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MODULE : POLITIQUE PUBLIQUE

Introduction : origine et évolution des politiques publiques

Le vrai démarrage des Politiques Publiques (PP) se fait aux EU au début du 20ème siècle, car
l’Etat fédéral y est critiqué : ses compétences se sont beaucoup accrues au 19ème siècle. D’où
le besoin d’analyse et de connaissance dans le but d’une bonne administration, c'est-à-dire une
administration efficace, adaptée pour régler les problèmes sociaux, une administration
responsive, tournée vers le bien-être des citoyens. Se développe alors une discipline appelée «
Administration Public » sous l’influence de Thomas Woodrow Wilson, futur président.

Sous John Fitzgerald Kennedy, s’ouvre une deuxième phase : importance de l’apparition des
politiques publiques pour une raison objective : arrivée d’experts dans l’administration
fédérale de Kennedy (il est le premier à convoquer des sociologues, des urbanistes… pour
l’aider à régler les « derniers » problèmes principaux de la société US). On assiste bien à une
volonté de rationaliser l’action de l’Etat, de développer une expertise qui permette aux
décideurs de répondre de façon efficace et adéquate à un problème qui se pose. Ce
mouvement survivra à JFK, comme l’indique le projet « big society » de Lyndon Johnson.

Selon Muller (2008, cité par Turgeon, J. et J.-F. Savard, 2012), l'origine des politiques
publiques remonte au passage des sociétés territorialisées (en France, sous l'Ancien Régime)
aux sociétés sectorialisées où les fonctions sociales se spécialisent. Muller explique que les
sociétés territorialisées se caractérisent par une identification des individus au territoire qu'ils
habitent, plutôt qu'à leur fonction sociale comme c'est le cas dans les sociétés sectorialisées.
Suivant cette logique, il devient clair que le contrôle social passe par le contrôle du territoire
par le seigneur, le roi, etc
I. Définitions des politiques publiques

Selon Turgeon, J. et J.-F. Savard (2012), une politique publique est un document rédigé par
des acteurs gouvernementaux présentant leur vision d'un enjeu susceptible d'une action
publique et, accessoirement, les aspects légaux, techniques, pratiques et opérationnels de cette
action. Pour les mêmes auteurs, la politique publique peut aussi être qualifié comme le
processus au cours duquel des élus décident d'une action publique sur un enjeu pour lequel
certains acteurs gouvernementaux ou non gouvernementaux exigent une intervention. Par
conséquent, le passage de sociétés territorialisées à sociétés sectorialisées entraîne l'apparition
des premières interventions étatiques qui seront appelées plus tard des politiques publiques et
qui, aujourd'hui, se complexifient à mesure que se multiplient les problèmes et les enjeux pour
lesquels sont attendues des solutions de l'État.

Le programme est la nouvelle méthode de présentation et de vote des crédits. Le programme


est défini à l’article 12 de la nouvelle directive1 comme un regroupement de « crédits destinés
à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions représentatif d’une politique
publique clairement définie dans une perspective de moyen terme » et qui relèvent d’un même
ministère.

La politique publique est ainsi le concept essentiel qui permet de formuler le programme. Une
politique publique est un ensemble d'actions conduites par les institutions et les
administrations publiques, ou par le biais de financements publics, afin de faire évoluer une
situation donnée. La politique publique poursuit ainsi un but précis, ou objectif, qui constitue
sa véritable justification. La détermination de l’objectif est, dans cette approche, le préalable à
la définition du programme.

La conduite d’une politique publique nécessite une claire identification de responsabilités de


gestion.

Pour une bonne lisibilité des politiques publiques, les objectifs spécifiques du programme
présentés dans les projets annuels de performance (PAP) et les rapports annuels de
performance (RAP), destinés à rendre compte et rendre des comptes au Parlement, doivent se
focaliser sur les questions jugées les plus importantes et les plus prioritaires

1
GUIDE DIDACTIQUE DE LA DIRECTIVE N° 06/2009/CM/UEMOA DU 26 JUIN 2009 PORTANT LOIS DE FINANCES
AU SEIN DE L’UEMOA
II. Différentes étapes d’une politique publique

Selon Charles GOFFIN (2007), les différents auteurs en matière de politique publique, le
nombre précis d’étapes varie entre 4 et 6. Nous en retiendrons, quant à nous, 5 principales : la
mise sur agenda, l’élaboration de l’action, le processus décisionnel, la mise en œuvre et
l’évaluation.

✓ Première étape : La mise sur agenda :

C’est l’étape première de toute politique publique. Elle en est la condition. La mise sur agenda
correspond au moment où les autorités publiques prennent un problème, un thème en
considération et l’inscrivent à court, moyen ou long terme comme l’une des actions qu’ils
auront à mener. La mise sur agenda résulte d’une mobilisation de certains secteurs de la
société.

Selon Larry N. Gerston (2004), il existe trois conditions alternatives à la mise sur agenda :

- la portée : nombre de personnes concernées par le problème

- l’intensité : importance de l’impact du problème

- la durée : depuis quand se pose le problème

✓ Deuxième étape : L’élaboration de l’action :

Il s’agit pour les responsables politiques de prendre des dispositions qui sont généralement de
deux types : (1) des solutions préexistantes qu’il conviendra d’adapter au cas particulier. (2) la
création de nouvelles solutions. Cette création de nouvelles solutions est la conséquence du
caractère original du problème (Charles GOFFIN, 2007).

✓ Troisième étape : Le processus décisionnel

Le processus décisionnel est le moment où tous les acteurs (responsables politiques, groupe
de pression, associations…) vont se retrouver autour de la table. L’unanimité étant très rare, il
va falloir que chacun des acteurs soit prêt à faire certains compromis pour aboutir à des
solutions efficaces. A ce titre, certaines questions mettent longtemps à être réellement traitées
par un manque de consensus dans le processus décisionnel. En effet, certains secteurs de la
société peuvent avoir des intérêts à défendre et ainsi bloquer toute prise de position des
pouvoirs publics.
✓ Quatrième étape : La mise en œuvre

Selon Mény et Thoenig (1989), la mise en œuvre d’une politique publique se définit comme «
un ensemble d’activités individuelles et organisationnelles transformant des conduites dans le
cadre d’un contexte prescriptif établi par une autorité publique mandatée.

✓ Cinquième étape : · L’évaluation

L’évaluation est un point essentiel des politiques publiques. Sans cela, toute politique
publique perd de son sens : la réponse à des besoins identifiés de certains secteurs de la
société. L’évaluation c’est d’abord mesurer l’efficacité d’une politique publique à l’aide
d’indicateurs, d’outils dont la rigueur doit être le plus scientifique possible.

III. Limites des politiques publiques

Ce sont les limites au sein des différentes étapes. Selon Charles GOFFIN (2007), ces limites
sont : les limites de la mise sur agenda ; les limites liées à la prise de décision ; les limites
liées à la mise en œuvre des politiques publiques.

✓ Les limites de la mise sur agenda

La première limite qu’il convient de souligner tient au rôle essentiel d’un des acteurs de la
mise sur agenda : les médias. Ces derniers ont un poids énorme dans la prise en compte d’un
problème par les responsables politiques notamment car ils constituent un relais important de
l’opinion publique mais aussi car ils participent de la formation de celle-ci. En cela les médias
peuvent « parasiter » le débat et ils sont un moyen relativement efficace de manipulation de
l’opinion publique. Ils créent une représentation de la société qui peut être faussée par la
défense de certains intérêts (Charles GOFFIN, 2007)

✓ Les limites liées à la prise de décision

Le processus décisionnel est confronté à certains problèmes. Ce stade est peut-être le plus
délicat dans la mesure où il nécessite un consensus entre les différents acteurs. Et la
multiplicité des ces acteurs ne favorise en rien la situation. En effet, comme nous l’avons déjà
évoqué dans notre étude, la présence d’intérêts divergents et la difficulté du compromis
peuvent paralyser la résolution d’un problème (Charles GOFFIN, 2007).
✓ Les limites liées à la mise en œuvre des politiques publiques.

La mise en œuvre des politiques publiques connaît des limites similaires à celle de
l’élaboration. En effet, la multiplicité des acteurs représente également un obstacle à la bonne
mise en œuvre d’une politique publique. Ce qui va caractériser l’application d’une politique
publique c’est l’appropriation de ces objectifs par le système d’acteurs qui va la mettre un
œuvre. Or, dans le système complexe qu’est le nôtre, il est difficile pour tous les acteurs de
trouver leur place dans ce processus et ainsi de jouer leur rôle au mieux (Charles GOFFIN,
2007).

IV. Rationalisation des Choix Budgétaires (RCB) : Budget programme au Mali

Voir l’article : SIDIBE M. & THERA S. (2021) « Le budget-programme : qu’en est-il au


Mali ? Cas des départements ministériels », Revue Internationale des Sciences de Gestion «
Volume 4 : Numéro 3 » pp : 143- 160.

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