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Devoirs et responsabilités du citoyen

INTRODUCTION
La vitalité et la pérennité de notre République dépendent de l’implication du Citoyen : Nos politiques sont-ils les
seuls responsables de notre situation actuelle ?
La République c’est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple mais c’est aussi la primauté de la
chose publique, c’est la recherche de l’intérêt commun et non la simple sommation des intérêts particuliers ; elle
n’est donc pas au service d’une majorité ou d’une idéologie mais de tous les citoyens, unis par la volonté de vivre
ensemble dans le respect mutuel.

. I) La Notion de devoir citoyen


Un devoir est une obligation qui peut être de nature juridique ou morale. Les devoirs constituent la contrepartie
des droits des citoyens.
Dans un sens juridique, le mot "devoir" est employé comme synonyme du mot "obligation. Bien souvent, ce
terme désigne des obligations juridiques dont la connotation morale est importante (ex : les devoirs du mariage).
Le terme de devoir peut aussi désigner une réalité plus morale, qui doit guider le citoyen dans son comportement
dans l’espace public. On pourrait évoquer le devoir de respecter la propriété d’autrui. S’il recouvre des
obligations juridiques, il est affirmé comme une obligation plus large pour le citoyen à l’égard des autres.
Cette notion de devoir retrouve aujourd’hui une certaine actualité. Face aux incivilités et violences urbaines, mais
également face à la montée de l’abstention, on fait valoir que si le citoyen jouit légitimement de ses droits, il est
aussi contraint de respecter des devoirs qui résultent également de sa qualité de citoyen.
Ainsi dans le souci d’apporter des précisions à cette notion il convient d’examiner : les devoirs d’un citoyen
envers les autres (a), de faire un diagnostic des devoirs d’un citoyen (b), mais aussi le respect des lois par les
citoyens (c).
A) les devoirs du citoyen envers les autres
Les devoirs d’un citoyen envers les autres sont de deux natures, juridique et morale.
Chaque citoyen doit d’abord respecter les droits des autres, qui sont identiques aux siens. En effet, la Déclaration
des droits de 1789 établit que "l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui
assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits" (art. 4). Ainsi, un citoyen a droit au
respect de sa vie privée et doit scrupuleusement respecter celle des autres. De même, il ne doit pas empêcher
quelqu’un de s’exprimer librement au nom de la supériorité supposée de ses propres idées. Il doit respecter la
liberté des autres, témoigner et leur porter assistance.
Mais les devoirs des citoyens les uns envers les autres ne se limitent pas à des obligations juridiques et doivent
être complétés par une dimension morale.
En effet, il doit "vivre en citoyen" en faisant preuve de civisme et de civilité. L’attitude des citoyens les uns
envers les autres est primordiale pour rendre supportable la vie en société. La politesse, le respect, la capacité à
venir en aide à une personne en difficulté sont des éléments capitaux pour une citoyenneté vécue au quotidien.
Les manquements à ces règles élémentaires de vie en commun affaiblissent la notion de citoyenneté. La loi pour
la sécurité intérieure du 18 mars 2003 (France) (dite loi Sarkozy) a d’ailleurs créé de nouveaux délits et de
nouvelles sanctions notamment concernant les menaces, le hooliganisme et l’homophobie.
B) un diagnostic des devoirs d’un citoyen
Faire la liste exhaustive de ces obligations serait particulièrement difficile tant elles sont nombreuses.
Néanmoins, on peut évoquer les plus importantes en les regroupant sous trois rubriques :
Tout d’abord, les citoyens doivent respecter la loi et s’efforcer, grâce à une attitude civique, de la faire respecter.
Ayant participé, par l’élection de leurs représentants ou par la voie du référendum, à l’édiction des lois, les
citoyens sont obligés de respecter les règles qu’ils se sont fixées.
Ensuite, les citoyens, par leurs contributions fiscales, doivent participer au financement des charges supportées
par l’État au bénéfice de la communauté nationale. L’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen du 26 août 1789 l’exprimait déjà clairement : "Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses
d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les
citoyens, en raison de leurs facultés".
Enfin, les citoyens doivent participer à la défense du pays, en temps de guerre, mais aussi en temps de paix (si le
service national a été supprimé, il a été remplacé par une journée de préparation à la défense). Si les combats sont
en principe "réservés" aux citoyens masculins, les deux guerres mondiales ont montré quel rôle essentiel que
pouvaient jouer les femmes dans la défense du pays en temps de guerre (industrie, soins médicaux et infirmiers,
participation à la résistance...).
De plus, avec la professionnalisation de l’armée, on a assisté à une féminisation des effectifs. Ce taux de
féminisation est en hausse constante depuis.
Devoirs et responsabilités du citoyen
C) le respect des lois par les citoyens
Si les citoyens doivent respecter les lois, c’est essentiellement pour deux raisons.
Tout d’abord, les citoyens sont, au moins indirectement, les auteurs des lois. En effet, l’article 3 de la
Constitution du 4 octobre 1958 précise que la Souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses
représentants (ex : les parlementaires) et par la voie du référendum.
Par ces deux modes d’expression (élection de leurs représentants, vote d’une loi directement par procédure
référendaire), les électeurs sont à l’origine des lois en vigueur presque partout dans le monde. Dans ces
conditions, ils sont moralement contraints de les respecter dans leur vie quotidienne, qu’il s’agisse de textes
ayant trait à leur vie privée ou de textes relatifs à leur vie professionnelle. L’auteur, même indirect, d’une loi, ne
peut se dispenser de son application.
Il faut enfin rappeler que le non-respect des lois constitue toujours une faute qui, le cas échéant, peut conduire à
de lourdes sanctions pénales.

II) La Notion de responsabilité citoyenne


La société dans laquelle nous vivons impose (volontairement ou non) un rythme dans lequel il est parfois difficile
d’exercer sa responsabilité. Prendre une décision en toute connaissance de cause, en ayant la maîtrise de toutes
les conséquences qu’elle aura pour soi mais aussi pour les autres et est une donne fondamentale dans l’exercice
de sa citoyenneté, sa solidarité, ses rapports aux autres. Bien sur le droit à l’erreur existe et est nécessaire. Il est
nécessaire à tout un chacun pour progresser. Mais il est moins excusable quand ses erreurs sont du au manque de
réflexion, manque de maîtrise de soi et de ses actes. Chacun est en droit de demander à l’autre d’être responsable,
encore faut-il également que la société offre à tout un chacun les moyens en terme de rythme de vie, de
formation, de culture générale, de démocratie. Pour ce faire, une société plus humaine ou la préoccupation d’un
développement harmonieux des rapports humains est la priorité, ou l’éducation est une question majeure, est une
société qui permette à chacun d’être responsable individuellement mais également collectivement.
Etymologiquement le terme responsabilité vient du latin respondere, qui signifie se porter garant, répondre de.
La responsabilité est l'obligation de répondre de certains de ses actes, d'être garant de quelque chose, d'assumer
ses promesses.
L'essentiel du débat contemporain sur la citoyenneté est axé sur la difficulté d'accroître l'implication et la
participation des citoyens dans les processus de la société démocratique. Il est de plus en plus clair que des
élections périodiques ne suffisent ni à responsabiliser pleinement ceux qui gouvernent, ni à conférer aux citoyens
ordinaires le sentiment d'être réellement des acteurs de leur vie. En outre, les taux de participation électorale
traduisent une apathie politique telle qu'elle sape le fonctionnement effectif de la démocratie.
Une autre problématique sans doute davantage négligée jusqu'ici, mais qui gagne en importance, à trait à ces
individus qui - pour une raison ou une autre - ne jouissent pas pleinement des bénéfices de la citoyenneté. Cette
situation résulte notamment de discriminations persistantes au sein de nos sociétés: les groupes minoritaires
jouissent souvent de la citoyenneté "formelle" de leur pays d'accueil, mais sont loin de pouvoir participer
pleinement à la société.
Ainsi il est nécessaire faire une liste qui est loin d’être exhaustive de certaines responsabilités du citoyen.
1) Responsabilité de traiter toute personne avec humanité
La responsabilité de traiter toutes les personnes avec humanité peut être considérée comme l’obligation la plus
fondamentale de tout être humain. L’obligation de faire preuve d’humanité compte parmi les valeurs
fondamentales sous-tendant la vie sociale, en l’occurrence le principe de dignité humaine. Cette responsabilité
est le principe fondamental et suprême de la protection effective des droits de l’homme. La «règle d’or» peut
servir de principe directeur à cet égard: «ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais par qu'on te fasse».

2) Responsabilité d’exercer les droits de l’homme dans le respect d’autrui


La responsabilité d’exercer les droits de l’homme dans le respect d’autrui est inscrite, directement ou
indirectement, dans la quasi-totalité des instruments internationaux des droits de l’homme. Elle implique de faire
parfois preuve de modération dans l’exercice d’un droit, du fait des droits des autres ou de certains intérêts
légitimes de la société. Cette responsabilité individuelle est une conséquence directe de la logique des droits de
l’homme, car les droits fondamentaux (dans leur majorité) ne sont pas des droits absolus et doivent être mis en
balance avec l’intérêt général. Son fondement est clairement énoncé à l’article 29 paragraphe 1 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme. Lu en conjonction avec l’article 254 et l’article 3055 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme, il est évident que si toute personne doit disposer de la liberté de développer
librement sa personnalité, il lui appartient également «de permettre à autrui de faire de même»
Devoirs et responsabilités du citoyen
3) Responsabilité d’accomplir des obligations civiques
La responsabilité d’accomplir des obligations civiques doit être jugée essentielle au fonctionnement et à la
cohésion de toute société démocratique. Un individu peut être tenu de remplir un certain nombre d’obligations
dans l’intérêt de la société, et l’accomplissement de ces obligations ne sera bien entendu en aucun cas considéré
comme un travail forcé. Il s’agit «d’obligations dites civiques» qui englobent un large éventail d’activités
diverses et variées, indispensables toutefois à l’organisation et au fonctionnement de la société.

III) La corrélation qui existe entre devoirs et responsabilités du citoyen


Les «responsabilités» étant de nature morale et éthique, requièrent une approche très différente de celle des
«devoirs» et «droits de l’homme», de nature clairement juridique. Comme l’indique M. Martelli: «Si un Etat
définissait les règles de tout comportement humain, cela représenterait une négation de la liberté et des devoirs
du citoyen car chacun doit être responsable de son propre comportement moral et éthique. Il s’agirait alors d’un
Etat totalitaire ne correspondant pas aux principes à valeurs universelles. Les attitudes morales doivent rester
dans la sphère d’un libre choix de l’individu »
M. Martelli met en garde contre tout amalgame entre la sphère de la loi d’un côté et celle de la morale et de
l’éthique de l’autre. Pour cette raison, il souligne le principal danger auquel on s’expose en cherchant à lister les
responsabilités de l’homme: «Mettre les droits et les devoirs moraux sur la même base implique le danger de
réduire l’effectivité des droits, en négligeant leur force légale qui est plus qu’une question morale ».
M. Martelli reconnaît également à fort juste titre que «les droits de l’homme ont aussi une dimension individuelle
qui consiste en la liberté de s’opposer et de contester les valeurs de la société et de ses institutions». «C’est
pourquoi, [indique-t-il] il serait assez délicat de formuler les responsabilités de l’individu à l’égard de la société».
Il évoque par ailleurs un autre danger: «les gouvernements seraient obligés de traiter (juridiquement) les citoyens
qui n’obéissent pas à leurs devoirs». Ce qui serait gênant parce qu’un
«Etat ne peut et ne doit pas prescrire les attitudes morales et éthiques de ses citoyens». Enfin, M. Martelli
exprime également ses préoccupations devant le fait que l’observation des responsabilités morales d’une
personne puisse être regardée comme un préalable légal à l’exercice de ses devoirs citoyens. Les responsabilités
fondamentales pourraient ainsi devenir «un instrument permettant à tous les régimes autoritaires de relativiser les
droits de la personne, d’élever la morale sociale au rang de norme et d’intervenir dans tous les domaines de la vie
privée des citoyens».
Les devoirs, imposés par la loi, sont soumis au principe de proportionnalité. Lorsqu’un individu a à subir une
charge, au nom de l’intérêt général ou de la protection des droits et intérêts d’autrui, il convient de préserver un
juste équilibre entre les divers intérêts en cause. Une charge démesurée n’est en aucun cas admissible. Ce dernier
principe s’applique également aux responsabilités fondamentales. Elles ne peuvent pas être lourdes au point de
compromettre les droits, notamment fondamentaux, de l’individu qui les endosse. Les responsabilités doivent, en
toutes circonstances, rester raisonnables.
Les obligations légales et les obligations morales et éthiques préexistantes, que j'ai appelées «devoirs» et
«responsabilités» respectivement, peuvent se chevaucher (comme cela est souvent le cas). Il est utile de noter que
l’existence de devoirs individuels quels qu’ils soient peut être révélatrice de l’existence de responsabilités
fondamentales synthétisées.
Enfin, il convient de souligner que les responsabilités fondamentales, à l’instar des droits fondamentaux, ne sont
pas absolues. En d’autres termes, dans certaines circonstances, un individu peut être en mesure d’avancer qu’une
responsabilité fondamentale donnée s’applique à lui dans une moindre mesure qu’elle ne le devrait normalement.
A titre d’exemple, on ne peut pas attendre d’une personne malade qu’elle endosse une responsabilité inchangée à
l’égard du travail. Il s’agit de veiller à ce que les responsabilités ne restreignent pas indûment les droits dans une
situation donnée

CONCLUSION

Aucune société démocratique ne peut survivre, et à fortiori prospérer, sans reconnaître l’existence de
responsabilités individuelles. Cependant, la protection et la promotion des droits et devoirs du citoyen doivent
être au cœur de toute approche relative aux responsabilités fondamentales. C’est une telle approche basée sur les
droits et devoirs du citoyen qui peut pleinement contribuer à une description plus précise du statut de l’individu
au sein de la société et renforcer véritablement le cadre démocratique dans lequel ces droits fondamentaux sont
invoqués. Une approche des responsabilités fondamentales fondée sur les devoirs du citoyen est de ce fait
indispensable pour une protection et une promotion effectives des droits de l’homme et de la démocratie.
Devoirs et responsabilités du citoyen

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