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Floriane Wyss
18 février 2013
Deuxième partie
Décision prise : Est-elle mise en œuvre ? Comment est-elle mise en œuvre ? Application
respecte-t-elle la volonté ?
Troisième partie
Législation sur le chômage par exemple, évolue. Il n’y avait pas d’assurance chômage
obligatoire jusque dans les années 70. Dans d’autres pays, cette assurance chômage
obligatoire est venue avant, pourquoi ? Comparaison.
Changement est interprété de manière différente selon écoles de pensées.
Selon les lentilles employées, l’analyse des facteurs qui expliquent le changement va être
différente.
Quatrième partie
Transformations des modes d’intervention publique, c’est-à-dire que la manière dont les
pouvoir publics interviennent pour réguler la société changent. Par ex, l’international prend
une place plus importante, c’est une des modifications importantes de l’action publique.
Examen
Écrit de 4h
Une grande question de réflexion (2 à choix, on en traite 1), dév sur max 2 pages - 3 points
+
3 petites questions de connaissance (4 à choix, on en traite 3) - 1 point par question -
importance des 2 lectures obligatoires
1.1. Introduction
1.1.1. Les politiques publiques : de notre naissance à notre mort
L’analyse des pp déplace la focale sur les manifestations concrètes des actions des pouvoirs
publics. Si on étudie l’État au concret, on ne pourra pas se satisfaire de ce que fait l’État en ne
regardant que des documents officiels, car ces docs ne montrent que ce que l’État veut faire
sur le papier, mais pas forcément ce qu’il fait réellement.
Exemple
Imposition du port de la ceinture, mais après il faut vérifier si chacun obéit, alors certains
disent que l’État ne peut pas faire grand-chose, car les sociétés sont trop complexes.
D’autres à l’inverse, sont d’avis qu’il est possible pour l’État d’agir, parfois en utilisant la
carotte plutôt que le bâton, privilégier les incitations positives plutôt que les punitions.
La catégorisation des politiques publiques est complexe, car pouvant être question de
plusieurs pp.
Exemple de votation sur les taxes de douanes sur les carburants impliquant plusieurs pp
Taxe : politique fiscale
Droit de douane : politique commerciale
Carburant : politique énergétique
Taxes devaient être reversée pour les transports : Politique des transports
Il y a une interaction entre la politique et les politiques ; la politique (dans le sens de système
politique) configure les pp et les rapports de force politiques ont un impact sur les pp.
Une recherche nous dit qu’il y a plusieurs types d’État social, un de ces types est l’État social
bismarkien qui vient de Bismark ; chancelier de la Prusse de l’époque (fin 19 ème). Le
concepteur de l’État était donc Bismark, conservateur autoritaire. Pourquoi a-t-il donc mis en
place un État social ? L’idée de Bismark, confronté à un mouvement ouvrier, était de couper
l’herbe sous les pieds du mouvement social-démocrate en faisant des réformes d’État social
favorable aux travailleurs pour que ces derniers aient moins de demandes. Il s’agit donc d’un
calcul politique.
L’autre aspect : Une fois que les pp sont mise en place, elles configurent la politique.
Les mesures de politiques sociales créent des bénéficiaires, par exemple les retraités, il y a
aussi des groupes + ciblés comme les personnes au chômage. Presque tout le monde devient
retraité, mais pas tout le monde ne devient chômeurs, invalides, etc.
Exemple de la réforme du système de retraite
Les bénéficiaires ne veulent pas de réformes qui touchent à leurs acquis. Les réformes sont
rendues difficiles par les bénéficiaires qui ont généré les politiques publiques précédentes.
Presqu’aucune réforme ne passe, excepté celles qui donnent + d’avantages aux bénéficiaires.
Conséquence : Policy shapes politics (Theodore J. Lowi, 1964), feedback (Easton 1965)
Il est le père d’une des principales classifications des pp.
Chaque pp génère des gagnants et des perdants, c’est-à-dire que la situation des uns et des
autres se modifie entre avant la pp et après la mise en place de la nouvelle pp. Il y a un autre
type de pp qui améliore la situation générale, win win, il n’y a que des gagnants.
Exemple
Si on fait partie d’un gr très affecté par une mesure de pp on a une forte incitation à protester,
donc émergence d’un nouvel acteur de protestation dans le champ politique.
Mécanisme systémique d’Easton : Le système politique reçoit des inputs, soit des demandes,
soit des soutiens. Ici on s’intéresse aux demandes, par exemple de réglementation du
fonctionnement des entreprises, de structures de meilleures conciliations entre vie familiale et
vie professionnelle. Les inputs que reçoit le système politique sont convertis en outputs =
décisions politiques. Ces outputs génèrent de nouveaux inputs. Donc les pp génèrent du
feedback ou rétroaction, on parle de nouvelles demandes.
Donc les pp modifient le jeu politique, on peut donc dire que les pp sont politiques.
Accent sur les producteurs : « Tout ce que les gouvernements choisissent de faire ou
de ne pas faire » (Dye, Thomas R., Understanding Public Policy, Longman, 2010, 13ème
éd.)
Définition qui met l’accent sur l’action, mais aussi sur l’inaction des pouvoirs publics, car ne
pas légiférer est aussi un choix politique. Il existe certaines études qui s’attachent à
comprendre pourquoi l’État est plus interventionniste dans tel ou tel secteur.
Mais privatisation (PIGs) = gouvernement par les intérêts privés. Il y a aussi certaines pp qui
sont mises en œuvre par des acteurs non publics. Des tâches de gouvernements sont assignées
à des acteurs non gouvernementaux. Notamment à des groupes d’intérêt, acteurs privés qui
préparent des projets gouvernementaux, on parle aussi de la mise en œuvre qui ne se fait pas
forcément par des acteurs publics.
Critère du producteur n’est pas absolu, l’aspect de privatisation est encore + présent sur le
domaine transnational.
ISO = International standardisation organisation. Normes obligatoires pour les producteurs.
Aspect contrainte pour des normes produites par des acteurs non-publics
20 février 2013
Rationalité en finalité
La fin justifie les moyens. Précisément, les moyens sont ajustés aux fins. Une bureaucratie
développée est une bureaucratie capable de mettre en œuvre les meilleurs moyens capables
d’arriver aux fins de l’étape. Bureaucratie devient une instance impersonnelle et qui se sépare
des intérêts privés. Dans les systèmes traditionnels, les systèmes féodaux, il y avait des
impôts, mais la bureaucratie était une bureaucratie qui appartenait au Seigneur, c’était le
Seigneur féodal qui la payait, qui payait le bureau. Alors qu’une bureaucratie moderne se
caractérise par séparation entre sphère privée et sphère publique. Un système patrimonial est
un système dans lequel l’appareil d’état est la propriété des dirigeants politiques. Dans un
système moderne ce n’est pas le cas, quand Sarkozy a dû quitte son poste, il n’a pas pris tous
ses fonctionnaires avec lui.
Les théories de la bureaucratie font partie de la sociologie des organisations.
La socio des organisations permet de comprendre comment les individus se comportent à
l’intérieur des organisations. Ce qui permet également de comprendre parfois, la manière dont
sont mises en œuvre les pp, qui sont elles-mêmes mises en œuvre par l’administration
bureaucratique.
Thèse de Mills
Qui a le pouvoir aux USA selon Mills ?
Trois acteurs qui ont le pouvoir :
Les acteurs économiques (acteurs industriels)
Les élites du business
Les acteurs militaires.
Exemple
Eisenhower, qui est un ex-général (militaire) était président à l’époque de cette étude. Le
pouvoir est alors concentré dans le complexe militaro- industriel.
o Élitisme-pluralisme
Il y a quand même des élites, mais qui représente plusieurs groupes sociaux.
Des méthodes différentes que l’on a, peuvent conduire à des résultats différents sur qui sont
les détenteurs du pouvoir. Pluralisme et élitisme ont des visions différentes, mais c’est parce
qu’ils utilisent des méthodologies de recherche différentes. Toutes deux se posent la question
de qui détient le pouvoir.
Kriesi, dans le milieu des années 70, via une étude basée sur la méthode réputationnelle,
montrait qu’il y avait une très forte concentration élitiste et que c’était un petit noyau
d’acteurs qui contrôlait le pouvoir. Il critiquait donc le pluralisme et la démocratie en Suisse.
Le but de la méthode réputationnelle est d’identifier les détenteurs du pouvoir à partir de la
réputation de pouvoir que développent les insiders du pouvoir politique.
Limite
En général, le système de valeur dominant est incarné par des acteurs. Mais Lukes n’a pas les
moyens de prouver sa limite.
25 février 2013
Rappel
L’explication du succès de la réforme du secteur hospitalier en FR selon Jamous se basait
dans une coalition inattendue entre médecins réformistes et un notable, professeur établi dans
le secteur -> personnalité charismatique.
Pour gagner, pour arriver à imposer des réformes, souvent il faut bâtir des coalitions, c’était
un des crédos de l’approche pluraliste des décisions. Dans monde pluraliste, dans enjeu A, X
va se coaliser avec Y, et dans enjeu B, X va se coaliser avec Z contre Y, cela signifie que les
coalitions changent, ce ne sont pas tjs les mêmes contre les mêmes. Tout dépend de l’enjeu.
en place, etc.). Pour Jobert et Müller, une idée intéressante, c’est que pour que le réf change,
donc pour que le système de croyance autour d’une pp change, il faut qu’il ait des porteurs de
changements qui soient crédibles en tant que tels.
Exemple de la politique agricole française - Müller
Müller a travaillé sur la politique agricole FR, sa thèse est que la politique agricole qui a
changé dans l’après-guerre, est passée d’un réf qualifié de traditionnel à un référentiel de
modernisation. Ce n’était plus l’image du paysan gardien des valeurs traditionnelles,
faisant obstacle au mouvement ouvrier, mais un paysan qui défend la modernisation, donc
image du paysan sur son tracteur. Ces porteurs du changement sont les médiateurs.
Müller parle également de « médiateur » qui est un acteur qui vient du secteur de pp concerné,
donc légitimation interne. Il dit que si les pouvoirs publics veulent changer un secteur, mais
qu’ils n’ont pas de contacts dans le secteur concerné, ça ne fonctionnera pas. Le changement
se passe mieux s’il vient du secteur lui-même. Comme par exemple le cas des jeunes
médecins comme le cas de Jamous, ou comme dans les travaux de Müller (agriculteurs). Le
médiateur vient du secteur, mais doit aussi être entendu par les pouvoirs publics. Donc il faut
qu’il soit crédible par les pouvoir public, et qu’il puisse traduire son message dans un discours
qui fait sens aux pouvoirs publics. Müller déclare que les pouvoirs publics étaient très
imprégnés par la modernisation, donc ceux qui voulaient changer la politique agricole
devaient tenir un discours qui fasse écho à cette vision du monde modernisation.
Totalitarismes
Montée des régimes totalitaristes en All et URSS (stalinisme), puis guerre. Préoccupation
importante des pp, face à cette montée des totalitarismes, comment préserver le système
démocratique et donc comment consolider la démocratie. L’idée qui apparaît est qu’on peut
peut-être contribuer à consolider la démocratie par des pp adéquate. L’action de l’État peut
avoir des effets sur la consolidation de la démocratie. Une des hypothèses, c’est que face aux
situations de crises, des pp qui allègent les effets de la crise, par exemple des politiques
d’allocations «plus (+) généreuse » par rapport aux personnes au chômage, permettent
d’empêcher que le conflit social s’exacerbe, que les gens continuent à faire confiance aux
élites et elles réduisent les risques que les gens adhèrent à des mouvements extrémistes. C’est
pourquoi, avec des pp adéquates, on peut préserver la démocratie. L’analyse des pp se
développe alors dans un moment de grande tension, elle a été très liée à sa contribution à la
préservation de la démocratie qui se trouvait dans un contexte où elle était attaquée.
o New Frontier & Great Society : Années 60 - Lutte contre pauvreté et inégalités soc.
USA années 60, l’objectif généreux de la « New Frontier » et de la « Great Society » était de
mettre sur pied un certain nombre de pp redistributives grâce auxquelles les inégalités sociales
allaient être réduites. Il y a l’idée que l’action de l’État va être la variable indépendante qui va
modifier la situation sociale d’inégalité. Ces mesures ont-elles réellement conduit à réduire
ces inégalités ? Est-ce que donc les hypothèses causales étaient correctes ?
o Néo-libéralisme et reaganomics : Années 80
Années 1960, l’analyse des pp est venue en quelque sorte au secours de l’activité des pouvoirs
publics. Dans les années 1980, il s’agissait d’une volonté d’un retrait de l’État (Reagan élu en
1980). C’est un autre référentiel, pour reprendre le terme de Müller, on est dans une phase de
retrait des tâches étatiques. On dénonce les échecs de pp (policy failures) par l'État, dans le
crédo néo-libéral, l’action de l’État serait inefficace et coûteuse. Volonté de réduire
l’interventionnisme étatique, ou alors volonté de réformer l’État en ajoutant des principes pris
du privé. Ce contexte radicalement différent a boosté l’analyse des pp. À travers ces vagues
successives, et ces instrumentalisations différentes du secteur des pp s’est développée
l’analyse des pp.
Première vague dans les années 30 avec le « ND », puis 2ème vague dans les années 60 avec
les Schools of Governement. Dans les années 60, l’État USA est redevenu actif dans la lutte
contre les inégalités.
Dans un pays où la population mange bcp de pomme de terre, c’est aussi un pays dans lequel
il y a bcp de criminalité. Mais ce n’est pas une hypothèse de causalité. Ce n’est pas parce que
ces gens mangent des patates qu’ils deviennent criminels. Il y a corrélation mais non
causalité. Après il peut y avoir une causalité sous-jacente qui serait de dire qu’un pays dans
lequel la plupart des gens mangent bcp de patates est un pays pauvre, et donc criminalité car
concurrence pour des biens.
Conséquences d’une pp = outcomes = les résultats d’une pp (chômage, inflation, etc.). Un état
de la société, le fait que les gens sont en bonne ou mauvaise santé, est attribuable à une action
publique.
Exemple d’évaluation d’un médicament contre le cholestérol - hypothèse causale
Comment prouver l’efficacité d’un médicament ?
Médicaments contre le cholestérol, entreprises pharmaceutiques vantent les bienfaits de ces
médicaments, elles produisent donc un discours dans lequel l’hypothèse causale est telle
que ce médicament évite le taux de cholestérol élevé. Pour prouver cette efficacité, on teste
le médicament. Comment le tester ? On l’administre à des personnes qui ont des problèmes
de cholestérol, mais ensuite, si imaginons le cas où la personne prend conscience de ses
problèmes et change son mode de vie tout en commençant à prendre le médicament, il est
possible que si son taux de cholestérol baisse, ce ne soit pas dû au médicament, mais au
changement du mode de vie. Donc pour répondre à ce problème, on ajoute un groupe de
contrôle : Groupe qui présente les mêmes caractéristiques que le groupe de base. Groupe
auquel on n’attribue pas le médicament. On peut alors savoir si c’est l’administration du
médicament ou la simple situation d’expérimentation qui améliore le taux de cholestérol,
donc le réduit.
En pp on parle de projet-pilote. C'est-à-dire que si une pp fonctionne sur une sous-entité, on
expérimente alors la même pp sur une plus grande entité. La question est de savoir si un
problème public est dû au contexte (environnement, institutionnel, etc.) ou à une pp mise en
place par l’État.
4 mars 2013
résolution. Un problème est un écart entre une situation/un état des choses désiré et la
situation réelle. Il y a un écart et les pouvoir publics vont prendre des mesures pour réduire cet
écart. Certains analystes disent donc qu’il n’y a pas de fumée sans feu, cela signifie que si des
pouvoirs publics tentent de mettre en place une pp c’est qu’il doit bien y avoir un problème.
Cette vision balistique repose sur la croyance que les pp visent des buts, un peu comme quand
on tire sur une cible. Et le but de ces pp est de combattre les problèmes sociaux. Cette
approche a été assez rapidement critiquée.
Critique de la vision balistique
Une définition de situations problématiques est le résultat de processus sociaux.
Il s’avère que parfois ce ne sont pas les problèmes qui préexistent aux pp, mais ce sont les pp
qui préexistent aux problèmes. Les pouvoirs publics prennent des décisions, non pas parce
qu’il y a un problème, mais tentent de justifier leurs décisions en construisant des problèmes
auxquels les décisions sont censées répondre. Donc les problèmes sont artificiellement
construits par les pouvoirs publics. Pourquoi ? Starbuck parle d’un courant qui met l’accent
sur l’activisme organisationnel. Il explique qu’une organisation, lorsqu’elle existe, doit
justifier sa raison d‘être. Si les politiciens voient qu’une organisation n’a pas de raison d’être,
ils vont vouloir lui couper les vivres et la faire disparaître. Cette organisation doit prendre des
décisions, se montrer active pour espérer rester, elle doit donc montrer qu’elle résout des
problèmes. Ces organisations agissent pour justifier leur raison d’être et non pas pour
résoudre des problèmes, il s’agit de convaincre que leurs actions ont une raison d’être, il leur
faut pouvoir dire que leurs actions sont des réponses à des problèmes. Il est donc question de
causalité inversée.
Entrée ou non des problèmes dans l’agenda politique : rôle, intérêts, ressources
De quoi dépend la mise sur agenda ? Parfois l’accent est mis sur la dimension des ressources
et des intérêts. Les approche de la non-décision disent qu’il y a des acteurs politiques qui ont
suffisamment de ressources pour pouvoir dire que le statu quo est bon et qu’il ne faut pas de
réforme. Ils discréditent donc les tentatives de réformes du statu quo, ces ressources peuvent
varier. Un type de ressource est l’expertise. Si on a un brillant expert qui est légitime, on va
souvent se rallier à son idée. L’accès aux médias peut aussi être une ressource, cela ne suffit
pas de prendre son téléphone et d’appeler un journaliste pour connaître ses idées sur un
problème. On dit qu’un problème doit résonner avec la logique des médias. On peut donc ne
pas avoir de grand expert, mais parler en des termes qui résonnent auprès des médias.
L’argent est également une ressource qui peut servir. Lorsqu’en CH il y a des votations,
l’argent qui est mis dans la campagne pour ou contre, peut influencer le résultat (mais ce n’est
pas toujours le cas, parfois même en ayant utilisé bcp d’argent pour une campagne, la votation
ne se passe pas comme prévu => voir initiative Minder et « Economiesuisse » qui ont perdu la
votation malgré l’immense campagne). L’expertise, les médias, l’argent, l’organisation, le
militantisme sont des ressources qui peuvent varier.
2ème conception de la mise sur agenda - Entrée ou non des problèmes dans l’agenda
politique : rationalité limitée et croyances (focusing events : dramatisation)
Les acteurs politiques sont dans l’incertitude, ils doivent donc prendre des décisions ; par ex
considérer un problème comme important ou non dans des situations d’incertitude. On ne sait
pas si le problème est grave ou non, on ne connaît pas les causes du problème, on ne peut pas
mesurer/évaluer/anticiper les conséquences du problème. Cette 2 ème conception met l’accent
sur des situations qui sont définies comme + ou - problématiques par des acteurs en situation
d’incertitude. Il y a donc un certain nombre de mécanismes qui peuvent les conduire à mettre
l’accent sur l’existence d’un problème ou non. Les travaux sur la rationalité mettent l’accent
sur les focusing events ; c’est un événement qui attire l’attention. Typiquement, un accident
nucléaire comme celui de Fukushima, attire l’attention quasiment universelle. Ces travaux qui
mettent l’accent sur les focusing events partent du postulat que l’attention des acteurs est une
ressource limitée. Un acteur individuel (un parlementaire, un membre du gouvernement, un
premier ministre) fait attention à un certain nombre de choses qu’il se passe, or, il se passe
bcp de choses dans notre environnement. Donc les tenants de ces travaux disent que
l’attention d’un acteur est limitée, il va alors devoir sélectionner certains des événements, car
il ne pourra pas faire attention à TOUS les événements. C'est-à-dire que les acteurs politiques
portent leur attention sur des événements saillants ; typiquement un accident, un événement
hautement médiatisé. Cette attention sélective va les amener à définir une situation comme
problématique, sans qu’ils puissent être en mesure de dire si cet événement est révélateur de
problèmes plus profonds. Les acteurs sont donc guidés dans leur perception par des
événements saillants. Il y a donc un accent sur le rôle des médias qui ont un discours
sensationnaliste, pour leur propre besoin, il faut faire vendre les nouvelles, et pour cela, il faut
les rendre sensationnelles. Le monde est donc construit de manière simplifiée par les médias
qui mettent l’accent sur tel ou tel phénomène.
Exemple
Une personne balkanique s’est vue flashée sur l’autoroute lors d’un grand dépassement de
vitesse, les médias amèneront donc un discours qui dit que certaine catégorie de la
population sont dangereuse, c’est pourquoi il faut donc mettre en œuvre qqchose pour
réduire ce problème de dangerosité.
1ère conception : Les acteurs ont plus ou moins intérêt à ce que certaines situations soient
considérées comme problématique, ils vont donc influencer la mise sur agenda avec leurs
ressources.
Les deux conceptions sont intéressantes, car la définition de situations comme problématiques
peut relever d’un calcul stratégique (1ère conception), mais peut aussi se faire dans une
situation d’incertitude (2ème conception).
Powering et puzzling (problem-solving)
La politique est une affaire de domination, une approche comme celle de Lasswell ne parle
pas de domination, mais parle de qui gagne et de qui perd (=> Who gets what, when, how ?).
Donc l’activité politique relève de jeux de pouvoir (powering). C’est donc le plus fort qui va
gagner, il n’y a pas que ça, bien que ce soit une dimension importante. On parle également de
puzzling, donc de résolution d’énigmes. Un gouvernement est par exemple confronté à
l’énigme d’absence de croissance en dépit de mesures qui devaient être favorables à la
résolution de l’absence de croissance. Si ce gouvernement n’arrive pas à résoudre multitude
d’énigmes, il est vrai qu’il va perdre son pouvoir, car ne pourra plus être au gouvernement.
Mais il faut à ce gouvernement des connaissances qui lui permettront de résoudre ces
énigmes.
Interaction sociale et cogitation intellectuelle - Wildavsky
Il y a interaction sociale, car il y a de la négociation. L’approche pluraliste voit les activités
décisionnelles comme une activité sociale, on a des acteurs qui font des échanges. D’un autre
côté, il y a la cogitation intellectuelle, c’est-à-dire qu’il y a des acteurs qui réfléchissent par
rapport à des problèmes qu’ils veulent résoudre. La caractéristique du décideur n’est pas
vraiment que c’est un être de pouvoir, mais que c’est un être réflexif.
Enjeux positionnels
Dans les politiques redistributives, il y a des acteurs « pour » et « contre », alors que dans les
politiques de type valence, tout le monde est d’accord sur les objectifs, et s’il y a des
désaccords, ils se portent sur les moyens à utiliser et sur qui va s’occuper de résoudre ces
problèmes.
Problématisation (framing) : naming, blaming, claiming
On se demande comment des choses/des comportements/des états de faits ou du monde
devenaient des problèmes publics, et étaient donc mis à l’ordre du jour. Pour cela, il y a trois
types d’opération, naming, blaming et claiming. Il faut que la « chose » soit nommée (=>
naming), qu’on puisse identifier des causes à ce problème qui vient d’être nommé, ces causes
doivent simplement être crédibles (=> blaming) et il faut enfin émettre des revendications (=>
claiming) ; cad que certaines mesures soient prises, que les pouvoirs publics arrêtent d’être
inactifs, etc.
6 mars 2013
Rappel
Mise sur agenda : Dire qu’il y a un problème et le résoudre. Le problème est défini comme un
écart entre le monde actuel et le monde souhaité. La problématisation constite en la définition
du problème comme étant un problème non individuel, mais qui implique une intervention
des pouvoirs publics. Voilà pourquoi on parle de problème public.
Dans l’analyse séquentielle classique, cette phase se situe au début du processus de décision.
Une critique serait de dire que la problématisation se situe tout au long de ce processus, non
pas seulement au début.
De + en + on dit que l’obésité est un problème social. Personne ne se disait auparavant que
l’État devait faire des campagnes de sensibilisation contre l’obésité, on considérait l’obésité
comme un problème privé.
Le blaming c’est au fond l’attribution causale. On blâme qqchose ou qqun vis-à-vis d’un
problème. Par exemple salaire trop élevés seraient la cause du problème. On dit « voilà les
responsables du problème », ce n’est pas nécessairement des individus, il est possible que ce
soit la situation ; mondialisation, etc. On revient sur l’idée que toute pp repose sur des
hypothèses d’intervention. Donc là on cherche la cause du problème, et en fonction du
diagnostic que l’on va poser sur les causes/l’étiologie du problème, les remèdes qui vont être
proposés vont différer (=> claiming).
Hypothèses causales qui mettent en rapport des variables indépendantes (=> cause du
problème) et dépendantes (=> problèmes). La pp comme autre variable indépendante va agir
sur le problème et le résoudre, dans le meilleur des cas. Müller parle justement d’algorithmes.
La coalition du voisinage
Coalition qui a lieu sur le terrain et qui regroupe des personnes voisines aux lieux de cette
pp.
Framing : On ne veut pas de ces infrastructures pour personnes dépendantes, non pas
parce que ces personnes ne méritent pas les bénéfices/prestations, mais parce que ça
dégrade notre environnement de vie. La présence de personnes toxicodépendantes génère
un sentiment d’insécurité dans la population des quartiers dans lesquels se trouvent ces
personnes toxicodépendantes. Ca péjore le cadre de vie avec les seringues, c’est
dangereux pour les enfants qui vont à l’école et enfin ça fait baisser les prix de
l’immobilier dans le quartier, du coup le chiffre d’affaire baisse à cause de la mauvaise
ambiance et des clients qui ne viennent plus.
Cette coalition regroupe des gens plutôt agnostiques. Eux, ce qu’ils n’aiment pas ce sont
les coûts concentrés.
« Nimby » (« Not in my backyard ») : « Oui d’accord pour les centrales nucléaires, mais
pas chez moi. »
Tout problème public n’est pas politisé : rôle des médiateurs et gatekeepers pour
l’entrée dans les arènes décisionnelles
La manière dont on définit un problème est très importante pour l’analyse afin de comprendre
comment se positionne chaque acteur. Il faut être attentif au rôle des acteurs qui politisent un
problème. Pour que les pouvoirs publics décident d’intervenir, pour que l’administration dise
là il y a un besoin d’agir, pour que les parlementaires se saisissent d’un problème et déposent
une motion ou un postulat, il faut qu’ils soient convaincus que ces problèmes appellent une
intervention des pouvoirs publics. Il faut donc être attentif au rôle des acteurs qui défendent
l’idée que tel problème est d’intérêt public et qu’il faut donc de l’action des pouvoirs publics.
C’est le rôle des gatekeepers (portiers), tel problème est prioritaire, il faut l’empoigner, tel
problème est secondaire ou tel problème encore n’est pas un problème social. Donc
importance des gatekeepers. Un entrepreneur de normes est qqun qui prend son bâton de
pèlerin et qui tentent de faire comprendre à certains acteurs qu’il y a véritablement un
problème, il est donc question de modifier les idéologies dominantes de ces acteurs politiques.
S’intéresser à l’analyse de l’action collective, des groupes d’intérêt, à la sociologie des
mobilisations...
Répertoires d’action les plus visibles pas nécessairement les plus efficaces
Si on s’intéresse aux acteurs, le penchant naturel est de s’intéresser aux mobilisations de ces
acteurs. Pour l’analyse des pp ceci peut être un biais, car il risque de nous amener à faire un
diagnostic erroné sur qui est l’acteur influent. Deux limites à l’idée de s’intéresser aux
mobilisations des acteurs :
1ère limite
Les phénomènes sociaux les plus visibles, tels que les mobilisations collectives
(manifestations) ne sont pas nécessairement ceux qui déploient le plus d’effet en matière de
décision pol. On a une réforme, est-ce qu’elle a lieu parce que tel syndicat s’est mobilisé, ou
est-ce que la réforme a eu lieu par un lobbying discret, silencieux auprès des parlementaires ?
2ème limite
Analyse de l’action collective conduit aux résultats que ce sont les mobilisations les plus
discrètes qui sont les plus efficaces, car celui qui fait partie de ce genre de mobilisation
possède un accès privilégié aux décideurs. Alors que si on se mobilise dans la rue, c’est parce
que l’on n’a pas d’autres canaux d’influence moins coûteux.
Donc moyens d’action les plus visibles ne sont pas forcément les plus efficaces.
En lien avec ceci, l’analyse des pp privilégient souvent comme variable explicative des
changements des pp, l’action d’élite, pas des mouvements collectifs, encore moins des
citoyens individuels, mais l’action d’acteurs qui disposent de ressources particulières. Élites
politiques peuvent définir des situations comme problématiques sur la base de considérations
différentes.
Accent sur les idées des élites politiques (issue ownership) et administratives
(« communautés épistémiques ») : « élites programmatiques » (W. Genieys)
o Issue ownership (théorie de la possession de l’enjeu)
Cette théorie est un peu radicale, il faut la relativiser. On a l’impression que dans un système
politique caractérisé par la concurrence ; des élections concurrentielles à travers lesquelles les
partis politiques veulent le pouvoir, il est question des arguments des uns, contre les
arguments des autres. Le débat semble jouer un rôle essentiel. Cette théorie nous dit que les
partis, acteurs rationnels qui veulent maximiser les voix, ne s’intéressent pas au débat et ne
veulent pas entrer en matière par rapport aux arguments de l’adversaire, car ils courent le
risque d’accordant de l’importance/que l’opinion publique accorde de l’importance aux
arguments de l’adversaire qu’on tente d’invalider, à ce que notre intervention génère de la
résonnance envers les arguments qu’on veut combattre. Si qqun nous embête, le conseil est
d’ignorer cette personne et non de débattre avec elle. Cette théorie dit que les partis n’entrent
que rarement en matière, par contre, ce que chaque parti essaie de faire c’est de s’approprier
un enjeu propre, c’est-à-dire de convaincre l’électorat que tel domaine de pp est mieux géré
par le parti X ; ex : UDC - immigration. Le but pour le parti en question est d’avoir la plus
grande crédibilité sur un thème précis, donc ce parti ne parlera pas des enjeux vis-à-vis
desquels il ne pense pas disposer de crédibilité (connaissances). Chaque parti développe en
quelque sorte un monopole sur un enjeu qu’il s’approprie pour devenir l’acteur le + crédible,
voire le seul acteur crédible. Un des motifs qui pousse les acteurs partisans à définir des
situations comme problématique c’est dans le cadre de cette stratégie d’issue ownership. On
voit donc pourquoi les entrepreneurs partisans entrent dans le domaine des pp en définissant
des situations comme problématiques et en produisant des remèdes pour réduire l’écart entre
état désiré et état réel. Les partis sont parfois monothématiques puisqu’ils construisent leur
crédibilité autour d’un seul enjeu. Ici on est très clairement dans le powering, stratégie
rationnelle pour rassembler des votes. Mais il y a aussi le puzzling, les acteurs qui arrivent
avec de nouvelles problématisation sont les experts externes ou de l’administration.
o « Communautés épistémiques » - Haas
C’est un groupe d’acteurs qui partagent les mêmes idées sur une pp, mais qui ne sont pas des
idées guidées par une vision normative (ce qui est bon ou non de faire), ce sont des idées
guidées par le type problem solving. Le concept de « communauté épistémique » par Haas
dans la politique de l’environnement. Donc cette communauté est constituée d’experts de
l’environnement qui se sont regroupés dans des rencontres/conférences internationales et qui
ont alors développé un savoir commun lors de ces rencontres. Ce sont des diffusions de
problématisations communes. Kübler montrait justement que les réformes venaient de
l’administration, mais qu’elles ont été préparées lors de rencontres internationales qui se sont
attachés à élaborer le nouveau paradigme de la drogue. Dans l’optique de Haas une
« communauté épistémique » est composée d’experts. Mais, Haas n’inclut pas le fait qu’il
peut y avoir aussi des politiciens, des gens de l’administration, etc.
Ex : TCS est un groupe d’intérêt/une organisation de type advocacy. Il fournit des prestations
à ses membres, qu’il ne fournit pas à ses non-membres.
Rôle de la polity (POS = political opportunity structure et sa perception :
incertitude et rationalité limitée
Concept de structure des opportunités politiques (POS), c’est de la polity qui a un impact sur
les polities. Il y a des structures plutôt favorables à l’émergence de demandes et d’autres qui
le sont moins.
Exemple de POS en Suisse
En CH, il y a le mécanisme de l’initiative populaire. C’est très clairement un mécanisme
faisant partie du POS qui est favorable à l’émergence de demandes, qui autrement
n’auraient pas forcé le barrage du filtre du système.
La structure institutionnelle au sens large est aussi une variable qui fait que le système est plus
ou moins ouvert à l’émergence de demandes.
Critique de la POS
Les spécialistes de l’action collective ont critiqué ce concept de POS en disant que ce qui
compte ce n’est pas si la structure d’opportunité est + ou - favorable, mais qu’il fallait
s’intéresser aux perceptions qu’ont les acteurs de la structure comme leur étant + ou -
favorable. La critique dit que ce qui compte ce sont les perceptions que les acteurs ont, mais
ceci n’invalide pourtant pas que ces variables, même à travers leurs perceptions, jouent un
rôle. Le système CH contient bcp de venues, on parle donc de venues shopping, puisque les
acteurs comparent les différents lieux d’accès qui s’offrent à eux et choisissent les +
appropriés, les moins coûteux (=> voir Olsen et les coûts de la mobilisation).
11 mars 2013
Rappel
Plus les acteurs disposent de lieux dans lesquels les acteurs peuvent amener leur problèmes,
plus il leur est aisé XXX.
L’existence d’un intérêt social, même largement partagé, ne suffit pas pour que les problèmes
de ce groupe soient pris en compte, car notamment les grands groupes sont confrontés à des
différences d’action collective.
Suite
Rappel : Approche séquentielle trop rigide
Caractère séquentiel trop rigide. La problématisation d’une situation, donc la définition d’une
situation comme étant problématique (=écart entre état souhaité et état réel) n’est pas qqchose
qui se fait uniquement au début, mais tout au long du processus, il y a des redéfinitions
nouvelles ; le cadrage, le framing change. De l’autre côté, il y a toute une série d’approches de
changements en pp qui mettent l’accent sur le fait que le changement est partiel, il va y avoir
des redéfinitions, mais qui ne vont pas complétement bouleversé/bousculer les définitions
antérieures.
Deux exemples d’approches qui mettent l’accent sur les limites des changements, donc re-
problématisation (re-framing) reste partielle :
Incrémentalis me
Changement qui se fait petit à petit, il se fait à la marge, par petites doses.
Lindblom, pluraliste américain, dit dans sa vision pluraliste que pour arriver à un changement
il faut une coalition, divers soutiens agrégés, pour les agréger il faut faire des compromis.
Lindblom met l’accent sur les compromis qui est le minimum des dénominateurs communs
pour rassembler des visions différentes.
Donc il est d’abord question des approches pluralistes en tant qu’approches incrémentales.
Soit un changement d’envergure souvent peu soutenu, soit un changement soutenu, mais
relativement marginal.
Path-dependency
Cette approche met l’accent sur le fait que le passé compte, c’est-à-dire que la politique
publique va être largement dépendante de la politique précédente, et cette dernière dépend de
celle la précédent encore, etc. Cette approche revient à dire que ce qu’il s’est passé aux
origines d’une pp compte. Quand on a choisi une voie, plus on avance dans le temps, moins
on va remettre en Q cette pp :
o Première raison de la non-remise en Q
Les pp crée souvent des bénéficiaires et qui ont donc intérêts au statut quo (donc non-remise
en Q de la pp en place), ils vont alors se mobiliser partout pour empêcher le changement, ils
sont organisés et vont donc intervenir dans les lieux de veto ; lancement d’un référendum,
faire grève, faire des campagnes contre le changement. Lorsque l’on essaie de changer une pp
on bute sur les bénéficiaires des mesures qui sont remises en Q. Il y a un coût politique que
les gouvernements ne veulent pas assurer.
Exemple de la politique des retraites
Il s’agit d’assainir la caisse de pensions de l’État de Vaud, bcp d’acteurs refusent cette
réforme qui remet en Q un certain nombre d’acquis. Donc les bénéficiaires se mobilisent
pour mettre un frein aux réformes.
Si ces réformes sont marginales, incrémentales c’est parce qu’elles butent sur les
bénéficiaires. Il y a les réformistes qui calculent, « on ne veut pas se mettre ces gens à dos à
cause des prochaines élections, car risque de perdre cet électorat. ».
o Deuxième raison de la non-remise en Q
Quand on a choisi une voie et qu’elle est durable dans le temps, cela implique une
socialisation particulière du peuple. Imaginons, lorsque l’on a mis en place l’État social, il a
une histoire, parfois longue, donc il façonne le comportement, les croyances et la culture des
gens. C’est-à-dire que plus les gens ont vécu longtemps dans un environnement homogène,
plus les croyances sont ancrées.
C’est une interprétation plus culturelle, car ce serait l’idéologie qui guide les croyances, ce qui
fait que certains changements de pp sont considérés comme proprement inconcevables.
notamment, donc ceux qui impactent sur les réformes, ce qu’ils veulent ce n’est pas + de
ressources, mais un job intéressant => idée du bureau-shaping. Dunleavy explique ainsi
qqchose qui est une énigme pour une approche à la Niskanen : Que l’État se soit réduit et que
les fonctionnaires, notamment les hauts fonctionnaires, n’étaient pas opposés à la réduction de
l’État. Alors que si ces mêmes fonctionnaires réfléchissent à la Niskanen, ils n’accepteraient
jamais qu’on réduise l’État, car ils auraient moins de ressources. Ces fonctionnaires qui
réfléchissent comme l’approche de Dunleavy disent « oui oui, réduisons l’activité, donc
déléguons une partie des tâches à l’extérieur, car comme ceci nous aurons la qualité à la place
de la quantité ». En gros ils veulent les tâches les plus intéressantes et non une maximisation
des tâches.
L’approche de Dunleavy permet d’expliquer l’acceptation de la réduction de l’État par les
hauts fonctionnaires. Les deux parlent de maximisation, mais elle n’est pas la même,
L’approche de Niskanen parle de développement de l’État, alors que celle de Dunleavy parle
de la réduction de l’État.
o Blame-avoidance => restriction secteur public - Hood
Il s’intéresse aux comportements d’évitement. L’argument est tel que lorsque l’on est
impliqué dans l’activité politique, on endosse les coûts. L’acteur administratif rationnel veut
avant tout se prémunir du risque, notamment du risque de blâme. Donc les acteurs
développent des tactiques d’évitement du blâme. Ces acteurs politico-administratifs qui
tentent d’éviter le blâme rejettent l’échec sur les autres. L’évitement du blâme conduit à du
blame-shift, c’est-à-dire le rejet du blâme sur qqun d’autre, on accuse qqun d’autre. Donc
volonté de restreindre le champ d’activité => l’administration va restreindre le champ
d’activité, non pour avoir un travail + intéressant comme le disait Dunleavy, mais pour avoir
un travail moins « casse-gueule ». Le but est donc de déléguer les tâches à risque. Il n’est pas
question de qualité, mais les acteurs politico-administratifs ne veulent surtout pas prendre de
risque.
Ces approches mettent en avant des motivations totalement différentes (maximisation, qualité
du travail, évitement du risque). Au fond elles disent toutes que la prise de décision relève de
motivations rationnelles, mais ces trois approches définissent la rationalité de manières très
différentes. Les réformes administratives apparaissent comme le résultat d’inputs rationnels,
mais qui sont définit de manière différente selon les différentes approches.
Retour sur la typologie de Weber qui considère que les sociétés modernes sont caractérisées
par la domination rationnelle-légale, où il est donc question de la prédominance de
comportements rationnels en finalité ; des comportements où les acteurs trouvent ce qui leur
paraît le plus adéquat pour leur/s finalité/s. Souvent quand on change une pp, ou qu’on fait
une réforme administrative, on dit le faire pour la rendre + rationnelle, pour qu’elle
corresponde mieux aux besoins de la société, pour que l’administration soit plus efficace et
plus efficiente, donc qu’elle produise un haut niveau de prestation avec un contrôle sur les
coûts.
Exemple de la NGP
Elle se basait sur l’hypothèse implicite que l’État était inefficace, que le secteur privé était
plus efficace et qu’il fallait donc que l’État, ainsi que l’administration publique soient plus
imprégnés des compétences du secteur privé.
On voit que les rationalités sont plurielles. Les approches qui mettent l’accent sur le fait que
l’action politique est le résultat des comportements rationnels des acteurs ont été souvent
injustement critiquées.
Critique
Elle consiste à dire que l’acteur qui se comporte de manière rationnelle, se comporte de
manière excessivement utilitariste/égoïste, et que ce genre d’approche (du choix rationnel)
réduit l’acteur à sa dimension égoïste et ne permet donc pas d’expliquer les comportements
motivés par l’altruisme. Alors qu’on voit chez Olsen que les individus, ne sont pas rationnels
d’un point de vue utilitariste, mais qu’ils sont mus par des sentiments plus nobles dans quoi
ils s’engagent. Alors que l’approche du choix rationnel passe sous silence ce genre de
comportement altruiste. On associe en fait le comportement utilitariste à un comportement
dans lequel il y a une lutte entre acteurs pour l’obtention de ressources.
Choix rationnel : individus égoïstes ? La coopération comme stratégie
rationnelle, Comportements utilitaristes
o Hardin : « The Tragedy of the Commons » (1968)
Se trouve ici un exemple de comportement utilitariste qui peut conduire à des situations de
coopération entre acteurs. Il existe un certain nombre de biens qui sont des biens publics. La
définition du bien public selon Olsen : Il est universel, donc personne ne peut en être exclu de
son usage. Donc comme personne ne peut en être exclu, il n’y a pas de rivalité, ni de
concurrence entre acteurs. L’air est un bien public, ce n’est donc pas parce qu’on respire,
qu’on empêche l’enseignant de respirer. Par contre, il y a un certain nombre de biens publics
qui sont périssables ; il n’y a pas de rivalité pour l’accès à ces biens, il n’y a pas d’exclusion,
donc tout le monde se les approprie, et le fait que tout le monde se les approprie conduit à leur
dépérissement.
Exemple de bien public périssable
Il y a des pâturages qui sont d’accès public, c’est-à-dire que tous les fermiers peuvent
mettre leurs bêtes, du coup personne ne va se retreindre, en conséquence, il n’y aura plus
de pâturage. Donc maximisation de l’intérêt individuel conduit à de la surexploitation et a
un résultat suboptimal sur le plan collectif, car dans un premier temps il y en a pour tout le
monde, et dans 2ème temps, il n’y en a plus pour personne. C’est un exemple classique, qui
rappelle la problématique d’Olsen, le comportement rationnel sur le plan individuel, qui dit
que faut profiter du bien le plus possible conduit à un dépérissement du bien dans le long
terme. Donc le comportement égoïste, rendu possible par la structure de la propriété,
conduit à une conséquence suboptimale sur le plan collectif.
Les règles du jeu rendent les comportements prévisibles en guidant les acteurs
par des incitations positives et négatives : Institutionnalisme du choix rationnel
Choix rationnel ne sera donc pas le même selon la perspective temporelle de l’acteur.
Ostrom montre donc que les acteurs mettent en place des stratégies de coopération par
l’autorégulation. Ils se donnent des règles du jeu, comme celle qui dit qu’on doit consommer
tant mais pas plus, sinon ce sera préjudiciable à long terme. Ces règles du jeu ont un effet,
elles rendent les comportements plus prévisibles. Lorsqu’il existe un système de règles du jeu,
les acteurs savent à quoi s’en tenir. Il suffit de penser aux investisseurs qui ne veulent pas
investir dans les pays dans lesquels la loi risque de changer. Donc les règles du jeu sont un
stabilisateur des comportements, car elles orientent les acteurs, elles donnent des incitations
positives et d’autres incitations négatives ; soit récompensé, soit blâmé. Ces règles génèrent
de la stabilité et de la prévisibilité des comportements par les incitations positives et
négatives. Elles sont comme les institutions. Le néo-institutionnalisme considère que lorsque
l’on a affaire à une norme très ancrée (norme de concordance), c’est un peu comme si on avait
affaire à une institution. Lien avec la path-dependency. L’idée d’Ostrom, fondatrice de
l’institutionnalisme du choix rationnel, est qu’il est rationnel pour les acteurs de se donner des
règles du jeu, car ces règles vont stabiliser les comportements et réduire l’incertitude, il est
rationnel pour un acteur de vouloir se trouver dans un environnement où l’incertitude est
réduite.
Rationalité absolue ou limitée ?
Les acteurs politiques ont une rationalité limitée, due par exemple à la variable temporelle.
Les acteurs ont des comportements rationnels, mais limités. On comprend mieux la rationalité
limitée en comprenant la rationalité absolue, qui elle, est une sorte d’idéal-type.
18 mars 2013
Rappel
Il existe deux principales approches de la rationalité ; la rationalité absolue qui est un idéal
auquel tendent ou aimeraient tendre ceux qui prennent les décisions politiques et la rationalité
limitée qui explique que les acteurs qui prennent des décisions politiques sont limités par un
certain nombre de facteurs :
o Suite - Par valeurs, croyances idéologiques
Nos décisions sont en partie guidées par nos valeurs, ceci peut faire que nos valeurs nous
interdisent parfois de prendre des décisions qui seraient rationnelles selon le calcul moyen-fin,
mais nos valeurs nous empêchent parfois de maximiser et nous contraignent parfois à faire
des choix qui ne sont pas maximisateur d’utilité.
Université de Lausanne - 2012-2013 - Ioannis Papadopoulos Page 30
Politiques publiques
Floriane Wyss
alternative qui paraît satisfaisante. On arrive donc à des approches bcp + désacralisées de la
décision politique.
Charles Lindblom : The science of muddling trough
Il dit que les décideurs politiques font avec les ressources du bord et l’art de la prise de
décision politique consiste (c’est ce qu’il appelle the science of muddling through) au fait
qu’il faut se débrouiller. Deux exemples où l’on fait « avec ce que l’on a » :
Incrémentalis me
Le décideur politique ne cherche pas à avoir la politique la plus rationnelle ou efficace, mais à
faire des compromis avec ce qui risquerait de bloquer les décisions. Il sera donc poussé vers
des réformes marginales/incrémentales qui sont donc probablement suboptimale. Parfois des
problèmes importants demanderaient des réformes drastiques, mais faire de petites réformes
fonctionne, même si ça ne résout pas fondamentalement les problèmes.
Limite
Le modèle incrémental est toutefois excessivement pessimiste puisqu’il met l’accent sur
l’impossibilité des réformes. Le marchandage joue un rôle important, mais l’incrémentalisme
postule que ce n’est pas possible d’arriver à des réformes d’envergure. Pourtant il existe bel et
bien des situations dans lesquelles il y a des réformes importantes. On parle alors de
mécanismes qui permettent de contrer les tendances à l’incrémentalisme :
- Side-payment
Les approches incrémentales postulent que les réformes sont de faibles envergures, car il faut
composer avec les opposants avec ces réformes. L’analyse des pp a toutefois montré que les
réformistes disposent de moyens pour faire rallier les partisans du statu quo (opposants) à la
réforme. Par exemple, en leur accordant des side-payment, en leur disant « on sait que cette
réforme risque de vous causer du tort, donc vous vous y opposer, mais nous on y tient, on va
donc vous donner des compensations », ces compensations permettent parfois de les rallier au
statu quo.
- Log-rolling
Il présuppose que les décisions politiques ne sont pas uniques, mais qu’elles se suivent les
unes les autres. Qu’elles ne sont pas one-shot, c’est-à-dire qui se passent en une fois, puis plus
rien, mais qu’il y a une séquence de décisions. Les décideurs politiques sont régulièrement
amenés à se revoir, cela leur donne la possibilité d’avoir des échanges différés dans le temps.
Principe du renvoi d’ascenseur => Je fais une concession ajd et je m’attends à ce que vous (à
qui j’ai fait la concession) me rendiez la pareille plus tard, mais seulement dans le cas où les
décideurs sont à nouveau confronté à des situations d’interdépendance. Les décideurs peuvent
évaluer l’intensité de leur préférence, car je fais ajd une concession sur un sujet qui n’est pas
très important pour moi, donc concession ne me coûte pas grand-chose. Concession me coûte
peu sur un sujet très important pour mon partenaire, donc j’attends en échange que dans le
futur, sur un sujet non important pour lui, mon partenaire fera une concession sur un sujet qui
pour moi sera très important. Le temps permet donc de faire des concessions mutuelles et de
débloquer des réformes. On fait plus facilement des concessions sur des sujets qui ne nous
coûtent pas bcp.
Garbage can - Cohen, March & Olsen
Ce modèle critique la vision balistique des pp, vision qui consiste à penser qu’une pp vise un
objectif précis et qu’il s’agit de trouver le meilleur moyen pour répondre à ce problème.
Les tenants du garbage can disent que les choses ne se passent pas comme ceci. Ils imaginent
que ce n’est pas qu’on a des décisions politiques adéquates à des problèmes, mais disent qu’il
y a des problèmes sociaux (pollution, absence de croissance, vieillissement de la pop) où il y a
des solutions politiques (réduire l’immigration, augmenter subventions, réduire impôts, etc.).
Il y a donc une palette de problèmes et une palette de solutions. Ils disent qu’il n’y a pas
d’adéquation entre problème et solution et que donc les solutions qui sont liées aux problèmes
sont le fruit du hasard. Une solution ne serait pas décidée en fonction de son adéquation, mais
ce serait le fruit du hasard/contingence.
Il est question d’une métaphore de la poubelle => L’idée c’est qu’il y a une poubelle dans
laquelle il y a des petits papiers avec des problèmes et une autre avec des solutions. Donc on
tire un papier dans la première et un dans la 2ème puis on les met ensemble.
Limite du garbage can
Modèle excessif, puisqu’il existe des facteurs qui expliquent la prise de décision => il y a des
régularités, on peut prédire une décision à partir par exemple du système de croyance.
=> Ce modèle est toutefois utile, car il montre quand-même que les processus de décision ont
un côté aléatoire.
Kingdon : fenêtre d’opportunité, parfois coûts qui sont permis seulement pendant une très
courte durée, on peut proposer une solution qui sera acceptée à tel moment et 2 jours plus tard
ce ne sera plus le cas.
20 mars 2013
Politique « symbolique »
Il arrive que des demandes soient pressantes, alors les autorités annoncent des mesures pour
tranquilliser le public, c’est une fonction de sécurisation. Il n’est pas certain que les mesures
soient réellement mises en place à la suite de l’annonce. On dira que les engagements ne sont
pas suivis par des actes. Pour détecter une politique « symbolique », il faut voir si les mesures
annoncées ont bien été mises en œuvre ou non. Parfois, le simple fait d’annoncer la mise en
place d’une pp a des effets, on parle alors de politique « symbolique ». Les promoteurs d’une
politique « symbolique » savent que cette politique ne pourra pas être concrétisée. Les pp en
CH sont en grande partie des résultats de compromis, donc la pp est moins l’enjeu de la
concurrence entre acteurs où les uns essaient de montrer qu’ils réussissent. Ce côté
compromis dans la pp n’est pas très favorable aux politiques « symboliques ».
Exemple des cartels
Un citoyen suisse décide d’acheter une voiture en Allemagne, car la même voiture est
moins chère dans ce pays qu’en All. L’entreprise allemande accepte de vendre, mais au
prix suisse, car sinon l’entreprise suisse va perdre des clients.
Un bon cas-test pour la politique « symbolique », c’est où le gouvernement est très fortement
attaqué par une opposition. Le gouvernement sachant qu’il risque sa peau au niveau des
élections, fera croire à sa volonté de mettre en œuvre des pp pour répondre aux demandes des
opposants, en annonçant des mesures qu’il ne mettra pas en œuvre.
« How to do things with words » - Austin
=> Lorsque le prof a commencé à parler, on s’est mis à agir (à prendre des notes). Les mots
peuvent donc avoir un pouvoir performatif, ils peuvent produire des résultats. Austin montre
que pour que les mots produisent des résultats, il faut certaines conditions d’ordre
sociologique. => Si à la place de Papadopoulos, il y avait l’un de nous qui commençait à
parler, on pourrait supposer que moins d’entre nous prendraient des notes. Cela amène l’idée
que si la personne qui agit n’est pas censée le faire, ça n’aura pas le même effet. Les
mots/discours génèrent des conséquences.
« Words that suceed and politicies that fail » - Edelman
Il parle de « mots qui réussissent et de politiques qui échouent ». Il a travaillé sur les pp,
précisément sur les politiques sociales. Il part du constat qu’un certain nombre de politiques
sociales échouent en n’atteignant pas leurs objectifs. Ce qu’il se passe alors, c’est que les
Université de Lausanne - 2012-2013 - Ioannis Papadopoulos Page 36
Politiques publiques
Floriane Wyss
pouvoirs publics produisent des discours pour camoufler/cacher ses échecs. Il y a un jeu
d’interprétation autour des pp, les jugements évaluatifs sur les pp déploient un effet
performatif en soi. Donc les discours produits par les autorités auront un effet indépendant de
la réussite ou de l’échec d’une pp.
M.o. : phase d’incertitude, car décisions ambigües : rationalité limitée ou compromis
stratégique
Les mesures sont souvent ambiguës, elles contiennent une marge d’appréciation. Les lois,
votées par le parlement sont complétées par des ordonnance gouvernementales. La première
raison de l’ambiguïté est la rationalité limitée des acteurs. C'est-à-dire que les acteurs,
lorsqu’ils formulent des projets de décision/lorsqu’ils votent une loi, ne connaissent pas tous
les tenants et aboutissants auxquels ils devront faire face => information limitée, cela conduit
donc à de l’ambigüité. Ce sont les limites cognitives des décideurs.
Ex : On se rend compte assez souvent qu’il y a des lois qui donnent lieu à des conflits
d’interprétation, mais on ne s’en était pas rendu compte avant la mise en œuvre.
La deuxième raison de l’ambigüité est le choix délibéré d’ambigüité, c'est-à-dire qu’il est
question de motivations stratégiques des acteurs. => Dans le système politique CH, bcp de
lois sont des compromis, donc pour s’entendre il est plus facile de rester à des principes
généraux, on dit bien que « le Diable est dans le détail ». Donc ces compromis sont souvent
ambigus.
Situation de « consensus contradictoire » - Palier
Des acteurs opposés se mettent d’accord sur une loi, mais pour des raisons différentes. Parfois
des référendums sont menés parce que la loi ne va pas assez loin, mais pour d’autres elle va
trop loin, c’est pourquoi les deux types de motivations poussent des acteurs différents à mener
un référendum pour des raisons divergentes.
M.o. : Fenêtres d’opportunité et forum shopping pour acteurs défaits lors des phases
antérieures
Souvent les processus génèrent des gagnants et des perdants, mais ces perdants peuvent
encore tenter leur chance dans la phase de mise en œuvre. Ils tentent alors de faire en sorte
que la mise en œuvre soit conforme au minimum à la décision. La mise en œuvre peut être
une fenêtre qui s’ouvre encore une fois pour les opposants (fenêtre d’opportunités de
Kingdon) et si les opposants ont essayé d’autres forums, ils vont alors essayer d’utiliser la
phase de la mise en œuvre pour s’opposer à une loi. En CH, souvent mise en œuvre
fédéraliste, c'est-à-dire que ce sont les cantons qui mettent en œuvre une législation fédérale.
Les opposants vont alors tenter, dans les cantons où ils sont forts, de minimaliser la mise en
œuvre avec laquelle ils sont en opposition.
The Implementation Game : What Happens After a Bill Becomes Law - Bardach
Les premiers travaux de mises en œuvre étaient des travaux de mises en œuvre américains. Le
fédéralisme USA est différent du fédéralisme CH, car bcp plus qu’en CH, la législation de
l’État fédéral américain est mise en œuvre dans les États, pas par l’administration de ces États
(cantons en CH), mais par des agences décentralisées de l’État. Donc les écarts de mise en
œuvre devraient être moins importants dans un système fédéraliste américain, que dans un
système CH. Toutefois, certaines études, dont celle de Vidasky, montre qu’il n’y a même pas
moins d’écart dans ce genre de système fédéraliste. Il faut aussi penser au fait que parfois les
écarts sont désirés, car il y a l’adaptation au contexte local.
Exemple de la Lex Koller
« Lex Koller » vient du nom du conseiller fédéral à l’origine de cette loi, bien qu’elle ait
connu plusieurs versions. Cette loi vise à rendre + difficile l’acquisition d’immeuble par
des étrangers non résidants en CH. Ces dernières années, on considérait que la Lex Koller
était une survivance protectionniste, un héritage du passé qu’il fallait abolir. La question de
l’abolition de la Lex Koller était pendant longtemps à l’ordre du jour politique. Et puis, il y
a qques mois, il y a eu une motion ou interpellation par une parlementaire zurichoise qui
disait qu’il fallait stopper les travaux qui voulaient abroger cette loi ; parce que,
notamment, dans la ville de Zurich, cette loi permettait de contrôler les spéculations. Cela a
fonctionné, le Parlement a considéré cette loi tout à fait d’actualité. Donc finalement plus
de débats sur la suppression de cette loi. Cette loi a alors toutefois été mise en œuvre de
manière différenciée par les cantons. Certains groupes avaient étudié la mise en œuvre de
cette loi dans les cantons de LU, GE et VS :
À LU, la loi a été mise en œuvre comme le préconisait le législateur fédéral, à GE elle a été
mise en œuvre différemment parce qu’à GE il y a un problème de crise du logement, ce
canton a donc fait de la Lex Koller un instrument de politique sociale du logement (=> loi
s’est adaptée aux besoins locaux). Quant au canton du VS, la loi a été mise en œuvre de
manière très minimaliste. Il était donc plus facile pour une personne étrangère non
résidante en CH d’acquérir un logement dans le canton du VS que dans le canton de GE et
LU. Il faut savoir que les rapports de force locaux comptent aussi.
Policy Styles and the Swiss Executive Federalism: Comparing Diverging Styles of Cantonal
Implementation of the Federal Law on Unemployment - Battaglini et Giraud
Laci (révision de 1995)
Ils analysent la mise en œuvre de la révision de la Laci de 1995. Cette réforme était un
compromis entre la gauche et la droite. Bonoli appelle ce genre de réforme des « compromis
modernisateur ». Le compromis consiste dans le facteur suivant ; Lors des débats pour cette
réforme, la droite revendiquait davantage de contrôle sur les chômeurs, afin de s’assurer qu’ils
faisaient le nécessaire pour se réinsérer professionnellement et qu’ils faisaient des démarches
actives pour retrouver un emploi. La droite voulait donc un contrôle plus fort sur les chômeurs
avec l’hypothèse causale que plus les chômeurs sont contrôlés, plus le contrôle va agir de
manière disciplinant sur eux et donc plus ça leur permet de se réinsérer. La gauche, quant à
elle, disait que plus l’État prend des mesures actives pour réinsérer des chômeurs, plus leurs
chances de réinsertion est élevée. L’objectif entre gauche et droite est commun => volonté de
réinsérer plus rapidement les chômeurs. Mais les moyens sont différents ; plus (+) de contrôle
pour la droite, et programmes de réinsertion pour la gauche. Autant la droite que la gauche ne
pourraient pas faire passer la réforme voulue sans l’aide de l’opposé, ni la gauche seule, ni la
droite seule n’y parviendrait. Ces deux pôles ont donc dû négocier afin de trouver des
compromis. Création des offices régionaux de placement qui sont un mixte entre la volonté de
la gauche et celle de la droite. Ces offices contrôleraient + les chômeurs, mais de l’autre se
préoccuperaient davantage de leur réinsertion.
Fédéralisme d’exécution : « Mondes » de m.o.
La mise en œuvre c’est encore une autre histoire ; en CH, elle est confiée aux cantons.
o Laci (révision 1995)
Battaglini et Giraud se sont attachés à l’analyser. Ils en ressortent quatre configurations de
mise en œuvre. Donc on dira que la loi a été mise en œuvre dans les 26 cantons CH de quatre
manières différentes :
o Three Worlds of Compliance or Four? The EU-15 Compared to New Member States -
Falkner & Treib
Deuxième exemple de mise en œuvre différenciée, mais dans le système de l’UE. On ne peut
pas vraiment dire que c’est un État fédéral, mais qu’elle présente des caractéristiques dans son
architecture institutionnelle qui la rapproche du fonctionnement des États fédéraux.
Notamment dans cette question du fédéralisme d’exécution. Il y a des décisions européennes
qui doivent être directement appliquées telles qu’elle => décision européenne. Alors que les
directives européennes c’est le même principe que le fédéralisme CH. La directive est décidée
à Bruxelles, elle est votée par le Parlement européen, elle doit être approuvée par les ministres
des États membres, mais ne s’appliquent pas directement et doivent être transposées en étant
inscrites dans la législation des États membres.
Falkner et Treib se sont intéressés à la mise en œuvre dans le système de l’UE. Il en est
ressorti quatre configurations, donc quatre manières différentes de mettre en œuvre les
directives. :
- World of law observance - pays nordiques
On considère qu’il est évident de respecter la directive et donc de la transposer. Ces pays ne
se posent pas de questions, ils mettent en œuvre de manière fidèle. Ici il est question de la
logique des conséquences.
Hypothèse : Mo va suivre
Hypothèse : Mo faible
- World of dead letters - IRL, ITA, CZ, HON, SLOV, SK
Au moment de transposer la directive, il y a des oppositions politiques, donc la transposition
est politisée (un peu comme le 2ème monde). Une fois qu’il y a eu la transposition, il y a
quand-même comme dans le 3ème monde, une forte négligence dans l’application concrète.
Hypothèse : Mo faible
Cela montre que l’input de l’UE ne compte pas vraiment pour certains pays ; principalement
les deux derniers types. Les autorités fédérales CH nous disent que la CH, ne faisant pas
partie de l’UE, a une plus grande marge de manœuvre que les pays membres.
Caractéristiques spécifiques de la m.o.
Faiblesse des ressources étatiques (« NATO » : C. Hood)
Les ressources des pouvoirs publics sont rares, il existe plusieurs typologies des ressources de
l’action publique. Knopfel, notamment, a fait une typologie des ressources. Ici, nous allons
nous intéresser à la typologie de Hood, il l’a appelée « NATO » :
o N = Nodalité
Trouve sa racine dans le nœud, cela signifie « pouvoir se situer dans un point nodal par
rapport à un réseau de communication ». Cela a affaire avec l’information. Les pouvoirs
publics doivent pouvoir recevoir de l’information. En plus de la capacité de réception
d’informations, les pouvoirs publics doivent également être en mesure de diffuser cette
information => Parfois les gens n’écoutent pas les messages des pouvoirs publics, car pas en
mesure de les recevoir ou ils ne sont pas prêts à les recevoir, car ils ne leur font pas confiance.
Nodalité : Pouvoir publics doivent recevoir des messages et transmettre des messages.
o A = Autorité (ou légitimité)
Si on ne croit pas à ce que racontent les pouvoirs publics, c’est un signe de déficit d’autorité.
Il faut donc de l’autorité pour que la population se plie à l’ordre, etc.
« Nimby » = « Not In My Back Yard », accepter les choses, mais pas vers nous.
o T = Trésor
L’argent c’est le nerf de la guerre.
o O = Organisation
Pour mettre en œuvre des mesures de pp, il faut une administration efficace. Il faut penser à la
Grèce, pays dans lequel la ressource « organisation » est limitée, ce qui les empêche de mettre
en œuvre comme ils sont censés le faire (voir directives de Bruxelles, UE).
Complexité sociale, institutionnelle et des problèmes - Dryzek
Il y a trois types de complexités :
o Complexité sociale
Même si une décision politique est parfaitement légitime sur le plan formel, il y aura souvent
des acteurs qui vont la contester sur le terrain. Bcp d’acteurs sociaux demandent des
réglementations qui leur sont favorables, et évidemment contestent les réglementations qui
leur sont défavorables.
o Complexité institutionnelle
Fédéralisme d’exécution en CH, le fait les cantons soient un échelon institutionnel
supplémentaire introduit de la complexité et de l’incertitude.
/!\ /!\ /!\ Laissons tomber la fin du slide 17 /!\ /!\ /!\
25 mars 2013
La vie sociale est remplie de situations de délégation. Le principal est celui qui délègue et
l’agent est celui qui reçoit le mandant de délégation. Cette théorie du principal-agent a été
appliquée à la démocratie représentative. Qu’est-ce qu’il s’y passe ?
On a des citoyens qui tous les 4-5 ans élisent des représentants/parlementaires et leur
délèguent donc la prise de décision. Ce modèle s’applique partiellement à un modèle comme
la Suisse, qui connaît des mécanismes de démocratie directe : on peut légiférer directement
par l’initiative, mais quand on lance un référendum on le lance contre qqchose qui a été
décidé par les représentants.
Il y a d’autres chaines de délégation : représentants délèguent à l’administration qui elle-
même délègue aux street level bureaucrate (=fonctionnaires locaux).
On délègue car on attend des avantages de la délégation qui est considéré comme efficiente,
car on s’épargne l’investissement/les coûts nécessaires à une prise de décision. Ex : Si je dois
réparer ma voiture seul, je dois faire des cours de mécaniques, passer du temps, essayer de
comprendre et je ne suis même pas sûre du résultat. La délégation permet donc de réduire
l’investissement par rapport aux coûts. On dit alors que le rapport coûts/bénéfices est
optimisé. D’autres théories considèrent que la délégation est du suicide et qui disent que cela
relève de la violence symbolique. Mais cette théorie du principal-agent, du point de vue du
choix rationnel met en avant le fait que la délégation permet à chaque individu de vaquer à ses
occupations.
lui permettent d’être alerté. C’est plus risqué, car pas préventif. Qui agit comme lanceur
d’alerte ? => Les médias, donc il s’agit encore d’une délégation, cette fois de contrôle.
On instaure donc des mécanismes de contrôle, mais qui impliquent à nouveau des
mécanismes de délégation qui ont eux-mêmes leurs propres périls.
Finalement : Dans une relation de délégation, si le principal et l’agent sont des acteurs
rationnels, il est possible qu’ils n’aient pas le même système de préférence. Donc comme ils
n’ont pas le même système de préférences, l’agent utilise alors l’asymétrie d’information qui
existe en sa faveur. Pour réduire ce risque il faut d’abord préciser ce que l’agent doit ou ne
doit pas faire, donc spécifier au maximum le contrat, deuxièmement instaurer une stratégie de
contrôle des actions de l’agent.
Sociologie des organisations : écarts à la règle - Selznick
Selznick est un sociologue américain qui a écrit « TVA and the Grass Roots. A Study in the
Sociology of Formal Organization » => TVA = Tennessee Valley Authority. Cest une
organisation qui a été mise en place dans les années 30 dans le cadre du New Deal pour
assurer le développement de la Vallée du Tennessee. Cette organisation a été mise en place
avec la mission d’assurer le développement de la région en question. Selznick montre que si
cette organisation s’est perpétuée, a pu se consolider et rester en place, c’est parce que sur le
terrain, elle n’a pas fait ce qu’il était prévu qu’elle fasse, mais elle a fait autre chose. Il y a eu
sur le terrain, c’est un processus classique pour la sociologie des organisations, déplacement
des buts, c’est-à-dire que l’organisation a été mise en place pour arriver à un but X (le
développement économique de la Vallée du Tennessee), mais qu’une fois l’organisation mise
en place, elle a poursuivi un autre but, car le déplacement de buts était nécessaire pour sa
survie. Starbuck disait justement que les organisations une fois qu’elles existent doivent
prouver leur raison d’être et entreprennent donc un certain nombre de choses pas forcément
utiles socialement, mais nécessaires à leur existence. Selznick dit alors qu’une fois que
l’organisation a été mise en place, elle a changé de but pour sa survie. Cette organisation était
face à un environnement social hostile, certains groupes sociaux n’aimaient pas que cette
organisation soit là. Il s’agit des principaux intérêts économiques de la région, car en
l’absence de cette organisation ils pouvaient capter les ressources en leur faveur. Les leaders
de l’organisation se sont rendus compte que si l’organisation voulait survivre, il fallait faire la
paix avec ces intérêts économiques régionaux puissants en cédant à leurs revendications. Il y a
donc eu adaptation à l’environnement en renonçant en bonne partie à la mission initiale et
entrée en matière sur les demandes des intérêts puissants qui s’opposaient à cet
interventionnisme étatique. Donc déplacement du but de la conduite d’une pp Y, au but de la
survie de l’organisation. Toute organisation se trouve dans un environnement qui impose des
contraintes, ceci implique alors des ajustements de la part de l’organisation. Retour sur
Worms et son article « Le préfet et ses notables » : Les préfets devaient plutôt défendre les
options locales que les intérêts centraux, alors que ce n’est pas leur but initial. On dit alors que
les organisations doivent faire avec leur environnement.
Analyse de pp : Comprendre les échecs des programmes interventionnistes (écart
entre intentions et résultats)
Certains des programmes n’atteignaient pas leurs buts, car par exemple, le problème est que
ces programmes généraient de nouveau seuil de pauvreté. Un programme de lutte contre la
pauvreté vise à améliorer la situation sociale, par subvention, aide au logement, etc. Donc ce
programme vise des bénéficiaires qui sont dans une situation particulière. Finalement ceux qui
ont bénéficié de ces programmes n’étaient pas ceux dont il était prévu qu’ils en bénéficient.
27 mars 2013
8 avril 2013
Modèle II du comportement organisationnel : routine des organisations
impliquées
Allison dit que l’acteur étatique n’est pas unitaire, qu’il est hétérogène, que différentes
organisations sont impliquées dans la prise de décision (marine, armée de l’air, département
des affaires étrangères, etc.). Il y a une théorie de l’action différente de celle du modèle
rationnel (=> acteur cherche les moyens les + appropriés pour maximiser intérêts), qui se base
sur la rationalité limitée. On parle de comportement de routine ; ramener l’inconnu à du
connu, il n’y a pas l’idée négative du comportement routinier, mais chaque organisation a un
répertoire qu’elle connaît et estime maîtriser, elle va donc puiser dans ce répertoire pour agir.
Sans l’idée qu’elle va choisir le moyen le plus adéquat (comportement rationnel). La solution
choisie n’est pas forcément la plus rationnelle.
Exemple de la crise des missiles de Cuba
C’est la solution de la marine qui a été choisie dans le cadre des missiles de Cuba, car cette
organisation savait faire du blocus.
Deuxième raison : Il peut y avoir un Président républicain et un Congrès démocrate, voire une
Chambre du Congrès dominée par les républicains et une autre dominée par les démocrates.
Plus le pouvoir est diffus, plus il y a de lieux de véto et plus le changement va être difficile.
Ces approches considèrent comme évidents que le statu quo compte et que les acteurs qui
défendent le statu quo sont importants.
Un ouvrage de référence sur la « path dependency » : Paul Pierson, Politics in
Time. History, Institutions and Social Analysis. Princeton University Press, 2004.
Le clavier QWERTY a été inventé pour éviter que les touches s’accrochent entre elles sur une
machine à écrire. Alors, au moment de la disparition des machines à écrire, on aurait pu
changer les places des lettres sur le clavier, mais cela ne s’est pas fait à cause des coûts
d’apprentissage. Une limite à la rationalité (absolue) est les coûts investis dans la technologie
précédente. Cela est effectivement très coûteux de changer de cadre. On parle de persistance
des modèles sociaux. Impact de la globalisation, la littérature nous dit que la globalisation
balaie tout sur son chemin, qu’au fond il y a des pressions transnationales qui font que tous les
systèmes politiques, à cause de ces pressions transnationales, se mettent à converger vers le
modèle libéral. Ce que l’on observe, dans le domaine de la politique sociale, c’est que cette
convergence est limitée et que les trajectoires nationales persistent en bonne partie. Il y a des
résistances nationales.
Esping-Anderson - « Three Worlds of Welfare Capitalism »
Selon lui, il y aurait trois mondes de la politique sociale :
États sociaux scandinaves
Système de retraite est universel, donc idée universaliste => tout le monde doit recevoir la
même chose.
État social libéral
Il est question de l’État social anglais dans lequel sont mises en avant les solutions privées.
État social continental
Modèle européen, bismarkien => car il a été mis en place dans la Prusse de Bismark, fin
19ème. Cet État social est fragmenté, c'est-à-dire que les différents groupes sociaux reçoivent
des prestations différentes.
Concept d’adhérence institutionnelle (Stickiness)
XXX
Idée de verrouillage (Lock-in)
Marge de manœuvre des acteurs est restreinte. Pourquoi restreinte ?
Explication historique : Les théoriciens de la path-dependency disent que ce qu’il s’est passé
au début/aux origines d’une pp compte et restera imprimé tout au long de l’histoire. Certains
parlent carrément de l’empreinte des origines. Plus on s’engage dans un chemin, plus on est
dépendant de ce chemin. Selon les path-dependentists, au début, il y a eu un vrai choix, mais
plus on avance dans le temps, moins il n’y a de choix.
ressources ont plus de temps pour consolider leurs positions de pouvoir. Ils font du rent-
seeking, ils cherchent à accaparer la rente.
Enfin, plus on avance dans un chemin, moins on voit les alternatives. Et plus on avance dans
un chemin, plus les catégories de personnes favorables au système en place sont fortes et
défendent leurs intérêts.
9 avril 2013
paradigme a été confronté à des situations que les variables économiques ne permettaient
pas d’expliquer => donc anomalies. Cela affaiblit et rend plus vulnérable le paradigme
dominant.
Exemple 2
Échec des politiques interventionnistes ont fait le succès des politiques libérales. Cet échec
vient du fait que les politiques interventionnistes reposaient sur l’hypothèse qu’un fort
niveau d’inflation ne pouvait pas être lié à un fort niveau de chômage. Mais on s’est
retrouvé dans cette situation dans les années 70. Du coup, les défenseurs du paradigme
dominant étaient alors un peu perdus puisque le paradigme perdait de la crédibilité.
Dans ces moments, le paradigme dominant prend l’eau, arrive alors une période de débats
entre paradigmes (donc concurrence). Cela dure peu de temps, puis un nouveau paradigme
prend progressivement la place de l’ancien qui ne correspondait plus à toutes les situations ;
arrive alors une nouvelle période de « science normale ».
L’approche de l’équilibre ponctué s’inspire de la sociologie des sciences dans l’idée de
longues périodes de calme et de courtes périodes de tempête, mais elle met en évidence des
variables spécifiques. Une des variables fondamentales est la question de l’attention. Les
changements de pp résultent de déplacement de l’attention (attention-shift).
Exemple
Dans un premier temps, l’intégration européenne a commencé rapidement dans les
premières années de l’après-guerre pour contribuer à la paix. Dans un second temps, elle
s’est développée, il y a eu création de la Communauté du charbon et de l’acier.
L’intégration européenne, une fois que le spectre de la guerre s’est éloigné, la
problématisation dominante est devenue économique et non plus une problématisation
sécuritaire. Donc ouverture des marchés qui est favorable au bien-être économique. Tant
qu’il y avait ces deux problématisations, il y avait un consensus permissif autour de
l’intégration européenne ; l’idée était que l’opinion publique (très largement majoritaire)
considérait que l’intégration européenne amenait des bénéfices en termes de sécurités, dans
un 2ème temps des bénéfices de type économiques, c’est pourquoi on laissait faire les élites.
Par la suite, les choses ont changé. Le consensus permissif autour de l’intégration
européenne s’est érodé, une partie de l’opinion publique n’était plus d’accord de laisser
faire les élites comme elles voulaient. Cette érosion peut être expliquée par de nouveaux
types de problématisations : on a complétement oublié que l’intégration européenne avait
apporté la paix. L’intégration européenne de type économique a été problématisée en
termes de gagnants VS perdants. On a tjs une problématisation de type économique, qui ne
voit pas que les bienfaits, mais on est face à l’émergence d’une dimension politique. Il y a
des acteurs politiques (acteurs souverainistes) qui mettent l’accent sur les pertes de
souveraineté politique. Pendant longtemps, on ne s’en préoccupait pas, car dimension pas
apparente dans le débat public.
La manière dominante dont le processus était décrit change.
l’attention est une ressource rare, il y a focalisation sur une seule dimension, du coup, il y a tjs
du potentiel pour que l’attention soit focalisée sur une des autres dimensions.
Issue expansion, c’est le fait d’étendre les problématisations des enjeux/étendre le nombre de
points de vue sur un enjeu. Il s’agit d’ajouter un enjeu supplémentaire à la problématisation
dominante.
15 avril 2013
Les anarchies organisées sont des organisations complexes et dans lesquelles il est difficile
d’identifier des règles précises de fonctionnement. Elles sont assez fortement sujettes à
connaître des processus de changements relativement contingents et chaotiques.
Exemple de l’université
Les structures de commandements ne sont pas très précises. À l’Unil, il y a un rectorat, une
direction dont dépendent les facultés. Mais il n’est pas tjs facile pour la direction de dire à
la faculté A ou B ce qu’elle devrait faire quand bien même que la direction se trouve à un
niveau hiérarchique plus élevé.
Répartition du pouvoir au sein des facultés : le chef est le doyen. Est-ce que le doyen
dispose d’un pouvoir suffisant pour s’imposer au sein d’une faculté ? Souvent ce n’est pas
le cas. Malgré les directives du doyen, les enseignants font tout de même comme ils
désirent. Le doyen ne peut pas « soumettre » les enseignants, il n’a pas de mesure de
pression sur eux.
Kingdon met l’accent sur un type d’acteurs particuliers ; les entrepreneurs politiques. L’acteur
qui donne une impulsion au changement est ce que Kingdon appelle un entrepreneur
politique, précisément un entrepreneur de pp. Il estime qu’il y a trois courants/domaines
indépendants les uns des autres ; c'est-à-dire que ce qu’il se passe dans l’un des domaines
n’impacte pas sur les autres domaines (à priori) => approche différente. Le néo-
institutionnalisme nous dit que la configuration des institutions impacte sur les pp ; lieux de
véto, etc.
autoritaires de la péninsule ibérique (ESP + PORT). Cette idée émerge face à l’idée de lutte
des classes. La société ne devrait pas être fragmentée en différentes classes, mais plutôt en
différents secteurs (agriculteur, commerçants, etc.). Cette doctrine était anti-partisane, car la
lutte entre les partis politiques divisent la société, alors qu’on devrait renforcer la cohésion
sociale. Également une image antiparlementaire, car les Parlements étaient les lieux où
s’exprimait la division de la société. À ce moment, il y avait la volonté de remplacer des
divisons (via les partis politiques) par des chambres partisanes où il serait alors question de
coopération. Dans les années 70, les scientifiques ont appliqué le concept de corporatisme
plus seulement dans les systèmes autoritaires, mais à certains systèmes démocratiques ;
corporatisme ou néo-corporatisme parce que c’était 50 ans plus tard et que c’était un
corporatisme en régime démocratique. Quelles sont donc les caractéristiques d’un régime
corporatiste démocratique ?
Corporatisme démocratique
Idée, comme dans le corporatiste autoritaire, que les décisions politiques doivent être le
résultat de la coopération entre différentes forces sociales (=/= concurrence). Les décisions
sont prises de manière négociée, via les compromis. Les approches néo-corporatistes de la
décision, nous disent, contrairement à ce qu’il s’est passé dans les régimes autoritaires, que les
parlementaires n’ont pas disparu, mais que ce circuit a perdu de l’influence au profit du circuit
parallèle de représentation des intérêts (groupe d’intérêts qui constituent ce secteur).
En quoi est-ce que l’image corporatiste se distingue de l’image pluraliste ?
Action sur la coopération plutôt que sur la concurrence
Au modèle de concurrence du pluralisme se substitue un modèle de concertation. Cela ne
sous-entend pas qu’il n’y a pas de conflit, mais que les acteurs tentent de s’entendre entre eux.
Nombre d’acteurs faible
Dans le modèle idéal-type de corporatiste, il y a un nombre restreint d’acteurs importants. Peu
d’acteurs afin d’arriver à des compromis. Il s’agit d’un monopole dans la représentation des
intérêts (intérêts des agriculteurs, du patronat, etc.) qui est représenté par un seul acteur. Cela
permet d’affaiblir la contestation.
Exemples de la Suisse
La CH n’est pas vraiment un modèle corporatiste car elle n’a pas une seule association
patronale, mais plusieurs, etc. Donc système contient bcp d’acteurs, plus que ce que
prévoit le modèle corporatiste.
Rapports groupes-État
Dans le modèle pluraliste, il y a pression, car plusieurs associations existent pour représenter
le même intérêt (plusieurs associations patronales, des agriculteurs, etc.). Donc un acteur
pourra dire à l’association dans laquelle il se trouve que si l’association fait trop de
compromis avec les associations concurrentes, il part dans une autre association. Ceci n’est
pas possible dans un système corporatiste puisqu’il n’y a pas plusieurs associations.
Le pays le plus emblématique du corporatisme est l’Autriche, architecture politique simple :
Un grand parti conservateur lié aux milieux patronaux et à la Chambre patronale, ainsi qu’un
grand parti social-démocrate très lié à la Confédération des syndicats autrichiens.
17 avril 2013
Rappel
Réseaux sont plus structurés, plus fermés => vision néo-corporatiste. La réalité de la décision
politique, même si ratifiée par le Parlement est prise dans d’autres circuits (assoc’ patronales,
syndicales, etc.). Ces approches disent qu’il y a peut-être de la concurrence politique, parti A
concourent face au parti B, mais que ce qui est important est que les décisions soient prises de
manière concertée. Le corporatisme fonctionne moins bien en période de récession. Période
de croissance : bcp de ressources, mais pas en période de récession.
Le corporatisme est remis en cause par la globalisation, car le patronat plutôt que de
s’embêter à faire des compromis/négociations avec les syndicats peut délocaliser.
Dans le corporatisme, il y a peu d’acteurs, car impossibilité de faire représenter tous les
intérêts personnels. Il y a donc + de fiabilité dans les négociations, cela favorise les
compromis, car en cas de désaccord, obligation d’accepter le compromis puisqu’impossibilité
d’aller ailleurs (car peu de groupes d’intérêt, etc.).
Exemple
Autriche, pays corporatiste par excellence, une institution qui a joué un rôle très important
était la commission paritaire => instance paritaire entre représentants syndicaux et
représentants patronaux. C’était dans cette commission qu’étaient préparés les projets éco-
socio.
Alors que dans l’image pluraliste du monde, des groupes extérieurs à l’État font pression.
Retour sur le modèle corporatiste
Policy communities : Ceux qui travaillent avec ce concept partage l’idée que les acteurs
partagent les mêmes valeurs sur ce qui doit être fait dans une pp.
Exemple du Group-think
Les individus perdent leurs croyances individuelles en favorisant les croyances collectives
du groupe. C’est un groupe très extrême. C’est pourquoi, les dissidents sont marginalisés,
les membres du groupe vont avoir tendance à les faire sortir du groupe.
Conclusion
Les réseaux peuvent avoir des configurations variées, voire même très contrastées.
Exemple
En CH, pouvoir très fragmenté, bcp de lieux de véto. Ceci est contrasté avec système
majoritaire classique (RU, SU) dans lequel le pouvoir est très concentré (aux mains du
Premier Ministre, par ex).
Exemple
Différenciation entre domaines/secteurs de pp, l’un peu avoir + tendance à être corporatiste
et un autre pluraliste.
Étude dans le temps montre que les réseaux changent. Par contre, l’approche par les réseaux
ne permet pas de tirer des inférences sur le type de pp qu’il va y avoir. Il est néanmoins
possible de faire des hypothèses, notamment celle de dire que lorsque le réseau est une policy
commmunity il sera réfractaire au changement.
Le type de réseaux va largement déterminer le type de changement, c’est pourquoi on
s’intéresse au moteur du changement pour chacun des deux types :
Sectorisation de la société
Une société sectorisée est une société très fortement différenciée, selon des logiques propres à
chaque secteur. Un secteur est un domaine de la vie sociale dont l’incarnation est souvent la
profession (agriculteur, médecin, juriste, etc.). Les luttes entre les secteurs comptes, donc les
conflits sectoriels sont des conflits importants dans la société =/= conflits de classes. Le rôle
de l’État est alors d’intervenir pour gérer ces conflits entre les différents secteurs. D’ailleurs,
Luhmann s’est un peu intéressé à la sectorisation de la société, mais de manière différente. Il a
construit une théorie de la différenciation sociale, c'est-à-dire qu’il explique que nos sociétés
connaissent des mécanismes de différenciation => Nos sociétés sont de + en + différenciées.
Par exemple, les professions sont de plus en plus spécialisées. Pour revenir à la sectorisation
de la société, Jobert et Müller partent justement de l’idée que nos sociétés sont fortement
sectorisées. Une manifestation de la sectorisation est que chaque secteur va avoir
tendanciellement son propre référentiel, sa propre vision du monde. Luhmann parlait de
codage, c’est similaire au référentiel.
Exemple
La santé n’a pas de prix, c’est la vision du monde du secteur de santé.
22 avril 2013
Deux dimensions :
La dimension cognitive
C’est le fait que le référentiel véhicule une certaine connaissance du monde
La dimension normative
Se greffe une dimension normative sur la dimension cognitive. Il n’est pas seulement question
de « comment le monde est », mais « comment il doit être » => vision prescriptive.
Grands cadres d’interprétation du monde qui sont dominants à une période donnée. Les
changements du référentiel d’un secteur sont assez faciles à identifier ; on prend les
interviews des représentants de ce secteur, on regarde ce qu’ils écrivent/disent et on peut
déduire le référentiel.
Limite de cette approche
La production de qui allons-nous regarder lorsqu’il y a un changement de référentiel global ?
Comment prouver qu’un référentiel global a changé ?
Müller dit qu’on constate un changement lorsqu’un référentiel devient évident, donc la seule
manière de penser le monde. Ceux qui doivent être convaincants sont ceux qui s’opposent,
donc fardeau de la preuve repose sur les opposants au référentiel.
Exemple du nouveau référentiel scientifique
Au bout d’un certain moment, Müller dû tenter de convaincre que publier en anglais était
inutile, mais n’y arrivant pas, le nouveau référentiel s’imposa alors.
Exception culturelle
La culture a ses propres normes, l’une est la diversité/le pluralisme, donc principalement
linguistique. Elle relève d’un imaginaire assez vaste qui dit que la culture n’est pas un bien
commercial comme un autre, cela justifie des pratiques qui ne sont pas des pratiques libérales
(libres échangistes).
Exemple du prix unique du livre
Hypothèses causales : Permettrait aux petites librairies de se maintenir. Cette idée est une
intervention sur le marché, le prix unique du livre favoriserait la diversité dans le domaine
du livre. Défenseurs : Le livre n’est pas un bien comme les autres, ne peut donc pas être
considéré comme un bien commercial.
Dans l’approche de Jobert et Müller, il y a effectivement l’idée que les secteurs doivent
s’ajuster aux pressions globales. Rôle du médiateur qui fait le processus de traduction entre
global et sectoriel, mais médiateur doit être interne au secteur, cela lui amène de la légitimité.
Exemple de la politique agricole française
CNJA (centre national de jeunes agriculteurs) est un centre interne au secteur, ce qui est
nécessaire pour Jobert et Müller, car si les pressions de changement viennent de l’extérieur
cela devient irritant pour le secteur => Papadopoulos est irrité par sa femme qui le pousse à
manger moins.
Ces médiateurs doivent jouir d’une crédibilité interne au secteur et doivent donc être entendus
par le secteur. Ils doivent être entendus par le secteur, mais doivent traduire les discours du
secteur aux autorités. Cela doit aller dans les deux sens. Le changement résulte de la nécessité
d’ajuster le référentiel des différents secteurs au référentiel global qui a changé, il y a donc le
rôle central des médiateurs qui peuvent être des individus ou une organisation. Le savoir
produit du pouvoir, le médiateur a une fonction intellectuelle qui lui permet d’avoir du
pouvoir dans le secteur. Müller dit que le changement résulte de conflits ; mais distinction
entre conflits DANS le référentiel et conflits SUR le référentiel. On a reproché à cette
approche de gommer les différents points de vue dans les secteurs. Pierre Müller dit qu’à
l’intérieur du référentiel, il peut y avoir des conflits qui ne remettent pourtant pas en question
le référentiel, conflit par exemple sur les instruments, il s’agit donc de conflits DANS le
référentiel. Périodes plus rares de conflits SUR le référentiel, c'est-à-dire deux visions du
monde qui s’entrechoquent, il y a remise en question des bases. Ces conflits peuvent être
comparés aux périodes de ponctuation des équilibres (punctuated equilibrium) ou aux
changements induits par conjonctures critiques (path dependency). L’élément déterminant au
changement de référentiel est la nécessité d’adaptation du réf sectoriel au réf global.
Au contraire, l’approche par les référentiels possède UN référentiel dominant, et non un petit
nombre de coalitions. Devil shift, c’est un mécanisme de diabolisation de l’ennemi.
Coalitions cimentées par croyances communes
Deep core beliefs
Croyances faisant partie du noyau profond (ressemble aux valeurs métaphysique) => égalité
par exemple.
Policy core
Du deep core on peut en déduire un policy core, c'est-à-dire un certain nombre de croyances
fondamentales autour de la politique dont on s’occupe => politique plutôt libérale ou plutôt
interventionniste.
Secondary aspects
Il ne s’agit pas des aspects centraux du noyau, mais plutôt d’instruments par exemple.
Sabatier a une théorie du changement qui consiste à dire qu’à mesure qu’on passe des aspects
plus secondaires aux aspects plus profonds, le changement devient plus difficile. Donc plus il
faut accepter des changements qui touchent l’identité (selon l’approche par le référentiel),
plus cela sera difficile. C'est-à-dire que les changements vont principalement changer les
secondary aspects que les deep core beliefs.
Lorsque le paradigme rencontre des anomalies car certains questionnements ne peuvent pas
être répondus de manière satisfaisante, cela rend le paradigme vulnérable qui est alors remis
en question et remplacé par nouveau paradigme.
Lakatos dit que cela ne se passe pas vraiment comme ceci car un paradigme a des mécanismes
de défense, car composé d’un noyau et d’une « ceinture protectrice » ce sont des hypothèses
secondaires qu’il est possible de laisser tomber. Cette ceinture permet d’encaisser les coûts
sans se faire trop mal. Ce que nous dit Sabatier sur les changements au sein des coalitions,
puisqu’il explique qu’une coalition va plus facilement accepter des changements au niveau
des secondary aspects.
Sabatier dit alors que le changement est plus facile à la périphérie des systèmes de croyances,
c'est-à-dire dans des aspects secondaires que dans des aspects de fond. Le système de
croyance change donc surtout à sa périphérie.
29 avril 2013
simplement interdire. C’est alors qu’un événement externe donne lieu à la naissance d’un
nouveau type de coalition, on l’a appelée la coalition de réduction des risques qui avait
pour objectif de coupler la politique de la drogue avec la politique du SIDA et faire en
sorte de réduire les risques liés à l’épidémie, c’est plus (+) pragmatique, mais cela relève
principalement de la sphère des idées => On ne peut pas se permettre de faire que les
personnes toxicodépendantes décèdent juste parce qu’on est contre la drogue. L’épidémie a
fait que la coalition prohibitionniste s’est retrouvée marginalisée, elle a perdu de sa
capacité de conviction. La conséquence de cette marginalisation de la coalition
prohibitionniste est la montée en puissance de l’autre coalition, celle de réduction des
risques et qu’il y a eu une série de mesures de pp visant justement à prévenir le risque de
diffusion. Donc + le SIDA devient un problème, + la coalition prohibitionniste s’affaiblit et
+ la coalition de réduction des risques se renforce. Un de ses atouts est que les Offices de
santé publics faisaient justement partie de cette coalition. Il n’y avait pas bcp de
traditionnalistes prêts à soutenir l’ancien paradigme. Finalement, la 2ème coalition gagne,
elle doit donc mettre en œuvre des mesures locales ; on parle de dimension spatiale et donc
de politiques qui ont des incidences spatiales. La mise en œuvre, en CH, est décentralisée,
elle se fait au niveau des cantons et des communes, c'est-à-dire que ceux qui sont appelés à
gérer les problèmes sont les entités décentralisées (cantons + communes). On remarque
que la mise en œuvre génère des réactions => « Nimby », une mesure génère des coûts
concentrés, on se retrouve par exemple avec un centre de toxicodépendants à côté de chez
nous ; peur pour nos enfants, pour nos commerces, etc. Les coûts sont concentrés, mais les
bénéfices sont diffus, c'est-à-dire que j’en acquière des bénéfices marginaux alors que les
coûts sont élevés. Cela a donc crée une 3 ème coalition, celle du voisinage, donc défense
d’intérêts. Il y a des coalitions dans lesquelless le ciment est les idées et d’autres dans
lesquelles le ciment c’est l’intérêt commun. Il y a eu une alliance provisoire sur le plan
local entre la 1ère et la 3ème de ces coalitions et la structure décentralisée de la CH
(fédéralisme) a favorisé cela. Mais il y a également le référendum qui a favorisé cela,
puisque ces coalitions pouvaient lancer un référendum contre certaines mesures. Dans
certain(e)s cantons/communes tout crédit supérieur à un certain montant peut donner lieu à
un référendum. La construction de centres d’injection pour drogués impliquait un certain
coût, les opposants ont donc lancé un référendum. La coalition des risques a gagné sur le
plan national, mais a été confrontée à d’importants problèmes sur le plan local à cause de
la coalition prohibitionniste qui voulait lancer des référendums. Finalement la coalition des
risques à tout de même gagné sur le plan local en faisant perdre à la coalition du voisinage
sa raison d’être. Ok, on ne peut pas convaincre des gens que les mesures d’injection
profitent au public, donc pas possible de convaincre la coalition prohibitionniste. Par
contre on peut réduire l’importance de la coalition de voisinage, ce qui permet de casser
alors l’alliance entre coalition prohibitionniste et la coalition de voisinage. Que reproche la
coalition de voisinage à la coalition de réduction des risques ? Elle leur reproche de ne pas
être sensible aux atteintes au voisinage que peuvent avoir ces mesures, donc d’avoir des
coûts concentrés trop élevés => insensibilité de la part de la coalition de réduction des
risques vis-à-vis de la coalition du voisinage. C’est pourquoi, la coalition de réduction des
risques a commencé à prendre en compte le point de vue de la coalition du voisinage, elle a
alors davantage veillé aux questions de sécurité (revendications secondaires, donc
compromis sur aspects secondaires). Ce qui a pu être observé sur le plan local, c’est que
l’administration a mis en place des forums de délibération, c'est-à-dire des lieux dans
lesquels l’administration dialoguait avec les opposants (coalition de voisinage), cela a
permis à l’administration de devenir sensible aux aspects mis en avant par la coalition de
voisinage. Alors que précédemment, la coalition de réduction des risques ressentait les
oppositions comme des irritations. La coalition du voisinage a alors aussi compris qu’il
était important de prendre des mesures pour gérer le problème du SIDA/de la drogue. Les
médiateurs (brokers) n’étaient pas vrmt des individus, mais plutôt les lieux de
discussions/forums de délibération. Il est bien question d’un processus d’apprentissage
mutuel. Kübler disait, par rapport à un autre domaine, qu’avec les apprentissages, les
policiers seraient davantage devenus des travailleurs sociaux, mais que les travailleurs
sociaux sont eux-mêmes devenus + policiers. Pour cette politique de la drogue et du SIDA,
il s’agit d’une 4ème coalition de la « compatibilité urbaine ».
Il y a de multiple manières d’appréhender les changements dans les pp, il y a néanmoins des
choses qui se ressemblent, on peut faire des ponts/liens. Chez Jobert et Müller, il y a des
médiateurs, puisque la démarche de médiation semble être nécessaire au changement. Et chez
Maya Jeghen, il y a des policy brokers, ces acteurs se rapprochent des médiateurs (traducteurs
du local au global et inversement), mais qui diffèrent tout de même.
Examen
Écrit sans doc sur 4 h.
4 petites questions, répondre brièvement à 3 sur les 4.
2 questions générales de réflexion sous forme de mini-dissert, en traiter 1.
3. Quelles sont les principales différences entre un « triangle de fer » (iron triangle) et
un « réseau thématique » (issue network) ?
Triangle de fer
- 3 types d’acteurs
- Le triangle de fer est + cohésif qu’un réseau thématique, les acteurs partagent plus
facilement les mêmes valeurs et intérêts
- Le triangle de fer est plus stable, consolidé et institutionnalisé
Issue network
- Pluralité d’acteurs
- Hétérogène
- Fluidité d’acteurs
6 avril 2013
Les Tribunaux, les Cours sont considérés comme devenant de + en + des acteurs non élus de
pp.
L’ « hiver » de la démocratie ?
La gouvernance coopérative devrait être une forme de gouvernance plus participative, alors
que pour Guy Hermet, cela amène la fin de la démocratie.
politiques de la défense des intérêts d’une communauté. Il y a donc un lien étroit entre
groupes sociaux constitués et partis politiques. Ce lien a toutefois fortement décliné, car la
société est devenue plus hétérogène.
Exemple des catholiques => démocrates chrétiens
Au sein de ces groupes, il y a de moins en moins de catholiques pratiquants => phénomène
de sécularisation de la société, donc identification à la religion décline, donc identification
au parti des démocrates chrétiens aussi. UDC a repris une partie de l’électorat des anciens
catholiques, puisque l’UDC est un parti conservateur.
Exemple : classe ouvrière
Travailleur industriel est syndiqué, il vote pour un parti social-démocrate. Mais cette image
ne correspond plus à la réalité.
Relation étroite entre partis politiques et groupes sociaux se délitent, car groupes sociaux
deviennent plus hétérogènes. Si les partis perdent leur base sociale, au niveau du vote, il n’y
aura plus des électorats captifs qui votent par héritage et en fonction de leur héritage, mais un
électorat qui sera bcp libre pour la concurrence. Begin to chose, on voterait en fonction des
meilleures idées. Partis perdent leur clientèle captive, cela devient un vote plus instrumental,
on va voter en fonction de calcul et d’anticipation pour le parti qui défendra le mieux nos
intérêts. On dit qu’il y aura plus de volatilité électorale, l’électorat vote un jour pour parti A,
le lendemain il vote pour le parti B, car il est plus convaincant.
Dalton parle d’une advocacy des groupes de causes, il y a l’idée que ceux qui formulent les
inputs (revendicationas) dans le système politique, ce ne sont plus vrmt les partis, mais la
myriade des groupes de causes/d’intérêt que connaissent nos sociétés. Changement dans
lequel la fonction d’inputs serait passée des partis politiques aux groupes d’intérêts.
Partis sont en mauvaise posture comparativement à une situation où on les considérait comme
les acteurs principaux du système.
Réaction stratégique des partis : restaurer la compétition => bipolarisation de la
concurrence, mais programmes peu différenciés (vision à la Schumpeter, enjeu :
équipe la plus compétente) => leadership est une ressource => présidentialisation de la
politique
Les partis politiques sont aussi des acteurs rationnels, ils ont vu la menaces, l’érosion, donc ils
réagissent. Comment s’y prennent-ils ? Les partis revivifient la concurrence entre eux, il y a
moins d’électorat captif, donc le parti agrarien ne peut plus compter sur les agriculteurs, mais
il devra compter sur l’électorat concurrent. Il y a une tendance importante, la bipolarisation.
Même dans des pays de démocratie de consensus, de coalition (Suisse bon exemple) dans
lesquels le compromis est un élément important, il y a une dynamique de bipolarisation ; c'est-
à-dire que le public est confronté à un combat entre deux pôles antithétiques. On observe cette
bipolarisation alors même que les programmes des grands partis se ressemblent et qu’en dépit
de cette ressemblance les partis tentent de rendre les élections compétitives en voulant
montrer qu’il y a des différences entre eux. Comment ça se passe ? Désormais, dans les
systèmes politiques européens, le combat contre l’inflation est une préoccupation majeure des
partis. Donc les principaux partis politiques pensent qu’il faut tout faire de sorte qu’on ait un
niveau d’inflation vivable. Le débat va se porter sur quel parti est le plus crédible pour
répondre à cet objectif commun => Valence issue : Enjeu sur lequel tout le monde est
d’accord, mais où se pose la question du parti le plus à même d’atteindre l’objectif commun.
Schumpeter, démocratie = lieu de la compétition électorale pour arriver au pouvoir. En gros,
les partis essaient de rétablir l’idée que les élections doivent être compétitives, leur but est de
Université de Lausanne - 2012-2013 - Ioannis Papadopoulos Page 75
Politiques publiques
Floriane Wyss
faire en sorte que le public croie qu’il y a un enjeu (alors qu’il n’y en n’a pas forcément),
comme ceci, le public sera attiré à vouloir participer aux élections. On remarque que le parti
au pouvoir perd de plus en plus souvent les élections.
Si les partis politiques ont des programmes relativement similaires, un élément qui permet de
les différencier, c’est l’élément leadership => qui va avoir l’élément le plus crédible. On
observe un regain de la personnalisation de la politique, qui est très moderne, c’est un
phénomène que l’on remarque de plus en plus parce que le leadership permet de différencier
deux partis avec des programmes relativement similaires. Le leadership devient alors un
phénomène discriminant, et il y a donc présidentialisation de la politique. Dans un système
présidentiel (USA + FR), le grand moment est l’élection présidentielle où s’affrontent deux
figures politiques. Dans l’ouvrage de Poguntke et Webb, il est dit que tous les systèmes
présidentiels connaissent cette tendance.
Exemple
Dans le cadre de la Suisse, si l’UDC a gagné des voix, c’est aussi parce qu’elle avait un
leader, Blocher, qui a eu des effets sur des autres partis. Les chefs de partis deviennent de
réelles figures.
Présidentialisation de la politique avec effet de leadership. La personnalisation est donc une
ressource dans une situation de concurrence, car il faut être capable de montrer qu’on a un
leader crédible et fort.
gouvernement, mais c’est presque plébiscitaire, puisque bcp de choses repose sur l’interaction
directe entre leader et citoyens.
8 mai 2013
Principe de congruence : On peut dire qu’il est respecté lorsque celui qui subit une décision
est en même temps celui qui la prend. Lorsque le preneur et le récipiendaire de la décision
sont les mêmes. Comment ce principe est-il respecté dans la démocratie ? On peut le voir à
travers deux mécanismes :
o Mécanisme d’autorisation
Ceux qui prennent des décisions à notre place et nous les imposent, on les a autorisés à le faire
puisqu’on les a élus à cette fin. C’est un mécanisme ex-ante, puisqu’il est pris avant la
décision. Il ne suffit toutefois pas à assurer la congruence, puisque bien sûr on autorise nos
élus à « parler » à notre place, mais on n’a pourtant pas de garantie qu’ils respectent nos
volontés. Pour assurer totalement la congruence, il y a un second mécanisme.
o Mécanisme de reddition des comptes
C’est un mécanisme ex-post => Ceux qui sont autorisés à décider à notre place doivent nous
rendre des comptes, ils doivent justifier ce qu’ils font. C'est-à-dire que si on se rend compte
qu’ils ne respectent pas nos décisions, on peut choisir de ne plus les réélire, les décideurs se
sentent donc contraints de suivre les décisions. C’est un mécanisme disciplinant pour les
dirigeants, ce mécanisme fonctionne sur les anticipations des dirigeants. Les dirigeants
agissent avant la sanction, pour que justement elle ne tombe pas. Donc la longueur du mandat,
rapproche ou éloigne l’épée de Damoclès.
Ces deux mécanismes servent à ce que les actions des dirigeants correspondent aux
préférences des gouvernés.
Rôle des ONG (société civile globale) mais représentativité discutable (pas
d’autorisation formelle) et accountability limitée tant à leur base qu’aux populations
concernées
Au niveau global, il n’y a pas de partis politiques, en revanche, il y a des organisations qui ont
un champ transnational (niveau développemental, Droits de l’homme, Amnesty, etc.). On dit
que ces acteurs sont un contre-pouvoir à l’action de ces régulateurs technocratiques qui
permet de les contrôler et donc de les discipliner. L’idée qui s’est développée sur le plan
national est que les partis politiques, dans leur crise de représentation (ils ne représentent plus
les citoyens) sont « remplacés » par des groupes de cause (advocacy groups) qui vont +
pouvoir représenter les citoyens => parti politique sont OUT et les advocacy groups sont IN.
La représentation par des groupes de causes remédie aux imperfections de la politique
classique (par les partis politiques). La légitimité du gouvernement représentatif repose sur
l’autorisation. L’idée c’est que nos représentants sont des personnes que nous avons
autorisées à agir et décider en notre nom. Alors que les groupes d’intérêts ne sont pas
autorisés de la même manière, il n’y a pas de congruence, cela pose parfois des problèmes.
Donc les dits représentants de la société civile n’ont pas d’autorisation formelle de décision,
ce sont des représentants auto-proclamés. Non seulement l’autorisation manque, mais aussi
l’accountability manque. On aurait pu penser qu’on ne les a pas autorisés, mais qu’ils nous
rendent quand-même des comptes, cela n’est pourtant pas garanti d’avance. Distinction entre
accountability interne et accountability externe ; accountability interne => des participants en
processus décisionnels, des élites d’une organisation c’est l’accountability des dirigeants à
leurs propres membres, interne à leur organisation. On se demande alors si les représentants
rendent des comptes à leurs propres membres. Alors que l’accountability externe c’est se
demander si les représentants rendent des comptes aux populations affectées aux décisions
auxquelles ils contribuent.
13 mai 2013
Rappel
Il ne faut pas idéaliser la société civile globale, car ONG ne sont pas tjs représentatives.
Certaines ONG prétendent parler en fonction des intérêts des pays les - développés, mais elles
n’ont en fait jamais reçu d’autorisation à se faire les porte-paroles de ces intérêts. Ce sont des
représentants autoproclamés puisqu’il n’existe aucun mécanisme d’autorisation de ces ONG à
se faire porte-paroles. L’accountability peut être défaillante à leurs propres membres, il y a les
permanents (professionnels) et des membres qui paient via des bulletins de versement pour
soutenir l’ONG en question. Les membres posent rarement la question sur ce qu’elles font,
elles sont peut contraintes de rendre des comptes à leurs propres membre. Mais comme elles
Suite
Renforcement des exécutifs et de l’administration (asymétrie de l’information: two-
level game): renforce déparlementarisation et présidentialisation (paradoxe de la
faiblesse)
Sur le plan interne/domestique, au fond l’internationalisation renforce la présidentialisation et
la déparlementarisation. On dit qu’il y aurait une sorte de déclin des assemblées législatives
avec la complexification de la politique, on dit que le pouvoir glisse vers l’admin et les
experts.
Exemple
En suisse, on se pose la question des parlementaires de milices face aux professionnels de
domaines dans l’administration.
Ce qu’il se passe sur le plan externe renforce ce qu’il se passe sur le plan interne. Pourquoi ?
C’est ce que Grande appelle le paradoxe de la faiblesse (paradox of weakness). Cela veut dire
que les gouvernements utilisent leurs faiblesses sur le plan international (car pas les seuls à
décider, en concurrence avec d’autres gouvernement/acteurs, parfois privés => grandes
firmes) comme justifications qui leur permettent de se renforcer sur le plan interne. Comment
ça se passe ? Notamment sur le plan transnational ou supranational on a affaire à des
négociations entre États, donc entre gouvernements. Dès le moment qu’on a affaire à une
négociation, on se dit qu'on obtiendra un compromis qui ne pourra pas totalement
correspondre au gouvernement A ou B. Il faudra faire des concessions, mais faire des
concessions est un signe de faiblesse. Les gouvernements et les administrations sont les seuls
acteurs à savoir ce qu’ils se passent dans les négociations, le parlement ne participe pas, les
partis politiques ne participent pas, les groupes d’intérêts ne participent pas. L’idée est que
comme les gouvernements et l’administration sont les seuls acteurs nationaux à participer aux
négociations internationales, il y a asymétrie de l’information, puisqu’ils ont des infos que les
autres acteurs politiques nationaux n’ont pas. Cette asymétrie de l’information confère un
avantage stratégique, puisque l’information est un pouvoir. Les gouvernements peuvent
manipuler cette information dont les autres acteurs internes ne disposent pas. Les négociations
internationales se passent en secret, à huit clos, la conséquence de ceci est que les
gouvernements peuvent faire du blame-shift ; c'est-à-dire que lorsqu’ils font des concessions
lors des négociations, ils pourront dire « Bien sûr le résultat n’est pas optimal, mais ce n’est
pas de notre faute, les autres étaient féroces, durs, on a dû céder car le rapport de force nous
était défavorable ! ». Si la négociations n’est pas optimale, ils font du blame-shift, ou si cela
se passe bien, ils pourront faire du credit-claiming, même si par exemple tout le monde était
d’accord et qu’il n’a donc pas fallu se battre bcp, ils diront qu’ils ont été forts et qu’ils ont
réussi à obtenir qqchose qui n’était pas gagné d’avance.
Exemple
Ceux qui sont en faveur de la libéralisation rencontrent des oppositions ; les syndicats qui
ont peur que cela augmente les prix et que ça soit défavorables aux consommateurs, ou
peur qu’il y ait une perte d’emplois dans le secteur public. Le gouvernement pourra dire
« Ce n’est pas nous ! On a essayé de défendre comme on peut, mais c’est la commission de
Bruxelles qui voulait cela, on n’a pas pu s’y opposer ! ».
Donc asymétrie de l’info permet de rejeter le blâme vers l’extérieur. Cette asymétrie conduit à
un rééquilibrage sur le niveau interne du pouvoir de l’exécutif et de l’administration. Ce genre
de considérations est inspiré de Putnam ; son argument est de dire que les gouvernements
gagnent du pouvoir par rapport aux autres acteurs domestiques car ce sont les seuls acteurs
présents au deux niveaux entre arène domestique et arène internationale => c’est donc le fait
d’être à cheval sur les deux niveaux. Selon lui, il est possible de jouer un niveau contre
l’autre.
Exemple
« Vous nous proposez tel accord, mais en Suisse nous avons le référendum, donc vous
avez intérêt à ne pas être trop exigeants, puisque sinon on va signer un accord qu’on ne
pourra pas mettre en vigueur à cause du risque du référendum. »
Seuls le gouvernement et l’administration peuvent jouer ce jeu, car ils sont les seuls présents
sur les deux tableaux.
= > Résultat indirect de l’internationalisation
Limites de cette idée
Elle repose sur une vision étatiste des relations internationales. Vision étatiste, car considérant
que les relations internationales relèvent principalement des rapports de force et de
négociations éventuelles entre États, donc entre les gouvernements qui représentent ces États.
Cette vision étatiste consiste donc à penser que l’arène internationale est une arène de
négociations entre gouvernements. L’inter-gouvernementalisme voit le processus
d’intégration européenne avant tout comme le résultat de la conclusion de traités entre les
gouvernements des pays membres de l’UE => traité de Rome, Lisbonne, etc. Dans cette
optique intergouvernementale, ce qui fait avancer, piétiner à l’intégration européenne c’est la
conjonction des débats entre gouvernements.
Exemple
Parler du couple franco-allemand, on attend que les réponses proviennent de sommets
entre Merkel et Hollande.
L’inter-gouvernementalisme étant une vision étatiste, puisque considérant que les acteurs
importants sur le plan international sont les gouvernements se fait critiquer en disant que
d’autres acteurs peuvent être présents sur les deux tableaux ; groupe d’intérêts, des firmes.
Exemple de firmes transnationales qui contribuent à des aspects de gouvernance.
transnationales
Récemment, le cas des mauvaises conditions de travail des producteurs de textiles comme
un pays dans le Bangladesh ; grandes firmes ont vu le problème, certaines ONG les ont
critiquées dans leur non réaction, elles ont alors édicté des codes de conduites => acteurs
privés qui édictent des codes parce que gouvernements ne réagissent pas.
Ici on voit que la gouvernance transnationale n’implique pas seulement des acteurs étatiques.
Donc si les gouvernements et les administrations ne sont pas les seuls acteurs présents sur les
deux niveaux, ils ne pourront alors pas faire valoir l’asymétrie de l’information. On parle de
re-parlementarisation, puisque le Parlement a tenté également, suite à tout cela d’élargir sa
marge de manœuvre.
Au niveau transnational, fortes tendances à la privatisation de la gouvernance :
problème du manque de contrôle démocratique entre plus aigu
Phénomènes de privatisation de la gouvernance sont particulièrement importants au niveau
transnational. C'est-à-dire que des décisions contraignantes pour des populations données sont
produites par des acteurs privés. La privatisation est la production par des acteurs privés de
décisions contraignantes. On a déjà vu ce genre de phénomènes sur le plan national ; P.i.G.s
=> Private Interest Gouvernement, il y a des tâches d’utilités publiques qui peuvent être
déléguées à des acteurs privés.
Exemple
Pays comme la Suisse, le CV de la formation professionnelle est largement déléguée au
corps de métier => qu’est ce qui est un bon CV, etc.
Donc édiction de règles par acteurs non publics avec en quelque sorte la bénédiction de l’État.
Ces règles sont souvent d’abord volontaires, c’est à cet égard qu’on parle de soft-law, puisque
formellement pas contraignantes, il peut en revanche arriver que l’État rende ces règles
contraignantes.
Exemple
Conventions collectives sur les salaires sont négociées entre patronats et syndicats, donc
acteurs non publics. Parfois l’État peut toutefois décider avec accord des partenaires privés
qu’une fois que tant de partenaires ont signé, la règle devient non plus volontaire, mais
obligatoire. La soft-law se durcit et devient de la hard-law.
Comment ces règles soft deviennent-elles contraignantes ? Au moment où elles sont
endossées par les pouvoirs publics. La ratification étatique/imprimature étatique qui rend
force obligatoire des règles à la base pas nécessairement contraignantes.
Sur le plan interne, couplage assez fort entre acteurs privés et rôle des acteurs publics. On
parle « d’ombre de la hiérarchie », il s’agit de l’État (acteurs publics) en tant qu’autorisé à
gouverner qui a sur le plan interne le pouvoir de formaliser des règles privées, donc de les
rendre obligatoires, mais aussi le pouvoir de leur dénier cela et de leur faire perdre de leurs
effets. C'est-à-dire qu’un risque souvent attribué au phénomène de privatisation de la
gouvernance est que les règles qui sont produites servent avant tout, ceux qui les produisent
=> phénomènes de capture par groupes d’intérêts. Ombre de la hiérarchie => risque que l’État
aille jeter son regard, éventuellement désavouer la règle privée, ce risque a un effet
disciplinant.
Exemple de l’épidémie du SIDA
Campagnes de prévention ont été déléguées à un acteur pv => « Aide suisse contre le
SIDA » (ONG). Pourquoi ? Pour deux raisons, la première c’est que cette ONG avait de
l’expertise que n’avaient pas nécessairement les pouvoirs publics. La deuxième raison est
telle qu’on a fait l’hypothèse que les gens seraient plus réceptifs par des campagnes
menées par une association plus proche du peuple, que par une administration qui serait
lointaine. Pour Q d’efficacité et d’effectivité, ce sujet a été délégué à cette organisation. Au
fur et à mesure cette ONG a acquis un monopole dans le domaine qui fait qu’elle est
devenue incontournable. On s’est alors demandé s’il ne fallait pas remédier à cette
situation de monopole, donc dire que tout ce que faisait cette organisation n’était pas
forcément agréé par les pouvoirs publics => épée de Damoclès.
Sur le plan international, il y a aussi un phénomène de privatisation de la gouvernance.
Exemple ISO
Émergence d’organisations dans le domaine d’édiction de standard, notamment « ISO ».
Cette organisation a son siège à GE, elle a des centaines de comités techniques qui
préparent des standards auxquels doivent se conformer toutes sortes de produits. Ces
comités sont pour l’essentiel des comités d’experts, Papadopoulos pense que c’est
inévitable que ce type de gouvernance privée se développe, d’abord parce que problème de
coordination, donc standards doivent être les plus locaux possibles => pression
fonctionnelle pour régulation globale. De même, ces régulations nécessitent de l’expertise
et très souvent l’expertise est détenue par acteurs privés qui produisent les biens qui sont
soumis à ces standards. Ce que l’ISO produit comme standards ce sont des soft-law, donc
produits ne doivent pas obligatoirement être soumis à ces standards. Ce qui fait totalement
défaut ici, c’est l’existence d’une entité publique transnationale ou globale dont le contrôle
planerait comme une épée de Damoclès sur les activités de ces organisations.
Conséquence : Le phénomène de privatisation de la gouvernance est plus poussé sur le
plan transnational en raison de l’absence de contre-pouvoirs publics. Ce ne sont pas les
gouvernements qui gagnent, mais principalement des experts représentants des intérêts
privés. Ce qui est clair ici, c’est qu’il y a aussi une perte démocratique puisque ce genre de
régulation ne fait pas l’objet de débat/discussions/controverses dans les Parlement.
l’agent. Ce que Brandsma montre est qu’ici ce n’est pas le cas, ces experts ne veulent rien
cacher, mais si les pouvoirs publics qui les ont nommé ne les contrôlent pas parce qu’ils ne
s’en intéressent pas ; les contrôler ne relève pas de leurs priorités. Le problème n’est pas le
comportement insidieux des agents, mais la paresse des pouvoirs publics à les contrôler. Ils ne
contrôlent pas, car c’est un ignorant rationnel, on ne va pas chercher des infos à propos
d’enjeux que nous ne considérons pas comme prioritaires.
Exemple de phénomène d’ignorant rationnel
Si Papadopoulos nous donne une bibliographie conséquente, mais non obligatoire pour
l’examen, en principe on va éviter de s’en servir, puisqu’on ne risque rien.
15 mai 2013
Impact des rapports de force sur processus de décisions. On avait vu deux visions de
l’internationalisation ; l’une peut-être un peu dépassée, la vision étatiste ou stato-centriste
(État au centre de l’analyse). Vision stato-centriste/étatiste de l’intégration européenne ; on
remarque un phénomène inter-gouvernemental, donc de coopération entre gouvernements.
Cette vision est très certainement limitée, si on a une autre vision de l’internationalisation, et
plus spécifiquement de l’intégration européenne, on arrivera à des conclusions différentes sur
qui sont les acteurs affaiblis et renforcés. Cette vision est alternative, mais aussi
complémentaire, elle est moins stato-centrique. Elle met l’accent sur les processus de
gouvernance. Le terme de gouvernance, progressivement est devenu un mot valise qu’on
utilise pour bcp de choses, pour désigner en général les modes d’organisation et de décisions ;
par ex. on parle de gouvernance des Universités ; c'est-à-dire la manière dont les Uni sont
gérées, on parle aussi de gouvernance des firmes => manière dont les entreprises sont gérées.
En Suisse, on a voté sur l’initiative Minder qui porte typiquement sur la gouvernance
d’entreprise. Parfois, le terme a aussi une charge normative, on peut parler de « bonne »
gouvernance. Elle porte sur des aspects politiques => le rapport au déficit public, idée que le
système politique doit se démocratiser, que la société civile doit avoir son mot à dire, etc. La
gouvernance c’est de la prise de décision coopérative entre acteurs publics et non-publics ;
avec consultation des acteurs concernés, etc. Maintenant on parle de gouvernance globale,
c’est tous les phénomènes de régulation qui XXX, comme la privatisation de la gouvernance.
Il s’agit de voir dans quelle mesure des entités privées assument des tâches de régulation,
produisent des biens publics. Ce concept de gouvernance a aussi été appliqué dans les études
sur l’UE et sur ce qu’on appelle l’européanisation des pp. L’intégration européenne pénètre
inégalement les secteurs de pp, l’UE a été qualifiée par Giandomenico Majone d’État
régulateur, ça veut dire que l’UE intervient bcp là où il s’agit de réguler des secteurs
libéralisés, c’est un domaine fortement européanisé. Même la Suisse qui ne fait pas partie de
l’UE, subit cela. La politique sociale relève, quant à elle, encore très largement des
compétences des États nationaux. L’européanisation des pp est censée se faire dans un
système de gouvernance qu’on appelle gouvernance « multi-niveaux ». Parler de gouvernance
« multi-niveaux » implique de quitter la vision stato-centriste. Décrire l’intégration
européenne comme un processus de gouvernance « multi-niveaux », c’est une lentille
conceptuelle tout à fait différente. D’où vient l’idée de la gouvernance « multi-niveaux » ?
Elle vient de systèmes politiques fédéralistes, et c’est appliqué à l’UE, parce que l’UE a des
systèmes quasi fédéralistes. La gouvernance « multi-niveaux » c’est d’abord du gouvernement
« multi-niveaux », c'est-à-dire que dans les processus de décision, interviennent différents
niveaux de gouvernement. En Suisse par exemple, niveau cantonal, niveau fédéral et dans
l’UE, il y a le niveau européen, mais aussi le niveau local et régional qui jouent un rôle. Dans
la définition classique du fédéralisme, il y a l’idée qu’il y a une division des compétences
entre les différents niveaux, s’il y a division il n’est pas nécessaire de coopérer, chacun
s’occupe de son affaire, mais la différenciation entre niveaux implique toutefois coopération.
Par ex, niveau cantonal a besoin de subventions fédérales pour mener à bien des choses qui
relèvent de ses compétences, du coup il y a interpénétration et enchevêtrement entre les
différents niveaux. Dès le moment où il y a enchevêtrement, les acteurs sont amenés à
coopérer. Dans la gouvernance « multi-niveaux », il n’y a pas seulement des acteurs publics
qui interviennent, mais aussi des acteurs non-publics comme des associations. Ce qui
caractérise la gouvernance « multi-niveaux » c’est de la coopération entre acteurs publics de
différents niveaux et de la coopération entre acteurs publics et non publics, c’est ce qui fait
que c’est de la gouvernance « multi-niveaux » et non du gouvernement « multi-niveaux ».
Lorsque l’on voit un processus de gouvernance « multi-niveaux » on a affaire à des réseaux
de pp.
Là où les différentes approches ne sont pas d’accord c’est sur l’appréciation entre coopération
et négociations. Les approches néo-corporatistes ont une vision du réseau comprenant peu
d’acteurs, c’est aussi un réseau de concertation dans lequel les différentes entités essaient de
s’entendre.
Activité qui a lieu au sein de réseau d’action publique ; en quoi les conclusions qu’on peut
tirer sont différentes de l’approche étatiste ? Dans un réseau de pp les acteurs
gouvernementaux ne sont pas nécessairement les plus forts. Un réseau de pp c’est une image
plus pluraliste de la décision que l’image étatiste. Dans l’image étatiste de la décision, c’est le
gouvernement et l’administration qui gagnent du pouvoir, dans la gouvernance « multi-
niveaux » on a affaire à un système de décision plus pluraliste. L’approche inter-
gouvernementaliste considère que c’est le gouvernement qui gagne et les autres acteurs qui
perdent, y compris les acteurs économiques et les associations d’intérêt. Si on a une vision
moins stato-centrique, on remarque que la libéralisation des échange renforce le pouvoir
décisionnel de certains acteurs économiques ; les firmes (entreprises), associations d’intérêt
représentant ces firmes, qui sont orientés vers le marché international. Pourquoi ? Parce que le
capital mobile. L’intégration supranationale abolit ou réduit les frontières nationales dans la
circulation des biens et des services ; les barrières douanières par ex. En réduisant l’impact
des barrières nationales, elle rend le capital plus mobile. Ça devient plus facile de se dépasser,
de changer d’endroit, de délocaliser, etc. Donc les entreprises qui ont cette possibilité ont
d’avantage de possibilités d’exit. La capacité d’exit est une ressource de pouvoir.
Exemple
Supposons que notre partenaire ne fait jamais la vaisselle, s’il sait que nous resterons là,
loyale et fidèle, il s’en fichera. Alors que si on utilise notre capacité d’exit et que cette
menace est crédible, il sera déboussolé et se mettra peut-être à faire la vaisselle.
gouvernement, seul acteur sur tableau national et international, mais un gouvernement qui
devient dépendant des acteurs non publics et qui se voit contraint à céder à leurs préférences.
Certes plus pluraliste, mais dans lequel il y a tout de même des gagnants et des perdants.
Syndicats sont perdant dans l’intégration européenne, car les travailleurs sont relativement
peu mobiles (donc peu de capacité d’exit).
Limite
L’inter-gouvernementalisme nous dit que les processus de décisions se technocratisent. Ici il
est question de déficience de transparence, de visibilité. Parce que c’est plus facile d’arriver à
des compromis si les processus par lesquels on arrive à ces compromis sont faits à huit-clos,
donc à l’abri du regard et du contrôle par la sphère publique. Pourquoi ? Certaines approches
conspirationnistes diraient que les technocrates discutent entre eux, idée de club chez Olsen.
Pourquoi est-ce que les incitations aux compromis sont plus fortes dans un système non
transparent ? Il y a dilemme entre principes de gouvernements parce qu’arriver à des
compromis implique pour chacun des participants de s’éloigner de ses préférences initiales.
Pour s’éloigner de ses préférences initiales, il faut disposer d’une certaine marge de
manœuvre/certaine marge de discrétion. Quand il y a + de discrétion, il y a + de discrétion
parce que le législateur n’est pas scruté par des acteurs qui feraient pression pour ne pas
s’éloigner du but initial. La publicité expose les négociateurs et rend public les contradictions
entre préférences affichées et résultat(s) obtenu(s). La publicité est donc en général considérée
comme un obstacle à la formation de compromis et à l’aboutissement de négociations.
Exemple de médiatisation accrue
Arrangements entre patronats et syndicats deviennent + médiatisés. Ils se sentaient de + en
+ scrutés par les médias, donc n’osaient pas faire des concessions à l’adversaire puisque
sinon la base allait être informée des concessions ce qui amène le négociateur à perdre de
la légitimité.
Pour résoudre le fait qu’il n’y ait plus de décisions prises à cause du fait que plus aucun
négociateur n’accordait de concessions, certains ont discuté dans des situations informelles ;
au téléphone, etc., donc informalisation (le fait que cela devienne informel).
travail. Cette autoréférentialité peut poser des problèmes, par exemple pour le développement
de la science, on s’inquiète d’un développement incontrôlé de la science notamment dans le
domaine des technologies scientifiques, ils peuvent faire des découvertes qui génèrent des
externalités négatives. Les sous-systèmes ont beau prétendre à l’autonomie, ils sont pourtant
interdépendants, on dira alors que le talon d’Achille de l’autonomie des sous-systèmes c’est
leur interdépendance.
Exemple
La recherche du profit du secteur économique peut avoir des conséquences négatives sur le
domaine de l’environnement par exemple, ou sur le système de santé. Ces conséquences
négatives sont endossées par le reste de la collectivité.
Spécialisation a des effets positifs sur performance, mais aussi des effets négatifs en termes de
fragmentation. On dit d’un chercheur-spécialiste qu’il est dans sa « tour d’ivoire », un peu
autistes, dans son monde. Donc performance, mais également effets pervers. On appelle l’État
à réguler, donc à trancher ; il acquiert une position d’arbitre. Luhmann est un sociologue
hostile à tout interventionnisme étatique, il dit que dans une société complexe, il n’y a ni
centre, ni État, mais un système politique qui est un sous-système au même titre que les
autres. Comme le système politique est à pied d’égalité avec les autres, il n’aurait pas de
légitimité pour intervenir dans le fonctionnement des autres sous-systèmes. Les autres sous-
systèmes vont alors considérer les interventions étatiques comme des irritations pénibles. La
faiblesse de sa thèse, c’est que les différents acteurs ont quand même largement tendance à
s’adresser aux pouvoirs publics pour régler leurs différends. Pourquoi s’adressent-ils aux
pouvoirs publics ? Papadopoulos soutient que c’est parce que le système politique n’a pas
exactement les mêmes caractéristiques que les autres sous-systèmes sociaux. Cela ne veut pas
dire qu’il est meilleur, plus noble, mais qu’il est différent.
22 mai 2013
Rappel
Les path-dependentists disent que les pouvoirs publics ont peur de perdre des voix lors des
réformes de pp. Le risque réside bien évidemment dans les bénéficiaires de ces pp passées qui
sont réformées.
Suite
Régulation car acteurs pris dans codage particulier, cela fait qu’ils sont indifférents aux
externalités. Luhmann parle « d’indifférence légitime », quand on dit « la santé n’a pas de
prix » cela implique qu’on est indifférent à l’explosion des coûts de la santé, mais c’est une
indifférence légitime, car elle est mue par le besoin de développer les ressources dans le
domaine de la santé. Dans le domaine artistique, on est indifférent à la dimension politique,
mais cette indifférence est légitime, puisque cela permet à l’artiste de se concentrer sur
Université de Lausanne - 2012-2013 - Ioannis Papadopoulos Page 89
Politiques publiques
Floriane Wyss
l’aspect artistique. Ces externalités sont régulées. On s’adresse au système politique parce que
le système politique n’est pas un sous-système social comme les autres, Luhmann lui-même
dit que la société complexe est « sans centre et sans État », donc pour lui, tous les sous-
systèmes sont à la même hauteur. Mais contrairement à Luhmann, l’État n’est pourtant pas un
sous-système comme les autres. Mayntz, elle, dit que le système politique est le spécialiste du
général (Spezialist des Allgemeinde), cela veut dire que le système politique a une fonction
particulière, tout comme les autres sous-systèmes, mais que cette fonction consiste à penser la
généralité des problèmes d’une société, c'est-à-dire ne pas avoir un point de vue sectoriel,
mais général, qui tient par exemple compte des externalités. Pour Jobert et Müller, ce serait à
l’intérieur du système politique que se produirait le référentiel global. Le problème est que
cette légitimité est contestée. Sur quoi repose-t-elle ? Pourquoi est-ce qu’on reconnait au
système politique la capacité d’intervention dans les différentes sphères sociales ? Parce que
le système politique repose sur le mécanisme de l’élection concurrentielle, le système
politique est donc considéré comme représentatif (important) de l’ensemble de la société.
Néanmoins cette légitimité est contestée, pourquoi ? Parce qu’on constate de + en + qu’il y a
une crise de la représentation ; vecteur classique de la représentation sont les partis, mais ces
derniers sont de - en - représentatifs de la société. Deuxième élément, c’est que ce n’est pas
parce que la régulation vient du système politique qu’elle est forcément considérée comme
légitime ou acceptable. On parle de légitimité pratique, pas de légitimité normative (si un
système politique est bon ou pas => valeurs). Il s’agit de l’acceptation de décisions
collectivement contraignantes puisque ceux qui prennent ces décisions ont été élu, donc c’est
comme si chaque citoyen prenait ces décisions contraignantes, puisqu’ils sont représentés.
Pourquoi y a-t-il des résistances ? Les acteurs au sein des différents sous-systèmes autonomes
ont tendance à considérer les actions externes comme des intrusions illégitimes, comme des
irritations. Ce qu’on reproche aux acteurs du système politique est leur manque d’expérience.
Déficit de légitimité dû à la représentation que les acteurs politiques manquent d’expertise.
Deuxième problème ; ces acteurs peuvent manquer d’autorité. Les pouvoirs publics peuvent
avoir le monopole de l’usage de la contrainte, mais c’est une autre chose que de considérer
que leur pouvoir est considéré comme légitime. Les pouvoirs publics ont de l’autorité dès le
moment où le pouvoir qu’ils ont est légitimé. La norme majoritaire est extrêmement puissante
dans le fonctionnement des systèmes politiques démocratiques qui fait qu’en Suisse un
dimanche de votation, il y a souvent bcp de perdants, une minorité qui est battue par une
majorité à peine plus forte, cela génère de la frustration, du mécontentement, mais cela ne
conduit pas à la rébellion, puisque les perdants considèrent que le processus de décision est
correct, ce qui fait qu’ils se plient au choix, même s’ils n’étaient pas d’accord. Ils sont en
accord avec la conception agrégative, c'est-à-dire que les gagnants sont ceux qui obtiennent le
plus de voix. Principe de concernement (affectedness), c'est-à-dire que dans une conception
agrégative de la société dont fait partie la majorité, toutes les voix ont le même poids. Ce qui
est intéressant dans la norme majorité, c’est qu’elle est légitime car égalitaire, mais comme
c’est un principe égalitaire, cela ne permet pas de voir l’intensité des préférences. Toutes les
voix se valent et donc la voix de qqun qui s’en fiche plus ou moins de l’issue d’une décision
vaut la même chose que la voix de qqun de profondément touché par la mesure. Plus on est
concerné par une décision, plus on peut prétendre à avoir notre mot à dire. Stakeholder
democracy : Individus non égaux les uns aux autres, mais ceux qui ont un enjeu à défendre,
un steak à défendre sont ceux qui devraient être consulté lors de la prise de décision, car ce
sont ceux qui sont les plus affectés par la décision. Lorsque certains sont en désaccord avec
une réforme (souvent des personnes directement affectées par la décision), ils vont mettre en
avant le fait qu’on ne tient pas compte de l’intensité des préférences et que donc il est plus
légitime de s’opposer à la réforme, que de l’accepter les yeux fermés. Pour répondre à ce
problème, il faut trouver des arrangements de gouvernance.
=> Le système politico-administratif manque de ressources (« NATO =
Nodalité/Autorité/Trésor/Organisation) pour réguler de manière efficace et légitime :
limites du pilotage vertical
Ces ressources NATO manquent à l’État et une des manières de résoudre ceci, c’est
d’emprunter ces ressources ailleurs. Le milieu de la science a besoin des ressources publiques,
les milieux publics sont jaloux de leur autonomie.
=> Co-production des pp avec leurs destinataires (les policy-takers deviennent policy-
makers): gouvernance horizontale et coopérative
L’État, s’il veut une science performante, a besoin d’un système performant.
L’interdépendance de ressources signifie vulnérabilité pour les pouvoirs publics et donc
nécessité pour les pouvoirs publics de composer avec les acteurs qui détiennent ces
ressources. L’État a besoin de « nos » ressources, donc on demande à être intégré au pp et à la
coproduire avec les acteurs étatiques politico-administratifs => gouvernance horizontale et
coopérative. Gouvernance coopérative ne sous-entend pas qu’il n’y a pas de conflit ! La
gouvernance horizontale et coopérative signifie que les décisions contraignantes vont être
prises concertées entre les acteurs publics et les groupes d’intérêt représentants les milieux
sociaux concernés (par la mesure) => Ici acteurs coopèrent mais n’ont pas les mêmes
préférences et ne sont donc pas forcément d’accord.
Étatisation
Les représentants des groupes d’intérêt négocient de + en + avec les acteurs politiques
étatiques, donc ils intériorisent les préférences de ceux-ci et délaissent celles des gens qu’ils
représentent. Donc État fait intérioriser ses préférences aux représentants des groupes
d’intérêt.
Socialisation
C’est l’inverse, ce sont les groupes d’intérêt qui arrivent à faire intérioriser aux acteurs
étatiques les préférences défendues.
Légitimité par inputs et par outputs, ces deux types renvoient à des modes de construction
totalement différentes :
Légitimité par les inputs
Un système politique est légitime si ceux qui sont soumis aux décisions
sentent/estiment/perçoivent qu’ils disposent de canaux pour formuler leurs inputs => pour
émettre leurs revendications, formuler leur doléances, critiques, etc. Si un système politique
met à disposition des mécanismes d’intégration des inputs, il va pouvoir construire de la
légitimité grâce à cela. Typiquement, un système démocratique est un système qui se construit
sur la base des inputs. Le système démocratique est légitime, car il permet à la majorité de
décider. Cette légitimité a toutefois des limites.
Légitimité par les outputs
Décisions prises sont satisfaisantes. Légitimité par les outputs n’est pas forcément
démocratique.
27 mai 2013
l’idée que les bureaucraties publiques devaient davantage s’inspirer du fonctionnement des
organisations privées, puisqu’elles seraient + performantes.
Exemple
Idée que les fonctionnaires sont nommés à vie, jusqu’à la retraite. Donc ceux qui critiquent
l’inefficacité de la bureaucratie publique disent que ces personnes sont inefficaces,
puisqu’ils savent qu’ils garderont leur emploi quoiqu’ils fassent, donc devoir de réformer
ceci dans le sens de proposer des choses qui motivent.
Par exemple, salaire au mérite, c'est-à-dire qu’il y a une partie de salaire fixe et le reste du
salaire est en fonction de l’évaluation que font les supérieurs sur la qualité du travail et sur
l’efficacité
Il y a aussi l’idée que les bureaucraties doivent être + soucieuses de satisfaire les besoins de
leurs clientèles. Les réformes de l’administration ont également l’idée de rendre
l’administration plus redevable, elle doit fonctionner de manière moins arbitraire et donc
rendre d’avantage de compte sur ce qu’elle fait => accountability agenda. NGP a été soutenue
par la droite et par la gauche.
Exemple
Gauche dit souvent que l’État est une entité répressive qui fonctionne parfois de manière
arbitraire et que c’est une instance de contrôle. Ce n’est donc pas le côté libéral qui a
motivé la gauche, mais le fait de rendre l’administration plus proche du citoyen.
Le succès de la NGP a fait que les réformes se sont très largement diffusées, mais de manière
différente selon les pays, car besoin d’adaptation. Pays avec forte tradition libérale comme le
Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande. Dans les pays scandinaves, la NGP s’est développée
autrement, car gauche sociale-démocrate forte, il y a une culture du consensus, donc + des
réformes incrémentales, on n’a donc pas administré la NGM à dose de cheval, mais plutôt à
dose homéopathique. NGP ne peut pas être un cocktail de recettes hétérogènes sans que cela
ne pose des problèmes d’interprétation dans la pratique, donc lorsque les éléments doctrinaux
sont en contradictions cela pose problème.
Impact sur le contrôle politique de l’administration
1) Il s’agissait de libérer l’administration des carcans procéduraux (steering VS rowing :
recherche de légitimité substantielle par les outputs) et de valoriser le point de vue des
groupes-cibles (stakeholder accountability)
Il faut libérer l’administration/les managers de la tutelle du pouvoir politique, car si le pouvoir
politique (les ministres, chefs de cabinet) contrôle trop étroitement la
bureaucratie/l’administration, d’une part il va tuer la créativité de l’administration qui ne
pourra pas faire d’initiative pour mieux plaire à la clientèle, et d’autre part, cela assujettit
l’administration aux objectifs du pouvoir politique, donc du parti au pouvoir. Donc distinction
entre steering (=piloter) et rowing (=ramer). On dit, le pouvoir public doit certes piloter et
fixer les objectif mais ne doit pas se mêler de la conduite opérationnelle, il faut donc laisser
les administrations ramer et l’idée de créer une division du travail entre administration et
politique était un peu utopique. La deuxième idée est le besoin du respect des procédures, la
critique des tenants de la NGP est que le respect des procédures faisait passer à l’arrière-plan
l’efficacité de l’entreprise. Donc administration doit arrêter de se focaliser autant sur les
procédures, mais + sur la production d’outputs de qualité => légitimité par les outputs qu’elle
produit. La troisième idée est qu’il faut donner les moyens à ceux qui subissent les outputs de
l’administration, c'est-à-dire les bénéfices, mais aussi les coûts de donner leur avis. Il y a un
besoin de développer des indicateurs de performance, c'est-à-dire développer des mesures afin
de calculer si un employés est + performant qu’un autre, ce qui amène le salaire par le mérite.
2) Effets inattendus
Renforcement du contrôle par les exécutifs, dotés de moyens plus élaborés
(indicateurs de performance) et en campagne permanente +
désinstitutionalisation de l’administration
Inattendu puisque la réforme visait à laisser d’avantage de marge de manœuvre. Finalement il
y a eu + de contrôle politique parce que les politiciens se sont rendus compte qu’ils faisaient
une mauvaise opération en laissant plus de marge de manœuvre à l’administration, c'est-à-dire
plus de pouvoir, donc ils abandonnaient en fait une partie de leur pouvoir (ils se faisaient hara
kiri), c’était donc une mauvaise surprise. Ils ont alors voulu récupérer le pouvoir perdu,
puisque let the managers manage cela leur laisse trop de pouvoir. Les membres des exécutifs
ont donc repris le pouvoir sur l’administration. Ce ne sont pas tous les politiciens qui ont
repris le pouvoir, mais seulement les pouvoirs exécutifs. Les réformes de la NGP ont
contribué au renforcement de l’exécutif et à la déparlementarisation. Ce sont les membres de
l’exécutif qui ont repris le pouvoir, car ils sont plus professionnels. Les indicateurs de
performance sont devenus un outil d’exercice du pouvoir par les membres du gouvernement.
La NGP a donné des instruments plus élaborés au pouvoir politique, aux membres du
gouvernement pour contrôler l’administration. Désinstitutionalisation, car remplacement des
contrats à vie par des contrats de durée déterminée ou de statut privé, cela devenait alors +
facile pour les pouvoir public de sanctionner les membres ne faisant pas leur travail comme ils
l’entendaient. Plus on est allé loin dans les réformes (New-Zélande / Australie) plus on a fait
marche arrière, et moins on allait loin et moins on avait ce renforcement de l’exécutif.
Blame-shift : Contrôle des autorités politiques devient fictif
Autonomisation de l’administration a permis aux élus/politiciens de dévier le blâme. Lors
d’un échec d’une mesure, le ministre responsable pourra dire « Ce n’est pas moi ! C’est mon
administration qui dispose d’une marge de manœuvre considérable ! Moi je n’y peux rien ! ».
Ces stratégies de blame-shift sont d’autant plus importantes que les élus sont sous pression,
cela leur permet alors de se protéger. Ils sont assaillis par des critiques, c’est alors qu’ils
peuvent mettre la faute sur l’administration
Dérégulation => re-régulation + risk society => diffusion d’agences de régulation
indépendantes (rôle de l’UE)
Politiques néo-libérales, depuis 1980 dans les premiers pays pionniers (Royaume-Uni, USA,
Australie et Nouvelle-Zélande) visaient principalement à libéraliser l’économie et donc ses
secteurs qui étaient sous contrôle étatique. Souvent, il y a avait un monopole public, domaine
des télécommunications en Suisse ; l’entreprise des PTT (Poste - Télégraphe - Téléphone)
avait le monopole sur le secteur. Le but a donc été de libéraliser en introduisant de la
concurrence. Déréguler, car il y avait trop de règles, donc tout ceci était au détriment du
consommateur, du bien-être collectif, donc au profit du monopoliste et de l’État.
Exemple
Quand Papadopoulos était étudiant, pour obtenir un téléphone, il fallait prendre contact
avec les PTT.
Dans les hypothèses causales (algorithmes, Jobert et Müller) il y avait l’idée que la
concurrence était bénéfique au consommateur et donc au bien-être collectif. Cela ne marchait
pas tjs très bien, cela a conduit à de nouvelles situations de monopole, pas spécialement au
consommateur. En Suisse, l’héritier des PTT, Swisscom occupe une large part du marché,
Université de Lausanne - 2012-2013 - Ioannis Papadopoulos Page 94
Politiques publiques
Floriane Wyss
donc peu de concurrence. Il y avait alors des distorsions de la concurrence, il ne suffisait alors
pas de déréguler, mais il a fallu re-réguler. Donc produire des règles de manière à s’assurer
que la concurrence était respectée et produisait les effets attendus. La dérégulation a conduit à
de la re-régulation. Il a fallu mettre en place des instances dont la fonction allait être la
surveillance du respect des nouvelles règles. Alors mise en place de nouvelles agences, en
Suisse on parle de commissions, c'est-à-dire commissions de la concurrence, commission de
la communication (Orange et Sunrise s’adressaient à cette commission lorsqu’ils n’étaient pas
d’accord avec le comportement de Swisscom), la commission de l’électricité. Création de
nouvelles commissions dont la raison d’être est de faire respecter la concurrence dans le
domaine dans lequel elles se trouvent. Swiss Medic est, en Suisse, le régulateur du secteur des
médicaments et c’est le régulateur qui autorise ou non la commercialisation des médicaments
ou non. La création de ces agences part aussi, souvent, d’une sorte d’image négative de ce que
font les politiciens. Si une agence X ne jouit pas d’une forte indépendance face au pouvoir
public les pouvoirs publics allaient essayer de l’instrumentaliser pour leur propre bénéfice
immédiat. Ce raisonnement a d’abord été appliqué aux Banques Centrales. C’est utile aux
gouvernements d’avoir une Banque Centrale peu autonome, car elle est en charge de la
politique monétaire, et comme ceci, le gouvernement peut dicter à la Banque Centrale les
mesures qu’il désire. Ce raisonnement a été appliqué aux autres agences étatiques, il a fallu
alors éviter que les autres agences soient trop sous le contrôle des pouvoirs publics.
Il faut immuniser les agences :
Demande sociale d’impartialité
Pour qu’elles soient impartiales. Les citoyens demandent que l’État fonctionne de manière
impartiale, pour ceci, il faut que les agences administratives soient immunisées par rapport au
risque de politiques partisanes.
Autonomie des agences est une garantie de la stabilité des pp
Ceci car on sait que l’agence ne changera pas de politique lorsque le gouvernement change. Il
y a l’idée que certains secteurs de l’action publique doivent échapper au contrôle des
gouvernements élus. D’une part parce que le gouvernement élu veut satisfaire ses intérêts et
être réélu, d’autre part parce que le gouvernement A dicte une politique A, une année après un
gouvernement B dicte une politique B, etc. ; donc l’instabilité effraie les investisseurs. Or
dans une économie globalisée, les pays sont en concurrence pour attirer les investisseurs et la
réputation de stabilité est un atout.
Expertise, impartialité et stabilité sont les trois principaux leitmotiv qui conduisent à ce que
certains secteurs de l’administration soient immunisés par rapport aux interventions des
pouvoirs publics. Ces trois choses expliquent la mise en place des agences autonomes. C’est
un processus de technocratisation délibérée, c'est-à-dire qu’on confie du pouvoir aux experts,
parce qu’on pense qu’ils s’y connaissent, qu’ils sont neutre et impartiaux, mais aussi parce
qu’on pense que cela permet de sortir de l’agenda du gouvernement des sujets sur lesquels le
gouvernement risquait de changer la barre. La logique de la discipline : En créant ces agences
indépendantes, les pouvoirs publics se lient les mains
29 mai 2013
Rappel
Création dans plusieurs pays d’agences indépendantes => processus d’agencification, pour
par ex réguler la concurrence ou pour réguler le risque. Réponse publique par rapport à un
Tendance à la re-politisation, donc contrôle plus accru des agences par les pouvoirs politiques,
pression sur le budget de l’agence (recrutement du personnel), etc.
[...]
Mair et Katz disent qu’au fond les partis sont devenus moins des acteurs de la société et plus
des acteurs de l’État, sorte d’étatisation des partis politiques, du moins les traditionnels.
Confirmation de la dérive exécutive + partyness du gouvernement à un moment où la
partyness de la société décline ?
parlent de l’avènement d’une juristocratie. En Suisse enjeu n’est pas très important car pas de
Cour constitutionnelle pour lois fédérales. Élection des juges est particulière ; juges sont
présentés par les partis. En Suisse, il y a de fait une très forte politisation de la nomination des
juges (anomalie selon Papadopoulos). La judiciarisation profite aux acteurs qui peuvent
cadrer leurs demandes. Il faut pouvoir attester de violation de l’ordre constitutionnel.