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GROUPE
ADEPAUD
DeniseMAEVA
Hoba
DEMOCRATIE & ASSIENAN
SAMUEL
GOORE LOU
HOBA DENISE
Travail groupe 2
PROFESSEUR :
Dr ADAMA
EUGENE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. DEMOCRATIE
1. DEFINITION ET ORIGINES
2. LES DIFFERENTES
FORMES DE DEMOCRATIE
3. LE FONCTIONNEMENT DE
LA DEMOCRATIE
4. Principes de la démocratie
II. DEVELOPPEMENT
1. DEFINITION ET ORIGINE
DU DEVELOPPEMENT
2. LES INDICES DE
DEVELOPPEMENT
III. DEMOCRATIE ET
DEVELOPPEMENT
CONCLUSION
INTRODUCTION
1
Le thème « démocratie et développement » refait
régulièrement surface. Certains travaux récents étant consacrés à ce
sujet, il apparaît utile de faire le point sur cette question, et surtout
sur les liens qui unissent ces deux termes. Ainsi, nous serons amenés
à répondre au problème suivant : quelles sont les relations entre
démocratie et développement ? Démocratie implique-t-elle
obligatoirement développement ?
Après avoir présenté sommairement chacun des deux concepts, nous
vous présenterons les éventuels concordances et discordances qui
peuvent exister entre les deux.
I. DEMOCRATIE
1. DEFINITION ET ORIGINES
Que signifie le mot « Démocratie » ? issue des mots grecques
anciens « démos » et « kratos » qui signifient respectivement peuple
et pouvoir, la démocratie se traduit par « le pouvoir du peuple ».
Ainsi, parles-t-on de régime démocratique dans un régime politique
où la souveraineté est détenue par le peuple, sans aucune distinction
faite.
Origines
La démocratie est née dans la cité grecque antique d’Athènes,
suite à une crise économique et politique que traversait ladite cité.
Cette dernière est donc à l’origine de ce nouveau modèle politique.
A la fin du IVe siècle avant Jésus Christ, Athènes traverse d’énormes
troubles économiques et politiques, qui repose sur deux faits :
Premièrement, la mise en vigueur d’une loi qui a rendu bon
nombre de personnes esclave du fait de leur endettement a
provoqué une insurrection populaire. Deuxièmement, l’apparition de
2
la monnaie et l’essor du commerce a enrichit une branche de la
population, qui ne supporte plus d’être dirigée par les nobles.
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contrôlent éventuellement le gouvernement, comme en
France. Toutefois, cette forme présente certaines limites :
Il peut il y avoir une insuffisance de la représentativité
dans la mesure ou les délégués n’ont pas forcément
les mêmes réalités que l’ensemble du peuple.
Les intérêts des élus peuvent diverger avec ceux des
électeurs.
Bien souvent il est quasiment impossible d’être élu
sans parti.
Elle peut donc souvent ne pas être très efficace.
La démocratie participative ou semi-directe : elle fait une
synthèse de la démocratie directe et représentative. Les
citoyens élisent leurs représentants qu’ils chargent d’élire les
lois mais peuvent toujours, à travers des referendums par
exemple, approuver ou refuser ces lois à l’exemple de
l’Irlande ; aussi, les citoyens peuvent utiliser le recall ou rappel
en Français qui permet à un nombre suffisant de citoyens de
réclamer l’interruption du mandat d’un élu ou d’un
fonctionnaire. (Prenons l’exemple de Gray Davis en 2003, ex
gouverneur de la Californie).
3. LE FOCTIONNEMENT DE LA DEMOCRATIE
D’après ce qui a été dit précédemment la démocratie
actuelle est l’héritage de la civilisation athénienne ? Il convient
alors de vous présenter avant tout son fonctionnement.
La démocratie athénienne est fondée sur plusieurs institutions
et leur fonctionnement est décrit par le schéma suivant :
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FONCTIONNEMENT DE LA DEMOCRATIE ATHENIENE
L’Ecclésia est la principale institution : il s'agit de
l'assemblée du peuple. Tous les citoyens peuvent y
participer. Elle se réunit trois ou quatre fois par mois sur la
Pnyx, près de l'Acropole. Les citoyens votent les lois à
main levée, ils élisent une partie des magistrats (les
stratèges) et jugent les hommes politiques malhonnêtes.
Tout citoyen peut proposer une loi.
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Les dix stratèges (magistrats militaires élus par l'Ecclésia),
sont les plus importants.
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Le Président de la République représente le pouvoir exécutif. Il
le partage avec le gouvernement. L’élection du Président de la
République au suffrage universel direct renforce son pouvoir. En
effet, en étant élu par l’ensemble des citoyens il devient le
président de tous. L’Assemblée nationale et le Sénat forment le
parlement. Cette institution détient le pouvoir législatif. Seule
l’assemblée nationale est élue au pouvoir universel direct. De ce
fait, elle est l’institution principale au sein du pouvoir législatif.
Le parlement contrôle le gouvernement car il possède la
possibilité de le renverser. Enfin le pouvoir judiciaire est exercé
par les tribunaux et les magistrats chargés de faire respecter la
loi.
4. LES PRINCIPES DE DEVELOPEMENT
La démocratie est un idéal universellement reconnu fondée sur les
principes suivants :
L’égalité et les droits de la personne : Toutes les personnes ont
une valeur égale, toutes ont les mêmes possibilités et ne
doivent pas faire l’objet de discrimination quelconque. Les
droits de tous les citoyens sont protégés.
La liberté économique : Le gouvernement autorise la propriété
privée de biens et d’entreprises.
La charte des droits : Une liste des droits et libertés des
citoyens. Ce document limite les pouvoirs du gouvernement,
explique les libertés qui sont garanties à tous et protège la
population des abus de pouvoir du gouvernement
La règle de droit : Tous sont égaux et ont droit sans distinction
à une égale protection devant la loi, sans discrimination.
Personne ne peut se placer au-dessus de la loi – cela comprend
les élus, la police ou les membres de l’armée. Les lois sont
appliquées de façon égalitaire, juste et uniforme.
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Le contrôle de l’abus de pouvoir : Par abus, on entend
l’utilisation de fonds publics par des représentants du
gouvernement à leur propre usage ou l’exercice du pouvoir
d’une façon illégale. Afin d’offrir une protection contre ces abus
de pouvoir, les gouvernements démocratiques sont souvent
structurés de façon à limiter les pouvoirs des titulaires de
charges gouvernementales.
Les élections justes et équitables : Les élus sont choisis par le
peuple (notamment les citoyens adultes) de façon juste et
équitable. Il ne doit y avoir aucun obstacle au vote, aucune
intimidation, corruption ou menace aux citoyens avant ou
pendant une élection.
Les systèmes multipartites : Les systèmes multipartites
permettent au gouvernement de bénéficier d’une diversité de
points de vue et de proposer aux électeurs différents candidats
et idéaux, ou différentes politiques. En son absence, l’on parle
de dictatures ou d’autocraties.
La participation des citoyens : La participation des citoyens au
sein d’une démocratie est plus qu’un droit, elle est un devoir.
Elle est essentielle à une saine démocratie.
La responsabilité et la transparence : Les élus sont
responsables de leurs actions et doivent rendre des comptes à
la population. Les fonctionnaires doivent prendre des décisions
et exécuter leurs tâches en fonction des souhaits et de la
volonté de ceux qu’ils représentent, et non d’eux-mêmes.
L’appareil judiciaire indépendant : Les tribunaux et l’appareil
judiciaire doivent être impartiaux.
La tolérance politique : Les sociétés démocratiques font preuve
de tolérance politique et les droits des minorités et d’autres
groupes sont protégés. On parle de laïcité.
Accepter les résultats des élections : Les perdants et leurs
partisans doivent accepter d’avoir perdu une élection, puisque
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la démocratie dépend du transfert pacifique des pouvoirs d’un
parti à un autre.
II. Développement
1. DEFINITION ET ORIGINE
DEFINITION
Le terme de développement, utilisé dans les sciences humaines,
désigne l’amélioration des conditions et de la qualité de vie
d’une population, et renvoie à l’organisation sociale servant de
cadre à la production du bien-être. Définir le développement
implique de le distinguer de la croissance. Cette dernière
mesure la richesse produite sur un territoire en une année et
son évolution d’une année à l’autre, telle qu’elle est prise en
compte par le Produit Intérieur Brut (PIB). Elle ne dit rien, en
revanche, sur ses effets sociaux. Elle n’informe donc que peu
sur le niveau de vie et encore moins sur la qualité de vie. La
croissance peut contribuer au développement, mais tel n’est
pas toujours le cas et on parle de croissance sans
développement quand la production de richesse ne
s’accompagne pas de l’amélioration des conditions de vie.
Inversement, même en l’absence de croissance, la priorité
donnée aux productions les plus utiles et une plus grande
équité dans la distribution des biens produits améliore les
conditions de vie des populations et crée du développement.
Amélioration du bien-être, le développement relève donc
davantage du qualitatif que du quantitatif.
ORIGINES
En provoquant passions, engouements, illusions ou désillusions,
le concept de développement confirme, bien au-delà de la
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diversité des contenus qu’on lui a attribués et des multiples
réflexions qu’il a suscitées, la forte prégnance d’un phénomène
dont les linéaments peuvent encore faire l’objet de définitions
controversées et d’interprétations protéiformes. Le contexte
est surprenant : il y a cinquante ans, le terme de
développement était pratiquement inconnu dans la théorie des
sciences sociales comme dans la pratique de la politique
économique ; aujourd’hui, son usage est celui d’un lieu
commun et l’abondante littérature qu’on lui a consacrée
marque, tant pour les scientifiques que pour l’opinion publique,
une prise de conscience aiguë de ce qui reste encore le plus
grand voire le plus dramatique problème de l’humanité : le
sous-développement.
Au cœur de l’explosion intellectuelle et politique favorisée par
les grandes tendances socio-économiques de l’ordre d’après-
guerre, la problématique du développement/sous-
développement constituait « cet enjeu essentiel » qui,
polarisant les débats d’idées et la vie politique, engendra une
suite de théories « cherchant chacune à se faire passer pour la
solution enfin découverte des problèmes de développement ».
Cependant, au-delà des efforts –intellectuels, politiques et
économiques− concertés consentis au Nord comme au Sud, le
concept de développement alimente encore la confusion et
autorise les discours les plus variés, tant il recoupe et engage en
même temps des disciplines différentes; aussi, la coopération,
l’aide, les « transferts de composants »du développement en
tout genre, ont-ils, dans la plupart des situations, induit des
effets contraires à ceux escomptés par les théories appliquées
et les institutions tant nationales qu' internationales. Durant
plus de trois décennies, les modèles se sont substitués les uns
aux autres, mais l’énigme reste entière et le développement
pose toujours problème. « Le développement est en panne, sa
théorie en crise, et son idéologie, l’objet de doute »2, constata
10
Samir Amin (1989). Dans les années 1960, nous disent A.
Guichaoua et Y. Goussault (1994), il y avait toujours un modèle,
aujourd’hui, il n’y a plus de repère. Le développement est
devenu un « objet fuyant ». Il est même en voie de disparition.
Comment saisir une notion dont les contours sont aussi
mouvants ? Comment comprendre les échecs successifs des
modèles de développement ? Doit-on conclure, comme le
suggère Celso Furtado, que le développement n’est qu’un
mythe ? Pareilles constatations peuvent soit engendrer la
désillusion, soit stimuler la réflexion. Dans cet ordre d’idée,
plusieurs auteurs se sont appliqués à définir le phénomène en y
insérant à chaque fois, suivant le contexte qui prévaut ou par
souci d’originalité, une dimension adaptée au courant
paradigmatique du moment. Notre réflexion ici n’est pas une
tentative d’ajouter une version supplémentaire à la « mosaïque
de définitions » consacrées à cette notion, encore moins un
nouvel exercice d’analyse des théories développementalistes,
elle se veut, tout simplement, un périple exploratoire autour du
concept de développement et des différentes définitions qui
l'ont soutenu. Aussi, avant d’aller plus loin, s’avère-t-il
nécessaire, pour ne pas se perdre dans le vaste « champ du
développement », de circonscrire le cadre dans lequel notre
étude va se dérouler.
11
laquelle le développement économique est associé au
progrès.
12
Ce sont les éléments qui permettent de mesurer le niveau de
développement d’un pays. Ces indicateurs sont construits par
l’agrégation d’indices qui figurent dans un document appelé
Tableau de bord. Il existe multiples indicateurs :
13
Les données de patrimoine : constituent de meilleures
mesures de la richesse proprement dite. L’on peut y inclure
des évaluations du patrimoine physique (immeubles, usines,
outils de production, etc.), du patrimoine culturel
(monuments, œuvres d'art présentes dans des musées, etc.),
et plus encore du patrimoine social.
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Quand parle-t-on de pays développé ? Un pays développé est donc
un état considéré comme riche et offrant à ses habitants un niveau
de vie confortable (accès aux services de santé et à l'éducation
notamment).
III. DEMOCRATIE & DEVELOPPEMENT
Discordance
Malgré les meilleures intentions du discours dominant, l'étude
de la réalité conduit à reconnaître l'existence de nombreux
exemples de dissociation démocratie-développement. Après en
avoir présenté quelques illustrations, anciennes ou plus
récentes, nous essaierons de qualifier cette absence de relation.
Dans un ouvrage récent où il affiche sa méfiance à l'égard des
vues simplistes et du « prêt-à-porter idéologique », Gilbert
Étienne constate la faillite des explications mono causales
concernant l'équation démocratie-développement. Il cite
Montesquieu : « La tyrannie d'un prince ne met pas un État plus
près de sa ruine que l'indifférence pour le bien commun n'y met
une république » (Étienne, 2003, p. 63).
De fait l'histoire, de même que la période contemporaine
offrent de nombreux exemples de réussites économiques
enregistrées sous des régimes autoritaires. Nous présenterons
ici divers éclairages relatifs à quelques grandes aires
continentales.
L'Asie de l'Est représente un premier ensemble
particulièrement représentatif. Qu'il suffise de rappeler,
concernant les temps anciens, l'exemple des « sociétés
hydrauliques » (Wittfogel, 1964) d'Extrême-Orient, en
particulier de la Chine impériale, régies par un despotisme
minutieux ou celui du Japon où la modernisation économique
et technologique a été bâtie sur le style autoritaire et non
démocratique de la restauration Meiji. Plus près de nous, le «
miracle » des économies est-asiatiques (en 1960, leur part dans
15
l'économie mondiale était de 4 % ; en 1992, de 25 %) s'est
réalisé sur fond de régimes autoritaires. L'une de ses meilleures
illustrations, celle du Singapourien Lee Kuan Yew, a d'ailleurs
servi de modèle dans toute la région jusqu'à la crise financière
de 1997. Au total, le succès des « dragons », dont le taux de
croissance annuel a été de 9,2% dans les années 1960, de 9 % et
de 8,2 % dans les décennies suivantes (Domenach, 1998, p. 35)
– précédant celui des « tigres » et, potentiellement, des «
bébés-tigres », doit beaucoup au volontarisme politique et à un
contrôle social rigoureux mais peu à la vitalité du pluralisme
politique. Il reste, bien sûr, à évoquer le cas de la Chine dont les
taux de croissance ont été impressionnants depuis un quart de
siècle : 10 % par an de 1980 à 1996, 7% à 8 % depuis. Autres
chiffres révélateurs : le commerce extérieur chinois est passé de
moins de 1 % du total mondial en 1980 à 4% en 2002 tandis que
les investissements privés étrangers atteignaient 350 à 400
milliards de dollars (Étienne, 2003, p. 53). Ces chiffres
remarquables doivent être mis en rapport avec un système
politique qui reste, à bien des égards, hostile à une évolution
démocratique. Si certains frémissements peuvent être
perceptibles çà et là (des oppositions peuvent parfois se
manifester à l'Assemblée nationale ou dans certaines
assemblées provinciales), le Parti reste le maître du jeu, comme
l'a montré l'épisode de Tienanmen en 1989, de même que, par
la suite, l'arrestation de dissidents ou d'adeptes de la secte
Falungong. La démocratie parlementaire n'est pas à l'ordre du
jour.
En Afrique, les progrès de la démocratie dans de nombreux
États au cours des années 1990 n'ont en général pas changé la
donne de manière significative sur le plan économique. A titre
d'exemple, le passage à la démocratie au Nigeria, en Zambie et
au Malawi ne s'est pas traduit par une amélioration de
l'économie. Mais c'est surtout en Amérique latine que l'on a pu
16
constater l'absence de lien entre démocratie et
développement. La démocratie renaît dans plusieurs pays
latino-américains au cours des années 1980 avec son cortège de
promesses concernant un développement qui réduirait enfin les
inégalités. Le bilan économique et social de la démocratisation
est si décourageant que les Latino-Américains appellent cette
période « la décennie perdue » dans la mesure où la pauvreté
extrême n'a guère reculé, ayant même augmenté dans certains
pays. Selon la Commission économique pour l'Amérique latine,
la proportion des foyers affectés par cette pauvreté dans le
sous-continent serait passée de 35 % en 1980 à 41 % en 1990
(Hermet, 2000, p. 71). Et si, dans certains cas, la croissance a
été au rendez-vous, elle n'a profité qu'à des minorités urbaines
déjà favorisées, accentuant le creusement des inégalités et
justifiant l'expression : « développement déformant » (Hermet,
2000, p. 71).
17
destin et la gestion de leur vie quotidienne à une bureaucratie
impériale dont l'efficacité naît de sa toute puissance. Cette
place primordiale occupée par le pouvoir central préfigure sans
doute le rôle non moins important joué par l'État dans le
développement contemporain des nouveaux pays industriels
d'Asie de l'Est, un « État-pro » : « producteur, protecteur,
programmateur, prospecteur ».
Toujours au chapitre de l'efficacité des régimes autoritaires,
certains estiment que la nécessité d'un pouvoir fort se justifie
d'autant plus en situation de sous-développement. Ce type de
situation suppose une gestion au moindre coût des faibles
ressources disponibles ainsi que la mise en œuvre de politiques
économiques à long terme privilégiant leur cohérence. Un
régime autoritaire est jugé plus capable d'effectuer des choix en
faveur d'investissements productifs plutôt que de
revendications sociales coûteuses. La prévisibilité de l'action
publique est considérée comme plus importante que la
responsabilité, tout particulièrement pour les investisseurs.
Dans un tel contexte, où la démocratie apparaît comme un luxe,
il est demandé aux populations d'être patientes. Les
technocrates de la phase ultime du régime franquiste
estimaient ainsi que le passage à un gouvernement
démocratique stable supposait le dépassement préalable d'un
revenu minimal de 1 000 $ par habitant.
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promoteurs d'une idéologie « asiatiste » apparus au début des
années 1990 à Singapour et en Malaisie. Le développement
fulgurant des pays de la région est expliqué par la prégnance de
« valeurs asiatiques » (vertu morale, sens de l'épargne, goût de
l'éducation, ardeur au travail...) qui justifient la nécessité de
pouvoirs forts dans des sociétés où la communauté prime sur
l'individu. Les valeurs confucéennes de discipline, de respect
des hiérarchies et d'omnipotence de l'État sont mises en avant
face à une démocratie occidentale soumise au banc de la
critique. « On lui reproche son laxisme moral ainsi que la place
excessive des intérêts particuliers et le rôle réservé aux conflits
qui la conduisent à négliger ce qui est, selon Mahatir Mohamad,
l'objectif final de la politique : “le bien-être de la majorité” »
19
Au total, la mise en place de la démocratie est jugée contre-
indiquée, voire néfaste pour le développement dans la mesure
où il apparaît nécessaire de ne pas plaquer des concepts
présentés comme allogènes sur un fond qui n'est pas prêt à les
accepter. Bref, selon cette approche, le développement ne peut
se faire que s'il est en phase avec le système de valeurs des
sociétés traditionnelles.
CONCORDANCES
Si démocratie et développement peuvent être dissociés, ils
peuvent également aller de pair. Cette interaction peut tout
d'abord être illustrée par l'exemple des pays les plus riches du
monde qui bénéficient aussi des régimes les plus
démocratiques. Le cas de l'Union européenne, à travers son
20
élargissement, est tout à fait révélateur de ce « caractère
inséparable de l'économique et du politique » (Cartou, 2000, p.
36). De fait, tout nouveau pays candidat doit satisfaire à des
conditions bien précises de renforcement des institutions
démocratiques et d'évolution vers l'économie de marché à
travers l'adoption de l'acquis communautaire.
Outre cette première série d'exemples de pays illustrant la
corrélation démocratie-développement, on peut citer les cas,
entre 1950 et 1980, de l'Inde, du Sri Lanka ou du Costa Rica, et,
dans les années 1990, de certains pays africains tels que le Mali,
le Ghana ou la Tanzanie. On a même pu souligner que dans une
région a priori hostile à la thèse de la corrélation démocratie-
développement, l'Asie de l'Est, le Japon de l'après-guerre avait
énormément progressé avec un gouvernement démocratique
ainsi que, plus récemment, les Philippines.
Comment la démocratie a-t-elle impacté leurs
développements ? son influence peut être perçue à plusieurs
niveaux :
Une première série de travaux met l'accent sur l'existence de
corrélations positives entre démocratie et croissance
économique, assimilée au développement économique. Dans sa
synthèse sur la démocratie, Philippe Braud en fait de même et
prend comme exemples principaux les pays où la démocratie
s'est implantée et consolidée historiquement (Europe
occidentale et septentrionale, Amérique du Nord, Australie,
Nouvelle-Zélande), évoque la nature des liens qui associent la
démocratie politique à l'économie de marché. Sans aller jusqu'à
affirmer l'existence d'une causalité réciproque, il note qu'en
raison de la concomitance dans les phases de leur
développement, il « est impossible de ne pas reconnaître de
véritables convergences entre leurs logiques respectives de
fonctionnement » (Braud, 1997, p. 186). Il met alors l'accent sur
21
les homologies de structure entre démocratie pluraliste et
économie de marché avant d'insister sur leurs rapports de
soutien réciproque.
Concernant le premier point, les homologies de structure, sont
mises en avant les notions de concurrence et de marché. La
libre concurrence, qui suppose la liberté d'initiative de
l'entrepreneur, ne peut s'épanouir que dans un univers de
valeurs favorable à l'individualisme. Or c'est le même
desserrement des solidarités collectives de type
communautaire qui assure l'essor de la capacité d'entreprendre
et qui ouvre la voie à la notion moderne de citoyen considéré
comme l'égal de tout autre ressortissant de la société politique
exprimant librement sa volonté individuelle dans le cadre du
suffrage universel. La notion de marché, quant à elle, cet espace
où se rencontrent une offre et une demande de biens, est
certainement centrale dans le fonctionnement de l'économie
libérale. Elle n'en comporte pas moins une analogie avec la
démocratie. Plusieurs analyses savantes (cf. par exemple
Schumpeter, 1954, et Downs, 1957) ont utilisé la notion de
marché pour décrire les mécanismes de la démocratie
pluraliste, les électeurs étant assimilés à des « consommateurs
», les partis à des « entrepreneurs » proposant aux électeurs
une offre de biens et cherchant à gagner des parts de marché
au détriment des « entreprises » rivales.
Le second point renvoie aux rapports de soutien réciproques
entre économie de marché et démocratie pluraliste. Dans des
sociétés où la diversification sociale est porteuse de nombreux
conflits d'intérêts, la croissance économique, en dégageant des
surplus, permet de satisfaire les revendications des uns sans
demander de trop gros sacrifices aux autres. En prenant en
charge l'insécurité économique, l'État démocratique apparaît
ainsi comme un efficace amortisseur des tensions engendrées
22
par les logiques pures de l'économie libérale. Il est ici plus
efficace qu'un État autoritaire car l'information nécessaire à la
prise de décision au moment le plus opportun remonte mieux
vers le centre en raison des multiples canaux existant en
démocratie. Enfin, la culture de dialogue et de négociation
permet de rechercher des solutions prenant en compte les
divers intérêts en présence.
Quittons les rivages de cette première interprétation des
relations entre démocratie et développement où le
développement est avant tout envisagé de façon classique,
c'est-à-dire en rapport avec la croissance économique.
L'interaction démocratie-développement a également été
soulignée en prenant en compte une autre définition du
développement, qui ne le réduit pas à la seule mesure
économique et financière mais intègre les dimensions sociale,
culturelle, politique et environnementale.
Une institution onusienne, le Programme des Nations Unies
pour le développement, dans son Rapport mondial sur le
développement humain 2002 consacré à la relation démocratie-
développement (PNUD, 2002), le PNUD conçoit que « La
démocratie est le seul régime politique compatible avec le
développement humain dans son sens le plus profond, car, dans
une démocratie, le pouvoir politique est accordé et contrôlé par
le peuple sur lequel il s'exerce. La dictature la plus modérée
imaginable serait incompatible avec le développement humain,
car ce dernier suppose que la population en soit pleinement
propriétaire. Il ne peut être accordé depuis en haut » (PNUD,
2002, p. 55). Toujours dans son Rapport 2002, le PNUD renvoie
à divers travaux mettant en avant la contribution de la
démocratie en faveur d'un « développement économique et
social équitable » (PNUD, 2002, p. 56 et suiv.). Trois arguments
sont exposés.
23
En premier lieu, les démocraties sont plus performantes
que les régimes autoritaires pour gérer les conflits. À
l'encontre de certains hommes politiques qui jugent la
démocratie porteuse d'une instabilité sociale néfaste pour
le développement, des études empiriques sont
convoquées pour montrer que les agitations sociales et
politiques ainsi que les changements de majorité au
pouvoir – certes plus fréquents que dans les dictatures –
ne gênent pas le développement (Przeworski et al., 2000).
Par ailleurs, les démocraties sont mieux à même de calmer
les conflits intérieurs pour qu'ils ne se transforment pas en
crises politiques ouvertes génératrices d'instabilité
économique.
Le deuxième argument est relatif au fait que les
démocraties sont mieux placées pour éviter les
catastrophes et préserver la vie en cas de situation grave.
Le PNUD renvoie ici aux travaux d'Amartya Sen pour qui
l'existence d'une opposition, d'élections ainsi que de la
liberté de presse – empêchant les dirigeants d'agir en
toute impunité – sont des facteurs qui incitent fortement
les hommes politiques à éviter les famines (Sen, 2000 ;
Sen, Drèze, 2002). Alors que dans l'Inde coloniale plusieurs
millions de personnes moururent de faim, la famine n'a
jamais frappé ce pays depuis l'indépendance qui a vu la
mise en place d'un régime démocratique. L'Inde a
pourtant dû faire face, notamment dans les années 1970,
à des récoltes parfois très insuffisantes. À chaque fois, le
gouvernement est intervenu pour faire en sorte que la
situation ne dégénère pas en famine. En revanche, on
estime que les famines ont fait près de 30 millions de
morts en Chine entre 1958 et 1961. De même, 2 millions
de personnes, soit 10 % de la population, seraient mortes
24
de faim ces dernières années en République populaire
démocratique de Corée (cf. PNUD, 2002, p. 58).
Le troisième argument fait référence au « rôle constructif
» (A. Sen) joué par les démocraties en faveur du
développement. En facilitant la diffusion de l'information
et l'organisation de débats publics, les démocraties
favorisent la vulgarisation du savoir et la transformation
des comportements, ce qui est important, par exemple, en
matière de santé publique (bienfaits de l'allaitement au
sein, prévention en matière de Sida...). « Si l'on compare
des pays à revenu égal, c'est dans les régimes
démocratiques que les individus vivent plus longtemps,
que la mortalité infantile est inférieure et que les femmes
donnent naissance à moins d'enfants » (PNUD, 2002, p.
59).
Quelques limites concernant les arguments développés ci-
dessus peuvent êtres pourtant observées.
Les défenseurs de la corrélation démocratie-développement
adoptent souvent une attitude normative caractérisée par un
discours général correspondant en outre à l'idéologie dominante
actuelle. Si les intentions sont louables, le risque est de se situer
dans un univers parfois artificiel, quelque peu éloigné des
réalités, même si cela n'est pas toujours le cas. On remarquera
également que ces arguments se rattachent globalement à
l'idéologie libérale et sont, nolens volens, porteurs de valeurs
associées à certains intérêts. Cette observation nous fait entrer
de plain-pied dans l'action internationale d'États et
d'organisations interétatiques qui peut être décalée par rapport
aux discours qu'ils produisent.
25
CONCLUSION
Webographie
LA TOUPIE HYPOTHESES
PAR ICI LA HISTORIAGAMES
DEMOCRATIE REVERSO
FUTURA KARTABLE
SCIENCES HYPERGEO
26
CAIRN.INFO CONTREPOINT
LE POINT MAXICOURS
AFRIQUE SCHOOLMOUV
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