, c’est la jalousie et la
haine de tout privilège.

Dans ce cas, les faibles attirent les plus forts à leur niveau.

Cela mène à l’asservissement général de toute la


population.

Cette dynamique est bénéfique pour le gouvernement, car


il aime l’uniformité. Plus c’est uniforme, plus c’est facile de
diriger.

L’Etat n’a plus besoin de traiter les cas particuliers, car tout
le monde doit être logé à la même enseigne.

Pour finir sur les sentiments, les individus adorent l’idée du


pouvoir central, mais ils vont constamment détester les
représentants de ce pouvoir.

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Chapitre 4
Dans les chapitres précédents, on a vu que les idées et les
sentiments tendent à concentrer le pouvoir.
Dans ce chapitre, Tocqueville présente les facteurs qui
influencent l’évolution de la centralisation.
Il y a des facteurs qui augmentent la centralisation…
Et des facteurs qui diminuent la centralisation.

Tocqueville a identifié ces facteurs en étudiant la situation


dans différents pays.

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La liberté
Plus les individus sont libres, plus la centralisation du pouvoir
est difficile.

• En Amérique, la liberté est ancienne. En effet, les colonies


ont importé les institutions britanniques qui avaient déjà
une bonne conception des libertés individuelles.

Donc entre citoyens américains, il n’y avait pas de maitre ou


de serviteur (il faut exclure les femmes et les esclaves dans
ce raisonnement).

Bref, chacun savait se gérer lui-même, et ils n’avaient pas


besoin de l’état pour s’en sortir.

Cela diminue la centralisation

• Au contraire, en Europe, les gens n’étaient pas libres avec la


monarchie absolue. Une fois que la monarchie est écartée,
la tendance sera à la centralisation.

Liberté

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Les révolutions violentes (instabilité sociale)
• Les peuples qui ne sont pas libres en Europe cherchent à
faire tomber l’aristocratie.

Mais les aristocrates sont les seuls qui savent comment


administrer la cité. Une fois qu’ils sont éliminés, comme
personne ne sait comment diriger ça, tout est délégué à
l’Etat.

Donc, ça augmente la centralisation.

• En France, « révolution violente » fait référence à La Terreur


sous la première République.

La Terreur est une période où tous ceux qui s’opposaient à


la République était guillotinés ou fusillés, sans discuter… Ce
mouvement est mis en place par des républicains appelés
les Montagnards, et c’est Robespierre qui en est à la tête.

Plus tard, Napoléon va devenir empereur, ce qui correspond


à une centralisation extrême des pouvoirs.

• Les américains, eux, n’ont pas fait de révolution pour


devenir libres, car ils l’étaient déjà.

Ils ont fait une « petite » révolution, mais dans le but de


devenir indépendants.

Révolutions violentes
(Instabilités sociales)

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L’ignorance du peuple
Plus les citoyens sont ignorants, plus ils sont obligés de se
tourner vers le gouvernement, car lui seul est assez habile pour
administrer la cité.
Donc plus il y a une différence de connaissances entre le
souverain et le peuple, plus la centralisation devient possible.

• Tocqueville prend l’exemple de l’Egypte où le souverain a


fait appel aux lumières de l’Europe pour centraliser le
pouvoir et régner sur un peuple ignorant.

Ignorance du peuple
(Différence avec le souverain)
La guerre
En temps de guerre, le peuple sent qu’il faut que quelqu’un
prenne le contrôle, car il ne faut pas traîner pour prendre des
décisions.
Donc le pouvoir se concentre plus facilement dans les mains
du souverain !

Guerre

L’aristocratie
On a vu que l’Aristocratie forme une multitude de pouvoirs
secondaires.
Donc la centralisation est plus difficile.

Si le mec au pouvoir aime l’aristocratie, il va ralentir la


centralisation pour garder les pouvoirs secondaires.

Aristocratie
Chapitre 5
Dans ce chapitre, Tocqueville montre qu’avec la centralisation
du pouvoir en Europe et en France, il est plus facile d’étendre
ce pouvoir dans tous les domaines de la société.
Pour l’instant, je vais juste énoncer ces différents domaines.
• L’Etat met la main sur le pouvoir exécutif, législatif et
judiciaire.
• Il gère les affaires sociales, l’éducation, la religion.
• Il gère l’argent et l’industrie.
• Il va même s’étendre jusqu’à la vie privée de chaque
individu.

Au contraire, dans l’aristocratie avant la Révolution,


l’administration de ces domaines était déléguée à plusieurs
personnes indépendantes.

Avec le renversement de l’aristocratie, il y a eu le renversement


de tous ces pouvoirs secondaires, et tous ces pouvoirs se sont
concentrés dans les mains de l’Etat.

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Pour Tocqueville, plus le pouvoir central s’étend, plus les
nations se rapprochent du despotisme démocratique.
Le seul moyen de contrer cette centralisation extrême, ce sont
les associations.
Quand l’individu est seul, il est faible, car il est au même niveau
que tout le monde.
En s’associant, les hommes peuvent créer une entité plus forte,
plus riche et plus influente, ce qui constitue un contre-pouvoir
face au gouvernement.
Encore faut-il que l’Etat ne prenne pas le contrôle de ces
associations.

Tocqueville évoque de nouveau les deux révolutions qui


s’opèrent en sens contraire :
• La première qui est pour la liberté, et donc qui affaiblit le
pouvoir (vers l’anarchisme)
• La deuxième qui est contre la liberté, et donc qui renforce le
pouvoir (vers le despotisme et la servitude)

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Chapitre 6
Dans ce chapitre, Tocqueville précise le fonctionnement du
despotisme dans une démocratie.
Il faut vraiment faire attention au terme « despotisme »,
car il a un tout nouveau sens dans le cas de la démocratie.
Normalement, le despotisme correspond à un régime où
tous les pouvoirs sont concentrés dans la main d’un seul
et même homme, qu’on appelle le despote.
Mais alors, ce n’est pas compatible avec la démocratie où
le pouvoir est réparti dans plusieurs mains…
En fait, le despotisme démocratique désigne la
concentration dans le pouvoir central. Ce n’est plus une
personne, mais une entité… C’est un despotisme sans
despote.

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Ce nouveau genre de despotisme est qualifié de « mou ».
Tout est modéré : il ne violente pas les hommes, il ne les
tourmente pas, mais il les affaiblit et les uniformise.
Bref, ce despotisme est plus doux et plus étendu. Il est
indolore, imperceptible, donc très dangereux.

Ce despotisme est aussi qualifié de « pastoral », ce qui veut


dire qu’il s’introduit dans la vie privée des individus pour les
guider.
Le pouvoir se charge de leur bien-être.
« Pastoral » fait référence au berger qui a le rôle de guider
son troupeau.

D’ailleurs, Tocqueville compare le peuple à des moutons, et le


gouvernement à un berger…

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Voici les caractéristiques de ce despotisme :
• Le peuple est une foule d’hommes semblables et égaux.
• Ils s’occupent de leurs propres affaires dans le but de se
procurer de petits et vulgaires plaisirs
• Et on part du principe que le peuple n’est pas capable de se
gérer tout seul car il n’est pas assez éduqué pour ça. Donc
au-dessus d’eux s’élève un pouvoir immense qui se charge
de veiller sur leur sort en s’assurant qu’ils sont heureux.

Ce pouvoir central permet de répondre à leur faiblesse, à leur


besoin d’être conduit.

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Il faut aussi satisfaire leur désir de liberté.
C’est le rôle du système représentatif, c’est-à-dire que c’est le
peuple qui va élire les représentants du pouvoir central.
Le peuple utilise sa liberté pendant un court instant pendant
les élections, et il ne va pas utiliser sa liberté dans d’autres
occasions.
En effet, vu que le pouvoir central enlève les soucis, il n’a plus
vraiment besoin d’utiliser son libre arbitre en dehors des
élections, il n’a plus besoin de penser par lui-même, et il n’a
plus besoin de faire l’effort de choisir sa vie.

Donc chacun repart dans la servitude et dans ses petites


affaires personnelles.
Pour Tocqueville, le système représentatif n’est clairement pas
un remède, car cela ne permet pas aux citoyens d’agir
concrètement sur les petites affaires politiques du quotidien.
Ils peuvent juste choisir comment ça va se passer dans les
grandes lignes, et les petits détails seront gérés par le pouvoir
central.

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Chapitre 7
Tocqueville répète que dans un régime démocratique, il faut
plus se méfier du despotisme que de l’anarchie.
Pour lui le despotisme n’est pas une fatalité, et il peut être
évité.
Pour cela, il faut sauver la liberté et l’introduire dans la
démocratie
Il met en avant 3 remèdes :
• Tout d’abord, les associations. Elles permettent de
regrouper des individus faibles pour construire une entité
forte qui pourra avoir une indépendance face au pouvoir
central. Cela s’inspire des pouvoir secondaires de
l’aristocratie, sans les injustices.

• Le deuxième remède, c’est la liberté de la presse. Comme


chaque individu est isolé et faible, la presse lui permet
d’avoir un contact avec les autres.

• Le troisième remède, c’est un pouvoir judiciaire qui met en


avant les libertés individuelles. Cela veut dire que ce
pouvoir doit défendre l’intérêt des individus, et non pas
l’intérêt du pouvoir central. Cela constitue un contre-
pouvoir face à la puissance du gouvernement.

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Ensuite, Tocqueville explique pourquoi les révolutions sont
nocives :
• Déjà, l’aristocratie disparait pendant la révolution, mais les
habitudes restent bien ancrées. Donc l’aristocratie refait
surface sous une autre forme.
• En plus de ça, le fait de faire des révolutions dans tous les
sens peut devenir une habitude, ce qui trouble la mise en
place d’un système.

Enfin, Tocqueville dénonce les deux idées contraires de


l’époque :
• Il y a ceux qui pensent que l’égalité va forcément mener à
l’anarchie, donc ces gens-là abandonnent la liberté car ils la
jugent trop dangereuse.
• Et il y a ceux qui pensent que l’égalité va forcément les
mener dans la servitude, donc ils s’y plient volontairement.

Pour Tocqueville, il y a un juste milieu qui promet un avenir


prospère !

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Chapitre 8
Dans ce dernier chapitre, Tocqueville prend un point de vue
plus personnel.
La société démocratique vient tout juste de naître et c’est
difficile de prendre du recul sur la question.
Il va quand même dire comment il voit la démocratie dans le
futur.
Il n’est pas super enthousiaste avec l’idée d’une société
uniformisée.
Il est même prêt à regretter l’Ancien Régime, mais il reste
quand même optimiste car pour lui, les nations démocratiques
ont la capacité d’éviter les pièges, et elles ont la force de
choisir la liberté.

Ce résumé ne suffit pas pour assurer aux épreuves

Pour aller plus loin

Le Joker
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